Accusés spectateurs, levez-vous ! Après délibération du jury, le verdict est tombé : vous êtes déclarés coupables de flagrant délit de cinéphilie et condamnés à plonger dans les arcanes de la machine judiciaire. Toute la vérité, rien que la vérité en 80 plaidoyers de cinéma.
La démocratie, la manipulation, la réticence à l’égard du majoritaire sont autant d’obsessions que Sidney Lumet a dépliées sous toutes leurs coutures : du côté des flics, des truands, des médias ou du citoyen pris dans l’engrenage de la machine démocratique. Être seul contre tous, même contre la loi quand elle tolère les arrangements et les petits écarts, l’air de rien. Quelle idée de la justice, ou de la loi, traverse l’oeuvre de ce « juste en colère » ?
1936. Fritz Lang entame sa carrière à Hollywood. Le public américain aime le sensationnel, Lang aime interroger les absolus moraux par les images à sensation. Cette trilogie américaine sonde ainsi actualité sociale et médias, rédemption et manipulation par des variations formelles sur l’empathie.
Le procès Eichmann fut filmé en 1961 par Leo Hurwitz pour les chaînes de télévision américaines et européennes. Ce cours analyse les enjeux du tournage, les techniques d’enregistrement et les choix de mise en scène du documentariste américain. Des images à mettre en regard avec celles tournées lors des procès Barbie, Touvier, Papon et devant la justice internationale, en vue de constituer des « archives pour l’Histoire ».
De l’épopée matricielle du western aux films de procès, le cinéma américain est fasciné par la justice : à défricher des territoires supposés vierges, il faut bien y installer la loi pour espérer une cohésion sociale. Deux immenses cinéastes classiques, Ford et Eastwood, ont, chacun à leur manière, creusé ce sillon.
Comment partir des séries judiciaires américaines pour découvrir la justice française ? Que nous disent-elles sur les professions et la procédure juridiques ? Certaines offrent une véritable formation aux téléspectateurs, et permettent de distinguer entre la notion anglosaxonne de système judiciaire et la justice qui, en France, est une institution. Barbara Villez
À l’occasion des 30 ans de la mort de Foucault, que nous apprend la relecture de « Surveiller et punir » ? Des réformes et des alternatives sont aujourd’hui étudiées. Peut-on sortir des deux extrêmes que constituent la répression et la surveillance pour remettre la dignité humaine et la réhabilitation au centre des débats sur la justice ?
Après avoir rappelé quelques traits essentiels des procès judiciaires « à l’anglosaxonne », l’intervention s’emploiera à montrer en quoi, dans Autopsie d’un meurtre (Anatomy of a Murder, 1959), ces caractéristiques trouvent un écho dans certains procédés stylistiques, voire dans les obsessions du cinéaste de Laura (1944).