Lettres à Elise

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Elise aimait que je lui lise des textes le soir, sa tête sur mon épaule blottis dans son grand lit. Notre histoire n'aura pas duré longtemps. Mais pour Elise qui m'a donné cette idée, et pour toutes celles et tous ceux qui aiment qu'on leur raconte des hi

Barteo


    • May 12, 2022 LATEST EPISODE
    • infrequent NEW EPISODES
    • 20m AVG DURATION
    • 39 EPISODES


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    38 - La Tache, Philip Roth

    Play Episode Listen Later May 12, 2022 15:45


    J'avais commencé la lecture de ce roman plusieurs fois, et chaque fois j'avais été convaincu par le style : à la fois son rythme vif, qui courait comme une vague avant la tempête et qu'on suit des yeux sans croire qu'elle soit si longue avant de s'écumer avec la grâce qu'on reconnaît à ceux dont la force ne fait jamais douter de rien ; et la précision des analyses, l'acuité des portraits, la façon tendue dont il amenait les choses. Philip Roth ne lâche rien, et non seulement il ne lâche rien mais en plus cette ténacité est un élan. Mais allez comprendre : un autre livre, une soirée avec des potes, le coup de téléphone d'une femme ou que sais-je encore : j'ai toujours interrompu ma lecture et n'ai jamais terminé La Tâche. Je l'ai repris hier. Et toujours, ce goût pour ce style éminemment adulte, mûr, comme un phare. Un extrait à lire en sirotant un bourbon Woodford Reserve avec un peu de sucre, d'angustura et de citron, pour la forme, et en écoutant Benny Goodman, bien sûr. Cheers

    37 - Sylvia, Leonard Michaels

    Play Episode Listen Later Mar 21, 2022 17:54


    Un texte intense comme je les aime, avec du corps, du muscle et de la tension, par l'un de mes écrivains favoris. J'avais dévoré Conteur, Menteur, puis le Club, qui reste l'un des livres que j'ai le plus lus. Sylvia est moins drôle, moins ironique surtout, mais l'idée qu'on s'accroche à une femme parce que c'est la seule véritable expérience qui vaille d'être vécue emportera toujours mon suffrage. J'ai choisi ce texte un peu par hasard, je l'avais posé sur le haut d'une pile en pensant le relire un jour, sans projet précis. Est-ce parce que je travaille à mon tour sur un texte qui voudrait traduire cette aventure sublime et désespérée qu'est la relation amoureuse que Sylvia s'est rappelée à moi ? Allez savoir. Un texte à écouter avec un whisky qu'on fera tourner dans son verre comme une tempête dérisoire, en écoutant Bob Dylan. Cheers! PS. Merci à Léa pour votre message !

    36 - Les Hanches de Laetitia, Eric Neuhoff | Chap. 1

    Play Episode Listen Later Jan 8, 2022 12:08


    Un Neuhoff de jeunesse, qui aboutira à son chef d'oeuvre, La Petite Française. Cheers to that, à la bière et au comptoir.

    35 - Le Petit Tailleur, Grimm

    Play Episode Listen Later Oct 10, 2021 18:16


    Un conte qui marqua mon enfance. Avec le recul des ans, je me rends compte à quel point il balance entre mythologie et parabole, entre fable et symboles. Je suis fatigué, pas de conseil aujourd'hui, écoutez ce que vous aimez et buvez ce que vous préférez, cheers!

    34 - Budapest, Chico Buarque

    Play Episode Listen Later Sep 7, 2021 23:29


    Oui, c'est bien le Chico Buarque d'Essa Moça, le crooner brésilien à la nonchalance suprême, à l'irrésistible sourire tranquille, à la voix de sable chaud sur une guitare veloutée. Un héros, en ce qui me concerne, tant la musique brésilienne fera toujours pour moi les plus belles chansons du monde. Eh bien Chico Buarque est aussi écrivain, et dans Budapest il s'amuse. Tout est facile, fluide, léger et naturel, tout s'enchevêtre sans heurt et se dénoue tranquillement, comme une bossa nova. Mais Budapest n'a pas la mélancolie de la bossa, non, c'est beaucoup plus frais. Une fraîcheur de matin, quand la bossa s'est tannée au soleil jusqu'au soir où elle bascule sa douceur. Oui, Chico Buarque s'amuse, et c'est un véritable partage. Peut-on penser plus antinomique que Budapest et Rio ? C'est bien le sujet. Et mille inventions savoureuses vont vous expliquer comment ce rapprochement entre deux villes aussi étrangères peut créer un vertigineux moment de littérature. Un extrait à écouter, vous l'aurez deviné, avec une bossa. Je vous conseille en particulier la chanson que Chico Buarque a enregistrée avec Roberta Sa, disponible sur Youtube, Mambembe. Un délice, rien que leurs regards sont du sucre. Et en savourant une cachaça, parce que je ne connais aucun alcool hongrois et que j'aime le Brésil. Cheers!

