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durée : 01:28:00 - Les Nuits de France Culture - par : Philippe Garbit - Marie Percot, Michel Ciment, Hubert Niogret et Charles Tesson analysent l'œuvre du cinéaste bengali Satyajit Ray dans un numéro des "Mardis du cinéma" proposé par Marie-Christine Navarro en 1994. - invités : Michel Ciment Critique de cinéma, écrivain, producteur de radio; Hubert Niogret Critique de cinéma; Charles Tesson Critique et historien du cinéma
durée : 01:27:00 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Un numéro de l'émission "Ciné-Club" de 1998, dans lequel des cinéphiles se souviennent des films marquants de leur jeunesse, dans les années cinquante et soixante. Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang (1955), La Nuit du chasseur de Charles Laughton (1955), Les Quatre Cents Coups de François Truffaut (1959), Fanny et Alexandre de Ingmar Bergman (1983). Voilà quelques-uns des films qui ont marqué l'enfance de grands cinéphiles que sont Jean-Louis Schefer, Charles Tesson, Antoine de Baecque, Noël Simsolo, Serge Daney ou Alain Corneau. Devenus critiques, réalisateurs, historiens et intellectuels du cinéma, ils témoignent dans cette émouvante émission, de leurs premiers émois cinématographiques. "Il y a des films qui ont regardé notre enfance" (Jean-Louis Schefer) Enfants spectateurs ou spectateurs de l'enfance, ils se souviennent de ces films emblématiques de la cinéphilie d'après-guerre, avec d'un côté les initiations et les épreuves vécues par les enfants de l'écran, et de l'autre, dans la salle, la découverte du monde par les films, avec ses enchantements ou ses arrachements. Avec en archives, la voix de Serge Daney - Avec des extraits des films : "Les Contrebandiers de Moonfleet" de Fritz Lang, "Sciuscià" de Vittorio De Sica, "La Nuit du chasseur" de Charles Laughton, "Fanny et Alexandre" de Ingmar Bergman, "Gloria" de John Cassavetes, "Allemagne, année zéro" de Roberto Rossellini, "Les Quatre cents coups" de François Truffaut, "Zéro de conduite" de Jean Vigo. Par Stéphane Bou Réalisation : Claude Giovannetti Ciné-club - des enfants au cinéma : l'apprentissage du monde (1ère diffusion le 25/02/1998) Rédaction web: Sylvain Alzial, Documentation sonore de Radio France Archive Ina-Radio France
durée : 00:31:04 - Les Nuits de France Culture - Nuit Satyajit Ray (4/8) : Charles Tesson : "Satyajit Ray a changé la face du cinéma indien, en s'intéressant de très près à la réalité indienne de son temps"
durée : 00:04:08 - Les Nuits de France Culture - Nuit Satyajit Ray (8/8) : Charles Tesson: "Satyajit Ray a créé un cinéma qui a fait du spectateur un sujet sensible, à l'image de ses personnages"
Un parcours du programme de la 60e Semaine. The post Charles Tesson #Cannes2021 appeared first on Fred French Channel » FRED French Podcast. Charles Tesson #Cannes2021 was first posted on June 29, 2021 at 9:30 am.©2015 "Fred French Channel". Use of this feed is for personal non-commercial use only. If you are not reading this article in your feed reader, then the site is guilty of copyright infringement. Please contact me at radio@fred.fm
durée : 01:28:00 - Les Nuits de France Culture - par : Philippe Garbit, Albane Penaranda, Mathilde Wagman - Marie Percot, Michel Ciment, Hubert Niogret et Charles Tesson analysaient l'œuvre cinématographique du cinéaste bengali Satyajit Ray dans un numéro des "Mardis du cinéma" proposé par Marie-Christine Navarro. Première diffusion le 26 avril 1994. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Michel Ciment critique de cinéma, écrivain, producteur de radio; Hubert Niogret Critique de cinéma; Charles Tesson Critique et historien du cinéma
durée : 00:31:04 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Nuit d'archives consacrée au cinéaste bengali Satyajit Ray, à l’occasion du centenaire de sa naissance (1921-1992). Dans ce deuxième entretien de la Nuit, Charles Tesson, critique et enseignant, témoigne de son admiration pour ce grand maître du 7ème art. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Charles Tesson Critique et historien du cinéma
durée : 00:04:08 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Épilogue de la "Nuit Satyajit Ray", en compagnie du critique et universitaire Charles Tesson au micro d'Albane Penaranda. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Charles Tesson Critique et historien du cinéma
Entretien avec le critique Jérôme Momcilovic et Charles Tesson, le délégué général de la Semaine de la Critique. Émission spéciale consacrée à Maurice Pialat (1925-2003) dont l’œuvre intégrale est disponible sur la plateforme Amazon Prime. Avec les critiques Jérôme Momcilovic et Charles Tesson, portrait en 5 films de cet ogre complexe et génial qui a su capter la vie comme personne, dans ses tourbillons et ses temps morts, et inventer pour nous des corps et des personnages inoubliables. Avec Unifrance, partenaire de Tous les cinémas du monde Extraits de - La Maison des Bois (1970-1971) - Passe ton bac d’abord (1978) - Loulou (1980) - À nos amours (1983) - Van Gogh (1991).
