Chaque semaine, Nova fait le tri pour vous dans les sorties en salles. S’il n’y a qu’un seul film à voir, c’est celui-là.
Dans le désert marocain ou dans les lits américains, la fête peut devenir une folie.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'étrange festival garde sa folie intacte. Exit 8, lui, prouve qu'un film minuscule peut devenir une expérience géante. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le film le plus fou de l'année côtoie l'un des plus forts. Dans les deux cas pour un résultat de malade.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Slasher moins neuneu que d'habitude ou découverte d'une cinéaste hollandaise essentielle, la semaine ciné est une belle moisson.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En couple ou à l'Ehpad, tout reste une question de solitude forcée.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Une bonne série B et une épatante biographie relisent l'AmériqueHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Crise familiale ou sociale, du cinéma qui frappe fortHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Au Népal ou dans l'Amérique rurale, la condition féminine reste une fricheHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Souvenirs, souvenirs…Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans les profondeurs de l'âme d'un musicien culte ou les hauteurs d'un acteur provocant, les sorties de la semaine sont sacrément perchées.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Quand la génération start-up se fait tacler par le cinéma suédoisHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Faut-il souffrir pour être célèbre ou belle ? Oui, jurent les sorties de la semaine.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Obsédés par la pop (culture) ou le jazz, les sorties de la semaine ont un sacré tempoHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En Irlande ou au Maroc, on est toujours rattrapé par le bledHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Faire un film pendant les J.O c'est du sport. Raconter les relations entre Paris et la Province aussi. Rencontre avec Valentine Cadic, réalisatrice du Rendez-vous de l'été - en salles le 11 juin.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Adapter Stephen King ou un obscur roman néerlandais n'est pas une chose facile. En faire des très denses portraits de groupe encore moins.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Hollywood souffre depuis quelques années maintenant d'un certain manque d'originalité. Il suffit qu'un film soit un carton surprise pour qu'il soit décliné en innombrables suites ou en récits dérivés. Dernière en date de ces franchises déclinées, John Wick, parti d'un petit film de baston, ayant engendré à ce jour trois suites, une minisérie et donc aujourd'hui, Ballerina, un spin-off consacré à un personnage féminin. Le principe est le même autour de sociétés secrètes internationales de tueurs à gages et coups de tatanes survitaminés. Ballerina évite pour autant d'uniquement feuilleter ce cahier des charges pour nourrir un minimum ses marges de sous-intrigues, histoire de trouver un minimum d'intérêt. Si les surprises de l'arbre généalogique de son héroïne ou la vengeance qui la motive ne parviennent pas à émanciper d'un statut de énième avatar du Nikita de Besson, Ballerina pose des pistes inattendues comme celle d'un méchant agissant au nom d'un eugénisme préservant sa lignée jusqu'à créer un village exclusivement peuplé d'assassins. Intéressante aussi cette volonté de renouveler l'arsenal usuel, allant ici d'une pile d'assiettes à un duel au lance-flammes. Sans oublier l'idée d'exfiltrer Ana De Armas, aperçue en espionne au service de Sa Majesté dans le dernier James Bond, pour en faire une mercenaire envoyant chier toutes les règles. Pas de quoi empêcher Ballerina de totalement sortir des clous, mais pour peu que l'on soit client de série B bourrines, celle-ci fait plutôt bien le job et a l'avantage d'un féminisme post #MeToo.