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Les Cours du Collège de France
Interactions transsahariennes et transocéaniques dans l'Afrique médiévale

Les Cours du Collège de France

Play Episode Listen Later May 17, 2023 59:15


durée : 00:59:15 - Les Cours du Collège de France - par : Merryl Moneghetti - Quel est le "paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle"? s'interroge l'historien François-Xavier Fauvelle avant de se pencher sur "l'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles".

Club 44 | notre monde en tête-à-têtes
Le travail de l'histoire, un art des déplacements | Patrick Boucheron

Club 44 | notre monde en tête-à-têtes

Play Episode Listen Later Mar 29, 2023 114:04


L'histoire, aujourd'hui, ne tient plus en place. Saisie par le monde, troublée par l'effervescence des mémoires, elle aspire à décloisonner les savoirs et à déplacer les regards. Faut-il s'en inquiéter ? Oui sans doute si on attend d'elle qu'elle nous conforte dans nos certitudes, qu'elle rassure nos identités, qu'elle consolide nos continuités. Mais on peut aussi penser que cette hygiène de l'inquiétude est susceptible de nous aider à relancer le pari de l'universel. C'est la position que l'on défendra ici, en s'appuyant sur différents exemples développés par l'historiographie d'aujourd'hui, notamment pour la période médiévale, mais pas seulement. En suivant notamment les voyageurs et les découvreurs, de l'époque antique aux aventuriers d'un monde devenu clos au XIXe siècle, on cherche aussi à rappeler que l'histoire est l'art de se ménager des surprises. Patrick Boucheron est professeur au Collège de France. Membre du comité de rédaction de la revue «L'Histoire» et directeur des publications de la Sorbonne, il s'intéresse à l'écriture et à l'épistémologie de la discipline historique. Il a consacré de nombreux travaux à l'histoire politique et urbaine de l'Italie de la Renaissance, depuis sa thèse «Le Pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan, XIVe-XVe siècles» (École française de Rome, 1998). Il a notamment publié « Ce que peut l'histoire » (Fayard, 2016), « Un été avec Machiavel » (Éd. des Équateurs, 2017), « La Trace et l'aura : Vies posthumes d'Ambroise de Milan (IVe-XVIe siècle) » (Seuil, 2019), « Quand l'histoire fait dates : Dix manières de créer l'évènement » (Seuil, 2022). Il est le présentateur de l'émission diffusée sur ARTE «Quand l'histoire fait dates». En partenariat avec Payot Libraire et dans le cadre du Printemps culturel (PCN) Enregistrée le 28 mars 2023 au Club 44

Les Cours du Collège de France
Interactions transsahariennes et transocéaniques dans l'Afrique médiévale par François-Xavier Fauvelle

Les Cours du Collège de France

Play Episode Listen Later Apr 11, 2022 58:45


durée : 00:58:45 - Les Cours du Collège de France - par : Merryl Moneghetti - Quel est le "paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle"? s'interroge l'historien François-Xavier Fauvelle avant de se pencher sur "l'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles". - invités : François-Xavier Fauvelle historien et archéologue, directeur de recherche au CNRS, professeur au Collège de France

Les Cours du Collège de France
Introduction aux mondes africains médiévaux, par François-Xavier Fauvelle 6/12 : Interactions transsahariennes et transocéaniques dans l'Afrique médiévale

Les Cours du Collège de France

Play Episode Listen Later Sep 6, 2021 58:45


durée : 00:58:45 - Les Cours du Collège de France - par : Merryl Moneghetti - Quel est le "paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle"? s'interroge l'historien François-Xavier Fauvelle avant de se pencher sur "l'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles". - réalisation : Laure-Hélène Planchet - invités : François-Xavier Fauvelle historien et archéologue, directeur de recherche au CNRS, professeur au Collège de France

