« Tout pour la musique ! » C’est le refrain du mois. Pour les héros des films projetés dans ce cycle musical, elle est plus qu’un passe-temps : une passion, une raison de vivre. Professionnels, amateurs ou groupies, ils vivent en musique, pensent en musique, rêvent en musique. Alors, comme le chante…
Dès les débuts du mouvement hip-hop, le rap a su se faire une place à l’ombre de Hollywood. Avec des films comme WildStyle et Beat Street au début des années 80, cet art né dans la rue prouvait qu’il était capable d’associer des images fortes à ses mots sensés. Jusqu’à séduire le monde vingt ans plus tard avec le film d’Eminem, 8 Mile, un des plus gros succès de l’année 2003. Olivier Cachin
The Harder They Come, sorti en 1972, est le premier film jamaïcain, réalisé dans un pays pauvre, sans structures, sans équipement ni acteurs professionnels… Mais Perry Henzell a su, comme il le dit, « amener la caméra à l’action, et non pas l’action à la caméra ». Et quelle action ! Rien moins que la naissance du reggae, un mot forgé en 1968, l’année même où il conçut le projet… Hélène Lee
Les évocations filmées de musiciens country et folk, réels (Woody Guthrie, Loretta Lynn, Patsy Cline, Johnny Cash…) ou imaginaires (Honkytonk Man…), ont beau emprunter aux codes du biopic, du road movie ou du western, elles laissent affleurer une Amérique plus secrète, avec ses mythes propres et sa conscience sociale, exhumant les histoires et les voix multiples du peuple. Serge Chauvin Serge Chauvin est maître de conférences en littérature et cinéma américains à l’université de Nanterre
Entre 1966 et 1970, le cinéma américain vit au rythme de l’explosion de la contre-culture. À l’écran comme dans les rues de Haight Ashbury, les cheveux poussent et la sono crache du rock psychédélique. Des utopies du Summer of Love aux désillusions de l’après- Woodstock, reprenons la route des jeunes maîtres du Nouvel Hollywood, Coppola et Rafelson, Scorsese et Schatzberg. Thomas Sotinel
Elvis Presley est la poupée vaudou absolue du rock. Sa voix, son visage, ses gestes ont non seulement incubé un nombre illimité d’imitateurs et de sosies, mais son image, extatique et spectrale, a également traversé des fictions portant sur l’individuation et la délivrance, l’appropriation d’un modèle ou la libération d’une figure. De Mystery Train à Man on the Moon, nous étudierons les propriétés de ce Dieu-Star dont Elvis est le prophète ou l’avatar. Pacôme Thiellement
Hallelujah est un hommage à la communauté noire américaine, à l’importance de son apport à la naissance d’une nation. Avec une générosité peu coutumière pour ces citoyens de dernière zone qu’étaient alors les Afro- Américains, King Vidor consacre le premier chef-d’oeuvre du cinéma parlant à ce que Duke Ellington venait de célébrer sous le titre si évocateur de « Black Beauty ». Gilles Mouellic
Dès les années 50, le rock n’est pas qu’une musique qui investit les studios de cinéma, c’est aussi un ensemble de postures, un univers à part entière. De L’Équipée Sauvage (1953) à Après Mai (2012), nombre de films participent à l’élaboration d’une culture rock au cinéma et racontent l’évolution du monde et de ses représentations au fil des mutations politiques, psychédéliques, mystiques, vestimentaires et bien sûr… musicales. Thierry Jousse