À l'inverse, Mountainhead se passe définitivement entre couilles. Celles de quatre magnats de la tech, qui décident de passer un week-end en montagne au moment où la dernière innovation de l'un d'eux plonge la planète dans le chaos. Jesse Armstrong, le créateur de Succession, passe à la réalisation avec cette comédie tordue, mais continue à observer la bulle d'ultrariches complètement déconnectés du monde. Voir ces nababs spéculer sur la suite des évènements pour se faire potentiellement encore plus d'argent ou se comporter comme des étudiants d'école de commerce en fiesta non-stop est à la fois hilarant et flippant parce qu'il devient vite assez crédible d'imaginer sous les traits des personnages, un Elon Musk ou un Mark Zuckerberg. Mountainhead se débarrassant progressivement de sa part de satire pour prendre toujours plus l'apparence d'une prophétie de ce qu'est en train de devenir l'élite américaine à l'ère d'un Trump président : un boys-club neuneu jouant avec l'état comme au Monopoly. La rigolade de départ se coince en travers de la gorge, quand Armstrong annonce clairement qu'on ne pourra bientôt plus changer leurs règles du jeu.Ballerina en salles le 4 juin / Mountainhead sur Max.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Sous la coquille de films pleins comme un oeuf, d'un vétéran et d'un nouveau venu, une mutation s'opère…Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est le neuvième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesVoilà, c'est l'heure de remballer. Cannes, c'est bientôt fini pour cette année. Demain midi, le jury se réunira en conclave pour décider du palmarès décerné le soir même. Pour le moment, la Croisette bruisse donc des pronostics qui seront sans doute déjoués comme l'an dernier lorsque la palme d'or fut remise à la surprise quasi-générale à Anora. Autant donc être prudent avec la boule de cristal et prendre un peu de hauteur sur cette édition. Qu'en retiendra-t-on ? Une compétition de haute volée, supérieure en termes de mise en scène à la précédente, au point d'avoir surplombé voir écrasé des sections parallèles nourries de films recommandables, mais sans révélation majeure ni film marquant. Mais aussi que parmi ceux en lice pour la palme, les trois plus attendus (ceux d'Ari Aster - Eddington-, Julia Ducourneau -Alpha- et Saaed Roustaee – Woman and Child) pour renouveler l'habituel cheptel auront été des opus décevants.À en croire la vox critica, le haut du panier serait composé des films de Kleber Mendonça Filho (L'agent secret), Jafar Panahi (Un simple accident) et Oliver Laxe (Sirat). Du moins jusqu'à la présentation hier soir de Resurrection. Tissage de segments dédiés chacun à un sens, le film de Bi Gan veut surtout renouer avec celui du cinéma dont il fait littéralement son moteur pour une expérience sensorielle aussi virtuose que folle, aux airs de somme et réinvention du 7eme art. Et s'il reste encore deux candidats (Jeunes mères des Frères Dardenne et The mastermind de Kelly Reichardt) a être projeté ce matin, on ne voit pas comment Resurrection pourrait ne pas gravir les plus hautes marches du palmarès. Ou alors cette peu tapageuse 78eme édition tiendrait son seul scandale.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Huitième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesSurprise lors de la projection, en compétition, d'History of sound : un seul logo de producteur sera apparu en amorce de ce très beau mélo. Jusque-là, les préliminaires de quasiment tous les films montrés avaient habitué à d'interminables litanies de sociétés. On en a compté jusqu'à une douzaine pour Les aigles de la république, amusant thriller parano, voire quasimet une quinzaine pour le plus plombant La disparition de Josef Mengele. Cette profusion n'est pas qu'un point de détail quand elle indique très clairement une difficulté de plus en plus prégnante pour les films d'auteur à boucler leurs budgets, devant désormais aller chercher obole auprès de financeurs de nombreux pays et institutions.En filigrane, c'est la fragilité de l'économie de tout un pan de cinéma qui se manifeste. Elle aura été confortée par un autre pilier fondamental de Cannes, son marché du film. Si ses responsables se sont frottés les mains d'une affluence forte avec plus de 15 000 accrédités, son bilan est à ce stade plus mitigé. Quasiment aucun deal colossal annoncé, si ce n'est celui affolant de la