Enseignant depuis vingt ans, j'ai décidé cette année de demander une mise en disponibilité afin d'enseigner autrement. A bout de souffle dans un système auquel je ne crois plus, cette émission me permet de partager avec vous mon expérience, ma décision, mes doutes, mon usure du métier... Mots clés : Education, bien-être, bienveillance, carrières, changement de vie, numérique, accompagnement à domicile, développement personnel, prof, enseignant
Retour aux affaires. Trois ans après le dernier épisode, je reviens pour partager avec vous des idées sur mon école idéale, celle que j'aimerais avoir pour mes enfants et mes élèves.Ce premier épisode est une transition vers une nouvelle série. Quoi de mieux que d'évoquer de manière détachée ma démission pour, justement, tourner la page et se sentir plus libre.
Deuxième volet de notre série, en binôme avec ma fille Joséphine qui nous parle de son rapport aux réseaux sociaux et des interférences possibles avec sa scolarité.Pour faire suite à mon dernier épisode, tu es là pour nous raconter un peu ton rapport avec les réseaux sociaux. Tu y vas ? Tous les jours, beaucoup, un peu, parfois ?J'y vais tous les jours, plusieurs fois, c'est un peu une addiction.Quel est celui que tu préfères ?InstagramPourquoi c'est ton préféré ?
Depuis le confinement du printemps 2020, j'ai créé mon compte Instagram pro @laissemoitaider afin de diffuser, à mes élèves avant tout, des ressources de Sciences Physiques. Comme évoqué dans un des tous premiers épisodes de l'émission, j'enseignais avec le numérique depuis quelques années déjà et l'évolution a semblé naturelle. Au début, j'ai tatonné…ne trouvant pas le format adapté à ce réseau que je ne connaissais pas. Pourtant j'étais convaincu de son utilité : distiller un peu de physique, un peu de poison scientifique, dans le fil d'actualités des jeunes entre des Duck Face, des cartes postales de vacances et des abdos en béton. Aller les chercher directement dans LEUR monde.
J'ai eu l'idée de cet épisode il y a bien longtemps mais l'idée m'est revenue cette semaine en tombant sur une publication dans un groupe FB de parents. Cette publication disait, à propos des résultats parcoursup : “Où vont les enfants moyens qui ont juste la moyenne ?”Je vous promets que ce n'est pas une blague.Au delà de la redondance et de la question à laquelle il est impossible de répondre tellement elle est vague, c'est l'expression « enfants moyens » qui me gêne.Ce n'est évidemment pas l'enfant qui est moyen mais éventuellement ses résultats, même s'il y a d'autres qualificatifs sans doute plus précis, plus fins, pour définir les résultats d'un enfant sur une période complète avec des disciplines multiples.
Dans le dernier épisode, je vous parlais de ma relation parfois ambigüe entre mon rôle de parent et celui de prof. J'ai décidé d'aller un peu plus loin dans l'idée en recevant un invité….une invitée plutôt…
Je suis prof mais aussi parent. Parent d'un collégien et d'une lycéenne, j'aime à dire que je suis un Parof, néologisme qui résulte de la contraction de parent et de prof… Mon Dieu que c'est difficile d'être parof…Vouloir le meilleur pour son enfant, vouloir l'aider sans trop s'immiscer, lui faire confiance et le laisser se gaufrer s'il ne travaille pas assez, le laisser gérer tout seul son DM de physique ou ses révisions pour le devoir commun de maths...
Mon fils est un enfant Zèbre…. un enfant précoce, un HP, un surdoué autant d'appellations que d'enfants zèbres, autant de mots différents que de profils différents.L'appellation zèbre est due à une thérapeute spécialiste des enfants à Haut Potentiel. Elle a choisi ce terme parce que, malgré la ressemblance apparente entre des enfants HP, ils sont tous très différents comme les rayures d'un zèbre lui sont propres.
Cette année, pour la première fois, il y a, au concours de recrutement des enseignants du CAPES de Sciences Physiques davantage de postes proposés que d'admissibles après l'épreuve écrite.Autrement dit, tous les postes ne seront pas pourvus à la rentrée, par manque de candidats et en raison du faible niveau de ceux-ci. Quand j'ai passé le CAPES, il y a maintenant vingt et quelques années nous étions 6000 candidats pour 600 postes. 1 sur 10 était pris. Cette information chiffrée me remplit de tristesse. Encore un élément supplémentaire qui me conforte dans l'idée que l'EN est très malade et que nos enfants et nos élèves en font les frais.Comment peut-on en arriver là alors que l'on disait (je n'ose plus employer le présent) qu'enseigner est le plus beau métier du monde ?
