La tradition orale est fondamentale dans toute culture et c'est une des raisons pour laquelle j'ai choisi le métier d'actrice et de lectrice. Mon père s'enregistrait quand j'étais gamine pour me raconter des histoires. Le confinement m'a permis de confirmer ce choix de dire et redire à l'infini grâce aux pouvoir de la radio, du podcast, d'internet, bref de l'enregistrement !Mon choix de lecture, du dire poétique, pourra se faire à partir de textes de grands auteurs ou d'un partage de mes propres poésies...Illustrations des Poèmes et de la couverture : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comCrédit photo de profil : Christèle Billault - ? Instagram : https://www.instagram.com/christelebee/
Le souvenir du matin sur la caresse quantique de l'autre quand tu es pleinement un In Poésies Nocturnes
Le souvenir du matin sur la caresse quantique de l'autre quand tu es pleinement un In Poésies Nocturnes
Poème d'amour in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLaisse mon corps glisser sur le tienComme un aria de pétales sur la paume de ta mainHumide de la rosée, tendre à déchirerUne déconvenue de la penséeTes yeux rieurs et amoureuxMenacent d'imploser deviennent ombrageuxJe ne suis que corolle fragile en ton seinQuand de ton dos sculpté j'entrevois le dessinEn une ronde de douleurToi, mon amour, te meursM'implorant de ne pas étendre à plus de sentimentsNotre univers cet espace temps C'est la terre qui se renverse et les Pôles qui s'inversentC'est le temps qui s'arrêtent des torrents se déversentC'est tout un monde bouleversé sans repère sans cadre sans vieC'est mon cœur qui cesse de battre et te supplieUn songe, un enfant qui rêve Aux couleurs d'un pays magique à la sèveEt au goût de tes lèvres que j'embrasseJe ne suis qu'un pétale, qu'une fleur en disgrâce
Poème d'amour in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLaisse mon corps glisser sur le tienComme un aria de pétales sur la paume de ta mainHumide de la rosée, tendre à déchirerUne déconvenue de la penséeTes yeux rieurs et amoureuxMenacent d'imploser deviennent ombrageuxJe ne suis que corolle fragile en ton seinQuand de ton dos sculpté j'entrevois le dessinEn une ronde de douleurToi, mon amour, te meursM'implorant de ne pas étendre à plus de sentimentsNotre univers cet espace temps C'est la terre qui se renverse et les Pôles qui s'inversentC'est le temps qui s'arrêtent des torrents se déversentC'est tout un monde bouleversé sans repère sans cadre sans vieC'est mon cœur qui cesse de battre et te supplieUn songe, un enfant qui rêve Aux couleurs d'un pays magique à la sèveEt au goût de tes lèvres que j'embrasseJe ne suis qu'un pétale, qu'une fleur en disgrâce
Déception in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comNous étions comme deux mammifères volants au dessus des gensNous étions beaux comme de nouveaux amantsNous étions les dieux inégalables de l'amourDansant les rythmes d'une épopée glamourCollés certes parce que nous ne parvenions pas à nous défaireDe cette joie envoutante toute une atmosphèreNul drame à pressentir le temps détachera nos mainsPourtant c'était le mot la rengaine comme une anaphore un refrainCe mot qui vient interrompre chaque nouvelle phrase Pour rappeler à l'autre qu'il ne sera bientôt plus en phaseNul drame à consentir le temps détachera nos mainsPourtant la tempête intérieure a grondé et s'est élevée en vainCe n'est même plus la blessure des mots foudroyantsC'est tout un pan de l'être qui se révèle chancelantTransperçant d'une lame assidue mon envie ma croyanceD'être accompagnée soutenue de tendresse et bienveillance
Déception in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comNous étions comme deux mammifères volants au dessus des gensNous étions beaux comme de nouveaux amantsNous étions les dieux inégalables de l'amourDansant les rythmes d'une épopée glamourCollés certes parce que nous ne parvenions pas à nous défaireDe cette joie envoutante toute une atmosphèreNul drame à pressentir le temps détachera nos mainsPourtant c'était le mot la rengaine comme une anaphore un refrainCe mot qui vient interrompre chaque nouvelle phrase Pour rappeler à l'autre qu'il ne sera bientôt plus en phaseNul drame à consentir le temps détachera nos mainsPourtant la tempête intérieure a grondé et s'est élevée en vainCe n'est même plus la blessure des mots foudroyantsC'est tout un pan de l'être qui se révèle chancelantTransperçant d'une lame assidue mon envie ma croyanceD'être accompagnée soutenue de tendresse et bienveillance
Picassent 2 in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPicassentLes couloirs, les grilles, les gardiens, les portiques de sécurité, les casiers pour tes affaires - Enfin, ce qu'il en reste...Tout a été retiré à l'entrée. Encore des couloirs et encore des grilles. Des alarmes pour tout - surtout pour te dire de passer et de dégager.Des minis-cellules de visite avec de lourdes portes en verre - et des gardiens qui rodent - font office de parloirs. Il y en a une vingtaine côte à côte.Certaines cellules ne ferment pas. La lourde porte ne tient pas. Un bruit ahurissant envahit la pièce.Tu ne peux pas accueillir ton émotion dans le silence et la sérénité.A l'intérieur, une autre vitre et ton bro derrière les barreaux. Vitre + barreaux.Un tabouret. Tu as 40 minutes.D'autres cellules n'ont pas de tabouret.Tu ne peux pas te poser pour faire face à l'émotion. Tu dois tenir 40 minutes avec les tremblements dans les cuisses et sous les yeux et autour de la bouche.Sur le côté un téléphone. Pour l'entendre, tu dois décrocher.D'autres cellules n'ont pas de téléphone. Ou encore, d'autres cellules ont un téléphone qui ne fonctionne pas.Tu ne peux pas entendre ni parler pour évacuer l'émotion.Je fais toutes les cellules restantes sans trouver une cellule libre qui me permette de réunir les conditions pour profiter correctement de mon bro que je n'ai pas revu depuis un an.Je choisis la cellule avec la porte qui ne ferme pas, c'est encore ce qu'il y a de plus tenable pour moi, mais j'entends le brouhaha constant des autres prisonniers, des autres visiteurs, des gardiens. Un bruit qui résonne, énorme. Et parfois je n'entends pas mon frère, mais je ne le fais pas répéter. Je n'ai pas le temps de le faire répéter. Je demande à mon cerveau d'interpréter ce qui peut se dire et se vivre dans cet instant-là . Unique et très court instant.Tu dois profiter, ne pas perdre de temps. Tu n'as pas le temps d'en perdre.
