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Invités : - Jules Torres, journaliste politique au JDD. - Raphaël Stainville, directeur adjoint de la rédaction du JDD. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En pleine discussion budgétaire en France, un débat inattendu s'est invité dans les couloirs de l'Assemblée : un débat autour de la consommation d'alcool à la buvette de l'Assemblée. Tout est parti d'un rapport de 70 pages écrit par le député écologiste Emmanuel Duplessy, et rendu public début novembre 2025. Dans ce document, le député fait une série de recommandations sur le budget de fonctionnement, entre autres, de l'Assemblée, avec des possibilités d'économies. Et il livre notamment deux recommandations qui ont fait beaucoup parler. Utilisation des frais de mandat possible La première : en finir avec la vente d'alcool à la buvette de l'Assemblée « par mesure d'exemplarité ». La deuxième : ne plus autoriser les députés à utiliser leurs frais de mandat pour régler leurs consommations. Pourquoi une consommation d'alcool pourrait être « prise en charge par les deniers publics ? », s'interroge l'élu écologiste. Certains députés se disent prêts à revoir les règles. « Il faut voir comment faire côté administratif, mais c'est clair que l'achat d'alcool à la buvette pourrait passer sur un crédit personnel », concède un élu Insoumis. Une élue du PS, elle, ne voit pas le problème et relativise : « Ce sont juste des notes de frais de repas, et dans le repas, eh bien, il peut y avoir parfois de l'apéro. Tout ça est très Français, j'imagine comme comportement ». « S'il n'y a plus d'alcool à la buvette, certains iront en boire ailleurs » Sur l'interdiction pure et simple de l'alcool à la buvette, là aussi, il y a de la résistance. Et on n'est pas du tout sur une fracture gauche / droite, puisqu'on trouve des députés sceptiques dans les deux camps. « On n'est pas alcooliques, on n'est pas saouls dans l'hémicycle, donc je ne vois pas où est le problème », explique sourire aux lèvres un député du camp présidentiel. « S'il n'y a pas d'alcool à la buvette, certains iront en chercher ailleurs ou même en boire dans leur bureau » confie de son côté une députée du PS qui assure être plutôt adepte du coca light à la buvette. Autre argument, celui-là, d'un député LFI : « Quand votre boulot commence à 9 heures et se termine à minuit, comme depuis quatre semaines, interdire l'alcool, pour ceux qui aiment prendre un verre, ça revient à dire : aucun moment de détente ». Une potentielle source d'économies limitée Précision importante : le député, Emmanuel Duplessy, assure ne jamais avoir assisté à un débordement lié à un problème d'alcool à l'Assemblée. Il reconnaît aussi que si l'alcool était exclu des notes de frais, la source d'économies serait limitée : l'année dernière, le chiffre d'affaires des ventes d'alcool à la buvette de l'Assemblée s'élevait à moins de 100 000 euros. Et ce montant ne correspond pas forcément à des commandes payées par des députés, car les ministres, collaborateurs et conseillers ministériels ont aussi accès au lieu.
« Les tensions entre les deux hommes sont de plus en plus perceptibles » : c'est ce qu'observe, comme de nombreux médias ouest-africains, Le Pays. « Au cœur de la crise, résume le journal burkinabé : l'organisation de la "Coalition Diomaye président", du nom de cette entité créée pour rassembler les soutiens à la candidature de Bassirou Diomaye Faye en 2024. » « Les deux hommes n'arrivent pas à s'accorder sur la personne qui doit diriger cette coalition. Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, dans une note publiée le 11 novembre, la démission de Aïssatou Mbodj, proche d'Ousmane Sonko. En remplacement, il a nommé Aminata Touré (aussi surnommée « Mimi Touré », ndlr) qui est sa conseillère spéciale et coordinatrice de sa campagne électorale en 2024. La réaction du Premier ministre a été immédiate, relate Le Pays. Ousmane Sonko a convoqué une réunion du Pastef, le parti au pouvoir qu'il dirige. Dans la foulée, le bureau politique de ce parti a affirmé que Bassirou Diomaye Faye "n'avait pas le pouvoir de démettre" Aïssatou Mbodj, et il a rejeté la candidature d'Aminata Touré. Le moins que l'on puisse dire, conclue Le Pays, c'est que le conflit est désormais ouvert au sommet de l'État. » Le Pays qui précise, d'ailleurs, qu'Ousmane Sonko a « snobé » le Conseil des ministres de ce mercredi 12 novembre. Aminata Touré entre les deux dirigeants C'est donc la nomination d'Aminata Touré qui a « déclenché une véritable tempête au sein du mouvement », « une explosion de tensions sur le groupe WhatsApp officiel de la coalition, devenu en quelques heures un champ de bataille numérique », raconte Afrik.com. « Certains ont félicité Mimi Touré, saluant "une femme d'expérience et de rigueur", tandis que d'autres ont dénoncé un "coup de force politique". Réputée pour son franc-parler et son sens de la méthode, Diomaye Faye espère qu'elle saura transformer la coalition en un instrument politique plus efficace. » Mais depuis le Sénégal, Le Quotidien revient sur la carrière de ce « personnage politique controversé ». Ancienne Première ministre de Macky Sall, passée dans l'opposition, « les regards inquisiteurs se posent toujours sur elle à cause de son passé critique sur le leader du Pastef », rappelle Le Quotidien, qui revient aussi sur ses « terribles défaites électorales » ayant « nourri les critiques de ses détracteurs qui la présentent comme une figure sans "base électorale" solide ». Aminata Touré, une « femme combative », résume le quotidien sénégalais, dont « l'ascension fulgurante et le caractère entier ont suscité autant d'admiration pour sa compétence et sa rigueur que d'animosité en raison de son autonomie et de ses ambitions ». C'est elle qui se retrouve, écrit Le Quotidien, « au milieu de ce duel fratricide ». Jusqu'où ira ce « duel » ? « Du duo, on a glissé au duel », confirme Aujourd'hui au Faso, observant cette « bataille à fleurets mouchetés depuis des mois, de plus en plus frontal » entre Diomaye Faye et Sonko. « Comme deux lutteurs au stade, forcément il y en aura un à terre », prédit Aujourd'hui au Faso, qui voit « les attaques au fil du quinquennat se multiplier », puisque le président pourrait penser à un second mandat, alors que le Premier ministre pourrait envisager de participer à la présidentielle de 2029… L'ancien « duo gagnant » qui suscitait, pas plus tard que l'an dernier, rappelle Le Pays, « tant d'admiration auprès des Sénégalais et de tous les partisans de la démocratie ». Désormais, « confronté à ce qui apparaît comme une crise d'autorité, avec un Premier ministre qui, visiblement, prend trop de place au point de lui faire de l'ombre, le président se serait-il enfin décidé à reprendre la main ? », s'interroge Le Pays, qui assure que « les jours à venir s'annoncent déterminants ». Priorités économiques Une chose est sûre, pour Dakar Matin : l'unité politique est « un impératif pour la stabilité économique ». « Dans un contexte marqué par un endettement croissant et une tension budgétaire persistante, le Sénégal ne peut se permettre la moindre fissure politique au sommet de l'État. » « Trois scénarios s'esquissent, d'après Dakar Matin : la rupture, qui provoquerait un choc économique brutal ; la cohabitation conflictuelle, source d'immobilisme et de lenteur réformatrice ; ou la réconciliation, seule issue capable de restaurer la confiance et de relancer la dynamique de développement. » « L'enjeu est historique, prévient encore le média dakarois. Chaque mois d'instabilité politique se traduit par des milliards de francs CFA perdus et des opportunités économiques manquées. Dans un pays en quête d'émergence, la stabilité n'est pas un idéal abstrait : c'est une condition vitale à la prospérité collective. » À écouter aussiBras de fer Sonko/Diomaye: «Une crise politique profonde qui va se métastaser en crise institutionnelle»
« L'Afrique est-elle le prochain califat ? », demandait il y a deux ans l'universitaire français Luis Martinez, dans un ouvrage au titre provocateur, paru aux éditions Tallandier. Aujourd'hui, la question se pose au Mali, où les jihadistes du Jnim essayent d'imposer le blocus de Bamako et où les États-Unis et la France conseillent à leurs ressortissants de quitter le pays au plus vite. Mais y a-t-il vraiment une menace sécuritaire de la part des jihadistes sur la ville de Bamako ? Luis Martinez, qui est directeur de recherches au Centre de recherches internationales (CERI), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Deux ans après la sortie de votre livre, continuez-vous de penser que l'Afrique peut devenir le prochain califat ? Luis Martinez : Je pense qu'en Afrique, et en particulier dans le Sahel, il y a des conditions pour voir émerger des territoires qui seraient gouvernés par des jihadistes, qui chercheraient à mettre en œuvre ce qu'ils cherchent depuis quelques années, à savoir un califat. Quand vous dites que le jihadisme est en expansion, pensez-vous en priorité à l'Afrique de l'Ouest ou à l'Afrique de l'Est ? Disons que le vivier, le cœur ou l'épicentre, c'est clairement le Sahel. Tout simplement parce que les conditions de ces dix dernières années nous montrent qu'il y a eu une constellation qui a favorisé leur expansion. Je ne reviens pas sur les déterminants intérieurs et régionaux, mais les conditions ont été vraiment propices à leur développement. Et leur projet ne s'arrête pas là. Il est clair qu'on voit bien qu'il y a des tentatives vers l'Afrique de l'Ouest, sur le Bénin, le Togo, le Nigeria, bien évidemment, et depuis longtemps dans certaines régions. Mais le Sahel reste quand même l'épicentre en raison d'un certain nombre de conditions qui sont quand même très favorables. Certains observateurs disent qu'après ses échecs en Irak et en Syrie, le groupe État islamique essaie de faire de l'Afrique de l'Est une base de repli, notamment en Somalie ? En Somalie, c'est clair qu'il y a dans l'État semi-autonome du Puntland ou d'autres régions, là aussi, des conditions qui pourraient amener à une installation. Mais en même temps, on est en Somalie, c'est un environnement qui, peut-être, n'est pas celui du Sahel, avec un engagement des États-Unis qui, sans doute, limite ou limiterait, dans la durée, la possibilité de vraiment s'y installer. Pour revenir à l'Afrique de l'Ouest, quel est, à votre avis, le pays le plus exposé à l'instauration d'un éventuel califat jihadiste ? Clairement, c'est le Mali qui apparaît dans l'agenda jihadiste comme celui qui pourrait le plus facilement, dans les semaines, les mois, voire les années à venir, constituer un terrain nouveau d'instauration d'un califat. Alors pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a quand même un isolement de Bamako, à la fois vis-à-vis de la France et vis-à-vis du voisin algérien. Mais également, ses partenaires et alliés, que ce soit le Burkina ou le Niger, ont eux-mêmes de graves difficultés sur place pour pouvoir lui venir en aide. Quant à la Russie, je pense que les quelque 2 000 ou 3 000 mercenaires de l'Africa Corps ne peuvent strictement rien faire face à une insurrection jihadiste. On l'a vu avec la France avec ses 6 000 hommes, ce ne sont pas les 2 000 ou 3 000 hommes de la Russie qui vont modifier la donne. Je pense que l'approche militaire, de toute manière, est vouée à l'échec. Parce qu'il faudrait vraiment passer par les armes et faire des massacres dans toutes les régions du Mali pour restaurer l'ordre et la sécurité, ce que quasiment aucun État occidental n'assumerait de faire. Et évidemment, la Russie a d'autres soucis en Europe et en Ukraine pour pouvoir considérer que le Mali est stratégique dans sa politique. Aujourd'hui, l'armée malienne est quand même assez isolée pour pouvoir bénéficier d'une capacité, non seulement de résistance, mais de reconquête de son territoire. Cela me semble, comme beaucoup d'observateurs, voué à l'échec. Quand vous voyez que les États-Unis et les grands pays européens appellent leurs ressortissants à quitter Bamako, y voyez-vous le signe d'une prise possible de cette capitale africaine, notamment par le Jnim d'Iyad Ag Ghaly ? Je ne sais pas dans les détails. Aujourd'hui, Bamako peut tomber ou pas. Ce qui est sûr, c'est que depuis quelques années, le Jnim a construit une vraie stratégie pour, entre guillemets, isoler Bamako sur le plan territorial, isoler le pouvoir politique sur le plan sociétal, dont l'influence est limitée. Et maintenant, sans doute, chercher à l'isoler économiquement, financièrement. Toutes ces conditions vont-elles faire que les militaires à Bamako vont considérer qu'il n'y a plus d'échappatoire ? Ou bien vont-ils estimer qu'ils peuvent s'en accommoder ? Un peu comme à Kaboul où, pendant des années, on s'est accommodé de ne pas pouvoir sortir au-delà de 30 km de Kaboul, parce qu'il y avait les talibans à côté. Voilà, cela va dépendre. Le Jnim n'a aucune capacité, aujourd'hui, de conquête, au sens militaire du terme, d'entrer dans Bamako. Le Jnim a toujours recherché ce qu'on pourrait appeler des partenaires politiques, militaires et religieux pour lui ouvrir les portes de Bamako. C'est-à-dire faire en sorte que, de l'intérieur, on se débarrasse de la junte et on négocie des alliances avec le Jnim dans ce qu'on pourrait appeler une co-gouvernance de la capitale et de l'État malien. À une époque passée, pas très lointaine, il y avait l'imam Mahmoud Dicko qui aurait pu remplir ce rôle. Lui-même avait fondé le Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Dicko (CMAS), ce qui est donc une sorte de coordination de mouvements civils et religieux qui avait encouragé un dialogue jusqu'en 2019 et 2020. À partir de 2022, les militaires au pouvoir à Bamako l'ont quasiment pourchassé. Il est exilé en Algérie en ce moment. Mais c'est ce type de personnage que les groupes jihadistes recherchent. C'est-à-dire des figures religieuses, politiques, voire demain militaires, qui puissent être des passerelles pour ouvrir les portes de Bamako. Parce que les djihadistes du Sahel sont pour beaucoup des Arabes et des Touaregs qui seraient minoritaires dans la ville de Bamako ? Il y a à la fois cette dimension ethnique, communautaire qui jouerait, mais en même temps, il y a l'expérience passée, c'est-à-dire la conquête militaire d'une ville, voire sa prise complète du pouvoir. Le Jnim a bien regardé ce qui s'est passé avec le groupe État islamique du côté de Syrte, en Libye. Cela a généré immédiatement une coalition internationale pour déloger le groupe État islamique de la ville de Syrte en 2014 et 2015. Donc il y a cette idée que le Jnim ne veut pas apparaître comme un projet politique radical qui s'imposerait à la société, mais comme une alternative politique et religieuse que la société serait prête à accompagner. Cela fait quelques années que le Jnim, entre guillemets, gouverne un certain nombre de régions, et Bamako serait un peu la vitrine. Entrer par la force à Bamako pourrait susciter des réactions tout à fait contraires à son projet. Il y a dix ans, les attentats de Paris et de Saint-Denis ont été prémédités et préparés au Moyen-Orient, et donc pas en Afrique de l'Ouest. Est-ce à dire que les jihadistes qui opèrent en Afrique et au Sahel ne représentent pas une menace terroriste pour l'Europe ? Il me semble que le contexte du Moyen-Orient, qui était quand même un contexte d'ingérence de forces étrangères extrêmement importantes – la guerre d'Irak, la guerre contre Al-Qaïda, et toute une série de variables – avait construit une vraie haine de l'Occident et des pays alliés à l'Occident. Il me semble que l'on n'a pas cette configuration aujourd'hui dans le Sahel. À la rigueur, je dirais presque que c'est une chance pour la France aujourd'hui de ne pas être associée à cette avancée spectaculaire des jihadistes et de ne pas chercher à les combattre militairement sur place. Tout simplement parce qu'ainsi cela ne va pas générer un certain nombre de griefs, de colère contre la France. Il y a déjà le passé colonial. Il y a déjà le passé post-colonial de la Françafrique. Je pense qu'aujourd'hui, la France est, entre guillemets, mieux lotie en étant loin de ce type de transformation de la société du Sahel plutôt qu'en y étant présente. Cela ne veut pas dire demain que cette région ne pourrait pas, bien évidemment, devenir une base pour certains groupes qui, entre guillemets, échapperaient à la gouvernance du Jnim et chercheraient à exploiter les failles d'une gouvernance califale pour frapper l'Occident. Cela, en toute sincérité, je n'en sais rien aujourd'hui. À lire aussiMali: record d'enlèvements d'étrangers par les jihadistes
Ils parcourent des kilomètres dans le Sahara, avec leurs troupeaux. Et les yeux rivés au sol, à la recherche de météorites. En Mauritanie, ces chasseurs de pierres venues de l'espace sont de plus en plus nombreux, espérant décrocher le gros lot en vendant un fragment tombé de la Lune ou de Mars. Mais faute d'un encadrement officiel et d'un système d'authentification, ces trésors sont difficiles à écouler. De notre envoyée spéciale de retour de Nouakchott, Des jours et des jours à marcher derrière les bêtes dans le Sahara. Et peu à peu, l'œil s'exerce à reconnaître les pierres pas comme les autres. À Nouakchott, Hame Ould sidi Othmen, longue barbe et lunettes vissées sur le nez, montre fièrement sur une natte les météorites qu'il a dénichées dans le désert : « Je pars chercher des météorites dans toute la Mauritanie. » Il y a une dizaine d'années, après la découverte au Maroc de la grande météorite martienne de Tissint, la fièvre des pierres venues du ciel a gagné tout le Sahara. Ces passionnés sont devenus des experts pour les distinguer : « Ça, c'est une chondrite. On la reconnaît grâce à la couche qui l'enveloppe quand elle tombe du ciel, poursuit Hame Ould sidi Othmenn. On la distingue avec les yeux, mais parfois, on utilise des loupes. » « Les prix peuvent aller jusqu'à 1 000 euros » Tous se retrouvent au centre de la capitale pour vendre leurs trouvailles sous un grand arbre. L'activité est calme : « J'ai des météorites, mais je ne veux pas vendre pour le moment, explique notre « chasseur ». J'aimerais les vendre à 100 dollars le gramme. Le prix peut aller jusqu'à 1 000 dollars. Mais ici les gens ne payent pas, il te propose 10 dollars, c'est insignifiant, [alors] je ne vends pas. » Beaucoup de ventes se font désormais en ligne, via WhatsApp ou sur les réseaux sociaux comme TikTok. Certains intermédiaires, dans le nord du pays, autour de Bir Moghrein, inspectent les pierres avant de les revendre à l'étranger. Mais il n'existe pour l'instant aucun centre d'évaluation des pierres en Mauritanie. Les nomades se fient à leur œil, ou envoient leurs échantillons à l'étranger. « Ils ont des comptes de certains chercheurs internationaux à qui ils envoient les photos de leurs trouvailles ou par voie postale un échantillon de la roche », détaille le Dr Ely Cheikh Mouhamed Navee, premier planétologue mauritanien. Un secteur encore très informel, pas encore réglementé, regrette le chercheur : « Les météorites représentent pour chaque pays un patrimoine. Malheureusement, en Mauritanie, il n'y a aucun règlement dans ce secteur. » Une réglementation existe déjà dans des pays voisins, comme le Maroc. Le Dr. Navee voudrait aussi faire installer des caméras pour surveiller les chutes de météorites dans le désert, et créer un musée pour exposer ces pierres venues de l'espace.