plateforme Mubi qui aurait déboursé 24 millions de dollars pour acquérir les droits de Die, my love, le film rugueux de Lynne Ramsay présenté en compétition, au potentiel public pourtant assez limité. La température du marché étant plutôt tiède, suite aux déclarations surprises d'un Donald Trump voulant appliquer des tarifs douaniers exorbitants sur les films américains qui seraient tournés à l'étranger, freinant l'ouverture du portefeuille chez beaucoup d'acquéreurs potentiels.Tout aussi inattendu, le virage amorcé par de nombreuses stars, d'Al Pacino à Penélope Cruz en passant par Scarlett Johansson, attendues désormais sur des projets de films indépendants. L'arrivée à bord de ces vedettes bankables risquant de provoquer une inflation des budgets, malvenue dans ce contexte. Il n'est même plus certain qu'un film comme The apprentice, saisissante chronique des jeunes d'années de Trump, montré en compétition l'an dernier, pourrait désormais, au-delà son sujet radioactif, trouver les fonds suffisants pour se concrétiser…Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le septième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de Cannes : Si Cannes est la Mecque des réalisateurs, le festival aime aussi les acteurs. Surtout quand il s'agit de leur proposer de faire de seconds débuts. Ainsi, c'est dans la bien nommée section Un certain regard que Kristen Stewart et Scarlett Johansson sont venues dévoiler leurs premiers pas derrière la caméra. Dans les deux cas avec des films loin de ceux dans lesquels elles ne sont que comédiennes.Avec The chronology of water, Stewart filme au plus près la dérive d'une victime d'inceste, pour une exploration rude, mais d'une troublante franchise. De son côté Johansson, parvient à rendre solaire le mensonge d'une nonaégénaire s'inventant un passé de rescapée des camps dans Elenaor the great. Opposés dans le ton, ces deux essais réussis se rejoignent dans une mise en scène des plus assurées. L'autoportrait que dresse Raphael Quenard dans I Love Perou est plus funambule. Ce faux-documentaire est à double tranchant, quand Quenard dans son propre rôle s'amuse à y jouer les connards, tirant rapidement sur l'élastique du malaise, jusqu'au risque que ceux qui prendraient ce drôle de film pour un tout à l'ego lui renvoient dans la gueule.Autre mise en abyme, mais pour de vrai, Dites-lui que je l'aime superpose les parcours de Romane Bohringer et Clémentine Autain, toutes deux orphelines de mère alors qu'elles étaient enfants. La première l'avait raconté dans un livre exorcisme, la seconde s'en empare pour essayer de recomposer le puzzle de son identité. Plus qu'une enquête sur le mystère de deux mamans plus borderline que maternelles, ce jumelage troublant se fait très émouvant, quand il progresse d'une quête de résilience réparatrice en processus d'émancipation du chagrin causé par un double mal de mère.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le sixième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Les quatrième et cinquième jours du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le deuxième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le deuxième jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Premier jour du journal de bord d'Alex Masson au Festival de CannesDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Scandale musical ou trip visuel, les sorties de la semaine n'oublient ni le son, ni l'image.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
La comédie met en scène une mère indigne, interprêtée par Blanche Gardin, prête à tout pour sauver sa fille dans un monde à peine futuriste. On a discuté avec Giulio Callegari, le réalisateur.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À une semaine de la grand-messe cannoise, les sorties salles font carême mais organisent un sommet pour prêcher en faveur de leur paroisse.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Si beaucoup de communautés ont été explorées par le cinéma français, il a rarement rendu visite aux tamouls de Paris. En combinant immersion ethnologique et polar, Little Jaffna rénove l'idée d'un cinéma de quartier pour renouer avec l'énergie du cinéma de genre populaire et une pédagogie sur l'identité des tamouls, la guerre des gangs parisiens faisant écho à celle qu'a traversée le Sri Lanka.Lawrence Valin signant décidément un film aussi inespéré qu'inattendu, son récit d'infiltration s'imprégnant aussi des codes du cinéma asiatique ou indien. Un jouissif bouillon de culture aux vertus de Grand Mix qui nécessitait que Nova en parle avec son réalisateur.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