Picassent 2 in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPicassentLes couloirs, les grilles, les gardiens, les portiques de sécurité, les casiers pour tes affaires - Enfin, ce qu'il en reste...Tout a été retiré à l'entrée. Encore des couloirs et encore des grilles. Des alarmes pour tout - surtout pour te dire de passer et de dégager.Des minis-cellules de visite avec de lourdes portes en verre - et des gardiens qui rodent - font office de parloirs. Il y en a une vingtaine côte à côte.Certaines cellules ne ferment pas. La lourde porte ne tient pas. Un bruit ahurissant envahit la pièce.Tu ne peux pas accueillir ton émotion dans le silence et la sérénité.A l'intérieur, une autre vitre et ton bro derrière les barreaux. Vitre + barreaux.Un tabouret. Tu as 40 minutes.D'autres cellules n'ont pas de tabouret.Tu ne peux pas te poser pour faire face à l'émotion. Tu dois tenir 40 minutes avec les tremblements dans les cuisses et sous les yeux et autour de la bouche.Sur le côté un téléphone. Pour l'entendre, tu dois décrocher.D'autres cellules n'ont pas de téléphone. Ou encore, d'autres cellules ont un téléphone qui ne fonctionne pas.Tu ne peux pas entendre ni parler pour évacuer l'émotion.Je fais toutes les cellules restantes sans trouver une cellule libre qui me permette de réunir les conditions pour profiter correctement de mon bro que je n'ai pas revu depuis un an.Je choisis la cellule avec la porte qui ne ferme pas, c'est encore ce qu'il y a de plus tenable pour moi, mais j'entends le brouhaha constant des autres prisonniers, des autres visiteurs, des gardiens. Un bruit qui résonne, énorme. Et parfois je n'entends pas mon frère, mais je ne le fais pas répéter. Je n'ai pas le temps de le faire répéter. Je demande à mon cerveau d'interpréter ce qui peut se dire et se vivre dans cet instant-là . Unique et très court instant.Tu dois profiter, ne pas perdre de temps. Tu n'as pas le temps d'en perdre.
Picassent in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPicassentEl dinero, no !Es el primero paquete ?Ok, mais el dinero, no !L'argent, ils ne prennent pas Les paquets non plusIls te laissent nu et sans argentIls te laissent avec toi-mêmeIls te laissent seul au milieu d'inconnusSans argent et complètement nuEt toi, tu attends làDans la chaleur du cárcelAttendre de voir la personne que tu aimesTon bro'EnferméDerrière des fils de barbelésLes murs sont hautsLa tour encore plus hauteUn MiradorEt toi, tu attends avec les autres Dans la chaleur du cárcelLes barreaux devenus hôtesEl dinero, no !Es el primero paquete ?Ok, mais el dinero, no !Le temps passe - tic-tacEt rien ne se passeTu attends et rien ne se passeLes voix résonnentEt les éventails s'actionnentLes voix hautes des femmesAigües et hautes à faire malHautes comme la tour du cárcelQui te rentrent dans les oreillesLa plupart sont tatouéesDes cœurs, des poissons, des scorpions, des dragons Des -ON de prisONVenues voir la personne qu'elles aimentLivrée à elle-mêmeSans autre sortie de penséeJuste des barbelésPour s'évaderTout en restant là, prostréeDans la chaleur du cárcelIl est quelle heure ? J'attendsDepuis combien de temps ?Pas de téléphone, Pas de bouquin, pas de papelDans le cárcelJuste toi avec toi-mêmeDans la résonance des voix hautes perchéesQui flottent au-dessus des barbelésNue au dessus de toute convenueJ'étouffe dans la chaleur du carcelSans comprendre ce que je fous làSans comprendre ce que mon bro fout làSans argent, sans lunettes sans fringue, Sans clope, sans eau El dinero, no !
