Redécouverte d'un fait marquant de l'histoire contemporaine. Une façon de revivre sous forme d'archives sonores ou de textes les grands moments de notre histoire... Une émission de Jean Leclerc Fichiers audio disponibles durant 30 jour(s) après diffusion.
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Histoire Vivante - La 1ere podcast is a phenomenal show that has become an absolute joy to listen to since the unbearable Jean Leclerc finally left. The new presenter allows the historians to speak, asks pertinent questions, and doesn't constantly talk over others like his predecessor did. This improvement has made me upgrade my rating from 2 stars to a well-deserved 5 stars.
The best aspect of this podcast is undoubtedly the talent and passion displayed by the new presenter. He brings history to life in an extraordinary way, capturing the attention of listeners and making them feel like they are part of the story being told. His ability to engage with historians and ask thought-provoking questions adds depth and richness to each episode. I have found myself eagerly awaiting each new release, as Histoire Vivante has become an indispensable source of historical knowledge for me.
Another highlight of this podcast is the incredible team of researchers behind it. Their dedication and effort are evident in every episode, as they meticulously curate a series of shows that are nothing short of sensational in quality. The range of topics covered is truly remarkable, ensuring that there is something for everyone with diverse interests in history. Additionally, the interviews conducted and sound archives used are breathtakingly immersive, further enhancing the overall listening experience.
While there are many positive aspects to Histoire Vivante - La 1ere podcast, it would only be fair to mention some potential downsides as well. One criticism could be that due to its popularity and high production value, episodes might not be released as frequently as some listeners would prefer. However, this can also be seen as a testament to the meticulous research and preparation put into each episode, ensuring excellent content rather than rushing for quantity.
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Jusqu'ici, nous avons fait connaissance avec Berthe et Gérald, ancien combattant de la première guerre mondiale indiscipliné, blessé mais marié en 1919, passionné de photographie et surtout d'album photos. L'histoire ne s'arrête pas là. Gérald, s'engage dans la Deuxième guerre mondiale et cette fois du côté de l'ennemi, dans les rangs nazis. Clémentine Vidal-Naquet, historienne et autrice de Noces de Cendres, (Éditions La Découverte) s'est consacrée à l'histoire de ces jeunes mariés, de leur voyage de noces, et ce jusqu'à la défaite nazie.
Berthe a 25 ans le jour de son mariage avec Gérald en 1919. On la découvre timide sur les premières photos de leur album de voyage de noces, on la voit apparaître au fil des pages entre les photos de paysages dévastés et les cartes postales de ruines. Elle pose, mais on ne sait rien ou pas grand-chose d'elle, de son regard sur la guerre, de ses observations sur cette lune de miel passée à parcourir les champs de bataille abandonnés de la Première guerre mondiale. Celui qui a la main sur le voyage de noces, et sur l'album, celui qui en fixe le souvenir, c'est Gérald. Dans cet épisode on part sur la piste de Berthe, une jeune mariée touriste dans les tranchées. Avec Clémentine Vidal-Naquet, historienne et autrice de Noces de Cendres, paru aux éditions La Découverte.
On feuillette l'album photo du voyage de noces de Berthe et Gérald. Mariés en 1919, ils choisissent de parcourir les champs de bataille de la Première guerre mondiale, parce que Gérald a fait cette guerre. On découvre son parcours de soldat et, peut-être, les raisons du choix de cette destination pour sa lune de miel. Avec Clémentine Vidal-Naquet, historienne, qui a consacré un livre Noces de cendres (Éditions La Découverte) à cet album, à Berthe et Gérald.
Berthe et Gérald se sont mariés le 4 septembre 1919 et sont partis en voyages de noces sur champs de bataille de la Première guerre mondiale qui venait de s'achever. Il nous reste de ces premières semaines de vie ensemble un album de photo du voyage de noces, avec ses images et ses cartes postales collées, quelques commentaires écrits à la main, des visages, des monuments, des ruines et des champs de bataille. Un tourisme macabre. L'historienne Clémentine Vidal-Naquet nous raconte ce voyage pour Histoire Vivante ainsi que dans son livre Noces de cendres, paru aux éditions La Découverte.
