Podcasts about donc

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Km42 - Running - Trail - Lifestyle
Différence entre temps réel et temps officiel sur les courses — Le Conseil 123

Km42 - Running - Trail - Lifestyle

Play Episode Listen Later Nov 15, 2025 26:02


Les résultats des courses de running affichent-ils deux temps différents : le temps réel et le temps officiel. Mais pourquoi ? J'ai répondu en live à cette question à l'arrivé de ma dernière course à une personne débutante en course à pied qui était perplexe devant la feuille de résultat. Donc j'ai décidé de vous donner l'explication aussi. Surtout qu'il y a des subtilités.Liens :Le Protocole Perte de Gras : https://go.soulier.xyz/protocolekm42Le Programme FlowFit (tarif de lancement spécial) : https://go.soulier.xyz/flowfitkm42Rejoindre le Hamsters Running Club : https://km42.soulier.xyz/hrcTous les liens et anciens épisodes : https://km42.soulier.xyz/389A l'arrivée de ma dernière course, des personnes regardent les résultats affichés sur les panneaux et observent deux colonnes de temps : une colonne « temps réel» et une colonne « temps officiel». Et leur question : mais pourquoi on a un temps différent ? Et d'ailleurs pourquoi deux temps . Cet épisode répond à ces questionsDans cet épisode Comment sont chronométrées les courses en running et trailLe principe des puces et des tapis de mesureA quoi correspond le temps réel ou « chip time »A quoi correspond le temps officiel ou « Gun Time »Quel est le temps à prendre en compteQuelle est la différence entre classement scratch et temps officielPourquoi le temps réel est plus juste que le temps officielQuel est le temps pris en compte dans les classementsPourquoi le temps réel est important pour les qualifications sur les championnats ou des grands marathonsPourquoi le temps officiel sur une course comme le marathon de Paris n'a aucun intérêt pour nousPourquoi le sas de départ choisi dans une course avec plusieurs sas n'a aucun impact sur notre temps réelNouveau : Le protocole Perte de Gras 2025 ❤️ Me suivre Tous les liens sont ici

Radio Rôliste
Radio Rôliste #158 : le narratif du sport

Radio Rôliste

Play Episode Listen Later Nov 15, 2025 83:36


Invité : GulixChroniqueurses : Macalys, Matthieu B, Lam SonMontage : Lam Son Il est difficile de définir le sport. Est-ce une simple activité physique pour se sentir mieux dans son corps, s'amuser, se distraire, ou est-ce qu'on a besoin de la notion de compétition pour séparer sport et activité physique ? Les ethnologues qui associent sport et compétition remarquent que dans les sports modernes on trouve une organisation sociale originale avec des fédérations qui définissent des règles qui se veulent universelles. Les compétitions qui suivent ces règles sont aussi souvent des spectacles avec un fort caractère narratif : records, rivalités, héros et héroïnes du stade, supporters, etc. Donc oui, le sport est là pour qu'on se raconte des histoires. Le cinéma l'a bien compris, de Rasta Rocket à Rocky, de Comme des garçons à Water boys. Mais la littérature, l'animation, la BD et même la chanson ne sont pas en reste. Et le jeu de rôle dans tout ça ? Gulix est un auteur et traducteur de jeu de rôle. On peut retrouver son travail sur son blog et sur itch.io. En particulier: Un dernier tour de piste pour jouer la dernière course de la saison autour d'une championne grande favorite.La coupe du Chaos, un cadre pour Fiasco pour jouer la dernière semaine avant la finale d'un tournois. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? On a parlé surtout de jeux de sport qui insistent sur le narratif du sport plutôt que la simulation d'une partie : Fight with spirit, un JdR sur le drama du sport, chroniqué par MacalysGlorieuses, un JdR d'entraide entre catcheuses dans les années 80 par Cendrones. Un super actual play est disponible chez Alceste.My Way un autre jeu pour jouer un catcheur en fin de carrière tout cabosséAutres jeux de catch : World Wide Wrestling RPG VF & VO, Kayfabe, Doing the job VF & VOXCrawlLuchadoresVolley Boyz!!Superstars: Racing Icons VFFakechessla page itch.io avec le tag sports : https://itch.io/physical-games/genre-sports Des ancêtres qui touchaient un peu le sport Space quest contient des sports futuristesJames Bond 007 RPG où les espions pouvaient exceller au sport avec une classe britanniqueShadow run sports violents et augmentés en arrière planTooniversal Tour Guide avec son chapitre Street and StadiumGURPS qui inclus aussi des compétences sportives On a aussi parlé de Blood Bowl un jeu de plateau simulant un sport par équipe dans l'univers de WarhammerA Single Moment qui parle du drama pendant un duel de samurai

LA PETITE HISTOIRE
Oyez Oyez : Ceci est une annonce !

LA PETITE HISTOIRE

Play Episode Listen Later Nov 15, 2025 1:26 Transcription Available


Ceci n'est pas un épisode. Ceci est une annonce ! Comme vous le savez peut-être déjà on va commencer à faire des vidéos en lien avec la petite histoire. Donc n'hésitez pas à nous dire ce que vous aimeriez voir et entendre dans ces vidéos. Est-ce qu'il y a des formats vidéos que vous aimez ? On attend vos commentaires.  Quoiqu'il en soit on a déjà diffusé en avant-première une vidéo de 22 min sur le Patreon de la petite histoire. Les abonnés patreon commencent d'ores et déjà à nous faire leurs premiers retoursdonc si vous aimez La Petite Histoire et si vous voulez nous aider à continuer à produire ces épisodes en audio et en vidéo chaque semaine, vous pouvez rejoindre le Patreon du podcast. C'est ce qui nous permet de financer les recherches, le matériel et tout le travail de montage derrière chaque histoire. En plus, vous y trouverez des contenus exclusifs ! Et surtout, vous ferez vraiment partie de l'aventure.

C'est dans ta nature
Les pigeons voyageurs, des oiseaux aux performances de haut niveau

C'est dans ta nature

Play Episode Listen Later Nov 15, 2025 2:29


Ces oiseaux parcourent plusieurs centaines de kilomètres pour rejoindre leur pigeonnier, à plus de 70km/h de moyenne. Leurs capacités d'orientation sont aussi exceptionnelles. « Voilà, c'est parti ! » Rémi Seimpère est colombophile, éleveur de pigeons voyageurs, et il vient de lâcher l'un de ses 130 oiseaux qui logent dans le pigeonnier situé au fond de son jardin de la banlieue sud de Paris. « C'est parti, il va faire son petit sport quotidien, et les autres ont compris que c'est l'heure du petit entraînement, donc ça va partir comme des fusées ! », s'exclame-t-il. Les pigeons trépignent dans le pigeonnier, agitent leurs ailes, jusqu'à ce que Rémi Seimpère ouvre la trappe. Alors les uns après les autres, à la queue leu leu, les oiseaux s'envolent dans le ciel. Sauf une femelle, qui préfère rester sur le toit de l'autre pigeonnier, celui où sont placés les mâles. « Elle a été séparée, il n'y a pas très longtemps, de son mâle qui se trouve dans le pigeonnier d'à côté. Elle a moins envie de voler que de rejoindre son conjoint », rigole Rémi Seimpère. Voyageur et sédentaire Les pigeons voyageurs, aux pattes beaucoup plus musclées que les pigeons biset – ceux qu'on rencontre en ville –, sont de véritables sportifs. À chaque course, l'oiseau est lâché loin de son pigeonnier, à 500, 600 ou même 1 000 kilomètres, et il rentre à toute vitesse, à 70 km/h au moins, avec des pointes qui peuvent atteindre les 120km/h pour les plus performants quand le vent est favorable.  C'est le paradoxe du pigeon voyageur, comme le souligne le colombophile : « Il est voyageur avant tout parce qu'il est sédentaire. Il est attaché à son pigeonnier. Il ne faut pas croire que le pigeon voyageur part de son pigeonnier, va quelque part et revient. Ce n'est pas un migrateur. » Mais comme les oiseaux migrateurs, le pigeon possède quelques qualités d'endurance et des capacités pour se repérer dans l'espace et s'orienter. Les sens de l'orientation Au-dessus de nos têtes, les pigeons libérés tout à l'heure continuent leur vol groupé. Ils se dégourdissent les ailes, et ça fait partie de leur entraînement. « Ils vont tourner autour de leur pigeonnier pendant 30, 40, 50 minutes, voire une heure, et c'est ainsi qu'ils repèrent les lieux autour de leur pigeonnier. Donc on peut supposer qu'ils ont une mémoire visuelle, détaille Rémi Seimpère. Ensuite, quand on les éloigne à un ou deux kilomètres, pour les premiers entraînements, on suppose qu'ils ont une bonne vue qui leur permet de revenir. Certainement qu'ensuite, ils repèrent les lieux par leur odorat, par d'autres moyens, avec des entraînements qui se déroulent à dix, vingt, trente ou cinquante kilomètres. Le pigeon s'oriente alors avec le champ magnétique terrestre, grâce à une sorte de boussole qui se trouve sous les narines. C'est le cumul de plusieurs sens qui leur permet de revenir chez eux. » Pigeons dopés Longtemps, dans l'armée, les pigeons voyageurs ont été utilisés pour transmettre des messages. Un pigeon héroïque avait même été décoré de la Croix de guerre 14-18. La technologie les a supplantés, mais la colombophilie perdure, avec 8 300 éleveurs en France. « Je compare souvent notre passion aux chevaux de course : le fait de faire de l'élevage, d'améliorer continuellement la race et de les faire participer à des concours ou des courses. » Mais la passion peut rendre fou. En 2020, un colombophile chinois a acheté un pigeon belge plus d'1,5 million d'euros. Et il y a même des cas de dopage, avec « de l'EPO, de la cortisone, des choses qui permettent au pigeon d'aller au-delà de ses capacités naturelles », regrette Rémi Seimpère. Si un jour, un pigeon remporte l'ascension de l'Alpe d'Huez à vélo, on se sera vraiment fait pigeonner ! À lire aussiInde: un pigeon voyageur, soupçonné d'être un «espion chinois», relâché après huit mois d'enquête

Nanarologie
Nanarologie Bonus - Commentaire de Superfast 8

Nanarologie

Play Episode Listen Later Nov 15, 2025 117:54


La nanarologie, LE cours en ligne qui vous permet de voyager en toute sécurité dans le monde du cinéma bis et à terme de devenir de vrais spécialistes.Nous n'avions aucune obligation de le faire, mais nous avons fait un commentaire pour tous les opus de la saga Fast & Furious... Et cela nous donne également l'occasion de chier sur le cancer de l'humour qu'était le duo Jason Friedberg / Aaron Seltzer. Donc... Profitons-en je suppose... Il est temps qu'on se prenne une vraie pause.Année : 2015Origine : États-UnisRéalisateur : Deux connardsCasting : Littéralement personne d'intéressant---------------------------Introduction : Reprise 8-bit par LtBolo d'Against the Ninja du groupe Dragon Sound, bande-originale du film Miami Connection : https://www.youtube.com/watch?v=yMsY8...Conclusion : Thème du film Dangerous MenBluesky : https://bsky.app/profile/nanarologie.bsky.socialDiscord : https://discord.gg/F9BCqTaaxpLetterboxd : https://letterboxd.com/Nanarologie/

Invité Afrique
«Le Sahel est l'épicentre de l'expansion jihadiste en Afrique», explique le chercheur Luis Martinez

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 14, 2025 6:49


« L'Afrique est-elle le prochain califat ? », demandait il y a deux ans l'universitaire français Luis Martinez, dans un ouvrage au titre provocateur, paru aux éditions Tallandier. Aujourd'hui, la question se pose au Mali, où les jihadistes du Jnim essayent d'imposer le blocus de Bamako et où les États-Unis et la France conseillent à leurs ressortissants de quitter le pays au plus vite. Mais y a-t-il vraiment une menace sécuritaire de la part des jihadistes sur la ville de Bamako ? Luis Martinez, qui est directeur de recherches au Centre de recherches internationales (CERI), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Deux ans après la sortie de votre livre, continuez-vous de penser que l'Afrique peut devenir le prochain califat ? Luis Martinez : Je pense qu'en Afrique, et en particulier dans le Sahel, il y a des conditions pour voir émerger des territoires qui seraient gouvernés par des jihadistes, qui chercheraient à mettre en œuvre ce qu'ils cherchent depuis quelques années, à savoir un califat. Quand vous dites que le jihadisme est en expansion, pensez-vous en priorité à l'Afrique de l'Ouest ou à l'Afrique de l'Est ? Disons que le vivier, le cœur ou l'épicentre, c'est clairement le Sahel. Tout simplement parce que les conditions de ces dix dernières années nous montrent qu'il y a eu une constellation qui a favorisé leur expansion. Je ne reviens pas sur les déterminants intérieurs et régionaux, mais les conditions ont été vraiment propices à leur développement. Et leur projet ne s'arrête pas là. Il est clair qu'on voit bien qu'il y a des tentatives vers l'Afrique de l'Ouest, sur le Bénin, le Togo, le Nigeria, bien évidemment, et depuis longtemps dans certaines régions. Mais le Sahel reste quand même l'épicentre en raison d'un certain nombre de conditions qui sont quand même très favorables. Certains observateurs disent qu'après ses échecs en Irak et en Syrie, le groupe État islamique essaie de faire de l'Afrique de l'Est une base de repli, notamment en Somalie ? En Somalie, c'est clair qu'il y a dans l'État semi-autonome du Puntland ou d'autres régions, là aussi, des conditions qui pourraient amener à une installation. Mais en même temps, on est en Somalie, c'est un environnement qui, peut-être, n'est pas celui du Sahel, avec un engagement des États-Unis qui, sans doute, limite ou limiterait, dans la durée, la possibilité de vraiment s'y installer. Pour revenir à l'Afrique de l'Ouest, quel est, à votre avis, le pays le plus exposé à l'instauration d'un éventuel califat jihadiste ? Clairement, c'est le Mali qui apparaît dans l'agenda jihadiste comme celui qui pourrait le plus facilement, dans les semaines, les mois, voire les années à venir, constituer un terrain nouveau d'instauration d'un califat. Alors pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a quand même un isolement de Bamako, à la fois vis-à-vis de la France et vis-à-vis du voisin algérien. Mais également, ses partenaires et alliés, que ce soit le Burkina ou le Niger, ont eux-mêmes de graves difficultés sur place pour pouvoir lui venir en aide. Quant à la Russie, je pense que les quelque 2 000 ou 3 000 mercenaires de l'Africa Corps ne peuvent strictement rien faire face à une insurrection jihadiste. On l'a vu avec la France avec ses 6 000 hommes, ce ne sont pas les 2 000 ou 3 000 hommes de la Russie qui vont modifier la donne. Je pense que l'approche militaire, de toute manière, est vouée à l'échec. Parce qu'il faudrait vraiment passer par les armes et faire des massacres dans toutes les régions du Mali pour restaurer l'ordre et la sécurité, ce que quasiment aucun État occidental n'assumerait de faire. Et évidemment, la Russie a d'autres soucis en Europe et en Ukraine pour pouvoir considérer que le Mali est stratégique dans sa politique. Aujourd'hui, l'armée malienne est quand même assez isolée pour pouvoir bénéficier d'une capacité, non seulement de résistance, mais de reconquête de son territoire. Cela me semble, comme beaucoup d'observateurs, voué à l'échec. Quand vous voyez que les États-Unis et les grands pays européens appellent leurs ressortissants à quitter Bamako, y voyez-vous le signe d'une prise possible de cette capitale africaine, notamment par le Jnim d'Iyad Ag Ghaly ? Je ne sais pas dans les détails. Aujourd'hui, Bamako peut tomber ou pas. Ce qui est sûr, c'est que depuis quelques années, le Jnim a construit une vraie stratégie pour, entre guillemets, isoler Bamako sur le plan territorial, isoler le pouvoir politique sur le plan sociétal, dont l'influence est limitée. Et maintenant, sans doute, chercher à l'isoler économiquement, financièrement. Toutes ces conditions vont-elles faire que les militaires à Bamako vont considérer qu'il n'y a plus d'échappatoire ? Ou bien vont-ils estimer qu'ils peuvent s'en accommoder ? Un peu comme à Kaboul où, pendant des années, on s'est accommodé de ne pas pouvoir sortir au-delà de 30 km de Kaboul, parce qu'il y avait les talibans à côté. Voilà, cela va dépendre. Le Jnim n'a aucune capacité, aujourd'hui, de conquête, au sens militaire du terme, d'entrer dans Bamako. Le Jnim a toujours recherché ce qu'on pourrait appeler des partenaires politiques, militaires et religieux pour lui ouvrir les portes de Bamako. C'est-à-dire faire en sorte que, de l'intérieur, on se débarrasse de la junte et on négocie des alliances avec le Jnim dans ce qu'on pourrait appeler une co-gouvernance de la capitale et de l'État malien. À une époque passée, pas très lointaine, il y avait l'imam Mahmoud Dicko qui aurait pu remplir ce rôle. Lui-même avait fondé le Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Dicko (CMAS), ce qui est donc une sorte de coordination de mouvements civils et religieux qui avait encouragé un dialogue jusqu'en 2019 et 2020. À partir de 2022, les militaires au pouvoir à Bamako l'ont quasiment pourchassé. Il est exilé en Algérie en ce moment. Mais c'est ce type de personnage que les groupes jihadistes recherchent. C'est-à-dire des figures religieuses, politiques, voire demain militaires, qui puissent être des passerelles pour ouvrir les portes de Bamako. Parce que les djihadistes du Sahel sont pour beaucoup des Arabes et des Touaregs qui seraient minoritaires dans la ville de Bamako ? Il y a à la fois cette dimension ethnique, communautaire qui jouerait, mais en même temps, il y a l'expérience passée, c'est-à-dire la conquête militaire d'une ville, voire sa prise complète du pouvoir. Le Jnim a bien regardé ce qui s'est passé avec le groupe État islamique du côté de Syrte, en Libye. Cela a généré immédiatement une coalition internationale pour déloger le groupe État islamique de la ville de Syrte en 2014 et 2015. Donc il y a cette idée que le Jnim ne veut pas apparaître comme un projet politique radical qui s'imposerait à la société, mais comme une alternative politique et religieuse que la société serait prête à accompagner. Cela fait quelques années que le Jnim, entre guillemets, gouverne un certain nombre de régions, et Bamako serait un peu la vitrine. Entrer par la force à Bamako pourrait susciter des réactions tout à fait contraires à son projet. Il y a dix ans, les attentats de Paris et de Saint-Denis ont été prémédités et préparés au Moyen-Orient, et donc pas en Afrique de l'Ouest. Est-ce à dire que les jihadistes qui opèrent en Afrique et au Sahel ne représentent pas une menace terroriste pour l'Europe ? Il me semble que le contexte du Moyen-Orient, qui était quand même un contexte d'ingérence de forces étrangères extrêmement importantes – la guerre d'Irak, la guerre contre Al-Qaïda, et toute une série de variables – avait construit une vraie haine de l'Occident et des pays alliés à l'Occident. Il me semble que l'on n'a pas cette configuration aujourd'hui dans le Sahel. À la rigueur, je dirais presque que c'est une chance pour la France aujourd'hui de ne pas être associée à cette avancée spectaculaire des jihadistes et de ne pas chercher à les combattre militairement sur place. Tout simplement parce qu'ainsi cela ne va pas générer un certain nombre de griefs, de colère contre la France. Il y a déjà le passé colonial. Il y a déjà le passé post-colonial de la Françafrique. Je pense qu'aujourd'hui, la France est, entre guillemets, mieux lotie en étant loin de ce type de transformation de la société du Sahel plutôt qu'en y étant présente. Cela ne veut pas dire demain que cette région ne pourrait pas, bien évidemment, devenir une base pour certains groupes qui, entre guillemets, échapperaient à la gouvernance du Jnim et chercheraient à exploiter les failles d'une gouvernance califale pour frapper l'Occident. Cela, en toute sincérité, je n'en sais rien aujourd'hui.   À lire aussiMali: record d'enlèvements d'étrangers par les jihadistes

Invité de la mi-journée
Cisjordanie occupée: les attaques de colons sont le fruit d'«une politique d'État»