L'histoire de deux points de bascule de l'Histoire, des années 1960 franco-algériennes à une Roumanie de 1989Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Politique des sentiments ou tout court, il n'est jamais simple de faire bouger ses lignes.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En école de pilotage Formule 1 ou de mannequin, les sorties de la semaine accélèrent leur regard sur les jeunes femmes.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Au début des années 2000, Mathyas Lefebure, un publicitaire canadien décide de tout larguer pour s'exiler en provence pour devenir berger. Il en tirera un livre, D'où viens-tu berger ? qui fera sensation au Québec jusqu'à interpeller Sophie Deraspe, une réalisatrice aux films mettant en friction expérience du réel et forces narratives du cinéma. Avec Bergers, cette fois-ci au pluriel, elle retrace l'expérience de Lefebure pour la rendre plus collective, interroge la nécessité mais surtout les difficultés de renouer, dans une époque ou la société de consommation est reine, avec des valeurs terriennes, humaines, pour un film aussi sensoriel qu'existentiel. Entretien avec la réalisatrice Sophie Deraspe, qui raconte à Nova la vraie nature et le chemin pour passer du réel à la fiction. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
A Pointe-à-pitre comme à Brooklyn, hier ou aujourd'hui, le rêve social est parfois un cauchemar.Les rapports entre la France métropolitaine et celle d'Outre-Mer n'ont jamais été simples. Encore moins en ce qui concerne le cinéma, basé comme énormément de choses sur un rapport d'import-export défavorable. En effet, si le cinéma conçu de ce côté des océans arrive dans les salles outre-marines, le trajet inverse est peu parcouru. La curiosité quand débarque ici un polar guadeloupéen est donc de rigueur. Zion est une immersion dans les quartiers de Pointe-à-pitre aux côtés de Chris, jeune branleur qui passe ses journées entre virées à moto, aventures d'un soir et petits jobs pour un dealer... Jusqu'au jour où il se retrouve à la fois avec un bébé largué devant sa porte et une livraison de dope qui tourne mal. Nelson Foix en fait une histoire de survies multiples, de Chris désormais traqué comme d'un quotidien dans une Guadeloupe précaire. Zion se dépêtre idéalement de plusieurs mythologies, celle d'un cinéma de genre à l'américaine, comme celle d'une maturité apportée par la paternité. La course de Chris est autant celle d'un gars qui apprend le sens des responsabilités que de celle d'une île qui tente de s'affranchir des restes du colonialisme. Du cinéma qui combine action et politique, rappelant dans sa virtuosité et son efficacité la vision d'un Kassovitz sur les banlieues avec La Haine, y compris dans une capacité à transcender un constat par un sens inné du rythme ou de la mise en scène. Zion se revendiquant tout autant film populaire et militant – ne serait-ce qu'en faisant de la place à la langue créole ou simplement en définissant sous son épiderme de thriller la réalité antillaise de la France, entre crise sociale et défaut de reconnaissance.Darren Aronofsky a trouvé, lui, une reconnaissance mondiale il y a 25 ans avec Requiem for a Dream, autre film s'essayant à une vision en coupe. Celle d'une Amérique du tout début des années 2000, via la descente aux enfers de quatre new-yorkais plus encore shootés à l'illusion du fameux rêve américain qu'à diverses drogues. Œuvre définitive sur les ravages des addictions, Requiem for a Dream superpose aux obsessions de son quatuor de défavorisés, celles d'une civilisation accro aux images. Aronofsky allant jusqu'à reformuler les grammaires narratives pour un trip expérimental d'une puissance folle confinant au vertige sensoriel. 