1986-1989 – Chercheur à l’Institut français d’études anatoliennes, Istanbul 1989-1991 – Maître-assistant au département d’histoire de l’Université de Boğaziçi 1991-1998 – Maître de conférences au département d’histoire de l’Université de Boğaziçi 1998- – Professeur au département d’histoire de l’Université de Boğaziçi
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2021-2022 L'enseignement de cette année portera sur la période 1876-1908, correspondant au règne d'Abdülhamid II qui mettra fin au chaos de 1876 en instaurant un régime de plus en plus oppressif. Pendant cette période de violence et d'autocratie, face au péril de l'impérialisme occidental et des nationalismes locaux, l'empire tentera de se redéfinir dans une sombre et inquiétante modernité dont bien des traces subsistent encore dans la Turquie actuelle.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (IV) Année 2020-2021 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2019-2020 Cette année, l'accent sera mis sur la période dite des Tanzimat (réorganisation), inaugurée par la proclamation, le 2 novembre 1839 d'un firman (décret) portant ce nom et posant les jalons d'un programme radical de réformes visant à moderniser l'empire. Il s'agira d'examiner dans le détail le décret lui-même, tant par son contenu que par sa portée, afin de préparer le terrain d'une analyse des principaux phénomènes qui en découlèrent : engagement dans la voie de la modernité, fascination pour la civilisation occidentale, questionnements sur l'avenir d'un empire pluriethnique et pluriconfessionnel... La période étudiée s'achèvera avec le décret des réformes (Islahat Fermanı) de 1856 dont l'objectif avoué était de parachever l'entreprise des Tanzimat.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident (II) Année 2018-2019 En introduction d'un programme portant sur une période longue – le long XIXe siècle – et sur un sujet pour le moins complexe, il paraît utile de consacrer le premier cours à des questions de fond qui concernent la discipline de l'histoire en général et, plus particulièrement, le domaine de l'histoire turque et ottomane. Revenant d'abord sur quelques-uns des problèmes posés lors de ma leçon inaugurale, j'ai commencé par rappeler à quel point le domaine était vicié par l'emprise du politique et de l'idéologique, notamment dans une Turquie que je qualifiais de « cliomane » et « cliopathe ». Toutefois, c'est plutôt sur des problèmes inhérents à la discipline et relevant de questions de méthode et de contexte que je me suis penché, à commencer par la terminologie – particulièrement le risque d'amalgame, toutes périodes confondues, entre « turc » et « ottoman » – et par le monopole de fait que s'est arrogé la Turquie sur l'histoire ottomane, encouragée en cela par le rejet systématique par les autres États successeurs – balkaniques et arabes – de l'héritage ottoman, jugé incompatible avec leur propre récit « national ». Ce fut l'occasion d'évoquer aussi l'impact de l'orientalisme, toujours très présent dans la discipline, notamment en raison de la survivance de certains réflexes eurocentristes des siècles précédents. Non sans ironie, le désir de corriger ces dérives historiographiques n'est pas dépourvu de risque, puisqu'il peut déboucher sur un anti-orientalisme qui est parfois aussi réducteur et simpliste que sa cible. Enfin, j'ai insisté sur le fait que l'un des défis majeurs de l'historien travaillant sur cette période était de ne pas se faire happer par une téléologie susceptible d'occulter les dynamiques internes de modernités locales qui sont soit ignorées, soit mises sur le compte d'une influence occidentale fort douteuse. S'il est évident que, de par son intitulé, ce cours portera surtout sur une interaction avec l'Occident, il importe de se souvenir que les transformations de cette période ne peuvent et ne doivent pas être réduites à une logique aussi simpliste et univoque. Ainsi que je le rappelais à la fin de ma leçon inaugurale, l'objectif de l'historien, plus que de répondre à des questions, est d'en poser de bonnes, capables de révéler la complexité et les ambiguïtés du récit historique.