Portraits sonores. Fermer les yeux, écouter, voir.
Commentaire pour le film “La Guerre des Béatrix: coulisses d'une création", réflexion sur le spectacle vivant. http://real-fiction.fr
Commentaires pour le film “La Guerre des Béatrix: coulisses d'une création" http://real-fiction.fr
Commentaires pour le film “La Guerre des Béatrix: coulisses d'une création", au sujet de la création en spectacle vivant.
http://pourrais-je-savoir.blogspot.com/2009/12/le-desespoir-de-la-bureaucratie.html
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Commentaire pour le film “François Sylvand: portrait d'un artiste par son fils", partie sur les artistes qui influencent François.
Préparation au documentaire sur la divination chamanique. Partie 5: l'assistant du chaman.
Préparation au documentaire sur la divination chamanique suite
Préparation au documentaire sur la divination chamanique suite
Préparation au documentaire sur la divination chamanique suite.
Divination: préparation au documentaire sur la divination chamanique
Le sol est strié de noir et de jaune de boue et d’herbes brûlées par le froid, et sa consistance spongieuse donne vraiment l’impression de marcher sur le dos d’une bête fantastique. Ce terrain est pareil au cuir des éléphants de mer ou des phoques annelés et le sentiment d’être un Lilliputien n’en est que décuplé. Il y a la rive et à quelques centimètres à peine les eaux boueuses charriées par l’Advendalen opaques et grises comme du métal en fusion. D’ailleurs tout aussi accueillant. Au milieu, ça et là, des îlots sombres, terres limoneuses émergées, plus sombres gorgées qu’elles sont d’eau et de gadoue, et de l’autre côté de ce Styx, la berge semble plus claire, plus blanche, plus éblouissante. Le jour polaire, trappé entre la Terre et le plafond bas de nuages gris qui décapite les montagnes rondes et lourdes, toutes veinées de beiges et de jaunes, parfois d’or quand le soleil perse et creusées de rigoles et d’entailles où des névés ont trouvé refuge. Badigeonnées de neige et de brume elles donnent l’impression d’être petites, calmes, dociles et malléables, elles qui en fait sont si rudes et si coriaces. L’air est vif et le silence saisissant. Nous le savons bien que nous ne le traverserons pas l’Advendalen. Et tristes, c’est là qu’ont pris fin nos dernières velléités de fuir le monde des autres, soldées par de vaines tentatives.
Au sommet des fossiles de végétaux parfaits, avec des feuilles larges comme la main. Un filet argenté comme un lamé serpente une toile de velours vert-jaune, tout cela dans la brume, la même qui nous a apporté la neige tout à l’heure, et pour fondre de tout, quatre glaciers dont la langue se fini comme un dessin effacé à la gomme. Ajouter `a cela un silence olympien tout juste soutenu par les roulements des torrents dans les moraines. À dire vrai il est difficile de dire où tourner de la tête. Ce n’est pas voir qu’il faut, c’est quelque chose d’autre, je ne sais pas, comme simplement être là, c’est tout. Le présent acquiert ici son propre poids, peut-être est-ce pour cela que le Soleil ne se couche jamais. Pas d’hier, ni de demain. Juste maintenant. Sans horizon : ce monde est nulle part.
Jour comme à midi. Le soleil de minuit est vraiment déroutant. Petite balade d'une dizaine de kilomètres pour se mettre en train. Lumières superbes. Sternes qui vous piquent sur le bonnet à l'approche des nids dans les rochers. Eiders sur une mare. Deux renards dans les pierriers. Deux rennes aux bois impressionnants. Quelques heures à peine. David m'accueille à l'aéroport avec un fusil, les gens nous saluent en passant. Le Paradis sur Terre. Belles lumières pour beaux paysages.
