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Lehetőségeink a jogállamiság helyreállítására címmel jelentetett meg egy tanulmányt Kahler Frigyes, az Igazságügyi Minisztérium főosztályvezetője 1992-ben. Ezután kért tőle interjút a Szabad Európa Rádió. Szó esik a civil társadalom szerepéről, a kártalanításról és az önkényuralom legyőzéséről.
-Le sommet mondial de la culture à Mexico voit grand -LʹArchéolab de Pully a la magie antique -10 courts métrages documentaires faits par et avec des jeunes suisses:cʹest Futura!.Entretien avec Nicolas Wadimoff, producteur et initiateur du projet diffusé sur Play Suisse dès ce soir.
durée : 00:03:50 - La chronique d'Aurélien Bellanger - par : Aurélien Bellanger - Comment un petit voyage en famille entraîne-t-il Aurélien Bellanger sur la piste d'une réflexion sur l’archéofuturisme ? Grottes, Préhistoire et compteur Linky, c'est parti.
durée : 00:52:31 - Le Cours de l'histoire - par : Xavier Mauduit, Maïwenn Guiziou - L'archéologie nous livre des traces matérielles sur les personnes en situation de handicap. Chirurgie, prothèses et autres appareillages nous éclairent sur l'ingéniosité de nos aïeuls. Ils témoignent surtout de leurs capacités à prendre soin des plus faibles. - réalisation : Milena Aellig, Eric Lancien - invités : Valérie Delattre Archéo-anthropologue à l'Inrap; Caroline Husquin Maître de conférence en histoire ancienne à l'Université de Lille
durée : 00:58:25 - Les Masterclasses - par : Anaël Pigeat - Le binôme artistique Anne et Patrick Poirier fait sa masterclasse au micro d'Anaël Pigeat. Un entretien à trois voix, sur le travail à quatre mains depuis près de 50 ans d'un véritable duo d'artistes plasticiens, sculpteurs mais aussi et surtout archéologues et architectes. - réalisation : Clotilde Pivin - invités : Anne et Patrick Poirier Plasticiens
durée : 00:58:25 - Les Masterclasses - par : Anaël Pigeat - Le binôme artistique Anne et Patrick Poirier fait sa masterclasse au micro d'Anaël Pigeat. Un entretien à trois voix, sur le travail à quatre mains depuis près de 50 ans d'un véritable duo d'artistes plasticiens, sculpteurs mais aussi et surtout archéologues et architectes. - réalisation : Clotilde Pivin - invités : Anne et Patrick Poirier Plasticiens
Pourquoi faire l’archéologie du handicap ?Comment les premiers hommes des sociétés anciennes prenaient en charge (ou pas) les malades, les corps différents, le handicap.Quand l’archéologie nous éclaire... En cette Journée internationale du handicap, nous allons remonter le temps pour nous demander comment les premiers hommes, les sociétés anciennes prenaient en charge les corps différents, les infirmes, les blessés, les malades, les aveugles, les handicapés. Étaient-ils rejetés, soignés, accompagnés, appareillés ? Comment l’archéologie peut nous éclairer sur les différentes manières qu’ont trouvées les hommes à travers les âges, pour prendre soin des plus vulnérables ? Qu’est-ce que ces formes de solidarité ou de rejet disent de nous ? Et comment cela peut aussi nourrir notre propre réflexion sur le handicap aujourd’hui ? Avec Valérie Delattre, archéo-anthropologue à l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) pour son ouvrage Handicap : quand l’archéologie nous éclaire.
L’archéologue Jean-Paul Demoule est notre invité, à l’occasion de la sortie de son livre "Aux origines, l'archéologie : une science au cœur des grands débats de notre temps" (Ed. La découverte). Dans cet ouvrage, l’ancien président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, s’interroge sur le rôle de sa discipline.
