Face aux chrétiens a pris sa place parmi les grandes émissions radiophoniques. Chaque semaine une personnalité de la vie politique, économique, religieuse, sociale ou sportive est interrogée par les journalistes des rédactions de RCF, La Croix et Radio Notre-Dame. Une émission enregistrée dans les s…
Assurance chômage : "le risque d'anéantir tous les efforts faits dans lutte contre la pauvreté" Véronique Fayet réagit à la réforme de l'assurance chômage et met en garde le gouvernement. "On a une grosse inquiétude. La CFDT dit que 450.000 personnes pourraient sortir de l'assurance chômage et rentrer dans le RSA. C'est le retour à la misère" analyse-t-elle. Si le projet du gouvernement "est la catastrophe annoncée par les syndicats, c'est dramatique car cela anéantit tous les efforts faits par ailleurs avec la stratégie de lutte contre la pauvreté". Migrants : "L'hospitalité n'est plus une valeur politique" Revenant sur la crise du Sea Watch en Italie, la présidente du Secours catholique dénonce ceux qui mettent en cause les humanitaires. "Il faut arrêter d'accuser les associations de faire le jeu des passeurs. On pourrait aussi dire cela du Secours catholique et ce serait indigne." Véronique Fayet estime que la crise du Sea Watch montre que "l'hospitalité n'est plus une valeur politique (...) Il y a eu un silence assourdissant du gouvernement français. Il n'y a pas de quoi être fier." Eglise : "la lutte contre le cléricalisme se travaille dans toutes les instances" Interrogée sur le cléricalisme, Véronique Fayet invite au dialogue. "Ce n'est pas les laïcs contre les clercs car le cléricalisme peut toucher aussi les laïcs. Dans une association comme la nôtre on réfléchit comment on met les pauvres dans notre gouvernance. La lutte contre le cléricalisme se travaille dans toutes les instances. Les catholiques disent 'écoutez-nous'. Le débat est devant nous mais je pense qu'il va être très fécond".
Ruralité : "L'exode urbain a commencé" L'ancien député de la Nièvre revient sur la crise des Gilets jaune et le déclassement des territoires ruraux. "Est-ce que les choses peuvent changer ? Je pense que oui. L'angoisse que crée le réchauffement climatique peut accélérer un exode urbain qui a commencé depuis quelques années." "L'exode rural a été au bout de son histoire, il y a un désir de vivre hors des villes" estime Christian Paul qui souligne que le développement de la fibre optique notamment "pousse vers les campagnes". Municipales : "La gauche s'est insularisée, il faut de grandes coalitions" "Les municipales sont doublement importantes" analyse l'ancien socialiste frondeur du quinquennat Hollande. "Tous les problèmes et notamment les questions écologiques trouvent une part de solution à l'échelle locale. Les maires on la durée devant eux (...) La deuxième raison est que ces élections doivent démontrer que des coalitions sont nécessaires." Christian Paul estime que "la gauche s'est insularisée (...) Les municipales doivent être l'occasion de grandes coalitions autour d'un projet, avec les écologistes, les gauches et des collectifs de citoyens. Ce sont ces coalitions que j'espère et que je suis prêt à soutenir." Elus locaux : "Depuis 30 ans, on a démonétisé les maires" Le socialiste commente le futur projet de loi sur les élus locaux que le gouvernement présentera en juillet. "Depuis 20-30 ans, on a démonétisé la fonction des maires" estime l'ancien maire qui dénonce une forme de "pensée unique" sur les intercommunalités. "Les technocrates de Bercy et du ministère de l'Intérieur allaient dans le même sens. Il faut des fusions à tout prix. Là on a une sorte de rédemption." "Il faut réhabiliter l'action communale, il faut revendiquer un droit au village (...) Si avec cette loi on arrête de tirer sur les élus locaux, en terme de respiration démocratique, ce sera une bonne chose."
Classes à 24 élèves : 'L'enseignement catholique sera concerné" Le président Macron s'est engagé à limiter à 24 élèves les classes de grande section de maternelle, de CP et de CM1. Pascal Balmand affirme : "cela concerne l'enseignement catholique avec les mêmes questions et les mêmes difficultés que l'enseignement public. Il va falloir recruter des enseignants et les rémunérer" rappelle le secrétaire général qui entrevoit de "possibles contradictions avec les orientations budgétaires de 2018 et 2019 qui se sont traduites par des diminutions de postes." Le financement des créations de postes concernera aussi l'enseignement catholique mais "de manière progressive pour des raisons budgétaires". Théorie du genre : "Le document du Vatican est un outil de clarification" Interrogé sur un récent document du Vatican invitant au dialogue et à la réflexion sur les questions du genre, Pascal Balmand salue ce travail : "C'est la richesse de ce texte d'éviter les approches binaires. Le texte du dicastère fait bien la part des choses entre les études de genre dont il reconnaît la légitimité et l'intérêt et l'idéologie du genre dont il critique le bien fondé. Il y a un souci de clarification heureux." SNU : "La liberté de culte n'est pas respectée" Alors que se met en place cette semaine à titre expérimental le SNU, Pascal Balmand estime que les modalités d'organisation de la période d'internat, destinée à devenir obligatoire, ne sont pas en l'état conformes au respect de la laïcité. "Il n'est aujourd'hui pas possible aux ministres du culte, de quelque religion que ce soit, d'entrer dans les enceintes et de célébrer les cultes. La loi de 1905 qui garantit la liberté de culte n'est pas respectée. La liberté de religion ne se réduit pas à un temps de prière personnelle. C'est une question de principe spirituelle, politique et accessoirement constitutionnelle."