durée : 00:02:00 - Le vrai ou faux - La tempête Claudia balaye actuellement la France. Elle apporte avec elle du sable du Sahara. Certains internautes alertent sur les dangers liés à ce sable. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Troisième et dernier volet de notre série de reportages chez le peuple Akuak au Soudan du Sud, cette communauté de pêcheurs qui vit sur des îles dans les marécages de la plaine du Nil. Situées à une vingtaine de kilomètres de la ville de Bor, la capitale du Jonglei, leurs terres ancestrales sont aujourd'hui entièrement recouvertes d'eau. Des inondations catastrophiques provoquées par le changement climatique sévissent depuis cinq ans, une montée des eaux qui a démarré il y a des décennies et qui s'accélère, bouleversant le mode de vie des habitants, tiraillés entre s'adapter et partir. Reportage de notre correspondante dans la région. De notre correspondante à Juba, de retour des îles Akuak, Serrés sous un tukul, une demi-douzaine de voisins jouent aux dominos. Ils sont venus en canoë pour se retrouver chez l'un d'entre eux. Le chef de la communauté Akuak, Makech Kuol Kuany, veut espérer qu'ils ne sont pas condamnés à vivre éternellement confinés sur ces îles minuscules. Mais les changements climatiques ont déjà eu un impact dramatique. « La vie de notre communauté a beaucoup changé, affirme-t-il. Par le passé, nous avions des vaches, des champs agricoles, et aussi du poisson. La seule chose qui nous manquait, c'étaient des acheteurs pour notre poisson. Aujourd'hui, la situation s'est inversée. Nous n'avons plus ni champ ni bétail, mais par contre nous pouvons vendre notre poisson, c'est le seul changement positif actuel. Mais ces inondations nous ont forcés à tous devenir pêcheurs. Prenez mon cas : moi et mes six fils pratiquons la pêche. Car sans ça, comment allons-nous nous nourrir ? Et comment acheter des vaches pour la dot lors des mariages ? Nous nous sommes appauvris car, avant les inondations, nous avions ces trois ressources : l'agriculture, le bétail et la pêche. Mais maintenant il ne nous reste plus que le poisson ». À lire aussiSoudan du Sud: les Akuak, une société transformée par le changement climatique [1/3] La vie éreintante dans les îles, loin de tout service, et la persistance des inondations, ont poussé de nombreux Akuak à partir, confie le chef. « Avant ces inondations, la vie était meilleure » Pour Machiek Machar Riak, un pêcheur de 25 ans, il ne faut pas baisser les bras, car le mode de vie traditionnel reste à ses yeux meilleur pour les enfants que la vie urbaine, même s'il a bien changé : « Il y a des difficultés maintenant qu'il y a de l'eau de partout, ce n'est pas comme au temps de mon enfance. Nous étions très libres, nous avions des terrains de jeu, nous pouvions aller d'un village à l'autre à pied, nous pouvions facilement jouer avec les enfants des autres familles. Et nous cultivions du maïs, le maïs nous manque beaucoup aujourd'hui. » Comme tous les pêcheurs Akuak, Angui Kuol Kuany, 45 ans, fait l'aller-retour régulièrement entre les îles et Bor. Lui s'est spécialisé dans le commerce de poisson. Il voit pourtant la généralisation de la pêche d'un mauvais œil : « Dans le passé, avant ces inondations, la vie était meilleure, car toutes ces activités liées à la pêche étaient réservées à ceux qui avaient des filets et des canoës. Mais de nos jours, tout le monde a ces équipements et donc le commerce et la vie en général sont devenus très compétitifs. Beaucoup de gens sont partis des îles, et ceux qui y restent ont une vie misérable. » Des inondations d'ampleur similaire avaient frappé la région dans les années 1960, et la communauté avait réussi à résister pendant près de dix ans. Certains espèrent donc que la crue actuelle s'arrêtera un jour. À lire aussiSoudan du Sud: les Akuak, la pêche comme unique source de subsistance [2/3]
Imaginez une petite fille, huit ans à peine, assise sur un tapis. Devant elle, un bol immense de lait de chamelle, une assiette débordante de bouillie. Elle n'a plus faim. Mais sa mère la regarde avec insistance. Dans la culture de sa région, refuser de manger, c'est refuser son avenir. Cette pratique a un nom : le leblouh.Le leblouh, c'est une tradition encore présente en Mauritanie, et dans certaines communautés touarègues. Elle consiste à gaver les jeunes filles de force pour qu'elles prennent du poids, beaucoup de poids. L'objectif ? Les rendre plus belles, plus désirables, et donc… plus faciles à marier.Cette idée ne vient pas de nulle part. Dans ces sociétés sahéliennes, l'histoire a façonné un idéal de beauté très différent du nôtre. Autrefois, être ronde, c'était incarner la richesse, la fertilité, la prospérité. Une femme forte prouvait que son mari avait les moyens de bien la nourrir. À l'inverse, une femme mince évoquait la pauvreté, la maladie ou le manque d'amour.Alors, pour “préparer” leurs filles, certaines mères les soumettent à ce rituel dès l'enfance. Chaque jour, elles doivent avaler des litres de lait, des kilos de bouillie, du beurre, des dattes. Jusqu'à 15 000 calories par jour. Si la fillette refuse, on la punit. Parfois même, on lui pince les doigts entre deux bâtons. Le corps devient un champ de bataille où se joue la valeur d'une vie future.Mais le prix de cette tradition est terrible. Les médecins mauritaniens alertent depuis longtemps : hypertension, diabète, douleurs articulaires, dépression. Les victimes de leblouh paient souvent, à l'âge adulte, le poids d'une beauté imposée.Pourtant, cette pratique résiste encore, surtout dans les zones rurales. Parce qu'elle est intimement liée à la notion d'honneur, de réussite et de mariage. Et parce que les mères, souvent, le font par amour, persuadées d'assurer un avenir meilleur à leurs filles.Depuis quelques années, le gouvernement mauritanien et plusieurs ONG locales, comme l'Association des femmes chefs de famille, mènent campagne pour changer les mentalités. Dans les villes, une nouvelle génération rejette le leblouh. Les réseaux sociaux, la scolarisation, l'accès à l'information font reculer cette coutume.Mais dans les villages reculés, elle persiste, transmise comme un héritage. Et derrière chaque bol de lait avalé de force, il y a une fillette qui rêve, peut-être, d'un autre avenir : celui où la beauté ne pèsera plus des kilos. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:48:45 - La 20e heure - par : Eva Bester - L'écrivain sénégalais, prix Goncourt 2021 pour La Plus secrète mémoire des hommes aux Éditions Philippe Rey signe la préface des Œuvres complètes à quatre mains de Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares aux Editions Seghers. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
« Le président Tshisekedi ne peut pas aller signer la paix à Washington sans qu'on puisse constater que les troupes rwandaises se sont retirées de notre territoire », déclare sur RFI, ce mercredi matin, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Est-ce à dire que la poignée de main, prévue d'ici à la fin du mois à Washington, entre le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagamé est sérieusement compromise ? De passage à Paris, Patrick Muyaya, qui est aussi porte-parole du gouvernement de la RDC, répond aux questions de Patient Ligodi et Christophe Boisbouvier. RFI : Jusqu'à la semaine dernière, vous faisiez du retrait des troupes rwandaises du Congo le préalable à toute signature d'accords. Mais vendredi dernier, à Washington, vous avez finalement signé un accord de coopération économique avec le Rwanda pour le développement futur de la sous région. Pourquoi avez-vous changé d'avis ? Patrick Muyaya : Nous avons paraphé parce qu'il y a eu un progrès. Il y a eu, dans ce qui avait été signé, une section qui a été rajoutée. Dans cette section, il est clairement dit que le cadre d'intégration économique régionale pourra effectivement être mis en œuvre après la satisfaction de l'exécution du Conops. Le Conops, c'est le volet militaire de l'accord du 27 juin qui stipule, d'une part, que nous allons traiter la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et que le Rwanda va à son tour retirer ce que l'on appelle ses « mesures de défense », en réalité, la présence de ses troupes et de son matériel militaire. Dans ce qui s'est discuté, il y a des engagements qui ont été réitérés de part et d'autre, notamment en ce qui concerne le volet militaire, pour que cela facilite la signature par les deux chefs d'État. Vous avez signé parce que le principe, notamment, d'un retrait des troupes rwandaises vous semble acquis ? Nous avons signé, dans le cadre de cette section, que l'on a rajouté, parce qu'il faut que l'on s'assure que, dans cette dimension, le Rwanda fasse sa part. Dans le Conops, le volet militaire, n'oubliez pas qu'il est prévu de traiter d'une part la question des FDLR, ce que nous traitons, avec la phase de la sensibilisation – nous en ferons le point pour décider s'il y a des opérations qui doivent se faire. Mais, d'autre part, le Rwanda s'était engagé à retirer ses mesures de défense. Nous faisons notre part et eux doivent faire la leur. Comme vous le dites, la mise en œuvre de cet accord de coopération économique est conditionnée aussi à la neutralisation des rebelles hutu rwandais FDLR sur votre territoire. Mais concrètement, monsieur le ministre, avez-vous cartographié le déploiement des FDLR ? Avez-vous commencé à les désarmer ? Je crois qu'il y a un travail d'état-major qui a été fait en termes de cartographie. Il y en a certains qui sont sur la partie du territoire que nous contrôlons, et l'autre partie sur le territoire qui est sous contrôle des forces d'occupation. Dans les parties que nous contrôlons, au moment où je vous parle, il y a des experts militaires qui sont sur place pour procéder à la phase de sensibilisation qui est, elle aussi, prévue dans le cadre du Conops, qui est annexé à l'accord du 27 juin. Dans cet ordre, nous faisons cette première partie. S'il y a des résistances, dans le cadre de ce qui est prévu, nous passerons à la phase suivante pour nous assurer que nous nous sommes acquittés de notre part dans le cadre de l'exécution du Conops. Du côté des négociations avec les rebelles de l'AFC/M23, vous avez signé avec eux, il y a un mois, un accord créant un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Où en est ce mécanisme ? Fonctionne-t-il ? Il doit fonctionner normalement en fonction des structures qui ont été mises en place. Je crois que la première réunion devrait être convoquée incessamment pour voir comment cela peut se mettre en place. Ce n'est pas simplement la question du mécanisme du cessez-le-feu, mais aussi cette question de prisonniers. Vous parlez d'échange de prisonniers. Vous négociez à ce sujet avec le M23 depuis plusieurs mois à Doha, mais cela n'avance pas. Beaucoup disent que c'est vous qui bloquez, car vous refuseriez la libération d'un certain nombre de prisonniers politiques. Je n'irai pas à dire que nous bloquons ou que nous n'avançons pas. Le fait, déjà, que nous ayons parlé préalablement des mécanismes qui ont été signés, notamment sur le cessez-le-feu ou la libération de prisonniers, c'est la preuve que nous avançons sur les mécanismes de prisonniers. Il y a une tâche qui a été confiée au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est en train de travailler avec les deux parties. Le moment venu, il y aura des évolutions et les choses pourront être dites. La condamnation à mort, le mois dernier, de l'ancien président Joseph Kabila par un tribunal militaire de Kinshasa ne complique-t-elle pas ces négociations ? Je ne suis pas sûr que cela complique les négociations. Il faut dissocier le président Kabila. C'est un ancien président. Je pense qu'il existe une loi qui le concerne, lui, personnellement – parce qu'on n'a pas deux anciens présidents. Au regard de cette loi et au regard de ses agissements, notamment son séjour et ses contacts réguliers – je ne dirai pas davantage –, il faut considérer qu'il n'a pas joué le rôle qu'il devrait jouer dans ce cadre et que les conséquences au plan judiciaire ont été tirées. Cette semaine, toujours à Doha, au Qatar, on attend la signature d'un accord-cadre entre l'AFC/M23 et votre gouvernement. Où en est-on ? Je pense que les discussions ont plutôt bien évolué. Il y a un besoin humanitaire urgent et pressant. Je pense que nous trouvons un compromis qui sera complémentaire à celui trouvé à Washington et qui nous permet d'aller maintenant dans la mise en œuvre effective qui sera l'étape la plus déterminante qui permette le retour de la paix effective. La Conférence humanitaire de Paris, le 30 octobre dernier, a-t-elle donné les résultats que vous espériez, ou vous a-t-elle déçu ? On ne dira pas qu'on est déçu parce qu'il y a eu une grosse mobilisation sur un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, le sujet humanitaire. Il y a des besoins qui ont été chiffrés à peu près à 2,2 milliards et Paris s'est prononcé pour à peu près 1,6 milliard. Ce n'est pas tout ce dont nous avons besoin, mais c'est déjà quelque chose d'essentiel. Nous restons attentifs sur ce sujet aussi. La réouverture de l'aéroport de Goma pour des causes humanitaires, y croyez-vous ? Nous allons y arriver parce que nous avions convenu de cette urgence avec les humanitaires sur place. La question a fait l'objet des discussions à Paris. Ici, il faut rappeler d'abord que, si ceux qui occupent illicitement la ville de Goma et de Bukavu étaient en mesure d'ouvrir l'aéroport, ils l'auraient ouvert. C'est une question de souveraineté. Et nous, nous avons lancé un NOTAM (« Messages aux navigants », ndlr) – pour parler un langage de spécialiste –, pour dire que ces aéroports ne pouvaient pas servir. Pour des besoins strictement humanitaires, il y aura une dérogation qui pourra être faite pour des vols de type précis qui pourront être systématiquement contrôlés et être dans la mesure de fournir l'appui qu'il faut à nos populations sur place. D'ici combien de temps ? Je ne saurai pas vous donner des délais, au moment où nous parlons. Mais je sais qu'il y a des personnes qui y travaillent, que ce soit à Kinshasa ou à Paris, et qui doivent être en mesure rapidement de rendre concret ce projet. Vous êtes sur le point de signer un accord-cadre avec les rebelles AFC/M23, mais en même temps, ce mouvement est en train de recruter des dizaines, voire des centaines de magistrats pour son administration. Comment réagissez-vous ? Il est évident, le ministre de la Justice l'a déjà dit, que tout acte posé dans ces contextes sera déclaré nul et de nul effet. Vous convenez avec moi qu'ils ne sont pas en compétence de faire un quelconque recrutement parce qu'il existe un travail du Conseil supérieur de la magistrature et des critères bien établis. Nous n'accordons que peu d'attention à ce genre d'actions qui n'ont en réalité aucun avenir. Voilà plus de quatre mois que les ministres des Affaires étrangères de vos deux pays, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ont signé un premier accord de paix à Washington. C'était le 27 juin. Mais à quand un accord de paix définitif signé par vos deux présidents, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, en présence de Donald Trump à Washington ? Mais je crois que c'est prévu et les conditions doivent être réunies. Mais il y a pour nous un facteur principal, c'est le retrait de ce qu'on appelle, en langage diplomatique, les « mesures de défense du Rwanda », mais qui sont, en réalité, son armée et tous les matériels qui sont déployés sur notre territoire. Dès que les conditions seront réunies, et il me semble que nous sommes sur la voie, le président de la République pourra faire le déplacement de Washington pour poser la signature sur cet accord de paix. Donc, pas de déplacement de Félix Tshisekedi à Washington avant un début de retrait des forces rwandaises de votre territoire ? Je crois que nous l'avons fait savoir, notamment à la médiation américaine. Vous avez vu qu'il y a eu une évolution. Je vous ai dit tout à l'heure, lorsque nous parlions de la signature du cadre d'intégration économique régionale, que cette préoccupation a été bien notée. Nous avons réagi à travers un communiqué et nous considérons que c'est un pas important qui nous permettra de faire le mouvement de Washington. Nous considérons que nous sommes sur une dynamique positive qui nous permettra, dans les jours qui viennent, de parvenir à la signature de cet accord par les présidents de la République. Signature qui pourrait avoir lieu d'ici à la fin de ce mois de novembre ? Cela dépendra aussi des agendas, mais il y a des contacts étroits pour que les mots du président Trump puissent correspondre à la réalité sur le terrain. Votre gouvernement, disons l'armée congolaise, a lancé cette campagne pour demander aux FDLR de pouvoir déposer les armes en vue d'une éventuelle reddition. A combien évaluez-vous le nombre de ces combattants FDLR en RDC? Je ne saurais peut-être pas me hasarder sur des chiffres, qui relèvent plutôt des états-majors. Mais je ne pense pas qu'ils soient en nombre considérable et qu'ils puissent véritablement causer des problèmes de sécurité au Rwanda. Mais quand vous parlez d'un nombre qui ne serait pas considérable, vous l'évaluez à combien environ ? 