Notre histoire commence à Paramé, sur la rive sud de la Manche en France, une petite commune séparée de Saint-Malo par la longue plage du Sillon face aux côtes anglaises. Cette histoire nous amène d'une guerre mondiale à l'autre, du Nord de la Bretagne aux tranchées de la Grande guerre, de l'Indochine au front de l'Est parmi les SS. Avec un débat toujours en cours : à quel point la guerre transforme-t-elle nos comportements, nos valeurs et surtout nos choix politiques ? Clémentine Vidal-Naquet est historienne. Elle a créé une collection de livres aux éditions La Découverte consacrée aux archives qui obsèdent ses compères historiens et historiennes. Des archives un peu décalées, différentes ou fragiles. Des archives qui méritent qu'on les sorte de l'ombre et qu'on les raconte, parce qu'elles recèlent une histoire hors normes. Dans son cas, c'est l'album photos d'un voyage de noces, celui de Berthe et Gérald, qui se disent oui le 4 septembre 1919, juste après la Première Guerre Mondiale. Sur la première photo, on rencontre les mariés et leurs invités. Avec : Clémentine Vidal-Naquet, historienne, autrice de Noces de cendres paru aux éditions La Découverte.
Cette Expo 64 est finalement un triomphe avec ses millions de visiteurs et sa réputation mondiale. Une expérience inédite qui a permis de célébrer ce qui allait bien et aussi de soulever ce qui faisait un peu mal. Tout était presque permis puisque c'était éphémère. Pourtant de grandes expositions, il y en a eu d'autres ailleurs et toujours avec de grandes ambitions alors pourquoi celle-ci fait date à ce point-là ? Avec : Olivier Lugon, historien, spécialiste de l'histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l'ouvrage Revisiter l'Expo 64 : acteurs, discours, controverses , Bruno Marchand, historien et Karin Gimmi, historienne de l'art, conservatrice et commissaire d'exposition.
On en prend plein les yeux à l'Expo 64. Des illuminations de la Voie suisse aux voiles multicolores du port de Vidy, des sculptures bruitistes de Tinguely en passant par le terrible hérisson de l'armée et les excursions sur la Lune mises en scène par Nestlé. Des images conservées dans les archives officielles, des tonnes de papiers et des photos par milliers dans les archives de la presse et dans les albums de familles. Mais les images qui ont beaucoup fait parler en 1964 viennent du cinéma d'Expo 64 : notamment avec la série de films d'Henry Brandt intitulée La Suisse s'interroge. Un propos percutant qui s'imprime dans les mémoires des visiteuses et des visiteurs. Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s'interroge ou l'exercice de l'audace, paru aux éditions Antipodes.
En empruntant l'artère principale d'Expo 64, on rencontre un géant en veste rouge et pantalon jaune avec ses bottes et son grand chapeau. Impossible de rater ce géant de fête foraine, c'est un passage obligé de l'exposition qui fait couler beaucoup d'encre. C'est Gulliver de passage en Suisse. Le Gulliver inventé par Jonathan Swift au XVIIIe siècle pour critiquer la société britannique. Au cours de ses voyages extraordinaires, Gulliver débusquait les paradoxes et les dysfonctionnements de sa propre civilisation. Un dispositif de satire repris pour la Suisse en 1964, par Charles Apothéloz et ses complices. Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s'interroge ou l'exercice de l'audace, paru aux éditions Antipodes, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l'histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l'ouvrage Revisiter l'Expo 64 : acteurs, discours, controverses.
L'Expo 64 est ouverte depuis quelques semaines, le printemps est là, d'ailleurs presque tout le monde est là : l'armée, Nestlé, les ciments suisses, les artistes, les assurances, les entrepreneurs…Tout le monde sauf l'Argovie et le public qui se fait attendre. On a peut-être voulu se montrer trop disruptif, le doute s'installe. Heureusement Umberto Eco, Walt Disney, l'enthousiasme de la jeunesse et bientôt la fierté nationale participent au succès si attendu. Avec : Karin Gimmi, historienne de l'art et conservatrice, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l'histoire des expositions et François Vallotton, historien, tous deux co-directeurs de l'ouvrage Revisiter l'Expo 64 : acteurs, discours, controverses et Bruno Marchand, architecte, qui y signe également une contribution.