    33 - Salammbô, Gustave Flaubert l part. 1

    Play Episode Listen Later Sep 6, 2021 18:14


    L'imagerie dans laquelle baigne ma Salammbô est double : celle de Philippe Druillet d'abord. Riche, baroque, sombre et éclatante à la fois, dense, tendue. Impossible de m'en défaire quand aujourd'hui je lis ce texte, 35 ans après avoir plongé dans la bande dessinée. La seconde est une voix, celle d'Arthur H, qui lui a consacré une chanson. Comme je suis admiratif des deux, Druillet et Higelin fils, je ne pouvais qu'un jour ou l'autre tombé dans ce chef d'oeuvre. Et cette première phrase, mythique qui dit tout : le rythme, l'exotisme, le lyrisme. Une phrase, la première, et la magie opère. En route ! Un extrait à écouter en buvant du vin de jujubier dans une coupe d'argent, bien sûr. A défaut, un vin lourd, riche, vieux : un bourgogne noble, c'est-à-dire épais. En écoutant des esclaves frapper des boucliers à coups d'os, en rythme. Ou préférer Arthur H, Salammbo, dans Trouble fête, merveilleux disque. Cheers!

    32 - Courir, Jean Echenoz

    Play Episode Listen Later Sep 5, 2021 27:00


    Je n'avais pas adoré Je m'en vais, son Goncourt. Mais allez savoir pourquoi, Courir m'avait tenté. Voilà bien toute l'ambigüité du rapport entre le sport et la littérature : je n'aime pas vraiment faire du sport, mais j'aime beaucoup en lire. Donc Courir. L'histoire d'Emile Zatopek, "ce drôle de nom qu'il ne connaissait pas sous cette forme imprimée". Le parcours légendaire d'un sportif qui n'aimait pas courir, et qui se découvre un génie dans les jambes. Et puis le style d'Echenoz : évident, fluide, de longues foulées bien lancées. Ca se lit bien, c'est maîtrisé, moderne, très agréable à lire à haute voix. Si la nuit n'avait pas été nécessaire pour préparer un matin laborieux, je l'aurais volontiers relu d'une traite. Deux heures suffisent, et deux heures aussi agréables, comme entre copains qui se racontent une anecdote riche en valeur humaine, ça ne se refuse pas. Enfin, mon propre rapport à la course à pied. Je n'ai jamais trouvé le sport qui me convienne. J'en ai essayé des tas. Et puis Elise m'a fait courir avec elle. Et en fait, ça me va. J'aime bien. Je suis assez à l'aise pour ne pas renâcler et même y trouver un certain goût. Mon Emile intérieur s'amuse. Un extrait à écouter en sirotant une bière bien fraîche, la bière d'après l'effort amateur, celle de la récompense sympathique. Et en écoutant Run boy run, de Woodkid, bien sûr. Cheers!

    31 - Vol de nuit, Antoine de Saint-Exupéry

    Play Episode Listen Later Sep 4, 2021 18:36


    Les 3 premiers chapitres de ce merveilleux roman. Mon exemplaire date de 1948, il est dans un sale état, ses pages ne sont même plus jaunes, elles sont brunes. Mais il a une teinte, une épaisseur, en fait une étoffe. Il a traversé le temps et lui, au moins, est encore vivant, il a encore des choses à donner. On ne lit pas un livre de la même façon selon que ses pages sont blanches, pâles ou brunies, selon que sa couverture est poussiéreuse ou immaculée, selon que ses feuillets sont collés ou tiennent encore à un fil (deux, dans mon cas). Le livre a une vie, il a traversé des événements plus vieux que nous. Il nous rencontre après des péripéties inimaginables mais un jour il est là, il s'impose comme un hasard, évident. On le palpe, on le prend comme un animal, on sent bien que quelque chose se passe entre lui et nous. Et des années plus tard, on le lit et on comprend alors pourquoi. On comprend ce qu'était ce quelque chose sans nom qui nous a convaincu. Dans ce texte je suis surtout sensible à la façon dont St Ex. évoque la lumière électrique. C'est un élément très important pour moi, qui y vois non pas uniquement une aide pour mieux voir ce que l'on fait dans l'ombre, mais un signal envoyé aux autres êtres humains : un phare. Un extrait à écouter en sirotant un Mach 2, très fort et très corpulent, mais qui fait tenir bon dans les tempêtes. Et en écoutant le vent, pour y déceler, au creux du silence, un courageux moteur. Cheers!