500 personnes ? Certains experts nous parlent de 1 000, 1500, mais c'est du domaine du renseignement militaire. Il faut laisser le travail se faire et peut être que le moment venu, nous pourrons revenir avec des chiffres plus précis dès que nous les aurons. Sur RFI, les porte-paroles des FDLR disent qu'à ce jour, les FDLR ne peuvent pas désarmer. Ils ne peuvent donc suivre la campagne qui est menée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), déposer les armes et donc faire cette reddition. Nous savons que nous avons des engagements. Nous savons qu'il y a des choses qui doivent être faites à notre niveau. Nous, on a commencé cette phase de sensibilisation. Évidemment, il y a des prochaines phases en fonction de l'évaluation qui sera faite. Il y a un travail qui doit être aussi fait au Rwanda parce que ce sont des Rwandais, et le Rwanda devrait être disposé à les recevoir. Pour le reste, il ne m'appartient pas de commenter les décisions de ce genre dès lors que nous avons un plan préalablement établi et sur lequel nous tenons, dans le cadre des différents accords que nous avons signés. En parlant de ce processus de Washington et de Doha, il a été convenu d'un mécanisme de suivi du cessez-le-feu. Mais sur le terrain, rien n'est fait. Encore hier, il y avait des combats sur le terrain. Il y a toujours une distance entre le moment où nous signons et le moment où les choses se mettent en place. Nous connaissons la détermination des occupants. Mais il ne faut pas oublier que nous avons une médiation qui suit ce qui se passe sur le terrain. Il ne faut pas oublier que les médiateurs disposent d'autres leviers qui peuvent servir de pression pour nous assurer que nous atteignons les objectifs que nous poursuivons. On peut dire que rien n'a été fait. Ne vendez-vous pas du vent à la population congolaise, avec tout ce qui se passe à Doha et à Washington ? Attention, nous ne vendons pas du vent parce qu'il y a des progrès. Il y a des combats sur le terrain. Mais j'y arrive. Nous sommes dans un processus diplomatique. Lorsque nous avons choisi la résolution 2773 et tout ce qu'il y a comme déploiements diplomatiques ici, il y a un travail qui doit se faire au préalable, c'est le travail diplomatique. Mais après, il y a un travail plus important, le travail de terrain. Cela veut dire qu'il y a les préalables. Lorsqu'on dit qu'on mettra en place un mécanisme de cessez-le-feu, il faut être sûr qu'on arrive à mobiliser toutes les parties prenantes, les mettre en place et qu'elles aient les moyens de déploiement. Cela ne se fait pas sur un claquement de doigt, et les médiateurs le savent. Donc on ne saura peut être pas vous dire dans l'immédiat : « On signe aujourd'hui, demain sur terrain, et ceci. » C'est pour cela qu'il y a un besoin de responsabilité pour le Rwanda, conformément à l'accord du 27 juin, de faire sa part et de s'assurer, de par le lien parental qui les lie au M23, de voir comment le M23 va aussi s'acquitter de sa part. Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons atteindre les objectifs fixés au plan diplomatique. Nous avons des médiateurs qataris, américains et de l'Union africaine qui suivent étroitement les processus. Dans ce cadre là, chaque fois qu'il y a des actes qui sont posés, qui ne devraient pas l'être et qui sont rapportés, ce sera le moment venu au médiateur de voir qui bloque quoi et tirer les conséquences qu'il faut. Cette rencontre à venir à Washington entre les deux chefs d'État pourrait-elle avoir lieu avant le début du retrait des troupes rwandaises du Congo ? Nous savons que le retrait des troupes rwandaises est la condition principale pour que nous puissions avancer. Parce que le président de la République ne peut pas se rendre à Washington sans que nous ne puissions être en mesure, avec les Américains avec lesquels nous travaillons, de constater qu'il y a eu retrait de ce qu'on a appelé, en langage diplomatique, des « mesures des défense », mais en réalité des troupes rwandaises et de tout ce qui les accompagne. Donc il n'y aura pas cette poignée de main avant un geste militaire de votre voisin rwandais ? En tout cas, il y a un accord qui a été signé, qui prévoit des choses. Nous, nous faisons notre part. Le Rwanda doit faire la sienne pour nous permettre d'avancer. Pour obtenir ce retrait des troupes rwandaises, on voit bien que vous comptez beaucoup sur la pression des Américains. Mais maintenant que le Rwanda accepte d'accueillir des migrants en provenance des États-Unis, ne craignez-vous pas que Washington n'ait plus aucun moyen de pression sur Kigali ? Je crois que le président Donald Trump, de manière constante, se présente comme celui qui aide à atteindre les objectifs de paix. Il l'a fait dans plusieurs pays. Pour ce qui concerne la République démocratique du Congo, il est bien au courant. Vous suivez notamment les déploiements de son envoyé spécial, Massad Boulos. Aujourd'hui, il faut considérer que nous avons fait des pas. N'oubliez pas que le président de la République, en 2019, dès son arrivée, avait fait le choix courageux de la paix, avec les voisins, notamment le Rwanda. N'oubliez pas qu'il y a une volonté américaine et qatari d'investir massivement dans la région pour en débloquer tout le potentiel. J'ai assisté à Washington en octobre dernier à une réunion, à l'initiative du Département du Trésor américain, avec tous les bailleurs qui sont intéressés par l'investissement dans cette partie de la région. Je crois qu'il y a davantage de pression sur le Rwanda pour aller vers la conclusion de l'accord, pour permettre à tous ces bailleurs de commencer à aller vers l'essentiel. L'essentiel ici, c'est nos populations. Je rappelle que le président de la République a toujours dit et répété que nous n'avions pas de problème avec le peuple rwandais. Vous voyez qu'il y a des objectifs nobles qui nous attendent. Des objectifs qui permettront à la fois aux Américains d'être sûrs de pouvoir bénéficier de ressources critiques. Nous avons tous besoin de parvenir à cet objectif de paix. Et nous avons tous besoin, dans ce cadre, que le Rwanda fasse sa part autant que nous faisons la nôtre. À lire aussiRDC: «Nous résisterons jusqu'à ce que Kigali accepte un dialogue», affirment les FDLR
La Cour criminelle spéciale de Libreville n'a pas traîné… Moins de 48 heures après l'ouverture des débats lundi, Sylvia et Noureddin Bongo, épouse et fils du président déchu Ali Bongo, ont été condamnés mardi 11 novembre, au soir, par contumace à vingt ans de prison et à de lourdes amendes. Ils étaient notamment accusés de détournement de fonds publics et d'association de malfaiteurs. La cour a suivi les réquisitions du procureur. « Selon le magistrat, relate le site Gabon Review, Sylvia et Noureddin Bongo ont “travesti le pouvoir présidentiel“ après l'accident vasculaire cérébral du président Ali Bongo Ondimba en 2018. Il a décrit “un duo culturellement éloigné du pays, mais pécuniairement très proche“, estimant que l'ex-première dame aurait perçu 16 milliards de francs CFA du Trésor public pour ses “besoins personnels“. Le procureur a par ailleurs évoqué des preuves présumées de blanchiment d'argent, notamment l'achat de jets privés et de biens immobiliers de prestige à Londres et Marrakech, financés par des fonds publics. » 4 millions d'euros par mois ? Gabon actu, autre site d'information gabonais, met en avant le témoignage de Kim Oum, homme à tout faire de l'ex-Première dame : « “Sylvia Bongo dépensait plus de 4 millions d'euros par mois, soit plus de deux milliards de Francs CFA", a-t-il affirmé. "L'argent venait du Trésor public“. L'homme, d'origine coréenne, précise Gabon actu, arrêté avec des mallettes d'argent estimé à plusieurs milliards de francs CFA le 30 août 2023, le jour de coup d'État, a révélé également que 500 millions de francs CFA avaient été décaissés du Trésor public pour corrompre les membres du Centre gabonais des élections. 80 milliards avaient également été mobilisés pour la campagne du scrutin présidentiel 2023, a-t-il allégué. Autre révélation troublante faite par Kim Oum, lors de l'audience, pointe encore Gabon actu : l'achat de l'actuelle résidence cossue de l'ex-couple présidentiel, dans un des quartiers les plus huppés à Londres, aurait coûté plus de 44 milliards de francs CFA et l'acquisition aurait été faite au nom de Sylvia Bongo. » Une « parodie de justice » ? Sylvia Bongo et son fils étaient donc absents du procès. Ils vivent à Londres depuis le mois de mai, après avoir passé plus de vingt mois en détention. Leurs avocats, qui n'étaient pas présents non plus à l'audience, dénoncent un procès « inéquitable ». « C'est une parodie, affirme l'un d'entre eux cité par Le Monde Afrique, une parodie qui se joue en dehors de tout cadre légal. Le seul but est de les jeter en pâture à l'opinion publique et de permettre au président Brice Oligui Nguema de faire oublier sa trahison. » Le Monde Afrique qui précise aussi que « depuis qu'ils sont à Londres, Sylvia et Noureddin Bongo ont multiplié les opérations médiatiques pour contre-attaquer, dénonçant le sort que le nouveau régime leur a fait subir. Arrêtés dans les heures qui ont suivi le putsch et détenus dans la prison de Libreville puis au sein même du palais présidentiel, ils affirment avoir été torturés par des militaires proches de Brice Oligui Nguema. » Interrogé par Le Point Afrique, Noureddin Bongo affirme : « Je n'ai jamais détourné un centime d'argent public », tout en soutenant qu'il ne « peut pas être tenu responsable des manquements ou de la politique de son père ou de son grand-père », respectivement Ali et Omar Bongo. Ali Bongo épargné ? À noter qu'Ali Bongo ne faisait pas partie des accusés. En raison, vraisemblablement, de son état de santé. Mais au-delà, commente Le Pays au Burkina Faso, « un procès de l'ancien chef de l'État aurait été d'autant plus difficile pour le pouvoir que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema est connu pour avoir été un homme de confiance du président déchu, puisqu'il était le commandant de la Garde républicaine. Difficile donc pour l'officier-président de faire le procès de son prédécesseur qu'il a servi pendant des années avant de le renverser dans les conditions que l'on sait, sans paraître se tirer une balle dans le pied. » Vraie rupture ou opération politique ? En tout cas, résume Afrik.com, « pour le régime du général Brice Oligui Nguema, ce procès illustre la volonté de rupture avec l'ère Bongo et la lutte contre la corruption. Les autorités présentent cette procédure comme un acte de justice réparatrice, visant à restituer à l'État les richesses indûment accaparées. Mais pour de nombreux observateurs, cette offensive judiciaire, menée en l'absence des accusés, soulève des doutes sur la sincérité du processus. Certains y voient une opération politique destinée à consolider le nouveau pouvoir tout en discréditant définitivement le clan Bongo. » À lire aussiGabon: Sylvia et Noureddin Bongo condamnés à vingt ans de prison en leur absence pour détournement de fonds publics
Il y a plusieurs années, vous étiez là, à m'écouter dans l'ombre. Des histoires de tueurs, de fantômes, de créatures tapis sous le lit. Vous étiez des milliers à frissonner chaque samedi soir, dans le noir. Aujourd'hui, la peur revient. Plus forte. Plus immersive. Et cette fois… je ne suis plus seul.Je vous présente Echo. Mon nouveau compagnon de route, mon petit fantôme. Certains se souviendront peut-être de Bobby, celui qui a hanté mes débuts. Echo, lui, est différent. Il observe. Il écoute. Et parfois… il répond.Dès ce soir, Dans Le Noir fait peau neuve. On repart comme avant, avec un Creepshow chaque samedi à 21h : une histoire d'horreur, une critique de film, et des recommandations pour prolonger vos cauchemars. Et chaque mercredi à 21h, un contenu spécial : fait divers, témoignage, ou exploration d'un sujet horrifique.La peur commence ici.Et parce que ce projet vit grâce à vous, j'ai rouvert le Patreon. Vous pouvez y rejoindre la communauté et soutenir le podcast pour qu'il continue à exister. De nouveaux niveaux d'abonnement, des épisodes exclusifs, des histoires inédites, et surtout, un accès privilégié à La Chambre d'Echo — notre serveur Discord, où vous pourrez partager vos expériences, vos photos, vos histoires, et peut-être même… vos témoignages paranormaux.Car c'est aussi ça, Dans Le Noir. Donner la parole à ceux qui ont vu. Ceux qui ont senti. Ceux qui ont vécu l'horreur.Si vous travaillez dans un EHPAD, dans une morgue, si vous êtes medium, secouriste, ou simplement témoin d'un phénomène inexpliqué… je veux vous entendre.Pour m'envoyer vos histoires danslenoirpdcst@gmail.comPour participer à cette émission horrifique, écrivez à Dans Le Noir sur les réseaux sociaux, j'accepte tout le monde !Mon Instagram HorrifiquePATREONLE seul podcast qui fait peur !Armez-vous de votre casque ou de vos écouteurs !Podcast Horreur, Podcast Surnaturel, Podcast Paranormal & Podcast Creepypasta mais surtout un podcast qui fait peur !Bonne semaine horrifique à tous ! Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d'informations.
En janvier 2025, Paris se réveille avec un cauchemar qui semble arraché à une autre époque. Sur la porte d'une église du 20e arrondissement, on découvre le corps crucifié d'une femme. Son nom : Isabelle Morel.Les archives révèlent qu'elle avait disparu exactement au même endroit… trente-cinq ans plus tôt.Et pourtant, son corps n'a pas vieilli d'un jour. Aucune trace du temps, aucun signe de décomposition, comme si elle avait traversé les décennies intacte.Les enquêteurs hésitent : crime rituel, cold case enfin résolu, ou affaire criminelle défiant toute explication scientifique ? Certains parlent d'un enlèvement surnaturel. D'autres murmurent qu'une malédiction urbaine plus ancienne que Paris hante les pierres de cette église.Ce podcast horreur vous plonge dans un cold case Paris glaçant, mêlant true crime français, légende urbaine, et horreur basée sur faits réels. Entre enquête et frisson, vous explorerez un dossier où la criminologie se heurte à l'inexplicable, et où la foi ne protège plus de l'horreur.