Picassent in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPicassentEl dinero, no !Es el primero paquete ?Ok, mais el dinero, no !L'argent, ils ne prennent pas Les paquets non plusIls te laissent nu et sans argentIls te laissent avec toi-mêmeIls te laissent seul au milieu d'inconnusSans argent et complètement nuEt toi, tu attends làDans la chaleur du cárcelAttendre de voir la personne que tu aimesTon bro'EnferméDerrière des fils de barbelésLes murs sont hautsLa tour encore plus hauteUn MiradorEt toi, tu attends avec les autres Dans la chaleur du cárcelLes barreaux devenus hôtesEl dinero, no !Es el primero paquete ?Ok, mais el dinero, no !Le temps passe - tic-tacEt rien ne se passeTu attends et rien ne se passeLes voix résonnentEt les éventails s'actionnentLes voix hautes des femmesAigües et hautes à faire malHautes comme la tour du cárcelQui te rentrent dans les oreillesLa plupart sont tatouéesDes cœurs, des poissons, des scorpions, des dragons Des -ON de prisONVenues voir la personne qu'elles aimentLivrée à elle-mêmeSans autre sortie de penséeJuste des barbelésPour s'évaderTout en restant là, prostréeDans la chaleur du cárcelIl est quelle heure ? J'attendsDepuis combien de temps ?Pas de téléphone, Pas de bouquin, pas de papelDans le cárcelJuste toi avec toi-mêmeDans la résonance des voix hautes perchéesQui flottent au-dessus des barbelésNue au dessus de toute convenueJ'étouffe dans la chaleur du carcelSans comprendre ce que je fous làSans comprendre ce que mon bro fout làSans argent, sans lunettes sans fringue, Sans clope, sans eau El dinero, no !
Psyché in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPsyché Les épaules tendues par des oreillonsTord les lombaires de l'estomac transiLes pierres dans le ventre remontent jusqu'à l'horizonUne indigestion d'insomniesL'aube cherche à se rendormirAcère les crocs sous les paupièresEt marque du manque les rires Retenus à la frontièreChronique prisonnière la maladieBouscule en bafouillementDes dents serrées de l'aube jaillit Dans la bouche tout ce qui vit en même temps Le chaos buccal des motsL' embouteillage émotionnel menéQui laisse le mauvais goût du flot La précipitation inachevée Il se poursuit sans but et déconstruitRouge qui mélange au noir l'opacitéUn bouillonnement sans frein sous la langue raidieSe déverse et ne peut s'arrêterEn roue libre de libertéSans sens, sans son, sans but, sans finTourne en rond à l'éternitéFrétille, trépigne, sautille en vainPiteuse et serréeLa jugulaire exorbitéeFond dans les yeux la rondeur du front plisséLe cou s'élance long et prêt à exploser
Psyché in Quia Frater poética (2020-2021)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPsyché Les épaules tendues par des oreillonsTord les lombaires de l'estomac transiLes pierres dans le ventre remontent jusqu'à l'horizonUne indigestion d'insomniesL'aube cherche à se rendormirAcère les crocs sous les paupièresEt marque du manque les rires Retenus à la frontièreChronique prisonnière la maladieBouscule en bafouillementDes dents serrées de l'aube jaillit Dans la bouche tout ce qui vit en même temps Le chaos buccal des motsL' embouteillage émotionnel menéQui laisse le mauvais goût du flot La précipitation inachevée Il se poursuit sans but et déconstruitRouge qui mélange au noir l'opacitéUn bouillonnement sans frein sous la langue raidieSe déverse et ne peut s'arrêterEn roue libre de libertéSans sens, sans son, sans but, sans finTourne en rond à l'éternitéFrétille, trépigne, sautille en vainPiteuse et serréeLa jugulaire exorbitéeFond dans les yeux la rondeur du front plisséLe cou s'élance long et prêt à exploser
La Petite vieille in Quia Frater poética (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comAssise à sa fenêtre comme au bord du mondeLa pupille en mouvement file mais ne tombe dedans Elle sort de sa fenêtre comme on sort du soleilBrille du haut de son éclat sans y poser le talonNi abimée ni brûlée d'incandescence frêleLe regard fier transperce le verre qui a marqué son frontSon muscle pleure la douleur furieuse qui témoigne du tempsLa neige tombe dehors douce et cotonneuse Sans glacer le contact de la joue froide du floconElle imagine comme le baiser chauffé la neige citadineD'un cristal impérial conspirer au monde en son nomNe chute pas et soufflent sur son coeurMalgré l'assourdissant vertige du monde du dedans Les ressacs des violons du désert intérieurLe temps s'est écoulé il ne s'est rien passéTic tac rien noirLe temps s'est écoulé il ne s'est rien passé Tic tac blancIl s'est écoulé blancLa neige sulfureuse au bord du précipice Se déroule à jamais sous ses yeux
La Petite vieille in Quia Frater poética (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comAssise à sa fenêtre comme au bord du mondeLa pupille en mouvement file mais ne tombe dedans Elle sort de sa fenêtre comme on sort du soleilBrille du haut de son éclat sans y poser le talonNi abimée ni brûlée d'incandescence frêleLe regard fier transperce le verre qui a marqué son frontSon muscle pleure la douleur furieuse qui témoigne du tempsLa neige tombe dehors douce et cotonneuse Sans glacer le contact de la joue froide du floconElle imagine comme le baiser chauffé la neige citadineD'un cristal impérial conspirer au monde en son nomNe chute pas et soufflent sur son coeurMalgré l'assourdissant vertige du monde du dedans Les ressacs des violons du désert intérieurLe temps s'est écoulé il ne s'est rien passéTic tac rien noirLe temps s'est écoulé il ne s'est rien passé Tic tac blancIl s'est écoulé blancLa neige sulfureuse au bord du précipice Se déroule à jamais sous ses yeux
