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Sur les photos officielles, il arbore fièrement son uniforme rutilant et ses 7 étoiles qui indiquent son rang de maréchal, à l'instar de son défunt père. Et le maréchal-président tchadien a encore assis son pouvoir vendredi. En effet, pointe Jeune Afrique, « le vote sur la révision constitutionnelle était initialement prévu lundi prochain 13 octobre. Avec dix jours d'avance, c'est donc vendredi que la majorité écrasante des parlementaires a approuvé le texte présenté par le Mouvement patriotique du salut, le parti de Mahamat Idriss Déby Itno, lui conférant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limites. Ce texte lève aussi l'incompatibilité des fonctions de chef de l'État avec des activités au sein d'un parti politique et restaure l'immunité des ministres. » Commentaire de Jeune Afrique : « l'histoire ne se répète pas, mais elle peut parfois sérieusement bégayer. (…) Il y a vingt ans, Idriss Déby Itno, père et prédécesseur de l'actuel chef de l'État, avait, lui aussi, fait “sauter“ le verrou de la limitation des mandats, en faisant modifier la Constitution de 1996, pourtant adoptée après une période de concertation nationale. » Vers un pouvoir quasi-absolu En effet, concrètement, analyse Afrik.com, « instituée par les députés, relayée dans les médias, validée par les sénateurs, et promulguée par le Président, cette réforme scelle le nouveau socle d'un pouvoir quasi-absolu. Cette mutation institutionnelle ne saurait se limiter à un simple jeu de chaises législatives, pointe le site panafricain. Elle dessine un scénario politique à long terme, dans lequel l'alternance démocratique devient improbable. (…) Ça n'est pas seulement une révision constitutionnelle : c'est l'officialisation d'un tournant vers la présidentialisation à vie, s'exclame encore Afrik.com. En adoptant formellement une durée de mandat allongée et une absence de limite, le régime Déby verrouille les conditions de perpétuation de sa domination. Le fils succède au père, non pas par un héritage dynastique légal, mais par un enchaînement institutionnel soigneusement orchestré. » Alors, relève encore le site panafricain, « face à cette mutation, la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, les acteurs politiques africains auront à observer, critiquer, voire exercer des pressions pour rappeler que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert. Le temps dira si le Tchad, sous Mahamat Déby, rompt avec l'ère Déby père, ou bien en érige une version encore plus rigide. » Sur la vague du souverainisme… « Cette évolution politique intervient dans un contexte international qui favorise les régimes peu portés à la démocratie, note pour sa part Ledjely en Guinée. Les rivalités géostratégiques entre la Russie et les pays occidentaux offrent aux dirigeants du continent de nouvelles marges de manœuvre. La confédération de l'AES (Mali, Burkina Faso, Niger) incarne ce vent de souverainisme dont une des manifestations, est aussi le départ des soldats français de plusieurs pays, dont le Tchad. Dans ce nouveau rapport de force, Mahamat Idriss Déby sait qu'il dispose d'une plus grande liberté pour remodeler les institutions à sa guise, sans craindre de réelles représailles extérieures. Ainsi, conclut Ledjely, loin d'incarner un renouveau politique, Mahamat Idriss Déby semble perpétuer un cycle qui confisque l'alternance et bloque l'émergence d'une gouvernance réellement démocratique. Une dynamique qui semble relever d'une tendance plutôt lourde sur le continent africain. » Réinventer la démocratie sur le continent Enfin, en parallèle, à lire cet éditorial du Monde sur l'émergence des régimes forts en Afrique : « prétendre (comme le font certains militaires au pouvoir) que “l'Afrique n'est pas faite pour la démocratie“ est une ineptie, affirme le journal. Il suffit de rencontrer des Africains, illettrés ou éduqués, se pressant dans des bureaux de vote, pour comprendre le sens évident qu'ils donnent à ce droit fondamental : choisir et renvoyer ses dirigeants sur une base égalitaire. (…) Prétendre, par ailleurs, poursuit Le Monde, que seul un régime fort peut assurer le développement contredit la réalité : aucun autocrate africain ne peut se vanter d'une telle performance. » Et le journal de conclure : « combat par définition inachevé, la démocratie est à réinventer, dans les différents États africains comme dans les pays riches. Avec, sans doute, un point commun : au centre de la réflexion devrait figurer le lien entre démocratie et bien-être des populations. »
Tout commence par une invitation : un événement organisé par GRDF à Rouen, pour réfléchir à une architecture qui « fasse mieux avec moins ». Mais aussitôt, la question surgit : Architecte, mais qui es-tu ?Depuis les bâtisseurs de pierre du Néolithique jusqu'à l'arkhitéktôn grec, des premières occurrences aux définitions de l'Académie, Anne-Charlotte Depondt remonte la généalogie du métier, jusqu'à sa propre lignée d'architectes. Son père paysagiste, son oncle Paul Depondt, élève de Mies van der Rohe, apôtre d'une modernité sobre et lumineuse : à travers eux se dessine une filiation de pensée, une rigueur aimante.Mais cette filiation s'effrite dans le tumulte contemporain. L'architecte d'aujourd'hui, souvent happé par l'image et la vitesse, semble oublier sa mission première : abriter l'humain.Anne-Charlotte interroge le sens perdu, le règne du factice, la tentation du virtuel où tout s'érige sans matière. Citant Arendt et Jankélévitch, elle rappelle que la pensée seule fonde l'éthique, que « le mal vient d'une incapacité à penser ».L'architecture n'est pas qu'une forme : c'est un acte moral, une fidélité à la vie, une résistance au vide.Ainsi, au-delà des modes et des querelles, elle en appelle à une exigence : être droit, en humanité.Et de refermer le cercle sur l'événement de Rouen — car bâtir mieux, aujourd'hui, c'est d'abord retrouver le sens du mot architecte.Audio comdarchipodcastImage teaser © Blonde Woman Walking Through a Luxury Shopping Mall by Kuroneko Mac Generated using AI____Si le podcast COM D'ARCHI vous plaît n'hésitez pas :. à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes,. à nous laisser des étoiles et un commentaire, :-),. à nous suivre sur Instagram @comdarchipodcast pour retrouver de belles images, toujours choisies avec soin, de manière à enrichir votre regard sur le sujet.Bonne semaine à tous ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui, quand on dit qu'un récipient est “hermétiquement fermé”, on pense à un couvercle parfaitement étanche, qu'aucune goutte d'air ou de liquide ne peut traverser. Mais l'histoire du mot est bien plus ancienne et surprenante : elle nous mène aux pratiques mystérieuses des alchimistes et au dieu grec Hermès.Dans l'Antiquité tardive et au Moyen Âge, l'alchimie se présentait comme une quête à la fois scientifique et spirituelle. Les alchimistes cherchaient à transformer les métaux, à fabriquer la pierre philosophale ou à atteindre l'immortalité. Leur savoir, souvent codé et réservé à quelques initiés, fut désigné par le terme hermétisme. Pourquoi ce nom ? Parce que leur tradition se réclamait d'Hermès Trismégiste, figure mythique associée à la sagesse. Ce personnage, mélange du dieu grec Hermès et du dieu égyptien Thot, était censé avoir transmis aux hommes des textes ésotériques décrivant les secrets du cosmos et de la matière.L'adjectif hermétique servait donc d'abord à qualifier tout ce qui se rapportait à cette doctrine occulte, réputée incompréhensible pour le commun des mortels. C'est de là qu'est né le sens figuré que nous connaissons encore : un discours “hermétique” est obscur, réservé aux initiés.Mais le mot a pris aussi un sens beaucoup plus concret grâce aux pratiques mêmes des alchimistes. Dans leurs laboratoires, ils utilisaient des bocaux et des cornues pour réaliser leurs expériences. Or, pour que leurs réactions chimiques aboutissent, il fallait absolument empêcher l'air extérieur de pénétrer et sceller parfaitement les récipients. Ils ont ainsi mis au point des techniques de fermeture avec de la cire, des soudures ou des scellements divers. On parlait alors de récipients “fermés à la manière des hermétistes”, autrement dit des alchimistes. Peu à peu, le terme “hermétique” a désigné non plus seulement un savoir secret, mais aussi un objet totalement clos, imperméable à l'air et à l'eau.C'est cette double filiation – symbolique et technique – qui explique la richesse du mot. L'hermétisme, doctrine ésotérique, a donné naissance à l'adjectif “hermétique” pour qualifier ce qui est obscur. Puis, par extension, et grâce aux méthodes pratiques de fermeture utilisées dans les laboratoires alchimiques, le terme a pris son sens moderne d'“étanche”.Ainsi, chaque fois que l'on ferme un bocal “hermétiquement”, on perpétue sans le savoir un héritage venu de l'alchimie et des mystères d'Hermès Trismégiste. Un mot du quotidien qui, derrière sa banalité, cache une histoire faite de mythes, de secrets et d'expériences en laboratoire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L'expression “pied-noir” est aujourd'hui associée aux Européens d'Algérie rapatriés en France après l'indépendance de 1962. Mais son origine est plus complexe, nourrie d'interprétations multiples, parfois contradictoires.D'abord, plusieurs hypothèses coexistent sur son apparition. La plus répandue affirme que le terme serait né au XIXᵉ siècle, en référence aux colons français arrivant en Algérie. Ils portaient de lourdes bottes en cuir noir, contrastant avec les babouches des populations locales. Les “pieds noirs” désigneraient donc ceux qui venaient d'outre-Méditerranée et marquaient le sol algérien de leur empreinte.Une autre théorie suggère que l'expression vient du monde maritime. Les marins qui traversaient la Méditerranée, souvent couverts de suie et de charbon à cause des machines à vapeur, étaient appelés “pieds noirs”. Beaucoup s'établirent ensuite en Algérie, renforçant l'association du terme avec les Européens installés sur place.Au début du XXᵉ siècle, “pied-noir” n'avait rien d'un mot valorisant. Il était utilisé de manière péjorative, parfois par les Français de métropole pour désigner ces colons jugés rustres ou différents. En Algérie même, le mot circulait aussi dans un registre ironique ou insultant. Ce n'est qu'après la guerre d'indépendance et l'exode massif des Européens en 1962 que le terme change de statut.En arrivant en France, près d'un million de rapatriés durent affronter la douleur du déracinement et le rejet d'une partie de la population métropolitaine. Le mot “pied-noir”, autrefois charge négative, devint peu à peu un marqueur identitaire. Se revendiquer “pied-noir”, c'était affirmer son histoire particulière, ses racines algériennes et la mémoire d'une communauté prise dans le tumulte de la décolonisation.Aujourd'hui encore, le terme véhicule des émotions contrastées. Pour certains, il symbolise la nostalgie d'une terre perdue, l'Algérie française. Pour d'autres, il reste associé aux tensions coloniales et à la mémoire douloureuse de la guerre. Mais au-delà des débats politiques, “pied-noir” est devenu un mot patrimonial, témoin d'une histoire franco-algérienne profondément imbriquée.Ainsi, l'étymologie du mot reflète à elle seule la complexité du passé colonial : né comme une injure, réapproprié comme un étendard, il raconte la trajectoire de ceux qui, ayant grandi sur l'autre rive de la Méditerranée, durent refaire leur vie en France. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Paris vaut bien une Story. Elle valait bien une messe pour Henri IV et encore, pour lui, ce n'était pas un cadeau. Tandis que pour nous, qu'on ait été en voyage de tourisme ou de travail, c'est un souvenir éclairant avec ses monuments célèbres, ses musées, le jour, et ses restaurants et spectacles la nuit. Paris ne dort jamais, c'est vrai, comme si les gens se passaient le relais sur les trottoirs et les places pour ne pas trop se marcher dessus. Ce ne sont pas les mêmes gens qu'on croise non plus, comme Jacques Dutronc le chantait déjà il y a près de soixante ans.Oui, le matin, après les boulangers, les livreurs et les marchands de journaux, ce sont les écoliers qui succèdent aux gens de la nuit qui ont hanté les rues. Serge Gainsbourg essaie de ne pas réveiller ses voisins artistes du cinquième étage de la Cité des arts, dans le Marais. Il en tient une bonne et pourtant, il a une sacrée descente, probablement la plus redoutable de la rive droite. Il a une raison qui est son un problème, il n'a pas envie de retrouver son logement vide. Ce n'est pas qu'il soit grand, le piano prend presque toute la place, il y a surtout qu'il y vit seul, il n'a pas trouvé l'amour, celui qui le retient au port chaque soir. Et alors qu'il s'est enfin couché, les mômes et les ados arpentent les trottoirs sur le chemin de l'école et des lycées. Ainsi du jeune Renaud Séchan qui porte alors très bien son nom puisque les bancs du Lycée Montaigne à Montparnasse, il ne les voit plus trop souvent, séchant les cours pour traîner dans les rues et jouer de la guitare. Tout comme Jean-Louis Aubert, deux arrondissements plus loin, dans le XVI°, il est un peu plus jeune que lui, mais tout aussi passionné par la guitare et le rock'n'roll.En parlant du Lycée Montaigne, celui du sixième arrondissement, Quartier latin, accueille la bande de Paul-Alain Leclerc. Il va obtenir son bac, comme Jean-Louis d'ailleurs, et puis, voisinage de la Sorbonne oblige, s'inscrire en Sciences-Po. Son point de chute est dans son quartier, le bistrot L'Écritoire, Place de la Sorbonne, vue offerte sur un des bâtiments de l'Université, depuis la terrasse où, avec ses amis Maurice Vallet et Etienne Roda-Gil, il refait le monde. C'est d'ailleurs là que vont être écrits plusieurs des premiers tubes de celui qui ne s'appelle pas encore Julien Clerc.Et si vous désirez encore une adresse dans le coin, histoire de montrer que la légende s'écrit parfois dès le plus jeune âge, nous sommes aussi tout près du Panthéon et de sa vaste place emblématique. C'est là que dans vingt ans, Patrick Bruel imaginera les retrouvailles de copains de classe. Il s'y étaient donnés rendez-vous dix ans après s'être quittés, histoire de voir ce qu'ils étaient devenus. Mais on sait que c'est plutôt histoire de se rappeler les grands rêves qu'on avait et dont la plupart n'ont pas été réalisés : on n'en a même pas pris le chemin, sans le vouloir, sans le savoir. Julien Clerc a gardé le cap de ses rêves depuis l'époque de la place de la Sorbonne, Patrick Bruel, lui, a créé un mythe. Vous êtes-vous déjà retrouvé dix ou vingt ans plus tard ? En tout cas, les murs et les rues de Paris gardent toujours l'écho de telles histoires devenues légendaires. D'autres gens les habitent, d'autres y bâtissent leur propre histoire mais quoi de mieux pour les imprimer que d'en faire une chanson que tout le monde chante.
