Des rires, des cris, des murmures, des éclats de voix. "Vacarme" raconte la vie dans ce qu’elle a de sonore, chaotique et surprenant. Une émission de Véronique Marti et Laurence Difélix. Fichiers audio disponibles durant 30 jour(s) après diffusion.
Que ferait-on sans nos amis à quatre pattes ? Depuis le Covid, le nombre de chiens par ménage a pris l'ascenseur. En Suisse, c'est Genève qui détient la palme avec 645 chiens au kilomètre carré. Mais le meilleur ami de l'homme ont un coût: en moyenne 1200 francs par animal et par année. Des chiffres qui placent la Suisse au quatrième rang des pays les plus dépensiers du monde en matière de toutous, après les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Pourquoi prend-on un chien ? Que va-t-il révéler de nos besoins, nos goûts, nos angoisses, nos passions et nos difficultés ? Des garderies pour canidés aux concours canins, des hôpitaux aux scènes de théâtre et jusqu'aux cimetières, les chiens promènent leurs humains par le bout du nez. Production : Laurence Difélix Réalisation : Rodolphe Bauchau Les invité.es: Mylène Bertaux Journaliste, chroniqueuse et auteure de "Toutoute, la nouvelle place des chiens dans nos vies", éditions Fayard, 2024. & Nicolas Tavaglione Philosophe, auteur de "Soi-même comme un chien", éditions La Veilleuse, 2024.
L'amour inonde la littérature, les films et nos imaginaires. Le premier amour est encore plus chargé d'attentes et de fantasmes. Expérience charnière, le premier amour laisse des traces censées déterminer au moins une partie du reste de notre vie amoureuse. Un sondage mené par un site de rencontres britannique en 2015 affirmait que 60% des adultes pensaient régulièrement à la personne qui avait fait battre leur cœur pour la première fois. 40% d'entre eux déclaraient même éprouver encore «des sentiments». Mais qu'est-ce que le premier amour? Pourquoi devrait-il être plus réussi que les autres? À qui destine-t-on ses premiers émois? De la petite enfance au grand âge, comment le premier amour imprègne-t-il nos existences? Production : Raphaële Bouchet Réalisation : Jean-Daniel Mottet Les invité.es: Christine Detrez Professeure de sociologie à l'École normale supérieure de Lyon. & Didier Grandjean professeur en neuropsychologie de l'émotion et de neuroscience affective au département de psychologie de l'Université de Genève.
Les services d'urgences sont sur les genoux. Comment faire face à l'augmentation des agressions, au manque d'effectifs, à la fermeture des petites structures régionales et au manque de médecins de premiers recours qui poussent la patientèle à consulter aux urgences même pour des situations bégnines ? Les services d'urgences cristallisent toutes les problématiques que rencontre un canton, mais ils sont aussi le reflet des failles dans le système de santé suisse. Au coeur de ces structures engorgées qui gèrent des flux croissants de patient.es, il y a des hommes et des femmes qui y croient coûte que coûte. Travailler dans les hélicoptères, les ambulances ou les hôpitaux, c'est exaltant et gratifiant. Mais c'est aussi être confronté.es à la douleur, au chagrin, à la mort et à l'échec d'une intervention. Tout ce qui, au fil des années, peut laisser des traces indélébiles. Production : Laurence Difélix Réalisation : Matthieu Ramsauer Les invité.es: Dre Monica Pagin Responsable du Centre de médecine intégrative EquYlibre - Centre de Médecine intégrative et d'antalgie. Ancienne cheffe de service et responsable des urgences des établissements hospitaliers du Nord vaudois (eHnv). & Dr Jean-Pierre Randin Ancien médecin conseil de la Ville de Lausanne, fondateur du 144 et du service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR).
