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Mission encre noire Tome 34 Chapitre 184. La guerre est dans les mots et il faut les crier par Florian Grandena et Pierre-Luc Landry avec des illustrations d'Antoine Charbonneau-Demers, paru en 2022 aux éditions Triptyque dans la collection Queer. Queer nous sommes, queer nous resterons. Florian Grandena et Pierre-Luc Landry se permettent de jeter un pavé dans la mare stagnante du conformisme ambiant de la société hétérroriste en écrivant ensemble un ouvrage plus que nécessaire. Ce livre est un coup gueule bien senti, un appel à la résistance queer qui fait du bien. Car il y a urgence. Vous trouvez que les mots sont trop forts, que j'exagère, vous n'avez encore rien lu. La bataille engagée sera langagière et sémantique ou ne sera pas. Ces deux universitaires, professeurs, chercheurs, débordés, fatigués et énervés prennent leur courage à quatre mains pour dénoncer les systèmes langagiers normatifs, autant dans le cadre de l'université, de la culture populaire, des médias, qu'au sein même de la communautés LGBT. Bien entendu l'univers des partis politique est scruté à la loupe, qu'il soit français ou québécois, et plus particulièrement lorsqu'il se revendique de positions idéologiques uber-conservatrices et néofascistes. Ce livre est un exercice de survie en milieu hostile. Voir le monde côté queer, c'est faire un choix politique, c'est faire acte de vie et de militantisme. Ne soyons pas dupes, si La guerre est dans les mots, il faut bien reconnaître que certaines positions défendues ici ne pourraient pas plaire à tout le monde. Si le livre s'achève sur ces mots: Aimons-nous. C'est que l'espoir existe. Ce soir, à Mission encre noire, je reçois Florian Grandena et Pierre-Luc Landry. Extrait:« Sachez que nous ne nous taisons jamais sans serrer les poings. Nous sommes des millions à le faire tous les jours: personnes racisées, femmes, gays, bisexuel.l.e.s, lesbiennes, personnes trans, personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap physique ou mental, Autochtones, Inuit, membres des Premières Nations, travailleur.euse.s du sexe, personnes en détention, migrant.e.s et réfugié.e.s, personnes sans domicile fixe, groupes marginalisés économiquement etc. La liste est longue des exclu.e.s du patriarcat hétéronormatif, de celleux que vous insultez au quotidien par vos gestes, vos paroles et votre fucking demeanor de dominant.e.s. Parfois, et c'est là qu'elles peuvent être surprenantes et fourbes, ces microagressions viennent d'individus animés d'intentions honnêtes (nous nous méfions souvent autant des bonnes intentions que de la tolérance). Nous n'avons pas de bonnes raison de perpétrer le silence, non. Entendez. Parce que nous parlons - nous écrivons. Nous sommes en train de dire les choses. Et quand nous aurons terminé, notre histoire vous appartiendra ; vous en serez responsable ; vous ne pourrez plus faire semblant, comme l'écrit Thomas King dans The Truth About Stories (2003)...Vous ne pourrez plus dire:« Ah, mais je ne savais pas...» L'ignorance n'est jamais une excuse. Entendez-nous.» Ennuagée par Alizée Goulet paru en 2022 aux éditions Triptyque. Le ventre gronde dans ce premier recueil. À force de le vider, de lancer son repas par les nuages, sur le chemin entre la cuisine et la salle de bain, Alizée Goulet confronte les bouleversements de ses troubles alimentaires. Ennuagée, l'autrice au prise avec ses orages intérieurs s'écoute faner. La maladie est une ombre qui revient visiter les lieux du désastre dans un monde matériel presque en ruine ou en train de sombrer. Pour survivre, Alizée Goulet s'intéresse au cri qui habite au centre de ses terreurs, à la peur de mourir de faim, angoissée de perdre l'unique lien qui la tient encore en vie, l'amour. Pourtant, elle ira au bout d'une certaine frayeur d'exister, d'altérer sa relation avec son amoureux.s.e, d'écouter sa thérapeute lui engendrer d'habiter le réel. Il lui suffirait, paraît-il, de capturer des pensées faciles pour entreprendre le matin. Malgré que depuis l'enfance son corps, ses os, sa chair forme une demeure fragile, prompt à s'écrouler, du profond des gouffres qui menacent de la submerger, une voix fragile, lucide et délicate énonce un verdict sans condition: Je m'adresse à qui je deviens, à ce qui pourrait devenir. Pour rebâtir mes écroulements. Je reçois, ce soir, à Mission encre noire, Alizée Goulet. Extrait:« Mes mains devant la lampe du salon, je joue avec l'ombre, la rappelle à moi. J'admire comme elle évolue, sans m'engager, indépendante de mes actes, de la quantité de mes défaites. J'aimerais partager un peu de ma matérialité avec elle, connaître ses voyages souterrains, en silence, son existence virtuelle.//Je maigris beaucoup dans mes rêves, les ombres me suivent, m'entourent, elles m'acceptent comme l'une des leurs.»
