POPULARITY
Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle commencent le balado aujourd'hui par la revue des statistiques de marché en date du 30 juin 2023 puis update leurs auditeurs sur l'inflation. -Statistiques de marché – Juin 2023: https://www.pwlcapital.com/wp-content/uploads/2023/07/2023-06_PDL-Capital_Market-StatsFRE-2.pdf 1) Introduction: François Doyon La Rochelle : Bienvenue à Sujet Capital, un Balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme. Vos hôtes pour ce Balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital. Au programme aujourd'hui pour l'épisode #55 : - Pour notre premier sujet, nous ferons la revue et commenterons les statistiques de marché pour l'année en date du 30 juin. - Et ensuite, pour notre second sujet, nous ferons une mise à jour sur l'inflation. - Veuillez aussi noter, avant que nous passions à nos sujets, que nous prendrons une pause estivale. Nous serons de retour pour notre prochain épisode le 28 septembre. Bonne écoute ! 2) Revue semestrielle des marchés : François Doyon La Rochelle : Je vais commencer notre Balado aujourd'hui par la revue des statistiques de marché en date du 30 juin 2023. Après une année 2022 très difficile, une année au cours de laquelle presque toutes les classes d'actifs ont enregistré des pertes importantes, je suis sûr que nos auditeurs vont être soulagés et heureux d'apprendre qu'au cours du premier semestre 2023, les actions et les obligations ont généré des rendements positifs. Ces rendements positifs sont généralisés puisque toutes les classes d'actifs qu'on suit, à l'exception d'une, sont en territoire positif. A titre de rappel, vous pouvez trouver notre page de statistiques de marché sur notre site Internet Sujet Capital dans la section ressources ou sur le site Internet de PWL Capital dans la section dédié à notre équipe. On va partager le lien pour les statistiques de marché avec le podcast. James Parkyn : Effectivement, François, après l'année 2022 où les actions et les obligations ont été fortement malmené en même temps, les investisseurs devraient être satisfaits des rendements enregistrés depuis le début de l'année. François Doyon La Rochelle : Tout à fait James, surtout que la plupart des experts des marchés étaient sceptiques quant aux perspectives des marchés en début d'année. Plusieurs d'entre eux prévoyaient une récession qui ne s'est pas encore matérialisée. James Parkyn : En effet François, elle ne s'est pas encore matérialisée. La croissance du PIB reste positive, la consommation des ménages reste obstinément forte et la création d'emploi se poursuit à un rythme soutenu, tant ici au Canada qu'aux États-Unis. Les experts s'attendent cependant que la croissance du PIB ralentisse, qu'elle se contracte même, au cours des prochains mois, en raison du cycle de resserrement des taux d'intérêt imposé par les banques centrales. À titre de rappel, afin de ralentir l'inflation qui a atteint l'an dernier un sommet de 8,1 % au Canada et de 9,1 % aux États-Unis. La Banque du Canada a augmenté son taux directeur qui se situait à 0,25 % en mars 2022 à 5 % en juillet 2023. Aux États-Unis, on a vu des hausses semblables. La Réserve fédérale a augmenté le taux des fonds fédéraux de 0,25 % à une fourchette de 5.25% à 5,50%. François Doyon La Rochelle : Le cycle de resserrement de taux a quand même eu l'effet espéré sur l'inflation puisqu'elle a baissé ici au Canada et aux États-Unis à 2,8% et 3% respectivement, ce qui se rapproche de la cible à long terme de 2 % fixée par les deux banques centrales. Ceci dit, le cycle de resserrement a aussi fait des dommages collatéraux, en particulier dans les banques régionales américaines, car les fortes hausses des taux d'intérêt ont placé certaines banques dans des positions délicates, ce qui a entraîné l'intervention de la Réserve fédérale. James Parkyn : Les banques régionales n'ont pas été la seule source d'inquiétude pour les marchés au cours du premier semestre, il y a eu une nouvelle crise politique liée au plafond de la dette aux États-Unis qui a fait la une des journaux pendant plusieurs semaines jusqu'à ce qu'un accord sur le relèvement de la limite de la dette soit conclu en juin. François Doyon La Rochelle : Malgré tout ce bruit, les marchés boursiers ont connu un bon premier semestre, en particulier aux États-Unis et dans les marchés développés internationaux. Ces marchés sont maintenant dans un bull market (marché haussier) parce qu'ils ont augmenté de plus de 20% par rapport aux bas atteints en octobre 2022. On va examiner les détails un peu plus tard, mais l'indice S&P500 aux États-Unis a augmenté, en dollars américains, de 27,5 % depuis le bas et l'indice des actions développées internationales, le MSCI EAFE (acronyme pour les actions d'Europe, Asie et Extrême-Orient) a augmenté d'environ 32,8 % depuis le bas. Ici, au Canada, on n'est pas encore dans un marché haussier puisque l'indice S&P/TSX Composé n'a augmenté que de 12,8 % depuis le creux d'octobre 2022. James Parkyn : Ça peut surprendre certains investisseurs qui sont encore sous l'emprise émotionnelle du biais de récence de l'année dernière, mais l'histoire des marchés financiers nous enseigne que des fortes hausses de marchés arrivent très souvent à la suite de marché baissiers ou en anglais ‘Bear Market'. François Doyon La Rochelle : Absolument James et il y a un bon graphique de Dimensional dans leur revue semestrielle qui montre, sur la base des données de l'indice Fama/French du marché total américains qui couvre la période de juillet 1926 à décembre 2022, qu'historiquement, après une baisse du marché de 20%, le rendement moyen après un an est de 22,2%, que le rendement moyen cumulé après 3 ans est de 41,1% et que le rendement moyen cumulé après 5 ans est de 71,8%. James Parkyn : Oui, ces données sont très intéressantes et elles nous rappellent qu'il faut rester discipliné dans les marchés baissiers, qu'il faut rester investie et qu'on doit suivre son plan à long terme. La majorité des investisseurs ne peuvent pas se permettre de rater les hausses de marché qui suivent les ‘Bear Market'. François Doyon La Rochelle : Malgré la belle remontée depuis le creux de l'année dernière, je pense qu'il est important de mentionner que les principaux indices ne sont pas de retour à leurs niveau maximal historique. James Parkyn : Effectivement, en date du 30 juin, le S&P500, le MSCI EAFE et le S&P/TSX Composite sont encore entre 5% et 7 % en bas de leurs sommets. François Doyon La Rochelle : Ceci dit, on va maintenant regarder en détail les statistiques du marché au 30 juin en commençant par les titres à revenu fixe canadiens. Comme vous le savez, 2022 a été une année historiquement difficile pour les obligations, la pire année depuis plusieurs décennies. A titre de rappel, en 2022, les obligations canadiennes à court terme ont baissé de 4,04 % et l'ensemble du marché obligataire Canadien, qui détient des échéances plus longues, a enregistré une baisse considérable de 11,7 %. Depuis le début de l'année, au 30 juin, malgré une augmentation des taux d'intérêt de 1 % par la Banque du Canada, les obligations canadiennes à court terme ont augmenté de 1,01 % et le marché obligataire total canadien a augmenté de 2,51%. James Parkyn : Ça fait