Depuis plusieurs millénaires, l'Homme ne s'est pas contenté de domestiquer les animaux : il a aussi influencé leur morphologie, et en particulier leur taille. Une vaste synthèse menée par des chercheurs de l'Université de Montpellier apporte un éclairage scientifique inédit sur ce phénomène. Publiée récemment, cette étude est l'une des plus complètes jamais réalisées : elle repose sur l'analyse de 3 858 enregistrements de mesures, à partir de plus de 225 000 os et dents, issus de 311 sites archéologiques de la France méditerranéenne, couvrant une période de 8 000 ans.Les résultats montrent que l'Homme a profondément modifié la stature des espèces animales, à la fois par la domestication et par la chasse sélective. Prenons l'exemple des animaux domestiques. Les premiers moutons et chèvres domestiqués, introduits dès le Néolithique, étaient plus petits que leurs ancêtres sauvages. Cette réduction de taille est liée aux conditions d'élevage : alimentation contrôlée, enclos restreints, reproduction sélective visant la docilité ou la production (lait, laine), et non la survie en milieu sauvage. Ainsi, la taille moyenne des ovins et caprins a diminué de 20 à 30 % par rapport à leurs homologues sauvages.Chez les bovins, le même processus s'observe. Les aurochs, ancêtres sauvages des vaches, mesuraient plus de 1,70 mètre au garrot. Les bovins domestiqués ont rapidement perdu en stature, atteignant parfois à peine 1,20 mètre dans certaines populations antiques. Cette diminution reflète des choix humains : des animaux plus petits étaient plus faciles à nourrir et à contrôler.Mais l'impact humain ne se limite pas aux espèces domestiques. La chasse a aussi contribué à réduire la taille des animaux sauvages. Les chasseurs préhistoriques ciblaient souvent les plus grands individus, car ils offraient plus de viande ou de trophées. Cette pression sélective a progressivement favorisé la reproduction des animaux plus petits et plus discrets. On retrouve ce schéma chez les cerfs et les sangliers, dont la taille moyenne s'est réduite au fil des siècles.À partir du Moyen Âge, cependant, une tendance inverse apparaît : les pratiques d'élevage s'améliorent, l'alimentation devient plus riche, et certains animaux domestiques regagnent en stature. C'est particulièrement visible chez les chevaux, qui deviennent plus grands et plus robustes pour répondre aux besoins militaires et agricoles.En somme, cette étude de l'Université de Montpellier montre que l'Homme est un facteur déterminant de l'évolution morphologique des animaux. Par la domestication, l'élevage et la chasse, il a façonné la taille des espèces sur des milliers d'années. Les animaux d'aujourd'hui sont donc le reflet d'une histoire où la sélection naturelle s'est vue constamment modifiée, accélérée, ou détournée par la main humaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La question paraît simple, mais elle touche à des mécanismes scientifiques fascinants, mêlant biomécanique, énergie et évolution.Contrairement à la plupart des mammifères terrestres, les kangourous se déplacent presque exclusivement en sautant. Ce mode locomoteur, appelé saltation, peut sembler énergivore, mais en réalité il s'avère extrêmement efficace. Une étude pionnière menée par le chercheur australien Terence J. Dawson dans les années 1970 a montré que le saut permet aux kangourous d'économiser de l'énergie à vitesse élevée.Le secret réside dans leurs tendons d'Achille surdimensionnés, qui fonctionnent comme des ressorts. Lors d'un saut, l'animal emmagasine de l'énergie élastique dans ses tendons. Cette énergie est ensuite restituée lors de l'impulsion suivante, réduisant considérablement l'effort musculaire. Selon une étude publiée dans Nature en 1977 par Dawson et R. Taylor, à partir d'environ 10 km/h, le coût énergétique du saut reste pratiquement constant, alors qu'il augmente chez la plupart des animaux qui courent. Autrement dit, un kangourou qui double sa vitesse ne consomme pas plus d'énergie. C'est une adaptation exceptionnelle.Ce mécanisme est encore renforcé par un second avantage : la respiration couplée au saut. Une étude de R. Carrier (1987) a montré que le mouvement de l'abdomen et du diaphragme pendant le bond facilite l'inspiration et l'expiration. Ainsi, plus le kangourou saute vite, plus il ventile efficacement ses poumons, sans effort supplémentaire.Mais pourquoi cette évolution ? Les scientifiques avancent plusieurs hypothèses. D'abord, l'environnement australien a joué un rôle clé. Les kangourous vivent dans des zones arides où la nourriture est rare et dispersée. Le saut leur permet de parcourir de longues distances à faible coût énergétique. C'est donc un avantage évolutif majeur pour survivre dans un milieu contraignant.De plus, la posture verticale adoptée lors du saut réduit la surface corporelle exposée au soleil, ce qui aide à limiter la surchauffe dans des environnements très chauds.Enfin, le saut offre aussi un avantage défensif. À vitesse maximale, un grand kangourou peut atteindre près de 60 km/h et franchir des bonds de 9 mètres. Cette mobilité impressionnante leur permet d'échapper rapidement aux prédateurs.En résumé, les kangourous sautent non pas par hasard, mais parce que cette stratégie combine trois atouts majeurs : une locomotion économe en énergie, une respiration optimisée et une adaptation aux vastes espaces australiens. Les recherches biomécaniques menées depuis un demi-siècle montrent que le saut est bien plus qu'un simple moyen de déplacement : c'est une réussite évolutive unique dans le règne animal. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:29:59 - Les Nuits de France Culture - par : Christine Goémé - En 1970, Viviane Forrester, âgée de 45 ans, publie son tout premier roman. Dans cet entretien, elle évoque ses influences, son intérêt pour les biographies et les correspondances ; son travail d'écriture au quotidien et dans l'intimité ; les différentes formes d'exil des personnages de son roman. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Viviane Forrester Romancière, essayiste et critique littéraire
“Il n'y a pas de hasard”. Une phrase qu'on entend régulièrement aujourd'hui dans la conversation. Et qui convient admirablement à propos de l'union artistique et amoureuse de Michel Berger et Véronique Sanson. Est-ce un hasard si leurs deux pères se sont rencontrés, avant leur naissance, dans la résistance, sans pour autant nouer de liens. L'affaire aurait dû rester sans suite mais voilà que les deux mamans aussi se connaissent, et se fréquentent. Mais alors qu'on pourrait croire qu'à l'occasion des dîners qu'elles organisent ou des goûters d'anniversaire de leurs enfants, les deux jeunes ont commencé à se fréquenter, et bien, non, à nouveau pas du tout. Il ne se passe rien durant leur enfance ni adolescence.Ce n'est que, alors qu'il fréquente les bancs de l'université, Michel Berger se retrouve dans un pool de directeurs artistiques chez Pathé Marconi qui entre parenthèses deviendront tous riches et célèbres comme Gérard Manset (et oui, c'est lui), ou Claude Michel Schönberg, le compositeur de la fameuse comédie musicale Misérables, que Michel Berger est convié par Madame Colette Sanson à un goûter où elle a demandé à ses deux filles d'interpréter leur répertoire. Violaine et Véronique forment en effet avec un certain François Bernheim un trio qu'elles ont nommé les Roche Martin.Oui, il a fallu attendre ce jour-là, pour que Michel Berger accompagné de Schönberg, semble enfin voir Véronique Sanson et sa sœur pour la première fois. Il n'a d'yeux désormais que pour elles, l'affaire est entendue : Schönberg et lui vont s'occuper d'elles. La suite on la connaît. Le travail en commun débouche sur une histoire commune. Puis vient la révélation de la chanteuse Véronique Sanson mais aussi du style Berger. Ainsi quand France Gall entend pour la première fois à la radio un extrait du premier album de Michel Berger et file l'acheter chez un disquaire pour l'écouter. Elle est tellement frappée par la ressemblance avec Véronique Sanson qu'elle en vient à croire qu'il imite, et imagine même casser le 33 Tours, avant d'apprendre que Michel est à la base de sa carrière. Un Michel Berger n'est plus le garçon réservé qu'il a été. C'est un homme meurtri par un amour malheureux et le terrible choc d'un abandon brutal. Partie acheter des cigarettes et jamais revenue. Véronique s'envole pour les Etats-Unis, suivant une rockstar américaine, sans crier gare, sans une explication. Michel est dévasté, il se retrouve une fois de plus, une fois de trop dans la situation de l'abandonné, comme quand son père a déclaré ne plus le reconnaître et a coupé les ponts pour refaire sa vie ailleurs.Michel se révèle inflexible, il ne veut pas travailler avec France Gall et le lui dit sans ménagement. Mais France ne lâche rien, fait le siège de la forteresse, jusqu'à ce que l'opportunité de faire une voix sur l'album de Michel se présente. Berger est alors frappé par ce qu'il entend, loin du souvenir qu'il avait gardé de celle qu'il avait bien évidemment croisée du temps des yéyés et qui n'est plus une ado à présent, comme lui après tout, même si elle en a toujours le physique et les traits. Alors, à l'heure où Berger remet la carrière de Françoise Hardy en selle, il reprend aussi celle de France Gall, qui a dit “à corps perdu”.
Dans notre langage quotidien, on utilise souvent les mots « sexe » et « genre » comme s'ils étaient interchangeables. Pourtant, en sciences humaines comme en biologie, ces deux notions ne désignent pas la même réalité. Comprendre cette différence est essentiel pour saisir les débats actuels autour de l'identité, des droits et de la société.Le sexe, d'abord, relève de la biologie. Il désigne l'ensemble des caractéristiques physiques et physiologiques qui distinguent le mâle et la femelle chez l'espèce humaine : chromosomes, organes reproducteurs, hormones, caractéristiques sexuelles secondaires comme la pilosité ou la voix. En résumé, le sexe est déterminé par la nature et observé à la naissance. Mais même là, la réalité est plus complexe qu'on ne l'imagine : certaines personnes naissent intersexes, avec des caractéristiques biologiques qui ne correspondent pas strictement aux catégories « mâle » ou « femelle ».Le genre, lui, est une construction sociale et culturelle. Il désigne les rôles, les comportements et les représentations qu'une société associe au fait d'être masculin ou féminin. Être un « homme » ou une « femme » dans une culture donnée implique des attentes : comment on s'habille, quelle profession on exerce, quelles attitudes on adopte. Or ces normes varient selon les époques et les cultures. Ce qui est considéré comme « masculin » dans une société peut être vu comme « féminin » ailleurs.Ainsi, si le sexe se rapporte au corps, le genre se rapporte aux significations que les sociétés attribuent à ce corps. Par exemple, biologiquement, rien n'empêche une femme de devenir médecin ou une homme de s'occuper des enfants à la maison. Mais pendant longtemps, les stéréotypes de genre ont assigné ces rôles différemment.Aujourd'hui, la distinction entre sexe et genre permet de mieux comprendre les débats autour des identités de genre. Certaines personnes peuvent se reconnaître dans un genre qui ne correspond pas à leur sexe biologique, d'autres se définir en dehors du cadre binaire homme/femme. Ces réalités interrogent nos catégories habituelles et bousculent les repères.Être pédagogue, c'est rappeler que distinguer sexe et genre n'efface pas les différences biologiques, mais met en lumière le poids de la culture et des normes sociales. Cela permet d'éviter les confusions et d'ouvrir un espace de dialogue plus nuancé, où l'on reconnaît à la fois la diversité des corps et celle des identités. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Comment se forge-t-on une conscience politique ? Par le hasard des rencontres ? Par expérience personnelle ? Ou par transmission familiale ? Le film de la semaine est un récit d'initiation, le portrait d'un jeune homme à peine sorti de l'adolescence dont les yeux vont se dessiller à mesure qu'il va s'intéresser aux circonstances de la mort de son père et découvrir les injustices qui ravagent son pays : Madagascar. Kwame a 20 ans et tente de gagner sa vie dans les mines clandestines de saphir jusqu'à ce qu'un événement tragique le pousse à retourner dans sa ville de Tamatave. Ainsi commence Disco Afrika, Une histoire malgache, le premier long métrage de Luck Razanajoana qui montre comment Kwame va progressivement passer d'un individualisme de survie à la découverte d'un esprit collectif pour que s'améliore la situation de son pays, rongé par la corruption. À l'affiche de notre cinéma également ce samedi, le film primé à la Mostra de Venise : la Voix de Hind Rajab, de Kaouther ben Hania, qui fait un tabac lors d'avant-premières en Tunisie. Et nous reviendrons, bien sûr, sur la mort de Claudia Cardinale dans le journal d'Elisabeth Lequeret. Musiques : Gasoline de Obongjayrar (Playlist Rfi) et Beckett de Nesles.
