Artiste sauvage. Bavarde silencieuse. Mes mots parlent dans les images et le silence.
Allongée nue, sur le ventre, sur le grand futon bleu marine. Le soleil de l’hiver envahi le petit salon de l’appartement. Je suis venue passer le week-end chez lui, avec lui. Je tire un peu sur le joint. Le ciel est bleu. Bleu comme un jour d’hiver où le froid saisit la chair, enfonce le cou dans la carapace et les mains dans les poches. Par la porte légèrement entrouverte se faufile un petit vent froid. Il pique et caresse en même temps.
A l’Angelus. C’est un lieu où j’aime aller avec toi. J’aime les petits pêchés que nous y dégustons, les rêves que nous y faisons. A l’Angelus, j’aime notre table près de la fenêtre à l’étage. A l’Angelus, j’aime me noyer au fond de tes yeux en savourant une gourmandise. A l’Angelus, j’aime rêver entourée de photos en noir et blanc. A l’Angelus, nous partageons un plaisir simple et puis, après, je garde mes mains au fond de ta poche…
Assis tous ensemble dans la fraîcheur d’une cave Les grenouilles forment une haie d’honneur Balisent la descente en sous-sol Les vibrations de la musique courent tout autour et les encerclent Résonnent dans les entrailles de la terre et accompagnent les battements de leurs coeurs J’attends le prochain
Quelque part dans la bande du Sahel, sans toi. Au milieu des collines de sable, où le soleil se couche avec les couleurs de la passion pour incendier les vastes étendues de terre sèche. Le soleil se couche, disparaît alors la brousse tigrée pour dévoiler le ciel étoilé. Qu’il lève les yeux vers le ciel et nous serons côte à côte. Orion, Cassiopée, Les Pléiades.
Il y a quelque chose dans ses yeux. Des yeux d’une tristesse sans nom. Dans l’obscurité du couloir, Un regard s’empare du mien. Ce qu’il y a derrière la paroi vitreuse hurle en silence. Un cri que nul autre n’entend. Ses yeux parlent. Le cri silencieux est intense. Droit dans les yeux, je le regarde. Je ne détourne pas le regard de cet appel à l’amour. C’est aussi une autre sorte d’appel.
Rien n’ira plus loin que la durée d’une chanson où le ciel rencontre l’écume des vagues, où ton souffle caresse la peau de mon cou. Tes lèvres n’effleureront pas mon épiderme. Mes lèvres humides resteront vierges de tes doigts. L’odeur de mon corps t’enivrera, réveillera les cellules du tien, tes mains ne résisteront pas à l’appel. Mes hanches à ton contact s’enfuiront loin. Les particules de nos bouches lointaines et essoufflées se fragmenteront en points lumineux qui tomberont sur nos corps mouillés et granuleux. Rien n’ira plus loin que la mélodie grisante où les mots silencieux se rencontrent et où les papillons virevoltent. Papillon de nuit qui se laisse griser par la lumière.
Sur la route du retour, le vent pousse. Il souffle fort et fait tanguer la vie. La pluie se déchaîne tout d’un coup puis s’en va aussi vite qu’elle est arrivée. Mes paupières pourraient se fermer, arrêter de résister. Lâcher prise.
J'ai connu des scènes dignes des plus beaux films de Miyazaki. Désormais je me meurs...mais je veux vivre et l'art me nourrit.
Tout cela est très fragile...tout cela pourrait se briser avec une simple note trop basse ou trop haute...je n'en sais rien...c'est un brouillon fragile, un brouillon brut et trempé...mais il existe...peut-être que demain, il deviendra autre chose de plus grand et de plus beau encore...
Quand la roche est écorce, que le sang est bleu, que la liberté est amour
Faire le vide à travers les mots, évacuer pour mieux vibrer
La création dépasse la raison, la création est pulsion de vie...ce truc qui se réveille le matin en même temps que vous et qui guide les pas vers quelque chose...
Et parce que la ligne court toujours, suit la courbe du globe, nous emballe dans sa course folle, nous fait tourner la tête et parce que les terres d'asile existent quand on prend le temps de les voir.
C'est la paix que je ressens en moi depuis quelques semaines. C'est le sensation de commencer à être enfin à ma place. C'est cette envie de pouvoir presqu'enfin respirer, être la plante que je suis née pour être...if it makes sense for you... C'est la sensation que la route sera longue mais c'est l'envie de savourer le voyage...
Cette semaine, j'ai observé mon jardin un peu plus qu'à l'habituel. Il est en construction. Des fleurs, des plantes étaient là avant notre arrivée. Il y a celles que j'avais envie d'ajouter et de voir grandir. Mon jardin est encore au stade du brouillon. Il n'est absolument pas parfait mais pour l'instant c'est ainsi. Je sais qu'au fil des ans, je parviendrai à le rendre aussi beau et sauvage que ma vision. Dans mon jardin, il y a des anémones du Japon. Elles sont blanches, elles sont belles...cela fait deux ans maintenant que je l'ai mise en terre...deux étés à les arroser, à les voir se flétrir à cause de la chaleur et de nos absences répétées, deux étés à voir des boutons qui jamais ne s'ouvrent...cette année, c'est l'automne et leurs fleurs sont d'une grande beauté. Aujourd'hui, je vous livre Les Préludes. Je me sens vulnérable, je me sens petite mais c'est plus fort que moi...alors j'espère que ces mots vous apporteront quelque chose... De cette main qui semble venir d'un autre moi pour m'épauler afin de laisser libre court à ma voix...voici les premières phrases de ma mosaïque de poèmes.
Petit rendez-vous inattendu, une bulle pour rêver quelques minutes. Je partage ici, l'introduction de mon manuscrit, un ensemble de poèmes en prose, des fragments d’éphémères qui me composent et se jouent de moi.