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L'artiste malienne Rokia Traoré publie aux éditions J.-C. Lattès Je suis née libre. Disponible depuis le 29 octobre 2025, le livre interroge sur les rapports entre l'Europe et l'Afrique et sur les droits des femmes entre autres. Et la journaliste, mais aussi chanteuse Fanny Marsot présente Pani zétwal, chanson disponible depuis le 17 octobre et en collaboration avec le pianiste de jazz Jimmy Felvia. Pour visionner les clips, cliquez sur les titres des chansons : Rokia Traoré - Tuit tuit Rokia Traoré - Nè so Fanny Marsot x Jimmy Felvia - Pa ni zetwal Rokia Traoré - Tu voles Rokia Traoré - Obikè Retrouvez la playlist officielle de RFI Musique.
Dans ses récits de voyage comme dans ses romans, l'autrice naturaliste française a toujours préféré les chemins de traverse et les replis du territoire, pour aller chercher l'âme des lieux et des peuples. Quand elle était petite, Clara Arnaud raconte avoir longtemps eu sur sa table de chevet un globe lumineux, éclairant ses rêves d'ailleurs comme ses veillées nocturnes à bouquiner en cachette de ses parents. Depuis, à 38 ans, l'écrivaine française a déjà publié plusieurs récits de voyage et trois romans, le dernier «Et vous passerez comme des vents fous» ayant reçu de nombreuses distinctions et rencontré le succès en France. Rencontrer les lieux et ceux qui les peuplent, en livrer l'esprit, une boussole et un carnet de notes en poche, c'est ce qui semble avoir toujours guidé l'autrice nomade, dans ses écrits à mots pesés, comme dans ses voyages à pas lents, toujours à pied et souvent accompagnée d'un cheval. Après des échappées kirghizes, des itinérances en Chine avec deux chevaux, dans le Caucase aussi, ou après deux ans d'expatriation en République Démocratique du Congo, puis au Honduras, Clara Arnaud a désormais posé ses valises dans le Couserans, dans les Pyrénées ariégeoises, en France. C'est de là qu'elle a puisé l'inspiration pour écrire son dernier roman peuplé d'ours et de bergers qui vient questionner notre rapport au sauvage, dans une écriture à fleur de peau et de territoire. Consciente qu'il n'y a pas qu'un seul monde, Clara Arnaud intercède à sa manière, se plaçant aux coutures des mondes animal, végétal ou humain reliés souvent entre eux sans le savoir. Ce faisant, elle arpente, débusque et interroge nos géographies sensibles, en mettant le corps en mouvement, parfois à l'épreuve, dans des espaces grands et sauvages de préférence. Une rencontre initialement diffusée en novembre 2024. Bibliographie : - «Au détour du Caucase. Conversation avec un cheval». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. Poche Babe. 2024- «Et vous passerez comme des vents fous». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. 2023- «La verticale du fleuve». Clara Arnaud. Éditions Actes Sud. 2021- «L'orage». Clara Arnaud. Éditions Gaïa. 2015.
Chaque dimanche, retrouvez le livre coup de coeur de la semaine : roman, thriller, littérature... laissez-vous inspirer pour vos prochaines lectures ! RDV chaque dimanche à 08h50 et 10h20 sur LYON 1ERE. Ecoutez LYON 1ERE sur lyonpremiere.fr, l'application et à Lyon sur 90.2FM et en DAB+.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nous explorons le chapitre 19 d'Harry Potter et l'Ordre du Phénix : «Le lion et le serpent»... 0:00 Introduction 3:36 Chapitre 1:08:37 Meilleur personnage & renommage 1:13:35 La volière Pour prolonger l'aventure Harry Potter avec nous : Facebook : https://www.facebook.com/frequence934 Instagram : https://www.instagram.com/frequence934 Discord : https://discord.com/invite/ps7FgM2bfG Twitch : https://www.twitch.tv/stream9troisquarts Notre volière : frequence934@gmail.com ou à : Fréquence 9 3/4, Espace Conquérant, 3 Place Jean Nouzille 14000 Caen FRANCE Accédez à des contenus exclusifs sur Patreon : https://www.patreon.com/frequence934 Soutenez-nous sur Tipeee : https://fr.tipeee.com/frequence934 Thème musical : Moonlight Hall, de Kevin MacLeod (Licence CC BY 3.0) Jérémy & Marina ⚡ Soutenez-nous sur Patreon et Tipeee !
Chaque jour, retrouvez le journal de 11h de la rédaction d'Europe 1 pour faire le tour de l'actu.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Paul Kawczak est né et a grandi à Besançon. Son premier roman, «Ténèbre», a reçu plusieurs prix, en France et au Québec, et a été traduit dans de nombreuses langues. Il vit à Montréal. Poursuivant son exploration de l'Histoire, Paul Kawczak revisite ici la période de l'Occupation. Littéraire et politique, «Le Bonheur» est une réflexion sur la solidarité, l'art et la démocratie. Un hommage aux enfants sacrifiés sur l'autel du fascisme, ainsi qu'aux femmes qui les ont protégés. Automne 1942, près de Besançon, Jacquot, Pinou et Suzanne se cachent sous les ruines du château de Montfaucon, dans une grotte où résiderait le Diable. À la surface, un officier nazi sans visage, le SS-Sturmbannführer Peter Pannus, les traque comme le ferait une bête sauvage, rôdant autour du château et de la petite épicerie de madame Beugnot. Il sera dit, plus tard, que cet homme glaçant au passé mystérieux soupçonnait ces enfants de posséder d'immenses pouvoirs. Des pouvoirs qui auraient pu changer le cours de la guerre. Aucun élément certain n'étaye ces rumeurs, bien sûr. Mais comment expliquer cette étrange lumière verte, que plusieurs témoins ont rapporté avoir vu s'échapper du monstre et de ses victimes ? (Présentation des éditions La Peuplade).
L'artiste Lionel Estève expérimente différentes matières et techniques pour créer des collages, des assemblages, des sculptures ou des mobiles. Il considère son travail comme la source d'un perpétuel apprentissage.Son esthétique inclassable échappe à la rhétorique habituelle de l'art contemporain pour évoquer plutôt un sentiment de beauté absolue.Il a choisi aujourd'hui de nous parler d'un des derniers grands maitres de la peinture classique : Francisco de Goya Le podcast L'Amour de l'Art invite des artistes à parler d'autres artistes. Musique, littérature, cinéma, arts visuels, théâtre... Ils et elles nous partagent, de manière très personnelle, leur regard sur ces œuvres qui les fascinent. L'Amour de l'Art est un podcast de la galerie Perrotin L'épisode avec Lionel Estève a été enregistré le 23 octobre 2025 à la galerie Perrotin, Paris. Entretien réalisé par Vanessa Clairet Stern Prise de son, réalisation et sound design : Seb Lascoux Langue : Française Identité graphique : Perrotin Musique : CDM Music Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Avec La Surprise, Valérie Zenatti signe un petit bijou d'essai littéraire — à la fois lumineux, intime et profondément vivant.Elle réussit un équilibre rare. Celui de penser la surprise — cette émotion que l'on croit fugace — comme une véritable clé de lecture du monde.
