Une émission proposée et animée par Perrine Simon Nahum, qui reçoit chaque mois une personnalité du monde intellectuel, le dimanche entre 11h05 et 11h30. Plus qu’un itinéraire, ces rencontres chercherons a éclairer l’un des grands problèmes contemporain, à l’aide d’un point de vue forgé au sain d’u…
Rencontres, émission présentée par Perrine Simon-Nahum qui reçoit Jean-Pierre Lefebvre, germaniste, professeur émérite de littérature allemande à l'Ecole normale supérieure. il publie "Une île si tranquille"paru aux éditions Héloïse d'Ormesson À propos du livre : "Une île si tranquille" paru aux éditions Héloïse d'Ormesson Formentera (dite la petite Pitiuse), milieu des années 80. Alors que cette île des Baléares, auparavant autarcique, est confrontée à de fulgurantes mutations liées au tourisme, Clet Postec, gendarme français, revient sur l'île pour assister à l'enterrement de son beau-père, ex-commandant de la police locale. Sa femme, Pia (native de Pitiuse), n'a pas pu assister aux obsèques. Alors qu'il s'apprête à regagner le continent, une tempête isole la petite Pitiuse et la mer déchaînée dépose au pied des falaises le corps de Rosa Wilf, française établie sur l'archipel. La guardia civil, débordée par les intempéries et les sinistres qu'elles engendrent, prie Postec de reprendre le dossier. Épaulé par son beau-frère Paco, un joyeux drille, et Anna, fille de la victime, Postec, convaincu d'un homicide, décide de mener une enquête parallèle, quitte à flirter avec l'illégalité. La piste de l'assassinat de Rosa transforme peu à peu le paisible gardien de l'ordre et révèle que malgré l'apparente torpeur des lieux, la violence rode en tapinois. À travers une intrigue policière et intimiste, Jean-Pierre Lefebvre explore les charmes insulaires et dénonce les ravages de la spéculation immobilière et la corruption qui en découle. Né en 1943 à Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Lefebvre a publié son premier roman La Nuit du passeur chez Denoël en 1989. Il a longtemps été professeur de littérature allemande à l'École normale supérieure. Traducteur reconnu, il a notamment traduit Hölderlin, Rilke, Freud et Kafka, dont il est le maître d'œuvres des récentes pléiades.
Rencontres, émission présentée par Perrine Simon-Nahum qui reçoit Fabienne Brugère pour son dernier livre « On ne naît pas femme on le devient » paru chez Stock À propos du livre : « On ne naît pas femme on le devient » aux éditions Stock Simone de Beauvoir, en 1949, était loin d'imaginer le scandale et l'intérêt des propos du Deuxième sexe. Si on peut dire qu'en Occident, aujourd'hui, l'idée d'une infériorité de la femme par rapport à l'homme est en grande partie désuète, la question du devenir-femme ne semble pas connaître plus de réponses qu'il y a un demi-siècle. Peut-être a-t-on tout simplement oublié que le monde était d'abord fait pour les hommes et par les hommes, la vision masculine du monde étouffant celle de la femme. Et pourtant, s'il est vrai qu'il n'y a pas de nature féminine, n'y a-t-il pas un rapport féminin au monde bien spécifique ? Cet essai ne prétend pas donner des réponses, mais tente de poser les problèmes.
À propos du livre : « L’Étoffe du destin » aux éditions Héloïse d'Ormesson Artisan teinturier avant-gardiste, Christophe Oberkampf révolutionne l'industrie des tissus imprimés, et le quotidien des élégantes, grâce à sa manufacture des toiles de Jouy. Prodige des mathématiques, Alina Diop bouleverse la finance de marché pour servir la cause des femmes à travers le monde. . Le premier, allemand et protestant, participe à la Révolution française. La seconde, jeune Sénégalaise écartelée entre les cultures mandingue et wolof, fuit des groupuscules islamistes qui ont enlevé les siens. Malgré les siècles qui les séparent, Christophe et Alina partagent de nombreux points communs. Et un destin. Roman d'une ébouriffante modernité, L'Étoffe du destin s'empare du sujet brûlant de l'immigration sous la plume précise et engagée de Sébastien Palle. De revers de fortune en drames privés, de bouleversements politiques en stratégies d'affaires, Histoire et fiction se mêlent pour déjouer les préjugés.