    30 - Un Singe en hiver, Antoine Blondin

    Play Episode Listen Later Aug 23, 2021 21:49


    Bien sûr on connaît surtout le film de Verneuil avec Gabin et Belmondo. Mais sait-on qui ils sont à l'origine ? Blondin est l'un de mes héros préférés, pour sa nonchalance comme art de vivre, la fluidité de son écriture qui se joue des enchevêtrements comme un ruisseau des caprices du sol, entraînant la lecture toujours vers la légèreté d'une bulle de mousseux. Son humour, élégant et jamais méchant. Si l'on ne prend pas de plaisir à écrire, impossible de transmettre le plaisir de lire, et le plaisir de Blondin s'entend comme on s'entend entre copains. Pas besoin de trop en faire pour se comprendre. C'est une majesté dont ne se couronne que l'amitié. Quelques phrases que je trouve merveilleuses : "Les nuits, modestes, s'ingéniaient à raccourcir pour laisser toute la scène aux journées historiques" ; "Les événements semblaient décidés à ne pas le consulter" ; "La lueur des incendies où s'abîmaient les paillotes se confondait alors avec le reflet des zèbres flamboyants que les phares des voitures, filant vers Paris, faisaient cavaler par intermittence sur les murs de la chambre" (on étudiera un jour, j'espère, le rythme parfait de cette phrase magique, et la façon magistrale avec la laquelle Blondin boucle la géographie de Quentin, entre l'Indochine et la Normandie. Nous sommes face, les amis, à un pur joyau.) Un texte à siroter avec un petit jaune sur le zinc, pourquoi pas un Henri Bardouin trempé d'un unique glaçon, en écoutant une chanson française, du Piaf, par exemple. Cheers!

    29 - L'Homme qui a aimé les Néréides, Marguerite Yourcenar

    Play Episode Listen Later Aug 20, 2021 15:27


    La plume de Yourcenar est toujours une merveille d'élégance. Elle pourrait écrire un menu de self, je trouverais ça merveilleux. Heureusement, elle a choisi d'autres sujets, et cette fable somme toute assez classique devient un exercice de style d'un raffinement rare. A écouter avec un dry martini (parce que je viens d'en boire un et que je vous le partage volontiers), en écoutant la mer. Cheers !

    28 - La Baleine, Michel Déon

    Play Episode Listen Later Aug 16, 2021 18:03


    Poursuivons la lecture du recueil intitulé Une Affiche bleue et blanche, avec cet ultime texte. Et toujours ce rythme des phrases, si naturel, si juste, si cadencé. Je suis chaque fois émerveillé par la façon dont elles croissent et éclosent. Ayant lu quelque part que Déon synthétisait ce que pouvait être le bonheur d'écrire, j'ai gardé cette formule en tête et, oui, il y a un plaisir de bonbon à le lire et le relire, avec en prime la qualité de sa vision des relations humaines et son art de la mise en scène littéraire. Certains points de vue un peu datés, certes. Mais le poète, la lune, le doigt, etc. A siroter avec une grappa (merci Michel de me faciliter la tâche en me proposant à chaque coup dans le texte un alcool à partager), en écoutant un air classique, pourquoi pas An Sylvia, D.891 par Anne Sofie Von Otter, que j'ai entendu tout à l'heure, shazamé dans l'instant et dont le proche souvenir a probablement un peu baigné cette lecture. Cheers!

    27 - Une vraie jeune fille, Michel Déon

    Play Episode Listen Later Aug 14, 2021 17:53


    Courte nouvelle de mon auteur longtemps préféré. Je retrouve toujours avec plaisir le rythme souple des phrases, leur galop tranquille et naturel, pour servir l'élan des relations de séduction. A écouter avec un verre de vin italien, ou cet éternel Spritz, mais au St Germain plutôt qu'au Campari, pour ajouter la pointe douceâtre du sureau et rappeler les grandes heures d'un boulevard bien parisien que le Hussard arpenta comme son petit salon pendant ses années glorieuses. Et Don Juan, bien sûr, en fond ; auditrice ou auditeur, tu sauras pourquoi. Cheers !

