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L'histoire du sushi est bien plus ancienne — et bien plus surprenante — qu'on ne l'imagine. Avant d'être un mets raffiné servi dans les restaurants du monde entier, le sushi fut d'abord… une méthode de conservation du poisson. Rien à voir, donc, avec les bouchées délicates que l'on déguste aujourd'hui.Tout commence en Asie du Sud-Est, plusieurs siècles avant notre ère. Les pêcheurs du Mékong, puis ceux de Chine, avaient découvert un moyen ingénieux de conserver le poisson sans réfrigération : ils le salaient, puis l'enfermaient dans du riz cuit. Ce riz, en fermentant, produisait de l'acide lactique, qui empêchait la chair du poisson de se décomposer. Après plusieurs mois, on retirait le riz — devenu acide et peu appétissant — pour ne manger que le poisson, désormais parfaitement conservé. Cette pratique s'appelait le narezushi, littéralement « poisson fermenté dans le riz ».Au VIIIe siècle, cette méthode arrive au Japon, où elle est rapidement adoptée. Le Japon, archipel de pêcheurs, y trouve un moyen idéal de préserver ses ressources marines. Mais peu à peu, les Japonais, fins gastronomes, vont transformer cette technique de survie en art culinaire. D'abord, ils raccourcissent la durée de fermentation : quelques semaines au lieu de plusieurs mois. Puis, ils se mettent à consommer aussi le riz, découvrant que son goût légèrement acide s'accorde bien avec le poisson.C'est au XVIIᵉ siècle, à l'époque d'Edo (l'actuel Tokyo), qu'une véritable révolution se produit. Les habitants d'Edo, pressés et amateurs de nouveautés, n'ont plus le temps d'attendre la fermentation. Un chef anonyme a alors l'idée de reproduire le goût acidulé du riz fermenté… en y ajoutant du vinaigre de riz ! C'est la naissance du hayazushi, le « sushi rapide ». Plus besoin d'attendre des mois : on mélange du riz vinaigré à du poisson frais, et on peut le consommer immédiatement.De cette invention naîtront les différentes formes de sushi modernes, dont le nigirizushi — cette petite bouchée de riz surmontée d'une tranche de poisson cru — popularisé au XIXᵉ siècle à Tokyo, vendu dans la rue comme un fast-food local.Ainsi, le sushi, symbole aujourd'hui de raffinement et de fraîcheur, est né d'un besoin très pragmatique : conserver le poisson dans le riz pour éviter qu'il ne pourrisse.Autrement dit, avant d'être un art, le sushi fut une astuce — et c'est peut-être là que réside tout le génie japonais : transformer une contrainte en tradition millénaire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au Moyen Âge, l'impuissance masculine ne relevait pas seulement de la sphère intime : elle était une affaire publique, sociale, et parfois judiciaire. Car être impuissant, c'était risquer de perdre bien plus que sa virilité : son mariage, son honneur, et jusqu'à sa place dans la société.Tout commence avec la conception du mariage médiéval. Dans la chrétienté, le mariage n'était pleinement valide qu'à une condition : qu'il soit « consommé ». L'union charnelle était considérée comme la preuve ultime du consentement, le sceau visible de l'alliance. Sans rapport sexuel, le mariage était jugé incomplet, voire nul. Or, si un homme ne parvenait pas à remplir ce « devoir conjugal », son épouse pouvait demander l'annulation du mariage. Et pour trancher, on ne se contentait pas de témoignages : on jugeait l'impuissance… devant un tribunal.Ces tribunaux d'impuissance — apparus dès le XIIIᵉ siècle et répandus jusqu'à la fin de l'Ancien Régime — étaient saisis à la demande de l'épouse. L'homme accusé devait alors prouver qu'il était « capable ». La procédure, humiliante, prenait parfois des allures d'épreuve publique. On convoquait des médecins, des sages-femmes, voire des prêtres pour examiner l'anatomie du mari. Et, dans les cas les plus extrêmes, le juge ordonnait une « épreuve de congrès » : le couple devait avoir un rapport sexuel devant témoins pour démontrer la virilité de l'époux. Ces scènes, mêlant voyeurisme et scandale, étaient si embarrassantes qu'elles furent interdites par Louis XVI en 1677.Mais au-delà de la honte, l'enjeu était considérable. Être reconnu impuissant pouvait entraîner l'annulation du mariage, privant l'homme de sa descendance, de ses biens, et de son honneur. Dans une société patriarcale où la virilité était synonyme de pouvoir et de fertilité, l'impuissance équivalait à une forme de mort sociale. Un homme incapable de « faire son devoir » perdait toute légitimité à diriger un foyer.Certains tentaient alors de sauver leur réputation par des moyens désespérés : remèdes à base d'herbes, prières, amulettes ou consultations de charlatans. D'autres accusaient leur épouse de sorcellerie, affirmant qu'un sort avait « noué » leur virilité. Ce « nouement d'aiguillette » était un motif courant dans les procès pour sorcellerie : la faute n'était plus celle du corps, mais du démon.Ainsi, au Moyen Âge, l'impuissance n'était pas seulement une faiblesse biologique, mais une faute sociale et religieuse. Le corps de l'homme devait prouver sa puissance, non par désir, mais par devoir — car au-delà du lit conjugal, c'était l'ordre du monde qu'il fallait maintenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui, je vous parle d'une expression très courante : avoir la réf. Je pars d'un cadeau qui m'a été fait par mon amie Anne-Laure. Je vous explique comment utiliser cette expression et comment ne pas l'utiliser. Je termine par un exemple récent de l'utilisation de cette expression par Felicia. Ainsi, pas de doute, avec cet épisode vous aurez la réf. Et avec les notes culturelles qui l'accompagnent, vous l'aurez encore plus. N'hésitez pas à découvrir ce que je propose sur www.onethinginafrenchday.com
Le « piège de Thucydide » est une théorie historique et géopolitique qui décrit un mécanisme récurrent : lorsqu'une puissance montante menace de supplanter une puissance dominante, la confrontation armée devient presque inévitable. Cette idée trouve son origine dans les écrits de Thucydide, historien grec du Ve siècle avant notre ère, auteur de La Guerre du Péloponnèse. Dans son œuvre, il analyse le conflit entre Athènes et Sparte, deux cités rivales dont la rivalité finit par plonger la Grèce antique dans une guerre longue et dévastatrice.Thucydide y écrit cette phrase devenue célèbre :« Ce fut la montée en puissance d'Athènes et la crainte que cela inspira à Sparte qui rendit la guerre inévitable. »Cette observation simple mais profonde a traversé les siècles. Elle met en lumière une dynamique psychologique autant que stratégique : la peur. Lorsqu'un État établi sent son hégémonie menacée, il a tendance à réagir par la méfiance, la coercition, voire la guerre préventive. De son côté, la puissance montante se sent injustement entravée et réagit à son tour par la défiance et la provocation. Le cycle de la peur et de la réaction mutuelle s'enclenche, jusqu'à l'affrontement.Dans l'histoire moderne, ce piège de Thucydide semble s'être reproduit à plusieurs reprises. Au début du XXe siècle, la montée de l'Allemagne impériale face au Royaume-Uni est souvent citée comme un exemple typique : la crainte britannique de perdre sa suprématie maritime contribua à l'engrenage qui mena à la Première Guerre mondiale. Plus récemment, cette grille de lecture a été remise au goût du jour par le politologue américain Graham Allison pour analyser les relations entre les États-Unis et la Chine. Washington, puissance dominante depuis 1945, voit en Pékin une menace économique, technologique et militaire croissante. Pékin, de son côté, estime légitime de revendiquer une place de premier plan. La tension entre ces deux géants incarne parfaitement le dilemme décrit par Thucydide il y a 2 400 ans.Mais le piège n'est pas fatal. Dans plusieurs cas — comme la transition entre la domination britannique et américaine au XIXe siècle — la rivalité ne déboucha pas sur la guerre. Cela montre qu'il est possible d'échapper au piège de Thucydide par la diplomatie, la coopération et la maîtrise des peurs réciproques.Ainsi, ce concept rappelle que les guerres ne naissent pas seulement des ambitions, mais aussi des émotions collectives : la peur de décliner, la volonté de s'affirmer. Et comprendre ce mécanisme, c'est peut-être la meilleure façon d'éviter qu'il se répète. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le corps humain contient bel et bien de l'or. En quantité infinitésimale, certes, mais réelle. Cet or n'est pas là par hasard : il témoigne à la fois de notre histoire cosmique et de la complexité chimique du vivant.En moyenne, un être humain de 70 kilos contient environ 0,2 milligramme d'or. C'est une trace minuscule — à peine un grain de poussière — mais suffisante pour être détectée par des analyses chimiques de haute précision. Cet or est présent dans presque tous les tissus du corps, avec une concentration légèrement plus élevée dans le sang, le cœur et le cerveau.Mais à quoi peut bien servir un métal aussi précieux dans l'organisme ? En réalité, l'or n'a pas de rôle biologique connu. Contrairement au fer, au cuivre ou au zinc, indispensables à nos enzymes et à nos globules rouges, l'or est un élément neutre : il n'intervient ni dans les réactions chimiques vitales, ni dans le métabolisme. Il s'agit simplement d'une trace issue de l'environnement, absorbée à travers les aliments, l'eau ou l'air. Nos sols, nos plantes et nos animaux contiennent tous d'infimes quantités d'or, et comme nous mangeons et buvons, il finit naturellement dans nos tissus.La vraie question est plutôt : d'où vient cet or ? Et la réponse se trouve bien au-delà de la Terre. Les isotopes d'or présents dans notre corps ont été forgés dans les étoiles, il y a plusieurs milliards d'années. Les astrophysiciens expliquent que l'or est produit lors d'événements cataclysmiques : la fusion de deux étoiles à neutrons ou certaines supernovae, capables de créer des éléments lourds à partir de la matière stellaire. Ces métaux ont ensuite été projetés dans l'espace, intégrés aux poussières cosmiques qui ont formé notre système solaire, puis la Terre… et, par extension, nous.Ainsi, chaque atome d'or que nous portons provient littéralement de la mort d'une étoile.Dans le domaine médical, en revanche, certains composés d'or jouent un rôle bien réel : depuis les années 1920, on utilise des sels d'or pour traiter certaines formes d'arthrite ou d'inflammation chronique. Mais l'or naturellement présent dans le corps n'a, lui, aucune fonction active.En résumé, l'or de notre organisme n'est pas utile à la vie, mais il rappelle une vérité vertigineuse : nous sommes faits, jusque dans nos plus infimes atomes, de la poussière des étoiles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:05:19 - Tanguy Pastureau maltraite l'info - par : Tanguy Pastureau - Après Lecornu I et Lecornu II, Tanguy est maintenant en attente de Lecornu III. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Le « piège de Thucydide » est une théorie historique et géopolitique qui décrit un mécanisme récurrent : lorsqu'une puissance montante menace de supplanter une puissance dominante, la confrontation armée devient presque inévitable. Cette idée trouve son origine dans les écrits de Thucydide, historien grec du Ve siècle avant notre ère, auteur de La Guerre du Péloponnèse. Dans son œuvre, il analyse le conflit entre Athènes et Sparte, deux cités rivales dont la rivalité finit par plonger la Grèce antique dans une guerre longue et dévastatrice.Thucydide y écrit cette phrase devenue célèbre :« Ce fut la montée en puissance d'Athènes et la crainte que cela inspira à Sparte qui rendit la guerre inévitable. »Cette observation simple mais profonde a traversé les siècles. Elle met en lumière une dynamique psychologique autant que stratégique : la peur. Lorsqu'un État établi sent son hégémonie menacée, il a tendance à réagir par la méfiance, la coercition, voire la guerre préventive. De son côté, la puissance montante se sent injustement entravée et réagit à son tour par la défiance et la provocation. Le cycle de la peur et de la réaction mutuelle s'enclenche, jusqu'à l'affrontement.Dans l'histoire moderne, ce piège de Thucydide semble s'être reproduit à plusieurs reprises. Au début du XXe siècle, la montée de l'Allemagne impériale face au Royaume-Uni est souvent citée comme un exemple typique : la crainte britannique de perdre sa suprématie maritime contribua à l'engrenage qui mena à la Première Guerre mondiale. Plus récemment, cette grille de lecture a été remise au goût du jour par le politologue américain Graham Allison pour analyser les relations entre les États-Unis et la Chine. Washington, puissance dominante depuis 1945, voit en Pékin une menace économique, technologique et militaire croissante. Pékin, de son côté, estime légitime de revendiquer une place de premier plan. La tension entre ces deux géants incarne parfaitement le dilemme décrit par Thucydide il y a 2 400 ans.Mais le piège n'est pas fatal. Dans plusieurs cas — comme la transition entre la domination britannique et américaine au XIXe siècle — la rivalité ne déboucha pas sur la guerre. Cela montre qu'il est possible d'échapper au piège de Thucydide par la diplomatie, la coopération et la maîtrise des peurs réciproques.Ainsi, ce concept rappelle que les guerres ne naissent pas seulement des ambitions, mais aussi des émotions collectives : la peur de décliner, la volonté de s'affirmer. Et comprendre ce mécanisme, c'est peut-être la meilleure façon d'éviter qu'il se répète. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand on respire, on oublie souvent une évidence : l'air a un poids. Invisible, impalpable, il n'en est pas moins matériel. L'air est en effet un mélange de gaz, essentiellement de l'azote (78 %) et de l'oxygène (21 %), auxquels s'ajoutent de petites quantités d'argon, de dioxyde de carbone et d'autres gaz rares. Or, comme toute matière, ces gaz sont constitués de particules dotées d'une masse.Dans des conditions dites « usuelles », c'est-à-dire au niveau de la mer et à une température de 20 °C, la masse volumique de l'air est d'environ 1,3 kilogramme par mètre cube. Dit autrement, un litre d'air pèse approximativement 1,3 gramme. Cela peut sembler minuscule, mais dès que l'on considère de grands volumes, le poids devient considérable. Par exemple, une pièce de 50 m³ — soit une chambre moyenne — contient environ 65 kilos d'air, soit le poids d'un adulte.Ce poids varie en fonction de la pression et de la température. Si la pression diminue, comme en altitude, la densité de l'air baisse : l'air est alors plus « léger », ce qui explique entre autres la difficulté à respirer en montagne. À l'inverse, si la température augmente, les molécules s'agitent, s'écartent les unes des autres et occupent plus de volume : la masse d'air par litre diminue également. C'est ce principe qui permet aux montgolfières de s'élever : l'air chaud qu'elles contiennent est moins dense que l'air extérieur, plus lourd, ce qui crée une poussée vers le haut.Le poids de l'air n'est pas qu'une curiosité théorique : il a des effets concrets sur notre vie quotidienne. La pression atmosphérique, qui résulte du poids de la colonne d'air au-dessus de nos têtes, exerce environ 1 kilogramme par centimètre carré de surface. Sur tout notre corps, cela représente plusieurs tonnes ! Heureusement, notre organisme est équilibré par la pression interne, et nous ne ressentons pas ce poids.Enfin, cette masse d'air joue un rôle crucial dans la météo et le climat. Les variations de densité créent des mouvements, les fameuses masses d'air chaud ou froid, qui gouvernent vents, tempêtes et précipitations.Ainsi, même s'il est invisible, l'air est loin d'être immatériel. Il a un poids mesurable, qui influence aussi bien la science du vol que notre météo et même notre respiration quotidienne. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dire que le signe « = » a été inventé par fainéantise n'est pas tout à fait faux… et c'est même son créateur qui l'a avoué !Nous sommes en 1557, en Angleterre. Un médecin et mathématicien gallois, Robert Recorde, publie un ouvrage au titre savoureux : The Whetstone of Witte, littéralement « La pierre à aiguiser l'esprit ». Dans ce livre destiné à enseigner l'algèbre, il se heurte à un problème très pratique : comment éviter de répéter sans cesse l'expression « est égal à » ?À l'époque, les mathématiciens écrivent tout en toutes lettres, et les équations deviennent interminables. Recorde se lasse de cette répétition. Il décide donc d'introduire un symbole pour la remplacer. Son choix ? Deux traits parallèles, de même longueur. Pourquoi ? Parce que, selon lui, « rien ne peut être plus égal que deux choses parallèles ». Ainsi naît le signe égal tel que nous le connaissons encore aujourd'hui.On peut dire que ce fut un geste de fainéantise éclairée : Recorde voulait se simplifier la vie. Mais cette simplification est devenue une révolution. Grâce à ce symbole, l'écriture mathématique gagne en concision et en clarté. Finies les phrases interminables, place aux équations élégantes et rapides à manier.Il faut noter que ce n'est pas la seule tentative de notation. D'autres savants de son époque ou un peu plus tard avaient imaginé des symboles différents pour exprimer l'égalité. Mais c'est celui de Recorde qui s'impose, car il est simple, intuitif et facile à tracer.Curieusement, le signe n'a pas connu un succès immédiat. Pendant des décennies encore, certains mathématiciens continuent à écrire « est égal à » en toutes lettres. Ce n'est qu'au XVIIᵉ siècle, avec la montée en puissance de l'algèbre et de la notation symbolique, que le « = » devient universel.Aujourd'hui, il nous paraît si naturel qu'on en oublie son origine. Pourtant, derrière ce petit signe se cache une histoire de paresse… mais aussi de génie. Recorde a montré qu'en mathématiques, simplifier n'est pas tricher : c'est souvent la clé du progrès.Alors oui, on peut dire que le signe égal a été inventé par fainéantise. Mais c'est une fainéantise créative, celle qui permet d'aller plus vite, plus loin, et d'ouvrir de nouvelles voies à la pensée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ecoutez Olivier Dauvers : les secrets de la conso du 09 octobre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Quand on pense à la France, trois images surgissent souvent : la baguette, le vin… et le croissant. Pourtant, l'histoire de ce dernier réserve une belle surprise : le croissant n'est pas né en France, mais en Autriche.L'histoire remonte à 1683, à Vienne, capitale des Habsbourg. Cette année-là, la ville est assiégée par l'armée ottomane. Les combats font rage et les habitants craignent l'invasion. Une légende raconte que ce sont les boulangers, levés aux aurores pour pétrir la pâte, qui entendirent des bruits suspects sous les remparts. Les Ottomans creusaient des tunnels pour pénétrer dans la cité. Prévenus à temps, les défenseurs purent contrecarrer l'attaque et repousser l'ennemi.La victoire fut éclatante. Pour la célébrer, les boulangers eurent une idée ingénieuse : façonner une pâtisserie en forme de croissant de lune, emblème du drapeau ottoman. Mordre dans cette pâte dorée revenait ainsi, symboliquement, à croquer l'ennemi. C'est la naissance du kipferl, ancêtre du croissant.Ce kipferl viennois n'était pas feuilleté comme celui que nous connaissons aujourd'hui. Il s'agissait plutôt d'une pâte briochée, dense, parfois enrichie d'amandes ou de noisettes. On en trouve d'ailleurs des variantes dans toute l'Europe centrale, où il est consommé depuis le Moyen Âge.Alors, comment cette viennoiserie est-elle devenue française ? La réponse se trouve au XIXᵉ siècle. En 1839, un officier autrichien à la retraite, August Zang, ouvre une boulangerie viennoise à Paris, rue de Richelieu. Ses kipferl séduisent rapidement la clientèle parisienne, avide de nouveautés. Les artisans français adoptent l'idée, mais la transforment : au lieu d'une pâte briochée, ils utilisent la pâte feuilletée levée, déjà employée pour les vol-au-vent ou les chaussons. Le croissant tel que nous le connaissons aujourd'hui, léger, croustillant, beurré, est donc une invention française… à partir d'un concept autrichien.Cette hybridation explique le paradoxe : le croissant est à la fois étranger et profondément français. Étranger par ses origines historiques, français par son perfectionnement culinaire et sa diffusion. C'est d'ailleurs seulement au XXᵉ siècle que le croissant devient un incontournable du petit-déjeuner hexagonal, accompagné d'un café noir ou d'un bol de chocolat chaud.Ainsi, derrière cette viennoiserie dorée se cache une histoire de guerre, de symboles et de métissage culturel. Le croissant n'est pas né en France, mais la France en a fait un emblème universel. Une preuve que, parfois, l'identité culinaire se construit dans la rencontre des traditions plutôt que dans la pureté des origines. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Sur les photos officielles, il arbore fièrement son uniforme rutilant et ses 7 étoiles qui indiquent son rang de maréchal, à l'instar de son défunt père. Et le maréchal-président tchadien a encore assis son pouvoir vendredi. En effet, pointe Jeune Afrique, « le vote sur la révision constitutionnelle était initialement prévu lundi prochain 13 octobre. Avec dix jours d'avance, c'est donc vendredi que la majorité écrasante des parlementaires a approuvé le texte présenté par le Mouvement patriotique du salut, le parti de Mahamat Idriss Déby Itno, lui conférant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limites. Ce texte lève aussi l'incompatibilité des fonctions de chef de l'État avec des activités au sein d'un parti politique et restaure l'immunité des ministres. » Commentaire de Jeune Afrique : « l'histoire ne se répète pas, mais elle peut parfois sérieusement bégayer. (…) Il y a vingt ans, Idriss Déby Itno, père et prédécesseur de l'actuel chef de l'État, avait, lui aussi, fait “sauter“ le verrou de la limitation des mandats, en faisant modifier la Constitution de 1996, pourtant adoptée après une période de concertation nationale. » Vers un pouvoir quasi-absolu En effet, concrètement, analyse Afrik.com, « instituée par les députés, relayée dans les médias, validée par les sénateurs, et promulguée par le Président, cette réforme scelle le nouveau socle d'un pouvoir quasi-absolu. Cette mutation institutionnelle ne saurait se limiter à un simple jeu de chaises législatives, pointe le site panafricain. Elle dessine un scénario politique à long terme, dans lequel l'alternance démocratique devient improbable. (…) Ça n'est pas seulement une révision constitutionnelle : c'est l'officialisation d'un tournant vers la présidentialisation à vie, s'exclame encore Afrik.com. En adoptant formellement une durée de mandat allongée et une absence de limite, le régime Déby verrouille les conditions de perpétuation de sa domination. Le fils succède au père, non pas par un héritage dynastique légal, mais par un enchaînement institutionnel soigneusement orchestré. » Alors, relève encore le site panafricain, « face à cette mutation, la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, les acteurs politiques africains auront à observer, critiquer, voire exercer des pressions pour rappeler que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert. Le temps dira si le Tchad, sous Mahamat Déby, rompt avec l'ère Déby père, ou bien en érige une version encore plus rigide. » Sur la vague du souverainisme… « Cette évolution politique intervient dans un contexte international qui favorise les régimes peu portés à la démocratie, note pour sa part Ledjely en Guinée. Les rivalités géostratégiques entre la Russie et les pays occidentaux offrent aux dirigeants du continent de nouvelles marges de manœuvre. La confédération de l'AES (Mali, Burkina Faso, Niger) incarne ce vent de souverainisme dont une des manifestations, est aussi le départ des soldats français de plusieurs pays, dont le Tchad. Dans ce nouveau rapport de force, Mahamat Idriss Déby sait qu'il dispose d'une plus grande liberté pour remodeler les institutions à sa guise, sans craindre de réelles représailles extérieures. Ainsi, conclut Ledjely, loin d'incarner un renouveau politique, Mahamat Idriss Déby semble perpétuer un cycle qui confisque l'alternance et bloque l'émergence d'une gouvernance réellement démocratique. Une dynamique qui semble relever d'une tendance plutôt lourde sur le continent africain. » Réinventer la démocratie sur le continent Enfin, en parallèle, à lire cet éditorial du Monde sur l'émergence des régimes forts en Afrique : « prétendre (comme le font certains militaires au pouvoir) que “l'Afrique n'est pas faite pour la démocratie“ est une ineptie, affirme le journal. Il suffit de rencontrer des Africains, illettrés ou éduqués, se pressant dans des bureaux de vote, pour comprendre le sens évident qu'ils donnent à ce droit fondamental : choisir et renvoyer ses dirigeants sur une base égalitaire. (…) Prétendre, par ailleurs, poursuit Le Monde, que seul un régime fort peut assurer le développement contredit la réalité : aucun autocrate africain ne peut se vanter d'une telle performance. » Et le journal de conclure : « combat par définition inachevé, la démocratie est à réinventer, dans les différents États africains comme dans les pays riches. Avec, sans doute, un point commun : au centre de la réflexion devrait figurer le lien entre démocratie et bien-être des populations. »
Tout commence par une invitation : un événement organisé par GRDF à Rouen, pour réfléchir à une architecture qui « fasse mieux avec moins ». Mais aussitôt, la question surgit : Architecte, mais qui es-tu ?Depuis les bâtisseurs de pierre du Néolithique jusqu'à l'arkhitéktôn grec, des premières occurrences aux définitions de l'Académie, Anne-Charlotte Depondt remonte la généalogie du métier, jusqu'à sa propre lignée d'architectes. Son père paysagiste, son oncle Paul Depondt, élève de Mies van der Rohe, apôtre d'une modernité sobre et lumineuse : à travers eux se dessine une filiation de pensée, une rigueur aimante.Mais cette filiation s'effrite dans le tumulte contemporain. L'architecte d'aujourd'hui, souvent happé par l'image et la vitesse, semble oublier sa mission première : abriter l'humain.Anne-Charlotte interroge le sens perdu, le règne du factice, la tentation du virtuel où tout s'érige sans matière. Citant Arendt et Jankélévitch, elle rappelle que la pensée seule fonde l'éthique, que « le mal vient d'une incapacité à penser ».L'architecture n'est pas qu'une forme : c'est un acte moral, une fidélité à la vie, une résistance au vide.Ainsi, au-delà des modes et des querelles, elle en appelle à une exigence : être droit, en humanité.Et de refermer le cercle sur l'événement de Rouen — car bâtir mieux, aujourd'hui, c'est d'abord retrouver le sens du mot architecte.Audio comdarchipodcastImage teaser © Blonde Woman Walking Through a Luxury Shopping Mall by Kuroneko Mac Generated using AI____Si le podcast COM D'ARCHI vous plaît n'hésitez pas :. à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes,. à nous laisser des étoiles et un commentaire, :-),. à nous suivre sur Instagram @comdarchipodcast pour retrouver de belles images, toujours choisies avec soin, de manière à enrichir votre regard sur le sujet.Bonne semaine à tous ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui, quand on dit qu'un récipient est “hermétiquement fermé”, on pense à un couvercle parfaitement étanche, qu'aucune goutte d'air ou de liquide ne peut traverser. Mais l'histoire du mot est bien plus ancienne et surprenante : elle nous mène aux pratiques mystérieuses des alchimistes et au dieu grec Hermès.Dans l'Antiquité tardive et au Moyen Âge, l'alchimie se présentait comme une quête à la fois scientifique et spirituelle. Les alchimistes cherchaient à transformer les métaux, à fabriquer la pierre philosophale ou à atteindre l'immortalité. Leur savoir, souvent codé et réservé à quelques initiés, fut désigné par le terme hermétisme. Pourquoi ce nom ? Parce que leur tradition se réclamait d'Hermès Trismégiste, figure mythique associée à la sagesse. Ce personnage, mélange du dieu grec Hermès