PLEASE (2016) Paris/Lycées : Exploration Annuelle en Sciences Economiques

Les entreprises qui nous vendent des produits ou nous fournissent des services se livrent parfois une concurrence féroce. Mais comment cette concurrence est-elle organisée ? Comment les entreprises déterminent-elles leurs stratégies ? Enfin, cette concurrence est-elle toujours désirable pour les consommateurs et les usagers ? Nous répondrons à ces différentes questions à partir d'illustrations basées sur des exemples d'industries.

Des considérations d'équité nous conduisent-elles à appliquer des taux plus élevés aux biens qui sont consommés par les plus riches ? Pourquoi ne pas simplement taxer le revenu des plus riches pour financer des transferts vers les plus pauvres ? La recherche portant sur la forme optimale que devrait revêtir notre fiscalité a identifié un rôle particulier de l'impôt sur la consommation. Ce rôle n'est pas facile à saisir parce qu'il implique les choix de consommation qu'auraient certaines catégories d'assujettis si leur revenu était différent de celui qu'ils perçoivent effectivement. Considérons un transfert de revenu d'un ménage riche vers un ménage plus pauvre. Ce transfert rend moins rentable l'effort fourni par le premier pour percevoir un revenu élevé. Ce ménage va relâcher son effort et son revenu imposable va diminuer. Si la puissance publique pouvait identifier et taxer lourdement les biens consommés par ce ménage lorsqu'il relâche son effort, elle pénaliserait ceux qui consomment les biens plus lourdement taxés. Mais elle découragerait aussi un relâchement de l'effort, ce qui permettrait d'accroître le revenu que l'on peut redistribuer. Pour prendre un exemple, l'application du taux normal de TVA à la fourniture de repas dans les cantines scolaires se justifie dans l'hypothèse où les enfants des familles les plus pauvres tendent plutôt à déjeuner chez eux, alors que les plus riches laisseraient leurs enfants à la cantine s'ils décidaient de travailler moins.

Après une première période d'expérimentations dans deux agglomérations-tests - Lyon et Tours - le gouvernement a décidé de généraliser le déploiement des compteurs intelligents Linky. Au total, 35 millions de ces compteurs seront mis en place en France à l'horizon 2020. L'ambition : consommer moins et mieux l'électricité. La réduction de la consommation d'énergie, pilier de la transition énergétique, passe par une modification des comportements de consommation aidée en cela par les réseaux intelligents. Encore faut-il que les consommateurs s'approprient ces nouveaux compteurs et soient réellement incités à adapter leurs habitudes. Tous les acteurs de la filière, publics et privés, réfléchissent aux différents moyens d'inciter et d'accompagner ces nouveaux consommateurs "intelligents" : les consom'acteurs. Cela passe notamment par des campagnes de sensibilisation, un accompagnement pédagogique des agences locales de l'énergie, une aide et des conseils à la rénovation énergétique des bâtiments, le développement d'instruments de pilotage automatique des équipements et surtout la mise en place de tarifs incitatifs à la maitrise de la demande.

Dans la plupart des pays industrialisés, il a été observé une augmentation conjointe des inégalités et de la sphère financière. Nous discuterons du possible rôle causal des inégalités dans la croissance du crédit. Dans quelles mesures l'appauvrissement relatif des plus pauvres explique une hausse du recours à l'endettement ? Comment l'offre de crédit a évolué pour prendre en compte ces inégalités croissantes ? Nous l'avons vu dans le cas américain, l'élément déclencheur de la crise financière en 2008 fut la non-soutenabilité des crédits subprimes, dont l'objectif était de permettre l'accès des plus pauvres à un crédit immobilier. Dans le même temps, la finance a un impact important sur les inégalités. Théoriquement, le développement financier devrait permettre une réduction des inégalités en permettant l'accès des plus pauvres à l'investissement. Mais dans le même temps, la croissance des salaires dans le secteur financier a pu expliquer une partie de la hausse des très hauts revenus et donc des inégalités. Les crises financières sont également très couteuses de ce point de vue. Nous discuterons de ces multiples relations.

