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Son nouvel album, sorti chez Mirare, est conçu comme un voyage, gorgé de lumière, à travers l'Amérique latine, de l'Argentine au Mexique en passant par le Chili ou encore le Brésil. Des pays dont Vittorio Forte connait bien l'âme profonde lui qui, dans sa Calabre natale, a découvert sa vocation de pianiste grâce à un professeur argentin. Ainsi a-t-il été initié très jeune aux tangos, aux rythmes et aux couleurs propres à ce répertoire, ainsi qu'à la nostalgie qui en émane. Mention légales : Vos données de connexion, dont votre adresse IP, sont traités par Radio Classique, responsable de traitement, sur la base de son intérêt légitime, par l'intermédiaire de son sous-traitant Ausha, à des fins de réalisation de statistiques agréées et de lutte contre la fraude. Ces données sont supprimées en temps réel pour la finalité statistique et sous cinq mois à compter de la collecte à des fins de lutte contre la fraude. Pour plus d'informations sur les traitements réalisés par Radio Classique et exercer vos droits, consultez notre Politique de confidentialité.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE DU JOUR Luc 15, 1-10 En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et qu'il en perd une, n'abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et qu'elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
durée : 00:03:41 - Apprendre à détecter les fraudes Internet, l'atelier à la boutique SFR Toulouse Lafayette - L'opérateur SFR organisait mercredi à Toulouse, dans une boutique de la rue Lafayette, un atelier gratuit de sensibilisation aux bons usages du numérique. Huit retraités ont participé à cette formation. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
C'est un paradoxe rarement évoqué : le mot « antisémite » est, en lui-même, porteur d'une erreur historique et linguistique qui reflète… une certaine forme d'antisémitisme. Autrement dit, le terme qu'on utilise pour désigner la haine des Juifs naît, à l'origine, d'un raisonnement biaisé et idéologiquement chargé.Tout commence à la fin du XIXᵉ siècle, en Allemagne, avec un journaliste nommé Wilhelm Marr. En 1879, il publie un pamphlet intitulé La victoire du judaïsme sur la germanité, où il popularise pour la première fois le mot Antisemitismus. À cette époque, Marr cherche à donner une apparence scientifique à la haine des Juifs. Il remplace donc les expressions religieuses comme « haine des Juifs » par un terme pseudo-ethnique, plus « moderne », inspiré des classifications linguistiques de son temps.Le mot « sémite » désigne alors non pas un peuple, mais un groupe de langues : l'hébreu, l'arabe, l'araméen, l'amharique… En théorie, les « Sémites » engloberaient donc aussi bien les Arabes que les Juifs. Parler d'« antisémitisme » pour désigner la haine des Juifs revient donc à faire une confusion grossière : il n'existe pas, biologiquement ou culturellement, de « race sémite ». Le terme est donc faux sur le plan scientifique.Mais ce glissement n'est pas innocent. Marr et les penseurs racistes de son époque utilisent ce mot précisément pour détacher leur haine du domaine religieux et la faire passer pour une opposition « rationnelle », « ethnique » ou « sociale ». Le mot « antisémite » naît donc d'une volonté de dissimuler l'idéologie antisémite sous un vernis de science. C'est pourquoi certains historiens et linguistes estiment qu'il est, dans son essence même, « antisémite » : il perpétue une idée forgée pour légitimer la haine.Ce paradoxe persiste encore aujourd'hui. Par habitude, on continue d'utiliser le mot « antisémitisme », car il est entré dans le langage courant et dans les textes juridiques. Mais beaucoup de chercheurs rappellent que, d'un point de vue sémantique, il serait plus juste de parler de “judéophobie” — un terme plus précis, qui désigne clairement l'hostilité envers les Juifs sans reprendre la terminologie raciale du XIXᵉ siècle.Ainsi, le mot « antisémite » est doublement révélateur : il désigne la haine des Juifs, mais il en porte aussi l'empreinte idéologique originelle, forgée pour rendre cette haine socialement acceptable. Un mot piégé, né d'une falsification linguistique, et devenu malgré lui un symbole de la dérive qu'il décrit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les noms de famille n'ont pas toujours existé. Pendant des siècles, dans la plupart des sociétés, on se contentait d'un seul prénom. Mais quand les populations ont commencé à croître, il est devenu difficile de distinguer tous les “Jean” ou “Pierre” d'un même village. C'est alors qu'ont commencé à apparaître, dès le Moyen Âge, les noms de famille, d'abord en Europe, pour préciser l'identité d'une personne. Et la plupart de ces noms viennent de quatre grandes origines : le métier, le lieu, la filiation et une caractéristique physique ou morale.1. Les noms issus du métierC'est l'une des sources les plus courantes. On désignait les gens par ce qu'ils faisaient : Jean le Boulanger, Pierre le Charpentier, Jacques le Berger. Avec le temps, ces surnoms sont devenus des noms de famille transmis à leurs enfants. En France, on retrouve par exemple Boulanger, Marchand, Charpentier, ou Berger. En anglais, cela a donné Smith (forgeron), Baker (boulanger) ou Taylor (tailleur).2. Les noms liés à un lieuD'autres personnes étaient identifiées par leur origine géographique. On disait Marie de Lyon ou Guillaume du Bois. Ces mentions sont devenues des noms de famille : Delacroix, Dupont, Dubois, Deschamps. En Italie, on trouve Da Vinci (“de Vinci”, le village natal de Léonard). Ces noms reflètent souvent l'endroit où vivait l'ancêtre — un pont, un champ, une rivière — et servent encore aujourd'hui de témoins de l'histoire locale.3. Les noms patronymiquesCertains noms viennent directement du prénom du père. En France, cela a donné Martin, Henry, ou Laurent. Mais dans d'autres langues, on l'exprime plus clairement : en anglais, Johnson signifie “fils de John”, Anderson “fils d'Andrew”. En Russie, Ivanov veut dire “fils d'Ivan”, et en Islande, ce système est encore vivant : le fils d'un homme nommé Olaf s'appellera Olafsson, et sa fille Olafsdóttir.4. Les noms descriptifs ou surnomsEnfin, beaucoup de noms de famille venaient d'un trait physique ou de caractère. Petit, Legrand, Lenoir, Leblanc, Fort, ou Lemoine décrivaient une particularité, parfois flatteuse, parfois moqueuse. En Allemagne, Klein signifie “petit”, et en Espagne, Delgado veut dire “mince”.Peu à peu, ces surnoms se sont transmis d'une génération à l'autre, devenant héréditaires à partir du XIVᵉ siècle environ. Ainsi, les noms de famille sont de véritables fossiles linguistiques : ils racontent l'origine, le métier ou le caractère de nos ancêtres, et forment une mémoire vivante de notre histoire collective. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:02:38 - Regarde le monde - Ainsi donc, il arrive à Xi Jinping de faire des blagues… C'était le 1er novembre 2025, devant les caméras, en Corée du Sud. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
durée : 00:02:38 - Regarde le monde - Ainsi donc, il arrive à Xi Jinping de faire des blagues… C'était le 1er novembre 2025, devant les caméras, en Corée du Sud. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Sur Grindr « On a perdu la capacité à se rencontrer humainement » David Friboulet (psy). « On n'a rien gardé on n'a rien perdu. On reste ce qu'on a toujours été : des hommes violents. » Nicolas Aragona (@supersero sur Instagram et Tik Tok, compte militant contre la serophophobie, VIHphobie). Dans le livre de Thibault Lambert, les intervenants, et lui-même disent les termes ! A la fois enquête et témoignage d'un parcours, cet ouvrage permet de comprendre à quel point Grindr a été un bouleversement, une révolution, pour les hommes homosexuels, queers, et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces termes, mais ont bien des relations sexuelles avec des hommes (ou personnes non-binaires). Il y est question de la joie de ne plus être seul, surtout quand on vient d'un milieu non-citadin, où il n'y a pas de lieu dédié où faire des rencontres en toute sécurité, les actes de violences homophobes étant encore trop nombreux. L'estime de soi est mise à mal par tous ces rejets et le côté "catalogue" de l'appli. Comment mieux l'appréhender ? Un épisode encore très riche. Merci à Thibault pour sa sincérité et ses nombreux enseignements. Bonne écoute ! Prochain épisode : le 19 novembre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre)VidéosJesse : https://www.instagram.com/reel/DQCd5X0jKMA/?igsh=MXRqYmVmOGxrc240dw==Sam (homme trans non binaire) https://www.instagram.com/reel/DQCfwJ-DASz/?igsh=MXdxOGtmaGkzbG1xNQ== Thématiques, mots clés, chiffresFrères de désir, homosociabilite, amitié, amour véritable, des amis, des frères, qui fendent l'armureRencontre inversée. Le sexe est le préalable. Et ça peut donner une alitéTinder : ça semblait plus faux, date traditionnel. J'y arrivais pas.Manque d'alternatives à GrindrSur Grindr, peu de civilité : On rejette plus qu'on sélectionne. "Répondre poliment : merci mais pas pour moi." Arthur DreyfusConcurrence exacerbéeCelibosphereRencontres dans les saunasRapport aux hommes uniquement par séduction, comparaisonConsentement : est-ce qu'on a toujours consenti à tout dans nos rencontres Grindr ? On n'ose pas dire qu'on a changé d avis14 millions d'utilisateurs actifs chaque moisCrée en 2009, 3 ans avant TinderEffet réconfortant dans la construction « je ne suis enfin plus seul »Une partie de la communauté gay ressent un malaise par rapport à sa sexualitéGrindr devient une béquille, sécurité émotionnelle. Mais peur du rejet très forte77% d'ulisateurs de Grindr malheureux en l'utilisant. Temps moyen passé sur grindr : 1h Podcasts Guillaume Bonnet, et son podcast d'utilité publique, d'abord nommé "Comment devenir sexuellement épanoui ?" et aujourd'hui "Actif ou passif" (justement pour déconstruire cette injonction) AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en septembre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud
COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE DU JOUR Lc 14, 25-33 En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d'entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n'est pas capable d'achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n'a pas été capable d'achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille hommes, affronter l'autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S'il ne le peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »
Voici l'Évangile du jeudi 6 novembre 2025 : « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15, 1-10) En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et qu'il en perd une, n'abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et qu'elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. » Cet enregistrement est proposé bénévolement pour répandre la Parole de Dieu
Winston Churchill demeure l'un des visages les plus emblématiques du XXᵉ siècle. Premier ministre britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, il incarne la résistance face à l'Allemagne nazie. Ses discours galvanisants, son courage et sa détermination ont fait de lui un symbole de liberté. Pourtant, derrière cette figure héroïque se cache un homme dont certaines positions politiques et morales suscitent aujourd'hui une profonde controverse.Car si Churchill fut le sauveur de la démocratie européenne, il fut aussi, selon de nombreux historiens, le produit et le défenseur d'un empire colonial profondément inégalitaire. En 1937, lors de la Commission Peel chargée d'examiner l'avenir de la Palestine mandataire, il déclara sans détour qu'il ne voyait « aucun tort » à ce que des peuples autochtones — les Aborigènes d'Australie ou les Amérindiens d'Amérique — aient été remplacés par une « race plus forte et de meilleure qualité ». Pour lui, la domination britannique n'était pas seulement légitime : elle relevait d'un ordre naturel des choses.Mais c'est en Inde, joyau de l'Empire, que ses choix politiques ont eu les conséquences les plus tragiques. En 1943, une famine d'une ampleur catastrophique frappe la province du Bengale. Environ trois millions de personnes meurent de faim. Les causes sont multiples — mauvaises récoltes, guerre, blocages des transports —, mais les archives montrent que Churchill refusa sciemment d'envoyer les cargaisons de blé disponibles dans les colonies voisines. Il justifia ce choix par des considérations racistes : selon lui, « les Indiens se reproduisent comme des lapins » et « étaient de toute façon mal nourris ».Pendant que des familles entières mouraient dans les rizières, le gouvernement britannique continuait d'exporter du riz indien pour nourrir ses troupes et ses alliés. Interpellé par ses ministres sur la gravité de la situation, Churchill répondit par des sarcasmes : il demanda pourquoi Gandhi n'était pas encore mort de faim.Aujourd'hui, ces propos ternissent l'image d'un héros longtemps présenté sans nuance. Pour beaucoup d'historiens, il faut reconnaître Churchill dans toute sa complexité : un stratège exceptionnel et un orateur de génie, mais aussi un homme pétri de préjugés raciaux et d'un colonialisme brutal.Ainsi, l'héritage de Churchill reste double. Il fut le défenseur du monde libre… mais pas de tous les peuples libres. Une gloire bâtie sur la victoire, et une ombre que l'Histoire, désormais, ne peut plus ignorer. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Nous sommes en 1468, à Mende, entre Clermont-Ferrand et Montpellier. Jehan Julien, notaire, vient de perdre son fils Jacques. Dans la marge du livre de raison, une sorte de journal de bord, qu'il tient depuis huit ans, à l'endroit où il avait mentionné la naissance du défunt, il ajoute : « Il mourut à l'âge de quatre ans, j'éprouve une grande douleur en le rapportant, celui qui était le plus beau et le plus doux. » Dans les grandes villes italiennes, ces journaux s'appellent les « ricordanze », les souvenirs, souvent rédigés en un temps où la peste sévit cruellement. Ainsi ceux du Florentin Filippo di Bernardo Manetti qui, lors de l'épidémie de 1449-1450, en l'espace d'un mois et demi, perd sa femme, sept de ses filles et son fils unique, âgé de 14 ans et demi. Il note : « Je ne crois pas qu'il en naisse beaucoup de pareils à lui, aucun qui soit plus obéissant, plus respectueux, plus pur ni plus prudent et qui soit plus apprécié de tous ceux qui le voient. » Ce père italien admire surtout la manière dont son fils, en bon chrétien, s'est préparé à la mort : « Arrivé à sa fin, ce fut chose admirable que de le voir, dans cet âge encore vert et frais (…), conscient qu'il allait mourir. Par trois fois il se confessa dans sa maladie avec une grande diligence, puis reçut le corps de Notre Seigneur Jésus-Christ avec tant de contrition et de révérence que les spectateurs en furent emplis de dévotion ; enfin, ayant demandé l'huile très sainte et continuant de psalmodier avec les religieux qui l'entouraient, il rendit patiemment son âme à Dieu. » Longtemps les stéréotypes sur un prétendu sombre Moyen Âge ont eu la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants. On les imagine peu aimés, exploités, comptant pour quantité négligeable, des êtres en réduction ne sachant pas faire grand-chose. Mais les recherches, ces dernières années, font remonter l'histoire d'une société médiévale ayant connu, au contraire, un « fort sentiment de l'enfance ». Les témoignages révèlent des parents, un entourage plus ou moins large, manifestant, en effet, une profonde affection à l'égard des plus petits et soucieux de développer une éducation réfléchie. Comment cet attachement, cet amour s'exprime-t-il ? L'éducation est-elle la même pour les garçons et les filles ? Quelle place dans la fratrie et dans la communauté l'enfant occupe-t-il ? Quels sont les ombres au tableau ? Avec nous : Didier Lett, de l'Institut universitaire de France. « Enfants au Moyen Âge, XIIe-XVe siècle »éditions Tallandier. sujets traités : parents, Moyen-Age, enfants, médiévale , société, attachement, chrétien Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les amis du monde des Rêves, dans ce yoga nidra de la pleine lune en taureau, je vous propose un voyage qui ancre le corps dans sa forme, dans l'instant, où on s'accueille tel que l'on est et on ose s'approcher de nos résistances, attachements, contrôles avec tendresse...Ainsi des portes que j'ai appelé fissures apparaissent et la lumière apparaît, une belle lumière dorée....Le corps peut ainsi se détendre et s'ouvrir encore plus profondément.... Alors profitez bien de cette relaxation, prenez soin de vous et des autres... Osez rêver, oser aller vers ce qui vous enchante et qui vous fait briller. Avec coeur
Voici l'Évangile du mercredi 5 novembre 2025 : « Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25-33) En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d'entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n'est pas capable d'achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n'a pas été capable d'achever !” Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille hommes, affronter l'autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S'il ne le peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Cet enregistrement est proposé bénévolement pour répandre la Parole de Dieu
Et si vivre plus longtemps dépendait, au moins en partie, de… votre taille ? C'est la conclusion surprenante d'une étude internationale menée par l'Université d'Hawaï, qui met en lumière un lien entre la petite stature et la longévité. Les chercheurs ont notamment identifié le rôle d'un gène, FOXO3, associé à la fois à une taille plus basse et à une espérance de vie plus longue.En analysant les données de plus de 8 000 hommes d'origine japonaise, suivis sur plusieurs décennies, les scientifiques ont découvert un écart net : ceux mesurant moins de 1,73 m vivaient en moyenne cinq ans de plus que ceux dépassant 1,83 m. Autrement dit, les petits auraient un véritable avantage biologique. Et ce n'est pas qu'une coïncidence statistique.Le gène FOXO3 joue un rôle central dans plusieurs processus vitaux : la réparation cellulaire, la régulation du métabolisme et la résistance au stress oxydatif, c'est-à-dire la capacité du corps à se défendre contre le vieillissement. Or, certaines variantes de ce gène, plus fréquentes chez les individus de petite taille, semblent rendre l'organisme plus efficace dans l'entretien de ses cellules. En somme, les petits auraient un métabolisme mieux calibré pour durer.Biologiquement, cela s'explique par des principes simples : un corps plus compact consomme moins d'énergie, nécessite moins d'oxygène et subit donc moins d'usure interne. Le cœur, par exemple, a moins d'efforts à fournir pour irriguer l'organisme. Moins de tension sur les organes signifie une dégradation plus lente des tissus. D'ailleurs, plusieurs études sur les animaux vont dans le même sens : chez les chiens, les chevaux ou même les mouches, les plus petits vivent souvent plus longtemps que leurs congénères géants.Chez les femmes, les données restent moins claires, mais les premières observations suggèrent un mécanisme similaire. Le gène FOXO3, présent dans les deux sexes, pourrait agir de la même manière en favorisant la résistance cellulaire et un vieillissement plus lent.Attention toutefois : la taille ne fait pas tout. Le mode de vie — alimentation, stress, activité physique, sommeil — reste le facteur dominant de la longévité. Mais l'étude montre que la biologie réserve parfois des avantages inattendus.Ainsi, si la société valorise souvent les grandes tailles, la science offre une revanche aux plus petits : un corps plus économe, plus robuste et, potentiellement, programmé pour durer plus longtemps. Moins de centimètres, mais plus d'années : une belle compensation offerte par la nature. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le 27 décembre 1921 fut un jour historique pour la Belgique : le Conseil général du Parti Ouvrier Belge (le POB) désigne Marie Spaak-Janson comme sénatrice cooptée. La fille de Paul Janson, grande figure libérale, l'épouse du brillant avocat et dramaturge Paul Spaak, la mère de Paul-Henri, futur père de l'Europe, devient la première femme parlementaire belge. Ce choix fait couler beaucoup d'encre. Ainsi dans l'hebdomadaire de droite « Pourquoi pas ? », fondé 17 ans plus tôt, on peut lire à propos de celle qui se présente comme une ménagère et une mère de famille : « Mme Spaak n'est qu'une fausse ménagère, une ménagère amateur, qui n'a jamais tenu dans ses blanches mains, ni la pelle, ni le balai, ni la loque à reloqueter, ni la lèche-frites et qui sait tout juste ce que c'est qu'un livre de comptes. En réalité, c'est une intellectuelle, une femme politique qui, sur ses affiches électorales, s'est intitulée ménagère, parce que c'est une étiquette qui, auprès de l'électeur conscient et organisé, fait presque aussi bien que celle d'institutrice ou de charmeuse. » Bien que parlementaire, Marie Spaak-Janson devra attendre 1948 pour avoir le droit de voter… Revenons aujourd'hui sur l'engagement et la participation des femmes en politique, sur l'évolution et les effets des règles législatives en Belgique. Invité : Cédric Istasse, licencié en histoire contemporaine Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Depuis que je raconte des histoires à la radio, j'ai souvent eu l'occasion de me rendre compte que s'il y a des détenteurs d'anecdotes incroyables du show bizness, ce sont les photographes. Ainsi on connaît tous ou presque le formidable Jean-Marié Périer, témoin de l'époque bénie des yéyés et des débuts du rock britannique. Mais il faut bien le reconnaître, peu d'autres noms sont passés à la postérité alors qu'ils ont approché les plus grands dans leur exercice et bien souvent, ont assisté à ce que personne ne voit : la création d'un disque, les coulisses d'un concert, les voyages promos.Le nom de grands témoins belges comme Guido Marcon, Philippe Carly ou Paul Coerten ne vous dit peut-être rien et pourtant, de Jacques Brel à U2, en passant par Queen, Bob Marley et Claude François, ils les ont tous photographiés et fréquentés de leurs débuts au sommet de leur gloire. Et justement, nous avons cet automne et cet hiver l'occasion d'aller admirer en Belgique, à La Boverie, à Liège, les photos du plus célèbre des témoins de l'ère du noir et blanc : Robert Doisneau.Vous venez sans doute, à l'évocation de son nom, de vous la projeter dans votre tête, sa légendaire photo du baiser de l'hôtel de ville ! Doisneau, c'est rien moins que le photographe le plus célèbre du XX° siècle. Et donc, le plus connu de tous les temps. Pas seulement parce qu'il a laissé 450.000 clichés, à une époque où, bien évidemment, on ne trimballe pas un appareil en permanence dans sa poche. Mais surtout parce que ces instants captés majoritairement dans les rues de Paris, sont de véritables témoignages historiques d'une vie quotidienne aujourd'hui disparue. On dit de Robert Doisneau qu'il voyait le monde tel qu'il est mais en soulignant le merveilleux, et tout ça avec la magie du noir et blanc. Et si au départ, ces photos étaient destinées à illustrer l'actualité dans de nombreux et prestigieux magazines français et américains, elles ont, avec la notoriété croissante de Doisneau, fini par constituer une bibliothèque d'images qui montre la vie des gens des années 30 à 80, qu'ils soient riches, célèbres, pauvres, défavorisés. Car c'est ça aussi Doisneau : à la fois le photographe de Vogue et de Life, correspondant permanent pour l'Amérique de la vie parisienne, mais aussi l'homme qui parcourt inlassablement et tranquillement les rues de sa ville pour capter le bon moment quand il se présente. Était-il conscient, à ses débuts, qu'il était occupé à découper le temps en lamelles fines pour les générations à venir ? Probablement pas, du moins à ses débuts. On a du mal à imaginer de nos jours où nous prenons des milliers de photos digitales dont l'espoir de vie est d'ailleurs bien maigre, un Robert Doisneau transformant la salle de bains familiale en chambre noire, en laboratoire de développement, avec les négatifs et les tirages qui pendent, accrochés à une corde. L'oeuvre de l'artiste qu'il était, c'est la vision d'un monde qui n'était pas meilleur qu'aujourd'hui et pourtant, quand on visite son expo ou qu'on feuillette un de ses livres, on n'y voit que des gens aimables, montrant que oui, un monde meilleur existe. La preuve : Doisneau l'a photographié.
On a tous des scènes de notre enfance bien ancrées dans notre mémoire. Ce n'est pas un hasard si ce sont celles que nous avons pris l'habitude d'évoquer quand il s'agit de raconter des souvenirs de cette époque où le monde nous paraissait beaucoup plus grand. Mais à présent, si je vous demande de chercher dans les coins de votre mémoire d'autres scènes que celles-là, des banales de votre quotidien quand vous étiez mômes, comme disaient les Parisiens. Tenez, vous l'entendez sonner, la cloche de la récréation, vous la reconnaissez. Vous vous voyez en train de courir quand la porte s'ouvre et crier en vous élançant dans la cour de l'école. Et tous ces rires, et puis les jeux avec vos camarades. Vous jouiez à quoi d'ailleurs ?Une chose est sûre : ceux qui ont vécu leur enfance dans les années d'avant et après-guerre, disposent d'images de ces instants incroyables que furent leurs jeux durant l'enfance. Grâce à Robert Doisneau, l'homme du baiser de l'hôtel de ville qui a autant profité de la fabuleuse notoriété acquise par cette photo qu'elle en cache les 450.000 autres. Car ce que Doisneau a photographié le plus, ce sont les enfants qui, à l'époque, jouaient dans les rues et les terrains vagues de la capitale française. Ainsi en 1944, sa photo d'un groupe d'enfants courant et sautant en criant au pied de la Tour Eiffel est aussi passée à la postérité. Comment ne pas être sensible à cette explosion de jeunesse, cette joie de tout découvrir et expérimenter, de former un chouette groupe, aussi. Doisneau dira que pour être bien lisible, une image doit avoir la forme d'une lettre. La Tour Eiffel est ici un “I”, c'est une évidence, quant à la nuée d'enfants à ses pieds, elle ressemble à une vague déferlante de lettres. Et quand on sait que Doisneau a perdu son job chez Renault car il était toujours en retard et trafiquait l'heure de son arrivée sur ses cartes de présence, s'il est devenu un artiste, c'est probablement parce qu'il était resté l'enfant qu'il cherchait en vain dans le regard des adultes photographiés pour ses magazines.Des photos, il a commencé à en prendre dès l'adolescence. Il préfère ça de loin à la profession que tentent de lui imposer ses parents. Apprends d'abord un métier, entend-il quand il leur montre fièrement ses premiers clichés. C'est vrai, ils sont tous d'accord dans la famille : les photos de Robert, c'est de la pellicule gâchée. Ça coûte cher, un film ! Je m'en fous, confie Doisneau, à sa plume et son cahier de brouillon, je continuerai quand même. Un jour peut-être quelqu'un y verra autre chose que de la pellicule Kodak gâchée.