Le 30 avril 1964, l'Expo 64 se dévoile aux yeux des visiteurs, ça n'est pas si souvent : les expositions nationale se tiennent environ tous les 25 ans. La dernière, c'était en 1939 autrement dit dans un autre monde et en 1914 la guerre avait aussi surgi pendant l'expo donc on est un peu anxieux parce que cette fois on est entré dans l'ère atomique et la Guerre froide. Mais en 1962 on s'est fait tellement peur avec la crise des missiles de Cuba que l'intensité de la Guerre froide a pas mal chuté ces derniers temps et la Suisse n'est-elle pas championne des abris anti-atomiques ? Et mis à part cette petite musique apocalyptique de fond, la Suisse se porte plutôt bien. Suffisamment pour qu'on se permette de venir lui casser un peu les pieds, à cette Suisse trop confortablement assise. Avec : Alexandra Walther, autrice de La Suisse s'interroge ou l'exercice de l'audace, paru aux éditions Antipodes, Olivier Lugon, historien, spécialiste de l'histoire des expositions et François Vallotton, historien tous deux co-directeurs de l'ouvrage Revisiter l'Expo 64 : acteurs, discours, controverses, Bruno Marchand, architecte, qui y signe également une contribution.
Les Suissesses et les Suisses ont refusé, le 24 novembre 2024, de financer l'extension de six tronçons d'autoroute. Une rare victoire de ses opposants à l'autoroute, qui marque un tournant dans le rapport des citoyennes et des citoyens helvétiques aux voies rapides. Car, depuis les années 1950, les arguments en faveur d'un réseau national à grande vitesse font mouche auprès d'une majorité de la population. Idéal de liberté, renforcement de la sécurité et fluidité du trafic sont autant de promesses d'un progrès désiré par une partie des Suisses. Dès les premiers projets de construction, des voix discordantes se font entendre. Du refus d'utiliser le mot Autobahn, trop évocateur du national-socialisme, aux arguments écologiques qui fleurissent dans les années 1970, la contestation ne faiblit pas, même si elle enregistre peu de victoires. Avec Tiphaine Robert, historienne, autrice d'une recherche financée par le FNS : L'auto autocrate ? Une histoire politique de la voiture en Suisse (1950-2000). Un entretien enregistré par Pierre Jenny avant la votation du 24 novembre 2024.
Dans un pays où aujourd'hui encore chaque canton est un état à part, la route est un lien précieux entre les quatre régions linguistiques de la Suisse. Qu'elles soient de plaine ou de montagne, les routes permettent aux cantons de se désenclaver tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières nationales. Routes de liaison pour rejoindre un baillage ou voies de négoce pour les marchandises indigènes et les produits en transit, la Confédération devient rapidement le centre d'un axe commercial entre le Nord et le Sud de l'Europe. S'y ajoute dès le XIXème siècle, le tourisme pour lequel les routes sont aménagées et améliorées. Quelle a été l'influence de la route sur les populations vivant en Suisse et notamment celles résidant dans les Alpes ? Avec Ulrich Seewer, géographe, historien et sous-directeur de l'Office fédéral de l'aménagement du territoire et Laurent Tissot, historien, professeur émérite de l'Université de Neuchâtel.
La Suisse a un gros avantage qui se trouve aussi être un gros problème : ses montagnes. La Suisse est à la fois un verrou dans la traversée de l'Europe et un hub pour y rayonner. Depuis toujours, trouver des solutions pour franchir les cols alpins est une question épineuse. Mercenariat, pèlerinages, commerce, la conquête de la montagne évolue en fonction des époques et, bien sûr, des moyens techniques. Du mulet à la voiture, des chemins escarpés aux tunnels ferroviaires et routiers, l'histoire de la conquête des cols dévoile aussi la compétition entre le rail et la route. Par des Initiatives privées ou par les pouvoirs publics, la domestication de la montagne a forgé l'image d'une Suisse innovante. Avec Laurent Tissot, historien et professeur émérite de l'Université de Neuchâtel.