Ma tête n'est plus, bête non plus in Poésies Nocturnes (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comJe ne travaille plusJe n'écris plusJe ne crée plusJe sombre dans la mélancolie intra-cellulaire de mon corps, l'espace interne que je côtoie et caresse depuis l'enfance pour explorer la petite fille qui ne m'effraie plusJe ne lis plusJe ne réfléchis plusJe ne pense plusJe suis sortie de ma bêtise et de mon incapacité à être, à dire, à faire, à montrer, car je n'existe plusJe n'aime plus, Je n'éprouve plusJe ne souffre plusJe plonge la tête dans le pot de graisse qui me tapisse les entrailles pour fondre à l'intérieur de moi-mêmeJe ne partage plusJe n'écoute plusJe n'entends plusJe regarde le ciel de mes pieds en espérant toujours que ce monde intérieur s'écoulera en sens inverse, me remontera à la surface pour me réaliserMa tête n'est plusBête non plus
Ma tête n'est plus, bête non plus in Poésies Nocturnes (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comJe ne travaille plusJe n'écris plusJe ne crée plusJe sombre dans la mélancolie intra-cellulaire de mon corps, l'espace interne que je côtoie et caresse depuis l'enfance pour explorer la petite fille qui ne m’effraie plusJe ne lis plusJe ne réfléchis plusJe ne pense plusJe suis sortie de ma bêtise et de mon incapacité à être, à dire, à faire, à montrer, car je n'existe plusJe n'aime plus, Je n'éprouve plusJe ne souffre plusJe plonge la tête dans le pot de graisse qui me tapisse les entrailles pour fondre à l'intérieur de moi-mêmeJe ne partage plusJe n'écoute plusJe n'entends plusJe regarde le ciel de mes pieds en espérant toujours que ce monde intérieur s'écoulera en sens inverse, me remontera à la surface pour me réaliserMa tête n'est plusBête non plus
Le Chagrin, extrait in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLe retour seul dans l'immense chagrin de l'appartement vide.Tout qui te rappelle à elle. Les livres éparpillés sur la moquette de la chambre, sa brosse à dents, son parfum collé aux draps du lit, l'odeur qui ne s'en va pas, qui est incrustée partout dans les fibres. Une odeur de pierre chaude du soleil d'été et de patchouli. C'est sucré dans la bouche, une gorgée de miel. Ça nourrit et ça donne soif. Tu es à bout de soif de son odeur. Tu t'endors presque dans le manque et l'assèchement. Ta langue claque sans force sur le palais. Le goût monte dans tes yeux et dans tes larmes. Tes larmes ont le goût de son miel à elle. C'est insupportable de douleur, un élancement dans la poitrine. Tu voudrais lécher ce goût sur sa peau qui est à l'intérieur de toi. Ça résonne de tristesse à l'intérieur. Ça résonne avec le son de sa voix. Tu écoutes sa voix dans le silence de la nuit et tout à coup, tu ne te souviens plus des cris de colère ni des pleurs, tu ne te souviens que des rires, de la joie et du plaisir de sa chair. Les souvenirs, le manque de la chaleur du corps qui laisse un vide sans fin, les insomnies à la chercher pour l'aimer encore et les larmes inaltérables sur l'oreiller qui ne sèche pas. L'odeur toujours plus forte et prégnante. C'est presque rassurant. Tu veux vivre comme ça maintenant : dans l'humidité et l'odeur qui te relient à elle. Tu ne te défais plus des draps. Tu restes le corps enroulé dans les draps, dans l'odeur des corps mêlés comme si c'était sa peau à elle qui recouvrait entièrement ta chair nue. Quant tu t'endors enfin dans l'ivresse des larmes et du chagrin, tu peux la retrouver et l'aimer. Elle est si vraie que tu peux la toucher. De tes doigts, tu sens sa douceur, son souffle chaud comme un gant d'air qui forme une bruine de bonheur sur ta peau. Sa voix se rapproche. Tu entends tout bas, distinctement les mots « je t'aime » qui flottent quelques secondes autour de toi. Les mots d'une reine. Et tu te réveilles. (...)
Le Chagrin, extrait in Poèmes d'amour section (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLe retour seul dans l'immense chagrin de l'appartement vide.Tout qui te rappelle à elle. Les livres éparpillés sur la moquette de la chambre, sa brosse à dents, son parfum collé aux draps du lit, l'odeur qui ne s'en va pas, qui est incrustée partout dans les fibres. Une odeur de pierre chaude du soleil d’été et de patchouli. C’est sucré dans la bouche, une gorgée de miel. Ça nourrit et ça donne soif. Tu es à bout de soif de son odeur. Tu t'endors presque dans le manque et l'assèchement. Ta langue claque sans force sur le palais. Le goût monte dans tes yeux et dans tes larmes. Tes larmes ont le goût de son miel à elle. C'est insupportable de douleur, un élancement dans la poitrine. Tu voudrais lécher ce goût sur sa peau qui est à l'intérieur de toi. Ça résonne de tristesse à l'intérieur. Ça résonne avec le son de sa voix. Tu écoutes sa voix dans le silence de la nuit et tout à coup, tu ne te souviens plus des cris de colère ni des pleurs, tu ne te souviens que des rires, de la joie et du plaisir de sa chair. Les souvenirs, le manque de la chaleur du corps qui laisse un vide sans fin, les insomnies à la chercher pour l'aimer encore et les larmes inaltérables sur l'oreiller qui ne sèche pas. L'odeur toujours plus forte et prégnante. C'est presque rassurant. Tu veux vivre comme ça maintenant : dans l'humidité et l'odeur qui te relient à elle. Tu ne te défais plus des draps. Tu restes le corps enroulé dans les draps, dans l'odeur des corps mêlés comme si c'était sa peau à elle qui recouvrait entièrement ta chair nue. Quant tu t'endors enfin dans l'ivresse des larmes et du chagrin, tu peux la retrouver et l'aimer. Elle est si vraie que tu peux la toucher. De tes doigts, tu sens sa douceur, son souffle chaud comme un gant d'air qui forme une bruine de bonheur sur ta peau. Sa voix se rapproche. Tu entends tout bas, distinctement les mots « je t'aime » qui flottent quelques secondes autour de toi. Les mots d'une reine. Et tu te réveilles. (...)