Cette réalité surprend aujourd'hui, car on imagine le médecin comme une figure respectée, savante, au service du bien commun. Mais à Rome, la médecine n'avait pas ce prestige. C'était un métier utile, certes, mais considéré comme manuel, presque servile. Les citoyens romains libres, surtout les plus aisés, voyaient mal l'idée d'un homme libre penché sur un malade ou manipulant le corps d'autrui. Ce rôle était donc souvent confié à des esclaves instruits, souvent d'origine grecque.Les Grecs étaient alors réputés pour leurs connaissances dans les sciences et la philosophie, et beaucoup avaient été réduits en esclavage après les conquêtes romaines. Parmi eux, certains maîtrisaient les textes d'Hippocrate, de Galien ou d'Aristote. Rome, pragmatique, récupéra ce savoir à sa manière. Un riche patricien pouvait ainsi posséder un esclave formé à la médecine, chargé de soigner la maisonnée, les enfants, les domestiques et parfois même les voisins. Cet esclave, s'il s'avérait compétent, gagnait en considération et pouvait être affranchi, devenant un « médecin affranchi ». Mais son origine servile restait souvent un stigmate social.Dans les grandes familles, on formait même des esclaves spécialement pour ce rôle. On les instruisait dans des écoles de médecine grecques, ou on les plaçait en apprentissage auprès d'un médecin expérimenté. Ces hommes (et parfois ces femmes) devenaient les « medici » du domaine, au même titre qu'un cuisinier ou qu'un scribe. Ils soignaient les blessures, préparaient des onguents, réalisaient des saignées et suivaient les accouchements. Leur valeur économique était telle qu'un médecin esclave pouvait coûter très cher sur le marché.Il faut aussi se rappeler que la médecine romaine était très pragmatique : plus proche de la pratique que de la théorie. Le prestige allait plutôt aux philosophes, aux juristes, aux orateurs. Le médecin, lui, touchait les corps — et cela le plaçait dans une catégorie inférieure. Il n'exerçait son art que par tolérance sociale, pas par reconnaissance.Pourtant, certains d'entre eux réussirent à s'élever. Le plus célèbre, Galien, né libre mais influencé par cette tradition gréco-romaine, fit carrière auprès des empereurs. D'autres, affranchis ou anciens esclaves, devinrent riches et respectés, preuve que la compétence pouvait parfois transcender le statut.Ainsi, dans la Rome antique, le savoir médical circulait grâce à des esclaves savants. Ce paradoxe dit beaucoup de cette société : c'est au cœur même de la servitude que Rome a puisé une partie de son savoir scientifique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Tout d'abord, la paix en Colombie, difficile de la pérenniser depuis les accords de 2016 avec la guérilla des Farc. Ces toutes dernières années, la violence s'est d'ailleurs amplifiée car les groupes rebelles dissidents sont apparus. En parallèle, une reconversion des guérilleros existe. Il y a par exemple cette initiative : troquer des kalachnikov pour des machines à coudre. Hommes ou femmes, ils se lancent dans la mode aux côtés de victimes du conflit et de citoyens volontaires. Avec comme quotidien également la peur, les menaces et le manque de financements. En seconde partie d'émission, nous partons pour la région de New York à un an de la Coupe du monde de football. Les Américains vibrent-ils un peu, beaucoup, pas encore passionnément visiblement pour le ballon rond ? Nous le verrons avec Thomas de Saint-Leger. La mode pour la paix en Colombie La violence s'est amplifiée, ces dernières années, en Colombie. En cause notamment : la création de plusieurs groupes de dissidents de la rébellion des FARC. Les efforts pour consolider la paix signée en 2016 peuvent être multiples. Ainsi, un groupe d'anciens guérilleros s'est lancé dans le secteur de la mode. Ils créent des vêtements aux côtés de victimes du conflit armé et de citoyens volontaires malgré la peur, les menaces de mort, la stigmatisation et le manque de financement. Un Grand reportage de Najet Benrabaa qui s'entretient avec Jacques Allix. L'Amérique, un nouveau monde pour le ballon rond ? Sur tous les continents, les sélections nationales de football disputent leurs matchs de qualification pour la Coupe du monde. Le 4 septembre, les équipes africaines sont sur les terrains. La Coupe du monde, ce sera l'été 2025 dans trois pays : le Mexique, le Canada et surtout les États-Unis, avec 11 des 16 villes retenues. Plus de 30 ans après l'expérience mitigée de 1994, le soccer, l'appellation américaine, repart donc à l'assaut d'une Amérique où le football, le sport le plus populaire de la planète, est encore étranger à toute une partie de la population. Et pourtant, dès la fin du XIXè siècle, le ballon rond débarque en banlieue de New York dans les valises des migrants britanniques. Il roule, il roule… depuis 150 ans, mais il reste encore du terrain à parcourir. Un Grand reportage de Thomas de Saint-Leger qui s'entretient avec Jacques Allix.
« De la Tyrannie en Amérique ». C'est la couverture du Nouvel Obs cette semaine. Un dossier sur les débuts du second mandat de Donald Trump, élu le 5 novembre 2024, il y a un an. Et ce titre « De la Tyrannie en Amérique » évoque la fracture du système démocratique américain ébranlée depuis le retour au pouvoir de Trump, bien loin du célèbre ouvrage d'Alexis de Tocqueville De la démocratie en Amérique, publié au XIXè siècle. Ainsi, commente le Nouvel Obs, le président américain « transforme la plus vieille démocratie du monde, en régime illibéral ». Dès janvier dernier, le Financial Times avait pu voir clair sur l'avenir du pays, le jour de l'investiture : « Le contraste entre Trump et ses prédécesseurs signale plus un changement de régime qu'un simple transfert de pouvoir ». Et depuis, les péripéties ont été nombreuses depuis le retour du Roi à la Maison Blanche, comme résume une manifestante du mouvement « No Kings » (« Pas de roi en Amérique ») avec ces quelques mots : « Louis XVI a dit "L'État, c'est moi". C'est exactement comme ça que Trump voit les choses ». Louis XVI et « La doctrine du Gangster » Le Nouvel Obs revient sur ce qu'il appelle « La doctrine du Gangster ». Ainsi, Trump « s'est servi d'Elon Musk comme d'un idiot utile, en le nommant à la tête d'un département à l'Efficacité gouvernementale pour licencier des dizaines de milliers d'employés fédéraux et fermer des agences telles que l'USAID, chargée de l'aide étrangère. Il a imposé le nationalisme chrétien blanc comme la nouvelle idéologie nationale, interdit les termes "diversité", "équité", "inclusion", (…) a attaqué ses opposants, mais amnistié ses amis, à commencer par les émeutiers du Capitole. » Que dire des droits humains et des minorités sur le sol américain ? Le président a également « asphyxié l'audiovisuel public, instrumentalisé la culture, réécrit l'histoire » Le Nouvel Obs s'intéresse aussi aux antivax au pouvoir. En fait, souligne le magazine, « Quand la réalité ne lui plaît pas, il la change. » Les États-Unis sont par ailleurs sortis de l'Accord de Paris sur le Climat et de l'Organisation mondiale de la Santé. Et ce n'est pas fini… Dernièrement, l'assassinat de Charlie Kirk, érigé en martyr national, a lancé une nouvelle phase dans la consolidation du pouvoir Trumpien. « Objectif : rendre l'opposition inopérante avant les midterms. Une vaste opération de redécoupage a été lancée (…) pour priver les démocrates de futurs sièges aux Congrès » Ainsi, « L'adversaire désigné, c'est "l'extrémisme de gauche", "les antifas", des appellations assez floues – Vous l'aurez compris – pour s'en prendre à toute l'opposition, accusée de promouvoir la violence politique responsable de la mort de Charlie Kirk. » Et ceux en travers de sa route, ont fini par se faire inculper. L'ex-directeur du FBI James Comey, la procureur générale de New York Laetitia James, son ancien conseiller à la sécurité nationale James Bolton. Reste cette question : Ira-t-il jusqu'à déclencher l'Insurrection Act autorisant le déploiement de l'armée dans le pays ? Trump a déjà envoyé la garde nationale dans les bastions démocrates : Washington, Portland, Chicago… Washington, devenu un « laboratoire de la dictature » détaille dans un nouvel article Le Nouvel Obs : Trump montre qu'il peut « soumettre une ville ayant voté à 92 % contre lui et repousser les limite du pouvoir exécutif en profitant de sa vulnérabilité » car la capitale n'est pas un État et n'a pas de représentation au Capitole, ni de contrôle sur son budget. Trump veut même rebaptiser la scène culturelle en « Trump Kennedy Center »… il en a déjà pris la présidence et a placé ses proches au conseil d'administration. Sur sa politique internationale, l'hebdomadaire souligne : « l'admirateur de Vladimir Poutine et de Xi Jinping a abandonné son rôle de rempart contre le despotisme. Au contraire, il a assis sa puissance sur le rapport de force, par le chantage aux droits de douane ou par les armes, comme en Iran. » Kim Jung-un ou « la résurrection d'un paria », sur fond de guerre en Ukraine Et justement, protégé par Moscou et Pékin, un dictateur est scruté de près par Donald Trump. Il s'est même rendu indispensable à Vladimir Poutine depuis le début de la guerre en Ukraine. Kim Jung-un ou « la résurrection d'un paria » titre l'Express, qui analyse à quel point l'invasion russe en Ukraine a été une bénédiction pour le leader nord-coréen. Lui qui était reparti les mains vides de son second sommet avec Donald Trump à Hanoï. « Dès le début du conflit en Ukraine, Kim comprend qu'il peut tirer profit de la situation. (…) Avec la Syrie, il est le seul à reconnaître les Républiques de Louhansk et Donetsk, annexées par la Russie. Manquant désespérément de devises (…) il livre jusqu'à 40 % des munitions tirées par les Russes » entre octobre 2023 et avril 2025. Ajoutez à cela plus d'une centaine de missiles pour la seule année 2025, la signature d'un traité de défense mutuelle en juin 2024, puis 10 000 soldats nord-coréens pour aider les Russes à reprendre les zones de la région ukrainienne de Koursk. Des soldats traités comme de la chair à canon. Conséquences : « Les livraisons à Moscou sont ensuite montées en gamme, grâce à l'afflux de devises russes, qui permet à Pyongyang de relancer sa production d'armes ». De quoi inquiéter les occidentaux car « Moscou pourrait en effet permettre à Kim de réaliser son rêve : développer un sous-marin lanceur d'engin à propulsion nucléaire ». Quoi qu'il en soit, c'est un immense succès diplomatique pour la Corée du Nord. Sachant que la Russie avait voté les sanctions du Conseil de Sécurité de l'ONU contre son voisin à la suite de son premier essai nucléaire en 2006. Pyongyang « mise ainsi sur la volonté de Pékin et Moscou de bousculer l'ordre mondial dominé par les États-Unis. » « Son but est de devenir une puissance nucléaire comparable à celle de la France », souligne un chercheur. Ainsi, un ex-diplomate nord-coréen qui a fait défection en 2016 analyse la stratégie de Kim Jung-un dans l'Express : « La Corée du Nord est convaincue que si elle prouve que ses armes nucléaires peuvent détruire le territoire américain, les États-Unis finiront par venir à négocier. Pyongyang pourrait alors proposer de démanteler les installations capables de cibler les États-Unis. En échange, ceux-ci retireraient leurs troupes de Corée du Sud et leurs sanctions. » La Finlande face à Poutine Moscou et Pyongyang se sont donc rapprochés à l'occasion de la guerre en Ukraine, tandis que la Finlande, elle, se prépare au pire. Au pire, c'est-à-dire à la guerre contre la Russie. Membre de l'Otan, la Finlande partage la plus longue frontière terrestre avec Moscou. Un envoyé spécial du Point raconte l'état d'esprit des Finlandais qui peuvent notamment apercevoir le paysage russe depuis leur maison. « S'ils envoient des drones, ma maison sera la première à exploser » témoigne une certaine Saara Wilhems, depuis son cottage en bois. Après avoir entendu un hélicoptère tournoyer toute une nuit, elle raconte qu'au matin, en ouvrant sa voiture, elle comprend qu'une présence étrangère rodait : le siège de sa voiture est baissé. Pour elle, c'est sûr, une personne « cherchait à se cacher ». Elle « connaît la rumeur. Cette fois, elle est convaincue que des agents russes pénètrent en Finlande par les forêts et les lacs. » La Finlande, disposerait de près d'un million de réservistes, « parmi lesquels 280 000 hommes équipés et prêts à combattre. Un record en Europe pour une nation de 5 millions et demi d'habitants ». Le service militaire connaît un certain succès. Il est obligatoire pour les hommes, volontaire pour les femmes, et un tiers de la population se dit favorable au service universel. La Finlande dispose aussi du plus vaste réseau de bunkers en Europe, de quoi accueillir 87 % de la population.