En 1925, le premier motel ouvrait ses portes avec le Milestone Mo-Tel, à San Luis Obispo, en Californie. Ce mot fabriqué à partir de "moteur" et "hôtel" est devenu synonyme d'un mode d'habitation pas toujours très salubre mais très fréquent aux Etats-Unis et un des décors favoris des scénarios hollywoodiens. Plus près de chez nous, des auberges aux restoroutes en passant par les stations-services, les routes sont tout autant habitées. Les infrastructures ont évolué au fil des siècles pour s'adapter aux usages et aux usagers de la route. Avec Evelyne Lüthi-Graf, historienne et ancienne gardienne des Archives Hôtelières Suisses, au micro de Pierre Jenny.
Tailler la route en Suisse, c'est facile ! La route est un lien, une fuite, une liberté et quelques nuisances aussi. Comment notre carte routière s'est-elle dessinée depuis l'Antiquité jusqu'à nos autoroutes ? Les routes sont un des grands atouts de la république et de l'Empire romain. On en trouve encore de nombreuses traces pavées dans nos paysages du XXIème siècle. La première voie romaine est la célèbre Via Appia, construite en 312 avant notre ère, qui permet le transport de troupes et de marchandises. À partir de cette artère, le réseau routier antique s'étend bientôt aux quatre points cardinaux. Un outil indispensable à l'appétit de conquêtes impériales : la traversée des Alpes devient un enjeu stratégique et ces voies romaines creusent leur sillon dans le territoire des Helvètes. Un territoire morcelé qui ne ressemble en rien à la Suisse d'aujourd'hui. Avec l'archéologue et historien, Laurent Flutsch, au micro de Pierre Jenny.
A la date du 18 mai 1945, on trouve dans les archives de la police du IVème arrondissement de Paris ce rapport : "Expulsion de M. Jean Marie, 33 rue des Francs Bourgeois, en vertu d'une décision de justice […] provoquant la réintégration à un M Rosenfeld, précédent locataire . Alors que l'opération était terminée, une centaine d'individus force le triple barrage établi et envahit l'immeuble. Les individus s'introduisent par la force dans le logement pendant que d'autres remontent pièces par pièces le mobilier. […] Ces individus déclarent qu'il est inadmissible de mettre des français à la porte pour réintégrer parfois des étrangers. Ils n'ont reçu aucune convocation et n'appartiennent à aucune organisation." Ce jour-là on assiste donc à une manifestation contre la restitution d'un appartement à son ancien locataire. Sarah Gensburger, sociologue au CNRS/Sciences Po Paris, Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS et Eric Le Bourhis, historien à l'Inalco, ont mené une grande enquête pour comprendre comment les rescapés de la Shoah ont subi la nouvelle épreuve de retrouver leur appartement, à leur retour à Paris. Dans leur livre Appartements témoins, la spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946, (Editions La Découverte, 2025) il et elles nous racontent une autre histoire de l'Occupation et surtout de la Libération. Photo : Rue des Francs-Bourgeois, Paris IIIème, 1945, théâtre d'une manifestation antisémite le 18 mai 1945 (Copyright : Toulouse / Direction de l'Urbanisme / Ville de Paris / Archives de Paris).
Si, dans les premiers temps après la Libération, le droit commun s'applique à tous dans les décisions du gouvernement provisoire et des administrations, cela ne va pas durer. Les nouveaux occupants, réputés sinistrés par les bombardements et relogés dans les appartements de Juifs de France, cachés, prisonniers ou déportés pendant la guerre, ne sont pas toujours ce qu'ils prétendent être. C'est le cas dans l'affaire Gustave Cornu - Meyer Cohen. Sarah Gensburger, sociologue au CNRS/Sciences Po Paris, Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS et Eric Le Bourhis, historien à l'Inalco, ont mené une grande enquête pour comprendre comment les rescapés de la Shoah ont subi la nouvelle épreuve de retrouver leur appartement, à leur retour à Paris. Dans leur livre Appartements témoins, la spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946, (Editions La Découverte, 2025) il et elles nous racontent une autre histoire de l'Occupation et surtout de la Libération. Photo : Un ancien occupant juif tente de récupérer son appartement, courrier de l'administration municipale à ce sujet (Copyright : Archives de Paris, 133W22).