Invité de la mi-journée

Play Episode Listen Later Nov 14, 2025 6:50


Les attaques de colons israéliens sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes dans les territoires palestiniens, selon l'ONU. Une recrudescence qui pèse sur la récolte des olives en Cisjordanie occupée, où une mosquée a été vandalisée par des colons qui sont « souvent accompagnés ou protégés par des soldats israéliens ». Deux adolescents palestiniens de 15 ans ont été tués par l'armée israélienne qui les présente comme des « terroristes en passe de perpétrer une attaque ». Ce nouvel incident intervient alors que de plus en plus de voix dénoncent les violences qui ont atteint en octobre un pic inédit en près de deux décennies. Entretien avec Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président d'honneur de l'IReMMO et co-auteur du livre Atlas du Moyen-Orient, éditions Autrement. RFI : Comment expliquer cette recrudescence des violences en Cisjordanie occupée ces dernières semaines ? Est-ce qu'il y a un lien avec le cessez-le-feu, qui est fragile, mais qui tient parallèlement à Gaza ? Jean-Paul Chagnollaud : Je crois qu'il faut d'abord rappeler le contexte. C'est vrai que maintenant, depuis plus de deux ans, les Nations unies montrent à quel point, dans leurs statistiques, le nombre d'attaques a très sensiblement augmenté. Il y a vraiment des violences terribles, et en particulier par des milices de jeunes colons, souvent religieux, ou en tout cas liés à des organisations ou des associations religieuses, et qui sont particulièrement dans une violence débridée. Je crois que votre hypothèse du lien avec le cessez-le-feu a sans doute du sens, c'est difficile à vérifier. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on a le sentiment que tout pourrait aller mieux à Gaza, ce qui est évidemment une illusion absolue. Le cessez-le-feu est fragile et l'avenir est pour le moins incertain. Mais en tout cas, on oublie complètement la Cisjordanie, dont je rappelle d'ailleurs que la Cisjordanie n'est pas mentionnée dans le plan Trump. Comme si, au fond, la colonisation qui y est établie pourrait se poursuivre. Donc, les plus déterminés parmi les colons violents ont une espèce d'espace assez libre pour agir comme ils le souhaitent. Ils savent qu'ils ont le soutien du gouvernement et de l'armée. Justement, ils sont de plus en plus jeunes, c'est ce que dit l'ONU. Il y a cette stratégie du fait accompli. Mais très peu d'auteurs finalement de ces attaques ont été poursuivis par les autorités israéliennes. Ils sont effectivement protégés ? C'est extrêmement clair. On ne peut même pas parler de deux poids, deux mesures, entre ce que subissent les Palestiniens comme punition quand ils s'engagent dans la violence, et les Israéliens et les colons israéliens quand ils le font. Les colons israéliens ont toujours été dans l'impunité la plus totale. De temps en temps, il y a une vague commission d'enquête qui n'aboutit jamais à aucun résultat. C'est extrêmement clair. Alors que, en ce qui concerne les Palestiniens, la moindre intervention peut leur coûter très cher, y compris d'ailleurs la mort. Je rappelle qu'en deux ans, il y a eu pratiquement 1 000 victimes. Ce sont encore les chiffres des Nations unies, 1 000 Palestiniens qui ont été tués soit par l'armée, soit par les colons. Donc, on voit bien la différence. Il y a un projet de loi qui est en discussion à la Knesset, qui est dans une première lecture sur le rétablissement de la peine de mort contre les terroristes. En fait, c'est une peine de mort, non pas en soi, mais uniquement contre les Palestiniens. Donc, c'est à suivre de très près et ça rentre malheureusement dans ce schéma d'une radicalisation constante du gouvernement israélien et d'une partie, malheureusement, de la société israélienne. Ce qu'on évoque là, c'est bien la société israélienne elle-même. Vous dénoncez l'impunité, mais comment est-ce que vous interprétez la déclaration du chef de l'armée israélienne ? Il a affirmé mercredi 12 novembre vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie occupée. L'armée est accusée par les Palestiniens de plutôt fermer les yeux, voire d'encourager ces colons israéliens. Comment vous avez perçu cette déclaration ? Je crois qu'il y a deux interprétations possibles. La première, c'est qu'il estime effectivement qu'il faudrait arrêter ces violences. Mais ça, malheureusement, ça n'a pas beaucoup de sens parce que c'est une politique d'État qui est derrière, ce n'est pas seulement quelques colons. Ou bien, il le fait pour des raisons purement tactiques, en faisant semblant de penser qu'il puisse y avoir une impunité, que ces personnages puissent être, disons, freinés, voire punis. Donc, c'est un geste dont l'interprétation est ambivalente, parce que si vraiment on voulait y mettre un terme, c'est toute une politique qu'il faudrait remettre en question, et c'est exactement l'inverse qui se passe. Ces colons violents ne sont que la pointe avancée d'une colonisation systématique et extrêmement dense. Je rappelle juste un élément important : c'est le gouvernement qui a décidé de lancer ce fameux projet E1, qui est une colonisation qui se trouve entre Ma'aleh Adumim et Jérusalem et qui aboutirait à couper en deux la Cisjordanie. Et ça, ce ne sont pas les colons violents, c'est le gouvernement qui l'a décidé. C'est un projet qui date des années 1990 et qui a toujours été empêché par la communauté internationale et les États-Unis en particulier. Et là, c'est l'inverse, l'administration Trump a donné son feu vert. Quand le président israélien Isaac Herzog, lui aussi, condamne une descente particulièrement violente de colons, ces derniers jours, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Est-ce que ça peut avoir un effet, selon vous ? Je ne crois pas, malheureusement. Parce qu'une fois encore, si vraiment il allait au bout de son discours, il faudrait dire : "On remet en question la colonisation", ce qui est absolument exclu puisque c'est une politique d'État depuis très longtemps. Donc, ce sont des paroles qui tendent à montrer, du point de vue de la communauté internationale, qu'on est en désaccord avec ces violences. Mais en réalité, c'est un cadre plus global de la politique israélienne de colonisation qui permet ces violences-là. Je crois que c'est ça la réalité, malheureusement. Une manifestation d'associations israéliennes a été empêchée ce matin, avec des organisations comme Peace Now (« La Paix maintenant »). Ce sont des voix, il faut le dire, minoritaires dans la société israélienne. Mais cette mobilisation, le fait que ces associations aient tenté de se mobiliser, c'est déjà important pour vous ? Le camp de la paix tel qu'il existait, disons à l'époque d'Oslo, ça nous ramène à il y a très longtemps, a presque disparu. Mais il y a encore des gens courageux qui essaient de reprendre ce flambeau. Peace Now et quelques autres. Et c'est vrai qu'il y a une fraction de la société israélienne qui se rend bien compte des impasses où conduit cette politique de colonisation. Et malheureusement, ils sont, comme vous le dites, assez minoritaires, et donc, eux aussi, subissent une répression de la part des autorités israéliennes. C'est ça le schéma qui perdure. À lire aussiDes habitants de villages palestiniens voient leur statut de résidence modifié par Israël

L'entreprise de demain
Expérience collaborateur et performance économique — le Baromètre 2025 de Parlons RH par Thomas Chardin

L'entreprise de demain

Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 46:02


Thomas Chardin et les équipes de Parlons RH, en partenariat avec Cornerstone, viennent de mettre un point final à un faux débat : l'expérience collaborateur est un levier de performance économique. Point. Depuis huit ans, avec Parlons RH, Thomas mesure l'expérience collaborateur sous toutes les coutures.J'accorde un grand crédit à ce baromètre particulièrement bien construit, comme à tous les contenus produits par Parlons RH. C'est donc un honneur que m'a fait Thomas Chardin d'accepter de vous dévoiler sur L'Entreprise De Demain - Le podcast quelques résultats et son décryptage du baromètre 2025 en avant première.Cette année, le baromètre va plus loin : il prouve par les chiffres que travailler l'expérience collaborateur, c'est agir directement sur la santé économique de l'entreprise.Pour cette édition 2025, il le démontre clairement : il existe une corrélation quasi parfaite entre expérience collaborateur et performance économique.Les chiffres parlent d'eux-mêmes :70 % des entreprises qui la pratiquent ont connu une croissance sur les trois dernières années, contre 34 % des réfractaires.55 % ont augmenté leurs effectifs, contre 39 %.Seules 22 % ont vu leur turnover augmenter, contre 54 %.Et 70 % affichent de bonnes performances RSE, contre 56 % des autres.« En synthèse, l'expérience collaborateur est bonne pour la santé économique », résume Thomas.Et ce n'est pas tout : les baromètres précédents avaient déjà montré qu'elle renforce la résilience, facilite les transformations et augmente l'engagement (+ 12 points de collaborateurs engagés).Pourtant, le paradoxe persiste : les DRH reconnaissent son rôle sur l'engagement, mais peinent à en faire un levier de performance économique.Pourquoi ? Dans cet épisode, Thomas décrypte les données, partage les enseignements clés et s'adresse directement aux DRH :« Oui, l'expérience collaborateur est un investissement, mais c'est un investissement rentable. Il y a un ROI. Donc allons-y, agissons. »Un épisode concret, éclairant et inspirant, pour remettre l'humain au centre de la performance.

Rothen s'enflamme
Jérôme Rothen "Je ne suis pas d'accord avec Jean-Michel, nos milieux de terrain des Bleus sont dans les meilleurs clubs du monde donc ils font partie des meilleurs au monde" – 13/11

Rothen s'enflamme

Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 6:02


Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.

Rothen s'enflamme
Younès Belhanda "Il y a un beau vivier dans ce milieu de terrain. Techniquement c'est pas si mal, Manu Koné apporte une touche technique dans ce milieu donc je suis emballé" – 13/11

Rothen s'enflamme

Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 1:36


Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.

Invité Afrique
«Le régime algérien a montré aux opposants que nul n'est à l'abri d'une arrestation», estime Kamel Bencheikh

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 13, 2025 6:10


« Je prends acte de ce geste d'humanité du président Tebboune et l'en remercie », a déclaré hier Emmanuel Macron, après la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes. « Avec l'Algérie, le bras de fer ne fonctionne pas », a ajouté l'un des conseillers du Président français. Est-ce à dire que le départ du gouvernement français de Bruno Retailleau, qui prônait la fermeté avec Alger, a facilité les choses ? L'écrivain franco-algérien Kamel Bencheikh, qui est l'un des membres fondateurs du comité de soutien à Boualem Sansal, témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle est votre réaction à la libération de Boualem Sansal ? Kamel Bencheikh : Vous vous doutez que je saute au plafond, que c'est une joie incommensurable. Lorsque je l'ai appris, d'abord, je ne m'y attendais pas du tout. Parce qu'on s'est attendu à sa libération pendant l'Aïd el-Kébir, puis pour le 5 juillet, fête de la libération de l'Algérie. On a été déçus et chat échaudé craint l'eau froide. Je ne m'y attendais pas et je n'espérais plus rien. Tout de même, il y a quelques jours, sur France Inter, le patron de la DGSE, les services français de renseignement extérieurs, Nicolas Lerner, déclarait : « Il y a des signaux venant d'Alger en faveur d'une reprise du dialogue. J'espère qu'il y aura libération de nos deux compatriotes, Boualem Sansal et Christophe Gleizes. » Je l'ai écouté et nous espérions tous. Mais connaissant le pouvoir d'Alger et le régime d'Alger, je me suis dit que, à moins qu'il soit grièvement malade, ils ne le lâcheront pas. Je pense que ce n'est pas un geste de clémence. C'est parce qu'il est malade qu'ils voulaient se débarrasser de lui. Apparemment, l'Allemagne et son président Frank-Walter Steinmeier ont joué un grand rôle, non ? Certainement. Parce que, entre l'Allemagne et l'Algérie, il y a des relations fortes dans le domaine économique. Il ne faut pas se le cacher, le président Abdelmadjid Tebboune a l'habitude d'aller se faire soigner en Allemagne. Il l'a fait l'année dernière et il y a deux ans. Cette médiation allemande, en aviez-vous déjà eu connaissance ces derniers mois ? Non, pas du tout. C'est une surprise pour moi. Sans être une surprise, parce que Boualem Sansal est très connu en Allemagne. Il a eu le Grand Prix des libraires allemands pour l'ensemble de son œuvre. Il avait l'habitude d'aller faire des conférences pour les ambassadeurs allemands à l'étranger. C'est là-bas qu'il a écrit son livre Gouverner au nom d'Allah. Il a été reçu deux ou trois fois par l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel. On peut donc imaginer qu'Emmanuel Macron a demandé à Frank-Walter Steinmeier de faire une démarche auprès d'Alger ? Je ne l'imagine pas et je n'imagine rien parce que maintenant que Boualem Sansal est arrivé à Berlin, tout le monde va dire : « C'est grâce à moi. » Moi, je ne le sais pas, je ne suis pas au courant. Tout ce que je sais, c'est qu'on a essayé de contacter la présidence française qui n'a jamais réagi. Que les deux filles de Boualem Sansal, Sabira et Naouel, ont écrit dans Le Figaro une lettre ouverte au président Macron à laquelle il n'a jamais répondu. Cela nous a déçu. Du côté des Français, on avait remarqué ces derniers mois qu'il y avait deux lignes sur la question algérienne : la ligne de fermeté, incarnée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bruno Retailleau ; et la ligne modérée, incarnée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Avez-vous senti la même chose ? Bien évidemment. On dirait que ce sont des ministres des deux gouvernements différents. Jean-Noël Barrot en est même arrivé à taper sur le comité de soutien et en particulier sur Xavier Driencourt, l'ancien ambassadeur de France en Algérie, en le traitant de tous les noms et en le traitant de militant d'extrême droite. Alors que Bruno Retailleau tenait la ligne dure vis-à-vis de l'Algérie et je pense que l'Algérie l'a humilié. Ne serait-ce qu'en n'acceptant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF). N'est-ce pas le départ du gouvernement de Bruno Retailleau qui a facilité l'issue favorable à Boualem Sansal ? Je n'y crois pas. D'abord, c'est parce que le président allemand l'a demandé et l'Allemagne est un partenaire important pour l'Algérie. Deuxièmement, je suis sûr – on le saura dans les prochaines heures, sinon dans les prochains jours –, que les examens de santé que demandait Boualem Sansal devaient être faits en Occident. Je pense qu'ils ne pouvaient pas le laisser mourir chez eux parce que le monde entier aurait réagi. Donc, pour vous, le moment de la libération de Boualem Sansal, c'est d'abord un moment médical ? Médical, oui. Une année, cela suffit. En gardant Boualem Sansal pendant une année, le pouvoir algérien, le régime algérien, a montré non seulement au monde qu'il était « souverain », mais surtout aux opposants que nul n'est à l'abri d'une arrestation. Boualem Sansal n'était-il pas l'otage d'une crise politique entre Alger et Paris ? Sa libération n'est-elle pas le signe que cela va mieux entre les deux pays ? Ce n'est pas ma lecture. Ma lecture, c'est que Boualem Sansal a été arrêté parce que les islamistes se sont sentis forts en Algérie. Ils lui en voulaient terriblement. Le jour où il a dérapé, dans le média Frontières, en parlant des frontières algéro-marocaines, c'était l'occasion ou jamais pour obliger le président et le pouvoir algérien à l'arrêter. Tout de même, le président Abdelmadjid Tebboune n'envoie-t-il pas un message d'apaisement à Paris par l'intermédiaire de cette grâce à l'égard de Boualem Sansal ? Cela aurait été le cas s'il avait été libéré à la demande de Paris. Ce n'est pas le cas. Mais le résultat est le même. Le résultat est le même et nous sommes heureux. Boualem Sansal arrive en Allemagne et d'ici à quelques jours, il sera probablement parmi les siens, y compris en France ? Bien sûr, nous l'attendons de pied ferme. Mais je ne suis pas sûr que c'est pour faire plaisir au gouvernement français qu'il a été libéré. C'est même l'inverse. Ils ont résisté à toutes les demandes françaises pendant une année. Il y a Boualem Sansal et puis il y a un autre ressortissant français, le journaliste Christophe Gleizes, qui a été condamné au mois de juin dernier à sept ans de prison. Comment voyez-vous sa situation aujourd'hui ? Il faut absolument qu'il en sorte. Mais au-delà de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes, il y a des centaines de prisonniers politiques qui sont dans les prisons algériennes. Maintenant que nous avons eu le bonheur d'avoir le retour de Boualem Sansal, il faudrait que nous ne lâchions pas concernant Christophe Gleizes. Il faut absolument que l'on commente, que l'on se batte pour qu'il nous revienne. Son procès en appel est prévu dans quelques semaines, début décembre, à Alger. Êtes-vous optimiste ? Je ne suis ni optimiste ni pessimiste parce que les réactions algériennes sont très improbables. C'est là où l'on verra justement si le pouvoir algérien veut faire plaisir à la France, puisque cela ne passera pas par l'Allemagne, cette fois-ci. Ce que vous dites, c'est qu'avec le sort à venir de Christophe Gleizes, on saura si, oui ou non, il y a un apaisement entre Alger et Paris ? C'est exactement ce que je veux dire. Mais en tout cas, ce que vous souhaitez, c'est la libération de Christophe Gleizes également. Oui, qu'il revienne vers sa famille, vers son pays, à son métier. À lire aussiLibération de Boualem Sansal par l'Algérie: la diplomatie française en question

Invité Afrique
«Tshisekedi ne peut aller à Washington sans retrait des troupes rwandaises», estime Patrick Muyaya

