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Dans le supplément de ce samedi, en première partie, cap sur l'Afrique pour parler de cette drogue qui a fait et fait toujours des ravages, le kush. Pas de grands classiques de la drogue comme l'héroïne ou la cocaïne, mais un de ces mélanges détonants issus d'une cuisine improbable et aléatoire faite d'éléments chimiques avec l'utilisation de feuilles de guimauve, cannabinoïdes de synthèse et nitazènes, des opioïdes jusqu'à 20 fois plus forts que le fentanyl. Plus d'un pays est concerné en Afrique de l'Ouest, Liza Fabbian s'est rendue en Sierra Leone, épicentre du fléau... En deuxième partie, nous serons en ligne avec Sarah Cozzolino pour parler Brésil où les femmes déjouent par l'artisanat la pauvreté de leur région du nord de l'État du Minas Gérais. La Sierra Leone sous l'emprise du Kush Un nouveau Grand Reportage dans le cadre de notre semaine Drogue sur RFI... C'est un cocktail toxique, hautement addictif et parfois mortel : il s'agit du kush, une drogue de synthèse surpuissante qui fait actuellement des ravages en Afrique de l'Ouest. Un récent rapport de l'Initiative Globale contre le Crime Organisé a permis de dévoiler la composition du kush. Il contient soit des cannabinoïdes de synthèse – soit des nitazènes : des opioïdes jusqu'à vingt-cinq fois plus fort que le Fentanyl ! Liza Fabbian s'est rendue en Sierra Leone, épicentre de ce fléau qui contamine toute la société - et contre lequel le président est allé jusqu'à déclarer l'état d'urgence sanitaire. Un Grand reportage de Liza Fabbian qui s'entretient avec Jacques Allix. Brésil: l'artisanat, planche de salut, pour les femmes de la vallée du Jequitinhonha Elle est surnommée la Vallée de la misère. Au Brésil, dans le nord de l'État du Minas Gérais, la vallée du Jequitinhonha s'étend sur 50 000 km2, le long du fleuve du même nom. Elle est connue pour son climat aride et ses populations rurales, la pauvreté pousse une partie des habitants à émigrer. Mais c'est sans compter l'incroyable richesse de l'artisanat de la région, réalisé par ses femmes. Un Grand reportage de Sarah Cozzolino qui s'entretient avec Jacques Allix.
La désinformation est un défi complexe et ô combien d'actualité. Ce phénomène prend de plus en plus d'ampleur avec l'essor des réseaux sociaux. Rumeurs politiques, infox sanitaires, vidéos truquées, déclarations sorties de leur contexte… Les conséquences de ces fausses informations sont parfois dramatiques. Comment ce phénomène mondial se traduit-il en Afrique ? L'expansion des smartphones et des nouvelles technologies participe-t-elle à cette désinformation ? Y aurait-il une défiance envers les médias traditionnels ? Quels impacts sur les démocraties ? Comment distinguer le vrai du faux ? Avec la participation de : - Valdez Onanima, rédacteur en chef du bureau francophone d'Africa Check au Sénégal - Fatouma Harber, activiste et bloggeuse malienne - Paul-Joël Kamtchang, data-journaliste et chercheur camerounais, auteur du livre « Désinformation en Afrique francophone » (éditions Jets d'encre) - Malick Konaté, journaliste malien à la tête de la plateforme Fact Africa.
C'est ce vendredi 27 juin que les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda doivent signer un accord de paix à Washington, en présence de leur homologue américain, Marco Rubio. Jusqu'à ce jour, à la demande des États-Unis, les termes de l'accord sont restés secrets. Mais le chercheur américain Jason Stearns a réussi à en connaître les grandes lignes. Jason Stearns est le co-fondateur de l'institut congolais de recherches Ebuteli. Il enseigne aussi à l'université Simon Fraser, au Canada. En ligne des États-Unis, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Jason Stearns, quelles sont les grandes lignes de l'accord qui doit être signé ce vendredi ? Jason Stearns: On ne connaît pas le contenu exactement. Mais ce que nous pensons, c'est que ce sera un accord comme beaucoup d'autres accords dans les deux décennies passées entre le Rwanda et la RDC. Il sera basé sur le principe que le Rwanda se retire et que le Congo mène des opérations contre les FDLR, ce groupe de rebelles rwandais. Donc c'est le point, je pense, le plus important de l'accord. Parmi les points les plus controversés pendant les négociations, je pense, il y a eu le fait que cela soit mené simultanément, c'est à dire que le Rwanda retire ses troupes et que, d'une façon simultanée, la RDC commence les opérations contre les FDLR. Le problème avec cela, c'est que, comme c'est simultané, les deux côtés peuvent dire que l'autre n'a pas tenu ses promesses et que le Rwanda puisse dire que l'armée congolaise n'a pas assez fait contre les FDLR. Cela est d'autant plus vrai que les FDLR se trouvent, une grande partie au moins des FDLR, se trouvent sur le territoire contrôlé par le M23 et l'armée rwandaise actuellement. Donc c'est parmi les grands défis je pense, et il y a des autres aspects de l'accord aussi, le fait que le Rwanda devrait pousser le M23 à se retirer des grandes villes, dont Goma et Bukavu surtout, et le fait que le Congo devrait permettre aux M23 de se convertir en parti politique et de participer à la démocratie congolaise et, en même temps, le fait de laisser les combattants du M23 soit rejoindre un processus de démobilisation ou, au cas par cas, rejoindre l'armée nationale. Et à court terme, est-ce qu'il y a un mécanisme qui va s'assurer que l'armée rwandaise et les rebelles FDLR vont bien quitter le terrain du Nord et du Sud-Kivu ? Il y a un mécanisme conjoint de vérification qui sera mis en place par les deux pays avec une participation des États-Unis. Il faut dire que le calendrier pour la mise en œuvre de cet accord est ambitieux. Ça va se traiter dans les prochains trois mois. Et donc, pendant ces trois mois, il y aura une participation des États-Unis. Et je pense aussi que les pays de la sous-région pourraient justement veiller à ce que les deux côtés sont en train de mettre en œuvre les accords. Et si les États-Unis rentrent dans ce mécanisme conjoint, est-ce à dire que les satellites d'observation américains vont aider à vérifier tout ça ? Je pense, car c'est depuis 2023 que les États-Unis se sont vraiment engagés et je pense que ça va continuer pour la collecte des informations. Qu'est-ce qui garantit que l'armée rwandaise et les FDLR vont se retirer du champ de bataille ? Il n'y a pas de garantie comme tel. Donc je pense qu'il faut se poser la question : Qu'est-ce qui motive le Rwanda et la RDC à signer cet accord aujourd'hui ? Donc je pense qu'il y a des bâtons et des carottes. Les carottes sont surtout d'ordre économique. Donc, les Etats-Unis ont promis toute une série d'investissements dans la région. Côté minerai, il y a des compagnies privées américaines qui seraient prêtes à investir dans les mines à l'est de la RDC. Mais le traitement et l'exportation des minerais se feraient à partir du Rwanda. Donc comme ça, les deux côtés seraient encouragés d'investir dans la paix et pas dans l'instabilité. Alors l'un des problèmes, Jason Stearns, c'est que les rebelles du M23 ne sont pas conviés à la signature de l'accord de ce vendredi à Washington. Est-ce que ce n'est pas préoccupant ? C'est préoccupant dans le sens que le Rwanda pourra toujours dire que, voilà, ils ont tenu leur côté de l'accord. Si les M23 ne mettent pas l'accord en œuvre, ce n'est pas leur problème, comme ils ne contrôlent pas les M23. Or, nous savons que le Rwanda a une forte implication dans la gestion du M23, si on peut le dire ainsi. Mais le Rwanda pourrait toujours nier cela. Alors en effet, le gouvernement congolais espère que, si l'armée rwandaise se retire du terrain, le M23 va s'effondrer. Mais est-ce que c'est si simple que cela ? Ce n'est pas si simple dans le sens que, dans les mois passés, le M23, surtout depuis la prise de Goma, a mené des opérations très sérieuses pour recruter des milliers de nouvelles recrues, pour amener toute l'élite locale dans des camps de formation, pour mettre en place une administration parallèle sur le terrain avec des services de taxation, des services d'administration pour peser sur les chefs coutumiers, afin qu'ils se réorientent vers le M23. Donc il sera difficile de démanteler tout cela. Et donc je pense qu'il est important, pas seulement que l'accord soit signé, mais que, dans la mise en œuvre de cet accord, il y ait un suivi, pas seulement des Etats-Unis, mais de tous les autres acteurs impliqués de la sous-région et des Nations Unies et de l'Union africaine pour veiller à ce que le M23 aussi rejoigne le processus de paix. Avec Joseph Kabila et Corneille Nangaa ? Leur sort n'a pas été évoqué par cet accord, donc c'est parmi les grandes inconnues. À lire aussiVers un accord de paix RDC-Rwanda le 27 juin: «Nous espérons que, cette fois-ci, ce soit la bonne»
Quels sont les secrets d'un développement économique réussi, surtout lorsque l'on part de très loin ? Nous étudions le cas du Bénin, pays d'Afrique de l'Ouest à la recherche d'une croissance partagée via une politique d'industrialisation, de grands travaux, d'autonomisation et de diversification. Beaucoup de paramètres entrent en compte : coopération régionale, sécurité intérieure, démographie, main-d'œuvre étrangère, coût de la vie, financements extérieurs et poids de la dette.
La forêt du Bassin du Congo couvre 180 millions d'hectares et s'étale sur six pays d'Afrique centrale. Premier puits de carbone au monde avec la forêt amazonienne, elle aussi est victime d'une importante déforestation. Or les attaques contre la nature ont de graves impacts sur les populations locales, sur les femmes en particulier. Co-fondatrice de l'APADIME, l'Action pour la Protection en Afrique des Déplacés Internes et des Migrants Environnementaux, Estelle Lobé s'est engagée autant pour la forêt de son enfance que pour défendre les populations qui souffrent de la surexploitation de l'environnement.
Ce qui fait la Une de l'actualité, c'est la fin, pour le moment, de ce qu'on appelle la guerre des 12 jours... le conflit entre Israël et l'Iran. Comment le Kremlin a-t-il réagi à la déclaration d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran ? Le porte-parole de Poutine a d'ailleurs déclaré que « si un cessez-le-feu a vraiment été obtenu, on ne peut que s'en féliciter ». Avec - Catarina Falcao de la rédaction lusophone en ligne de São Tomé et Príncipe, en Afrique équatoriale - Anastasia Spirenkova pour la rédaction russe - Xenia Jornoklé de la rédaction ukrainienne.
Quels sont les secrets d'un développement économique réussi, surtout lorsque l'on part de très loin ? Nous étudions le cas du Bénin, pays d'Afrique de l'Ouest à la recherche d'une croissance partagée via une politique d'industrialisation, de grands travaux, d'autonomisation et de diversification. Beaucoup de paramètres entrent en compte : coopération régionale, sécurité intérieure, démographie, main-d'œuvre étrangère, coût de la vie, financements extérieurs et poids de la dette.
Face à l'explosion des risques numériques, l'Afrique ne subit plus : le continent s'organise, anticipe, innove. Du Cyber Africa Forum à Cotonou à la publication de rapports inédits, en passant par l'émergence de figures influentes comme Ouanilo Medegan-Fagla et Yena Kignaman-Soro, l'Afrique développe une approche proactive, qui s'appuie sur la formation et la coopération. Et si le continent africain pouvait, justement parce qu'il est en pleine transformation, montrer la voie ?
Et si la canne à sucre redevenait un pilier d'indépendance économique pour l'Afrique et la Caraïbe ?
Ce qui fait la Une de l'actualité, c'est la fin, pour le moment, de ce qu'on appelle la guerre des 12 jours... le conflit entre Israël et l'Iran. Comment le Kremlin a-t-il réagi à la déclaration d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran ? Le porte-parole de Poutine a d'ailleurs déclaré que « si un cessez-le-feu a vraiment été obtenu, on ne peut que s'en féliciter ». Avec - Catarina Falcao de la rédaction lusophone en ligne de São Tomé et Príncipe, en Afrique équatoriale - Anastasia Spirenkova pour la rédaction russe - Xenia Jornoklé de la rédaction ukrainienne.