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméLa recherche des causes de la peste, mais aussi l'expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l'on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l'épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l'on observe sans l'expliquer ? La transmission de la maladie est d'abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l'imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles.Sommaire« Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010)« Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994)Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832)Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983)Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicaleHistoires de la douleur, des premiers symptômes à l'apparition des bubonsÀ la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n'est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004)La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff)Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d'Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998)'Eliyahu ben 'Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l'Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015)Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998)« À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l'esprit humain tombe dans l'étonnement » (Compendium de epidemia, 1348)Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d'une maladie mortelle, mais non incurableLa conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilenceRecours à l'astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004)Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieusesAir vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013)Ventouser, scarifier, cautériser : l'incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363)La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d'Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348)Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d'une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017)« Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s'approchent alors que personne n'est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4)La compassion et le pouvoir de l'imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016)Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l'inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeursCette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d'Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017)« Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da'wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l'existence de la contagion est solidement établie par l'expérience, par l'étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni'at al-sa'id d'Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017)Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011)La souillure, la tâche et l'infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d'un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011)Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L'Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008)Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011)Le mauvais œil, la maladie d'amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The "Viaticum" and Its Commentaries, Philadelphie, 1990)Amour, altération de l'esprit, mélancolie : « La contagion de l'amour s'opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469)Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturalistePharmacie médiévale de la peste et pharmakon« Cette langue qui halète, énorme et grosse, d'abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938)De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s'affole, la violence peut commencer à s'exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

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11 - La peste noire - VIDEO

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

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11 - La peste noire

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

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10 - La peste noire

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Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

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(Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice BoucheronCollège de FranceAnnée 2020-2021La peste noireRésuméLa recherche des causes de la peste, mais aussi l'expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l'on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l'épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l'on observe sans l'expliquer ? La transmission de la maladie est d'abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l'imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles.Sommaire« Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010)« Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994)Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832)Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983)Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicaleHistoires de la douleur, des premiers symptômes à l'apparition des bubonsÀ la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n'est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004)La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff)Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d'Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998)'Eliyahu ben 'Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l'Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015)Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998)« À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l'esprit humain tombe dans l'étonnement » (Compendium de epidemia, 1348)Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d'une maladie mortelle, mais non incurableLa conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilenceRecours à l'astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004)Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieusesAir vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013)Ventouser, scarifier, cautériser : l'incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363)La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d'Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348)Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d'une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017)« Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s'approchent alors que personne n'est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4)La compassion et le pouvoir de l'imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016)Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l'inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeursCette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d'Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017)« Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da'wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l'existence de la contagion est solidement établie par l'expérience, par l'étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni'at al-sa'id d'Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017)Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011)La souillure, la tâche et l'infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d'un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011)Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L'Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008)Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011)Le mauvais œil, la maladie d'amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The "Viaticum" and Its Commentaries, Philadelphie, 1990)Amour, altération de l'esprit, mélancolie : « La contagion de l'amour s'opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469)Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturalistePharmacie médiévale de la peste et pharmakon« Cette langue qui halète, énorme et grosse, d'abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938)De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s'affole, la violence peut commencer à s'exercer.