L'importance des mathématiques dans les programmes de Physique Spécialité est indéniable, comme du temps où j'étais élève finalement.Je me souviens que, déjà, on enseignait les équations horaires et les équations de trajectoire en physique, nécessitant l'utilisation des primitives, avant d'aborder cette notion en maths. Incohérence totale.Je me souviens aussi, qu'à la fac, je suivais un module de “maths pour la physique"...j'aime bien cette idée d'apporter, au moment venu, les outils mathématiques nécessaires pour comprendre la physique. Que l'on pense les maths comme étant au service de la phsyique.Depuis deux ans, et le lancement de ma nouvelle activité professionnelle, je refais des maths…
Les épreuves de spécialité ont eu lieu cette semaine, c'est le moment pour les élèves de Terminale de s'accorder un court moment de répit avant les épreuves expérimentales de SVT, de Physique pour certains et le grand Oral pour tout le monde.C'est le moment pour moi d'essayer de tirer un bilan… modeste et très personnel de ce que je vois de cette réforme du bac, d'un autre point de vue donc…que de ma place derrière le bureau.
On se rappelle que ces épreuves de spécialités étaient prévues autour du 15 Mars et qu'elles ont été décalées par crainte de ne pas avoir fini le programme à temps. Cause louable relayée par des enseignants pressés et pressants, stressés et stressants par cette marche forcée vers une épreuve néanmoins allégée et à la carte puisque présentant des exercices au choix.Mais avait-on demandé l'avis aux élèves ? Je me doute que oui mais, de mon côté je n'ai rencontré, depuis l'annonce du report, quasiment aucun élève satisfait de ce décalage.
L'un des arts de la pédagogie ce n'est pas de répondre à une question par une réponse, mais de répondre à une question par une autre question.Si un élève pose une question, il est préférable de le faire réfléchir à la question posée plutôt que de lui apporter une réponse qui, certes, va le satisfaire ou le rassurer, mais ne le fera pas progresser.
Je n'ai jamais vraiment bien réussi à comprendre l'intéret du DM : du devoir maison.J'entends par DM : l'idée de noter, donc par une note chiffrée, un exercice ou un ensemble d'exercices effectué hors la classe donc, sans contrôle de la part de l'enseignant.Je comprends l'idée de vouloir que les élèves effectuent du travail personnel à la maison, des exercices d'application, parce qu'il faut s'exercer pour apprendre et comprendre, parce qu'on n'a pas le temps de tout faire en classe. Mais souvent les collègues qui donnent des DM, proposent des exos difficiles voire limite programme, pour faire réfléchir les élèves, ou parce qu'ils auront plus de temps pour les chercher (ce sont les arguments avancés) et en plus les évaluent pour, ne soyons pas dupes, les obliger à effectuer le travail.Alors là je ne comprends plus du tout...
Pendant toute ma carrière en classe, c'est amusant d'ailleurs le fait que j'en parle au passé…Pendant toute ma carrière disais je, il y a un fléau contre lequel je n'ai jamais vraiment trouvé de solution : c'est l'oubli, l'absence, le manque de matériel des élèves.Que ce soit le manuel scolaire, la calculatrice, les activités effectuées les séances précédents ou même un stylo ou une feuille, j'ai toujours eu l'impression, pendant 20 ans que les élèves n'avaient pas leur matériel.Bien entendu, quand on n'a pas d'outil, on ne peut pas travailler correctement, on ne peut mêm pas travailler du tout mais comment lutter ?
Qu'on le veuille ou non, notre métier est aussi un métier d'image : nous renvoyons à chaque instant, une image aux élèves... que ce soit grâce ou à cause de notre tenue vestimentaire, de notre coiffure, de notre maquillage, de notre autorité, de notre charisme, de nos tics verbaux et évidemment grâce à notre contenu d'enseignement.Et je ne vous apprends rien en disant qu'à 15, 16 ou 18 ans l'image est incroyablement importante. Parce que l'adolescent à besoin de s'identifier, d'être identifié, d'appartenir à un groupe, ou de sentir en confiance près d'une personne référente, un adulte.On dit souvent, à juste titre, que les élèves travaillent mieux si le prof leur plait. Qu'ils fontionnent à l'affect….Mais ça veut dire quoi plaire aux élèves ?
Je me souviens parfaitement, quand j'étais collégien puis lycéen, avoir rempli à chaque rentrée scolaire, dans chaque discipline, une petite fiche de renseignements sur une demipage arrachée d'un cahier ou partagée avec un voisin. J'étais divisé sur ce premier travail de l'année : d'un côté je trouvais ça super pénible et répétitif mais d'un autre coté cela faisait passer le temps...Tout naturellement, quand j'ai commencé à enseigner, j'ai reproduit le schéma en demandant à mes élèves, chaque année, pour chaque classe, de remplir une petite fiche de renseignements divers et variés...