et du dieu égyptien Thot, était censé avoir transmis aux hommes des textes ésotériques décrivant les secrets du cosmos et de la matière.L'adjectif hermétique servait donc d'abord à qualifier tout ce qui se rapportait à cette doctrine occulte, réputée incompréhensible pour le commun des mortels. C'est de là qu'est né le sens figuré que nous connaissons encore : un discours “hermétique” est obscur, réservé aux initiés.Mais le mot a pris aussi un sens beaucoup plus concret grâce aux pratiques mêmes des alchimistes. Dans leurs laboratoires, ils utilisaient des bocaux et des cornues pour réaliser leurs expériences. Or, pour que leurs réactions chimiques aboutissent, il fallait absolument empêcher l'air extérieur de pénétrer et sceller parfaitement les récipients. Ils ont ainsi mis au point des techniques de fermeture avec de la cire, des soudures ou des scellements divers. On parlait alors de récipients “fermés à la manière des hermétistes”, autrement dit des alchimistes. Peu à peu, le terme “hermétique” a désigné non plus seulement un savoir secret, mais aussi un objet totalement clos, imperméable à l'air et à l'eau.C'est cette double filiation – symbolique et technique – qui explique la richesse du mot. L'hermétisme, doctrine ésotérique, a donné naissance à l'adjectif “hermétique” pour qualifier ce qui est obscur. Puis, par extension, et grâce aux méthodes pratiques de fermeture utilisées dans les laboratoires alchimiques, le terme a pris son sens moderne d'“étanche”.Ainsi, chaque fois que l'on ferme un bocal “hermétiquement”, on perpétue sans le savoir un héritage venu de l'alchimie et des mystères d'Hermès Trismégiste. Un mot du quotidien qui, derrière sa banalité, cache une histoire faite de mythes, de secrets et d'expériences en laboratoire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'expression “pied-noir” est aujourd'hui associée aux Européens d'Algérie rapatriés en France après l'indépendance de 1962. Mais son origine est plus complexe, nourrie d'interprétations multiples, parfois contradictoires.D'abord, plusieurs hypothèses coexistent sur son apparition. La plus répandue affirme que le terme serait né au XIXᵉ siècle, en référence aux colons français arrivant en Algérie. Ils portaient de lourdes bottes en cuir noir, contrastant avec les babouches des populations locales. Les “pieds noirs” désigneraient donc ceux qui venaient d'outre-Méditerranée et marquaient le sol algérien de leur empreinte.Une autre théorie suggère que l'expression vient du monde maritime. Les marins qui traversaient la Méditerranée, souvent couverts de suie et de charbon à cause des machines à vapeur, étaient appelés “pieds noirs”. Beaucoup s'établirent ensuite en Algérie, renforçant l'association du terme avec les Européens installés sur place.Au début du XXᵉ siècle, “pied-noir” n'avait rien d'un mot valorisant. Il était utilisé de manière péjorative, parfois par les Français de métropole pour désigner ces colons jugés rustres ou différents. En Algérie même, le mot circulait aussi dans un registre ironique ou insultant. Ce n'est qu'après la guerre d'indépendance et l'exode massif des Européens en 1962 que le terme change de statut.En arrivant en France, près d'un million de rapatriés durent affronter la douleur du déracinement et le rejet d'une partie de la population métropolitaine. Le mot “pied-noir”, autrefois charge négative, devint peu à peu un marqueur identitaire. Se revendiquer “pied-noir”, c'était affirmer son histoire particulière, ses racines algériennes et la mémoire d'une communauté prise dans le tumulte de la décolonisation.Aujourd'hui encore, le terme véhicule des émotions contrastées. Pour certains, il symbolise la nostalgie d'une terre perdue, l'Algérie française. Pour d'autres, il reste associé aux tensions coloniales et à la mémoire douloureuse de la guerre. Mais au-delà des débats politiques, “pied-noir” est devenu un mot patrimonial, témoin d'une histoire franco-algérienne profondément imbriquée.Ainsi, l'étymologie du mot reflète à elle seule la complexité du passé colonial : né comme une injure, réapproprié comme un étendard, il raconte la trajectoire de ceux qui, ayant grandi sur l'autre rive de la Méditerranée, durent refaire leur vie en France. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis plusieurs millénaires, l'Homme ne s'est pas contenté de domestiquer les animaux : il a aussi influencé leur morphologie, et en particulier leur taille. Une vaste synthèse menée par des chercheurs de l'Université de Montpellier apporte un éclairage scientifique inédit sur ce phénomène. Publiée récemment, cette étude est l'une des plus complètes jamais réalisées : elle repose sur l'analyse de 3 858 enregistrements de mesures, à partir de plus de 225 000 os et dents, issus de 311 sites archéologiques de la France méditerranéenne, couvrant une période de 8 000 ans.Les résultats montrent que l'Homme a profondément modifié la stature des espèces animales, à la fois par la domestication et par la chasse sélective. Prenons l'exemple des animaux domestiques. Les premiers moutons et chèvres domestiqués, introduits dès le Néolithique, étaient plus petits que leurs ancêtres sauvages. Cette réduction de taille est liée aux conditions d'élevage : alimentation contrôlée, enclos restreints, reproduction sélective visant la docilité ou la production (lait, laine), et non la survie en milieu sauvage. Ainsi, la taille moyenne des ovins et caprins a diminué de 20 à 30 % par rapport à leurs homologues sauvages.Chez les bovins, le même processus s'observe. Les aurochs, ancêtres sauvages des vaches, mesuraient plus de 1,70 mètre au garrot. Les bovins domestiqués ont rapidement perdu en stature, atteignant parfois à peine 1,20 mètre dans certaines populations antiques. Cette diminution reflète des choix humains : des animaux plus petits étaient plus faciles à nourrir et à contrôler.Mais l'impact humain ne se limite pas aux espèces domestiques. La chasse a aussi contribué à réduire la taille des animaux sauvages. Les chasseurs préhistoriques ciblaient souvent les plus grands individus, car ils offraient plus de viande ou de trophées. Cette pression sélective a progressivement favorisé la reproduction des animaux plus petits et plus discrets. On retrouve ce schéma chez les cerfs et les sangliers, dont la taille moyenne s'est réduite au fil des siècles.À partir du Moyen Âge, cependant, une tendance inverse apparaît : les pratiques d'élevage s'améliorent, l'alimentation devient plus riche, et certains animaux domestiques regagnent en stature. C'est particulièrement visible chez les chevaux, qui deviennent plus grands et plus robustes pour répondre aux besoins militaires et agricoles.En somme, cette étude de l'Université de Montpellier montre que l'Homme est un facteur déterminant de l'évolution morphologique des animaux. Par la domestication, l'élevage et la chasse, il a façonné la taille des espèces sur des milliers d'années. Les animaux d'aujourd'hui sont donc le reflet d'une histoire où la sélection naturelle s'est vue constamment modifiée, accélérée, ou détournée par la main humaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La question paraît simple, mais elle touche à des mécanismes scientifiques fascinants, mêlant biomécanique, énergie et évolution.Contrairement à la plupart des mammifères terrestres, les kangourous se déplacent presque exclusivement en sautant. Ce mode locomoteur, appelé saltation, peut sembler énergivore, mais en réalité il s'avère extrêmement efficace. Une étude pionnière menée par le chercheur australien Terence J. Dawson dans les années 1970 a montré que le saut permet aux kangourous d'économiser de l'énergie à vitesse élevée.Le secret réside dans leurs tendons d'Achille surdimensionnés, qui fonctionnent comme des ressorts. Lors d'un saut, l'animal emmagasine de l'énergie élastique dans ses tendons. Cette énergie est ensuite restituée lors de l'impulsion suivante, réduisant considérablement l'effort musculaire. Selon une étude publiée dans Nature en 1977 par Dawson et R. Taylor, à partir d'environ 10 km/h, le coût énergétique du saut reste pratiquement constant, alors qu'il augmente chez la plupart des animaux qui courent. Autrement dit, un kangourou qui double sa vitesse ne consomme pas plus d'énergie. C'est une adaptation exceptionnelle.Ce mécanisme est encore renforcé par un second avantage : la respiration couplée au saut. Une étude de R. Carrier (1987) a montré que le mouvement de l'abdomen et du diaphragme pendant le bond facilite l'inspiration et l'expiration. Ainsi, plus le kangourou saute vite, plus il ventile efficacement ses poumons, sans effort supplémentaire.Mais pourquoi cette évolution ? Les scientifiques avancent plusieurs hypothèses. D'abord, l'environnement australien a joué un rôle clé. Les kangourous vivent dans des zones arides où la nourriture est rare et dispersée. Le saut leur permet de parcourir de longues distances à faible coût énergétique. C'est donc un avantage évolutif majeur pour survivre dans un milieu contraignant.De plus, la posture verticale adoptée lors du saut réduit la surface corporelle exposée au soleil, ce qui aide à limiter la surchauffe dans des environnements très chauds.Enfin, le saut offre aussi un avantage défensif. À vitesse maximale, un grand kangourou peut atteindre près de 60 km/h et franchir des bonds de 9 mètres. Cette mobilité impressionnante leur permet d'échapper rapidement aux prédateurs.En résumé, les kangourous sautent non pas par hasard, mais parce que cette stratégie combine trois atouts majeurs : une locomotion économe en énergie, une respiration optimisée et une adaptation aux vastes espaces australiens. Les recherches biomécaniques menées depuis un demi-siècle montrent que le saut est bien plus qu'un simple moyen de déplacement : c'est une réussite évolutive unique dans le règne animal. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:29:59 - Les Nuits de France Culture - par : Christine Goémé - En 1970, Viviane Forrester, âgée de 45 ans, publie son tout premier roman. Dans cet entretien, elle évoque ses influences, son intérêt pour les biographies et les correspondances ; son travail d'écriture au quotidien et dans l'intimité ; les différentes formes d'exil des personnages de son roman. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Viviane Forrester Romancière, essayiste et critique littéraire
Dans notre langage quotidien, on utilise souvent les mots « sexe » et « genre » comme s'ils étaient interchangeables. Pourtant, en sciences humaines comme en biologie, ces deux notions ne désignent pas la même réalité. Comprendre cette différence est essentiel pour saisir les débats actuels autour de l'identité, des droits et de la société.Le sexe, d'abord, relève de la biologie. Il désigne l'ensemble des caractéristiques physiques et physiologiques qui distinguent le mâle et la femelle chez l'espèce humaine : chromosomes, organes reproducteurs, hormones, caractéristiques sexuelles secondaires comme la pilosité ou la voix. En résumé, le sexe est déterminé par la nature et observé à la naissance. Mais même là, la réalité est plus complexe qu'on ne l'imagine : certaines personnes naissent intersexes, avec des caractéristiques biologiques qui ne correspondent pas strictement aux catégories « mâle » ou « femelle ».Le genre, lui, est une construction sociale et culturelle. Il désigne les rôles, les comportements et les représentations qu'une société associe au fait d'être masculin ou féminin. Être un « homme » ou une « femme » dans une culture donnée implique des attentes : comment on s'habille, quelle profession on exerce, quelles attitudes on adopte. Or ces normes varient selon les époques et les cultures. Ce qui est considéré comme « masculin » dans une société peut être vu comme « féminin » ailleurs.Ainsi, si le sexe se rapporte au corps, le genre se rapporte aux significations que les sociétés attribuent à ce corps. Par exemple, biologiquement, rien n'empêche une femme de devenir médecin ou une homme de s'occuper des enfants à la maison. Mais pendant longtemps, les stéréotypes de genre ont assigné ces rôles différemment.Aujourd'hui, la distinction entre sexe et genre permet de mieux comprendre les débats autour des identités de genre. Certaines personnes peuvent se reconnaître dans un genre qui ne correspond pas à leur sexe biologique, d'autres se définir en dehors du cadre binaire homme/femme. Ces réalités interrogent nos catégories habituelles et bousculent les repères.Être pédagogue, c'est rappeler que distinguer sexe et genre n'efface pas les différences biologiques, mais met en lumière le poids de la culture et des normes sociales. Cela permet d'éviter les confusions et d'ouvrir un espace de dialogue plus nuancé, où l'on reconnaît à la fois la diversité des corps et celle des identités. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Comment se forge-t-on une conscience politique ? Par le hasard des rencontres ? Par expérience personnelle ? Ou par transmission familiale ? Le film de la semaine est un récit d'initiation, le portrait d'un jeune homme à peine sorti de l'adolescence dont les yeux vont se dessiller à mesure qu'il va s'intéresser aux circonstances de la mort de son père et découvrir les injustices qui ravagent son pays : Madagascar. Kwame a 20 ans et tente de gagner sa vie dans les mines clandestines de saphir jusqu'à ce qu'un événement tragique le pousse à retourner dans sa ville de Tamatave. Ainsi commence Disco Afrika, Une histoire malgache, le premier long métrage de Luck Razanajoana qui montre comment Kwame va progressivement passer d'un individualisme de survie à la découverte d'un esprit collectif pour que s'améliore la situation de son pays, rongé par la corruption. À l'affiche de notre cinéma également ce samedi, le film primé à la Mostra de Venise : la Voix de Hind Rajab, de Kaouther ben Hania, qui fait un tabac lors d'avant-premières en Tunisie. Et nous reviendrons, bien sûr, sur la mort de Claudia Cardinale dans le journal d'Elisabeth Lequeret. Musiques : Gasoline de Obongjayrar (Playlist Rfi) et Beckett de Nesles.