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident Année 2017-2018 a référence à un « nouvel ordre » est double. Il s'agit avant tout d'un phénomène lié aux événements politiques qui suivirent la période napoléonienne, en particulier au Congrès de Vienne (1815) dont l'objectif premier était de rétablir l'équilibre des puissances d'avant 1789 dans le but avoué d'effacer et de prévenir les mouvements nationalistes, sécessionnistes ou unificateurs et de tout soulèvement populaire jugé déstabilisant pour le système ainsi instauré. L'Empire ottoman, qui parvint à se tenir à l'écart des principaux conflits napoléoniens, ne participa pas au congrès mais en fut un des objets, notamment par la défense de son intégrité territoriale contre les mouvements indépendantistes des Balkans. Pourtant, la rébellion grecque de 1821 qui prit bientôt des proportions de guerre d'indépendance révéla le caractère éphémère de ces résolutions. Après des années de neutralité plus ou moins bienveillante, avec la bataille de Navarin (1827) les puissances européennes finirent par intervenir en faveur des insurgés, menant ainsi à la première entorse au système par la création d'une Grèce indépendante. La notion de « nouvel ordre » est aussi un rappel du terme utilisé par Selim III pour décrire son programme de réforme fiscale et militaire, le Nizam-ı Cedid. Les Nouveaux règlements de l'Empire ottoman de Mahmud Raif Efendi (1798) en étaient un excellent exemple. Toutefois, ce « nouvel ordre » fut aussi la cause d'une réaction menée notamment par les janissaires qui, se sentant menacés par le projet d'une nouvelle armée, s'insurgèrent et obtinrent la destitution de Selim III en 1807 et l'assassinèrent l'année suivante lors de la contrerévolution qui mit le jeune Mahmud II sur le trône. On comprend que, malgré des velléités de continuer l'œuvre de son cousin Selim III, ce dernier ait évité la moindre référence au terme « maudit » qui avait causé sa perte. Le système politique ottoman reposait alors sur un pouvoir central et deux principaux contrepouvoirs : les notables provinciaux (ayan) et le corps des janissaires (yeniçeri ocağı). Les ayan devaient leur puissance à un capital politique, social et économique local, notamment à travers l'agriculture et les fermes fiscales. Le corps des janissaires, créé dès le XIVe siècle comme une milice d'esclaves, dans la logique de l'idéal ottoman des administrateurs et militaires issus du devşirme (levée d'enfants chrétiens des territoires conquis), s'était « embourgeoisé », s'intégrant de plus en plus dans la société et l'économie urbaines, ce qui le rendait encore plus redoutable aux yeux du palais. Mahmud II signera en 1808 le « pacte d'alliance » (Sened-i İttifak) avec les principaux ayan, reconnaissant par là leur statut en échange de leur soutien. Néanmoins, quelques années plus tard, il s'engagera dans une politique visant à réduire l'autorité et l'autonomie de ces magnats des provinces. Ce n'est que bien plus tard qu'il osera enfin à s'attaquer aux janissaires, cette fois-ci de manière décisive. L'« heureux événement » (Vak'a-i Hayriyye) du 16 juin 1826 anéantira manu militari des janissaires, bannissant jusqu'à la mémoire de ce corps et de ceux qui lui étaient affiliés. La destruction de janissaires eut lieu en plein milieu du long conflit qui opposa l'État aux insurgés grecs, de 1821 à la constitution d'un État grec indépendant en 1830. Ce qui avait commencé comme une simple rébellion s'était rapidement teinté d'idéologie et de politique internationale. Si les puissances européennes se tinrent d'abord à l'écart de la question, l'opinion publique en Europe, motivée par le philhellénisme, prit rapidement la défense de la cause grecque. Les massacres de l'île de Chio (1822) et la chute de Missolonghi (1826) ne firent qu'accroître ce phénomène, exacerbé par la présence de nombreux volontaires européens venus défendre, l'arme au poing, une Grèce de plus en plus idéalisée. Pour les Ottomans, c'est la découverte d'une solidarité entre l'Europe et les Grecs dont les fondements idéologiques et sentimentaux paraissent surprenants. La documentation concernant la citadelle d'Athènes (l'Acropole) pendant le siège de la ville par les troupes ottomanes en 1826 illustre particulièrement bien la manière dont les Ottomans sont amenés à découvrir l'importance d'une idéologie européenne qui ne leur était guère familière. Dans le cadre de la chaire Histoire turque et ottomane, une journée d'étude consacrée à l'histoire de l'archéologie phénicienne au XIXe siècle aura lieu le mardi 22 mai 2018. Des spécialistes se réuniront pour débattre des fouilles effectuées à Sidon, des objets transférés aux musées d'Istanbul (Musée impérial, aujourd'hui Musée archéologique) et de Paris (Musée du Louvre) ainsi que des principaux acteurs locaux, ottomans et français ayant joué un rôle dans cet épisode de l'archéologie orientale : Ernest Renan, Osman Hamdi Bey, Alphonse, Edmond et Joseph-Ange Durighello… Parmi les participants pressentis figurent Elisabeth Fontan (Louvre), Hélène Le Meaux (Louvre), Françoise Briquel-Chatonnet (CNRS), Pierre Briant (Collège de France), Hareth Boustany (Université libanaise), Bénédicte Savoy (Collège de France), Henry Laurens (Collège de France). L'artiste libanais Akram Zaatari interviendra sur les fouilles de 1887 et sur les sarcophages de Tabnit (Istanbul) et d'Achmounazar (Paris). Le cours sur « L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident » reprendra en janvier 2019, vraisemblablement le vendredi 11 de 14h00 à 15h30.