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

Patrice Boucheron Collège de France Année 2020-2021 La peste noire Résumé La recherche des causes de la peste, mais aussi l’expérimentation de remèdes susceptibles de soigner une maladie que l’on considère comme mortelle mais non incurable, met la médecine médiévale à l’épreuve de sa propre rationalité savante. Comment y intégrer cette contagion que l’on observe sans l’expliquer ? La transmission de la maladie est d’abord une métaphore de la contagion des péchés, rendant manifeste le pouvoir de l’imagination : voici pourquoi la compassio médiévale inspire des politiques qui ne sont pas toujours compassionnelles. Sommaire « Mortelle ou mortifère, contagieuse, ardente, cruelle… » : les épithètes de la peste de Maurice de La Porte en 1571 (Véronique Montagne, « Le Discours didascalique sur la peste dans les traités médicaux de la Renaissance : rationaliser et/ou inquiéter », Réforme, Humanisme, Renaissance, 2010) « Aspre, noire, charbonneuse… » : depuis quand la peste est-elle noire ? (Jon Arrizabalaga, « Facing the Black Death: perceptions and reactions of university medical practitioners », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Practical Medicine from Salerno to the Black Death, Cambridge, 1994) Peste noire et peur bleue en 1832 (Justus Hecker, Der schwarze Tod im vierzehnten Jahrhundert: Nach den Quellen für Ärzte und gebildete Nichtärzte bearbeitet, Berlin, 1832) Du rouge au noir, le mauvais sang de la mélancolie (Marie-Christine Pouchelle, « Les appétits mélancoliques », Médiévales, 1983) Avec le corps pour écran et pour tombeau : diagnostic, pronostic et sémiologie médicale Histoires de la douleur, des premiers symptômes à l’apparition des bubons À la recherche du signum mortis : « le mouvement de la mort n’est pas aussi certain que celui de la vie (Bernard de Godon, Liber pronosticorum, 1295, cité par Danielle Jacquart, « Le Difficile Pronostic de mort (XIVe- XVe siècles) », Médiévales, 2004) La médecine médiévale fut-elle honteuse ? Régimes de rationalités et diversité textuelle des Pestschiften (Karl Sudhoff) Le Traité sur les fièvres pestilentielles et autres formes de fièvres d’Abraham Caslari (Ron Barkai, « Jewish Treatise on the Black Death (1350-1500): A Preliminary Study », dans Roger French, Jon Arrizabalaga, Andrew Cunningham et Luis García-Ballester dir., Medicine from the Black Death to the French Disease, Londres, 1998) ‘Eliyahu ben ‘Avraham à la cour de Sélim 1er à Constantinople et la médicalisation des savoirs politiques sur la peste dans l’Empire ottoman (Nükhet Varlik, Plague and Empire in the Early Modern Mediterranean World. The Ottoman Experience, 1347-1600, Cambridge, 2015) Écrire avant, pendant et après la peste : le manuscrit latin 111227 de la BnF et le Compendium de epidemia de la Faculté de médecine de Paris (Danielle Jacquart, La Médecine médiévale dans le cadre parisien, XIVe-XVe siècle, Paris, 1998) « À la vue des effets dont la cause échappe à la perspicacité des meilleures intelligences, l’esprit humain tombe dans l’étonnement » (Compendium de epidemia, 1348) Les limites de la raison médicale face aux « effets merveilleux » d’une maladie mortelle, mais non incurable La conjonction astrale de 1345, remota causa de la pestilence Recours à l’astrologie et inflexion alchimique du discours médical : une défaite de la raison ? (Nicolas Weill-Parot, « La rationalité médicale à l'épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 2004) Du bon usage thérapeutique de la richesse : or potable et pierres précieuses Air vicié, venin et contrepoison (Nicolas Weill-Parot, « Des rationalités en concurrence ? Empirica magiques et médecine scolastique », Anuario de Estudios Medievales, 2013) Ventouser, scarifier, cautériser : l’incision des bubons dans la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac (1363) La recette du jeune poulet au croupion déplumé (Jacme d’Agramont, Regiment de preservacio de pestilencia, 1348) Empirica, experimenta ou secreta ? Longévité, obstination et créativité d’une « expérience de papier » (Erik A. Heinrichs, Erik Heinrichs, « The Live Chicken Treatment for Buboes: Trying a Plague Cure in Medieval and Early Modern Europe », Bulletin of the History of Medicine, 2017) « Pourquoi certaines maladies rendent-elles malades ceux qui s’approchent alors que personne n’est guéri par la santé ? » (Problemata, VII, 4) La compassion et le pouvoir de l’imagination (Béatrice Delaurenti, La Contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale, Paris, 2016) Dispositio morbida et forme spécifique, ou comment intégrer l’inexpliqué de la contagion humaine dans le système explicable des humeurs Cette « effrayante maladie qui nous envahit » : Gentile da Foligno, du commentaire du Canon d’Avicenne au Consilia contra pestilentiam (Joël Chandelier, Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités (1200-1350), Paris, 2017) « Si on nous demande : comment nous en remettre à la théorie de la contagion (da’wa-l-adwa) quand la loi nie cela, nous répondons : l’existence de la contagion est solidement établie par l’expérience, par l’étude, par la perception, par la constatation et par la fréquence des données. Ce sont les éléments de la preuve » (Ibn al-Hatib, Celle qui convainc le poseur de questions sur la maladie terrifiante, 1348, cité par François Clément, « À propos de la Muqni’at al-sa’id d’Ibn al-Hatib sur la peste à Grenade en 1348-1349 », dans Id., dir., Epidemies, épizooties. Des représentations anciennes aux approches actuelles, Rennes, 2017) Médecine arabe et refus des formes magiques de la contagion (Justin Stearns, Infectious ideas. Infectious ideas. Contagion in Premodern Islamic and Christian Thought in the Western Mediterranean, Baltimore, 2011) La souillure, la tâche et l’infection : seuls les péchés sont contagieux (Aurélien Robert, « Contagion morale et transmission des maladies : histoire d’un chiasme (XIIIe-XIXe siècle) », Tracés, 2011) Pourquoi faut-il isoler les lépreux ? Le morbus contagiosus de la maladie et la macule du péché (Maaike van der Lugt, « Les maladies héréditaires dans la pensée scolastique », dans L’Hérédité entre Moyen Âge et époque moderne, Florence, 2008) Pollution, contagion, scandale (Arnaud Fossier, « La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècle) », Tracés, 2011) Le mauvais œil, la maladie d’amour et le pouvoir des femmes (Mary F. Wack, Lovesickness in the Middle Ages. The “Viaticum” and Its Commentaries, Philadelphie, 1990) Amour, altération de l’esprit, mélancolie : « La contagion de l’amour s’opère facilement et devient la peste la plus grave de toute » (Marsile Ficin, Commentaire sur le Banquet de Platon, VII, 5, 1469) Girolamo Fracastoro et le De Contagione et contagionis Morbis (1546) : une fausse rupture naturaliste Pharmacie médiévale de la peste et pharmakon « Cette langue qui halète, énorme et grosse, d’abord blanche, puis rouge, puis noire, et comme charbonneuse et fendillée… » (Antonin Artaud, Le Théâtre de la peste, 1938) De la métaphore meurtrière en régime analogique : quand le langage s’affole, la violence peut commencer à s’exercer.