durée : 00:11:31 - Les Enjeux internationaux - par : Guillaume Erner - Après un an de détention en Algérie, l'écrivain Boualem Sansal a été gracié hier, à la faveur d'un geste diplomatique de Berlin. Accusé d'« atteinte à l'unité nationale », le romancier, connu pour sa critique des dérives autoritaires, était devenu un symbole de la liberté d'expression. - réalisation : Félicie Faugère - invités : François Gouyette Ambassadeur de France en Tunisie
En novembre 2015, dans la sidération qui a suivi les attentats au Bataclan et aux terrasses parisiennes, des mots ont jailli comme ceux d'Antoine Leiris devenus historiques «Vous n'aurez pas ma haine», dans une lettre d'abord, puis dans une pièce mise en scène par Olivier Desbordes, interprétée par Mikael Winum. Aurélie Silvestre avait déjà raconté dans «Nos 14 novembre» les jours d'après. Cette fois, dans un nouveau récit, «Déplier le cœur», elle se concentre sur les 10 mois du procès. Aurélie Silvestre et Olivier Desbordes étaient les invités de Nathalie Amar. «Déplier le coeur» est à retrouver aux éditions du Seuil. «Vous n'aurez pas ma haine» est à voir au Théâtre de La Bruyère. ► Chronique Café Polar Catherine Fruchon-Toussaint a rencontré Barbara Abel pour son roman «Ici s'arrête le monde» (Récamier), un thriller à couper le souffle où l'autrice belge imagine que Bruxelles est bombardée sans que les habitants ne sachent par qui... Et dans une terreur totale, on suit une famille qui tente de survivre dans un immeuble pour échapper à l'attaque terroriste. ► Playlist du jour - Simon and Garfunkel - Sound of Silence - Queen of the stone Age - The Vampyre of Time and Memory - Lhasa – Rising - Fighting for peace – Cory Henry.
En novembre 2015, dans la sidération qui a suivi les attentats au Bataclan et aux terrasses parisiennes, des mots ont jailli comme ceux d'Antoine Leiris devenus historiques «Vous n'aurez pas ma haine», dans une lettre d'abord, puis dans une pièce mise en scène par Olivier Desbordes, interprétée par Mikael Winum. Aurélie Silvestre avait déjà raconté dans «Nos 14 novembre» les jours d'après. Cette fois, dans un nouveau récit, «Déplier le cœur», elle se concentre sur les 10 mois du procès. Aurélie Silvestre et Olivier Desbordes étaient les invités de Nathalie Amar. «Déplier le coeur» est à retrouver aux éditions du Seuil. «Vous n'aurez pas ma haine» est à voir au Théâtre de La Bruyère. ► Chronique Café Polar Catherine Fruchon-Toussaint a rencontré Barbara Abel pour son roman «Ici s'arrête le monde» (Récamier), un thriller à couper le souffle où l'autrice belge imagine que Bruxelles est bombardée sans que les habitants ne sachent par qui... Et dans une terreur totale, on suit une famille qui tente de survivre dans un immeuble pour échapper à l'attaque terroriste. ► Playlist du jour - Simon and Garfunkel - Sound of Silence - Queen of the stone Age - The Vampyre of Time and Memory - Lhasa – Rising - Fighting for peace – Cory Henry.
Le Journal en français facile du mercredi 12 novembre 2025, 17 h 00 à Paris Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/CB7l.A
durée : 00:58:08 - Les Nuits de France Culture - par : Philippe Garbit - "Paris est un roman" était en 1994 le sujet d'une programmation par la vidéothèque des Halles. L'émission "Les îles de France" en avait profité pour analyser ce thème -écrire et filmer la ville- en donnant la parole à Alain Paucard, Jean-Marie Thomas, Mohammed Boudjedra et Robert Bober. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Robert Bober; Mohamed Boudjedra Écrivain et architecte français d'origine algérienne
Marc Weitzmann "La part sauvage" (Grasset)Prix Femina Essai.« Philip Roth est mort le 22 mai 2018. J'avais fait sa connaissance presque vingt ans plus tôt, en 1999 – vingt années qui de Jérusalem à New York et Paris, avaient vu le monde global exploser, la haine et le populisme tout submerger et ma propre vie basculer, mais durant lesquelles nous étions devenus amis. Il avait tenu dans ma vie comme dans celle de ses lecteurs le rôle de refuge mental et de boussole. Et maintenant qu'il était en train de mourir, le pays qui lui avait fourni la matière première de ses livres était détricoté par Donald Trump.Le choc intime de sa mort a alors pris un autre sens : celui de la fin d'un monde au profit de la violence, de la montée de l'antisémitisme, du retour en force des idéologies.Depuis l'Amérique telle qu'elle aurait pu être, ce livre révèle les Etats-Unis tels qu'ils sont. » M. W.Musique: « Voodoo child » de Jimmy HendrixHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les réseaux sociaux nous vendent aussi de la littérature : sur les médias sociaux, de nombreux influenceurs émergent depuis quelques années pour mettre en avant des nouveautés ou des classiques ! Comment vend-on un livre aujourd'hui ? Depuis quelques années, de plus en plus de maisons d'édition font appel aux influenceurs littéraires, font appel aux influenceurs littéraires : «Les réseaux sociaux sont un énorme levier de visibilité. Le temps de lecture baisse alors que le temps passé sur les écrans augmente. Il faut donc aller chercher le lecteur là où il est», nous explique Maïa Gros, attachée de presse aux éditions de l'Observatoire. « Il faut comprendre que les réseaux sociaux, ce n'est pas le marché du contenu, mais le marché de l'attention. Des centaines de milliers de contenus sont postés chaque jour. Il faut donc capter l'attention le plus rapidement possible et créer de l'intérêt ; il faut partir du jeune vers la vidéo alors qu'à l'école, on part de l'œuvre pour aller vers le jeune ». De plus en plus de livres, moins de places dans les médias, moins de lecteurs, la littérature circule énormément sur ces nouveaux canaux d'informations, notamment chez les jeunes. «On n'a pas forcément une très bonne image des influenceurs. J'ai voulu propager des connaissances autour de la littérature sud-américaine ou plus classique, de fil en aiguille les gens se sont intéressés à ce que je disais», raconte Chris Laquieze. Et ça marche : le livre de l'autrice américaine Freida McFadden La femme de ménage a émergé grâce à TikTok. «Un bouche-à-oreille numérique efficace», selon Maïa Gros. C'est également l'occasion de faire (re)découvrir une littérature méconnue en France ou une littérature classique oubliée ou des auteurs moins connus. «J'aime bien mettre en avant des petits auteurs qui sont moins connus qui produisent des maisons d'édition des œuvres exceptionnellement bien, et dont on parle très peu parce qu'ils sont moins médiatisés», précise Chris Laquieze. Invités : Chris Laquieze, auteur et influenceur littéraire. Vous pouvez suivre son compte Instagram ou son compte TikTok. Il sortira en janvier son premier roman La rosa perdida, aux éditions J.-C. Lattès. Maïa Gros, attachée de presse aux éditions de l'Observatoire, une maison d'édition créée en 2016, qui publie des essais et des romans. Et le témoignage de Timothée, responsable de la librairie Temps-Livres au Pré-Saint-Gervais. Propos recueillis par Cécile Lavolot. Et la chronique Ailleurs nous emmène à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, où la 11è fête du Livre a lieu du 2 au 21 novembre (du 8 au 15 dans la capitale, Kinshasa). Et c'est Françoise Balais, directrice déléguée de l'Institut français de Kinshasa qui nous parlera de cet évènement ! On pourra notamment y retrouver en clôture la création de la pièce «Silence» du lauréat du Prix Rfi Théâtre 2025, Israël NZILA. Programmation musicale : L'artiste Orelsan en duo avec Yamé, avec le titre Encore une fois.