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 12, 2025 13:41


« Le président Tshisekedi ne peut pas aller signer la paix à Washington sans qu'on puisse constater que les troupes rwandaises se sont retirées de notre territoire », déclare sur RFI, ce mercredi matin, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Est-ce à dire que la poignée de main, prévue d'ici à la fin du mois à Washington, entre le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagamé est sérieusement compromise ? De passage à Paris, Patrick Muyaya, qui est aussi porte-parole du gouvernement de la RDC, répond aux questions de Patient Ligodi et Christophe Boisbouvier. RFI : Jusqu'à la semaine dernière, vous faisiez du retrait des troupes rwandaises du Congo le préalable à toute signature d'accords. Mais vendredi dernier, à Washington, vous avez finalement signé un accord de coopération économique avec le Rwanda pour le développement futur de la sous région. Pourquoi avez-vous changé d'avis ? Patrick Muyaya : Nous avons paraphé parce qu'il y a eu un progrès. Il y a eu, dans ce qui avait été signé, une section qui a été rajoutée. Dans cette section, il est clairement dit que le cadre d'intégration économique régionale pourra effectivement être mis en œuvre après la satisfaction de l'exécution du Conops. Le Conops, c'est le volet militaire de l'accord du 27 juin qui stipule, d'une part, que nous allons traiter la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et que le Rwanda va à son tour retirer ce que l'on appelle ses « mesures de défense », en réalité, la présence de ses troupes et de son matériel militaire. Dans ce qui s'est discuté, il y a des engagements qui ont été réitérés de part et d'autre, notamment en ce qui concerne le volet militaire, pour que cela facilite la signature par les deux chefs d'État. Vous avez signé parce que le principe, notamment, d'un retrait des troupes rwandaises vous semble acquis ? Nous avons signé, dans le cadre de cette section, que l'on a rajouté, parce qu'il faut que l'on s'assure que, dans cette dimension, le Rwanda fasse sa part. Dans le Conops, le volet militaire, n'oubliez pas qu'il est prévu de traiter d'une part la question des FDLR, ce que nous traitons, avec la phase de la sensibilisation – nous en ferons le point pour décider s'il y a des opérations qui doivent se faire. Mais, d'autre part, le Rwanda s'était engagé à retirer ses mesures de défense. Nous faisons notre part et eux doivent faire la leur. Comme vous le dites, la mise en œuvre de cet accord de coopération économique est conditionnée aussi à la neutralisation des rebelles hutu rwandais FDLR sur votre territoire. Mais concrètement, monsieur le ministre, avez-vous cartographié le déploiement des FDLR ? Avez-vous commencé à les désarmer ? Je crois qu'il y a un travail d'état-major qui a été fait en termes de cartographie. Il y en a certains qui sont sur la partie du territoire que nous contrôlons, et l'autre partie sur le territoire qui est sous contrôle des forces d'occupation. Dans les parties que nous contrôlons, au moment où je vous parle, il y a des experts militaires qui sont sur place pour procéder à la phase de sensibilisation qui est, elle aussi, prévue dans le cadre du Conops, qui est annexé à l'accord du 27 juin. Dans cet ordre, nous faisons cette première partie. S'il y a des résistances, dans le cadre de ce qui est prévu, nous passerons à la phase suivante pour nous assurer que nous nous sommes acquittés de notre part dans le cadre de l'exécution du Conops. Du côté des négociations avec les rebelles de l'AFC/M23, vous avez signé avec eux, il y a un mois, un accord créant un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Où en est ce mécanisme ? Fonctionne-t-il ? Il doit fonctionner normalement en fonction des structures qui ont été mises en place. Je crois que la première réunion devrait être convoquée incessamment pour voir comment cela peut se mettre en place. Ce n'est pas simplement la question du mécanisme du cessez-le-feu, mais aussi cette question de prisonniers. Vous parlez d'échange de prisonniers. Vous négociez à ce sujet avec le M23 depuis plusieurs mois à Doha, mais cela n'avance pas. Beaucoup disent que c'est vous qui bloquez, car vous refuseriez la libération d'un certain nombre de prisonniers politiques. Je n'irai pas à dire que nous bloquons ou que nous n'avançons pas. Le fait, déjà, que nous ayons parlé préalablement des mécanismes qui ont été signés, notamment sur le cessez-le-feu ou la libération de prisonniers, c'est la preuve que nous avançons sur les mécanismes de prisonniers. Il y a une tâche qui a été confiée au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est en train de travailler avec les deux parties. Le moment venu, il y aura des évolutions et les choses pourront être dites. La condamnation à mort, le mois dernier, de l'ancien président Joseph Kabila par un tribunal militaire de Kinshasa ne complique-t-elle pas ces négociations ? Je ne suis pas sûr que cela complique les négociations. Il faut dissocier le président Kabila. C'est un ancien président. Je pense qu'il existe une loi qui le concerne, lui, personnellement – parce qu'on n'a pas deux anciens présidents. Au regard de cette loi et au regard de ses agissements, notamment son séjour et ses contacts réguliers – je ne dirai pas davantage –, il faut considérer qu'il n'a pas joué le rôle qu'il devrait jouer dans ce cadre et que les conséquences au plan judiciaire ont été tirées. Cette semaine, toujours à Doha, au Qatar, on attend la signature d'un accord-cadre entre l'AFC/M23 et votre gouvernement. Où en est-on ? Je pense que les discussions ont plutôt bien évolué. Il y a un besoin humanitaire urgent et pressant. Je pense que nous trouvons un compromis qui sera complémentaire à celui trouvé à Washington et qui nous permet d'aller maintenant dans la mise en œuvre effective qui sera l'étape la plus déterminante qui permette le retour de la paix effective. La Conférence humanitaire de Paris, le 30 octobre dernier, a-t-elle donné les résultats que vous espériez, ou vous a-t-elle déçu ? On ne dira pas qu'on est déçu parce qu'il y a eu une grosse mobilisation sur un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, le sujet humanitaire. Il y a des besoins qui ont été chiffrés à peu près à 2,2 milliards et Paris s'est prononcé pour à peu près 1,6 milliard. Ce n'est pas tout ce dont nous avons besoin, mais c'est déjà quelque chose d'essentiel. Nous restons attentifs sur ce sujet aussi. La réouverture de l'aéroport de Goma pour des causes humanitaires, y croyez-vous ? Nous allons y arriver parce que nous avions convenu de cette urgence avec les humanitaires sur place. La question a fait l'objet des discussions à Paris. Ici, il faut rappeler d'abord que, si ceux qui occupent illicitement la ville de Goma et de Bukavu étaient en mesure d'ouvrir l'aéroport, ils l'auraient ouvert. C'est une question de souveraineté. Et nous, nous avons lancé un NOTAM (« Messages aux navigants », ndlr) – pour parler un langage de spécialiste –, pour dire que ces aéroports ne pouvaient pas servir. Pour des besoins strictement humanitaires, il y aura une dérogation qui pourra être faite pour des vols de type précis qui pourront être systématiquement contrôlés et être dans la mesure de fournir l'appui qu'il faut à nos populations sur place. D'ici combien de temps ? Je ne saurai pas vous donner des délais, au moment où nous parlons. Mais je sais qu'il y a des personnes qui y travaillent, que ce soit à Kinshasa ou à Paris, et qui doivent être en mesure rapidement de rendre concret ce projet. Vous êtes sur le point de signer un accord-cadre avec les rebelles AFC/M23, mais en même temps, ce mouvement est en train de recruter des dizaines, voire des centaines de magistrats pour son administration. Comment réagissez-vous ? Il est évident, le ministre de la Justice l'a déjà dit, que tout acte posé dans ces contextes sera déclaré nul et de nul effet. Vous convenez avec moi qu'ils ne sont pas en compétence de faire un quelconque recrutement parce qu'il existe un travail du Conseil supérieur de la magistrature et des critères bien établis. Nous n'accordons que peu d'attention à ce genre d'actions qui n'ont en réalité aucun avenir. Voilà plus de quatre mois que les ministres des Affaires étrangères de vos deux pays, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ont signé un premier accord de paix à Washington. C'était le 27 juin. Mais à quand un accord de paix définitif signé par vos deux présidents, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, en présence de Donald Trump à Washington ? Mais je crois que c'est prévu et les conditions doivent être réunies. Mais il y a pour nous un facteur principal, c'est le retrait de ce qu'on appelle, en langage diplomatique, les « mesures de défense du Rwanda », mais qui sont, en réalité, son armée et tous les matériels qui sont déployés sur notre territoire. Dès que les conditions seront réunies, et il me semble que nous sommes sur la voie, le président de la République pourra faire le déplacement de Washington pour poser la signature sur cet accord de paix. Donc, pas de déplacement de Félix Tshisekedi à Washington avant un début de retrait des forces rwandaises de votre territoire ? Je crois que nous l'avons fait savoir, notamment à la médiation américaine. Vous avez vu qu'il y a eu une évolution. Je vous ai dit tout à l'heure, lorsque nous parlions de la signature du cadre d'intégration économique régionale, que cette préoccupation a été bien notée. Nous avons réagi à travers un communiqué et nous considérons que c'est un pas important qui nous permettra de faire le mouvement de Washington. Nous considérons que nous sommes sur une dynamique positive qui nous permettra, dans les jours qui viennent, de parvenir à la signature de cet accord par les présidents de la République. Signature qui pourrait avoir lieu d'ici à la fin de ce mois de novembre ? Cela dépendra aussi des agendas, mais il y a des contacts étroits pour que les mots du président Trump puissent correspondre à la réalité sur le terrain. Votre gouvernement, disons l'armée congolaise, a lancé cette campagne pour demander aux FDLR de pouvoir déposer les armes en vue d'une éventuelle reddition. A combien évaluez-vous le nombre de ces combattants FDLR en RDC? Je ne saurais peut-être pas me hasarder sur des chiffres, qui relèvent plutôt des états-majors. Mais je ne pense pas qu'ils soient en nombre considérable et qu'ils puissent véritablement causer des problèmes de sécurité au Rwanda. Mais quand vous parlez d'un nombre qui ne serait pas considérable, vous l'évaluez à combien environ ? 500 personnes ? Certains experts nous parlent de 1 000, 1500, mais c'est du domaine du renseignement militaire. Il faut laisser le travail se faire et peut être que le moment venu, nous pourrons revenir avec des chiffres plus précis dès que nous les aurons. Sur RFI, les porte-paroles des FDLR disent qu'à ce jour, les FDLR ne peuvent pas désarmer. Ils ne peuvent donc suivre la campagne qui est menée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), déposer les armes et donc faire cette reddition. Nous savons que nous avons des engagements. Nous savons qu'il y a des choses qui doivent être faites à notre niveau. Nous, on a commencé cette phase de sensibilisation. Évidemment, il y a des prochaines phases en fonction de l'évaluation qui sera faite. Il y a un travail qui doit être aussi fait au Rwanda parce que ce sont des Rwandais, et le Rwanda devrait être disposé à les recevoir. Pour le reste, il ne m'appartient pas de commenter les décisions de ce genre dès lors que nous avons un plan préalablement établi et sur lequel nous tenons, dans le cadre des différents accords que nous avons signés. En parlant de ce processus de Washington et de Doha, il a été convenu d'un mécanisme de suivi du cessez-le-feu. Mais sur le terrain, rien n'est fait. Encore hier, il y avait des combats sur le terrain. Il y a toujours une distance entre le moment où nous signons et le moment où les choses se mettent en place. Nous connaissons la détermination des occupants. Mais il ne faut pas oublier que nous avons une médiation qui suit ce qui se passe sur le terrain. Il ne faut pas oublier que les médiateurs disposent d'autres leviers qui peuvent servir de pression pour nous assurer que nous atteignons les objectifs que nous poursuivons. On peut dire que rien n'a été fait. Ne vendez-vous pas du vent à la population congolaise, avec tout ce qui se passe à Doha et à Washington ? Attention, nous ne vendons pas du vent parce qu'il y a des progrès. Il y a des combats sur le terrain. Mais j'y arrive. Nous sommes dans un processus diplomatique. Lorsque nous avons choisi la résolution 2773 et tout ce qu'il y a comme déploiements diplomatiques ici, il y a un travail qui doit se faire au préalable, c'est le travail diplomatique. Mais après, il y a un travail plus important, le travail de terrain. Cela veut dire qu'il y a les préalables. Lorsqu'on dit qu'on mettra en place un mécanisme de cessez-le-feu, il faut être sûr qu'on arrive à mobiliser toutes les parties prenantes, les mettre en place et qu'elles aient les moyens de déploiement. Cela ne se fait pas sur un claquement de doigt, et les médiateurs le savent. Donc on ne saura peut être pas vous dire dans l'immédiat :  « On signe aujourd'hui, demain sur terrain, et ceci. » C'est pour cela qu'il y a un besoin de responsabilité pour le Rwanda, conformément à l'accord du 27 juin, de faire sa part et de s'assurer, de par le lien parental qui les lie au M23, de voir comment le M23 va aussi s'acquitter de sa part. Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons atteindre les objectifs fixés au plan diplomatique. Nous avons des médiateurs qataris, américains et de l'Union africaine qui suivent étroitement les processus. Dans ce cadre là, chaque fois qu'il y a des actes qui sont posés, qui ne devraient pas l'être et qui sont rapportés, ce sera le moment venu au médiateur de voir qui bloque quoi et tirer les conséquences qu'il faut. Cette rencontre à venir à Washington entre les deux chefs d'État pourrait-elle avoir lieu avant le début du retrait des troupes rwandaises du Congo ? Nous savons que le retrait des troupes rwandaises est la condition principale pour que nous puissions avancer. Parce que le président de la République ne peut pas se rendre à Washington sans que nous ne puissions être en mesure, avec les Américains avec lesquels nous travaillons, de constater qu'il y a eu retrait de ce qu'on a appelé, en langage diplomatique, des « mesures des défense », mais en réalité des troupes rwandaises et de tout ce qui les accompagne. Donc il n'y aura pas cette poignée de main avant un geste militaire de votre voisin rwandais ? En tout cas, il y a un accord qui a été signé, qui prévoit des choses. Nous, nous faisons notre part. Le Rwanda doit faire la sienne pour nous permettre d'avancer. Pour obtenir ce retrait des troupes rwandaises, on voit bien que vous comptez beaucoup sur la pression des Américains. Mais maintenant que le Rwanda accepte d'accueillir des migrants en provenance des États-Unis, ne craignez-vous pas que Washington n'ait plus aucun moyen de pression sur Kigali ? Je crois que le président Donald Trump, de manière constante, se présente comme celui qui aide à atteindre les objectifs de paix. Il l'a fait dans plusieurs pays. Pour ce qui concerne la République démocratique du Congo, il est bien au courant. Vous suivez notamment les déploiements de son envoyé spécial, Massad Boulos. Aujourd'hui, il faut considérer que nous avons fait des pas. N'oubliez pas que le président de la République, en 2019, dès son arrivée, avait fait le choix courageux de la paix, avec les voisins, notamment le Rwanda. N'oubliez pas qu'il y a une volonté américaine et qatari d'investir massivement dans la région pour en débloquer tout le potentiel. J'ai assisté à Washington en octobre dernier à une réunion, à l'initiative du Département du Trésor américain, avec tous les bailleurs qui sont intéressés par l'investissement dans cette partie de la région. Je crois qu'il y a davantage de pression sur le Rwanda pour aller vers la conclusion de l'accord, pour permettre à tous ces bailleurs de commencer à aller vers l'essentiel. L'essentiel ici, c'est nos populations. Je rappelle que le président de la République a toujours dit et répété que nous n'avions pas de problème avec le peuple rwandais. Vous voyez qu'il y a des objectifs nobles qui nous attendent. Des objectifs qui permettront à la fois aux Américains d'être sûrs de pouvoir bénéficier de ressources critiques. Nous avons tous besoin de parvenir à cet objectif de paix. Et nous avons tous besoin, dans ce cadre, que le Rwanda fasse sa part autant que nous faisons la nôtre. À lire aussiRDC: «Nous résisterons jusqu'à ce que Kigali accepte un dialogue», affirment les FDLR

Question de croire
Est-ce qu'il y a une limite au pardon?