Histoire et archéologie des mondes africains
04 - Introduction aux mondes africains médiévaux

Histoire et archéologie des mondes africains

Play Episode Listen Later Dec 6, 2019 89:33


François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

Collège de France (Histoire)
04 - Introduction aux mondes africains médiévaux

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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04 - Introduction aux mondes africains médiévaux - VIDEO

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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04 - Introduction aux mondes africains médiévaux

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

Collège de France (Histoire)
04 - Introduction aux mondes africains médiévaux

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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François-Xavier Fauvelle Collège de France Année 2019 - 2020 Introduction aux mondes africains médiévaux Le mystère de la perle bleue de Ketetiya (2) Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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Histoire et archéologie des mondes africains - François-Xavier Fauvelle
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François-Xavier FauvelleCollège de FranceAnnée 2019 - 2020Introduction aux mondes africains médiévauxLe mystère de la perle bleue de Ketetiya (2)Comment dépasser la dissymétrie documentaire et narrative ? Espace du contact et agentivité. La ville de Ghâna décrite par al-Bakrî (XIe siècle). Un modèle pour penser l'interaction : un champ magnétique. Chronologie comparée des interactions transsahariennes et transocéaniques : trois phases. Dissidences de l'islam et premiers contacts. Désignations classificatoires des Africains (Sûdân, Nûba, Habasha, Zanj). La religion de Ghâna selon al-Bakrî (XIe siècle). Le paysage religieux du Sahel occidental au milieu du XIe siècle. La floraison d'inscriptions funéraires arabes aux XIe-XIIIesiècles : les régions. Deux corpus : Dahlak (Erythrée) et Tadmekka-Gao-Bentya (Mali). L'essor des nouvelles villes aux XIe-XIIIe siècles. L'apogée politique et économique des royaumes africains aux XIVe-XVe siècles. Frôlements de l'Afrique : Ibn Battûta (XIVe siècle). La perle bleue : retour et fin.

