Marie-Laurence Rancourt traverse le Canada pour capter les voix et les histoires du pays. Au fil de créations sonores documentaires, où le réel est plus grand que nature, nous découvrons le visage d'un pays-continent par ses sons et ses ambiances, mais surtout par la parole de ses habitants et le ta…
« Il y a quelque chose d'enveloppant dans la nuit, et j'ai l'impression que ça se prête davantage à l'authenticité, glisse Bernard Faucher, qui a animé jadis une émission de radio nocturne. C'est plus difficile de mentir; la noirceur nous rend plus transparents. » Marie-Laurence l'a convié à une rencontre en pleine nuit en compagnie de la réalisatrice Diane Poitras, du percussionniste iranien Ziya Tabassian et du petit Sacha, 7 ans. Ensemble, ils s'abritent sous le manteau de la nuit, dans un moment capté par le micro attentif de Marie-Laurence. Une expérience radiophonique et sensorielle, et une invitation à fermer les yeux. Avec : Bernard Faucher, Diane Poitras, Ziya Tabassian et Sacha, 7 ans (invités)
Au premier regard, on ne devinerait pas que Ryan Truby est un prodige du violon classique. Il arbore davantage une dégaine de rappeur que de musicien d'orchestre symphonique. Cela ne l'a pas empêché d'être recruté par la prestigieuse Université Yale pour y poursuivre ses études. De retour à Montréal, il continue son parcours dans l'univers très guindé de la musique classique, se heurtant malgré son talent à certains préjugés découlant de son apparence. Marie-Laurence a dressé un portrait sonore de ce surdoué atypique. Avec : Ryan Truby (invité)
« Ça, c'est ma maison », lance Ebrahim en pointant son sac. Il est l'un des quelque 4000 réfugiés qui campaient près de la place Stalingrad, à Paris. Après le démantèlement de la « jungle » de Calais, ils sont descendus massivement vers la capitale en quête d'un endroit où s'abriter. Marie-Laurence est allée les rencontrer juste avant que la police française intervienne pour les disperser. Avec : Majil Abdelmajid et Ebrahim
L'écrivain Fernando Pessoa a déjà écrit que toutes les lettres d'amour sont ridicules, mais qu'au fond, ce sont ceux qui n'en écrivent pas qui sont les plus ridicules. L'écriture est très intime, voire érotique. Elle permet d'exprimer un sentiment amoureux qui déborde du corps. Marie-Laurence a invité trois épistoliers anonymes à lire des lettres d'amour qu'ils ont échangées avec l'élu ou l'élue de leur cœur. Avec : des amoureux anonymes
À la taverne, on boit entre amis et habitués, comme dans une grande famille. Camouflés par l'éclairage tamisé, on s'y confie des secrets, on y partage une forme d’intimité. Marie-Laurence a capté les confidences des piliers de deux des rares tavernes encore existantes à Montréal. Elle a parlé à Rosanne, barmaid à la taverne Jarry; Jacques Paquet, barman retraité après 46 ans de service à la même taverne; et Robert, un habitué de la place. À la brasserie Beaubien, Johanne, qui travaille comme barmaid depuis plus de 30 ans à cet endroit, s'est aussi confiée à elle. Avec : Rosanne, Jacques Paquet, Robert et Johanne (invités)
Pour les personnes trans, les transformations corporelles ne s'arrêtent pas à ce qui est visible. Il y a aussi une transformation de ce qui est audible. La voix est un élément important de nos subjectivités, et elle devient un défi réel lorsqu'il s'agit de s'approprier sa véritable identité. Trouver sa nouvelle voix devient l'objet d'un travail intense. Marie-Laurence a capté les voix de Sarah Martineau, orthophoniste, et de deux femmes trans qui sont en train de vivre cette métamorphose vocale. Avec : Sarah Martineau et deux femmes trans (invitées)
Marie-Laurence a traîné son micro chez le coiffeur le plus étonnant de la ville. Il est né à Cuba; il est passé par la Chine et la République tchèque; il est diplômé en arts et lettres, en psychologie, en médecine et en physique nucléaire. Il tresse les têtes et les âmes au salon Volume, rue Duluth, à Montréal. Avec : Odine, coiffeur