On l'entend souvent dans les manuels scolaires, les débats politiques ou les conversations de café : Louis XIV, le Roi-Soleil, aurait proclamé un jour, plein de superbe, « L'État, c'est moi ». La formule est devenue l'illustration parfaite de l'absolutisme royal, comme si elle condensait à elle seule l'idée que le roi se confondait avec la nation. Mais la vérité est plus subtile… et bien différente.D'abord, aucun texte sérieux ne rapporte que Louis XIV ait prononcé ces mots. On ne les trouve dans aucune correspondance, aucun discours officiel, aucun témoignage direct de ses contemporains. Cette phrase apparaît bien plus tard, et relève de ce que les historiens appellent une attribution apocryphe, autrement dit inventée. L'idée était trop belle pour ne pas être reprise : un roi qui concentre tous les pouvoirs, se voyant au-dessus de tout, cela collait parfaitement à l'image qu'on se faisait de lui.Pourtant, Louis XIV n'a pas manqué de rappeler la distinction entre sa personne et l'État. À la fin de sa vie, peu avant de mourir en 1715, il aurait déclaré à son arrière-petit-fils, le futur Louis XV : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours. » Cette phrase, au contraire de la légende, montre une conscience de la pérennité des institutions au-delà du souverain. Le monarque, même absolu, se voyait comme un maillon d'une longue chaîne, et non comme l'État lui-même.D'où vient alors cette célèbre citation ? Beaucoup pensent qu'elle a été forgée plus tard, au XIXᵉ siècle, par des historiens ou des pamphlétaires qui voulaient caricaturer l'absolutisme. Elle résume bien la philosophie politique de l'Ancien Régime – où le roi concentrait l'exécutif, le législatif et le judiciaire –, mais elle n'est pas authentique. C'est un peu comme si la légende avait dépassé la réalité.Ainsi, « L'État, c'est moi » n'est pas la confession orgueilleuse d'un roi, mais plutôt une invention qui traduit l'image que la postérité s'est faite de Louis XIV. Ce dernier, certes, incarnait la monarchie absolue et concentrait un pouvoir immense, mais il n'a jamais prétendu être l'État. La nuance est de taille : ce sont les hommes qui passent, mais les institutions, elles, demeurent. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis maintenant plus d'un an, Cuba connaît des problèmes d'électricité récurrents, avec des coupures qui durent parfois plus de 15 heures par jour. Ces derniers mois, des provinces entières n'ont plus eu de courant pendant des semaines, la faute à des infrastructures vieillissantes, pour ne pas dire totalement défaillantes. L'embargo américain, mis en place depuis 1962, y est pour beaucoup, mais pas seulement. Exaspérés, des Cubains descendent dans les rues régulièrement pour dénoncer cette situation. Pour l'historien cubain Manuel Cueta Morua, ancien fonctionnaire et opposant depuis des décennies, c'est un signe du délabrement du régime de La Havane. C'est ce qu'il a raconté à Romain Lemaresquier qui l'a joint dans la capitale cubaine qu'il n'a jamais quittée malgré plusieurs passages en prison. Donald Trump bafoue l'indépendance de la justice Aux États-Unis, James Comey, l'ancien patron du FBI, a été mis en examen pour fausses déclarations et entrave à la justice. Cela faisait des mois que Donald Trump voulait sa tête car il avait enquêté sur des soupçons d'ingérence russe lors de sa campagne en 2016. Le président américain n'a pas hésité à faire pression sur la justice pour parvenir à ses fins, relève la presse américaine. Ainsi, Donald Trump «a bafoué la longue tradition qui veut que le ministère de la Justice se tienne à l'écart de la Maison Blanche (...) et résiste aux pressions politiques», écrit le New York Times. Une tradition qui remonte à l'après-Watergate. La sacro-sainte indépendance de la justice est «une règle démocratique fondamentale», insiste le quotidien new-yorkais. «Ce pare-feu, aussi imparfait soit-il, a été établi pour préserver l'idéal démocratique d'un pays où la justice est impartiale et où personne n'est au-dessus des lois», renchérit le Washington Post. Cette première qui marque une «extension du pouvoir présidentiel», «fait craindre de nouvelles poursuites judiciaires arbitraires lancées par Donald Trump contre ses ennemis», s'inquiète le New York Times. D'autant que le président est en train de remodeler le ministère de la Justice en nommant des gens sans expérience qui placent leur loyauté envers lui au-dessus du respect de l'indépendance de la justice, explique le Washington Post. «Huit mois après le début de son second mandat, Donald Trump a tenu sa promesse de faire de la vengeance un élément central de sa présidence», se désole le journal. «Haïti a droit à la paix !» Laurent Saint-Cyr, le président du CPT, a alerté sur la situation en Haïti, hier (25 septembre 2025) à la tribune des Nations unies. Il a comparé son pays à un «Guernica contemporain (...) à 4 heures de vol de New York». Un «discours passionné», selon le Miami Herald. «Dans un contexte de crises mondiales qui font rage, d'apathie et de changements dans les priorités de l'aide étrangère américaine», Laurent Saint-Cyr «a appelé le monde à l'aide», écrit encore le journal, alors que le mandat de la Mission multinationale de sécurité expire jeudi 2 octobre 2025. Cette allocution était «totalement creuse», «indigne» même, estime, pour sa part, Radio Télé Métronome. «Laurent Saint-Cyr n'a mentionné aucune réalisation, si ce n'est l'augmentation du budget consacré à la sécurité», développe le média. Mais à quoi cela a-t-il servi ? Puisque «les gangs ont étendu leur emprise sur de nouveaux territoires». «18 mois après son arrivée à la tête du pays, à la tribune des Nations unies, le CPT a confessé son échec», juge Radio Télé Métronome. L'inflation fait rage en Haïti Les prix ont augmenté de 31% en un an, nous apprend Le Nouvelliste, avec des hausses de prix particulièrement importantes en ce qui concerne les loyers, le gaz, l'essence et la nourriture. Pour une majorité de foyers, près de la moitié du budget sert à se nourrir, explique le journal. Et pour acheter à manger, beaucoup d'Haïtiens dépendent de leurs proches qui vivent à l'étranger. D'octobre à juin, 3,3 milliards de dollars ont été transférés. Des devises qui servent avant tout à financer les importations et qui quittent, donc, le pays. Ce flux pourrait se tarir, fait remarquer Le Nouvelliste, compte tenu des menaces qui pèsent sur la diaspora installée aux États-Unis, comme par exemple, l'idée de Donald Trump de faire payer un visa aux diplômés. Autre inquiétude : «L'incertitude entourant la migration et les choix politiques aux États-Unis (...) pourraient conduire à un ralentissement outre-Atlantique», analyse le journal. «Les enfants musiciens de Ste Suzanne» Dans ce documentaire, le réalisateur Arnold Antonin raconte l'histoire des orphelins de Sainte-Suzanne, petite commune du nord-est d'Haïti. Cette quarantaine d'enfants recueillis dans un premier temps à Port-au-Prince par Kai Didi, ont été forcés de quitter la capitale à cause des violences, et se sont installés à Sainte-Suzanne où ils ont monté un orchestre. Lila Olkinuora s'est entretenue avec Arnold Antonin. Le journal de la 1ère Au lendemain d'une nouvelle fusillade mortelle en Martinique, les médiateurs sociaux plaident pour leur retour rapide sur le terrain.
Imaginez cette situation : vous réussissez un examen difficile. Tout de suite, vous pensez : « J'ai travaillé dur, j'étais bien préparé, je suis intelligent. » Mais si, à l'inverse, vous échouez, il est tentant de se dire : « Le sujet était trop compliqué, le professeur a été injuste, j'ai manqué de chance. » Ce mécanisme porte un nom : le biais d'auto-complaisance.Ce biais est une tendance psychologique universelle : nous attribuons nos réussites à nos qualités personnelles, et nos échecs à des facteurs extérieurs. C'est une manière de protéger notre estime de soi. Après tout, il est plus agréable de se voir comme compétent et de rejeter la responsabilité de nos erreurs sur les circonstances.Les chercheurs en psychologie sociale ont étudié ce phénomène dès les années 1970. Ils ont montré que, dans des expériences contrôlées, les participants avaient systématiquement tendance à revendiquer leurs succès comme mérités, tout en minimisant leur part de responsabilité dans leurs échecs. Par exemple, un étudiant qui obtient une bonne note pensera que c'est grâce à son intelligence, mais si la note est mauvaise, il accusera l'examinateur ou le manque de temps.Ce biais n'est pas seulement individuel : il se retrouve aussi au niveau des groupes. Une équipe sportive victorieuse mettra en avant son talent, sa cohésion, son travail acharné. Mais si elle perd, elle parlera de l'arbitre, du terrain ou du mauvais temps. Dans le monde de l'entreprise, c'est pareil : un projet réussi est attribué à la stratégie et au leadership ; un échec, à la crise économique ou à la concurrence déloyale.Pourquoi agit-on ainsi ? Parce que notre cerveau cherche à maintenir une image positive de nous-mêmes. C'est une sorte de mécanisme de défense psychologique. Il nous aide à garder confiance, à ne pas nous effondrer face aux difficultés. Mais ce confort a un prix : le biais d'auto-complaisance nous empêche parfois de tirer les bonnes leçons de nos erreurs. Si tout est toujours la faute des autres, il devient plus difficile de progresser.Être conscient de ce biais est déjà un premier pas pour le limiter. Accepter qu'un échec peut venir aussi de nos choix, de notre préparation ou de nos limites, ce n'est pas se rabaisser : c'est se donner une chance de s'améliorer. De même, reconnaître que parfois la chance ou les circonstances jouent dans nos succès, c'est garder une humilité précieuse.Ainsi, comprendre le biais d'auto-complaisance, c'est apprendre à mieux évaluer nos réussites et nos échecs, et donc à mieux grandir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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"Avec mon père, la langue principale, c'est la distance et le silence." "J'ignore ce que le passé me réserve."C'est profond, hein ? Préparez-vous, épisode riche sur la masculinité, la famille, la transmission, l'amour, les non-dits... Il y a matière à réflexion dans cet épisode avec Sikou Niakate, réalisateur du documentaire "Dans le noir, les hommes pleurent", auteur/host du podcast "Jour noir", il a écrit et publié en mars dernier "Dans le noir, je crie", une plongée dans son enfance, son adolescence, sa vie de jeune adulte en construction."On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille On choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.Être né quelque partÊtre né quelque part pour celui qui est néC'est toujours un hasard"Maxime Le Forestier Retrouvez Sikou Niakate sur les réseaux sociauxhttps://www.instagram.com/sikouniakate_/https://www.facebook.com/Sikou.Niakate.Malcom Son livre "Dans le noir, je crie" (éditions Stock) https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782234098282-dans-le-noir-je-crie-sikou-niakate/Résumé : Résumé« Je ne me sens chez moi que lorsque je suis au quartier. Un peu comme ce chien qui a toujours été en cage. Un jour, on lui ouvre la grille. Mais il ne connaît pas la vie en dehors de sa prison. Alors, après quelques pas à l'extérieur, envahi par la peur, il y retourne, puis referme la porte avec sa patte. Moi, je rêve de la quitter, ma cage. Mais personne ne me l'ouvre. L'extérieur ne me désire pas. L'extérieur est hostile avec moi, le pauvre du quartier. L'extérieur raconte que j'ai la rage, pour justifier la violence qu'il exerce sur moi. Et plus je subis, plus j'ai mal. Plus j'ai mal, plus je crie. Mais plus je crie, plus je donne raison au scénario de l'extérieur qui veut faire de moi un clebs enragé. »Grand, pauvre, noir, donc menaçant, le jeune Sikou se débat entre deux courants contraires : correspondre au stigmate ou s'en affranchir. Plus tard, devenu transfuge de classe, il comprend combien la masculinité noire l'assigne encore à un espace bien particulier, jusque dans l'intime.Un récit initiatique bouleversant qui raconte la difficulté de se constituer une identité propre lorsqu'on est sans cesse renvoyé au regard que le monde pose sur soi. Son documentaire "Dans le noir, les hommes pleurent."https://youtu.be/XI06Ntsh1yk?si=VeCOtoclfSDeJlV0"Imaginez si des hommes, dont moi, issus de quartiers populaires, s'installaient l'un après l'autre sur un canapé, afin de se livrer pour la première fois de leur vie, sans aucune concession, sur les obligations sociales masculines dont ils sont à la fois les interprètes et les prisonniers." Son podcast "Jour noir"https://podcasts.audiomeans.fr/jour-noir-5d21d58b"JOUR NOIR c'est le récit d'un homme noir, Sikou Niakate, qui, le jour de ses 30 ans, se pose la question de la paternité : “Suis-je prêt à devenir père ?” Il sent à ce moment-là̀ que son hésitation est liée à sa couleur de peau. Il nous plonge alors dans un profond état des lieux intime. Au cours d'une journée normale dans les rues de Paris, où s'enchaînent des situations à priori banales (marcher, faire ses courses, prendre le métro, un café en terrasse…), il s'enregistre et raconte le contrôle permanent de lui-même sur son corps, son comportement, la manière dont il s'habille, dont il parle et se déplace, pour ne surtout pas correspondre aux terribles stéréotypes accolés aux personnes noires. Tout sera - depuis l'intérieur - regardé, décortiqué, exprimé. Veut-il - peut-il - transmettre tout cela à son enfant ? JOUR NOIR un podcast en 3 épisodes à écouter dans l'ordre -- JOUR NOIR, un documentaire fiction de Sikou Niakate Une production StudioFact Audio Réalisation : Hélène Bizieau Musique : MiM Production : Camille Juzeau et Chloé Tavitian Illustration : Aurelia Durand Voix off titre : Assa Traore Merci à Gaëlle Senn d'avoir été là au tout début de ce qui n'était pas encore un podcast." Prochain épisode : le 8 octobre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre) Vocabulaire** Une personne « racisée » désigne un individu susceptible d'être assigné à un groupe minoritaire, et d'être victime de discriminations : dans ce contexte, la « race » n'est pas considérée comme biologique, mais elle est une construction sociale qui sert à exclure certaines catégories qui subissent le racisme. https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/31/racise-privilege-blanc-intersectionnalite-le-lexique-pour-comprendre-le-debat-autour-des-reunions-non-mixtes_6075153_4355770.html "Homme Soja" Soy boy (litt.« garçon-soja »), ou parfois homme-soja, est un terme péjoratif ou ironique, souvent utilisé en ligne, notamment par l'extrême droite[1], pour qualifier les hommes qui présentent des traits physiques, affectifs, ou comportementaux attribués d'accoutumée à la gent féminine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Soy_boy Livres "Mécanique du privilège blanc" d'Estelle Depris (Binge Audio éditions) https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782491260194-mecanique-du-privilege-blanc-comment-l-identifier-et-le-dejouer-estelle-depris/ "Pauvre petit blanc : le mythe de la dépossession raciale" de Sylvie Laurent (éditions Maison des sciences de l'homme) "Comme un million de papillons noirs" de Laura Nsafou (éditions Cambourakis) "Pourvu qu'il soit dur, chroniques sur ma masculinité" de Thomas Gravereau (éditions Albin Michel), épisode 64 de Single Jungle https://singlejungle.lepodcast.fr/ep-point-64-thomas-gravereau-pourvu-quil-soit-dur-chroniques-sur-ma-masculinite "Lusted men : une collection de photographies érotiques d'hommes", ouvrage collectif, postface de Maïa Mazaurette (éditions Hoebeke "Les hommes hétéros le sont-ils vraiment" de Léane Alestra (éditions JC Lattès) "Retour à Reims" de Didier Eribon (éditions de poche "Champs essais") Vidéos, comptes Instagram, spectacle "Masculinités noires" de Christophe Boussambahttps://www.instagram.com/share/_1K9-syv8 Réflexions de femmes sur la taille du pénis des hommes https://www.instagram.com/reel/DOrYJrzDVb-/?igsh=X2FoRG5BNFBP "Démasculinisez-moi", performance artistique pluridisciplinaire de Pascal Beugre Tellierhttps://www.youtube.com/watch?v=Uu0QFCPKRxM AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en septembre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud
Imaginez l'Europe scientifique des années 1920. À cette époque, la plupart des savants sont convaincus que l'univers est figé, éternel, immuable. Pourtant, dans un petit bureau de Louvain, en Belgique, un homme s'apprête à bouleverser cette certitude. Cet homme, c'est Georges Lemaître. Fait singulier : il est à la fois prêtre catholique et brillant physicien.Lemaître lit avec passion les travaux d'Einstein sur la relativité générale. En parallèle, il suit avec intérêt les observations de certains astronomes, qui montrent que la lumière des galaxies lointaines semble « tirée » vers le rouge : un indice que ces galaxies s'éloignent. Alors, une idée surgit : et si l'univers tout entier était en expansion ?En 1927, il publie une hypothèse qui va faire scandale. Si l'univers s'agrandit aujourd'hui, c'est qu'en remontant le temps, il devait être jadis concentré en un seul point, incroyablement dense et chaud. Lemaître parle d'« atome primitif » : une minuscule graine contenant toute la matière et l'énergie, avant de se fragmenter pour donner naissance au cosmos. C'est la première ébauche de ce qu'on appellera, bien plus tard, le Big Bang.La communauté scientifique est partagée. Einstein lui-même, lorsqu'il découvre cette théorie, admet qu'elle est « élégante », mais il n'y croit pas. Et en 1949, un rival, Fred Hoyle, qui défendait l'idée d'un univers éternel, se moque à la radio en parlant de « Big Bang ». Un sobriquet ironique… qui deviendra le nom officiel.Mais il y a un détail qui intrigue le grand public : Lemaître est prêtre. Un homme de foi qui propose une origine à l'univers ? Cela ressemble trop à la Création racontée par la Bible. Le Vatican s'en réjouit et tente même de faire de cette théorie une confirmation scientifique de la Genèse. Mais Lemaître s'y oppose fermement. Pour lui, la science explique le « comment » du monde, et la religion le « pourquoi ». Jamais il ne voulait que ses équations servent de preuve théologique.La suite appartient à l'histoire. En 1965, deux ingénieurs américains découvrent par hasard un bruit étrange capté par leur antenne. Ce « bruit », c'est en réalité le rayonnement fossile, l'écho lumineux de l'explosion initiale. Dès lors, la théorie de Lemaître devient incontournable.Ainsi, derrière l'une des idées les plus révolutionnaires du XXᵉ siècle se cache un homme à la double vocation. Un savant qui, en conciliant rigueur scientifique et foi personnelle, a montré que les chemins de la vérité pouvaient se croiser… sans jamais se confondre. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
De la prudence, des interrogations et même du scepticisme… Dans la presse africaine ce matin, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal, beaucoup de questions subsistent : « Cette reconnaissance va-t-elle faire bouger les lignes ? Rien n'est moins sûr », commente notamment au Burkina Faso, le journal Le Pays dans ses colonnes édito. L'un des points soulevés est la place de Washington sur l'échiquier géopolitique : « Tant que le pays de l'Oncle Sam continuera de mettre Israël sous son parapluie, il ne faut pas rêver d'une solution à deux États dans cette partie du monde. (…) Du reste, on est fondé à croire que l'action des dix pays occidentaux, vise à se donner bonne conscience. En tout cas, elle est loin d'être sincère car, nombre parmi ces pays, à commencer par la France, soutenaient ouvertement Israël dans sa folie meurtrière dans la bande de Gaza. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, cela y ressemble fort », peut-on lire. Et si la grande majorité des pays africains a reconnu l'État palestinien dès 88, après la déclaration d'indépendance de la Palestine par l'OLP de Yasser Arafat, aujourd'hui « Ils ont beau crier leur ras-le-bol, leur voix reste inaudible. Le seul pays dont l'action a secoué l'Israël, c'est l'Afrique du Sud qui avait saisi la Cour internationale de justice. Mais la suite, on la connaît. Le pays de Cyril Ramaphosa a été sanctionné plus tard par le président américain... » Dans le journal du Niger, la reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal est un événement diplomatique majeur. Le média souligne « une décision prise sous le poids des victimes et de la pression internationale », après deux ans de guerre à Gaza et rappelle que des organisations comme Amnesty International ont accusé Israël de crimes de guerre, ce qui accentue l'urgence d'une action diplomatique. Le soutien historique de l'Afrique à la Palestine La presse met aussi en avant le lien particulier entre l'Afrique et la Palestine, tout comme son soutien historique. Une mise en relief nécessaire : avec 52 pays sur 54 ayant officiellement reconnu l'État palestinien (les exceptions sont le Cameroun et l'Érythrée) « L'Afrique est le principal soutien diplomatique du peuple palestinien sur la scène internationale », déclare le média Sénégalais Sénéplus. « Cette cohésion remarquable ne relève pas du hasard. Elle puise ses racines dans l'histoire commune des luttes anticoloniales et anti-impérialistes qui ont marqué le XXe siècle. Les peuples africains, ayant vécu l'expérience de la domination coloniale, reconnaissent dans le combat palestinien un écho de leurs propres luttes pour l'indépendance et la dignité », peut-on lire. Alors que l'Afrique du Sud a saisi dès le mois de Décembre 2023 la CIJ - l'organe judiciaire des Nations unies. Le média Sénéplus y analyse aussi une « continuité historique, la détermination du continent à porter la voix palestinienne dans les instances internationales ». La Guinée après le référendum constitutionnel Oui, avec cette question « Le vote et après » ? C'est même le titre d'un Edito dans le média guinéen ledjely... D'après ce dernier « On s'achemine vers le retour à l'ordre constitutionnel. Car même si l'on n'a encore aucun résultat, l'approbation de la nouvelle Constitution ne fait l'ombre d'aucun doute ». Le journal guinéen rappelle aussi un contexte de suspension des principaux partis politiques du pays « le "Oui" est assuré de l'emporter » déclare-t-il. « D'autant que les partisans de cette tendance sont les seuls à avoir battu campagne au cours des trois dernières semaines. Ainsi donc, (…) on scrutera tout particulièrement le taux de participation. Celui-ci se révélant pertinent en raison de l'appel au boycott lancé par Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et Sidya Touré, à la veille du scrutin ». « Mais plus que ces réformes, ce qui intrigue, c'est que la nouvelle Constitution n'aborde pas la question de la candidature des militaires. Et comme on le sait, ce qui n'est pas interdit par la loi, est autorisé », commente l'observateur Paalga. Le média du Burkina Faso - pays dirigé par des militaires - précise que « selon les spécialistes de la scène politique guinéenne... la candidature du général Mahamadi Doumbouya ne fait plus de mystère ».
En ce mois de Septembre 2025, après un hiatus estival, l'équipe de Podcast Science revient au micro en très bonne forme. La forme, ce sera d'ailleurs la thématique de nos émissions à chroniques de cette nouvelle saison qui débute. Ainsi, on vous prépare des chroniques à point nommé, qu'on mettra en ligne après avoir triangulé les infos scientifiques les plus carrées possibles. Mais avant les émissions point, ligne, triangle et carré, on commence par une forme que de nombreux savants pensaient parfaite. Mettez-vous en cercle, et ouvrez bien vos oreilles.Notes d'émission : https://www.podcastscience.fm/emission/2025/09/22/podcast-science-532-cercle/Retrouvez-nous sur PodcastScience.fm, Bluesky, Facebook et Instagram.Soutenez-nous sur Tipeee Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Benjamin Saada est un serial entrepreneur qui a toujours eu la tête dans les airs… avant de plonger dans la matière. Diplômé de l'École des Mines de Paris, il fonde en 2011, avec Jean-Charles Samuelian (futur patron d'Alan), Expliseat, une start-up d'aviation qui révolutionne le siège d'avion en fibre de carbone ultraléger. Résultat : des centaines d'appareils équipés, des millions de litres de kérosène économisés et plus d'une décennie de succès industriel. Mais Benjamin Saada a plus grand en ligne de mire et se lance en 2020 dans un chantier titanesque : transformer les déchets composites en matériaux neufs. Ainsi naît Fairmat, fleuron français de la deep tech. Son usine robotisée, bardée d'IA, avale des tonnes de fibre de carbone issue d'ailes d'avion ou de pales d'éoliennes et les recompose en nouveaux matériaux : skis, raquettes de padel, semelles de running ou éléments de construction. Avec son logiciel maison FairTrack, chaque élément est tracé, recombiné et promis à une seconde vie. Objectif : recycler la matière à l'infini, avec une empreinte carbone quasi nulle. Implanté déjà en France et aux États-Unis, Fairmat vise un marché colossal – celui des matériaux, chiffré en trillions de dollars. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand Vasco de Gama prend la mer en 1497 pour relier l'Europe aux Indes, il écrit l'une des pages les plus marquantes de l'histoire des explorations. Mais derrière la gloire de la découverte se cache un ennemi invisible, bien plus redoutable que les tempêtes ou les pirates : le scorbut.Au fil des mois passés en mer, l'équipage de Gama – environ 170 hommes au départ – commence à montrer d'étranges symptômes. Gencives qui saignent, dents qui tombent, plaies qui ne cicatrisent pas, fatigue extrême… Les chroniqueurs racontent que les marins étaient littéralement rongés de l'intérieur. Le mal est si terrible qu'à leur retour, seuls une soixantaine de survivants fouleront de nouveau le sol portugais.Le scorbut, on le sait aujourd'hui, est une maladie liée à une carence en vitamine C, nutriment essentiel pour la formation du collagène, qui maintient nos tissus solides et nos vaisseaux sanguins intacts. Or, sur les navires du XVe siècle, le régime alimentaire se résumait à du biscuit de mer, de la viande salée et de l'eau plus ou moins croupie. Rien qui ne puisse fournir cette vitamine présente dans les fruits et légumes frais. Résultat : après quelques mois sans apports, les marins s'effondraient littéralement.Pendant des siècles, le scorbut restera la hantise des navigateurs. On estime qu'il a tué plus de marins que toutes les batailles navales réunies, parfois jusqu'aux deux tiers d'un équipage lors d'une expédition longue.La solution n'arrivera qu'au XVIIIe siècle grâce au médecin écossais James Lind. En 1747, il mène l'une des premières expériences cliniques de l'histoire : il donne à certains marins des citrons et des oranges, et constate leur guérison rapide. L'explication biochimique ne sera comprise que bien plus tard, mais dès lors, la distribution de jus d'agrumes devient une arme médicale essentielle dans les marines européennes. C'est d'ailleurs ce qui vaudra aux marins britanniques leur surnom de limeys, à cause du jus de citron vert embarqué à bord.Ainsi, si Vasco de Gama a ouvert la route des Indes, son expédition illustre aussi combien la science médicale était encore balbutiante à la Renaissance, et à quel point une simple vitamine pouvait faire basculer le destin de centaines d'hommes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand Vasco de Gama prend la mer en 1497 pour relier l'Europe aux Indes, il écrit l'une des pages les plus marquantes de l'histoire des explorations. Mais derrière la gloire de la découverte se cache un ennemi invisible, bien plus redoutable que les tempêtes ou les pirates : le scorbut.Au fil des mois passés en mer, l'équipage de Gama – environ 170 hommes au départ – commence à montrer d'étranges symptômes. Gencives qui saignent, dents qui tombent, plaies qui ne cicatrisent pas, fatigue extrême… Les chroniqueurs racontent que les marins étaient littéralement rongés de l'intérieur. Le mal est si terrible qu'à leur retour, seuls une soixantaine de survivants fouleront de nouveau le sol portugais.Le scorbut, on le sait aujourd'hui, est une maladie liée à une carence en vitamine C, nutriment essentiel pour la formation du collagène, qui maintient nos tissus solides et nos vaisseaux sanguins intacts. Or, sur les navires du XVe siècle, le régime alimentaire se résumait à du biscuit de mer, de la viande salée et de l'eau plus ou moins croupie. Rien qui ne puisse fournir cette vitamine présente dans les fruits et légumes frais. Résultat : après quelques mois sans apports, les marins s'effondraient littéralement.Pendant des siècles, le scorbut restera la hantise des navigateurs. On estime qu'il a tué plus de marins que toutes les batailles navales réunies, parfois jusqu'aux deux tiers d'un équipage lors d'une expédition longue.La solution n'arrivera qu'au XVIIIe siècle grâce au médecin écossais James Lind. En 1747, il mène l'une des premières expériences cliniques de l'histoire : il donne à certains marins des citrons et des oranges, et constate leur guérison rapide. L'explication biochimique ne sera comprise que bien plus tard, mais dès lors, la distribution de jus d'agrumes devient une arme médicale essentielle dans les marines européennes. C'est d'ailleurs ce qui vaudra aux marins britanniques leur surnom de limeys, à cause du jus de citron vert embarqué à bord.Ainsi, si Vasco de Gama a ouvert la route des Indes, son expédition illustre aussi combien la science médicale était encore balbutiante à la Renaissance, et à quel point une simple vitamine pouvait faire basculer le destin de centaines d'hommes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Suivons le rythme du troupeau et le calendrier des montagnes, dans les hauts plateaux bulgares, avec une écrivaine de l'expérience et du grand dehors. Il y a quatre ans déjà, à l'occasion du Prix Nicolas Bouvier que lui avait décerné, en 2020, le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo en France, on avait reçu la poétesse et écrivaine de non fiction, d'origine bulgare, installée en Ecosse: Kapka Kassabova. Autour de ses deux premiers ouvrages : «Lisières» et «L'écho du Lac», mêlant voyage et érudition, poésie et immersion, sillonnant ses terres natales à chaque fois, dans les Balkans. Et après «Elixir», son troisième opus placé dans la vallée reculée de la Mesta, voilà Kapka partie à la rencontre des derniers éleveurs nomades des Monts du Pirin, en Bulgarie, situés non loin de la Mesta… Dans «Anima», ce quatrième récit entre éloge et élégie du monde pastoral, on croise un peuple nomade millénaire «les Karakachans», Kamen, l'homme au nom de pierre, Sasho, «le berger aux yeux décolorés par la tristesse et l'alcool», Marina, la biologiste qui appelle les loups, les plus vieux moutons du monde, des chiens de garde nobles et résistants et des paysages de montagne qui vous étreignent et vous retiennent. Anima, c'est l'âme en latin. La racine du mot « animal » aussi, soit tout être qui respire, doué d'une âme, de vie. Ce qui renvoie à l'animisme bien sûr. Les nomades karakachans l'appelaient « psyché ». Elle leur apparaissait sous forme de souffle, de brume ou de vent. Et c'est ce souffle du vivant, la force du lien entre humains et non-humains, que vient capter Kapka sur près de cinq cents pages, au moyen d'un récit puissant, à l'occasion d'une estive parmi six cents moutons, en immersion ; car comme le dit Kapka «ce ne sont pas les grandes idées qui changent le monde mais l'expérience et le vécu des lieux et des gens…». Ainsi, après pas mal de temps passé là-haut, Kapka Kassabova est finalement redescendue pour se faire l'émissaire, à sa manière, de ce monde âpre et en sursis, au bord de la disparition, qui vit encore en harmonie dans ce grand cycle de la nature… Transhumance sonore et littéraire avec une grande écrivaine de la nature qui nous invite à repenser notre rapport au vivant et au monde finalement. À lire : - «Anima», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2025. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Elixir», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2024. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «L'écho du lac», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2021. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Lisières», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2020. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. Prix Nicolas Bouvier 2020.