    26 - Clair de femme, Romain Gary

    Play Episode Listen Later Aug 10, 2021 19:00


    J'ai détesté La Promesse de l'Aube. Je n'ai pas pu terminer Les Racines du Ciel. Mais les premières pages de Clair de femme me sont un chef d'oeuvre : la vision du monde traduite par le style m'ouvre des perspectives fantastiques et m'emporte loin (la flûte qui grignote le silence, le mensonge sur Vegas, etc.) Sans parler de la façon subtile d'amener le portrait de Lydia, et jusqu'à la révélation discrète de son prénom. Bref : je suis déjà convaincu. Deux paragraphes auront suffi. A écouter avec un alcool fort, parce que le couple est un alcool fort. Un gin tonic bien tassé, par exemple. Et un second. En musique : les solos de batterie de Buddy Rich (on pourra également goûter la bande originale de Birdman). Cheers !

    25 - Juste avant la nuit, Pierre Charras

    Play Episode Listen Later May 22, 2021 21:14


    Quel bonheur de relire ce texte, 23 ans après l'avoir découvert. La simplicité du style où fleurit une poésie naturelle, douce, certes un peu triste parce que le livre l'est, mais qui remplit d'une émotion claire. Bien sûr l'histoire est romantique, un peu surannée, ne nous arrêtons pas à l'histoire car toutes les histoires ont été racontées, mais jamais comme cela. Relisons encore et encore les premières phrases, qui sonnent si merveilleusement en écho de l'incipit de Baudelaire : tout est là : le rythme posé, tangué avec douceur, une jolie valse lente qui nous rattrape, un déséquilibre jamais dangereux, tout en souplesse. Le rythme, c'est la poésie. Alors seulement on entre dans l'histoire, si belle qu'on n'en garde que la suavité pour en oublier le tragique. Un cocon hors du temps. A savourer avec un jazz passé, Billie Holiday par exemple, et un verre de brandy. Cheers.

    24 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 10

    Play Episode Listen Later May 19, 2021 20:27


    Elea poursuit le récit de Gondawa, et des événements qui l'ont conduite dans la capsule de temps. Comme je sors d'une terrasse au jour de leur réouverture, pourquoi ne pas siroter ensemble le cocktail par lequel j'ai célébré cet autre événement ? Un Charlie Chaplin, très équilibré : Gin, abricot, citron vert. La pluie qui claquète en fond sonore. Cheers!

    22 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 8

    Play Episode Listen Later Apr 25, 2021 12:38


    23 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Pat. 9

    Play Episode Listen Later Apr 25, 2021 27:27


    De Mange Machine

    21 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 7

    Play Episode Listen Later Apr 11, 2021 12:48


    Voum ... Voum... voum Voum voum voum voum

    20 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 6

    Play Episode Listen Later Mar 30, 2021 14:20


    19 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 5

    Play Episode Listen Later Mar 25, 2021 22:04


    Le débat fait rage : faut-il ou non réveiller les "êtres du passé" ? Quelles nations pourront en tirer profit ? L'ONU est-elle toute puissante ? Les scientifiques du pôle ont leur avis...

    18 - La Petite Française, Eric Neuhoff l Part. 1

    Play Episode Listen Later Mar 21, 2021 11:14


    Des années après l'avoir découvert, et des années encore après l'avoir relu, ce roman de Neuhoff reste mon préféré. Le style n'a pas pris une ride, c'est un parfum sec dont je ne me lasse pas. Un déséquilibre qui pousse en avant comme une pirouette joyeuse. J'adore. Et j'oublie que les derniers ouvrages de Neuhoff ne sont pas à la hauteur. Peu importe, tant qu'il y aura Bébé. Un podcast à écouter avec une flute de champ', sur de la musique des années 90, un peu surannée mais toujours cool.

    17 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 4

    Play Episode Listen Later Mar 9, 2021 20:14


    Où enfin, la porte cède...