À propos du livre : « La Dictature des identités » aux éditions Gallimard Le Débat Bienvenue dans le monde de la politique d'identité, qui, d'Amérique jusqu'ici, est en passe de devenir notre horizon commun. Selon la bonne nouvelle identitaire répandue chaque seconde par le brouhaha de la communication et le babil des "réseaux sociaux" , nous agissons, vivons et pensons en tant que catégories, au besoin croisées (par exemple homme blanc juif, LGTBQ) et volontiers blessées. Comme le révèle son expérience américaine et préfiguratrice, qui diffuse à partir du foyer des universités, la politique d'identité conforte l'avènement d'un despotisme démocratisé, où le pouvoir autoritaire n'est plus entre les seules mains du tyran, du Parti ou de l'Etat, mais à la portée d'êtres manufacturés et interconnectés que traversent des types de désirs totalitaires. Cet ordre mondialisé est une dictature moralisatrice qui distribue les prébendes en fonction du même, qui remplace le dialogue par le soliloque plaintif et la vocifération, qui interdit, qui censure l'inattendu - dont les arts - au nom du déjà-dit et des comme-nous. Malgré son succès grandissant, une telle entreprise peut encore être défaite, à condition, du moins, d'en vouloir comprendre les manifestations contemporaines.
À propos du livre : Colette et Jacques aux éditions Plon Colette et Jacques, l'histoire d'un amour hors du commun, plus fort que le malheur ; et aussi, de 1939 à la fin du XXe siècle, le roman-vrai d'une époque qui se déchire, s'interroge et s'invente. Une femme, un homme, un fil – l'amour. Orphelin de père, Jacques n'a que dix-sept ans quand il devient résistant. Chez lui, l'engagement se confond avec la passion. Dévoué à l'action publique, il sera tour à tour le premier conseiller d'Edgar Faure dans presque tous les gouvernements de la IVe République, député du Jura, puis ministre sous la Ve. Mais dans l'ombre du personnage public se tient un homme aimé, aimant, bouleversant. Avec lui et à part, une femme, Colette. Elle ne s'en laisse compter par personne. Passionnée de littérature, elle dirigera les éditions de la Table ronde puis travaillera aux côtés de Claude Gallimard. Elle est libre, flamboyante. Inoubliable. Colette et Jacques, l'histoire d'un amour hors du commun, plus fort que le malheur ; et aussi, de 1939 à la fin du XXe siècle, le roman-vrai d'une époque qui se déchire, s'interroge et s'invente. Olivier Duhamel, constitutionnaliste et politologue, signe ici un premier roman plein de panache, aux accents biographique et historique.