du bien d'enfin de voir des chiffres positifs dans le marché obligataire François, mais les performances que tu cites sont des chiffres de rendement total, donc ça inclut les revenus d'intérêts. Si on regarde seulement le prix des obligations, les obligations à court terme ont effectivement légèrement baissé tandis que ceux des obligations à plus long terme ont légèrement augmenté. François Doyon La Rochelle : Tu as raison James, le prix des obligations sont en baisse, surtout du côté des obligations à court terme, ceci à cause de l'impact des dernières hausses de taux d'intérêt de la Banque du Canada. À titre indicatif, le rendement des obligations du gouvernement du Canada à échéance dans deux ans était de 3,82 % au début de l'année et il est maintenant à 4,21 %, le prix de ces obligations a donc baissé. Il faut se souvenir que les rendements et les prix des obligations évoluent dans des directions opposées. Du coté des obligations à échéances plus longues, le rendement des obligations du gouvernement du Canada venant à échéance dans 10 ans était de 3,30 % au début de l'année et il se situait à 3,26 % au 30 juin, donc le prix a quelques peu augmenté. James Parkyn : Pour ceux qui recherchent la sécurité des certificats de placements garantie (CPG), on peut avoir des rendements intéressants en ce moment, allant de 5,5 % pour un CPG d'un an à 5,2 % pour un CPG de cinq ans. François Doyon La Rochelle : On va regarder maintenant du côté des actions, les marchés boursiers du monde entier ont progressé partout depuis le début de l'année. Les actions canadiennes ont augmenté de 5,70 %, principalement grâce aux titres de croissance, puisque l'indice de croissance des grandes et moyennes capitalisations a eu un rendement de 8,1 %, contre 4,0 % pour les titres de valeur des grandes et moyennes capitalisations. Les actions petite capitalisation ont également eu un rendement positif avec une performance de 3,0 % depuis le début de l'année. Aux États-Unis, le marché boursier total américain a eu une performance de 16,2 % en dollars américains, mais puisque le dollar canadien s'est apprécié par rapport au dollar américain, la performance en dollars canadiens était moindre à 13,5 %. Depuis le début de l'année, les actions de croissance de grande et moyenne capitalisation ont largement surpassé les actions de valeur, avec une performance en dollars canadiens de 26 % contre seulement 2,7 % pour les actions de valeur. Les actions de petites capitalisations ont enregistré une performance de 5,6 % en dollars canadiens, les titres de petite capitalisation croissance ont à nouveau mieux faites que les titres de valeurs avec une performance de 10,9 % contre un maigre 0,1 % pour les titres de petite capitalisation valeur. James Parkyn : Pour les titres de croissance, c'est un revirement complet par rapport à ce qui s'est passé l'année dernière, Il faut se rappeler qu'en 2022 les actions de croissance de grande et moyenne capitalisation ont fortement chuté alors que les titres de valeur de grande et moyenne capitalisation n'avaient pratiquement pas baissé. Cette année, une poignée d'actions à grande capitalisation (en anglais on dit Mega-Cap) dominent les rendements du marché boursier américain. Selon Morningstar, au 31 mai 2023, 97 % de la performance de l'indice Morningstar U.S. Large and Mid-Cap, qui suit de près l'indice S&P500, provenait des 10 plus grands titres de l'indice. Ça signifie que seulement 3 % du rendement de l'indice provient des quelque 700 autres titres de l'indice Morningstar. François Doyon La Rochelle : Oui, les performances du marché américain depuis le début de l'année sont très concentrées sur quelques actions et quelques secteurs. Si on regarde les cinq principaux titres du S&P500, à savoir Apple, Microsoft, Amazon, NVIDIA et Alphabet (Google), leur performance depuis le début de l'année, au 30 juin, varie de 36 % pour Alphabet à 189 % pour NVIDIA. En termes de secteurs, 4 secteurs sur 7 affichent des performances négatives au premier semestre. Les secteurs les plus performants sont ceux de la technologie, des services de communication et de la consommation discrétionnaire. Selon un rapport de RBC Global Asset Management, depuis le 1er janvier 2020, seulement sept titres de l'indice S&P500 ont produit plus de la moitié de son rendement cumulé. Ces titres sont Meta, Apple, Alphabet, Microsoft, Amazon, NVIDIA et Tesla. James Parkyn : C'est très frappant, mais ça veut aussi dire que pour les gestionnaires actifs qui font de la sélection de titre pour bâtir votre portefeuille (ou stock picking en anglais) et que s'ils ne détiennent aucun de ces titres, ils ont probablement sous performer de beaucoup le S&P500. N'oubliez pas qu'il y a des milliers d'actions sur le marché américain et encore plus si on inclut le marché mondial. La recherche académique démontre que la plupart des actions, sont moins performantes que les bons du Trésor américain sur de très longues périodes. François Doyon La Rochelle : C'est exact et c'est l'une des raisons pour lesquelles les stock pickers ont du mal à battre les indices. C'est pourquoi nous utilisons des fonds ou FNBs qui sont largement diversifiés pour bâtir nos portefeuilles. On veut s'assurer d'avoir les tous les titres les plus performants dans les comptes de nos clients. Enfin, pour ce qui est des actions internationales de pays développées, les actions à grande et moyenne capitalisation ont également bien faites depuis le début de l'année. Elles ont eu une performance de 12,1 % en monnaie locale. En dollars canadiens, les actions des pays développés ont augmenté un peu moins, soit de 9,1 %. C'est parce que le dollar canadien s'est apprécié par rapport au panier de devises inclus dans l'indice MSCI EAFE. Là encore, les actions de croissance à grande et moyenne capitalisation ont surpassé les actions de valeur. Elles ont eu une performance de 11,5 % en dollars canadiens, contre 6,7 % pour les actions de valeur à grande et moyenne capitalisation. Comme aux États-Unis et au Canada, les actions de petite capitalisation ont été à la traîne des actions à grande et moyenne capitalisation, avec une performance de 3,1 %, performance également en dollars canadiens. En conclusion, les marchés émergents ont bien fait avec une performance de 2,6 % depuis le début de l'année. Contrairement aux marchés développés, les actions de valeur et les actions de petites capitalisations se sont mieux comportées que les actions de croissance et les grandes capitalisations. Donc, je pense que ça fait le tour. 3) Mise à jour sur l'inflation : Francois Doyon La Rochelle : Comme deuxième sujet aujourd'hui on fait une mise à jour sur l'inflation, on en a beaucoup parlé dans notre podcast depuis le printemps 2022. Donc, James, peux-tu commencer par nous donner un résumé de la situation actuelle des taux d'inflation? James Parkyn : François, l'inflation s'est ralentie le mois dernier pour atteindre son rythme le plus faible en deux ans. Aux États-Unis, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 3 % en juin par rapport à l'année précédente, ce qui est nettement inférieur au récent pic de 9,1 % atteint en juin 2022. L'indice de l'inflation de base, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, a également