Manger a beau être un besoin primaire, il ne se réduit pas pour autant à une simple fonction biologique. Avec ses dimensions symboliques, sociales, économiques et politiques, l’acte de manger inspire le cinéma qui, dans des registres très variés allant du burlesque au fantastique, questionne ce que…
Héros ou marginaux, pacifiques ou offensifs, les végétariens apparaissent quand démange le rapport à l’animal et, par métaphore, à l’opprimé. Du côté des personnages, des réalisateurs, des acteurs, le végétarisme apparaît ainsi comme le grain de sable dans la grande machine à manger humaine.
Comment bien produire, comment bien consommer ? En matière de nourriture, peut-on faire coïncider les valeurs éthiques, politiques, spirituelles, sanitaires et hédonistes ? Une table ronde pour aborder les prescriptions et les interdits alimentaires corrélés aux enjeux économiques et écologiques.
Plutôt que de lier la question du cannibalisme au dégoût et à la répulsion au sein de sous-genres, nous montrerons comment, de la fin des années 1960 au début des années 1980, elle exalte une fureur poétique, intransigeante et explosive, de Godard, Pasolini et Ferreri à Franco ou Fulci.
Révélatrice de sociétés inégalitaires caractérisées par de grandes disparités économiques et géographiques, la question de la faim est présente dans plusieurs films d’Amérique latine des années 1960 et 1970. Elle préoccupe aussi des cinéastes tels que Glauber Rocha, qui a écrit un manifeste nommé « Esthétique de la faim » en 1965. Comment est-elle représentée dans un corpus de films critiques et engagés d’Argentine, du Brésil et d’autres pays du sous-continent, durant les années 1960 et 1970 ?
Moment de vérité jubilatoire pour le spectateur, le repas qui dérape, où la convivialité et les bonnes manières de la table se retournent en leur contraire, représente une scène-clé au cinéma, un climax-surprise qui ruine le scénario socio-familial du « manger ensemble ». De Festen à Que la bête meure, on reviendra sur quelques grands repas dérangés et on se demandera ce que « s’engueuler à table » veut dire.
Le médecin qui, au début de la saison 6, ouvre le ventre de Tony Soprano déclare y découvrir l’introuvable cadavre du syndicaliste Jimmy Hoffa. Le gag est savoureux, mais la question sérieuse : quelle histoire se tire de l’obsession des Soprano pour la bouffe, les problèmes de transit et l’obésité ?
Si pour Claude Lévi-Strauss « La gastronomie établit une ‘bonne distance’ entre le cru et le cuit », la jouissance cinématographique établit plutôt la "bonne proximité" entre le goût et le toucher. Au bord de l’orgasme ou de l’écœurement nous vous proposons entrée, plat, et dessert. Au programme : des œufs, des huitres, du homard et du sucre…