Mission encre noire Tome 32 Chapitre 370. Les racistes n'ont jamais vu la mer par Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, paru en 2021 aux éditions Mémoire d'encrier. Yara El Ghadban et Rodney Saint-Éloi nous invitent ici à dialoguer. Les deux écrivain.e.s se livrent à vous, sous la forme d'un échange épistolaire, riche et bienveillant. À partir de leur propres expériences et de leurs souvenirs, chacun.e tente de répondre à la question du racisme. Librement l'une et l'autre nous régalent de mots, d'idées, de poésie et d'anecdotes, qui malgré le sujet vous feront voyager. L'urgence est de se raconter pour que les villes s'enrichissent d'une mémoire collective inclusive et rassembleuse.Comme il est écrit ici: peut-être qu'il est temps pour les blancs d'écouter, et que le moyen le plus sûr est de partager ces récits qu'on ne raconte pas. Poussons-nous sous l'arbre à palabres, ce soir, aux côtés de mes invités, Yara El-Ghadban et Rodney Saint-Éloi sont à Mission encre noire. Extrait:« Les femmes ont tant subi la violence de la langue qu'elles ont développé leur propre vocabulaire. Elles nous ont donné le mot mansplaining pour dire la tendance des hommes à vouloir expliquer les choses aux femmes, comme on le fait aux enfants. Il y a aussi le whitesplaining, ces conversations entre blancs et non blancs, où chacun doit respecter son rôle. Par la couleur de notre peau, par nos accents et nos histoires, nous sommes les pauvres, les malavisés, les confus. Nous sommes le fardeau des blancs et leur responsabilité de maîtres du monde. C'est aux blancs de nous guider vers la lumière, de nous apprendre les règles de la grammaire, nous montrer ce que c'est une vraie maison d'édition et ce que c'est un vrai éditeur. Il n'est pas Noir, et il ne parle pas créole. S'il fallait ajouter à cela une éditrice arabe qui écrit dans sa troisième langue, eh bien, c'est la recette pour un désastre ! J'aime cette confusion Rodney. J'aime les sourires condescendants quand tu insères le mot révolution dans tes phrases. Le subtil, «il n'est pas sérieux» ou«laissons-les à leur délusions, ces Noirs et ces Arabes».» Nous sommes un continent, correspondance Mestiza par Nicholas Dawson et Karine Rosso paru en 2021 aux éditions Triptyque dans la collection Difforme. Osons danser sur this bridge call home. Sachons prêter l'oreille à cette conversation passionnante qui vous demandera sans doute de ralentir un peu, pour mieux ressentir l'écho d'une voix unique, celle de Gloria Anzualda. À partir de ses réflexions, Karine Rosso et Nicholas Dawson reprennent un échange épistolaire amorcé avec l'ouvrage Se faire éclatée, expériences marginales et écriture de soi qui s'achevait précisément sur une citation de la langue enflammée de Gloria Anzaldua. Cette nouvelle rencontre est une invite à reprendre leur dialogue autour de l'œuvre de l'autrice d'origine texane décédée le 15 mai 2004 à Santa Cruz. Ce livre, c'est aussi l'histoire d'une amitié, l'une et l'autre nous offrent une traversée intime des continents pour «décentrer la parole blanche, unilingue et consensuelle qui domine les médias et la culture» comme le souligne Pierre-Luc Landry en préface. Nous sommes un continent appelle à un changement du monde et à ses façons de penser. Ce livre tisse des liens et il existe précisément pour vous permettre de ne pas rester sur le seuil des mutations économiques et sociales à venir. Je vous invite à découvrir cet espaces de tous les possibles, là où se cotoît toutes les marginalités: la frontière, en compagnie de Nicholas Dawson et Karine Rosso, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« Buenos Aires (Argentine), 18 janvier 2019. Cher Nicolas, C'est la première fois que je t'écris à la main. Je suis toujours à Buenos Aires, dans un café situé en face d'une gare de banlieue. Je fume sur la terrasse en regardant les couples, les ami.e.s et les familles nombreuses aux tables voisines. La musique qui me parvient de l'intérieur