A l'occasion des journées du patrimoine 2006 (16 et 17 septembre), la municipalité et l'Office du tourisme de Verrières-le-Buisson vous proposent un rallye promenade où votre iPod, transformé en guide interactif, vous fera vivre en situation les moments d'Histoire, les drames et les anecdotes associ…
A 30 mètres sur notre droite, nous nous arrêterons devant la statue d'Antée, ce géant de la mythologie grecque, fils de la Terre et de Poséidon, érigée en 1981. L'univers ressemble à un échafaudage d'obélisques de formes carrées et sphériques où Antée, l'Homme libre, porte dans ses bras la Terre d'où il tire sa force. En granit rose, elle est l’œuvre de Pierre Székely, sculpteur français né en 1923 à Budapest. Non loin de la statue se trouve une magnifique aubépine.
Saint-Fiacre - patron des jardiniers - était le nom de la ferme des Etablissements Vilmorin, construite en 1888 par Henry de Vilmorin, et détruite en 1972 lors de l'urbanisation de la plaine des Godets. « ... Au pied des collines boisées... elle est encore vivante et souriante, mais je crains qu'on ne l'abatte bientôt », écrivait Louise de Vilmorin à propos de la ferme St Fiacre. Le pigeonnier est en effet tout ce qui reste de la ferme expérimentale, de style anglo-normand, où furent installés appareils de nettoyage des graines, ventilateur, aspirateur et batteuse.
Au-dessus de nous, dans l’allée Sous les Bois, se trouvait un chantier de fouille archéologique où ont été retrouvés des outils préhistoriques laissés par des hommes qui y travaillèrent du paléolithique inférieur à l'époque gauloise. Les deux silex taillés, le double grattoir et la lame conservés au musée du Centre Culturel André Malraux, ne sont qu‘une infime partie du matériel découvert entre 1958 et 1974. Le reste est conservé au musée de Nemours. Pendant que nous longeons le bois, quelques mots à son sujet. Vestige de l’immense forêt qui servait aux chasses royales, il présente encore de larges allées, tracées pour la plupart sous le règne de Louis XIII. Rayonnant autour d’un point central, elles permettent au promeneur, non initié, de se repérer facilement. Ce bois comprend essentiellement des essences de châtaigniers et des chênes rouvres, le restant étant constitué notamment de frênes, merisiers et d’érables. Des « coupes de régénération » sont pratiquées périodiquement et de nombreux aménagements écologiques y sont réalisés. À titre d’exemple, citons le nettoyage et la réhabilitation des mares. De même, il existe une « Réserve biologique » sur 40 hectares : forêt primaire où, dans un but écologique et pédagogique, l'homme n'intervient pas. Bien qu’intéressante, la chose n’est pas nouvelle, car une telle expérience est observée sur une parcelle en forêt de Fontainebleau, depuis Louis XIV. Il faut noter également une mise en valeur de ce qui reste des ruines du château de la Boursillière, au Nord du Bois. Pour ceux qui voudraient en savoir plus, sachez que des visites thématiques de la forêt peuvent être organisées en association avec l’office de tourisme et l'O.N.F. (ornithologie, botanique, découverte de la forêt).
La date du transfert des cendres d’André Malraux au Panthéon figure sur sa tombe restée au cimetière de Verrières-le-Buisson. • Quelle est cette date ? 21 novembre 1996 22 novembre 1996 23 novembre 1996
Nous sommes maintenant dans le cimetière de la commune où André Malraux a reposé de 1976 à 1996, année de son transfert au Panthéon. Plusieurs autres personnalités y reposent toujours, notamment des membres de la famille de Vilmorin, le Duc et la Duchesse de Cambacérès et deux héros de la Résistance : Honoré d'Estienne d'Orves et son neveu David Régnier. Leurs tombes se trouvent dans la partie basse du cimetière, au bord de l’allée qui longe le mur Sud. L'emplacement où repose la famille Lévêque de Vilmorin est, quant à lui, signalé par une stèle de la fin du XIXe siècle. Les noms de cinq membres de la famille, inscrits dans la pierre, sont séparés les uns des autres par des spécimens végétaux faisant référence à l'œuvre scientifique botanique de cette illustre famille.