Aujourd'hui je vous propose un épisode un peu différent de d'habitude. Nous n'allons pas répondre à une question mais nous intéresser à un phénomène vieux comme l'humanité : les signaux ! Car oui, à bien y réfléchir les Hommes répondent depuis toujours à des alertes ! Autrefois elles étaient collectives et sacrées. Aujourd'hui plus individuelles et personnalisées. Et justement, c'est ce qui est intéressant. L'évolution de ces signaux racontent notre propre évolution, celle de nos sociétés ; et ce, de la communauté médiévale aux notifications digitales.Commençons par les origines : la cloche, la voix du village.Au Moyen Âge, elle est avant tout un instrument religieux, bien entendu. Mais pas que. C'est aussi et surtout un outil de cohésion sociale.En France, on estime qu'au XVe siècle, plus de 40 000 clochers rythmaient la vie des campagnes. Leur son résonnait à des kilomètres à la ronde, marquant les heures de prière, mais aussi les fêtes, les incendies ou les dangers imminents.Et ces sons n'étaient pas choisis au hasard : chaque tonalité transmettait un message précis.La cloche appartenait souvent à l'Église, mais aussi aux seigneurs locaux : c'était donc un symbole d'autorité. Dans un monde sans horloge, sans journaux et sans électricité, elle représentait le premier système de communication de masse.Le signal sonore unissait le village ; il façonnait un temps commun et imposait un rythme collectif.Ensuite, avec la Révolution industrielle, tout va changer. Le signal devient mécanique et change de nature.Le XIXe siècle fait naître la sirène d'usine, le sifflet du contremaître, le télégraphe et le code Morse. Inventé en 1837, ce dernier permet de transmettre des messages à distance sous forme de points et de traits : le signal devient donc langage.Les usines, elles, adoptent des systèmes sonores pour encadrer le travail : entrée, pause, fin de journée. C'est l'ère de la discipline mécanique.On le voit, le signal ne symbolise plus le sacré, mais la productivité et la sécurité.Et puis, apparaissent les premières sirènes municipales à la fin du XIXe siècle, pour alerter en cas d'incendie ou d'accident. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, le pays met en place un réseau national d'alerte : aujourd'hui encore, plus de 4 500 sirènes sont testées chaque premier mercredi du mois.Le signal s'est alors industrialisé, standardisé, codifié. Il n'unit plus une communauté spirituelle : il coordonne une société moderne.Puis, une nouvelle fois tout va changer. A la fin du XXe siècle, le signal devient numérique et personnel. Le téléphone, d'abord fixe, puis mobile, introduit une alerte privée : la sonnerie ne s'adresse plus à tous, mais à une seule personne.Avec le SMS, puis les notifications, l'information se dématérialise et se multiplie. Aujourd'hui, plus de 85 % des Français possèdent un smartphone : chacun reçoit donc ses propres alertes en temps réel.Mais contrairement aux signaux mécaniques, ces notifications ne cherchent plus à contraindre, mais à accompagner.Elles servent à prévenir un rendez-vous, signaler un colis, alerter d'un retard ou d'un changement. Elles sont devenues des outils pratiques, conçus pour simplifier la vie quotidienne.Le signal numérique n'interrompt plus : il informe intelligemment.Ainsi, du clocher médiéval à l'écran tactile, le signal a suivi l'évolution des sociétés : de la prière au travail, et du travail à la mobilité.Aujourd'hui, grâce à la technologie, il se met au service de chacun, non pour interrompre, mais pour accompagner. Et s'il a changé de forme, sa fonction reste la même depuis mille ans : nous relier à ce qui compte... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Nos premiers invités #SessionLive sont Roseaux avec Ben l'Oncle Soul. (Rediffusion) Roseaux est un trio parisien composé Emile Omar, Alex Finkin et Clément Petit. Les trois mousquetaires du son cultivent leur savoir-faire désormais salué par la critique et un auditoire toujours plus nombreux depuis leur premier projet en 2012. Il leur a fallu du temps, pour prendre du recul et de la hauteur afin de nous offrir un retour tant réjouissant que retentissant. Roseaux prend racine au bord des rives de la soul, du folk, du jazz, et de la chanson de toutes les époques, une cascade de sonorités intarissables, où les trois compositeurs puisent leur inspiration et fusionnent leurs expériences. Les feuilles de Roseaux s'élancent au souffle de merveilleuses voix, choisies avec précision par les trois compères, comme celle, du chanteur américain Aloe Blacc, présent depuis le début de l'aventure, enchanteur incontournable des trois épisodes. Pensé comme une escapade onirique gorgée d'émotions, en marge de la production massive, instantanée et souvent désincarnée, Roseaux est un groupe totalement artisanal, sorte d'ovni dans le paysage musical hexagonal, qui opère à l'instinct et surtout à l'envie. Ainsi, Roseaux est devenu expert pour réunir, le temps d'un disque, les artistes qui forment spécifiquement l'ADN de leur hôte : des voix envoûtantes, une trame au piano et au violoncelle, mais aussi des rencontres et des retrouvailles, dans un univers poétique et volontairement nébuleux. Ce troisième album est l'œuvre de 3 passionnés de musique, capables d'intervertir leurs rôles : écriture, arrangements, production, d'où émergent cette fois, onze titres au mélodies ciselées dont trois instrumentaux colorés et insolites. Un périple entre mélancolie et euphorie, qui a conduit Roseaux aux confins de la planète, des Caraïbes à l'Europe en pasant par l'Afrique pour dénicher d'autres vibrations et des interprètes singuliers : la captivante chanteuse grenado-britannique Ala.ni, le petit prince afropop anglais originaire du Ghana, Ghetto Boy, et la troublante suédoise Isabel Sörling, signent ici une première collaboration flamboyante avec le groupe. Pendant que la talentueuse canado-haïtienne Mélissa Laveaux, l'hypnotique chanteur scandinave Olle Nyman, la pétillante franco-canadienne Anna Majidson et notre remarquable Ben national, déjà présents sur le deuxième volet, parviennent encore à créer la surprise en dévoilant de nouveaux aspects de leur tessiture. Les voix de Roseaux sont décidément impénétrables et sa magie se renouvelle aujourd'hui en faisant dialoguer la force de tous ces éléments scintillants, à découvrir dans un écrin de douceur et de volupté. La nature regorge de roseaux, celui-ci est unique. Titres interprétés au grand studio - With Us Feat. Ben l'Oncle Soul Live RFI - Loving You Is All I Want To Do Feat. Aloe Blacc, extrait Roseaux III - Island Feat. Ben l'Oncle Soul (Roseaux II 2019) Live RFI Line Up : Emile Omar, machines, Alex Finkin, guitare, Clément Petit, violoncelle, Ben L'Oncle Soul, voix Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant, Camille Roch. ► Album Roseaux III (Fanon Rd)
Nos premiers invités #SessionLive sont Roseaux avec Ben l'Oncle Soul. (Rediffusion) Roseaux est un trio parisien composé Emile Omar, Alex Finkin et Clément Petit. Les trois mousquetaires du son cultivent leur savoir-faire désormais salué par la critique et un auditoire toujours plus nombreux depuis leur premier projet en 2012. Il leur a fallu du temps, pour prendre du recul et de la hauteur afin de nous offrir un retour tant réjouissant que retentissant. Roseaux prend racine au bord des rives de la soul, du folk, du jazz, et de la chanson de toutes les époques, une cascade de sonorités intarissables, où les trois compositeurs puisent leur inspiration et fusionnent leurs expériences. Les feuilles de Roseaux s'élancent au souffle de merveilleuses voix, choisies avec précision par les trois compères, comme celle, du chanteur américain Aloe Blacc, présent depuis le début de l'aventure, enchanteur incontournable des trois épisodes. Pensé comme une escapade onirique gorgée d'émotions, en marge de la production massive, instantanée et souvent désincarnée, Roseaux est un groupe totalement artisanal, sorte d'ovni dans le paysage musical hexagonal, qui opère à l'instinct et surtout à l'envie. Ainsi, Roseaux est devenu expert pour réunir, le temps d'un disque, les artistes qui forment spécifiquement l'ADN de leur hôte : des voix envoûtantes, une trame au piano et au violoncelle, mais aussi des rencontres et des retrouvailles, dans un univers poétique et volontairement nébuleux. Ce troisième album est l'œuvre de 3 passionnés de musique, capables d'intervertir leurs rôles : écriture, arrangements, production, d'où émergent cette fois, onze titres au mélodies ciselées dont trois instrumentaux colorés et insolites. Un périple entre mélancolie et euphorie, qui a conduit Roseaux aux confins de la planète, des Caraïbes à l'Europe en pasant par l'Afrique pour dénicher d'autres vibrations et des interprètes singuliers : la captivante chanteuse grenado-britannique Ala.ni, le petit prince afropop anglais originaire du Ghana, Ghetto Boy, et la troublante suédoise Isabel Sörling, signent ici une première collaboration flamboyante avec le groupe. Pendant que la talentueuse canado-haïtienne Mélissa Laveaux, l'hypnotique chanteur scandinave Olle Nyman, la pétillante franco-canadienne Anna Majidson et notre remarquable Ben national, déjà présents sur le deuxième volet, parviennent encore à créer la surprise en dévoilant de nouveaux aspects de leur tessiture. Les voix de Roseaux sont décidément impénétrables et sa magie se renouvelle aujourd'hui en faisant dialoguer la force de tous ces éléments scintillants, à découvrir dans un écrin de douceur et de volupté. La nature regorge de roseaux, celui-ci est unique. Titres interprétés au grand studio - With Us Feat. Ben l'Oncle Soul Live RFI - Loving You Is All I Want To Do Feat. Aloe Blacc, extrait Roseaux III - Island Feat. Ben l'Oncle Soul (Roseaux II 2019) Live RFI Line Up : Emile Omar, machines, Alex Finkin, guitare, Clément Petit, violoncelle, Ben L'Oncle Soul, voix Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant, Camille Roch. ► Album Roseaux III (Fanon Rd)