A Paris, dans les bureaux de la rue Pernelle où l'on avait organisé la redistribution des appartements dits juifs pendant l'Occupation, on voit arriver les rescapés de la Shoah. Ils et elles reviennent de leur cachette, de déportation, parfois du front, et veulent retrouver leurs appartements. Mais il y a aussi les relogés, souvent sinistrés, qui se considèrent chez eux. Entre les anciens et les nouveaux locataires, on trouve parfois des arrangements mais les conflits sont fréquents entre les victimes de guerre. Sarah Gensburger, sociologue au CNRS/Sciences Po Paris, Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS et Eric Le Bourhis, historien à l'Inalco, ont mené une grande enquête pour comprendre comment les rescapés de la Shoah ont subi la nouvelle épreuve de retrouver leur appartement, à leur retour à Paris. Dans leur livre Appartements témoins, la spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946, (Editions La Découverte, 2025) il et elles nous racontent une autre histoire de l'Occupation et surtout de la Libération. Photo : Après avoir survécu à la guerre, la famille Cohen tentera en vain de récupérer son logement dont les clefs ont été transmises au nouveau locataire en mars 1944 (Copyright : Archives de Paris, 133W12).
L'adresse est un outil puissant d'identification à un quartier, que ce soit pour être trouvé ou pour appartenir à la cité. Dès 1943, on a du mal à démêler les responsabilités dans la spoliation des appartements parisiens sous l'Occupation et c'est au 2, rue Pernelle, dans une annexe de l'Hôtel de Ville que ceux-ci sont réaffectés, au service de la spoliation des appartements des locataires juifs absents. Sarah Gensburger, sociologue au CNRS/Sciences Po Paris, Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS et Eric Le Bourhis, historien à l'Inalco, ont mené une grande enquête pour comprendre comment les rescapés de la Shoah ont subi la nouvelle épreuve de retrouver leur appartement, à leur retour à Paris. Dans leur livre Appartements témoins, la spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946, (Editions La Découverte, 2025) il et elles nous racontent une autre histoire de l'Occupation et surtout de la Libération. Photo : Immeuble du 2, rue Pernelle, Paris IV, siège du Service du logement de la Préfecture de la Seine (copyright : Métais / Direction de l'Urbanisme / Ville de Paris / Archives de Paris).
La Libération de Paris en 1944 est un des grands symboles de la défaite du nazisme, avec ses défilés de militaires vainqueurs salués par une foule reconnaissante en liesse. Mais que se passe-t-il quand un territoire est occupé, qu'une guerre se termine et que les habitants reviennent pour récupérer ce qui leur appartient ? Sarah Gensburger, sociologue au CNRS/Sciences Po Paris, Isabelle Backouche, historienne à l'EHESS et Eric Le Bourhis, historien à l'Inalco, ont mené une grande enquête pour comprendre comment les rescapés de la Shoah ont subi la nouvelle épreuve de retrouver leur appartement, à leur retour à Paris. Dans leur livre Appartements témoins, la spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946, (Editions La Découverte, 2025) il et elles nous racontent une autre histoire de l'Occupation et surtout de la Libération. Photo : Formulaire de déclaration de "Locaux israélites" (copyright : Archives municipales de Boulogne-Billancourt, 6H16).
La cornemuse existe bien avant de devenir un symbole de l'Ecosse. Même si aujourd'hui on aurait bien du mal à la dissocier du kilt et du tartan. Les Anglais la redoutaient lorsqu'ils se trouvaient confrontés aux clans des Highlands au point de la déclarer officiellement comme un instrument de guerre. Elle a fini par intégrer l'armée britannique, ce qui lui a permis de se faire entendre aux quatre coins du monde. Gary West, lui même joueur de cornemuse et ancien professeur au centre d'études celtes et écossaises de l'université d'Édimbourg nous raconte l'histoire de cet instrument emblématique. Une série d'Etienne Duval, réalisée par Jean-Philippe Zwahlen et produite par Anaïs Kien.