du café (Amy Winehouse, Dirty Dancing) me rappelle ce que tu m'as écrit dans anti-gringo qu'on pourrait le croire. Contrairement à toi, je n'ai toutefois pas été en contact avec les milieux universitaires. Ici, mes ami.e.s et ma belle famille se déplacent en circulos militantes ou dans des espaces culturels alternatifs. Il est vrai que celleux qui ont été à l'université citent parfois Bourdieu, Lacan ou Chomsky, mais depuis que je suis ici, j'entends davantage parler del FIT (Frente de izquierda de los trabajadores) et du mouvement pour la légalisation de l'avortement. Cette année, des centaines de milliers d'Argentines sont descendues dans la rue pour défendre le droit d'avorter sans avoir à risquer leur vie. Munies d'un foulard vert, elles ont défilé jour et nuit devant le congrès. (Je m'interromps pour évoquer la femme et ses trois enfants qui passent en ce moment aux tables pour demander de la monnaie. Il y a dix minutes, j'ai acheté trois paires de bas pour 100 pesos à un jeune homme qui me disait «por favor señorita, ayudame»).»
Mission encre noire Tome 32 Chapitre 370. Les racistes n'ont jamais vu la mer par Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, paru en 2021 aux éditions Mémoire d'encrier. Yara El Ghadban et Rodney Saint-Éloi nous invitent ici à dialoguer. Les deux écrivain.e.s se livrent à vous, sous la forme d'un échange épistolaire, riche et bienveillant. À partir de leur propres expériences et de leurs souvenirs, chacun.e tente de répondre à la question du racisme. Librement l'une et l'autre nous régalent de mots, d'idées, de poésie et d'anecdotes, qui malgré le sujet vous feront voyager. L'urgence est de se raconter pour que les villes s'enrichissent d'une mémoire collective inclusive et rassembleuse.Comme il est écrit ici: peut-être qu'il est temps pour les blancs d'écouter, et que le moyen le plus sûr est de partager ces récits qu'on ne raconte pas. Poussons-nous sous l'arbre à palabres, ce soir, aux côtés de mes invités, Yara El-Ghadban et Rodney Saint-Éloi sont à Mission encre noire. Extrait:« Les femmes ont tant subi la violence de la langue qu'elles ont développé leur propre vocabulaire. Elles nous ont donné le mot mansplaining pour dire la tendance des hommes à vouloir expliquer les choses aux femmes, comme on le fait aux enfants. Il y a aussi le whitesplaining, ces conversations entre blancs et non blancs, où chacun doit respecter son rôle. Par la couleur de notre peau, par nos accents et nos histoires, nous sommes les pauvres, les malavisés, les confus. Nous sommes le fardeau des blancs et leur responsabilité de maîtres du monde. C'est aux blancs de nous guider vers la lumière, de nous apprendre les règles de la grammaire, nous montrer ce que c'est une vraie maison d'édition et ce que c'est un vrai éditeur. Il n'est pas Noir, et il ne parle pas créole. S'il fallait ajouter à cela une éditrice arabe qui écrit dans sa troisième langue, eh bien, c'est la recette pour un désastre ! J'aime cette confusion Rodney. J'aime les sourires condescendants quand tu insères le mot révolution dans tes phrases. Le subtil, «il n'est pas sérieux» ou«laissons-les à leur délusions, ces Noirs et ces Arabes».» Nous sommes un continent, correspondance Mestiza par Nicholas Dawson et Karine Rosso paru en 2021 aux éditions Triptyque dans la collection Difforme. Osons danser sur this bridge call home. Sachons prêter l'oreille à cette conversation passionnante qui vous demandera sans doute de ralentir un peu, pour mieux ressentir l'écho d'une voix unique, celle de Gloria Anzualda. À partir de ses réflexions, Karine Rosso et Nicholas Dawson reprennent un échange épistolaire amorcé avec l'ouvrage Se faire éclatée, expériences marginales et écriture de soi qui s'achevait précisément sur une citation de la langue enflammée de Gloria Anzaldua. Cette nouvelle rencontre est une invite à reprendre leur dialogue autour de l'œuvre de l'autrice d'origine texane décédée le 15 mai 2004 à