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident Année 2017-2018 a référence à un « nouvel ordre » est double. Il s'agit avant tout d'un phénomène lié aux événements politiques qui suivirent la période napoléonienne, en particulier au Congrès de Vienne (1815) dont l'objectif premier était de rétablir l'équilibre des puissances d'avant 1789 dans le but avoué d'effacer et de prévenir les mouvements nationalistes, sécessionnistes ou unificateurs et de tout soulèvement populaire jugé déstabilisant pour le système ainsi instauré. L'Empire ottoman, qui parvint à se tenir à l'écart des principaux conflits napoléoniens, ne participa pas au congrès mais en fut un des objets, notamment par la défense de son intégrité territoriale contre les mouvements indépendantistes des Balkans. Pourtant, la rébellion grecque de 1821 qui prit bientôt des proportions de guerre d'indépendance révéla le caractère éphémère de ces résolutions. Après des années de neutralité plus ou moins bienveillante, avec la bataille de Navarin (1827) les puissances européennes finirent par intervenir en faveur des insurgés, menant ainsi à la première entorse au système par la création d'une Grèce indépendante. La notion de « nouvel ordre » est aussi un rappel du terme utilisé par Selim III pour décrire son programme de réforme fiscale et militaire, le Nizam-ı Cedid. Les Nouveaux règlements de l'Empire ottoman de Mahmud Raif Efendi (1798) en étaient un excellent exemple. Toutefois, ce « nouvel ordre » fut aussi la cause d'une réaction menée notamment par les janissaires qui, se sentant menacés par le projet d'une nouvelle armée, s'insurgèrent et obtinrent la destitution de Selim III en 1807 et l'assassinèrent l'année suivante lors de la contrerévolution qui mit le jeune Mahmud II sur le trône. On comprend que, malgré des velléités de continuer l'œuvre de son cousin Selim III, ce dernier ait évité la moindre référence au terme « maudit » qui avait causé sa perte. Le système politique ottoman reposait alors sur un pouvoir central et deux principaux contrepouvoirs : les notables provinciaux (ayan) et le corps des janissaires (yeniçeri ocağı). Les ayan devaient leur puissance à un capital politique, social et économique local, notamment à travers l'agriculture et les fermes fiscales. Le corps des janissaires, créé dès le XIVe siècle comme une milice d'esclaves, dans la logique de l'idéal ottoman des administrateurs et militaires issus du devşirme (levée d'enfants chrétiens des territoires conquis), s'était « embourgeoisé », s'intégrant de plus en plus dans la société et l'économie urbaines, ce qui le rendait encore plus redoutable aux yeux du palais. Mahmud II signera en 1808 le « pacte d'alliance » (Sened-i İttifak) avec les principaux ayan, reconnaissant par là leur statut en échange de leur soutien. Néanmoins, quelques années plus tard, il s'engagera dans une politique visant à réduire l'autorité et l'autonomie de ces magnats des provinces. Ce n'est que bien plus tard qu'il osera enfin à s'attaquer aux janissaires, cette fois-ci de manière décisive. L'« heureux événement » (Vak'a-i Hayriyye) du 16 juin 1826 anéantira manu militari des janissaires, bannissant jusqu'à la mémoire de ce corps et de ceux qui lui étaient affiliés. La destruction de janissaires eut lieu en plein milieu du long conflit qui opposa l'État aux insurgés grecs, de 1821 à la constitution d'un État grec indépendant en 1830. Ce qui avait commencé comme une simple rébellion s'était rapidement teinté d'idéologie et de politique internationale. Si les puissances européennes se tinrent d'abord à l'écart de la question, l'opinion publique en Europe, motivée par le philhellénisme, prit rapidement la défense de la cause grecque. Les massacres de l'île de Chio (1822) et la chute de Missolonghi (1826) ne firent qu'accroître ce phénomène, exacerbé par la présence