Le premier contact avec ses élèves, ses nouveaux élèves... est un moment important dans une année, très important. Pas déterminant mais très important.Et à l'approche de ce premier contact, le stress ou l'excitation se font sentir.C'est un moment que j'ai toujours particulièrement apprécié parce que c'est un moment de découverte : découvrir de nouvelles têtes, de nouvelles personnalités, imaginer une dynamique et coller des étiquettes que je pourrai m'empresser de décoller dès la deuxième heure ou la deuxième semaine.Cette excitation est très souvent mélangée à du stress, du stress semblable à un trac de comédien qui monte sur scène...
C'est la reprise ! Dans le monde sportif amateur, cette expression est couramment utilisée pour justifier une performance moyenne ou en dessous de ses capacités. Justification facile qui est censée traduire un manque ou une absence d'entrainement. Dans le monde sportif, on comprend aisément que si on ne s'entraine pas, on ne progresse pas : No pain, No gainLa rentrée approche à grand pas et la reprise de l'activité intellectuelle de nos jeunes avec.Passer d‘un jour à l'autre, d'une activité intellectuelle, pour la plupart d'entre eux, proche du néant total…...à des journées intenses de plusieurs heures de concentration est juste illusoire et impossible.Si à cela on ajoute un rythme de sommeil perturbé ou décalé pendant qqs semaines associé à une consommation gargantuesque de vidéos plus ou moins utiles, la rentrée s'annonce plus que difficile.
Les résultats du bac approchent, mais c'est encore un millésime particulier sans trop de saveur du fait de cette année étrange et singulière.Pour éviter les bousculades les résultats seront disponibles en ligne, chacun chez soi, derrière son écran.Forcément cela me rend nostalgique : nostalgique de cette journée si marquante dans une vie et j'avais donc envie dans cet épisode de partager avec vous un peu de bonheur et d'émotion à distance.
Ce combat que je mène est le fruit d'une croyance à laquelle je tiens particulièrement.Je crois que l'Ecole de la République, que l'Education Nationale doit être ou devrait être irréprochable, exemplaire, idéale.Ces mots sont forts mais j'ai la conviction que pour, éduquer nos jeunes, pour construire un avenir serein, respectueux, tourné vers l'autre, l'Ecole de la République doit montrer l'exemple. L'adulte doit montrer l'exemple.On ne peut pas demander à un élève d'êre à l'heure en cours si on est tout le temps en retard.On ne peut pas exiger d'un élève d'etre respectueux si la réciproque est fausse.On ne peut pas faire subir à un élève une injustice parce que soit disant la vie est injuste.
Je me suis rendu compte, après coup, avec l'âge et l'expérience que cet oral du bac manqué pour si peu, que ces années lycée pendant lesquelles je ne me suis finalement pas senti à ma place, ou plutôt pas considéré comme j'aurais aimé l'être sont de réels traumatismes.J'ai longtemps cru que le fait de raconter l'anecdote de l'épisode précédent à mes élèves permettait seulement de les choquer pour les aider à passer le bac.Mais ce n'est que partiellement juste...Cela m'a permis de m'aider aussi, d'expulser, d'extérioriser, de partager ma souffrance…
Pendant quelques années, quand j'étais prof principal en Terminale, je prenais 5 minutes à la fin du deuxième trimestre pour raconter une anecdote à mes élèves. Cela disait à peu près ceci :“Il y a quelques années, j'ai rencontré un élève qui pourrait ressembler à beaucoup d'entre vous : loin d'être idiot, possédant de rélles capacités de compréhension, il ne bossait pas beaucoup, pas assez en tout cas et certainement pas avec les bonnes méthodes. Assez nonchalant, parfois arrogant ou insolent, son dossier scolaire n'était pas bon.
On va arriver en pleine période de conseil de classe donc je ne pouvais pas passer à côté de cela sans y consacrer un numéro.Le conseil de classe doit être un moment privilégié pendant lequel on va effectuer un bilan de la scolarité de l'élève, un bilan d'une période de cette scolarité, permettant d'assurer un suivi et donc de le faire progresser dans ses apprentissages .C'est donc un moment très important, solennel, que les élèves attendent avec beaucoup d'impatience et aussi un peu d'anxiété.J'ai toujours aimé ça ces conseils de classe, c'était toujours un moment d'échange pendant lequel on apprenait plein de choses sur nos élèves, on découvrait d'autres facettes de leur travail ou de leur personnalité, on s'interrogeait, on s'interpelait entre enseignants, on analysait, on débattait.