À première vue, le langage humain semble foisonnant, foisonnant au point d'être chaotique. Chaque langue possède ses milliers de mots, ses tournures, ses exceptions et ses bizarreries. Pourtant, derrière cette apparente complexité, se cachent des règles d'une rigueur étonnamment… mathématique. L'une des plus fascinantes a été mise en lumière dans les années 1930 par le linguiste américain George Zipf : la loi d'abréviation.Une loi simple mais puissanteFormulée par Zipf, cette règle décrit une tendance universelle : plus un mot est fréquemment utilisé, plus il tend à être court. Prenons un exemple en français : “et”, “de”, “à” ou “je”. Ces mots ultra-fréquents ne comptent qu'une ou deux lettres. À l'inverse, les termes plus rares – “chlorophylle”, “hétérozygote” ou “incommensurable” – sont plus longs. En d'autres termes, notre cerveau, en quête permanente d'efficacité, réserve la brièveté aux mots du quotidien et accepte la longueur pour les mots occasionnels.L'efficacité comme moteurCette loi n'a rien d'un hasard : elle illustre ce que Zipf appelait le principe du moindre effort. Quand nous communiquons, nous cherchons naturellement à transmettre un maximum d'informations avec un minimum d'effort. Les mots courts, faciles à prononcer et rapides à écrire, remplissent ce rôle pour les idées que nous utilisons le plus souvent. Cette logique contribue à rendre les échanges plus fluides et à limiter la fatigue cognitive, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute.Une règle universelle ?Ce qui intrigue les chercheurs, c'est que cette loi ne semble pas se limiter aux langues humaines. Des travaux récents en bioacoustique ont montré que certains oiseaux suivent exactement la même tendance. Les sons les plus fréquents qu'ils utilisent – pour marquer un territoire, avertir d'un danger ou attirer un partenaire – sont plus courts que leurs vocalisations plus rares. Autrement dit, les oiseaux appliquent eux aussi, sans le savoir, la loi d'abréviation de Zipf.Quand l'évolution rejoint les mathématiquesPourquoi cette convergence entre humains et oiseaux ? Les scientifiques avancent que cette règle pourrait refléter un principe fondamental de toute communication efficace. Que l'on manipule des mots ou des chants, l'économie d'énergie et de temps favorise la survie. Les individus capables de transmettre rapidement l'essentiel de l'information disposent d'un avantage, qu'il s'agisse de fuir un prédateur ou de collaborer en groupe.Un langage moins chaotique qu'il n'y paraîtAu fond, ce que révèle Zipf, c'est que nos langues, si diverses soient-elles, obéissent à des forces universelles. Elles ne sont pas des constructions aléatoires, mais des systèmes façonnés par la recherche d'efficacité. Et lorsque nous découvrons que les oiseaux – et peut-être d'autres espèces encore – obéissent à la même loi, cela suggère que les mathématiques ne se contentent pas de décrire le monde physique : elles gouvernent aussi la manière dont nous échangeons des idées et des émotions.Ainsi, derrière nos conversations quotidiennes, se cache une règle mathématique discrète mais incontournable, qui relie l'homme… aux oiseaux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au tout début du XXᵉ siècle, un chien fit beaucoup parler de lui dans la capitale française. C'était un Terre-Neuve, une race réputée pour sa puissance, son endurance et son instinct de sauvetage. En février 1908, le New York Times relata une histoire aussi héroïque qu'étonnante : ce chien semblait sauver régulièrement des enfants tombés dans la Seine.Le premier épisode paraissait banal. Un jeune garçon, emporté par les eaux glacées du fleuve, fut secouru par l'animal. Le chien plongea, agrippa l'enfant et le ramena sur la berge. Les témoins, admiratifs, acclamèrent le sauvetage. Le père de l'enfant, soulagé, remercia le Terre-Neuve par un repas royal : un steak.Deux jours plus tard, la scène se répéta presque à l'identique. Un autre enfant tomba, un autre sauvetage héroïque eut lieu, et une nouvelle récompense fut offerte. À partir de là, les « noyades accidentelles » se multiplièrent. Chaque jour ou presque, le chien se jetait courageusement à l'eau pour ramener un enfant au sec. La presse s'enflamma, et l'animal devint une célébrité locale.Mais bientôt, l'affaire éveilla des soupçons. Pourquoi tant d'accidents, concentrés dans la même zone ? Les habitants craignirent un criminel qui pousserait les enfants dans la Seine. Une surveillance plus discrète permit enfin de résoudre l'énigme… Le coupable n'était autre que le héros lui-même ! Le Terre-Neuve, ayant compris que chaque sauvetage lui valait un steak, avait élaboré une stratégie redoutable : pousser les enfants à l'eau, puis les sauver aussitôt pour obtenir sa récompense.Le New York Times résuma l'affaire sous le titre ironique « DOG A FAKE HERO » — le chien n'était pas seulement un sauveteur, mais aussi un fin stratège qui avait mis son intelligence au service de son estomac.Cette anecdote illustre parfaitement ce que la science appelle le conditionnement opérant : les animaux, tout comme les humains, apprennent à associer un comportement à une récompense et peuvent reproduire ce comportement de manière opportuniste. Les Terre-Neuve, en particulier, combinent une grande force physique, une aptitude naturelle à l'eau et une intelligence sociale développée. Ils savent évaluer les situations et agir seuls, parfois de manière surprenante.Ainsi, ce chien parisien de 1908, mi-héros mi-filou, rappelle que l'intelligence animale ne se limite pas à l'obéissance : elle inclut aussi l'art de manipuler son environnement — et parfois même les humains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La grande chorégraphe brésilienne engagée, Lia Rodrigues, est de retour au Festival d'Automne à Paris. Sa dernière création Borda est présentée ce week-end au Théâtre National de Chaillot dans le cadre d'une grande tournée jusqu'à mi-octobre. Une pièce que l'artiste a créée une fois de plus au cœur de la Favela Mare à Rio de Janeiro où elle a implanté son centre d'art. « Il y a plusieurs sens dans ces mots, et c'est pour cela que j'aime bien, parce que ce n'est pas seulement une frontière aux limites, c'est aussi du verbe broder. C'est aussi quand on fait en sorte qu'une phrase soit plus belle. Au moins, en portugais, on a ce sens-là. Alors, j'aime bien ces sens un peu flottants. » Un univers flottant, mais aussi imaginaire et fantasmagorique. C'est ce monde qui s'ouvre à nous dans le dernier spectacle de Lia Rodrigues. La pièce commence dans le silence. Un tableau vivant. Un amas de tissu qui respire et sous lequel sont enfouis les neuf interprètes. « Tout ce que vous avez vu sur scène, ce sont des matériaux de 35 ans de ma compagnie. De toutes les pièces qu'on a mises sur les plateaux pour créer les costumes et aussi les costumes du May B d'une pièce de Maguy Marin qui a offert cette pièce pour les élèves de notre école. » À lire aussiDanse: «Encantado», la dernière création de Lia Rodrigues Une scénographie conçue de tissus, de voilages blancs et de plastiques Ainsi les tissus composent la scénographie, le décor de la pièce. Les danseurs semblent éclore de cette matière qu'ils déploient sur scène. Voilages blancs et plastiques envahissent l'espace au sein d'interprètes qui se découvrent grimaçants, prenant vie, troquant la torpeur et la lenteur contre une danse énergique. Une pièce conçue dans la favela Maré à Rio de Janeiro où Lia Rodrigues est installée. « Depuis 20 ans, je mène un projet avec une association, et on a créé un centre d'art et une école de danse. Cette école de danse a été créée en 2011 et c'est ça notre projet pédagogique. On a 300 élèves de tous les âges. » Borda une pièce généreuse qui se termine dans une explosion de gestes et de sons et où la vie prend toujours le dessus. À lire aussiDanse Lia Rodrigues Encantado
En France, 1 voiture d'occasion sur 10 aurait un compteur trafiqué. Ne croyez pas que ce phénomène touche que des modèles haut de gamme, au contraire. Ainsi sur les 10% de véhicules trafiqués, un tiers concerne des autos à moins de 5.000 euros.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En cette année 2022, la série d'été de Com d'Archi accompagne l'inventaire des richesses architecturales françaises. Du 4 juillet au 28 août, se succèdent des promenades architecturales à travers des demeures, des châteaux, connus et moins connus. Les quatre premiers numéros sont écrits par Esther Greslin. Les quatre numéros suivants sont écrits par Anne-Charlotte Depondt qui porte, par sa voix, la version française. Esther prête sa voix à la version anglaise.Dans ce septième numéro, nous parlons du Château d'Anet. La construction du Château d'Anet, auquel communément nous faisons référence, avait été commandité par Diane de Poitiers à Philibert Delorme au milieu du XVIème siècle. Pourtant, y préexistaient deux châteaux. Ainsi, à partir des strates préliminaires se succédèrent d'autres strates mises à mal par la Révolution Française, aujourd'hui plus ou moins conservées, et au sein desquelles se déploient la savante coupole de la chapelle et dont la géométrie à l'infinie trouve son propre reflet dans la figure dessinée dans le pavage du sol. Nous vous proposons dans ce numéro de Com d'Archi un décryptage sommaire et une lecture de sa géniale coupole.Image teaser Château d'Anet_DR © frdricIngénierie son : Julien Rebours____Si le podcast COM D'ARCHI vous plaît n'hésitez pas :. à vous abonner pour ne pas rater les prochains épisodes,. à nous laisser des étoiles et un commentaire, :-),. à nous suivre sur Instagram @comdarchipodcast pourretrouver de belles images, toujours choisies avec soin, de manière à enrichirvotre regard sur le sujet.Bonne semaine à tous ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Croiser les doigts pour se souhaiter bonne chance est un geste universellement reconnu. Mais d'où vient cette curieuse habitude qui consiste à plier deux doigts l'un sur l'autre comme si un simple geste pouvait conjurer le sort ?L'origine remonte au christianisme primitif. Dans les premiers siècles, les fidèles utilisaient le signe de la croix comme protection spirituelle. Mais à une époque où être chrétien pouvait valoir la persécution, le signe devait rester discret. Croiser deux doigts – généralement l'index et le majeur – devenait une manière symbolique de rappeler la croix sans attirer l'attention. C'était donc un geste de foi et de protection, bien avant d'être un simple porte-bonheur.Au fil du temps, l'usage s'est élargi. On croyait qu'en croisant les doigts, on appelait la bénédiction divine pour éloigner le malheur. Cette croyance se mêle à d'autres traditions européennes, notamment médiévales, où le croisement des doigts symbolisait l'union de deux personnes partageant une promesse. On “plaçait ses espoirs” au croisement, considéré comme un point de rencontre mystique où se concentrait l'énergie positive.Au Moyen Âge, le geste avait aussi une valeur superstitieuse. On pensait que le malheur rôdait partout, prêt à frapper. Le simple fait de croiser les doigts créait une barrière symbolique qui empêchait les mauvais esprits d'entrer. En Angleterre et en France, on disait même que croiser les doigts “gardait la vérité” : lorsqu'on faisait une promesse, le croisement servait à sceller l'engagement… mais pouvait aussi, paradoxalement, annuler la parole donnée si on le faisait en cachette.Avec le temps, le geste a perdu sa connotation religieuse ou magique pour devenir un simple réflexe culturel. Aujourd'hui, croiser les doigts exprime l'espoir que tout se passe bien, comme lors d'un examen, d'un entretien ou avant une annonce importante. L'expression “I keep my fingers crossed” en anglais a largement contribué à sa diffusion mondiale, notamment à travers la culture populaire.Il reste cependant des variantes : dans certains pays, on croise non pas les doigts mais les bras ou les jambes pour souhaiter bonne chance. Mais l'idée reste la même : créer un symbole protecteur, une sorte de petit talisman gestuel.Ainsi, derrière ce geste apparemment banal se cache une longue histoire : un signe religieux discret, devenu amulette superstitieuse, puis rituel universel d'encouragement. Chaque fois que nous croisons les doigts, nous répétons sans le savoir une tradition vieille de plus de mille ans. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C dans l'air du 17 septembre 2025 - Neuf jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu poursuit ce mercredi ses consultations. Il a notamment reçu ce matin les représentants du Parti socialiste, à la veille d'une journée de mobilisation qui s'annonce massive. Pour la première fois depuis 2023, les organisations syndicales ont appelé à manifester dans tous les secteurs contre les mesures d'austérité du budget présenté cet été, et que le nouveau Premier ministre n'a pas encore écartées.Plus de 250 manifestations ont déjà été déclarées en France pour ce jeudi 18 septembre. Des perturbations importantes sont annoncées dans les transports, à l'école, dans les services publics, dans le secteur de la santé — avec la fermeture de très nombreuses pharmacies —, mais aussi dans le secteur de l'énergie. Des grèves et des barrages filtrants sont prévus, touchant les sites de stockage de gaz, les terminaux méthaniers, ainsi que les centrales nucléaires et hydrauliques.Au cœur des mots d'ordre — tout comme lors de la journée « Bloquons tout » du 10 septembre —, des revendications très concrètes autour des salaires, du pouvoir d'achat, de la justice sociale et fiscale, avec notamment la mise en œuvre de la taxe Zucman, une mesure qui s'est imposée dans le débat politique sur le budget 2026.Portée par la gauche et notamment les socialistes, cette mesure, qui prévoit la création d'une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, enflamme les discussions politiques depuis la rentrée, et semble désormais soutenue par une majorité de Français. Ainsi, selon un sondage Ifop pour Le Parisien, commandé par le PS, 86 % des sondés y sont aujourd'hui favorables, dont 92 % des sympathisants Renaissance et 89 % des sympathisants LR.Le Premier ministre a cependant déjà fermé la porte à cette taxe, tout en reconnaissant qu'il se posait « des questions de justice fiscale ».Un sentiment d'injustice et de ras-le-bol fiscal qui est de plus en plus exprimé dans les cortèges et sur les réseaux sociaux par des Français, souvent issus des classes moyennes. Nos journalistes sont allés à leur rencontre pour leur donner la parole.Ils ont également interviewé Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la Banque centrale européenne et ancien gouverneur de la Banque de France. Au micro de C dans l'air, il alerte sur la situation gravissime de nos finances publiques et la nécessité d'agir, vite.LES EXPERTS :- JÉRÔME JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF- GAËLLE MACKE - Directrice déléguée de la rédaction - Challenges - BRIGITTE BOUCHER - Journaliste politique - Franceinfo TV- JEAN-LAURENT CASSELY - Journaliste et essayiste, co-auteur de La France sous nos yeux