L'histoire commence bien avant la publication du chef-d'œuvre d'Albert Camus. Nous sommes en 1939, à Alger, dans la chaleur écrasante d'un après-midi d'été. Un fait divers banal, presque insignifiant, attire l'attention du jeune journaliste qu'est alors Camus : un ouvrier européen tue un Arabe sur une plage. Un coup de feu, une querelle autour d'un couteau, du soleil, du silence. L'affaire passe brièvement dans les journaux. Pourtant, elle marquera profondément l'écrivain.Car ce meurtre, Camus ne le retient pas pour sa violence, mais pour son absurdité. Ce crime sans haine, sans motif clair, devient pour lui le symbole d'une condition humaine dénuée de sens. Il en fera le cœur de L'Étranger, publié en 1942, au cœur de l'Occupation. Son personnage principal, Meursault, tue “un Arabe” sur une plage d'Alger, sans raison véritable. “C'était à cause du soleil”, dit-il au procès. Cette phrase glaciale, déroutante, fascine depuis plus de 80 ans.Mais ce que l'on sait moins, c'est que ce meurtre fictif s'inspire d'un événement réel. Des chercheurs ont retrouvé la trace d'un procès en 1939 à Alger, celui de Pierre Cordier, un métropolitain accusé d'avoir tué un jeune Algérien sur la plage de Bouisseville. Camus, alors reporter au journal Alger Républicain, avait couvert des affaires semblables : il observait comment la justice coloniale traitait différemment les Européens et les Arabes. L'injustice systémique, l'indifférence du tribunal, la distance morale — tout cela deviendra la matière de L'Étranger.Le roman n'est donc pas un simple drame existentiel : c'est aussi une critique voilée du système colonial. Meursault est jugé moins pour son crime que pour ne pas avoir pleuré à l'enterrement de sa mère. Comme dans les tribunaux de l'époque, la vérité importe moins que les apparences. Le meurtre devient secondaire, presque accessoire, au profit d'un procès moral.Des décennies plus tard, des historiens et écrivains algériens, comme Kamel Daoud dans Meursault, contre-enquête, donneront un nom et une voix à “l'Arabe” resté anonyme. Ce roman-réponse rétablit la part manquante de l'histoire : celle de la victime effacée.Ainsi, derrière le chef-d'œuvre de Camus se cache un fait divers oublié, un reflet de la colonie, du soleil et de l'absurde. Et si L'Étranger continue de troubler, c'est parce qu'il parle d'un crime où le vrai coupable n'est peut-être pas celui qu'on croit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
En Tanzanie, des heurts en marge des élections législatives et présidentielle, dont l'opposition a été évincée, ont débuté mercredi. Alors que la population était appelée à respecter un couvre-feu jeudi, de nouvelles manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Une situation commentée par la presse africaine. Si la coupure du réseau internet rend l'accès aux informations compliqué, le média Afrik.com souligne « un chaos post-électoral et un silence d'État ». « Rendez-nous notre pays ! » scandent d'un côté les manifestants, de l'autre, on constate une absence de communication de la part du gouvernement, dirigé par la présidente Samia Suluhu Hassan, « tandis que les mesures de sécurité sont renforcées et que les craintes de victimes augmentent », peut-on lire. Selon Afrik.com « L'absence de communication gouvernementale est d'autant plus inquiétante que le scrutin a été précédé d'une vague de répression sévère. L'organisation Amnesty International a dénoncé une véritable "vague de terreur" marquée par des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des actes de torture ». Le média précise : « Le principal parti d'opposition, le Chadema, dont le chef Tundu Lissu est jugé pour trahison, a été disqualifié pour avoir refusé de signer un code électoral jugé insuffisant ». Pas d'observateurs crédibles Au Kenya, The Daily Nation scrute également de près la situation chez son voisin Tanzanien. Le journal rappelle que des militants, depuis le Kenya, ont dénoncé « une mascarade », juste « après que les autorités ont interdit à deux des principaux partis d'opposition de présenter des candidats ». Par ailleurs, le KHRC « la Commission kenyane des droits de l'homme (une ONG) a tiré la sonnette d'alarme face à l'absence de groupes d'observation électorale crédibles lors des élections. "Aucune mission d'observation crédible n'est présente en Tanzanie. La Belgique, la Suède, l'Allemagne et l'Irlande se sont retirées des élections. Les États-Unis surveillent, mais sans y déployer d'observateurs officiels" explique notamment un membre du KHRC ». Cependant, rappelle The Daily Nation « l'Union Africaine, la Communauté de développement de l'Afrique Australe, la Communauté d'Afrique de l'Est et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ont déployé des missions d'observation, ce qui a suscité des critiques pour avoir légitimé un processus défectueux ». Au Burkina Faso, WakatSéra commente aussi la situation en Tanzanie, dans ces colonnes édito : « Après les élections, la tension ! (...) c'est le condensé en peu de mots, de la situation volcanique que vit le pays », peut-on lire. « La présidente sortante en quête d'un deuxième mandat, (...) n'a pas résisté à la tentation d'organiser des scrutins interdits à l'opposition, la vraie ». Ainsi, les manifestants « n'ont que leurs voix pour crier leur ras-le-bol d'un régime incapable de répondre aux attentes d'un peuple trop longtemps muselé ». En Algérie, des réactions et des commentaires sur la politique française Jeudi, le parti d'extrême droite français, le Rassemblement national, a obtenu une « victoire » à l'Assemblée nationale, en faisant adopter à une voix près une résolution qui vise à « dénoncer » l'accord franco-algérien de 1968, qui crée un régime d'immigration favorable pour les Algériens. « La France vote contre elle-même », c'est le titre d'un édito dans Algerie patriotique. « Derrière les apparences d'un débat diplomatique, c'est une fracture politique, morale et historique qui s'ouvre : celle qui annonce l'arrivée de l'extrême-droite au pouvoir en 2027. (…) Le fameux accord de 68, que les nostalgiques de l'Algérie française décrivent à tort comme un privilège offert aux ressortissants algériens, n'est en réalité qu'une coquille vide ». Et pour Algérie Patriotique, « le vrai scandale n'est pas dans le vote, mais dans la complaisance du pouvoir en place », car « l'exécutif a préféré jouer la partition du populisme. En reprenant à son compte les thèmes de l'extrême droite, il espérait la contenir, mais il n'a fait que la légitimer. C'est ainsi que, sous couvert de "fermeté", la France se déshonore et prépare son propre suicide politique ». Algérie 360, rappelle que l'idée de mettre en cause l'accord de 1968 n'est pas nouvelle. « Déjà en février, un rapport du Sénat suggérait d'envisager sa dénonciation. De plus, l'ancien ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait exprimé à plusieurs reprises son souhait de remettre en question cet accord, notamment lors d'une période de crise diplomatique ». Par ailleurs, le média observalgérie souligne que les accords de 1968 « ne sont pas liés aux obligations de quitter le territoire français non exécutées, argument souvent évoqué par le Rassemblement national ». Ces accords encadrent uniquement les droits de résidence et d'établissement des ressortissants algériens en France. Enfin, le texte voté ne modifie en rien ces dispositions... Puisqu'une résolution parlementaire ne peut pas imposer d'action à l'exécutif. Elle exprime seulement la position de l'Assemblée nationale.
La peur du noir est très courante, vous en avez probablement aussi fait les frais dans votre enfance, généralement entre 5 et 10 ans. À cet âge, les enfants deviennent plus conscients des dangers qui les entourent. Mais, ils ont souvent du mal à évaluer correctement à quel point ces dangers sont réels. La peur du noir disparaît naturellement lorsque l'enfant gagne en confiance, mais dans de plus rares cas, il arrive que cette phobie perdure à l'âge adulte. La peur du noir peut s'expliquer par le fait que l'obscurité altère notre principal sens de repère : la vue. Ce sens a pris le dessus sur les autres, et l'être humain est particulièrement démuni dans l'obscurité. Ainsi, privé de la vue, l'imagination s'emballe. Les récits populaires, les contes de fées et les légendes transmettent l'idée que le noir est le terrain de jeu des créatures maléfiques. Ces représentations sociales renforcent la peur du noir et alimentent notre imagination avec des scénarios terrifiants. Pourquoi a-t-on peur du noir ? Ça a toujours existé ? Comment s'en détacher ? Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Joanne Bourdin. Première diffusion : mars 2024 À écouter aussi : Pourquoi a-t-on peur du vendredi 13 ? Comment vaincre sa peur de l'eau ? Qu'est-ce que la tocophobie, cette peur qui touche les femmes ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Emmanuelle Hutin a publié un premier récit remarqué, La Grenade (Stock, 2021). En parallèle de l'écriture, elle est directrice artistique indépendante et enseigne le yoga au profit d'associations caritatives. Son nouveau livre Les francs-tireuses est une fiction qui s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes artistes qui ont résisté pendant la guerre avec des actions inédites dans l'Histoire. (Rediffusion) «Imagine-t-on pareille témérité ?», écrira Claude Cahun après la guerre. Comment croire qu'un couple de femmes artistes, bourgeoises, cinquantenaires, d'origine juive et à la santé fragile, s'élève seul contre les Allemands pendant les quatre années d'occupation de l'île de Jersey ? Claude Cahun est l'une des figures les plus singulières de l'avant-garde artistique parisienne. Avec Suzanne Malherbe, sa compagne de toujours, elle adhère et participe activement au mouvement surréaliste et révolutionnaire antifasciste. Mais c'est sur l'île de Jersey, où elles s'installent en 1938, que va se déployer leur activité militante. Convaincues que la liberté et l'amour fraternel sont des valeurs universelles, Claude et Suzanne mènent une contre-propagande poétique ; une résistance de papiers, de bouteilles vides et de milliers de tracts signés «Le soldat sans nom» pour créer l'impression d'une fronde au sein même des rangs allemands. Elles sont les francs-tireuses, usant de leurs armes spirituelles pour inciter les soldats à cesser de se battre. Les faits leur ont donné raison : Jersey a été libérée pacifiquement. Les Francs-tireuses s'appuie sur des textes dans lesquels Claude Cahun et Suzanne Malherbe ont raconté leurs années de guerre. Fidèle à leurs actions et à leurs tempéraments, Emmanuelle Hutin s'inspire librement de ces écrits pour rendre hommage au courage de ces résistantes invisibilisées par l'Histoire. (Présentation des éditions Anne Carrière). Illustration musicale : Gnossienne (1) d'Erik Satie. Pour aller plus loin, à découvrir également : À travers les destins croisés de cinq résistantes, Philippe Collin retrace le rôle crucial longtemps oublié des femmes dans la lutte intérieure et extérieure face au nazisme entre 1940 et 1944. Souvent réduites à une poignée de clichés romantiques, les femmes dans l'histoire de la Résistance française sont longtemps restées invisibles. Or, dans un pays vaincu, humilié et privé en partie de sa population masculine, emmenée en Allemagne en captivité dès l'été 1940, les femmes furent les premières à réagir et à initier un esprit d'insoumission. Parmi elles, deux figures illustres : Lucie Aubrac et Geneviève de Gaulle. Ainsi que trois femmes demeurées dans l'ombre : Mila Racine, Simonne Mathieu et Renée Davelly. Destins emblématiques ou méconnus, les trajectoires de ces cinq résistantes vont s'entremêler et se répondre : un récit choral et global qui redonne toute leur place aux femmes aux côtés des hommes. Cet ouvrage est l'adaptation illustrée d'archives inédites ou rares du podcast à succès sur France Inter suivi par plus de 2,5 millions d'auditeurs et plébiscitée par la critique. (Présentation des éditions Albin Michel).