Quand la diplomatie a échoué à séduire, à apaiser ou à trouver une porte de sortie, la musique se déplace sur le terrain des combats. Et s'affronter, à partir du IVème siècle avant notre ère, les Gaulois et les Romains l'ont très souvent fait. Chaque armée avait des sonneurs de trompes ou de trompettes. Le Carnyx, la trompe utilisée par les Celtes, était particulièrement redoutée sur le champ de bataille. Christophe Vendries est professeur d'histoire romaine à l'Université de Rennes II. Il est spécialiste de la musique de cette époque et nous raconte ce curieux objet sonore. Une série d'Etienne Duval, réalisée par Jean-Philippe Zwahlen et produite par Anaïs Kien.
La musique a longtemps servi et sert encore aujourd'hui différencier les deux communautés qui se partagent l'Irlande du Nord britannique. D'une part les Protestants, qui sont majoritairement pour le maintien de l'Union avec la Grande Bretagne : on les dénomme aussi "Unionistes" ou encore, pour les plus radicaux "Loyalistes". De l'autre, les Catholiques, largement favorables à la réunification avec la République d'Irlande, qu'on appelle pour cette raison "Nationalistes", ou, lorsqu'ils ou elles sont partisans du Sinn Fein et de l'IRA, "les Républicains". Ces divisions, qui remontent à plusieurs siècles, sont encore visibles et très audibles aujourd'hui. Avec Gordon Ramsey et Stephen Millar, anthropologues à l'université Queen's de Belfast. Une série d'Etienne Duval, réalisée par Jean-Philippe Zwahlen et produite par Anaïs Kien.
Des campus américains contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 aux chansonniers anarchistes, jusqu'aux airs entêtants scandés en manifestant, la chanson contestataire ne connait pas de frontières. Dans l'espace francophone, cet art a la belle vie mais depuis quand la critique ou la franche opposition politique s'exprime-t-elle de cette façon en musique ? Réponse avec Cécile Prévost-Thomas, maîtresse de conférence en sociologie et en musicologie à l'Université Sorbonne-Nouvelle. Une série d'Etienne Duval, réalisée par Jean-Philippe Zwahlen et produite par Anaïs Kien.
Si la musique est réputée pour adoucir les mœurs, elle s'est aménagé une place de choix dans les relations politiques. Dans l'apparat diplomatique, dans les manifestations, sur les champs de bataille, échangée sous le manteau, la musique est un soft power de choix dans les échanges les plus protocolaires, dans la clandestinité, à l'ombre des régimes autoritaires ou encore sur les champs de bataille. Quand la musique se fait politique, elle nous propose une bande originale de la contestation, de la célébration, de la brutalisation, dans le concert des nations. La musique peut-elle servir à projeter la puissance d'un état, influencer la perception qu'on en a, à l'étranger comme à l'intérieur ? Peut-elle promouvoir la réconciliation, voire réchauffer les cœurs pour trouver la paix ? Peut-on contrôler l'effet qu'elle a cette musique sur les consciences et les esprits ? Ces questions, les diplomates et les dictateurs se les posent depuis des siècles. Avec Anaïs Fléchet, professeure d'histoire contemporaine à Sciences-Po Strasbourg. Une série d'Etienne Duval, réalisée par Jean-Philippe Zwahlen et produite par Anaïs Kien.
Des accords Sykes-Picot en 1916 aux accords d'Oslo en 1993, en passant par la déclaration Balfour en 1917 et par le partage de la Palestine par les Nations Unies en 1947, les grands Etats d'Europe occidentales et les Etats Unis, anciens alliés vainqueurs des deux guerres mondiales, sont directement impliqués dans l'apparition du conflit au Proche Orient. Loin de n'être qu'un conflit régional, la guerre entre Israéliens et Palestiniens intéresse et embrase une bonne part de la planète. Jean-Claude Lescure, Professeur à l'Université de Cergy-Pontoise et spécialiste du Proche-Orient est au micro d'Anaïs Kien.
Avant même d'être reconnu par les Nations Unies en tant que chef d'accusation, le mot " génocide " a répondu à une nécessité : nommer un crime qui vise ses victimes pour ce qu'elle représente dans le regard de ses auteurs. Bernard Bruneteau, professeur d'histoire contemporaine, nous guide dans l'histoire du mot génocide, inventé et fabriqué par un juriste polonais dans les années 1940, Raphael Lemkin.