enregistré en juin sa plus faible hausse mensuelle depuis plus de deux ans. Bien que le taux d'inflation dans le rapport de juin sur l'IPC reste supérieur au niveau souhaité par la Fed, les données suggèrent des progrès évidents dans la réduction des pressions sur les prix vers des niveaux plus acceptables. François Doyon La Rochelle : Au Canada, les nouvelles sont encore meilleures. Le dernier rapport nous donne une inflation qui s'est établi à 2,8 % en juin donc c'est très encourageant mais, James qu'en est-il en l'Europe et au Royaume-Uni ? James Parkyn : L'inflation a baissé à 5,5 % dans les 20 pays utilisant l'euro et à 7,9 % au Royaume-Uni, mais ça reste bien supérieur à l'objectif de 2 % des banques. François Doyon La Rochelle : James, est-ce qu'il y a un consensus parmi les économistes ? Est-ce que les banques centrales peuvent crier victoire sur l'inflation ? James Parkyn : Nick Timaros dans le WSJ rapporte que : "Certains décideurs politiques et économistes de la Fed craignent que le ralentissement de l'inflation soit temporaire. Ils considèrent que le ralentissement de l'inflation était attendu depuis longtemps après la disparition des chocs liés à la pandémie qui ont fait grimper les loyers et les prix des transports et des voitures. Ils craignent que les pressions sous-jacentes sur les prix ne persistent, ce qui obligerait la Fed à relever ses taux et à les maintenir plus longtemps. Leur plus grande crainte est de savoir si la croissance des salaires et des prix peut ralentir suffisamment sans qu'il y ait une récession. François Doyon La Rochelle : Oui, Karen Dynan, une économiste à l'université de Harvard, est citée dans cet article. Elle déclare : "Bien que les choses semblent aller dans la bonne direction en ce qui concerne l'inflation, nous ne sommes qu'au début d'un long processus". James, qu'est-ce que les économistes de l'autre côté du débat disent ? James Parkyn : Nick Timaros poursuit et déclare que : "D'autres économistes affirment que ce raisonnement ne tient pas compte des signes de ralentissement économique actuel qui atténueront progressivement les pressions sur les prix. Ils affirment également que l'inflation ralentira suffisamment pour que les taux d'intérêt "réels" ou corrigés de l'inflation augmentent dans les mois à venir. Ça permettrait de renforcer l'impact des augmentation des taux d'intérêt, même si la hausse des taux du 27 juillet est la dernière du cycle de resserrement actuel”. François Doyon La Rochelle : Donc le débat est beaucoup plus autour de l'inflation des salaires. Le premier camp d'économistes est nerveux car il n'y a pas de marge de manœuvre et trop de demande dans l'économie pour être raisonnablement confiant que l'inflation va revenir à l'objectif de 2 % de la Fed dans les années à venir. James Parkyn : Exactement François. Plusieurs de ces économistes craignent que la croissance des salaires soit trop forte. En l'absence de récession, ils estiment qu'un marché du travail surchauffe poussera l'inflation de base à la hausse en 2024. Étant donné qu'un marché du travail en surchauffe est susceptible de se manifester d'abord au niveau des salaires, beaucoup d'économistes considèrent les augmentations de salaire comme un bon indicateur de la pression inflationniste sous-jacente. La notion derrière cette pensée, est qu'une croissance annuelle des salaires de 3,5 % serait compatible avec une inflation entre 2 % et 2,5 %, à condition que la productivité augmente d'environ 1 % à 1,5 % par an. François Doyon La Rochelle : Selon l'indice du coût de l'emploi du ministère américain du travail, les salaires ont augmenté de 5 % dans la période de janvier à mars par rapport à l'année précédente. La Fed surveille de près cet indice car c'est la mesure la plus complète de la croissance des salaires. James Parkyn : Le second camp d'économistes François estime qu'il existe de nombreuses preuves que le marché du travail se refroidit, ce qui réduit les pressions inflationnistes. Ils soulignent que le temps nécessaire aux chômeurs pour trouver un nouvel emploi s'est allongé. L'augmentation du nombre d'heures travaillées par les employés du secteur privé a ralentie en même temps que le nombre d'emplois non comblés. Benjamin Tal, économiste en chef adjoint chez CIBC World Markets, a dit dans le Global Mail qu': "Il s'attend à ce que l'économie saigne des postes vacants plutôt que des emplois. À savoir, les entreprises n'embaucheront pas mais ne licencieront pas. » François Doyon La Rochelle : La nouvelle encourageante dans tout ça c'est que la baisse de l'inflation va permettre aux banques centrales d'être plus patientes et de prendre leur temps avant de procéder à de nouvelles hausses de taux. James Parkyn : Absolument François. Aux États-Unis, le mois dernier la Fed a maintenu son taux directeur de référence pour les fonds fédéraux dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %. C'est la première fois qu'elle fait une pause après dix augmentations consécutives depuis mars 2022. À titre de rappel, les hausses de taux d'intérêt ralentissent l'économie par le biais des marchés financiers en réduisant le prix des actifs et en augmentant le coût de l'emprunt. François Doyon La Rochelle : Le 27 juillet, la Fed a augmenté le taux des fonds fédéraux de 25 points de base pour atteindre une fourchette cible entre 5,25 % et 5,50 %. Cette augmentation était attendu par les marchés. Ça correspond au sommet précédent atteint en 2006-07. Il faudrait remonter à 2001 pour trouver une période où les taux étaient plus élevés qu'aujourd'hui. La vitesse et l'ampleur de la hausse (plus de 500 points de base en 16 mois) est inégalée depuis le resserrement de la Fed en 1980. Ceci dit, l'inflation, selon l'indice des prix à la consommation, se rapproche de l'objectif de 2 % de la Fed, mais James qu'est-ce que les banques centrales disent des derniers chiffres d'inflation ? James Parkyn : Elles ont toutes le même message en insistant sur le fait que les conséquences économiques vont continuer à s'aggraver si l'inflation échappe à tout contrôle. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, a été cité dans le Financial Times : "Notre tâche consiste à ramener l'inflation à son niveau cible et nous ferons ce qui est nécessaire. Je comprends les préoccupations qui en découlent, mais je crains de devoir toujours dire - que le résultat est pire si nous ne ramenons pas l'inflation à son niveau cible". Donc François, malgré le risque d'entrainer une récession, les banques centrales insistent sur le fait qu'ils prévoient de maintenir les taux à leur niveau élevé pendant un certain temps – en effet, probablement plus longtemps que ne le prévoient les marchés boursiers et obligataires. En résumé, Ils me semblent Francois qu'elles sont très synchronisées. François Doyon La Rochelle : Je suis d'accord James. En fait, la Banque des règlements internationaux (ou la BRI), l'organisation mondiale des banques centrales basée en Suisse, semble également d'accord. Dans un récent rapport, la BRI a souligné que depuis le début de l'année 2021, près de 95 % des banques centrales du monde ont relevé leurs taux. Cette synchronisation parmi les banques centrales est plus élevée lors du choc pétrolier inflationniste des années 