Dans son livre L'Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher nous livre une histoire personnelle, celle de la relation avec sa mère. Il en fait aussi un objet d'études pour brosser le portrait d'une génération d'immigrés algériens. Dans ce livre intime qui prend des allures d'enquête sociologique, l'auteur explore la distance qui s'est créée entre sa mère, arrivée d'Algérie au début des années 1950, mais qui n'a jamais vraiment quitté ce pays et ses traditions, et lui, élevé en France. Smaïn Laacher était l'invité de Nathalie Amar. L'Algérie, ma mère et moi est disponible aux éditions Grasset. ► Chronique Les pionnières de la culture Marjorie Bertin s'intéresse à la poétesse et documentariste iranienne Forough Farrokhzad. ► Reportage Amira Souilem est allé à Ramallah en Cisjordanie occupée visiter une galerie de la ville qui consacre une exposition à un artiste gazaoui. ► Playlist du jour - Rachid Taha - Écoute-moi Camarade - Samira Brahmia - Dzeoudji ou Quilini - Zeyne - Hilwa.
Dans son livre L'Algérie, ma mère et moi, Smaïn Laacher nous livre une histoire personnelle, celle de la relation avec sa mère. Il en fait aussi un objet d'études pour brosser le portrait d'une génération d'immigrés algériens. Dans ce livre intime qui prend des allures d'enquête sociologique, l'auteur explore la distance qui s'est créée entre sa mère, arrivée d'Algérie au début des années 1950, mais qui n'a jamais vraiment quitté ce pays et ses traditions, et lui, élevé en France. Smaïn Laacher était l'invité de Nathalie Amar. L'Algérie, ma mère et moi est disponible aux éditions Grasset. ► Chronique Les pionnières de la culture Marjorie Bertin s'intéresse à la poétesse et documentariste iranienne Forough Farrokhzad. ► Reportage Amira Souilem est allé à Ramallah en Cisjordanie occupée visiter une galerie de la ville qui consacre une exposition à un artiste gazaoui. ► Playlist du jour - Rachid Taha - Écoute-moi Camarade - Samira Brahmia - Dzeoudji ou Quilini - Zeyne - Hilwa.
Cette semaine, Pierre-Édouard Deldique reçoit Franz-Olivier Giesbert, un grand nom du journalisme en France, aujourd'hui écrivain. FOG publie «Voyage dans la France d'avant» (Gallimard), un chant d'amour à la France, entre colère lucide et gratitude nostalgique. Il clôt ainsi son cycle sur la Vè République avec une méditation personnelle sur l'identité française. «Confonds-je la capilotade de ma carcasse et celle du monde moderne qui se dérobe sous mes pieds», s'interroge l'auteur. «Voyage dans la France d'avant» s'inscrit dans la continuité de son «Histoire intime de la Vè République» en trois volumes dont nous avons parlé dans «Idées». Ce nouveau tome n'est pas un livre de souvenirs, ni une autobiographie, mais plutôt une fresque personnelle où l'auteur se penche sur la France comme on contemple un édifice en demande de restauration. Il y mêle colère, amour et mélancolie. Fils d'un soldat américain du Débarquement, élevé en Normandie, Franz-Olivier Giesbert revendique une identité hybride qui nourrit son attachement viscéral à la France. Il célèbre la grâce de la langue, la civilité, la gauloiserie, les paysages ordonnés, les prodiges de la gastronomie et la chanson qui a accompagné sa vie. Loin d'un passéisme béat, notre écrivain au franc-parler assume néanmoins le «c'était mieux avant». Certaines choses l'étaient, tout en reconnaissant les zones d'ombre du passé. Cela lui permet de critiquer la France contemporaine sans sombrer dans le ressentiment. Il évoque une nation fatiguée mais attachante, où les gouvernants «laissent tout filer». Son regard est celui d'un homme libre, qui «n'en fait qu'à sa tête», conseil qui lui a été donné par l'Alberto Giacometti, qui cherche à comprendre d'où nous venons pour savoir surtout où nous allons. Il relie les passions idéologiques, les haines recuites et la tentation de l'abîme à la crise actuelle de la société française. «Voyage dans la France d'avant» est l'œuvre d'un homme libre qui reprend le célèbre mot de Groucho Marx : «Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé» … Programmation musicale : - Joe Dassin Dans Les Yeux D'Emilie - Sly Johnson / Erik Truffaz Nature boy - Irène Duval Sonate pour violon et piano - Troisième mouvement (compositeur :Francis Poulenc) - Pascal Comelade L'argot du bruit.