On le sait, dans les années qui viennent, le personnel soignant, y compris les médecins, manquera drastiquement. Selon les statistiques de la FMH (Fédération des médecins helvétiques), un médecin sur quatre est âgé de 60 ans ou plus. Et dans les dix prochaines années, plus de la moitié des praticiens de famille prendront leur retraite. A Colombier, Pierre Krämer, médecin généraliste de 70 ans, prendra sa retraite l'an prochain - et il désespère de ne pas voir arriver la relève. (Rediffusion du 2 novembre 2022, reportage: Francesca Argiroffo, réalisation: Jérôme Nussbaum, production: Raphaële Bouchet)
Aux urgences des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), le vendredi soir, les brancards s'entassent dans les couloirs. Certain.es patient.es attendent depuis plus de cinq heures de voir un médecin. Quand les fêtard.es alcoolisé.es, les blessé.es des rixes et les personnes âgées déposées par leurs proches avant le week-end s'ajoutent aux cas quotidiens, la situation devient explosive. A l'Hôpital Fribourgeois (HFR), c'est le manque cruel de généralistes et de structures périphériques qui engorge le service des urgences. Si la situation est encore tout juste gérable, elle inquiète le médecin chef du service. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Laurence Difélix
A Genève, des voitures d'urgences viennent en soutien aux ambulances. Connues sous le nom de "Cardiomobile", ces petites voitures jaunes transportent les équipes du SMUR qui - en plus des accidents cardiaques - prennent en charge tous les cas d'urgences dont on ne sait pas quoi faire : négocier avec les patient.es qui refusent des soins, déterminer si une mort semble suspecte, soutenir les familles dans les minutes qui suivent un décès. Une autre forme de médecine à laquelle les soignant.es n'étaient pas forcément préparé.es. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Laurence Difélix
L'hélicoptère de la REGA basé à Sion enchaîne les missions, entre arrêts cardiaques et accidents de ski. Le pilote, la médecin et l'infirmier de l'équipe du jour ont tous une longue expérience du sauvetage. Pourtant ils sont aussi des femmes et des hommes ordinaires, loin de l'image héroïque que les films et séries renvoient d'eux. Avec humilité et simplicité, ils reviennent sur cette fatalité qu'ils doivent affronter lorsque c'est la mort qui l'emporte malgré tous leurs efforts, et sur cet esprit d'équipe, qui leur permet de garder le cap. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Laurence Difélix
Les urgences de l'hôpital de Sion accueillent une moyenne de 120 patient.es par jour mais pendant l'hiver, ce chiffre peut doubler. Dans les couloirs, les paires de ski s'entassent tandis que le ballet des hélicoptères amène des blessé.es. Entre les genoux déchirés et les épaules luxées, les urgentistes doivent gérer les cas d'infarctus ou les AVC, les patient.es parfois impatient.es et la population des fonds de vallées qui a appris à serrer les dents et ne pas se plaindre. Jour après jour, l'équipe soignante tente de garder le cap et de ne pas perdre le sens de son travail. Reportages de Maya Chollet Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Laurence Difélix
L'homme ramène l'argent, la femme s'occupe des enfants. On pense ce modèle traditionnel révolu, il continue pourtant d'influencer largement l'organisation familiale: ce sont en majorité les femmes qui occupent des emplois à temps partiel, elles sont donc moins riches que leur partenaire. La question de l'argent reste d'ailleurs peu abordée au sein des couples. Pourtant, les sous sont omniprésents et la gestion des finances influence notre relation à l'autre: du premier resto à l'arrivée d'un enfant en passant par l'achat d'une maison. Et quand survient la séparation – un mariage sur deux en Suisse –, l'argent alimente les conflits et réveille les vieilles colères et frustrations. Y a-t-il une bonne manière de gérer l'argent? Comment sortir de l'inégalité financière? Production : Raphaële Bouchet Réalisation : Didier Rossat Les invité.es: Caroline Henchoz Sociologue, professeure ordinaire à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) - HES-SO. & Eric Widmer Sociologue de la famille, professeur à l'Université de Genève.
Martine est une retraitée célibataire et désargentée. Toute sa vie, elle a trimé dans les exploitations agricoles de ses deux maris successifs sans jamais être rémunérée, ni cotiser pour sa retraite. Laurence et Claude Péguiron, eux, sont passés tout près d'une séparation: Laurence ne supportait plus d'être l'employée bon marché de son mari. (Première diffusion 27 février 2023, reportage: Catherine Erard, réalisation: Matthieu Ramsauer).