durée : 00:54:58 - LSD, La série documentaire - par : Perrine Kervran - Pompéi a toujours été explorée, mais ce sont les fouilles officielles de 1748 qui vont développer une archéologie scientifique et un tourisme de masse teinté de romantisme. - réalisation : Diphy Mariani
durée : 00:01:53 - Connecté France Bleu Mayenne - Apprendre l’archéologie et faire des fouilles en réalité virtuelle
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
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Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)
Patrice Boucheron Collège de France Année 2018-2019 Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Les inventions du politique : expérimentations médiévales Un renversement archéologique : l'invention de Cola di Rienzo Quand Vasari voit en Brunelleschi un voyant davantage qu’un visionnaire L’architecture est une cosa mentale : derrière les ruines, des villes invisibles et des vies potentielles Optimisme constructif et « caractère destructeur » (Walter Benjamin, 1931) : « s’il met tout ce qui existe en ruine, ce n’est pas pour l’amour des ruines, mais pour le chemin qui se dessine entre elles » Freud, la ville et l’entassement des possibles (Malaise dans la civilisation, 1929) : « si nous voulons traduire dans l’espace la succession historique, nous ne pouvons le faire qu’en plaçant spatialement les choses côte à côte ; la même unité de lieu ne tolère point deux contenus différents » L’épreuve de modernité : les Dialogues des morts de Fontenelle (1683) Bâtir dit l’un, détruire dit l’autre : la mémoire saturée et l’oubli volontaire « Pompéi ne tombe en ruines que maintenant, depuis qu’elle est exhumée » (Freud, « L’homme aux rats ») Cola di Rienzo, piéton accablé des ruines de Rome, face à la violence sociale des barones urbis Passa-t-il « comme un météore ? » (Tommaso di Carpegna Falconieri, Cola di Rienzo, Rome, Salerno, 2002) L’Anonimo romano : la chronique d’une expérience politique (Chronique. Rome, le temps, le monde et la révolte de Cola di Rienzo, éd. et trad. Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone, Toulouse, 2015) Dunqua, da quale novitate comenzaraio ? Nouvelle et nouveauté : quand l’histoire commence, elle a déjà commencé Rome, 1325, à hauteur d’un regard d’enfant apeuré « Organiser le peuple » : le paradoxe de la pars populi (Igor Mineo) « Je me tiens à l’écart » : écrire l’histoire pour ne pas percevoir « la guerre et les tourments qui se répandent dans tout le pays» Redresser la chronologie : l’expérience politique de Cola di Rienzo dans le contexte des Regimi di Popolo (Jean-Claude Maire Vigueur, L’autre Rome. Une histoire des Romains à l’époque communale (XIIe-XIVe siècle), Paris, 2010) Senza paura : munitiones, ouverture urbanistique et institutions médiévales de l’apaisement Le dictator et le langage d’apparat de l’ars dictaminis (Benoit Grévin, Rhétorique du pouvoir médiéval. Les Lettres de Pierre de la Vigne et la formation du langage politique européen (XIIIe-XVe siècle), Rome, École française de Rome, 2008) « Le beau style de la langue de Cola » : un choc émotionnel La parole désarmante : le politique commence quand cesse la mise à mort (Jean-Claude Milner, Pour une politique des êtres parlants. Court traité politique 2, Lagrasse, 2011) « Il s’habillait comme un véritable tyran d’Asie. Déjà il montrait qu’il voulait par la force gouverner en tyran » : l’habit, le moine et la signature « Alors le tribun commença à se faire haïr » : circulation des affects et rétention corporelle Rome, « sa nourriture et sa paralysie » (Jacques Le Goff) : quel miroir de Rome Cola di Rienzo opposait-il à ses concitoyens ? Savoir déchiffrer les reproches que nous font les ruines de la grandeur Renversement, profanation, lisibilité : la Lex de imperio Vespasiani Encore les ruines d’Anna Tsing, là où « peut [se] capter la senteur des communs latents et cet arôme d’automne insaisissable » Encore les ruines de Michel Butor : « Chers amis je vous avise du fin fond du Moyen Âge » Des ruines d’avenir, pour ne pas installer l’Apocalypse à demeure « Bientôt, nous dépassions les rues jaunies par l’éclairage dit urbain, et nous rejoignions nos quartiers de prédilection, c’est-à-dire de naufrage » (Antoine Volodine, Des anges mineurs, Paris, 1999) Le Constructive Reenactment de Robin Collingwood (Alain de Libera, L’Archéologie philosophique, Paris, 2016) L’histoire nous fournit un gisement d’énoncés sous forme de solutions, mais à quelles questions ? Anachronime, feinte et agency : rejouer l’histoire (Rémy Besson, « Le reenactment en question : entretien avec Anne Bénichou », www.entre-temps.net)