Question de croire

Play Episode Listen Later Nov 12, 2025 27:13


Le pardon est à la base du christianisme. Cependant, ce pardon est difficile à accorder. Est-ce qu'il y a des choses impardonnables?   Dans cet épisode, Joan et Stéphane explorent la différence entre la saine vigilance et la possibilité de changement, et abordent les limites que nous nous imposons.   Site Internet: https://questiondecroire.podbean.com/ ApplePodcast: https://podcasts.apple.com/us/podcast/question-de-croire/id1646685250  Spotify: https://open.spotify.com/show/4Xurt2du9A576owf0mIFSj  Réforme: https://www.reforme.net/podcast/ Contactez-nous: questiondecroire@gmail.com Notre commanditaire: L'Église Unie du Canada  Moncredo.org * Musique de Lesfm, pixabay.com. Utilisée avec permission.  * Photo de Edwin Andrade, unsplash.com. Utilisée avec permission.     Bonjour, bienvenue à Question de croire, un podcast qui explore la foi et la spiritualité, une question à la fois. Cette semaine, est-ce qu'il y a une limite au pardon? Bonne question et bonjour Stéphane! Bonjour Joan, bonjour aux gens qui nous s'écoutent!   Le pardon et Sodome et Gomorrhe    [Joan] Cette notion du pardon... Elle traverse un peu toute la Bible, elle culmine avec Jésus qui est un grand maître.   J'aime beaucoup une histoire biblique à ce sujet concernant la ville de Sodome et Gomorrhe. C'est vrai que l'on connaît un peu Sodome et Gomorrhe via des exégèses souvent biaisées qui disent que ce sont des villes où on pratiquait l'homosexualité.   Alors tout de suite, je fais mon standing point. On y pratique beaucoup de choses, mais surtout pas le consentement ni l'hospitalité.    C'est vraiment ça le cœur du propos, finalement, et aussi le cœur de la condamnation de Dieu qui se dit « je vais exterminer cette ville ».   Et puis Abraham négocie.    C'est rigolo parce que là, on est dans une histoire biblique, on dirait presque un midrash, une histoire un peu parallèle qui explique la Bible; mais non, c'est une histoire biblique. Et Abraham négocie avec Dieu. C'est à lire, comme passage c'est un peu croustillant. À mettre en scène avec des jeunes, c'est assez rigolo.   Finalement, Dieu demande qu'il y ait au moins 50 justes, 50 personnes qui suivent les voies du Seigneur, qui probablement pratiquent l'hospitalité et font gaffe aux questions de consentement, ou en tout cas à ce qui existait à l'époque en matière de consentement.    On ne sait pas trop ce que c'est, ce n'est pas tout à fait comparable à aujourd'hui, mais c'est un respect des règles, tout simplement, quelque chose qui n'est pas tout le temps de l'ordre de la domination et du pouvoir.   Finalement, ils arrivent ensemble à un chiffre qui est 10. C'est un chiffre symbolique parce que dans la tradition juive, il faut 10 hommes pour minian, pour faire la prière, donc pour faire éclore un petit peu quelque chose du royaume de Dieu dans notre quotidien.    C'est vrai que c'est un peu aussi ma compréhension du pardon, c'est-à-dire oui, je suis prêt à pardonner à cette ville, dit Dieu, mais à condition qu'il y ait un semblant de justesse et de justice et qu'il y ait des personnes pour l'incarner. Et moi, c'est un petit peu comme ça que j'aborde les questions de pardon.   Souvent on pose des questions. Il y a quelques jours, et c'est un petit peu à elle que je pense, j'ai une amie d'enfance qui sort d'une situation dans laquelle elle ne s'est pas sentie respectée, une situation sentimentale, amoureuse; elle me dit, qu'est-ce que tu penses du pardon dans ces cas-là, quand tu te n'es pas sentie respectée dans une relation?   Alors voilà, on a commencé une discussion et je lui dédie aussi un petit peu cet épisode de podcast.    Je me dis souvent que ce qui n'est pas tellement important, c'est que moi j'ai pardonné, bien que si ça fait du bien à l'autre, je veux bien me mettre en chemin.   L'important, c'est qu'après cette demande de pardon et le fait de poser les choses à plat, il y ait une vraie possibilité d'agir avec justesse. Pour moi, demander pardon à quelqu'un et puis ensuite recommencer cinq minutes après à faire n'importe quoi, il n'y a pas de sens à ce type de pardon.   La sincérité des hommes politiques    [Stéphane] C'est très intéressant, cette notion de pardon, parce qu'on a un peu l'impression qu'il faut absolument pardonner, peut-être par les enseignements qu'on a reçus, peut-être par notre jeunesse. Moi j'ai souvent vécu ça. Plusieurs personnes à l'écoute ont vécu ça ou ont vu ça.    Deux enfants se chamaillent, puis là, l'adulte intervient. Bon, vous allez arrêter tout ça et serrez-vous la main, puis c'est terminé. Un peu comme c'est tout. Voilà, vous vous êtes serré la main, c'est pardonné, on oublie, on passe à autre chose. Il y a comme quelque chose qu'on croit magique.    Ça me fait penser aussi à l'homme politique qui se fait prendre la main dans le sac, peu importe la situation. Il arrive sur la place publique, je m'excuse, bla bla bla, je suis désolé. Et on se pose la question, mais est-ce que c'est sincère?   Je pense qu'il y a une question de crédibilité reliée au pardon. Lorsque les personnes présentent leurs excuses, bon, c'est bien, je veux bien. Mais est-ce que, parce que tu t'es fait coincer, tu te sens mal et tu veux que je te pardonne, ou vraiment il y a une réflexion de dire « ce n'est peut-être pas la meilleure chose que j'ai faite et c'est vrai que je veux changer. »   Laisser une porte ouverte en cas de conflit   [Joan] Il me semble que, sauf cas de personne manipulatrice, on le sent, on l'entend, on le sait lorsqu'il y a une vraie réflexion.    Moi j'ai une politique personnelle sur le pardon avec mes amis. Je me dis, la vie est compliquée, mais elle est aussi longue. Et c'est vrai, on en a parlé dans l'épisode précédent, des fois on finit par se retrouver pour des raisons XY, de déménagement, de situation de vie.   Alors souvent j'essaye, quand on a un désaccord, (j'ai 45 ans, il y a eu des gens avec qui j'ai eu des désaccords, des gens proches), j'essaye de refuser qu'on se quitte avec des griefs. Je me dis, parlons-en, disons-nous les choses.    Il n'y a pas si longtemps que ça, j'ai quelqu'un que j'aimais beaucoup dans ma vie, qui avait une grande place. Et voilà, on arrive à un point où notre relation n'était plus la même. Il ne s'agit pas de mon mari. Je me suis dit : il faut boucler cette boucle et le dire franchement. Et se dire aussi, peut-être qu'un jour, on arrivera à dépasser certaines choses et à vivre encore d'autres choses.   Disons que, sauf cas extrême, la porte reste toujours ouverte. C'est un petit peu comme ça que je gère mon rapport au pardon. Mais après, il y a la question du cas extrême. Et donc, on arrive à cette question de la limite.   La nomination controversée de l'archevêché de Toulouse   [Stéphane] C'est très pertinent parce que, est-ce qu'il y a des choses qu'on ne peut pas pardonner? Ce que moi, je considère qu'on ne peut pas pardonner, ce n'est pas la même ligne normalement que la tienne, Joan, ni qu'une personne qui est à notre écoute. Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là?   Oui, il y a des systèmes de loi lorsqu'il y a des crimes. Bon, c'est bien. Lorsqu'on parle de choses peut-être un peu plus émotives, lorsqu'on sent une trahison.    Un exemple, et c'est un peu cette histoire-là qui m'a inspiré, moi, pour qu'on traite ce sujet, c'est le cas de l'archevêché de Toulouse. Certaines des personnes à l'écoute connaissent les faits, mais juste au cas où.    L'archevêque Mgr Guy de Kerimel a nommé une personne, je ne dirai pas son nom, mais c'est public si vous voulez aller le chercher, dans une position quand même assez importante au niveau de l'archevêché. Le truc, c'est que cette personne-là, il y a environ 30 ans, a été reconnue coupable d'agressions sexuelles sur mineurs – ce ne sont pas juste des accusations comme ça –.   Ça a créé une réaction épidermique. On le comprend après toutes ces années de scandales et surtout de mensonges et de dissimulation pendant des décennies, voire des siècles. Ce n'est pas surprenant.    La question est : une fois que la personne a payé entre guillemets sa dette à la société, est-ce qu'elle peut être réintégrée ou non? C'est très difficile et je ne prends pas parti pour l'un ou pour l'autre, je constate juste de l'extérieur que c'est très difficile de tirer une ligne.   Peut-on pardonner à un pédo-criminel   [Joan] Écoute, je salue ta neutralité canadienne qui rejoint d'ailleurs la neutralité suisse. Moi, sur les questions de pédocriminalité, je refuse l'angélisme. En fait, je me suis beaucoup renseignée.    D'abord, je viens d'une famille de travailleurs et travailleuses sociaux, donc ce sont des sujets avec lesquels j'ai grandi. J'ai aussi vu malheureusement des petites victimes qui ont été hébergées par mes parents. Sans entrer dans les détails, je me figure tout à fait les ravages que ça fait sur les enfants et les jeunes, les actes de pédocriminalité.    Pour moi, un pédocriminel récidiviste, je ne parle pas nécessairement d'un gamin de 16 ans qui découvre sa sexualité et qui fait des choses criminelles avec quelqu'un de plus jeune de sa famille. Après, on lui explique les choses, il est suivi, il comprend la portée de son acte, peut-être qu'il a reproduit quelque chose qu'il a subi. Des fois, il peut y avoir des situations où, pédagogiquement, on peut reprendre les choses, on peut les encadrer, on peut les surveiller.    Je parle vraiment de quelqu'un d'adulte et de criminel récidiviste qui est prédateur, donc qui fait des plans. Je connais cette situation de très près, puisque ma deuxième fille a malheureusement été suivie par un prédateur comme ça, donc c'est tout un état d'esprit.    J'estime que quelqu'un comme ça, qui a développé maintenant ce type d'approche de prédation, de criminalité et de sexualité, n'a pas été pardonné de ses péchés, dans le sens où il a une pathologie. C'est pathologique là maintenant, c'est quelque chose dont il ne pourra plus se séparer, dans l'état des soins actuels.    Donc, comme il va toujours finir par faire du mal à une personne plus faible ou sans défense, parce que c'est maintenant son mode opératoire pour avoir du plaisir sexuel, appelons un chat un chat, ce n'est pas de pardon dont il a besoin en premier, mais justement, comme j'ai dit, de soins, et dans le cas, majoritaire pour l'instant, où les soins ne fonctionnent pas, d'un lieu de vie sécure pour lui et les autres.   Il y a vraiment du cas par cas à faire sur les questions de pardon. Pour moi, ça ne se joue pas vraiment du côté du pardon, mais du côté de la sortie du déni.    Les quelques rares cas de personnes qui ont ces paraphilies pédocriminelles, les quelques rares cas où ils arrivent à mettre en place un système qui les empêche d'aller vers cette criminalité-là, ce sont des personnes qui sont sorties du déni. Parce que sinon, dans la très grande majorité des cas, ce sont des personnes qui vivent dans le déni.    J'avais vu comme ça toute une interview d'un prêtre qui avait fait des choses répréhensibles envers des mineurs et qui disait : je n'ai compris que plus tard que les enfants ressentaient des émotions. Donc là, on est dans un déni complet quand même.   Une fois sortis du déni - ça c'est un travail thérapeutique - moi je ne suis pas capable de mener des gens comme ça dans le travail thérapeutique. Je peux aider, je peux être une des personnes qui accompagnent, mais je ne peux pas être celle qui mettra en place le protocole de soins.   Je pourrais pardonner au prédateur d'avoir été agressivement dans le déni, ça, je pourrais le lui pardonner. Mais je ne pourrais jamais lui pardonner ces actes-là, c'est impossible. Je n'y arrive tout simplement pas et je le reconnais, je le dépose à la croix d'ailleurs.   Je ne peux pas parce que j'ai vu trop d'enfants qui sont complètement détruits et qui trouveront, certains d'entre eux, par l'amour et le temps, la force de se construire. Mais pour les autres, on sait très bien comment ça se termine.    Je trouve souvent que c'est angélique et que c'est de la pensée magique que de me dire, et ça m'est arrivé beaucoup dans ma vie, oui, mais tu es pasteur, tu dois leur pardonner. Alors ça, les amis, non, ce n'est pas comme ça que ça se construit.   Et ce n'est même pas bon, en fait, pour leur psyché. Je dirais même que l'amour que je leur porte implique que je ne leur pardonne pas comme ça, tout simplement. Cela implique que je leur pose un cadre, que j'ai des exigences et que je les renvoie justement à leur responsabilité.   Es-tu un criminel pour le reste de sa vie?    [Stéphane] Je suis d'accord avec toi pour les questions où les personnes vont agresser d'autres personnes et que c'est difficile de réformer cette personne-là.    Ce qui m'a fait réfléchir récemment, c'est un TED Talk, les conférences TED, et c'était un Américain dans l'industrie du divertissement qui a commis un hold-up à l'âge de 16 ans. Il a purgé sa peine pendant neuf ans et demi en prison.    C'est un peu ça le deal, du moins en Amérique du Nord. Une fois qu'on a payé sa dette à la société, on devrait avoir le droit de recommencer, tant aussi longtemps qu'on ne recommence pas à faire des crimes. Ce que cette personne mentionne, c'est qu'il y a une série de lois, une série de restrictions qui vont limiter ses ajustements pour le reste de sa vie, même s'il ne commet aucun autre crime.    Et là, à certains moments, je me demande où doit-on tracer la ligne? Parce que tu as commis un crime, on va prendre pour acquis que tu es toujours un criminel… ou parce que tu as blessé un ami, je vais vouloir avoir ma revanche sur toi, je veux que tu souffres.    Où tire-t-on la ligne entre une saine vigilance (oui, aucun problème avec ça). Un pédo criminel, je pense que c'est une question de vigilance que de demander qu'il ou elle ne se retrouve pas avec des personnes vulnérables, avec des mineurs. Aucun problème avec ça.    Mais est-ce qu'une personne qui fait un hold-up, un vol, un délit de fuite, doit payer pour toute sa vie? Je ne sais pas. Ça me questionne beaucoup. Et qui décide où est cette ligne, au-delà des aspects légaux?   La conversion des cœurs   [Joan] Pour moi, ça m'amène finalement à deux problématiques. Un, celle de la métanoïa, de la conversion des cœurs, et la deuxième, celle de la dissimulation.    Je vais commencer par la dissimulation parce qu'en fait, les systèmes trop répressifs ne donnent pas une vraie seconde chance aux gens qui n'ont pas une pathologie vraiment comportementale, mais qui font des erreurs, notamment de jeunesse, tous ces systèmes encouragent à la dissimulation.   Ce n'est pas tant qu'on ne fait plus de hold-up ou de magouille, mais c'est qu'on apprend, et souvent d'ailleurs on apprend ça en prison, à dissimuler les choses ou à mieux les faire ou à mandater d'autres pour les faire.    C'est un petit peu l'autre écueil de ne pas être une société capable de donner de secondes chances, notamment pour des erreurs de jeunesse, on encourage d'autres vices, donc la dissimulation.    La deuxième chose à laquelle je pense, c'est qu'en tant que chrétienne, c'est vrai que je crois très fort à la conversion des cœurs, et ça j'y crois, mais alors complètement.   C'est pour ça que parfois les gens sont choqués, ils me disent « ah, mais comment, tu veux enfermer des pédocriminels? » et je leur dis « ben en fait, je pense que ces pédocriminels peuvent convertir leur cœur, mais qu'ils ont besoin de beaucoup, beaucoup de soutien pour ne pas céder à leur paraphilie criminelle ».   Ce n'est pas parce que tu as converti ton cœur qu'après tu arriveras à aligner toutes tes actions. Ce n'est pas du tout fou, ce n'est pas simple, sinon il n'y aurait pas eu Judas. Et Judas, c'est nous. C'est toujours pareil.    On revient à l'épisode d'avant sur nos ennemis. On aimerait pouvoir dire c'est l'autre le problème et puis non, si on est honnête, ça fait partie à la fois du problème et à la fois de la solution. Du coup, moi j'aimerais tellement qu'on ait des sociétés plus axées sur la deuxième chance, sur le rebond, sur refaire sa vie, sur soutenir les gens.   J'aime beaucoup, et c'est vrai que je suis très de gauche, mais j'aime beaucoup toutes ces initiatives sur le désendettement personnel. En droit local, en Alsace, il y a cette possibilité d'être désendetté personnellement. Il y a aussi des mesures comme ça en Suisse, et je trouve que ça, ce sont des mesures vertueuses.   Parce que du coup, comme tu disais avant, on permet à la personne de repartir et puis d'être de nouveau un bienfait pour la société. Ça poserait même encore une autre question. Ce n'est pas quelles sont les limites du pardon, mais quelles sont les chances du pardon, ou bien quelque chose comme ça. Qu'est-ce que le pardon permet de vertueux? Est-ce qu'on est prêt aussi à vraiment pardonner?    Être prêt à vraiment pardonner   [Stéphane] C'est facile de pardonner les petites choses. « Bon, tu m'as pris cinq dollars, tu me n'as jamais remboursé. » Bof! Mais lorsque, comment dire, ça fait mal, lorsque ça vient nous toucher dans nos valeurs, ça peut être matériel, ça peut être plein de choses. C'est là que ça devient difficile et c'est là que c'est demandant de pardonner.    Je pense à la fin de l'évangile selon Jean, chapitre 21. La célèbre scène où Jésus demande à Pierre, « Pierre, est-ce que tu m'aimes? » Pierre était très proche de Jésus. On peut l'interpréter comme on veut, mais il était vraiment dans le cercle intime. On a l'impression que c'était vraiment copain-copain. Il l'a trahi, il l'a trahi et abandonné au moment où il allait être mis à mort. Il l'a renié : je ne le connais pas, bla bla bla.    Et dans cette épilogue, probablement ajouté plus tard à l'évangile, on a Jésus qui trois fois lui demande « Est-ce que tu m'aimes, Pierre? » Je sais que c'est Jésus, et je ne suis pas Jésus. Mais moi, si quelqu'un m'avait trahi comme ça, ça me demanderait beaucoup pour dire « ok, je te pardonne, puis on repart sur de nouvelles bases ».    C'est très difficile le pardon, et je pense que c'est ça qui vient nous chercher, cette demande d'énergie, cette demande presque d'humilité, je dirais, dans le sens où je ne suis pas en contrôle de l'autre personne. Je ne peux pas dicter ce que cette personne peut dire, ce que cette personne peut faire. Pour faire écho à l'épisode précédent, je peux l'aimer, je peux essayer de rétablir des bases, mais je n'ai pas de contrôle là-dessus.    Donc le pardon, souvent j'exprime ça, c'est comme de laisser aller toute cette colère, toute cette toxicité qui est à l'intérieur de nous, qui nous gruge nous-mêmes. Parce que lorsqu'on est fâché contre l'autre personne, parfois l'autre personne ne le sait même pas. Et la seule personne dont la vie est empoisonnée, c'est nous-mêmes. Et de dire « je laisse aller ça », ça ne veut pas dire « j'oublie ».    J'adore les anglophones quand ils font la différence entre « to forgive » et « to forget ». Pardonner et oublier, les mots en prononciation en anglais sont proches, mais c'est quand même deux concepts différents. Je ne veux pas dire j'oublie nécessairement ce que tu as fait, mais je laisse aller. J'arrête de m'empoisonner la vie avec ça et j'avance, j'ouvre la porte. Si tu veux rentrer, merveilleux. Si tu ne veux jamais rentrer, ben tant pis, moi j'ai ouvert la porte.   Se pardonner soi-même   [Joan] J'ai une pensée qui rejoint vachement ce que tu es en train de développer là. En fait, ce que je trouve le plus difficile, c'est de se pardonner à soi-même.   Je me suis levée, j'étais bien, j'étais de bonne humeur. J'étais un peu à la bourre pour une vidéo, mais j'étais de bonne humeur. Et la vidéo, elle ne s'est pas bien passée parce que je ne m'étais pas branchée sur le bon Wi-Fi. Alors, j'ai cassé les pieds à tout le monde parce qu'on ne m'entendait pas toujours, on ne me voyait pas toujours.    Je m'agaçais vachement, et je m'en suis vachement voulu, en fait, de ne pas juste avoir vérifié mes paramètres de Wi-Fi entre le Wi-Fi du haut et le Wi-Fi du bas. Je n'étais peut-être pas bien réveillée, j'étais peut-être un petit peu trop détendue, je n'en sais rien. Je me suis débattue toute la matinée avec un sentiment de culpabilité, à me dire : ah, mais tu es bête. En plus, c'étaient des collègues plus jeunes que moi. Tu t'es un peu ridiculisée avec tes histoires de Wi-Fi du haut, Wi-Fi du bas.   Franchement j'ai eu beaucoup de mal à me pardonner une petite histoire d'une petite vidéo, d'une petite Wi-Fi. Je me dis, c'est qu'on ne nous enseigne pas beaucoup la bienveillance envers soi-même, comme si justement ce n'était pas trop possible de se pardonner.    Comme on n'a pas vraiment ça dans l'éducation, on a quelque chose à travailler là-dessus. Ça m'amène à des réflexions un peu plus graves, un peu plus tristes, avec un traumavertissement pour celles et ceux qui pourraient être concernés.   Je me demande souvent comment font les personnes qui ont fait du mal sans intention de le faire, pour se pardonner. Je pense à un collègue qui malheureusement avait roulé sur son fils; le fils n'est pas décédé, mais bon, enfin, il a eu un peu mal, quoi, disons. Comment est-ce qu'on fait? Moi, j'ai eu trop de mal.    Là, ça va mieux, ça va mieux. Puis demain, ça ira très bien. Mais je me suis quand même sentie... enfin, pas obligée, mais ça m'a fait du bien d'envoyer un message pour expliquer la situation sur mon problème de Wi-Fi du matin.   Après, je me sentais un petit peu mieux, tu vois. Je me demande, mais comment font celles et ceux qui, dans leur quotidien, font un geste, oublient quelque chose et que ça a une portée catastrophique. Est-ce qu'on arrive à enseigner cette culture de s'auto-pardonner quand il n'y avait pas d'intention de faire du mal?   Le pardon à la base de l'identité chrétienne   [Stéphane] Dans le Notre-Père, on dit « Pardonnes-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux et celles qui nous ont offensés ». Moi, j'y vois une invitation à pardonner, parce que si on veut que Dieu nous pardonne comme on pardonne aux autres, si je veux que Dieu me pardonne, alors j'ai intérêt à le faire moi aussi, puis de commencer avec moi-même.   Avoir cette assurance-là, que Dieu pardonne si on est prêt à confesser humblement, honnêtement, notre péché, nos péchés, Dieu pardonne. J'étais dans une paroisse où on me disait : non, non, non! La reconnaissance du péché, tout ça, c'est de la vieille Église, c'est de la manipulation. Les gens se sentent mal, les pauvres personnes âgées ont bien assez de problèmes, on ne va pas leur en rajouter.    Moi, je disais : oui, ce n'est pas plaisant de reconnaître nos erreurs, mais c'est l'assurance du pardon qui vient après, qui est tellement puissante : avoir un Dieu qui nous aime tellement, qui nous dit « ok, tu as fait une connerie, tu as fait une erreur, tu as dit telle chose, tu n'as pas pris la pleine mesure de ton action, de tes paroles, ok, on peut recommencer. Ce n'est pas la fin de tout. Il y a une possibilité de continuer d'avancer ensemble. »   Je trouve ça merveilleux et inspirant, parce que, en même temps, je me dis : si Dieu est prêt à faire ça avec moi, peut-être que moi, ma petite personne avec toutes mes limites, je peux essayer de suivre un peu ce chemin-là, puis de regarder les autres, puis de dire, OK, ce n'est pas la fin de tout. Et puis on peut essayer de continuer ou recommencer ou reconstruire quelque chose.   La parabole du fils prodigue   [Joan] C'est avec la parabole du fils prodigue qu'on peut terminer. Ce fils qui réclame son héritage pour aller faire la fête à la ville et faire n'importe quoi, ou bien peut-être pas n'importe quoi, juste des trucs que les jeunes aiment faire, que moi aussi peut-être j'aimerais faire, mais ça me donne mal à la tête.   Une fois qu'il a tout dilapidé, il s'est retrouvé plus bas que terre; en plus il y a une famine dans le pays, voyez-vous ça? Terrible. Il revient vers son père et son père fait une énorme fête. Et puis son frère qui est là, qui est resté, qui se pose 2-3 questions, et il a bien le droit de se poser 2-3 questions.   C'est un peu comme ça le système de pardon, parfois on va pardonner à des gens, puis les gens autour de nous vont se poser 2-3 questions; parfois Dieu va nous pardonner et nous-mêmes on va se poser 2-3 questions sur pourquoi est-ce que Dieu me pardonne?   Les deux vont ensemble, je trouve, c'est une dynamique un peu vertueuse de dire qu'il y a peut-être toujours une possibilité de pardon, mais c'est quand même aussi bon de continuer à se poser des questions.   Conclusion   Merci, Joan, pour cette conversation. Merci à toutes les personnes qui nous écoutent, qui nous offrent quelques minutes de leur semaine, de leur journée pour nous écouter. Merci à l'Église Unie du Canada, notre commanditaire qui nous permet d'être diffusées sur plein de plateformes. D'ailleurs, n'oubliez pas d'aimer, de partager, de mettre des commentaires, c'est toujours bon pour le référencement. Si vous avez des questions, si vous avez des suggestions pour nous, ne vous gênez pas. questiondecroire@gmail.com. Bonne semaine, Joan. Bonne semaine à vous. Au revoir.    

Le Club foot ASNL France Bleu Sud Lorraine
100% ASNL : mais ou est donc passé l'esprit de combat de l'AS Nancy Lorraine ?

Le Club foot ASNL France Bleu Sud Lorraine

Play Episode Listen Later Nov 12, 2025 12:04


durée : 00:12:04 - 100% ASNL, la quotidienne - L'AS Nancy Lorraine s'enlise dans une crise profonde, où le manque de points se double d'une absence criante de jeu et d'état d'esprit. Face à Laval, les Nancéiens ont confirmé leur incapacité à prendre le match en main et à se révolter. Un dangereux glissement qui met l'ASNL péril. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.

Lenglet-Co
LES SECRETS DE LA CONSO - "Singles days" : cette opération du 11 novembre venue de Chine gagne du terrain en France

Lenglet-Co

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 3:11


Olivier Dauvers vous raconte l'histoire de ce qui est une méga opération promotionnelle en Chine et qui arrive lentement mais sûrement en France. Cette opération c'est le "singles day", en Français la journée des célibataires. Parce qu'on est le 11 novembre. Donc le 11.11. Il y a donc quatre 1 dans la date. Et le 1 est le symbole des célibataires depuis les années 1990, au point que le 11 novembre est devenue une journée de fête pour les célibataires en Chine, par opposition à la Saint-Valentin, le 14 février... Ecoutez Olivier Dauvers : les secrets de la conso du 11 novembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Ça peut vous arriver
SECRETS DE LA CONSO - "Singles Day", cette fête venue de Chine qui gagne du terrain en France

Ça peut vous arriver

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 3:11


Olivier Dauvers vous raconte l'histoire de ce qui est une méga opération promotionnelle en Chine et qui arrive lentement mais sûrement en France. Cette opération c'est le "singles day", en Français la journée des célibataires. Parce qu'on est le 11 novembre. Donc le 11.11. Il y a donc quatre 1 dans la date. Et le 1 est le symbole des célibataires depuis les années 1990, au point que le 11 novembre est devenue une journée de fête pour les célibataires en Chine, par opposition à la Saint-Valentin, le 14 février...Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Afrique Économie
En Afrique, la ruée vers l'or motivée par son cours historiquement haut

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:26


Cette année, les cours de l'or ont atteint des sommets historiques. L'once a même dépassé les 4 000 dollars. L'or est une valeur refuge pour les investisseurs, et ces records de prix ont des effets importants sur les zones d'orpaillage, sur le continent africain. Les plus précaires se tournent vers cette activité, mais ils ne sont pas les seuls, puisque les acteurs criminels aussi s'y intéressent.  Dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal, de nouveaux sites d'orpaillage se creusent. « Il y a une ruée de l'or au niveau de la région, de Kédougou », raconte Oudy Diallo. Il est président de l'ONG Alerte Kédougou Environnement, et pour lui, le constat est sans appel. Le responsable tire la sonnette d'alarme face à une exploitation anarchique de plus en plus importante. « C'est clair qu'il y a une ruée extraordinaire, tout simplement de l'orpaillage. La population est en train d'augmenter considérablement pour venir chercher de l'or dans la région de Kédougou. Les gens envahissent partout. Malheureusement, on n'arrive pas à les recenser. Ils passent d'un point d'orpaillage à un autre. C'est une catastrophe écologique. Ce sont des grands trous dont le soubassement est fait par des troncs d'arbres. Dans chaque trou, on peut avoir entre 80 et 100 troncs d'arbres. Vous imaginez le degré du carnage », s'inquiète-t-il.  La ruée contamine toute la région des Grands Lacs Le phénomène dépasse largement les frontières du Sénégal. En Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo, l'exploitation artisanale d'or attire toujours plus de monde, malgré l'interdiction d'exploitation dans certaines zones en raison du conflit en cours. À Bunia, Maître Schadrac, spécialiste du secteur minier artisanal, observe la même tendance : « Nous avons constaté que sur place, en Ituri, en République Démocratique du Congo, les prix de l'or ont vraiment galopé. Et cela attire aussi beaucoup de gens à aller travailler dans les mines, dans des zones où l'activité minière est encore opérationnelle, dans les territoires de Mambasa, d'Irumu et une partie de Djougou. Il y a cette question du manque de travail, du chômage. Il y a même des intellectuels, des gens qui ont atteint des niveaux très importants d'études qui sont dans l'orpaillage, tout simplement parce qu'il n'y a pas de travail. » Cette poussée de l'orpaillage artisanal se reflète aussi dans les chiffres : au Ghana, 66 tonnes d'or artisanal ont été exportées durant les huit premiers mois de l'année, plus du double de l'an dernier. En Éthiopie, la Banque centrale a acheté plus de 26 tonnes, soit six fois plus que l'année précédente. Une économie dorée… mais sous tension Pour Marc Ummel, expert au sein de l'ONG Swissaid, cette ruée vers l'or est le symptôme d'une dynamique à double tranchant : « Il y a de nombreuses personnes qui quittent leur activité, notamment dans le domaine de l'agriculture, pour se lancer dans l'extraction d'or. Évidemment, comme les revenus liés à ce secteur deviennent plus importants – puisque le prix de l'or est plus élevé –, il y a ce phénomène d'attractivité économique. Et d'un autre côté, il y a ce grand risque que ce secteur soit de plus en plus contrôlé par des groupes armés, des bandes criminelles, des narcotrafiquants. Et c'est quelque chose qu'on observe aussi en Afrique de l'Ouest, dans les pays du Sahel. On voit vraiment que de plus en plus de groupes criminels et de groupes armés contrôlent une partie importante de ce commerce de l'or, et en particulier dans les pays fragiles où certains groupes contrôlent des parties importantes du territoire. Donc, c'est un phénomène très préoccupant. » Premier importateur d'or africain, les Émirats arabes unis ont reçu 748 tonnes en 2024, soit une augmentation de 14% par rapport à 2023. Fait marquant : la hausse des approvisionnements en provenance de zones en conflit, comme le Soudan, illustre à quel point la ruée vers l'or demeure un enjeu économique, environnemental et sécuritaire majeur pour le continent. À lire aussiLa demande pour l'or atteint un record grâce aux investisseurs

Estelle Midi
La défense du jour - Elise Goldfarb, chroniqueuse : "Je suis une Française à l'ancienne, amoureuse du système socialiste qu'on a donc j'adore la retraite par répartition" - 11/11

Estelle Midi

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:12


Avec : Jean-Philippe Doux, journaliste et libraire. Élise Goldfarb, entrepreneure. Et Benjamin Amar, professeur d'histoire-géographie. - Accompagnée de Charles Magnien et sa bande, Estelle Denis s'invite à la table des français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Société, conso, actualité, débats, coup de gueule, coups de cœurs… En simultané sur RMC Story.