Rencontres avec Isabelle Kalinowski et Jean-Pierre Lefebvre, pour les nouvelles traductions des Œuvres complètes 1, de Franz Kafka. Ce volume contient Nouvelles et récits publiés par Kafka : Observation - La Sentence - La Métamorphose - Dans la colonie pénitentiaire - Un Médecin de campagne - Un virtuose de la faim. Récits et fragments posthumes extraits du Journal. Autres récits et fragments posthumes : Préparatifs de noce à la campagne - Description d'un combat - L'instituteur de village - Blumfeld, un célibataire plus très jeune - En construisant la muraille de Chine - Le Chasseur Gracchus - Recherches d'un chien - Le Terrier. À propos du livre : Nouvelles et récits/Œuvres complètes, I aux éditions La pleiade La littérature doit beaucoup aux testaments trahis. La plus grande partie de l'œuvre de Kafka, par exemple. Histoire connue. Franz Kafka demande à son ami Max Brod de détruire – vernichten, dit-il, «anéantir» – après sa mort les papiers inédits qu'il laisse derrière lui, ses manuscrits littéraires aussi bien que ses écrits personnels, journaux et lettres. Brod refuse d'obtempérer. Sa trahison, si c'en est une, est double. Il ne se contente pas de conserver les inédits : il les fait paraître. Aux romans et récits s'ajoutent bientôt, dans des versions d'abord édulcorées, les écrits intimes. Quant aux éditions françaises réunissant plusieurs textes, elles ne respecteront pas les recueils organisés et publiés par Kafka, mais mêleront – nouvelle trahison – récits publiés et écrits posthumes. Sur le résultat les avis divergent. Certains lecteurs en ont plusieurs. Un expert en testaments trahis comme Milan Kundera situe Kafka au sommet de son panthéon personnel et, au sommet du sommet, place les romans, tous trois sauvés par Brod. Pourtant, Brod lui paraît coupable : divulguer ce qu'un écrivain a souhaité voir détruire, c'est «le même acte de viol que censurer ce qu'il a décidé de garder». Quant au fait de mêler posthumes et ouvrages publiés par Kafka, cela produit, selon Kundera toujours, «un flot informe comme seule l'eau peut l'être, l'eau qui coule et entraîne avec elle bon et mauvais, achevé et non achevé, fort et faible, esquisse et œuvre». Sans renoncer à aucune œuvre ni à aucune esquisse – Brod fut peut-être un traître, mais sa trahison était à coup sûr nécessaire –, la présente édition adopte une disposition plus fidèle à l'histoire de la découverte de l'œuvre de Kafka. Elle propose, en ouverture, l'intégralité des textes publiés par lui, ici restaurés dans la forme (recueil, petit livre ou publication dans la presse) qu' il a voulue pour eux. Puis viennent ses récits et fragments narratifs posthumes : ceux que l'on trouve dans ses Journaux, qui servaient aussi de laboratoire littéraire, et ceux des liasses ou des cahiers dans lesquels il composait la plupart de ses récits. L'ensemble est retraduit. Les conditions d'une redécouverte sont réunies.
Les Rencontres de Perrine Simon-Nahum qui reçoit Marcel Gauchet, Philosophe et historien, Directeur d'études à l'EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat À propos du livre : Robespierre: L'homme qui nous divise le plus aux éditions Gallimard Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. A la ferveur pour "l'Incorruptible" des uns répond la répulsion pour le "Tyran" sanguinaire des autres. Cette division reflète l'antagonisme des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces opposées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté d'un côté et la dérive dans la Terreur de l'autre. Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde. Comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Rupture ou continuité ? Cest cette question classique que reprend ce livre. Il s'efforce d'y répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même.
Les Rencontres de Perrine Simon-Nahum qui reçoit Anne Muxel, sociologue, directrice de recherches CNRS en sciences politiques au CEVIPOF. À propos du livre : "La tentation radicale" paru aux éditions Puf L’idée d’une montée de la radicalité au sein de la jeunesse française, avec pour corollaire une certaine banalisation de la violence, mérite d’être examinée, même si les passages à l’acte violent ne concernent qu’une petite minorité assez bien étudiée et identifiée. On ne sait en revanche que peu de choses sur le degré d’acceptabilité de la violence aux yeux du plus grand nombre. Quels sont les segments de la jeunesse les plus concernés par la radicalité ? Peut-on observer un lien entre la radicalité politique et la radicalité religieuse ? Comment les jeunes réagissent-ils aux attentats et au terrorisme ? Pour répondre à ces questions, les contributeurs de cet ouvrage, tous spécialistes reconnus dans le champ de la sociologie de la jeunesse, analysent les résultats d’une enquête inédite menée auprès de 7 000 lycéens de toutes origines sociales et culturelles, et de toutes confessions religieuses.
