Les échos-logiques sont des podcasts questionnant les relations Homme-société-environnement. Au fil des épisodes, découvront 4 points de vue critiques d'écologues sur notre rapport à la nature et nos façons de la “gérer”. Alors que les changements globaux
Dans les discours écologistes actuels, on utilise le terme biodiversité à toute les sauces. De même, on demande à l'écologie scientifique de nous fournir des indicateurs fiables de cette biodiversité, éléments indispensables pour évaluer l'état des écosystèmes, faire des modèles de prévision, hiérarchiser les services écosystémiques… etc. Mais par “biodiversité”, sait-on vraiment de quoi on parle ? A quel point nos indicateurs sont-ils représentatifs de la biodiversité, permettent-ils vraiment d'en apprécier la complexité ? Avec cette vision de l'écologie, on perd alors le fondamental : observer et décrire la diversité du vivant qu'on ne connaît toujours que très peu...
La plupart des opérations de restauration ou de réhabilitation d'écosystèmes sont fondées sur des mesures imparfaites de la biodiversité. Difficile alors de laisser le “sauvage” s'exprimer. D'autant plus que celui-ci est contraint par des millénaires d'interactions Homme-nature, et par l'omniprésence de l'Homme dans le fonctionnement de la biosphère. Ré-ensauvager nos espaces naturels est-il alors possible dans ce contexte?
La naturalité, c'est l'inverse de l'artificialisation : une évolution relativement autonome d'un milieu, sans l'homme, bien que difficile à appréhender et discutable, car l'homme est partout d'une manière ou d'une autre. Ainsi, si l'on considère les forêts comme des milieux les plus naturels sur le continent européen, la biodiversité y est-elle supérieure à celle de milieux plus façonnés par l'homme ? En est-elle un refuge ?
La crise sanitaire du Covid-19 génère de nombreux débats, questionnant notre culpabilité en soulignant nos rapports chaotiques avec la nature. La notion de “biodiversité” s'incruste ainsi graduellement dans les débats, mais que penser aujourd'hui de cette notion ? ? Sa création a marqué l'émergence d'une prise de conscience planétaire de la crise du vivant, fait ressortir les interactions comme moteur de la vie, et mis en lumière la place de l'homme au sein de la nature. Mais la notion de biodiversité n'a-t-elle pas, en même temps posé un voile sur la notion d'habitat, fondement en premier lieu de l'écologie ?
Face à multiplicité des interactions de l'homme avec la nature dans le cadre d'opérations, de restauration, renaturation, réhabilitation, conservation, etc.., que ce cache-t-il derrière ces nouveaux rapports à la nature ? De nouvelles tentatives de maîtrise ou une réelle volonté de la laisser plus naturelle ?
En cette période particulière de pandémie, nombreux sont ceux qui s'émerveillent de voir “la nature reprendre ses droits”. Mais que représentent ces quelques semaines de confinement face à plusieurs siècles de pression humaine ? Notre perception de l'ampleur des dégâts que nous lui infligeons serait-elle biaisée ? Est-elle identique pour tous ? Pour quelles raisons ?
Les interdépendances entre l'humain et le non humain sont telles qu'il est aujourd'hui indispensable de les rendre clairement compréhensibles pour l'ensemble de la société. Dans ce contexte, quel rôle doit jouer le monde de la recherche pour informer, sensibiliser et mobiliser la société aux enjeux écologiques auxquels nous sommes confrontés ?
Depuis qu'il a pris possession de son milieu, qu'il s'est sédentarisé et qu'il a commencé à cultiver, particulièrement durant cette période récente que l'on appelle “Anthropocène”, l'Homme a profondément modifié et maltraité la biodiversité. Mais avant tout cela, a-t-il pu avoir, dans le passé, un impact positif sur cette même biodiversité ? Et aujourd'hui ?
La biodiversité et les fonctions écologiques des écosystèmes sont souvent prises en compte comme objectifs principaux des opérations de restauration. Nous restaurons donc pour protéger une espèce rare, pour la fonctionnalité d'un écosystème... Mais quelle place laisser à la naturalité et aux phénomènes spontanés qui peuvent émerger suite à la dégradation d'un environnement par l'Homme ?