Mirage in Quia Frater poetica (2020) Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comJe suspends ni ne saisL'amour frater Un monastère toute une vieCe n'est pas de rien dont il s'agitC'est un imbroglio de fils rouges au-dessus de la têteUn vide qui s'écrit de tempêtesLe verbe désobéitL'encre de blessures s'assècheLe papier se déchire et pâlitPuis tout le mur se fige et durcit C'est la révolution à palabresContre laquelle je m'épuise et m'appuieLa ville fantômeTranspose l'hématomePersiste égoïsteFlottante inexistanteImmatérielle superficielleInforme InconsistanteComme cette écriture Que je ne m'apprivoise pureUn abandon séculaireUn oubli volontaireAfin de ne regarderNi l'image ni le refletC'est le deuil syntaxiqueL'enterrement poétiqueDe tous mes liens géométriques Abandonnée de prières et de vinsNe subsiste ni ne se maintientPuis s'écroule au creux de mon poingUn corps à terre !N'en faites rien disent certains amersNourrissez-le gueulent les âmes guerrièresMais point de painDe murmures et de confidencesD'amour et de connivencesDe confiance en chacun
Mirage in Quia Frater poetica (2020) Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comJe suspends ni ne saisL'amour frater Un monastère toute une vieCe n'est pas de rien dont il s'agitC'est un imbroglio de fils rouges au-dessus de la têteUn vide qui s'écrit de tempêtesLe verbe désobéitL'encre de blessures s'assècheLe papier se déchire et pâlitPuis tout le mur se fige et durcit C'est la révolution à palabresContre laquelle je m'épuise et m’appuieLa ville fantômeTranspose l'hématomePersiste égoïsteFlottante inexistanteImmatérielle superficielleInforme InconsistanteComme cette écriture Que je ne m'apprivoise pureUn abandon séculaireUn oubli volontaireAfin de ne regarderNi l'image ni le refletC'est le deuil syntaxiqueL'enterrement poétiqueDe tous mes liens géométriques Abandonnée de prières et de vinsNe subsiste ni ne se maintientPuis s'écroule au creux de mon poingUn corps à terre !N'en faites rien disent certains amersNourrissez-le gueulent les âmes guerrièresMais point de painDe murmures et de confidencesD'amour et de connivencesDe confiance en chacun
Epuisement, Section Quia Frater poetica (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLe corps lâcheEntraine sa ronde de débâclesFustige le monde d'un après-soiTisse sa toile de chair sans attacheTon venin court à la surfaceDéploie ses filamentsDans ma tête qui ne dit Ni ne bouge plusLourde maintenuePar le fil du temps en verticalitéIl ne sait plus où je suis(Je ne sais plus qui je suis)Traverse mon corps mûAu ralentiJe m'endors les yeux bleuisSur ton monde que je ne connais plusCombien de temps s'est-il écoulé Combien de visages fraternelsAi-je laissé passerCeux que je vois ne nous appartiennent pasNous avons échoué Sur nos partages, nos enviesSur les rives de la colère et de l'oubliSans chercher à nous échapperCe paysage erreur lointaineMalgré sa beautéNous retient prisonniersJe n'agis plus sans peineJe ne veux plus dire Les mots assassinsQui dérivent lentementDe ma bouche à tes mainsCelles qui s'obligent à saisirCe poison pour t'anéantirUn petit feu en ton foieJe meurs avec toiUne dernière fois j'ai voulu rire Aucun son aucune voixLes yeux brûlés par le sel je me suis noyéeDans les couleurs que tu as créées
Epuisement, Section Quia Frater poetica (2020)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLe corps lâcheEntraine sa ronde de débâclesFustige le monde d'un après-soiTisse sa toile de chair sans attacheTon venin court à la surfaceDéploie ses filamentsDans ma tête qui ne dit Ni ne bouge plusLourde maintenuePar le fil du temps en verticalitéIl ne sait plus où je suis(Je ne sais plus qui je suis)Traverse mon corps mûAu ralentiJe m'endors les yeux bleuisSur ton monde que je ne connais plusCombien de temps s'est-il écoulé Combien de visages fraternelsAi-je laissé passerCeux que je vois ne nous appartiennent pasNous avons échoué Sur nos partages, nos enviesSur les rives de la colère et de l'oubliSans chercher à nous échapperCe paysage erreur lointaineMalgré sa beautéNous retient prisonniersJe n'agis plus sans peineJe ne veux plus dire Les mots assassinsQui dérivent lentementDe ma bouche à tes mainsCelles qui s'obligent à saisirCe poison pour t'anéantirUn petit feu en ton foieJe meurs avec toiUne dernière fois j'ai voulu rire Aucun son aucune voixLes yeux brûlés par le sel je me suis noyéeDans les couleurs que tu as créées
Cavité Mouvante in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comVentre troué Ventre galopéGalopantVentre constelléVentre morceléVentre de pépitesMorcelantMes paupièresDissolvantIrritent Mon cœurOrgane à trousArdeur dans le corpsForce et violenceManque colériqueColère torpeurD'un champ de ruinesL'odeur des pierresSoulève mon cœurOrgane granite
Cavité Mouvante in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comVentre troué Ventre galopéGalopantVentre constelléVentre morceléVentre de pépitesMorcelantMes paupièresDissolvantIrritent Mon cœurOrgane à trousArdeur dans le corpsForce et violenceManque colériqueColère torpeurD'un champ de ruinesL'odeur des pierresSoulève mon cœurOrgane granite
Au Dessus in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comTe souviens-tu Ce regard qui se dresse et voitLe paysage qui se consumeDerrière la pâle volute blanche Et le miroir du ciel musclé et tenduCe geste sur ta peauEt ta main qui le rejointTes yeux tournés vers la lumièreDans la joie d'un rayon Tordu et profondUn rêve grisantL'indicible justesse du bonheurDes prochaines secondes de vieSans le nuage de soupirsQue tu tiens avaléTu fermes les yeux pour l'emporter