La place du Poulinat compte de nombreux platanes. • Combien en comptez-vous ? 56 57 58
Au n°8, nous trouvons la propriété du « Bon Abry » appelée ainsi pour souligner la bonne exposition des versants verriérois du plateau forestier, par opposition à ceux de Chatenay (ferme de Malabry : Mal abri — mauvais abri). Au n°2/4 de la rue se trouvait "La châtaigneraie" : une maison du XVIlle siècle avec un fronton triangulaire de style néo-classique. Le décor, "Retour d’Égypte", en léger relief qui orne le fronton est d'une qualité exceptionnelle. L'urne, les griffons, les palmettes s'inspirent du répertoire ornemental caractéristique du style néo-classique, en vogue sous l'Empire et la Restauration. Sans doute conçu au début du XIXe siècle, c'est le seul de ce type qui subsiste dans le canton. C’est pourquoi, il a été conservé dans le projet immobilier actuel.
La place du Poulinat actuelle dépendait d'un élevage de chevaux — d'où son nom — et d'un relais de poste sur la route de Paris à Chartres. La propriété d’origine fut morcelée en 1909 et servit de jardin potager à un ensemble agricole qui s'étendait jusqu'à l'orée du bois. Au XIXe siècle, le propriétaire transforma les lieux et fit planter l'allée de platanes que l'on voit encore au milieu de la place. La commune reçut ce site, en don, à condition d'y planter d'autres platanes, ce qui conféra à la place son cachet actuel, toujours empreint d'un réel charme rural.
Nous trouvons là, une autre des sculptures faisant partie de l’ensemble d’Emile-Joseph Carlier. Dans son environnement proche, nous remarquons outre les platanes centenaires qui existaient dans le parc de l'ancienne propriété Bertin (dite château du Bois Loriot), deux arbres magnifiques : un Copalme et un Cyprès.
Inaugurée le 3 mai 1846, l’ancienne mairie est aujourd’hui transformée en logements de fonction et salles pour les associations. A l’époque, au premier étage de cette maison communale se tenaient les salles de la mairie et une école avec une classe pour les garçons et une classe pour les filles. Les classes étaient séparées par une cour commune. Les salles et les logements destinés à l’instituteur et à la directrice étaient situés au rez-de-chaussée. À l’avant de cette maison se tenaient un corps de garde et une remise pour la pompe à incendie ; à l’arrière, le jardin de l’instituteur et celui de la directrice.
Nous sommes maintenant devant le groupe scolaire « Paul Fort ». Construit par les architectes Muret et Heaume, il fut inauguré en 1931. Les deux corps d'angle, dont les étages supérieurs étaient initialement prévus pour le logement des instituteurs, encadrent un corps de bâtiment en rez-de-chaussée où sont percées de larges baies vitrées, destinées aux classes. Bien que de belle taille, en 1937, l'école était déjà trop petite ! « Un archétype : un préau, une cour plantée de marronniers, des latrines et un directeur laïque », écrivait Robert Hossein à propos de cette école qui faisait face au foyer russe où il résida. Cette école reçut dans les années 1970, le nom de Paul Fort, ami d’André Malraux et de Louise de Vilmorin.
« La Croix aux Femmes » est un calvaire où, jusqu'au milieu du XIXe siècle, les femmes relevant de couches se rendaient pour faire une neuvaine. Cette croix marque aussi l’endroit où se rendit la justice.