25 ans après sa sortie, Requiem for a Dream stupéfie encore plus : sa part d'expérience hallucinogène s'est dissoute dans une Amérique prolo perdue entre ravages du fentanyl, règne de l'économie, et dévotion à un président tenant d'un affolant gourou. À l'époque de sa sortie, le film d'Aronofsky surpassait de très loin une petite vague de « drug movies » (de Trainspotting à Las Vegas Parano), aujourd'hui, il s'avère avoir surtout eu de l'avance quand il s'avère plus que jamais pulsation d'un monde défoncé, dans tous les sens du terme.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Cheval et cinéma ne galopent pas souvent sur le même terrain. Normal quand les films français regardent globalement le milieu hippique, pour une vision de comptoir, limite PMU quand il s'agissait de comédies en quête du gros lot. Lads se place comme un inattendu outsider en allant voir ce qui se passe dans les haras où l'on forme les jockeys. Le premier long-métrage de Julien Menanteau y envoie un loulou pour purge ses dernières semaines sous bracelet électronique, et trouver une réinsertion. Lads s'aventure au delà du film d'apprentissage quand s'installe à la fois la compétition pour parvenir au statut de Jockey et une immersion dans les coulisses du business des courses. Le réalisme documenté pour explorer le milieu hippique se mêle à une belle écriture de roman social via un rapport de classe entre le jeune homme issu d'un milieu prolo et la patronne du haras, bourgeoise de plus en plus décatie. Cette relation, entre affection et manipulation emmène Lads du côté des premiers films de Jacques Audiard, dont il partage originalité, rugosités et étude comportementaliste. Mais aussi don pour employer comédiens chevronnés (ici, Marc Barbé et Jeanne Balibar tous deux parfaits d'ambiguïtés) et très prometteuses pousses. Lads révélant un Marco Luraschi qui se débarrasse en quelques scènes de son statut d'enfant de la balle, car fils d'un des plus réputés cascadeurs équestres, pour se mettre en selle et s'imposer cheval sur lequel miser gagnant.Puisqu'il est question d'oeuvre de jeunesse, on a souvent tendance à oublier celles d'Alfred Hitchcock. L'incontournable maître du suspense, aura défini peu à peu ses propres codes à ses débuts au sein du studio British International Pictures, pour une première période anglaise. Le tout juste vingtenaire accompagne les grandes métamorphoses du cinéma, formelles ou techniques, notamment le passage du muet au parlant. Durant ces années 20 et 30, Hitchcock approfondit autant ses thèmes clés, autour de personnages troubles que des innovations de mise en scène. Dix films exhumés de cette exceptionnelle phase d'auto-formation, plus prolifique que pendant son exil américain, réapparaissent en version restaurées. Du Masque de cuir à Numéro 17, ce cycle se fait évident cursus, dispersant les éléments qui deviendront la marque Hitchcock. Des figures féminines au fameux concept du Mc Guffin en passant par une double-fascination pour le mélodrame et les intrigues policières ou les recoins d'une psychologie névrosée, entre perversité et refoulements, toute sa grammaire s'ébauche pour une épatante leçon de cinéma en dix étapes. Que ceux qui ne connaîtraient que les classiques du cinéaste, pourront bûcher à volonté : en parallèle d'une sortie en salle, ces films sont réunis dans un coffret blu-ray.Lads, Rétrospective Hitchcock en 10 films, aux origines du maître du suspense en salles le 2 avril.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Un peu barjo, un peu trash, “Aimer Perdre” est une comédie frénétique qui nous emmène dans les galères bruxelloises d'Armande Pigeon, jeune précaire tout autant reloue qu'attachante. Nova part à la rencontre des frères Guit, réalisateurs du film, et de l'actrice Maria Cavalier Bazan, qui porte le rôle principal.Aimer Perdre, en salles le 26 mars.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
