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Il s'agit de faire un retour sur les origines de cette production, le fait historique qui a donné naissance au roman d'Alan Le May que Ford adapte, de revenir en détail sur le tournage d'un film qui n'acquit pas immédiatement le statut d'œuvre ultime et séminale à la fois qu'il incarne aujourd'hui. La Prisonnière du désert, un film qui ne pouvait sans doute pas être totalement compris en son temps.
Le Soleil brille pour tout le monde (1952) était le film préféré de son auteur. Est-ce une idylle du Sud fordien ou un film qui pourrait s'appeler Intolérance ? Doit-on y voir une harmonie féodale ou une ville déchirée par les vieilles rancœurs, les hiérarchies et le racisme ? Il s'agit en tout cas d'une œuvre charnière, tournée dans un moment charnière des États-Unis, entre la fin de la guerre et la crise de Little Rock.
Le temps du western était différent, disait John Ford : la simple survie réclamait plus que l'ordinaire, et les hommes qui ont dominé ce temps sortaient de l'ordinaire. La griffe du cinéaste grandit alors les corps et les fait se dépasser, en route vers leur propre aura. Le récit de Tombstone et de Wyatt Earp vu par Ford en 1946, à la Fox, sous l'égide de Darryl Zanuck, reste comme une idéale plongée dans la fabrique de la légende et les tensions du style classique.