On l'entend souvent dans les manuels scolaires, les débats politiques ou les conversations de café : Louis XIV, le Roi-Soleil, aurait proclamé un jour, plein de superbe, « L'État, c'est moi ». La formule est devenue l'illustration parfaite de l'absolutisme royal, comme si elle condensait à elle seule l'idée que le roi se confondait avec la nation. Mais la vérité est plus subtile… et bien différente.D'abord, aucun texte sérieux ne rapporte que Louis XIV ait prononcé ces mots. On ne les trouve dans aucune correspondance, aucun discours officiel, aucun témoignage direct de ses contemporains. Cette phrase apparaît bien plus tard, et relève de ce que les historiens appellent une attribution apocryphe, autrement dit inventée. L'idée était trop belle pour ne pas être reprise : un roi qui concentre tous les pouvoirs, se voyant au-dessus de tout, cela collait parfaitement à l'image qu'on se faisait de lui.Pourtant, Louis XIV n'a pas manqué de rappeler la distinction entre sa personne et l'État. À la fin de sa vie, peu avant de mourir en 1715, il aurait déclaré à son arrière-petit-fils, le futur Louis XV : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours. » Cette phrase, au contraire de la légende, montre une conscience de la pérennité des institutions au-delà du souverain. Le monarque, même absolu, se voyait comme un maillon d'une longue chaîne, et non comme l'État lui-même.D'où vient alors cette célèbre citation ? Beaucoup pensent qu'elle a été forgée plus tard, au XIXᵉ siècle, par des historiens ou des pamphlétaires qui voulaient caricaturer l'absolutisme. Elle résume bien la philosophie politique de l'Ancien Régime – où le roi concentrait l'exécutif, le législatif et le judiciaire –, mais elle n'est pas authentique. C'est un peu comme si la légende avait dépassé la réalité.Ainsi, « L'État, c'est moi » n'est pas la confession orgueilleuse d'un roi, mais plutôt une invention qui traduit l'image que la postérité s'est faite de Louis XIV. Ce dernier, certes, incarnait la monarchie absolue et concentrait un pouvoir immense, mais il n'a jamais prétendu être l'État. La nuance est de taille : ce sont les hommes qui passent, mais les institutions, elles, demeurent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis maintenant plus d'un an, Cuba connaît des problèmes d'électricité récurrents, avec des coupures qui durent parfois plus de 15 heures par jour. Ces derniers mois, des provinces entières n'ont plus eu de courant pendant des semaines, la faute à des infrastructures vieillissantes, pour ne pas dire totalement défaillantes. L'embargo américain, mis en place depuis 1962, y est pour beaucoup, mais pas seulement. Exaspérés, des Cubains descendent dans les rues régulièrement pour dénoncer cette situation. Pour l'historien cubain Manuel Cueta Morua, ancien fonctionnaire et opposant depuis des décennies, c'est un signe du délabrement du régime de La Havane. C'est ce qu'il a raconté à Romain Lemaresquier qui l'a joint dans la capitale cubaine qu'il n'a jamais quittée malgré plusieurs passages en prison. Donald Trump bafoue l'indépendance de la justice Aux États-Unis, James Comey, l'ancien patron du FBI, a été mis en examen pour fausses déclarations et entrave à la justice. Cela faisait des mois que Donald Trump voulait sa tête car il avait enquêté sur des soupçons d'ingérence russe lors de sa campagne en 2016. Le président américain n'a pas hésité à faire pression sur la justice pour parvenir à ses fins, relève la presse américaine. Ainsi, Donald Trump «a bafoué la longue tradition qui veut que le ministère de la Justice se tienne à l'écart de la Maison Blanche (...) et résiste aux pressions politiques», écrit le New York Times. Une tradition qui remonte à l'après-Watergate. La sacro-sainte indépendance de la justice est «une règle démocratique fondamentale», insiste le quotidien new-yorkais. «Ce pare-feu, aussi imparfait soit-il, a été établi pour préserver l'idéal démocratique d'un pays où la justice est impartiale et où personne n'est au-dessus des lois», renchérit le Washington Post. Cette première qui marque une «extension du pouvoir présidentiel», «fait craindre de nouvelles poursuites judiciaires arbitraires lancées par Donald Trump contre ses ennemis», s'inquiète le New York Times. D'autant que le président est en train de remodeler le ministère de la Justice en nommant des gens sans expérience qui placent leur loyauté envers lui au-dessus du respect de l'indépendance de la justice, explique le Washington Post. «Huit mois après le début de son second mandat, Donald Trump a tenu sa promesse de faire de la vengeance un élément central de sa présidence», se désole le journal. «Haïti a droit à la paix !» Laurent Saint-Cyr, le président du CPT, a alerté sur la situation en Haïti, hier (25 septembre 2025) à la tribune des Nations unies. Il a comparé son pays à un «Guernica contemporain (...) à 4 heures de vol de New York». Un «discours passionné», selon le Miami Herald. «Dans un contexte de crises mondiales qui font rage, d'apathie et de changements dans les priorités de l'aide étrangère américaine», Laurent Saint-Cyr «a appelé le monde à l'aide», écrit encore le journal, alors que le mandat de la Mission multinationale de sécurité expire jeudi 2 octobre 2025. Cette allocution était «totalement creuse», «indigne» même, estime, pour sa part, Radio Télé Métronome. «Laurent Saint-Cyr n'a mentionné aucune réalisation, si ce n'est l'augmentation du budget consacré à la sécurité», développe le média. Mais à quoi cela a-t-il servi ? Puisque «les gangs ont étendu leur emprise sur de nouveaux territoires». «18 mois après son arrivée à la tête du pays, à la tribune des Nations unies, le CPT a confessé son échec», juge Radio Télé Métronome. L'inflation fait rage en Haïti Les prix ont augmenté de 31% en un an, nous apprend Le Nouvelliste, avec des hausses de prix particulièrement importantes en ce qui concerne les loyers, le gaz, l'essence et la nourriture. Pour une majorité de foyers, près de la moitié du budget sert à se nourrir, explique le journal. Et pour acheter à manger, beaucoup d'Haïtiens dépendent de leurs proches qui vivent à l'étranger. D'octobre à juin, 3,3 milliards de dollars ont été transférés. Des devises qui servent avant tout à financer les importations et qui quittent, donc, le pays. Ce flux pourrait se tarir, fait remarquer Le Nouvelliste, compte tenu des menaces qui pèsent sur la diaspora installée aux États-Unis, comme par exemple, l'idée de Donald Trump de faire payer un visa aux diplômés. Autre inquiétude : «L'incertitude entourant la migration et les choix politiques aux États-Unis (...) pourraient conduire à un ralentissement outre-Atlantique», analyse le journal. «Les enfants musiciens de Ste Suzanne» Dans ce documentaire, le réalisateur Arnold Antonin raconte l'histoire des orphelins de Sainte-Suzanne, petite commune du nord-est d'Haïti. Cette quarantaine d'enfants recueillis dans un premier temps à Port-au-Prince par Kai Didi, ont été forcés de quitter la capitale à cause des violences, et se sont installés à Sainte-Suzanne où ils ont monté un orchestre. Lila Olkinuora s'est entretenue avec Arnold Antonin. Le journal de la 1ère Au lendemain d'une nouvelle fusillade mortelle en Martinique, les médiateurs sociaux plaident pour leur retour rapide sur le terrain.
Imaginez cette situation : vous réussissez un examen difficile. Tout de suite, vous pensez : « J'ai travaillé dur, j'étais bien préparé, je suis intelligent. » Mais si, à l'inverse, vous échouez, il est tentant de se dire : « Le sujet était trop compliqué, le professeur a été injuste, j'ai manqué de chance. » Ce mécanisme porte un nom : le biais d'auto-complaisance.Ce biais est une tendance psychologique universelle : nous attribuons nos réussites à nos qualités personnelles, et nos échecs à des facteurs extérieurs. C'est une manière de protéger notre estime de soi. Après tout, il est plus agréable de se voir comme compétent et de rejeter la responsabilité de nos erreurs sur les circonstances.Les chercheurs en psychologie sociale ont étudié ce phénomène dès les années 1970. Ils ont montré que, dans des expériences contrôlées, les participants avaient systématiquement tendance à revendiquer leurs succès comme mérités, tout en minimisant leur part de responsabilité dans leurs échecs. Par exemple, un étudiant qui obtient une bonne note pensera que c'est grâce à son intelligence, mais si la note est mauvaise, il accusera l'examinateur ou le manque de temps.Ce biais n'est pas seulement individuel : il se retrouve aussi au niveau des groupes. Une équipe sportive victorieuse mettra en avant son talent, sa cohésion, son travail acharné. Mais si elle perd, elle parlera de l'arbitre, du terrain ou du mauvais temps. Dans le monde de l'entreprise, c'est pareil : un projet réussi est attribué à la stratégie et au leadership ; un échec, à la crise économique ou à la concurrence déloyale.Pourquoi agit-on ainsi ? Parce que notre cerveau cherche à maintenir une image positive de nous-mêmes. C'est une sorte de mécanisme de défense psychologique. Il nous aide à garder confiance, à ne pas nous effondrer face aux difficultés. Mais ce confort a un prix : le biais d'auto-complaisance nous empêche parfois de tirer les bonnes leçons de nos erreurs. Si tout est toujours la faute des autres, il devient plus difficile de progresser.Être conscient de ce biais est déjà un premier pas pour le limiter. Accepter qu'un échec peut venir aussi de nos choix, de notre préparation ou de nos limites, ce n'est pas se rabaisser : c'est se donner une chance de s'améliorer. De même, reconnaître que parfois la chance ou les circonstances jouent dans nos succès, c'est garder une humilité précieuse.Ainsi, comprendre le biais d'auto-complaisance, c'est apprendre à mieux évaluer nos réussites et nos échecs, et donc à mieux grandir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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"Avec mon père, la langue principale, c'est la distance et le silence." "J'ignore ce que le passé me réserve."C'est profond, hein ? Préparez-vous, épisode riche sur la masculinité, la famille, la transmission, l'amour, les non-dits... Il y a matière à réflexion dans cet épisode avec Sikou Niakate, réalisateur du documentaire "Dans le noir, les hommes pleurent", auteur/host du podcast "Jour noir", il a écrit et publié en mars dernier "Dans le noir, je crie", une plongée dans son enfance, son adolescence, sa vie de jeune adulte en construction."On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.Être né quelque partÊtre né quelque part pour celui qui est néC'est toujours un hasard"Maxime Le Forestier Retrouvez Sikou Niakate sur les réseaux sociauxhttps://www.instagram.com/sikouniakate_/https://www.facebook.com/Sikou.Niakate.Malcom Son livre "Dans le noir, je crie" (éditions Stock) https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782234098282-dans-le-noir-je-crie-sikou-niakate/Résumé : Résumé« Je ne me sens chez moi que lorsque je suis au quartier. Un peu comme ce chien qui a toujours été en cage. Un jour, on lui ouvre la grille. Mais il ne connaît pas la vie en dehors de sa prison. Alors, après quelques pas à l'extérieur, envahi par la peur, il y retourne, puis referme la porte avec sa patte. Moi, je rêve de la quitter, ma cage. Mais personne ne me l'ouvre. L'extérieur ne me désire pas. L'extérieur est hostile avec moi, le pauvre du quartier. L'extérieur raconte que j'ai la rage, pour justifier la violence qu'il exerce sur moi. Et plus je subis, plus j'ai mal. Plus j'ai mal, plus je crie. Mais plus je crie, plus je donne raison au scénario de l'extérieur qui veut faire de moi un clebs enragé. »Grand, pauvre, noir, donc menaçant, le jeune Sikou se débat entre deux courants contraires : correspondre au stigmate ou s'en affranchir. Plus tard, devenu transfuge de classe, il comprend combien la masculinité noire l'assigne encore à un espace bien particulier, jusque dans l'intime.Un récit initiatique bouleversant qui raconte la difficulté de se constituer une identité propre lorsqu'on est sans cesse renvoyé au regard que le monde pose sur soi. Son documentaire "Dans le noir, les hommes pleurent."https://youtu.be/XI06Ntsh1yk?si=VeCOtoclfSDeJlV0"Imaginez si des hommes, dont moi, issus de quartiers populaires, s'installaient l'un après l'autre sur un canapé, afin de se livrer pour la première fois de leur vie, sans aucune concession, sur les obligations sociales masculines dont ils sont à la fois les interprètes et les prisonniers." Son podcast "Jour noir"https://podcasts.audiomeans.fr/jour-noir-5d21d58b"JOUR NOIR c'est le récit d'un homme noir, Sikou Niakate, qui, le jour de ses 30 ans, se pose la question de la paternité : “Suis-je prêt à devenir père ?” Il sent à ce moment-là̀ que son hésitation est liée à sa couleur de peau. Il nous plonge alors dans un profond état des lieux intime. Au cours d'une journée normale dans les rues de Paris, où s'enchaînent des situations à priori banales (marcher, faire ses courses, prendre le métro, un café en terrasse…), il s'enregistre et raconte le contrôle permanent de lui-même sur son corps, son comportement, la manière dont il s'habille, dont il parle et se déplace, pour ne surtout pas correspondre aux terribles stéréotypes accolés aux personnes noires. Tout sera - depuis l'intérieur - regardé, décortiqué, exprimé. Veut-il - peut-il - transmettre tout cela à son enfant ? JOUR NOIR un podcast en 3 épisodes à écouter dans l'ordre -- JOUR NOIR, un documentaire fiction de Sikou Niakate Une production StudioFact Audio Réalisation : Hélène Bizieau Musique : MiM Production : Camille Juzeau et Chloé Tavitian Illustration : Aurelia Durand Voix off titre : Assa Traore Merci à Gaëlle Senn d'avoir été là au tout début de ce qui n'était pas encore un podcast." Prochain épisode : le 8 octobre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre) Vocabulaire** Une personne « racisée » désigne un individu susceptible d'être assigné à un groupe minoritaire, et d'être victime de discriminations : dans ce contexte, la « race » n'est pas considérée comme biologique, mais elle est une construction sociale qui sert à exclure certaines catégories qui subissent le racisme. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/31/racise-privilege-blanc-intersectionnalite-le-lexique-pour-comprendre-le-debat-autour-des-reunions-non-mixtes_6075153_4355770.html "Homme Soja" Soy boy (litt.« garçon-soja »), ou parfois homme-soja, est un terme péjoratif ou ironique, souvent utilisé en ligne, notamment par l'extrême droite[1], pour qualifier les hommes qui présentent des traits physiques, affectifs, ou comportementaux attribués d'accoutumée à la gent féminine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Soy_boy Livres "Mécanique du privilège blanc" d'Estelle Depris (Binge Audio éditions) https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782491260194-mecanique-du-privilege-blanc-comment-l-identifier-et-le-dejouer-estelle-depris/ "Pauvre petit blanc : le mythe de la dépossession raciale" de Sylvie Laurent (éditions Maison des sciences de l'homme) "Comme un million de papillons noirs" de Laura Nsafou (éditions Cambourakis) "Pourvu qu'il soit dur, chroniques sur ma masculinité" de Thomas Gravereau (éditions Albin Michel), épisode 64 de Single Jungle https://singlejungle.lepodcast.fr/ep-point-64-thomas-gravereau-pourvu-quil-soit-dur-chroniques-sur-ma-masculinite "Lusted men : une collection de photographies érotiques d'hommes", ouvrage collectif, postface de Maïa Mazaurette (éditions Hoebeke "Les hommes hétéros le sont-ils vraiment" de Léane Alestra (éditions JC Lattès) "Retour à Reims" de Didier Eribon (éditions de poche "Champs essais") Vidéos, comptes Instagram, spectacle "Masculinités noires" de Christophe Boussambahttps://www.instagram.com/share/_1K9-syv8 Réflexions de femmes sur la taille du pénis des hommes https://www.instagram.com/reel/DOrYJrzDVb-/?igsh=X2FoRG5BNFBP "Démasculinisez-moi", performance artistique pluridisciplinaire de Pascal Beugre Tellierhttps://www.youtube.com/watch?v=Uu0QFCPKRxM AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en septembre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud
Imaginez l'Europe scientifique des années 1920. À cette époque, la plupart des savants sont convaincus que l'univers est figé, éternel, immuable. Pourtant, dans un petit bureau de Louvain, en Belgique, un homme s'apprête à bouleverser cette certitude. Cet homme, c'est Georges Lemaître. Fait singulier : il est à la fois prêtre catholique et brillant physicien.Lemaître lit avec passion les travaux d'Einstein sur la relativité générale. En parallèle, il suit avec intérêt les observations de certains astronomes, qui montrent que la lumière des galaxies lointaines semble « tirée » vers le rouge : un indice que ces galaxies s'éloignent. Alors, une idée surgit : et si l'univers tout entier était en expansion ?En 1927, il publie une hypothèse qui va faire scandale. Si l'univers s'agrandit aujourd'hui, c'est qu'en remontant le temps, il devait être jadis concentré en un seul point, incroyablement dense et chaud. Lemaître parle d'« atome primitif » : une minuscule graine contenant toute la matière et l'énergie, avant de se fragmenter pour donner naissance au cosmos. C'est la première ébauche de ce qu'on appellera, bien plus tard, le Big Bang.La communauté scientifique est partagée. Einstein lui-même, lorsqu'il découvre cette théorie, admet qu'elle est « élégante », mais il n'y croit pas. Et en 1949, un rival, Fred Hoyle, qui défendait l'idée d'un univers éternel, se moque à la radio en parlant de « Big Bang ». Un sobriquet ironique… qui deviendra le nom officiel.Mais il y a un détail qui intrigue le grand public : Lemaître est prêtre. Un homme de foi qui propose une origine à l'univers ? Cela ressemble trop à la Création racontée par la Bible. Le Vatican s'en réjouit et tente même de faire de cette théorie une confirmation scientifique de la Genèse. Mais Lemaître s'y oppose fermement. Pour lui, la science explique le « comment » du monde, et la religion le « pourquoi ». Jamais il ne voulait que ses équations servent de preuve théologique.La suite appartient à l'histoire. En 1965, deux ingénieurs américains découvrent par hasard un bruit étrange capté par leur antenne. Ce « bruit », c'est en réalité le rayonnement fossile, l'écho lumineux de l'explosion initiale. Dès lors, la théorie de Lemaître devient incontournable.Ainsi, derrière l'une des idées les plus révolutionnaires du XXᵉ siècle se cache un homme à la double vocation. Un savant qui, en conciliant rigueur scientifique et foi personnelle, a montré que les chemins de la vérité pouvaient se croiser… sans jamais se confondre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».
En ce mois de Septembre 2025, après un hiatus estival, l'équipe de Podcast Science revient au micro en très bonne forme. La forme, ce sera d'ailleurs la thématique de nos émissions à chroniques de cette nouvelle saison qui débute. Ainsi, on vous prépare des chroniques à point nommé, qu'on mettra en ligne après avoir triangulé les infos scientifiques les plus carrées possibles. Mais avant les émissions point, ligne, triangle et carré, on commence par une forme que de nombreux savants pensaient parfaite. Mettez-vous en cercle, et ouvrez bien vos oreilles.Notes d'émission : https://www.podcastscience.fm/emission/2025/09/22/podcast-science-532-cercle/Retrouvez-nous sur PodcastScience.fm, Bluesky, Facebook et Instagram.Soutenez-nous sur Tipeee Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Benjamin Saada est un serial entrepreneur qui a toujours eu la tête dans les airs… avant de plonger dans la matière. Diplômé de l'École des Mines de Paris, il fonde en 2011, avec Jean-Charles Samuelian (futur patron d'Alan), Expliseat, une start-up d'aviation qui révolutionne le siège d'avion en fibre de carbone ultraléger. Résultat : des centaines d'appareils équipés, des millions de litres de kérosène économisés et plus d'une décennie de succès industriel. Mais Benjamin Saada a plus grand en ligne de mire et se lance en 2020 dans un chantier titanesque : transformer les déchets composites en matériaux neufs. Ainsi naît Fairmat, fleuron français de la deep tech. Son usine robotisée, bardée d'IA, avale des tonnes de fibre de carbone issue d'ailes d'avion ou de pales d'éoliennes et les recompose en nouveaux matériaux : skis, raquettes de padel, semelles de running ou éléments de construction. Avec son logiciel maison FairTrack, chaque élément est tracé, recombiné et promis à une seconde vie. Objectif : recycler la matière à l'infini, avec une empreinte carbone quasi nulle. Implanté déjà en France et aux États-Unis, Fairmat vise un marché colossal – celui des matériaux, chiffré en trillions de dollars. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand Vasco de Gama prend la mer en 1497 pour relier l'Europe aux Indes, il écrit l'une des pages les plus marquantes de l'histoire des explorations. Mais derrière la gloire de la découverte se cache un ennemi invisible, bien plus redoutable que les tempêtes ou les pirates : le scorbut.Au fil des mois passés en mer, l'équipage de Gama – environ 170 hommes au départ – commence à montrer d'étranges symptômes. Gencives qui saignent, dents qui tombent, plaies qui ne cicatrisent pas, fatigue extrême… Les chroniqueurs racontent que les marins étaient littéralement rongés de l'intérieur. Le mal est si terrible qu'à leur retour, seuls une soixantaine de survivants fouleront de nouveau le sol portugais.Le scorbut, on le sait aujourd'hui, est une maladie liée à une carence en vitamine C, nutriment essentiel pour la formation du collagène, qui maintient nos tissus solides et nos vaisseaux sanguins intacts. Or, sur les navires du XVe siècle, le régime alimentaire se résumait à du biscuit de mer, de la viande salée et de l'eau plus ou moins croupie. Rien qui ne puisse fournir cette vitamine présente dans les fruits et légumes frais. Résultat : après quelques mois sans apports, les marins s'effondraient littéralement.Pendant des siècles, le scorbut restera la hantise des navigateurs. On estime qu'il a tué plus de marins que toutes les batailles navales réunies, parfois jusqu'aux deux tiers d'un équipage lors d'une expédition longue.La solution n'arrivera qu'au XVIIIe siècle grâce au médecin écossais James Lind. En 1747, il mène l'une des premières expériences cliniques de l'histoire : il donne à certains marins des citrons et des oranges, et constate leur guérison rapide. L'explication biochimique ne sera comprise que bien plus tard, mais dès lors, la distribution de jus d'agrumes devient une arme médicale essentielle dans les marines européennes. C'est d'ailleurs ce qui vaudra aux marins britanniques leur surnom de limeys, à cause du jus de citron vert embarqué à bord.Ainsi, si Vasco de Gama a ouvert la route des Indes, son expédition illustre aussi combien la science médicale était encore balbutiante à la Renaissance, et à quel point une simple vitamine pouvait faire basculer le destin de centaines d'hommes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand Vasco de Gama prend la mer en 1497 pour relier l'Europe aux Indes, il écrit l'une des pages les plus marquantes de l'histoire des explorations. Mais derrière la gloire de la découverte se cache un ennemi invisible, bien plus redoutable que les tempêtes ou les pirates : le scorbut.Au fil des mois passés en mer, l'équipage de Gama – environ 170 hommes au départ – commence à montrer d'étranges symptômes. Gencives qui saignent, dents qui tombent, plaies qui ne cicatrisent pas, fatigue extrême… Les chroniqueurs racontent que les marins étaient littéralement rongés de l'intérieur. Le mal est si terrible qu'à leur retour, seuls une soixantaine de survivants fouleront de nouveau le sol portugais.Le scorbut, on le sait aujourd'hui, est une maladie liée à une carence en vitamine C, nutriment essentiel pour la formation du collagène, qui maintient nos tissus solides et nos vaisseaux sanguins intacts. Or, sur les navires du XVe siècle, le régime alimentaire se résumait à du biscuit de mer, de la viande salée et de l'eau plus ou moins croupie. Rien qui ne puisse fournir cette vitamine présente dans les fruits et légumes frais. Résultat : après quelques mois sans apports, les marins s'effondraient littéralement.Pendant des siècles, le scorbut restera la hantise des navigateurs. On estime qu'il a tué plus de marins que toutes les batailles navales réunies, parfois jusqu'aux deux tiers d'un équipage lors d'une expédition longue.La solution n'arrivera qu'au XVIIIe siècle grâce au médecin écossais James Lind. En 1747, il mène l'une des premières expériences cliniques de l'histoire : il donne à certains marins des citrons et des oranges, et constate leur guérison rapide. L'explication biochimique ne sera comprise que bien plus tard, mais dès lors, la distribution de jus d'agrumes devient une arme médicale essentielle dans les marines européennes. C'est d'ailleurs ce qui vaudra aux marins britanniques leur surnom de limeys, à cause du jus de citron vert embarqué à bord.Ainsi, si Vasco de Gama a ouvert la route des Indes, son expédition illustre aussi combien la science médicale était encore balbutiante à la Renaissance, et à quel point une simple vitamine pouvait faire basculer le destin de centaines d'hommes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Suivons le rythme du troupeau et le calendrier des montagnes, dans les hauts plateaux bulgares, avec une écrivaine de l'expérience et du grand dehors. Il y a quatre ans déjà, à l'occasion du Prix Nicolas Bouvier que lui avait décerné, en 2020, le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo en France, on avait reçu la poétesse et écrivaine de non fiction, d'origine bulgare, installée en Ecosse: Kapka Kassabova. Autour de ses deux premiers ouvrages : «Lisières» et «L'écho du Lac», mêlant voyage et érudition, poésie et immersion, sillonnant ses terres natales à chaque fois, dans les Balkans. Et après «Elixir», son troisième opus placé dans la vallée reculée de la Mesta, voilà Kapka partie à la rencontre des derniers éleveurs nomades des Monts du Pirin, en Bulgarie, situés non loin de la Mesta… Dans «Anima», ce quatrième récit entre éloge et élégie du monde pastoral, on croise un peuple nomade millénaire «les Karakachans», Kamen, l'homme au nom de pierre, Sasho, «le berger aux yeux décolorés par la tristesse et l'alcool», Marina, la biologiste qui appelle les loups, les plus vieux moutons du monde, des chiens de garde nobles et résistants et des paysages de montagne qui vous étreignent et vous retiennent. Anima, c'est l'âme en latin. La racine du mot « animal » aussi, soit tout être qui respire, doué d'une âme, de vie. Ce qui renvoie à l'animisme bien sûr. Les nomades karakachans l'appelaient « psyché ». Elle leur apparaissait sous forme de souffle, de brume ou de vent. Et c'est ce souffle du vivant, la force du lien entre humains et non-humains, que vient capter Kapka sur près de cinq cents pages, au moyen d'un récit puissant, à l'occasion d'une estive parmi six cents moutons, en immersion ; car comme le dit Kapka «ce ne sont pas les grandes idées qui changent le monde mais l'expérience et le vécu des lieux et des gens…». Ainsi, après pas mal de temps passé là-haut, Kapka Kassabova est finalement redescendue pour se faire l'émissaire, à sa manière, de ce monde âpre et en sursis, au bord de la disparition, qui vit encore en harmonie dans ce grand cycle de la nature… Transhumance sonore et littéraire avec une grande écrivaine de la nature qui nous invite à repenser notre rapport au vivant et au monde finalement. À lire : - «Anima», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2025. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Elixir», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2024. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «L'écho du lac», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2021. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Lisières», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2020. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. Prix Nicolas Bouvier 2020.