Dutrizac de 6 à 9
SOYEZ DONC FIERS D'ÊTRE QUÉBÉCOIS!

Dutrizac de 6 à 9

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 10:42


Le nouveau plan économique de Legault. Affaires et société avec Philippe Richard Bertrand, expert en commercialisation et en technologies et co animateur du balado Prends pas ça pour du cash à QUB. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radioPour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr

Reportage France
L'Institut Pasteur face au défi du financement de la recherche

Reportage France

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 2:30


Il y a six mois, l'Union européenne et la France lançaient l'initiative « Choose Europe for Science », en réponse à la dégradation des conditions de travail des chercheurs américains. La France avait alors annoncé débloquer 100 millions d'euros pour accueillir ces scientifiques. Une annonce qui avait fait bondir une partie du monde de la recherche en France, qui dénonce le manque d'investissement de l'Etat. Pour équilibrer leur budget, certains centres de recherches biomédicaux s'appuient de plus en plus sur d'autres sources de revenus. C'est le cas notamment de l'Institut Pasteur, un centre de référence internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses, qui a vu son budget augmenter de 38% en sept ans - atteignant aujourd'hui presque 400 millions d'euros. Reportage dans l'un des laboratoires de l'Institut Pasteur.  « Là, c'est le sas où on va se préparer. On va juste mettre une paire de gants, des petits chaussons pour pas salir le laboratoire. » Pendant qu'il enfile une blouse en coton jetable, le Dr Olivier Schwarz, directeur de l'unité de virologie, indique une ligne rouge scotchée au sol. Au-delà, interdiction de marcher sans équipement de protection. C'est ici que sont manipulés des cellules humaines infectées par des virus. « On peut rentrer là si… j'arrive à ouvrir cette porte… Oui, là c'est une hotte à flux laminaire. Donc on peut cultiver des cellules à l'abri. Ici, on a des étuves, donc ce sont des incubateurs à 37 degrés, comme la température du corps. Et quand on ouvre la porte, on peut voir toutes nos cultures cellulaires. On partage tout cet équipement, tout ce laboratoire avec deux autres unités de recherche. On a beaucoup d'équipements mutualisés. » À écouter aussiPourquoi l'Institut Pasteur? Des équipements coûteux et qu'il faut renouveler tous les cinq ans, voir tous les ans. Pour absorber ces coûts, les centres de recherches nationaux sont financés grâces à des dons, des contrats privés et des subventions publics. Notamment les appels d'offres qui mettent les laboratoires en concurrence. « Je pense que c'est sain qu'il y ait une partie de la recherche qui soit faite sous forme d'appel d'offres compétitif, mais c'est important également qu'il y ait des financements suffisamment importants. Il faut laisser le temps à chaque unité de générer des résultats, de faire des découvertes, et ça ne se fait pas en quelques semaines ou quelques mois. C'est pour ça qu'il faut que les financements soient sur trois ans ou cinq ans, pour laisser le temps justement de produire de la recherche de qualité. » À lire aussiAvec «Choose France for Science», Emmanuel Macron veut attirer les chercheurs étrangers L'arrivée au pouvoir de Donald Trump et ses attaques répétées contre le monde scientifique, ont fragilisé les centres de recherches internationaux comme l'Institut Pasteur. « Les conséquences directes, c'est que même à l'Institut Pasteur, il y a des grands programmes de recherche internationaux qui impliquent les États-Unis qui ne sont plus financés. D'un point de vue indirect, on va pouvoir accueillir certains chercheurs qui travaillent aux États-Unis, à l'Institut Pasteur, mais nos capacités sont quand même modestes par rapport à l'ampleur des chercheurs qui risquent d'être démobilisés. » Aujourd'hui, la France investit 0,3% de son PIB dans la recherche. C'est moins que la moyenne européenne qui s'élève à 0,9%. À lire aussiÉtats-Unis: face à Donald Trump, les scientifiques font de la résistance

Un Corps plus Libre
Episode 9 - Maud Gaspard ostéopathe nous raconte l'empathie

Un Corps plus Libre

Play Episode Listen Later Nov 11, 2025 38:50


Dans cet épisode, je reçois Maud Gaspard, une ostéopathe avec qui j'ai longuement discuté dans notre quotidien. Je l'ai trouvé tellement intéressante et pertinente que j'ai voulu l'inviter à prendre la parole ici.Elle s'est beaucoup formée à l'empathie via la CNV (Communication NonViolente) de Marshall Rosenberg.Elle nous offre une synthèse très claire de qu'est-ce que l'empathie à la différence de nos habitudes d'écoutes. Elle propose des exemples concrets et des mises en situation... Je me suis pliée au jeu durant ce podcast, vous pouvez aussi vous laisser porter par l'expérience.L'empathie est essentielle dans notre métier mais vous découvrirez aussi qu'elle a toute sa place dans nos communications personnelles.Donc cet épisode est destiné au tout public !Maud nous recommande 3 lectures pour s'initier à la CNV et pour développer son empathie : "Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)", Marshall B. Rosenberg aux éditions La découverte."Développer les compétences psychosociales à l'école", Véronique Gaspard, Catherine Gueguen, Catherine Schmider aux éditions Canopé."Le petit guide illustré de la communication pacifiante", l'apprentie Girafe aux éditions Le courrier du livre.Douce écoute ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Invité Afrique
Les racines africaines du maire de New York selon l'ancien ministre sénégalais Abdoulaye Bathily

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 10, 2025 11:43


Le nouveau maire de New-York, le démocrate anti-Trump Zohran Mamdani, n'est pas seulement de nationalité américaine. Il est aussi de nationalité ougandaise, car c'est à Kampala qu'il est né, il y a 34 ans. Et sa solidarité avec le peuple palestinien tient beaucoup à l'engagement de ses parents à la fois contre l'apartheid et pour la Palestine. Quel rôle ont joué son père et sa mère, Mahmood Mamdani et Mira Naïr, dans ses choix politiques d'aujourd'hui ? Abdoulaye Bathily est l'envoyé spécial du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye pour les affaires internationales. Il est ami avec la famille Mamdani depuis quarante ans. En ligne de Dakar, il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes un vieil ami de Mahmood Mamdani, le père de Zohran Mamdani, qui vient d'être élu à New York. Vous l'avez rencontré où, Mahmood Mamdani ? Abdoulaye Bathily : J'ai rencontré Mahmood Mamdani à Dar es Salam en 1979. Il était professeur au département de sciences politiques de l'Université de Dar es Salam, et il était à l'époque, comme beaucoup d'intellectuels ougandais, réfugié à Dar es Salam pour fuir la dictature de Idi Amin Dada qui, avec son slogan xénophobe, avait chassé tous les Asiatiques de l'Ouganda. Mais il avait aussi chassé tous les intellectuels, tous les opposants, militaires comme civils. Donc toute l'élite ougandaise s'est retrouvée à Dar es Salam. Il y avait également Yoweri Museveni, qui était étudiant là-bas, qui va par la suite former le Mouvement national de résistance contre la dictature de Idi Amin et qui va recruter des jeunes réfugiés rwandais comme Paul Kagame. Alors nous nous retrouvions souvent dans des espaces publics après les cours, après les conférences, pour discuter de l'avenir du continent, de la lutte contre l'apartheid, de la lutte contre le colonialisme. Et vous étiez tous des freedom fighters, contre l'apartheid ? Contre l'apartheid qui était soutenu à l'époque, il faut le rappeler, par Israël. Et on verra comment, en fait, le jeune Zohran, par la suite, suivra les traces de son père dans cette lutte pour le soutien à Gaza, le soutien à la Palestine. Alors, après la chute de Idi Amin Dada en 1979, Mahmood Mamdani peut rentrer en Ouganda. Et quand Mahmood Mamdani et Mira Naïr se marient et quand nait leur enfant, Zohran en 1991, la petite famille est toujours en Ouganda. Et le deuxième prénom que choisissent les parents pour leur enfant, c'est le prénom Kwame. Est-ce que c'est tout un symbole ? Mahmood Mamdani est un militant de la lutte pour l'indépendance de l'Afrique, ce qu'on appelle aujourd'hui un panafricaniste. Et pendant qu'il enseignait en Ouganda, il était régulièrement au Sénégal parce qu'il était membre actif du Conseil pour le développement de la recherche économique et sociale en Afrique, le Codesria. Il venait souvent à Dakar et d'ailleurs, en 2007, il est venu ici avec sa famille, avec le petit Zohran. Je me rappelle, ils sont venus ici à la maison. Et Zohran lui-même, il a vécu dans cette ambiance militante. Comme son prénom l'indique, puisque Kwame, c'est Kwame Nkrumah. Mais aussi Zohran a fait sa thèse sur Frantz Fanon et sur Jean-Jacques Rousseau. Donc vraiment, c'est le fils de son père. Quand Zohran nait à Kampala en 1991, sa maman, Mira Naïr, est déjà une personnalité très connue puisqu'elle a sorti « Salaam Bombay ! », un film à succès qui sera primé partout. Est-ce que Mira Naïr est aussi une femme aux convictions politiques ? Oui, elle a des convictions politiques affirmées. Je l'ai rencontrée plusieurs fois à Kampala, mais également à New York et ils sont venus ici à Dakar. Ils ont visité l'île de Gorée avec leur fils Zohran, et ils sont vraiment engagés à la fois pour les causes de l'Afrique, pour les causes de l'Asie, pour les causes de la Palestine et du monde progressiste en général. En 2018, Zohran Mamdani a été naturalisé citoyen américain et pour autant, il n'a pas abandonné sa nationalité ougandaise. Comment interprétez-vous cela ? Mahmood Mamdani, son père, est profondément attaché à l'Ouganda et à l'Afrique. Donc, cet attachement à l'Afrique, ce n'est pas quelque chose d'artificiel chez eux. Et puis leur foi musulmane également, c'est une donnée importante. C'est un couple de militants qui a donné naissance à un militant engagé pour les causes justes. Et aujourd'hui, est-ce que Mahmood Mamdani continue d'entretenir des relations avec des hommes politiques africains en dehors de vous-même ? Oui, Mahmood continue de parcourir le continent. Il est en contact avec tous nos amis d'il y a 50 ans. Donc c'est un internationaliste, Mahmood Mamdani. Et Zohran est né dans cette ambiance-là. Et est-ce que Mahmood Mamdani est toujours en contact avec Yoweri Museveni ? Oui je pense qu'ils sont en contact, mais peut-être leur chemin, en tout cas du point de vue des idées, ont divergé. Parce que malheureusement, nous avons vu que notre ancien camarade et ami Museveni aujourd'hui est au pouvoir depuis 1986, et ce n'est pas de notre goût.

Revue de presse Afrique
À la Une: le Mali asphyxié par le blocus jihadiste

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Nov 10, 2025 4:21


Bloquer, détourner et parfois détruire les camions de carburants qui approvisionnent le Mali par la route : « c'est un blocus d'une redoutable efficacité qu'impose, depuis deux mois, le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, constate Jeune Afrique. Les axes majeurs reliant Bamako au reste du pays sont désormais très largement paralysés. Et la situation ne cesse de se dégrader, tant la stratégie amorcée par le groupe jihadiste depuis début septembre frappe, par un effet domino imparable, la quasi-totalité des secteurs. Si le transport et la logistique sont évidemment les premiers touchés, les conséquences se font désormais sentir sur l'énergie, l'agriculture, les mines et même l'éducation. "S'il n'y a pas de carburant, au Mali, cela signifie que tout s'arrête, puisqu'il n'y a pas d'alternative au transport routier", résume un responsable d'une société de logistique interrogé par le site panafricain. "Le vivrier, les personnes, les biens, le gaz… Absolument tout est transporté par voie routière. Donc à partir du moment où vous n'avez plus ni voie sécurisée, ni carburant, l'économie est à l'arrêt" ». Bamako pas sur le point de tomber… C'est dans ce contexte que la France, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Italie, a conseillé vendredi à ses ressortissants présents au Mali de quitter le pays. Pour autant, relève Afrik.com, « les jihadistes du JNIM ne semblent pas préparer une attaque militaire directe contre Bamako. Leur stratégie consisterait plutôt à asphyxier lentement la capitale par des blocus successifs. Les rançons versées en échange de la libération d'otages, entre 50 et 70 millions d'euros récemment, selon plusieurs sources, renforcent considérablement les moyens du groupe jihadiste. Cet afflux d'argent liquide permettrait au JNIM d'acquérir des armes lourdes, des véhicules, du carburant et des drones, mais aussi de financer sa propagande et de recruter plus efficacement ». En effet, renchérit le chercheur Boubacar Haidara sur le site The Conversation : « à ce stade, les jihadistes sont loin d'avoir les moyens de prendre la capitale. (…) On pourrait même penser que le JNIM lui-même a été surpris par l'ampleur inattendue des conséquences de ses actions autour de Bamako, lesquelles, en réalité, ne requièrent pas de moyens militaires particulièrement importants. (…) L'annonce alarmiste d'une éventuelle prise de contrôle du Mali par ce groupe, dans la perspective de gouverner le pays, estime encore Boubacar Haidara, revient à accorder une importance excessive aux conséquences, certes spectaculaires, d'une crise ponctuelle, plutôt qu'à une évaluation globale des actions du JNIM, et des capacités réelles que révèle sa force militaire observable ». Vers une extension de la crise ? En tout cas, attention, toute « l'Afrique de l'Ouest risque la paralysie économique », prévient un observateur cité par Le Point Afrique : « les pays voisins ne s'impliquent pas suffisamment, notamment pour sécuriser les axes routiers stratégiques – Abidjan-Bamako, Conakry-Bamako, Dakar-Bamako ou encore ceux venant de Mauritanie. Il faudrait mobiliser des forces armées pour protéger ces convois, car si rien n'est fait sur le volet purement économique, cette crise deviendra ouest-africaine. À force de laisser pourrir le Mali, prévient-il, c'est tout l'Ouest africain qui pourrait s'enfoncer dans le gouffre ». Résilience… La presse malienne pour sa part fait bloc… Sahel Tribune exalte le courage des chauffeurs routiers dont les représentants ont été récemment reçus par le Premier ministre Abdoulaye Maïga : « face aux défis sécuritaires et logistiques, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre leur mission, malgré les risques et ont réaffirmé leur engagement total envers la nation. (…) Les chauffeurs et conducteurs routiers du Mali se dressent comme des acteurs clés de la résilience nationale ». Pour sa part, L'Essor affirme que « la distribution du carburant reprend progressivement dans les stations-service de Bamako. Les files d'attente se raccourcissent et les usagers retrouvent peu à peu leur sérénité ». Enfin, Aujourd'hui-Mali s'en prend aux puissances occidentales qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays : « La récente multiplication de ces messages diplomatiques alarmistes ne saurait être interprétée comme un simple geste de précaution humanitaire. Elle s'inscrit plutôt dans une logique de pression indirecte, affirme Aujourd'hui Mali, visant à affaiblir la crédibilité du gouvernement malien en amplifiant artificiellement le sentiment d'insécurité. Les ressortissants étrangers, pour la plupart, sont déjà recensés et informés par des circuits officiels précis ; ces alertes publiques et médiatisées n'ajoutent donc rien à la sécurité réelle, mais contribuent à nourrir une peur collective savamment entretenue ».

J’ai pas compris
J'ai pas compris le retail

J’ai pas compris

Play Episode Listen Later Nov 10, 2025 24:11


Parce qu'en fait "retail" ça vient à la base du français "retailler" qui veut dire "coupe en morceaux" pour parler de la vente en détail quoi... Donc déjà on a compris un truc ! Et en plus avec Benoît, on a parlé de Tech for retail, et ma foi, c'était su-per ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Les Investisseurs Sereins - Investissement Immobilier Rentable
304. [Mindset] Attention aux calculs d'effort

Les Investisseurs Sereins - Investissement Immobilier Rentable

Play Episode Listen Later Nov 10, 2025 14:51


Cet épisode fait partie d'une réflexion globale que je mène, pour essayer de comprendre le pourquoi certains réussissent super bien, et d'autres stagnent.Et les calculs d'efforts sont l'un des axes que j'observe qu'il est intéressant que je vous partage.Qu'est-ce que j'entends par calcul d'effort :C'est le fait de réfléchir à quel va être l'effort pour obtenir un résultat.Donc dans l'idée, c'est plutôt très bien dans certains contextes.J'avais déjà notamment parlé de « taux horaire », qui est la notion simple de savoir combien on considère que l'on est capable de produire comme valeur, et donc de vérifier que les tâches à faible valeur ajoutée soient déléguées lorsqu'elles valent moins que ce fameux taux horaire. C'est la base.Par exemple, quelqu'un doué en travaux qui n'est pas très bien payé au quotidien a tout intérêt à s'investir à fond dans les travaux immobilier car il va largement rentabiliser son temps.Par contre, quelqu'un qui a une forte capacité d'endettement ou avec un taux horaire élevé, aura bien plus de valeur à se concentrer sur son deuxième investissement plutôt que de s'embourber dans des travaux.Donc dans cette optique, c'est intelligent de calculer son effort.J'appelle cela finalement plutôt un calcul stratégique de là où l'on place ses efforts. Et cela est très positif.Par contre, j'ai un problème ou en tout cas un gros doute quant au succès des « calculateurs d'effort ».Ce sont les personnes qui vont toujours se référer à l'effort d'une tâche, sans s'y adonner pleinement.De ne pas aller au bout de la déco, de ne pas aller au bout de la compréhension de la fiscalité, de ne pas aller au bout pour enchaîner les visites de bien, de préférer faire appel à un courtier pour s'éviter 5 RDV bancaires. D'expérience, ça ne paie pas.C'est celui qui va faire cet extra mile qui va cartonner.Cette capacité à se dire, allez j'y vais, et maintenant que j'y suis je donne tout, j'arrête de compter mes efforts.Et c'est un point très important.Ça marche à la fois pour les investissements, mais ça marche aussi pour l'entrepreneuriat. Je crois profondément à la puissance de se dédier corps et âme à ses objectifs. Et que c'est ainsi que les résultats vont au delà de nos espérances.C'est cette envie et se plaisir d'optimiser ses actions, de les réaliser à la perfection, avec un esprit de dépassement de soi. Pas « juste de faire le nécessaire ».Je vois vraiment ça comme une sacrée différence.Dans les exemples : d'aller au delà des standards de ce que l'on livre aux locataires, de donner dans le podcast sans « compter » ce que je livre…Bonne écoute,DorineInscrivez-vous dès maintenant à notre prochaine ouverture des portes du Club des Investisseurs Sereins :https://challenge.les-investisseurs-sereins.fr/Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Revue de presse Afrique
À la Une: le Mali asphyxié par le blocus jihadiste