1970. La BRI a qualifié cette situation de "resserrement de la politique monétaire le plus synchronisé et le plus intense depuis des décennies". James Parkyn : Je pense que l'on reconnaît de plus en plus que des erreurs de politiques monétaires ont été commises pendant la pandémie. Selon moi, ça m'indique que les taux d'intérêt doivent être normalisés à des niveaux beaucoup plus élevés que les taux très bas en vigueur pendant la pandémie. François Doyon La Rochelle : James qu'est-ce que les économistes disent de l'impact de la politique fiscale, autrement dit, au niveau des dépenses publiques sur l'inflation ? James Parkyn : Le journaliste David Parkinson a récemment posé la question suivante dans le Globe & Mail : "Dans quelle mesure le problème persistant de l'inflation au Canada peut-il être imputé aux dépenses du gouvernement ?" Dans son article, qui fait suite à la dernière hausse des taux d'intérêt de la Banque du Canada, il souligne que le gouverneur, Tiff Macklem, a noté dans les dernières projections économiques de la Banque, que la croissance des dépenses publiques est d'environ 2 %, ce qui correspond au taux estimé de croissance de la production potentielle de l'économie. Selon lui, cela signifie que la contribution du gouvernement à l'équilibre entre l'offre et la demande de l'économie est neutre. Il avance que ça n'aide pas à résoudre le problème de l'excès de demande qui continue d'alimenter les pressions inflationnistes. Mais d'un autre côté, il n'aggrave pas non plus le problème. Mais il affirme également que si l'on compare les dépenses publiques aux niveaux antérieurs à la pandémie, la politique fiscale en matière des dépenses est stimulatrice. François Doyon La Rochelle : Intuitivement, les gouvernements pourraient également contribuer à la lutte contre l'inflation. Ils pourraient réduire les dépenses qui sont essentiellement financées par des déficits afin de diminuer la demande. Je pense que ça aiderait les banques centrales parce qu'elles auraient moins besoin d'augmenter les taux d'intérêt. James Parkyn : À ce sujet, François, Gita Gopinath, directrice exécutive adjointe du Fonds monétaire international, dans un discours prononcé lors de la conférence annuelle de la Banque centrale européenne (BCE) à Sintra, au Portugal, le mois dernier, a affirmé que "certains effets secondaires de la lutte contre l'inflation par la politique monétaire pourraient être réduits en donnant à la politique fiscale des dépenses un rôle plus important. » Mme Gopinath a ajouté : "Compte tenu des conditions économiques dans lesquelles nous nous trouvons, à la fois en raison d'une inflation élevée et de niveaux d'endettement record, ces deux éléments plaident en faveur d'un resserrement de la politique fiscale. Si l'on examine les déficits budgétaires prévus pour de nombreux pays du G7, on s'aperçoit qu'ils sont trop élevés pour trop longtemps. " François Doyon La Rochelle : Elle a également lancé un avertissement et je la cite : "Les banques centrales doivent accepter la "vérité inconfortable" qu'elles devront peut-être tolérer une période plus longue d'inflation supérieure à leur objectif de 2 % pour éviter une crise financière ». James, la baisse de l'inflation est-elle une bonne nouvelle pour les investisseurs ? James Parkyn : Oui, je pense que le fait que les taux plus élevés pour plus longtemps seraient une bonne nouvelle pour les investisseurs. Je pense également que la vraie nouvelle est que nous commençons maintenant à obtenir des taux d'intérêt réels positifs. Enfin, de nombreux économistes prévoient une baisse des taux de la Banque centrale de 2024 et pour certain, ça sera en 2025. Preston Caldwell, économiste en chef chez Morningstar, a déclaré dans un rapport récent que "l'inflation montre maintenant des signes généralisés de décélération" et que "la Fed est toujours susceptible d'augmenter ses taux lors de sa réunion de juillet, mais le rapport d'aujourd'hui sur l'inflation selon l'IPC soutient notre opinion selon laquelle la Fed passera à une réduction agressive en 2024 après la chute de l'inflation". Francois, on le sait la Fed a effectivement augmenter ses taux à la réunion de juillet. François Doyon La Rochelle : Pour les investisseurs qui ont évité les titres à revenu fixe par crainte des hausses de taux, c'est peut-être maintenant le temps de réexaminer vos portefeuilles de titres à revenu fixe. Les investisseurs reçoivent maintenant un rendement réel positif, c'est-à-dire après l'inflation, avec leurs investissements obligataires. Ce qui n'a pas été le cas depuis belles lurettes. James Parkyn : L'exemple parfait est que nous obtenons maintenant de bien meilleurs taux sur les CPG. Récemment, les taux des CPG étaient autour de 5.5% pour 1 an, et autour de 5,2 % pour 5 ans. Ces taux sont nettement plus élevés que notre estimation du rendement attendu des obligations de 4,26 %. Nos auditeurs peuvent consulter le plus récent rapport de PWL que l'on vient de publier sur les hypothèses de planification financière. Malgré la hausse générale des prix des obligations, les rendements aujourd'hui plus élevés qu'ils ne l'ont été pendant la majeure partie de la dernière décennie. François Doyon La Rochelle : À l'heure actuelle, les titres à revenu fixe vous procurent un bon revenu. Sur une base "réelle", les taux semblent très attrayants si on les compare aux prévisions d'inflation pour les années à venir. Par exemple, l'estimation de PWL pour l'inflation est à 2,2 % par an. Un investisseur qui achète un CPG à échéance dans 5 ans, comme tu l'as mentionné James, obtiendrait 5,2 %, soit un rendement réel de 3 %. James Parkyn : En conclusion, François, la clé pour les investisseurs est que même si les banques centrales augmentent encore un peu leurs taux, la fin du cycle haussier actuel se profile à l'horizon, à moins d'une résurgence de l'inflation. Comme nous l'avons dit à maintes reprises, nous ne faisons pas de Market Timing, autant du côté des actions que des obligations. Spécifiquement pour les obligations, n'essayez pas de prévoir le sommet des taux d'intérêt. Je veux également François partager avec nos auditeurs une citation intéressante de Dimensional qui provient de son rapport semestriel et je cite : " Ce que les investisseurs savent, c'est que les marchés continueront à traiter rapidement les informations au fur et à mesure qu'elles seront disponibles. Un plan à long terme, axé sur les objectifs individuels et fondé sur la confiance dans les prix du marché, peut placer les investisseurs dans les meilleures conditions pour vivre une bonne expérience, quoi qu'il arrive. » François Doyon La Rochelle : En d'autres termes, James, il ne faut pas essayer de deviner la fin du cycle de hausse des taux. Je rappelle à nos auditeurs que notre discipline consiste à investir avec "l'état d'esprit de l'investisseur, axé sur le long terme". On ne veut pas se laisser influencer par le bruit à court terme des médias financiers et par la volatilité des marchés. C'est un défi de taille qui s'applique à tous les investisseurs, même aux professionnels. On l'a souvent répété dans notre podcast : "C'est simple à dire mais pas facile à faire : Il faut toujours être conscients qu'on peut tomber dans le piège d'essayer de "prévoir l'avenir". 4) Conclusion : François Doyon La Rochelle : Merci James Parkyn d'avoir partagé ton expertise et ton savoir. James Parkyn : il m'a fait plaisir Francois. François Doyon La Rochelle : Hé bien c'est tout pour ce 55ième épisode de Sujet Capital ! Nous espérons que vous avez aimé. N'hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n'y êtes pas abonné, faites-le SVP. Encore une fois, merci d'être à l'écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode à paraitre le 28 septembre exceptionnellement car nous prenons une pause pour l'été. Profitez de votre été et à bientôt!