Profitons des minutes à venir et agrémentons notre trajet par quelques mots sur l’histoire de la commune. Un petit point géographique tout d’abord. Saviez-vous que Verrières est située au Sud Sud-Ouest de Paris, dont elle est distante d'environ 10 Km ? Blottie au bas de coteaux, entre la Bièvre s'écoulant au sud et la forêt domaniale implantée à l'Ouest sur un plateau culminant à 173 mètres, la commune de Verrières occupe une superficie de 991 hectares dont 440 pour la partie verriéroise du bois. Voici maintenant quelques repères historiques qui vous aideront à mettre en perspective tout ce que nous découvrons durant cette balade. Je ne vous surprendrai pas en vous disant que l’histoire de Verrières fut étroitement liée à celle de l'abbaye de Saint-Germain, qu’il s'agisse du village même ou des deux écarts de Migneaux et d’Amblainvilliers. En revanche saviez-vous que Verrières dépendit d’Antony jusqu'à la fin du XIIe siècle, date à laquelle elle fut érigée en paroisse, suite à l'édification de son église ? Quoi qu’il en soit, jusqu’à la Révolution française, l’emprise des moines fut totale sur les moindres actes des Verriérois. Et ce, malgré les latitudes que leur accorda, en échange d’un lourd tribut, Thomas de Mauléon abbé de Saint-Germain, en 1248. La guerre de Cent Ans (1337-1453), les Guerres de Religion (1562-1598) et la Fronde (1648-1653), auxquelles s’ajoutèrent les grandes épidémies de peste et de choléra, ainsi que les multiples disettes dues aux mauvaises récoltes, marquèrent profondément la commune. Verrières, qui ne comptait déjà plus que 150 habitants en 1461, vit sa population réduite à 50 personnes en 1467… Nous sommes aujourd’hui plus de 16000. Mais fermons là cette parenthèse. La forêt, en grande partie propriété de l’abbaye, séduisit Louis XIV qui s'y rendait pour la chasse. C’est donc tout naturellement qu’elle rejoignit le domaine royal en 1682. Au cours de ces périodes, Amblainvilliers, que nous venons de quitter, connut un parcours singulier. Devenue possession du seigneur de Massy au XIIIe siècle, sa place forte fut investie en 1358 par les Anglais. Évacuée contre rançon en 1360, Jean le Bon la fit détruire. Le hameau ne redevient dépendance de l’abbaye qu’en 1679. A partir de 1674, Verrières-le-Buisson se transforma en une petite agglomération entourée par les grands parcs des châteaux et des propriétés qui formèrent un espace intermédiaire aménagé entre le village et les champs. Migneaux, Amblainvilliers et Vaupéreux ont d’ailleurs constitué jusqu'à une date récente des hameaux séparés du village. En 1815, à la tête de la cavalerie, le Général Exelmans fit mouvement en bordure du bois de Verrières contre les troupes alliées qui menaçaient Paris. Il rompit l'ensemble de leurs lignes qu'il repoussa jusqu'à Rocquencourt. Des ouvrages fortifiés furent édifiés dans le bois à la suite du conflit de 1870, afin de protéger la capitale. Ils comprenaient cinq batteries et un réduit constituant une des places fortes ceinturant Paris. Au début du XIXe siècle, la silhouette du centre de Verrières-le-Buisson était déjà comparable à celle d'aujourd'hui. Vers 1900, la destruction du château de Migneaux et le lotissement de son parc entraînèrent l'agrandissement du village au-delà de ses limites historiques. De nos jours, une zone urbaine s'est développée sur une partie de l'ancienne propriété des Vilmorin. Vestiges anciens et constructions modernes arrivent ainsi à coexister. Finissons cet intermède par un petit mot sur les origines de Verrières-le-Buisson dont la première désignation connue, fut celle de « Villa Vedrarias », dont Childebert 1er fit don en 543 à une abbaye devenue plus tard l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Cette origine remonterait donc au temps des Gaulois. Après différentes transformations de ce nom, c'est au XVIe siècle qu'apparaît celui de Verrières. Sous Louis XVI, qui venait chasser dans la forêt, on donnait le nom de « Buisson » à un bois isolé du domaine principal de la chasse. Ce vocable a été ajouté au nom de Verrières vers 1930 pour le distinguer des autres villes portant ce nom. C’est pourquoi l’on retrouve dans le blason de Verrières les armoiries de Saint-Germain et un chêne qui évoque le bois. Ses ornements extérieurs comportent des feuillages concrétisant « Le Buisson » et deux castors symbolisant la Bièvre.