Dans cet épisode de La Voix et Livre, Nicolas Carreau reçoit Camille Bordas pour parler de son roman "Des inconnus à qui parler", une fiction originale se déroulant en une journée dans un département universitaire dédié au stand-up. L'autrice évoque les défis de créer des sketchs humoristiques crédibles, tout en explorant les tensions du monde comique face à la cancel culture et à la viralité des réseaux sociaux. Elle revient aussi sur son choix d'une narration à la troisième personne, qui lui a permis de s'éloigner de l'autofiction et de donner voix à plusieurs personnages.À retenir :Une plongée dans les coulisses du stand-up et ses enjeux contemporains.Une réflexion sur la liberté d'expression et les limites de l'humour.Le processus d'écriture d'un roman choral vu par Camille Bordas.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce numéro du magazine IDÉES, Pierre-Édouard Deldique reçoit Elise Marrou. Professeure de philosophie contemporaine et d'histoire de la philosophie moderne à l'Université Paris-Sorbonne, elle nous propose une lecture synthétique et pédagogique de l'œuvre de Ludwig Wittgenstein (1889–1951), figure centrale de la philosophie contemporaine, dans un «Que sais-je», aux PUF. Elise Marrou / Cairn info. Philosophe du langage, mathématicien, ingénieur, Wittgenstein est présenté comme un penseur à la fois rigoureux et singulier dont la trajectoire intellectuelle échappe aux classifications simplistes. «Considéré comme l'un des plus grands penseurs du XXè siècle, Wittgenstein n'a publié que deux ouvrages, le «Tractatus logico-philosophicus» et les «Recherches philosophiques» qui, chacun à leur manière, ont provoqué une révolution philosophique profonde», écrit-elle. Non, dit-elle, contrairement à ce que l'on dit souvent de lui, il n'a pas tué la philosophie Bien au contraire car, ajoute-t-elle : «Si nous prenons réellement la peine de nous immerger dans l'œuvre du philosophe viennois, nous nous trouvons confrontés à un philosophe au service des problèmes de la philosophie comme personne peut-être ne l'a été avant lui» ; Au cours de l'émission, et au fil des pages de cet ouvrage utile pour quiconque veut comprendre ce penseur, Elise Marrou insiste sur le double moment de la pensée wittgensteinienne : celle du «Tractatus logico-philosophicus», où le langage est conçu comme un miroir du monde, et celle des «Recherches philosophiques», où la signification devient affaire d'usage et de pratiques sociales. Cette évolution, loin d'être une contradiction, est interprétée comme une radicalisation du projet initial : clarifier les confusions philosophiques en examinant les formes de vie et les jeux de langage. L'auteure déconstruit les slogans souvent associés à Wittgenstein — «la signification, c'est l'usage», «ce dont on ne peut parler, il faut le taire» — pour en restituer la profondeur. Elle montre comment il nous propose une nouvelle manière de faire de la philosophie : non en construisant des systèmes, mais en dissipant les malentendus nés de l'usage du langage. «Le philosophe se remémore l'usage ordinaire des mots afin de les reconduire de leur usage métaphysique à leur usage ordinaire». L'ouvrage met en lumière l'impact de Wittgenstein dans le monde des idées. Elise Marrou souligne que des notions comme «coutume», «institution», ou «forme de vie» permettent de penser les pratiques humaines sans recourir à des abstractions métaphysiques. Cette transversalité est au centre du livre : elle montre que Wittgenstein n'est pas seulement un philosophe du langage, mais un penseur de la culture, des usages, et des formes de rationalité incarnées. Dans ce numéro d'IDÉES et dans cet ouvrage, Elise Marrou nous propose une synthèse accessible et rigoureuse. En évitant les simplifications, elle invite les auditeurs et les lecteurs à entrer dans le détail des textes, tout en fournissant les repères nécessaires pour naviguer dans une pensée réputée à juste titre difficile. Musiques diffusées pendant l'émission Philharmonique de Vienne Zimerman / Bernstein - Concerto n°2 de Brahms Philip Glass - String Quartet n°2 Company Brad Mehldau - After Bach Rondo Jazzrausch Bigband - Dancing Wittgenstein.
Gaëlle Nohant "L'homme sous l'orage" (L'Iconoclaste)Hiver 1917. Le front s'enlise, l'arrière s'épuise. Une nuit d'orage, un visiteur demande asile à Isaure, la propriétaire d'un domaine viticole. Avant le conflit, c'était un peintre talentueux reçu au château, désormais c'est un déserteur que la maîtresse de maison renvoie sèchement. Saisie de compassion, Rosalie, la fille d'Isaure, le cache au grenier. Mais avec lui, les périls s'invitent au cœur de la demeure.Peut-on agir sur le destin? Le fugitif, la jeune fille et la mère refusent la place qui leur a été assignée. Ils s'émancipent et se confrontent, tissant un fascinant roman de guerre, d'amour et de liberté. Pour eux comme pour nous, l'orage se lève, il faut tenter de vivre.Un roman captivant sur la liberté et le destin.Musique: « Achille » the divine comedyHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Chaque dimanche, retrouvez le livre coup de coeur de la semaine : roman, thriller, littérature... laissez-vous inspirer pour vos prochaines lectures ! RDV chaque dimanche à 08h50 et 10h20 sur LYON 1ERE. Ecoutez LYON 1ERE sur lyonpremiere.fr, l'application et à Lyon sur 90.2FM et en DAB+.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Un dangereux criminel confesse son crime et tente, par son récit détaillé, de prouver au lecteur qu'il n'est pas fou... Meilleur moyen de confirmer l'étendue de sa folie? On va parler Folie, poésie et alignement de l'être. Envie de venir y penser avec moi?Idée originale Amélie Damelincourt.Musique originale de John LKL.Visuel Clotilde Philippe.ça me fait penser, lire, regarder (et même écouter):Florence Foresti, Je ne suis pas folle vous savez, https://www.youtube.com/watch?v=MqhzZYq0rVELe seigneur des anneaux, TolkienDahmer, Ryan Murphy, Ian Brennan (2022, Netflix)Mindhunter, David Fincher, Liz Hannah, Mark Winemaker (2017, Netflix)Making a Murderer, 2018 NetflixPlaton, La RépubliqueEdgar Poe, sa vie, son œuvre, étude psychanalytique, préfacé par Freud, Marie BonaparteHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Loris Chavanette "Le concours de pêche" (Allary)Alexandre n'a pas attendu que sa fiancée le trompe pour être malheureux. Depuis la disparition de son père en mer, alors qu'il n'était qu'un enfant, il est incapable de vivre pleinement les choses. Mais cet été-là, quand il débarque à Sète, sa ville natale, il fait la connaissance d'une bande de pêcheurs à l'occasion d'un concours de pêche improvisé, où chacun doit miser ce qu'il a de plus précieux. Parmi eux Jonas, un vieux sans-abri moqué par tous, parie un mystérieux briquet en or.Alexandre et Jonas, ce sont deux solitudes qui se rencontrent et s'entraident, dans une réécriture sétoise du Vieil Homme et la mer d'Hemingway. Conte moderne mêlant l'humour au tragique, Le Concours de pêche nous révèle ce qu'il reste d'espoir quand on croit avoir tout perdu.Musique : Brassens "Auprès de mon arbre"Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cet épisode de La Voix est Livre, Nicolas Carreau reçoit Alice Ferney pour parler de son nouveau roman « Comme en amour », une exploration subtile des liens d'amitié, parfois aussi profonds et complexes que l'amour.L'autrice y raconte la relation entre Marianne et Cyril, deux êtres que tout oppose mais que réunit une complicité rare. Ensemble, ils interrogent les frontières entre affection, loyauté et désir.Un échange sensible sur l'écriture, la psychologie des liens humains et la beauté des amitiés qui défient les conventions.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nous explorons le chapitre 17 d'Harry Potter et l'Ordre du Phénix : «Décret d'éducation numéro vingt-quatre»... Invitée de cet épisode : Justine, auditrice de l'émission. 0:00 Introduction 9:59 Chapitre 1:30:40 Meilleur personnage & renommage 1:44:02 La volière Pour prolonger l'aventure Harry Potter avec nous : Facebook : https://www.facebook.com/frequence934 Twitter : https://twitter.com/frequence934 Instagram : https://www.instagram.com/frequence934 Discord : https://discord.com/invite/ps7FgM2bfG Twitch : https://www.twitch.tv/stream9troisquarts Notre volière : frequence934@gmail.com ou à : Fréquence 9 3/4, Espace Conquérant, 3 Place Jean Nouzille 14000 Caen FRANCE Accédez à des contenus exclusifs sur Patreon : https://www.patreon.com/frequence934 Soutenez-nous sur Tipeee : https://fr.tipeee.com/frequence934 Thème musical : Moonlight Hall, de Kevin MacLeod (Licence CC BY 3.0) Jérémy & Marina ⚡ Soutenez-nous sur Patreon et Tipeee !