Nous nous intéressons dans cet exposé aux problèmes de répartition de richesse dans certains jeux de hasard équilibrés en espérance. A partir d'une étude numérique initiale, nous questionnerons la notion d'équité dans les économies purement spéculatives en insistant sur les apports de la modélisation probabiliste. Enfin, nous étudierons dans ces modèles très simples l'impact de différents modes de taxation pour prévenir les phénomènes de concentration de richesse.

La transition numérique est en marche. Des médias à l'automobile en passant par le tourisme, l'agriculture ou la santé, c'est désormais toute l'économie qui devient numérique. De nouveaux modèles d'affaires, portés par de puissants effets de réseau et l'exploitation des données à grande échelle, bousculent les réglementations et notre modèle social. En effet, les technologies numériques donnent naissance à des innovations de procédés (amélioration de la productivité) mais aussi, et surtout, à des innovations de produits (création de nouveaux produits et services) qui bouleversent le fonctionnement traditionnel des économies. Dans cette présentation, nous poserons et répondrons à un grand nombre de questions, dont les suivantes : comment fonctionne l'économie numérique ? Comment modifie-t-elle en profondeur le fonctionnement des marchés ? Qu'est-ce qu'une plateforme ? Qu'est-ce qu'une start-up ? Comment l'économie numérique est-elle financée ?

Dans cet exposé nous allons examiner la question des réfugiés climatiques, un sujet très médiatisé dans les débats autour du changement climatique. Nous allons définir en quoi consiste réellement la migration climatique et quelles sont ses causes. Nous allons replacer cette migration dans le contexte de la migration économique et essayer de comprendre les liens directs et surtout indirects qui peuvent générer des déplacements de populations. Qu'en est-il des quantifications de ces flux ? Où vont-ils ? Peut-on concevoir ces migrations comme une forme d'adaptation naturelle aux changements climatiques ?

La plupart des décisions importantes que nous prenons comportent un élément de risque : Savons-nous l'identifier ? Quels sont les outils dont nous disposons pour l'analyser ? Peut-on distinguer plusieurs types de risque ? Comment ces risques affectent-t-il notre comportement ? Voici quelques questions que nous aborderons, au travers d'exemples dont nous essaierons ensuite de dégager les grandes régularités.

Bien que l'éducation soit un des facteurs le plus important pour le développement d'un pays, le travail des enfants reste un frein majeur pour beaucoup des PVD. Aller à l'école ou travailler est une décision prise au niveau de la famille, et dépend de multiples éléments : l'accessibilité et la qualité du système éducatif, les besoins et ressources de la famille, et même la taille et composition de la fratrie. En s'imaginant comme une famille dans un PVD, on explorera les décisions auxquelles font face les parents dans les PVD, de scolariser ou non ses enfants, lesquels, et jusqu'à quel niveau.

Le but de cette intervention est de présenter le processus de décision publique en Europe et d'essayer de formaliser les mécanismes par lesquels les acteurs socio-économiques peuvent l'influencer. On s'intéressera plus particulièrement à la politique climatique qui a été un enjeu majeur en 2015 avec l'organisation de la COP21.

Travailler, consommer, apprendre, se déplacer nécessite du temps. Les comportements des consommateurs ne peuvent se comprendre exclusivement sous l'angle monétaire. Cuisiner ou aller au restaurant, garder ou faire garder son enfant, se déplacer en métro ou en voiture sont des choix qui dépendent du temps que l'on a à consacrer à ces activités. Ce temps disponible s'ajoute au temps consacré au travail marchand, qui contribue à notre bien-être grâce au salaire. Les revenus monétaires sont ensuite combinés au temps libre pour un certain nombre d'activités de loisirs et de vie familiale. Si tout ceci n'est pas nouveau, c'est pourtant souvent la dimension monétaire du bien-être que les économistes étudient, par exemple lorsqu'ils regardent l'impact d'une mesure fiscale ou d'une crise économique sur le pouvoir d'achat des ménages ou s'ils réfléchissent au niveau des aides financières pour réduire les inégalités de revenus. Intégrer le temps à leurs analyses impliquerait d'en connaître la valeur... Cette approche de la consommation et de la satisfaction des ménages invite à repenser d'une part la pauvreté et les inégalités, mais aussi la relation entre temps privé et temps de travail.