La légende veut que la « Dame Blanche » - Blanche de Castille - fit plusieurs séjours dans notre région. On pourrait voir dans ce lieu-dit une allusion à cette reine. Quant aux coteaux sud du Bois, qui dominent le lieu-dit de la prairie d’Amblainvilliers, ils sont parmi les plus pentus de la forêt. Les effets conjugués des produits de l'érosion, drainés vers la vallée, et des limons déposés par les crues de la Bièvre, ont fait de ce lieu, et de ses environs, des terrains riches où a pu être développée la culture maraîchère. Toujours préservés des pressions de l'urbanisme, de nombreux espaces sont encore consacrés à cette culture.
La Croix Belle-Avoine, appelée autrefois Croix Pasquier, marque l’entrée du hameau d’Amblainvilliers. Elle a été installée en 1719, sur l'exploitation du fermier Jacques Bellavoine, par l'abbaye de Saint-Germain. Elle balisait la « route des croix de Paris à Chartres ». On pense qu'il s'agissait d'une croix marquant la fin de la procession des Rogations (ancien rite de pénitence destiné à appeler la bénédiction divine sur les futures récoltes). En raison de son mauvais état, elle fut remplacée en 1867 par une nouvelle croix, voulue par les riverains qui se lamentaient de « voir ces symboles religieux tomber dans l'oubli ». Les Croix au Pain et Croix Rouge - comme sur le portail de Saint-Germain-des-Prés - ont aujourd’hui disparu.
Entourée de pierres provenant d’un ancien château, la Croix Belle-Avoine se dresse au carrefour qui porte son nom. Sur cette croix figurent une inscription et une date. • Quelle est cette date ? 1914 1867 1719
Mauperthuis est un très ancien lieu-dit signifiant « bas-fond dangereux » dont le nom est bâti sur le préfixe « mau » (mauvais) et le suffixe « Pertuis » (trou, passage étroit)... Le bas de cette ruelle et les venelles alentour comptent de nombreuses maisons du XVIlle et du XIXe siècle. Elles nous rappellent l'époque où de nombreux tanneurs habitaient ce quartier et envoyaient les peaux traitées à Paris par la Bièvre, alors appelée le plus souvent rivière des Gobelins, du nom de la manufacture installée sur le bord de la rivière près de son confluent avec la Seine.
Un premier château, ayant appartenu au prince de Condé, remplaça la place forte féodale construite entre les deux lits de la Bièvre. Mais ce château fut vendu comme bien national à la Révolution et détruit par son nouveau propriétaire en 1796. Le château actuel fut acquis par la marquise Joséphine de Visconti et transformé, en 1833, en « Villa Visconti » dans le style des villas italiennes, d’influence palladienne, largement ouvertes sur la nature. À l’intérieur de la propriété, comme c'est souvent l'usage, une belle tête de cheval orne le pignon des écuries du château. Par la suite, Drouyn de Lhuys, ministre des Affaires étrangères de Napoléon III, y résida. Et vers 1900, lorsque la propriété fut agrandie, on installa, sur les communs, l'horloge à deux cadrans que nous apercevons aujourd’hui sur le clocheton de la maison, à l’angle de la place Jacques Vaugeois. Cet ouvrage comprend un carillon de trois cloches et affiche deux cadrans, l'un pour le château et l'autre pour les habitants du hameau. Selon la tradition orale, ce hameau aurait été peuplé de peaussiers et de tanneurs au Moyen âge, puis envahi par les fraisiers au début du XXe siècle. La lucarne à foin, jacobine, est fermée par une porte dont la partie supérieure est un peu ajourée pour permettre une meilleure ventilation des produits stockés.
Nous surplombons maintenant le lavoir d’Amblainvilliers. Il vit le jour grâce au Baron Constant et à Monsieur Giblain, qui donnèrent respectivement le terrain et 2.000 francs. La commune put ainsi mettre en adjudication la construction de ce lavoir en septembre 1855. Actuellement désaffecté, il reste le seul survivant des lavoirs de la Bièvre.
Nous voici à l’entrée du hameau d'Amblainvilliers qui échappa, pendant plus de 500 ans, à l'emprise de l’abbaye de Saint-Germain : une singularité dans l’histoire de la commune. Nous y trouverons le dernier lavoir public de la ville, la propriété Steiner - gentilhommière de style normand du XIXe siècle - et la propriété Desprez dont les pittoresques bâtiments extérieurs et la clôture masquent le château.