En Afrique, il n'y a pas que le Nigeria qui développe l'industrie du cinéma. La Côte d'Ivoire veut aussi se lancer dans une production audiovisuelle ambitieuse. C'est l'enjeu du 3ᵉ SICA, le 3ᵉ Salon international du Contenu Audiovisuel, qui s'ouvre ce jeudi à Abidjan avec 300 professionnels de 25 pays différents. L'un des intervenants n'est autre qu'Alex Berger, le producteur du « Bureau des légendes », la série française de langue française la plus exportée dans le monde. À quand de grandes sociétés de production africaines ? En ligne d'Abidjan, le célèbre producteur français répond à Christophe Boisbouvier. RFI: Alex Berger, c'est la deuxième fois que vous venez au Salon international du contenu audiovisuel à Abidjan. C'est une fidélité au SICA ? Alex Berger : Alors d'abord, je salue l'initiative. Pour la première fois en octobre dernier, je me suis rendu à Abidjan et j'ai pu rencontrer des gens formidables, aussi bien les autorités gouvernementales qui avaient un souhait et une vision intéressante pour justement faire de la Côte d'Ivoire un carrefour ou un hub de production sur l'Afrique de l'Ouest. J'ai trouvé ça très intéressant. En tant que producteur indépendant, nous avons beaucoup de séries et donc, l'année dernière, j'ai pu exposer à beaucoup de gens, des universitaires, des élèves, des producteurs non seulement de la Côte d'Ivoire, mais, de l'ensemble de l'Afrique. Et j'ai trouvé ça franchement extrêmement intéressant. Alors évidemment, beaucoup de gens viennent vous voir pour que vous racontiez comment est arrivé le grand succès du « Bureau des légendes ». J'imagine que vous êtes assailli par plein de jeunes producteurs ivoiriens et de toute l'Afrique qui vous demandent comment on fait, non ? Alors, j'explique quelle était notre ambition, quel était notre processus, quelle était notre exigence. Et j'explique l'absolu incroyable alignement d'étoiles que nous avons eues pour une série française en langue française qui est aujourd'hui le champion de France de l'export dans 120 pays du monde et évidemment la première franchise historique de Canal+. Et au bout de dix ans, puisqu'on a fêté le 27 avril dernier les dix ans du « Bureau des légendes », on est toujours dans le top 10 des émissions, des feuilletons et des séries de Canal+. Donc voilà, entre 95 et 100 millions de vues juste en France. À lire aussiCinéma africain: des productions ivoiriennes en quête de débouchés à Ouagadougou Alors, vous dites votre exigence, ça veut dire qu'avec Éric Rochant, vous avez travaillé et travaillé, notamment sur le narratif, c'est ça ? Évidemment, le génie d'Éric Rochant est d'avoir un muscle particulièrement développé pour trouver le romanesque à l'intérieur d'un univers fait de géopolitique, d'espionnage, de renseignement. Et donc voilà. Est-ce qu'il y a aujourd'hui de jeunes producteurs africains qui ont envie de suivre ce modèle porté par Éric Rochant et vous-même, est-ce qu'il y a des success stories possibles en Afrique centrale, en Afrique de l'Ouest ? Oui, j'en connais. D'abord, je vais mettre de côté le Nigeria qui est déjà un endroit très sophistiqué. Il y a beaucoup de producteurs. C'est le succès de Nollywood, bien sûr ? C'est Nollywood et c'est apprécié. Alors, pour répondre à ce que vous avez dit, ce qui est important pour moi, ça a été de rencontrer des gens comme Alex Ogou, des gens comme Mamane [également chroniqueur à RFI] directement à Abidjan. De voir quel était l'incroyable richesse que pouvaient apporter ces producteurs. Ils sont très talentueux, ils sont en train de faire des choses incroyables. Je n'ai aucune leçon à leur apprendre. En fait, ils sont juste limités parfois par le manque de moyens que les grands diffuseurs et les premiers diffuseurs n'ont pas. Il y a besoin d'un peu plus de formation. Je parlais avec une productrice qui s'appelle Kimberley Azria, qui fait aussi beaucoup de choses, qui m'impressionne beaucoup sur ce qu'elle fait. Elle vient de signer un accord au Bénin pour une nouvelle série. Et donc c'est très excitant, pour un vieux producteur indépendant comme moi, de voir cette richesse et cette jeunesse qui est en train de tout casser. Moi, mon ambition, c'est d'essayer d'aider à créer une ou plusieurs séries avec des producteurs ivoiriens ou d'ailleurs. Mais en tout cas, c'est mon ambition. On me dit Alex Berger que, l'an dernier, lors de votre première visite au SICA, vous avez évoqué la possibilité de créer une version africaine du « Bureau des légendes ». C'est vrai ? Absolument. Nous sommes en train de développer une version localisée, en tout cas en Afrique de l'Ouest, du « Bureau des légendes ». On a écrit un script, on a des gens qui travaillent dessus et c'est n'est pas simple. Parfois la géopolitique va plus vite que nos scénaristes et donc on est obligé d'adapter. Mais en effet, il y a une version qui est en train d'être développée du « Bureau des légendes » et donc voilà. Et qu'on pourra voir d'ici combien de temps ? Alors, j'aimerais pouvoir vous répondre vite. Je pense que ce n'est pas réaliste de dire que ce sera à l'antenne avant 2027. Vous avez déjà le titre ou pas ? « Le bureau secret » ou « Le bureau Afrique ». À lire aussiAudiovisuel en Côte d'Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d'œuvre
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durée : 00:58:25 - Cultures Monde - par : Julie Gacon, Mélanie Chalandon - Le delta du Niger, au sud du Nigeria, est ravagé par l'exploitation pétrolière. Les fuites de pipelines mal entretenues provoquent une pollution massive, incitant les populations à dénoncer la mauvaise gouvernance locale et l'irresponsabilité des compagnies pétrolières. - réalisation : Cassandre Puel - invités : Moïse Gomis Correspondant pour France 24 et RFI; Benjamin Augé Chercheur associé aux centres Afrique subsaharienne et Énergie et climat de l'Institut Français des Relations Internationales (Ifri), spécialiste des pays pétroliers africains; Benjamin Bibas Journaliste spécialiste dans les droits humains et les droits environnementaux
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le réchauffement climatique et la fin de la guerre entre l'Iran et Israël. Cédéao : dans les coulisses de l'élection de Julius Maada Bio Le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le Ghanéen Jhon Dramani Mahamat étaient pressentis pour prendre la présidence tournante de la Cédéao. Finalement, l'organisation ouest-africaine a élu le Sierra léonais Julius Maada Bio. Comment expliquer ce choix ? Quelles sont les priorités de son mandat ? Avec Christina Okello, journaliste au service Afrique de RFI. Climat : la barre des 1,5 ºC est déjà hors d'atteinte Selon un collectif de scientifiques, l'objectif fixé par l'accord de Paris en 2015 de maintenir le réchauffement climatique sous 1,5°C est désormais « inatteignable ». Comment en sont-ils venus à ce constat ? Quelles seront les conséquences une fois que les 1,5 degré auront été dépassés ? Avec Simon Rozé, chef du service environnement-climat à RFI. Israël-Iran : le président iranien déclare la fin de « la guerre de 12 jours » Le président de la République d'Iran, Masoud Pezeshkian, a proclamé la fin de la « guerre de 12 jours ». Pourquoi une telle déclaration n'a-t-elle pas été faite par le guide suprême, Ali Khamenei ? Iran : la chute du régime des mollahs est-elle possible ? Ce mardi, Donald Trump a affirmé qu'il ne voulait pas de changement de régime à Téhéran. Pourtant, dimanche, il n'excluait pas ce scénario. Comment expliquer ce rétropédalage ? En cas de chute du régime des mollahs, qui pourrait prendre la relève ? Avec Kevan Gafaïti, enseignant à Sciences po Paris. Auteur de « La crise du détroit d'Ormuz de 2018 : une victoire iranienne sur les États-Unis » (éditions Harmattan).
Cinquante ans après l'indépendance du Mozambique, les uns se félicitent que la guerre civile soit terminée depuis 1992. Mais les autres déplorent que la démocratie et la prospérité, promises par Samora Machel en 1975, ne soient toujours pas au rendez-vous. À Maputo, Fernando Lima est le rédacteur en chef du média indépendant Zitamar News. En ligne de la capitale mozambicaine, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI: Fernando Lima, le drapeau du Mozambique présente l'image d'un fusil automatique Ak-47, pourquoi cette singularité ? Fernando Lima : C'est très simple, c'est parce que le fusil représente la lutte armée pour la libération des Mozambicains. Alors c'est pour ça qu'on a décidé de faire un drapeau comme ça. Même s'il y a présentement dans le pays des secteurs qui s'opposent à cette représentation, qui se maintient encore sur le drapeau national. Il y a maintenant des Mozambicains qui demandent à ce qu'on enlève le fusil du drapeau ? Mais oui, parce qu'une partie des Mozambicains sont très saturés des différentes guerres pendant les 50 années d'indépendance du pays. Alors, comme l'Angola, le Mozambique a conquis son indépendance en pleine guerre froide. D'où une guerre civile qui a duré jusqu'en 1992. Est-ce que le Mozambique d'aujourd'hui garde encore des stigmates de cette période de guerre fratricide entre le Frelimo et la Renamo ? C'est très clair que les signes sont là. On peut rappeler par exemple toutes les confrontations pendant les dernières élections générales, et même le sens des hostilités vers l'opposition et vers le principal leader de l'opposition, Venancio Mondlane. Et le parti Frelimo continue de refuser d'accueillir l'opposition au sein du gouvernement et des institutions officielles. C'est-à-dire que, 50 ans après l'indépendance, l'ancien mouvement de libération Frelimo continue de revendiquer le pouvoir sans partage ? Oui, à mon avis, c'est ça qui se passe. Il y a toujours ce sentiment d'un héritage du parti unique qui se maintient, même si la Constitution a changé. L'alternance démocratique n'existe pas encore au Mozambique. À écouter aussiMozambique : la promesse trahie de l'indépendance Alors, vous parliez de l'opposant Venancio Mondlane. À la présidentielle du mois d'octobre dernier, le candidat du Frelimo. Daniel Chapo a officiellement gagné avec 70 % des voix. Mais l'opposant Venancio Mondlane, qui a fait une grande campagne anti-corruption, a revendiqué la victoire et la répression des manifestations a causé la mort, selon l'ONG Plataforma Decide, de plus de 390 personnes. Comment sortir de cette crise aujourd'hui ? À mon avis, je pense qu'il faut parler et avoir un dialogue constructif avec Venancio, pas simplement d'une façon protocolaire ou d'une façon formelle. Mais il faut démontrer que des propositions de Venancio sont incluses dans un programme de gouvernement pour l'avenir du pays. Mais vous pensez que le Frelimo de Daniel Chapo pourrait un jour accepter de partager le pouvoir ? Je pense que, même s'il y a des secteurs au Frelimo qui ne sont pas d'accord avec ce partage pragmatique, le parti Frelimo va être forcé d'accueillir les partisans de Venancio parce que, s'il refuse, ça sera catastrophique et désastreux pour le pays. Depuis cinq ans, une insurrection jihadiste a causé la mort de plus de 6000 Mozambicains dans la province du Cabo Delgado, à l'extrême-nord de votre pays, est-ce qu'il y a une solution ? Oui, je pense qu'il y a des solutions. Le problème, c'est que jusqu'à présent, il y a seulement une solution militaire. À mon avis, il faut trouver d'autres mesures sociales et économiques qui assurent la stabilité de cette province, du Cabo Delgado en particulier. C'est-à dire-que le soutien militaire du Rwanda et de la SADEC, le soutien financier de l'Union européenne, tout cela, c'est bien, mais ça ne suffit pas ? Mais oui, il ne faut pas que la population soit seulement spectatrice de la situation dans cette province. Si tu peux y voir du développement, si ton fils va à l'école, si les familles peuvent avoir des médecins, des hôpitaux, alors ça peut améliorer la situation dans ce territoire. À lire aussiMozambique: 25 juin 1975, le crépuscule de cinq siècles de colonisation portugaise
Focus sur la lutte contre le trafic de drogue. En Côte d'Ivoire, le trafic et la consommation de cannabis restent le fléau le plus important. Sur le terrain, les agents de police mènent des actions de sensibilisation, mais aussi de contrôle : ils détruisent régulièrement des fumoirs et saisissent de la drogue dans les principaux points de passage : aux frontières, à l'aéroport ou encore dans les gares routières. Bineta Diagne a suivi une descente dans la nouvelle gare d'Adjamé, à Abidjan. Reportage. De notre correspondante à Abidjan, Il est 19h, les allées de la gare routière grouillent de monde. Au milieu de cette foule de voyageurs, un suspect a abandonné un sac à dos noir sur un banc. Un indic alerte la police. Rapidement, une équipe de la DPSD, la Direction de la police des stupéfiants et des drogues, procède à l'ouverture du sac. Le commissaire divisionnaire Maxime Gogoua examine l'un des cinq blocs de cannabis : « Vous voyez, c'est le THC. Et c'est vraiment élevé. C'est sec. Ce bloc pèse 1 kg : il fait 40 000 francs CFA à Abidjan sur le marché noir. Mais, à Bouaké ou à Man, cela vaut 100 000 francs CFA le kg. Et quand ça va au-delà de nos frontières, au nord, ça va à 300 000 francs CFA/kg ». Ce soir-là, un revendeur a été interpellé. Mais le principal suspect, qui a acheminé la drogue, a pu s'échapper. Une enquête va être ouverte. Elle s'appuie notamment sur les enregistrements vidéo d'Issa Koné, le chef de gare, visiblement sous le choc des découvertes de la soirée : « Ça, c'est grave, supposons qu'on attrape ça là, dans le car. Le chauffeur a un problème. Il ne s'en sort pas. On dit qu'il est complice. Or souvent, il n'est pas au courant ». À lire aussiCôte d'Ivoire: 5 ans de prison pour l'ancien patron de la police anti-drogue du port d'Abidjan Un échantillon de la drogue saisie est envoyé dans un laboratoire. Cela servira à l'enquête. Le commissaire Mabonga Touré, directrice de la police des stupéfiants et des drogues : « Sur les blocs de cannabis, il y a des initiales. Il y a des numéros de téléphone. C'est ce que nous appelons la signature. Nous allons l'exploiter pour voir si déjà, cette signature est déjà apparue dans d'autres enquêtes. Et voir si on peut lier d'où c'est venu, et à qui c'est destiné ». Selon le Comité interministériel de lutte anti-drogue, le cannabis est la drogue la plus consommée dans le pays. Professeur Ronsard Yao Kouma, le secrétaire général du CILAD : « Le cannabis le plus prisé, c'est celui qui vient de chez nos voisins, le Ghana. On a des grandes saisies à la frontière ». D'après ce responsable, les saisies de cannabis oscillent entre dix et vingt tonnes chaque année. À lire aussi«Le kush a probablement causé la mort de milliers de personnes en Afrique de l'Ouest»