    16 - Tristes Revanches, Yoko Ogawa l Faufilage d'un coeur

    Play Episode Listen Later Feb 11, 2021 37:39


    Cette nouvelle m'avait particulièrement marqué. Le style simple, l'idée étrange mais déroulée avec naturel : un sac cousu par une maroquinière talentueuse pour un coeur. La passion fascinée pour le sac et son contenant, malgré l'aberration. Un petit miracle de nouvelle difficile à déglutir. Le Sakétomi est mon cocktail préféré. Un dry martini à base de saké et de gin. Amer, mais fin, raffiné, subtil, et très fort. A siroter en écoutant ce podcast, avec en fond sonore, eh pourquoi pas, la voix douce et triste de Mélanie de Biasio sur Your Freedom is the end of me. Cheers!

    15 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 3

    Play Episode Listen Later Feb 11, 2021 8:01


    Poursuivons la découverte de la Sphère par les savants au Pôle sud... Barjavel affine le suspens, nous conduire pas à pas vers une révélation dont la portée est accentuée par l'attente. Et les dangers qui nous en séparent. Un podcast à écouter avec un thé bien chaud, en écoutant le violon d'Hillary Hahn. Cheers!

    14 - La Nuit des Temps, René Barjavel l Part. 2

    Play Episode Listen Later Feb 5, 2021 14:01


    Il y a une magie Barjavel qui est la magie de la simplicité ample. Une évidence tellurique et tellement entraînante. Parce que les personnages sont construits sur des caractéristiques très marquées sans être primaires, on les suit comme des icônes. Et en même temps, c'est parfaitement justifié : comment expliquer leur mission d'isolement au Pôle Nord sans une force d'âme hors du commun ou une compétence rare ? Nous sommes ici dans les ondulations majeures de la vie, dans les grands projets de l'humanité, pas dans le nombrilisme psychanalytique du Club (que j'aime tellement tellement par ailleurs !) Et la découverte des scientifiques est à la mesure de cette amplitude. Un podcast à écouter avec du Beethoven, pour rester dans les grandes ondes de l'émotion, et en sirotant un alcool franc et unanime, un Lagavulin 16 ans tenez. Cheers!

    13 - Le Diamant gros comme le Ritz, Francis Scott Fitzgerald l Part. 5

    Play Episode Listen Later Jan 31, 2021 34:07


    Suite et fin. De l'ironie, toujours, et teintée plus que jamais de nostalgie, cette amertume poudrée d'humour qu'on trempe dans du champagne : ça n'en ôte pas le goût, mais ça fait tout passer avec, au moins, élégance. Un podcast à siroter avec un champagne frais, donc. Et en écoutant le chant de victoire triste d'une bossa nova. Cheers!

    12 - Le Diamant gros comme le Ritz, Francis Scott Fitzgerald l Part. 4

    Play Episode Listen Later Jan 24, 2021 17:18


    Les chapitres 7 et 8 du court roman de Fitzgerald jonglent entre un humour franc et une inquiétude sourde. La naïveté empotée de John s'étiole enfin, laissant apparaître les sombres mécanismes de la famille Washington. Elle laisse également place à un renversement : John prend les choses en main. S'en sortira-t-il ? On a passé la moitié du texte, et le rythme est désormais affirmé, sûr, la vitesse de croisière du roman est entraînante. Plus que jamais, c'est bien le style qui l'emporte sur l'histoire. Merveille d'ironie et d'élégance, qui ne fonctionnent jamais mieux qu'ensemble. L'amertume de ces chapitres invite à écouter ce podcast en sirotant un alcool sec, augmenté de bitter comme de l'Angustura. Il faudrait inventer - si ce n'est déjà fait - un cocktail à base de thé noir un tout petit peu trop infusé, et de chartreuse, dont le parfum d'herbe crisse sous le palais, avec une pointe de sucre (juste une pointe). L'on pourra également agrémenter la lecture d'une musique qui coince, une mélodie tendue dont on espère la résolution à chaque nouvelle note, en vain. C'est la bande son merveilleuse par ailleurs de la série The Knick, par Cliff Martinez, qui me vient tout de suite à l'esprit. Pourquoi pas. Cheers!

    11 - Le Diamant gros comme le Ritz, Francis Scott Fitzgerald l Part. 3

    Play Episode Listen Later Jan 16, 2021 12:50


    Chapitre VI : La visite du territoire des Washington réserve une surprise de taille à John. Et lui permet de découvrir la personnalité de son hôte, Braddock, le père de Percy. On sirote toujours son dry martini, même si cette fois il semble plus amer. Et on écoute quelque chose de plus inquiétant, mais toujours élégant. Je ne voudrais pas associer la délicatesse de Satie à ce passage du roman, mais c'est l'idée (à ce stade du podcast, le lecteur est pris d'une légère flemme de trouver un morceau précis pour accompagner sa lecture. Il vous prie de bien vouloir l'excuser).