Santa Cruz. Ce livre, c'est aussi l'histoire d'une amitié, l'une et l'autre nous offrent une traversée intime des continents pour «décentrer la parole blanche, unilingue et consensuelle qui domine les médias et la culture» comme le souligne Pierre-Luc Landry en préface. Nous sommes un continent appelle à un changement du monde et à ses façons de penser. Ce livre tisse des liens et il existe précisément pour vous permettre de ne pas rester sur le seuil des mutations économiques et sociales à venir. Je vous invite à découvrir cet espaces de tous les possibles, là où se cotoît toutes les marginalités: la frontière, en compagnie de Nicholas Dawson et Karine Rosso, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« Buenos Aires (Argentine), 18 janvier 2019. Cher Nicolas, C'est la première fois que je t'écris à la main. Je suis toujours à Buenos Aires, dans un café situé en face d'une gare de banlieue. Je fume sur la terrasse en regardant les couples, les ami.e.s et les familles nombreuses aux tables voisines. La musique qui me parvient de l'intérieur du café (Amy Winehouse, Dirty Dancing) me rappelle ce que tu m'as écrit dans anti-gringo qu'on pourrait le croire. Contrairement à toi, je n'ai toutefois pas été en contact avec les milieux universitaires. Ici, mes ami.e.s et ma belle famille se déplacent en circulos militantes ou dans des espaces culturels alternatifs. Il est vrai que celleux qui ont été à l'université citent parfois Bourdieu, Lacan ou Chomsky, mais depuis que je suis ici, j'entends davantage parler del FIT (Frente de izquierda de los trabajadores) et du mouvement pour la légalisation de l'avortement. Cette année, des centaines de milliers d'Argentines sont descendues dans la rue pour défendre le droit d'avorter sans avoir à risquer leur vie. Munies d'un foulard vert, elles ont défilé jour et nuit devant le congrès. (Je m'interromps pour évoquer la femme et ses trois enfants qui passent en ce moment aux tables pour demander de la monnaie. Il y a dix minutes, j'ai acheté trois paires de bas pour 100 pesos à un jeune homme qui me disait «por favor señorita, ayudame»).»
Mission encre noire Tome 30 Chapitre 352. Se faire éclaté.e, expériences marginales et écritures de soi sous la direction de Nicholas Dawson, Pierre-Luc Landry et Karianne Trudeau Beaunoyer paru en 2021 aux éditions Nota Bene dans la collection Indiscipline. La nouvelle collection dirigée par Étienne Beaulieu se propose d'ouvrir de nouveaux champs d'investigation pour une pensée contemporaine des arts et des savoirs. Un collectif d'autrices et d'auteurs se réunit autour du thème: l'écriture de soi dans une position de marginalité. Marilou Craft, Nicholas Dawson, Fanie Demeule, Kevin Lambert, Pierre-Luc Landry, Stéphane Martelly, Alex Noël, Karine Rosso, Chloé Savoie-Bernard et Karianne Trudeau Beaunoyer posent les premiers jalons d'une réflexion stimulante et anticonformiste. Qu'est-ce que c'est être soi-même ? Comment incarner dans l'écriture la multiplicité des expériences humaines ? Comment saisir les différents aspects qui composent une histoire sans tomber dans le piège de l'appropriation ? Est-il possible d'exprimer une sexualité, une langue minoritaire, en dehors des canons du «régime politique» hétérosexuel dominant ? C'est à un numéro d'équilibriste inédit et passionnant que se livrent cette dizaine d'autrices et d'auteurs lâché.e.s en libertés dans les pages d'un essai essentiel, eu égard aux nouveaux enjeux des littératures qui enflamment aujourd'hui les débats d'actualités. À leur suite, je vous invite à entrer en résistance, de comprendre, de résister, de refuser en compagnie de Karianne Trudeau Beaunoyer et de Pierre-Luc Landry, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« J'essaie d'écrire avec tout le corps, autant de corps que d'abandons, que de cicatrices, que d'amours jamais advenues, que d'amitiés perdues. Autant de corps que d'insultes reçues ou entendues, que de violences pernicieuses. Autant