De toutes les pièces de Shakespeare, Richard III est sans doute celle qui se prête la plus à une réinterprétation contemporaine. Surtout dans une époque où les despotes les plus extravagants s'arrogent de nouveau le pouvoir, où la classe politique n'est plus que coups bas entre structures claniques. No Beast So Fierce transpose donc l'éternelle lutte entre les York et les Lancaster dans la pègre maghrébine berlinoise, Richard s'appelle ici Rachida et fomente dans l'ombre un complot pour arriver au sommet de l'empire mafieux. Comme elle le dira à sa mère : "tu connais le topo, je vais le réécrire un petit peu". Burhan Qurbani malaxe donc le classique de Sir William pour y incorporer propos sur le patriarcat, l'immigration et l'empouvoirement féminin. Tout transpire la guerre dans No Beast So Fierce : de clans, de sexe, voire tout court quand même l'écho du conflit au Moyen-Orient se fait entendre via un casting composé, dans les deux rôles clés, d'actrices syriennes (Kneida Hmeidan) et palestiniennes (Hiam Abbas) qui se sont exilées de leurs pays respectifs. Qurbani leur offre un ahurissant terrain de jeu, entremêlant environnement ultra-urbain et zones désertiques, radicalité du théâtre d'avant-garde et virtuosité formelle du cinéma. De même, la langue s'hybride entre monologues shakespeariens et argot de la rue, les mots claquant encore plus forts que les séquences de fusillades. No Beast So Fierce y construit un terrassant maelström, évacuant toutes les conventions dans un sidérant dernier acte, concentré sur la colère face à une Europe sombrant dans sa face obscure, prête à toutes les trahisons de ses promesses pour régner par la peur.Le 11 octobre 1975, Lorne Michaels aura dû surpasser la trouille de sa vie pour mener à bien la toute première émission du Saturday Night Live. En cinquante ans, le show télé est devenu une institution de la télé américaine, au point qu'on ait oublié combien il fut une bascule culturelle, en faisant entrer dans les foyers une nouvelle génération de comiques, dynamiteurs des mœurs. Saturday Night fait le compte à rebours de l'heure et demie qui va précéder la mise à l'antenne de l'émission, accroché aux basques de Michaels, jeune producteur naviguant entre avaries techniques, comédiens ultra-narcissiques et mise en place des numéros. Une véritable ruche bourdonnante racontant l'Amérique du milieu des années 70 dans son énergie comme dans ses excès. Brillant dans sa manière d'incarner en quelques secondes des anecdotes sur les piliers de l'émission, de Chevy Chase à John Belushi, faire monter la pression façon cocotte-minute ou résumer les coulisses du télé-business, Saturday Night est encore meilleur quand il rappelle que plus encore qu'un programme devenu mythique, cette aventure folle fut aussi celle d'un souffle de liberté.No Beast So Fierce en salles le 26 mars. / Saturday Night en location sur Apple TV+ et Prime Video.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Mine de rien, Michel Blanc aura toujours eu une place à part dans le Splendid, ce côté de faire partie de la bande sans totalement y appartenir, d'être un peu en satellite, plus clown triste qu'autre chose. Ça se confirmera ensuite avec sa carrière solo ou ses prestations chez Leconte, Blier ou Téchiné où il tombera un peu plus le masque, pour aller un peu plus vers la mélancolie ou l'inquiétude. L'un des derniers films qu'il aura tournés, avant de mourir connement d'un choc anaphylactique, rappelle étonnamment cette dichotomie. Dans La Cache, Blanc est à la fois au centre d'un groupe, cette fois-ci une famille aussi érudite qu'excentrique plongée dans la tornade de Mai 68 et réceptacle d'une part plus sombre, par le souvenir des années d'occupation allemande et de sa persécution des juifs. Le film de Lionel Baier s'incarne aussi dans cette dualité, capable de fantaisies fantasques (jusqu'à donner une explication hilarante à la disparition de Charles de Gaulle) comme de faire surgir fébrilité ou d'inconsolables blessures d'âmes chez chaque membre de cette famille anar sur les bords. Il faut d'ailleurs saluer, au-delà de Blanc, une véritable troupe d'acteurs impeccables de nuances et demi-teintes, de William Lebghil à Domnique Reymond en passant par Aurélien Gabrielli. La Cache est d'autant plus attachant quand cette présence post-mortem de Blanc conforte le film comme une évocation des fantômes d'un passé à exorciser et d'un présent encore un peu utopique. Une dernière séquence où il transmet le sens de la vie à son petit-fils, offrant à l'acteur un émouvant