La bande Gaza incarnait le processus de paix embourbé, jusqu'aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023. Quartier général du Hamas, la bande de Gaza est aussi l'espace de vie de nombreux civils palestiniens qui subissent depuis la répression de l'Etat d'Israël. À quel moment commence-t-on à parler de la bande de Gaza ? Joan Deas, directrice exécutive de l'iReMMO, l'institut de recherches et d'études Méditerranée Moyen-Orient et sociologue retrace l'itinéraire et l'histoire de ce territoire.
Depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, le conflit au Proche Orient oppose Israéliens et Palestiniens avec ses moments de crise et d'accalmie. En 1991, après la chute de l'Union soviétique, on assiste à l'arrivée de près d'un million de personnes qui viennent accroître la population des colonies. On retrouve Jean-Claude Lescure, Professeur à l'Université de Cergy-Pontoise au micro d'Anaïs Kien.
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens est pourvoyeur de nombreux mots ou expressions qui égrènent son histoire : " processus de paix ", " territoires occupés ", " colonies " ou encore " Intifada". Le 13 septembre 1993, les accords d'Oslo apparaissent sur toutes les télés du monde et créent la surprise, par l'image devenue historique de la poignée de main entre Yasser Arafat et Itzhak Rabin. L'espoir renaît parce que, déjà à ce moment-là, on pensait la situation sans issue. Rencontre avec Jean-Claude Lescure, Professeur à l'Université de Cergy-Pontoise. Il est au micro d'Anaïs Kien.
Il est 18h à Paris au XIXème siècle. La journée s'achève, la nuit s'annonce et ce soir, c'est bal masqué. La fête déborde dans la rue. Corinne Legoy, historienne et spécialiste de l'histoire des bals masqués, nous guide dans cette nuit festive qui s'annonce. Son article : Bals masqués et costumés au XIXe siècle : pourquoi, et comment, en faire l'histoire ?
Il est 16h et depuis quelques jours, un arracheur de dents œuvre sur la place. Un rassemblement de badauds curieux se pressent pour assister à l'extraction d'une molaire. La médecine est alors un spectacle commercial qui scénarise la mise en acte de cette science et de ce savoir-faire. Philippe Rieder est historien et s'intéresse à l'histoire de la formation des médecins et de l'expérience des patients. Son article : La figure du patient au XVIIIe siècle
Il est 13h, on sort de table et c'est l'heure de se dégourdir les jambes. La nature dans les rues est une invention récente et son introduction accompagne l'invention de la balade en ville, pour se montrer ou pour profiter du spectacle. Avec Andrée Corvol, historienne et autrice de L'arbre dans la cité. Histoire d'une conquête (Editions du Pommier).
Il est 10 du matin et c'est l'heure du marché à Genève. Il est temps de prendre des nouvelles. Mais comment s'informer sur l'actualité de la vie et de la cité ? De nos jours, les rendez-vous de l'information sont devenus de véritables rituels mais n'ont pas grand-chose à voir avec Genève au XVIIIème siècle. Avec Marco Cicchini, historien et spécialiste des questions d'ordre public. Son livre : La police de la République. L'ordre public à Genève au XVIIIe siècle.
Histoire Vivante vous propose une traversée historique des usages de la rue sur vingt-quatre heures, du soir au petit matin. Il est 8 heures du matin, on sort de chez soi. Le premier contact avec la rue c'est la circulation. Une bataille s'engage avec les bêtes, les détritus et les étals, et bientôt les voitures à chevaux ou à moteur. Au XIXème siècle, on voit bientôt apparaitre les tramways, et bientôt les piétons ne sont plus qu'un risque parmi d'autres. Tiphaine Robert est historienne à Fribourg, spécialiste de l'histoire de la route aussi bien en ville qu'à la campagne.