    10 - Existe en blanc, Bertrand Blier

    Play Episode Listen Later Jan 9, 2021 25:08


    Là, on touche au génie libre, névrotique, lâché, on touche au génie enfumé de noirceur, mais capable de pépites à chaque ligne. La couverture : photo N&B d'une poitrine en soutien-gorge dentelle. Le titre : "Existe en blanc, roman noir". Pas besoin de plus, je suis déjà convaincu. Le roman retrace les aveux de Baudoin Treuttel, gamin né en enfer, et tellement plongé dans la misère qu'il ne trouve d'issue que dans sa fascination pour les soutiens-gorge. Son admiration. Son obsession. Problème : dès qu'une femme ôte son soutien-gorge, Treuttel l'assassine. Il ne supporte pas la grossièreté. C'est la liberté incroyable de ce roman (en plus de son exploration de la fascination d'un homme pour la féminité) qui m'a bouleversé. Liberté du thème, liberté absolue du style. Jusqu'à sa dernière partie, impensable dans un univers éditorial que j'avais connu beaucoup plus calibré. Mais c'est Bertrand Blier, et un éditeur un minimum talentueux ne peut pas refuser un tel manuscrit de la part d'un tel artiste. Tant mieux. Moi, ce roman a posé une pierre blanche sur le chemin de mes lectures, y compris ma lecture de la vie. Un repère. Une étape sûre autant que folle vers laquelle retourner pour me souvenir que ce n'est qu'en poussant ses limites qu'on avance vraiment. Un podcast à écouter avec un verre de vin. Blanc, bien sûr. Je pense à un truc plutôt élégant, et sirupeux. Un Chablis, tenez. Et en écoutant du Mozart, en charentaises. Cheers!

    9 - Le Club, Leonard Michaels l part. 1

    Play Episode Listen Later Jan 7, 2021 43:59


    Le Club est l'un de mes romans préférés. Non seulement le style est remarquable, vif, d'une ironie piquetée, mais surtout les personnages, ces sept hommes, sont devenus des copains. Je les retrouve avec plaisir à chaque lecture. Ils me manquent vite, j'ai souvent envie d'avoir de leurs nouvelles alors je réouvre le livre et je les retrouve comme un soulagement, celui de savoir qu'ils n'ont pas changé. Touchants, vrais, drôles, fraternels et de mauvaise foi. Souvent je dis que si une femme veut savoir comment pense un homme, alors elle n'a qu'à lire Le Club. Roman éminemment masculin, il ne parle que d'un seul sujet, celui qui me touche le plus au monde : les femmes, et la relation que nous entretenons ensemble. Un podcast à écouter avec une bière fraîche. En écoutant du rock californien des années 80. Steely Dan, Hey Nineteen, un autre chef d'oeuvre. Cheers!

    8- Le Diamant gros comme le Ritz, Francis Scott Fitzgerald l part. 2

    Play Episode Listen Later Jan 6, 2021 21:33


    Chapitres 3, 4 et 5, où John T. Unger prend un bain luxueux, découvre l'histoire des Washington et de la mine, et fait la rencontre de Kismine. Derrière le passage obligé des explications, élément nécessaire dans la structure de l'histoire, c'est encore le style ici qui séduit. Un simple bain prend une dimension féérique, totalement impossible, mais qui accentue à la fois le décalage entre John et cet univers (et nous associe au héros), et l'ironie subtile de Fitzgerald : le trait est tellement grossi que ça en devient presque drôle. D'ailleurs, Kismine est une véritable caricature, et si l'on lit entre les lignes, son innocence ne tarde pas à révéler son vrai visage, bien moins nymphette. Bref : l'ami Francis poursuit son histoire racontée au bar d'un hôtel de luxe avec son charmant sourire en coin et son oeil qui frise... Un podcast à écouter avec un cocktail de milieu de soirée, au coin du feu, un Old Fashion ou un Godfather. Par petites lampées sucrées mais qui ne trompent pas. Et en écoutant un trio qui ne se prend pas au sérieux, mais qui joue sérieusement. Oui, Oscar Peterson serait parfait. Cheers!