Revue de presse Afrique

Play Episode Listen Later Nov 10, 2025 4:21


Bloquer, détourner et parfois détruire les camions de carburants qui approvisionnent le Mali par la route : « c'est un blocus d'une redoutable efficacité qu'impose, depuis deux mois, le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, constate Jeune Afrique. Les axes majeurs reliant Bamako au reste du pays sont désormais très largement paralysés. Et la situation ne cesse de se dégrader, tant la stratégie amorcée par le groupe jihadiste depuis début septembre frappe, par un effet domino imparable, la quasi-totalité des secteurs. Si le transport et la logistique sont évidemment les premiers touchés, les conséquences se font désormais sentir sur l'énergie, l'agriculture, les mines et même l'éducation. "S'il n'y a pas de carburant, au Mali, cela signifie que tout s'arrête, puisqu'il n'y a pas d'alternative au transport routier", résume un responsable d'une société de logistique interrogé par le site panafricain. "Le vivrier, les personnes, les biens, le gaz… Absolument tout est transporté par voie routière. Donc à partir du moment où vous n'avez plus ni voie sécurisée, ni carburant, l'économie est à l'arrêt" ». Bamako pas sur le point de tomber… C'est dans ce contexte que la France, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Italie, a conseillé vendredi à ses ressortissants présents au Mali de quitter le pays. Pour autant, relève Afrik.com, « les jihadistes du JNIM ne semblent pas préparer une attaque militaire directe contre Bamako. Leur stratégie consisterait plutôt à asphyxier lentement la capitale par des blocus successifs. Les rançons versées en échange de la libération d'otages, entre 50 et 70 millions d'euros récemment, selon plusieurs sources, renforcent considérablement les moyens du groupe jihadiste. Cet afflux d'argent liquide permettrait au JNIM d'acquérir des armes lourdes, des véhicules, du carburant et des drones, mais aussi de financer sa propagande et de recruter plus efficacement ». En effet, renchérit le chercheur Boubacar Haidara sur le site The Conversation : « à ce stade, les jihadistes sont loin d'avoir les moyens de prendre la capitale. (…) On pourrait même penser que le JNIM lui-même a été surpris par l'ampleur inattendue des conséquences de ses actions autour de Bamako, lesquelles, en réalité, ne requièrent pas de moyens militaires particulièrement importants. (…) L'annonce alarmiste d'une éventuelle prise de contrôle du Mali par ce groupe, dans la perspective de gouverner le pays, estime encore Boubacar Haidara, revient à accorder une importance excessive aux conséquences, certes spectaculaires, d'une crise ponctuelle, plutôt qu'à une évaluation globale des actions du JNIM, et des capacités réelles que révèle sa force militaire observable ». Vers une extension de la crise ? En tout cas, attention, toute « l'Afrique de l'Ouest risque la paralysie économique », prévient un observateur cité par Le Point Afrique : « les pays voisins ne s'impliquent pas suffisamment, notamment pour sécuriser les axes routiers stratégiques – Abidjan-Bamako, Conakry-Bamako, Dakar-Bamako ou encore ceux venant de Mauritanie. Il faudrait mobiliser des forces armées pour protéger ces convois, car si rien n'est fait sur le volet purement économique, cette crise deviendra ouest-africaine. À force de laisser pourrir le Mali, prévient-il, c'est tout l'Ouest africain qui pourrait s'enfoncer dans le gouffre ». Résilience… La presse malienne pour sa part fait bloc… Sahel Tribune exalte le courage des chauffeurs routiers dont les représentants ont été récemment reçus par le Premier ministre Abdoulaye Maïga : « face aux défis sécuritaires et logistiques, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre leur mission, malgré les risques et ont réaffirmé leur engagement total envers la nation. (…) Les chauffeurs et conducteurs routiers du Mali se dressent comme des acteurs clés de la résilience nationale ». Pour sa part, L'Essor affirme que « la distribution du carburant reprend progressivement dans les stations-service de Bamako. Les files d'attente se raccourcissent et les usagers retrouvent peu à peu leur sérénité ». Enfin, Aujourd'hui-Mali s'en prend aux puissances occidentales qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays : « La récente multiplication de ces messages diplomatiques alarmistes ne saurait être interprétée comme un simple geste de précaution humanitaire. Elle s'inscrit plutôt dans une logique de pression indirecte, affirme Aujourd'hui Mali, visant à affaiblir la crédibilité du gouvernement malien en amplifiant artificiellement le sentiment d'insécurité. Les ressortissants étrangers, pour la plupart, sont déjà recensés et informés par des circuits officiels précis ; ces alertes publiques et médiatisées n'ajoutent donc rien à la sécurité réelle, mais contribuent à nourrir une peur collective savamment entretenue ».

Reportage Afrique
Côte d'Ivoire: le Potager du Futur sensibilise à l'agriculture durable petits et grands

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 9, 2025 2:24


Comment sensibiliser à l'agriculture durable ? En Côte d'Ivoire, où le secteur agricole occupe plus de la moitié de la population active, Stéphane Kobena est un pionnier du domaine. Avec sa société, le Potager du Futur, il forme les enfants et les plus grands aux bonnes pratiques. Et ça commence dès le plus jeune âge. Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin La Pépinière porte bien son nom. Aux fenêtres de ses salles de classes, sont alignés des pots en plastique remplis de jeunes pousses d'épinards, de roquette ou de laitue. Dans cette école primaire de Cocody, les tout petits apprennent à cultiver leur propre potager. « Donc on avait des graines au départ, explique une maîtresse devant les enfants enthousiastes. Avec de l'eau. On a mis des graines en terre, et après, qu'est-ce qui s'est passé ? Elles ont poussé ! Mais elles n'ont plus d'espace, donc on va les repiquer. Et elles vont grandir, comme vous ! » Les ateliers, animés par Stéphane Kobena, visent à sensibiliser à l'agriculture durable et à l'économie circulaire. En complément, explique-t-il, un compost a même été installé à côté de la cantine : « L'objectif est de transformer en compost tous les déchets organiques de la cuisine de la cantine, les feuilles sèches tondues par le jardinier et la sciure de bois du menuisier, pour pouvoir ensuite le réutiliser dans les potagers de l'école. Donc l'objectif est d'apprendre aux enfants à avoir les mains dans la terre, à faire du compostage, à aimer la plante, et aussi leur montrer que c'est possible de s'occuper des plantes sans utiliser de pesticides. » Et ça marche, se félicite la directrice pédagogique de l'école, Hélène Denis. « Ils sont très demandeurs ! Ils nous demandent même de créer de petits composts-poubelles dans la cour de récréation, pour jeter les restes de leurs goûters. Pour ne pas mettre ça à la poubelle, parce qu'ils disent : ''Mais c'est pas la même poubelle !'' Et ils ont raison. » Stéphane Kobena poursuit sa journée dans la banlieue est d'Abidjan, à Bingerville, où il anime cette fois un atelier pour les futurs agriculteurs qui souhaitent se former aux pratiques durables. Une nécessité, explique l'un d'eux, Marc-Olivier Kouamé, face à l'appauvrissement des sols induit par les pesticides. « [À l'origine], on était plus dans l'agriculture [intensive] où on utilisait beaucoup de pesticides et autres produits… On a épuisé toutes les ressources des sols. Donc on était obligé de quitter ces sols pour aller chercher d'autres parcelles. Alors qu'avec l'agriculture durable, tu peux continuer d'utiliser la même parcelle. On a fait le constat que maintenant, nos terres sont devenues arides. Donc on est obligés de chercher d'autres méthodes. » L'agriculture durable est encore embryonnaire en Côte d'Ivoire, en particulier dans le secteur vivrier. Mais les professionnels espèrent mettre en place un label, SPG, à horizon 2028.

Afrique Économie
Face au chômage, la jeunesse sud-africaine crée elle-même des emplois

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Nov 9, 2025 2:27


En Afrique du Sud, six jeunes sur dix sont sans emploi. Face à ce fléau, dans un pays pourtant moteur économique du continent, une tendance prend de plus en plus d'ampleur : ouvrir sa propre entreprise. Les jeunes créent alors les emplois qu'ils ne trouvent pas et recrutent des gens de leur âge. Dans une petite usine au cœur de Soweto, en Afrique du Sud, on découvre des bougies colorées, mais aussi l'histoire fascinante de son fondateur : « Je suis diplômé en psychologie, mais quand j'ai obtenu mon diplôme, je n'ai pas pu trouver d'emploi dans mon domaine d'études. Nous vivons dans un pays où le taux de chômage des jeunes dépasse les 60%, donc il est possible d'étudier la psychologie, mais il n'est pas possible de devenir psychologue », déplore le jeune homme.  À 27 ans, Makatu Tshivhula a su troquer la blouse blanche de psychologue contre un t-shirt de sa marque de bougies, une entreprise qui emploie déjà trois autres jeunes. Il nous explique le procédé de fabrication : « La matière première est sous forme solide. On la plonge là-dedans pour qu'elle fonde. Une fois fondue, elle se transforme en liquide, comme ceci, puis nous la mettons dans la machine. Et après 20 minutes, voilà le résultat. » Lorsqu'on lui demande s'il souhaite un jour revenir à la psychologie, la réponse est sans détour : « Non, non. Ce qui m'importe maintenant, c'est mon bonheur. Chaque jour, des clients viennent ici pour me parler de leurs problèmes et me demander quelles bougies ils peuvent utiliser. Donc j'aide quand même les gens sans avoir à être dans un cabinet. » L'entrepreneuriat, une voie de salut pour la jeunesse D'après les statistiques récentes, comme Makatu, de plus en plus de Sud-Africains décident d'ouvrir leur propre entreprise. L'entrepreneuriat représente désormais plus de 10% de l'emploi chez les jeunes : bijoux, cosmétiques ou encore production audiovisuelle, comme pour Thabang Hlaka. « Nous faisons de la photographie, de la vidéo, du drone, du graphisme, des sites web... », raconte-t-il.  Si aujourd'hui, son entreprise se porte bien, il a dû s'armer de patience, victime du manque d'opportunités dans sa ville d'origine, puis d'une perte d'emploi douloureuse pendant la pandémie de Covid-19. « À cette époque, j'ai perdu tout mon matériel, et j'ai commencé à déprimer, j'ai pensé à mourir. C'était tellement dur… Puis mon père m'a dit : ''Ne t'inquiète pas, j'ai quelque chose pour toi, un travail dans les mines". J'y suis allé, j'étais terrifié ! Deux jours plus tard, mon père est décédé, et j'ai eu un déclic. Je me suis dit ''Mec, ne retourne pas là-bas !'' J'ai pris mes dernières économies, j'ai acheté des paquets de cigarettes que j'ai commencé à vendre dans la rue. En deux semaines, j'ai pu me racheter du matériel et j'ai recommencé à faire ce que j'aimais », raconte l'entrepreneur.  À 35 ans, Thabang collabore maintenant avec une dizaine de personnes et crée ainsi de l'emploi pour les jeunes de son quartier. Néo, 21 ans, vient de rejoindre l'équipe. « Je ne savais pas qu'il avait traversé toutes ces épreuves. Ça me touche beaucoup, et ça m'inspire aussi. Parce que c'est lui qui m'a donné l'occasion de travailler dans ce domaine. Pour moi, c'est un rêve qui est devenu réalité », confie-t-il.  Des parcours qui forcent le respect, symboles d'une jeunesse lassée d'attendre que les choses changent, et bien décidée à régler le problème elle-même en créant ses propres opportunités.

Les Grandes Gueules
L'idée du jour - Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement : "On doit adapter nos lois pour qu'un type condamné pour narcotrafic ne puisse pas rester dans un logement payé par la solidarité nationale, donc on expulse" -

Les Grandes Gueules

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 3:44


Aujourd'hui, Flora Ghebali, entrepreneure dans la transition écologique, Mourad Boudjellal, éditeur de BD, et Patrick Sébastien, chanteur, imitateur et animateur à la personnalité singulière, débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.

Invité Afrique
Cameroun: «Le parti au pouvoir traverse une phase de grande perturbation»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 8:10


Dans son discours de jeudi, lors de sa prestation de serment pour un huitième mandat, le président camerounais Paul Biya a appelé ses adversaires politiques à « l'union sacrée », mais a accusé certains politiciens d'être « irresponsables » et a assuré que « l'ordre règnera ». Comment pourrait se matérialiser cette « union sacrée » ? Quelle peut être, à présent, la stratégie de son principal adversaire, Issa Tchiroma ? Armand Leka Essomba enseigne la sociologie à Yaoundé 1 et dirige le Laboratoire camerounais d'études et de recherches sur les sociétés contemporaines. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Dans le résultat officiel de la présidentielle, Paul Biya perd quatorze points par rapport à 2018. Est-ce à dire que son parti RDPC traverse un passage à vide ? Armand Leka Essomba : Je pense que cela est évident dans la mesure où on doit pouvoir reconnaître que le parti au pouvoir traverse effectivement une phase de grande perturbation et que probablement soit ce parti, ou alors celui qui l'incarne a perdu probablement une grande part de son attractivité et de son charisme d'antan. Quand l'archevêque de Douala, Mgr Kleda, dit que le résultat officiel de cette présidentielle n'est pas crédible, est-ce qu'il reflète l'opinion de beaucoup de Camerounais ? Disons que ces suspicions, naturellement, sont d'autant plus alimentées que nous sommes à l'ère des réseaux sociaux. Nous avons eu un temps long [entre le jour du vote et le jour des résultats]. La durée des deux semaines, c'est surtout l'injonction qui est faite à tout le monde de ne point communiquer, ni les tendances, etc. Et donc ça jette parfois de la suspicion. La percée d'Issa Tchiroma, même dans les résultats officiels, dans la région du nord et dans les deux régions de l'ouest et du littoral, c'est-à-dire à Douala, quels enseignements vous en tirez ? L'habileté tactique du candidat Issa Tchiroma aura été effectivement d'incarner, à défaut ou par défaut, disons, la synthèse de toutes ces frustrations. Ce d'autant plus qu'un discours social à connotation, j'allais presque dire métaphysique, circulait pour dire qu'il s'agit de transformer cette élection en un référendum pour ou contre Paul Biya. Et finalement, ce qui se révèle, c'est le niveau d'exaspération. Des gens sont prêts tout à fait à dealer avec n'importe qui, à condition qu'ils mettent à la retraite le président dans son exceptionnelle longévité politique. Issa Tchiroma affirme aujourd'hui qu'il y a désormais deux présidents : le président élu, qu'il est lui-même, et le président nommé par le Conseil constitutionnel, c'est-à-dire Paul Biya. Est-ce qu'on va vers un Cameroun coupé en deux ? Ce que je peux dire, c'est d'exprimer quelque peu mon scepticisme. Il est évident que pendant les jours qui viennent, les moments de tension persisteront, notamment dans certaines des régions qui sont des fiefs du candidat Issa Tchiroma. Tout dépendra aussi des mesures importantes qui vont être prises. Donc les mesures d'apaisement, puisque le président de la République, Paul Biya, a demandé à ce qu'une union sacrée se fasse. Il a explicitement fait mention d'une union sacrée. J'ignore si on ira vers des expériences institutionnelles de large ouverture ou d'union nationale, en termes de structuration, par exemple, d'un nouveau gouvernement, mais les jours qui viennent, il faudra être absolument attentif à la manière dont on pourra traduire les propos assez apaisants du chef de l'Etat dans la pratique et dans les orientations politiques. Tout dépendra de ce qui se fera, notamment en termes de gestes d'apaisement, si l'on se réfère au discour d'hier. Et donc l'atmosphère dépendra beaucoup de la traduction politique de cet apaisement. Dans les années 90, Paul Biya avait déjà affronté un adversaire coriace qui proclamait sa victoire et qui organisait des journées ville morte, c'était John Fru Ndi. Et à la fin, c'est Paul Biya qui avait pris le dessus. Est-ce que vous pensez que le même scénario va se reproduire ? Alors personne n'est en mesure de dire ce qui va se passer demain ou après-demain. Mais il est évident que les contextes ont changé. En 1992, Paul Biya était en effet au pouvoir depuis dix ans, il y avait une certaine vitalité humaine et physique. Il faut en tenir compte. La longévité exceptionnelle au pouvoir crée des dynamiques d'inertie systémique et la fragilité physique et humaine, qui est quelque chose de tout à fait naturel, s'associent parfois pour interférer sur, disons la réactivité institutionnelle. S'installent dès lors des formes de paresse, de lenteur, qui peuvent conduire à des expériences d'immobilisme qui sont tout à fait dommageables. Et peut-être dans sa stratégie, Issa Tchiroma compte-t-il sur un essoufflement du parti au pouvoir et de son président ? Alors je crois qu'il y a derrière effectivement un certain imaginaire dans la stratégie d'un certain nombre des challengers de Paul Biya. L'idée que finalement quelque chose pourrait se passer, qu'un accident pourrait survenir et créer les conditions effectivement d'une transition.

Des Montres et Vous
#149 Nouvelle Ollech & Wajs OCEAN GRAPH MK2 : Vraiment mieux qu'avant ?

Des Montres et Vous

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 15:42


Il y a deux ans, après le premier épisode de Podcast tourné avec Charles Le Menestrel, repreneur de la marque Ollech and Wajs, sa passion et la sincérité de ses propos m'avaient tellement touché qu'à l'issue de cette rencontre, je lui avais commandé une montre... Après hésitations, mon choix s'était porté sur la fameuse OW Ocean Graph, une plongeuse à part, digne héritière d'une montre légendaire, l'iconique Caribbean 1000 Ocean Graph. Or, maintenant, c'est l'heure du bilan ! Bilan de deux années pendant lesquelles j'ai beaucoup porté cette montre. Qu'est-ce qui à l'époque m'avait poussé à prendre ce modèle en particulier ? Et surtout, qu'est-ce que j'en pense deux ans après, une fois que la lune de miel est passée....quelles sont ses qualités mais aussi ses points à améliorer ? En bref, est-ce que la rachèterais encore aujourd'hui... D'autant qu'OW vient de sortir l'Ocean Graph Mark 2, une version modifiée et bonifiée de cette montre déjà plutôt bien née. Donc, une occasion rêvée de les comparer et de dire en toute connaissance de causes si la nouvelle fait mieux que l'ancienne. Qu'est-ce qui a réellement changé ? Qu'apporte-elle de plus ? Et surtout, est-ce une simple évolution ou une refonte complète ? Je sais que vous êtes nombreux à vous pencher sur les OW, donc ça devrait vous intéresser... Mais dans cet épisode, en plus de tester cette nouvelle Ocean Graph, je vous propose de revenir sur les origines de ce modèle et de vérifier si l'adn est bien respecté. Bonjour à tous et bienvenue sur DM&V, j'espère que vous allez pour le mieux. sachez tout d'abord que cet épisode est, comme d'habitude, disponible en version audio sur toutes les plateformes de podcast mais également en vidéo sur ma chaine Youtube Des Montres & Vous. Si vous aimez la chaine et son contenu, N'hésitez pas à liker, à vous abonner et à activer les notifications pour ne rien louper et pour aider DM&V à progresser. Bonne écoute ! Liens utiles : Pour rejoindre Le Cercle, mon canal WhatsApp : https://whatsapp.com/channel/F96PntzE... Episode #39 Le fascinant retour d'Ollech & Wajs raconté par son repreneur https://smartlink.ausha.co/des-montres-et-vous/39-le-fascinant-retour-d-ollech-wajs-raconte-par-son-repreneur Episode #123 Du vrai Swiss Made à -2000€ : Mythe ou réalité ? https://youtu.be/kg63A3CSGoI?si=Go_KurcBv-X_v6RV Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Reportage Afrique
Littérature jeunesse en Tunisie: des héros africains et musulmans à l'image des petits lecteurs

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 2:29


En Tunisie, de jeunes autrices se réapproprient la littérature jeunesse avec des héros africains et/ou musulmans. Une manière d'enseigner aux enfants des récits auxquels ils peuvent s'identifier, avec des personnages issus de leur culture et parfois méconnus du grand public. Ces femmes, également mères, se sont souvent retrouvées confrontées à un vide lorsqu'elles tentaient de trouver des livres pour enfants qui racontent leur culture. De notre correspondante à Tunis À la librairie Arthepage, en banlieue de Tunis, Emna Ennaifer présente le nouveau-né de sa collection Manarat, un livre jeunesse consacré au célèbre journaliste palestinien Wael al-Dahdouh, qui a perdu sa femme et ses enfants dans les bombardements sur Gaza.  « Le livre ne parle pas de la guerre en tant que telle. L'événement, ce n'est pas la guerre, c'est Wael al-Dahdouh, c'est son parcours, c'est sa persévérance, sa patience face à l'épreuve, et c'est vraiment une lettre d'espoir. Dans le langage utilisé, les images, on a essayé de ne pas heurter la sensibilité de l'enfant tout en essayant de trouver un équilibre pour que l'enfant soit sensibilisé à ce qu'il se passe à Gaza », décrit-elle.  Emna a aussi écrit un ouvrage sur Hawa Abdi première gynécologue somalienne, et Fatima Al Fihriya, une femme tunisienne qui a fondé la plus ancienne université au monde, il y a plus de 1 000 ans. Son but : valoriser des héros du monde africain et musulman, peu représentés dans les histoires pour enfants. « Que ce soient aussi des héros auxquels nos enfants pourraient s'identifier au niveau de la culture, de la religion, de l'histoire. Que tout cet héritage-là soit mis en valeur », explique-t-elle. Une démarche similaire chez Bochra Fourti, créatrice du podcast Heya, consacré aux récits de femmes arabes et amazighes. Son premier livre jeunesse s'intéresse à la première femme médecin arabe, la Tunisienne Tawhida Ben Cheikh. Un livre traduit en français et dialecte tunisien. « L'idée, avec cette collection, est de mettre en avant des héroïnes, des femmes qui ont marqué l'histoire du monde arabe et amazigh, et de faire voyager ces enfants entre ces pays. Donc la première, c'est une femme tunisienne, la deuxième sera algérienne, la troisième marocaine, ensuite une femme palestinienne, une femme égyptienne », raconte-t-elle.  Bochra Fourti a créé des versions audio des livres qui vont être traduits dans plusieurs dialectes africains. « Il y a le souvenir de ma grand-mère qui nous racontait ces histoires, en tunisien, en dialecte, et c'était important pour moi de mettre cette touche de transmission et d'oralité qui est très importante dans notre culture. Nos récits, nos histoires se transmettent beaucoup par l'oralité », poursuit-elle.  Trouvant de la réticence dans les maisons d'édition française sur la question de la langue arabe, et même le mot arabe dans ses titres, Bochra Fourti a entièrement autofinancé l'édition ses livres via des précommandes.