A l'occasion du Pride Month, découvrez ces couples de femmes et ces couples d'hommes, qui se sont battus pour vivre leur amour. Brian Keith était un vétéran américain. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servait comme marine en Afrique du Nord. Il est parti faire la guerre, et il est tombé amoureux. D'un homme, Dave. Un autre soldat. Un podcast Bababam Originals Ecriture et voix : Alice Deroide Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Pourquoi devenir pasteur? Malgré le déclin de l'Église chrétienne en Occident, plusieurs hommes et femmes choisissent encore de devenir pasteurs. Vocation ou métier atypique? Servir ou être servi par sa communauté? Chacun et chacune doivent trouver leur voie. Dans cet épisode Joan et Stéphane reçoivent Quentin Beck, pasteur suffragant de l'Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel. Ensemble, ils réfléchissent sur les raisons qui les ont conduits vers le ministère et les attentes envers les pasteurs de nos jours. Site internet: https://questiondecroire.podbean.com/ ApplePodcast: https://podcasts.apple.com/us/podcast/question-de-croire/id1646685250 Spotify: https://open.spotify.com/show/4Xurt2du9A576owf0mIFSj Contactez-nous: questiondecroire@gmail.com Notre commanditaire: L'Église Unie du Canada Moncredo.org * Musique de Lesfm, pixabay.com. Utilisée avec permission. * Photo de Marek Studzinski, unsplash.com. Utilisée avec permission. Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui aborde la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, pourquoi devenir pasteur? Bonjour Stéphane. Bonjour, Joan, bonjour à toutes les personnes qui nous écoutent. Aujourd'hui, nous accueillons Quentin Beck. Quentin est un apprenti pasteur, comme moi un petit peu encore. Bonjour. Bonjour, Joan, bonjour Stéphane. Bonjour aux auditeurs et auditrices. Quentin, tu nous viens de Neuchâtel et tu nous raconteras un petit peu plus tard pourquoi devenir pasteur. Exactement, c'est ça. J'ai 27 ans et depuis peu, j'exerce le ministère. Est-ce que les femmes pasteures existent? Comme anecdote pour débuter, j'aimerais dire que je viens d'une région en Alsace où il y a encore une petite prégnance de luthéranisme, un petit peu aussi, bien sûr, de communautés réformées, mais essentiellement des communautés luthériennes. Généralement, lorsqu'on est en paroisse et qu'on est pasteur, les jeunes savent de quoi il s'agit. Ils ont l'habitude, ils ont déjà rencontré des pasteurs ou ils ont entendu parler de ça, notamment des femmes pasteurs. Ça fait quand même un moment qu'il y a des femmes pasteurs. Et j'ai eu la surprise en arrivant dans le canton de Vaud, où le catéchisme est sectorisé, c'est-à-dire que certains professionnels de l'Église s'en occupent et plus nécessairement tous les pasteurs, je suis allée à la rencontre de jeunes dans un camp et j'ai dit que j'étais pasteur. Là, j'ai vu qu'ils me regardaient d'un drôle d'air. Il y en a un qui me dit « Mais finalement, si les femmes peuvent être pasteurs, (visiblement, c'était un petit peu nouveau pour lui, mais il avait l'air tout à fait OK) pourquoi on ne dit pas pasteuresse? La raison derrière la volonté de devenir pasteur C'est très intéressant, ces questions, parce que souvent, on suit une voie et pour la majorité des gens, on n'y pense pas trop. On prend une profession parce qu'on aime quelque chose, on a eu quelqu'un qui nous a influencés. Mais pour être pasteur, mon expérience est que j'ai eu à expliquer, je ne sais pas combien de centaines de fois, mon appel au ministère, pourquoi je voulais être pasteur, au point où je me disais, est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas encore compris? On ne veut pas avoir n'importe qui. Mais toujours cette question, au point où, une fois, j'ai googlé « Pourquoi devenir pasteur? » Et la première réponse que j'ai eue, c'est « Comment devenir riche? » Je n'exagère pas là. Donc, j'avais ma réponse. C'était pour le pognon. Et toi, Quentin, pourquoi es-tu devenu pasteur? Pour l'argent aussi, exclusivement. Ah, c'est bon! Impeccable! Un parcours de foi C'est aussi une question qu'on me pose souvent. C'est vrai que les gens s'interrogent quand on dit qu'on est pasteur, surtout que j'ai 27 ans et je n'ai pas forcément la tête à laquelle les gens s'attendent lorsqu'ils s'imaginent un pasteur. C'est une question à laquelle j'ai aussi dû répondre maintes et maintes fois. Mais voilà, je crois que j'ai voulu devenir pasteur parce que lors de mon catéchisme, j'ai vu autour de moi des gens qui avaient une foi forte, qui vivaient des choses avec Dieu et je voyais des gens qui changeaient dans leur comportement, dans leur façon d'être. Je venais d'une famille pas forcément très pratiquante où la foi n'avait pas une grande place. Et du coup, je me sentais un peu à part là-dedans. Je ne comprenais pas trop et en même temps, j'étais attiré, ça me posait des questions. Et je me suis dit, il faut que je grandisse dans ma foi, et pour ça je me suis lancé dans les études de théologie. Si quelqu'un se pose des questions, je ne sais pas si c'est la meilleure chose à faire de se lancer dans des études de théologie, mais c'est ce que j'ai décidé de faire. Et voilà, donc ma rentrée dans le monde de la théologie ne se faisait pas en vue du ministère, mais en vue de grandir dans ma foi. Je suis passé par la faculté catholique de Fribourg. Durant ce bachelor en théologie, on a beaucoup parlé de l'incarnation de Dieu, d'un Dieu qui se fait homme, qui se fait être humain et qui vient vers nous, qui vit des émotions, qui rigole, qui pleure, qui mange, qui meurt aussi. Il y a tout cet aspect-là. C'est quelque chose où je me suis dit: ce Dieu qui se fait proche de nous, qui nous comprend, qui nous ressemble, c'est quelque chose dont j'ai envie de témoigner autour de moi. Je dirais que c'est là qu'il y a eu le début de cette vocation, le commencement de cette vocation pour le ministère. Après, il y avait plein d'autres choses qui me retenaient. Je suis quelqu'un d'assez timide, d'assez introverti. Il m'a fallu passer par-dessus certaines choses. Je me retrouve un peu dans l'histoire de Moïse en Exode IV, qui n'a pas envie d'aller parler aux autres parce qu'il a de la peine à s'exprimer. Je m'identifiais aussi là-dedans. En Église, j'ai eu des moments, des espaces où on m'a permis de m'exprimer, où on m'a écouté, on m'a permis d'être moi-même, et où j'ai aussi pu expérimenter, parler devant les gens, témoigner de qui j'étais, de ce que je croyais, de ma foi. C'est quelque chose que j'ai envie de pouvoir permettre aussi aux autres, et je dirais que c'est un peu ces éléments-là qui ont fait qu'après mes études en théologie, je me lance dans le ministère pastoral. Les pasteurs qui nous influencent durant notre jeunesse J'aime bien ce témoignage, notamment cette idée que l'Église est un lieu où on peut être soi-même. Et je trouve que c'est plutôt encourageant. Moi, de mon côté, j'ai cette certitude en moi depuis que j'ai l'âge de 10 ans. Je me rappelle que j'étais en train de faire un jeu, et puis je me disais, mais au fait, qu'est-ce que je vais devenir plus tard? Enfin, je me vois dans quoi? J'avais deux parents travailleurs sociaux, très à gauche, très engagés pour le monde. Et je voulais aussi un métier qui fasse sens, et où on soit là au nom d'une cause supérieure, et finalement, où on serve les autres. Et je connaissais le mari de ma marraine, qui était un pasteur totalement engagé dans le travail social auprès des jeunes dans la rue. Et je me suis dit, moi, je vais faire le travail que fait Jean-Michel. Ce n'est qu'après que j'ai découvert que c'était très, très, très anecdotique, qu'il n'y en avait vraiment pas beaucoup. En fait, mon modèle à moi, hyper à gauche, hyper punk, hyper avec les marges. En plus, ce qui est un petit peu dommage, a posteriori je regrette un peu, c'est que je me suis dit je vais devenir pasteur parce que je ne savais pas qu'il y avait d'autres métiers d'Église. Après, j'ai expérimenté tous les autres métiers d'Église : catéchète, diacre, dans la sphère missionnaire, etc., et je me suis vraiment éclatée aussi. Je suis contente que maintenant cette diversité des ministères existe et qu'on en parle beaucoup plus aux jeunes. Sinon, il y a un risque de cléricalisme, de pastora-centré, qui n'est pas bénéfique pour l'Église, en fait, et qui limite aussi, en termes de projection, les lieux où on se sent à l'aise pour exercer un ministère. Un ministère pour tous et toutes Lorsque les gens pensent à quelqu'un qui travaille pour l'Église, on pense à un pasteur parce que je crois qu'il y a cette idée justement du pasteur masculin, le prêtre qui est en avant, qui parle avec sa grosse voix grave et enseigne les bonnes réponses. Et pourtant, le ministère, c'est tellement plus large. Moi, je suis de ceux qui croient que nous sommes tous et toutes appelés au ministère. Le défi, c'est de trouver le bon ministère qui nous correspond. Il y a des gens qui ont une facilité de parler en public, comme moi. Il y a des gens qui font de la musique. Il y a des gens qui accompagnent des personnes malades. Ce sont tous des ministères. On pourrait quasiment dire tous des pasteurs. Je sais que ça peut choquer un peu parce qu'on a l'impression que « pasteur », ce n'est pas une appellation d'origine contrôlée. Mais je me demande dans les yeux de Dieu, les titres… j'ai l'impression que ce n'est pas si important. C'est le ministère qu'on fait. Je pense qu'on a justement cet appel-là de trouver ce qu'on peut faire avec tous les dons, tous les talents qu'on a reçus de l'Esprit. Suivre son appel Moi, cette idée de ministère qui s'adresse à tout le monde me parle beaucoup. Pour l'examen de consécration que j'ai passé il y a deux semaines, j'ai dû préalablement envoyer une lettre qui exprimait mes envies et justement les raisons de mon engagement. Et j'ai insisté sur le fait que c'est avant tout mon ministère à la suite du Christ, en tant que chrétien qui se place dans ce ministère pastoral, mais ce qui est à la source, c'est ce ministère baptismal, ou ce ministère qui nous vient de notre envie de nous mettre à la suite du Christ. Voilà le ministère pastoral dans lequel je m'engage actuellement, un ministère assez traditionnel, où justement je suis un peu ce pasteur masculin, alors j'essaye de pas trop enseigner, de ne pas être trop moralisant. Mais c'est la forme à laquelle je me sens appelé et il y a une diversité des ministères et une complémentarité des ministères aussi. Je pense que c'est aussi important de dire que tout seul je ne m'en sortirai pas non plus. Si je reprends un peu l'exemple de Moïse avec ses difficultés à s'exprimer en public, Dieu lui donne aussi Aaron pour qu'il aide et je crois que c'est important de le dire. En tout cas, à mes yeux, si on place le pasteur tout seul, on ne fait pas grand-chose. Le manque de modèle pour les femmes J'ai deux choses à dire. La première, c'est que finalement, c'est difficile pour une femme pasteure d'avoir des femmes comme modèle. Non pas qu'il n'y ait pas d'autres femmes pasteurs, il y en a, il y en a même beaucoup et de plus en plus et je trouve ça très bien. D'ailleurs souvent on me dit, il n'y a pas longtemps, j'étais dans un groupe et un homme assez âgé a dit « de toute façon maintenant, il n'y a plus que des femmes pasteurs ». Alors je lui ai dit « ah bon, mais où ? Ça m'intéresse beaucoup ». Il a dit « En Suisse, il n'y a plus que des femmes pasteurs ». Je lui ai dit « ben statistiquement ce n'est pas vrai ». Bref, on a souvent des remarques qui n'ont pas l'air si contentes qu'il y ait plus de femmes pasteurs. Et pour moi qui vais avoir 45 ans, finalement, je n'ai pas tellement de femmes comme modèles. Et quand je parle de femmes modèles, je parle de gens comme Martin Luther King, de gens comme Albert Schweitzer, je parle de gens dont on parle tout le temps et qui ont une figure tutélaire dans la société. Ce qui est intéressant, c'est que j'ai un peu réfléchi à ma paroisse d'origine, et je me suis rendu compte que de temps à autre il y a eu quelques stagiaires femmes, mais il n'y a pas encore eu de femmes pasteurs titulaires dans cette paroisse. Et ça donne à réfléchir quand même, parce qu'on est en 2025 et c'est une paroisse qui a été plantée lors de la Réforme, il y a cinq siècles. Donc finalement, quand on a l'impression qu'il y a peut-être beaucoup de femmes pasteurs, il y a beaucoup de femmes pasteures, beaucoup de femmes qui sont au service, beaucoup de femmes ministres, diacres, animatrices d'Église, mais pas de femmes dans les lieux où il y a une certaine densité historique ou des lieux auxquels on puisse se référer, comme la paroisse qu'a plantée Calvin à Strasbourg, qui est ma paroisse d'origine. Les attentes envers les pasteures? Et puis la deuxième chose à laquelle je pense, c'est que c'est encore une découverte progressive et qui n'est pas terminée sur ce qui est attendu d'une femme pasteur. C'est-à-dire qu'il y a dix ou quinze ans, il y avait des articles, notamment dans le journal Réforme en France, qui n'est pas le Réformes en Suisse, sur la plus-value. Figurez-vous qu'avoir des femmes pasteurs, c'était quand même bien, ça amenait une plus-value parce qu'on était à l'écoute, on s'occupait bien des enfants. Les femmes peut-être se sentaient un peu plus en confiance, mais les hommes aussi, parce qu'on était dans le « care », on était plus maternantes. Enfin voilà, toutes choses qui ne faisaient aucun sens pour moi. Et je crois qu'on est encore en train d'essayer de se dire, mais c'est qui, c'est quoi une femme pasteure? Et moi, pour avoir succédé pendant presque une année à un homme très compétent dans son domaine, très connu et du cru du lieu, j'ai bien vu qu'en fait, il y a des gens pour qui c'était un changement qui était bénéfique. Ils en étaient contents, contentes, notamment des jeunes femmes qui sont venues me raconter beaucoup de choses, comme c'est toujours le cas quand il y a une femme pasteur qui succède à un homme. Mais il y avait aussi beaucoup de gens qui étaient complètement dubitatifs. À se dire, attends, ça fait beaucoup, non? C'est une femme et puis elle est étrangère. Comment on va faire? Comment va-t-elle s'en sortir? On ne va pas trop l'aider quand même. Voilà, donc je vous apporte ma touche féminine à la conversation. Pasteur : vocation ou travail? Mon commentaire est purement empirique, je n'ai pas fait de recherche. J'ai remarqué avec la féminisation du clergé au Canada, on parle de plus en plus de vocation. En soi, ce n'est pas une mauvaise chose, mais ce que ça sous-tend lorsqu'on a une vocation, c'est qu'on se donne sans compter. Lorsqu'on a une profession, on est professionnel, on fait nos heures, lorsqu'on a un travail, on a un horaire de travail. Mais lorsqu'on a une vocation, c'est sûr que tu vas travailler 50-60 heures par semaine sans être payé pour tes heures supplémentaires. C'est sûr que tu vas faire de l'extra. C'est une vocation. Et j'ai arrêté d'utiliser ce mot-là justement pour dire ma profession, c'est pasteur. J'ai eu un appel, mais j'ai un travail qui est, bon, peut-être atypique par rapport à des amis qui travaillent dans un bureau, qui travaillent pour le gouvernement. Mais j'essaye d'utiliser le moins possible cette idée de vocation. Je ne crois pas que mon travail, ce soit d'être un martyr. Je crois que mon travail c'est d'être là pour les gens d'une communauté ou d'une région, puis d'essayer de les faire grandir dans la foi, sans nécessairement me tuer à la tâche. Trouver un équilibre dans la vie de pasteur En tout cas, pour moi qui débute dans le ministère, c'est vrai que c'est une question qui prend beaucoup de place; comment jongler, comment équilibrer vie professionnelle et vie privée, comment réussir à forger un ministère qui me ressemble et qui n'est pas non plus seulement basé sur les attentes des paroissiens ou des paroissiennes. Justement, j'ai changé