La mousse au chocolat, ce dessert léger et aérien, est aujourd'hui une évidence dans la gastronomie française. Pourtant, son histoire est moins simple qu'il n'y paraît, et un nom étonnant revient souvent lorsqu'on cherche son véritable inventeur : celui du peintre Henri de Toulouse-Lautrec.Dès le XVIIIe siècle, on trouve déjà des recettes de mousses au chocolat. Mais elles n'ont rien à voir avec celles que nous connaissons : il s'agissait plutôt de préparations épaisses, proches d'une crème dessert, à base de lait, de beurre ou de crème. À cette époque, le chocolat, encore perçu comme un produit de luxe, se dégustait surtout chaud ou en pâtisserie riche. L'idée de l'alléger grâce aux œufs battus en neige n'était pas encore répandue.Tout change au XIXe siècle. Dans les cuisines aristocratiques et bourgeoises, on commence à utiliser les blancs d'œufs pour donner du volume à des mousses de fruits, de légumes, et même de poisson. Cette technique culinaire inspire un amateur aussi passionné de cuisine que de peinture : Henri de Toulouse-Lautrec.Connu pour ses affiches du Moulin Rouge et ses portraits de danseuses parisiennes, Lautrec (1864-1901) était aussi un gastronome avide d'expérimentations. Il aimait cuisiner pour ses amis artistes et modèles, parfois tard dans la nuit, et voyait la cuisine comme un art à part entière. Son ami Maurice Joyant publiera après sa mort un recueil de ses recettes, L'Art de la Cuisine, où figure une préparation baptisée « mousse au chocolat simple ».Son idée fut brillante : transposer la technique des mousses salées dans l'univers du dessert. En incorporant des blancs d'œufs battus en neige au chocolat fondu, il obtint une texture aérienne et légère, sans perdre l'intensité du cacao. Cette innovation donna naissance à la mousse au chocolat telle que nous la connaissons.Pourquoi l'attribue-t-on à Toulouse-Lautrec plus qu'à d'autres ? Parce que sa recette est la première qui correspond clairement à notre version moderne. Et surtout parce que sa position dans le milieu artistique et mondain de la Belle Époque lui permit de populariser rapidement ce dessert, qui se diffusa bien au-delà de ses cercles.Bien sûr, il n'était pas le seul à travailler le chocolat de cette façon. Mais il fut le passeur décisif, celui qui transforma une expérimentation culinaire en un classique de la gastronomie française.Ainsi, derrière la légèreté d'une mousse au chocolat se cache un héritage inattendu : celui d'un peintre qui, entre deux toiles, a su donner au monde l'un des desserts les plus aimés. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, le langage humain semble foisonnant, foisonnant au point d'être chaotique. Chaque langue possède ses milliers de mots, ses tournures, ses exceptions et ses bizarreries. Pourtant, derrière cette apparente complexité, se cachent des règles d'une rigueur étonnamment… mathématique. L'une des plus fascinantes a été mise en lumière dans les années 1930 par le linguiste américain George Zipf : la loi d'abréviation.Une loi simple mais puissanteFormulée par Zipf, cette règle décrit une tendance universelle : plus un mot est fréquemment utilisé, plus il tend à être court. Prenons un exemple en français : “et”, “de”, “à” ou “je”. Ces mots ultra-fréquents ne comptent qu'une ou deux lettres. À l'inverse, les termes plus rares – “chlorophylle”, “hétérozygote” ou “incommensurable” – sont plus longs. En d'autres termes, notre cerveau, en quête permanente d'efficacité, réserve la brièveté aux mots du quotidien et accepte la longueur pour les mots occasionnels.L'efficacité comme moteurCette loi n'a rien d'un hasard : elle illustre ce que Zipf appelait le principe du moindre effort. Quand nous communiquons, nous cherchons naturellement à transmettre un maximum d'informations avec un minimum d'effort. Les mots courts, faciles à prononcer et rapides à écrire, remplissent ce rôle pour les idées que nous utilisons le plus souvent. Cette logique contribue à rendre les échanges plus fluides et à limiter la fatigue cognitive, aussi bien pour celui qui parle que pour celui qui écoute.Une règle universelle ?Ce qui intrigue les chercheurs, c'est que cette loi ne semble pas se limiter aux langues humaines. Des travaux récents en bioacoustique ont montré que certains oiseaux suivent exactement la même tendance. Les sons les plus fréquents qu'ils utilisent – pour marquer un territoire, avertir d'un danger ou attirer un partenaire – sont plus courts que leurs vocalisations plus rares. Autrement dit, les oiseaux appliquent eux aussi, sans le savoir, la loi d'abréviation de Zipf.Quand l'évolution rejoint les mathématiquesPourquoi cette convergence entre humains et oiseaux ? Les scientifiques avancent que cette règle pourrait refléter un principe fondamental de toute communication efficace. Que l'on manipule des mots ou des chants, l'économie d'énergie et de temps favorise la survie. Les individus capables de transmettre rapidement l'essentiel de l'information disposent d'un avantage, qu'il s'agisse de fuir un prédateur ou de collaborer en groupe.Un langage moins chaotique qu'il n'y paraîtAu fond, ce que révèle Zipf, c'est que nos langues, si diverses soient-elles, obéissent à des forces universelles. Elles ne sont pas des constructions aléatoires, mais des systèmes façonnés par la recherche d'efficacité. Et lorsque nous découvrons que les oiseaux – et peut-être d'autres espèces encore – obéissent à la même loi, cela suggère que les mathématiques ne se contentent pas de décrire le monde physique : elles gouvernent aussi la manière dont nous échangeons des idées et des émotions.Ainsi, derrière nos conversations quotidiennes, se cache une règle mathématique discrète mais incontournable, qui relie l'homme… aux oiseaux. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
RH, anciennement Restoration Hardware, est souvent surnommée « l'IKEA des riches ». L'expression peut surprendre, mais elle résume assez bien le modèle singulier de cette marque californienne, qui vient de frapper un grand coup en ouvrant une immense galerie de sept étages sur les Champs-Élysées.Une expérience plus qu'une boutiqueNée en 1979 en Californie comme simple magasin d'accessoires de maison, RH est devenue la première chaîne américaine de mobilier haut de gamme. À Paris, elle s'installe dans un hôtel particulier transformé en véritable décor de théâtre : canapés à plus de 14.000 euros, lits en pierre, luminaires monumentaux, terrasses de verre, bar lounge et restaurant panoramique servant caviar et salades signatures. On est loin du magasin de meubles classique : l'idée est de plonger le visiteur dans un univers où mobilier, art et restauration fusionnent.Un modèle économique originalLà où IKEA vend du mobilier à bas prix et en libre-service, RH applique une logique inverse : prix très élevés, distribution sélective et surtout un programme d'adhésion premium, la « Grey Card ». Depuis 2016, ce système d'abonnement remplace les promotions traditionnelles : les clients paient une cotisation annuelle pour accéder à des tarifs privilégiés et à des services exclusifs. En 2024, près de 400.000 membres rapportaient à l'entreprise entre 90 et 175 millions de dollars par an. Cette stratégie fidélise, stabilise les revenus et installe RH dans une image de luxe récurrent, à la manière d'un club fermé.Entre admiration et critiquesCe positionnement attire les célébrités et séduit une clientèle en quête d'expériences haut de gamme. Mais il suscite aussi de vives critiques dans le milieu du design. Pour certains spécialistes, RH n'est pas un artisan mais un industriel de la « fast déco » : des produits fabriqués en série, parfois inspirés de créations existantes, loin du savoir-faire européen traditionnel. Derrière le storytelling luxueux – références à Léonard de Vinci, vocabulaire emprunté au monde de l'art – certains voient surtout une confusion entretenue entre mobilier standardisé et pièces uniques.L'IKEA des richesC'est ici que la comparaison prend tout son sens. Comme IKEA, RH crée des environnements immersifs et propose une gamme complète de mobilier et d'accessoires, pensés pour habiller entièrement un intérieur. Mais au lieu d'être accessibles à tous, les prix sont astronomiques, et l'expérience se rapproche plus d'une galerie d'art que d'un entrepôt. En d'autres termes : RH applique au luxe les recettes d'IKEA – théâtralisation, univers total, marque forte – tout en s'adressant à une clientèle fortunée.Ainsi, « l'IKEA des riches » est une formule qui illustre parfaitement ce paradoxe : un concept populaire dans sa structure, mais réservé à une élite dans sa pratique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au tout début du XXᵉ siècle, un chien fit beaucoup parler de lui dans la capitale française. C'était un Terre-Neuve, une race réputée pour sa puissance, son endurance et son instinct de sauvetage. En février 1908, le New York Times relata une histoire aussi héroïque qu'étonnante : ce chien semblait sauver régulièrement des enfants tombés dans la Seine.Le premier épisode paraissait banal. Un jeune garçon, emporté par les eaux glacées du fleuve, fut secouru par l'animal. Le chien plongea, agrippa l'enfant et le ramena sur la berge. Les témoins, admiratifs, acclamèrent le sauvetage. Le père de l'enfant, soulagé, remercia le Terre-Neuve par un repas royal : un steak.Deux jours plus tard, la scène se répéta presque à l'identique. Un autre enfant tomba, un autre sauvetage héroïque eut lieu, et une nouvelle récompense fut offerte. À partir de là, les « noyades accidentelles » se multiplièrent. Chaque jour ou presque, le chien se jetait courageusement à l'eau pour ramener un enfant au sec. La presse s'enflamma, et l'animal devint une célébrité locale.Mais bientôt, l'affaire éveilla des soupçons. Pourquoi tant d'accidents, concentrés dans la même zone ? Les habitants craignirent un criminel qui pousserait les enfants dans la Seine. Une surveillance plus discrète permit enfin de résoudre l'énigme… Le coupable n'était autre que le héros lui-même ! Le Terre-Neuve, ayant compris que chaque sauvetage lui valait un steak, avait élaboré une stratégie redoutable : pousser les enfants à l'eau, puis les sauver aussitôt pour obtenir sa récompense.Le New York Times résuma l'affaire sous le titre ironique « DOG A FAKE HERO » — le chien n'était pas seulement un sauveteur, mais aussi un fin stratège qui avait mis son intelligence au service de son estomac.Cette anecdote illustre parfaitement ce que la science appelle le conditionnement opérant : les animaux, tout comme les humains, apprennent à associer un comportement à une récompense et peuvent reproduire ce comportement de manière opportuniste. Les Terre-Neuve, en particulier, combinent une grande force physique, une aptitude naturelle à l'eau et une intelligence sociale développée. Ils savent évaluer les situations et agir seuls, parfois de manière surprenante.Ainsi, ce chien parisien de 1908, mi-héros mi-filou, rappelle que l'intelligence animale ne se limite pas à l'obéissance : elle inclut aussi l'art de manipuler son environnement — et parfois même les humains. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Si ce mot est aujourd'hui universel pour désigner le lieu où on boit un verre, son origine mérite qu'on s'y attarde, car elle nous fait voyager de l'Angleterre médiévale jusqu'aux cafés français du XIXe siècle.Le mot « bar » vient directement de l'anglais. En ancien français, on ne parlait pas de « bar », mais de « taverne », de « cabaret » ou encore d'« estaminet ». Le terme anglais, lui, apparaît au Moyen Âge. À l'origine, il désigne tout simplement une barre de bois : une « bar ». Cette barre servait de séparation, une sorte de comptoir primitif derrière lequel le tavernier stockait ses bouteilles et servait ses clients. Autrement dit, le « bar » désignait d'abord la barrière elle-même, puis, par extension, l'espace de service, et enfin l'établissement entier.Ce glissement de sens est très courant dans l'histoire des mots. Un objet concret devient une image, puis un concept plus large. On retrouve d'ailleurs cette idée ailleurs : dans les tribunaux anglais, par exemple, la « bar » désignait la barrière séparant les juges et avocats du public. Et encore aujourd'hui, on appelle les avocats « members of the bar ».Le mot fait son entrée en français au XIXe siècle, sous l'influence des modes venues d'Angleterre et d'Amérique. Dans un Paris avide de modernité, les cafés commencent à se transformer en lieux plus cosmopolites et l'anglais devient « chic ». C'est dans ce contexte que « bar » s'impose pour désigner ces comptoirs modernes, souvent installés dans les grands hôtels et inspirés du modèle anglo-saxon.Il est intéressant de noter que cette adoption lexicale correspond aussi à une transformation sociale. Le bar se distingue de la simple taverne populaire : il se veut un espace plus raffiné, parfois réservé à une clientèle aisée. Petit à petit, le mot se banalise, se détache de son aura mondaine et finit par désigner tout type d'établissement où l'on boit, du bistrot de quartier au cocktail lounge.Ainsi, le mot « bar » porte encore dans ses syllabes la trace de son origine matérielle : une simple barre de bois. Derrière un terme si banal aujourd'hui, on retrouve donc l'histoire d'une frontière, d'une séparation entre celui qui sert et celui qui consomme — frontière devenue, au fil des siècles, un symbole de convivialité universelle. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Et si l'avenir de la dentisterie se trouvait dans un simple brin de laine de mouton ? Cela peut sembler absurde, presque digne d'un conte, et pourtant c'est le résultat très sérieux de recherches menées au King's College de Londres. Des scientifiques y ont fait une découverte surprenante : la laine, une matière que l'on associe d'ordinaire aux pulls ou aux couvertures, pourrait bientôt servir à réparer nos dents.Un problème mondial : l'émail qui ne repousse pasPour comprendre l'importance de cette découverte, il faut rappeler que nos dents sont recouvertes d'un bouclier naturel, l'émail. C'est la substance la plus dure du corps humain, mais elle a un défaut majeur : une fois abîmée, elle ne se régénère pas. L'acidité des aliments, les bactéries de la plaque dentaire et une hygiène insuffisante peuvent le fragiliser. Résultat : la carie, un problème de santé publique colossal. On estime qu'elle touche près de 2 milliards de personnes dans le monde, ce qui en fait l'une des affections les plus répandues.De la laine à l'émailC'est là que la laine de mouton entre en scène. Elle contient une protéine bien connue : la kératine. En laboratoire, les chercheurs ont réussi à transformer cette kératine en peptides, c'est-à-dire en petites chaînes de protéines. Ces peptides possèdent une propriété fascinante : ils sont capables d'imiter le processus biologique naturel qui construit l'émail. En pratique, lorsqu'on applique ce matériau sur une dent endommagée, il attire les minéraux environnants et déclenche la reconstruction d'une couche protectrice très proche de l'émail d'origine.Une alternative aux résines plastiquesAujourd'hui, pour réparer une dent, les dentistes utilisent des amalgames ou des résines plastiques. Si elles remplissent leur rôle, elles ont néanmoins des limites : certaines peuvent contenir des substances controversées, et leur rendu esthétique reste imparfait, car elles ne reproduisent ni la transparence ni la dureté de l'émail naturel. Le biomatériau issu de la laine, lui, se distingue par son innocuité et son aspect visuel. Les chercheurs affirment qu'une dent réparée ainsi ressemblerait beaucoup plus à une dent “neuve”.Une arrivée imminenteLa bonne nouvelle, c'est que cette technologie n'appartient pas à un futur lointain. Selon l'équipe du King's College, elle pourrait être disponible dans les cabinets dentaires d'ici deux à trois ans. Si les essais cliniques confirment les résultats observés au laboratoire, les dentistes disposeront d'un outil inédit : non plus combler, mais véritablement régénérer.Un espoir pour l'avenirIl serait exagéré de dire que la carie va disparaître. L'hygiène bucco-dentaire restera indispensable, avec le brossage et le fil dentaire. Mais ce traitement pourrait réduire considérablement le recours aux résines plastiques, prolonger la durée de vie de nos dents et améliorer le confort des patients.Ainsi, une ressource aussi humble que la laine de mouton pourrait bien inaugurer une nouvelle ère en dentisterie : celle où l'on ne répare plus seulement nos dents, mais où on les reconstruit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La juriste française Sophie Lemaître publie Réduire au silence, un livre dans lequel elle décrit « comment le droit est perverti pour bâillonner médias et ONG » dans des régimes autoritaires… mais aussi dans des démocraties comme la France. Sophie Lemaître, docteure en droit, dépeint un phénomène mondial, le lawfare, qui menace gravement la liberté d'expression et l'espace civique. Si ce concept vient du domaine de la guerre, il « se transvase très bien pour tout ce qui est atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d'expression et à la liberté d'association », explique-t-elle. Elle qualifie cette pratique d'« arme de dissuasion massive parce que le droit n'est plus à nos côtés, il est utilisé contre nous, contre la liberté d'informer et notre droit d'être informé ». Les cibles sont clairement identifiées : les journalistes et les défenseurs des droits humains. La stratégie est simple : « à partir du moment où vous travaillez sur des sujets qui dérangent des intérêts puissants, qu'ils soient politiques ou privés, on va utiliser le droit pour vous réduire au silence ». Les « poursuites bâillons » ou SLAPP (Strategic lawsuits against public participation) sont emblématiques de cette tactique. Leur objectif premier n'est pas de gagner le procès, mais d'« épuiser financièrement, émotionnellement, personnellement » la cible. Ainsi, dit-elle, « c'est la procédure qui vous étouffe ». La diffamation est la procédure la plus couramment travers le monde. Son danger réside dans le fait que « dans plein de pays, la diffamation est criminalisée. Donc, on peut avoir une une amende, mais on peut également aller en prison. » L'effet est « vraiment dissuasif. (...) Est-ce que vous allez continuer à écrire sur la corruption ou sur les atteintes dans l'environnement ? Vous allez peut-être vous poser deux fois la question avant de publier un article ou une enquête sur le sujet. » Sophoe Lemaître cite l'exemple du groupe français Bolloré qui a déposé « une vingtaine de plaintes en diffamation » dès qu'un article « pouvait déranger ». Les poursuites transfrontalières, où la plainte est déposée « non pas dans le pays dans lequel le journaliste vit mais à l'étranger », amplifient la difficulté : « Vous ne connaissez pas le pays, vous ne maîtrisez peut-être pas la langue. Clairement vous ne maîtrisez pas le système judiciaire. Donc ça va vous obliger à devoir trouver un avocat spécialisé et ça va vous coûter beaucoup plus cher. » Les États ne sont pas en reste. « Ils ont tout un arsenal disponible qu'ils peuvent utiliser contre les médias et les associations. » Les lois sur les « agents de l'étranger » en Russie, en Hongrie ou en Géorgie en sont un exemple typique. Les avocats qui défendent des journalistes deviennent eux aussi parfois des « cibles prioritaires ». Face à ces menaces, Sophie Lemaître souligne l'importance de la riposte et de l'union. Elle mentionne la « directive européenne contre les poursuites bâillons » comme un pas significatif. Pour les citoyens, l'action est cruciale : « une première chose que l'on peut faire, c'est de repartager quand vous voyez des enquêtes de journalistes, repartager leurs enquêtes. [...] alertez, parlez-en autour de vous. » Elle conclut sur le « sentiment d'urgence » qui l'a fait écrire ce livre : « On est à un point de bascule. On peut très facilement aller du côté d'une démocratie illibérale ou une autocratie. » Il est donc « essentiel de se mobiliser, de soutenir les associations, les journalistes, mais aussi les magistrats qui sont ciblés ».
