Du bestiaire médiéval à l'histoire des utopies, de grandes religions aux philosophies des Lumières... des fiches synthétiques richement illustrées retracent des aspects majeurs de l'histoire humaine.
Bibliothèque nationale de France
Au début du XIXe siècle, une fois passée la tourmente révolutionnaire, une nouvelle société se met en place : des financiers venus de l'Europe entière convergent vers Paris et contribuent au basculement d'une société aristocratique et rurale vers une société bourgeoise et industrielle. Les Rothschild, venus d'Allemagne, deviennent les acteurs privilégiés de la profonde transformation industrielle et économique du pays, qu'ils financent, et à laquelle ils participent activement grâce à leur esprit d'entreprise.
Entre le héros grec d'ascendance semi-divine dont la gloire brille loin au-delà de la mort et le héros moderne que les feux des médias portent de son vivant vers une célébritéparfois très éphémère, subsiste-t-il un lien de parenté qui garantirait au modèle héroïque une forme de continuité ? Au début du XXe siècle, la psychanalyse et la mythologie se rencontrent pour rendre compte des permanences du modèle héroïque. Ce modèle héroïque est alors mis en lumière par Otto Rank, qui publie, en 1909, Le Mythe de la naissance du héros. Il se fonde sur trois grandes séquences : le héros naît de parents illustres et mène une existence obscure pendant un certain temps. Le héros est révélé au monde à la suite d'exploits qui signent son épiphanie héroïque. Il est alors reconnu comme un sauveur, un homme qui délivre un peuple. Enfin, il doit affronter la mort au cours d'une apothéose héroïque qui rappelle son statut d'être humain. La fiche propose d'analyser un certain nombre de figures héroïques à la lumière de cette grille.
Le destin de Jeanne est un exemple de l'interpénétration de l'imaginaire et de l'Histoire. L'enfance modeste de Jeanne inscrit le personnage dans la réalité, mais l'obéissance aux voix enclenche une vocation héroïque. L'idée de « héros » s'épanouit en premier lieu dans des domaines traditionnellement considérés comme des univers masculins : la guerre, la souveraineté, les lois. La notion d'héroïsme féminin acquiert dès lors une dimension problématique, et lorsqu'une femme accède au statut d'héroïne, après avoir été confrontée, avec plus ou moins de succès, à la violence, une part du féminin est très souvent sacrifiée : la prouesse héroïque n'existe qu'avec la disparition de certaines caractéristiques socialement identifiées comme proprement féminines, par exemple certains rôles sociaux comme ceux d'épouse ou de mère. L'héroïne est veuve, ou vierge, ou mutilée, et dans tous les cas, sort du champ de l'amour humain. Jeanne d'Arc relève bien de cette catégorie de femmes mais y ajoute une complexité à la fois historique et légendaire qui fait sa spécificité. Sorcière ou femme de Dieu ? Amazone ou prophétesse ? Faible pucelle entièrement guidée par l'esprit divin ou véritable chevalier cachant sous son courage une ascendance royale ? Rarement créature aura donné lieu à autant de lectures différentes, de la diabolisation à la canonisation, à autant de débats et de récupérations de tous bords !
Il y a dans tout héros de la démesure ; c'est un être exceptionnel qui a accompli des exploits extraordinaires, à ce titre il fait l'objet d'un culte de la part d'une communauté humaine. C'est donc la mémoire de son geste qui lui confère une immortalité plus ou moins durable auprès des vivants. La vraie vie du héros commence souvent après une mort qui souligne le courage et la violence d'un engagement voulu. Mais pour être reconnu comme un héros, il ne suffit pas d'accomplir cet acte qui sauve une société en péril, il faut que cet acte soit rendu public. Les héros sont donc le produit d'un discours qu'ils ont pu contribuer à construire (Alexandre, Napoléon) ou sur lequel ils n'ont guère eu prise (Roland, Jeanne d'Arc). Le terme de héros recouvre des réalités très diverses mais qui renvoient toutes à l'histoire de l'imaginaire. Par les valeurs qu'ils défendent, à travers le chant épique, le jeu vidéo ou les manuels scolaires les héros sont des révélateurs des civilisations qu'ils sont censés fonder.