de paroisse entre mon stage et ma suffragance dans laquelle je suis actuellement, et j'ai vu que les attentes étaient totalement différentes et que le statut qu'on me donnait était très différent. Voilà, c'est un défi pour moi, clairement, de réussir à faire un équilibre entre ces deux choses. Et c'est le titre de l'épisode « Pourquoi devenir pasteur? » ça m'a fait rire que vous m'invitiez pour ce podcast-là parce qu'il y a quelques fois quand même ou en regardant mes semaines ou quand je raconte ce que je fais avec certaines personnes, on me demande pourquoi est-ce que tu es devenu pasteur ? Puis il y a quelques fois où je réponds « je ne sais pas ». Et c'est vrai que c'est un peu cette remise en question de « waouh, comment est-ce que je vais pouvoir tenir ça et tenir ça à long terme, aussi pour ne pas me brûler tout de suite ? » « Comment ça tu ne sais pas? On a dit que c'est pour l'argent. » « Exactement, c'est ça. Mais voilà, je dois avouer que je ne suis pas dans le bon canton pour l'argent. » Les différents termes pour définir un ministère Alors, on parle beaucoup de pasteur, c'est le titre de l'épisode, mais je suis passée par une étape comme diacre, alors c'était purement économique, là, de nouveau, tiens, on revient vers ça. C'est aussi parce que la paroisse qui m'employait n'avait pas vraiment les finances pour employer deux pasteurs. Ça m'arrangeait d'être diacre à cette période de ma vie, un, par curiosité pour ce ministère-là. Et deux, parce que du coup j'avais moins de responsabilités administratives. Étant donné que c'était en Suisse alémanique, je dois reconnaître que j'étais assez contente de ne pas avoir trop de responsabilités. Du coup, il m'est arrivé l'une ou l'autre fois d'aller en Afrique terminer des dossiers pour mon ancien mandat où ils avaient encore besoin d'un petit coup de main. Et j'expliquais à mes collègues, écoutez, maintenant je suis diacre. Ils me regardaient comme ça avec des grands yeux. Ils se disaient, mais comment a-t-elle fait, elle qui a un doctorat en ontologie, qui est pasteur, en tout cas j'ai mon certificat de pasteur, comment a-t-elle fait pour devenir diacre? Jusqu'à ce que je comprenne que, dans ce contexte-là, « diacre », ça veut dire « sacristine ». Ils étaient polis, ils n'osaient rien dire, mais ils me regardaient vraiment tous les uns après les autres, genre… Mais qu'est-ce qui se passe? Voilà, c'est marrant parce qu'en fait, il y a tous ces mots qui sont interchangeables. « vicar » ne veut pas dire « vicaire ». Et puis, « diacre » ne veut pas dire la même chose ailleurs. « Sacristine » peut-être pas non plus, je n'en sais rien. « Suffragant », en tout cas, ça ne veut pas dire la même chose partout. Toi, tu es un révérend, n'est-ce pas, Stéphane? Oui, en anglais, je suis un révérend. En français, je suis un pasteur. Vouloir devenir le pasteur cool J'ai grandi catholique romain. C'était l'époque post-Vatican II, donc les prêtres « cool » avec leur guitare, les cheveux longs. On les tutoyait. Bon, on ne se pose pas trop de questions. J'arrive dans l'Église Unie du Canada. En formation, c'était assez cool entre francophones. Et là, le choc. À ma première paroisse anglophone, j'avais un titre. J'avais des privilèges. Lorsqu'il y avait un repas de paroisse, je devais me servir en premier. On m'appelait révérend tout le temps. Quand les dames de la paroisse ont su comment j'aimais mon café, je n'avais pas à lever le petit doigt. Le café arrivait comme je l'aimais et ça m'énervait. Il y a cette notion, justement, comment les gens nous perçoivent. Ce n'est pas juste nous qui, parfois, recherchons le prestige. Il y a les gens, il y a le passé, il y a le titre, il y a toutes ces choses-là qui influencent la relation qu'on peut avoir avec des paroissiens, des paroissiennes, ou même les gens de la communauté. « Ah, c'est monsieur le pasteur de telle paroisse. » Ah, bon, là, on fait attention. Des fois, j'ai juste le goût de dire « je suis Stéphane ». Pour moi, c'est quasiment un carcan de dire qu'il faut que je fasse attention pour correspondre à une certaine vision. Et ça, c'est le côté que je n'avais pas vu venir lorsque j'ai fait ma formation, puis lorsque j'ai débuté, puis pourquoi je voulais être pasteur. Je voulais être le pasteur cool, puis ça n'a pas été ça nécessairement. Répondre aux attentes des autres Moi, à part en Afrique, je n'ai jamais connu cette aura de la pasteure. Déjà parce que quand tu es une femme, c'est hyper rare d'avoir de l'aura dans ce genre de job. Je crois que j'ai déjà raconté dans un autre épisode, mais il t'arrive plutôt des trucs du style: tu arrives pour un service funèbre, tu te présentes, puis quelqu'un me dit « Oh, vous parlez bien le français, c'est formidable! » Et puis j'ai dit « Ah ben écoutez, je suis contente que vous soyez contente. » Tu ne sais pas trop quoi répondre dans ces cas-là. Elle m'a dit « Oui, parce que j'ai vu votre nom de famille là, Charras-Sancho. » Et je me suis dit « Elle va avoir un accent effroyable, on va rien comprendre. » Comme toujours quand c'est des femmes étrangères. Il m'arrive plutôt des choses un peu comme ça, des petites vexations, des micro-agressions. Mais pas toujours, mais s'il m'arrive des choses, c'est plutôt de ce registre. Et puis, quand tu es en Afrique et que tu dis que tu es ou docteur en théologie, ou diacre, ou missionnaire, ou pasteur ou quoi, effectivement, là, il y a plus de différences. Mais il peut arriver aussi des choses un peu gênantes, comme la fois où quelqu'un est venu toquer à ma porte et m'a demandé si j'avais des culottes pour qu'on me les lave. J'ai dit non, non, c'est bon, merci beaucoup, je n'y tiens pas plus que ça, c'est gentil. J'étais sur un campus protestant et puis ils m'ont envoyé quelqu'un pour me laver mes culottes. C'est aimable, mais j'ai dit non. C'est vrai que je trouve que c'est marrant parce qu'on m'a beaucoup parlé de la stature des pasteurs et il y a des personnes âgées qui sont très déçues qu'on ne soit pas des hommes en costume cravate. Je me rends compte que c'est une déception pour ces personnes. J'essaye de me mettre vraiment à leur place, mais il n'y a rien que je puisse faire pour répondre à cette attente-là. Je ne peux être que moi-même et finalement, je crois que ça rejoint un petit peu ce que tu nous disais, Quentin. C'est important que dans ces Églises on puisse être soi-même. Entre le moment où moi j'ai commencé le ministère en 2009, le moment où Stéphane a commencé dix ans avant, le moment où toi tu commences, Quentin, on est presque déjà sur trois générations différentes. Quelles attentes est-ce que tu sens toi, Quentin? Trouver sa place dans une communauté en tant que pasteur Justement, l'anecdote du café de Stéphane m'a fait assez rire, parce que dans la paroisse dans laquelle je suis arrivé en septembre, il y a justement ce rituel du café après le culte. Dans ma vision du ministère, il y a une position de service. Je me verrais plutôt à servir les cafés pendant ces moments-là, plutôt que de me faire servir mon café. Donc voilà, il y a aussi ce malaise que la communauté est là pour servir le pasteur avec laquelle j'ai beaucoup de peine et je dois apprendre les moments où me laisser servir aussi, ce qui est compliqué pour moi. Il faut essayer de trouver cet équilibre entre quand est-ce que je ne me laisse pas faire et je pose mes limites en disant ben non là; si je veux aider pour ça, j'aide et quand est-ce que j'accepte que tout d'un coup on me serve mon café. Mais voilà, ces attentes-là, je me rends compte qu'elles peuvent vraiment varier d'un lieu à l'autre. Et je réfléchis aussi, il y a un peu deux aspects. Il y a l'aspect homme, qui est très valorisé, et en même temps, il y a l'aspect jeune, où les remarques sont souvent pleines de bonne volonté, mais on peut aussi être un peu le petit gamin avec des comportements infantilisants qu'on peut percevoir. De nouveau là, il sagit de trouver quand est-ce que les gens en paroisse ont l'âge d'être mes grands-parents, quand est-ce que j'accepte qu'ils voient un peu en moi leur petit-fils, qu'ils auraient peut-être souhaité voir devenir pasteur, et puis quand est-ce que non, je m'affirme comme un adulte et que je prends ma place aussi. Voilà, c'est un défi, peut-être en tant qu'être un peu timide et introverti des fois, de vraiment prendre ma place et oser poser mes limites. Un appel qui change avec le temps Il y a quelques années, je suis allé à une conférence de prédication. Il y avait un prédicateur américain qui nous a parlé de 1 Rois 19. Le prophète Élie doit se sauver dans le désert pendant une dépression profonde et il veut mourir. Il rencontre le Seigneur et il reçoit une nouvelle mission. Et le prédicateur nous expliquait que la raison qui nous a conduits à devenir pasteurs n'est peut-être pas la même que celle qu'on a aujourd'hui. Moi, j'ai eu à vivre ça. J'ai été pasteur de paroisse pendant longtemps et je croyais que c'était ça. J'étais fait pour être pasteur de paroisse, rien d'autre. Et plusieurs choses sont arrivées et la vie m'a mené ailleurs. Je pense que c'est OK aussi. Parce que ce n'est pas nécessairement un métier facile. Il y a les critiques et parfois on se demande, un peu comme m'a dit Quentin, mais qu'est-ce que je fais là? Pourquoi j'ai dit oui à ça? Et parfois, je me suis dit, est-ce que je serais plus heureux ailleurs? Probablement pas. Être pasteur, dans un contexte en 2025 où, en Occident, l'Église chrétienne, on va être honnête, est en déclin, c'est un choix qui se renouvelle. Être pasteure est une passion Servir en Église, plus encore qu'être pasteur, c'est vraiment une passion. C'est un métier passion. J'aime la théologie, j'aime la réflexion, j'aime le contact avec les gens, j'aime les retours qu'on fait, j'aime pouvoir inventer des nouvelles façons de célébrer Dieu. Donc je suis assez reconnaissante de vivre de ma passion. Et pour avoir pas mal voyagé en Afrique, à Madagascar, j'étais toujours hyper émue de voir qu'il y avait des instituts de formation de pasteurs où il y avait parfois des volets de plus de 100 pasteurs, mais qui n'avaient aucune idée comment réussir à en vivre. Et moi, j'ai souvent ça dans un coin de ma tête quand c'est un peu difficile ou quand je me lamente un petit peu sur mon sort. Je me dis, bon, à part ça, pour l'instant, le salaire est assuré, on revient à l'argent et je peux vivre de ma passion. C'est quand même formidable. Être payé pour vivre des moments spéciaux C'est vrai qu'il y a ces moments où on se demande qu'est-ce qu'on fait là, puis il y a aussi d'autres moments où on se dit, « C'est vraiment mon métier, je suis vraiment payé pour vivre ce moment parce qu'il y a des moments tellement beaux. » Je bosse beaucoup avec les adolescents, puis il y a des moments de camps qui sont juste incroyables. Puis je me dis, mais c'est incroyable de pouvoir être payé pour ça. On rigole beaucoup avec l'argent, mais de vraiment pouvoir être présent dans ces moments-là, c'est un ministère; en tout cas le mien est encore très généralisé et du coup je mes retrouve à accompagner des gens dans toutes les étapes de leur vie et on est parfois tellement privilégié de ce que les gens nous partagent, nous laissent entrer dans une certaine intimité qui est très précieuse. Je dirais que c'est souvent dans ces moments-là que je suis le plus reconnaissant du ministère que je peux vivre. Donc voilà, c'est ça, il y a les côtés qui parfois sont lourds, où il y a plein de soucis et aussi quand on regarde vers l'avenir, c'est parfois difficile d'être optimiste, mais il y a ces moments-là qui, moi, viennent me rappeler aussi pourquoi je me suis lancé là-dedans. Conclusion Merci, Quentin, d'avoir participé depuis l'Église réformée neuchâteloise, que nous saluons. Et merci Stéphane aussi pour cette discussion ouverte sur les différents aspects de notre ministère. Nous n'oublions pas les autres ministères en église et nous n'oublions pas non plus que dans certaines églises les pasteurs seront bientôt la part congrue des salariés. Je formule le vœu que chacun, chacune qui se sent appelée à un ministère, quel qu'il soit en Église, se sente fortifiée, accompagnée et renouvelée pour ce beau service. Merci beaucoup. Si vous voulez nous partager vos expériences en tant que pasteur, vos expériences de ministère dans le sens très large, si vous avez des questions, si vous avez des suggestions pour la prochaine saison, parce qu'on arrive à la fin de cette saison-ci, la saison 3, écrivez-nous questiondecroire@gmail.com. Je veux aussi remercier notre commanditaire, l'Église unie du Canada. Merci beaucoup, Quentin. J'espère que les prochaines semaines seront bonnes pour ton ministère. Merci Stéphane, merci Joan. Oui, tout de bon dans vos ministères respectifs aussi. Au revoir.
Le 24 juin 1995, les Springboks remportaient, à Johannesburg, leur premier titre de champion du monde. Une victoire en finale contre la Nouvelle-Zélande (15-12 a.p.) qui signifiait beaucoup plus que ça. Trente ans plus tard, que reste-t-il de la promesse de 1995 ? Comment le rugby sud-africain et son impact culturel ont évolué jusqu'à aujourd'hui ? Les journalistes de L'Equipe Franck Ramella, ancien correspondant en Afrique du Sud, et Aurélien Bouisset, spécialiste des Springboks, racontent. Un podcast présenté par Léa Leostic.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur l'accord de paix entre le gouvernement centrafricain et deux groupes armés, les frappes américaines en Iran et les cyberattaques contre des institutions iraniennes. Côte d'Ivoire : ruée vers l'or dans le nord-est Avec une capacité de production évaluée à 100 tonnes d'or, la mine découverte à Doropo, à la frontière avec le Burkina Faso est qualifiée de classe mondiale. Pourquoi ce gisement suscite-t-il autant d'intérêt ? Quelles sont les retombées attendues ? Avec Benoît Almeras, correspondant de RFI à Abidjan. Centrafrique : quelles avancées après l'accord de paix signé avec des groupes armés ? Deux mois après le cessez-le-feu conclu entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés 3R et UPC, l'accord commence à être mis en œuvre. Quelle est la différence entre ce nouvel accord et celui conclu en 2019 ? Pourquoi la question du désarmement n'est-elle pas à l'ordre du jour ? Avec François Mazet, journaliste au service Afrique de RFI. Iran : les frappes américaines sont-elles anticonstitutionnelles? Donald Trump a ordonné le bombardement des principaux sites nucléaires iraniens, dans la nuit de samedi à dimanche, sans prévenir le Congrès. Une décision dénoncée par les Démocrates qui l'accusent d'avoir enfreint la Constitution. Que dit la loi fondamentale ? Le vote du Congrès est-il obligatoire avant toute intervention militaire ? Avec Ludivine Gilli, directrice de l'Observatoire de l'Amérique du Nord de la Fondation Jean Jaurès. Guerre Israël-Iran : cyberattaques contre le régime La semaine dernière, alors qu'Israël menait des frappes contre l'Iran, la banque Sepah et la plus importante plateforme d'échange de cryptomonnaies du pays, Nobitex, ont été la cible de hackers. Ils se font appeler « Gonjeshke Darange », les « moineaux prédateurs » en français. Qui se cache derrière ce groupe ? Quelles sont ses revendications ? Avec Maxime Arquillière, analyste en cybermenace pour la société française de cybersécurité Sekoia.io.