Vilgénis proviendrait de « Villa Johannis », édifice gallo-romain construit en ce lieu. Ce domaine passa au XVIIe siècle dans les mains de la famille de Vigny (dont est issu Alfred de Vigny), puis au XVIIIe siècle dans celles de Mademoiselle de Sens, petite fille légitimée de Louis XIV. Le domaine revint en héritage, en 1765, à son neveu Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé. Vendu comme bien national à la Révolution, le domaine dont le château sera reconstruit vers 1840, est acheté en 1852 par Jérôme Bonaparte, ex-roi de Westphalie. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a signé en 1807 le décret donnant le titre de commune à Hövelhof, devenue notre ville jumelée de RFA en 1971. Depuis 1955, la propriété, maintenant située exclusivement sur Massy, appartient à Air France qui y a installé un centre de formation.
La statue du « Berger » est partiellement mutilée. • Quelle est la partie de la statue la plus abîmée ? La cuisse gauche Le buste Le bras gauche
Empruntons l’allée du parc qui passe sous de nombreux arbres : Cognassier, Cèdre du Liban, Pin noir, Sapin pectiné, Séquoia géant, Cyprès méditerranéen, et approchons-nous de la statue dite "Le Berger" (en partie mutilée). Cette statue en pierre date probablement de l'époque où le Prince Jérôme Bonaparte était propriétaire du château de Vilgenis, et dont le moulin de Grais était une dépendance. Remarquons le contraste entre la passivité de l’animal et la vivacité du porteur qui évoque la poésie pastorale des derniers chants de l’Odyssée. Car vous l’aurez sans doute reconnue, il s’agit d’une réplique du Moschophore (le porteur de veau), une statue attique en marbre qui fut trouvée lors des fouilles de l’acropole d’Athènes.
Nous sommes maintenant au moulin de Grais, dans la rue du Lavoir qui doit son nom à l’ancien lavoir situé sur la Bièvre, non loin du moulin. Reconstruit en 1855 par le prince Jérôme Bonaparte, propriétaire de ces lieux, ce lavoir a aujourd'hui disparu. Mais revenons à notre moulin, car il y avait déjà un moulin à eau sur la Bièvre à cet endroit, à l'époque de Charlemagne. Plusieurs fois refait, cet ancien moulin banal d'Amblainvilliers fut aussi une ferme dont les dépendances s'ordonnaient de l'autre côté de la rue. Il eut de nombreux propriétaires. Les plus célèbres furent Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé, de 1769 à la Révolution, le prince Jérôme Bonaparte puis son fils Napoléon. En 1859, le moulin et le logis étaient sous le même toit. Le mécanisme, mû par une roue de type « en dessus », était au sous-sol, tandis que les meules étaient au rez-de-chaussée et le crible moteur, le blutoir et la chambre de farine à l'étage. Pendant quelque temps, ce moulin a servi à fabriquer du « chrome français ». Il a cessé de tourner de 1882 à 1905, puis a repris son activité durant 10 ans ; la guerre de 14-18 l'arrêta alors définitivement. Racheté en 1985 par la commune et réaménagé, il est devenu depuis 1987 une maison de quartier très active. Remarquons en face du moulin les dépendances de la tuilerie de Grais qui ont été peu modifiées depuis un siècle.
