Directrice de recherche du Fonds de la recherche scientifique (FNRS – Belgique), 2014-2017 Directrice d’étude invitée à l’École pratique des hautes études, mars-avril 2015 Professeur à l’Université de Liège depuis 2006 Mission d’enseignement à l’Université libre de Bruxelles, 2006-2007…
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Depuis la publication des Leges graecorum sacrae de H. von Prott et L. Ziehen à l'entame du XXe siècle, les textes épigraphiques prescriptifs portant sur les affaires des dieux ont été qualifiés de « lois sacrées ». En ce début du XXIe siècle, une telle catégorie documentaire a été largement questionnée, remise en cause, et le projet de Collection of Greek Ritual Norms a proposé de lui substituer la notion moins problématique de « normes rituelles ». Mais de quels types de normes s'agit-il, en regard de ce que l'on a perçu jusqu'ici de la norme religieuse en pays grec ? Une inscription concernant la pureté du sanctuaire d'Alektrona à Ialysos sur l'île de Rhodes est convoquée pour affronter ce questionnement (CGRN 90). En effet, elle constitue un bel exemple de hiérarchie des normes en matière cultuelle et la difficulté de déterminer avec certitude ce que recouvre le terme nomos dans ses différentes occurrences. S'agit-il de la législation officielle de la cité, consignée par écrit ? S'agit-il de normes coutumières conservées oralement ? La référence aux patria, les « coutumes ancestrales » du groupe concerné atteste l'inscription – réelle ou fantasmée – de ces prescriptions dans la longueur du temps. Mais ce patrimoine n'était pas incompatible avec la nouveauté, qui était construite sur cet arrière-plan et en fonction de lui. Enfin, la notion de hieros nomos, qui semble valider le label de « loi sacrée », est examinée en quelques-unes de ses occurrences, qui s'avèrent tout aussi plurielles et tout aussi peu rigides que le système global dans lequel elles s'inscrivent.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Depuis la publication des Leges graecorum sacrae de H. von Prott et L. Ziehen à l'entame du XXe siècle, les textes épigraphiques prescriptifs portant sur les affaires des dieux ont été qualifiés de « lois sacrées ». En ce début du XXIe siècle, une telle catégorie documentaire a été largement questionnée, remise en cause, et le projet de Collection of Greek Ritual Norms a proposé de lui substituer la notion moins problématique de « normes rituelles ». Mais de quels types de normes s'agit-il, en regard de ce que l'on a perçu jusqu'ici de la norme religieuse en pays grec ? Une inscription concernant la pureté du sanctuaire d'Alektrona à Ialysos sur l'île de Rhodes est convoquée pour affronter ce questionnement (CGRN 90). En effet, elle constitue un bel exemple de hiérarchie des normes en matière cultuelle et la difficulté de déterminer avec certitude ce que recouvre le terme nomos dans ses différentes occurrences. S'agit-il de la législation officielle de la cité, consignée par écrit ? S'agit-il de normes coutumières conservées oralement ? La référence aux patria, les « coutumes ancestrales » du groupe concerné atteste l'inscription – réelle ou fantasmée – de ces prescriptions dans la longueur du temps. Mais ce patrimoine n'était pas incompatible avec la nouveauté, qui était construite sur cet arrière-plan et en fonction de lui. Enfin, la notion de hieros nomos, qui semble valider le label de « loi sacrée », est examinée en quelques-unes de ses occurrences, qui s'avèrent tout aussi plurielles et tout aussi peu rigides que le système global dans lequel elles s'inscrivent.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Depuis la publication des Leges graecorum sacrae de H. von Prott et L. Ziehen à l'entame du XXe siècle, les textes épigraphiques prescriptifs portant sur les affaires des dieux ont été qualifiés de « lois sacrées ». En ce début du XXIe siècle, une telle catégorie documentaire a été largement questionnée, remise en cause, et le projet de Collection of Greek Ritual Norms a proposé de lui substituer la notion moins problématique de « normes rituelles ». Mais de quels types de normes s'agit-il, en regard de ce que l'on a perçu jusqu'ici de la norme religieuse en pays grec ? Une inscription concernant la pureté du sanctuaire d'Alektrona à Ialysos sur l'île de Rhodes est convoquée pour affronter ce questionnement (CGRN 90). En effet, elle constitue un bel exemple de hiérarchie des normes en matière cultuelle et la difficulté de déterminer avec certitude ce que recouvre le terme nomos dans ses différentes occurrences. S'agit-il de la législation officielle de la cité, consignée par écrit ? S'agit-il de normes coutumières conservées oralement ? La référence aux patria, les « coutumes ancestrales » du groupe concerné atteste l'inscription – réelle ou fantasmée – de ces prescriptions dans la longueur du temps. Mais ce patrimoine n'était pas incompatible avec la nouveauté, qui était construite sur cet arrière-plan et en fonction de lui. Enfin, la notion de hieros nomos, qui semble valider le label de « loi sacrée », est examinée en quelques-unes de ses occurrences, qui s'avèrent tout aussi plurielles et tout aussi peu rigides que le système global dans lequel elles s'inscrivent.