In this Episode, James Parkyn & François Doyon La Rochelle review the Market Statistics as of June 30,2023 and update their listeners on Inflation. Market Statistics – June 2023 : Market Statistics - Statistiques de marché (pwlcapital.com) Read The Script: 1) Introduction: François Doyon La Rochelle: You're listening to Capital Topics, episode #55! This is a monthly podcast about passive asset management and financial and tax planning ideas for the long-term investor. Your hosts for this podcast are James Parkyn and me François Doyon La Rochelle, both portfolio managers with PWL Capital. In this episode, we will discuss the following points: - For our first topic, we will review and comment the market statistics for the first half of the year. - And for our next topic, we will give you an update on inflation. - Please note before we move on to our topics that we will take a summer break. We will be back for our next episode on September 28th. Enjoy! 2) Mid-Year Review of Markets: François Doyon La Rochelle: I will start today with a review of the market statistics as of June 30, 2023. So, after a very difficult year in 2022 when pretty much all asset classes posted big losses, I'm sure our listeners will be relieved and happy to hear that in the first half of 2023 stocks and bonds are generating positive returns. These positive returns are across the board as all the asset classes we follow, except for one, are in positive territory. As a reminder, you can find our Market Statistics report on our Capital Topics website in the resources section or on the PWL Capital website in our team section. We will provide the link for the market stats on the podcast page. James Parkyn: Indeed François, after the historical devastation where both stocks and bonds were hammered with double-digit negative returns, investors should be quite pleased with the returns so far this year. François Doyon La Rochelle: Totally James, particularly given the fact that most market pundits were skeptical about the outlook for markets entering the year. Many of them were forecasting a recession that has not yet materialized. James Parkyn: Correct it has not materialized yet, GDP growth continues to be positive, personal consumption remains stubbornly strong and jobs are still being created at a strong pace both here in Canada and the U.S. Market Pundits are however expecting GDP growth to slow and even contract in the coming months on the back of the historic interest rate tightening cycle imposed by the central banks. As a reminder to our listeners, to tame inflation that had risen to multi decades highs last year - 8.1% here in Canada and 9.1% in the U.S., the Bank of Canada increased its overnight rate from 0.25% in March 2022 to 5% in July 2023. In the U.S., the Federal Reserve increased the Fed fund rates from 0.25% to 5.25% over the same period. François Doyon La Rochelle: I must say that this tightening cycle had the desired effect on inflation since it has come down here in Canada and the U.S. to 2.8% and 3% respectively which is close to the long-term target of 2% set by both central banks. This said, the tightening cycle caused collateral damages particularly in the U.S. regional banks as the sharp interest rate increases left some banks in delicate positions prompting the intervention of the Federal Reserve. James Parkyn: Regional banks were not the only worry for the markets in the first half of the year, there was, yet another debt ceiling political crisis in the U.S. that dominated the headlines for several weeks until an agreement to raise the debt limit was reached in June. François Doyon La Rochelle: Despite all this noise, the stock markets have had a strong first half, particularly in the U.S. and the internationally developed markets. Those equities are now in the bull market territory and have risen more than 20% from the lows reached in October 2022. We will look at the details a bit later, but the S&P500 Index in the U.S. is up, in U.S. dollars, by 27.5% since the lows, and the index for internationally developed equities, the MSCI EAFE (Which is the acronym of Europe, Asia and the Far East) is up roughly 32.8% since the lows. Here in Canada, we are not yet in a bull market since the S&P/TSX Composite is up only 12.8% from October's 2022 lows. James Parkyn: This may be surprising for some investors who are still emotionally caught up in the recency bias of last year. Capital market history teaches us that strong bull markets most often follow painful bear markets. François Doyon La Rochelle: Absolutely James and there is a good chart from Dimensional in their mid-year review that shows, based on data from the Fama/French Total US Market Index extending from July 1926 to December 2022, that historically, after a market decline of 20% or more, the average return one year later is 22.2%, the cumulative average return after 3 years is 41.1% and the cumulative average return after 5 years is 71.8%. James Parkyn: Yes, this data is very powerful as it is a stark reminder that you need to stay disciplined in bear markets by staying invested and sticking to your long-term plan. You can't afford to be out of the market when it turns positive. François Doyon La Rochelle: Despite this nice rally from last year's bottom, it must be mentioned that the main indexes have not fully recovered to where they were at their all-time highs. James Parkyn: Effectively, the S&P500, the MSCI EAFE, and the S&P/TSX Composite are still between 5% to 7% off their previous peaks as of June 30th. François Doyon La Rochelle: With this being said let's now look at the market statistics as of June 30th. Let's start with the Canadian fixed income. 