Podcast Double Hoppe
EP 3. "Je m'inquiète donc je contrôle".

Podcast Double Hoppe

Play Episode Listen Later Nov 7, 2025 26:53 Transcription Available


Et si ton inquiétude n'était pas une preuve de lucidité… mais une stratégie de contrôle ?Dans cet épisode, je t'emmène au cœur d'un mécanisme aussi subtil que puissant : cette tendance à nourrir nos peurs pour avoir l'impression de maîtriser l'avenir, les autres — ou même nos émotions.Tu verras pourquoi s'inquiéter, c'est une façon de se rassurer faussement, et comment choisir à la place le courage de la confiance.Car derrière chaque peur se cache une envie profonde : . être choisi.e, . être à la hauteur, réussir, . être aimé.e. En reconnaissant ces envies, on se reconnecte à sa vulnérabilité, à son pouvoir intérieur et à son rayonnement authentique.Au programme :Pourquoi ton cerveau adore inventer des scénarios catastrophes (et comment l'en empêcher)Les avantages cachés de l'inquiétude et ce qu'ils révèlent de ton besoin de sécuritéComment transformer la peur en confiance et reprendre le pouvoir sur tes choixUne réflexion honnête et inspirante sur la vulnérabilité, le courage et le contrôleSi tu es ambitieux.se, entrepreneur.e, sensible, et que tu veux avancer avec confiance et rayonner sans te brider, cet épisode va profondément te parler.Mentionnés dans l'épisode :Le programme Boum, Saison 2 – tu peux candidater ici : https://tally.so/r/nWxD1vLe livre "Avoir le courage de ne pas être aimé" de Koga Fumitake.Bonne écoute 

Reportage International
À la COP30, les «love motels» se reconvertissent pour accueillir les délégations

Reportage International

Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 2:21


Alors que s'ouvre, lundi 10 novembre, la COP30 à Belém au Brésil, de nombreuses délégations ont encore des difficultés à trouver des logements pour participer à la conférence. Très courants dans les pays d'Amérique latine, les « love motels », généralement réservés à l'heure, se reconvertissent en auberge longue durée.  De notre envoyée spéciale à Belém « La lumière verte indique que la chambre est disponible. Comme ça clignote ici, c'est occupé », indique Yorann Costa, gérant du Motel Secreto. Il nous fait visiter son établissement, spécialisé dans les rencontres amoureuses. Il dispose de 33 chambres, de la plus simple à la suite royale, avec jacuzzi et sauna. Situé à quelques kilomètres seulement du siège de de la COP30, il espère louer tout son établissement à une délégation étrangère. « Pour moi, c'est plus simple de faire un paquet intégral du motel, plutôt que de louer individuellement les chambres et devoir gérer 33 demandes différentes », explique-t-il.   Pour s'adapter à la demande, Yorann a enlevé tout ce qui était explicite dans les chambres : les chaises érotiques, les tableaux de nus, les miroirs au plafond, dans la limite du possible. Il nous dit sa raison : « Par exemple, les barres de pole dance font partie de la structure. Ça n'a pas de sens de tout casser, parce qu'après la COP, nous redeviendrons un motel. Nous n'avons pas l'intention de nous transformer en hôtel. »  Pourtant, il n'a toujours pas trouvé de clients intéressés, alors qu'il a réussi à louer son autre bien à une délégation d'Europe du Nord. Mais cette résidence n'est pas un motel, et il pense que son secteur souffre de discriminations. Alberto Braga, propriétaire d'un motel dans le centre historique, a repeint la façade et changé le nom de son établissement, mais il est inquiet : « Nous, chefs d'entreprises de ce secteur, avons investi des sommes importantes pour répondre à des exigences que nous avons reçues. Mais maintenant, c'est l'incertitude. On marche sur des œufs et on est inquiets, car on a dépensé beaucoup d'argent. » Face à la course aux logements sur des plateformes, comme Booking ou Airbnb, les agents immobiliers permettent d'offrir plus de sécurité à travers des contrats de location. Lucas Bombonato gère l'une des plateformes d'hébergement pour la COP30. Sur son site, où se trouvent certains motels, les offres commencent avec des chambres à 200 dollars la nuit. C'est le prix subventionné par l'ONU pour certaines délégations. « L'organisation de la COP a pu réserver pour l'ONU entre 10 et 15 chambres par ambassade. Donc quand je vois que des ambassades se plaignent des prix, je ne comprends pas pourquoi. Parce que la demande a été satisfaite », s'étonne-t-il.  Après des mois de polémiques sur la pénurie de logements ou certains prix abusifs, les organisateurs espèrent enfin recentrer l'attention sur l'essentiel : les négociations climatiques.

Invité Afrique
Cameroun: «Nous avons tous intérêt à faire en sorte que notre pays connaisse la paix et la stabilité»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 20:16


« Plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de personnes arrêtées ». C'est le premier bilan de la crise post-électorale au Cameroun, que révèle ce matin, sur RFI, le ministre camerounais de la Communication, René-Emmanuel Sadi. Depuis l'annonce officielle de la réélection de Paul Biya, l'opposant Issa Tchiroma dénonce « une mascarade » et appelle la population à résister. Y a-t-il un mandat d'arrêt contre Issa Tchiroma ? L'heure est-elle à la fermeté ou à l'apaisement ? En ligne de Yaoundé, le ministre René-Emmanuel Sadi, qui est aussi porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour beaucoup d'observateurs, et notamment pour l'archevêque de Douala, Monseigneur Kleda, les résultats officiels ne sont pas crédibles parce qu'il s'est passé quinze longues journées entre le jour du vote et le jour de la proclamation des résultats, et parce qu'en quinze jours, toutes les manipulations sont possibles… René-Emmanuel Sadi : Évidemment, l'opinion de Monseigneur Kleda lui est propre, mais je pense qu'il n'ignore pas que nous avons un code électoral qui a une procédure tout à fait connue, et l'élection présidentielle a connu toutes les étapes au niveau de son dépouillement. Et s'agissant du délai de quinze jours, il est non seulement conforme à la loi électorale, mais il tient compte aussi de nos réalités du moment. Il faut encore plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour disposer de tous les procès-verbaux. Ceux-ci devant être acheminés à partir des localités parfois très éloignées des centres urbains. Oui, mais pendant les quinze jours, on ne sait rien au niveau des instances officielles, on n'a aucun chiffre, aucun rapport d'étape, rien du tout. Vous savez que justement, le problème, c'est que ce sont ces tendances, que l'on proclame parfois à travers les réseaux sociaux, qui créent des polémiques inutiles. Et ceci est de nature à porter atteinte à l'ordre public. Mais si les instances officielles et si Elecam publiaient des rapports d'étape, faisaient le point bureau de vote par bureau de vote, département par département, région par région, est-ce qu'il n'y aurait pas plus de transparence et moins de suspicion ? C'est une hypothèse que vous avancez. Pour l'instant, l'instance chargée de ces élections, qui est Elecam en premier, je crois, essaie de faire du mieux possible. Maintenant, si cette hypothèse que vous avancez est favorablement appréciée avec le temps, il est possible que, au cours des échéances prochaines, on procède de cette manière pour, comme vous le dites, plus de transparence de cette façon. La semaine dernière, votre collègue le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a fustigé « l'irresponsabilité d'Issa Tchiroma » et a déclaré que celui-ci devrait répondre devant les juridictions compétentes. Est-ce qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre le candidat de l'opposition ? Je crois qu'à ma connaissance, Monsieur Tchiroma n'aurait pas encore fait de façon officielle l'objet d'un mandat d'arrêt. Ce sont un certain nombre de choses qui relèvent de nos juridictions. Il est vrai que les appels à l'insurrection, les appels aux atteintes à l'ordre public, les incitations à la révolte, face à une situation comme celle-ci, sont passibles de sanctions par la loi. Et il n'est pas à exclure que Monsieur Tchiroma fasse l'objet d'une interpellation. Il n'est pas à l'exclure. Et pour vous, l'heure est plutôt à la fermeté ou à l'apaisement avec Issa Tchiroma ? Ecoutez, tout est possible. Nous pensons que nous avons tous intérêt à faire en sorte que notre pays connaisse la paix et la stabilité. Et donc le porte-parole que je suis ne prêche que l'apaisement. La semaine dernière, la proclamation des résultats officiels a été suivie de manifestations et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Et aujourd'hui, deux sources de l'ONU citées par l'agence Reuters donnent le chiffre de 48 morts. Est-ce que vous confirmez ? Il y a eu certes des pertes en vies humaines et cela ne peut que nous attrister. Les forces chargées du maintien de l'ordre ne pouvaient rester inactives face au déchaînement des manifestants, en dépit de l'extrême retenue dont ces forces ont su faire preuve. Et les chiffres qui sont avancés par ces instances, comme l'ONU, ne sont pas vérifiés, ne sont pas recoupés. Toujours selon ces deux sources de l'ONU citées par Reuters, près de la moitié de ces 48 morts seraient survenues à Douala, et parmi ces morts, il y aurait trois gendarmes. Oui. Parmi les personnes qui ont perdu leur vie, comme vous le savez, il y a eu des jeunes Camerounais. Mais il y a également des membres des forces de défense et de sécurité. Combien de victimes d'après vos informations ? Combien de morts ? On a parlé de plusieurs dizaines. Comme les enquêtes sont en cours, nous saurons dans les prochains jours le bilan de tous ces morts. Donc, vous nous dites plusieurs dizaines de morts ? Plusieurs dizaines de morts, selon les indications qui ont été données par le gouverneur de la région du Littoral, il y a quelque temps. Il y a les morts et puis il y a les prisonniers. D'après le collectif des avocats camerounais qui s'en occupe, il y aurait actuellement 2 000 personnes qui auraient été mises en prison à la suite de la proclamation des résultats officiels. Est-ce que vous confirmez ce chiffre ? Nous sommes effectivement à plusieurs centaines de personnes arrêtées. Vous ne dites pas 2 000, mais plusieurs centaines, c'est ça ?   En tout cas, plusieurs centaines. Plusieurs centaines.

Maintenant, vous savez
Qu'est-ce que l'effet Bambi ?

Maintenant, vous savez

Play Episode Listen Later Nov 6, 2025 4:58


En 1977, Brigitte Bardot s'était rendue sur la banquise au Canada et avait tourné dans une vidéo pour défendre les bébés phoques contre la chasse pour leur fourrure. Elle les câline devant la caméra et demande comment on peut tuer des êtres aussi mignons qui se laissent prendre dans les bras. Plusieurs études scientifiques montrent qu'on a tendance à vouloir protéger les animaux qu'on trouve mignons. Mais cela peut aussi avoir un effet pervers : c'est l'effet Bambi ou le syndrome de Bambi.  Qu'est-ce que c'est exactement ? Donc c'est plutôt positif l'effet Bambi ? Ça veut dire quoi anthropomorphique ? Écoutez la suite de cet épisode de "Maintenant vous savez". Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Antonella Francini. Première diffusion : septembre 2023 À écouter aussi : Agressivité mignonne : pourquoi a-t-on envie de mordre tout ce qui est mignon ? Pourquoi dit-on que les animaux de compagnie ont un effet “anti-stress” ? Faut-il intégrer la souffrance animale dans le prix de la viande ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

Invité Afrique
Khadija Mohsen-Finan: au Sahara occidental «il faut un schéma de décentralisation pour que l'autonomie s'instaure»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 5, 2025 8:46


On l'a appris mardi soir, le Maroc décrète que le 31 octobre sera une nouvelle fête nationale. En effet, vendredi 31 octobre dernier, à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution qui prend position pour le plan d'autonomie du Sahara occidental présenté par le Maroc. Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas pris part au vote ? Quelles sont les options politiques et militaires qui restent pour le Front Polisario ? La politologue Khadija Mohsen-Finan, spécialiste du Maghreb et membre du comité de rédaction de la revue Orient XXI, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Khadija Mohsen-Finan, qu'est-ce qui change avec le vote de vendredi dernier au Conseil de sécurité ? En réalité, ça change beaucoup de choses, parce que c'est ce qu'attendaient les Marocains, c'est-à-dire la reconnaissance par la communauté internationale de ce que Hassan II appelait leur titre de propriété sur le Sahara. Et au moment où plusieurs États, comme les États-Unis, comme la France, comme la Grande-Bretagne, s'apprêtent à investir dans ce territoire, il fallait absolument dépasser, si vous voulez, le fait qu'on était dans un schéma colonial, puisque ce territoire était à décoloniser. Donc, il fallait sortir de ce schéma de colonisateurs et colonisés. Et c'est ce qui a été fait par le vote de vendredi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies. Alors, on savait à l'avance que les Américains, les Anglais et les Français allaient voter pour ce plan d'autonomie proposé par le Maroc, mais on ne savait pas ce qu'allaient faire les Russes et les Chinois. Et c'est peut-être ça la nouveauté, non ? Alors les Russes et les Chinois, disons que le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita s'est rendu à Moscou et les Marocains ont eu l'assurance que les Russes pouvaient tout à fait ne pas leur tenir rigueur de la situation. Et très probablement, la dernière mouture du texte de la résolution a été faite pour que les Russes et les Chinois puissent justement s'abstenir et ne pas voter contre, en y ajoutant le terme de « autodétermination ». Ça, c'est très précieux pour les Russes, c'est très précieux pour les Chinois. Mais j'ajouterai que, depuis quelques années, les Russes entretiennent de très bonnes relations avec le Maroc. On n'est plus du tout dans le schéma de la guerre froide. Et c'est donc la première fois que Moscou et Pékin ne disent pas non à un texte qui « estime qu'une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait représenter la solution la plus réalisable » au Sahara occidental ? Absolument. Alors maintenant, on peut s'attendre justement à ce que Russes et Chinois soient attentifs au type d'autonomie qui va être mise en place par le Maroc dans cette région. À lire aussiSahara occidental: le Conseil de sécurité de l'ONU apporte son soutien au plan marocain Pourquoi l'Algérie, qui est membre cette année du Conseil de sécurité, a refusé de prendre part au vote de vendredi ? Alors ça reste quand même très surprenant. Très probablement parce que l'Algérie veut revenir sur la scène régionale et internationale, qu'elle compte beaucoup sur un partenariat économique et stratégique avec Washington, avec les États-Unis et que finalement, elle a peut-être accepté d'être dans ce que certains pourraient appeler la realpolitik. Mais c'est malgré tout une manière de tourner le dos au Front Polisario, à l'autodétermination qu'elle a portée quand même depuis 50 ans. Peut-on parler d'un début de lâchage du Polisario par l'Algérie ? Très probablement parce que, si vous voulez, s'il y a une sortie honorable par ce texte de résolution, personne ne sait ce que vont devenir aujourd'hui les Sahraouis de Tindouf, ce que va devenir la cause sahraouie. Personne n'en parle et je ne pense pas du tout qu'ils vont continuer à être parrainés à être protégés par Alger. Et c'est bien leur inquiétude d'ailleurs. Et dans les dernières déclarations du Front Polisario, on peut entrevoir malgré tout un désespoir. Le ministre des Affaires étrangères du Front Polisario affirme que son mouvement n'acceptera le plan marocain que si la population sahraouie le valide par référendum. Oui, c'est ce qu'il avait dit. Mais si vous voulez, on ne peut pas donner de traduction réelle à ses propos, puisque le Front Polisario seul ne peut pas affronter le Maroc. Et de toutes les manières, il devait attendre l'autorisation d'Alger pour agir sur le plan militaire. Aujourd'hui, vous dites que la balle est dans le camp du Maroc qui doit préciser, qui doit détailler son plan d'autonomie, c'est ça qu'il doit faire ? Peut-être des concessions politiques aussi ? C'est ce que lui impose l'application d'une autonomie réelle. Aujourd'hui, l'autonomie réelle, si on voulait l'appliquer au Maroc, le schéma politique marocain ne le permettrait pas. Il faut qu'il y ait un schéma de décentralisation et de démocratisation de ce pays pour que l'autonomie puisse s'instaurer. Mais ce sont beaucoup de questions. On ne sait pas ce qui va se passer au niveau national marocain et au niveau régional, pour qu'il y ait véritablement une autonomie et que les Sahraouis puissent trouver leur place. À lire aussiLes Marocains fêtent dans les rues la résolution de l'ONU sur le Sahara occidental

Single Jungle
Ep.121

Single Jungle

Play Episode Listen Later Nov 5, 2025 57:00


Sur Grindr « On a perdu la capacité à se rencontrer humainement » David Friboulet (psy). « On n'a rien gardé on n'a rien perdu. On reste ce qu'on a toujours été : des hommes violents. » Nicolas Aragona (@supersero sur Instagram et Tik Tok, compte militant contre la serophophobie, VIHphobie). Dans le livre de Thibault Lambert, les intervenants, et lui-même disent les termes ! A la fois enquête et témoignage d'un parcours, cet ouvrage permet de comprendre à quel point Grindr a été un bouleversement, une révolution, pour les hommes homosexuels, queers, et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces termes, mais ont bien des relations sexuelles avec des hommes (ou personnes non-binaires). Il y est question de la joie de ne plus être seul, surtout quand on vient d'un milieu non-citadin, où il n'y a pas de lieu dédié où faire des rencontres en toute sécurité, les actes de violences homophobes étant encore trop nombreux. L'estime de soi est mise à mal par tous ces rejets et le côté "catalogue" de l'appli. Comment mieux l'appréhender ? Un épisode encore très riche. Merci à Thibault pour sa sincérité et ses nombreux enseignements. Bonne écoute ! Prochain épisode : le 19 novembre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre)VidéosJesse : https://www.instagram.com/reel/DQCd5X0jKMA/?igsh=MXRqYmVmOGxrc240dw==Sam (homme trans non binaire) https://www.instagram.com/reel/DQCfwJ-DASz/?igsh=MXdxOGtmaGkzbG1xNQ== Thématiques, mots clés, chiffresFrères de désir, homosociabilite, amitié, amour véritable, des amis, des frères, qui fendent l'armureRencontre inversée. Le sexe est le préalable. Et ça peut donner une alitéTinder : ça semblait plus faux, date traditionnel. J'y arrivais pas.Manque d'alternatives à GrindrSur Grindr, peu de civilité : On rejette plus qu'on sélectionne. "Répondre poliment : merci mais pas pour moi." Arthur DreyfusConcurrence exacerbéeCelibosphereRencontres dans les saunasRapport aux hommes uniquement par séduction, comparaisonConsentement : est-ce qu'on a toujours consenti à tout dans nos rencontres Grindr ? On n'ose pas dire qu'on a changé d avis14 millions d'utilisateurs actifs chaque moisCrée en 2009, 3 ans avant TinderEffet réconfortant dans la construction « je ne suis enfin plus seul »Une partie de la communauté gay ressent un malaise par rapport à sa sexualitéGrindr devient une béquille, sécurité émotionnelle. Mais peur du rejet très forte77% d'ulisateurs de Grindr malheureux en l'utilisant. Temps moyen passé sur grindr : 1h Podcasts Guillaume Bonnet, et son podcast d'utilité publique, d'abord nommé "Comment devenir sexuellement épanoui ?" et aujourd'hui "Actif ou passif" (justement pour déconstruire cette injonction) AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en septembre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud

Invité Afrique
États-Unis/Nigeria: «Les propos de Trump s'inscrivent dans ce retour majeur de la religion en Amérique»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 11:43