On attendait le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye. C'est finalement le Sierra-Léonais Julius Maada Bio qui a été choisi pour présider pendant un an la Cédéao, l'organisation sous-régionale de l'Afrique de l'Ouest. La décision a été prise dimanche, lors d'un sommet à Abuja, au Nigeria. Pourquoi ce choix ? Quelles seront les priorités de ce président africain qui, à la différence de beaucoup de ses pairs, a promis de ne pas se représenter pour un troisième mandat ? Le chercheur sénégalais Pape Ibrahima Kane est un spécialiste des questions régionales en Afrique. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : C'est le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui était fortement pressenti pour prendre la tête de la Cédéao au nom de l'alternance anglophone francophone. Mais finalement, c'est le Sierra-Léonais, Julius Maada Bio qui a été choisi. Pourquoi cette désignation surprise ? Bon, je sais que la Cédéao est dans une dynamique de négociation avec l'Alliance des États du Sahel, l'AES, un militaire parlant à des militaires, c'est peut-être une bonne méthode d'approche de la situation. D'autant plus qu'il y a beaucoup, beaucoup de méfiance entre la Cédéao et les États de l'AES. Ces éléments-là ont certainement dû jouer depuis un an. Les lignes commencent à bouger et il y a à peine dix jours qu'une réunion s'était tenue à Accra et qui avait réuni beaucoup, beaucoup d'acteurs, aussi bien des États de l'AES que des États de la Cédéao. Et les choses se sont très très très bien passées. Les lignes bougent. Rappelez-vous l'interview que le ministre des Affaires étrangères du Mali a récemment fait à une télévision togolaise. Mais l'approche était totalement différente de ce qu'il y avait il y a un an. Oui, dans cette interview, le ministre malien Abdoulaye Diop a déclaré que les trois États de l'AES entraient dans une phase d'apaisement et de réalisme avec la Cédéao. Il a appelé à la conclusion rapide d'un accord sur les questions commerciales et la libre circulation des personnes. Est-ce à dire que les trois États de l'AES veulent garder les avantages de la Cédéao tout en quittant l'organisation ? Tout à fait. Je pense que, avec la situation qui prévaut sur le terrain, notamment au plan sécuritaire et aussi au plan économique, les États de l'AES réalisent que les choses ne sont pas aussi faciles. Et je pense que la réunion qui s'est tenue à Bamako entre le président de la Commission et les ministres des Affaires étrangères a vraiment permis de déblayer le terrain. Et comme l'a dit le président Tinubu dans son discours, il pense que tôt ou tard, les trois pays reviendront dans la maison mère. Alors, vous l'avez dit, Julius Maada Bio est un ancien militaire putschiste qui s'est converti à la démocratie puisqu'il y a presque 30 ans, il a quitté volontairement le pouvoir, puis il a été élu deux fois démocratiquement et promet aujourd'hui de ne pas faire de troisièmes mandats. Est-ce à dire que sur les questions constitutionnelles, il sera vigilant avec les onze autres États membres de la Cédéao ? Il est obligé d'être vigilant parce qu'aujourd'hui, c'est lui qui est le gardien du respect de toutes les règles communautaires que la Cédéao s'est donnée en la matière. Vous avez rappelé qu'il a lui-même décidé de ne pas faire un troisième mandat et donc son rôle en tant que président en exercice, c'est de s'assurer au moins que la Cédéao respecte la démocratie et respecte les droits de l'homme. Et si, par exemple, Alassane Ouattara sollicite un quatrième mandat à la tête de la Côte d'Ivoire, est-ce que vous pensez que son homologue sierra-léonais fera une observation ? La communauté sera obligée de se prononcer sur cette question. Parce que si nous sommes là, c'est parce qu'un certain nombre de règles n'ont pas été respectées. C'est parce que beaucoup de présidents se sont donné la liberté de faire ce qu'ils voulaient. Maintenant, on va voir si Julius Maada Bio est le président de la Commission, M. Touré, vont être courageux pour mettre les dirigeants devant leurs responsabilités. Ce qui s'est passé au Togo, ces manipulations de constitution. Un président qui quitte le poste de président pour devenir Premier ministre, simplement pour rester au pouvoir, ce sont des choses qui ne doivent pas être acceptées dans une région. La Cédéao doit montrer cela aux dirigeants de manière à ce que le déficit de confiance qu'il y a entre la Cédéao et les populations, que ce déficit-là s'amenuise. Et si, contrairement à sa promesse initiale, le général Mamadi Doumbouya se présente à la future présidentielle en Guinée ? Est-ce que vous pensez que son voisin de Sierra Leone sortira le carton jaune ? Cette question ne relève pas seulement de la Cédéao, elle relève aussi de l'Union africaine. Si vous vous rappelez, il y a deux présidents militaires qui ont fait leur retour sur la scène africaine grâce à l'Union africaine. Il y a le président du Tchad qui a fait un coup d'État et qui maintenant est accueilli au sommet de l'UA. Vous avez le président du Gabon qui a fait un coup d'État et qui a été adoubé par ses pairs. Donc, ce n'est pas seulement une question de la Cédéao, c'est aussi une question de l'Union africaine. Il faut que l'on ferme définitivement l'ère des régimes militaires en refusant totalement cette civilisation des régimes militaires. Ce n'est pas dans l'intérêt des populations, ce n'est pas dans l'intérêt de l'Union africaine, ce n'est pas dans l'intérêt de la démocratie en Afrique. À lire aussiCédéao: les défis qui attendent le nouveau président Julius Maada Bio
Denier épisode de cette série consacrée à la Coupe du monde de rugby 1995, un événement historique pour l'Afrique du Sud qui sortait tout juste de l'apartheid ; et la naissance d'une nation arc-en-ciel portée par Nelson Mandela. Trente ans plus tard, le pays est l'un des plus inégalitaires du monde, en plus du chômage de masse et d'une très forte criminalité. Cet été, un dialogue national aura d'ailleurs lieu dans le pays pour ouvrir un nouveau chapitre de la démocratie. Dans ce contexte, que reste-t-il de la mentalité arc-en-ciel de juin 1995 dans le rugby ? Quel est son héritage chez les plus jeunes ? RFI s'est rendu au nord de Johannesburg, dans l'un des plus anciens clubs de rugby de la ville. De notre correspondant à Johannesburg, Un soir chez les Diggers, un club de rugby de la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud, nous rencontrons Daniel, salarié du club, il avait 20 ans en 1995. « J'étais au stade, on scandait tous ‘Nelson, Nelson, Nelson'. Et j'ai compris pourquoi, parce que cette poignée de main avec notre capitaine, c'était plus qu'une simple formalité. C'était le symbole de l'union », se remémore-t-il. Une poignée de main qui change le pays et les clubs de rugby. « C'était l'un des plus grands changements pour ce club aussi, car notre club a été fondé avant l'apartheid. Et aujourd'hui, nous sommes un club arc-en-ciel. Comme un grand tableau coloré », explique Ricky, vice-président des Diggers. Parmi les joueurs présents ce soir-là, Dubz, maillot sur le dos et bonnet sur la tête pour affronter le froid, il s'intéresse particulièrement à l'héritage de 1995. « Il y a encore un fossé entre les gens, notamment sur le plan économique. On doit alors trouver un moyen de combler ce fossé et d'une certaine manière le sport parvient à le faire. Moi, par exemple, j'ai débarqué comme ça chez les Diggers. J'ai garé ma voiture là-bas. Les entraîneurs étaient au bord du terrain. Je les ai salués en parlant afrikaans – c'est aussi ça, la diversité que Madiba nous a enseignée. Et maintenant, je fais partie du groupe. Parce qu'ici – et dans le rugby en général – il n'y a aucun profil type. Nous avons toujours eu cette mentalité de 1995 et je l'aurai toujours. J'arrêterai d'y penser seulement quand je serai six pieds sous terre ! Un jour, mon fils me demandera, "papa, c'est qui ce Mandela ?" Je lui répondrai que c'était notre premier président, celui qui nous a tous réunis grâce au sport », raconte-t-il avec enthousiasme. Au bord du terrain, deux jeunes de 19 ans. Dont Josh, qui n'a pas connu la première Coupe du monde sud-africaine, mais celle-ci lui a été maintes fois racontée : « 1995, c'était important pour le sport, mais aussi pour que le monde entier voie que l'Afrique du Sud était en train de changer. Mon grand-père jouait au rugby à l'époque de l'Apartheid, mais il n'a jamais pu jouer à haut niveau, parce que c'était plutôt réservé aux Blancs. En Afrique du Sud, il y avait des barrières solides entre les gens et le rugby a trouvé le moyen de les faire tomber. » Trente ans plus tard, la société sud-africaine est toujours confrontée à de nombreux défis. « Si la société fonctionnait comme notre club de rugby, le monde irait mieux », nous confie Dubz avant d'entrer sur le terrain. À lire aussiMorné du Plessis: «Mandela disait qu'il y a peu de choses capables d'unir les gens comme le sport»
Un nouveau Grand Reportage dans le cadre de notre semaine Drogue sur RFI... C'est un cocktail toxique, hautement addictif et parfois mortel : il s'agit du kush, une drogue de synthèse surpuissante qui fait actuellement des ravages en Afrique de l'Ouest. Un récent rapport de l'Initiative Globale contre le Crime Organisé a permis de dévoiler la composition du kush. Il contient soit des cannabinoïdes de synthèse – soit des nitazènes : des opioïdes jusqu'à vingt-cinq fois plus fort que le Fentanyl ! Liza Fabbian s'est rendue en Sierra Leone, épicentre de ce fléau qui contamine toute la société - et contre lequel le président est allé jusqu'à déclarer l'état d'urgence sanitaire. «La Sierra Leone sous l'emprise du Kush», un Grand reportage de Liza Fabbian.
Les infections urinaires sont des infections localisées au niveau de la vessie. Provoquées le plus souvent par la bactérie Escherichia Coli, les infections urinaires sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Diagnostiquées et soignées à temps, elles sont en général sans gravité. Une mauvaise prise en charge peut, en revanche, engendrer des complications, notamment pour les personnes fragiles. Quels sont les symptômes de l'infection urinaire ? Quels sont les facteurs favorisant ces maladies ? Et enfin, comment prendre en charge une cystite aggravée ? Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et andrologue, responsable de l'Unité Génitale et directeur médical de l'Institut Alfred Fournier à Paris. Président de l'Académie du Microbiote Uro-Génital Pr Mouhamedou Diagana, urologue andrologue. Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Nouakchott. Chef du service d'Urologie à l'Hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott, en Mauritanie. ► En fin d'émission, nous abordons la question des baisses des financements internationaux des programmes de lutte contre le VIH sida, le paludisme et la tuberculose avec Caty Fall Sow, directrice régionale Afrique pour le Fonds mondial. Programmation musicale : ► Miira - Où vont les larmes ? ► KAMAUU, Adi oasis – MANGO.
À l'échelle mondiale, on estime à près de 260 millions le nombre de veuves. Une sur dix, vit dans l'extrême pauvreté. Dans de nombreux pays, le veuvage exclut encore les femmes des structures familiales et sociales. En perdant leur mari, elles sont bien souvent privées de leur droit à la terre, leur propriété et leurs revenus. Rejetées et spoliées par leur belle-famille, elles subissent la stigmatisation et sont mises au ban de la société. Une situation qui les rend vulnérables et les place dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs enfants. C'est un véritable chemin de croix qui commence pour de nombreuses veuves. Face au poids des traditions et des droits coutumiers, comment améliorer le statut des veuves ? Comment faire en sorte que le veuvage ne soit plus une menace de plus dans la vie des femmes ? Émission à l'occasion de la Journée internationale des veuves. Avec : • Parfait Akana, sociologue et anthropologue enseignant à l'Université de Yaoundé 2 au Cameroun. Fondateur de The Muntu institut Foundation (African Humanities and Social Sciences). Il a publié, entre autres : Se mobiliser pour le football en Afrique. Une sociologie du supporterisme (Muntu Institute Press, 2023) • Corine Moussa Vanie, juriste ivoirienne et vice-présidente de l'association Akwaba Mousso qui vient en aide aux femmes vulnérables et aux enfants, victimes de violences et membre de l'association des femmes juristes de Côte d'Ivoire • Fatimata Diallo Ba, écrivain franco-sénégalaise, professeur de Lettres classiques. Autrice de Tisserandes, un recueil de cinq nouvelles (L'Harmattan, 2025). En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot : Christelle Mabangu, passion mangue séchée à Kinshasa. Christelle Mabangu s'est installée à Kinshasa il y a plus d'un an pour monter « M Factory », une unité de transformation agro-alimentaire qui propose de déshydrater, de sécher et de conditionner des produits du terroir congolais, comme des mangues, des bananes, du gingembre. Cette entreprise que sa patronne veut la plus éco-responsable possible compte aujourd'hui 7 employés. Notre reporter Charlie Dupiot a pu la visiter. Programmation musicale : ► Allons voir - Feu Chaterton ► Hasta Cuando - Las Panteras.