Lors de son périple en Acadie, Marie-Laurence a eu la chance de rencontrer Philippe, le maire de Chéticamp. Il n'a jamais été élu, mais il est en quelque sorte le maire informel du village puisqu’il sait réunir les gens. Tout le monde connaît Philippe. La nuit, il ramasse des vers de terre, qu'il vend ensuite aux pêcheurs pour la modique somme d'un dollar la dizaine. Sur sa petite annonce, qu'il pose sur les babillards du coin, il est écrit qu'il suffit pour le trouver de demander à n'importe quel villageois : tout le monde saura où le trouver. Et effectivement, Philippe n’est jamais bien loin. Avec : Philippe et des villageois (invités)
Quand elle est arrivée à Chéticamp, Marie-Laurence s’est arrêtée au Petit Chady, le dépanneur situé sur la rue principale de ce village acadien, qui compte aujourd’hui 2500 âmes. En laissant son micro capter les allées et venues des clients, Marie-Laurence nous permet de suivre le rythme du coin. On y prend le temps nécessaire à la discussion; on y échange sur la vie au village. C’est un haut lieu de sociabilité où elle nous invite à s’arrêter. Avec : des villageois de Chéticamp
Y a-t-il quelque chose qui représente mieux l'obsession de notre époque pour le temps présent qu'un tatouage « carpe diem » ou le mot-clic « YOLO »? Mais le moment présent ne prend-il pas tout son sens que s'il est compris comme faisant partie d'un temps long, en continuité avec le passé et l’avenir? Pour accéder à cette temporalité qui s'extirpe de l'urgence du moment présent, Marie-Laurence a voulu convoquer une rencontre poétique dans la forêt, un lieu où le temps ne se compte ni en heures ni en jours, mais en générations. Avec : Annie-Claude Thériault, Clara (5 ans), Lucie Grégoire et Jean-Sébastien Berthelot (invités)
Sammy est bakuchi. Elle a appris les techniques du kinbaku, l'art du bondage, d'un maître japonais. Depuis, elle le pratique de manière professionnelle et n’hésite pas à qualifier sa pratique d’art. Pour elle, la pratique du kinbaku invite à la méditation, car elle permet de connecter avec l’intimité de quelqu’un d’autre. Avec : Sammy
Marie-Laurence explore à son rythme la ville de Vancouver en s’intéressant d’abord à l’histoire des francophones qui y résident. Pour en savoir plus, elle rencontre le président de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique. Puis, elle cherche à en savoir plus sur le fameux quartier Downtown Eastside, l’un des plus pauvres du Canada, en compagnie d’un ex-toxicomane. Avec : Maurice Guibord et Éric Desbois (invités)
Coincée entre la mer et les montagnes, Vancouver est une ville qui s’étale vers le haut. Les gratte-ciels de son centre-ville sont impressionnants, observe Marie-Laurence. Elle rencontre un professeur d’université qui lui raconte l’histoire de l’architecture de cette ville, dont les édifices géorgiens, victoriens, Bauhaus et autres remontent aux années 1880. Mais la qualité de vie de cette ville vient avec un coût : il s’agit de l’un des marchés immobiliers les plus chers au monde. Avec : Frank Tester (invité)
Après avoir marché quelques jours dans la ville de Vancouver, Marie-Laurence cherche à saisir l’identité véritable de cette cité aux multiples visages. Il s’agit d’une ville de contraires, observe-t-elle. Pour mieux en saisir l’âme, elle rencontre une écrivaine qui lui fait remarquer que la pluie abondante définit beaucoup la personnalité des Vancouvérois. Vivre là-bas, « c’est une expérience d’intériorité », dit-elle. Avec : une écrivaine vancouvéroise
À la suite de l’attentat de la mosquée de Québec, Marie-Laurence délaisse le reportage terrain pour se consacrer à la rédaction d’une profonde réflexion aux allures de manifeste. « Il ne suffit plus de tolérer l’autre dans sa différence – il faut l’explorer, la connaître, l’apprécier. C’est ainsi seulement que nous ferons ensemble une société », lit-elle au micro de l’émission La route des 20. Avec : Patrick Masbourian (animateur), Marie-Laurence Rancourt (reporter)
« Une chose est certaine : je ne veux jamais arrêter de faire de la radio, affirme Marie-Laurence. Il y a une façon de dire, de faire entendre le monde à travers la radio qui est unique. Je ne veux pas arrêter, jamais. C'est trop précieux la radio. Ça l'a un rôle historique dans notre espace public, dans notre culture. »
Les frères Chartrand, ce sont Roy, Danny, Julien et Roger. Ce sont des Mitchifs, une nation métisse de l’Ouest canadien. Pour comprendre leur résistance à la discrimination et découvrir leur langue unique, Marie-Laurence est partie à la pêche avec eux, en plein hiver, sur la glace.
