Pour célébrer le centenaire de la Première Guerre mondiale, le Forum des images explore comment l’idée de paix traverse le cinéma mondial sur tout un siècle, de la dénonciation des horreurs des tranchées jusqu’aux images de Sarajevo assiégé, en passant par Munich, la Guerre froide ou les luttes cont…
"À côté des films antimilitaristes déclarés - qui utilisèrent bien souvent les mêmes formes spectaculaires que le film de guerre à des fins réalistes (entre autres Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, 1987 ; Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, 1976 ; La Ligne rouge de Terence Malick, 1999) ou encore parodiques (Starship Troopers de Paul Verhoeven, 1997) -, le cinéma a produit des visions documentaires de résistance à la guerre à travers des témoignages d’insoumis ou encore des vues de manifestations pacifistes. Des films témoignant du « pacifisme par le droit » tel que revendiqué et produit par Albert Kahn jusqu’aux portraits des désobéissants civils réalisés par Bernard Baissat, les images proposées lors de cette séance mettent en évidence penseurs du pacifisme et pratiques du refus de la violence." Isabelle Marinone
"Pour « sortir de la guerre », il ne suffit pas de faire taire les armes. La société meurtrie doit se lancer dans un travail à la fois sur son passé, ne serait-ce que pour être en paix avec ses morts, et sur l’avenir, notamment pour conjurer le retour de la violence, de façon à s’installer durablement dans le présent de la paix." Antoine Garapon
«Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux cinéastes confirmés, John Ford et George Stevens, se sont vus confier une mission inédite : filmer la guerre et ses « atrocités » de manière telle que leurs images puissent, le moment venu et le cas échéant, servir de preuves judiciaires. Ils ont été rejoints par un jeune journaliste, un combattant, Samuel Fuller, que la guerre va transformer en réalisateur. Cette histoire pose quelques questions essentielles et toujours d’actualité : Quelle est la bonne distance pour filmer ? La caméra peut-elle agir comme une protection devant une violence de guerre ? Où place-t-on le spectateur pour éviter les effets de sidération ?» Christian Delage
"En 1938, la crise des Sudètes met à l’épreuve la résistance des démocraties européennes face à l’ogre national-socialiste. Apogée du pacifisme, l’accord de Munich devient durablement le symbole de la faiblesse des démocraties. En France mais aussi à Hollywood, le cinéma s’empare rapidement de cette actualité brûlante, sur fond de défaite morale." Vincent Lowy
Comment les sociétés européennes ont-elles traversé l’immense ordalie que fut la Grande Guerre ? Par sa nature, son intensité et sa durée, ce conflit a constitué un moment inédit de mobilisation des ressources, des groupes sociaux et des individus. Il s’agit ici de s’interroger sur l’attitude de ceux qui combattirent et leur rapport à cette épreuve.
"Le cinéma, de fiction ou d’actualité, fut instrumentalisé entre 1914 et 1918 par tous les pays belligérants pour soutenir leur effort immense. La situation change après l’armistice. On passe en effet d’une acceptation collective du sacrifice à une forme de condamnation de la guerre considérée comme un mal absolu dont il faut se préserver pour toujours. Il s’agit dans cette conférence d’analyser plusieurs films des années 20-30 qui, bien que réalisés dans des contextes politiques différents, en Europe ou aux États- Unis, cherchent à dénoncer les horreurs de la guerre, à rassembler les peuples, et à travers eux à aborder la problématique du cinéma pacifiste." Laurent Veray