Chaque matin, une personnalité du Maine et Loire nous partage son regard sur l'économie, l'actualité locale, la société, la culture...
Dans cette chronique, le Père Matthieu Lefrançois a choisi de rendre hommage au pape Benoit XVI dont les funérailles se sont déroulés ce 5 janvier sur la place St Pierre au Vatican.
75 % des métiers qui seront exercés dans 10 ans n'existent pas aujourd'hui parait-il. Lesquels ? J'aurai bien du mal personnellement en à en citer beaucoup, toutefois l'un d'entre eux m'est venu à l'esprit. Je ne connais pas son nom, mais j'en connais l'objectif : mettre fin à la fin des personnes qui déclareront ne plus vouloir vivre. On pourrait lui donner le nom de « suicideur » par exemple, un néologisme très laid, une monstruosité linguistique j'en conviens, comme l'est la réalité qu'il désigne. Pourquoi inventer un beau mot pour une réalité laide ? On n'aurait pu choisir « passeur de vie », « passeur d'âme », mais on perdrait quelque chose à la violence du geste posé. Le « suicideur » n'est pas médecin. D'ailleurs, l'ordre des médecins demande à ce qu'une clause de conscience les protège pour ne pas avoir à tuer leur patient. Ils se souviennent avoir fait le serment de ne jamais empoisonner leur patient. Ceux d'entre eux qui, piétinant leur conscience, oubliant leur serment et niant leur humanité, l'accepteront ne finiront par ne faire plus que cela. Que voulez-vous, je ne pense pas que la demande sera telle qu'ils n'auront plus le temps de faire autre chose, mais, soyons raisonnable. Vous accepteriez de vous faire soigner par un médecin dont vous savez qu'il est capable de vous tuer ? Vous regarderiez toute prescription avec suspicion. Personnellement ce sera hors de question. « Suicideur » ou médecin il faudra choisir. Peut-être le ministre de la santé et des solidarités, nom doublement paradoxal en l'occurrence, sera conduit à ouvrir la possibilité de devenir suicideur au personnel infirmier ? On fait bien faire des avortements par des sages-femmes, alors pourquoi les infirmiers et infirmières ne pourraient faire d'euthanasie ? Ma parole est acide et ironique, j'en conviens tout à fait, mais il semblerait qu'il faille un acide particulièrement puissant pour que les consciences acceptent d'entendre ce qui devrait être acquis pour tous : tuer un être humain sous prétexte d'humanité est une contradiction dans les termes et augure de notre propre destruction.
Certains échanges sur les réseaux sociaux autour de la guerre en cours en Ukraine ressemblent à des disputes de cours d'école ou de la vie de famille : « c'est lui qui a commencé, non c'est lui. » C'est l'OTAN ! Non, c'est Poutine. Ces discussions sont vaines et disent beaucoup sur leurs auteurs. Les personnes qui aujourd'hui subissent les conséquences directes des combats ne se préoccupent pas de savoir qui a commencé. Ils aspirent à la paix et à ne plus vivre dans l'esclavage de la peur : peur de la mort, peur de l'enemi. Même les soldats ont peur.