de corps que de nuits blanchies par le désir ou la perte qui sont une seule et même chose, que de soirées à espérer, que d'étés à m'ennuyer. J'aurai ainsi plusieurs corps abandonnés à chaque tournant, à toutes les bifurcations, des mues qui empêchent la résilience: je n'ai pas de forme initiale à laquelle revenir après les altérations. (...) Combien de cellules du corps de ma mère dans mon corps à moi? Si je faisais l'anatomie de mes goûts: combien de ses goûts faits miens, de ses goûts faits mes dégoûts, faits ma révolte, faits mon arrogance, faits mon élan pour sortir de son ventre, me défaire de ses jupes?» Karianne Trudeau Beaunoyer, Autoportrait en arrêts sur images (2021, Nota Bene) La revue Moebius 167. «Une fourchette en équilibre dans tout ça», c'est thème plutôt ludique que nous propose le magazine Automne 2020 Bis, avec aux commandes Gabrielle Giasson-Dulude et Baron Marc-André Lévesque. La célèbre revue littéraire québécoise n'arrête pas de surprendre depuis 1977. Une fois encore, ce numéro foisonne de textes en prose et en vers, des essais, de courts récits, de l'image, du montage, de quoi stimuler votre imagination au moins jusqu'au prochain numéro! Maxime Brillon, Emmanuel Deraps, Stéphane Despatie, Audrey-Ann Gascon, Loriane Guay, Gabrielle-Ève Lane, Roxane Léouzon, Adrien Millet, Alessandra Naccarato traduite par Keltie Robertson, Camille Readman Prud'homme, Alexis Rodrigue-Lafleur, Florence Tétreault, Sayaka Araniva-Yanez et Madioula Kébé-Kamara jouent les acrobates, tentent de garder leur aplomb sur le bord d'une assiette incertaine. Éléonore Goldberg et Yara El-Ghadban achèvent leur résidence artistique après quatre numéros. Les rubriques habituelles sont également au rendez-vous, notons la lettre à une autrice, Hélène Bughin écrit à Pascale Bérubé. J'ai le plaisir d'accueillir, ce soir, à Mission encre noire, non pas deux, mais trois participantes de la revue Moebius 167, Madioula Kébé-Kamara, Yara El-Ghadban, et Hélène Bughin sont avec moi ce soir. Extrait:« Tout à coup, un tourbillon d'images. La ville de Québec par une journée glaciale de janvier 2017. Six hommes priant paisiblement à la mosquée, tués par un jeune homme imbu de haine. Vies détruites. Manifs, hommages et regrets. Puis le constat: les musulmans de Québec n'ont pas de cimetière où enterrer leurs aimés. Des reportages à la télé. Un terrain à Saint-Apollinaire, le tollé des habitants et un référendum: un cimetière, oui ; un cimetière musulman? Non ! Dans ma bouche, un goût amer. Même morts, vous ne voulez pas de nous ? Cette terre qui gèle en hiver sera-t-elle pour toujours hostile à mon corps méditerranéen ? Ne me laissera-t-elle jamais fondre en elle, lui donner un peu de ma chaleur ? Lui léguer ma poussière, et le sel de la mer ? Fertiliser son sol ? Nourrir les racines, me glisser dans la sève de ses érables ? Les musulmans de Québec ont enfin eu un cimetière en 2019, mais ce goût âcre ne m'a plus jamais quittée.» Yara El-Ghadban, Mourir en exil (2021, Moebius 167)
Mission encre noire Tome 30 Chapitre 352. Se faire éclaté.e, expériences marginales et écritures de soi sous la direction de Nicholas Dawson, Pierre-Luc Landry et Karianne Trudeau Beaunoyer paru en 2021 aux éditions Nota Bene dans la collection Indiscipline. La nouvelle collection dirigée par Étienne Beaulieu se propose d'ouvrir de nouveaux champs d'investigation pour une pensée contemporaine des arts et des savoirs. Un collectif d'autrices et d'auteurs se réunit autour du thème: l'écriture de soi dans une position de marginalité. Marilou Craft, Nicholas Dawson, Fanie Demeule, Kevin Lambert, Pierre-Luc Landry, Stéphane Martelly, Alex Noël, Karine Rosso, Chloé Savoie-Bernard et Karianne Trudeau Beaunoyer posent les premiers jalons d'une réflexion stimulante et anticonformiste. Qu'est-ce que c'est être soi-même ? Comment incarner dans l'écriture la multiplicité des expériences humaines ? Comment saisir les différents aspects qui composent