Au Dessus in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comTe souviens-tu Ce regard qui se dresse et voitLe paysage qui se consumeDerrière la pâle volute blanche Et le miroir du ciel musclé et tenduCe geste sur ta peauEt ta main qui le rejointTes yeux tournés vers la lumièreDans la joie d'un rayon Tordu et profondUn rêve grisantL'indicible justesse du bonheurDes prochaines secondes de vieSans le nuage de soupirsQue tu tiens avaléTu fermes les yeux pour l'emporter
En Dessous in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLa sensation du corps qui flotteLa frontière épaisse sur le visageComme une marque qui le contamineL'apesanteur des membresLivre une paume tournée vers le soleilUn pétillement dans les yeuxEt un sourire sur les lèvresComme tu es légère !Cet aveuglement de phosphènesS'allie au sel qui te brûleLa respiration t'élèveComme des algues qui t'enlèventPour te porter aux nuesBlanches et apaisantesUn souffle au devantCrée le mouvement tout entierD'un seul corps unitéEt dessous la caresse du silence mêlé A l'assourdissement du mondeEt toi toujours en dedansDans le corps mouvantPlein de l'ivresse de l'instant
En Dessous in Poèmes d'amour (2016-2018)Illustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLa sensation du corps qui flotteLa frontière épaisse sur le visageComme une marque qui le contamineL'apesanteur des membresLivre une paume tournée vers le soleilUn pétillement dans les yeuxEt un sourire sur les lèvresComme tu es légère !Cet aveuglement de phosphènesS'allie au sel qui te brûleLa respiration t'élèveComme des algues qui t'enlèventPour te porter aux nuesBlanches et apaisantesUn souffle au devantCrée le mouvement tout entierD'un seul corps unitéEt dessous la caresse du silence mêlé A l'assourdissement du mondeEt toi toujours en dedansDans le corps mouvantPlein de l'ivresse de l'instant
Insomnie mêlée de cris in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLa pierre froide des sables mouvantsUltime déviation d'un chemin Guide la main tendue Vers ton regard d'aide en suspensQui répand le feu sur ta langue Dans les entrailles Un léger tremblement Le corps parleIl dit l'abjecte nécessité De tout garder à l'intérieurC'est un bourdonnement fatal Qui emplit le cerveau d'imagesDe chants et de danses Auxquels tu ne peux accéderLa main s'agite danse la peurTu ne peux la sauverTu goûtes alors les mots virevoltants Sans pouvoir les avalerEt bientôt la vomissure te glisse des lèvres Et s'étale à tes pieds
Insomnie mêlée de cris in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comLa pierre froide des sables mouvantsUltime déviation d'un chemin Guide la main tendue Vers ton regard d'aide en suspensQui répand le feu sur ta langue Dans les entrailles Un léger tremblement Le corps parleIl dit l'abjecte nécessité De tout garder à l'intérieurC'est un bourdonnement fatal Qui emplit le cerveau d'imagesDe chants et de danses Auxquels tu ne peux accéderLa main s'agite danse la peurTu ne peux la sauverTu goûtes alors les mots virevoltants Sans pouvoir les avalerEt bientôt la vomissure te glisse des lèvres Et s'étale à tes pieds
L'Etrange repos, in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comSur sa joue fond son iris brûlé Et s'envole comme une écaille dorée Une bulle d'oubli avec véhémenceVient écouter le silenceDans le creux de son ventre épaisDureté de son insomnieElle s'élève dans un vertigeUn goût acre de bléOù s'éternise la sensation de feuEt pénètre la verticalité de sa chairElle atteint la sérénitéLe décor de son Dieu
L'Etrange repos, in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comSur sa joue fond son iris brûlé Et s'envole comme une écaille dorée Une bulle d'oubli avec véhémenceVient écouter le silenceDans le creux de son ventre épaisDureté de son insomnieElle s'élève dans un vertigeUn goût acre de bléOù s’éternise la sensation de feuEt pénètre la verticalité de sa chairElle atteint la sérénitéLe décor de son Dieu
In-terre-rieur in Poésie Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comSur moi, sur la peau de ce corps qui m'appartient, je perçois les vibrations enchainées de ton ré. Il pénètre dans ce vaste monde que je ne connais plus. Il m'assoit au bord du précipice et m'ordonne d'y plonger la tête. Suis je reliée ? Suis je en corps attachée à ce chemin luminescent teinté de rouge ? Vais-je tomber ou me relever ? La peur broie mes entrailles, elle boit la saveur brute du mensonge que je me créé. Quand vais-je dire la vérité ? Quand vais-je retirer la peau devenue l'armure grinçante que je fais taire ?Suis-je qui ?
In-terre-rieur in Poésie Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comSur moi, sur la peau de ce corps qui m'appartient, je perçois les vibrations enchainées de ton ré. Il pénètre dans ce vaste monde que je ne connais plus. Il m'assoit au bord du précipice et m'ordonne d'y plonger la tête. Suis je reliée ? Suis je en corps attachée à ce chemin luminescent teinté de rouge ? Vais-je tomber ou me relever ? La peur broie mes entrailles, elle boit la saveur brute du mensonge que je me créé. Quand vais-je dire la vérité ? Quand vais-je retirer la peau devenue l'armure grinçante que je fais taire ?Suis-je qui ?