Vous est-il déjà arrivé de ne plus supporter un aliment après une mauvaise expérience ? Un jour, un plat vous rend malade, et dès lors, rien que son odeur vous soulève le cœur. Ce phénomène, à la fois étrange et universel, s'appelle l'effet Garcia, du nom du psychologue américain John Garcia qui le découvrit presque par hasard dans les années 1950.À l'époque, Garcia étudiait les effets des radiations sur les rats. Il leur donnait à boire de l'eau aromatisée avant de les exposer à une dose de rayonnement qui leur causait des nausées. Très vite, il observa un comportement inattendu : les rats refusaient ensuite obstinément de boire cette même eau, même si elle ne contenait rien de dangereux. Leur cerveau avait associé la saveur à la sensation de malaise, comme s'il avait identifié une menace. L'animal, pour se protéger, apprenait à éviter tout ce qui ressemblait à la cause supposée de son mal.Ce réflexe, que l'on appelle aversion gustative conditionnée, existe aussi chez l'être humain. Il s'agit d'un mécanisme de survie profondément inscrit dans notre biologie. Dans la nature, manger une baie toxique pouvait être mortel ; mieux valait donc retenir à jamais l'odeur, la couleur ou le goût de ce poison. C'est pourquoi une seule expérience désagréable suffit à créer un rejet durable. Contrairement à d'autres apprentissages, cet effet ne nécessite qu'une seule exposition : le cerveau retient le lien entre un goût et une nausée, même si celle-ci survient plusieurs heures plus tard.Sur le plan neurologique, l'effet Garcia mobilise des zones du cerveau liées à la mémoire émotionnelle : l'amygdale, qui gère les réactions de peur et de dégoût, et l'hippocampe, qui enregistre le contexte sensoriel. Ensemble, elles codent ce goût comme un signal de danger. Ainsi, des années plus tard, il suffit parfois d'un parfum ou d'une image pour raviver cette répulsion.Mais ce réflexe protecteur peut devenir envahissant : certaines personnes développent de véritables phobies alimentaires après une intoxication, ou ne supportent plus des plats pourtant inoffensifs. Ce mécanisme archaïque, utile chez nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, agit aujourd'hui de manière parfois excessive dans un monde où les risques d'empoisonnement sont rares.L'effet Garcia rappelle donc une vérité fascinante : notre cerveau n'oublie jamais ce qui l'a fait souffrir. Et si la raison nous dit qu'un aliment est sans danger, notre instinct, lui, préfère ne pas tenter le diable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est une histoire à la fois économique, culturelle et symbolique. Le Hard Rock Café, cette chaîne de restaurants mondialement connue pour ses guitares signées et ses t-shirts mythiques, appartient depuis 2007 à une tribu amérindienne de Floride : les Séminoles. Et ce n'est pas un hasard, mais le fruit d'une ascension hors du commun, celle d'un peuple qui a su transformer son histoire de survie en véritable succès économique.Tout commence bien avant les burgers et les amplis. Les Séminoles, installés depuis des siècles dans les marais de Floride, ont longtemps été persécutés, repoussés et privés de leurs terres par le gouvernement américain. Mais à partir des années 1970, profitant d'une brèche juridique, la tribu se lance dans une activité inattendue : le jeu d'argent. En 1979, elle ouvre le premier bingo à grande échelle sur une réserve indienne. Les autorités locales protestent, mais la Cour suprême donne raison aux Séminoles : sur leur territoire souverain, ils peuvent gérer leurs affaires comme ils l'entendent.Ce bingo marque le début d'un empire. Dans les décennies suivantes, la tribu ouvre casinos, hôtels, et complexes de loisirs à travers la Floride. Ces revenus, réinvestis avec intelligence, transforment la communauté : infrastructures modernes, bourses d'études, hôpitaux, préservation culturelle. Et en 2007, coup de tonnerre dans le monde du divertissement : la tribu Séminole rachète la chaîne Hard Rock International pour près d'un milliard de dollars à la société britannique Rank Group.Grâce à cette acquisition, les Séminoles deviennent les premiers Amérindiens à posséder une marque mondiale. Le groupe Hard Rock comprend alors plus de 150 cafés, hôtels et casinos dans 70 pays. Aujourd'hui encore, il appartient intégralement à la Seminole Tribe of Florida, qui gère le tout depuis Hollywood, près de Miami.Mais au-delà du business, ce rachat a une valeur symbolique forte : une communauté autrefois marginalisée détient désormais une icône du capitalisme américain. Les profits ne partent plus à Wall Street, mais financent les écoles, les soins et les programmes culturels des Séminoles.Ainsi, derrière chaque guitare accrochée aux murs du Hard Rock Café, il y a un paradoxe fascinant : celui d'un empire du rock et du tourisme mondial, né d'une revanche historique — celle d'un peuple qui, au lieu de disparaître, a choisi de jouer selon ses propres règles… et de gagner. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. C'est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. Et cette direction n'est pas aléatoire : ils s'inclinent vers l'équateur, qu'ils soient situés dans l'hémisphère Nord ou Sud. Un mystère botanique qui intrigue les scientifiques depuis plusieurs décennies.Ces arbres élancés, qui peuvent atteindre 60 mètres de haut, poussent naturellement droits dans la plupart des conditions. Pourtant, des mesures précises effectuées par une équipe de chercheurs australiens en 2017 (publiées dans Ecology) ont révélé un schéma troublant : plus les pins colonnaires sont éloignés de l'équateur, plus leur inclinaison vers celui-ci est marquée, jusqu'à 8 à 10 degrés. En d'autres termes, un pin situé dans l'hémisphère sud penchera vers le nord, et inversement.Pourquoi ? Plusieurs hypothèses ont été explorées. La première évoque le champ magnétique terrestre, qui pourrait influencer la croissance de ces arbres, un peu comme il guide certains animaux migrateurs. Mais aucune preuve solide ne vient confirmer ce lien. D'autres chercheurs ont pensé à une réponse phototropique, c'est-à-dire à une croissance orientée vers la lumière. Comme la trajectoire apparente du Soleil diffère selon la latitude, les arbres pourraient orienter lentement leur tronc vers la zone où l'exposition solaire est la plus régulière : celle de l'équateur. Cette hypothèse semble la plus plausible, mais elle ne suffit pas à tout expliquer, car d'autres espèces voisines ne présentent pas le même comportement.Une troisième piste concerne la rotation terrestre. Selon certains modèles, la force de Coriolis pourrait influencer la distribution des hormones de croissance (les auxines) dans les tissus végétaux, entraînant une croissance asymétrique du tronc. Ce serait une sorte d'effet “invisible” de la dynamique terrestre sur la biologie des plantes.Les chercheurs de l'université James Cook, en Australie, ont confirmé que cette inclinaison est constante et reproductible, mais son origine exacte reste mystérieuse. Aucun facteur climatique local (vents dominants, sol, humidité) ne permet de l'expliquer complètement.Ainsi, ces pins colonnaires qui s'inclinent avec élégance rappellent que la nature cache encore des énigmes : même dans un monde où les satellites scrutent chaque forêt, un simple arbre peut défier notre compréhension. Et, quelque part dans le Pacifique, des forêts entières continuent de saluer silencieusement le Soleil — toujours en direction de l'équateur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Par une chaude journée d'été, le 4 juillet 1924, un petit restaurant de Tijuana, au Mexique, est pris d'assaut par des touristes venus des États-Unis. Nous sommes en pleine Prohibition : l'alcool est interdit de l'autre côté de la frontière, et les Américains affluent dans cette ville mexicaine pour boire et faire la fête. Le patron du restaurant, Caesar Cardini, un chef italien au tempérament passionné, regarde sa cuisine dévalisée avec angoisse : les réserves sont presque vides, les clients s'impatientent. Il lui faut improviser.Cardini ouvre son garde-manger : il ne reste que quelques feuilles de laitue romaine, un peu de pain rassis, du parmesan, des œufs, de l'huile d'olive, de la sauce Worcestershire, du citron, et une gousse d'ail. Pas de quoi faire un grand plat… à moins d'un peu de génie. Alors, devant la salle comble, il saisit un grand saladier, pile l'ail, casse un œuf légèrement poché, ajoute le citron, la sauce, l'huile, puis jette la romaine et les croûtons. Il mélange avec énergie, sous les yeux amusés de ses clients. Le parfum d'ail et de citron se répand. Un silence curieux s'installe, puis les premières bouchées sont goûtées : c'est un succès immédiat.La salade César est née — non pas à Rome, ni même en Italie, mais dans un coin poussiéreux du Mexique, un soir d'improvisation. Le bouche-à-oreille fait le reste. Des stars hollywoodiennes en villégiature à Tijuana — Clark Gable, Jean Harlow, et d'autres — s'émerveillent de ce plat simple et élégant. En quelques mois, la recette traverse la frontière, conquiert Los Angeles, puis tout le continent.Ce qu'on ignore souvent, c'est que la recette originale ne comportait ni poulet, ni anchois, ni bacon. Juste la fraîcheur de la romaine, le croquant du pain grillé, et la douceur citronnée de la sauce. Les versions modernes, plus riches, sont venues plus tard, adaptées aux goûts américains.Ainsi, derrière ce nom à consonance antique, la “César” n'a rien d'un hommage à Jules César. C'est l'histoire d'un Italien ingénieux, installé au Mexique, qui inventa par hasard un plat devenu universel.Une salade née d'un manque, transformée en légende : voilà, peut-être, le plus bel exemple de ce que la cuisine sait faire de mieux — transformer la contrainte en création. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pendant des années, le message a semblé simple : pour rester bien hydraté, il faut boire beaucoup d'eau. Pourtant, une vaste étude publiée dans le British Journal of Nutrition vient nuancer cette idée reçue. Menée sur près de 200 000 personnes dans plusieurs pays, cette recherche révèle que l'eau n'est pas le seul acteur de l'hydratation optimale. Thé, café et même certaines boissons lactées ou légèrement sucrées participeraient, eux aussi, à maintenir un bon équilibre hydrique et métabolique.L'étude s'est intéressée non seulement à la quantité de liquide absorbée, mais aussi à la manière dont le corps la retient. Car une hydratation efficace ne dépend pas uniquement du volume bu, mais de la capacité de l'organisme à conserver l'eau dans ses tissus. Or, le café et le thé, longtemps accusés d'être déshydratants à cause de leur caféine, se révèlent en réalité de bons contributeurs à l'équilibre hydrique, lorsqu'ils sont consommés avec modération. Les chercheurs ont montré qu'une à trois tasses par jour n'entraînent pas de perte d'eau significative, et peuvent même favoriser la vigilance, la concentration et la santé cardiovasculaire.Le secret réside dans la diversité des apports. L'eau reste indispensable, bien sûr : elle représente la base de l'hydratation. Mais les boissons contenant des minéraux, des antioxydants et un peu d'énergie (comme le lait, les infusions, ou le café léger) enrichissent ce bilan. Le lait, par exemple, grâce à sa teneur en sodium, potassium et protéines, offre un excellent pouvoir de réhydratation, supérieur à celui de l'eau seule après un effort. De même, les tisanes et thés verts, riches en polyphénols, aident à lutter contre l'oxydation cellulaire tout en hydratant efficacement.Les chercheurs rappellent aussi que l'alimentation joue un rôle crucial : les fruits et légumes, gorgés d'eau et d'électrolytes, représentent jusqu'à 20 % de nos apports hydriques quotidiens. Ainsi, une soupe, un yaourt ou une orange participent autant à l'hydratation qu'un grand verre d'eau.En conclusion, bien s'hydrater ne consiste pas à boire uniquement de l'eau à longueur de journée, mais à adopter une approche globale : varier les boissons, écouter sa soif et intégrer des aliments riches en eau. Le corps a besoin d'équilibre, pas d'excès. Et cette étude nous rappelle que la santé ne se joue pas seulement dans la quantité d'eau bue, mais dans l'harmonie subtile entre diversité, modération et plaisir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans cet épisode, nous allons vous parler d'une créature mystérieuse, aussi intrigante que Big Foot ou le Loch Ness, et pourtant bien moins connue. Vue pour la première fois dans les années 1960, celles et ceux qui ont eu le malheur de croiser son chemin la décrivent comme un humanoïde de deux mètres muni de grandes ailes, aux yeux rouge perçants. Son nom : l'Homme Papillon. Créature mutante, extra-terrestre, démon ou mauvais présage : découvrez sa fabuleuse histoire L'Homme papillon "Par une froide nuit d'automne, en novembre 1966, deux jeunes couples roulaient vers le secteur TNT de Point Pleasant, West-Virginia. Ce qu'ils ont vu cette nuit-là est devenu un des plus grands mystères de tous les temps. Ainsi est née la légende de l'Homme-papillon. Ce phénomène devenu mondial questionne des millions de curieux : que s'est-il réellement passé ? Qu'est-ce que ces gens ont vu ? L'ont-ils revu depuis ?"? Voici ce que l'on peut lire sur la plaque de la statue de la créature qui trône au milieu du village de Point Pleasant. Vous l'aurez compris : si aujourd'hui elle attire de nombreux touristes qui viennent découvrir le folklore qui gravite autour d'elle, quelques décennies auparavant, elle a semé la terreur dans cette petite ville de l'ouest des Etats-Unis. Comme la Dame Blanche, on ne sait pas si elle a réellement existé, mais à en croire les multiples témoignages de ses apparitions, personne n'a envie de le vérifier par lui-même... Ecriture : Karen Etourneau Réalisation : Celia Brondeau / Julien Roussel Voix : Andréa Brusque Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
La violence s'est amplifiée, ces dernières années, en Colombie. En cause notamment : la création de plusieurs groupes de dissidents de la rébellion des FARC. Les efforts pour consolider la paix signée en 2016 peuvent être multiples. Ainsi, un groupe d'anciens guérilleros s'est lancé dans le secteur de la mode. Ils créent des vêtements aux côtés de victimes du conflit armé et de citoyens volontaires malgré la peur, les menaces de mort, la stigmatisation et le manque de financement. (Rediffusion) « La mode pour la paix en Colombie », un Grand reportage de Najet Benrabaa.