Nathan et Bastien (prénoms d'emprunt) rêvaient de fonder une famille. Leur fille a pu naître grâce à une gestation pour autrui réalisée aux Etats-Unis. Cette démarche leur a coûté près de 200 000 francs et a principalement été financée par Bastien. Une situation qui les a obligés à mettre le sujet sur la table, à redéfinir le rôle de chacun et à déconstruire les stéréotypes. Reportages de Manon Germond Réalisation: Didier Rossat Production: Raphaële Bouchet
L'arrivée de la retraite rime avec chiffres et budget. L'occasion de faire le bilan sur la vie de couple et sur l'organisation familiale. Parce que l'avenir dépend énormément des choix faits par le passé: pourcentage de travail, congé maternité, achat d'une maison, etc. Dans certaines situations, toute cette paperasse donne le vertige. Au point d'en perdre le contrôle et d'accumuler les dettes. Reportages de Manon Germond Réalisation: Didier Rossat Production: Raphaële Bouchet
Lors d'une séparation, il faut mettre le nez dans les chiffres. Qui paie quoi? Qui gagne quoi? Qui donne à qui? Monique Jolliet est médiatrice à Lausanne. Elle aide les couples à y voir plus clair en écrivant les chiffres noir sur blanc. Une façon d'objectiver la réalité pour réduire les conflits et trouver une entente commune. Toujours amoureux, d'autres couples font le choix de tout anticiper par amour, même le pire des scénarios. Reportages de Manon Germond Réalisation: Didier Rossat Production: Raphaële Bouchet
Qui est censé payer l'addition? Qui se met à temps partiel pour s'occuper des enfants? En matière de répartition financière, les schémas stéréotypés ont la peau dure et se mettent en place dès le plus jeune âge. Des jeunes de 15 et 16 ans racontent leur vision des dépenses au sein du couple. Formatrice en éducation financière, Emilie Hawlena est convaincue que l'indépendance des femmes passe par une bonne gestion de l'argent. Reportages de Manon Germond Réalisation: Didier Rossat Production: Raphaële Bouchet
On y passerait environ 2,5 années de notre vie. Le passage aux toilettes est un moment qui rythme nos journées, mais dont on parle peu. Beaucoup d'entre nous ne se retournent jamais pour observer leurs excréments baignant dans la cuvette. Pourtant, l'état de nos selles est un bon révélateur de notre santé physique et mentale. Intolérance alimentaire, stress, infection ? Les signes se lisent dans les excréments. Si le tabou qui entoure le caca est source de plaisanteries, il a également des conséquences très concrètes : sur les écosystèmes puisque, depuis le tout-à-l'égout, il n'est plus utilisé comme engrais, sur les personnes souffrant de problèmes intestinaux qui ne peuvent exprimer librement leurs soucis de santé, sur la recherche enfin, qui a dédaigné pendant des décennies l'utilisation des selles comme ressource médicale. Mais les choses commencent à changer. Avec la découverte du microbiote, le caca retrouve peu à peu ses lettres de noblesse. Production : Laurence Difélix Réalisation : Jean-Daniel Mottet Les invité.es: Marine Legrand Chercheure en anthropologie environnementale & Chargée de recherche - LEESU, École nationale des ponts et chaussées. & Prof. Jean-Louis Frossard Médecin-chef du service de gastroentérologie et d'hépatologie aux Hôpitaux universitaires genevois (HUG).