Agrémentons notre balade par quelques mots sur la Bièvre, cette petite rivière de l’Ile-de-France qui prend sa source au hameau de Bouvier à Guyancourt. Elle tire probablement son nom du latin biber, castor (qui a donné beaver en anglais). Non que des castors y aient élu domicile, mais plus prosaïquement, beber signifie aussi : de couleur brune, comme ses eaux. Toujours est-il que les armoiries du 13e arrondissement sont vaillamment portées par deux castors. Tout comme celles de Verrières. Longue de 36 kilomètres, elle traverse les communes de : Guyancourt, Buc, les-Loges-en-Josas, Jouy-en-Josas, Saint-Quentin en Yvelines, Bièvres, Igny, Verrières-le-Buisson, Massy, Antony, Bourg-la-Reine, Fresnes, Arcueil, Cachan, l’Hay-les-Roses, Gentilly et les Ve et XIIIe arrondissements de Paris. Jadis, rivière plus importante, elle serpentait dans une vallée marécageuse et alimenta, jusqu’au début du XXe siècle, trois moulins sur Verrières. D’importance modeste de nos jours, rappelons-nous qu’elle fut capable de terribles crues dont celle de 1579, appelée « déluge Saint - Marcel ». A cette époque, le grand autel de l’église des Cordeliers de la rue de Lourcine à Paris fut submergé et les eaux dans le faubourg s’élevèrent à plus de cinq mètres ! Ces crues nécessitèrent des travaux considérables qui ne s’achevèrent qu’en 1850 par la création de plusieurs réservoirs artificiels (aujourd’hui aménagés en sites de loisirs). D’une grande importance économique pour la région, la qualité de ses eaux répondait aux besoins des teinturiers de Jouy-en-Josas, des tapissiers des Gobelins et des tanneurs de Paris ; ce qui lui a valu d’être surexploitée et polluée, et explique sa couverture d’Antony à Paris. C'est donc à une véritable reconquête qu'il a fallu procéder pour régénérer ses eaux et simultanément préserver l’environnement de sa vallée verte inscrite à l’inventaire des sites protégés. Aujourd'hui, son destin change. On la soigne, on la fait revivre. Cette reconquête a été réalisée par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Vallée de la Bièvre, regroupant sept communes dont Verrières.
Ce petit pont marque la limite entre la partie couverte et découverte de la Bièvre. Il est le fruit des grands travaux de réaménagement qui ont été entrepris, en 1980. Non loin de là se tenait l’un des quatre moulins de Verrières, le moulin de Migneaux. Ce moulin à eau fit partie du domaine de Migneaux jusqu’à la destruction du château et la création du parc en 1903.
La plus petite des deux îles, celle où se trouve le Cyprès chauve, est fermée au public. • D’après vous, que cherche-t-on à protéger ? La faune La flore Le pont
Le Lac de Verrières (pièce d'eau de l'ancien parc de Cambacérès) est le dernier témoin tangible du parc du château de Migneaux. Entouré par l'avenue Cambacérès, où aboutissent les allées de Chartres, des Briolettes, du Buisson et de la Garenne, le lac était au centre de la propriété Cambacérès. Réaménagé au début du XXe siècle, dans le style anglais, ce lac avait pour vocation d'être attractif pour des résidents potentiels - embarcadère et restaurant enrichissaient le site. La propriété démembrée en 1903, comme nous venons de le rappeler, donna le signal du développement de la commune par le morcellement successif des grandes propriétés. Implanté dans un espace agrémenté d'arbres, devenus depuis majestueux, le lac présente des îles reliées à la rive par de frêles passerelles qui en font un très agréable lieu de détente. Nous y trouvons de nombreux conifères et quelques arbres remarquables de cette époque : pin laricio de plus 200 ans, Pin noir et Cyprès d’environ 100 ans, Araucaria, Séquoia, Platane centenaire, Saule, Micocoulier, Frênes et Érables. Sur l’une des deux îles, se trouve un vieux Cyprès chauve.
Bordée de platanes, l’allée du parc de Cambacérès que nous suivrons pour nous rendre au lac a pris le nom de son ancien propriétaire en 1903 : Jean-Pierre Hubert, duc de Cambacérès — neveu de l'archichancelier de Napoléon 1er, et lui-même haut dignitaire à la cour de Napoléon III. Il acheta le château de Migneaux en 1831 et y vécut 50 ans, jusqu’à sa mort en 1881. Bienfaiteur de la commune, il est enterré au cimetière de Verrières. Cette avenue est bordée de belles maisons dont certains éléments sont remarquables. À titre d’exemples citons : - Les façades décorées des n°9, 19 20 et 29, - Les marquises des n°3, 11, 12, 15, et 18, - Les portes et portails des n° 3, 15 et 19. Nous traversons en fait les restes du fameux lotissement du Parc, le premier de Verrières. Ce lotissement a été réalisé en 1903 sur les 25 hectares du parc de Migneaux, propriété de descendants des Cambacérès dont le château fut rasé. Il s'agissait d'un lotissement de luxe dont les lots étaient assez vastes. Il fut réalisé par des notables soucieux de préserver les arbres et le lac autour duquel les Parisiens du dimanche se promenaient. Aujourd'hui encore, ce quartier conserve son atmosphère bourgeoise.