Dans ce nouveau numéro d'IDÉES, Pierre-Édouard Deldique reçoit Arnaud Teyssier, historien du gaullisme, pour évoquer la Constitution de la Vè République alors que la France traverse une crise politique inédite sans précédent depuis 1958. Selon lui, la Constitution est solide, capable de faire face à cette crise. «C'est un édifice puissant d'une cohérence profonde et dressé contre la tentation du déclin», écrit-il dans sa monumentale biographie intitulée «Charles de Gaulle, l'angoisse et la grandeur» (Perrin). Il l'explique dans ce nouveau numéro du «magazine qui interroge ceux qui pensent le monde». Dans cet épais ouvrage, Arnaud Teyssier explore la vie exceptionnelle de Charles de Gaulle, en mêlant rigueur historique et profondeur philosophique. Loin d'une simple biographie, le livre propose une méditation sur la grandeur politique et les angoisses quasi-existentielles qu'a connues l'homme du 18 juin. L'auteur, normalien et énarque, revient sur l'enfance de De Gaulle, marquée par une «fierté anxieuse» envers la France, selon les propres mots du général. Il souligne l'influence qu'ont eue chez lui des penseurs et des écrivains comme Chateaubriand, Barrès, Péguy, Bergson ou Maritain, qui ont nourri la vision romantique et spirituelle de Charles de Gaulle qui apparaît comme un homme tiraillé entre la lucidité politique et une quête de transcendance, entre machiavélisme et idéalisme. Le livre insiste sur la conception gaullienne de l'État : fort, souverain, garant de l'unité nationale, le général y est présenté comme profondément conscient du déclin de la France et de l'Occident, confrontés à une modernité sans repères, à une spiritualité affaiblie et à la mort des idéologies. L'auteur montre comment De Gaulle, en bâtissant les institutions de la Vè République, cherchait à conjurer le chaos de juin 1940 et à préparer la France à affronter les défis du futur. Dans l'émission, Arnaud Teyssier explique ce que Charles de Gaulle a voulu faire en créant le Vè République conçue pour lui survivre. Programmation musicale : Keith Jarrett, Sonate III en mi mineur - Vivace (Compositeur : Carl Philipp Emanuel Bach).
Invité : - Raphaël Enthoven, essayiste. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Aujourd'hui, nous allons échanger sur la place des femmes dans un pan choisi de la littérature européenne. Plus précisément à travers les oeuvres de deux écrivaines : Panni Puskás et Tina Vrščaj. Deux noms que vous ne connaissez sans doute pas (pas encore ai-je envie de dire, en espérant que les maisons d'édition indépendantes françaises vont s'intéresser aux textes de ces écrivaines), à moins que vous ne parliez respectivement hongrois et slovène. La première, Panni Puskás a fait partie des nominées pour l'édition 2024 de l'EUPL, prix de littérature de l'union européenne, tandis que la seconde Tina Vrščaj, a fait partie des mentions spéciales de la même année.Toutes les deux, à travers des univers très différents et des regards singuliers sur la société dans laquelle elles vivent, tissent des romans loin des sentiers battus, où la condition des femmes occupe une place primordiale.Avec ces deux écrivaines, nous parlons d'écriture et d'inspiration, de questionnements et problématiques sociales, mais également, de la place de la femme dans la société contemporaine, en prenant en compte les particularités des pays concernés.Nous parlons également de l'EUPL et des portes que ce prix ouvre, des perspectives qu'il dessine en matière de circulation de la littérature européenne.Petit bonus : l'une des nouvelles de Panni a été traduites pour le Los Angeles Review : https://losangelesreview.org/with-bukowski-timea-sipos/Retrouvez les extraits, traduits en anglais, des romans sélectionnés pour l'EUPL de Panni Puskás & Tina Vrščaj***Soutenez Bookalicious (et recevez de beaux goodies) par ici : https://fr.tipeee.com/bookalicious-1Ce podcast fait partie du label Podcut ! Retrouvez les autres podcasts du label ici : www.podcut.studioHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Musicologie et littérature : le black metal à la croisée des univers. Vous n'avez pas la moindre idée de ce dont il peut s'agir ? C'est normal. Il y a trois termes que vous n'êtes peut-être pas habitués à voir accolés. Black metal, littérature, musicologie. et pourtant !Dans le cadre du « off » de l'édition 2024 des Seisach Metal Nights, événement metal organisé en octobre, à Sauveterre de Guyenne en Nouvelle Aquitaine, était programmée une rencontre à la médiathèque, que je remercie pour son accueil chaleureux.Avec Vincent Ferrara Autran, Docteur en Arts et auteur d'un mémoire de master en musicologie intitulé « Inventaire du black metal : rétrospectives et perspectives » nous partons à la rencontre de la structure théorique du black metal, de ses références musicales et littéraires et de sa richesse plurielle. Autant dire qu'il y a beaucoup à dire, et bien plus que nous-même, amateurs et amatrices de musiques extrêmes, ne l'aurions pensé au premier abord. Il en ressort un échange riche, nourri, intense, qui aurait pu se prolonger longtemps.Le bandcamp de Seidrun : https://seidrun.bandcamp.com/musicMerci à Sébastien de nous avoir confié cette matinée culturelle, Sébastien qui introduit la conférence en rappelant le comment du pourquoi de cet événement annuel qu'il a créé et porte chaque année.Il y a quelques fluctuations de son que je ne suis pas parvenue à rétablir à la post production, ce sont les aléas du direct un samedi matin entre deux soirs de concerts.Bonne écoute et bonnes découvertes dans l'univers du black metal.***Soutenez Bookalicious (et recevez de beaux goodies) par ici : https://fr.tipeee.com/bookalicious-1Ce podcast fait partie du label Podcut ! Retrouvez les autres podcasts du label ici : www.podcut.studioHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Percival Everett, né en 1956 en Géorgie aux États-Unis, est l'auteur d'une vingtaine de romans dont «Effacement» (2001), qui explore les stéréotypes raciaux dans le monde littéraire, et adapté au cinéma sous le titre «American Fiction» en 2023. Ont suivi «Blessés», «Montée aux enfers» et «Châtiment» dans la veine du polar. Son nouveau roman «James», couronné par le National Book Award et le prix Pulitzer de la fiction en 2025 revisite le classique «Les Aventures de Huckleberry Finn» du point de vue de Jim, l'esclave en fuite. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne-Laure Tissut « Ces gamins blancs, Huck et Tom, m'observaient. Ils imaginaient toujours des jeux dans lesquels j'étais soit le méchant soit une proie, mais à coup sûr leur jouet. [...] On gagne toujours à donner aux Blancs ce qu'ils veulent. » Qui est James ? Le jeune esclave illettré qui a fui la plantation ? Ou cet homme cultivé et plein d'humour qui se joue des Blancs ? Percival Everett transforme le personnage de Jim créé par Mark Twain, dans son roman Huckleberry Finn, en un héros inoubliable. James prétend souvent ne rien savoir, ne rien comprendre ; en réalité, il maîtrise la langue et la pensée comme personne. Ce grand roman d'aventures, porté par les flots tourmentés du Mississippi, pose un regard incisif entièrement neuf sur la question du racisme. Mais James est surtout l'histoire déchirante d'un homme qui tente de choisir son destin. (Présentation des éditions de l'Olivier)
Suivons le rythme du troupeau et le calendrier des montagnes, dans les hauts plateaux bulgares, avec une écrivaine de l'expérience et du grand dehors. Il y a quatre ans déjà, à l'occasion du Prix Nicolas Bouvier que lui avait décerné, en 2020, le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo en France, on avait reçu la poétesse et écrivaine de non fiction, d'origine bulgare, installée en Ecosse: Kapka Kassabova. Autour de ses deux premiers ouvrages : «Lisières» et «L'écho du Lac», mêlant voyage et érudition, poésie et immersion, sillonnant ses terres natales à chaque fois, dans les Balkans. Et après «Elixir», son troisième opus placé dans la vallée reculée de la Mesta, voilà Kapka partie à la rencontre des derniers éleveurs nomades des Monts du Pirin, en Bulgarie, situés non loin de la Mesta… Dans «Anima», ce quatrième récit entre éloge et élégie du monde pastoral, on croise un peuple nomade millénaire «les Karakachans», Kamen, l'homme au nom de pierre, Sasho, «le berger aux yeux décolorés par la tristesse et l'alcool», Marina, la biologiste qui appelle les loups, les plus vieux moutons du monde, des chiens de garde nobles et résistants et des paysages de montagne qui vous étreignent et vous retiennent. Anima, c'est l'âme en latin. La racine du mot « animal » aussi, soit tout être qui respire, doué d'une âme, de vie. Ce qui renvoie à l'animisme bien sûr. Les nomades karakachans l'appelaient « psyché ». Elle leur apparaissait sous forme de souffle, de brume ou de vent. Et c'est ce souffle du vivant, la force du lien entre humains et non-humains, que vient capter Kapka sur près de cinq cents pages, au moyen d'un récit puissant, à l'occasion d'une estive parmi six cents moutons, en immersion ; car comme le dit Kapka «ce ne sont pas les grandes idées qui changent le monde mais l'expérience et le vécu des lieux et des gens…». Ainsi, après pas mal de temps passé là-haut, Kapka Kassabova est finalement redescendue pour se faire l'émissaire, à sa manière, de ce monde âpre et en sursis, au bord de la disparition, qui vit encore en harmonie dans ce grand cycle de la nature… Transhumance sonore et littéraire avec une grande écrivaine de la nature qui nous invite à repenser notre rapport au vivant et au monde finalement. À lire : - «Anima», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2025. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Elixir», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2024. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «L'écho du lac», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2021. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. - «Lisières», de Kapka Kassabova. Éditions Marchialy. 2020. Traduit de l'anglais par Morgane Saysana. Prix Nicolas Bouvier 2020.
Dans son dernier livre en date, «De la bêtise artificielle» (Allia) notre invitée, Anne Alombert, s'inquiète. Selon elle, «la notion d'«intelligence artificielle» recouvre une nouvelle révolution industrielle, qui implique le risque de l'automatisation et de la prolétarisation de la pensée». Elle est l'invitée de ce numéro du magazine IDÉES. Spécialiste de la pensée de Bernard Stiegler qu'elle est venue expliquer dans l'émission, professeure de Philosophie, spécialiste des nouvelles technologies et de leur impact anthropologique, Anne Alombert analyse à sa façon, claire et précise, notre servitude volontaire face à l'IA. Selon elle, ce qui caractérisait notre époque, ce serait la naissance d'une forme de bêtise artificielle née de la prolétarisation de nos capacités expressives (écrire, parler, créer) par les machines. Le risque est l'appauvrissement de nos capacités intellectuelles. En nous laissant croire à l'existence de «machines pensantes», le terme d'intelligence artificielle nous empêche de penser véritablement. Il dissimule l'idéologie des grandes entreprises qui se sont approprié ces technologies, leurs infrastructures et leurs modèles économiques. L'usage massif des IA génératives entraîne une disruption des relations humaines et une délégation de l'expression à des systèmes algorithmiques. Cela conduit à une uniformisation et une perte de singularité dans nos échanges. Plutôt que d'opposer machines et humains, la jeune chercheuse propose d'interroger leur évolution afin de comprendre les effets des automates sur nos esprits, nos cultures et nos sociétés. Malgré ce constat critique, Anne Alombert ne fait pas montre de pessimisme. Elle affirme qu'il est possible de réorienter ces technologies pour les mettre au service de l'intelligence collective et de la démocratisation de l'espace médiatique, à condition de les concevoir comme des outils de contribution, et non d'imitation ou d'automatisation. Cet essai est à la fois lucide et stimulant. Il invite à repenser notre rapport aux technologies et à préserver notre capacité à penser, créer et dialoguer en tant qu'êtres singuliers sous peine de devenir les esclaves consentants de la machine. Ses explications au micro de Pierre-Édouard Deldique sont une forme d'avertissement. À nous de l'écouter. Programmation musicale Angel Brothers - Lost In The Loop.
