Une sélection d'articles parus dans la Revue des livres pour enfants ou dans Takam-Tikou, consacrés à des auteurs majeurs de la littérature de jeunesse.
Bibliothèque nationale de France
Pour ce dossier littéraire consacré cette fois à quatre grands romanciers français le choix a été difficile parmi la pléiade d'auteurs remarquables qui publient dans le champ de la littérature pour la jeunesse. Nous avons donc pris quatre auteurs: Jean-François Chabas, Valérie Dayre, Marie Desplechin et Jean-Claude Mourlevat. Quatre mondes s'entr'ouvrent ainsi sous nos yeux,fort différents, mais tous traversés par de belles figures de jeunes ou d'adultes qui incarnent les valeurs et les questions que nous renvoient leurs auteurs sur notre humaine condition.
Retour à l'album avec ce dossier monographique consacré à Philippe Corentin, un grand auteur-illustrateur français, qui poursuit – à l'écart du bruit médiatique –, depuis quarante ans, son travail de créateur de livres pour les enfants. Pour autant peu d'analyses ont été menées sur cette oeuvre inclassable qui semble bien résister aux tentatives d'exégèse.
Nous sommes heureux de rendre hommage dans ce dossier à Michael Morpurgo, grand romancier anglais qui se consacre depuis plus de trente-cinq ans à la littérature pour la jeunesse. Si cet écrivain ne manque pas de dénoncer la barbarie des guerres et la violence des rapports sociaux, il sait pourtant, dans chacun de ses romans, ouvrir des espaces de liberté et de reconstruction de soi, où ses jeunes héros vont prendre des leçons de vie. C'est donc à la fois son formidable talent de « raconteur d'histoires » et son souci de transmettre aux jeunes lecteurs une forme d'optimisme critique qui donne à ses romans – sous leur apparente simplicité – leur souffle particulier.
Analyse de 2 albums de Béatrice Poncelet: ...et la gélée, framboise ou cassis? et Les cubes.
Article de Janine Kotwica paru dans le n° 229 de la Revue des Livres pour enfants, consacré à yvan Pommaux
Disparue en août 2003, Nadèjda Garrel laisse une œuvre pour les enfants, les adolescents et les adultes d'une qualité exceptionnelle. Jean Perrot, depuis longtemps familier de son univers, lui rend ici hommage et nous invite à redécouvrir la singularité et la force de son écriture.
Article paru dans le n° 204 de la Revue des Livres pour enfants, consacré à Boris Moissard
Rencontre avec Yan Nascimbene à l'occasion de la parution de Page blanche et autres couleurs, Gallimard, décembre 2002.
Nicole Claveloux est une créatrice inépuisable dont l'œuvre multiforme ne cesse de nous surprendre. Son oeuvre se poursuit, depuis quarante ans, dans une sorte de marginalité assumée. Braquer, le temps d'un numéro, le projecteur sur cette artiste discrète permettra aux professionnels du livre et aux amateurs de mieux appréhender l'ampleur, la diversité et la singularité de son travail.
Le parcours de François Place est tout à fait remarquable : il a commencé en 1985 comme illustrateur de documentaires, puis de fiction, chez Gallimard Jeunesse (plus d'une trentaine de titres à ce jour), puis il franchit une étape en publiant son premier album comme auteur et illustrateur, Les Derniers Géants chez Casterman, dont le succès lui permet de mieux affirmer ses exigences de créateur. D'autres albums écrits et illustrés par lui suivront. Il est devenu enfin, depuis cette année, l'auteur d'un roman... autant de voyages et d'aventures merveilleuses à partager. Ce dossier permet de cerner ce qui inspire et nourrit son insatiable curiosité et son imaginaire foisonnant : des livres, toutes sortes de livres, des gravures, dessins et tableaux de toutes les époques, et des recherches sur Internet. François Place est un érudit éclectique... Mais les univers qu'il fait surgir, au-delà de leur diversité, ont une cohérence d'ensemble : on y retrouve des formes de récits – d'aventures et d'initiation – des types de personnages – jeunes héros livrés au chaos de l'existence ou vieux sages (savants et artistes) qui guident leurs premiers pas – des motifs récurrents. Et François Place est un merveilleux raconteur d'histoires qui sait jouer alternativement des images et des mots pour nous faire entrer dans ces mondes imaginaires.
À l'heure où l'on se mobilise pour faire reconnaître à la littérature de jeunesse sa valeur patrimoniale, il est essentiel que des oeuvres aussi importantes que celle de Sendak puissent continuer à être offertes aux enfants... et aux adultes qui ne la connaîtraient pas ! Pour une première approche de cette oeuvre, une introduction, complétée d'une bibliographie, en retrace brièvement les principales étapes et caractéristiques. Elle est suivie de deux interviewes, l'une de Maurice Sendak lui-même, donnée il y a trois ans au Horn book magazine, l'autre de Michèle Cochet, bibliothécaire, qui éclairent les sources profondes de l'artiste et les émotions qu'il suscite. Viennent ensuite trois articles qui s'attardent plus longuement sur des aspects précis de son oeuvre : Évelyne Resmond-Wenz étudie l'illustration des comptines, Isabelle Nières-Chevrel les rapports du texte et de l'image dans Max et les Maximonstres, tandis que Béatrice Michielsen présente, d'après le travail d'un spécialiste américain, les créations de Sendak pour le théâtre et l'opéra.