Nous sommes entre juillet et novembre 1836. Honoré de Balzac entreprend la rédaction de ce qui deviendra « Illusions perdues ». Roman de l'ambition, de la vocation artistique, du cynisme du monde littéraire et journalistique, de la fracture sociale et géographique. L'accueil réservé par les contemporains de l'auteur du « Père Goriot » pour ce qui allait devenir un classique de la littérature ne fut pas toujours enthousiaste. Ainsi, l'homme de lettres que fut Eusèbe Girault de Saint-Fargeau n'y voit qu'une « longue et lourde diatribe contre la province », « un roman sans action et sans intérêt ». Dans « Le Corsaire », journal des spectacles, de la littérature, des arts et des modes, il ajoute : « Ce livre, dans lequel on n'entre que comme dans un égout, ce livre tout plein de descriptions fétides, ce livre dégoûtant et cynique, est tout simplement une vengeance de M. de Balzac contre la presse ». Eusèbe était sans doute … excessif… Il n'empêche que cet ouvrage de Balzac sera assez peu réédité dans la seconde moitié du siècle, contrairement à d'autres de ses romans comme « La Peau de chagrin » ou « Eugénie Grandet ». Alors pourquoi devrions-nous lire ou relire, aujourd'hui « Illusions perdues » ? En quoi cette histoire est-elle actuelle ? C'est ce que nous allons tenter de comprendre… Invitée: Valérie André, directrice de recherche FNRS, professeure et conseillère pour la recherche en sciences humaines à l'ULB, membre de l'Académie royale de Belgique Sujets traités : Honoré de Balzac, Illusions perdues, Illusions perdues Père Goriot, littérature, classique, Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, La Peau de chagrin, Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
On pense souvent que le cœur n'est qu'une pompe musclée, entièrement dirigée par le cerveau. Pourtant, la science a révélé qu'il possède son propre réseau de neurones : un véritable « petit cerveau cardiaque ». Ce système, appelé système nerveux intracardiaque (SNI), est constitué d'environ 40 000 neurones répartis dans les parois du cœur. Ces cellules nerveuses forment un réseau dense, capable de percevoir, d'analyser et de répondre à des signaux internes sans passer par le cerveau central.Ce « cerveau du cœur » ne réfléchit pas au sens humain du terme, mais il peut prendre des décisions locales. Par exemple, s'il détecte une baisse soudaine de pression artérielle, il peut ordonner immédiatement une accélération du rythme cardiaque pour maintenir la circulation sanguine. Cette autonomie est cruciale, car elle permet au cœur de réagir en une fraction de seconde à des changements physiologiques – bien plus vite que ne le ferait une commande venue du cerveau, qui doit parcourir de longues voies nerveuses.Ce système intracardiaque communique toutefois en permanence avec le système nerveux central. Il envoie des informations sensorielles vers le tronc cérébral et reçoit en retour des instructions globales. Mais il est aussi capable de « filtrer » ces ordres : il peut moduler ou ignorer certains signaux venus du cerveau s'ils ne correspondent pas à l'état réel du cœur. Cette interaction subtile crée un dialogue constant entre la tête et la poitrine – un équilibre entre autonomie et coordination.Les chercheurs pensent que ce petit cerveau cardiaque joue aussi un rôle dans les émotions. Lorsqu'on ressent de la peur, de la joie ou de la colère, les changements de rythme cardiaque ne sont pas seulement imposés par le cerveau émotionnel : le SNI y participe activement. Cette boucle entre le cœur et le cerveau expliquerait pourquoi les émotions se manifestent physiquement – pourquoi un choc émotionnel peut littéralement « briser le cœur ».Ainsi, le cœur n'est pas une simple machine mécanique. Il s'agit d'un organe intelligent, capable de décisions rapides, de régulations fines et de dialogues nerveux complexes. En d'autres termes, notre cœur pense à sa manière — silencieusement, électriquement, pour nous maintenir en vie sans attendre les ordres de notre esprit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pourquoi les adolescents n'écoutent-ils pas leurs parents ? La question fait soupirer des générations de parents, mais la science vient d'apporter une réponse fascinante. Selon une étude publiée dans The Journal of Neuroscience par une équipe de chercheurs de l'Université Stanford, ce comportement n'est pas une simple crise d'adolescence : il reflète une transformation profonde du cerveau, inscrite dans notre évolution biologique.Les chercheurs ont observé, grâce à l'imagerie cérébrale, les réactions de jeunes âgés de 13 à 18 ans lorsqu'ils entendaient des voix familières – celles de leurs mères – puis des voix inconnues. Chez les enfants plus jeunes, la voix maternelle déclenche une forte activité dans les circuits de la récompense et de l'attention. Mais à l'adolescence, tout change : ces mêmes zones deviennent moins sensibles aux voix parentales et s'activent davantage face à celles de personnes extérieures.Le professeur Vinod Menon, auteur principal de l'étude, explique que cette bascule n'est pas un signe de rébellion, mais une étape cruciale du développement social. Pour évoluer vers l'autonomie, le cerveau adolescent doit s'ouvrir à d'autres sources d'influence : amis, enseignants, pairs. En somme, le cerveau “reprogramme” ses priorités, cherchant dans les voix extérieures des signaux nouveaux pour construire son identité.L'étude montre aussi que les régions impliquées dans la détection de la valeur sociale d'un son – comme le cortex temporal et le striatum ventral – se réorganisent à cette période. Le cerveau devient littéralement plus attentif à ce qui vient de l'extérieur du cercle familial. Ce mécanisme, bien que déroutant pour les parents, est essentiel à la survie de l'espèce : il favorise la socialisation, l'apprentissage de nouvelles règles et la capacité à s'intégrer dans un groupe plus large.Ainsi, lorsque votre adolescent lève les yeux au ciel ou semble ignorer vos conseils, son cerveau ne vous rejette pas par provocation ; il suit simplement un programme biologique millénaire. Le silence apparent cache une transformation intérieure : l'enfant devient un être social autonome, guidé par un besoin neurologique d'explorer d'autres voix et d'autres mondes.En éclairant les mécanismes de cette métamorphose cérébrale, l'étude de Stanford apporte un apaisement bienvenu : les parents ne parlent pas dans le vide, ils s'adressent à un cerveau en pleine évolution. Et cette évolution, loin d'être une rupture, est le passage nécessaire vers l'indépendance. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Comment est-ce d'aller au cinéma à Paris? Dans cet épisode, je vous raconte deux expériences que j'ai vécues à vingt-quatre heures d'intervalle dans deux cinémas parisiens totalement différents. La première dans un quartier de Paris très animé avec mon amie Anne-Laure où nous avons croisé presque des personnages de film. La seconde, en famille avec des amis dans le quartier d'affaires de Paris : La Défense. Finalement, nous pourrons nous poser la question : est-ce que le cinéma, la salle dans laquelle nous voyons un film, participe à la saveur du film? Dans la lettre qui accompagne cet épisode, il y aura des notes culturelles, nous nous arrêterons aussi sur trois tournures de phrases utiles et très naturelles en français, enfin il y aura une série de phrases ultra pratiques à utiliser au cinéma. Ainsi,, vous serez prêts pour vivre l'expérience du cinéma à Paris ! www.onethinginafrenchday.com
Commençons par la pin-up. Le mot apparaît aux États-Unis dans les années 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il vient du verbe anglais to pin up, littéralement « épingler au mur ». Les soldats américains collaient dans leurs casiers ou leurs chambrées des photos de femmes séduisantes, souvent des actrices ou des mannequins, pour se donner du courage loin de chez eux. Ces images, issues de magazines ou de calendriers, étaient appelées pin-up girls. Leur beauté n'était pas provocante au sens moderne, mais incarnait un idéal féminin à la fois sensuel et joyeux — sourires éclatants, poses suggestives, maillots de bain rétro et courbes assumées.Des icônes comme Betty Grable, Rita Hayworth ou plus tard Marilyn Monroe deviennent de véritables symboles culturels : la pin-up, c'est la femme libre, confiante, qui affirme sa féminité avec humour et glamour. Le terme traversera ensuite l'Atlantique et entrera dans la langue française dès les années 1950. Aujourd'hui, il évoque tout un style vintage mêlant élégance, humour et sensualité, loin des représentations plus explicites de la culture contemporaine.À l'inverse, l'expression « béni-oui-oui » vient du registre populaire français et a une connotation moqueuse. Apparue au XIXᵉ siècle, elle désigne une personne docile, servile ou incapable de dire non. Le mot « béni » fait ici référence à quelqu'un d'un peu simple ou trop pieux — « béni » au sens ironique de « benêt ». Quant au redoublement de « oui », il renforce cette idée d'adhésion automatique : le « béni-oui-oui » est celui qui approuve tout sans réfléchir, par conformisme ou par peur du conflit.L'expression s'est popularisée dans les milieux politiques et journalistiques pour dénoncer les courtisans ou les collaborateurs sans esprit critique. Sous la IIIᵉ République, on l'utilisait déjà pour qualifier les partisans dociles d'un régime ou d'un chef. Elle est restée dans le langage courant comme une étiquette mordante pour désigner ceux qui manquent de personnalité.Ainsi, la pin-up célèbre l'affirmation de soi, tandis que le béni-oui-oui incarne la soumission. Deux expressions venues d'univers opposés — l'une de la culture populaire américaine, l'autre de la satire française — mais qui, chacune à leur manière, parlent du rapport entre liberté et conformisme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C dans l'air du 23 octobre 2025 : Quatre jours après le spectaculaire cambriolage du Louvre, l'enquête se poursuit et une nouvelle vidéo, filmée par un témoin, est apparue sur les réseaux sociaux. Deux hommes y sont filmés en train de descendre calmement par un monte-charge de la galerie Apollon, tentant de mettre le feu à l'engin — en vain — avant de s'enfuir en scooter. Les malfaiteurs, au nombre de quatre, auraient laissé dans leur fuite deux disqueuses, un chalumeau, de l'essence, des gants, un talkie-walkie, une couverture, ainsi que la couronne de l'impératrice Eugénie et un gilet jaune, selon des sources policières. Un casque aurait également été retrouvé sur place.Auditionnée au Sénat mercredi, Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre depuis 2021, a reconnu des failles dans la sûreté du musée : notamment un manque de caméras sur les façades de l'établissement. « J'assume totalement que nous avons une faiblesse dans la protection périmétrique du Louvre », a-t-elle affirmé. « Nous n'avons pas repéré suffisamment à l'avance l'arrivée des voleurs », a-t-elle concédé. « Les faiblesses de notre protection périmétrique sont connues et identifiées », a indiqué Laurence des Cars, assurant que le futur plan de sécurité permettrait de couvrir « l'ensemble des façades ».La ministre de la Culture, de son côté, a dénoncé les fausses informations circulant à ce sujet :Le dispositif de sécurité « a fonctionné ». « Les systèmes d'alarme ont été déclenchés à chaque effraction, et dès l'intrusion dans la salle, de la fenêtre aux vitrines ! Aucun système n'a été défaillant », a expliqué Rachida Dati. Pourtant, a-t-elle ajouté, « non », tout n'a pas été parfait et « oui », des choses sont à améliorer. Emmanuel Macron a demandé mercredi, en Conseil des ministres, une « accélération » des « mesures de sécurisation » du Louvre. Le président de la République attend sur son bureau une liste de propositions « pour la semaine prochaine », alors que les critiques se multiplient.Ainsi, l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti (2012-2014) estime qu'« il y a aujourd'hui un défaut majeur dans le pilotage du ministère de la Culture (...). On a fait des choix de prestige, de communication souvent tape-à-l'œil, au détriment de l'entretien de base du musée (…) L'argent n'a pas été mis au bon endroit. Par exemple, depuis 2014, il y a eu une diminution de 14 % des personnels d'accueil et de surveillance du musée », a-t-elle expliqué mercredi sur le plateau de C dans l'air.Un rapport de la Cour des comptes pointe un retard « persistant » et « considérable » dans la mise en conformité des équipements de sécurité dans l'enceinte du Louvre. Il révèle notamment que 60 % des salles de l'aile Sully et 75 % de celles de l'aile Richelieu ne sont pas équipées de vidéosurveillance.Mais au-delà du Louvre, ce sont les débats autour de la sécurité des musées en France qui sont relancés. Nos journalistes sont allés à la rencontre de la directrice du musée du Hiéron, à Paray-le-Monial. Le 21 novembre 2024, ce musée d'art a été victime d'un braquage à main armée. Après avoir tiré des coups de feu, quatre individus, casqués, encagoulés et gantés, avaient fait main basse sur de précieux objets comportant de l'or, de l'ivoire et des pierres précieuses. Une partie seulement du butin a été retrouvée dans un sac, au fond de la rivière Arroux, en plein centre-ville de Gueugnon. Douze hommes ont été mis en examen jusqu'à présent dans cette affaire.LES EXPERTS :- Laurent Valdiguié - Journaliste d'investigation à Marianne- Christophe Barbier - Editorialiste politique, Conseiller de la rédaction Franc-Tireur - Didier Rykner - Directeur-fondateur, la Tribune de l'art- Caroline Pigozzi - Journaliste et écrivain- Anne-Elisabeth Moutet (en duplex) - Editorialiste au Daily Telegraph
HHH est une organisation à but non lucratif qui apporte l'évangile de Jésus au peuple d'Haïti en construisant des églises, en éduquant tout le monde et en défendant les familles.Notre objectif est de créer un groupe de personnes qui aiment Jésus, s'aiment les unes les autres, aiment parler de Jésus aux autres et ayant l'habilitées à utiliser leurs compétences pour glorifier Jésus !MERCI POUR VOTRE SOUTIEN.HAITIAN HELPING HANDS PO BOX 4564 LYNCHBURG, Virginia 24502https://www.haitianhelpinghands.org/contact-usÉphésiens 2:19 Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu.