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Depuis la publication des Leges graecorum sacrae de H. von Prott et L. Ziehen à l'entame du XXe siècle, les textes épigraphiques prescriptifs portant sur les affaires des dieux ont été qualifiés de « lois sacrées ». En ce début du XXIe siècle, une telle catégorie documentaire a été largement questionnée, remise en cause, et le projet de Collection of Greek Ritual Norms a proposé de lui substituer la notion moins problématique de « normes rituelles ». Mais de quels types de normes s'agit-il, en regard de ce que l'on a perçu jusqu'ici de la norme religieuse en pays grec ? Une inscription concernant la pureté du sanctuaire d'Alektrona à Ialysos sur l'île de Rhodes est convoquée pour affronter ce questionnement (CGRN 90). En effet, elle constitue un bel exemple de hiérarchie des normes en matière cultuelle et la difficulté de déterminer avec certitude ce que recouvre le terme nomos dans ses différentes occurrences. S'agit-il de la législation officielle de la cité, consignée par écrit ? S'agit-il de normes coutumières conservées oralement ? La référence aux patria, les « coutumes ancestrales » du groupe concerné atteste l'inscription – réelle ou fantasmée – de ces prescriptions dans la longueur du temps. Mais ce patrimoine n'était pas incompatible avec la nouveauté, qui était construite sur cet arrière-plan et en fonction de lui. Enfin, la notion de hieros nomos, qui semble valider le label de « loi sacrée », est examinée en quelques-unes de ses occurrences, qui s'avèrent tout aussi plurielles et tout aussi peu rigides que le système global dans lequel elles s'inscrivent.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) La formule hiera kai hosia est surtout attestée dans la documentation officielle athénienne et participe aussi de la définition de la citoyenneté : être citoyen, c'est notamment « avoir part aux hiera et aux hosia ». Une telle formule a pu être interprétée comme l'expression de la dichotomie « sacré/profane ». Et, de fait, des documents crétois offrent l'exemple d'une conjonction comparable en plaçant en regard les « choses divines » (theia) et les « choses humaines » (anthrōpina). Toutefois, l'analyse du champ sémantique de l'hosion menée lors du cours précédent laisse entendre que cette famille de mots n'a pas grand-chose à voir avec ce que nous qualifions de profane. En outre, rabattre les « choses humaines » sur ce qui serait « profane » est assurément réducteur. Dès lors, en s'appuyant sur les usages de l'adjectif hosios par l'historien Thucydide, la présente leçon circonscrit d'une manière plus précise encore la dimension régulatrice des comportements ainsi qualifiés, leur insertion dans un cadre normatif conçu comme divin et, en conséquence, leur étroite relation à la notion de piété. Ce que désigne la formule hiera kai hosia recouvre au sein de la collectivité une dimension que nous divisons, nous modernes, en conscience sociale, morale, religieuse, voire politique, mais qui, dans les cités grecques, est un tout indissociable ou, à tout le moins, fait l'objet d'intersections rendant invalide toute dichotomie stricte de type « sacré/profane ».
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)La formule hiera kai hosia est surtout attestée dans la documentation officielle athénienne et participe aussi de la définition de la citoyenneté : être citoyen, c'est notamment « avoir part aux hiera et aux hosia ». Une telle formule a pu être interprétée comme l'expression de la dichotomie « sacré/profane ». Et, de fait, des documents crétois offrent l'exemple d'une conjonction comparable en plaçant en regard les « choses divines » (theia) et les « choses humaines » (anthrōpina). Toutefois, l'analyse du champ sémantique de l'hosion menée lors du cours précédent laisse entendre que cette famille de mots n'a pas grand-chose à voir avec ce