Les Rencontres de Perrine Simon-Nahum qui reçoit Denis Olivennes, Président de Lagardère Active 3, ancien haut fonctionnaire, ancien Directeur Général Adjoint d'Air France, ancien Président de Numéricable, Ancien Directeur Général de Canal+, Ancien Président Directeur Général du Nouvel Observateur, de la Fnac et d'Europe 12. À propos du livre : "Mortelle Transparence" paru aux éditions Albin Michel La transparence devient totale. Nos déplacements, nos achats, nos goûts, nos maladies, nos échanges, nos conversations : rien n'y échappe. Au bureau, des entreprises expérimentent des dispositifs enregistrant les conversations de leurs employés. Une opération « suspecte » sur votre compte ? Votre banquier a l'obligation de vous dénoncer à une cellule anti-fraude. Vous souhaitez en parler à votre avocat ? Un juge d'instruction l'a peut-être placé sur écoute. Pour un entretien d'embauche, une visite approfondie des réseaux sociaux - ah les photos sur Facebook ! - est devenu un préalable. Bientôt notre ADN sera séquencé de manière à ce que nos maladies soient prévisibles : les médecins s'en félicitent, les assureurs se frottent les mains. Quand, au diktat de la transparence, s'ajoutent les effets pervers du progrès technique, c'est toute notre vie qui bascule. Peut-on encore inverser le cours des choses ? Sommes-nous condamnés à l'autodestruction de cette société de libertés que nous avons mis tant de siècles à constituer ? Big Data : le nouveau visage de Big Brother ? Denis Olivennes et Mathias Chichportich analysent cette marche forcée et inconsciente vers une société soumise aux injonctions souvent absurdes d'une prétendue modernité.
Perrine Simon-Nahum reçoit Le professeur Yves Pouliquen, chirurgien, spécialiste internationalement reconnu de la chirurgie oculaire. Il a dirigé le service d’ophtalmologie de l’Hôtel-Dieu de Paris. Il est membre de l’Académie française et de l’Académie de médecine. À propos du livre : "L'Œil dévoilé, l’œil guéri" paru aux éditions Odile Jacob En moins de cinquante ans, la chirurgie de l’œil a connu une véritable révolution. Plus que toute autre discipline, l’ophtalmologie a recueilli les fruits de ces progrès et a accompli des prouesses. Ce livre, qui représente en quelque sorte ses Mémoires, est un témoignage unique du chirurgien français de renommée mondiale Yves Pouliquen, qui a formé des générations d’ophtalmologues. Il revient ici sur les découvertes scientifiques qui ont bouleversé la chirurgie de l’œil. Pour ce qui était impossible il y a peu, et condamnait les patients à devenir aveugles, aujourd’hui, des solutions totalement innovantes ont été trouvées, et le chirurgien renouvelle constamment sa manière d’opérer. Yves Pouliquen plaide dans ce livre pour une science créative et inventive, faite « d’engagement, de foi et de discipline ». C’est cette conviction qui est ici brillamment défendue. Le professeur Yves Pouliquen est chirurgien, spécialiste internationalement reconnu de la chirurgie oculaire. Il a dirigé le service d’ophtalmologie de l’Hôtel-Dieu de Paris. Il est membre de l’Académie française et de l’Académie de médecine. Il a notamment publié Le Geste et l’Esprit, Lunettes ou laser ? (avec Jean-Jacques Saragoussi), La Transparence de l’œil (prix mondial Cino del Duca), Un oculiste au siècle des Lumières. Jacques Daviel et Les Yeux de l’autre, qui ont eu beaucoup de succès.