Fini le pelletage et le déneigement ! Certains dépensent pour une cours d’entrée… chauffante Entrevue avec Marie-Laurence Delainey, journaliste à l’Agence QMI. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radio Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Journée historique en Guinée. Ce mardi 11 novembre marquera le lancement de la mine de Simandou, cette immense réserve de deux milliards de tonnes de fer à haute teneur. Une mine dont les Guinéens attendaient l'exploitation depuis trente ans. Bientôt, les deux principaux opérateurs, Winning Consortium Simandou (WCS), un consortium d'entreprises chinoises, et Simfer, une filiale de l'anglo-australienne Rio Tinto associée à la chinoise Chinalco, exporteront 120 millions de tonnes de fer par an, générant des milliards de dollars de revenus pour l'État guinéen. Ce projet lèguera aussi un chemin de fer de plus de 600 km entre le port de Morebaya et la mine dans l'est du pays. Et prévoit la construction, dans un deuxième temps, d'un port en eau profonde et d'une usine de transformation du minerai. Le ministre des Mines Bouna Sylla répond aux questions de RFI. RFI : Ce mardi 11 novembre marque le lancement du projet Simandou. Cela fait presque trente ans que l'on parle de ce projet, qui se concrétise enfin. C'est un jour historique pour la Guinée. Est-ce une satisfaction pour vous ? Bouna Sylla: C'est plus qu'une satisfaction. C'est plutôt le passage du rêve à la réalité pour des millions de Guinéens. Depuis nos pères fondateurs, tous les dirigeants qui se sont succédé ont eu pour objectif de réaliser ce projet. Finalement, c'est grâce au leadership du président de la République, Mamadi Doumbouya, que ce projet voit le jour de manière concrète, avec les infrastructures que vous voyez devant vous. Ce gigantesque projet est le plus gros projet mine-infrastructures dans le monde, avec 20 milliards de dollars d'investissements. Comme vous le dites, ce sera un des plus grands projets miniers du monde. Les entreprises doivent produire et exporter à terme 120 millions de tonnes de fer par an. Cela va générer des revenus considérables pour l'État guinéen à travers des taxes et des impôts. À combien chiffrez-vous ces revenus ? Quand on atteindra les 120 millions de tonnes, ce sera environ deux milliards de dollars de revenus qui seront générés par le projet, sans compter les revenus indirects. Le projet ne sera pas uniquement pour l'exportation du minerai brut, comme on l'a connu par le passé, mais ce minerai sera également transformé sur place pour plus de valeur ajoutée. Les premières années, les entreprises bénéficieront d'exonérations d'impôts relativement importantes. Les dix premières années, Winning Consortium Simandou (WCS) ne payera pas d'impôts sur les sociétés et Simfer bénéficiera d'une exonération de 50 % les huit premières années. Pourquoi ces exonérations aux entreprises ? Dans l'industrie minière, les revenus les plus sûrs sont les royalties, c'est-à-dire les taxes minières. Il n'y a pas d'exonération sur les taxes minières. Dans le cas de Simfer, les impôts sur les sociétés sont remplacés par le pilier deux de l'OCDE pour que, dès les premières années de profits, il y a 15 % de profits qui sont partagés avec l'État. À la fin de la période de l'impôt minimum forfaitaire de l'OCDE, on passera au droit commun qui est de 30 %. Dans combien de temps atteindra-t-on la production de 120 millions de tonnes de fer ? Dans les accords, c'est trois ans. Mais avec l'avance qui a été prise par les partenaires industriels dans la réalisation du projet, nous atteindrons ces 120 millions de tonnes au bout de deux ans. Simandou en phase d'exploitation représente environ combien d'emplois directs et indirects ? En phase de construction, c'est plus de 50 000 emplois. En phase d'exploitation, c'est entre 10 000 et 15 000 emplois directs, sans compter tous les emplois indirects. Quand vous mettez tout ça ensemble, cela sera au moins plus de 20 000 emplois. On est en train de passer de la phase de construction de la mine à la phase d'exploitation. Ces prochains mois, on va vers une perte de 30 000 emplois à peu près. Justement, dans le cadre du comité stratégique du projet Simandou, on a une task force qui s'appelle la « Task force de mobilisation » afin d'éviter que les 50 000 personnes qui travaillent sur ce projet ne se retrouvent pas au chômage. C'est pour cela que nous travaillons pour créer de nouveaux projets dans le cadre du programme Simandou 2040. Dans le secteur minier, on a un projet de raffinerie qu'on a lancé au mois de mars dernier, qui va absorber une partie de ces employés. D'ici à la fin de l'année, on va lancer un nouveau projet de raffinerie de transformation de bauxite en alumine. Tous ces projets que nous allons lancer permettront d'absorber, dans le cadre de la remobilisation des démobilisés du projet, ces 50 000 personnes et leur trouver des perspectives. Ce qui va permettre de réduire la pauvreté dans le pays. Les conventions ont été renégociées en 2022 et 2023 sous le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Qu'est-ce qui a changé à la suite de ces renégociations ? Au niveau fiscal, on a amélioré substantiellement les revenus attendus par l'État dans le projet de plus de 20 % par rapport aux conventions initiales. Mais aussi, chose extrêmement importante, les infrastructures telles que renégociées vont faire du transport marchandises, passagers et minerais. Il y aura un train de passagers par jour dans chaque direction et trois trains marchandises par semaine, ce qui permettra d'augmenter encore plus l'impact économique du projet pour l'ensemble du pays. Les conventions ont été renégociées en 2022 et 2023. Une partie des résultats de ces négociations ont été publiés, mais pas tout. Notamment, la convention de codéveloppement, qui crée la Compagnie du Transguinéen (CTG) et qui encadre la gestion des infrastructures du projet, n'a pas été publiée. Certains observateurs estiment que c'est un manque de transparence. Quand est-ce que cette convention sera publiée ? Il faut se rendre compte que c'est un projet complexe. Il entre en production aujourd'hui, mais il y avait quelques documents qui étaient en cours d'ajustement. Après la construction des infrastructures, il faut six mois de mise en service pour s'assurer que l'ensemble de l'infrastructure est robuste. C'est après tout cela que l'on peut entrer dans les questions de publication des documents. On ne va pas publier quelque chose alors qu'on a six mois de mise en service. À la fin de la mise en service, c'est validé par les certificateurs indépendants internationaux qui sont recrutés, qui disent : « Tout est ok. Voici le coût des investissements. Le chemin de fer fonctionne bien, la signalisation fonctionne bien. Les boucles ferroviaires, etc. » C'est à la fin de tout cela que l'on pourra publier. Mais une fois que la mise en service du projet est finalisée, c'est-à-dire pas avant six mois, vers juin 2026. Puisque cette convention, pour l'heure, n'est pas publiée, on a peu de précisions encore sur la CTG qui sera l'opérateur des infrastructures. Quel est le statut de cette entreprise ? Les entreprises minières vont-elles, par exemple, devoir payer une redevance pour utiliser les infrastructures ? Qu'est-ce que va rapporter à l'État guinéen ? C'est une société anonyme, privée, de droit guinéen, qui est propriétaire des infrastructures et qui est opérateur de ces infrastructures pour les 35 prochaines années. Le modèle économique du projet, c'est que les principaux clients de la CTG, ce sont les mines. Les mines vont faire transporter leurs minerais sur le chemin de fer et l'exporter via le port. Ce n'est pas gratuit, ils vont payer des redevances d'utilisation de l'infrastructure. Ce sont ces redevances qui permettent à la CTG de fonctionner, mais également de rembourser les dettes contractées pour le financement de la réalisation de l'infrastructure. Certains responsables guinéens ont affirmé à plusieurs reprises que les entreprises minières construisaient un port en eau profonde pour accueillir les minéraliers, qui sont les bateaux servant à exporter le fer. Pourtant, sur les sites Internet de Simfer et de Winning Consortium Simandou, il est indiqué qu'ils construisent des ports de barges qui, elles, iront en haute mer pour déposer le fer sur des minéraliers. Finalement, quel type de ports aura-t-on pour ce projet ? À la fin de l'atteinte des 120 millions de tonnes, au bout de deux ou trois ans, on va engager les études de faisabilité pour l'extension de la capacité du port, pour passer à un port en eau profonde. Il faut d'abord faire les études de faisabilité qui nous diront combien de temps prendra la construction de l'infrastructure. Les conventions prévoient que les entreprises fassent une étude de faisabilité dans les deux ans, soit pour une aciérie d'une capacité de 500 000 tonnes par an, soit d'une usine de pellets - un produit intermédiaire entre le fer et l'acier - d'une capacité de deux millions de tonnes par an. En Guinée, l'un des problèmes majeurs pour l'industrialisation, c'est le manque d'énergie. Avec quelles solutions énergétiques peut-on construire de telles usines en Guinée ? Déjà, il y a une capacité aujourd'hui hydroélectrique qui permet de fournir de l'énergie à ce projet d'aciérie ou d'usines de pellets de 2 millions de tonnes. Il y a un barrage en construction de 300 mégawatts, qui est à plus de 45 % terminé. Il y a d'autres projets thermiques qui sont également en construction. Il y a une planification énergétique aujourd'hui du pays pour aligner les besoins énergétiques et industriels du pays avec le développement de nouveaux projets. Ce projet Simandou, avec les flux de revenus que cela va générer pour l'État, permettra également d'avoir plus de capacités de financement pour de nouvelles capacités énergétiques. En Guinée, il y a un autre grand gisement de fer, c'est la mine de fer du mont Nimba, qui n'est pas très loin de Simandou d'ailleurs. Ce projet reste bloqué parce que jusque là, les entreprises privilégiaient de faire sortir le minerai par le Liberia qui est plus proche, alors que l'État guinéen privilégiait une sortie par un port guinéen. Aujourd'hui, l'option que vous privilégiez, c'est de faire un raccordement entre le chemin de fer de Simandou et le mont Nimba ? La volonté du gouvernement, c'est de faire une boucle ferroviaire sur l'ensemble du pays. Le gisement du mont Nimba est à 130 kilomètres du chemin de fer de Simandou, ce n'est pas très loin. La question de capacité ne se pose pas, car il y a une capacité disponible sur l'infrastructure ferroviaire. Cela augmente aussi la viabilité du projet de Nimba, du fait de la disponibilité de l'infrastructure du Simandou. Il y a d'autres projets miniers de moindre envergure qui sont aussi en souffrance depuis un moment. Notamment la bauxite à Dabola-Tougué et le fer à Kalia, dans la région de Faranah. Envisagez-vous aussi de faire des raccordement de chemin de fer pour relancer ces projets miniers ? Tout le mérite de ce projet Simandou tel qu'il est pensé, conçu et réalisé, c'est d'être une infrastructure multi utilisateurs. Cela veut dire qu'il y a un droit d'accès des tiers qui sont le long du corridor. Vous avez parlé du projet de bauxite de Dabola-Tougué, du projet de minerai de fer de Kalia, et on vient de parler du mont Nimba. Tous ces projets négocieront des accords d'accès ferroviaire pour pouvoir transporter leurs minerais vers les ports qui se trouvent sur la côte. L'avantage du co-développement, c'est que ça permet d'avoir une infrastructure qui est économiquement viable parce que ça réduit les dépenses d'investissement de capital (Capex) pour tous les investisseurs. Cela permet aussi aux mines de pouvoir transporter leurs minerais à des prix compétitifs et devenir beaucoup plus viables. Le minerai de Kalia, s'il n'y avait pas la disponibilité de cette infrastructure, est difficile à sortir, car il est piégé dans l'arrière-pays. Mais du fait de la disponibilité de cette infrastructure et du droit d'accès qu'elle offre, avec des principes tarifaires extrêmement transparents pour tous les utilisateurs, c'est une chance pour tous les projets qui se trouvent le long du corridor d'être sur le marché. Une chance aussi pour la Guinée d'avoir à réaliser ces infrastructures conformément à cette vision. Sinon, on allait se retrouver avec une infrastructure dédiée uniquement au minerai de fer de Simandou, ce qui n'avait aucun sens. Malheureusement, sur les chantiers, il y a eu un certain nombre d'accidents et de morts. Winning Consortium a déclaré en octobre qu'il y avait eu deux morts chez eux. Nos confrères de Reuters ont publié en mars une enquête dévoilant qu'il y avait eu une dizaine de morts chez Winning Consortium. Au mois d'août, il y a eu un mort chez Rio Tinto. Quel est votre bilan du nombre de morts sur les chantiers ? Je ne commente pas les chiffres, mais ce que je peux vous dire que pour tous ces accidents, on a recruté des firmes indépendantes pour des enquêtes. Les résultats de ces enquêtes vont être révélés. Mais votre bilan, combien y a-t-il eu de morts sur la phase de construction en tout ? Comme je vous ai dit, il y a des enquêtes qui sont en cours. Quelqu'un peut aller au travail et il rentre le soir, il a la malaria, il meurt. On va déterminer si c'est à cause de son travail ou non. C'est pour cela que l'on met en place des enquêtes indépendantes. Il y a des firmes internationales qui ont été recrutées, qui font ces enquêtes dont les résultats seront communiquées ultérieurement. Les questions d'accident et de santé-sécurité pour les travailleurs du secteur minier sont un sujet extrêmement important pour nous. Nous travaillons avec tous les partenaires internationaux afin de prendre des mesures afin que ce type d'accident ne puisse se reproduire. Dans les conventions, il est prévu que 5 % des revenus induits par le projet Simandou aillent dans l'éducation. Pourriez-vous préciser ce projet ? 5 % des revenus de chacune des mines, en termes d'impôts et taxes, que l'État guinéen va percevoir, vont être affectés au financement du système éducatif à l'intérieur du pays. Construire des écoles, des bibliothèques, des enseignants pour augmenter le niveau de l'éducation, le niveau d'alphabétisation. Ensuite 20 % des impôts et taxes que l'État va percevoir provenant de la CTG pour amener aux meilleurs lycéens guinéens, des 33 préfectures du pays pendant les 35 prochaines années, des bourses d'études en France, aux États-Unis, en Chine, au Japon, dans le monde entier pour former les générations futures. L'argent pour les générations futures, c'est l'investissement sur le capital humain. Avec les 5 % de revenus induits par Simandou et les 20 % de la CTG, combien tablez-vous pour le budget de ce programme ? Pas moins de 200 à 300 millions de dollars par an. Il faut préciser que toutes ces bourses seront pour les filières scientifiques et techniques, parce que il faut former plus de gens pour la production que pour la gestion. Ce qui ferait à peu près combien de bourses d'études par an ? Je ne peux pas vous dire aujourd'hui avec certitude combien de personnes on pourrait envoyer, mais c'est des milliers de jeunes qui vont en profiter. À lire aussiGuinée: les autorités inaugurent le mégaprojet minier de Simandou