une histoire sans tomber dans le piège de l'appropriation ? Est-il possible d'exprimer une sexualité, une langue minoritaire, en dehors des canons du «régime politique» hétérosexuel dominant ? C'est à un numéro d'équilibriste inédit et passionnant que se livrent cette dizaine d'autrices et d'auteurs lâché.e.s en libertés dans les pages d'un essai essentiel, eu égard aux nouveaux enjeux des littératures qui enflamment aujourd'hui les débats d'actualités. À leur suite, je vous invite à entrer en résistance, de comprendre, de résister, de refuser en compagnie de Karianne Trudeau Beaunoyer et de Pierre-Luc Landry, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« J'essaie d'écrire avec tout le corps, autant de corps que d'abandons, que de cicatrices, que d'amours jamais advenues, que d'amitiés perdues. Autant de corps que d'insultes reçues ou entendues, que de violences pernicieuses. Autant de corps que de nuits blanchies par le désir ou la perte qui sont une seule et même chose, que de soirées à espérer, que d'étés à m'ennuyer. J'aurai ainsi plusieurs corps abandonnés à chaque tournant, à toutes les bifurcations, des mues qui empêchent la résilience: je n'ai pas de forme initiale à laquelle revenir après les altérations. (...) Combien de cellules du corps de ma mère dans mon corps à moi? Si je faisais l'anatomie de mes goûts: combien de ses goûts faits miens, de ses goûts faits mes dégoûts, faits ma révolte, faits mon arrogance, faits mon élan pour sortir de son ventre, me défaire de ses jupes?» Karianne Trudeau Beaunoyer, Autoportrait en arrêts sur images (2021, Nota Bene) La revue Moebius 167. «Une fourchette en équilibre dans tout ça», c'est thème plutôt ludique que nous propose le magazine Automne 2020 Bis, avec aux commandes Gabrielle Giasson-Dulude et Baron Marc-André Lévesque. La célèbre revue littéraire québécoise n'arrête pas de surprendre depuis 1977. Une fois encore, ce numéro foisonne de textes en prose et en vers, des essais, de courts récits, de l'image, du montage, de quoi stimuler votre imagination au moins jusqu'au prochain numéro! Maxime Brillon, Emmanuel Deraps, Stéphane Despatie, Audrey-Ann Gascon, Loriane Guay, Gabrielle-Ève Lane, Roxane Léouzon, Adrien Millet, Alessandra Naccarato traduite par Keltie Robertson, Camille Readman Prud'homme, Alexis Rodrigue-Lafleur, Florence Tétreault, Sayaka Araniva-Yanez et Madioula Kébé-Kamara jouent les acrobates, tentent de garder leur aplomb sur le bord d'une assiette incertaine. Éléonore Goldberg et Yara El-Ghadban achèvent leur résidence artistique après quatre numéros. Les rubriques habituelles sont également au rendez-vous, notons la lettre à une autrice, Hélène Bughin écrit à Pascale Bérubé. J'ai le plaisir d'accueillir, ce soir, à Mission encre noire, non pas deux, mais trois participantes de la revue Moebius 167, Madioula Kébé-Kamara, Yara El-Ghadban, et Hélène Bughin sont avec moi ce soir. Extrait:« Tout à coup, un tourbillon d'images. La ville de Québec par une journée glaciale de janvier 2017. Six hommes priant paisiblement à la mosquée, tués par un jeune homme imbu de haine. Vies détruites. Manifs, hommages et regrets. Puis le constat: les musulmans de Québec n'ont pas de cimetière où enterrer leurs aimés. Des reportages à la télé. Un terrain à Saint-Apollinaire, le tollé des habitants et un référendum: un cimetière, oui ; un cimetière musulman? Non ! Dans ma bouche, un goût amer. Même morts, vous ne voulez pas de nous ? Cette terre qui gèle en hiver sera-t-elle pour toujours hostile à mon corps méditerranéen ? Ne me laissera-t-elle jamais fondre en elle, lui donner un peu de ma chaleur ? Lui léguer ma poussière, et le sel de la mer ? Fertiliser son sol ? Nourrir les racines, me glisser dans la sève de ses érables ? Les musulmans de Québec ont enfin eu un cimetière en 2019, mais ce goût âcre ne m'a plus jamais quittée.» Yara El-Ghadban, Mourir en exil (2021, Moebius 167)