S'il est vrai, comme l'affirme Aristote, que l'homme est dans « l'impossibilité d'être à la peine continuellement », il ne saurait exister de société humaine où le jeu n'ait sa place. Dans cette histoire universelle des jeux, le Moyen Âge et l'Ancien Régime constituent, en Europe du moins, une période clé qui voit l'essor de jeux nouveaux promis à un bel avenir : jeux de cartes qu'on a pu dire, au XVIIe siècle aussi innombrables que les étoiles du ciel ou le sable de la mer, jeu de l'oie, loteries, jeux nouveaux régis par des règles que précisent des traités constamment réédités. Ils consacrent un extraordinaire engouement qui affecte toutes les classes de la société. Jeux de hasard et jeux d'argent acquièrent progressivement une place économique importante et cristallisent peu à peu toutes les contradictions de la société d'Ancien Régime, entre fascination et répulsion, contrôle et répression…
C'est grâce à sa relation amoureuse avec Voltaire que Madame Du Châtelet est restée dans les esprits. Mais elle mérite bien plus qu'une place de simple maîtresse de grand homme. Animée par une exigence impérieuse de comprendre le monde et d'être utile à ses contemporains, elle fut une élève précoce, d'une intelligence vive, douée pour la philosophie comme pour les sciences. Elle travailla beaucoup et s'initia à l'univers scientifique en prenant des leçons avec les esprits les plus éclairés. Émilie lira tout ce qui compte d'important en physique et sera une grande adepte de Newton. Il est vrai qu'elle n'inventa pas de théorème et que son intention était de rendre accessible au plus grand nombre les travaux scientifiques qu'elle considérait comme majeurs. Elle participera aux grands débats en essayant de se placer au-dessus des querelles, même si les revirements philosophiques que connut sa pensée eurent parfois le don d'agacer Voltaire. Femme passionnée par l'amour, la vie et l'étude, mais longtemps décriée par ses contemporains, elle chercha dans tous ses ouvrages à incorporer les travaux de ses aînés afin d'aider un large public à saisir les subtilités et les difficultés des textes scientifiques. Une vraie femme témoin de son temps, active et curieuse, une vraie femme des Lumières, la seule peut-être qui incarne, en France, le coeur, l'oeil et l'esprit de son siècle.
Le XVIIIe siècle voit l'épanouissement d'idées apparues au fil des siècles depuis l'Antiquité ; il absorbe les mouvements idéologiques antérieurs, les réexamine, les remet en question et les synthétise. Les philosophes des Lumières sont les héritiers de Galilée, Pascal, Leibniz. Ils se différencient de Descartes en postulant, dans le sillage de Locke, que la connaissance n'est pas innée, mais procède de l'expérience. Leur quête de la connaissance passe par la remise en cause des idées reçues, l'ouverture à tous les domaines du savoir, l'exaltation des sciences (la science est regardée comme le moyen de libérer l'humanité des superstitions et de l'obscurantisme) et la foi inébranlable dans le pouvoir de la raison. La pensée doit être libre et non plus soumise à l'autorité et aux schémas antérieurs reposant sur une interprétation chrétienne de l'univers.L'individu doit être autonome pour conquérir sa liberté.Qu'en est-il aujourd'hui de l'esprit des Lumières, face à la mondialisation, dans une Europe constituée de pays qui n'ont plus de frontières matérielles et d'où la monarchie absolue a disparu ? Que reste-t-il de cet héritage complexe dans les débats de notre société sur la laïcité, les dérives de la science, les moeurs, la solidarité… ?
Cette fiche présente trois des personnages bibliques essentiels aux origines des monothéismes : Abraham, le père fondateur, Noé, l'ancêtre légendaire d'Abraham et premier prophète de l'alliance et la figure emblématique de Moïse, véritable « inventeur » du monothéisme. L'histoire du judaïsme est tout d'abord celle du monothéisme qui se révèle progressivement au peuple hébreu, du XIXe au VIe siècle avant notre ère. Le récit biblique nous conte les liens que Dieu entretient avec le peuple qu'il s'est choisi et les alliances qu'il a scellées avec lui.
Les trois monothéismes se sont peu à peu dotés d'interprétations et d'applications résolument divergentes. Toutefois le retour à leurs textes fondateurs permet de dégager un certain nombre de points de rencontre : en ce qui concerne les croyances (unicité et primauté de Dieu, Dieu créateur du monde et des hommes, Dieu juge du Bien et du Mal, Jugement dernier, vie éternelle, anges, enfer et paradis…), le statut de l'homme, en tant que créature et personne responsable face au jugement de son créateur, ou certaines règles d'éthique et d'usage (même lecture du décalogue, attention à l'autre, notions d'amour du prochain et de pardon…). Pour mettre en lumière ces points de convergence, il est intéressant de confronter non seulement les personnages essentiels des trois traditions, mais aussi de comparer leurs visions respectives de la vie après la mort, du paradis, de l'enfer ou des anges et de rapprocher Nouveau Testament et Coran par les figures de Marie et de Jésus.
Le judaïsme, le christianisme et l'islam entretiennent avec leurs livres fondateurs des relations marquées par une égale vénération à l'égard de la Parole inspirée. Livres sacrés pour les croyants, ils appartiennent pour tous au patrimoine de l'humanité.