2022 was a historically difficult year for bonds as it was the worst year in many decades. Canadian short-term bonds in 2022 were down 4.04% and the total bond market, which holds longer-dated maturities was down by a whopping 11.7%. Year-to-date as of June 30th, despite an increase in the interest rate of 1% by the Bank of Canada, the Canadian short-term bonds are up 1.01% and the Canadian total bond market is up 2.51%. James Parkyn: It's nice to see positive numbers in the bond market again, however, the performance you are quoting Francois is total return numbers, which includes interest income. If we look at bond prices, remember bond yields and bond prices move in opposite directions, short-term bonds on a price basis were down slightly. Longer-duration bond prices were up a bit. François Doyon La Rochelle: You are right James, bond prices are down but especially in the short end because of the impact of the latest interest rate increases from the BOC. As an indication the yield on the benchmark Government of Canada 2-year bond was 3.82% at the beginning of the year and it now sits at 4.21%, so the price went down. The yield on the Government of Canada 10-year bond was 3.30% at the start of the year and it was 3.26% on June 30th, so the price went up. James Parkyn: For those looking for the safety of GICs, there are some juicy rates available now. For example, you can get over 5.5% for a 1-year GIC and about 5.2% for a 5-year. François Doyon La Rochelle: Now let's look at equities, stock markets around the globe were up everywhere year-to-date. Canadian equities were up by 5.70% led mainly by growth stocks since the large and mid-cap growth stocks had a performance of 8.1% versus 4.0% for large and mid-cap value stocks. Small-cap stocks also delivered a positive return with a performance of 3.0% year-to-date as of June 30th. In the U.S., the total stock market is up 16.2% in USD but because the Canadian dollar gained relative to the US dollar the performance in Canadian dollars was 13.5%. Year-to-date, large and mid-cap growth stocks vastly outperformed value stocks with a performance in Canadian dollars of 26% versus only 2.7% for value stocks. Small cap returned 5.6% in Canadian dollars with small growth again outperforming value with a performance of 10.9% versus 0.1% for small value. James Parkyn: This is a complete reversal of what happened last year when large and mid-cap growth stocks were down significantly more than large and mid-cap value stocks. What is significant this year, is that a handful of mega-cap stocks are dominating the returns in the U.S. stock market. According to Morningstar, as of May 31st, 97% of the return on the Morningstar U.S. Large and Mid-Cap Index, which performs closely with the S&P500 Index, came from the 10 largest stocks in the index. This means that only 3% of the return came from all the over 700 stocks. François Doyon La Rochelle: Yes, year-to-date performance in the U.S. market is very concentrated in a few stocks and a few sectors. Just looking at the top 5 holdings of the S&P500, which includes Apple, Microsoft, Amazon, NVIDIA, and Alphabet (Google) they have a performance year-to-date as of June 30th ranging from positive 36% for Alphabet to a whopping 189% for NVIDIA. In terms of sectors, 4 out of 7 sectors are experiencing negative returns in the first half. The sectors that are performing well are the technology, communication services, and consumer discretionary sectors. According to an RBC Global Asset Management report, since January 1st, 2020, only seven stocks in the S&P500 Index have produced more than half its cumulative return and these stocks are Meta, Apple, Alphabet, Microsoft, Amazon, NVIDIA and Tesla. James Parkyn: Wow, this is impressive, but it means that if you are a stock picker and you did not hold any of these stocks in your portfolio you probably did poorly compared to the index. Remember there are thousands of stocks in the U.S. market and even more globally and research shows that most stocks, over very long periods, underperform one-month U.S. Treasury bills. This capital market history fact comes as a major surprise to most investors. François Doyon La Rochelle: That's correct and that's one of the reasons why stock pickers have trouble beating indexes and why we use broadly diversified portfolios to make sure we have the winners in our clients' accounts. Finally, looking at internationally developed equities, large and mid-cap stocks were also up year-to-date, they were up by 12.1% in local currency. In Canadian dollars, international developed equities were up 9.1% since the Canadian Dollar appreciated against the basket of currencies included in the MSCI EAFE Index. Here again, large and mid-cap growth stocks have outperformed value stocks with a performance of 11.5% in Canadian dollars compared to 6.7% for large and mid-cap value stocks. Similarly, in the U.S. and Canada, the small-cap stocks trailed large and mid-caps with a performance of 3.1%, that's also in Canadian dollars. To conclude, emerging markets lagged compared to developed markets with a year-to-date performance of 2.6%, and contrary to developed markets' value and small-cap stocks fared better than growth and large-cap stocks. So this wraps up the review of what happened in the Markets during the first half of the year. 3) Update on Inflation: Francois Doyon La Rochelle: Our Main Topic today is an Update on Inflation. We have covered Inflation a lot since the spring of 2022. James, maybe we can start with a summary of where are we at now with Inflation Rates? James Parkyn: Francois, Inflation cooled last month to its lowest pace in two years. As indicated earlier in the podcast, in the U.S., the consumer-price index or CPI climbed 3% in June from a year earlier, sharply below the recent peak of 9.1% in June 2022. The index for core inflation, which excludes volatile food and energy prices, in June also posted its smallest monthly increase in more than two years. The annual rate of inflation is now at the lowest it has been in just over two years. While the rate of inflation in the June CPI report remains above where the Fed wants it to be, the data suggests clear progress in getting price pressures down toward more acceptable levels. François Doyon La Rochelle: In Canada, the news was even better. The latest Inflation number came in at 2.8% in June. What about Europe and the UK James? James Parkyn: In Europe, inflation has eased to 5.5% in the 20 countries using the euro and to 7.9% in the U.K., but that's still far above the Central Banks' 2% target. François Doyon La Rochelle: Does there appear to be a consensus among economists? Can Central Banks declare victory over Inflation? James Parkyn: Nick Timaros in the WSJ reported in a recent article that: “Some Fed policymakers and economists are concerned that the easing in inflation will be temporary. They see inflation's slowdown as long overdue after the fading of pandemic-related shocks that pushed up rents and the prices of transportation and cars. And they worry underlying price pressures could persist, requiring the Fed to lift rates higher and hold them there for longer.” So their biggest fear François is about whether wages and price growth can slow enough without an economic downturn. François Doyon La Rochelle: Karen Dynan, an economist at Harvard University is quoted in that article. She states, “While things seem to be heading in the right direction with inflation, we are only at the start of a long process”. So, James, what are economists on the other side of the debate saying? James Parkyn: Nick Timaros goes on to state: “Other economists say that thinking ignores signs of current economic slowing that will gradually subdue price pressures. They also argue inflation will slow enough to push “real” or inflation-adjusted interest rates higher in the coming months. That would provide additional monetary restraint even if this week's rate increase is the last of the current tightening cycle”. François Doyon La Rochelle: So, the debate is really around wage inflation. The first camp of economists is nervous that there is too little slack and too much demand in the