Le monde des autres c'est un monde dans lequel les habitudes, les conventions, les coups tout fait marchent bien. C'est un monde dans lequel un caillou est un obstacle, dans lequel le soleil suit la montre et le chemin le plus court est en ligne droite. Mais il y a des endroits et des moments où tout cela ne marche plus, où la seule manière de pouvoir comprendre quelque chose est de faire attention à ce qui est sans chercher à le ramener à quelque chose de déjà-vu ou de déjà connu, et c'est à vous couper le souffle. Alors forcément, lorsqu'il s'agit de revenir, il faut accepter de réapprendre à revêtir le costume mal coupé des manies et des bien séances absurdes et se retenir de vider un chargeur dans une rotule. Parce que cela ne se fait pas.
Parfois le monde est si étranger, les couleurs si inhabituelles, les perspectives et les proportions si improbables, la lumière de cet univers où le soleil ne se couche jamais si irréelle, la fatigue qui remonte des jambes si chaude et grisante que ce monde-mà ne peut pas être celui des autres. Où ailleurs ferions-nous attention à une touffe de mousse, à la disposition d'un caillou ou aux ombres fuyantes sur un glacier? Parfois le monde prend des formes si stupéfiantes qu'il est impensable qu'un autre puisse le voir ainsi et qu'il est plus simple et plus rassurant de se dire qu'on rêve ou qu'on délire. C'est là-bas que nous avons fait nos premiers pas hors du monde des autres.
Dimanche, l'après-midi hésite avec le soir. Dans la rue remonte une rumeur, des claquements de cuivres et une sono rythmée. Ils s'arrêtent sous la fenêtre, cinq étages plus bas. Ils paraissent tout petit mais font encore du bruit. Gipsy sunday.
Murmure sur la ville: commencement du match de final de la coupe du monde de rugby Angleterre-Afrique du Sud, grondement des supporters sur le Champs de Mars à Paris, à plus d'un kilomètre de là...
Jazz suburbain. Vieilles choses à acheter sous le métro.
Soleil. Ils aspirent les feuilles mortes. Des enfants jouent et crient. Le salon de l'emploi. Enfin un petite musique.
Un ballon de rugby. Les premiers amours racontés sur un vélo. "Adios niños". "Je te jure, c'est vraiment..."
Déambulation dans les allées du salon de la photo, Paris Octobre 2007.
Une musique de magasin dans une rue commerçante. Un bébé pleure dans la fourmilière d'un centre commercial. Une mère fatiguée gronde son fils. Son comportement ne lui plaît pas du tout. Sa sœur ricane. Elle porte des souliers bicolores et elle un chignon.
Métro aérien sous la pluie. Deux collègues discutent, un jeune écoute son walkman. Un groupe s'engouffre avant le départ. Une sirène. “merci" au téléphone. La pluie imite le bruit des vieux disques. Une rigole percée.
Grève des taxis, le 26 septembre 2007. Trafic le long d'un marché. Les grévistes qui arrivent. Le silence de place de l'école militaire bloquée par une centaine de taxis immobilisés. Le trafic dans une rue plus loin. Vent et feuilles mortes.
Un groupe de lycéens discute autours d'un sandwich. Les feuilles mortes sont tombées. Une femme fait de la gym. Un couple de joggers passe. Ils jouent au tennis, lui s'étire. Il crie. Une femme berce son bébé. Un homme tire la savate. Ils jouent aux échecs. Les grilles et la rue.
Lundi après-midi, calme. Une petite fille commente le tas de feuilles dans lequel elle jouait hier et qui est aujourd'hui entouré de barrières: “interdit, interdit". Un papa prévient son fils "attention Stan". Sous le métro une femme chantonne, deux hommes se sont retournés.
Jazz dans la rue, band sur un pont, un passant siffle, un cycliste chantonne dans une ruelle.
22 Septembre 2007. Parade pour une pyramide de chaussures. Foule sous la Tour. Vélib. Métro.
21 Septembre 2007. Comptine derrière les grilles. Un supporter chante la marseillaise, des touristes étrangers, un air d'opéra dans un bus, un chant mélancolique à la guitare...