Que vous ayez choisi de faire une halte au Parc Régnier ou non, sachez que ce parc a été racheté et aménagé en espace public par la ville en 1985 et que vous y trouverez de très beaux spécimens de Plaqueminier, un arbre voisin de l’Ébénier dont une espèce fournit un fruit comestible appelé plaquemine ou kaki. Quant au square Louise de Vilmorin, où nous sommes maintenant, il faisait partie de la propriété Bourrelier. Ancienne propriété qui s'étendait de la maison de retraite Léon Maugé, que nous verrons plus tard, jusqu'au-delà du boulevard Foch. La famille habita les lieux de la fin du XIXe siècle à la Seconde guerre mondiale. De nombreuses personnalités y vécurent dont les plus connues furent Eugène Bourrelier, imprimeur lithographe et peintre amateur reconnu, qui a laissé un certain nombre de tableaux représentant le parc et le village de Verrières et Henri Bourrelier, éditeur de son état. Henri, ami de Paul Fort, invita ce dernier à Verrières pour différents séjours, immortalisés par plusieurs poèmes dont « Hélène en fleurs ». C’est Paul Fort qui baptisa « Bois Loriot » l'espace arboré de la propriété qui fait actuellement face au square où nous sommes. L’ancien parc du Bois Loriot comporte encore presque 2 ha et a été inscrit en 1970 comme "espace boisé privé à conserver". Avec le jardin public et le parc de la maison d'accueil, il forme au centre de Verrières un massif de verdure. Le square Louise de Vilmorin, quant à lui, recèle de très belles essences d’arbres parmi lesquelles nous retiendrons les Pin sylvestre, Cèdre, Séquoia géant, Érables sycomore et champêtre, Frêne, Platane d'occident, Charme, Marronnier et Aubépine.
Le château Régnier dont le corps principal fut sans doute construit à la fin du XVIIe siècle, évoque par sa rigueur le style Mansart. Il est agrémenté de deux avant-corps saillants couverts de toits en pavillon et a été entouré au XVIIIe siècle d'un jardin régulier. Des adjonctions, de part et d'autre, et la construction d'une aile à l'Est ont été faites en 1892. Ce château est un bon exemple de l'évolution des bâtiments anciens reconstruits en partie et modifiés au XIXe siècle. Il a appartenu, successivement, à Lafitte et au sucrier Say. Des religieuses y installèrent ensuite un pensionnat jusqu'en 1905. Date à laquelle, la propriété fut rachetée par le comte Joseph Charles d'Estienne d'Orves, directeur de la maison des graines Vilmorin et époux de Caroline Julie Lévêque de Vilmorin. Leur fils Honoré d'Estienne d'Orves et leur petit-neveu David Régnier, tous deux héros de la Résistance, y vécurent. Leur neveu, Antoine de Saint-Exupéry, y fit de nombreux séjours. Ce château, découpé en appartements privés, ne se visite pas.
La rue de Paron que nous empruntons est un lieu-dit signifiant probablement, construction en pierre. C'est aussi le nom d'un ruisseau qui descendait du Bois, droit sur la Bièvre et s'y jetait au niveau sud-ouest du bassin de retenue actuel. À l’angle de la rue, s'élevant sur deux étages, nous apercevons les anciens communs du château de Paron qui furent remaniés en 1797 pour y installer une fabrique de chandelles. L’accès à la cour se fait par un grand passage couvert. Restaurés au XXe siècle, les bâtiments sont aujourd’hui transformés en logements sociaux. Verrières-le-Buisson possédait également autrefois quatre moulins, trois pressoirs banaux et, plus tard, une distillerie que nous avons déjà vue.