C'est un scénario qui semble tout droit sorti d'un film, et pourtant il est bien réel : une simple visite chez le coiffeur peut, dans de très rares cas, provoquer un accident vasculaire cérébral. Ce phénomène porte un nom : le “syndrome du coiffeur”, ou plus précisément, le “syndrome du salon de beauté” (beauty parlor stroke syndrome).Le danger ne vient pas du shampoing lui-même, ni des produits utilisés, mais de la position du cou pendant le lavage. Lorsqu'on s'installe dans le bac à shampoing, la tête est souvent rejetée en arrière, parfois à un angle trop prononcé. Cette posture peut comprimer ou étirer les artères vertébrales, deux vaisseaux situés à la base du cou qui alimentent le cerveau en sang.Chez certaines personnes – en particulier celles ayant une fragilité de la paroi artérielle, une hypertension ou de l'arthrose cervicale –, ce mouvement peut provoquer une dissection de l'artère vertébrale. En clair : la paroi interne du vaisseau se déchire, le sang s'y infiltre, forme un caillot, et ce caillot peut ensuite migrer jusqu'au cerveau, entraînant un AVC.Les premiers cas ont été décrits dans les années 1990 dans des revues médicales comme The Lancet ou Stroke. Depuis, d'autres rapports ont confirmé l'existence de ce risque, bien que très faible. On parle d'un phénomène exceptionnel, mais suffisamment sérieux pour être connu des professionnels de santé. Les symptômes apparaissent parfois plusieurs heures après le passage chez le coiffeur : vertiges, troubles de la vision, nausées, faiblesse d'un côté du corps… Des signes à ne jamais ignorer.Certains facteurs augmentent la vulnérabilité : les troubles vasculaires, le tabagisme, les contraceptifs hormonaux, ou simplement une raideur du cou. C'est pourquoi les médecins recommandent d'éviter les extensions extrêmes de la nuque et de demander un appui dorsal adapté lors du shampoing.Aujourd'hui, beaucoup de salons ont ajusté leurs équipements, notamment avec des bacs inclinables et des coussins ergonomiques. Mais le message reste clair : un geste anodin peut devenir dangereux si la tête est trop basculée en arrière trop longtemps.Le “syndrome du coiffeur” nous rappelle que le corps humain est un système d'équilibres fragiles. Et qu'un simple moment de détente, mal positionné, peut avoir des conséquences graves — heureusement, rarissimes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le « test de la chaise bancale » est une épreuve informelle mais redoutée utilisée dans certains entretiens d'embauche pour évaluer la réaction d'un candidat dans une situation d'inconfort. Comme son nom l'indique, il s'agit littéralement d'une chaise instable, dont un pied est légèrement plus court que les autres, ou d'un siège volontairement inconfortable. Le but n'est pas de juger la posture du candidat, mais sa manière de réagir à un désagrément inattendu.Ce test appartient à la catégorie des épreuves de résistance psychologique. Il ne repose pas sur des critères objectifs, mais sur l'observation du comportement. L'employeur ou le recruteur cherche à voir si le candidat garde son calme, s'il tente de réparer la situation, s'il manifeste de la gêne, de l'agacement, ou au contraire de l'humour. En somme, ce n'est pas le confort qui est testé, mais la résilience émotionnelle et la gestion du stress.L'idée est de recréer une mini-crise, un moment de perte de contrôle, dans un contexte où le candidat ne s'y attend pas. Face à cette situation, plusieurs attitudes peuvent apparaître : certains s'enfoncent dans la chaise en serrant les dents, d'autres la réajustent naturellement, d'autres encore signalent poliment le problème. Le recruteur observe alors la spontanéité, la capacité à s'adapter, et surtout la manière dont la personne exprime une gêne. Dans les métiers de relation client, de management ou de vente, cette réaction en dit parfois plus qu'un CV.Ce type de test s'inscrit dans une mouvance plus large d'entretiens “non conventionnels”, popularisés dans les années 2000 par certaines entreprises américaines, comme Google ou Zappos, qui posaient des questions déstabilisantes du type : « Combien de balles de golf peut-on mettre dans un avion ? ». L'objectif est le même : sonder la personnalité, la créativité, et la réaction à l'imprévu.Toutefois, le test de la chaise bancale est controversé. Certains psychologues du travail estiment qu'il ne mesure rien de fiable et peut être perçu comme une forme de manipulation, voire d'humiliation. D'autres rappellent qu'un bon entretien doit mettre le candidat en confiance, non en déséquilibre. Dans les faits, ce genre de test tend à disparaître dans les grands groupes, mais il subsiste parfois dans les petites structures ou les secteurs où la personnalité compte autant que les compétences.En définitive, la « chaise bancale » est moins un test qu'un symbole : celui d'un monde du travail qui, au-delà des diplômes, cherche à jauger l'attitude, la souplesse et la capacité à rester digne, même quand tout vacille — littéralement. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au Japon, un phénomène surprenant et tristement révélateur s'est répandu depuis plusieurs années : le « benjo-meshi », littéralement « repas de toilettes ». Le terme désigne le fait de s'isoler dans une cabine de WC pour y manger, seul, afin d'éviter d'être vu sans compagnie à la pause déjeuner.Une enquête menée dans les années 2010 par un institut japonais révélait que plus d'un habitant sur dix avait déjà pris un repas ainsi, au moins une fois dans sa vie. Le phénomène touche surtout les adolescents et les étudiants, mais aussi certains salariés. Dans une société où le groupe prime sur l'individu, où l'harmonie sociale et la camaraderie sont perçues comme des valeurs essentielles, manger seul est vécu comme un signe d'échec. À l'école, ne pas être invité à déjeuner avec ses camarades peut être source de honte. Dans les entreprises, cela peut être interprété comme un manque d'intégration.Alors, certains préfèrent disparaître. Les toilettes deviennent un refuge, un lieu d'invisibilité où l'on échappe au regard des autres. Le benjo-meshi n'est donc pas une bizarrerie, mais le symptôme d'une solitude sociale cachée sous la surface d'une société hyperconnectée. Des sociologues japonais soulignent que cette peur de la solitude s'ancre dès l'enfance, dans un système scolaire qui valorise la cohésion et où la marginalisation peut être douloureusement vécue.Sur le plan psychologique, cette pratique interroge. Elle traduit une angoisse d'exclusion si forte qu'elle pousse à adopter un comportement irrationnel : manger dans un lieu insalubre, dans le bruit des chasses d'eau, simplement pour ne pas être vu. Ce repli rappelle d'autres formes de solitude urbaine au Japon, comme les « hikikomori », ces jeunes adultes reclus qui évitent tout contact social.Du point de vue sanitaire, les autorités japonaises déconseillent évidemment cette pratique : les toilettes sont des environnements à haut risque bactérien. Mais le véritable enjeu est ailleurs — il est social. Le benjo-meshi met en lumière une souffrance silencieuse : celle d'une jeunesse qui, malgré la modernité et la densité de ses villes, redoute plus que tout le regard des autres.En somme, ce phénomène étrange révèle un paradoxe poignant : dans une société ultra-connectée et polie, la peur d'être seul reste l'un des plus puissants moteurs du comportement humain. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Quels mécanismes poussent les humains à la violence ? Qu'est-ce qui détermine nos conduites agressives ? Est-ce qu'on naît psychopathe ou est-ce qu'on le devient ? Pistes de réponses aussi complexes et ambiguës que notre nature humaine Ravis de vous retrouver et de plonger dans le versant obscur de notre humanité en nous interrogeant sur les mécanismes neurobiologiques qui nous poussent à la violence et à l'agressivité, voire au meurtre... Sommes-nous tous capables du pire ? Et dans quelles conditions ? Certains le sont-ils plus que d'autres ? Est-ce qu'on naît psychopathe ou est-ce qu'on le devient ? Sommes-nous tous des monstres en puissance ? Et pourquoi certains le deviennent ou pas ? Avec Laurent Begue-Shankland, professeur de psychologie sociale à l'Université Grenoble-Alpes, pour l'ouvrage de James Fallon (spécialiste du cerveau disparu en 2023) Dans le cerveau d'un psychopathe, une plongée au cœur des neurosciences et de la face cachée du cerveau dont il a signé la postface. Musiques diffusées dans l'émission Get Well Soon - Psycho killer Les Yeux D'La Tête - La maison des âmes
Quels mécanismes poussent les humains à la violence ? Qu'est-ce qui détermine nos conduites agressives ? Est-ce qu'on naît psychopathe ou est-ce qu'on le devient ? Pistes de réponses aussi complexes et ambiguës que notre nature humaine Ravis de vous retrouver et de plonger dans le versant obscur de notre humanité en nous interrogeant sur les mécanismes neurobiologiques qui nous poussent à la violence et à l'agressivité, voire au meurtre... Sommes-nous tous capables du pire ? Et dans quelles conditions ? Certains le sont-ils plus que d'autres ? Est-ce qu'on naît psychopathe ou est-ce qu'on le devient ? Sommes-nous tous des monstres en puissance ? Et pourquoi certains le deviennent ou pas ? Avec Laurent Begue-Shankland, professeur de psychologie sociale à l'Université Grenoble-Alpes, pour l'ouvrage de James Fallon (spécialiste du cerveau disparu en 2023) Dans le cerveau d'un psychopathe, une plongée au cœur des neurosciences et de la face cachée du cerveau dont il a signé la postface. Musiques diffusées dans l'émission Get Well Soon - Psycho killer Les Yeux D'La Tête - La maison des âmes
En 2025, en France, une personne sur quatre vit la solitude. La Fondation de France parle d'une « épidémie ».En 2023, l'Organisation mondiale de la santé l'a décrite comme une menace urgente pour la santé publique.Face à ce constat, la reconstruction du lien social devient une priorité.Certains territoires cherchent même à se transformer en « fabriques de bonheur ».Dans ce contexte, le design du soin et de la solidarité occupe une place singulière.Il interroge notre responsabilité collective et publique. Il s'inscrit aussi dans une longue histoire politique : dès 1793, la constitution évoquait déjà le « bonheur commun » comme but fondamental de la société.Le rôle du design est, ici, de favoriser le partage des responsabilités sociales. Prendre soin du collectif, c'est reconnaître que chacun et chacune est à la fois responsable de soi et de la situation d'autrui. C'est aussi repenser les espaces et les rôles qui structurent notre quotidien.Certains designers et designeuses adoptent une posture militante. Ils et elles explorent la manière dont le soin peut se traduire dans la convivialité, la solidarité, ou la gestion des communs.Dans l'épisode précédent, nous avons montré comment le soin pouvait redéfinir les pratiques de solidarité et de santé.Dans cet épisode, nous suivons 4 designeuses et designers qui imaginent de nouveaux modes de gouvernance et cherchent à prendre soin, par le collectif.Alors, à partir de quand le design devient-il un enjeu de solidarité et de responsabilité publique ?Nos invitées pour cet épisode : Clément Rémy, designer indépendant et designer de politiques publiques, installé entre la Drôme et l'Isère. Il s'engage localement dans des collectifs autour de la démocratie alimentaire, des tiers-lieux et de la justice sociale en milieu rural.Anne Régnault, designeuse de service spécialisée en innovation sociale au sein des ateliers RTT.Marcela Mussi, igénieure de formation et philosophe. Co-fondatrice du collectif Issues.Antoine Fenoglio, cofondateur et ex-dirigeant des Sismo. Co-fondateur du collectif Issues.Au sommaire de cet épisodeChapitre 1 : nous explorons les contours du design de soin hors du cadre médical. Nos invité·es interrogent la manière dont le design peut renforcer les liens sociaux, soutenir les dynamiques collectives et contribuer à une culture du prendre soin dans les territoires.Chapitre 2 : nous découvrons des projets concrets qui questionnent la gouvernance, la responsabilité et les formes de solidarité locales. Chaque récit met en lumière une posture de terrain, parfois fragile, souvent engagée, pour créer des espaces et des outils au service du commun.Chapitre 3 : nous interrogeons la part politique du métier. Pratiquer le design, est-ce déjà prendre parti ? Peut-on encore prendre soin sans s'engager ?Cet épisode a été réalisé par Anaïs Texier et Marion Fontanié. La post-production est réalisée par Anthony Adam. Les voix off sont de Zoé Pasquier.
Vous avez déjà entendu parler de ces lieux "no kids", comme des hôtels ou restaurants, qui affichent clairement que les enfants ne sont pas les bienvenus ? Entre argument commercial séduisant et pratique discriminatoire, Le Point J décrypte le phénomène avec Zoe Moody, professeure en psychologie scolaire à l'Université de Lausanne. Journaliste: Camille Degott Réalisation: Jonah Dubois Nous écrire ou nous proposer des questions: +41 79 134 34 70 ou pointj@rts.ch
En 1959, en pleine guerre froide, un événement improbable se déroula à Moscou. Les États-Unis, rivaux idéologiques de l'Union soviétique, y organisèrent une vaste exposition nationale : l'American National Exhibition. Pendant six semaines, trois millions de visiteurs soviétiques purent découvrir, dans le parc Sokolniki, un condensé du rêve américain — gadgets, réfrigérateurs, jeans, voitures rutilantes, et même une maison modèle entièrement équipée.L'objectif n'était pas innocent. Dans un monde coupé en deux blocs, cette exposition constituait une véritable opération de séduction, un exercice de “soft power” avant l'heure. Washington voulait montrer la supériorité de son modèle, fondé sur la prospérité et la liberté individuelle, face au communisme soviétique. Les Américains y exposèrent non seulement leurs innovations technologiques — télévision couleur, ordinateurs, cuisine moderne — mais aussi leur mode de vie. Le message implicite : “Voyez comme on vit bien sous le capitalisme.”Pour de nombreux Soviétiques, c'était un choc. Certains voyaient pour la première fois un Coca-Cola, un lave-vaisselle ou un tourne-disque haute fidélité. Les files d'attente s'étiraient sur des centaines de mètres, non pour acheter, mais pour regarder. Les autorités soviétiques, méfiantes, surveillaient la foule tout en essayant de contenir l'enthousiasme.L'épisode le plus célèbre de cette exposition reste le “Kitchen Debate” — le “débat de la cuisine” — entre le vice-président américain Richard Nixon et le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev. Devant une cuisine américaine reconstituée, les deux hommes s'affrontèrent verbalement sur les mérites comparés du capitalisme et du communisme. Nixon vantait la liberté de choix et la consommation, Khrouchtchev répondait que le système soviétique produisait “de meilleurs réfrigérateurs et de meilleures fusées”. Ce dialogue improvisé, capté par les caméras, fit le tour du monde et symbolisa la rivalité idéologique des deux blocs — avec, en toile de fond, un simple évier chromé et un four électrique.L'exposition de Moscou fut un succès diplomatique pour les États-Unis. Elle montrait qu'au-delà des armes et de la propagande, la guerre froide se jouait aussi dans les cuisines, les supermarchés et les foyers. En confrontant les Soviétiques à la culture de consommation occidentale, elle sema les graines d'une curiosité qui, des années plus tard, contribuerait à fissurer le rideau de fer.Une leçon d'histoire : parfois, un réfrigérateur peut en dire plus qu'un discours politique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Oui, c'est vrai : Benito Mussolini, le dictateur fasciste italien, a bien tenté — sans succès — de faire disparaître les pâtes de la table italienne. Derrière cette idée apparemment absurde se cachait un projet politique, idéologique et économique profondément révélateur de son époque.Dans les années 1920 et 1930, Mussolini voulait faire de l'Italie une puissance autosuffisante, libérée de toute dépendance étrangère. Il lance alors ce qu'il appelle la battaglia del grano, la “bataille du blé”. L'objectif : produire suffisamment de céréales sur le sol italien pour nourrir toute la population et ne plus importer de grains, notamment des États-Unis ou de l'Europe de l'Est. Cette campagne nationaliste devient un pilier de la propagande fasciste.Mais un problème se pose rapidement : la production de blé italien, même augmentée, ne suffit pas à couvrir les besoins d'un pays où les pâtes sont un aliment de base. Et la culture du blé, plus exigeante en eau et en terres, concurrence celle des légumes et de l'huile d'olive. Résultat : les ressources s'épuisent, et les prix flambent. Pour résoudre ce paradoxe, le régime décide alors de… dissuader les Italiens de manger des pâtes.Dans les années 1930, certains intellectuels proches du régime, comme le poète Filippo Tommaso Marinetti, chef du mouvement futuriste, publient des textes provocateurs vantant la “cuisine de l'avenir” et dénonçant les pâtes comme un symbole de mollesse et de passéisme. Marinetti écrivait que “le peuple qui mange trop de pâtes devient lent, pessimiste et nostalgique”. Mussolini, séduit par cette rhétorique de virilité et de modernité, soutient l'idée d'un remplacement des pâtes par des plats à base de riz ou de céréales locales, plus conformes à son idéal d'autarcie.Des campagnes officielles encouragent alors les Italiens à consommer du riz de la plaine du Pô, des légumes, ou même du pain. Certains restaurants fascistes retirent temporairement les pâtes de leur menu. Mais la résistance populaire est immédiate. Les Italiens refusent d'abandonner ce plat millénaire, symbole de leur identité et de leur culture. Même les hiérarques du régime continuent d'en manger en privé.Devant cet échec culinaire et politique, Mussolini finit par abandonner la croisade. Les pâtes survivent à la dictature, triomphent de la propagande, et deviennent après-guerre un symbole d'unité nationale. Ironie de l'histoire : l'homme qui voulait forger un “Italien nouveau” s'est heurté à ce qui, encore aujourd'hui, reste l'un des piliers les plus solides de la culture italienne — un bon plat de spaghetti. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C dans l'air spécial du 9 novembre 2025 - Dette : un scandale français ?Documentaire réalisé par réalisé Alain Pirot et Gaëlle Schwaller diffusé le dimanche 9 novembre 2025 à 21H05 sur France 5.Depuis la dissolution de l'Assemblée en juin 2024, elle est au cœur de toutes les tensions. Elle a fait chuter trois gouvernements et même vaciller le président de la République. Avec 3 400 milliards d'euros, la dette française est désormais la plus élevée de la zone euro en valeur absolue, devant celle de l'Italie. La Cour des comptes exige 110 milliards d'euros d'économies en quatre ans. Pour nos gouvernants, il est urgent de la réduire. Mais, faute d'accord sur les mesures budgétaires, les déficits se creusent et la France s'enfonce chaque jour un peu plus dans la crise.Comment en est-on arrivé là ? C dans l'air a enquêté sur l'explosion des déficits en 2024. Comment expliquer un tel dérapage ? Qui sont les responsables ? L'enquête révèle des documents exclusifs qui démontrent qu'à quelques semaines des élections européennes, au sommet de l'État, l'état des finances publiques a été caché aux Français. Certains élus de la République dénoncent un mensonge d'État.Le documentaire revient aussi sur les causes de cette spirale qui ronge les finances publiques, et qui se manifeste dans les hôpitaux, les transports, les universités, pesant chaque jour un peu plus sur le quotidien des Français. Il interroge nos choix de société et se penche sur les pistes envisagées pour réduire la dette, comme la taxation des grandes fortunes ou la méthode dite de la « tronçonneuse ».Une plongée dans le piège de la dette, décryptée par les experts de C dans l'air et enrichi d'entretiens exclusifs de Caroline Roux avec des personnalités, parmi lesquelles deux anciens ministres de l'Économie : Bruno Le Maire et Arnaud Montebourg. Il sera suivi d'un débat.