Face à la saturation de travail, de responsabilités, de stress, face à la surconsommation de nourriture, d'alcool, de médicaments, face à la pollution, certains décident de se traiter par le « vide du ventre ». À la Clinique naturelle à Genève, Marie-Anne Geiser propose à ses patient.es une hydrologie du côlon, sorte de lavement très approfondi. Ces thérapies sont à la mode, mais sont-elles récentes? N'y a-t-il pas, derrière l'idée d'un vide corporel, le rêve d'un nettoyage psychologique et symbolique? Le sociologue Francesco Panese, professeur d'études sociales des sciences et de la médecine à l'Université de Lausanne s'intéresse à ces pratiques depuis longtemps. (Rediffusion du 15.11.2018, reportage: Laurence Difélix, réalisation: Jean-Daniel Mottet, production: Véronique Marti)
Le remède était déjà utilisé en médecine chinoise au IIIe siècle sous le nom de « soupe jaune ». La transplantation de microbiote fécal permet de restaurer une flore intestinale malade en amenant dans le tube digestif les selles d'une personne saine. En Suisse, le CHUV est le seul centre à l'utiliser de façon systématique et uniquement pour traiter l'infection à récidives causée par la bactérie Clostridioides difficile. Reportages d'Anouk Pernet Production: Laurence Difélix Réalisation: Jean-Daniel Mottet
En Suisse, environ 20'000 personnes vivent avec une stomie. Leur intestin a été sectionné et ramené à la surface du ventre où les selles se déversent dans une poche. Définitive ou temporaire, cette opération permet de soulager les symptômes d'une maladie, à travers l'ablation du côlon ou en laissant du répit aux intestins. Mais ces poches ne sont pas faciles à intégrer dans le quotidien et des groupes de paroles permettent de les évoquer sans tabou. Reportages d'Anouk Pernet Production: Laurence Difélix Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Qu'advient-il de nos excréments une fois la chasse d'eau tirée? Emmenées par des litres d'eau potable, nos selles sont traitées par des stations d'épuration qui tentent de se moderniser pour en tirer le plus de bénéfices possibles. En parallèle, des coopératives citoyennes expérimentent de nouvelles solutions pour récupérer le compost humain et recycler l'eau des toilettes. Reportages d'Anouk Pernet Production: Laurence Difélix Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Mettre de la musique pour cacher les bruits ou craquer une allumette pour effacer les odeurs. Nous avons toutes et tous nos habitudes pour limiter la gêne après la grosse commission. Et quand une maladie intestinale ou l'incontinence s'en mêlent, l'embarras peut devenir handicapant. Les personnes concernées finissent parfois par s'isoler, par crainte du regard des autres. Reportages d'Anouk Pernet Production: Laurence Difélix Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Alors que les églises catholiques et les temples réformés se vident, les cultes évangéliques cartonnent. Des cérémonies sans orgue ni cloche, mais avec des louanges et des prédications pleines d'émotions qui séduisent les jeunes et les familles. Issues de la Réforme, ces Églises libres sont financées par leurs membres, qui représentent 3 % de la population (250'000 personnes, dont 42'000 en Suisse romande). Ces chrétien.nes se disent « né.es de nouveau » après avoir personnellement rencontré Jésus, le Sauveur dont ils attendent le retour et auquel ils espèrent convertir d'autres cœurs. La Bible est une parole divine qui doit orienter les choix de vie mais aussi les mœurs : d'ancien.nes évangéliques témoignent de la difficulté de vivre leur homosexualité ou d'exercer leur liberté de penser dans ces communautés. Production : Laurence Difélix Réalisation: Yves Roulin Les invité.es: Philippe Gilbert Socio-anthropologue. Collaborateur scientifique au Centre intercantonal d'information sur les croyances (CIC). & Philippe Gonzales Sociologue des religions. Maître d'enseignement et de recherche à la Faculté des sciences sociales et politiques de lʹUNIL