economy. They are not confident that inflation will return to the Fed's 2% inflation target in the coming years. James Parkyn: Exactly. Many of these economists worry that wage growth is too strong. Without a recession, they see a tight labor market pushing up core inflation next year. Since an overheated labor market is likely to show up first in wages, many see pay gains as a good proxy of underlying inflation pressure. The thinking is that 3.5% annual wage growth would be consistent with inflation between 2% and 2.5%, assuming productivity grows around 1% to 1.5% a year. François Doyon La Rochelle: According to the U.S Labor Department's employment-cost index, wages and salaries rose 5% in the January-to-March period from a year earlier. The Fed watches this index closely because it is the most comprehensive measure of wage growth. James Parkyn: The second camp of economists believes there is ample evidence that the labor market is cooling, in turn reducing inflationary pressures. They point out that the amount of time it takes unemployed workers to find new work has been growing. Increases in hours worked by private-sector employees have slowed along with the number of unfilled jobs. Benjamin Tal, the deputy chief economist at CIBC World Markets, is quoted in the Global Mail that: “He expects the economy to be bleeding vacancies as opposed to jobs. Namely, companies will not be hiring but not be firing.” François Doyon La Rochelle: The encouraging news about inflation falling is that it has created space for the Central banks to be more patient and take their time about any further rate hikes. James Parkyn: To support that point François, the Fed in the U.S. last month held its benchmark federal funds rate steady in a range between 5% and 5.25%. This was the first pause after 10 consecutive increases since March 2022, when officials raised it from near zero. As a reminder for our audience, the conventional thinking is that Interest-rate increases slow the economy through financial markets by lowering asset prices and raising the cost of borrowing. As we can see by what has happened in the financial markets and the economy, this has yet to transpire. François Doyon La Rochelle: On July 27th, the Fed increased the Fed Funds rate by 25 Basis points to a target range between 5.25% and 5.50%. This was widely expected by the markets. This matches the prior peak reached over 2006-07. You'd have to go back to 2001 to find a period when rates were higher than today. The speed and size of the hikes (over 500 basis points in 16 months) are unmatched by any Fed tightening campaign since 1980. That said, CPI inflation is getting close to the Fed's 2% target. What are Central Bankers saying about the latest inflation numbers James? James Parkyn: They are all staying on message insisting the pain will only get worse if inflation slips out of control. The governor of the Bank of England Andrew Bailey was quoted in the Financial Times: “Our job is to return inflation to target, and we will do what is necessary. I understand the concerns that go with that, but I'm afraid I always have to say – that it is a worse outcome if we don't get inflation back to target.” Despite the risk of recession François, I feel the central bankers are emphasizing that they expect to keep rates at their peaks for some time – likely longer than stock and bond markets expect. They also appear to me to be very synchronized. François Doyon La Rochelle: I agree James. The Bank for International Settlements (or BIS), the Switzerland-based global organization of central banks appears to agree as well. In a recent report, the BIS highlighted that since early 2021, almost 95% of the world's central banks have raised rates. Even more than during the inflationary oil price shocks of the 1970s. The BIS called it “the most synchronized and intense monetary policy tightening in decades.” James Parkyn: I think there is increasing acknowledgment that Policy mistakes were made during the Pandemic. That in turn requires that interest rates be normalized at much higher levels than the ultra-low rates in effect during the pandemic. François Doyon La Rochelle: James, what are economists saying about the impact of fiscal policy or government spending on Inflation? James Parkyn: David Parkinson writing in the Globe & Mail recently, asked the following question: “How much of Canada's nagging inflation problem can we blame on government spending?” In his article in the wake of the Bank of Canada's latest interest-rate increase, he highlights the fact Governor Tiff Macklem noted in the bank's latest economic projections, government spending growth is running at about two percent. This is on par with the estimated rate that the economy's potential output is growing. This implies that the government's contribution to the economy's supply-demand balance is neutral. In other words, it's not helping the excess demand problem that continues to fuel inflation pressures, but it's not compounding the problem, either. But he also goes on to make the case that if you compare government spending to pre-pandemic levels, fiscal policy is stimulative. François Doyon La Rochelle: Intuitively, governments could also help fight inflation by reducing deficit-funded spending to cut demand. This would lower the pressure on Central Banks to raise interest rates further. James Parkyn: To that point Francois, Gita Gopinath deputy executive director of the International Monetary Fund, in a speech at the European Central Bank's (ECB) annual conference in Sintra, Portugal, last month argued “Some side effects of fighting inflation with monetary policy could be reduced by giving fiscal policy a bigger role. Indeed, economic conditions call for fiscal tightening,” She went on to say: “Given the economic conditions we have, both because of high inflation and record high debt levels, the two would call for a tightening of fiscal policy. If you look at projected fiscal deficits for many G7 countries, they look too high for far too long.” François Doyon La Rochelle: She also warned and I quote her: “Central banks must accept the “uncomfortable truth” that they may have to tolerate a longer period of inflation above their 2 percent target to avert a financial crisis.” James, is there good news for Investors with lower Inflation? James Parkyn: Yes, I believe there is good news for Investors in rates staying higher for longer. I also think that the real news is that we are now starting to get positive Real Interest rates. Finally, many Economists are forecasting lower Central Bank rates as early as 2024 and as far out as 2025. Morningstar chief economist Preston Caldwell stated in a recent report that “Inflation is now showing broad-based signs of deceleration,” says “The Fed is still likely to hike in its July meeting, but today's CPI Inflation report supports our view that the Fed will pivot to aggressive cutting in 2024 after inflation falls.” François, we now know that the Fed effectively increased their Fed funds rate after July's meeting. François Doyon La Rochelle: For investors who have been avoiding fixed income because they're afraid of rising rates, now is the time to revisit their fixed income portfolio. Investors