    7- Le Diamant gros comme le Ritz, Francis Scott Fitzgerald l part. 1

    Play Episode Listen Later Dec 31, 2020 24:08


    Fitzgerald représente pour moi un certain art de vivre : une décadence qui aurait largué toutes les amarres, y compris celles de l'auto apitoiement. Tout d'ailleurs est dans ce titre : la démesure, le luxe, l'outrance comme une plaisanterie, une plaisanterie d'initiés qui seuls saisiront l'ironie. Pas d'apitoiement sur son propre sort, donc, mais de l'auto dérision, en revanche, ça oui. La nouvelle toutefois est sérieuse, ciselée, un style ample qui prend son temps, qui s'installe. Comme une Rolls. Un peu datée mais toujours élégante. Un art de vivre, plus triste que flambeur, plus raffiné que triste. Un podcast à écouter avec un disque de bossa nova, cette musique créée par la jeune aristocratie carioca désoeuvrée mais consciente de sa chance. Et en sirotant un dry martini. Voire deux, voire huit (avec modération, cela va de soi). PS. J'ai un petit peu bidouillé le son et effectué deux ou trois manipulations de montage audio. Les oreilles attentives le saisiront peut-être, et je leur présente mes excuses. Cheers !

    6- Intimité, Hanif Kureishi

    Play Episode Listen Later Dec 30, 2020 12:49


    Le film de Patrice Chéreau était suffisamment troublant pour que je m'interroge sur le livre à son origine. L'histoire de Kureishi n'a rien à voir avec le film, ce qui est en soi assez étrange. Ici, on assiste à une histoire d'amour à l'envers : Kureishi décrypte la fin d'un couple. Le narrateur le dit d'emblée, ce soir est la dernière soirée de couple avec sa femme. Et il va expliquer pourquoi. C'est dans la dissection franche de la banalité d'un couple que se niche la maîtrise de Kureishi. Tous ces détails sur lesquels chacun pourrait passer, mais qui s'ancrent, ces habitudes qui deviennent lassitudes. Ces mécaniques qui ne sont plus que les dernières charnières d'une histoire qui tourne à vide. Mais au fond, ça ne parle que d'amour. Un amour perdu, un portrait en creux, mais d'amour. Un podcast à écouter en faisant tourner la glace d'un gin tonic ; plus de gin que de raison, et moins de tonic. Il faut que ce soit sec. En écoutant un groupe de rock anglais de la fin des années 90. Un truc un peu triste mais bien tourné, Radiohead.

    5- La Nuit des Temps, René Barjavel l part. 1

    Play Episode Listen Later Dec 28, 2020 23:23


    Roman qui a bercé mon enfance et m'a probablement fait sentir les prémices de la littérature, celle qui allait m'emmener bien plus loin que le murs de l'école. Le style simple, les personnages immédiats, l'histoire d'amour éternelle : tout est un miracle d'évidence et d'universalité. Et c'est peut-être ici que le talent de Barjavel prend corps, dans le privilège accordé à l'histoire plutôt qu'au style, mais une histoire aussi forte que simple, tout en évitant les pièges des clichés. Bref : Barjavel sous nos yeux crée un mythe. Un podcast à écouter avec un grog, bien sûr, fumant et parfumé, tout en écoutant un autre classique français, Debussy et sa suite bergamasque par exemple. Romantique et troublante. Cheers.

    4- Correspondance passionnée, Anaïs Nin, Henry Miller

    Play Episode Listen Later Dec 26, 2020 29:19


    La franchise brute de ses lettres d'amour est de toute beauté. Que dire d'autre ? Prochains extraits très bientôt. Un podcast à écouter avec un jazz fiévreux, embrumé d'alcool et au parfum de sueur et de cave parisienne. J'ai en tête le Raven's Wood de Stan Getz et son dialogue de bouledogues célestes entre le sax et le piano. Et un bourbon sec, bu d'une traite pour le plaisir de la brûlure davantage que le goût de l'alcool. Ou un Old Fashion si l'on aime sophistiquer ses démons. Cheers.

