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Rick Heinrichs, directeur artistique et chef décorateur, est l'un des principaux collaborateurs de Tim Burton, depuis ses tous premiers courts métrages jusqu'aux films les plus récents. Il commente ici son travail avec Burton. Rencontre animée par Matthieu Orléan et Vincent Deville.
Né à Burbank, Tim Burton grandit dans « un univers sans histoire, sans culture, sans passion » et, en même temps, source de son inspiration : une géographie réelle et imaginaire qu'on retrouve dans ses premières œuvres. A partir de Batman (la recréation de Gotham City) et surtout Sleepy Hollow, il migre vers des contrées plus européennes et aborde d'autres rivages esthétiques, ne cessant de déplacer le centre de gravité de son cinéma du Nouveau à l'Ancien Monde.
Des premiers personnages numériques imaginés dans les années 1980 pour Tron et Le Secret de la pyramide jusqu'aux acteurs virtuels criants de vérité s'animant dans Avatar, la dernière Planète des singes et le Tintin de Steven Spielberg, les magiciens des effets spéciaux n'ont cessé de redoubler d'inventivité pour relever les défis technologiques les plus incroyables. A l'heure où la motion capture et la performance capture s'immiscent de plus en plus dans le paysage cinématographique, le 7ème art n'est-il pas en train de vivre une irrémédiable révolution ? À moins qu'une nouvelle forme d'expression parallèle, à mi-chemin entre film d'animation et film traditionnel, ne soit en train d'émerger ?
Dans le cinéma de Tim Burton, la mort n'est pas le signe d'une fin ni la marque d'une décrépitude mais le début d'un recommencement. Elle ouvre la porte non d'un ciel paradisiaque mais d'un tombeau coloré, joyeux, carnavalesque et inventif. Si elle décuple ainsi les capacités artistes, on peut parler à son propos d'un processus de création morbide.
La master class de Tim Burton, animée par Matthieu Orléan, a eu lieu à la Cinémathèque française le 5 mars 2012.