La rigueur scientifique a, entre autres, pour conséquence d'utiliser et de faire utiliser des mots de vocabulaires précis et appropriés à chaque situation.Mais selon les disciplines, les mots n'ont pas forcément tous la même signification et leur utilisation par les enseignants peut être différente.Si je prends le mot “hypothèse” par exemple, sa définition “stricto sensu' et son utilisation sera assez différente selon les disciplines.En maths : une hypothèse est un énoncé déjà établi à partir duquel on peut effectuer une démonstration. En SVT et en Physique, une hypothèse est une réponse possible à un problème posé, réponse que l'on peut confirmer ou infirmer, ce n'est donc pas établi comme en maths. De plus, cette hypothèse est souvent formulée très clairement après la problématique en SVT tandis qu'en Physique, on fait parfois l'amalgame entre les deux étapes.Ce doux mélange n'est donc pas fait pour aider les élèves et un cloisonnement naturel, entre les disciplines, s'effectue donc dans leur esprit. A tel point qu'ils sont capables de vous demander lors de la rédaction d'un compte-rendu si on doit le faire comme en Physique ou comme en SVT. Cette absurdité qui opposerait deux disciplines scientifiques si proches traduit bien le manque d'unité et d'uniformisation dans les enseignements qui perd nos jeunes.
En Sciences, on parle souvent aux élèves de rigueur scientifique. C'est même une compétence que l'on travaille souvent : on leur demande d'utiliser un vocabulaire scientifique rigoureux ou bien on peut leur reprocher un manque de rigueur.La compréhension de ce mot par les élèves est souvent floue et un accompagnement plus poussé est souvent nécessaire pour qu'ils saisissent l'ampleur du travail : mettre les unités, utiliser le bon nombre de chiffres significatifs, ne pas confondre grandeurs et unites, utiliser le bon mot de vocabulaire etc, etc…Mais chez les enseignants on ne place pas tous la rigueur au même endroit, ni au même niveau.
Dans une grande majorité des cas, une évaluation n'est pas une finalité, c'est une porte, une porte de passage vers l'apprentissage et la progression. Il faut donc la retravailler.Dans la mesure du possible, l'enseignant doit accompagner ses élèves pour effectuer cette démarche car c'est la solution la plus efficace : c'est ce qu'on appelle la remédiation.Remédier c'est faire en sorte que les élèves identifient et comprennent leurs erreurs pour ne plus les refaire.Plusieurs modalités sont possibles mais cette remédiation n'a de sens que si l'élève est actif. J'exclus donc toutes les corrections photocopiées, ou réalisées in extenso par l'enseignant ou par un élève au tableau, modalités pour lesquelles seul l'élève concerné est concerné…. Autrement dit, on perd son temps à effectuer la correction de l'évaluation, cela n'intéresse ni le prof ni les élèves, par conséquent on doit souvent intervenir pour ramener le calme et la séance est perdue et frustrante. On se donne bonne conscience et c'est tout.
Je relevai dans le numéro précédent les besoins et les inquiétudes des familles, ce à quoi je pourrais ajouter parfois de l'incompréhension. Quand le jeune que j'accompagne a récupéré une note et la copie qui va avec, je pose inévitablement les mêmes questions :As-tu refais ton évaluation ? As tu compris tes erreurs ?Et parfois, trop souvent à mon sens, j'entends , je cite : “Oui je l'ai regardée mais je ne sais où j'ai faux et je ne sais pas pourquoi j'ai faux ?”Cela peut paraitre incroyable mais ce n'est, en réalité, qu'une demi surprise. Quand j'étais formateur, on débattait dejà de cela et on insistait beaucoup auprès des jeunes collègues enseignants sur le fait que tout doit être clair et complet sur la copie rendue...