de nombreux volontaires européens venus défendre, l'arme au poing, une Grèce de plus en plus idéalisée. Pour les Ottomans, c'est la découverte d'une solidarité entre l'Europe et les Grecs dont les fondements idéologiques et sentimentaux paraissent surprenants. La documentation concernant la citadelle d'Athènes (l'Acropole) pendant le siège de la ville par les troupes ottomanes en 1826 illustre particulièrement bien la manière dont les Ottomans sont amenés à découvrir l'importance d'une idéologie européenne qui ne leur était guère familière. Dans le cadre de la chaire Histoire turque et ottomane, une journée d'étude consacrée à l'histoire de l'archéologie phénicienne au XIXe siècle aura lieu le mardi 22 mai 2018. Des spécialistes se réuniront pour débattre des fouilles effectuées à Sidon, des objets transférés aux musées d'Istanbul (Musée impérial, aujourd'hui Musée archéologique) et de Paris (Musée du Louvre) ainsi que des principaux acteurs locaux, ottomans et français ayant joué un rôle dans cet épisode de l'archéologie orientale : Ernest Renan, Osman Hamdi Bey, Alphonse, Edmond et Joseph-Ange Durighello… Parmi les participants pressentis figurent Elisabeth Fontan (Louvre), Hélène Le Meaux (Louvre), Françoise Briquel-Chatonnet (CNRS), Pierre Briant (Collège de France), Hareth Boustany (Université libanaise), Bénédicte Savoy (Collège de France), Henry Laurens (Collège de France). L'artiste libanais Akram Zaatari interviendra sur les fouilles de 1887 et sur les sarcophages de Tabnit (Istanbul) et d'Achmounazar (Paris). Le cours sur « L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident » reprendra en janvier 2019, vraisemblablement le vendredi 11 de 14h00 à 15h30.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident Année 2017-2018 J'avais annoncé la semaine dernière l'analyse que je ferai de la manière dont l'historien et chroniqueur Şanizade Ataullah Efendi, dont l'Histoire (Tarih) a souvent et longtemps été vantée pour la « modernité » de son introduction (mukaddime), s'était « librement » inspiré de l'article « Histoire » de Voltaire dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. L'aspect le plus surprenant de la question était que Şanizade avait réussi à obtenir l'approbation et les éloges du sultan Mahmud II (r. 1808-1839) pour un texte émanant d'un auteur considéré, avec Rousseau, comme un mécréant et un blasphémateur. Évidemment, il n'y a pas vraiment de mystère : Şanizade s'était contenté d'adapter le texte de Voltaire afin de le rendre compatible avec l'idéologie conservatrice de l'establishment ottoman. Une lecture plus détaillée du texte de Şanizade permet de comprendre mieux le modus operandi de cette « adaptation ». D'une manière générale, il apparaît que celui-ci a procédé par omission, par rajouts et par distorsions. Les « statistiques » montrent bien les dimensions de cette manipulation : le texte de Voltaire faisait environ 8 500 mots ; celui de Şanizade n'en compte que la moitié (4 300), dont moins des deux-tiers sont du philosophe (2 600). Voltaire cite près d'une vingtaine d'historiens ; Şanizade ne retient qu'Hérodote, dont il écorche le nom en « Heredod ». Bien des omissions sont dues à l'ignorance : Şanizade choisit de sauter et d'omettre bien des passages qui lui sont culturellement et intellectuellement inaccessibles. Ces lacunes et omissions sont évidentes lorsqu'il parle de l'histoire romaine, révélant son incapacité à distinguer les Grecs des Romains. De même, son traitement de l'histoire de l'Asie dévoile son ignorance de personnages comme Cyrus ou Oghuz Kagan qui devraient pourtant lui être familiers. Les rajouts, au contraire, lui permettent de « corriger » Voltaire lorsque celui-ci ignore ou raille le fait religieux. C'est ainsi qu'il infuse une bonne dose de doctrine islamique dans son texte, renversant complètement la logique fondamentale du texte plagié. Enfin, des transpositions extrêmement brouillonnes et souvent déplacées visent à rendre les exemples « exotiques » de Voltaire compréhensibles par des lecteurs ottomans. Ainsi, les expéditions portugaises en Asie sont comparées à la reconquête du Hedjaz par les Ottomans à peine dix ans plus tôt, tandis que la découverte intellectuelle de la Chine par l'Europe est « traduite » par une longue digression sur la victoire de Murad Ier à Kossovo en 1389. Dans un cas comme dans l'autre, ces exercices d'adaptation se font l'occasion de chanter les louanges du sultan régnant et de ses ancêtres, contribuant à la « réussite » de Şanizade