que nous qualifions de profane. En outre, rabattre les « choses humaines » sur ce qui serait « profane » est assurément réducteur. Dès lors, en s'appuyant sur les usages de l'adjectif hosios par l'historien Thucydide, la présente leçon circonscrit d'une manière plus précise encore la dimension régulatrice des comportements ainsi qualifiés, leur insertion dans un cadre normatif conçu comme divin et, en conséquence, leur étroite relation à la notion de piété. Ce que désigne la formule hiera kai hosia recouvre au sein de la collectivité une dimension que nous divisons, nous modernes, en conscience sociale, morale, religieuse, voire politique, mais qui, dans les cités grecques, est un tout indissociable ou, à tout le moins, fait l'objet d'intersections rendant invalide toute dichotomie stricte de type « sacré/profane ».
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Dans le registre de la piété en tant que norme, la famille de hosiē, hosios, hosiotēs occupe une place importante. Les diverses occurrences du substantif hosiē dans l'Odyssée et les Hymnes homériquessont intimement liées aux honneurs que les hommes doivent rendre au monde supra-humain. Le terme désigne également les attitudes adéquates à l'égard d'autres humains, sous le regard des dieux qui sanctionnent ces gestes et ces paroles. L'expression négative ouk hosiē est de ce point de vue très proche de l'expression ou themis dans sa portée régulatrice. Mais si themis est un vaste filet régulateur qui englobe l'ordre du monde dont Zeus est le garant, la portée de l'hosiē se limite aux normes de comportement qui forment les obligations des hommes à l'égard des dieux. Après la fin de la période archaïque, le substantif n'est plus guère en usage, mais l'adjectif hosios prend le relais pour désigner ce type de norme, au même moment où le substantif eusebeia et les mots de sa famille se développent eux aussi. Le Socrate de Platon, dans l'Euthyphron, usera de l'une et l'autre famille de mots de façon interchangeable et précisera en outre que l'hosion est une partie du dikaion, et donc inséparable de la justice. En conséquence, l'eusebeia est la piété vue sous l'angle du respect scrupuleux suscité par les dieux, tandis que l'hosion est la piété vue sous l'angle de la norme que ces derniers produisent. Ces deux regards sur la piété les incluent l'une et l'autre dans le registre de ce qui est juste.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Dans le registre de la piété en tant que norme, la famille de hosiē, hosios, hosiotēs occupe une place importante. Les diverses occurrences du substantif hosiē dans l'Odyssée et les Hymnes homériquessont intimement liées aux honneurs que les hommes doivent rendre au monde supra-humain. Le terme désigne également les attitudes adéquates à l'égard d'autres humains, sous le regard des dieux qui sanctionnent ces gestes et ces paroles. L'expression négative ouk hosiē est de ce point de vue très proche de l'expression ou themis dans sa portée régulatrice. Mais si themis est un vaste filet régulateur qui englobe l'ordre du monde dont Zeus est le garant, la portée de l'hosiē se limite aux normes de comportement qui forment les obligations des hommes à l'égard des dieux. Après la fin de la période archaïque, le substantif n'est plus guère en usage, mais l'adjectif hosios prend le relais pour désigner ce type de norme, au même moment où le substantif eusebeia et les mots de sa famille se développent eux aussi. Le Socrate de Platon, dans l'Euthyphron, usera de l'une et l'autre famille de mots de façon interchangeable et précisera en outre que l'hosion est une partie du dikaion, et donc inséparable de la justice. En conséquence, l'eusebeia est la piété vue sous l'angle du respect scrupuleux suscité par les dieux, tandis que l'hosion est la piété vue sous l'angle de la norme que ces derniers produisent. Ces deux regards sur la piété les incluent l'une et l'autre dans le registre de ce qui est juste.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) La présente leçon continue de repérer les attestations de nomos en tant qu'ordonnancement voulu par les dieux. Chez Héraclite d'Éphèse, on trouve (fr. 144 D-K6) une intéressante comparaison entre le socle commun des logoi qu'est le logos (cf. fr. 2 D-K6) et le socle commun des nomoi humains qu'est le nomos divin, dont il est dit qu'« il domine autant qu'il veut, [qu']il les protège tous et l'emporte (sur eux) ». Le caractère fragmentaire et l'obscurité de l'œuvre de l'Éphésien rendent difficiles l'analyse et la compréhension fine de ces assertions. En outre, Héraclite se démarque clairement de ses devanciers et de leurs manières de décrire le monde, au premier rang desquels Homère et Hésiode. Toutefois, il continue de s'exprimer dans une langue traditionnelle, et ce travail sur la tradition laisse (comme dans le cas de Solon) percevoir des représentations partagées, fussent-elles repensées et recomposées dans un projet spécifique. En l'occurrence, l'articulation entre norme divine et normes humaines résonne avec ce que laissent apparaître les auteurs antérieurs.