Une pasteure de l'Eglise réformée vaudoise revisite son passé évangélique. Après le culte réformé de Noël, elle nous emmène dans le Gros-de-Vaud, à la recherche de l'église d'Oron qu'elle fréquentait avec sa famille. C'est là que l'adolescente a dans un premier temps été comblée par la chaleur de la vie communautaire, puis qu'elle s'est sentie enfermée par les injonctions morales de son Eglise. Reportages de Samuel Socquet Production : Laurence Difélix Réalisation : Yves Roulin
Eric, David, Christophe et Adrian Stiefel, fondateur de l'Antenne LGBT+ de l'Eglise protestante de Genève ont été rejetés par leur milieu évangélique quand ils ont décidé de vivre leur homosexualité. Liliane Favarger préside le groupe Genre et sexualité du Réseau évangélique suisse. «Homosensible », elle est attirée par les femmes mais renonce à cette sexualité-là pour se conformer à sa lecture littérale de la Bible. Reportages de Samuel Socquet Production : Laurence Difélix Réalisation : Yves Roulin
Un samedi soir à Renens, une centaine de jeunes de 15 à 25 ans se retrouvent pour louer Dieu dans une ambiance de concert évoquant la transe. Des versets bibliques défilent sur un grand écran alors que synthé, batterie et guitares électriques rythment les « alléluias » chantés par l'assistance. Sans subvention de l'Etat, les cérémonies, lieux de cultes et prédicateur.trices sont le plus souvent payés directement par l'offrande des fidèles. Reportages de Samuel Socquet Production : Laurence Difélix Réalisation : Yves Roulin
Jonathan Cherix, alias JC, aimait le rap et faire la fête. Depuis sa rencontre avec Dieu, il a laissé tomber les boîtes de nuit pour la vie communautaire de l'église évangélique Cathedral International. Plusieurs fois par semaine, il fait le trajet Yverdon-Renens pour se réunir avec ses « frères et sœurs en Christ ». JC rappe toujours, mais en mode chrétien. Reportages de Samuel Socquet Production : Laurence Difélix Réalisation : Yves Roulin
Annoncer au monde la bonne nouvelle de la vie éternelle est une mission que se donnent de nombreux.ses chrétien.nes évangéliques. Un samedi matin de janvier, le pasteur Pascal Donzé accueille une dizaine de fidèles de l'Armée du Salut de Tramelan et d'autres Églises évangéliques du Jura bernois. Ces femmes et ces hommes affrontent le froid pour ouvrir le cœur des passant.es au Christ Sauveur. Reportages de Samuel Socquet Production : Laurence Difélix Réalisation : Yves Roulin
Alors quʹelle disparaît des programmes scolaires français, la langue latine est désormais obligatoire pour la majorité des élèves en première année du Cycle dʹorientation dans les cantons de Genève ou de Fribourg. Des jeux vidéo et des séries sur le monde antique enthousiasment le public. Des passionné.es tentent de réactiver sa pratique orale. Des fidèles se pressent pour suivre la messe en latin. Pourquoi cet attachement à la langue de nos ancêtres? Que nous apporte sa connaissance? Est-elle réservée à quelques hurluberlus, des mordu.es, des pédant.es? Est-elle encore un signe de lʹappartenance à une élite lettrée? Une trace dʹidéologie réactionnaire? Ou au contraire le choix de celles et ceux qui se libèrent des injonctions utilitaires de notre époque? Entre enjeux religieux, culturels, politique, patrimoniaux et pédagogique… Vacarme latine loquitur! Les invités des Echos: Emilie Suter Déléguée cantonale aux langues anciennes – Vaud & Jean-Jacques Aubert Professeur ordinaire de philologie classique et histoire ancienne à lʹUniversité de Neuchâtel, émérite depuis août 2023.