durée : 00:55:24 - Certains l'aiment Fip - A l'occasion de son spectacle "Touchée par les fées", l'actrice marseillaise évoque sa passion pour la musique et la voix, ses souvenirs d'enfance de cinéma ou ses tournages. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
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C dans l'air du 8 novembre 2025 - La France sans budget... et ses villes sans commercesElle ne sera pas suspendue...pour l'instant. La plateforme de vente en ligne Shein a échappé à une sanction de la France. Après un ultimatum de 48 heures imposé par les autorités, le gouvernement a annoncé vendredi avoir obtenu la suppression de « tous les produits illicites vendus sur sa plateforme », tout en maintenant l'entreprise « sous surveillance rapprochée des services de l'Etat ». Cette décision intervient alors que des poupées sexuelles représentants des petites filles étaient vendues il y a quelques jours encore sur le site. Le géant chinois de l'ultra fast fashion est donc surveillé de près, alors que s'est ouvert ce mercredi son premier magasin en France. L'entreprise, aussi accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes, doit en ouvrir cinq autres dans l'Hexagone. Pendant ce temps, à l'Assemblée nationale, les débats sur le budget 2026 continuent. Les députés devraient décider ce week-end s'ils entendent poursuivre leurs travaux la semaine prochaine sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), en vue d'examiner la suspension de la réforme des retraites. Mais faute de majorité, et sans recours possible au 49.3, la France est menacée d'un budget morcelé, sans véritable vision économique et construit au fil des concessions. En attendant, certains amendements sont adoptés, comme la hausse de la CSG sur les revenus du capital, ou le rejet de la cotisation patronale sur les tickets-restaurants.Pendant ce temps, dans les centres-villes des petites et moyennes communes, la lente agonie des commerces continue. Les cœurs de ville se vident et le taux de vacance commerciale ne cesse de grimper. L'essor d'Internet, la concurrence de la périphérie et les nouveaux modes de consommation participent à cette dévitalisation. L'arrivée des boutiques d'ultra fast fashion sur le territoire risque d'accélérer la tendance.Certains services publics se font aussi plus rares dans certaines communes. Les Français s'en plaignent. C dans l'air a suivi un postier qui effectue sa tournée à l'ancienne. Il dénonce les services à la personne, payants, mis en place par La Poste, comme le fait de passer un peu de temps avec les personnes âgées et isolées. Lui met un point d'honneur à essayer de passer du temps avec les gens qu'il suit. La disparition de ce lien du quotidien fait selon lui partie des éléments qui nourrissent une colère croissante au sein de la population. Son entreprise est également accusée de faciliter l'essor des grandes marques de mode rapide.LES EXPERTS :- Gaël SLIMAN - Président et cofondateur - Institut de sondages Odoxa - François-Xavier MENAGE - Grand reporter à TF1, auteur des Oubliés, enquête aux racines de la colère française - Eric HEYER – Économiste, directeur du Département Analyse et Prévision de l'OFCE - Natacha POLONY - Éditorialiste et essayiste - AGNES B. - Créatrice de mode
durée : 00:02:57 - Le brief politique - La suspension de la réforme des retraites doit être mise au vote de l'Assemblée mercredi prochain. Certains groupes parlementaires hésitent encore sur leur position. C'est le cas, notamment, au sein du bloc central. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
La Commission européenne veut relier toutes les capitales du continent d'ici 2040 grâce à un vaste réseau ferroviaire à grande vitesse. Un projet colossal estimé à plus de 500 milliards d'euros, pensé comme une alternative écologique et stratégique à l'avion. Mais sa concrétisation s'annonce semée d'obstacles. Petit-déjeuner à Copenhague, déjeuner à Paris, puis dîner à Barcelone : c'est le rêve que nourrit Bruxelles avec son nouveau plan ferroviaire. La Commission européenne a dévoilé cette semaine un projet d'envergure visant à créer, d'ici 2040, un réseau à grande vitesse reliant toutes les capitales européennes. L'objectif : changer durablement la manière de voyager sur le continent. Le plan prévoit une réduction drastique des temps de trajet. Berlin - Copenhague passerait de 7 à 4 heures, Sofia - Athènes de 13h40 à 6 heures, et une liaison directe Paris - Lisbonne via Madrid deviendrait enfin possible. Derrière ces chiffres, une ambition, faire du train une alternative crédible à l'avion, notamment sur les distances inférieures à 1 000 kilomètres. À lire aussiLe rail européen à l'heure de la concurrence Un levier écologique et économique pour l'Union européenne Pour la Commission, le train est une pièce maîtresse de la transition écologique. Le secteur des transports représente près d'un quart des émissions européennes de CO2, et l'aviation court-courrier reste difficile à décarboner. Le TGV, lui, émet jusqu'à 20 fois moins de CO2 par passager-kilomètre qu'un vol domestique. Encore faut-il que l'électricité soit verte et que les trains soient bien remplis. Mais le projet dépasse la seule question environnementale. Il s'agit aussi de renforcer la compétitivité européenne et de fluidifier les échanges économiques sur le continent. Aujourd'hui, le réseau ferroviaire européen compte environ 12 000 kilomètres de lignes à grande vitesse, concentrées dans quatre pays : la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. L'Europe centrale et orientale reste, elle, largement à la traîne. Pour combler ces écarts, Bruxelles prévoit 500 milliards d'euros d'investissements afin de tripler la taille du réseau, harmoniser les règles, simplifier la billetterie et ouvrir le marché à la concurrence. L'idée : faire baisser les prix et stimuler l'offre ferroviaire. À lire aussiQuel avenir pour le train à grande vitesse en Afrique? Entre ambitions et réalités : un chantier colossal à risque Sur le papier, l'initiative est séduisante. Mais les obstacles sont nombreux : infrastructures vieillissantes, financements incertains et volontés politiques inégales selon les États membres. Certains gouvernements peinent déjà à entretenir leur réseau existant et ne font pas de la grande vitesse une priorité. Pour le secteur ferroviaire, cette relance représente pourtant une opportunité industrielle majeure. Les grands constructeurs européens – Alstom, Siemens, Talgo ou CAF – pourraient en bénéficier. Les voyageurs, eux, espèrent surtout des réservations simplifiées et des correspondances fluides. Derrière ce plan se cache aussi une évolution des mentalités. De plus en plus d'Européens souhaitent voyager de manière plus durable. Et entre deux villes reliées en moins de trois heures, le train bat l'avion à plates coutures : la ligne Paris -Londres, par exemple, a conquis 80% du marché dès que le trajet est passé sous les 2h20. Reste que l'Europe accuse un sérieux retard face à la Chine ou au Japon, où les trains filent déjà à 350 km/h. L'Union, elle, plafonne à 200–250 km/h et avance à un rythme bien plus lent. Car si le train européen promet la grande vitesse, les projets, eux, progressent toujours à vitesse réduite.
Avec notre collègue Lucnise Duquereste du site Ayibopost, nous évoquons la situation de plus en plus difficile à Cap-Haïtien, dans le nord du pays. Face à l'insécurité qui gagne du terrain ailleurs, de nombreux Haïtiens fuient vers Cap-Haïtien, perçue comme une zone plus sûre. Selon la journaliste d'Ayibopost, de nouvelles familles arrivent chaque semaine à Cap Haïtien, mais la ville n'a pas les capacités d'accueillir autant de monde. L'exode fait grimper les prix des loyers qui ont doublé, voire triplé dans certains quartiers. Beaucoup de familles doivent s'installer en périphérie, dans des zones peu équipées, souligne Lucnise Duquereste. Mais ce n'est pas seulement le logement qui devient un luxe : l'eau et la nourriture coûtent désormais beaucoup plus cher. Même les produits de base sont plus difficiles à trouver, les prix augmentent chaque semaine, selon notre confrère d'Ayibopost. Résultat : Cap-Haïtien est en pleine mutation, avec une pression démographique et économique qui bouleverse le quotidien des habitants. Au Chili, la peur de l'extrême droite À dix jours du premier tour de la présidentielle — prévu le dimanche 16 novembre 2025 —, les familles des victimes de la dictature s'inquiètent. Selon plusieurs analystes, le pays pourrait basculer à droite, voire à l'extrême droite. Certains candidats tiennent, ou ont tenu, des propos négationnistes sur la période de la dictature militaire de Pinochet — un régime qui a fait plus de 3 000 morts et torturé des dizaines de milliers de personnes. Reportage à Santiago, avec notre correspondante Naïla Derroisné. New York se prépare prépare discrètement à une intervention fédérale de Donald Trump D'après Politico, la gouverneure Kathy Hochul est inquiète des réactions possibles du président à l'élection de Zohran Mamdani comme maire de New York. Elle a donc décidé de mettre en place une cellule de crise virtuelle pour anticiper un éventuel envoi de la Garde nationale ou d'autres forces fédérales à New York. Ces efforts visent à empêcher de donner à Donald Trump un prétexte pour «militariser la ville» comme écrit Politico. La gouverneure a demandé aussi à plusieurs associations — ACLU, syndicats, groupes progressistes — d'éviter toute action qui pourrait servir de justification à une intervention fédérale. Une plongée dans l'Amérique rurale et précaire C'est un reportage photo publié par le New York Times sur des Américains qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. En 2010, la photographe Maddie McGarvey a documenté la vie de Américains touchés par la crise des opioïdes. C'est dans ce cadre qu'elle rencontre les Casto, une famille des Appalaches, dans l'Ohio. Elle se lie d'amitié à Paige, une fillette de trois ans dont elle suivra le parcours pendant plus d'une décennie. À travers ses visites régulières, la photographe capte un quotidien fait de pauvreté, de débrouille et de solidarité. Et elle prend conscience des mécanismes profonds qui enferment la famille Casto dans la pauvreté. Ce n'est pas seulement le manque de moyens, explique-t-elle, mais aussi «l'épuisement physique et moral» causé par des années de travail pénible, mal payé. Ils luttent chaque jour pour ne pas sombrer, en se posant des questions vitales — où dormir ce soir ? comment aller au travail ? que préparer à manger avec un simple micro-ondes ? — Autant de combats quotidiens pour tenter de rester à flot dans un monde qui semble vouloir les faire couler. Journal de la 1ère Les garagistes en Guadeloupe confrontés à une pénurie de pièces détachées.
Invités : - Jules Torres, journaliste politique au JDD. - Véronique Jacquier, journaliste politique à CNEWS. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Cette semaine, je te propose qu'on réfléchisse à un point qui est sous-coté dans l'apprentissage des langues. On ne va pas étudier “comment apprendre une langue” mais plutôt “à quel moment apprendre une langue”. Face à l'apprentissage, nous sommes tous différents et uniques. Certains sont des matinaux, d'autres des couche-tard. J'ai rencontré des élèves qui suivaient des cours de français tard après le travail car c'était le seul moment de la journée où ils étaient disponibles. Certains adoraient car ils étaient vraiment dans leur zone de génie et d'autres avaient beaucoup de difficultés car après une journée de travail, la motivation n'était plus au rendez-vous. Sans le savoir, parfois ce n'était pas le cours qui posait problème mais l'heure du cours. Je le vois aussi dans mon travail et dans mes études. Mon énergie et mon attention ne sont pas les mêmes tout au long de la journée. Personnellement, bien que je donne beaucoup de cours le soir, je serais incapable d'en suivre. Enseigner et être la locomotive de la classe est une chose, être apprenante en est une autre. Pour mes cours de portugais, je suis des cours l'après-midi, avant mon dernier cours du soir. Je sais aussi que je ne suis pas du tout du matin. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'accepte que les cours particuliers en matinée et que j'ai fermé mes cours en groupe avant 12h. Il m'a fallu des années pour l'accepter et ne pas culpabiliser mais en fin de compte, je travaille tard depuis 20 ans, je ne peux pas travailler tôt et tard toute ma vie. Pour ton français, c'est la même chose. Je t'invite à écouter l'épisode et à me dire quel est le meilleur moment de la journée pour toi pour apprendre le français.Lien :Le Café français : http://lefrancaisavecyasmine.com/cafe “Le Français avec Yasmine” existe grâce au soutien des membres et élèves payants. 1️⃣ Le Club de Yasmine Le Club privé du podcast qui donne accès à toutes les transcriptions des épisodes, aux épisodes secrets, la newsletter en français et l'accès à la communauté des élèves sur Discord : https://lefrancaisavecyasmine.com/club 2️⃣ Les livres du podcast Les transcriptions du podcast sont disponibles dans les livres sur Amazon : http://amazon.com/author/yasminelesire 3️⃣ Les cours de français avec YasmineRendez-vous sur le site de mon école pour découvrir le catalogue des cours disponibles : www.ilearnfrench.eu ➡️ Les réseaux sociaux Instagram : https://www.instagram.com/ilearnfrench/LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/yasmine-lesire-ilearnfrench/ ➡️ Crédit musique La musique de cet épisode est créée par le groupe Beam. Merci à Maayan Smith et son groupe pour la musique.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Au cœur de la péninsule du Yucatán, dissimulée dans la jungle, se trouve une grotte que les archéologues ont longtemps hésité à explorer. Son nom : la Cueva de Sangre, la « grotte ensanglantée ». Découverte dans les années 1990, elle vient de livrer de nouveaux secrets, présentés en avril 2025 lors de la convention annuelle de la Society for American Archaeology. Et ces révélations confirment ce que les anciens chroniqueurs redoutaient déjà : pour invoquer la pluie, les Mayas pratiquaient des rituels d'une violence inouïe.Une offrande pour les dieux de la pluieLes Mayas vivaient sous un climat contrasté, alternant saisons de sécheresse et pluies torrentielles. Or, leur survie dépendait entièrement de l'eau : sans pluie, pas de maïs, donc pas de vie. Pour apaiser Chaac, le dieu de la pluie, ils recouraient à un rituel qu'ils jugeaient sacré : le sacrifice humain. Dans la Cueva de Sangre, les fouilles ont mis au jour plus de 200 ossements humains, dont une grande majorité appartenant à des enfants et des adolescents.Les analyses isotopiques réalisées récemment montrent que ces jeunes victimes ne provenaient pas de la région immédiate : certains avaient parcouru des centaines de kilomètres avant d'être conduits jusqu'à la grotte. Cela suggère que la cérémonie avait une dimension politique et religieuse : un moyen pour les élites mayas de renforcer leur pouvoir tout en sollicitant la faveur des dieux.Un bain de sang sacréLes traces retrouvées sur les os racontent l'horreur du rituel. Les victimes étaient égorgées ou percées d'un coup de lame en obsidienne au niveau du thorax, probablement pour extraire le cœur encore battant. Les parois de la grotte portaient, selon les premiers explorateurs, des traces de pigments mêlés à du sang séché. Certains corps étaient déposés dans des bassins d'eau souterraine — des cénotes, considérés comme les passages entre le monde des hommes et celui des dieux.Un message venu du passéCes nouveaux résultats, issus d'analyses ADN et de datations au carbone 14, confirment que les sacrifices de la Cueva de Sangre se sont étalés sur plusieurs siècles, entre 900 et 1200 après J.-C., période de grande instabilité climatique dans la région. Les Mayas tentaient, littéralement, d'acheter la pluie par le sang.Aujourd'hui encore, la Cueva de Sangre demeure fermée au public, sanctuarisée pour des raisons éthiques et archéologiques. Mais ses vestiges rappellent un fait troublant : pour survivre, certaines civilisations ont cru devoir nourrir les dieux… de leur propre chair. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Depuis qu'il a été réélu, il y a un an tout juste, Donald Trump imprime sa marque sur les États-Unis : guerre commerciale, offensive contre les migrants, mais aussi chasse aux employés fédéraux. Près de 300 000 postes ont été supprimés depuis le début de l'année dans la Fonction publique au nom de «l'efficacité gouvernementale». Des fonctionnaires qui subissent, en plus, le «shutdown» depuis plus d'un mois. Certains travaillent sans être payés ; d'autres ont été placés au chômage forcé, sans toucher de salaire. Des banques alimentaires organisent désormais des distributions d'aide alimentaire spécialement réservées aux fonctionnaires. Reportage de Vincent Souriau à Memphis, dans le Tennessee. Anne Cantener poursuit la discussion sur ce sujet avec son invité Corentin Cellin, professeur agrégé d'Histoire et chroniqueur sur le site d'information Les jours. Il analyse la «purge idéologique» que vivent les États-Unis. «Les fonctionnaires qui sont chassés sont ceux qui ont pris position contre l'administration Trump», raconte Corentin Cellin. Particulièrement visés : le ministère de la Justice et le FBI. Cette mise au pas était annoncée et prévue par le Projet 2025 de la Fondation Heritage. Mais l'expert des États-Unis se dit surpris par la vitesse avec laquelle Donald Trump met son plan en application. Au Mexique, l'émotion après l'assassinat du maire de Uruapan Les députés ont observé une minute de silence en mémoire de Carlos Manzo tué samedi (1er novembre 2025) lors de la célébration de la Toussaint dans sa ville, et alors qu'il bénéficiait pourtant d'une protection policière, rapporte El Sol de Mexico. Sur leurs sièges ou leurs bureaux, les parlementaires du PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel, ont déposé un chapeau blanc tâché de rouge. Ce même chapeau qui était le signe distinctif de Carlos Manzo, explique le quotidien. Un maire qui a tenté de lutter contre les groupes criminels. Il a enregistré quelques victoires. Il a porté des coups sérieux aux cartels qui opèrent dans le Michoacan, rapporte El Sol de Mexico. Et cela lui a coûté la vie. Carlos Manzo était courageux, téméraire même, mais il était seul, estime David Saucedo, expert en Sécurité publique et délinquance organisé, interviewé par El Sol de Mexico. Uruapan a 400.000 habitants mais seulement 350 policiers. Et son maire n'avait le soutien ni du gouvernement provincial ni du gouvernement fédéral, analyse ce spécialiste. Au cours des quatre dernières années, six maires du Michoacan ont été assassinés, cinq autres victimes d'attentats. La présidente Claudia Sheinbaum a annoncé un plan pour le Michoacan hier, lors de sa conférence de presse quotidienne. Cela fait une vingtaine d'années que «des gouvernements de bords politiques différents promettent de rétablir la paix au Michoacan, et ils ont toujours échoué», relève Milenio. En 2006, Felipe Calderon avait envoyé l'armée dans cet État. Résultat : une escalade de violences. En Haïti, les autorités alertent une nouvelle fois sur la recrudescence du choléra Oui, recrudescence notamment à Pétionville, nous apprend Le Nouvelliste. «Des opérations d'assainissement, de fumigation et de dératisation sont en cours dans la région métropolitaine (de Port-au-Prince), particulièrement dans les quartiers où les inondations et les accumulations d'ordures augmentent le risque de contamination», peut-on lire dans le journal. Le gouvernement est, en effet, inquiet pour les zones qui ont été dévastées par Melissa, surtout le sud et l'ouest d'Haïti. «Les fortes pluies et inondations provoquées par le passage de l'ouragan (...) risquent d'aggraver la situation sanitaire, en favorisant la contamination de l'eau et la transmission du choléra», écrit Alterpresse. Le ministère de la Santé redoute également une hausse de cas de diarrhée, de typhoïde et de paludisme, précise Le Nouvelliste. Les campagnes de communication visant à rappeler les règles d'hygiène se sont intensifiées. Mais la priorité reste, bien sûr, l'accès à l'eau potable dans les zones sinistrées. Le journal de la 1ère En Martinique, le procès des déboulonneurs de statues a commencé ce lundi 3 novembre 2025.