Perrine Simon-Nahum reçoit Pierre Judet de la Combe, helléniste, enseignent à l'École des hautes études en sciences sociales. À propos du livre : "Homère" paru aux éditions Gallimard. "Puissant Alcinoos, très remarquable parmi tous les hommes, Oui, cela est beau, écouter un chanteur Comme celui-ci, pareil aux dieux par la voix". Qui est Homère ? A-t-il seulement existé ? Il y a ses poèmes, l'Iliade et l'Odyssée, composés sous une première forme en Grèce d'Asie Mineure au VIIIe siècle avant J.-C. Mais lui ? Les Anciens, qui croyaient en son existence, ont multiplié les récits sur sa vie, sa naissance (de père inconnu, ou est-ce un fleuve, ou Apollon ?), son apprentissage, sa cécité, ses voyages, sa gloire et aussi ses faiblesses : il meurt de ne pas avoir su résoudre une énigme enfantine qui portait sur des poux. Un mythe s'est créé, très tôt, étonnant, enjoué et magnifique. Le livre en suit les lignes en partant de l'idée que ce mythe qui parle d'un artiste sans patrie, mutilé mais créateur de merveilles, comme le dieu Héphaïstos, nous en apprend beaucoup sur le choc poétique et religieux qu'a provoqué l'apparition des poèmes homériques. Non pas un auteur, mais un événement révolutionnaire
Perrine Simon-Nahum reçoit Annie Cohen-Solal écrivain, professeur à l'université de Caen et à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris, surtout connue pour ses travaux sur Jean-Paul Sartre. À propos du livre :"Un jour ils auront des peintres. L'avènement des peintres américains, Paris 1867 - New York 1948" paru aux éditions Gallimard. " Vous comprendrez, quand vous verrez l'Amérique, qu'un jour ils auront des peintres, parce que ce n'est pas possible, dans un pays pareil, qui offre des spectacles visuels aussi éblouissants, qu'il n'y ait pas de peintres un jour. " La prophétie date de 1933. Comme tous les autres Européens de retour des Etats-Unis, Matisse se dit envoûté. Il annonce l'avènement d'une nouvelle ère, celle des peintres américains. Tout commence à Paris, le 1er juillet 1867, dans les fastes de l'Exposition Universelle : après la guerre de Sécession, les paysagistes d'outre-Atlantique, qui forment la première véritable école de leur pays, retrouvent, optimistes, le chemin de l'Europe. Mais les critiques français leur réservent ricanements et sarcasmes : " Cette exposition est indigne des fils de Washington. Au milieu de nos vieilles civilisations, les Américains font l'effet d'un géant fourvoyé dans une salle de bal. " Les peintres souhaitaient être reconnus dans le saint des saints de l'art contemporain. Ils comprirent immédiatement qu'ils n'avaient pas le choix : il fallait céder au goût français, puisque le goût français régnait sur le monde. Du géant, ils avaient les matières premières : l'espace géographique, les moyens économiques, le dynamisme. Pour le reste, les arts plastiques notamment, ils se rendaient bien compte qu'ils accusaient, face aux Européens, un énorme décalage. Leur humiliation à l'Exposition Universelle aiguillonna leur combativité. Et si les fils de Washington relevaient le défi ? Et si le géant fourvoyé parvenait, un jour, à s'approprier la salle de bal ? L'épopée des peintres américains racontée par Annie Cohen-Solal nous transporte de Paris à New York, de Giverny à Chicago, de Pont-Aven à Taos, au Nouveau-Mexique, et s'achève à la Biennale de Venise, en 1948, lorsque sont présentées, pour la première fois en Europe, huit toiles de Jackson Pollock, un artiste inconnu des Européens de l'époque, mais bientôt célébré dans le monde entier comme le premier véritable maître américain.
Perrine Simon-Nahum reçoit Alessandro Guetta, chercheur, enseignant à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales : Inalco. À propos du livre : « Les juifs d'Italie à la Renaissance» paru aux éditions Albin Michel . Présente depuis l'époque de l'Empire romain, la communauté juive d'Italie est riche d'une histoire plurimillénaire. A la Renaissance, elle a pleinement participé à cette formidable aventure culturelle que nous fait revivre Alessandro Guetta. Les études bibliques, talmudiques, la philosophie et la kabbale, mais aussi la linguistique, la poésie, le théâtre, connaissent une effervescence sans pareille, avant et après l'institution des ghettos. Pendant cent cinquante ans, les Juifs d'Italie ont su développer une culture à la fois fidèle à leur tradition et ouverte aux nouveautés de l'époque : en un mot, une culture juive "moderne".