À première vue, le langage humain semble foisonnant, foisonnant au point d'être chaotique. Chaque langue possède ses milliers de mots, ses tournures, ses exceptions et ses bizarreries. Pourtant, derrière cette apparente complexité, se cachent des règles d'une rigueur étonnamment… mathématique. L'une des plus fascinantes a été mise en lumière dans les années 1930 par le linguiste américain George Zipf : la loi d'abréviation.Une loi simple mais puissanteFormulée par Zipf, cette règle décrit une tendance universelle : plus un mot est fréquemment utilisé, plus il tend à être court. Prenons un exemple en français : “et”, “de”, “à” ou “je”. Ces mots ultra-fréquents ne comptent qu'une ou deux lettres. À l'inverse, les termes plus rares – “chlorophylle”, “hétérozygote” ou “incommensurable” – sont plus longs. En d'autres termes, notre cerveau, en quête permanente d'efficacité, réserve la brièveté aux mots du quotidien et accepte la longueur pour les mots occasionnels.L'efficacité comme moteurCette loi n'a rien d'un hasard : elle illustre ce que Zipf appelait le principe du moindre effort. Quand nous communiquons, nous cherchons naturellement à transmettre un maximum d'informations avec un minimum d'effort. Les mots courts, faciles à prononcer et rapides à écrire, remplissent ce rôle pour les idées que nous utilisons le plus souvent. Cette logique contribue à rendre les échanges plus fluides et à limiter la fatigue cognitive, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute.Une règle universelle ?Ce qui intrigue les chercheurs, c'est que cette loi ne semble pas se limiter aux langues humaines. Des travaux récents en bioacoustique ont montré que certains oiseaux suivent exactement la même tendance. Les sons les plus fréquents qu'ils utilisent – pour marquer un territoire, avertir d'un danger ou attirer un partenaire – sont plus courts que leurs vocalisations plus rares. Autrement dit, les oiseaux appliquent eux aussi, sans le savoir, la loi d'abréviation de Zipf.Quand l'évolution rejoint les mathématiquesPourquoi cette convergence entre humains et oiseaux ? Les scientifiques avancent que cette règle pourrait refléter un principe fondamental de toute communication efficace. Que l'on manipule des mots ou des chants, l'économie d'énergie et de temps favorise la survie. Les individus capables de transmettre rapidement l'essentiel de l'information disposent d'un avantage, qu'il s'agisse de fuir un prédateur ou de collaborer en groupe.Un langage moins chaotique qu'il n'y paraîtAu fond, ce que révèle Zipf, c'est que nos langues, si diverses soient-elles, obéissent à des forces universelles. Elles ne sont pas des constructions aléatoires, mais des systèmes façonnés par la recherche d'efficacité. Et lorsque nous découvrons que les oiseaux – et peut-être d'autres espèces encore – obéissent à la même loi, cela suggère que les mathématiques ne se contentent pas de décrire le monde physique : elles gouvernent aussi la manière dont nous échangeons des idées et des émotions.Ainsi, derrière nos conversations quotidiennes, se cache une règle mathématique discrète mais incontournable, qui relie l'homme… aux oiseaux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au tout début du XXᵉ siècle, un chien fit beaucoup parler de lui dans la capitale française. C'était un Terre-Neuve, une race réputée pour sa puissance, son endurance et son instinct de sauvetage. En février 1908, le New York Times relata une histoire aussi héroïque qu'étonnante : ce chien semblait sauver régulièrement des enfants tombés dans la Seine.Le premier épisode paraissait banal. Un jeune garçon, emporté par les eaux glacées du fleuve, fut secouru par l'animal. Le chien plongea, agrippa l'enfant et le ramena sur la berge. Les témoins, admiratifs, acclamèrent le sauvetage. Le père de l'enfant, soulagé, remercia le Terre-Neuve par un repas royal : un steak.Deux jours plus tard, la scène se répéta presque à l'identique. Un autre enfant tomba, un autre sauvetage héroïque eut lieu, et une nouvelle récompense fut offerte. À partir de là, les « noyades accidentelles » se multiplièrent. Chaque jour ou presque, le chien se jetait courageusement à l'eau pour ramener un enfant au sec. La presse s'enflamma, et l'animal devint une célébrité locale.Mais bientôt, l'affaire éveilla des soupçons. Pourquoi tant d'accidents, concentrés dans la même zone ? Les habitants craignirent un criminel qui pousserait les enfants dans la Seine. Une surveillance plus discrète permit enfin de résoudre l'énigme… Le coupable n'était autre que le héros lui-même ! Le Terre-Neuve, ayant compris que chaque sauvetage lui valait un steak, avait élaboré une stratégie redoutable : pousser les enfants à l'eau, puis les sauver aussitôt pour obtenir sa récompense.Le New York Times résuma l'affaire sous le titre ironique « DOG A FAKE HERO » — le chien n'était pas seulement un sauveteur, mais aussi un fin stratège qui avait mis son intelligence au service de son estomac.Cette anecdote illustre parfaitement ce que la science appelle le conditionnement opérant : les animaux, tout comme les humains, apprennent à associer un comportement à une récompense et peuvent reproduire ce comportement de manière opportuniste. Les Terre-Neuve, en particulier, combinent une grande force physique, une aptitude naturelle à l'eau et une intelligence sociale développée. Ils savent évaluer les situations et agir seuls, parfois de manière surprenante.Ainsi, ce chien parisien de 1908, mi-héros mi-filou, rappelle que l'intelligence animale ne se limite pas à l'obéissance : elle inclut aussi l'art de manipuler son environnement — et parfois même les humains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
En cette année 2022, la série d'été de Com d'Archi accompagne l'inventaire des richesses architecturales françaises. Du 4 juillet au 28 août, se succèdent des promenades architecturales à travers des demeures, des châteaux, connus et moins connus. Les quatre premiers numéros sont écrits par Esther Greslin. Les quatre numéros suivants sont écrits par Anne-Charlotte Depondt qui porte, par sa voix, la version française. Esther prête sa voix à la version anglaise.Dans ce septième numéro, nous parlons du Château d'Anet. La construction du Château d'Anet, auquel communément nous faisons référence, avait été commandité par Diane de Poitiers à Philibert Delorme au milieu du XVIème siècle. Pourtant, y préexistaient deux châteaux. Ainsi, à partir des strates préliminaires se succédèrent d'autres strates mises à mal par la Révolution Française, aujourd'hui plus ou moins conservées, et au sein desquelles se déploient la savante coupole de la chapelle et dont la géométrie à l'infinie trouve son propre reflet dans la figure dessinée dans le pavage du sol. Nous vous proposons dans ce numéro de Com d'Archi un décryptage sommaire et une lecture de sa géniale coupole.Image teaser Château d'Anet_DR © frdricIngénierie son : Julien Rebours____Si le podcast COM D'ARCHI vous plaît n'hésitez pas :. à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes,. à nous laisser des étoiles et un commentaire, :-),. à nous suivre sur Instagram @comdarchipodcast pourretrouver de belles images, toujours choisies avec soin, de manière à enrichirvotre regard sur le sujet.Bonne semaine à tous ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Croiser les doigts pour se souhaiter bonne chance est un geste universellement reconnu. Mais d'où vient cette curieuse habitude qui consiste à plier deux doigts l'un sur l'autre comme si un simple geste pouvait conjurer le sort ?L'origine remonte au christianisme primitif. Dans les premiers siècles, les fidèles utilisaient le signe de la croix comme protection spirituelle. Mais à une époque où être chrétien pouvait valoir la persécution, le signe devait rester discret. Croiser deux doigts – généralement l'index et le majeur – devenait une manière symbolique de rappeler la croix sans attirer l'attention. C'était donc un geste de foi et de protection, bien avant d'être un simple porte-bonheur.Au fil du temps, l'usage s'est élargi. On croyait qu'en croisant les doigts, on appelait la bénédiction divine pour éloigner le malheur. Cette croyance se mêle à d'autres traditions européennes, notamment médiévales, où le croisement des doigts symbolisait l'union de deux personnes partageant une promesse. On “plaçait ses espoirs” au croisement, considéré comme un point de rencontre mystique où se concentrait l'énergie positive.Au Moyen Âge, le geste avait aussi une valeur superstitieuse. On pensait que le malheur rôdait partout, prêt à frapper. Le simple fait de croiser les doigts créait une barrière symbolique qui empêchait les mauvais esprits d'entrer. En Angleterre et en France, on disait même que croiser les doigts “gardait la vérité” : lorsqu'on faisait une promesse, le croisement servait à sceller l'engagement… mais pouvait aussi, paradoxalement, annuler la parole donnée si on le faisait en cachette.Avec le temps, le geste a perdu sa connotation religieuse ou magique pour devenir un simple réflexe culturel. Aujourd'hui, croiser les doigts exprime l'espoir que tout se passe bien, comme lors d'un examen, d'un entretien ou avant une annonce importante. L'expression “I keep my fingers crossed” en anglais a largement contribué à sa diffusion mondiale, notamment à travers la culture populaire.Il reste cependant des variantes : dans certains pays, on croise non pas les doigts mais les bras ou les jambes pour souhaiter bonne chance. Mais l'idée reste la même : créer un symbole protecteur, une sorte de petit talisman gestuel.Ainsi, derrière ce geste apparemment banal se cache une longue histoire : un signe religieux discret, devenu amulette superstitieuse, puis rituel universel d'encouragement. Chaque fois que nous croisons les doigts, nous répétons sans le savoir une tradition vieille de plus de mille ans. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C dans l'air du 17 septembre 2025 - Neuf jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu poursuit ce mercredi ses consultations. Il a notamment reçu ce matin les représentants du Parti socialiste, à la veille d'une journée de mobilisation qui s'annonce massive. Pour la première fois depuis 2023, les organisations syndicales ont appelé à manifester dans tous les secteurs contre les mesures d'austérité du budget présenté cet été, et que le nouveau Premier ministre n'a pas encore écartées.Plus de 250 manifestations ont déjà été déclarées en France pour ce jeudi 18 septembre. Des perturbations importantes sont annoncées dans les transports, à l'école, dans les services publics, dans le secteur de la santé — avec la fermeture de très nombreuses pharmacies —, mais aussi dans le secteur de l'énergie. Des grèves et des barrages filtrants sont prévus, touchant les sites de stockage de gaz, les terminaux méthaniers, ainsi que les centrales nucléaires et hydrauliques.Au cœur des mots d'ordre — tout comme lors de la journée « Bloquons tout » du 10 septembre —, des revendications très concrètes autour des salaires, du pouvoir d'achat, de la justice sociale et fiscale, avec notamment la mise en œuvre de la taxe Zucman, une mesure qui s'est imposée dans le débat politique sur le budget 2026.Portée par la gauche et notamment les socialistes, cette mesure, qui prévoit la création d'une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, enflamme les discussions politiques depuis la rentrée, et semble désormais soutenue par une majorité de Français. Ainsi, selon un sondage Ifop pour Le Parisien, commandé par le PS, 86 % des sondés y sont aujourd'hui favorables, dont 92 % des sympathisants Renaissance et 89 % des sympathisants LR.Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant qu'il se posait « des questions de justice fiscale ».Un sentiment d'injustice et de ras-le-bol fiscal qui est de plus en plus exprimé dans les cortèges et sur les réseaux sociaux par des Français, souvent issus des classes moyennes. Nos journalistes sont allés à leur rencontre pour leur donner la parole.Ils ont également interviewé Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la Banque centrale européenne et ancien gouverneur de la Banque de France. Au micro de C dans l'air, il alerte sur la situation gravissime de nos finances publiques et la nécessité d'agir, vite.LES EXPERTS :- JÉRÔME JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF- GAËLLE MACKE - Directrice déléguée de la rédaction - Challenges - BRIGITTE BOUCHER - Journaliste politique - Franceinfo TV- JEAN-LAURENT CASSELY - Journaliste et essayiste, co-auteur de La France sous nos yeux