La logique grammaticale du latin est souvent comparée aux mathématiques. Elle permet l'expression rapide de raisonnements complexes. Dans les universités, celles et ceux qui en connaissent les secrets ne cessent de la vanter comme une langue permettant de développer la pensée et l'argumentation. Dans quelle mesure notre manière d'appréhender et d'organiser le monde découle-t-elle de cette langue? Reportages de Laurence Difélix Réalisation de Matthieu Ramsauer Production de Raphaële Bouchet
Alors que depuis Vatican II, les messes en français sont la règle dans l'église catholique francophone, plusieurs paroisses continuent à pratiquer la messe tridentine en latin, comme le fait la fraternité sacerdotale Saint-Pierre à Fribourg. Aux yeux des membres de la Fraternité Saint-Pie X d'Ecône, le latin est une langue sacrée, mystérieuse, qui permet un lien direct avec le divin. Reportages de Laurence Difélix Réalisation de Matthieu Ramsauer Production de Raphaële Bouchet
Le latin est la langue officielle du Vatican. Celle dans laquelle les encycliques sont publiées pour être communiquées au monde entier. Si radio Vatican propose un flash hebdomadaire en latin, c'est dans la section des latinistes de la Secrétairie d'Etat du Saint-Siège que sont rédigés les documents officiels, ainsi que les tweets du pape. Reportages de Laurence Difélix Réalisation de Matthieu Ramsauer Production de Raphaële Bouchet
Et si nous apprenions le latin comme nous apprenons l'allemand ou l'anglais, par l'apprentissage de la conversation? Avant d'être figé dans le marbre ou sur des parchemins, le latin a été utilisé comme une langue vivante. Alors que Pierre-Yves Fux, ambassadeur suisse en Algérie, donne des conférences en latin, les passionnés de l'Institut américain Paideïa à Rome pratiquent couramment la langue de Cicéron. Reportages de Laurence Difélix Réalisation de Matthieu Ramsauer Production de Raphaële Bouchet
Pour des raisons d'intérêt personnel ou de culture familiale, la filière latine continue à intéresser les jeunes des écoles secondaires romandes. Mais au niveau du post-obligatoire, alors que la branche n'est plus proposée dans tous les collèges, les chiffres s'effondrent. Pour convaincre les élèves de poursuivre jusqu'à la maturité, les enseignant.es doivent séduire, comme lors de ce Trivial Poursuit géant organisé pour les élèves fribourgeois.es. Reportages de Laurence Difélix Réalisation de Matthieu Ramsauer Production de Raphaële Bouchet
Une silhouette translucide qui flotte dans l'air, une figure aux contours flous et vaporeux, un mort qui revient de l'au-delà. Les fantômes hantent notre imaginaire collectif, nourri par des récits, des tableaux ou des films, que ce soit à travers le gentil Casper ou le vilain Poltergeist. Cette représentation caricaturale fait des fantômes des personnages de folklore, errant dans des châteaux et apparaissant aux vivants pour délivrer un message, pour terminer un travail inachevé ou simplement parce qu'ils ne trouvent pas le repos. Notre société laïque et rationnelle n'a pourtant pas eu raison de la croyance dans l'au-delà et ses esprits. Il serait même de moins en moins tabou d'évoquer les manifestations de «l'invisible», comme les apparitions ou les sensations de présence. Alors que des médiums assurent pouvoir parler aux morts, d'autres partent à la chasse aux fantômes pour collecter de potentiels signes. Pourquoi ces croyances sont-elles toujours présentes aujourd'hui? D'où tirent-elles leur origine? Et que disent-elles de notre rapport à la mort? Production : Raphaële Bouchet Réalisation : Matthieu Ramsauer Les invité.es: Caroline Callard Historienne. Directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et membre du Centre d'études en sciences sociales du religieux. & Gregory Delaplace Anthropologue, directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études.