On demande souvent aux scientifiques de « prédire » comment vont évoluer les écosystèmes marins face aux sociétés humaines qui en dépendent. Mais comment répondre à cette question quand on connaît si peu la biodiversité marine ? Encore aujourd'hui, les espèces marines ne représentent que 20% des nouvelles espèces décrites chaque année alors que les océans représentent 70% de la surface de la Terre… Alors que devrions-nous faire ?
Notre vision de la biodiversité se borne généralement aux espèces que nous côtoyons et apprécions : mammifères, oiseaux… etc. On pensera moins souvent aux poissons, et encore moins aux végétaux. Et dans le sol alors ? Plus petits, parfois invisibles et bien moins populaires, les individus qui le peuplent et leurs connexions sont pourtant fondamentales...
Au cours des 50 prochaines années, nous serons certainement les tristes témoins de la disparition de 15 à 35% des espèces connues. Pour contrer cette crise, l'Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) établit une liste croissante d'espèces en déclin à sauvegarder. Or, si l'on décide de protéger une espèce quand celle-ci est menacée, n'est-il pas déjà trop tard ?
Planter des forêts pour atténuer le changement climatique est une pratique en vogue, mais comment doit-elle être réalisée pour avoir un impact réellement bénéfique ? A l'inverse, la superficie de la forêt française ne cesse d'augmenter spontanément : faut-il s'en réjouir ?
La restauration écologique est courante sur le continent, où l'homme modifie depuis des siècles des écosystèmes qui n'ont de “naturel” que le nom. Qu'en est-il de cette pratique en mer, un milieu plus sauvage ? Des cultures de nouveaux coraux aux programmes d'aquaculture, que penser de ces dispositifs ?
La “séquence ERC” permet d'Éviter, de Réduire et de Compenser” l'impact d'une action humaine, projet ou dispositif sur un écosystème. Mais en écologie, l'évitement est un leurre : il n'existe pas… Comment alors nous concentrer sur une action efficace ?
Une fois dégradé, un site “naturel” peut être restauré, mais l'opération reste délicate. Comment alors estimer le succès d'une restauration écologique ? Quels indicateurs prendre en compte et pendant combien de temps les mesurer ?
On utilise souvent le terme “service écosystémique” pour démontrer l'intérêt de la biodiversité pour nos sociétés, et le milieu marin n'y fait pas exception. Un vocabulaire anthropocentré et utilitariste peut-être mal choisi...
Loin de mettre la nature sous cloche, les parcs nationaux ou régionaux, les réserves et autres espaces protégés sont peut-être de nouveaux lieux pour réintégrer l'Homme au sein de son environnement… mais comment ?
Peut-on utiliser des solutions fondées sur l'environnement (espèces ingénieures des écosystèmes) pour atténuer les impacts des opérations de génie civil en matière de restauration des écosystèmes ?
Pour relever les défis sociétaux auxquels nous sommes confrontés dans le contexte du réchauffement climatique et de la dégradation de la biodiversité, nombreux sont ceux qui préconisent de s'appuyer sur des solutions fondées sur la nature ... Mais qu'entend-on exactement par "solutions fondées sur la nature" et pour qui seraient-elles bénéfiques ? Serait-ce un premier pas vers une évolution des rapports "Homme-Nature" ?
Les océans restent les zones les moins connues de notre planètes… Ils recèlent d'innombrables richesses dont une biodiversité incroyable dont une grande partie est encore méconnue… comment peut-ont les préserver ?
Face à la dégradation et la destruction des écosystèmes, faut-il les restaurer activement selon des références historiques passées ou laisser-faire les processus de résilience naturelle qui nous conduiront peut-être vers de nouveaux écosystèmes ?
Au vu des changements actuels, les organismes n'ont que 2 choix possibles : migrer ou s'adapter, sinon ils disparaissent… Qu'en est-il de l'humanité ?
Bien souvent, nous considérons la Nature qui nous entoure comme l'objet d'étude central et unique de l'écologie scientifique. Or, si la Nature est au cœur de cette science, la compréhension de l'environnement, si complexe, ne nécessite-elle pas des interactions scientifiques plus globales ?