Cédric Sapin Defour "Où les étoiles tombent" (Stock)Le vendredi 12 août 2022, au bout d'une vallée étincelante dans la province de Bolzano, un couple affranchi de toute contrainte s'envole l'un à la suite de l'autre, en parapente. Cédric et Mathilde, deux passionnés de montagne, ont mille fois fait le geste de se jeter dans l'air pur.Cédric se tourne, il ne voit plus Mathilde. Dans le halètement des minutes incertaines le menant jusqu'au lieu de la chute, seules des questions. A-t-elle survécu ? Que faire ?Découpé en scènes à suspense, ce récit qui vous saisit à la gorge est roman-vrai d'un couple à l'unisson de son désir de liberté et mémoire d'une reconstruction qui prendra plusieurs années. Mathilde doit tout réapprendre. C'est une page blanche que l'amour imbibe, sur laquelle s'écrit une existence à réinventer et qui nous interroge. Tandis que l'autre renaît, qu'est-ce qui meurt en soi ? Comment ensemble se reconstruire ?Ode à la beauté de l'instant, ce livre puissant est avant tout un hymne à la vie.Musique : Ben Harper "Breaking down"Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:16:16 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - "Le Degré zéro de l'écriture" de Roland Barthes est l'œuvre qui a pesé le plus fort sur la création littéraire de ces dernières années et même sur tout le destin de la littérature à venir" annonce Cella Minart en 1972 dans l'émission "Format de poche". L'auteur en personne nous présente son ouvrage. - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Roland Barthes Ecrivain et critique littéraire français
durée : 00:45:26 - Les Nuits de France Culture - par : Mathias Le Gargasson - Que sait-on de Mikhaïl Bakhtine ? Quelle place occupe son œuvre dans la littérature russe ? En 1970, dans l'émission "Le regard et la lecture", Michel Zéraffa et les spécialistes Julia Kristeva et Michel Beaujour s'intéressent à ce théoricien réputé pour ses travaux sur Dostoïevski et Rabelais. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Julia Kristeva Écrivaine et psychanalyste française
durée : 00:33:24 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Comment définir le formalisme russe ? En quoi ce courant, constitué de linguistes et de théoriciens de la littérature, révolutionna le domaine de la critique littéraire ? En 1966 dans l'émission "Tribune des critiques", Tzvetan Todorov nous présente sa "Théorie de la littérature" sur ce mouvement. - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Luc Estang Écrivain, journaliste, poète; Hubert Juin Poète, romancier, éditeur et critique littéraire; Tzvetan Todorov Critique, historien et philosophe
durée : 00:28:56 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Pour le penseur Georg Lukács, les écrivains Balzac, Dickens ou Tolstoï sont avant tout des observateurs de la société. Pierre Barbéris et Jacques Brun éclairent la pensée du théoricien marxiste dans le 3e volet de cette série de Jacques Munier dans "Les Chemins de la connaissance", en 1985. - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar
durée : 00:31:20 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Fiction, intertextualité, disparition du personnage... Dans les années 1950, le Nouveau Roman bouleverse le paysage littéraire. En quoi se distingue-t-il du roman traditionnel ? En 1971, dans l'émission "Arcane 71", l'écrivain Jean Ricardou nous présente quelques-unes de ses particularités. - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar
durée : 00:47:27 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Peut-on parler d'une science de la littérature ? Quels regards porter sur les genres littéraires ? Sur le texte mythique ? En 1969, dans l'émission "Sciences humaines : recherches actuelles", les critiques littéraires Tzvetan Todorov, Michel Zéraffa et Jean Laude se penchent sur ces questions... - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Tzvetan Todorov Critique, historien et philosophe
durée : 00:46:49 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - En quoi la critique est-elle devenue une œuvre de création à part entière ? En 1967, dans l'émission "Dix ans de création dans les lettres et les arts", les critiques littéraires Roland Barthes, Matthieu Galey, Robert Kanters et le journaliste Jean-François Revel débattent sur le sujet... - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Roland Barthes Ecrivain et critique littéraire français; Matthieu Galey; Robert Kanters Critique littéraire, écrivain et directeur littéraire; Jean-François Revel Journaliste et essayiste français
durée : 00:32:02 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Pourquoi lisons-nous des romans ? Pourquoi en écrit-on ? En 1972, dans l'émission "Tribune des critiques", Marthe Robert nous présente son ouvrage "Roman des origines et origines du roman" conçu à partir d'une étude de Freud. Un parallèle étonnant entre la littérature et la psychanalyse... - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Marthe Robert Critique littéraire française (1914 -1996); Hubert Juin Poète, romancier, éditeur et critique littéraire; Stanislas Fumet Homme de lettres français, essayiste (1996-1983)
durée : 00:21:59 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda - Énonciation, intersubjectivité, intertextualité, analyse psychanalytique et linguistique de la lecture... Tels étaient les thèmes de ce cinquième et dernier entretien de la série consacrée à Roland Barthes, produite par Georges Charbonnier et diffusée en 1967 sur France Culture. - réalisation : Virginie Mourthé - invités : Roland Barthes Ecrivain et critique littéraire français
durée : 00:27:45 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Pluralité des critiques, langage, psychanalyse... En quoi la "nouvelle critique" se distingue-t-elle de la critique classique ? En 1964, dans la deuxième partie du débat de la "Tribune des critiques", Roland Barthes, Luc Estang et Pierre-Henri Simon continuent à confronter leurs points de vue... - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Roland Barthes Ecrivain et critique littéraire français; Luc Estang Écrivain, journaliste, poète
durée : 00:47:32 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Les rapports complexes entre le texte et le monde... Comment définir la poétique structurale de Gérard Genette ? Et la théorie herméneutique du philosophe Paul Ricœur ? En 1987, dans l'émission "Répliques", Alain Finkielkraut propose aux deux hommes de confronter leur approche de la littérature. - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Gérard Genette Critique littéraire et théoricien de la littérature; Paul Ricœur Philosophe (1913-2005)
durée : 00:31:38 - Les Nuits de France Culture - par : Albane Penaranda, Mathias Le Gargasson, Antoine Dhulster - Qu'est-ce que la "nouvelle critique" ? Comment se confronte-t-elle à la critique dite traditionnelle ? En 1964, l'émission "Tribune des critiques" propose un débat en deux volets. Dans cette première partie, Roland Barthes, Luc Estang et Pierre-Henri Simon débutent leur réflexion sur la question... - réalisation : Massimo Bellini, Vincent Abouchar - invités : Roland Barthes Ecrivain et critique littéraire français; Luc Estang Écrivain, journaliste, poète
durée : 00:04:46 - Les Nuits de France Culture - par : Mathias Le Gargasson - Du structuralisme de Roland Barthes au post-formalisme de Mikhaïl Bakhtine, en passant par la narratologie de Gérard Genette ou l'herméneutique de Paul Ricœur, cette Nuit "La littérature et ses théoriciens" explore l'univers complexe et passionnant de la critique littéraire du 20e siècle en France. - réalisation : Emily Vallat