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Passion Médiévistes
Episode 21 - Maxime et les procès de sorcellerie (partie 2)

Passion Médiévistes

Play Episode Listen Later Nov 18, 2018 26:57


Dans la deuxième partie de cet épisode 21, Maxime Gelly-Perbellini vous propose un panorama général sur les procès de sorcellerie à la fin du Moyen Âge. Sa thèse porte sur “Construire la figure de la sorcière en France à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècles) - Justice, représentations, circulations des savoirs et des imaginaires”. Maxime raconte pourquoi il a choisit de travailler sur ce sujet, pourquoi les sorcières sont associées aux balais, comment se passaient les procès de sorcellerie… Pour écouter la première partie de l’épisode c’est par ici : https://passionmedievistes.fr/episode-21-maxime-et-les-proces-de-sorcellerie-partie-1/ ➡ Plus d'informations sur le site de Passion Médiévistes > https://passionmedievistes.fr ➡ Le Tipeee > https://tipeee.com/passionmedievistes ➡ Page Facebook > https://facebook.com/PassionMedievistes ➡ Compter Twitter > https://twitter.com/PMedievistes

Passion Médiévistes
Episode 21 - Maxime et les procès de sorcellerie (partie 1)

Passion Médiévistes

Play Episode Listen Later Oct 30, 2018 26:51


Dans la première partie de cet épisode 21, Maxime Gelly-Perbellini vous propose un panorama général sur les procès de sorcellerie à la fin du Moyen Âge. Sa thèse porte sur “Construire la figure de la sorcière en France à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècles) - Justice, représentations, circulations des savoirs et des imaginaires”. Cet épisode a une suite que vous pouvez retrouver ici : https://passionmedievistes.fr/episode-21-maxime-et-les-proces-de-sorcellerie-partie-2/ ➡ Plus d'informations sur le site de Passion Médiévistes > https://passionmedievistes.fr ➡ Le Tipeee > https://tipeee.com/passionmedievistes ➡ Page Facebook > https://facebook.com/PassionMedievistes ➡ Compter Twitter > https://twitter.com/PMedievistes

Paroles d'histoire
14. La torture dans la justice médiévale, avec Faustine Harang

Paroles d'histoire

Play Episode Listen Later Jun 26, 2018 31:28


 L’invitée : Faustine Harang, docteure en histoire, enseignante en lycée Le livre : La torture au Moyen âge. Parlement de Paris, XIVe-XVe siècles, Paris, PUF, coll. « Le nœud gordien », 2017La discussion : présentation du livre (1’), la difficulté de trouver la torture dans les sources judiciaires de la fin du Moyen âge (2’30), le vocabulaire médiéval de la … Continue reading "14. La torture dans la justice médiévale, avec Faustine Harang"

Storiavoce
Le pouvoir au féminin dans la France médiévale.