Vous connaissez déjà sûrement ses dessins, ses textes, sur Instagram, ou en livres, en solo, ou en collaboration, si ce n'est pas le cas, je vous présente Tiffany Cooper, autrice, dessinatrice, artiste, créatrice du fabuleux podcast "Va vers ton risque". Elle a publié en juillet un texte / dessins sur la fluidité sexuelle, son parcours entre l'hétérosexualité, la bisexualité, l'asexualité, et la demi-sexualité (lien ci-dessous). Et ça a bien sûr parlé à beaucoup de gens. Est-ce qu'une femme, célibataire, maman, en garde alternée, peut être libre de ses désirs et non-désirs en 2025 en France ? J'espère que oui ! Avec Tiffany, nous avons abordé beaucoup de sujets, dont : la parentalité, le non-désir d'enfants (elle n'en voulait pas pendant très longtemps), le célibat, les rencontres, le dating IRL vs applications de rencontres, l'arrêt de l'alcool et les réactions que cela suscite, l'amour, l'amour de soi et bien d'autres sujets encore. Bonne écoute ! Retrouvez Tiffany Cooper sur les réseaux sociauxhttps://www.instagram.com/tiffanycooper_/son site : http://www.tiffanycooper.fr/home Son podcast "Va vers ton risque" https://podcast.ausha.co/va-vers-ton-risque avec le hors série "une vie meilleure : comment s'épanouir en tant que femme dans un monde patriarcal" https://podcast.ausha.co/va-vers-ton-risque/un-monde-meilleur-bande-annonce en partenariat avec "Passage du désir" Prochain épisode : le 24 septembre avec un homme, et pas n'importe lequel, je ne vous dis que ça ! Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre) AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en août 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula
Malgré ce que l'on peut croire, la couleur est arrivée très tôt au cinéma ! Quasiment dès ses balbutiements, au début du XX° siècle. À l'époque, faire des scènes en couleurs consistait ni plus ni moins à colorier les bandes de pellicules à la main. Mais ces bandes étaient en noir et blanc, et des ouvriers avaient pour mission de les colorer. Un travail qui, vous l'imaginez bien, était titanesque ! Ainsi, l'un des films les plus iconiques des débuts de cinéma : "Le voyage dans la lune" de George Méliès a été colorisé dès 1902. Quel est le premier film est couleur ? Comment la technique de coloration d'images a-t-elle évolué ? Et qui sont les inventeurs des différentes techniques ? Ecoutez la suite dans cet épisode de "Maintenant vous savez - Culture". Un podcast écrit et réalisé par Thomas Deseur. Première diffusion : 31 mai 2023 À écouter aussi : Qu'est-ce que la French Touch ? Comment éloigner les guêpes ? Qu'est-ce que le phénomène du pénis d'été? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez - Culture". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
durée : 00:03:59 - Chroniques littorales - par : Jose Manuel Lamarque - Fabien Perrier est un journaliste marin, il travaille pour "Le Télégramme de Brest", entre Paris et Athènes. Ainsi il va nous faire partager ses impressions envers la mer Égée... Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Ses vidéos sur TikTok et Instagram cumulent des centaines de milliers de vues : en Éthiopie, Tomas Hailu, alias Tomy Pluss, est une star des réseaux sociaux. Coach sportif, il a notamment popularisé l'Eskista Fitness, une sorte de zumba éthiopienne mêlant musique et mouvements traditionnels avec des rythmes actuels. Marlène Panara l'a rencontré dans sa salle de sport, à Addis-Abeba. De notre correspondante en Éthiopie, Dans la salle éclairée par des néons jaunes et roses siglée Ethio Dance Fitness, une cinquantaine de personnes bougent au rythme de la musique. Tomas Hailu - que tout le monde ici appelle Tomy, son pseudo sur les réseaux sociaux - donne le tempo dans le micro. Khalid, originaire du Somaliland, vient au cours plusieurs fois par semaine : « C'est très amusant, les gens sont sympas. J'aime aussi l'ambiance qu'il y a ici. J'adore l'Ethio Dance Fitness, je n'ai jamais pratiqué une activité aussi géniale ». Tomy Pluss a fondé son concept et ouvert sa salle de sport il y a cinq ans. Les débuts n'ont pas été faciles. « Avant que je ne me lance, personne n'y croyait. Pendant trois mois, il n'y avait personne. Je faisais de mon mieux, j'essayais, mais je n'avais pas de clients », se souvient-il. Puis, grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, Ethio Dance Fitness a fini par attirer de plus en plus d'individus séduits par cette discipline originale. Rendre le fitness amusant « Pour certaines personnes, le fitness, c'est ennuyeux. Donc, on le rend amusant, on y intègre de la zumba et des danses culturelles. En Éthiopie, il existe plus de 18 danses régionales différentes issues de la culture oromia, tigréenne, guragi, afar, de Gondar, etc. Donc j'ai pris tout cela. Ainsi, les gens ne s'ennuient pas pendant l'entraînement : ils s'amusent, ils se détendent, et ils adorent ça ! Maintenant, on essaie de promouvoir notre culture dans le monde entier et notre plateforme en Europe, aux États-Unis, en Afrique, et dans les pays arabes », raconte Tomy Pluss. Une partie de ses adeptes vient aussi pour raisons de santé. Avant de passer la porte de sa salle de sport, il y a un an, Anna, mèches blondes attachées en queue de cheval, était en surpoids : « J'ai beaucoup maigri : avant, je pesais 96 kilos. Depuis que je viens ici, j'en ai perdu presque 40. C'est génial d'être ici, car c'est très divertissant, on s'amuse beaucoup en s'entraînant. Et alors que je ne savais pas danser avant de venir, maintenant, c'est le cas. J'ai pris confiance en moi, c'est super ! », s'enthousiasme-t-elle. Lors du dernier festival de fitness organisé à Adwa, dans le nord du pays, le cours donné sur scène par Tomy Pluss a attiré plus de 9 000 personnes.
D'abord petit rappel, le cap de Bonne-Espérance est l'un des passages maritimes les plus célèbres du monde. Il est situé à la pointe sud-ouest de l'Afrique. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne marque pas la véritable extrémité sud du continent – c'est le cap des Aiguilles – mais il fut longtemps le symbole de la frontière entre l'Atlantique et l'océan Indien. Pour les navigateurs du XVe siècle, c'était surtout une zone terrifiante : vents violents, vagues gigantesques, brouillard soudain. On raconte que de nombreux navires y firent naufrage.Bartolomeu Dias, l'homme du capL'histoire du nom commence en 1488. L'explorateur portugais Bartolomeu Dias, mandaté par le roi Jean II du Portugal, cherche une route maritime vers les Indes en contournant l'Afrique. Après des semaines de navigation éprouvante, il est pris dans une tempête qui le pousse plus au sud qu'il ne l'imagine. Lorsqu'il retrouve la côte et mouille à Mossel Bay, il comprend qu'il a franchi le cap qui ouvre la route de l'océan Indien.Dias baptise d'abord ce promontoire cap des Tempêtes (Cabo das Tormentas) en mémoire des vents qui ont failli lui coûter la vie.Un roi qui voit plus loinMais à Lisbonne, le roi Jean II voit les choses autrement. Pour lui, ce cap marque la possibilité d'une nouvelle route commerciale vers les épices d'Asie, évitant les intermédiaires arabes et vénitiens. C'est une promesse d'enrichissement et de puissance. Alors, il décide de renommer le lieu cap de Bonne-Espérance (Cabo da Boa Esperança). Une manière de transformer une terre de danger en symbole d'avenir radieux.Une appellation qui traverse les sièclesLe nom s'impose et restera. Au fil du temps, le cap de Bonne-Espérance devient une escale stratégique pour les navigateurs européens. Au XVIIe siècle, les Hollandais y établissent une colonie, Le Cap, qui deviendra plus tard la capitale parlementaire de l'Afrique du Sud.ConclusionAinsi, ce nom n'est pas une simple description géographique, mais un message d'optimisme : malgré les tempêtes, ce promontoire représentait l'espoir d'un monde nouveau. Et cinq siècles plus tard, le cap de Bonne-Espérance reste un symbole universel : celui d'un passage difficile, mais porteur de promesses. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Ces mammifères sont en danger d'extinction dans les sept pays que compose la vaste région amazonienne. La situation particulièrement préoccupante en Équateur, malgré des initiatives régionales et locales mises en place pour sauver les dauphins. Reportage de notre correspondant Eric Samson. Dans la communauté indigène de Martinica, en Amazonie équatorienne, les dauphins roses sont au cœur d'un projet d'écotourisme appelé Yaku Warmi. Les habitants attirent les dauphins en frappant l'eau pour permettre aux visiteurs d'observer ces animaux rares, dont seulement 22 spécimens vivent dans cette zone, soit près de 10% de la population nationale. Les biologistes alertent sur la fragilité extrême de l'espèce : il ne resterait que 200 à 250 dauphins roses dans tout le pays, auxquels s'ajoutent une vingtaine de dauphins gris encore plus rares. Le chercheur Víctor Utreras dénonce la multiplication des menaces, qui vont des rejets d'eaux usées aux marées noires liées au pétrole, en passant par la pollution minière et le mercure qui s'accumule dans les tissus des dauphins. Il met aussi en garde contre les croyances traditionnelles qui encouragent leur chasse, comme l'usage de leurs dents ou de leur graisse. États-Unis : après l'assassinat de Charlie Kirk, la presse condamne un climat de violence politique Charlie Kirk lui-même avait mis en garde contre la montée d'une « culture de l'assassinat », rappelle le Washington Post. Il citait la tentative de meurtre contre le président Donald Trump ainsi que l'assassinat du dirigeant d'une compagnie d'assurance santé. Et il semble désormais plus que probable qu'il soit lui-même devenu victime de cette frénésie violente. Des témoins décrivent une sécurité insuffisante lors de l'événement dans l'Utah. Mais, poursuit le Washington Post, pourquoi aurait-il fallu prévoir une protection renforcée ? Kirk avait parfaitement le droit de s'attendre à pouvoir s'exprimer sans craindre pour sa vie. Sa voix s'est tue, mais ses millions de partisans feront en sorte que son message ne le soit jamais. Le New York Times s'inquiète d'un climat de violence qui se généralise et qui menace le Premier amendement, celui qui garantit la liberté d'expression. « Notre pays repose sur le principe selon lequel nous devons accepter de ne pas être d'accord, mais de manière pacifique. Trop d'Américains s'éloignent de cet idéal », écrit le journal. 34% des étudiants interrogés récemment ont même déclaré soutenir l'usage de la violence, dans certaines circonstances, pour empêcher un discours sur un campus, selon un sondage publié hier (10 septembre 2025). Cette violence se poursuit aussi sur le plan verbal, à en juger par certains propos tenus par des Trumpistes. Le site Mother Jones constate que de nombreuses personnalités de la droite américaine ont immédiatement accusé « la gauche » d'être responsable, sans qu'aucune preuve n'ait été avancée sur l'identité ou les motivations du tireur. Ainsi, des figures comme Elon Musk, Laura Loomer ou Nancy Mace ont affirmé que les démocrates ou les organisations progressistes constituaient une menace pour la sécurité nationale. D'autres personnalités médiatiques de droite ont même évoqué une « guerre civile » en cours, souligne Mother Jones. Des figures du christianisme nationaliste, comme Joel Webbon et William Wolfe, sont même allées jusqu'à déclarer qu'il fallait écraser complètement la gauche et détruire le Parti démocrate. À écouter aussiAssassinat de Charlie Kirk aux États-Unis: Trump va s'en servir «pour démontrer que l'Amérique est assiégée» Kamala Harris règle ses comptes avec l'ancien président Joe Biden Dans un livre qui sera publié le 23 septembre 2025, l'ancienne vice-présidente et candidate à la présidence revient sur sa courte campagne électorale de l'année dernière. 107 jours, c'est d'ailleurs le titre de son ouvrage. Le magazine The Atlantic publie quelques extraits dans lesquels elle estime, entre autres, que le fait d'avoir laissé le président vieillissant se représenter en 2024 relevait, je cite, de « l'inconscience ». Kamala Harris revient aussi sur les tensions internes à la Maison Blanche face à sa montée en popularité. Elle décrit, avec « une franchise inhabituelle », selon le Washington Post, comment l'équipe du président l'a marginalisée et rarement défendue lorsqu'elle était attaquée. Elle explique qu'ils voulaient à tout prix éviter qu'elle fasse de l'ombre à Joe Biden. À écouter aussiPrésidentielle américaine: au Congrès, Kamala Harris acte sa propre défaite face à Donald Trump Haïti : saisie d'équipements anti-drones au port de Port-au-Prince Avec le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval, nous revenons sur la saisie de deux appareils de brouillage de fréquences utilisés contre les systèmes de drones, ainsi qu'une antenne. C'est inquiétant, commente Frantz Duval, car cela signifie que les gangs sont en train de s'équiper pour se défendre contre les drones qui commencent à être utilisés par la police haïtienne. Le rédacteur en chef du Nouvelliste évoque aussi la création d'un nouveau centre de gestion de déchets solides à Cap Haïtien, un projet financé par la Banque interaméricaine du développement censé réduire l'insalubrité qui touche la deuxième ville du pays. À écouter aussiEn Haïti, les gangs appellent les habitants de Port-au-Prince à rentrer chez eux Journal de la 1ère Le manque de pompiers à Pointe-Noire inquiète les habitants en Guadeloupe.