Si, de par ma nouvelle activité, j'apporte un service recherché et apprécié par les familles c'est aussi et surtout parce que je réponds à un besoin...des besoins même devrais-je dire.Pourquoi et quels types de besoins ?L'idée première qui me vient est le fait que j'accompagne des familles et des jeunes qui sont inquiets. C'est souvent un appel à l'aide que je reçois et auquel je tente de répondre..inquiets du manque de rythme à cause de la crise sanitaire notamment, du mitemps qui a persisté très longtemps dans certains établissements comme je l'ai déjà expliqué dans un précédent épisode.inquiets et souffrants d'une pression mise par certains établissements, notamment dans le privé, ou Parcoursup et ses dossiers scolaires, une pression mise par la société toute entière immatérielle mais réelle, présente, transmise directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment au cercle familial et à l'enfantinquiets des manques de l'Education Nationale, il ne faut pas se le cacher, certains enseignants ne faisant pas le job tout simplement, ou bien à cause d' absences répétées non remplacées ou bien encore parce qu'il n'y a pas de prof. Cela m'est arrivé, en début d'année, plusieurs fois d'être contacté parce que le jeune n'avait pas de prof de maths ou de physique dans sa classe
J'aime bien les ronds, les comptes ronds, les nombres ronds, c'est carré comme disent les jeunes.Et comme j'aime bien les nombres ronds, j'ai souvent envie de faire qqchose de plus sympa, plus positif, plus festif.Dans cet épisode, j'ai donc eu envie de reprendre une idée, une question souvent posée par Christophe Salomé dans son excellent Podcast Prof etc… : Donner sa définition du succès.Au moment de l'interview, spontanément, j'ai su répondre quelque chose mais, même après réflexion, j'ai du mal à aller plus loin. Je vais donc y répondre différemment en effectuant un petit bilan de cette année seul, car je pense pouvoir dire que cette année, j'ai eu du succès…J'ai eu du succès si je comptabilise le nombre de “Merci” reçus.J'ai eu du succès si je pense à l'emploi du temps bien chargé toute la semaine, toute l'année et aux très peu nombreux jours de repos pris.J'ai eu du succès si j'analyse tous les retours positifs des familles, le bouche à oreille qui s'est installé rapidement et l'agenda qui se remplit déjà pour l'année prochaine. Enfin, je peux dire que j'ai eu du succès si je pense aux nombreuses familles à qui j'ai du malheureusement dire que je n'avais plus de dispo.Je suis donc partagé
Je suis en colère Mais comment ne pas être en colère ? Comment ne pas être en colère quand je vois mes enfants galérer devant leur écran pour essayer d'accéder à un cours en visio ? Echanger avec leur groupe classe par snap pour essayer de comprendre ce qui ne va pas, se stresser parce qu'ils n'y arrivent pas ou ne pourront pas rendre leur travail à temps. Comment ne pas être en colère quand je pense à toutes ces familles non familiarisées avec tous ces outils qui ne peuvent pas rassurer ou aider leurs enfants. Parce que même moi qui suis dans le truc, j'arrive à m'énerver... Comment ne pas être en colère quand je pense à tous ces profs qui ont, pour la 100e fois de l'année, changer leurs progressions, leurs modalités, leurs activités et qui arrivés devant l'écran ne peuvent pas faire cours. Quand je pense à ces profs principaux qui ont essayé de programmer une semaine à distance cohérente, bienveillante, humaine et sérieuse... Comment ne pas être en colère quand je pense à tous ces personnels de direction qui doivent faire les girouettes depuis un an et qui se retrouvent face à une situation pire que l'année dernière.
Le retour de la continuité pédagogique et du TOUT distanciel fait ressurgir d'un coup et sans équivoque les disparités entre les pratiques des enseignants, la réactivité des établissements, mais aussi l'organisation, l'adaptabilité et l'anticipation de chacun. Et l'idée d'écrire ce texte m'est venu bien avant l'énorme raté de cette semaine et cette impossibilité totale de se connecter aux serveurs institutionnels alors que les outils du grand satan fonctionnent très bien. Quand on est en poste, la vision que l'on a des pratiques DES établissements, ou dans les établissements, n'est forcément que très partielle. Même si on échange avec les collègues éparpillés dans l'Académie façon puzzle, même si on mute de temps en temps, on ne le vit pas. L'un des enseignements que je tire de ma première année seul, parce qu'il va être temps de commencer à tirer des bilans, c'est la diversité, la pluralité, l'étendue incroyable du spectre des possibles autour d'un cahier des charges qui semble pourtant avoir un socle commun.
Novembre 2019, on diagnostique à Isa, ma femme, une fracture de fatigue au niveau du genou. Bilan : plusieurs mois d'immobilisation et du télétravail depuis un an et demi maintenant, confinement compris. Un matin de Décembre 2019, je n'arrive plus à me lever pour aller en classe : surcharge mentale, épuisement physique, psychologique, déprime, burn out, appelez cela comme vous voulez. Pour la première fois depuis 15 ans, et une fracture du pied je suis en arret de travail… Et pour plusieurs semaines. C'est le temps de LA décision. Si Isa n'avait pas été blessée, peut-etre que je n'aurais pas craqué, nous ne nous serions pas retrouvés ensemble à la maison, confinés bien avant tout le monde et sans doute que nous n'aurions pas pris la décision, pour moi, de passer à autre chose. Ironie de l'histoire, une semaine avant le diagnostic Isa avait passé avec succès des entretiens d'embauche à Londres, elle s'y était rendue claudiquant mais le couteau entre les dents. Elle aussi est passée à autre chose... Aujourd'hui, Avril 2021, Isa est tjs en télétravail mais particulièrement heureuse et fière du travail qu'elle accomplit chaque jour. Moi, je vais bien, ma nouvelle voie professionnelle me plait, je rencontre le succès et de la reconnaissance. enseignant, prof, professeur, développement personnel, éducation nationale, burn out, enseigner autrement, école
Depuis longtemps maintenant, je raconte des histoires : pas vraiment de l'Histoire des Sciences mais des histoires de sciences, des histoires qui ont du sens car la science même dure n'est pas nécessairement chiante pour être enrichissante Besoin physiologique de parler de culture Pour muscler des corps simples et des esprits purs. Besoin physicochimique de formuler. Pour former des tout homogènes et composés. Une magie, en vérité, pas si difficile, Melange d'images et de formules habiles.
Depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même, beaucoup d'établissements scolaires de l'enseignement secondaire sont à mi-temps : des élèves de seconde, de première et en moindre mesure de Terminale n'ont donc cours qu'un jour sur deux, une semaine sur deux… Je rencontre certains de ces jeunes tous les jours et les dégâts sont considérables : perte du goût de l'effort, manque de motivation et de courage pas d'objectifs capacités de concentration réduites spleen voire déprime important et que dire de leur niveau scolaire Mais comment voulez vous que cela aille ? Peu d'interactions sociales, peu d'échanges avec leurs camarades, peu d'échanges avec les enseignants, l'EPS annulé une semaine sur deux, des évaluations en quantité réduite. Certains jeunes ne voient même jamais leurs camarades de classe car ils ne sont pas dans le même groupe. Ils s'ennuient, n'ont plus gout à rien et n'attendent qu'une chose : aller en classe.
Souvent j'entends les élèves dirent après une évaluation :” je n'ai pas eu de chance, c'est tomber sur ce que je n'aimais pas…” Bah oui, c'est normal, parce que les enseignants sont des experts et interrogent les élèves sur des notions difficiles et donc sur ce qu'ils n'aiment pas. Mais dis moi, si tu avais bossé un peu les choses difficiles et les notions que tu n'aimes pas justement, peut-être que cela se serait mieux passé. Un des plus grands golfeurs de tous les temps a dit : “plus je m'entraine, plus j'ai de la chance” Bien évidemment, plus je m'entraine moins je ne laisse de part au hasard et moins il y a d'incertitudes sur ma réussite. De plus, ce travail méticuleux, systématique permet d'engranger de la confiance en moi, parce que si je me sens à l'aise, si je suis serein, si j'ai confiance, alors la réussite n'est pas loin. Pour viser l'excellence, ou bien simplement se tirer d'un mauvais pas lors d'une évaluation, d'un examen ou d'un concours, il ne faut donc rien laisser de côté, essayer de penser à tout, de tout maitriser
Après le questionnement et l'investissement, l'approfondissement en Sciences passe également par l'exercice. Il faut s'exercer. Et il faut le faire intelligemment et à bon escient Commençons par enfoncer une porte ouverte : “relire un exercice ne sert à rien” il faut le faire et le refaire jusqu'à temps que l'on comprenne parfaitement ce dont il s'agit (sans l'avoir appris par coeur bien entendu). Quand je dis “faire et le refaire” cela signifie que l'on doit prendre une feuille, un stylo et on doit écrire : des pistes de recherche, des formules, des définitions, des phrases réponses, on doit rédiger également On doit réaliser : des dessins, des schémas, des applications numériques, des conversions Parce que ce n'est pas une fois devant la copie, l'évaluation, qu'il est temps de s'entrainer
L'approfondissement passe donc dans un premier temps par le questionnement mais ce questionnement doit être le fruit d'un investissement. Pour se questionner on a besoin de s'approprier les notions, d'analyser le cours, de réfléchir au pourquoi du comment et donc de se concentrer, de s'investir, de s'impliquer intellectuellement. Relire une page 100 fois en étant sur Instagram ne sert évidemment à rien. Entendre le prof, assis passivement sur sa chaise, en pensant au menu de la cantine ne sert à rien non plus. S'investir, s'impliquer, c'est être dans son truc à 100%
Approfondir son travail est une expression que l'on entend beaucoup dans le monde de l'Education et généralement destiné à des élèves qui survolent les notions sans trop s'y attarder : par flemme ou par manque de méthode. “Tu dois approfondir ton travail !” “C'est trop superficiel !” OK très bien mais ça veut dire quoi ? Une fois qu'on a dit ça, que doit faire l'élève ? Concrètement ….. Parce que si on n'accompagne pas l'élève… C'est comme si on ne lui disait rien… S'il n'approfondit pas c'est parce qu'il ne sait pas comment faire ou parce qu'il ne veut pas faire... Dans les numéros suivants je vous propose donc quelques pistes méthodologiques pour vous parents... mais aussi pour vous ados...pour apprendre à approfondir votre travail, épisodes (au pluriel) donc à écouter en famille ou séparément mais à partager dans tous les cas…. “Ok, je veux bien mais à quoi cela va me servir d'approfondir mon travail ?” Et bien ça va te permettre d'acquérir de nouvelles méthodes, plus étudiantes, plus adultes, plus construites, plus complètes, pour progresser et surtout pour éviter de passer ton temps à travailler inutilement, sans résultat.