Storiavoce

Play Episode Listen Later Apr 10, 2018 35:57


À la différence de son encombrante rivale, Agnès Sorel, l’épouse de Charles VII, Marie d’Anjou, reste dans l’ombre de l’Histoire. Elle n’est pas la seule. La plupart des souveraines des XIVe et XVe siècles sont tombées dans l’oubli, à l’exception d’Isabeau de Bavière et d’Anne de Bretagne, ancrées dans la mémoire de la « nation France », l’une par le rôle politique qu’elle joua, l’autre par son statut mythifié de dernière duchesse de Bretagne. Or bien avant Catherine ou Marie de Médicis, ces femmes ont joué un rôle essentiel pour la Couronne, non seulement parce qu’elles portaient les destinées de la dynastie, mais encore parce qu’elles incarnaient la majesté royale. Murielle Gaude-Ferragu, invitée de Storiavoce, redonne ici une mémoire à ces reines oubliées et s’interroge sur la véritable nature de leur pouvoir au sein de la cour et du royaume de France. Elle est interrogée par Christophe Dickès. L'invité: Murielle Gaude-Ferragu a consacré sa thèse aux funérailles princières à la fin du Moyen-Âge dans le royaume de France. Elle est aujourd'hui maître de conférence à l'université Paris-13 Sorbonne-Paris-Cité et membre junior de l'Institut universitaire de France. Elle est l'auteur de D'or et de cendres (2005) et de La reine au Moyen-Âge, le pouvoir au féminin (XIVe - XVe siècles) paru chez Tallandier et réédité dans la collection de poche Texto. ///////////////////////////////// - Retrouvez nous sur www.storiavoce.com/ - Notre compte Twitter: twitter.com/Storiavoce - Notre page Facebook: www.facebook.com/storiavoce/

Passion Médiévistes
Episode 1 - Justine et la reine Gerberge

Passion Médiévistes

Play Episode Listen Later Apr 5, 2017 13:46


Passion Médiévistes est un podcast mensuel sur l'histoire médiévale à travers les interviews de jeunes chercheurs. Page Facebook > https://www.facebook.com/PassionMedievistes/ Compter Twitter > https://twitter.com/PMedievistes Dans cette première émission Justine Audebrand nous parle de son mémoire, présenté en juin 2016, sur la reine de France du Xème siècle Gerberge, très peu étudiée jusqu'à présent. Elle nous parle de ses thèmes de recherche, des difficultés qu'elle a rencontré, ainsi que d'histoire du genre et des femmes. Si le sujet vous intéresse voici quelques ouvrages pour en savoir plus: - Yves Sassier, Hugues Capet, naissance d'une dynastie, Paris, Fayard, 1987 - Bruno Dumézil, La reine Brunehaut, Paris, Fayard, 2008 - Régine Le Jan, Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen ge, Paris, Picard, 2001 https://www.cairn.info/femmes-pouvoir-et-societe-dans-le-haut-moyen-age--9782708406209.htm - Murielle Gaude-Ferragu, La reine au Moyen ge, le pouvoir au féminin, XIVe-XVe siècle, Paris, Tallandier, 2014 - Pauline Stafford, Queens, concubines and dowagers, the king's wife in the early Middle Ages, Londres, Leicester university press, 1998 (1ère édition 1983) Extraits sonores : - Chaîne youtube Confessions d’histoire, “Alienor & Conséquences” : https://youtu.be/YNCkYrI4CP4 - Kaamelott : http://zonesons.com/repliques-de-parodies/phrases-cultes-de-kaamelott/je-suis-reine-je-fais-ce-qu-on-m-a-appris-je-m-occupe-du-bien-etre-du-roi - Les rois maudits, épisode 4 La louve de France, série diffusée en 2005 sur France 2 - Sketch “La cape et l'épée” des Robins des Bois, tome 1 épisode 2 : https://youtu.be/0bpEuPMp4PY?t=4m50s Montage et mixage du générique : Moustaclem Musique du générique: Johannes Schmoelling - Time and Tide https://www.youtube.com/watch?v=RvVpjQJQweo Extraits sonores : Interview de Jacques Le Goff en 1991 https://www.youtube.com/watch?v=Y9R6ZvoeA4Q Extrait du film "On connaît la chanson" Montage par Fanny Cohen Moreau Mixage Lucas Ohresser