Perrine Simon-Nahum qui reçoit Stéphane Audoin-Rouzeau, Directeur d’études à l’EHESS. Spécialiste français de l’histoire de la première guerre mondiale qui s’est interrogé sur les objets de la guerre, le deuil et la violence. Un jour il a rencontré dans ses recherches le génocide des Tutsis du Rwanda et cela a changé sa vie… Il réfléchit à la manière dont les sciences sociales peuvent rendre compte de l’événement. À propos du livre : « Une initiation. Rwanda (1994-2016) » paru aux éditions du Seuil . Mais que s'est-il passé ? Après trois décennies d'un parcours de recherche entièrement consacré, dès l'origine, à la violence de guerre, un " objet " imprévu a coupé ma route. On aura compris qu'il s'agit du génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994, au cours duquel huit cent mille victimes au moins ont été tuées, en trois mois. Ce qui se joue ou peut se jouer chez un chercheur, dans l'instant tout d'abord, dans l'après-coup ensuite, constitue l'axe du livre qui va suivre. Car l'objet qui a croisé ma route ne s'est pas contenté de m'arrêter pour un moment : il a subverti, rétroactivement en quelque sorte, toute la gamme de mes intérêts antérieurs.
À propos du livre « Les Religions, la Parole et la Violence Broché » paru aux éditions Odile Jacob. « Habité depuis l’enfance par une folle passion des langues, qui m’a conduit à devenir un linguiste professionnel, je suis également envahi, depuis longtemps, par un questionnement : d’où vient donc le besoin qu’ont les humains de croire en un dieu ? Pourquoi l’histoire des religions est-elle hérissée de tant de violences, alors que, suscitées par les interrogations et les angoisses humaines face à un monde encore largement inexpliqué, elles auraient dû avoir pour vocation de réunir toute l’humanité ? En effet, elles proposent quelques explications, certes différentes, mais qui ont pour point commun de rassurer. Telles sont les considérations qui m’ont conduit à proposer ici mes réflexions sur les problèmes universels que soulève l’étude des religions. » C. H. Claude Hagège est linguiste et professeur au Collège de France. Il est lauréat de la médaille d’or du CNRS. Il est l’auteur de livres qui sont d’immenses succès : Le Français et les Siècles, Le Souffle de la langue, L’Enfant aux deux langues, Halte à la mort des langues, Combat pour le français, Contre la pensée unique et Dictionnaire amoureux des langues.
À propos du livre En quoi le monachisme, régi par une Règle héritée des temps les plus anciens du christianisme, peut-il servir à penser les rapports entre le christianisme et la modernité contemporaine ? L'hypothèse de ce livre est que cette forme de vie communautaire à l'écart du monde, qui se donne pour l'anticipation du Royaume à venir, condense, à toutes les époques, les tensions et contradictions du rapport du christianisme à son environnement social, à travers les jeux qu'elle établit entre trois régimes de temps : temps de l'Église, temps du Royaume et temps de la société. Du rêve de la reconquête à la révolution œcuménique, de la réinvention de la communauté à l'utopie de l'hospitalité inconditionnelle, le monachisme est un lieu où s'écrit depuis près de deux siècles, à travers les compositions et recompositions des temps, la dramaturgie du christianisme contemporain. Le propos de cet ouvrage, qui relève à la fois de la sociologie historique et de l'enquête sociologique de terrain, est d'identifier les configurations typiques de ce rapport, entre le XIXe et le XXIe siècle, sur le terrain des monastères d'hommes, bénédictins et cisterciens, en France