auprès de son maître. Ce cas très particulier met à nu certaines questions fondamentales, à commencer par la faiblesse de l'historiographie ottomane et turque qui a tout ignoré de cette généalogie textuelle pendant près de deux siècles. Plus encore, la « méthode » de Şanizade illustre certaines faiblesses intrinsèques de l'occidentalisation ottomane, notamment le désir de s'inspirer de l'Occident sans avoir à en assumer les implications intellectuelles et idéologiques. De toute évidence fasciné par le texte de Voltaire mais ne pouvant ni ne voulant le plagier tel quel, Şanizade avait opté pour une demi-mesure qui en gardait la forme tout en le dénaturant dans le sens. Cet opportunisme utilitaire restera une des caractéristiques principales de l'occidentalisation ottomane et turque pendant les deux siècles à venir.
Edhem Eldem Collège de France Histoire turque et ottomane L'Empire ottoman et la Turquie face à l'Occident Année 2017-2018 J'avais annoncé la semaine dernière l'analyse que je ferai de la manière dont l'historien et chroniqueur Şanizade Ataullah Efendi, dont l'Histoire (Tarih) a souvent et longtemps été vantée pour la « modernité » de son introduction (mukaddime), s'était « librement » inspiré de l'article « Histoire » de Voltaire dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. L'aspect le plus surprenant de la question était que Şanizade avait réussi à obtenir l'approbation et les éloges du sultan Mahmud II (r. 1808-1839) pour un texte émanant d'un auteur considéré, avec Rousseau, comme un mécréant et un blasphémateur. Évidemment, il n'y a pas vraiment de mystère : Şanizade s'était contenté d'adapter le texte de Voltaire afin de le rendre compatible avec l'idéologie conservatrice de l'establishment ottoman. Une lecture plus détaillée du texte de Şanizade permet de comprendre mieux le modus operandi de cette « adaptation ». D'une manière générale, il apparaît que celui-ci a procédé par omission, par rajouts et par distorsions. Les « statistiques » montrent bien les dimensions de cette manipulation : le texte de Voltaire faisait environ 8 500 mots ; celui de Şanizade n'en compte que la moitié (4 300), dont moins des deux-tiers sont du philosophe (2 600). Voltaire cite près d'une vingtaine d'historiens ; Şanizade ne retient qu'Hérodote, dont il écorche le nom en « Heredod ». Bien des omissions sont dues à l'ignorance : Şanizade choisit de sauter et d'omettre bien des passages qui lui sont culturellement et intellectuellement inaccessibles. Ces lacunes et omissions sont évidentes lorsqu'il parle de l'histoire romaine, révélant son incapacité à distinguer les Grecs des Romains. De même, son traitement de l'histoire de l'Asie dévoile son ignorance de personnages comme Cyrus ou Oghuz Kagan qui devraient pourtant lui être familiers. Les rajouts, au contraire, lui permettent de « corriger » Voltaire lorsque celui-ci ignore ou raille le fait religieux. C'est ainsi qu'il infuse une bonne dose de doctrine islamique dans son texte, renversant complètement la logique fondamentale du texte plagié. Enfin, des transpositions extrêmement brouillonnes et souvent déplacées visent à rendre les exemples « exotiques » de Voltaire compréhensibles par des lecteurs ottomans. Ainsi, les expéditions portugaises en Asie sont comparées à la reconquête du Hedjaz par les Ottomans à peine dix ans plus tôt, tandis que la découverte intellectuelle de la Chine par l'Europe est « traduite » par une longue digression sur la victoire de Murad Ier à Kossovo en 1389. Dans un cas comme dans l'autre, ces exercices d'adaptation se font l'occasion de chanter les louanges du sultan régnant et de ses ancêtres, contribuant à la « réussite » de Şanizade auprès de son maître. Ce cas très particulier met à nu certaines questions fondamentales, à commencer par la faiblesse de l'historiographie ottomane et turque qui a tout ignoré de cette généalogie textuelle pendant près de deux siècles. Plus encore, la « méthode » de Şanizade illustre certaines faiblesses intrinsèques de l'occidentalisation ottomane, notamment le désir de s'inspirer de l'Occident sans avoir à en assumer les implications intellectuelles et idéologiques. De toute évidence fasciné par le texte de Voltaire mais ne pouvant ni ne voulant le plagier tel quel, Şanizade avait opté pour une demi-mesure qui en gardait la forme tout en le dénaturant dans le sens. Cet opportunisme utilitaire restera une des caractéristiques principales de l'occidentalisation ottomane et turque pendant les deux siècles à venir.