C'est déjà le 50e numéro, 51e même car j'ai réalisé à posteriori un numéro 0….mais c'est le numéro 50 et 50 c'est rond, c'est festif, c'est spécial.. Numéro spécial pour cloturer une année très spéciale et très mouvementée, pour tout le monde. Nous avons, toutes et tous, besoin de vibrations positives. Et la passion en est une, à mon sens. Avoir une passion permet de continuer de vibrer positivement et de regarder devant. Numéro spécial donc pour dire un mot de cette passion qui m'anime toujours et encore, et qui continue de me faire avancer. Numéro spécial pour vous faire un petit coucou et vous encourager à continuer dans tout ce que vous avez entrepris.
C'est la période des conseils de classe, des bilans de fin de trimestre. La frénésie s'empare de nos jeunes qui consultent compulsivement leur relevé de notes deux fois par jour sur l'ENT. On consulte, on consulte et on attend le verdict le soir du conseil de classe : Est-ce que j'ai eu une gratification ? une récompense ? Un truc autre que “blanc” ? En fait, la réaction des élèves aux résultats du conseil de classe peut- être binaire, parfois déroutante, souvent excessive. Soit l'élève ne se préoccupe absolument pas de ce qu'a dit le conseil même plusieurs jours après...soit l'élève en fait une affaire d'état et il doit avoir son résultat quasiment en direct.
“J'ai peur de me tromper…” “J'ai bien une idée mais j'ai peur que ce ne soit pas la bonne….” “Je stresse, j'ai un contrôle…” Combien de fois j'ai entendu ces phrases, en classe comme en accompagnement à domicile. L'erreur fait partie des apprentissages, nous le savons tous, nous adultes, parents, enseignants, mais les jeunes ont davantage de mal avec cette idée. Certains veulent aller à l'Ecole en sachant déjà tout, d'autres ne veulent rien écrire sur leur feuille pour ne pas avoir à effacer ou raturer, d'autres encore attendent de savoir ce que va dire l'enseignant pour avoir LA bonne réponse.
Je crois beaucoup à l'utilité du service public mais je ne crois plus du tout à son efficacité. Il suffit de regarder dans quel état se trouvent actuellement l'hopital, la police ou encore l'education pour s'en convaincre. Alors oui, j'ai toujours été un défenseur de l'Ecole publique mais je dois bien reconnaitre que le Mammouth est bien malade et je n'ai plus la force de vouloir sauver ce monstre agonisant je n'arrive surtout plus à croire pouvoir le sauver. Je suis un enfant de cette Ecole publique qui a toujours été un peu sacrée à mes yeux et quittez l'EN pour proposer un service payant afin de compenser les manques du service public a provoqué chez moi, un examen de conscience voire une culpabilisation importante.