Le créateur du Bitcoin reste l'un des plus grands mystères de l'ère numérique. Derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto se cache un individu — ou peut-être un groupe — qui, en 2008, a révolutionné la finance mondiale sans jamais révéler sa véritable identité.Tout commence le 31 octobre 2008, lorsqu'un document de neuf pages, un white paper intitulé Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System, est publié sur une liste de diffusion cryptographique. Satoshi y décrit une idée radicale : un système de monnaie électronique décentralisé, sans banque ni autorité centrale, reposant sur un registre public sécurisé par la cryptographie — la blockchain. Quelques mois plus tard, en janvier 2009, il met le concept en pratique en lançant le premier logiciel Bitcoin et en minant le tout premier bloc, connu sous le nom de genesis block.Satoshi laisse dans ce bloc un message resté célèbre : “The Times 03/Jan/2009 Chancellor on brink of second bailout for banks” — un clin d'œil à la crise financière et une critique implicite du système bancaire. Bitcoin naît donc comme un acte de défiance envers les institutions financières traditionnelles.Pendant environ deux ans, Satoshi échange sur des forums avec d'autres passionnés de cryptographie, corrige des bugs, améliore le protocole et explique sa vision d'une monnaie libre et incorruptible. Puis, en avril 2011, il disparaît soudainement, cessant toute communication. Son dernier message évoque simplement son souhait de “passer à autre chose”. Depuis, plus aucune trace.Qui est-il ? Les théories abondent. Certains pensent à un cryptographe solitaire (comme Hal Finney, premier utilisateur de Bitcoin), d'autres à un collectif d'informaticiens. Des noms célèbres ont été avancés : le mathématicien Nick Szabo, le programmeur australien Craig Wright (qui prétend être Satoshi, sans preuve concluante), ou encore des chercheurs du MIT. Mais aucun n'a pu être formellement identifié.Satoshi posséderait environ 1 million de bitcoins, soit plusieurs dizaines de milliards de dollars — jamais dépensés à ce jour. Ce silence alimente la légende : un créateur anonyme, riche au-delà de toute mesure, mais resté invisible, presque éthique dans son retrait.Aujourd'hui, le mystère de Satoshi Nakamoto est devenu partie intégrante du mythe fondateur du Bitcoin. Son invention a bouleversé l'économie mondiale, inspiré des milliers de cryptomonnaies et ouvert la voie à une révolution technologique et philosophique : celle d'un monde où la confiance ne reposerait plus sur les institutions, mais sur le code. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
En 2001, une équipe d'océanographes canadiens menée par Paulina Zelitsky et Paul Weinzweig, travaillant pour la société Advanced Digital Communications, réalise une découverte qui va bouleverser le monde scientifique : au large de la pointe occidentale de Cuba, leurs sonars détectent à 650 mètres de profondeur une série de structures géométriques parfaitement alignées. Des formes rectangulaires, des pyramides, des avenues entières semblent dessiner les contours d'une ville engloutie.À l'époque, les chercheurs effectuent plusieurs plongées robotisées. Les images sont saisissantes : blocs taillés, angles droits, surfaces planes évoquant des murs ou des routes. Tout semble indiquer une construction humaine, mais datée de plusieurs millénaires. Si l'hypothèse se confirmait, elle remettrait en cause notre chronologie de la civilisation, car aucune société connue n'aurait pu ériger une telle cité avant qu'elle soit engloutie par la mer.Les scientifiques baptisent le site “Mega”, du nom d'un programme de cartographie sous-marine cubano-canadien. Certains y voient la trace d'une cité perdue semblable au mythe de l'Atlantide décrit par Platon. D'autres évoquent un cataclysme datant de la fin de la dernière ère glaciaire, il y a environ 12 000 ans, lorsque la montée brutale des océans aurait englouti des régions côtières entières. Mais le mystère reste total : à cette profondeur, aucune civilisation connue n'aurait pu construire ni même habiter un tel lieu.Les sceptiques avancent une explication plus rationnelle : il pourrait s'agir d'un phénomène géologique naturel, des formations rocheuses fracturées par les mouvements tectoniques. Pourtant, la régularité des motifs continue d'interpeller. Les images sonar montrent des structures de 400 mètres de large, formant des ensembles quadrillés trop ordonnés pour être purement aléatoires.Depuis deux décennies, les débats s'enchaînent sans qu'aucune expédition de grande ampleur n'ait été menée pour trancher. Les fonds cubains, encore peu explorés, gardent leurs secrets. Paulina Zelitsky elle-même affirmait en 2002 : « Ce que nous avons vu ne ressemble à rien de connu. »Aujourd'hui, ces vestiges muets dorment toujours sous les eaux turquoise des Caraïbes. Ville antique, illusion géologique ou trace d'un monde oublié, personne ne le sait. Mais une chose est sûre : le fond des mers n'a pas encore livré tous ses secrets. Et peut-être, un jour, ces mystérieuses ruines de Cuba réécriront une page entière de l'histoire humaine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pourquoi l'intelligence artificielle est-elle si “sympa” avec nous ? Cette amabilité, que l'on appelle la "sycophancy", peut devenir un véritable problème contre lequel il convient de se protéger, selon mon invité.Grégory Renard, spécialiste de l'intelligence artificielle, cofondateur de Everyone.ai.Pourquoi les chatbots d'IA sont-ils aussi aimables ?Les outils d'intelligence artificielle comme ChatGPT sont conçus pour interagir de manière bienveillante avec les utilisateurs. Cette amabilité, que l'on appelle la “sycophancy”, c'est-à-dire la flatterie automatique, est un biais qui provient de la manière dont les modèles ont été entrainés à partir de données humaines, souvent extraites de forums et de réseaux sociaux, comme Reddit, où les échanges positifs aboutissent à des échanges plus qualitatifs.En quoi est-ce dangereux ?Ce penchant pour la complaisance pose un vrai risque : la création d'une dépendance émotionnelle. Certains utilisateurs se confient à ces systèmes comme à des amis, parfois pour évoquer des pensées suicidaires et cela peut les conduire à passer à l'acte, comme on l'a vu récemment aux Etats-Unis avec le cas d'un jeune homme (Adam Raine, NDLR) qui s'est donné la mort après avoir dialogué avec ChatGPT. OpenAI a d'ailleurs révélé que plus d'un million de requêtes hebdomadaires contiennent des propos liés au suicide. Quelles solutions pour éviter ce phénomène ? Il est urgent de mieux encadrer les interactions homme-machine afin d'éviter que l'IA n'accentue la fragilité psychologique de certains publics, notamment les plus jeunes. C'est ce que nous cherchons notamment à faire au sein de l'organisation à but non lucratif que nous avons créée, Everyone.ai, dédiée à la prévention des risques numériques. L'objectif est de sensibiliser les parents, former les enseignants et promouvoir des “ceintures de sécurité cognitive”, comparables aux ceintures de sécurité en voiture. Ces garde-fous permettent de filtrer et d'ajuster les comportements des IA, sans freiner la recherche. L'IA n'est pas une menace, mais un outil dont il faut simplement apprendre à maîtriser les règles et les limites.-----------♥️ Soutienhttps://donorbox.org/monde-numerique
durée : 00:23:19 - 8h30 franceinfo - Manuel Bompard était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 4 novembre 2025 Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Pour en savoir plus sur comment trouver le bonheur et remplir ta vie d'épanouissement, je te donne rendez-vous sur : https://www.sylvainviens.com/ Et si la vraie vie commençait à 40 ans ? Un matin, tu te réveilles et tu te dis : « C'est vraiment ça ma vie ? » Ce moment arrive souvent vers la quarantaine. C'est une période charnière où beaucoup ressentent un vide, une perte de sens, un besoin de changement. Certains divorcent, d'autres changent de travail ou décident, enfin, de se choisir. Dans cet épisode, je t'invite à voir cette étape non pas comme une crise, mais comme une renaissance. À 40 ans, tu comprends que les plans de la société ne sont pas les tiens, que ce qui t'a rendu heureux autrefois ne t'anime plus. Ton corps ralentit, ton cœur cherche du sens, et ton âme réclame plus de vérité.
durée : 00:11:05 - Le Fil de l'histoire - par : Stéphanie Duncan - Le matin du 10 août 1519, il y a foule à Séville sur les quais du Puerto de las Mueles, pour assister au départ de la flotte de Magellan. Certains pleurent. D'autres se signent et prient. Car combien seront-ils à revenir ? Tout le monde le sait, cette expédition sera longue et périlleuse. - invités : Michel Chandeigne - Michel Chandeigne : Éditeur et traducteur, spécialiste de l'histoire des voyages et de la cartographie ancienne - réalisé par : Claire DESTACAMP Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.