Point de presse du gouvernement Legault et de la santé publique, suivi d’une analyse par Geneviève Pettersen. Chronique de Nicole Gibeault, juge à la retraite : un homme voulant amener devant la justice les administrateurs de la page “Dis son nom” ne pourra garder l’anonymat. Une église de Montréal continue de bafouer les règles sanitaires. Entrevue avec Benoît Barbeau, virologue et professeur des sciences biologiques de l’UQAM : les rassemblements de Noël annulés. Entrevue avec Lucie Lecours, présidente de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs : la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs a déposé son rapport ce matin. On en discute avec la présidente de la commission, Lucie Lecours, qui a succédé à Ian Lafrenière maintenant ministre responsable des Affaires autochtones. Chronique de François Lambert : un trio louche sous la loupe de l’AMF. Un prêt à hôtel de Charles Sirois, un des cofondateurs de la CAQ. Un candidat d’OD poursuivi pour avoir loué son chalet. Chronique de Danny St Pierre, animateur du balado L’Addition à QUB radio : les rassemblements de Noël annulés. Les détaillants en alimentation se défendent d’imposer des frais aux fournisseurs. Segment LCN avec Julie Marcoux : une Guignolée des médias en ligne cette année. Entrevue avec Pierre-Luc Landry, auteur et professeur à l’Université de Victoria : des auteurs et des libraires critiquent des suggestions littéraires de François Legault, persistent et signent. Ils soutiennent que le premier ministre suggère des œuvres qui «contribuent à la normalisation des discours haineux contre les personnes racisées». Entrevue avec Mathieu Lacombe, ministre de la Famille : à l'approche des Fêtes, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, demande aux parents qui le peuvent de garder à la maison les enfants qui fréquentent les garderies. Chronique de Varda Étienne : plusieurs organismes œuvrant auprès des personnes vivant avec un handicap déplorent en cette Journée internationale des personnes handicapées qu’ils aient été oubliés durant la pandémie. Entrevue avec Marie-Christine Bergeron, journaliste d’enquête pour J.E. : J.E. s’attarde cette semaine à une entreprise québécoise qui s’est lancée dans la confection de masque durant la première vague, mais sans être capable de répondre à la demande. Chronique de Pierre Nantel : la pandémie rend la tâche particulièrement difficile cette année pour les organismes qui tentent d'amasser des fonds et denrées pour la guignolée. Une production QUB radio Décembre 2020 Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Entrevue avec Pierre-Luc Landry, auteur et professeur à l’Université de Victoria : des auteurs et des libraires critiquent des suggestions littéraires de François Legault, persistent et signent. Ils soutiennent que le premier ministre suggère des œuvres qui «contribuent à la normalisation des discours haineux contre les personnes racisées». Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
L'Indiscipline • Pierre-Luc Landry by Radio Victoria
Pierre-Luc Landry profite du confinement pour relire des livres by Radio Victoria
Au programme: les chroniques de Billy Robinson, Raphaëlle B. Adam, Florence Meney et Caroline Tellier. Des entrevues avec Arnaud Foulon de l'ANEL et avec les auteurs Pierre-Luc Landry et Fanie Demeule.
Enregistré lors du Litt-Moi #2 le 17 mai 2018 à la Librairie du Square - Outremont. Lecture : Pierre-Luc Landry et Véronique Pascal Musique: Luc Villandré Conception + animation : Florence Cardinal et Mathieu Leroux Visuel : Marc-Olivier Côté Podcast : Julien Martineau
Pierre-Luc Landry était mon prof de littérature au Cégep de l'Outouais en 2012. Depuis, on est devenu amis et il a publié deux romans et contribué à plusieurs projets culturels et littéraires. Il enseigne au Collège militaire royal du Canada, à Kingston et est de passage en Outaouais quelques fois par mois pour enregistrer une chronique littéraire pour Le malins de Radio-Canada. On parle livres, culture et résistance.