Les infections urinaires sont des infections localisées au niveau de la vessie. Provoquées le plus souvent par la bactérie Escherichia Coli, les infections urinaires sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Diagnostiquées et soignées à temps, elles sont en général sans gravité. Une mauvaise prise en charge peut, en revanche, engendrer des complications, notamment pour les personnes fragiles. Quels sont les symptômes de l'infection urinaire ? Quels sont les facteurs favorisant ces maladies ? Et enfin, comment prendre en charge une cystite aggravée ? Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et andrologue, responsable de l'Unité Génitale et directeur médical de l'Institut Alfred Fournier à Paris. Président de l'Académie du Microbiote Uro-Génital Pr Mouhamedou Diagana, urologue andrologue. Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Nouakchott. Chef du service d'Urologie à l'Hôpital Cheikh Zayed de Nouakchott, en Mauritanie. ► En fin d'émission, nous abordons la question des baisses des financements internationaux des programmes de lutte contre le VIH sida, le paludisme et la tuberculose avec Caty Fall Sow, directrice régionale Afrique pour le Fonds mondial. Programmation musicale : ► Miira - Où vont les larmes ? ► KAMAUU, Adi oasis – MANGO.
À l'échelle mondiale, on estime à près de 260 millions le nombre de veuves. Une sur dix, vit dans l'extrême pauvreté. Dans de nombreux pays, le veuvage exclut encore les femmes des structures familiales et sociales. En perdant leur mari, elles sont bien souvent privées de leur droit à la terre, leur propriété et leurs revenus. Rejetées et spoliées par leur belle-famille, elles subissent la stigmatisation et sont mises au ban de la société. Une situation qui les rend vulnérables et les place dans l'incapacité de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs enfants. C'est un véritable chemin de croix qui commence pour de nombreuses veuves. Face au poids des traditions et des droits coutumiers, comment améliorer le statut des veuves ? Comment faire en sorte que le veuvage ne soit plus une menace de plus dans la vie des femmes ? Émission à l'occasion de la Journée internationale des veuves. Avec : • Parfait Akana, sociologue et anthropologue enseignant à l'Université de Yaoundé 2 au Cameroun. Fondateur de The Muntu institut Foundation (African Humanities and Social Sciences). Il a publié, entre autres : Se mobiliser pour le football en Afrique. Une sociologie du supporterisme (Muntu Institute Press, 2023) • Corine Moussa Vanie, juriste ivoirienne et vice-présidente de l'association Akwaba Mousso qui vient en aide aux femmes vulnérables et aux enfants, victimes de violences et membre de l'association des femmes juristes de Côte d'Ivoire • Fatimata Diallo Ba, écrivain franco-sénégalaise, professeur de Lettres classiques. Autrice de Tisserandes, un recueil de cinq nouvelles (L'Harmattan, 2025). En fin d'émission, un nouvel épisode de notre série Le succès des repats, réalisée par Charlie Dupiot : Christelle Mabangu, passion mangue séchée à Kinshasa. Christelle Mabangu s'est installée à Kinshasa il y a plus d'un an pour monter « M Factory », une unité de transformation agro-alimentaire qui propose de déshydrater, de sécher et de conditionner des produits du terroir congolais, comme des mangues, des bananes, du gingembre. Cette entreprise que sa patronne veut la plus éco-responsable possible compte aujourd'hui 7 employés. Notre reporter Charlie Dupiot a pu la visiter. Programmation musicale : ► Allons voir - Feu Chaterton ► Hasta Cuando - Las Panteras.
Cette semaine, RFI consacre une série de Reportage Afrique aux 30 ans de la Coupe du monde de rugby de 1995 en Afrique du Sud. Un événement sportif, mais surtout politique, puisque Nelson Mandela s'en est servi comme d'un outil pour prôner la réconciliation dans le pays. Auparavant, le régime d'apartheid tenait à ce que la ségrégation soit aussi appliquée dans le sport, et les joueurs noirs étaient exclus de l'équipe nationale des Springboks, alors symbole de la culture afrikaner et cible de boycott à l'international. Cependant, les communautés noires et métisses ont une histoire avec le rugby qui remonte bien avant 1995. Les chercheurs s'emploient à la documenter. De notre correspondante à Johannesburg, Dans ce labyrinthe de rayonnages, tout au bout d'une allée, se trouve une section consacrée à l'histoire des formes de résistances face à la ségrégation dans le sport. Parmi les trésors rassemblés, Ajit Gandabhai exhume d'anciens documents sur de vieux clubs de rugby qui existaient dans les communautés noires et métisses. « Ici, on a une brochure commémorative du club de rugby des Newtonians, qui a été formé en 1948. Il y a également des compte-rendus de réunions qui se sont tenues », montre-t-il. Ajit Gandabhai et son équipe ont récolté des archives auprès d'anciens joueurs ou directeurs de clubs. Car afin de sauver cette histoire de l'oubli, il a fallu aller au-delà des sources traditionnelles, qui passaient volontairement sous silence les pratiques sportives multiraciales. « La presse officielle ne couvrait pas le sport non ségrégué. Mais cette histoire doit être racontée, et plus uniquement à partir de 1995 », clame-t-il. Arrivé en Afrique du Sud par le port du Cap, avec les colons britanniques, le rugby s'est propagé au sein des communautés noires via les missionnaires et leurs écoles au XIXe siècle. La passion de la balle ovale s'est particulièrement emparée de la province du Cap-Oriental, au sud du pays. Un mot, en langue xhosa, a donné son titre à l'un des ouvrages co-écrits par le chercheur Buntu Siwisa. « Le terme "umbhoxo" signifie la forme hexagone, pour désigner le ballon qui n'est pas rond. Le fait qu'on ait décrit cette forme en xhosa permet une déconstruction décoloniale de qui peut s'approprier le rugby. C'est aussi notre sport », explique le chercheur. Ces clubs de rugby jouaient aussi un rôle dans le mouvement de résistance contre l'apartheid, selon l'enseignant de l'université de Johannesburg : « Déjà à l'époque, c'était beaucoup plus que du sport. C'était un outil de mobilisation politique. Par exemple, les militants frappés d'interdictions, qui ne pouvaient pas être vus dans des rassemblements, se servaient des clubs comme de lieux où ils pouvaient se retrouver, planifier des actions. Et les stades dans lesquels on jouait au rugby pouvaient être utilisés pour d'immenses funérailles politiques. » Quant aux spectateurs noirs et métis qui suivaient les matchs internationaux, ils supportaient bien souvent d'autres équipes ennemies des Springboks, et notamment les Néo-Zélandais, qui avaient un effectif plus mixte. Ce qui fait qu'encore aujourd'hui, on peut trouver nombre de fans des All Blacks dans les stades sud-africains. À lire aussiRugby: en Afrique du Sud, au coeur de la fabrique à Springboks des lycées
Gims, Dadju, Tayc... Depuis deux ans, Madagascar voit défiler de plus en plus de figures de la scène R'n'B et du rap. Derrière cette tendance, il y a la volonté d'une poignée d'acteurs de créer un écosystème économique et culturel, capable d'appuyer ce genre d'événements. Dernière illustration en date avec le concert de Tiakola. Le chanteur français, réputé pour son rap mélodieux, a réuni ce mois-ci 4 800 personnes dans la capitale malgache, Antananarivo. « Tiakola Tiakola Tiakola ! ». Il est 19h30 au Palais des Sports et la foule est en liesse. Devant deux écrans géants, Tiakola établit la première connexion avec son public malgache sur l'un de ses classiques, Si J'Savais. En coulisse, depuis plusieurs mois, un natif de Madagascar œuvre à la venue du rappeur sur l'île. Et Nasser Goulamhoussen a de quoi convaincre : son agence Nas Prod est réputée pour l'organisation des concerts d'Aya Nakamura, Dadju ou encore Gims en Afrique. « Il s'agit vraiment de participer à ce tournant économique que prend Madagascar, explique Sonia Ali-Ahmed, directrice de production au sein de la société. En participant à l'attractivité du pays par le biais de l'offre culturelle. La décision de prendre ce tournant, en termes de production, est partie d'un constat simple : il y avait beaucoup de manquements. Donc, on s'est dit : ''Pourquoi pas nous ?'' On a la compétence, on sait le faire, on le fait déjà dans d'autres pays. » « De plus en plus qualitatif » Tiakola poursuit un show millimétré que rien ne peut venir perturber. Pas même les délestages en cours au même moment dans la capitale. Depuis cinq ans, des progrès logistiques et techniques ont permis de maîtriser les défis locaux. « Ce qui est proposé devient de plus en qualitatif, observe Tojo Rabe, coordinateur général de KP Event, agence d'événementiel malgache et co-organisatrice de l'événement. C'est ce que nous, on aspire à faire en faisant des sets et de la cinématographie autour des concerts. Avant, par exemple, il y avait très peu d'écrans pendant les concerts. Maintenant, les artistes passent, les autres voient, et je pense que ça inspire. Ce sera beaucoup plus facile de capter de nouveaux artistes. On est vraiment optimiste. » Améliorer l'accueil des artistes Après avoir orchestré main dans la main le concert de Tayc et Dadju en 2024, et celui de Tiakola cette année, Nas Prod et KP Event entendent unir leurs forces sur d'autres productions. D'un côté, l'expertise et le réseau à l'international, de l'autre, la maîtrise de la réalité locale. « Tout ce qui manque à Madagascar pour commencer à être comme l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire ou encore le Sénégal, c'est encore plus d'événements avec des standards dans l'accueil et le traitement des artistes, juge Eliott Randriamandriato, confondateur de Hype Mada, un collectif qui soutient la culture urbaine à Madagascar. La scène des concerts doit encore gagner en professionnalisation. Et je pense qu'on a beaucoup à apprendre de l'extérieur. Il faut être capable de les loger et de les emmener au concert dans de bonnes conditions, faire en sorte que ça commence à l'heure. Je pense que si on prend ces standards et qu'on met en avant le local ici, ça explose. » Le futur de la scène musicale sur l'île dépendra aussi du pouvoir d'achat de la population. Pour la majeure partie d'entre elle, aujourd'hui, assister à un concert national est déjà un luxe. À lire aussiÀ Madagascar, le concert de Tiakola met en lumière une scène locale en mal de visibilité
Direction Essaouira, au Maroc, où s'est tenue du 19 au 21 juin la 26e édition du Festival Gnaoua, qui défend cette culture séculaire, cette transe thérapeutique qui lie le chant, la musique et la danse. Le festival est devenu au fil du temps un lieu de connexion, de débats importants à l'échelle du continent africain et bien au-delà. La fondatrice du Festival Gnaoua est notre Grande invitée Afrique. Neila Tazi répond aux questions de Guillaume Thibault, notre envoyé spécial à Essaouira.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les conséquences des essais nucléaires de la France en Polynésie et la guerre Israël-Iran. RDC-Rwanda : signature d'un accord préliminaire de paix Après plusieurs jours de discussions à Washington, experts congolais et rwandais ont paraphé un document préparatoire pour un accord de paix dans l'est de la RDC. Quel est le contenu de ce document ? Quelle est la suite pour que cet accord puisse entrer en vigueur ? Avec Patient Ligodi, journaliste au service Afrique de RFI. Essais nucléaires : la France sommée de demander pardon à la Polynésie Près de trente ans après la fin des essais nucléaires français en Polynésie, une commission d'enquête parlementaire recommande à l'État de présenter des excuses officielles à la population locale. Quelles sont aujourd'hui les conséquences de ces essais nucléaires ? Que pourrait impliquer cette demande de pardon ? Avec Baptiste Coulon, journaliste au service France de RFI. Guerre Israël-Iran : Ali Khamenei met en garde Donald Trump En réponse aux menaces de Donald Trump, l'ayatollah Ali Khamenei a menacé les États-Unis de « dommages irréparables » en cas d'intervention militaire dans le conflit. Que signifie cette déclaration ? l'Iran en a-t-il les moyens ? Guerre Israël-Iran : vers une médiation de la Russie ? Vladimir Poutine a proposé de jouer un rôle de médiateur dans le conflit qui oppose Israël à l'Iran. Si dans un premier temps Donald Trump était favorable à cette idée, il semble maintenant s'y opposer. Comment expliquer cette volte-face ? Avec Général Dominique Trinquand, spécialiste des relations internationales, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU. Et en fin d'émission, la chronique « Un œil sur les réseaux » de Jessica Taieb. Aujourd'hui, elle revient sur les sujets du brevet en Guinée, dont un qui a beaucoup fait parler de lui sur les réseaux sociaux...
« Nous devons guérir nos terres et nos sols. Partout dans le monde, la restauration des terres jette les bases de la sécurité alimentaire et de l'emploi, soutient l'action en faveur du climat et de la biodiversité, et est essentielle pour consolider la paix et la démocratie. » Ces mots de la ministre colombienne de l'Agriculture, Martha Carvajalino ont résonné au niveau international mercredi dernier à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse organisée cette année à Bogota sur le thème « Restaurer les terres. Libérer les opportunités ». Ou plutôt ces mots auraient dû résonner au niveau mondial, mais l'actualité internationale a éclipsé cet événement pourtant vital pour chacun d'entre nous. 40% des sols de la planète sont dégradés, c'est-à-dire qu'ils ne retiennent plus l'eau et ne sont plus cultivables. Les causes sont diverses, nous allons en parler avec notre invité Patrice Burger (Fondateur et président de CARI, association de lutte contre la désertification et pionnière de l'agroécologie et les solutions multiple). Nous vous emmènerons au Cameroun où un ambitieux plan de restauration des terres s'appuie sur la volonté des agriculteurs. Un reportage de Richard Onanera. → le site de Alliance, biodiversity & CIAT Musique diffusée pendant l'émission Francis Biyong & Massak - Dance life (Cameroun).
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la libération du frère du roi des Mossis et la guerre Israël-Iran. Sénégal : sept ans de prison pour un passeur de migrants Responsable de la mort d'une trentaine de personnes, le convoyeur de la pirogue qui avait chaviré en septembre 2024 au large de Mbour avec à son bord plus d'une centaine de migrants a été condamné à sept ans de prison ferme. Pourquoi la justice sénégalaise a-t-elle prononcé une peine plus lourde que celle requise par le procureur ? Lors du procès, les familles des victimes ont retiré leur plainte. Pourquoi le juge n'en a pas tenu compte ? Avec Gwendal Lavina, correspondant de RFI à Dakar. Burkina Faso : le frère du roi des Mossis relâché après un mois de détention Arrêté sans motif officiel le à Ouagadougou, Abdul Aziz Congo, demi-frère du roi traditionnel des Mossis, a été libéré après 37 jours de détention. Que sait-on des raisons de son arrestation ? Quels sont les liens entre la famille royale et le pouvoir en place ? Avec Frédéric Garat, journaliste au service Afrique de RFI. Guerre Israël-Iran : que reste-t-il des infrastructures nucléaires iraniennes ? Après sept jours de frappes israéliennes et la mort de scientifiques iraniens de haut niveau, quel est l'impact sur les infrastructures nucléaires et plus largement sur le programme nucléaire iranien ? Guerre Israël-Iran : vers un engagement des Etats-Unis ? Donald Trump entretient le doute sur une intervention militaire des Etats-Unis dans le conflit : « Je vais peut-être le faire, peut-être pas », a-t-il déclaré devant la presse. Comment expliquer ces tergiversations ? Une intervention militaire américaine est-elle envisageable ? Guerre Israël-Iran : Ali Khamenei met en garde Donald Trump En réponse aux menaces de Donald Trump, l'ayatollah Ali Khamenei a menacé les États-Unis de « dommages irréparables » en cas d'intervention militaire dans le conflit. Que signifie cette déclaration ? l'Iran en a-t-il les moyens ? Avec Firouzeh Nahavandi, professeure émérite à l'université libre de Bruxelles, autrice de « Femmes iraniennes, évolution ou révolution, comment survivre sous un régime islamique » (éditions La Pensée et les Hommes).
