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Londres change régulièrement de look, souvent pour des événements tels le changement de siècle ou les J.O., et n’hésite pas à faire appel à des “stars” de l’architecture. Le cinéma témoigne de ces mutations, dont il nous faut saisir les ressorts économiques et politiques, et en évaluer les effets sur le quotidien des Londoniens et leur culture architecturale. Ces changements sont-ils “made in London” ou correspondent-ils à des tendances portées par la mondialisation ? Thierry Paquot Philosophe de l’urbain, professeur des universités, éditeur et directeur de la revue Urbanisme, Thierry Paquot a codirigé avec Thierry Jousse l’ouvrage collectif “La Ville au cinéma. Encyclopédie” (Éd. Cahiers du cinéma, 2005).
Aujourd’hui comme hier, le cinéma occupe une place très particulière dans la vie sociale et culturelle du Royaume-Uni. Rétrospective 1940-1960 : dans cette période qui va de la “Phony War” et du “Blitz” jusqu’au “Jeunes Gens en Colère” et au “Free Cinema”, que s’est-il passé ? Le cinéma : machine à voir, à savoir ou machine à rêves ? Philippe Pilard Spécialiste du cinéma britannique, auquel il a consacré plusieurs essais, cofondateur et président de l’Agence du court métrage, Philippe Pilard a réalisé de nombreux portraits de cinéastes anglais et publié récemment “Histoire du cinéma britannique” (Éd. Nouveau Monde, 2010).
Le cinéma anglais n’abrite-t-il pas les acteurs les plus horripilants au monde, acteurs de la performance fatigante, du chic coincé, ou de la grimace ? Mais n’a-t-il pas aussi donné naissance aux plus beaux acteurs au monde, de Deborah Kerr à Cary Grant en passant par George Sanders ? Ou comment se poser une question paradoxale : peut-on adorer et détester en même temps les acteurs anglais ? (Axelle Ropert) Critique de cinéma aux Inrockuptibles et au “Cercle” sur CANAL + CINÉMA, scénariste (La France et Mods de Serge Bozon), Axelle Ropert a réalisé son premier long métrage La Famille Wolberg, remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs en 2009.
Depuis The Lodger, premier killer-movie d’Alfred Hitchcock jusqu’au From Hell des frères Hughes (2001) en passant par les multiples versions de Dr Jekyll et Mr Hyde, Londres est devenue une grande capitale du crime. Peut-être la première dans l’imaginaire cinéphile. À côté du Londres aristocrate, il y a une ville des bas-fonds qui fonctionne comme son double inquiétant. À partir d’extraits de films, voyons comment s’est construit au cinéma ce Londres du crime. (Frédéric Bas) Historien de formation, Frédéric Bas est également critique de cinéma pour le magazine web Chronicart.
Il existe une histoire du rock qui n’a jamais été écrite : celle des fans, des suiveurs. Je me suis lancé en 1980 comme critique rock. Je ne me considérais pas, à 21 ans, comme un journaliste. Ma mission était de témoigner d’une expérience unique : la transformation de ma vie par la musique. Une forme d’envoûtement. J’aimerais raconter cette histoire-là, via des films comme Rude Boy de Jack Hazan et Almost Famous de Cameron Crowe. (Michka Assayas) Auteur d’un monumental “Dictionnaire du rock” (Éd. Robert Laffont, 2000), l’écrivain Michka Assayas est aussi producteur à France Musique de l’émission “Subjectif 21”, qui voyage chaque semaine dans les arcanes du rock.
Avec Les Monstres de l’espace, troisième volet de la saga SF du professeur Quatermass, le studio Hammer se confronte à l’angoissante question de la fin du monde. Mais derrière l’invasion martienne, les ancestrales terreurs gothiques remontent à la surface du Swinging London… À partir d’extraits, voyons comment l’hybridité des genres selon Roy Ward Baker mène à une fascinante représentation de l’apocalypse. (Nicolas Stanzick) Passionné très jeune par le cinéma fantastique, Nicolas Stanzick a collaboré à L’Écran Fantastique, Repérages et France Culture. Il est l’auteur de “Dans les griffes de la Hammer” (Le Bord de l’eau Éd., 2010). Il poursuit parallèlement une carrière de musicien dans le groupe Ultrazeen.
Dans les années 60, Londres sera un lieu privilégié de tournage pour les réalisateurs étrangers, pour sa créativité dans tous les domaines (musique, mode, design, théâtre et bien sûr le cinéma, avec ses jeunes hommes en colère). Des Américains, Losey (The Servant), Kubrick (Orange mécanique), Preminger (Bunny Lake), Lester (The Knack), mais aussi Polanski (Répulsion), Antonioni (Blow Up) et même la Nouvelle Vague (Godard, Truffaut) viennent s’y ressourcer. Michel Ciment Critique et directeur de publication de la revue Positif, célèbre bretteur du “Masque et la plume”, producteur de l’émission “Projection privée” sur France Culture, Michel Ciment est également l’auteur de remarquables monographies sur des cinéastes (Kubrick, Rosi, Losey).
Le cinéma nous offre souvent notre première découverte d’une ville étrangère. On peut ainsi facilement confondre la cité filmée avec la cité réelle. Les films créant leur mythologie des villes, Ian Christie s’intéresse à celle de Londres, à travers les différents récits qu’elle inspire à ceux qui la filment. Enseignant en cinéma à l’université Birkbeck de Londres, Ian Christie y dirige la London Screen Study Collection. Auteur de l’article sur Londres dans l’encyclopédie “La ville au cinéma” (Éd. Cahiers du cinéma, 2005), ce francophile est aussi vice-président d’Europa Cinémas.