post-scriptum.La Cache confirme aussi la qualité de passeur de Blanc, qui aura souvent généreusement partagé l'affiche ces dernières années avec une nouvelle génération d'acteurs. Jean-Pascal Zadi n'aura pas eu le temps d'en faire partie. Pour autant, avec Prosper, il semble marcher dans ses pas via le presque double-rôle d'un éternel loser qui se retrouve possédé par l'esprit d'un caïd du milieu des sapeurs congolais. Étonnant film combinant les genres, du fantastique au polar ou la comédie de mœurs, sans être schizophrène, Prosper tient lui aussi, dans un sens, d'une histoire de fantômes quand il sait ressusciter l'esprit des bonnes comédies communautaires des années 80, Black Mic-Mac en tête, pour le rhabiller de couleurs contemporaines fuyant le folklore ou le caricatural pour lui préférer une étude anthropologique touchant à l'universel quand il explore aussi en sous-main les rapports homme-femme. Cette improbable histoire de chaussures magiques se révélant particulièrement bien ancrée dans les pompes de l'époque.La Cache, Prosper. En salles le 19 mars.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En 2015, on ne parlait pas beaucoup du mouvement #MeToo. Encore moins dans un Japon ancré depuis le confucianisme dans un moule laissant peu de place et de droits aux femmes. Cette année-là, Shiori Itō, une jeune journaliste stagiaire, pensait qu'accepter de passer la soirée avec Noriyuki Yamaguchi, le PPDA local, pourrait lui ouvrir certaines portes. Une bonne partie du Japon lui a fermé les siennes, quand elle a décidé de porter plainte contre lui pour viol. Plus encore quand Yamaguchi était un proche du premier ministre. Itō a pour autant persévéré dans sa démarche, qu'elle documente dans Black Box Diaries, récit de son combat juridique. Il tient évidemment d'une lutte façon pot de terre contre de pot de fer, aucun obstacle n'étant épargné à la plaignante, mais Black Box Diaries raconte surtout une histoire plus globale que ce cas particulier, quand Itō se retrouve en position de crime de lèse-majesté pour avoir osé révéler publiquement ce qui lui est arrivé en dépit de toutes les preuves flagrantes. Black Box Diaries reprend le fil de cette affaire à la manière d'un carnet de bord étonnant quand il se fait à la fois témoin du courage d'une femme qui ne voulait pas se taire et portrait d'une société qui commence à peine à parler. Ce cas a contribué à quelques modifications de la législation japonaise sur le viol, mais à ce stade, Itō, en dépit d'un premier procès gagné, reste vilipendée dans son pays au point de s'en être exilée. Black Box Diaries, lui, a clamé son édifiante histoire dans les quasi 160 pays où il est sorti. Sauf au Japon, où aucun distributeur ne s'est à ce jour risqué à le projeter.En 2015, Pamela Anderson est encore prisonnière de son image de bimbo. Son rôle dans Alerte à Malibu, comme sa sextape, restent les seuls titres de gloire de l'actrice, plus visible dans la presse people qu'au cinéma. Il lui faudra dix ans de plus pour trouver un rôle d'envergure. On pourrait presque parler de rôle de sa vie avec The Last Showgirl, la danseuse d'une revue de Las Vegas qui s'arrête après trente ans de représentation résonne forcément avec la trajectoire d'Anderson passée sous les projecteurs sans avoir été vue pour ce qu'elle était, au-delà de son physique. Équivalent pour elle de ce que fut The Wrestler pour la réhabilitation de Mickey Rourke, The Last Showgirl va voir derrière le miroir aux alouettes et paillettes avec une lucidité crève-cœur, autant pour raconter le prolétariat d'un show-biz décati – via une foultitude de personnages impeccablement joués notamment par Jamie Lee Curtis et Dave Bautista – que pour démontrer qu'on est passé à côté d'une comédienne de premier ordre, faute d'avoir eu la chance de trouver son John Cassavetes ou son Robert Altman. Mais aussi qu'à l'image de Shelly, cette danseuse qui croit encore à son métier ou cette séquence d'ultime audition sur fond du bien nommé "Total Eclipse of the Heart". Il est peut-être trop tard pour un come-back, The Last Showgirl indiquant tristement que les lumières ne se rallumeront sans doute plus.Black Box Diaries, The Last Showgirl. En salles le 12 mars.