En 2026, la directive européenne relative à la transparence des rémunérations entrera en vigueur. Les employeurs des pays de l'Union auront désormais l'obligation «d'informer les demandeurs d'emploi du salaire de départ ou de la fourchette de rémunération initiale des postes publiés». Une nouvelle réglementation aux allures de révolution, selon Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l'Emploi en France. Il faut dire que la fameuse question «Combien tu gagnes?» est largement tabou pour les Français. Censée apporter plus d'équité au sein des entreprises, la transparence salariale, n'en annonce pas moins un véritable bouleversement sur les marchés du travail européens. Avec en premier lieu, la manière dont les entreprises vont recruter et fidéliser leurs talents. La façon dont elles vont aussi assumer leurs responsabilités quand leurs employés découvriront le salaire de leurs collègues. Les discussions à la machine risquent de s'animer... Au-delà des questions d'égalité de revenus, quelles seront les conséquences de la transparence sur l'évolution de carrière ? Les salariés ne vont-ils pas perdre leur pouvoir de négociation ? Et les salaires, seront-ils plutôt tirés vers le haut ou vers le bas ? Avec • Elise Penalva-Icher, sociologue de l'économie, professeur à Paris Dauphine PSL et autrice de La frustration salariale (éditions Sorbonne Université Presse, 2024) • Sandrine Dorbes, experte en stratégie de rémunération et conférencière, fondatrice de la société de conseil How Much et autrice de La rémunération n'est pas qu'une question d'argent (Dunod 2025). Un micro-trottoir d'Adam Saïdane qui est allé parler salaire et égalité salariale dans les rues de Paris. La transparence des revenus : qu'en pense la génération Z ? Notre reporter Adam Saïdane a profité de la pause déj' dans le parc d'un quartier d'affaires à Issy-les-Moulineaux pour poser la question à 2 jeunes employées dans l'audiovisuel : Noëlys, 25 ans et Imane, 24 ans. Très inspirées par le sujet tandis que leurs collègues masculins ont préféré fuir son micro. En fin d'émission, la rubrique Mondoblog chez les voisins avec Tanguy Lacroix. • Le blogueur béninois Emmanuel Codjo déplore les violences et discriminations contre les albinos en Afrique. • Moïse Kamguen, blogueur camerounais, estime que la Résistance française contre le nazisme a commencé à Douala avec le général Leclerc. Programmation musicale : ► Bend your back – Maureen ► Faje 'a Vede - Ngasa Ngasa.
C'est un nouveau phénomène. En Afrique, de plus en plus de pays se livrent à une « guerre » de leurs espaces aériens. Dernier exemple en date : en avril dernier, le Mali et l'Algérie, réciproquement, se sont fermés leurs espaces aériens. Le Niger a fait de même contre la France. Et la République démocratique du Congo a pris la même mesure contre le Rwanda. Quelles conséquences pour les compagnies aériennes et pour les passagers ? Ibra Wane est le directeur, pour l'Afrique, du courtier aérien français Avico, qui est spécialisé dans la location d'avions et de moteurs d'avion. En ligne de Dakar, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Depuis la dernière crise entre le Mali et l'Algérie en avril dernier, les deux pays se sont mutuellement fermé leurs espaces aériens. Et concrètement, les avions Paris-Abidjan, par exemple, ne peuvent plus survoler le Mali s'ils sont passés au-dessus de l'Algérie : ils doivent donc faire un grand détour par le Maroc et le Sénégal à l'ouest. Quelles conséquences pour les passagers ? Ibra Wane : La première conséquence, c'est d'abord pour les compagnies aériennes elles-mêmes, parce que ça allonge beaucoup le temps de vol. Ça peut aller jusqu'à même 50 minutes de temps de vol supplémentaire, ce qui renchérit donc le coût du carburant, le coût d'exploitation global de la compagnie. Et comme vous le savez, le poste de carburant est le premier poste de coûts directs pour une compagnie aérienne. Imaginez donc un allongement du temps de vol de 50 minutes, ce que ça peut être comme coûts supplémentaires. Est-ce que, du coup, les passagers de Corsair, de SN Brussels, de British Airways ou d'Air France payent plus cher leur billet depuis le mois d'avril ? Non, je ne pourrais pas dire que ces passagers payent plus cher les billets, parce que les compagnies aériennes ont chacune une politique commerciale différente. Je ne suis pas certain que toutes les compagnies aient répercuté le surcoût sur les billets des passagers. Mais il est clair qu'un surenchérissement des coûts qui perdure, cela mènera forcément à une augmentation des tarifs à long terme. Et ces 50 minutes de vol supplémentaires représentent quelle surconsommation de kérosène ? Cela représente à peu près jusqu'à un sixième ou un septième de surconsommation de kérosène pour tout le vol. Si vous avez un vol Paris-Abidjan par exemple, qui fait six heures et que vous augmentez 50 minutes de vol, c'est presque une heure de vol de plus. Vous voyez, vous avez augmenté à peu près un sixième de vos coûts de carburant et c'est énorme. Alors, on dit beaucoup qu'Air France est la compagnie internationale la plus impactée par tous ces événements. Mais est-ce que la compagnie Air Algérie n'est pas aussi touchée ? Elle l'est forcément, notamment en ce qui concerne le Mali. Je m'explique. Un avion qui survole l'Algérie n'a pas le droit de survoler le Mali et vice versa. Bien entendu, si les vols d'Air Algérie vers l'Afrique passaient par le Mali, tous ces vols-là sont complètement impactés. Absolument. Autre événement politique qui impacte le transport aérien, le putsch de juillet 2023 au Niger. Depuis cette date, les avions français n'ont plus le droit de survoler ce pays qui représente un cinquième de la superficie totale de l'Afrique de l'Ouest et qui est au carrefour de plusieurs couloirs aériens. Quelles conséquences pour Air France ? Vous savez, selon la convention de Chicago, chaque État a la souveraineté complète et exclusive sur l'espace aérien au-dessus de son territoire. C'est ce qui s'est passé avec le Niger. C'est une affaire bilatérale entre le Niger et la France. La conséquence immédiate, c'est qu'aucun avion français ne peut survoler le territoire nigérien. Il faut donc passer par l'est ou par l'ouest pour pouvoir rallier des territoires au sud du Niger, sur le continent africain. Et quand on regarde une carte de l'Afrique, on voit que, pour aller par exemple de Paris à Douala ou de Paris à Kinshasa, il faut survoler le Niger, sinon il faut faire un énorme détour ? Il faut faire un énorme détour, en effet. Absolument. Autre évènement politique : la conquête de Goma par les rebelles du M23 et l'armée rwandaise. Depuis ce mois de février, la République démocratique du Congo interdit le survol de son territoire aux avions rwandais. Est-ce que la compagnie RwandAir est impactée par cette mesure ? Ah oui, elle est forcément impactée. De toute façon, le territoire de la RDC, comme vous le savez, est tellement vaste par rapport au Rwanda que la plupart des vols vers l'ouest du Rwanda devaient passer par ce territoire-là. C'est vrai que cette compagnie est totalement impactée, en effet. L'un des faits majeurs de ces deux dernières années, c'est donc la fermeture de l'espace aérien du Niger à tous les avions français. Est-ce que cette mesure très restrictive profite à d'autres compagnies ? Je ne crois pas. Quand il y a une restriction, cela ne profite à personne, ni au pays qui a restreint, ni aux compagnies. Donc, nous espérons, nous, dans notre profession, que cette affaire connaîtra un épilogue favorable dans les meilleurs délais, aussi bien en ce qui concerne le Mali et l'Algérie que le Niger, parce que cela ne profite pas du tout à l'activité. C'est une crise. Ça renchérit les coûts aussi bien pour les compagnies aériennes que pour les populations et que pour les passagers. Donc cela n'a aucun bénéfice pour personne. Mais maintenant qu'Air France et Corsair ne peuvent plus atterrir à Niamey, à Agadez ou à Zinder, il y a nécessairement d'autres compagnies qui en profitent ? Je ne crois pas. D'abord, Corsair n'y allait pas, de toute façon. C'est Air France qui allait à Niamey, tout simplement. Et de toute façon, il ne faut pas oublier que cette affaire du Niger avec la France s'accompagne aussi d'une restriction des voyages eux-mêmes, parce que les problèmes de visas se posent aussi. Je crois que les relations sont telles que les voyages vont être complètement réduits. Oui, le flux des passagers a diminué sur les vols à destination du Sahel, c'est ça ? C'est ça. Absolument.
Après les lourdes pertes dues au Covid-19, le tourisme mondial a retrouvé des niveaux records partout dans le monde. Cette croissance exponentielle suscite des interrogations : comment attirer les visiteurs sans dénaturer les lieux et en maîtrisant les impacts environnementaux ? Quelles stratégies pour les professionnels et les pouvoirs publics ? Quels nouveaux outils pour mieux raconter un territoire et séduire les voyageurs ?
REDIFF - Mathieu Courdesses, photographe animalier, parcourt le monde pour capturer des images d'animaux sauvages, au péril de sa vie. Son dernier voyage en Afrique du Sud lui a permis de photographier des lions à crinière brune et un oryctérope rare, après des années de recherche! À travers ses récits, il témoigne des dangers rencontrés et de son engagement pour la conservation des espèces menacées. On peut retrouver toutes ses aventures sur sa chaine YouTube. et ses photos dans le livre "Green and Wild" (publié chez Dashbook)Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est LE rendez-vous international de l'art qui fait autorité et ça se passe en Suisse : Art Basel accueille, du 19 au 22 juin 2025, 200 artistes triés sur le volet et issus des galeries les plus renommées au monde. Il se décline, cette année, avec une foire dédiée aux artistes d'Afrique. Avec, pour la première fois cette année, une innovation qui a retenu notre attention : Africa Basel, première foire dédiée exclusivement à l'art contemporain africain dans le pays - alors que Paris et Londres ont déjà leurs grands rendez-vous. Qui sont les artistes africains exposés et quels sont leurs messages ? Comment se porte l'art contemporain africain dans un contexte économique difficile pour le marché de l'art en général ? Éléments de réponse dans le reportage de Wyloën Munhoz-Boillot. La revue de presse de Franceline Beretti : les déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz sur la guerre en Iran, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sur le grill, la mobilisation de Venise contre Jeff Bezos. Faut-il fixer une majorité numérique ? Une majorité officielle pour protéger les jeunes des dangers d'internet et des réseaux sociaux, l'idée fait son chemin. En attendant, un peu partout en Europe, la société civile cherche des solutions. Et elles sont parfois simples à mettre en place : exemple au Royaume-Uni, à St Albans au nord-ouest de Londres. Dans cette ville, les écoles et les familles ont signé un pacte pour réduire l'utilisation du portable des plus jeunes. Pas de portable avant 14 ans, c'est la promesse qu'on fait 75% des parents de la quasi-totalité des établissements de St Albans. Marie Billon s'est rendue à la Cunningham Hill Junior School qui accueille des enfants de 7 à 11 ans et qui est à l'initiative du projet. Reportage. Certaines capitales de l'UE souhaitent une loi commune : Paris, Madrid et Athènes ont demandé le mois dernier à la Commission européenne d'interdire purement et simplement les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. En Grèce, le gouvernement a déjà lancé en décembre dernier une campagne nationale pour prévenir l'addiction à internet des adolescents, et il vient de lancer une nouvelle mesure. Les explications de Joël Bronner.
Le président de la transition guinéen, le général Mamadi Doumbouya, a vanté à Abidjan la "stabilité politique comme pierre angulaire du développement", à six mois d'une présidentielle attendue dans son pays. "Notre voeu est de voir la Guinée retrouver son luxe d'antan et poursuivre sa marche vers le progrès économique et social", a lancé le président ivoirien Alassane Ouattara, souhaitant des "élections apaisées" dans les deux pays.