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2021-2022 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2) Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote. C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2021-2022Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec (2)Engagée dans le cadre des enseignements de l'année 2020-2021, la réflexion sur la norme grecque et l'autorité en matière religieuse se poursuivra en cette année 2021-2022, toujours dans la lignée d'une étude du lexique attentive aux nuances et à l'évolution de l'emploi des mots, de la période archaïque à la période classique (eunomia, nomos, isonomia, hosiē et eusebeia). L'arrière-plan de cette investigation lexicale est une interrogation sur la place des dieux dans la structuration des normes au sein des poleis, avant que ne s'impose le « règne de la loi » tel qu'en témoigne un penseur comme Aristote.C'est enfin par le biais des prescriptions épigraphiques en matière rituelle aux périodes classique et hellénistique que l'on tentera de mieux comprendre la portée de « la norme » ou « des normes » dans la pratique de ceux et celles qui honoraient les divinités dans leurs multiples sanctuaires, ainsi que les interventions des différentes autorités susceptibles d'en assurer l'application.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec La dernière leçon de l’année propose quelques conclusions d’étape, puisque la thématique de la norme religieuse et des questions d’autorité est loin d’être épuisée. Après avoir synthétisé les éléments abordés au fil des semaines sur les champs sémantiques de hieros, themis (avec thesmos) et nomos, on convoque la tragédie de la norme par excellence que sont Les Euménides d’Eschyle. Présentée à Athènes en 458, la trilogie de l’Orestie, dont Les Euménides forment le troisième élément, met en scène l’enchaînement des meurtres qui ensanglantent le palais de Mycènes dès le retour du roi Agamemnon après la chute de Troie. Oreste venge le meurtre de son père en mettant ses assassins à mort, à savoir sa propre mère et l’amant de celle-ci. Poursuivi par les Érinyes vengeresses, mais soutenu par l’Apollon delphique, Oreste se rend à Athènes où Athéna fonde le tribunal de l’Aréopage pour le juger. Le verdict absout le jeune homme et les Érinyes se transforment en déesses bienveillantes pour Athènes où elles ont désormais une place. Tissée des entrelacs de thesmos et de nomos que l’on a abordés précédemment, la tragédie ne témoigne guère d’un ordre humain qui se serait substitué à un ordre divin, mais bien de l’importance des notions de répartition et d’honneur, au double sens de la timê que les hommes doivent aux dieux et de celle que les dieux accordent aux hommes. Ce « contrat » implicite dans le cadre de toute polis deviendra plus clair encore avec la mise en place d’autres champs sémantiques que l’on abordera l’an prochain.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec La dernière leçon de l’année propose quelques conclusions d’étape, puisque la thématique de la norme religieuse et des questions d’autorité est loin d’être épuisée. Après avoir synthétisé les éléments abordés au fil des semaines sur les champs sémantiques de hieros, themis (avec thesmos) et nomos, on convoque la tragédie de la norme par excellence que sont Les Euménides d’Eschyle. Présentée à Athènes en 458, la trilogie de l’Orestie, dont Les Euménides forment le troisième élément, met en scène l’enchaînement des meurtres qui ensanglantent le palais de Mycènes dès le retour du roi Agamemnon après la chute de Troie. Oreste venge le meurtre de son père en mettant ses assassins à mort, à savoir sa propre mère et l’amant de celle-ci. Poursuivi par les Érinyes vengeresses, mais soutenu par l’Apollon delphique, Oreste se rend à Athènes où Athéna fonde le tribunal de l’Aréopage pour le juger. Le verdict absout le jeune homme et les Érinyes se transforment en déesses bienveillantes pour Athènes où elles ont désormais une place. Tissée des entrelacs de thesmos et de nomos que l’on a abordés précédemment, la tragédie ne témoigne guère d’un ordre humain qui se serait substitué à un ordre divin, mais bien de l’importance des notions de répartition et d’honneur, au double sens de la timê que les hommes doivent aux dieux et de celle que les dieux accordent aux hommes. Ce « contrat » implicite dans le cadre de toute polis deviendra plus clair encore avec la mise en place d’autres champs sémantiques que l’on abordera l’an prochain.