Le goulag c'est l'immense système de travail forcé instauré par l'Union soviétique entre les années 1920 et les années 1960. Des dizaines de milliers de sites accueillaient ces détenus hommes et femmes, condamnés pour des délits des crimes mais aussi pour leur désaccord avec le régime. Ils auraient été 18 millions à faire l'expérience du goulag. Les archives accessibles sont rares. L'ONG Memorial qui en a rassemblées un grand nombre est interdite en Russie depuis 2021. Samuel Verdan, archéologue à l'université de Lausanne, a dirigé un chantier de fouilles un peu particulier sur le site d'un camp du goulag le long du chantier de la voie ferrée Salekhard-Igarka. Un projet entamé en 1949 et stoppé dès 1953 après la mort de Staline. Cette voie était également baptisée Voie ferrée 501 ou Chemin de fer de la mort.
Entre le 9 et le 13 septembre 1971 les prisonniers d'Attica dans l'Etat de New York se révoltent contre le racisme du système pénitentiaire. Toutes les contradictions de la société américaine à travers son système judiciaire résonnent dans ce seul nom, Attica, et avec lui la revendication d'une réforme de fond du respects des droits et des conditions de vie en prison. Ces revendications se font entendre partout en Europe y compris en Suisse. Alix Heiniger est historienne, elle a collaboré à cette commission indépendante d'experts sur les internements administratifs en Suisse.
De la fin du XIXe siècle et jusqu'en 1981, la loi suisse autorisait à enfermer celles et ceux qui ne cadraient pas avec la norme. Pour les filles-mères ou les alcooliques, enfreindre le modèle traditionnel n'envoyait pas au tribunal mais pouvait leur valoir un enfermement à Bellechasse, à Hindelbank, à La Valletta, à Mendrisio ou encore à Uitikon dans le canton de Zurich. Cette mesure administrative courante a fait l'objet d'une commission d'enquête et d'un rapport historique publié en 2019 qui chiffre cette manière hors la loi de soigner les maux de la société par la sanction. Alix Heiniger est historienne, elle a collaboré à cette commission indépendante d'experts sur les internements administratifs en Suisse.
Dans les prisons, les casernes ou les pensionnats par exemple, l'objectif officiel est de transformer l'individu, en le remettant sur les rails de la loi, en lui apprenant, en le formant à un métier y compris à sa discipline. Mais pour les personnes âgées placées en institution l'attente est bien différente. L'enfermement carcéral a eu quelque chose à voir avec l'histoire des institutions qui accueillent les personnes âgées à travers l'histoire. Ça a l'air scandaleux au premier abord et pourtant… Mathilde Rossigneux Meheust est historienne et s'intéresse à la vieillesse et à sa prise en charge par les sociétés.
Le violon, le cachot, le mitard, le trou, les expressions effroyables sont nombreuses pour décrire l'emprisonnement. L'état des prisons et la prise en charge de leurs pensionnaires, est un sujet qui revient sans cesse. La prison, sous la forme qu'on lui connait, est une invention très récente à l'échelle de l'histoire. On en trouve des traces dès l'Antiquité, c'est une manière de garder les accusés à portée de main avant leur jugement pour éviter de les voir disparaître. Mais au XVIIIe siècle, en Europe et en lien avec les réformes de la Révolution française, la prison devient une peine en soi. Rencontre avec Elsa Génard historienne et spécialiste de l'histoire des prisons.
Les sciences sont omniprésentes dans notre quotidien : voitures, machines automatiques, manière de voter, de croire ou de ne pas croire, ou encore le téléphone dont on ne saurait plus se passer. Les sciences touchent aussi à la nature, à nos corps et à l'ensemble de nos enjeux de santé. Les sciences font également partie intégrante de l'histoire coloniale. Géographes, ethnologues, biologistes et médecins ont parcouru et parfois directement contribué à la colonisation des empires par intérêt scientifique sans s'abstraire du racisme de l'entreprise : ils ont aussi diffusé et parfois imposé la médecine occidentale notamment par les campagnes de vaccination organisées pour éradiquer les infections malines. Avec Laurence Monnais, historienne de la médecine coloniale et des épidémies, CHUV-UNIL.
Croire en un dieu et être scientifique peut devenir un combat institutionnel avec les églises et le pouvoir politique mais c'est également un débat de l'ordre de l'intime. Les historiennes et les historiens s'intéressent à comprendre comment la religion et la science se sont séparés. Trois exemples pour comprendre : Galilée, Lemaître et Darwin. Avec Jean-François Bert, sociologue et historien des sciences à l'université de Lausanne.