Ce ne sont pas des fantômes, mais on cherche aussi à les repérer et à prouver leur existence: les extraterrestres. S'il existe des ufologues amateurs en Suisse, le CUSI au Tessin est l'unique structure disponible pour recueillir les récits de témoins d'objets volants non identifiés. Ce centre privé a collecté environ 800 phénomènes inexplicables depuis 1995. Ce jour-là, c'est par téléphone qu'on lui signale d'étranges boules lumineuses filmées depuis un balcon lausannois. (Première diffusion le 30 mai 2022, reportage : Jonas Pool, réalisation: Jérôme Nussbaum, production: Laurence Difélix)
En Suisse centrale, les histoires de revenants font partie du patrimoine culturel et sont inscrites sur la liste des traditions vivantes du pays. Ces récits racontent des apparitions inexplicables attribuées à des "âmes en peine" et sont généralement partagés dans un cadre familial ou amical. Ils se transmettent de génération en génération et tirent leurs origines dans des légendes et des mythes centenaires. Reportages de Matthieu de Dardel Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet
Entendre une voix, sentir une présence, être hanté par un proche. Ces phénomènes sont arrivés à Vicky durant plusieurs années. Pour se débarrasser de ces perceptions, elle a fait appel à un géobiologiste qui libère les maisons et les appartements de leurs mauvaises énergies. Ces manifestations sont interprétées comme des illusions ou des hallucinations par les neurosciences. Reportages de Matthieu de Dardel Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet
Comment prouver l'existence de fantômes? Le Groupe suisse de recherche en paranormal s'y attelle à l'aide de caméras de surveillance, d'enregistreurs audio ou d'appareils de mesure du champ électromagnétique. Ces amateurs de fantômes enquêtent de nuit dans des châteaux, des forts militaires ou des édifices religieux. Des lieux dits hantés qui pourraient fournir des preuves de l'existence de spectres. Reportages de Matthieu de Dardel Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet
Parler avec les morts. Ce serait le pouvoir des médiums qui disent entrer en communication directe avec l'au-delà et les esprits. À l'École de l'Infini, Denise Kikou Gilliand enseigne cette pratique spirituelle à une dizaine d'élèves, qui tour à tour vont entrer en conversation avec des défunts. Entre croyance et superstition, la médiumnité rencontre aussi des critiques. Reportages de Matthieu de Dardel Réalisation : Matthieu Ramsauer Production : Raphaële Bouchet
L'art dit « brut » émerge loin des écoles et des académies. Jean Dubuffet, inventeur du terme, parlait d'un art « produit par des personnes indemnes de culture artistique ». Il répond à un besoin d'expression impérieux et spontané, souvent dans le cadre de placements psychiatriques, de détentions ou dans des conditions d'isolement choisi. Pourtant, ces oeuvres sont aujourd'hui exposées dans des musées et recherchées par des collectionneur.euses. Comment cet art, né en marge, trouve-t-il aujourd'hui sa place dans le paysage artistique et dans le marché de l'art contemporain? Production : Laurence Difélix Réalisation : Sandro Lisci Les invité.es: Natacha Isoz Historienne de lʹart, commissaire dʹexpositions et éditrice. Elle a publié " Lʹart brut et son envers : Histoire de la collection Neuve Invention ", Presses polytechniques et universitaires romandes, 2021. & Jean-David Mermod Collectionneur et marchand dʹart brut. Expert dʹAloïse Corbaz.
« C'est beau! » L'expression ponctue la journée de travail à l'atelier du CREAHM de Villars-sur-Glâne, atelier dit d'art « différencié ». Sans avoir les mots pour décrire leurs œuvres, Pascal, Guy, Bernard, Maud et Christelle, doués d'un talent créatif certain, ressentent l'art tel un baume au cœur. Laurence Cotting, l'une des responsables de l'atelier, accompagne tout en subtilité ces artistes marginalisés par leur handicap mental ou psychique. (Rediffusion du 24.03.2021. Reportage : Cécile Guérin, réalisation : Yves Roulin, production : Raphaële Bouchet).
La Collection de l'Art Brut de Lausanne regroupe des centaines d'œuvres d'artistes en marge de la société. Des œuvres d'art singulières, sublimes ou effrayantes, qui ne sont pas conçues pour être exposées. Dans les réserves du musée, Lucile s'occupe de la conservation de ces pièces qui relève du casse-tête : comment préserver des œuvres créées avec des matériaux éphémères ? Doit-on préserver ce qui n'avait pas l'ambition de l'être ? Reportages d'Arditë Shabani Réalisation : Sandro Lisci Production : Laurence Difélix
L'art brut ne se limite pas aux œuvres plastiques. À la Collection de l'Art Brut de Lausanne, Vincent Monod, archiviste, se passionne pour un pan méconnu de cette expression libre : la musique. Louis Billette est saxophoniste. Il utilise la musique comme un outil de médiation : grâce à ses compétences en improvisation, il accompagne son frère Romain, rappeur et poète atteint de schizophrénie. Reportages d'Arditë Shabani Réalisation : Sandro Lisci Production : Laurence Difélix