« Un goût du thé amer », le second roman de l'écrivain Mohammed Alnaas, récemment traduit en français et édité chez « Le bruit du monde », revient à l'époque du slogan : « le pouvoir aux mains du peuple » et décrit une situation ubuesque et des querelles permanentes entre les habitants d'un village, Géhenne, dans la Libye des années 1990, du temps de la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste de Mouammar Kadhafi. Quant au narrateur, dans cette fable moderne et audacieuse, il s'adresse à son lecteur tout en prenant un plaisir à se jouer de lui. Mohammed Alnaas joint par Houda Ibrahim. Vos romans s'attaquent à des sujets qui décrivent les spécificités de la société libyenne, une société restée longtemps fermée aux autres. L'écriture est-elle pour vous est un acte d'auscultation de cette société afin de la raconter, de l'exposer ? La société libyenne est restée méconnue des étrangers pendant un certain temps, et peut-être même est-elle restée méconnue d'elle-même. En dehors du sujet politique, il existe un manque de connaissances sur la Libye et le peuple libyen lui-même, que ce soit sous le régime de Mouammar Kadhafi ou même pendant la guerre civile qui a suivi la révolution de février 2011. L'enjeu ici, est que moi, en tant qu'individu, je me comprends mieux que je ne comprends la société libyenne, mais mon histoire personnelle est aussi l'histoire de la société, et en comprenant la société, je me comprends moi-même. Il est vrai que la société libyenne a ses spécificités, comme toutes les sociétés, mais l'idée est de toujours chercher, ce que cette spécificité a de commun avec les sociétés arabes, voire des sociétés de plus grande ampleur. Afin d'écrire sur l'être humain et son histoire, tout en écrivant sur le Libyen et en essayant de le comprendre. Dans votre second roman, Un goût de thé amer, à travers l'histoire d'un village, Géhenne, symbolisez-vous la guerre sans fin qui se déroule en Libye ainsi que le déchirement social ? Personnellement, je n'aime pas que le texte lui-même soit le reflet de la réalité. Le lecteur a certes le droit de percevoir ces intersections entre la réalité et le roman. Or, elles sont nombreuses. L'auteur pose les règles du jeu dès le début, indiquant que l'histoire n'est pas symbolique, mais vraie. Ce qui incite le lecteur à y croire. Il existe bel et bien des intersections entre les combats qui se déroulent dans le village de Géhenne et la guerre civile libyenne. Il semble que le point commun entre l'imaginaire et le réel réside dans une certaine absurdité de la scène elle-même. À lire aussiLa Libye lance le premier appel d'offres pétrolier depuis 17 ans La satire est-elle pour vous le meilleur moyen de raconter cette société ? J'ai débuté dans l'écriture par la satire. Il y a toujours une touche d'humour noir dans mes écrits, que ce soit dans mon précédant roman « Du pain sur la table de l'oncle Milad », ou dans ce roman même. Et auparavant aussi dans le recueil de nouvelles que j'avais écrit sur la guerre civile, la plupart de ces nouvelles avaient un ton dramatique ou sombre. Concernant ce projet, parfois, il n'y a pas de meilleure façon de décrire ce qui se passe, que la satire. Vous dédiez votre roman au fameux écrivain et penseur libyen Sadek alyhoum, quelle valeur représente-t-il pour vous ? Le roman est bien sûr dédié à El-Sadek, je le dédie également à d'autres auteurs et artistes satiriques qui m'ont personnellement influencé, comme Mohammed Al-Zawawi, le plus grand illustrateur de caricature libyen. Le roman lui-même a été initialement écrit dans le style de Mohammed Al-Zawawi, ainsi que celui de Mohammed Tamliya, l'écrivain satirique jordanien, et d'Ibrahim Hmaydan, l'écrivain satirique libyen. Tous ont influencé ma compréhension du rôle de la satire, de la comédie. Contrairement à beaucoup de Libyens qui admiraient les idées et les écrits critiques d'El-Sadek Al-Nayhoum, j'admirais moi sa satire, en particulier son recueil Histoires pour enfants. Il m'a profondément influencé par son style satirique et par sa façon de dessiner certains personnages libyens considérés comme stéréotypés. Ce stéréotype est déjà présent dans les dessins de Mohammed Al-Zawawi. Dans mon roman, un personnage comme Hajja Mabrouka, ressemble à ceux de Mohammed Al-Zawawi, d'El-Sadek Al-Nayhoum et même d'Ibrahim Hmaydan. Ces personnages ne sont pas nés de nulle part ; ils sont une sorte d'accumulation résultant de mes lectures et de mes observations sur la manière dont les Libyens qui m'ont précédé ont abordé la comédie. À lire aussiAu pays des hommes, un chef-d'œuvre de la littérature contemporaine Dans Un goût de thé amer, vous dénoncez également, un système économique installé par le régime Kadhafi et qui réduit en quelque sorte l'être humain à un être dépendant, sans aucune initiative, vous dénoncez cette volonté du pouvoir d'écraser l'être libyen ? Les politiques du régime Kadhafi ont transformé la Libye depuis la proclamation de l'Autorité populaire. Car le colonel souhaitait créer une nouvelle société. L'ironie est que l'objectif de cette nouvelle société était de susciter un esprit d'initiative en toutes choses. Dans toutes ses idées, par exemple, il affirme dans le Livre vert : « L'école est servie par ses élèves », ce qui signifie que l'école n'a pas besoin de personnel d'entretien ni d'employés, mais que ce sont les élèves qui s'en chargent… D'où le concept « des partenaires, et non pas d'employés ». Le régime repose fondamentalement sur l'initiative populaire pour prendre le pouvoir. Soit le peuple ne voulait pas prendre le pouvoir, soit Kadhafi n'a utilisé ces idées que pour accroître son emprise sur le peuple. L'ironie est que le peuple libyen a refusé de prendre l'initiative ou n'a pas trouvé le moyen de le faire. Le régime a véritablement influencé la formation de l'homme libyen. Toutes les politiques adoptées par le colonel Kadhafi et les fonctionnaires travaillant sous ses ordres ont conduit à la création d'une société déformée qui ne se connaît pas elle-même et qui est incapable de trouver des solutions aux problèmes auxquels elle est confrontée. La liberté d'expression en Libye est toujours entravée, même au niveau de la littérature, comment relevez-vous ce défi ? Aujourd'hui, les restrictions imposées aux écrivains libyens se multiplient. Elles sont sociales, religieuses, politiques et sécuritaires. Les restrictions se multiplient et sont pour la plupart inconnues. L'écrivain se retrouve à nager dans un puits dont il ignore le fond. Ceux qui aiment nager explorent eux-mêmes à ce moment-là les dangers, et je suis de ceux qui aiment nager. Nous explorons des idées en cours de route et je relis toujours la scène, mais c'est surtout pour des raisons de sécurité personnelle. Lorsque j'écris, je ne reconnais pas ces restrictions et je les ignore également lorsque je publie. Je ne les regarde pas.
Cet été, retrouvez le meilleur d'Au cœur de l'Histoire, avec Virginie Girod ! Le 4 septembre 1843, Léopoldine, la fille de Victor Hugo, se noie dans les eaux de la Seine, à Villequier, en Normandie. Dévasté, le poète lui dédiera l'un de ses plus beaux poèmes, Demain, dès l'aube. Dans les années 1850, en exil dans les îles anglo-normandes, Hugo et sa famille trompent l'ennui et s'essaient au spiritisme, philosophie en vogue. Alors qu'ils font tourner les tables, ils tentent d'entrer en communication avec des êtres chers disparus. Pour aller plus loin, découvrez l'exposition "Aime celui qui t'aime - Léopoldine à Villequier", présentée par la Maison Vacquerie - Musée Victor Hugo à Rives-en-Seine, jusqu'au 3 novembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.