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecLa dernière leçon de l'année propose quelques conclusions d'étape, puisque la thématique de la norme religieuse et des questions d'autorité est loin d'être épuisée. Après avoir synthétisé les éléments abordés au fil des semaines sur les champs sémantiques de hieros, themis (avec thesmos) et nomos, on convoque la tragédie de la norme par excellence que sont Les Euménides d'Eschyle. Présentée à Athènes en 458, la trilogie de l'Orestie, dont Les Euménides forment le troisième élément, met en scène l'enchaînement des meurtres qui ensanglantent le palais de Mycènes dès le retour du roi Agamemnon après la chute de Troie. Oreste venge le meurtre de son père en mettant ses assassins à mort, à savoir sa propre mère et l'amant de celle-ci. Poursuivi par les Érinyes vengeresses, mais soutenu par l'Apollon delphique, Oreste se rend à Athènes où Athéna fonde le tribunal de l'Aréopage pour le juger. Le verdict absout le jeune homme et les Érinyes se transforment en déesses bienveillantes pour Athènes où elles ont désormais une place. Tissée des entrelacs de thesmos et de nomos que l'on a abordés précédemment, la tragédie ne témoigne guère d'un ordre humain qui se serait substitué à un ordre divin, mais bien de l'importance des notions de répartition et d'honneur, au double sens de la timê que les hommes doivent aux dieux et de celle que les dieux accordent aux hommes. Ce « contrat » implicite dans le cadre de toute polis deviendra plus clair encore avec la mise en place d'autres champs sémantiques que l'on abordera l'an prochain.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecLa dernière leçon de l'année propose quelques conclusions d'étape, puisque la thématique de la norme religieuse et des questions d'autorité est loin d'être épuisée. Après avoir synthétisé les éléments abordés au fil des semaines sur les champs sémantiques de hieros, themis (avec thesmos) et nomos, on convoque la tragédie de la norme par excellence que sont Les Euménides d'Eschyle. Présentée à Athènes en 458, la trilogie de l'Orestie, dont Les Euménides forment le troisième élément, met en scène l'enchaînement des meurtres qui ensanglantent le palais de Mycènes dès le retour du roi Agamemnon après la chute de Troie. Oreste venge le meurtre de son père en mettant ses assassins à mort, à savoir sa propre mère et l'amant de celle-ci. Poursuivi par les Érinyes vengeresses, mais soutenu par l'Apollon delphique, Oreste se rend à Athènes où Athéna fonde le tribunal de l'Aréopage pour le juger. Le verdict absout le jeune homme et les Érinyes se transforment en déesses bienveillantes pour Athènes où elles ont désormais une place. Tissée des entrelacs de thesmos et de nomos que l'on a abordés précédemment, la tragédie ne témoigne guère d'un ordre humain qui se serait substitué à un ordre divin, mais bien de l'importance des notions de répartition et d'honneur, au double sens de la timê que les hommes doivent aux dieux et de celle que les dieux accordent aux hommes. Ce « contrat » implicite dans le cadre de toute polis deviendra plus clair encore avec la mise en place d'autres champs sémantiques que l'on abordera l'an prochain.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Après l’exploration du champ sémantique de la « sacralité », c’est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu’ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l’Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d’Hésiode, la conformité à la themis s’applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s’impose à Zeus d’assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu’exigence d’équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l’ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d’ordonnancement sous l’autorité du roi de l’Olympe. L’exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d’Homère et d’Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l’Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecAprès l'exploration du champ sémantique de la « sacralité », c'est le champ de la « régulation » et, avec lui, le registre de la themis qu'ouvre la présente leçon. Sur cet arrière-plan se dessine, en négatif, le monde des Cyclopes de l'Odyssée, des monstres enfermés dans un état asocial et apolitique. En positif, la themis induit, toujours chez Homère, les comportements attendus et adéquats dans le cadre rituel, ainsi que dans les domaines de la vie affective et sociale. Dans la Théogonie d'Hésiode, la conformité à la themis s'applique également au monde des dieux, avec la nécessité qui s'impose à Zeus d'assurer une bonne répartition des honneurs entre ses pairs. Comme Homère, Hésiode évoque les themistes (themis au pluriel) en tant que préceptes qui commandent à des décisions de type politique, au sens large des conditions de la vie en société. De telles décisions sont des dikai (dikē au pluriel) qui doivent être « droites ». En tant qu'exigence d'équilibre divinisée, Themis apparaît aussi dans l'ordre généalogique structuré par la Théogonie. Unie à Zeus, elle enfante Eunomia, « Juste répartition », Dikē, « Justice », et Eirēnē, « Paix », qui en déploient les potentialités de régulation et d'ordonnancement sous l'autorité du roi de l'Olympe. L'exercice adéquat de la themis est associé à la prospérité et à la paix dans les micro-sociétés du face-à-face et de tradition orale que sont les poleis naissantes de la poésie archaïque. Le « droit coutumier » (themistes et dikai) qui transparaît des vers d'Homère et d'Hésiode est arrimé aux espaces de délibération collective, comme le « cercle hieros » du chant XVIII de l'Iliade, qui sont voisins des autels des dieux, le tout conduisant à qualifier une cité de hiera.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Quittant le corpus de la poésie hexamétrique et la période archaïque, l’enquête autour de hieros se penche sur deux cas où l’adjectif, en pleine époque classique, atteste la continuité de l’idée de la protection de la polis repérée dans l’épopée. Il s’agit respectivement du « Bataillon sacré » de Thèbes (hieros lochos) et des « armes sacrées » (ta hopla hiera) du serment des éphèbes athéniens. Ensuite, deux dossiers sont appelés à la barre. Le premier est celui des biens sacrés, que ce soient des terrains, du numéraire ou des biens mobiliers. Le second est celui des affranchissements par consécration. Dans l’un et l’autre cas, la notion de « protection » est à nouveau essentielle et ses implications sont explorées.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecQuittant le corpus de la poésie hexamétrique et la période archaïque, l'enquête autour de hieros se penche sur deux cas où l'adjectif, en pleine époque classique, atteste la continuité de l'idée de la protection de la polis repérée dans l'épopée. Il s'agit respectivement du « Bataillon sacré » de Thèbes (hieros lochos) et des « armes sacrées » (ta hopla hiera) du serment des éphèbes athéniens. Ensuite, deux dossiers sont appelés à la barre. Le premier est celui des biens sacrés, que ce soient des terrains, du numéraire ou des biens mobiliers. Le second est celui des affranchissements par consécration. Dans l'un et l'autre cas, la notion de « protection » est à nouveau essentielle et ses implications sont explorées.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Quittant le corpus de la poésie hexamétrique et la période archaïque, l’enquête autour de hieros se penche sur deux cas où l’adjectif, en pleine époque classique, atteste la continuité de l’idée de la protection de la polis repérée dans l’épopée. Il s’agit respectivement du « Bataillon sacré » de Thèbes (hieros lochos) et des « armes sacrées » (ta hopla hiera) du serment des éphèbes athéniens. Ensuite, deux dossiers sont appelés à la barre. Le premier est celui des biens sacrés, que ce soient des terrains, du numéraire ou des biens mobiliers. Le second est celui des affranchissements par consécration. Dans l’un et l’autre cas, la notion de « protection » est à nouveau essentielle et ses implications sont explorées.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecQuittant le corpus de la poésie hexamétrique et la période archaïque, l'enquête autour de hieros se penche sur deux cas où l'adjectif, en pleine époque classique, atteste la continuité de l'idée de la protection de la polis repérée dans l'épopée. Il s'agit respectivement du « Bataillon sacré » de Thèbes (hieros lochos) et des « armes sacrées » (ta hopla hiera) du serment des éphèbes athéniens. Ensuite, deux dossiers sont appelés à la barre. Le premier est celui des biens sacrés, que ce soient des terrains, du numéraire ou des biens mobiliers. Le second est celui des affranchissements par consécration. Dans l'un et l'autre cas, la notion de « protection » est à nouveau essentielle et ses implications sont explorées.