are getting compensated on a real basis, meaning after inflation, from their bond investments, and that hasn't been the case for quite some time. James Parkyn: The perfect example is we are now getting much better rates on GICs. Recently, the GIC rates were 5.5% for 1 year, and about 5.2% for 5 years. These rates are significantly higher than our Estimate for Expected Return on Bonds of 4.26%. Our listeners can find our latest PWL Financial Planning Assumptions paper published on our PWL Website. Despite rising bond prices generally, yields are now higher than they have been for most of the past decade. François Doyon La Rochelle: Right now, you're getting a good income out of a fixed income. Rates look attractive. On a “real” basis, rates also look attractive when compared to inflation expectations for the coming years. For example, the PWL estimate for inflation is 2.2% a year, meanwhile, an investor buying a 5-year GIC, like you mentioned James, would get 5.2% or a real yield of 3%. James Parkyn: In Conclusion Francois, the key for Investors is that even if the Fed raises rates a bit further, the end of the current cycle of increases is on the horizon unless there is a dramatic resurgence in inflation. As we have said many times, we do not preach market timing about stocks AND bonds. Specifically for bonds, don't try to time the peak in interest rates. I want to share with our listeners an interesting quote from Dimensional in their Mid-year Review report: “What investors do know is that markets will continue to quickly process information as it becomes available. A long-term plan, one focused on individual goals and built on confidence in market prices, can put investors in the best place for a good experience, whatever may be in store”. François Doyon La Rochelle: In other words, James, don't try to guess the end of the hiking cycle. As a reminder to our Listeners, our discipline is to invest with “The Investor Mindset, focused on the long term”. We don't want to be led astray by short-term noise in the financial media and recent financial market volatility. This challenge is daunting and applies to all Investors including us Professionals. We have said it often on our Podcast: “It is simple to say but not easy to do: We must always be cognizant that we can fall into a trap of trying to “Forecast the Future”. 4) Conclusion: François Doyon La Rochelle: Thank you, James Parkyn for sharing your expertise and your knowledge. James Parkyn: You are welcome, Francois. François Doyon La Rochelle: That's it for episode #55 of Capital Topics! Do not forget, if you would like to submit questions or suggestions for the show, please email us at: capitaltopics@pwlcapital.com Also, if you like our podcast, please share it when with family and friends and if you have not subscribed to it, please do. Again, thank you for tuning in and please join us for our next episode on September 28 exceptionally as we are taking a break for the summer. Enjoy your summer and see you soon!
Vous souhaitez devenir Certifié en Architecture du Mouvement
One of Ryan's greatest obsessions is the screentimes of the characters and actors in the “Scream” films. He previously covered the screentimes of the first four films in an episode last November. This week, Ryan reveals the data on the characters and actors in “Scream” (2022). This is the first time Neve Campbell does not have the most screentime in a “Scream” film, and it is the smallest amount of screentime each of the trio has in the history of this franchise. Listen to the latest episode with Ryan and Patreon member Fran Perez for the comprehensive look at how much each character has an impact on “Scream” (2022). Introduction Fran's Opinion on “Scream” (2022) Screentime Readings Analysis of the Trio Analysis of the Supporting Characters Lead or Supporting: The Carpenters & Richie Conclusion Links for Social Media Patreon: @ScreamWithRCS Twitter: @ScreamWithRCS Instagram: @ScreamWithRCS Facebook: @ScreamWithRCS Guest Twitter: @Fran_PerezBea Support the show and sign up for even more Scream content at: patreon.com/screamwithrcs
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:05:00 Paradise Big Sam’s Funky Nation 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:19:16 hometown cleopatrick 00:29:16 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:34:03 Au bout de la ruelle Hélium 00:44:03 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:47:22 John the revelator Larkin Poe 00:57:22 […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:05:56 Chantal Dylarama 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:18:41 On refait le monde Martin Jouno 00:28:00 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:33:35 Le poison de l’art Tonique 00:45:00 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:47:35 Every Single Thing HOMESHAKE 00:58:00 Thème […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:04:04 Boudin libré Bernard Adamus 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:18:33 L’amour et la guerre (Version radio) Ope 00:28:00 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:33:18 Mucagiami Guts (Feat. Vum Vum) 00:45:00 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:48:02 Poison Allan Rayman […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:04:52 Get out of my way Arielle and the 7 seas 00:14:52 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:18:28 Stay Jesse Mac Cormack 00:28:28 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:32:43 OK D-Track 00:42:43 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:46:05 Oh yeah Housse […]
Heure Titre Artiste diffusion 12:00:00 Introduction Français 12:01:30 Tear it down Major Love 12:04:47 Thème 1 – Présentation et BD Français 12:15:00 Brandt Rhapsodie Benjamin Biolay & Jeanne Cherhal 12:19:42 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 12:29:30 Cannibale (ma faim de toi) Geneviève Binette 12:32:27 Thème 3 – BD et Chronique Français 12:45:00 […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:03:49 7 Heure Du Mat Jacquline Taieb 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:17:57 Lo/Hi The Black Keys 00:28:00 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:29:30 Pubs – 12h28 Français 00:32:38 Ça va ça va Lou-Adriane Cassidy 00:45:00 Thème 3 – BD et Chroniques […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:06:51 Convex St Paul & The Broken Bones 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:17:46 Sang d’encre Jean Leloup 00:28:00 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:34:20 Le reel du Mohawk perdu Le Winston Band 00:45:00 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:48:39 […]
Temps Titre Artiste cumul. 00:01:30 Introduction Français 00:04:33 Rise Up Stargate, Nelson Mandela (Los Unidades) 00:15:00 Thème 1 – Présentation et BD Français 00:19:52 J’aurai cent ans Beyries 00:28:00 Thème 2 – BD et Bonnes nouvelles Français 00:31:55 La Neige (feat. Dj UNPIER et LGS) Jacobus 00:45:00 Thème 3 – BD et Chroniques Français 00:48:07 […]
Introduction : François Hubault 9'32" : "Origine et destin du genre : centralisé du travail et famille" par Frédérique Debout 57'10" : "Le genre à l'aune de la coopération" par Sandro De Gasparo