Gouvernement : "Oui il y a eu un trou d'air, on avait perdu le sens du projet" Interrogé sur la déclaration de politique publique d'Edouard Philippe qui lance le 2ème acte du quinquennat, le chef de fil centriste reconnaît "qu'il y a eu un trou d'air. Depuis six mois, nous avons continué les réformes" précise l'élu qui cite la loi sur la justice, celles sur les transports ou la fonction publique. "Mais il fallait poser les valises et discuter avec les Français sur le sens de notre projet. La politique n'est pas qu'un pragmatisme". Il affirme que la première partie du quinquennat a permis de remettre la France dans la course : "Elle ne pouvait rester le dernier pays de l'OCDE". Mais il nuance : "A force de réformes à marche forcée, on avait perdu le sens du projet." Recomposition politique : "La droite et la gauche n'ont pas eu besoin de nous pour se torpiller." Patrick Mignola conteste l'analyse selon laquelle LREM a cherché à torpiller la droite et la gauche pour installer le duel avec l'extrême droite. "Je ne suis pas d'accord avec ça. Je pense qu'on a convaincu les Français que ce pays avait besoin de se mettre en mouvement et de retrouver un projet collectif où les gens se parlent. On a été élu sur ce projet." L'élu Modem affirme que le PS et LR "n'ont pas eu besoin de nous pour se torpiller. François Hollande s'était tiré une balle dans le pied avant qu'Emmanuel Macron arrive." Quant à LR, "son positionnement ultralibéral et ultra conservateur en ont fait un Tea Party". "On avance pour le pays, pas en maintenant la tête des autres sous l'eau." PMA : "Une adoption définitive en janvier ou février" Interrogé sur la révision des lois de bioéthique, la député assure qu'on "prendra le temps qu'il faut pour un débat apaisé". Après la première lecture à l'Assemblée nationale en septembre, le texte qui ouvrira l'accès à la PMA partira au Sénat puis reviendra devant les députés en deuxième lecture. "Au mieux, cette révision des lois de bioéthique sera votée définitivement en janvier ou février. Se donner six mois pour discuter, c'est pas trop court mais ce n'est pas trop long non plus pour, une fois que les réactions épidermiques personnelles seront passées, travailler sur ce qui est bien pour le pays et pour nos enfants".
Personne ne peut résumer à lui seul la gauche et l’écologie Le patron des socialistes français a d’abord évoqué les difficultés de la gauche à s’unir. "Le problème des gens de gauche c’est qu’ils aiment trop l’histoire. Ils regardent ce qui s’est passé hier pour reconfigurer ce qui se passera demain. Cette erreur a été commisse et personne ne peut résumer à lui seul la gauche et l’écologie. Ce n’est pas parce que les écologistes ont fait 13% qu’ils sont le sel de la terre. (…) il faut trouver la capacité à se réinventer collectivement". Aucun des désaccords au sein de la gauche ne rend les partis de gauche irréconciliables. Pour un ISF vert Olivier Faure reconnaît que la gauche doit trouver une nouvelle identité. "Cela se fera, dit-il, sur deux thèmes : la justice sociale et fiscale et la défense de la biodiversité car ce sont les plus faibles qui souffrent le plus des ravages humains et des ravages sur la nature." C’est dans ce cadre qu’il propose d’une part un ISF vert et d’autre part que les dépenses écologiques et les dépenses militaires liées aux opérations anti-terroristes en Afrique ne soient pas prises en compte dans les 3% de déficit admis par l’Union européenne. Macron, un Dracula qui mène la politique d’Alain Juppé Le Premier secrétaire du parti socialiste estime qu’Emmanuel Macron est devenu le champion de la droite. "L’électorat de Macron n’est plus un électorat de gauche. Celui qui se voulait le Dracula de la politique française et qui avait saigné les uns et les autres, de Dracula a commencé avec un rhésus sanguin gauche moins et deux ans après il a un rhésus sanguin droite plus. Il est devenu le champion de la droite et mène la politique qu’aurait mené Alain Juppé." Il ajouté qu’il y a "une forme de démagogie populiste chez Emmanuel Macron".