À propos du livre : N’y a-t-il pas une contradiction dans l’œuvre d’Arendt ? On y trouve une description critique du totalitarisme national-socialiste, mais aussi l’apologie de Heidegger érigé, malgré son éloge de la « vérité interne et grandeur » du mouvement nazi, en roi secret de la pensée. L’étude des Origines du totalitarisme montre qu’Arendt développe une vision heideggérienne de la modernité. Dans Condition de l’homme moderne, la conception déshumanisée de l’humanité au travail et le discrédit jeté sur nos sociétés égalitaires procèdent également de Heidegger. En outre, des lettres inédites montrent qu’Arendt a décidé de marcher sur les pas de Heidegger avant leurs retrouvailles de l’année 1950. Il s’agit d’une adhésion intellectuelle, irréductible à la seule passion amoureuse, et qui mérite d’être prise au sérieux. Certes, Arendt ne partage pas l’antisémitisme exterminateur de Heidegger confirmé par ses Cahiers noirs. Que devient cependant la pensée, lorsqu’elle se voit instrumentalisée dans l’opposition – nouveau mythe moderne – entre Heidegger, le « penseur » retiré sur les hauteurs neigeuses de sa hutte de Todtnauberg, et Eichmann, l’exécutant sans pensée, le « clown » muré dans sa cage de verre ?
À propos du livre: Qui est vraimant Donald Trump ? Incontrôlable, outrancier, provocateur, l’homme a dynamité la politique américaine, prenant à rebrousse-poil les postulats idéologiques traditionnels. Pourfendeur de l’immigration illégale, héraut des « oubliés du système » et chantre de « l’Amérique d’abord », il pétrifie les élites. Mais qui est vraiment Donald Trump ? Le milliardaire à la mèche orangée est-il un diable raciste et machiste qui déteste les musulmans et méprise les femmes ? Un « imposteur » à l’ego surdimensionné ? Ou un businessman patriote qui s’affranchit des limites et veut aller à contre-courant du modèle de globalisation ? Malgré les millions d’articles qui lui sont consacrés, l’homme reste un mystère. Ce livre propose une plongée dans la psychologie et la construction du personnage. Il nous permet aussi de comprendre ce que le phénomène Trump révèle de la révolte profonde qui secoue l’Amérique – et plus largement l’Occident. Enfin, il nous instruit sur les défis posés à l’Europe et à la démocratie. Laure Mandeville est journaliste. Elle a été pendant huit ans la correspondante du Figaro aux États-Unis et a couvert sur le terrain toute l’ascension de Donald Trump.
À propos du livre: Les couples et leur argent « Dans nos sociétés occidentales, les générations montantes ont toutes raisons de se fier aux voies qui leur ont été tracées : il n’y aurait pas de différence entre les sexes, il n’y aurait que de scandaleuses inégalités de traitement, alors même que les femmes peuvent exercer avec talent tous les métiers, y compris ceux qui ont été longtemps réservés aux hommes. Ce qui, plus que leur assurer une pleine indépendance, restaure enfin leur dignité. Et dire que leurs arrière-grands-mères, voire leurs grands-mères et parfois même leurs mères, se sont laissé prendre au piège de l’attente du Prince charmant quand ce n’est pas à l’illusion qu’en amour on ne compte pas ! Elles vont occuper la place qui leur convient et résoudre enfin ces problèmes d’argent qui aliénaient souvent leurs ascendantes. Ce n’est pourtant pas toujours le cas pour celles qui en ont fait ou qui en font l’expérience. Comme elles savent, depuis qu’elles se sont mises à “gagner leur vie“, que rien n’est gratuit, on espérerait les entendre se demander si le virage qui leur a été proposé n’est pas responsable de la précarité des couples. Elles cherchent des hommes qu’elles ne trouvent pas, occupés qu’ils sont à s’interroger sur ce qu’elles peuvent bien vouloir. Leur aurait-on fait sacrifier à leur insu quelque chose qui leur assurait un équilibre, fût-il fragile ? Si oui, quoi et pour quelle raison ? » A. N.