    3- Le Vrai Lieu, Annie Ernaux

    Play Episode Listen Later Dec 25, 2020 22:48


    L'intelligence d'Annie Ernaux est faite de son écoute de ce qui l'entoure, de la vie autour d'elle et, bien sûr, de sa propre vie. Mais pas comme sujet, pas comme centre d'intérêt, plutôt comme support de mémoire. Annie Ernaux est un témoin du temps qui passe, elle s'attache à décrire ce temps, et ce qui le compose, émotions, sensations, lieux, de la façon la plus juste possible. Cette quête de vérité à travers les mots est d'autant plus frappante qu'elle s'exprime avec une rare simplicité. On parle d'une écriture blanche, une écriture au scalpel, probablement parce que comme le scalpel il n'y a pas besoin d'en faire des caisses pour accéder à l'intérieur de ce qui est ausculté. Simplement d'être précis, et net. Alors tout se révèle, limpide, franc, froidement exposé, dans une forme de beauté d'autant plus troublante qu'elle est montrée sans effet. Cela aussi est un révélateur pour moi de l'intelligence d'un auteur, affranchi des circonvolutions de style pour s'attarder sur ce qui est juste. La façon dont Annie Ernaux parle de sa maison pour mieux évoquer sa soeur perdue et jamais connue, m'apaise et m'émeut à chaque fois (un jour il faudra que je vous lise Les Années, son chef d'oeuvre à mon sens). C'est un travail d'humilité, presque d'artisanat, qui ne veut pas briller mais être aussi pur que possible. Un podcast à écouter avec une musique à l'avenant, probablement une pièce classique, un violon solo. Pas de place pour l'esbroufe, une musique comme vecteur vers la pureté. Une sonate de Bach. Et en buvant quelque chose de léger, d'immédiat. Un vin blanc simple et pas si mauvais comme on en trouve souvent dans les supermarchés, par chance et au hasard d'une étiquette inspirante.

    2- Ardoise, Philippe Djian

    Play Episode Listen Later Dec 23, 2020 29:32


    Lecture de l'introduction de cet essai que Djian consacre à dix de ses livres préférés, les livres qui ont marqué sa vie, les auteurs qui l'ont mis à genoux. Le style très direct, et surtout très honnête de Djian, sa volonté derrière chaque mot de s'approcher au plus près de l'os de la vérité, fait d'Ardoise l'un de mes livres de chevet : tout le rapport à la littérature est là, dans ce qu'elle provoque, bouleverse, renverse, construit, structure, ébranle, et détermine. Dans ce qu'elle a de si essentiel qu'elle fait l'homme que je suis aujourd'hui, plus que n'importe quelle autre expérience (hormis certaines femmes, et de rares amis). Bref : nulle part mieux que dans ce texte ai-je lu meilleure description de ce dont est capable un livre. Egalement, le chapitre sur Miller, et l'analyse sans ambages et terriblement pertinente et droite par Djian de la pornographie en littérature. Des pages auxquelles je reviens très souvent, pas pour la pornographie, mais pour leur vérité. Un podcast à écouter avec une musique organique, franche, une musique qui ne laisse place à aucune connivence. Une musique qui se moque des codes jusqu'à les ignorer pour libérer la vraie nature des sensations. Bitches Brew, peut-être, ou les Pixies. Avec un verre de vin, un Bourgogne, massif, mais vrai, à la première gorgée difficile mais à la profondeur soudain évidente. Cheers.

    1- Un Sport et un Passe-temps, James Salter

    Play Episode Listen Later Dec 21, 2020 41:35


    Chapitres 1, 2 et 3 de ce roman de James Salter, où la relation amoureuse douce amère entre un jeune touriste américain et une jeune française sous le regard du narrateur vibre et hésite comme la lumière d'automne, où tout est encore possible, surtout l'irrésolu, où les ombres sont encore pâles et les demi-teintes sont loi, subtiles, éphémères et ténues. Un texte à lire (ou à écouter) avec un album de jazz américain en vinyle, un album enregistré en France, pourquoi pas un album de Barney Wilen, et en sirotant un cocktail French 75 : l'Amérique du Gin, la France du Champagne, l'acidité (la lucidité ?) du citron pour vivifier le sucre de l'amour.

    Lettres à Elise l Episode 0

    Play Episode Listen Later Dec 21, 2020 0:39


    Elise aimait particulièrement que je lui lise des textes le soir, sa tête sur mon épaule dans son grand lit. Notre histoire n'aura pas duré longtemps. Mais pour Elise qui m'a donné cette idée, et pour toutes celles et tous ceux qui aiment qu'on leur raconte des histoires, qui aiment qu'on les accompagne par la voix, ces quelques lectures des textes qui me plaisent beaucoup, davantage par leur style que par les histoires qu'ils racontent. Parce que le style, davantage que l'histoire, c'est la voix, et l'expression intime d'une vision du monde.

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