L'auteur Rémi Collin explique comment il a écrit les récits de guerre de son père dans son livre Dieppe ma journée de guerre. Cette série est produite en collaboration avec l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais et ce segment est animé par Pierre-Luc Landry.
Catherine Voyer-Léger nous parle de la démarche derrière son dernier essai « Prendre corps ». Cette série est produite en collaboration avec l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais et ce segment est animé par Pierre-Luc Landry.
On découvre dans cet épisode l'autrice jeunesse Andrée Poulin. Cette série est produite en collaboration avec l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais et ce segment est animé par Pierre-Luc Landry.
Éric Mathieu nous explique son amour pour la littérature. Cette série est produite en collaboration avec l'Association des auteurs et auteures de l'Outaouais et ce segment est animé par Pierre-Luc Landry.
« Mon but, c’est d’offrir des options de pensée. » Jean-Philip Guy est libraire depuis 10 ans à la Librairie du soleil à Ottawa et à Gatineau. Il raconte à Julien Morissette à quel point l’interaction humaine fait toute la différence dans son métier. « Les libraires sont importants pour les auteurs confidentiels, car ce sont eux qui vont les lire, puis les recommander », ajoute l’auteur et éditeur Pierre-Luc Landry. Il regrette que le métier de libraire, qui ne s’apprend pas, et donc qui paraît facilement accessible, soit souvent sous-estimé. Julien Morissette aborde également le sujet de la concentration de la vente de livres avec Blaise Renaud, des magasins Renaud-Bray. Ce dernier voit la présence des librairies indépendantes et de ses magasins comme complémentaire. « Chacun a un rôle différent à jouer auprès des mêmes clients », estime-t-il. Avec Julien Morissette (animateur et réalisateur), Jean-Philip Guy, Pierre-Luc Landry, Martin Vanasse, Blaise Renaud, Cather
POP 125 : KANYE J'ai souvent l'impression qu'on parle pas assez souvent de Kanye West (NOT!) Cette semaine, l'on adresse ce monolithe de la musique populaire avec pertinence et grâce. Pierre-Luc Landry nous parle de ses origines et comment elles influencent le parcours de l'artiste. Nulle émission sur l'homme pourrait être complète sans que Jean-Guy Forget vienne nosu parler du narcissisme inhérent au personnage. Rachel Hyppolite aborde la question de son état mental et Etienne Galarneau clos l'épisode en nous questionnant sur l'identité mystérieuse de Pablo. Le tout "wait ima let you finish" merveilleusement animé par Hélène Laurin
POP 125 : KANYE J'ai souvent l'impression qu'on parle pas assez souvent de Kanye West (NOT!) Cette semaine, l'on adresse ce monolithe de la musique populaire avec pertinence et grâce. Pierre-Luc Landry nous parle de ses origines et comment elles influencent le parcours de l'artiste. Nulle émission sur l'homme pourrait être complète sans que Jean-Guy Forget vienne nosu parler du narcissisme inhérent au personnage. Rachel Hyppolite aborde la question de son état mental et Etienne Galarneau clos l'épisode en nous questionnant sur l'identité mystérieuse de Pablo. Le tout "wait ima let you finish" merveilleusement animé par Hélène Laurin.
POP 107 : Pop-en-Stock s'incline devant Queen B! Avec une ambition démesurée et les moyens pour y arriver, Beyoncé complique les codes habituels de la chanteuse populaire. Féministe sur le tard, activiste, déesse, musicienne, athlète, Beyoncé incarne un phénomène pop complexe qui appelle aux nuances. Pierre-Luc Landry, Rachel Hyppolite, Sandrine Galand et Hélène Laurin décortiquent Beyoncé, cette enfant du destin.
POP 107 : Pop-en-Stock s'incline devant Queen B! Avec une ambition démesurée et les moyens pour y arriver, Beyoncé complique les codes habituels de la chanteuse populaire. Féministe sur le tard, activiste, déesse, musicienne, athlète, Beyoncé incarne un phénomène pop complexe qui appelle aux nuances. Pierre-Luc Landry, Rachel Hyppolite, Sandrine Galand et Hélène Laurin décortiquent Beyoncé, cette enfant du destin.