Carence in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.com Dans les affres de l'alcool plongéeMadame Lune me visiteLes mots intelligibles oubliésS'écorchent et s'agitentExcavés ils sont extraitsDes méandres de mes pensées Ils ne dorment plusTremblent et buttent contre les mursLa même matrice cérébrale en proie à la carence Du reposCe sont ces mêmes images qui me hantentNe peuvent donner sens à cet échoLe visiteur fouille de ses doigtsMes papiers mes journaux Lit avec avidités mes motsIntimité fidèle de ma joieJe veux les assembler, reprendre le cours de l'histoireOffrir la nuit à tant d'absurdité Mais je suis appelée à m'éveillerEt quitter le monde transitoire
Carence in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.com Dans les affres de l'alcool plongéeMadame Lune me visiteLes mots intelligibles oubliésS'écorchent et s'agitentExcavés ils sont extraitsDes méandres de mes pensées Ils ne dorment plusTremblent et buttent contre les mursLa même matrice cérébrale en proie à la carence Du reposCe sont ces mêmes images qui me hantentNe peuvent donner sens à cet échoLe visiteur fouille de ses doigtsMes papiers mes journaux Lit avec avidités mes motsIntimité fidèle de ma joieJe veux les assembler, reprendre le cours de l’histoireOffrir la nuit à tant d'absurdité Mais je suis appelée à m'éveillerEt quitter le monde transitoire
Eveil in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comL'éveil fut secoué de torpeurSans être néfaste, l'aspect des mâchoires Deux torpilles hallucinatoiresOuvraient sur les filaments pourpres La nébuleuse endormieLà-haut dans le vortex des jardinsS'étiraient en rêves volésLes tombeaux des ancêtres incarnésDans une convulsion de satinMagnificences arborées pour clore ce cheminNi peur ni pâleur ne se lisaientC'était seulement le sang figéQui empêchait les mots de s'échapperLa beauté des morts que je voyaisS'était fixée dans ma pupille endormieLes âmes ombrées s'approchèrentLes cheveux comme des ailes poudrées Elles possédaient les mots qui me manquaient Autour d'elles des airs chuchotèrentQue pouvait de la vie s'illuminer le sentier
Eveil in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comL'éveil fut secoué de torpeurSans être néfaste, l'aspect des mâchoires Deux torpilles hallucinatoiresOuvraient sur les filaments pourpres La nébuleuse endormieLà-haut dans le vortex des jardinsS'étiraient en rêves volésLes tombeaux des ancêtres incarnésDans une convulsion de satinMagnificences arborées pour clore ce cheminNi peur ni pâleur ne se lisaientC'était seulement le sang figéQui empêchait les mots de s'échapperLa beauté des morts que je voyaisS'était fixée dans ma pupille endormieLes âmes ombrées s’approchèrentLes cheveux comme des ailes poudrées Elles possédaient les mots qui me manquaient Autour d'elles des airs chuchotèrentQue pouvait de la vie s'illuminer le sentier
Prière in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comCapsule salvatrice tête recroquevilléeLa respiration ample me fait glisser Vers un second soleilDans mon temple aux odeurs de ThymLe savon latent des pierres écheveléesEffleure ta peau nacréeEt s'ouvre comme le parcheminDu rêve que j'ai faitMa prière s'adresse verdoyanteComme une perle sur ta mainDouce et pluvieuse ondulanteJamais ne se referme Sur le filet d'or du matin
Prière in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comCapsule salvatrice tête recroquevilléeLa respiration ample me fait glisser Vers un second soleilDans mon temple aux odeurs de ThymLe savon latent des pierres écheveléesEffleure ta peau nacréeEt s'ouvre comme le parcheminDu rêve que j'ai faitMa prière s'adresse verdoyanteComme une perle sur ta mainDouce et pluvieuse ondulanteJamais ne se referme Sur le filet d'or du matin
J'ai Rêvé in Poésie Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration: Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.com J'ai rêvé de la maison d'enfance Reliée par les fils électriques luminosité chargéeIl n'y avait pas les mots pour butter ni se cognerEt revenir en images brutes sans fin boucléesLes échos qui font mal qui réveillent sans avoir pu quitter leur sommeil Il y avait juste le rêve de l'enfance Avec les gens que j'ai côtoyés dans la maison que j'aimais L'excitation à préparer les plats de la soirée Dans le fourmillement des doigts teintés de sacréSe tenant droite dans la cuisine la Tina près de la porte du jardin Appelant pour l'aider les ustensiles à la main Le rêve était joyeux et grand coloré et bruyant Les amis des parents riaient tonitruant Et laissaient la place au rire des enfantsC'était le vrai chemin de la vie Quand de l'enfance l'esprit flotte pur insouciant Fixé au courant phosphorescent duquel on peut suivre l'espace temps Rien encore ne m'avait foudroyéeDu sommeil juste je ne pouvais plus m'extirper
J'ai Rêvé in Poésie Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration: Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.com J'ai rêvé de la maison d'enfance Reliée par les fils électriques luminosité chargéeIl n'y avait pas les mots pour butter ni se cognerEt revenir en images brutes sans fin boucléesLes échos qui font mal qui réveillent sans avoir pu quitter leur sommeil Il y avait juste le rêve de l'enfance Avec les gens que j'ai côtoyés dans la maison que j'aimais L'excitation à préparer les plats de la soirée Dans le fourmillement des doigts teintés de sacréSe tenant droite dans la cuisine la Tina près de la porte du jardin Appelant pour l'aider les ustensiles à la main Le rêve était joyeux et grand coloré et bruyant Les amis des parents riaient tonitruant Et laissaient la place au rire des enfantsC'était le vrai chemin de la vie Quand de l'enfance l'esprit flotte pur insouciant Fixé au courant phosphorescent duquel on peut suivre l'espace temps Rien encore ne m'avait foudroyéeDu sommeil juste je ne pouvais plus m'extirper