Alors que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé « la prise de la ville d'El-Fasher », cette « victoire militaire pour le général Hemedti » serait en réalité « une défaite politique », affirme notre invité, le professeur soudanais Suliman Baldo. Il est également directeur exécutif de l'Observatoire de la Transparence et des Politiques au Soudan. Y a-t-il un risque de génocide au Darfour ? Va-t-on vers une partition est/ouest du Soudan ? En ligne de Nairobi, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Suliman Baldo, comment expliquez-vous la victoire militaire des FSR du général Hemedti à el-Fasher, six mois seulement après leur défaite à Khartoum ? Suliman Baldo : Bien sûr, les Forces de soutien rapide avaient mis un siège très strict autour d'el-Fasher pour plus de 18 mois, c'est-à-dire en interdisant même l'arrivée de denrées alimentaires ou bien les livraisons médicales pour les hôpitaux locaux. Et ils avaient bombardé la ville durant toute cette période. Et ils ont aussi utilisé des drones contre el-Fasher. Et à quoi ont servi ces drones très sophistiqués et de fabrication chinoise ? Il y a plusieurs mois que les Forces de soutien rapide ont acquis bien sûr des drones sophistiqués d'origine chinoise, mais aussi des moyens de défense aérienne qui ont empêché l'armée de l'air soudanaise de ravitailler sa garnison à el-Fasher. Est-ce que les Émirats arabes unis et le Tchad ont joué un rôle dans cette victoire militaire des FSR ? Les Émirats sont, disons, les fournisseurs du matériel de guerre de toutes sortes pour les Forces de soutien rapide. Et donc, ils ont joué un rôle principal et de taille. Le Tchad est seulement un instrument, disons, dans les mains des Émirats arabes unis, comme c'est le cas de la Libye de Haftar, en particulier pour les Forces de soutien rapide. Depuis une semaine, de multiples témoignages décrivent les atrocités commises par les FSR contre les civils appartenant à des communautés non-arabes, notamment la communauté Zaghawa. Est-ce qu'on est en train d'assister à la réplique d'el-Geneina, où 15 000 Masalits avaient été massacrés par les FSR, en juin 2023 ? Je ne crois pas que les victimes qui ont été liquidées par les Forces de soutien rapide à el-Fasher étaient toutes des Zaghawas. Le comportement des Forces de soutien rapide est totalement hors contrôle de leurs commandants. Et donc, lorsque les FSR ont pris la ville, l'armée et les forces conjointes alliées à l'armée avaient déjà pu se retirer de la ville, laissant la population civile derrière elles. Une population civile qui compte un quart de million de personnes. Et donc il y a eu un ciblage des Zaghawas, mais c'était aussi sans discrimination. Parfois, c'étaient des membres de différents groupes ethniques. C'était surtout une revanche sur les populations d'el-Fasher, qui avaient résisté à l'invasion de la ville pendant le siège de la ville. Certains observateurs se demandent si la situation n'est pas comparable aux premières heures du génocide au Rwanda, en 1994 ? Ce qui s'est passé est horrible et c'est une forme de crime commis d'une manière systématique. Mais je ne crois pas qu'il y ait eu l'intention d'éliminer une composante de la population sur des bases ethniques ou autres. Le général Hemedti affirme avoir fait arrêter plusieurs de ses combattants soupçonnés d'exactions et avoir ouvert une commission d'enquête. Est-ce qu'il cherche à échapper éventuellement à ses responsabilités ? Je crois que c'est une réaction à la condamnation globale, partout dans le monde, mais aussi une réaction, au sein de la population locale, face aux tueries qui ont eu lieu à el-Fasher. Je ne pense pas que les Forces de soutien rapide s'attendaient à cette réaction collective de l'opinion mondiale et locale. Et l'annonce de ces enquêtes est une façon d'essayer de contenir les dégâts que, disons, les réactions à ces tueries ont créés. Bien sûr, la prise d'el-Fasher est certainement une victoire militaire, mais ce qui s'est passé après représente une défaite politique totale et une défaite morale pour les Forces de soutien rapide. C'est à cause de ces atrocités, dont les Forces de soutien rapide sont devenues très spécialisées dans la commission de ces crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Est-ce qu'après la partition du Soudan du Sud en 2011, il ne va pas y avoir une seconde partition, du Soudan de l'Ouest cette fois-ci ? Il y aura une partition de fait, dans la mesure où il y aura deux gouvernements rivaux qui contrôlent chacun une moitié du pays. Mais je ne pense pas qu'il y aura sécession du Darfour ou bien de l'ouest du Soudan avec le reste du pays. Ça va être, disons, une situation comme en Libye, où il y a deux administrations qui contrôlent deux portions de territoire, mais il n'y aura pas une partition du pays. À lire aussiSoudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR À lire aussiSoudan: après les exactions à El-Fasher, les FSR arrêtent un seul de leurs membres
En fin de semaine dernière, l'Assemblée nationale a validé la création d'un nouvel impôt baptisé “impôt sur la fortune improductive”. Cet impôt remplace l'actuel Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et vise à élargir l'assiette des biens taxés. Concrètement, alors que l'IFI ne prenait en compte que les biens immobiliers non affectés à une activité professionnelle, ce nouveau dispositif entend inclure les « actifs improductifs » — tels que bijoux, œuvres d'art, yachts, crypto-monnaies, assurances-vie parfois, et biens immobiliers restés inactifs — dans l'assiette de taxation.Le raisonnement derrière cette réforme est de taxer davantage les biens qui, d'un point de vue économique ou social, ne génèrent pas d'activité productive, d'emplois ou de revenus. Autrement dit, l'État cherche à repérer et à imposer ce que l'on pourrait appeler « le patrimoine dormant ». D'où le mot « improductive ». Cette approche répond à deux préoccupations : la justice fiscale — faire contribuer davantage ceux qui détiennent des biens mais ne les utilisent pas pour produire — et le besoin de recettes publiques dans un contexte budgétaire tendu.Mais attention : cette réforme n'est pas simplement additive. Le texte prévoit également un abaissement des taux de prélèvement pour les très hauts patrimoines, de l'ordre d'un tiers environ, ce qui tempère l'effet global pour certains contribuables. Cela crée une tension : d'un côté, l'État élargit l'assiette — de l'autre, il baisse le taux. Résultat : l'effet net sur les recettes reste flou.Sur le plan politique, le vote a été singulier : une coalition inédite de députés de divers groupes — du Modem, du PS, du RN, des LIOT — a soutenu l'amendement. Certains à gauche estiment que ce nouvel impôt affaiblit l'IFI, voire qu'il ne va pas assez loin, tandis que d'autres applaudissent un retour de la taxation du patrimoine. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La climatisation, symbole du confort moderne, cache une histoire étonnamment… sexiste. Ce n'est évidemment pas la machine en elle-même qui l'est, mais la manière dont elle a été conçue et réglée depuis des décennies. Derrière la fraîcheur des bureaux se cache un biais scientifique ancien : la climatisation a été pensée pour les hommes, au détriment du confort — et parfois de la santé — des femmes.Tout remonte aux années 1960, lorsque les normes de climatisation ont été établies pour les bâtiments modernes. Les ingénieurs se basaient alors sur un modèle physiologique unique : un homme de 40 ans, pesant 70 kilos, vêtu d'un costume de bureau. Sa température corporelle, son métabolisme et son niveau d'activité servaient de référence pour calculer la température dite « idéale » — généralement autour de 21 à 22 °C.Problème : le métabolisme féminin est en moyenne 20 à 30 % plus lent que celui des hommes. Cela signifie que les femmes produisent moins de chaleur corporelle, et qu'elles ressentent donc davantage le froid. Des études, dont une très remarquée publiée dans la revue Nature Climate Change en 2015, ont confirmé ce déséquilibre. Les chercheurs de l'Université de Maastricht y démontrent que la température idéale pour la majorité des femmes serait plutôt autour de 24 à 25 °C. Autrement dit, ce qui semble agréable à un homme en chemise peut être glacial pour une collègue en blouse ou en robe légère.Ce biais n'est pas seulement une question de confort : il illustre une inégalité structurelle dans la conception des espaces de travail. Pendant des décennies, les standards techniques — qu'il s'agisse de température, de sièges, de ceintures de sécurité ou même d'outils — ont été définis selon des données masculines. Résultat : dans de nombreux bureaux, les femmes enfilent des gilets, des plaids ou des manteaux en été, pendant que leurs collègues masculins travaillent tranquillement en manches courtes.Les choses commencent toutefois à changer. Certains architectes et ingénieurs repensent aujourd'hui les normes thermiques pour les adapter à la diversité des corps, des vêtements et des usages. La climatisation devient ainsi un symbole du débat sur le genre dans la conception technologique : un rappel que même les inventions les plus neutres en apparence peuvent refléter des biais profondément ancrés.En somme, si la climatisation est considérée comme « sexiste », c'est parce qu'elle illustre parfaitement comment l'homme-type — au sens littéral — a trop longtemps servi de modèle universel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
durée : 00:52:37 - Certains l'aiment Fip - À l'occasion de la sortie de son nouvel album de pop orchestrale "Una lunghissima ombra" et le film (sans musique) qui l'accompagne, plongeons dans l'univers cinématique du chanteur turinois, ancien monteur de cinéma qui recevait le César de la meilleure musique originale pour "Le règne animal". Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Il vous est peut-être déjà arrivé de croire qu'un sigle avait été choisi pour sa signification précise — avant d'apprendre que, paradoxalement, c'est l'inverse. C'est le principe de la rétroacronymie, un phénomène linguistique à la fois amusant et révélateur : on crée un acronyme à partir d'un mot déjà existant, en inventant après coup des mots censés le justifier.Par exemple, le mot « avion », inventé par Clément Ader à partir du latin avis (oiseau), a été interprété de manière erronée comme « Appareil Volant Imitant l'Oiseau Naturel ». De même, les spas proviennent de la ville de Spa, et ne signifient pas Sana Per Aquam (la santé par l'eau).Autre cas fameux : le nom du moteur de recherche Yahoo!, présenté comme l'acronyme de Yet Another Hierarchical Officious Oracle. En réalité, ses créateurs, deux étudiants de Stanford, avaient d'abord choisi le mot « Yahoo » parce qu'il sonnait bien et évoquait le personnage rustre et énergique des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Le sens technique a été plaqué ensuite.La rétroacronymie peut aussi servir à renforcer l'image d'une marque ou d'une institution. Par exemple, le sigle SOS n'a jamais voulu dire Save Our Souls ou Save Our Ship. Il a été choisi à l'origine uniquement pour sa simplicité en morse (· · · — — — · · ·). Ce n'est que plus tard qu'on lui a attribué cette signification héroïque, plus facile à mémoriser.Ce mécanisme illustre un trait fascinant du langage : notre tendance à chercher du sens, même là où il n'y en avait pas à l'origine. Les mots deviennent plus forts, plus mémorables, quand ils paraissent logiques. La rétroacronymie répond donc à un besoin psychologique : elle donne une apparence de cohérence à ce qui n'en avait pas.Une notion proche est celle de l'étymologie populaire : quand une expression change de forme ou de sens parce que les locuteurs la réinterprètent selon ce qu'ils croient entendre. Par exemple, « chou-fleur » vient du latin caulis floris (tige fleurie), mais d'autres mots comme « beaupré » ou « chausson » ont été transformés au fil du temps par des associations d'idées fausses mais séduisantes.Rétroacronymie ou étymologie populaire, ces deux phénomènes rappellent une chose essentielle : le langage n'est pas figé. Il vit, se raconte, et surtout, il s'invente des histoires pour mieux se souvenir de lui-même. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C'est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. C'est un phénomène discret mais fascinant : sur certaines îles du Pacifique, notamment en Nouvelle-Calédonie, les pins colonnaires (Araucaria columnaris) semblent tous pencher… dans la même direction. Et cette direction n'est pas aléatoire : ils s'inclinent vers l'équateur, qu'ils soient situés dans l'hémisphère Nord ou Sud. Un mystère botanique qui intrigue les scientifiques depuis plusieurs décennies.Ces arbres élancés, qui peuvent atteindre 60 mètres de haut, poussent naturellement droits dans la plupart des conditions. Pourtant, des mesures précises effectuées par une équipe de chercheurs australiens en 2017 (publiées dans Ecology) ont révélé un schéma troublant : plus les pins colonnaires sont éloignés de l'équateur, plus leur inclinaison vers celui-ci est marquée, jusqu'à 8 à 10 degrés. En d'autres termes, un pin situé dans l'hémisphère sud penchera vers le nord, et inversement.Pourquoi ? Plusieurs hypothèses ont été explorées. La première évoque le champ magnétique terrestre, qui pourrait influencer la croissance de ces arbres, un peu comme il guide certains animaux migrateurs. Mais aucune preuve solide ne vient confirmer ce lien. D'autres chercheurs ont pensé à une réponse phototropique, c'est-à-dire à une croissance orientée vers la lumière. Comme la trajectoire apparente du Soleil diffère selon la latitude, les arbres pourraient orienter lentement leur tronc vers la zone où l'exposition solaire est la plus régulière : celle de l'équateur. Cette hypothèse semble la plus plausible, mais elle ne suffit pas à tout expliquer, car d'autres espèces voisines ne présentent pas le même comportement.Une troisième piste concerne la rotation terrestre. Selon certains modèles, la force de Coriolis pourrait influencer la distribution des hormones de croissance (les auxines) dans les tissus végétaux, entraînant une croissance asymétrique du tronc. Ce serait une sorte d'effet “invisible” de la dynamique terrestre sur la biologie des plantes.Les chercheurs de l'université James Cook, en Australie, ont confirmé que cette inclinaison est constante et reproductible, mais son origine exacte reste mystérieuse. Aucun facteur climatique local (vents dominants, sol, humidité) ne permet de l'expliquer complètement.Ainsi, ces pins colonnaires qui s'inclinent avec élégance rappellent que la nature cache encore des énigmes : même dans un monde où les satellites scrutent chaque forêt, un simple arbre peut défier notre compréhension. Et, quelque part dans le Pacifique, des forêts entières continuent de saluer silencieusement le Soleil — toujours en direction de l'équateur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Fruit ou légume ? Il est parfois difficile de faire le distinguo. Spontanément, on a tendance à se dire que tout ce qui est sucré (pommes, pêches, cerises) est un fruit alors que tout ce qu'on mange plutôt salé est un légume. Sauf que petit problème : dans le monde, on ne mange pas toujours les fruits et légumes de la même façon. Par exemple l'avocat, grand classique des entrées salées, peut aussi se manger en dessert sucré, au Brésil... Dans "Ah Ouais ?", Florian Gazan répond en une minute chrono à toutes les questions essentielles, existentielles, parfois complètement absurdes, qui vous traversent la tête. Un podcast RTL Originals.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La capitale écossaise et ses décors médiévaux ont inspiré J.K. Rowling pour la saga Harry Potter. Destination de vacances prisée par les fans, Édimbourg regorge de marches guidées et de magasins dédiés à l'univers du sorcier à lunettes. Mais depuis quelques années, l'autrice désormais milliardaire a mis sa fortune au service de l'idéologie transphobe, au point de contraindre la justice à revenir sur les droits des femmes transgenres. Le secteur du tourisme se voit forcé de s'adapter, entre demande commerciale et respect des minorités. De notre correspondante à Londres, Le château millénaire d'Édimbourg se découpe sur le ciel gris d'Écosse, à quelques centaines de mètres du cimetière de Greyfriars. Connu pour sa statue du chien Bobby, l'endroit accueille chaque année un demi-million de touristes vêtus de capes noires et d'écharpes en laine aux couleurs des maisons de l'école (fictive) de sorcellerie de Poudlard. Les pierres tombales portent des noms familiers pour les fans de la saga littéraire Harry Potter : Thomas Riddell, Scrymgeour, Moodie, McGonagall... Plusieurs fois par semaine, Christine dirige des marches guidées à travers le cimetière. « La popularité de ces tours m'étonne toujours, après toutes ces années, s'émerveille la jeune femme, vêtue d'un uniforme de velours noir et vert émeraude. Édimbourg ressemble tellement à Poudlard, c'est merveilleux pour se plonger dans l'univers de Harry Potter ! » Parmi les participants, beaucoup ont grandi avec les livres. Le montant des marches Potter Trails est libre. Et depuis quelques années, l'entreprise reverse une partie de ses profits à des ONG qui défendent les droits des personnes transgenres. « C'est une manière d'afficher clairement que nos marches accueillent tout le monde, sans distinction de genre », explique Christine. Ce qui pourrait sembler évident relève pourtant du nécessaire. Depuis quelques années, la créatrice de l'univers Harry Potter, J.K. Rowling, s'est distinguée sur les réseaux sociaux par ses positions conservatrices transphobes. Plus inquiétant, elle, à qui la marque Harry Potter rapporte chaque année plus de 50 millions de dollars, a financé le recours en justice d'une association écossaise contre des réformes. En avril dernier, elle a obtenu que la justice considère les femmes transgenres comme des hommes. Depuis, les fans s'interrogent : faut-il continuer à consommer du contenu, et donc verser de l'argent à une autrice dont l'idéologie est loin de faire consensus ? « La moralité des livres est complexe, et bien entendu loin d'être idéale, admet la guide. Mais de nombreux lecteurs, y compris ceux qui ont grandi avec Harry Potter, ont trouvé du réconfort dans le message de la série : le fait de se sentir différent et d'enfin trouver un endroit où on se sent bien, et la résistance contre la haine. C'est ce qui nous motive. » L'une des rues principales de la vieille ville d'Édimbourg, Victoria Street, possède un café qui a abrité les premières séances d'écriture de J.K. Rowling et lui aurait servi d'inspiration pour la rue commerçante des fournitures magiques, le Chemin de Traverse. Devant la boutique officielle, les fans font la queue pour acheter une baguette magique, une peluche, une écharpe. Après une demi-heure d'attente, Estelle sort du magasin, les mains vides : « J'aime relire les livres, revisionner les films... Mais je ne cautionne pas les propos de l'autrice et je ne veux plus lui verser d'argent. » Alors, la jeune Normande, vêtue d'un pull de la maison Serdaigle, s'adapte : « J'achète d'occasion, et je me suis mise au tricot pour fabriquer mon pull ! » Du côté des militants LGBTQ+, certains membres de la communauté appellent plutôt au boycott de tout ce qui touche à l'univers magique du sorcier à la cicatrice en éclair. Les associations, elles, préfèrent ne pas évoquer les positions de l'autrice pour ne pas participer à sa visibilité. Dans cette démarche, Fraser Horn a décidé de totalement repenser son offre de marches guidées dans Édimbourg. Ce jeune papa s'est lancé comme guide indépendant au début de l'année, et propose à l'époque des tours Harry Potter et des marches LGBTQ, sur les lieux importants dans l'histoire des minorités sexuelles. « Mais en avril [quand la Cour suprême a indiqué ne plus reconnaître le genre auto-déclaré], les positions de J.K. Rowling sont devenues indéfendables, et j'ai compris que ces deux marches n'avaient plus leur place sur le même flyer », explique-t-il. À l'approche du mois des Fiertés – le mois de juin, consacré à la visibilité de la communauté LGBTQ+ –, le guide décide de remplacer ses tours Harry Potter par de nouveaux horaires pour ses marches LGBTQ+, ce qui suscite un fort intérêt médiatique. « Certains ont pensé que c'était un coup de communication de ma part, mais j'ai tout de même lâché un tiers de mon activité, pour respecter mes valeurs », précise-t-il. Depuis, Fraser propose de manière permanente plus de marches LGBTQ+, où il en profite pour donner plus de visibilité aux personnalités homosexuelles et transgenres de l'histoire édimbourgeoise, celles-là même que J.K. Rowling cherche à effacer. « J'emmène mes groupes dans la cour du collège de médecine, pour leur montrer la plaque commémorative du Dr. James Barry : un homme transgenre, né dans une famille pauvre, qui est devenu l'un des meilleurs chirurgiens de la Royal Navy », raconte-t-il. La transidentité du docteur n'a été révélée qu'à sa mort, à l'indifférence de ceux qui l'avaient connu. Du côté du secteur touristique et à l'échelle de toute l'Écosse, les syndicats notent une légère baisse du tourisme liée à Harry Potter, au profit d'autres séries comme Outlander, mais se préparent à une recrudescence des séjours sur les lieux de tournage des films, avec la sortie d'une nouvelle série inspirée des livres sur HBO en 2027. À lire aussiLa Cour suprême britannique statue que la définition légale d'une femme repose sur le sexe biologique