Nous sommes au tout début des années 1650, à l'université de Louvain. C'est au cours de logique que l'on rencontre Cornelius van Wijckersloot, un étudiant originaire d'Utrecht. Il prend note de ce que lui dictent ses professeurs Arnoldus Mennekens et Nicolas Du Bois. Comme le font ses camarades, Cornelius complète son manuscrit par de nombreux dessins. Ainsi, représente-t-il une scène de carnaval où l'on peut voir un élève déguisé en fou, coiffé d'un étrange chapeau. Un fou qui danse en tenant un gobelet dans sa main droite. A ses côtés, figure un joueur de tambour. Quel rapport avec le cours de logique ? Nous allons bien voir, car, bien plus que de simples agréments, les illustrations qui accompagnent les notes de cours sont de véritables mines d'informations en tous genres. Ces notes de cours sont elles-mêmes bien plus que des outils d'apprentissage, elles ont une visée pédagogique et témoignent d'un environnement social, politique et religieux. Elles aident à comprendre et à retenir la matière, mais aussi à lutter contre l'ennui. Elles sont l'expression d'un caractère, d'une forme d'humour, d'une appartenance à une communauté. Retournons donc à l'école, mettons-nous dans la peau d'un étudiant au travail, prenons note et soyons créatifs. Avec nous : Gwendoline de Mûelenaere (UCLouvain), chargée de recherche FNRS. Coordinatrice de l'ouvrage « « Embellir le savoir – Les notes de cours des étudiants hier et aujourd'hui « ; PUL (Presses Universitaires de Louvain). Commissaire de l'exposition au Musée L. Sujets traités : Etudiant, note, cours, Cornelius van Wijckersloot, Arnoldus Mennekens, Nicolas Du Bois Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le graffiti est un art issu de la culture hip-hop. Ses codes vous sont peut-être étrangers, alors dans cet épisode, on vous en apprend plus sur la pratique du toying. En vous baladant dans la rue, vous avez déjà pu croiser de magnifiques fresques de graffiti donnant vie aux murs les plus tristes. Vous avez aussi pu voir des tags, les signatures des artistes qui composent parfois ces fresques. Mais la pratique du street-art est une culture à part entière. Ainsi peut-être avez-vous croisé le mot "Toy" ou "Toys" au pluriel, tagué par-dessus un autre lettrage sans comprendre ce que cela signifiait. Dans le milieu du graff, ce mot n'est pas signature. C'est une déclaration de guerre. D'où vient le toying ? Qu'est-ce que ce mot signifie ? Mais alors, pourquoi est-il tagué ? Ecoutez la suite dans cet épisode de "Maintenant vous savez - Culture". Un podcast écrit et réalisé par Jonathan Aupart Date de première diffusion : 9 septembre 2022 À écouter aussi : Pourquoi le dragon est-il présent dans tant de cultures ? Qu'est-ce que la malédiction du pharaon ? Comment Jennifer Lopez a-t-elle participé à l'invention de Google Images ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez - Culture". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Dans le supplément du dimanche, Grand reportage week-end nous emmène sur le continent américain, au Sud, en Colombie et aux États-Unis. Tout d'abord, la paix en Colombie, difficile de la pérenniser depuis les accords de 2016 avec la guérilla des FARC. Alors que la violence s'est amplifiée ces dernières années, en parallèle, une reconversion des guérilleros existe... En seconde partie d'émission, nous serons dans la région de New York. À un an de la Coupe du monde de football, les Américains vibrent-ils un peu, beaucoup – pas encore passionnément visiblement – pour le ballon rond ? La mode pour la paix en Colombie La violence s'est amplifiée ces dernières années en Colombie. En cause notamment : la création de plusieurs groupes de dissidents de la rébellion des FARC. Les efforts pour consolider la paix signée en 2016 peuvent être multiples. Ainsi, un groupe d'anciens guérilleros s'est lancé dans le secteur de la mode. Ils créent des vêtements aux côtés de victimes du conflit armé et de citoyens volontaires. Malgré la peur, les menaces de mort, la stigmatisation et le manque de financement. Un Grand reportage de Najet Benrabaa qui s'entretient avec Jacques Allix. L'Amérique, un nouveau monde pour le ballon rond ? Sur tous les continents, les sélections nationales de football disputent en ce moment leurs matchs de qualification pour la Coupe du monde. En ce 4 septembre, les équipes africaines sont sur les terrains. La Coupe du monde, ce sera l'été prochain dans trois pays : le Mexique, le Canada et surtout les États-Unis, avec 11 des 16 villes retenues. Plus de 30 ans après l'expérience mitigée de 1994, le soccer, l'appellation américaine, repart donc à l'assaut d'une Amérique où le football, le sport le plus populaire de la planète, est encore étranger à toute une partie de la population. Et pourtant, dès la fin du XIXe siècle, le ballon rond débarque en banlieue de New York dans les valises des migrants britanniques. Il roule, il roule… depuis 150 ans, mais il reste encore du terrain à parcourir. Un Grand reportage de Thomas de Saint Leger qui s'entretient avec Jacques Allix.
Le système des castes en Inde est l'une des plus anciennes structures sociales au monde. Il est profondément enraciné dans l'histoire du sous-continent et continue d'influencer la société indienne contemporaine. Mais d'où vient cette organisation si particulière ? Et pourquoi perdure-t-elle encore aujourd'hui ?Le mot « caste » vient du portugais casta, signifiant « race » ou « lignée », mais le système en lui-même est bien antérieur à l'arrivée des Européens. En Inde, on parle plutôt de « varna » et « jati ». Le mot varna signifie « couleur » en sanskrit, et désigne les quatre grandes catégories sociales mentionnées dans les textes sacrés hindous, notamment les Védas, rédigés vers 1500 avant notre ère.Selon ces textes, la société est divisée en quatre varnas :1. Les Brahmanes, prêtres et enseignants, garants du savoir et des rites religieux.2. Les Kshatriyas, guerriers et rois, chargés de protéger et gouverner.3. Les Vaishyas, commerçants et artisans.4. Les Shudras, serviteurs et ouvriers, censés servir les trois premiers groupes.Au-delà de ces quatre varnas, il y a ceux qui furent exclus du système : les Dalits, anciennement appelés « intouchables », affectés aux tâches considérées comme « impures », comme le nettoyage, le travail du cuir ou l'incinération des morts.Mais cette division en varnas est une simplification. En réalité, l'Inde a connu au fil des siècles une multiplication des « jatis », des sous-castes définies par la profession, la région, la naissance ou le groupe social. On en compte aujourd'hui plus de 3 000, avec des hiérarchies locales complexes.Pourquoi un tel système a-t-il émergé ? Pour les historiens, plusieurs facteurs ont joué : la volonté de hiérarchiser la société, de maintenir un ordre religieux et social, mais aussi de contrôler les alliances matrimoniales, les métiers et la transmission des privilèges. En séparant les groupes, le système caste garantissait la reproduction d'un ordre établi.Avec le temps, les castes sont devenues héréditaires, interdisant la mobilité sociale. On naît dans une caste, on s'y marie, on y travaille, et on y reste. Ce système, bien qu'ébranlé par les invasions, les mouvements religieux et les colonisations, a survécu grâce à sa flexibilité locale et à son ancrage dans le quotidien.Aujourd'hui, bien que la Constitution indienne de 1950 ait aboli la discrimination fondée sur la caste, et que des politiques de quotas aient été mises en place pour les castes défavorisées, les inégalités persistent. Le système des castes continue d'influencer la politique, l'économie et les relations sociales.Ainsi, les castes en Inde ne sont pas simplement une tradition ancienne : elles sont le produit d'une histoire longue et complexe, où religion, pouvoir et société se sont intimement mêlés. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quand on évoque la pollution urbaine, on pense aussitôt aux voitures, aux gaz d'échappement et aux embouteillages. Mais bien avant l'arrivée du moteur à explosion, Paris suffoquait déjà… à cause de ses chevaux. Vers 1900, la capitale comptait environ 80 000 chevaux, utilisés pour le transport des marchandises, des personnes, ou les services publics. Et loin de l'image romantique de la calèche dans les rues pavées, cette omniprésence équine posait un véritable problème sanitaire, environnemental et logistique.À cette époque, les chevaux étaient les piliers du système urbain. On les trouvait chez les boulangers, les pompiers, les services postaux, mais aussi dans les fiacres, ancêtres du taxi. Chaque cheval produisait en moyenne 7 à 10 kilos de fumier par jour, soit plus de 600 000 kilos (600 tonnes) de déjections quotidiennes pour l'ensemble de la ville. À cela s'ajoutaient plusieurs litres d'urine par animal, répandus directement sur les pavés.Le résultat ? Des rues glissantes, nauséabondes, saturées de mouches. L'air de Paris était chargé d'ammoniac et de bactéries, favorisant la prolifération de maladies respiratoires et intestinales. Des épidémies de typhoïde et de dysenterie étaient régulièrement attribuées à l'insalubrité des rues. Le fumier séché, soulevé par le vent, devenait poussière fine, inhalée par les Parisiens, bien avant le problème des particules fines automobiles.Cette situation préoccupait sérieusement les autorités. À la fin du XIXe siècle, Paris engageait plus de 1 500 éboueurs uniquement pour le ramassage du fumier, qui était ensuite vendu aux agriculteurs de la région. Mais la croissance de la ville rendait le système ingérable. Des rapports alarmistes circulaient dans toute l'Europe. À New York, en 1894, on estimait que, si la tendance continuait, la ville serait recouverte de trois mètres de crottin d'ici quelques décennies…Ironie de l'histoire : c'est l'automobile, en partie introduite pour résoudre le problème du cheval, qui devint ensuite la nouvelle source majeure de pollution.Le passage à la motorisation fut donc, à ses débuts, perçu comme une solution écologique et sanitaire. Les voitures ne laissaient pas de déjections sur la chaussée, ne dégageaient pas d'odeurs pestilentielles, et réduisaient le risque de maladies liées à l'insalubrité urbaine. Ce n'est que plus tard qu'on en comprit les conséquences environnementales à long terme.Ainsi, bien avant les pots d'échappement, le crottin de cheval fut le premier grand polluant urbain de l'ère moderne. Une page oubliée de l'histoire de la ville, qui rappelle que la transition écologique n'est jamais simple… ni sans paradoxes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 30 juin 2023.Avec cette semaine :Julien Damon, sociologue, enseignant à Sciences Po et à HEC.Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.Émission originellement diffusée le 16 juillet 2023.LES COMMODITES URBAINESJulien Damon, vous êtes sociologue, enseignant à Sciences Po et à HEC. Vous venez de publier, aux Presses de SciencesPo, un essai intitulé « Toilettes publiques » où vous réhabilitez dans le débat public, avec science et humour, ces lieux auxquels nous consacrons en moyenne 6 mois de notre vie.Alors que les toilettes publiques se raréfient dans les villes et qu'une partie d'entre elles sont devenus payantes, vous défendez l'idée d'un « droit aux toilettes » qui garantisse à tous l'accès à des commodités gratuites, propres et sécurisées. Cette question est essentielle pour les sans-abris, mais elle concerne plus largement chacun des usagers de la ville, habitué ou de passage, lors ses mobilités quotidiennes. Pour relever ce défi, vous proposez notamment de rémunérer les bars, cafés, restaurants et fast-foods mettant à disposition leurs toilettes gratuitement et de façon indifférenciée, sur le modèle de l'Allemagne ou du Royaume-Uni.Le « droit aux toilettes » suppose par ailleurs de garantir un accès égal aux commodités pour les hommes et pour les femmes, qui y passent en moyenne une minute de plus. Il implique également de considérer l'offre sanitaire de l'ensemble des espaces collectifs, comme les entreprises ou les écoles, alors qu'un sondage de l'IFOP en date d'avril 2022 indique que 55% des employés jugent les toilettes de leurs entreprises sales et que 45% d'entre eux les trouvent trop peu éloignées du reste des locaux.A l'échelle internationale, le sujet est porté par l'ONU qui a fait de l'accès à l'eau et à l'assainissement un droit de l'homme en 2010. Des progrès notables en matière d'installations sanitaires ont été observés depuis 20 ans, tirés notamment par les « plans toilette » de la Chine et de l'Inde. Ainsi, si environ un tiers de l'humanité ne disposait d'aucun assainissement basique en 2015, la proportion est descendue à un humain sur cinq en 2020. Ces investissements sont particulièrement rentables car ils diminuent les frais de santé, limitent les hospitalisations, réduisent le nombre de jours non travaillés, améliorent les capacités des enfants à l'école et la productivité des travailleurs. Mais d'importantes lacunes persistent dans certaines régions et plombent les perspectives de développement économique et social. A titre d'exemple, plus de la moitié des établissements en Afrique subsaharienne ne disposent d'aucune installation sanitaire. Cette carence pénalise particulièrement les filles et compte parmi les raisons de leur sous-scolarisation persistante.Il ne s'agit pourtant pas seulement d'augmenter l'offre de toilettes publiques, mais aussi de repenser son modèle : au XXIème siècle, la croissance mondiale des toilettes doit être « durable ». Le modèle occidental, fondé sur les toilettes à chasses connectés à des réseaux centralisés d'assainissement, est très gourmand en eau. L'ensemble des Français destinent à cet usage l'équivalent de 500.000 piscines olympiques chaque année. De nombreux modèles plus écologiques ont été proposés, le plus souvent décentralisés, fondés sur le recyclage des eaux plutôt que sur leur évacuation. Des urinoirs secs, les « uritrottoirs », ont même été installés à Paris à l'été 2018 ; mais l'expérience s'est rapidement soldée par un échec, qui montre la force des habitudes en la matière et l'ampleur des travaux à accomplir.Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d'analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l'actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.frHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.