Marie-Laurence est passionnée par le cirque depuis qu’elle est toute petite. De passage à New York, elle rencontre deux jeunes artistes québécois qui font partie de la distribution d’un spectacle du Cirque du Soleil. Philippe et Marie-Lee forment un duo acrobatique impressionnant. Pendant que Philippe roule à monocycle, il porte Marie-Lee, qui fait toutes sortes d’acrobaties au bout de ses bras. Avec : Philippe Bélanger et Marie-Lee Guilbert (invités)
Au cours de ce long documentaire sonore, Marie-Laurence prend le pari de laisser le micro entre les mains d’adolescents de Montréal-Nord. Rapidement, ils livrent de grands pans de leur intimité, parlant de leurs amis, de leur famille et de leur quartier. Jouant le jeu de journalistes, les jeunes interrogent leurs amis et lui ouvre la porte de leur logement.
Marie-Laurence a eu le privilège d'être invitée dans une retraite de ressourcement en forêt par les Algonquins de Kitcisakik, près du lac Transparent. Au micro : une femme qui se raconte, et à travers elle, son peuple. Il s’agit d’une femme très résiliente, qui se révèle dans le don de soi. Elle cherche à dynamiser sa communauté et particulièrement les femmes. Avec : une femme algonquine
Le rapport au territoire québécois s'est construit dans une opposition entre métropoles urbaines et régions dites « ressources », où prédomine l’exploitation du territoire. Ceux qui habitent la ruralité y sont parfois considérés comme accessoires, soumis aux aléas des cycles industriels. D'hier à aujourd'hui, des habitants des régions rurales se sont inscrits en marge de cette tendance et ont résisté aux logiques économiques. C'est le cas d'Hauris Lalancette, cultivateur bien connu arrivé en Abitibi en 1936 et popularisé par le maître du cinéma direct qu’est Pierre Perrault. Marie-Laurence l’a rencontré pour parler de territoire et de résistance, des enjeux toujours actuels. Avec : Hauris Lalancette (invités)
Les gardiens de phare se font rares. Ce métier autrefois essentiel au transport maritime est en voie de disparition, de même que ceux qui portent sa mémoire. Marie-Laurence s'est rendue au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, où elle a récolté la parole précieuse de Lorraine Landry, 86 ans, qui a passé 50 ans sur l'île Verte. Elle fait partie d'une longue lignée de gardiens de phare qui s'est éteinte avec son fils, lequel a été le dernier gardien du phare avant que celui-ci ne ferme et que l'on détruise les trois maisons de l'île. Avec : Lorraine Landry (invitée)
Marie-Laurence accompagne des chasseurs de phoque sur la banquise, au Nunavut. Il faut faire au moins une heure de motoneige pour se rendre là où on peut, peut-être, voir surgir l'animal. C’est une pratique historique associée à un rapport au monde et une façon d'être et de vivre chez les Inuit. Là, dans la toundra, ensemble, ils guettent le phoque... Avec : un chasseur de phoque inuit
Le déclin, c’est l’histoire de la résistance qui s’organise au quotidien face à des orientations politiques tendant à négliger les conséquences réelles sur la vie des citoyens. Le déclin, c’est l’histoire d’un monde que nous avons en commun et qui subit la méprise des autorités et des nantis. Heureusement, confrontés aux décisions qui mettent à mal le modèle social québécois, des gens s’organisent et font figure d’opposition. Le déclin, c’est une fiction radiophonique de Marie-Laurence Rancourt. Avec : Guillaume Tremblay (Philippe), Raed Hammoud, Joseph Israël Gorman, Emanuel Guay, Jeanne Filion, Zoé Gagnon-Paquin, un technicien et Fatima (voix)
« On a le droit d’avoir des rêves, d’avoir des aspirations. J’ai 37 ans : ma vie n’est pas finie. J’ai envie de faire mieux qu’avant; laissez-moi une chance. » Marie-Laurence Rancourt a rencontré, à la maison de transition Thérèse-Casgrain, deux femmes qui sortent de prison. Après un séjour « en dedans », elles ont accepté de témoigner, sous le couvert de l’anonymat, de la prison au féminin, mais aussi, de la vie après l’incarcération. Avec : deux femmes anonymes