De 1944 à 1991, Astrid Lindgren a produit une oeuvre considérable et variée : romans, mais aussi livres d'images, recueils de contes et de chansons, pièces de théâtre, scénarios pour la télévision et le cinéma. Considérée en Suède comme une figure nationale, elle a été reçue comme un auteur majeur de la littérature enfantine dans bien d'autres pays. Elle est traduite dans le monde entier. Sans doute parce qu'elle a su faire entendre, parmi les premières, la voix et le point de vue des enfants. Pourtant elle reste méconnue en France où on la réduit souvent à sa célèbre héroïne Fifi Brindacier. Or, son œuvre se révèle plus diverse que certains clichés pourraient le faire croire. À côté de ses romans réalistes, toniques et insolents, Astrid Lindgren a écrit des contes et des romans fantastiques beaucoup plus sombres, mettant en scène des jeunes malheureux, confrontés au deuil, à la cruauté, à la violence. Autre cliché : la simplicité apparente de son oeuvre. L'un de ses traducteurs révèle à quel point cette simplicité est trompeuse, fruit d'un travail stylistique, d'un jeu avec les genres et d'une composition élaborée. Astrid Lindgren est d'abord un grand écrivain. Comment se fait-il que ses livres continuent à être édités dans de si nombreux pays et à conserver leur puissance d'évocation, alors qu'ils sont très ancrés dans leur contexte suédois ? À quoi tient cette forme d'universalité ? Des réponses sont esquissées au fil de ce dossier. N'oublions pas cependant que, si les histoires d'Astrid Lindgren et sa galerie de personnages inoubliables habitent encore notre imaginaire, 50 ans après leur création, c'est aussi grâce au talent de quelques illustrateurs et aux très belles adaptations audiovisuelles et cinématographiques qu'elles ont suscitées.
Tout au long de l'année 2005, de multiples manifestations ont eu lieu, partout dans le monde, pour célébrer le bicentenaire de la naissance d'Andersen. Une belle occasion, même si en France ces manifestations ont été, comparativement, peu nombreuses, de redécouvrir un écrivain dont l'oeuvre, malgré sa célébrité, reste au fond mal connue : c'est pourquoi les articles que nous proposons dans ce dossier s'attachent surtout à montrer ce qui fait la singularité d'un artiste, dont la création s'étend bien au-delà de la dizaine de contes, les plus connus, auxquels il serait dommage de s'arrêter. Isabelle Jan, Bernadette Gromer, Marc Auchet évoquent tour à tour le rapport à l'enfance, l'originalité littéraire, le langage et la voix du conteur danois, tandis que Jens Andersen présente ses créations en papiers découpés. Viennent ensuite deux exemples de la manière dont Andersen a inspiré d'autres artistes : une interview de Dusan Kallay et Kamila Stanclova qui ont récemment illustré l'intégrale de ses contes et la présentation de quelques variations autour de « La Petite marchande d'allumettes ». La bibliographie qui clôt le dossier propose un choix d'ouvrages qui permettent d'approfondir la découverte des textes et de mesurer la variété des illustrations qu'ils ont inspirées.
Livres bien sûr - pour le texte comme pour l'image - mais aussi peinture, sculpture, publicité, cinéma... : une étonnante diversité de modes d'expression chez un artiste qui, comme il le dit lui-même, ne craint rien tant que la répétition. Grégoire Solotareff depuis vingt ans, ne cesse de surprendre et de séduire, porté par la conviction que le travail, les essais, la recherche donnent l'élan indispensable à son projet artistique à la rencontre des enfants... et de l'enfance. C'est ce dynamisme, en même temps que cette exigence que nous nous sommes efforcés de rendre sensibles à travers les articles de ce dossier et en suggérant quelques autres pistes dans la bibliographie. À un premier voyage au fil de ses textes et de ses images commenté par Michel Defourny, succèdent les propos de Grégoire Solotareff lui-même qui explique comment il conçoit son activité de directeur de collection et mène ses projets cinématographiques : c'est l'occasion de découvrir - au-delà de ses seuls livres - son regard sur l'enfance, les histoires, la création. Deux « zooms » sont ensuite proposés sur des albums singuliers, moi, fifi et Mathieu, choisis pour l'écho si original et si personnel qu'ils donnent aux interrogations qui traversent toute l'oeuvre et pour la place particulière qu'ils y occupent.Place au théâtre enfin pour une évocation du spectacle que le Théâtre du Tilleul a tiré de Contes d'automne, avec une attention portée à la manière dont les enfants ressentent et s'approprient la singularité de cet univers.
Dossier paru dans le n° 171 de la Revue des Livres pour enfants, consacré à Tomi Ungerer