Si tous les trous de golf ont la même taille, ce n'est pas un hasard, mais le résultat d'une normalisation historique née au XIXᵉ siècle en Écosse, berceau du golf moderne. Aujourd'hui, chaque trou sur un parcours officiel mesure exactement 10,8 centimètres de diamètre, soit 4,25 pouces. Cette dimension, universellement adoptée, remonte à un incident tout à fait fortuit, devenu ensuite une règle mondiale.Au milieu du XIXᵉ siècle, les terrains de golf écossais n'avaient pas de standard précis. Chaque club creusait ses trous « à la main », avec des diamètres variables selon la pelle ou le goût du jardinier. Tout change en 1829, sur le célèbre parcours de St Andrews, considéré comme la « Mecque du golf ». Cette année-là, les jardiniers du club décident d'utiliser pour la première fois un tuyau métallique afin de découper les trous de manière plus nette et régulière dans le gazon. Par hasard, le tuyau mesurait 4,25 pouces de diamètre. Le résultat était si propre et pratique que le club adopta cette dimension de façon permanente.Pendant plusieurs décennies, chaque terrain continuait toutefois à faire « à sa manière ». Mais lorsque les fédérations se sont formées pour unifier les règles — d'abord le Royal and Ancient Golf Club of St Andrews (R&A) en 1891, puis l'United States Golf Association (USGA) —, elles ont décidé de fixer officiellement la taille du trou à 4,25 pouces de diamètre et 4 pouces de profondeur. L'idée était simple : garantir que tous les parcours du monde soient comparables et que les golfeurs jouent selon les mêmes conditions, quelle que soit leur localisation.D'un point de vue pratique, cette taille s'est révélée idéale. Un trou plus petit rendrait le putting quasi impossible, tandis qu'un trou plus grand réduirait le défi du jeu. Avec 10,8 centimètres, on obtient un équilibre parfait entre difficulté, précision et faisabilité technique. C'est aussi une dimension qui s'accorde avec la taille de la balle (4,27 cm de diamètre) : elle laisse juste assez de marge pour un putt réussi, mais exige une grande précision.Ainsi, derrière cette mesure millimétrée se cache une histoire de hasard devenu tradition. Le tuyau utilisé à St Andrews il y a près de deux siècles a, sans le savoir, figé pour toujours l'un des standards les plus emblématiques du sport mondial. Comme souvent dans l'histoire du golf, la légende s'est transformée en règle — et la règle, en symbole d'élégance et de rigueur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C dans l'air du 22 octobre 2025 : Retraites, impôts, santé : avis de tempêteAlors que les discussions sur le projet de budget 2026 ont débuté lundi en commission des Finances de l'Assemblée nationale et qu'une menace de censure du gouvernement plane, Emmanuel Macron est remonté au front sur la réforme des retraites, expliquant mardi depuis la Slovénie que le Premier ministre « a fait un choix pour apaiser le débat actuel » : celui de proposer le « décalage d'une échéance », celle « des 63 ans au 1er janvier 2027, qu'il a décalée au 1er janvier 2028, avec un financement par des économies ».« Ce n'est ni l'abrogation, ni la suspension, c'est un décalage », a-t-il souligné, semant le doute sur les intentions du gouvernement.La déclaration a d'ailleurs valu à Sébastien Lecornu une clarification, quelques heures plus tard, lors de la séance des questions au gouvernement. Interrogé successivement par les présidents de groupe du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, et Boris Vallaud, pour le Parti socialiste (PS), le Premier ministre a rappelé avoir bien annoncé la « suspension » tant du décalage de l'âge que de l'augmentation du nombre de trimestres de cotisation, sans laquelle la première mesure ne « serait rien ». Il a également indiqué qu'un Conseil des ministres serait réuni jeudi 23 octobre pour ajouter la suspension de la réforme des retraites au projet de budget de la Sécurité sociale, via une « lettre rectificative ». Une procédure visant à rassurer les socialistes. Car le gouvernement de Sébastien Lecornu ne doit sa survie qu'à la non-censure du Parti socialiste la semaine dernière... mais cela ne durera peut-être pas.Au lendemain du rejet de la taxe Zucman en commission des Finances de l'Assemblée nationale, le premier secrétaire du PS a mis en garde l'exécutif : « Si la copie n'est pas corrigée pour protéger les Français de ce qui est en train de se produire — le choix des milliardaires contre les gens ordinaires — nous serions amenés à avoir un jugement extrêmement sévère », a affirmé Olivier Faure sur RTL. « La censure, elle est possible à tout moment », a-t-il prévenu.Au grand dam de la gauche, la taxe Zucman, sur le patrimoine des ultra-riches, a été rejetée lundi soir. Le camp gouvernemental et le RN ont voté contre. Elle n'est toutefois pas définitivement abandonnée, car, comme toutes les autres mesures examinées cette semaine en commission, elle sera rediscutée à partir de vendredi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, où les députés repartiront de la copie initiale du texte du gouvernement.La bataille budgétaire s'annonce rude, sur la question fiscale mais également sur celle du budget alloué à la Sécurité sociale. Le texte, marqué par une rigueur budgétaire inédite, prévoit un gel des prestations sociales et des retraites, la suspension promise de la réforme des retraites, et 7 milliards d'euros d'économies en santé.Un sujet qui est devenu, au fil des ans, prioritaire pour les Français. Ainsi, 88 % des Français interrogés par l'Ifop pour le baromètre de l'action sociale placent la santé en tête de leurs préoccupations. Éloignement, temps d'attente, offre de soins incomplète… 87 % du territoire est désormais classé en désert médical et 6 millions de Français n'ont pas de médecin traitant.Les maires tentent, à leur niveau, d'y remédier en créant des maisons de santé pour attirer des médecins. Nous avons rencontré l'un d'entre eux.LES EXPERTS :- Christophe BARBIER - Éditorialiste politique et conseiller de la rédaction de Franc-Tireur - Caroline MICHEL-AGUIRRE - Grand reporter au Nouvel Obs, autrice du livre Le grand détournement co-écrit avec Matthieu Aron est publié aux Allary Editions- Gaëlle MACKE - Directrice déléguée de la rédaction du magazine Challenges - Benjamin MOREL - Constitutionnaliste, maître de conférences en droit public à l'université Paris 2 Panthéon-Assas, auteur de "Le nouveau régime ou l'impossible parlementarisme", publié aux éditions Passés composés
Bien avant Google, Wikipedia ou Internet, deux visionnaires belges ont imaginé un système pour rassembler tous les savoirs du monde. À la fin du XIXᵉ siècle, Paul Otlet et Henri La Fontaine, juristes et humanistes, conçoivent à Bruxelles un projet d'une ambition vertigineuse : le Répertoire bibliographique universel (RBU). Leur idée ? Créer une base de données mondiale recensant chaque livre, article, découverte et document publié sur Terre. Un rêve de connaissance totale, bien avant l'ère numérique.Le projet voit le jour en 1895, dans le sillage du positivisme et de l'idéalisme scientifique de l'époque. Otlet et La Fontaine croient en un monde où la paix et le progrès viendraient de la mise en commun du savoir. Pour cela, ils inventent un système révolutionnaire de classification : la Classification décimale universelle (CDU), encore utilisée aujourd'hui dans certaines bibliothèques. Chaque information reçoit un code numérique, permettant de la retrouver et de la relier à d'autres, selon un principe qui annonce déjà les liens hypertextes d'Internet.Le Répertoire bibliographique universel devient rapidement gigantesque. Dans leurs bureaux, des dizaines de collaborateurs compilent, à la main, des fiches cartonnées de 12,5 × 7,5 cm. Chacune décrit un livre, un article ou une donnée scientifique. En quelques années, le projet dépasse les 12 millions de fiches, soigneusement rangées dans des tiroirs métalliques. Pour consulter une information, les chercheurs du monde entier peuvent écrire une lettre : le centre de documentation leur envoie alors, par courrier, les références demandées. Autrement dit, une forme primitive de moteur de recherche humain, avec du papier et des timbres à la place des algorithmes et des câbles.Otlet rêve même d'aller plus loin : il imagine une « cité mondiale du savoir », où chacun pourrait consulter à distance des millions de documents via des écrans connectés. Dans ses carnets, il dessine des machines de lecture à distance, combinant électricité, téléphone et microfilm — une vision étonnamment proche des ordinateurs en réseau.Mais la Seconde Guerre mondiale interrompt le projet ; une partie du répertoire est détruite. Le reste est aujourd'hui conservé au Mundaneum, à Mons, surnommé parfois « le Google de papier ».Ainsi, bien avant l'informatique, un Belge a rêvé d'Internet. Paul Otlet n'a pas inventé le Web, mais il en a conçu l'esprit : celui d'un monde où le savoir circule librement, pour relier les esprits plutôt que les écrans. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'association entre la couleur jaune et l'infidélité remonte à plusieurs siècles et mêle croyances religieuses, symbolique sociale et traditions populaires. Aujourd'hui, elle nous semble presque naturelle — le « cocu » est souvent représenté avec du jaune —, mais cette idée est née d'un long glissement de sens, où le jaune est passé de la lumière divine à la trahison et au déshonneur.Dans l'Antiquité, le jaune n'avait rien de négatif. C'était la couleur du soleil, de l'or et de la fertilité. Elle symbolisait la richesse et la puissance divine : celle d'Apollon, d'Hélios ou de Rê. Mais dès le Moyen Âge, le regard change. Le jaune devient une couleur de la discorde. L'Église médiévale, influencée par la symbolique chrétienne, l'associe à la duplicité et à la tromperie. Judas Iscariote, le traître par excellence, est souvent représenté portant un manteau jaune sur les fresques religieuses. Cette image s'ancre durablement dans l'imaginaire collectif : le jaune devient la couleur de celui qui trahit la confiance.À partir du XVe siècle, cette connotation s'étend au domaine conjugal. Dans certaines villes d'Europe, les maris trompés étaient publiquement ridiculisés : on peignait parfois la porte de leur maison en jaune, ou on leur faisait porter des vêtements de cette couleur. C'était un signe d'humiliation publique, marquant le déshonneur et la honte. Cette pratique a donné naissance à l'expression française « porter le bonnet jaune », proche du célèbre « porter des cornes » — symbole du mari dupé.La couleur jaune a aussi été associée à la jalousie, sentiment souvent lié à l'infidélité. Dans la littérature du XVIIᵉ siècle, notamment chez Molière ou La Fontaine, le jaune revient souvent pour peindre les passions amoureuses dévoyées : amour trompé, mensonge, trahison. Le symbolisme s'ancre alors dans la culture populaire.Il faut aussi noter un lien psychologique : le jaune, couleur vive et instable, évoque la lumière mais aussi la fausse clarté, l'apparence trompeuse. Contrairement au bleu, associé à la fidélité et à la constance, le jaune devient la couleur du changeant, de l'inconstant.Ainsi, si aujourd'hui le jaune évoque la joie ou l'énergie dans le design et la mode, il garde, dans l'imaginaire symbolique occidental, cette ombre morale héritée du Moyen Âge : celle de la trahison, du mensonge… et de l'amour infidèle. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le geste paraît anodin, presque universel : on lance une pièce en l'air, on crie « pile ou face », et le hasard tranche à notre place. Mais d'où vient cette étrange coutume, à mi-chemin entre le jeu et la justice ? Son origine remonte à plus de deux millénaires, à une époque où la monnaie elle-même incarnait l'autorité et la décision divine.Dans la Rome antique, les citoyens pratiquaient déjà un jeu appelé “navia aut caput”, littéralement « navire ou tête ». Les pièces romaines portaient en effet, sur une face, le profil de l'empereur (le caput), et sur l'autre, un symbole ou une embarcation (navia). Lorsqu'un désaccord survenait, on jetait la pièce : si la tête apparaissait, l'empereur — donc la loi — semblait trancher. Si le navire gagnait, le sort en décidait autrement. Ce geste n'était pas seulement un jeu de hasard, mais une forme symbolique d'arbitrage, une manière de laisser le pouvoir ou les dieux choisir à notre place.Avec le temps, la pratique a traversé les siècles et les cultures. Au Moyen Âge, les chevaliers anglais utilisaient une coutume semblable appelée “cross and pile” : la “cross” (croix) figurait sur une face des pièces, tandis que “pile”, mot d'origine latine (pilum, signifiant “pilier” ou “tête de lance”), désignait le revers de la pièce, souvent orné d'un relief ou d'un poinçon. C'est de là que vient notre mot “pile”, pour désigner le côté opposé à “face”. Le terme est resté, même lorsque les motifs des pièces ont changé.Mais question, tirer à pile ou face offre t il exactement une chance sur deux de gagner. En théorie, c'est vrai : une pièce possède deux faces distinctes, et le hasard semble parfaitement équilibré. Pourtant, la science nuance cette idée. En 2007, une équipe de l'Université de Stanford dirigée par le mathématicien Persi Diaconis a démontré que le lancer d'une pièce n'est pas complètement aléatoire. À l'aide de caméras à haute vitesse et de modèles physiques, les chercheurs ont montré que le mouvement initial (vitesse, rotation, angle) influence légèrement le résultat. En moyenne, la pièce a environ 51 % de chances de retomber du même côté qu'elle occupait avant d'être lancée. Autrement dit, si vous la posez sur “pile” avant de la jeter, elle a une probabilité un peu plus élevée d'atterrir sur “pile”. Ce biais est minime, mais il existe.D'autres expériences, notamment celles menées par l'Université de Cambridge en 2023, ont confirmé cette légère asymétrie, liée non seulement à la dynamique du lancer, mais aussi à l'épaisseur et au centre de gravité de la pièce. Les pièces de monnaie ne sont pas parfaitement équilibrées : un côté est souvent plus lourd ou plus bombé, ce qui influe subtilement sur leur trajectoire. En pratique, ce déséquilibre reste imperceptible pour un humain.Ainsi, dans les conditions réelles — un lancer spontané, sans calcul ni force mesurée —, le résultat demeure quasi aléatoire, à environ 50/50. Mais si l'on voulait être rigoureusement scientifique, on dirait que le hasard n'est jamais parfait : chaque pile ou face contient une trace, infinitésimale, de la main qui l'a lancée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.