Il y avait sans doute une logique à ce que Peaches croise le cinéma de Marie Losier. Pas tant parce que la réalisatrice filme depuis toujours des figures singulières de la scène culturelle d'avant-garde ou underground que parce que le parcours de la chanteuse embrasse totalement la vision du monde de Losier, où la représentation physique est aussi importante que celle intellectuelle, où les corps se font revendication sociologique et politique, où la vie tient d'une expérience de tous les instants. Peaches Goes Bananas n'est pourtant pas qu'un portrait d'une artiste. Losier y a filmé pendant seize ans autant la chanteuse / performeuse sur scène que Merill Nisker, de son identité civile, en coulisses, au quotidien, pour un documentaire tenant à la fois du carnet de route rétrospectif et du journal intime, renforcé par une chronologie bousculée. Peaches Goes Bananas y mue au-delà d'une icône pour exprimer une identité féminine au gré du temps, et d'une capacité à se détacher de ses diktats, en faire un art de vivre sa vie, avec soi et les autres, en toutes libertés.Peaches Goes Bananas, en salles le 5 mars.
On avait laissé Bong Joon-ho sur le triomphe mondial de Parasite avec une interrogation. Vers quoi aller ensuite ? Surtout quand le film "palmedorscarisé" ouvrait toutes les portes au réalisateur sud-coréen. Il a jeté son dévolu sur l'adaptation d'un livre de science-fiction américain au postulat existentiel autour d'un type lambda embarqué dans une mission spatiale où il devient cobaye de diverses expériences, son corps pouvant être cloné à volonté. Le bouquin s'intitulait Mickey 7. Bong Joon-ho l'a amplifié en Mickey 17 pour démultiplier en autant de versions et tribulations le personnage principal. C'est beaucoup trop. Surtout quand ce space opera en profite pour se ramifier en autant de pistes, démarrant comme une fable grinçante avant d'engouffrer farce satirique, suspense, et considérations écologiques. Quelque part, Mickey 17 tient d'une compilation du cinéaste, en empilant les mêmes préoccupations sociales ou morales que The Host, Snowpiercer, Okja et Parasite. Une sorte de best-of, enchaînant les morceaux de bravoure, mais finissant par tourner à vide à force d'excès, de bifurcations, mais surtout d'un trait trop épais qui biffe la trajectoire attachante de Mickey et ses doubles, pour mettre en avant un patron de la tech virant autocrate totalitaire et génocidaire. Dommage que ce rôle, sidérante fusion entre Trump et Elon Musk, perde de sa part d'avertissement prophétique en étant réduit à un caricatural méchant d'opérette. Mickey 17 avait le potentiel d'un immense film politique au vitriol, façon Starship Troopers, mais ne parvient malheureusement jamais à allumer la mèche de son cocktail molotov à force de diluer sa rogne inflammable. Il en reste quelques belles flammes, de l'interprétation parfaite de Robert Pattinson à une virtuosité formelle, mais on est loin de l'incendie espéré.Dans Le Système Victoria, c'est Jeanne Balibar qui met le feu, en DRH de multinationale qui va embobiner le chef de chantier d'une tour dans ses atours de femme fatale. S'il est très terre à terre, Le Système Victoria n'est pas si éloigné de la planète lointaine de Mickey 17 dans une même dissection d'un ordre du monde contemporain vérolé par des mécanismes d'asservissement. Qu'il passe par ceux du thriller sexuel ne le rend que plus troublant, associant jeux de pouvoir et de séduction. Après De Grandes espérances, Sylvain Desclous se confirme comme un réalisateur d'envergure, liant observation lucide et cruelle des nouveaux rapports sociaux dans toute leur complexité – ici, on parle autant transfuge de classe, que d'emprise et prédation dans les rapports Homme/Femme – et ferveur romanesque effeuillant brillamment un récit d'apprentissage balzacien. Et si Damien Bonnard épate en proie poussée à toutes les compromissions, c'est bien Balibar qui emporte le morceau, exceptionnelle en incarnation vénéneuse du miroir aux alouettes d'un capitalisme aussi sauvage que dévorant.Mickey 17 / Le Système Victoria. En salles le 5 mars.