Présentation de la 58e édition de la Semaine de la Critique. The post Charles Tesson #Cannes2019 appeared first on Fred French Channel » FRED French Podcast. Charles Tesson #Cannes2019 was first posted on June 2, 2019 at 4:22 pm.©2015 "Fred French Channel". Use of this feed is for personal non-commercial use only. If you are not reading this article in your feed reader, then the site is guilty of copyright infringement. Please contact me at radio@fred.fm
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Amos Gitaï Collège de France Création artistique Année 2018 - 2019 Traverser les frontières Représenter la guerre Kippour (2000), extraits Durant la guerre de Kippour en 1973, je faisais partie d’une équipe de sauvetage. Pour nous, l’ennemi c’était la mort : il fallait sauver des gens. Lorsque notre hélicoptère a survolé le territoire syrien, j’ai vu des villages, des jeeps, des bases, et c’est à ce moment-là que le missile nous a touché et que notre hélicoptère s’est écrasé. De sauveteurs, nous sommes devenus des victimes. J’avais commencé à filmer avec une petite caméra Super 8 pendant la guerre, mais j’ai mis 27 ans avant de pouvoir réaliser un film de fiction sur cette expérience. En 27 ans, ce qui n’était qu’un traumatisme personnel a pris une dimension symbolique. Israël est un pays bizarre : à chaque fois que vous pensez avoir réglé votre relation avec lui, vous réalisez que la réalité s’est déplacée, qu’elle est en transformation permanente. Je suis conscient de n’être qu’un individu à l’intérieur de ce grand mécanisme, peut-être un témoin, presque dans le sens hitchcockien du terme : au sens de témoin d’un crime. Je ne parlerai pas en termes de mission, mais il y a quelque chose que je dois traduire à travers mon propre regard. En même temps, Israël est un pays très touchant, il y a quelque chose de réel et direct, les choses sont très brutes, pas camouflées, plutôt assez exposées. Tout cela mérite un regard fort. Personnalité invitée : Jean-Michel Frodon Jean-Michel Frodon a été directeur de la rédaction des Cahiers du cinéma de 2003 à 2009, après avoir été journaliste et critique au journal Le Monde. Il est actuellement professeur associé à Sciences-Po Paris et enseigne à l'université Saint Andrews en Écosse. Il a été commissaire associé de l’exposition Chris Marker, les 7 vies d’un cinéaste qui a eu lieu à la Cinémathèque française du 3 mai au 29 juillet 2018. Il rédige régulièrement des critiques de films accessibles sur son blog : www.slate.fr/source/jean-michel-frodon En 2009, Il a publié avec Amos Gitaï et Marie-José Sanselme l'ouvrage Genèses (éditions Gallimard), qui revient, étape par étape, sur la genèse des films d'Amos Gitaï, sur leur maturation, les tours et les détours d'un processus de création singulier, à travers le point de vue de chacun des trois auteurs. Kippour (2000) « Le principe de filmage de la guerre dans Kippour est simple, limpide. Privilégier la durée réelle […] faire de la caméra une personne supplémentaire qui marche à côté des soldats, court, elle aussi, derrière les autres pour grimper dans l’hélico sur le point de décoller […]. Le spectateur est à l’intérieur de la guerre tout en restant à l’extérieur du groupe, les accompagnant à distance. Jamais le film n’alimente chez le spectateur le fantasme de faire corps avec eux. » (Charles Tesson, Cahiers du Cinéma, n° 549, septembre 2000)
Claire Denis se dit « percutée et chavirée » par les films du Coréen, leur violence qui affleure, ni enjolivée, ni séduisante. La cinéaste de L’Intrus, tourné en partie en Corée, et le critique Charles Tesson, l’un des plus fins connaisseurs du cinéma coréen, partagent leur goût pour le cinéma de Hong Sang-soo.
Entre hier et aujourd’hui, entre Sweet Dream (1936), Fisherman’s Fire (1939) et la ville vue par Hong Sang-soo (à pied, en taxi, dans un bar) ou par Bong Joon-ho (The Host), Séoul s’est non seulement transformée, mais le cinéma s’est plu à lui faire jouer différents rôles, révélateurs de ses mutations au fil de son histoire. De quelle manière le cinéma coréen a fait de Séoul un acteur aux multiples visages ? Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Charles Tesson est maître de conférences à Paris 3. Délégué général de la Semaine de la critique depuis 2011, il fut l’un des artisans de l’introduction du cinéma coréen en France dans les années 1990.
Le plaisir du sport sert de cadre à Palombella Rossa, le temps d’un match de water-polo, histoire que le monde s’invite au sein de cette aire de jeu. En revanche, quand le jeu du pouvoir se dérègle (Habemus Papam), une compétition de volleyball se substitue à l’autre. Entre l’acte sportif et ses règles et l’acteur sportif et son jeu, la messe serait-elle dite ? Charles Tesson
Fri, 22 Jun 2012 00:0
Fri, 22 Jun 2012 00:0