La mousse au chocolat, ce dessert léger et aérien, est aujourd'hui une évidence dans la gastronomie française. Pourtant, son histoire est moins simple qu'il n'y paraît, et un nom étonnant revient souvent lorsqu'on cherche son véritable inventeur : celui du peintre Henri de Toulouse-Lautrec.Dès le XVIIIe siècle, on trouve déjà des recettes de mousses au chocolat. Mais elles n'ont rien à voir avec celles que nous connaissons : il s'agissait plutôt de préparations épaisses, proches d'une crème dessert, à base de lait, de beurre ou de crème. À cette époque, le chocolat, encore perçu comme un produit de luxe, se dégustait surtout chaud ou en pâtisserie riche. L'idée de l'alléger grâce aux œufs battus en neige n'était pas encore répandue.Tout change au XIXe siècle. Dans les cuisines aristocratiques et bourgeoises, on commence à utiliser les blancs d'œufs pour donner du volume à des mousses de fruits, de légumes, et même de poisson. Cette technique culinaire inspire un amateur aussi passionné de cuisine que de peinture : Henri de Toulouse-Lautrec.Connu pour ses affiches du Moulin Rouge et ses portraits de danseuses parisiennes, Lautrec (1864-1901) était aussi un gastronome avide d'expérimentations. Il aimait cuisiner pour ses amis artistes et modèles, parfois tard dans la nuit, et voyait la cuisine comme un art à part entière. Son ami Maurice Joyant publiera après sa mort un recueil de ses recettes, L'Art de la Cuisine, où figure une préparation baptisée « mousse au chocolat simple ».Son idée fut brillante : transposer la technique des mousses salées dans l'univers du dessert. En incorporant des blancs d'œufs battus en neige au chocolat fondu, il obtint une texture aérienne et légère, sans perdre l'intensité du cacao. Cette innovation donna naissance à la mousse au chocolat telle que nous la connaissons.Pourquoi l'attribue-t-on à Toulouse-Lautrec plus qu'à d'autres ? Parce que sa recette est la première qui correspond clairement à notre version moderne. Et surtout parce que sa position dans le milieu artistique et mondain de la Belle Époque lui permit de populariser rapidement ce dessert, qui se diffusa bien au-delà de ses cercles.Bien sûr, il n'était pas le seul à travailler le chocolat de cette façon. Mais il fut le passeur décisif, celui qui transforma une expérimentation culinaire en un classique de la gastronomie française.Ainsi, derrière la légèreté d'une mousse au chocolat se cache un héritage inattendu : celui d'un peintre qui, entre deux toiles, a su donner au monde l'un des desserts les plus aimés. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, le langage humain semble foisonnant, foisonnant au point d'être chaotique. Chaque langue possède ses milliers de mots, ses tournures, ses exceptions et ses bizarreries. Pourtant, derrière cette apparente complexité, se cachent des règles d'une rigueur étonnamment… mathématique. L'une des plus fascinantes a été mise en lumière dans les années 1930 par le linguiste américain George Zipf : la loi d'abréviation.Une loi simple mais puissanteFormulée par Zipf, cette règle décrit une tendance universelle : plus un mot est fréquemment utilisé, plus il tend à être court. Prenons un exemple en français : “et”, “de”, “à” ou “je”. Ces mots ultra-fréquents ne comptent qu'une ou deux lettres. À l'inverse, les termes plus rares – “chlorophylle”, “hétérozygote” ou “incommensurable” – sont plus longs. En d'autres termes, notre cerveau, en quête permanente d'efficacité, réserve la brièveté aux mots du quotidien et accepte la longueur pour les mots occasionnels.L'efficacité comme moteurCette loi n'a rien d'un hasard : elle illustre ce que Zipf appelait le principe du moindre effort. Quand nous communiquons, nous cherchons naturellement à transmettre un maximum d'informations avec un minimum d'effort. Les mots courts, faciles à prononcer et rapides à écrire, remplissent ce rôle pour les idées que nous utilisons le plus souvent. Cette logique contribue à rendre les échanges plus fluides et à limiter la fatigue cognitive, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute.Une règle universelle ?Ce qui intrigue les chercheurs, c'est que cette loi ne semble pas se limiter aux langues humaines. Des travaux récents en bioacoustique ont montré que certains oiseaux suivent exactement la même tendance. Les sons les plus fréquents qu'ils utilisent – pour marquer un territoire, avertir d'un danger ou attirer un partenaire – sont plus courts que leurs vocalisations plus rares. Autrement dit, les oiseaux appliquent eux aussi, sans le savoir, la loi d'abréviation de Zipf.Quand l'évolution rejoint les mathématiquesPourquoi cette convergence entre humains et oiseaux ? Les scientifiques avancent que cette règle pourrait refléter un principe fondamental de toute communication efficace. Que l'on manipule des mots ou des chants, l'économie d'énergie et de temps favorise la survie. Les individus capables de transmettre rapidement l'essentiel de l'information disposent d'un avantage, qu'il s'agisse de fuir un prédateur ou de collaborer en groupe.Un langage moins chaotique qu'il n'y paraîtAu fond, ce que révèle Zipf, c'est que nos langues, si diverses soient-elles, obéissent à des forces universelles. Elles ne sont pas des constructions aléatoires, mais des systèmes façonnés par la recherche d'efficacité. Et lorsque nous découvrons que les oiseaux – et peut-être d'autres espèces encore – obéissent à la même loi, cela suggère que les mathématiques ne se contentent pas de décrire le monde physique : elles gouvernent aussi la manière dont nous échangeons des idées et des émotions.Ainsi, derrière nos conversations quotidiennes, se cache une règle mathématique discrète mais incontournable, qui relie l'homme… aux oiseaux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
RH, anciennement Restoration Hardware, est souvent surnommée « l'IKEA des riches ». L'expression peut surprendre, mais elle résume assez bien le modèle singulier de cette marque californienne, qui vient de frapper un grand coup en ouvrant une immense galerie de sept étages sur les Champs-Élysées.Une expérience plus qu'une boutiqueNée en 1979 en Californie comme simple magasin d'accessoires de maison, RH est devenue la première chaîne américaine de mobilier haut de gamme. À Paris, elle s'installe dans un hôtel particulier transformé en véritable décor de théâtre : canapés à plus de 14.000 euros, lits en pierre, luminaires monumentaux, terrasses de verre, bar lounge et restaurant panoramique servant caviar et salades signatures. On est loin du magasin de meubles classique : l'idée est de plonger le visiteur dans un univers où mobilier, art et restauration fusionnent.Un modèle économique originalLà où IKEA vend du mobilier à bas prix et en libre-service, RH applique une logique inverse : prix très élevés, distribution sélective et surtout un programme d'adhésion premium, la « Grey Card ». Depuis 2016, ce système d'abonnement remplace les promotions traditionnelles : les clients paient une cotisation annuelle pour accéder à des tarifs privilégiés et à des services exclusifs. En 2024, près de 400.000 membres rapportaient à l'entreprise entre 90 et 175 millions de dollars par an. Cette stratégie fidélise, stabilise les revenus et installe RH dans une image de luxe récurrent, à la manière d'un club fermé.Entre admiration et critiquesCe positionnement attire les célébrités et séduit une clientèle en quête d'expériences haut de gamme. Mais il suscite aussi de vives critiques dans le milieu du design. Pour certains spécialistes, RH n'est pas un artisan mais un industriel de la « fast déco » : des produits fabriqués en série, parfois inspirés de créations existantes, loin du savoir-faire européen traditionnel. Derrière le storytelling luxueux – références à Léonard de Vinci, vocabulaire emprunté au monde de l'art – certains voient surtout une confusion entretenue entre mobilier standardisé et pièces uniques.L'IKEA des richesC'est ici que la comparaison prend tout son sens. Comme IKEA, RH crée des environnements immersifs et propose une gamme complète de mobilier et d'accessoires, pensés pour habiller entièrement un intérieur. Mais au lieu d'être accessibles à tous, les prix sont astronomiques, et l'expérience se rapproche plus d'une galerie d'art que d'un entrepôt. En d'autres termes : RH applique au luxe les recettes d'IKEA – théâtralisation, univers total, marque forte – tout en s'adressant à une clientèle fortunée.Ainsi, « l'IKEA des riches » est une formule qui illustre parfaitement ce paradoxe : un concept populaire dans sa structure, mais réservé à une élite dans sa pratique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au tout début du XXᵉ siècle, un chien fit beaucoup parler de lui dans la capitale française. C'était un Terre-Neuve, une race réputée pour sa puissance, son endurance et son instinct de sauvetage. En février 1908, le New York Times relata une histoire aussi héroïque qu'étonnante : ce chien semblait sauver régulièrement des enfants tombés dans la Seine.Le premier épisode paraissait banal. Un jeune garçon, emporté par les eaux glacées du fleuve, fut secouru par l'animal. Le chien plongea, agrippa l'enfant et le ramena sur la berge. Les témoins, admiratifs, acclamèrent le sauvetage. Le père de l'enfant, soulagé, remercia le Terre-Neuve par un repas royal : un steak.Deux jours plus tard, la scène se répéta presque à l'identique. Un autre enfant tomba, un autre sauvetage héroïque eut lieu, et une nouvelle récompense fut offerte. À partir de là, les « noyades accidentelles » se multiplièrent. Chaque jour ou presque, le chien se jetait courageusement à l'eau pour ramener un enfant au sec. La presse s'enflamma, et l'animal devint une célébrité locale.Mais bientôt, l'affaire éveilla des soupçons. Pourquoi tant d'accidents, concentrés dans la même zone ? Les habitants craignirent un criminel qui pousserait les enfants dans la Seine. Une surveillance plus discrète permit enfin de résoudre l'énigme… Le coupable n'était autre que le héros lui-même ! Le Terre-Neuve, ayant compris que chaque sauvetage lui valait un steak, avait élaboré une stratégie redoutable : pousser les enfants à l'eau, puis les sauver aussitôt pour obtenir sa récompense.Le New York Times résuma l'affaire sous le titre ironique « DOG A FAKE HERO » — le chien n'était pas seulement un sauveteur, mais aussi un fin stratège qui avait mis son intelligence au service de son estomac.Cette anecdote illustre parfaitement ce que la science appelle le conditionnement opérant : les animaux, tout comme les humains, apprennent à associer un comportement à une récompense et peuvent reproduire ce comportement de manière opportuniste. Les Terre-Neuve, en particulier, combinent une grande force physique, une aptitude naturelle à l'eau et une intelligence sociale développée. Ils savent évaluer les situations et agir seuls, parfois de manière surprenante.Ainsi, ce chien parisien de 1908, mi-héros mi-filou, rappelle que l'intelligence animale ne se limite pas à l'obéissance : elle inclut aussi l'art de manipuler son environnement — et parfois même les humains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Si ce mot est aujourd'hui universel pour désigner le lieu où on boit un verre, son origine mérite qu'on s'y attarde, car elle nous fait voyager de l'Angleterre médiévale jusqu'aux cafés français du XIXe siècle.Le mot « bar » vient directement de l'anglais. En ancien français, on ne parlait pas de « bar », mais de « taverne », de « cabaret » ou encore d'« estaminet ». Le terme anglais, lui, apparaît au Moyen Âge. À l'origine, il désigne tout simplement une barre de bois : une « bar ». Cette barre servait de séparation, une sorte de comptoir primitif derrière lequel le tavernier stockait ses bouteilles et servait ses clients. Autrement dit, le « bar » désignait d'abord la barrière elle-même, puis, par extension, l'espace de service, et enfin l'établissement entier.Ce glissement de sens est très courant dans l'histoire des mots. Un objet concret devient une image, puis un concept plus large. On retrouve d'ailleurs cette idée ailleurs : dans les tribunaux anglais, par exemple, la « bar » désignait la barrière séparant les juges et avocats du public. Et encore aujourd'hui, on appelle les avocats « members of the bar ».Le mot fait son entrée en français au XIXe siècle, sous l'influence des modes venues d'Angleterre et d'Amérique. Dans un Paris avide de modernité, les cafés commencent à se transformer en lieux plus cosmopolites et l'anglais devient « chic ». C'est dans ce contexte que « bar » s'impose pour désigner ces comptoirs modernes, souvent installés dans les grands hôtels et inspirés du modèle anglo-saxon.Il est intéressant de noter que cette adoption lexicale correspond aussi à une transformation sociale. Le bar se distingue de la simple taverne populaire : il se veut un espace plus raffiné, parfois réservé à une clientèle aisée. Petit à petit, le mot se banalise, se détache de son aura mondaine et finit par désigner tout type d'établissement où l'on boit, du bistrot de quartier au cocktail lounge.Ainsi, le mot « bar » porte encore dans ses syllabes la trace de son origine matérielle : une simple barre de bois. Derrière un terme si banal aujourd'hui, on retrouve donc l'histoire d'une frontière, d'une séparation entre celui qui sert et celui qui consomme — frontière devenue, au fil des siècles, un symbole de convivialité universelle. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si l'avenir de la dentisterie se trouvait dans un simple brin de laine de mouton ? Cela peut sembler absurde, presque digne d'un conte, et pourtant c'est le résultat très sérieux de recherches menées au King's College de Londres. Des scientifiques y ont fait une découverte surprenante : la laine, une matière que l'on associe d'ordinaire aux pulls ou aux couvertures, pourrait bientôt servir à réparer nos dents.Un problème mondial : l'émail qui ne repousse pasPour comprendre l'importance de cette découverte, il faut rappeler que nos dents sont recouvertes d'un bouclier naturel, l'émail. C'est la substance la plus dure du corps humain, mais elle a un défaut majeur : une fois abîmée, elle ne se régénère pas. L'acidité des aliments, les bactéries de la plaque dentaire et une hygiène insuffisante peuvent le fragiliser. Résultat : la carie, un problème de santé publique colossal. On estime qu'elle touche près de 2 milliards de personnes dans le monde, ce qui en fait l'une des affections les plus répandues.De la laine à l'émailC'est là que la laine de mouton entre en scène. Elle contient une protéine bien connue : la kératine. En laboratoire, les chercheurs ont réussi à transformer cette kératine en peptides, c'est-à-dire en petites chaînes de protéines. Ces peptides possèdent une propriété fascinante : ils sont capables d'imiter le processus biologique naturel qui construit l'émail. En pratique, lorsqu'on applique ce matériau sur une dent endommagée, il attire les minéraux environnants et déclenche la reconstruction d'une couche protectrice très proche de l'émail d'origine.Une alternative aux résines plastiquesAujourd'hui, pour réparer une dent, les dentistes utilisent des amalgames ou des résines plastiques. Si elles remplissent leur rôle, elles ont néanmoins des limites : certaines peuvent contenir des substances controversées, et leur rendu esthétique reste imparfait, car elles ne reproduisent ni la transparence ni la dureté de l'émail naturel. Le biomatériau issu de la laine, lui, se distingue par son innocuité et son aspect visuel. Les chercheurs affirment qu'une dent réparée ainsi ressemblerait beaucoup plus à une dent “neuve”.Une arrivée imminenteLa bonne nouvelle, c'est que cette technologie n'appartient pas à un futur lointain. Selon l'équipe du King's College, elle pourrait être disponible dans les cabinets dentaires d'ici deux à trois ans. Si les essais cliniques confirment les résultats observés au laboratoire, les dentistes disposeront d'un outil inédit : non plus combler, mais véritablement régénérer.Un espoir pour l'avenirIl serait exagéré de dire que la carie va disparaître. L'hygiène bucco-dentaire restera indispensable, avec le brossage et le fil dentaire. Mais ce traitement pourrait réduire considérablement le recours aux résines plastiques, prolonger la durée de vie de nos dents et améliorer le confort des patients.Ainsi, une ressource aussi humble que la laine de mouton pourrait bien inaugurer une nouvelle ère en dentisterie : celle où l'on ne répare plus seulement nos dents, mais où on les reconstruit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La juriste française Sophie Lemaître publie Réduire au silence, un livre dans lequel elle décrit « comment le droit est perverti pour bâillonner médias et ONG » dans des régimes autoritaires… mais aussi dans des démocraties comme la France. Sophie Lemaître, docteure en droit, dépeint un phénomène mondial, le lawfare, qui menace gravement la liberté d'expression et l'espace civique. Si ce concept vient du domaine de la guerre, il « se transvase très bien pour tout ce qui est atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d'expression et à la liberté d'association », explique-t-elle. Elle qualifie cette pratique d'« arme de dissuasion massive parce que le droit n'est plus à nos côtés, il est utilisé contre nous, contre la liberté d'informer et notre droit d'être informé ». Les cibles sont clairement identifiées : les journalistes et les défenseurs des droits humains. La stratégie est simple : « à partir du moment où vous travaillez sur des sujets qui dérangent des intérêts puissants, qu'ils soient politiques ou privés, on va utiliser le droit pour vous réduire au silence ». Les « poursuites bâillons » ou SLAPP (Strategic lawsuits against public participation) sont emblématiques de cette tactique. Leur objectif premier n'est pas de gagner le procès, mais d'« épuiser financièrement, émotionnellement, personnellement » la cible. Ainsi, dit-elle, « c'est la procédure qui vous étouffe ». La diffamation est la procédure la plus couramment travers le monde. Son danger réside dans le fait que « dans plein de pays, la diffamation est criminalisée. Donc, on peut avoir une une amende, mais on peut également aller en prison. » L'effet est « vraiment dissuasif. (...) Est-ce que vous allez continuer à écrire sur la corruption ou sur les atteintes dans l'environnement ? Vous allez peut-être vous poser deux fois la question avant de publier un article ou une enquête sur le sujet. » Sophoe Lemaître cite l'exemple du groupe français Bolloré qui a déposé « une vingtaine de plaintes en diffamation » dès qu'un article « pouvait déranger ». Les poursuites transfrontalières, où la plainte est déposée « non pas dans le pays dans lequel le journaliste vit mais à l'étranger », amplifient la difficulté : « Vous ne connaissez pas le pays, vous ne maîtrisez peut-être pas la langue. Clairement vous ne maîtrisez pas le système judiciaire. Donc ça va vous obliger à devoir trouver un avocat spécialisé et ça va vous coûter beaucoup plus cher. » Les États ne sont pas en reste. « Ils ont tout un arsenal disponible qu'ils peuvent utiliser contre les médias et les associations. » Les lois sur les « agents de l'étranger » en Russie, en Hongrie ou en Géorgie en sont un exemple typique. Les avocats qui défendent des journalistes deviennent eux aussi parfois des « cibles prioritaires ». Face à ces menaces, Sophie Lemaître souligne l'importance de la riposte et de l'union. Elle mentionne la « directive européenne contre les poursuites bâillons » comme un pas significatif. Pour les citoyens, l'action est cruciale : « une première chose que l'on peut faire, c'est de repartager quand vous voyez des enquêtes de journalistes, repartager leurs enquêtes. [...] alertez, parlez-en autour de vous. » Elle conclut sur le « sentiment d'urgence » qui l'a fait écrire ce livre : « On est à un point de bascule. On peut très facilement aller du côté d'une démocratie illibérale ou une autocratie. » Il est donc « essentiel de se mobiliser, de soutenir les associations, les journalistes, mais aussi les magistrats qui sont ciblés ».
durée : 00:03:59 - Chroniques littorales - par : Jose Manuel Lamarque - Fabien Perrier est un journaliste marin, il travaille pour "Le Télégramme de Brest", entre Paris et Athènes. Ainsi il va nous faire partager ses impressions envers la mer Égée... Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
D'abord petit rappel, le cap de Bonne-Espérance est l'un des passages maritimes les plus célèbres du monde. Il est situé à la pointe sud-ouest de l'Afrique. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne marque pas la véritable extrémité sud du continent – c'est le cap des Aiguilles – mais il fut longtemps le symbole de la frontière entre l'Atlantique et l'océan Indien. Pour les navigateurs du XVe siècle, c'était surtout une zone terrifiante : vents violents, vagues gigantesques, brouillard soudain. On raconte que de nombreux navires y firent naufrage.Bartolomeu Dias, l'homme du capL'histoire du nom commence en 1488. L'explorateur portugais Bartolomeu Dias, mandaté par le roi Jean II du Portugal, cherche une route maritime vers les Indes en contournant l'Afrique. Après des semaines de navigation éprouvante, il est pris dans une tempête qui le pousse plus au sud qu'il ne l'imagine. Lorsqu'il retrouve la côte et mouille à Mossel Bay, il comprend qu'il a franchi le cap qui ouvre la route de l'océan Indien.Dias baptise d'abord ce promontoire cap des Tempêtes (Cabo das Tormentas) en mémoire des vents qui ont failli lui coûter la vie.Un roi qui voit plus loinMais à Lisbonne, le roi Jean II voit les choses autrement. Pour lui, ce cap marque la possibilité d'une nouvelle route commerciale vers les épices d'Asie, évitant les intermédiaires arabes et vénitiens. C'est une promesse d'enrichissement et de puissance. Alors, il décide de renommer le lieu cap de Bonne-Espérance (Cabo da Boa Esperança). Une manière de transformer une terre de danger en symbole d'avenir radieux.Une appellation qui traverse les sièclesLe nom s'impose et restera. Au fil du temps, le cap de Bonne-Espérance devient une escale stratégique pour les navigateurs européens. Au XVIIe siècle, les Hollandais y établissent une colonie, Le Cap, qui deviendra plus tard la capitale parlementaire de l'Afrique du Sud.ConclusionAinsi, ce nom n'est pas une simple description géographique, mais un message d'optimisme : malgré les tempêtes, ce promontoire représentait l'espoir d'un monde nouveau. Et cinq siècles plus tard, le cap de Bonne-Espérance reste un symbole universel : celui d'un passage difficile, mais porteur de promesses. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Nous sommes au tout début des années 1650, à l'université de Louvain. C'est au cours de logique que l'on rencontre Cornelius van Wijckersloot, un étudiant originaire d'Utrecht. Il prend note de ce que lui dictent ses professeurs Arnoldus Mennekens et Nicolas Du Bois. Comme le font ses camarades, Cornelius complète son manuscrit par de nombreux dessins. Ainsi, représente-t-il une scène de carnaval où l'on peut voir un élève déguisé en fou, coiffé d'un étrange chapeau. Un fou qui danse en tenant un gobelet dans sa main droite. A ses côtés, figure un joueur de tambour. Quel rapport avec le cours de logique ? Nous allons bien voir, car, bien plus que de simples agréments, les illustrations qui accompagnent les notes de cours sont de véritables mines d'informations en tous genres. Ces notes de cours sont elles-mêmes bien plus que des outils d'apprentissage, elles ont une visée pédagogique et témoignent d'un environnement social, politique et religieux. Elles aident à comprendre et à retenir la matière, mais aussi à lutter contre l'ennui. Elles sont l'expression d'un caractère, d'une forme d'humour, d'une appartenance à une communauté. Retournons donc à l'école, mettons-nous dans la peau d'un étudiant au travail, prenons note et soyons créatifs. Avec nous : Gwendoline de Mûelenaere (UCLouvain), chargée de recherche FNRS. Coordinatrice de l'ouvrage « « Embellir le savoir – Les notes de cours des étudiants hier et aujourd'hui « ; PUL (Presses Universitaires de Louvain). Commissaire de l'exposition au Musée L. Sujets traités : Etudiant, note, cours, Cornelius van Wijckersloot, Arnoldus Mennekens, Nicolas Du Bois Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans le supplément du dimanche, Grand reportage week-end nous emmène sur le continent américain, au Sud, en Colombie et aux États-Unis. Tout d'abord, la paix en Colombie, difficile de la pérenniser depuis les accords de 2016 avec la guérilla des FARC. Alors que la violence s'est amplifiée ces dernières années, en parallèle, une reconversion des guérilleros existe... En seconde partie d'émission, nous serons dans la région de New York. À un an de la Coupe du monde de football, les Américains vibrent-ils un peu, beaucoup – pas encore passionnément visiblement – pour le ballon rond ? La mode pour la paix en Colombie La violence s'est amplifiée ces dernières années en Colombie. En cause notamment : la création de plusieurs groupes de dissidents de la rébellion des FARC. Les efforts pour consolider la paix signée en 2016 peuvent être multiples. Ainsi, un groupe d'anciens guérilleros s'est lancé dans le secteur de la mode. Ils créent des vêtements aux côtés de victimes du conflit armé et de citoyens volontaires. Malgré la peur, les menaces de mort, la stigmatisation et le manque de financement. Un Grand reportage de Najet Benrabaa qui s'entretient avec Jacques Allix. L'Amérique, un nouveau monde pour le ballon rond ? Sur tous les continents, les sélections nationales de football disputent en ce moment leurs matchs de qualification pour la Coupe du monde. En ce 4 septembre, les équipes africaines sont sur les terrains. La Coupe du monde, ce sera l'été prochain dans trois pays : le Mexique, le Canada et surtout les États-Unis, avec 11 des 16 villes retenues. Plus de 30 ans après l'expérience mitigée de 1994, le soccer, l'appellation américaine, repart donc à l'assaut d'une Amérique où le football, le sport le plus populaire de la planète, est encore étranger à toute une partie de la population. Et pourtant, dès la fin du XIXe siècle, le ballon rond débarque en banlieue de New York dans les valises des migrants britanniques. Il roule, il roule… depuis 150 ans, mais il reste encore du terrain à parcourir. Un Grand reportage de Thomas de Saint Leger qui s'entretient avec Jacques Allix.