Les Dizains de la colère in Strophes Numérales et autres jeux escargotiens (2016), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comCes culs serrésQui se donnaientDes airs affranchisésSous la moiteur de L'ElyséeTête éminentePavillon mouvantMarchant culotte mouléeCoiffe mouilléeSueur de leur cauchemarInventéLa main tendueA l'enfant hagardPouce morduRegard perlantA qui l'on prometDes paradis absentsDes terres d'esclandresDes parcs DisneylandsDestins stérilesEt puérilsUne épuisante lancéeUn maniement du peupleQui s'instruit qui avanceAu son des promesses périméesL'idiotie collectiveDont la croyance bouleverseComme un espoir obsolèteDu bonheur à venirUn mouvement oppressantFugace atermoiementTelle la PortugaiseCheville blesséeSang sur le tétonQui allaite son rejetonEt ceux des infertilesEpuisée elle s'abstientJusqu'aux lands enfantinesDe poursuivre son cheminElle s'abandonne elle baiseLe front de son gaminFeignasse ! Brame la fouleNourris en marchantSers-toi de la houlePour te porter devantSois fière sous pavillonD'afficher tes couleursTon devoir et les pleursDe ton petit garçonLa preuve de tes douleursN'est qu'hallucinationLa jeune femme y laisse son souffleTels les effluves d'un parfumUn bouche à bouche futile et vainAvec les larmes la saliveEt le cri des putainsQue périsse cette veine patriotiqueDu ventre qu'on l'extirpeComme on retire le TéniaOn a marché longtempsCa faisait mal
Les Dizains de la colère in Strophes Numérales et autres jeux escargotiens (2016), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comCes culs serrésQui se donnaientDes airs affranchisésSous la moiteur de L’ElyséeTête éminentePavillon mouvantMarchant culotte mouléeCoiffe mouilléeSueur de leur cauchemarInventéLa main tendueA l’enfant hagardPouce morduRegard perlantA qui l’on prometDes paradis absentsDes terres d’esclandresDes parcs DisneylandsDestins stérilesEt puérilsUne épuisante lancéeUn maniement du peupleQui s’instruit qui avanceAu son des promesses périméesL’idiotie collectiveDont la croyance bouleverseComme un espoir obsolèteDu bonheur à venirUn mouvement oppressantFugace atermoiementTelle la PortugaiseCheville blesséeSang sur le tétonQui allaite son rejetonEt ceux des infertilesEpuisée elle s’abstientJusqu’aux lands enfantinesDe poursuivre son cheminElle s’abandonne elle baiseLe front de son gaminFeignasse ! Brame la fouleNourris en marchantSers-toi de la houlePour te porter devantSois fière sous pavillonD’afficher tes couleursTon devoir et les pleursDe ton petit garçonLa preuve de tes douleursN’est qu’hallucinationLa jeune femme y laisse son souffleTels les effluves d’un parfumUn bouche à bouche futile et vainAvec les larmes la saliveEt le cri des putainsQue périsse cette veine patriotiqueDu ventre qu’on l’extirpeComme on retire le TéniaOn a marché longtempsCa faisait mal
Alice Albert in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPlus elle m'en faisait voir plus je poursuivais mon rituel de noyades dans les toilettes : j'assassinais mes poupées tous les jours désirant mourir dans le ventre de ma mère.Plus elle lui en faisait voir plus elle poursuivait son rituel de noyades dans les toilettes : elle assassinait ses poupées tous les jours désirant mourir dans le ventre de sa mère.
Alice Albert in Poésies Nocturnes (2020), cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.comPlus elle m'en faisait voir plus je poursuivais mon rituel de noyades dans les toilettes : j'assassinais mes poupées tous les jours désirant mourir dans le ventre de ma mère.Plus elle lui en faisait voir plus elle poursuivait son rituel de noyades dans les toilettes : elle assassinait ses poupées tous les jours désirant mourir dans le ventre de sa mère.
Somnolence in Poésies Nocturnes (2020), Cycle Alice AlbertIllustration : Xabier Moingeon - https://xabiermoingeon.wordpress.com La nuit fouille les pulsions statiques incroyables et profondes dans un trouble avideComme les vallées bleues de l'inconscient dans lesquelles on visite encore les visages suspendus de MexicoLes battements sanguins peignent le grillage d'acier des ventres à terre dans un courage de feuIls fuient fatigués les nuits en double fondRattrapés par la Mésange bleue sans aile sur la branche coupéeEn état larvaire flottant sans acoustique découpée Et ce sang partout qui afflueEt oublie la stagnance sèche qui reflue Afin de ne plus accomplir les pensées et les actes de ma foi ni de ma raisonDémences juvéniles adulaires trop lourdes dans la poche des secretsLa mer et les idées qui frappent ma têteMon écho qui hurle contre la paroi des vaisseaux Il ne veut plus s'y voir ni les toucherIl baigne dans l'alcool mort des secondes pour y rire et le reste s'endormirEt le reste à gueulerC'est l'instant Où les rêves buttent contre la matrice cérébrale des paupières effritées L'heure des pupilles jauniesBrouillard sévère odeur cramoisie Je veux mon sommeil noir et lourd, sommeil d'acierEn croisade des joies les rayons sur la peauJe veux mes idées claires la personnalité sobre identiqueA la liberté Je veux ma solitude enchainée Dans la chambre des âmes antiques