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Les réflexions étymologiques de Jacques Duchesne-Guillemin sur le grec hieros et le sanskrit iṣirá permettent de circonscrire un champ sémantique où se croisent les notions de puissance, de vigueur et de sacralité au sens d’un « certain rapport aux dieux », pour reprendre le titre de la leçon précédente. L’analyse des occurrences épiques de l’adjectif hieros dans le monde des dieux s’en trouve enrichie : ses usages dans la sphère divine, illustrés par les vers d’Homère et surtout d’Hésiode, attestent qu’il s’agit à chaque fois de qualifier, ou le creuset de la puissance d’une divinité (le ventre de Rhéa, la tête de Zeus), ou son vecteur (le lit, la flamme, la balance), ou encore le spectacle de la puissance que traduit la multiplicité des dieux elle-même (leur genos). Si hieros s’attache tout particulièrement à l’expression de la vitalité divine et à la manifestation de puissance qu’elle induit dans le monde des dieux, certaines connotations de l’adjectif, appliqué au monde des hommes, en offrent un parallèle en mode mineur en s’attachant, comme on l’a vu, au blé de Déméter et au cours des fleuves, mais aussi aux cycles cosmiques qui encadrent l’existence humaine. Une incursion dans la poésie de Pindare supporte l’analyse de hieros comme indice d’un épanouissement vital soutenu par les dieux.
Vinciane Pirenne-DelforgeCollège de FranceReligion, histoire et société dans le monde grec antiqueAnnée 2020-2021Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grecLes réflexions étymologiques de Jacques Duchesne-Guillemin sur le grec hieros et le sanskrit iṣirá permettent de circonscrire un champ sémantique où se croisent les notions de puissance, de vigueur et de sacralité au sens d'un « certain rapport aux dieux », pour reprendre le titre de la leçon précédente. L'analyse des occurrences épiques de l'adjectif hieros dans le monde des dieux s'en trouve enrichie : ses usages dans la sphère divine, illustrés par les vers d'Homère et surtout d'Hésiode, attestent qu'il s'agit à chaque fois de qualifier, ou le creuset de la puissance d'une divinité (le ventre de Rhéa, la tête de Zeus), ou son vecteur (le lit, la flamme, la balance), ou encore le spectacle de la puissance que traduit la multiplicité des dieux elle-même (leur genos). Si hieros s'attache tout particulièrement à l'expression de la vitalité divine et à la manifestation de puissance qu'elle induit dans le monde des dieux, certaines connotations de l'adjectif, appliqué au monde des hommes, en offrent un parallèle en mode mineur en s'attachant, comme on l'a vu, au blé de Déméter et au cours des fleuves, mais aussi aux cycles cosmiques qui encadrent l'existence humaine. Une incursion dans la poésie de Pindare supporte l'analyse de hieros comme indice d'un épanouissement vital soutenu par les dieux.
Vinciane Pirenne-Delforge Collège de France Religion, histoire et société dans le monde grec antique Année 2020-2021 Norme religieuse et questions d'autorité dans le monde grec Les réflexions étymologiques de Jacques Duchesne-Guillemin sur le grec hieros et le sanskrit iṣirá permettent de circonscrire un champ sémantique où se croisent les notions de puissance, de vigueur et de sacralité au sens d’un « certain rapport aux dieux », pour reprendre le titre de la leçon précédente. L’analyse des occurrences épiques de l’adjectif hieros dans le monde des dieux s’en trouve enrichie : ses usages dans la sphère divine, illustrés par les vers d’Homère et surtout d’Hésiode, attestent qu’il s’agit à chaque fois de qualifier, ou le creuset de la puissance d’une divinité (le ventre de Rhéa, la tête de Zeus), ou son vecteur (le lit, la flamme, la balance), ou encore le spectacle de la puissance que traduit la multiplicité des dieux elle-même (leur genos). Si hieros s’attache tout particulièrement à l’expression de la vitalité divine et à la manifestation de puissance qu’elle induit dans le monde des dieux, certaines connotations de l’adjectif, appliqué au monde des hommes, en offrent un parallèle en mode mineur en s’attachant, comme on l’a vu, au blé de Déméter et au cours des fleuves, mais aussi aux cycles cosmiques qui encadrent l’existence humaine. Une incursion dans la poésie de Pindare supporte l’analyse de hieros comme indice d’un épanouissement vital soutenu par les dieux.