Le drone est-il en train de remplacer l'hélicoptère, voire l'avion, dans un certain nombre de pays, notamment en Afrique ? Cette année, le drone est l'une des superstars du Salon aéronautique du Bourget, qui vient de s'ouvrir près de Paris. Parmi les visiteurs assidus de ce Salon, il y a l'ancien officier français Peer de Jong, qui a créé Themiis, une société de conseil pour la paix et la sécurité, qui opère principalement en Afrique. Quels sont les atouts du drone en Afrique ? En ligne du Bourget, Peer de Jong répond aux questions de Christophe Boisbouvier. Quelles sont en Afrique les batailles où les drones ont joué un rôle décisif ces dix dernières années ? Je connais deux batailles où les drones ont joué un rôle vraiment décisif. La première, c'est au Mali, puisque les Forces armées maliennes (Fama) avec Wagner utilisent systématiquement depuis en fait deux ans dans toutes leurs opérations des drones pour la reconnaissance. Mais également pour le tir, puisqu'elles ont des Bayraktar de Turquie. Ces Bayraktar sont armés. Donc aujourd'hui, il y a un usage systématique au Mali, en tout cas de drones. La deuxième grande bataille, c'est en Libye. En Libye, en 2020, au moment où le maréchal Haftar déclenche une offensive en direction de Tripoli à partir de Tobrouk, il a été très concrètement arrêté par les forces de Tripoli qui étaient, elles, équipées avec une société militaire privée (SMP) bien connue qui s'appelle Sadat. Elles étaient équipées avec des Bayraktar. Et le Bayraktar a été décisif dans le blocage des forces de Haftar en direction de Tripoli. Donc, on est vraiment au début d'une histoire et aujourd'hui les vendeurs de matériel circulent dans toute l'Afrique et font des propositions. Les acteurs principaux dans ce domaine-là, très concrètement, ce sont les Turcs. Aujourd'hui, les Turcs se servent du drone comme une espèce de produit d'appel pour en fait développer une forme d'influence sur l'ensemble des pays africains. Et moi actuellement, je les rencontre partout et ils le font avec une structure qui s'appelle Sadat. C'est un petit peu le Wagner bis, le Wagner turc. Et c'est cette structure qui fait théoriquement la formation et qui fait la préparation des unités opérationnelles sur le Bayraktar. Un drone armé de type Bayraktar de fabrication turque, ça coûte combien environ ? Alors ce n'est pas très cher, on est largement en dessous des 5 millions d'euros. Et en fait, après, le problème, c'est le missile qu'on met dessus, parce que ce sont les missiles qui coûtent cher principalement. Et comparativement, un hélicoptère, ça coûte combien ? Je ne sais pas, ça dépend des modèles, bien évidemment, mais on est sur des modèles à 20 ou 30 millions. Sachant que l'hélicoptère est un engin relativement fragile. Donc le drone aujourd'hui trouve toute sa place dans les opérations de reconnaissance et éventuellement dans les opérations de combat pour les pays qui sont, je dirais, en tension. Est-ce que le drone n'est pas en train de remplacer l'avion ou l'hélicoptère dans certains pays africains ? Oui, mais l'emploi n'est pas le même parce qu'en fait l'hélicoptère fait de la logistique principalement. Il y a très peu d'hélicoptères armés à part les Mi-24. Je vois un exemple au Mali, il y a les deux. Il y a des hélicoptères armés, il y a des drones. Aujourd'hui, les Maliens préfèrent travailler avec des drones, c'est beaucoup plus simple. On met la mission à l'intérieur du drone et le drone, quoi qu'il en soit, il y va. Donc, on voit que l'emploi du drone est tellement simple, tellement facile et en fait tellement économique. Quelque part, il n'y a pas de comparaison. Encore une fois, l'hélicoptère devient un engin qui devient, je ne dis pas obsolète parce que le mot est un petit peu fort, parce que, dans les missions logistiques, les missions de commandement, on peut utiliser évidemment l'hélicoptère, mais l'hélicoptère perd beaucoup de son intérêt. On s'en sert comme un engin de transport, mais pas comme un engin de combat. À lire aussiLa défense et l'espace, seules éclaircies attendues au salon de l'aéronautique du Bourget En décembre 2023, au Nigeria, un drone a tué 85 civils qui participaient à une fête religieuse. C'était à Toudoum Biri, dans l'État de Kaduna. L'armée nigériane a présenté ses excuses, mais est-ce que le pilotage à distance n'augmente pas le nombre de bavures ? Théoriquement non, parce qu'il y a une qualité d'image qui est reportée à l'arrière, qui est excellente. Après, tout dépend du commandement, parce que l'image arrive derrière, dans une espèce de petit état-major, un petit PC pour faire court, avec un écran ou deux écrans. Donc il y a des vérifications, des contrôles et l'ordre de tir n'est pas donné par le tireur, il est donné par le chef du système. Alors après, tout dépend comment c'est organisé. Peer de Jong, vous êtes au salon du Bourget. Est-ce que les fabricants de drones sont présents, je pense notamment aux industriels turcs et chinois ? Alors, il n'y a globalement pas que ça, mais on va dire que c'est le grand marché qui s'ouvre. Parce qu'il y a des Luxembourgeois, il y a des Belges, il y a des Espagnols, il y a évidemment des Chinois. En fait, l'ensemble de la planète aujourd'hui fabrique des drones. Donc, on est sur un marché en pleine explosion. Donc encore une fois, c'est un marché phénoménal dans lequel les États africains sont partie prenante bien évidemment, puisqu'en fait, ils peuvent acquérir des engins à des prix parfaitement acceptables. D'autant qu'aujourd'hui, on fabrique les drones en grande quantité, donc les prix baissent et donc, évidemment, ils sont accessibles pour tous les budgets militaires africains. Et le premier prix est à combien, si j'ose dire ? Pour 10 000 euros, vous avez un drone parfaitement efficace. Aujourd'hui, l'Union européenne finance des programmes de drones pour la surveillance des frontières ou pour la surveillance des pêches, ou éventuellement pour les questions de surveillance écologique, pour voir les bateaux, les dégazages, etc. Donc, encore une fois, le drone a des missions extrêmement variées. Alors c'est vrai que la mission la plus haute, c'est la mission de combat avec des missiles, mais on voit bien que la plupart des missions des drones sont des missions de reconnaissance ou des missions pour aller observer ce qui se passe. Y a-t-il en Afrique aujourd'hui des États qui cherchent à fabriquer eux-mêmes des drones ? Alors quand les vendeurs de drones viennent dans les pays, les États africains leur disent : « Écoutez, nous, on est prêts à, comment dire, à vous acheter des drones, mais par contre on veut les fabriquer sous licence. » Donc, il y a un marché régional qui va se mettre en place. Moi, je connais deux pays qui aujourd'hui sont plutôt partie prenante et sont plutôt dynamiques dans ce domaine-là, c'est le Maroc et l'Afrique du Sud. À lire aussiFrance: les tensions géopolitiques au Moyen-Orient perturbent le salon de l'aéronautique du Bourget
La Banque mondiale alerte sur un recul historique des investissements directs étrangers dans les pays émergents. L'Afrique n'est pas épargnée, avec des chutes marquées en Égypte, en Angola ou en Afrique centrale. Un phénomène inquiétant qui menace la croissance et les infrastructures. Décryptage. Les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays émergents et en développement ont atteint en 2023 leur plus bas niveau depuis 2005. C'est le constat dressé par la Banque mondiale dans son dernier rapport. Ces flux de capitaux — injectés par des entreprises pour implanter usines, services ou projets — se sont limités à 435 milliards de dollars l'an dernier, soit à peine 2 % du PIB de ces pays. Un effondrement spectaculaire quand on sait qu'ils représentaient plus de 5 % du PIB en 2008. La tendance n'épargne pas les économies plus avancées, mais elle frappe avec particulièrement les pays en développement, qui dépendent fortement de ces flux pour financer leur croissance, leurs infrastructures ou leur transition énergétique. L'Afrique, première victime de la chute Le continent africain illustre à lui seul cette dynamique globale. L'Afrique du Nord a vu ses IDE chuter de 12 % en 2023, et l'Afrique centrale de 17 %. L'Égypte, longtemps l'un des plus gros récipiendaires d'IDE sur le continent, a connu une baisse brutale après un pic en 2022. Et l'Angola affiche un signal encore plus inquiétant : les flux d'IDE y sont devenus négatifs, c'est-à-dire que les filiales étrangères retirent plus de capitaux qu'elles n'en investissent. Malgré ce tableau sombre, quelques exceptions subsistent. La Mauritanie, par exemple, continue d'attirer de grands projets liés à l'hydrogène vert. Mais ce sont des cas isolés dans un contexte global de désengagement. Des causes multiples : incertitude, dette et inertie politique Pourquoi une telle désaffection ? La Banque mondiale identifie plusieurs freins majeurs. D'abord, l'incertitude géopolitique, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis le début du siècle, refroidit considérablement les investisseurs. Ensuite, la montée du protectionnisme sape les fondements du commerce international. À cela s'ajoute la dette publique élevée dans de nombreux pays en développement, qui réduit la marge de manœuvre pour accueillir et sécuriser des investissements. Enfin, la stagnation des réformes structurelles dans plusieurs économies émergentes empêche toute amélioration durable du climat des affaires. Face à ces défis, la Banque mondiale propose une série de recommandations. Premièrement, améliorer le climat des affaires et lever les obstacles réglementaires afin de restaurer l'attractivité des pays concernés. Deuxièmement, favoriser les projets qui génèrent une forte valeur ajoutée locale et de l'emploi. Mais surtout, l'institution insiste sur la nécessité de renforcer la coopération internationale : relancer les traités commerciaux, réduire les barrières aux échanges et accompagner les réformes à travers une aide technique et financière. Car derrière ces flux de capitaux, il y a plus qu'un enjeu économique. Attirer les investissements, c'est donner une chance au développement, à la transition énergétique, et à la stabilité sociale de ces pays.
La colère monte au Kenya après que neuf personnes ont été blessées à Nairobi lors d'affrontements entre des manifestants dénonçant les violences policières, les forces de l'ordre et des centaines de "voyous" à moto armés de fouets et de bâtons qui s'en sont pris aux protestataires.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les accusations de détournement de fonds à l'encontre du ministre de la Justice et le conflit qui perdure entre Israël et l'Iran. Mali : le FLA peut-il défier l'armée malienne et Africa Corps ? Les rebelles du Front de Libération de l'Azawad (FLA) affirment avoir abattu un avion de combat de l'armée malienne. Si les forces armées reconnaissent un incident, elles démentent l'impact d'un tir ennemi et mettent en avant les conditions météorologiques. Y a-t-il des éléments qui permettent de confirmer l'une de ces versions ? Le FLA annonce une « offensive générale dans le nord », les rebelles ont-ils les moyens de prendre le dessus sur l'armée malienne appuyée par les combattants russes de l'Africa Corps ? Avec Serge Daniel, correspondant de RFI pour le Sahel. RDC : Constant Mutamba bientôt devant la justice ? À une large majorité, les députés de l'Assemblée nationale ont levé l'immunité parlementaire du ministre de la Justice, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires. Constant Mutamba est soupçonné de détournement de fonds publics destinés notamment à la construction d'une prison à Kisangani. Mais d'où proviennent les sommes détournées ? Avec Patient Ligodi, journaliste au service Afrique de RFI. Israël-Iran : que vaut la « puissance de feu » iranienne ? En représailles aux frappes israéliennes, l'Iran multiplie l'envoi de missiles et de drones sur le territoire israélien. Israël est-il capable de supporter la riposte iranienne alors que Téhéran a plusieurs alliés de son côté ? Quelles sont les capacités militaires de l'armée iranienne ? Israël-Iran : pourquoi le nucléaire est si important pour Téhéran ? Pour justifier ses frappes, Israël assure disposer des renseignements prouvant que l'Iran s'approcherait «du point de non-retour» vers la bombe atomique. Pourquoi Téhéran veut-il absolument posséder l'arme nucléaire ? Israël-Iran : des quartiers résidentiels visés par les frappes israéliennes Alors qu'Israël affirme viser des sites militaires et nucléaires pour empêcher le régime iranien de développer l'arme nucléaire, pourquoi l'État hébreu cible également des sites économiques, des ministères et des quartiers de civils ? Avec Jonathan Piron, historien, spécialiste de l'Iran pour le centre de recherche Etopia à Bruxelles.
Si l'essor du numérique sur le continent africain a permis à de nombreuses personnes de s'exprimer, de partager leurs idées, de débattre, il a aussi ouvert un nouvel espace virtuel bien moins positif. Moqueries sur le physique, images diffusées sans consentement, commentaires haineux qui tournent à l'insulte voire aux menaces. Le harcèlement en ligne peut prendre différentes formes et transformer la vie virtuelle et réelle de la personne qui le subit, en cauchemar. Confrontées aux injonctions sociales, aux traditions, aux stéréotypes de genre auxquels, elles font face, les femmes sont particulièrement vulnérables en ligne. Selon une enquête de 2020 menée par l'Unesco sur la violence en ligne à l'encontre des femmes dans 15 pays du continent africain, 73% des femmes journalistes ayant participé à l'enquête avaient subi des violences sur internet. Comment assurer un espace d'expression sûr en ligne ? Quelle responsabilité des plateformes et quelles sanctions pour les harceleurs du net ? Avec : • Ache Ahmat Moustapha, sociologue, réalisatrice du documentaire Harcèlement 2.0 : résilience des Africaines connectées • Aisha Dabo, coordinatrice de projets chez AfricTivistes, organisation panafricaine de la société civile, basée à Dakar au Sénégal, qui œuvre à la promotion et à la défense des valeurs démocratiques, des droits humains et de la bonne gouvernance par le biais du numérique. Programmation musicale : ► Carnet secret - Pi Ja Ma ► Dâmba Kéle - Siraba.
Cela fait maintenant plusieurs années que les géologues scrutent avec fascination un phénomène spectaculaire en Afrique de l'Est. On y observe en effet la lente ouverture du Rift est-africain, une immense fracture qui s'étire sur plus de 3000 kilomètres, du nord de l'Éthiopie jusqu'au sud du Malawi. À la surface, cela ressemble à une série de vallées, de failles, de volcans, de lacs allongés. Mais en réalité, ce que nous voyons n'est que la manifestation visible d'un gigantesque processus en profondeur.Comment expliquer ce phénomène ? A cause de la remontée de roches brûlantes venues du manteau terrestre, à plusieurs centaines de kilomètres sous nos pieds. Ce que les géologues appellent un panache mantellique. Cette colonne de roche partiellement fondue, plus chaude et plus légère que son environnement, pousse vers la surface, fragilisant la croûte terrestre.Grâce à l'imagerie sismique — une technique qui permet de "voir" l'intérieur de la Terre en analysant la propagation des ondes sismiques — les chercheurs ont mis en évidence cette anomalie thermique sous la région. Une étude parue en 2023 dans la revue Nature Geoscience a confirmé que le panache mantellique sous l'Afrique de l'Est était à l'origine de l'amincissement progressif de la croûte.Conséquence directe : la croûte terrestre se fissure, s'étire. En Éthiopie, au niveau de l'Afar, des failles béantes de plusieurs mètres de large sont apparues en quelques jours, suite à des épisodes de volcanisme et de séismes. En 2005, une fracture de 8 mètres de large s'était ainsi ouverte en quelques heures près du volcan Dabbahu.Mais ce processus est-il en train de casser le continent en deux ? À très long terme, oui. Le Rift est-africain est considéré comme une zone de rifting actif. Si le processus se poursuit pendant des millions d'années, il pourrait aboutir à la formation d'un nouvel océan. L'Afrique de l'Est se détacherait alors du reste du continent, comme cela s'est produit pour la mer Rouge.Pour l'instant, nous en sommes aux premiers stades de cette rupture tectonique. Le taux d'ouverture du Rift est de l'ordre de quelques millimètres par an. C'est lent à l'échelle humaine, mais rapide à l'échelle géologique.Ce phénomène nous rappelle que les continents sont loin d'être immobiles. Sous nos pieds, la Terre est en perpétuel mouvement, poussée par des forces colossales que nous commençons à peine à comprendre. L'Afrique de l'Est, quant à elle, nous offre un laboratoire naturel exceptionnel pour observer ce processus en direct. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.