Avant-gardiste, cosmopolite, bouillonnante, festive, scandaleuse… Elle est LA métropole qui, depuis toujours, attire les foules et électrise l’écran. La preuve en 80 films pour 100 ans d’histoire et de cinéma imbriqués. Willkommen, bienvenue, welcome !
Josef von Sternberg a tourné L’Ange bleu simultanément en allemand et en anglais avec les mêmes acteurs, pour le dialogue comme pour les chansons piquantes de Marlene Dietrich. Pendant des décennies, deux films très différents ont ainsi circulé selon les pays. Le cinéaste a brillamment tourné à son avantage cette contrainte de production. François Thomas
Après Rome ville ouverte et Paisà, Rossellini conclut sa "trilogie de la guerre" dans les ruines. Il n’improvise pas en découvrant la réalité au jour le jour, comme il a voulu le faire croire mais il n’illustre pas davantage un scénario terminé. Il fallait sans doute un regard extérieur pour saisir, sans sentimentalisme ni victimisation, la grande misère de l’Allemagne en 1947. Bernard Eisenschitz
Acteur, auteur et réalisateur de près de 70 films, Gerhard Lamprecht est pourtant un cinéaste (presque) inconnu. Ses films de fiction sur Berlin sont certainement les plus remarquables. Fondateur de la Cinémathèque allemande (le "Henri Langlois" allemand ?), "la curiosité et l’intérêt pour l’être humain", selon ses propres mots, étaient les moteurs de ce cinéphile passionné.
Tantôt montré frontalement, tantôt suggéré, le mur de Berlin à l’écran est, dès 1961, matière à interroger la frontière, support d’un discours sur la question allemande, puis après 1989 sur la mémoire du passé de l’Allemagne divisée. Ces images plus ou moins explicites ont participé à façonner un portrait de Berlin au cinéma, évoluant au gré d’un contexte historique et politique lié à la guerre froide. (Diane Barbe) Diane Barbe est doctorante en études cinématographiques à l'université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle. Ses travaux portent sur la représentation de Berlin divisé dans le cinéma allemand (RDA-RFA) de 1945 à 1989. Diane Barbe est doctorante en études cinématographiques à l’Université Paris 3 - Sorbonne nouvelle. Ses travaux portent sur la représentation de Berlin divisé dans le cinéma allemand (rda-rfa) de 1945 à 1989.
Depuis 2003, Good Bye Lenin!, La Vie des autres, Barbara, Heimat ont marqué le retour en France d’une cinématographie presque disparue des écrans durant les années 90. La richesse du film allemand sera mise en valeur à travers ces succès et également en évoquant les cinéastes de l’École de Berlin, la forte tradition documentaire et les jeunes cinéastes apparus depuis 2010. (Pierre Gras) Spécialiste du cinéma allemand contemporain, Pierre Gras est l'auteur de « Good Bye Fassbinder ! Le cinéma allemand depuis la réunification » (Éd. Actes Sud, 2011).
Berlin demeure la cité des bouleversements politiques du 20e siècle. L’histoire extraordinaire de cette capitale a nourri l’art dominant de ce même siècle. Les extrémismes mis à l’épreuve dans cette ville ont focalisé les regards des plus grands noms du cinéma mondial, parmi eux : Lang, Murnau, Reed, Staudte, Wenders, Wilder... Leur acuité a révélé différentes destinées berlinoises. (Pierre Eisenreich) Pierre Eisenreich est critique de cinéma, membre du comité de rédaction de la revue Positif et spécialiste du cinéma allemand.