La villa Sainte-Christine, notre Hôtel de ville, possède un escalier à trois rampes de belle facture. • De combien de marches se compose la partie centrale de cet escalier ? 13 14 15
Nous faisons face à un magnifique tableau. Cette toile est l'œuvre de Eugène Carteron, dénommée « Cuisine en plein vent ». Peu connu à Verrières comme peintre, il fut l'élève de Glaize et de Piles à l'Ecole des Beaux-Arts. La description minutieuse des activités d'une famille des temps préhistoriques s'apparente tout à fait aux récits d'écrivains contemporains comme Rosny Ainé.
Les dessus-de-porte sculptés qui se trouvent dans la salle des mariages attestent d’une qualité qui permet de supposer qu'il s'agit d'un remploi d'un élément XVIlle siècle. Ils témoignent du degré de raffinement de la décoration des grandes demeures de la seconde moitié du XIXe siècle.
Nous venons d’arriver par l’arrière de la Mairie : l’ancienne « Villa Sainte-Christine » ou encore appelée « château Carteron ». Construite pour la famille Carteron en 1861 par l'architecte Drevet, cette maison bourgeoise carrée, perchée sur son soubassement, succède à la demeure qui existait au XVIIIe siècle. Son propriétaire la vendit en 1936 et elle devint, en 1937, le siège de la Mairie. Le parc de sept hectares qui l’entourait fut alors divisé en 52 lots et accueillit le lotissement des Tilleuls qui, à la différence de celui du Parc dont nous reparlerons, attira des petits employés séduits par un paysage encore champêtre. Ils y bâtirent des pavillons en meulière avec de petits jardins. Mais profitons de l’endroit pour admirer les arbres qui nous entourent. Vous aurez sans doute reconnu les cèdre, tilleul et sapin qui bordent la place de la Mairie.
Cette fontaine à tête d'angelot entouré d'une guirlande de feuilles a été commandée par la ville à Anne-Catherine Imbert en 1996. Attention, l’eau qui y coule n’est pas potable.
Ce lavoir communal fut construit en 1902 sur un terrain cédé par M. Briançon. Les autres lavoirs, sur la Bièvre, étant éloignés du village, les femmes apprécièrent cette création communale en forme d'atrium, dont le bassin est traité en impluvium. Le lavoir est cependant alimenté par l'eau de ville amenée par une conduite en plomb et stockée dans une fosse équipée de vannes. Des bondes permettent de vider l'eau du bassin dans un égout. Désaffecté puis transformé en 1978, le lavoir est vitré sur ses quatre faces. Les matériaux utilisés pour sa transformation ont été en partie récupérés sur place. Aujourd'hui encore, on peut admirer ce lavoir, autour duquel est installé l'atelier de céramique de Bernard Leclerc.
Parmi les éléments de décoration de la toiture de l’ancien lavoir, visible depuis le haut du parc Vaillant, vous verrez (sur le plus haut pignon) un épi de faîtage représentant un animal. • De quel animal s’agit-il ? Lion Chien Oiseau
Cette partie du parc qui s'étage à l'arrière de la Maison Vaillant compte quelques arbres remarquables qui datent vraisemblablement du premier tiers du XIXe siècle. On y découvre également le sentier botanique Jean-François Vallet, inauguré le 17 mai 1998, qui nous fera découvrir une cinquantaine de rhododendrons et une centaine de végétaux rares - donation de MM. Vallet et de Vilmorin. Parmi les arbres remarquables de ce parc nous trouvons des essences de Ginkgo biloba, Cèdre du Liban, Érables plane et de Virginie, Charme commun, Figuier, Parrotie de Perse que nous avons déjà vu à l’arboretum, Cerisier, Tilleul, If et Pin sylvestre.
L'Orangerie, récemment rénovée, est un espace communal mis à la disposition d'artistes.
Devant la façade où nous sommes, se trouve une fontaine en rocaille incrustée de coquillages et un bassin alimenté par une source située sous le bâtiment principal. Cette petite fontaine, témoignage rare de l'art des rocailleurs, est un vestige des aménagements de M. de Surleau, entrepris à partir de 1826. Elle comporte une inscription sur marbre : "Toujours vive, abondante et pure un doux penchant règle mon cours. Heureux l'ami de la nature qui voit couler ses jours".