Je n'aime pas beaucoup l'expression “cours particuliers”. Je n'ai pas quitté l'EN pour donner des cours particuliers, mais pour accompagner les jeunes dans leur scolarité notamment en sciences. Bien sûr les rappels de cours et les exercices font partie intégrante des séances que je propose mais les sciences sont aussi une porte d'entrée pour parler d'autre chose : orientation, climat scolaire, développement personnel, confiance en soi, bien-être ou mal-être à l'Ecole, rapport à la note, statut de l'erreur…. J'ai voulu un accompagnement qui s'appuie sur mon expérience d'enseignant et sur mon expertise de formateur, un suivi complet qui dépasse, de très loin, le cadre seul de la séance hebdomadaire ou bimensuelle. Je souhaite et je fais en sorte qu'un pont soit possible entre deux visites, que le lien soit présent de manière permanente. lien vers les supports numériques : lc.cx/LMTD
Je vais donc avoir une pensée sincère et émue pour notre collègue, simplement… et je vais avancer…. comme toujours... en consacrant le reste de mon propos à la jeunesse actuelle pour leur adresser mon coup de chapeau. Parce que ce n'est pas facile d'être enfant ou ado en ce moment. J'ai lu un poste sur FB cette semaine d'un ami, au sens Facebookien du terem, ami qui est de ma génération et qui disait que les mots de son enfance étaient Goldorak, RécréA2 ou Croque vacances Aujourd'hui c'est covid, confinement, masque et attentat education, éducation, lycée, sciences physiques, prof, professeur, disponibilité, cours particuliers, accompagnement, bien être, aide à domicile, bienveillance, écoute
J'ai toujours aimé accompagner des jeunes en cours particuliers. Etudiant à l'Université, déjà, j'allais aider quelques collégiens en maths ou en physique. Avec mon échec au bac, c'est sans doute l'autre indicateur qui m'a poussé à devenir enseignant. J'adorais le fait de voir les yeux des jeunes se transformer quand ils avaient compris une notion. J'avais les poils comme on dit de manière assez triviale, je les ai toujours d'ailleurs, c'est magique….. education, éducation, lycée, sciences physiques, prof, professeur, disponibilité, cours particuliers, accompagnement, bien être, aide à domicile, bienveillance, écoute, école
Une ressource est un moyen, un moyen d'action permettant d'accomplir une tâche. En classe, les enseignants disposent de ressources variées permettant aux élèves d'atteindre leurs objectifs. Un ensemble de ressources, un réservoir dans lequel chacun peut puiser en fonction des besoins. Les ressources humaines de l'EN, même si je n'aime pas cette expression, devraient permettre à tous les manques. Pourtant, que nous soyons parent ou enseignant, nous vivons tous, assez fréquemment, trop fréquemment je pense, les difficultés liées à la gestion des personnels à l'Ecole... education, éducation, lycée, sciences physiques, prof, professeur, disponibilité, cours particuliers, accompagnement, bien être, aide à domicile, bienveillance, écoute, école
Aujourd'hui, je fais un rêve... Je fais le rêve que la politique de la ville change afin que la mixité perdure ou renaisse sur tous les territoires. Des territoires plus humains dans lesquels toutes les couleurs de peau et tous les milieux sociaux se retrouvent en harmonie.. ou à défaut de vivre ensemble, s'acceptent et vivent à côté les uns des autres. Des quartiers, des villes dans lesquels il fait bon vivre et au milieu de ces quartiers... l'Ecole. Je fais le rêve d'avoir une école publique au service de tous ces publics mélangés, permettant à chaque jeune de se tourner vers l'autre, de lui tendre la main, sans arrière pensée, sans jugement.
Après les deux épisodes précédents sur les 10 raisons qui me font me réjouir ou m'inquiéter du fait de ne pas retourner en classe, il me parait naturel d'évoquer les raisons qui m'ont fait prendre cette décision. Décision difficile, contre-intuitive, impensable même il y a encore quelques années tant mon attachement à l'Education, au service public était fort. J'ai pris cette décision au coeur de l'hiver dernier, quand mon corps et mon esprit ont refusé de continuer. Trop de souffrances. La raison principale et j'en ai déjà parlé...
Je ne pouvais pas laisser le précédent épisode seul et laisser penser que j'oblitère de mon esprit tout un tas d'éventuels couacs qui pourraient arriver dans un futur proche ou lointain. Laisser penser que je suis dans le déni, aveuglé par une nouvelle réalité trop belle et par conséquent idéaliste ou utopiste. A l'image de l'anti-matière, j'ai donc décidé de vous parler dans cet épisode d'anti-rentrée ou les 10 raisons d'avoir peur ou de regretter, un jour, mon changement de vie. education, prof, enseignant, enseignement, éducation nationale, sciences physiques, accompagnement, burn out, changement de vie, disponibilité, aide à domicile, cours particuliers, souffrance au travail
Bien entendu, cette semaine est marquée par la rentrée scolaire et pour moi cette rentrée a une saveur toute particulière puisque je ne retourne pas en classe pour la première fois depuis que j'ai 6 ans. C'est un sentiment assez particulier cette semaine de savoir que mes collègues accueillent leurs élèves et moi je n'y suis pas. Que les jeunes sont en classe et que moi je n'y suis pas. Sentiment particulier mais en rien nostalgique. Intrigué plutôt. Il y a évidemment beaucoup de choses à dire en cette rentrée inédite et j'ai donc décidé, dans cet épisode de vous donner 10 intérêts à ne pas retourner en classe cette année...
Bonjour à toutes et tous et bienvenue pour un nouveau numéro de carnet de liaison. La prérentrée est toujours un moment très particulier dans une année : c'est plein d'émotions, de ressentis différents, c'est plein d'excitation, de joie : celle de retrouver ses collègues enseignants, les différentes catégories de personnels, mais c'est aussi plein de stress car il y a tellement de choses à penser... Mais en fait comment cela se passe une prérentrée ?