Au Nigeria, c'est la stupeur après les propos explosifs de Donald Trump, qui a menacé d'y mener une action militaire si le pays n'arrêtait pas ce qu'il appelle « les meurtres de chrétiens par des terroristes islamistes ». Pourquoi cet intérêt soudain du Président américain pour les chrétiens du Nigeria ? Le lobbying à Washington des associations évangéliques y est-il pour quelque chose ? Niagalé Bagayoko vient de publier une enquête sur les relations États-Unis/Afrique pour l'African Security Sector Network et pour la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques. Elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Niagalé Bagayoko, est-ce que vous êtes surprise par les propos menaçants de Donald Trump contre le gouvernement du Nigeria ? Niagalé Bagayoko : Les propos de Donald Trump, tout comme les prises de position des parlementaires américains, s'inscrivent dans ce retour majeur de la religion aux États-Unis, qui est matérialisé par l'instauration d'un bureau de la foi et des tenants d'un christianisme extrêmement radical, ultra-conservateur, notamment sur le plan sociétal. Et l'un des courants les plus influents est celui du pentecôtisme, qui a été notamment diffusé par les méthodistes noirs américains à travers ce qu'on appelle les Assemblées de Dieu, qui sont très présentes, notamment en Afrique de l'Ouest. Ce que répond le président nigérian Bola Tinubu, qui espère une rencontre dans les prochains jours avec Donald Trump, c'est qu'il remercie le président américain d'avoir autorisé la vente d'armes à son pays et qu'il veut tirer parti de cette opportunité dans la lutte contre le terrorisme, et qu'il espère obtenir des résultats considérables. D'abord, il est, à mon avis, très important de rappeler à quel groupe on a affaire au Nigeria en matière terroriste. Ils sont actifs, notamment au nord-est du Nigeria. C'est contre eux que le gouvernement du Nigeria a mobilisé des moyens opérationnels importants. Ces actions ont eu un certain effet, mais absolument pas dans les zones rurales où ces groupes sont extrêmement implantés. Donc, je ne pense pas qu'il soit réaliste d'envisager un électorat américain qui accepterait de perdre un seul soldat sur le sol africain. Donc, un éventuel soutien aérien pourrait éventuellement avoir un effet d'affaiblissement momentané, mais ne changerait absolument pas cette dynamique d'enracinement de ce type de groupes, dans le contexte du Nigeria ou ailleurs d'ailleurs, non plus. Ce que vous dites dans une étude parue au printemps dernier, c'est que cette nouvelle alliance entre chrétiens ultra-conservateurs des États-Unis d'un côté, chrétiens du Nigeria, du Ghana, de l'Ouganda de l'autre côté, elle ne vise pas seulement à combattre les islamistes, elle vise aussi ce qu'ils appellent « l'homosexualité occidentale ». Oui, bien sûr, il y a vraiment une vision extrêmement morale qui a tendance à cibler des courants woke. Par exemple, il y a Monseigneur Robert Sarah, de Conakry, qui est très proche du cardinal Burke, très influent au sein de l'Église catholique américaine et proche de JD Vance, qui a fait de la lutte contre le wokisme et les courants LGBT l'une de ses thématiques favorites. Et vous allez plus loin : vous dites dans votre article que ces chrétiens d'Afrique entrent en résonance avec les souverainistes du Sahel, notamment du Niger, du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal. Alors justement, uniquement sur ces questions d'ordre sociétal, puisqu'on voit que, sur le continent africain, ce sont des visions très conservatrices de la société qui tendent à s'imposer, et cela aussi bien dans les pays à majorité chrétienne que dans les pays à majorité musulmane. C'est pour ça que l'opposition entre les deux religions n'est pas nécessairement pertinente. Mais ces souverainistes africains qui font alliance avec les trumpistes américains, est-ce qu'ils ne sont pas quand même plus sensibles au message d'un Vladimir Poutine que d'un Donald Trump ? Je ne parle pas véritablement d'alliance entre les pays du Sahel et les États-Unis. Je parle d'une convergence sur un certain nombre de remises en cause du modèle démocratique libéral, aussi bien d'un point de vue politique que d'un point de vue sociétal. Pour ce qui est de la Russie, je pense qu'on est finalement dans le même type de scénario : c'est-à-dire que je pense que cette convergence de valeurs, notamment religieuses, est extrêmement importante, et j'en veux pour preuve le retour de l'Église orthodoxe dans les pays comme le Kenya ou l'Ouganda. Ça, ça fait également partie du soft power de la Russie, qui est à la fois politique mais aussi, à mon avis, moral.   À lire aussiDonald Trump-Nigeria: la diplomatie comme outil de politique intérieure À lire aussiLe Nigeria propose une rencontre à Donald Trump après des menaces proférées par le président américain

RTL Matin
"Une infraction spécifique" : sur RTL, un député demande que le protoxyde d'azote soit reconnu comme un stupéfiant

RTL Matin

Play Episode Listen Later Nov 4, 2025 3:05


Un jeune de moins de 35 ans sur dix a déjà consommé du protoxyde d'azote, selon une étude de l'Ipsos pour la sécurité sous-routière. Elle pointe une montée en puissance de cette drogue, appelé "gaz hilarant" et se trouvent sous la forme de petites bonbonnes qui s'aspirent et qui provoquent une sorte d'euphorie et de perte de contrôle. C'est peut-être ce qui a provoqué la mort de Matisse, 19 ans, à Lille dans la nuit du samedi 1 novembre, renversée par un chauffard. Des petites bonbonnes de ce gaz ont été retrouvées à l'intérieur du véhicule. Laetitia, la maman de Matisse, a témoigné au micro de RTL. "Plus entendre sa voix, plus voir ses pitreries. Donc c'est ça qui va être dur. Je voyais l'accident sans l'avoir vécu. Je me suis imaginée ce que lui a pu ressentir, le choc de la voiture", a-t-elle raconté. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Entrez dans l'Histoire
Mais qui était donc le vrai Dracula ?

Entrez dans l'Histoire

Play Episode Listen Later Nov 1, 2025 26:41


REDIFF - Êtes-vous prêts pour suivre sur les traces d'une des créatures les plus effrayantes, les plus mystérieuses, les plus insaisissables qui ait vécu sur notre terre ? Dracula, un personnage qui a bel et bien existé et dont on dit qu'il est immortel. Voilà une bonne raison pour nous intéresser à lui, en espérant toutefois que, de son côté, il ne s'intéressera pas trop à nous. Alors, voici l'histoire de Dracula, enfin celle d'un prince roumain sous les traits duquel il a pris corps ! Chaque samedi en exclusivité, retrouvez en podcast un épisode des saisons précédentes de « Entrez dans l'Histoire ». Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

La marche du monde
«Deberlinization», comment sortir de l'impasse coloniale ? (Épisode 2)

La marche du monde

Play Episode Listen Later Nov 1, 2025 48:29


Épisode 2 : Refaire l'histoire. Une conférence historique pour sortir de l'impasse coloniale soutenue par le griot de la jeunesse africaine Tiken Jah Fakoly, où intellectuels et artistes se sont retrouvés pour revisiter la Conférence berlinoise de 1885… quand ils ont partagé le monde. Mais comment refaire l'histoire ? Berlin 1885. Le chancelier allemand Otto von Bismarck convoque une conférence à Berlin afin d'organiser le partage du continent africain entre les puissances industrielles et militaires émergentes. Cette réunion, à laquelle participèrent quatorze pays européens, les États-Unis et l'Empire ottoman, visait principalement à préserver leurs intérêts extractivistes et commerciaux. Ce processus a conduit à une profonde fragmentation des structures politiques endogènes du continent africain, marquant durablement son histoire politique, économique et sociale. Pour les Africains, ce processus inaugura une ère de résistance et de lutte pour l'autodétermination. Berlin 2001. Mansour Ciss Kanakassy, ​​plasticien berlinois d'origine africaine, imagine le Laboratoire de Deberlinization. L'artiste développe des outils symboliques afin de tracer un chemin vers l'émancipation. Ce kit d'urgence comprend un Global Pass pour faciliter la liberté de circulation le monde, ainsi que l'AFRO, une monnaie imaginaire panafricaniste, libérée des contraintes du CFA (indexation sur les garanties de change et de la tutelle des banques centrales exogènes). À la croisée de la création artistique et de la critique sociale, le laboratoire de Deberlinization invite à la réflexion sur la possibilité (individuelle ou collective) d'une refonte du lien civil au sein et en dehors de l'État postcolonial. Berlin 2025. À l'initiative du Professeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, directeur de HKW, la Conférence Deberlinization s'inscrit dans la continuité de l'utopie performative imaginée par Mansour Ciss Kanakassy pour considérer les conditions possibles d'un récit alternatif sur l'ordre du monde et son avenir, une poétique transformatrice de la relation entre l'action créatrice et les formes de résistance, l'histoire, la mémoire, la prospective – bref, un champ d'expérience et un horizon d'attente. Dans ce second épisode, vous écoutez les voix de Bonaventure Soh Bejeng Ndikung (directeur et directeur artistique de Haus der Kulturen der Welt), Tiken Jah Fakoly, (chanteur et activiste) soutien de la manifestation, Célestin Monga, (professeur d'économie à Harvard), Simon Njami, (écrivain et commissaire d'exposition) et Yousra Abourabi, (professeure de sciences politiques à l'Université de Rabat). Pour écouter l'épisode 1 c'est ici. Un grand merci à toute l'équipe de HKW à Berlin et particulièrement à son directeur Bonaventure Soh Bejeng Ndikun pour nous avoir accordé ce grand entretien :     Valérie Nivelon : En introduction de cet évènement DEBERLINIZATION, vous avez demandé une minute de silence à la mémoire de Lawrence, un jeune Noir tué par des policiers au printemps 2025. Quel lien établissez-vous entre la mort de ce jeune homme et la conférence de Berlin de 1885 ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : La mort de Lawrence est en fait un assassinat. Il a été tué par un policier et ce n'était pas par hasard, en fait, on lui a tiré dessus par derrière. Et la police a essayé de mentir en accusant Lawrence d'avoir attaqué un policier, ce qui s'est avéré faux. Il s'agit en fait de la longue histoire du racisme et de la déshumanisation, dont la Conférence de Berlin est un moment essentiel. Cette rencontre qui a eu lieu ici à Berlin en 1884-85 pour partager le continent africain sans les Africains, sans tenir aucunement compte de leur intérêt, sans aucun respect pour les cultures africaines et encore moins les êtres humains réduits au même niveau de statut que les machines pour travailler dans les plantations afin de créer des ressources pour l'Europe. C'est un acte de déshumanisation qui a été institutionnalisé dans cette conférence et qui a perduré dans les institutions, pas seulement en Europe, mais aussi en Afrique et un peu partout dans le monde. Donc la mort de Lawrence a un lien direct avec cette conférence.   Valérie Nivelon : Votre intérêt pour l'impact de la conférence de Berlin sur la déshumanisation des Africains ici en Allemagne, en Europe, mais aussi sur la brutalisation des sociétés africaines remonte-t-il à la création de Savvy Contemporary dont vous fêtez les 15 ans de création ?  Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Oui, c'est une très bonne question d'autant que Savvy a été fondé en 2009 pour une raison très simple, celle de notre invisibilité dans les institutions culturelles allemandes alors que la relation entre le continent africain et l'Europe est très forte. C'était très, très rare de voir les artistes, les penseurs des autres continents ici représentés à Berlin. Donc on a voulu tout simplement créer un espace où on peut présenter les philosophies plurielles du monde, les pensées du monde, les littératures, les poésies du monde. Et donc on a créé un espace qui n'est pas limité à une géographie, mais ouvert à tout le monde depuis Berlin, dont on ne peut pas négliger l'histoire. Des histoires multiples qui coexistent depuis bien avant la colonisation puisque le Royaume de Prusse a déjà des implantations coloniales au XVIIè siècle. Et donc en 2014, pour les 130 ans de la conférence de Berlin, on a invité le curateur camerounais Simon Njami pour imaginer une exposition sur cette histoire et il a fait une proposition qui était géniale «Nous sommes tous les Berlinois». C'était une belle provocation, mais c'était surtout dire : «Si le président américain J.F Kennedy pouvait dire «Je suis un Berlinois» en étant à Berlin pendant quelques heures en 1963 en pleine guerre froide, alors nous autres qui venions d'une Afrique violemment transformée par le Conférence de Berlin, sommes également des Berlinois !» Et on a fait cette exposition et une grande conférence où il y avait des sujets sur les projets, sur la restitution, sur les droits humains etc. Et il était clair que, en 2024-25, il fallait continuer à refaire l'Histoire ! Et ce n'est pas que l'histoire des Africains, c'est l'histoire du monde.   Valérie Nivelon : Lorsque vous créez l'espace, Savvy pour inscrire une géographie africaine ici à Berlin. Est-ce que vous vous sentez en communion avec Présence africaine, telle que Alioune Diop l'a conçu, c'est-à-dire pour inscrire un espace géographique africain à Paris à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung  Tout à fait. Ça procède du même état d'esprit. Alioune Diop a fondé la revue Présence africaine en 1947 à Paris, mais très vite des publications ont vu le jour sur le continent. Je pense à la revue Abbia, qui a été fondée au Cameroun en 1962, l'une des toutes premières revues de la culture postcoloniale fondée par le professeur Bernard Fonlon, Marcien Towa et Eldridge Mohammadou. Je pense également à Souffles, lancé en 1966 au Maroc, par des jeunes poètes et artistes peintres, mais aussi la Revue Noire, qui est plus récente mais qui était tellement importante pour pouvoir imaginer un lieu de fédération de nos savoirs. C'est dans cette généalogie intellectuelle que nous avons démarré Savvy, pas seulement avec un lieu, des expositions, mais aussi avec une publication Savvy journal. Donc ça, c'est un peu la généalogie intellectuelle de Savvy, sachant que nos références sont beaucoup plus nombreuses.   Valérie Nivelon : Ce que je trouve très intéressant, c'est l'affirmation d'une présence africaine par les Africains eux-mêmes. Et vous avez d'ailleurs tenu à rendre hommage à l'un des tout premiers Africains universitaires diplômés ici à Berlin. Est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi vous tenez à ce que l'on se souvienne de lui ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Et bien, nous sommes dans mon bureau ici à Berlin, à la Maison des Cultures du Monde et en face de nous, une peinture d'un jeune Camerounais qui s'appelle Adjani Okpu-Egbe. Et sur cette peinture, on peut lire le nom Anton Wilhelm Amo, personnage tellement important dans notre histoire. Il a été kidnappé au début du XVIIIè siècle, dans son village situé dans l'actuel Ghana, et offert comme cadeau au duc de Brunswick-Lunebourg. Et il a été prénommé Anton comme le duc. Pouvez-vous imaginer qu'un être humain puisse être offert comme un cadeau ? Il a néanmoins reçu une éducation sérieuse et il a étudié au Collège de philosophie à l'Université de Halle. Anton Wilhem Amo est donc un ancien esclave devenu le premier Africain à avoir obtenu un doctorat dans une Université européenne ! Je considère qu'il fait partie de l'histoire de l'Allemagne et de l'Histoire de la philosophie en Allemagne alors qu'il a été effacé de l'histoire de la philosophie de l'Europe pour les raisons que nous connaissons tous. Mais c'est notre devoir de rendre visible son travail. Donc, en 2020, j'ai fait une exposition qui s'appelait The Faculty of Sensing, pour rendre hommage à l'une de ses thèses, et pour moi, c'était important. Pas seulement de faire connaitre sa biographie, mais aussi sa pensée. Et on a invité une vingtaine d'artistes de partout, du monde, et 90% n'avaient jamais entendu parler d'Anton Wilhem Amo.. ce n'est plus le cas !   Valérie Nivelon : Savvy Contemporary a été une expérience intellectuelle et artistique prémonitoire et quinze ans après sa création, vous dirigez La maison des cultures du monde et vous êtes également le premier Africain à diriger une institution culturelle européenne de cette envergure. 140 ans après le Conférence de Berlin, vous avez choisi de créer l'événement DEBERLINIZATION. Pourquoi avez-vous sollicité la présence de Mansour Ciss Kanakassy, à l'origine de ce concept ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : Je connais le travail de Mansour Ciss Kanakassy depuis longtemps et Mansour, qui est Sénégalais, a proposé un laboratoire de DEBERLINIZATION et sur l'affiche qu'il a créée pour l'annoncer, on peut voir la porte de Brandenburg à Berlin et la carte de l'Afrique. Et dans les différentes manifestations dans lesquelles il se produit, il propose ses billets AFRO, monnaie commune africaine qu'il a inventée en réponse au CFA. Son projet artistique est à la fois très provocateur et très concret, d'avant-garde. Comme James Baldwin le disait. «Quel est le rôle de l'artiste, c'est de poser des questions à des réponses qui sont déjà là». Et la question la plus importante du XXè siècle et XXIè siècle, c'est une question d'économie en fait et des moyens d'échange. Donc la monnaie. Mais comme vous le savez, la plupart des pays en Afrique francophone utilisent cette monnaie coloniale qui s'appelle le CFA. Pourtant, depuis l'indépendance, les grands politiciens panafricanistes comme Nkrumah, comme Olympio, comme Sankara ont toujours dit que l'Afrique ne peut sortir de la domination coloniale sans créer sa propre monnaie. Et ces nationalistes ont été soit renversés, soit assassinés. Donc on en est là. Les politiciens parlent, mais les artistes font. Mais la monnaie est aussi un vecteur de savoir, une archive. Donc si vous regardez les billets AFRO de Mansour, vous voyez l'image de Cheikh Anta Diop. Vous voyez l'image de Kwame Nkrumah. Vous voyez l'image de Sankara, de Bathily, d'Aminata Traoré, de celles et ceux qui ont œuvré pour le monde africain.   Valérie Nivelon : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre conception de la culture ici à la Maison des cultures du monde, vous incarnez une présence africaine ici à Berlin, vous avez une responsabilité en tant que directeur d'une institution culturelle, que revendiquez-vous dans votre façon de penser cette DEBERLINIZATION ? Bonaventure Soh Bejeng Ndikung : La DEBERLINIZATION ne peut avoir un sens uniquement si c'est une expression pluridisciplinaire. Bien sûr, on a invité un économiste comme Célestin Monga, mais également des personnalités du monde de la culture.. Ça a toujours été important dans ma pratique de faire savoir que l'Université n'a pas le monopole de la fabrique des savoirs. Des artistes comme Tiken Jah Fakoly ou Didier Awadi sont des grands intellectuels aussi. Et ils arrivent à dire des choses que beaucoup d'autres personnes ne peuvent pas dire. J'ajoute qu'il a toujours été important pour moi de travailler dans l'univers de la poésie car les poètes nous donnent des clés de lecture pour pénétrer l'opacité du monde. Mais on invite aussi les scientifiques, les philosophes… je cherche à orchestrer un discours choral, polyphonique et pluridisciplinaire !!! C'est ma conception de la culture. Ce que nous avons souhaité avec Franck Hermann Ekra et Ibou Coulibaly Diallo (co-commissaires de DEBERLINIZATION ), c'est penser les archives du futur, je veux dire créer de nouvelles archives. Le projet DEBERLINIZATION a l'ambition d'impulser le remembrement de l'Afrique qui a été démembrée à Berlin en 1885, découpée, déchiquetée. Le Professeur Mamadou Diouf a parlé de la berlinization comme d'un déracinement profond. Donc ce qu'on a essayé de faire, c'est d'amener cette complexité ici à HKW, un lieu où on peut réfléchir. En ce qui me concerne, je veux passer le reste de ma vie à réfléchir à ce que veut dire être humain. Bon anniversaire à Savvy contemporary.   Découvrir La maison des cultures du monde et le programme Deberlinization.   À paraître : - Deberlinization – Refabulating the World, A Theory of Praxis - Deberlinization - Les presses du réel (livre). À lire : Le pari acoustique de Tiken Jah Fakoly. À écouter : Le concert acoustique de Tiken Jah Fakoly enregistré par RFI Labo salle Pleyel à Paris.

Reportage Afrique
Journalistes sous pression en Afrique: face au terrorisme et à la censure, comment résister et continuer à informer

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Nov 1, 2025 2:18


Sur le continent africain, où les zones de conflit et les poches terroristes se multiplient, les journalistes sont aux premières loges, et sous pression. Ce vendredi 31 octobre 2025 à Dakar, la conférence annuelle du Réseau Dupont-Verlon pour le journalisme d'investigation (REJI) a braqué les projecteurs sur ces défis : antennes détruites, radio-communautaires réduites au silence, journalistes obligés de quitter leur zone.  De notre correspondante à Dakar, Reporters sans frontières tire la sonnette d'alarme :  certaines régions deviennent des trous noirs d'information, où les antennes sont détruites et les relais locaux coupés, comme dans les Kivu (Nord-Kivu et Sud-Kivu) en République démocratique du Congo, ou dans certaines zones du Sahel. Et ce sont les journalistes de terrain, locaux, qui paient le prix fort, explique Sadibou Marong, directeur régional de RSF : « Si vous êtes menacé, vous ne pouvez pas rester. Et quand vous vous déplacez dans des "zones beaucoup plus sécurisées", vous trouvez dans ces zones, des journalistes et autres acteurs des médias déjà installés. » Ces journalistes doivent à la fois faire face à la pression des groupes armés et à celle des États, qui exigent un fort patriotisme. Diane Amoussou, étudiante béninoise qui a travaillé sur cette question pour son mémoire : « Les gouvernants parlent de plus en plus de contre-discours et on se demande si les journalistes, en tant que garants de l'information et de l'intégrité de l'information, doivent se mêler à cette lutte contre le terrorisme. Ce patriotisme soudain, c'est-à-dire manipuler l'information pour que cela soit indirectement de la lutte antiterroriste. » Créer des réseaux de solidarité Pour tenir et continuer à informer, des réseaux de solidarité sont en train de se constituer. L'Alliance africaine de vérification des faits, par exemple, anime un maillage de journalistes sur le continent. Bilal Tahirou coordonne l'organisation : « Il y a des défis d'électricité, il y a des défis de connectivité. Donc, lorsque le journaliste n'arrive pas à faire son travail, par exemple, l'autre membre du réseau peut venir le soutenir pour aider à collecter certaines informations. Et si une fois prête à publier, l'information risque de déranger ou risque de mettre en danger la vie du vérificateur de faits ou du journaliste d'investigation, le réseau peut intervenir pour aider à la publication. » Du côté de la formation, les écoles de journalisme comme le CESTI à Dakar s'adaptent pour que les jeunes journalistes soient prêts à travailler dans des contextes violents ou sous forte pression. Mouminy Camara, directeur des études : « On adapte le contenu en fonction de l'évolution des phénomènes. Et là, on a intégré le terrorisme. Et dans ce module qui traite du terrorisme en Afrique, on sensibilise en amont les étudiants parce qu'ils sont formés - on ne sait pas si demain, ils peuvent se trouver sur le théâtre des opérations - sur deux aspects : leur intégrité physique, mais également l'intérêt de l'information. » En 2024, plus de la moitié des pays africains sont classés par RSF en situation « difficile » ou « très grave » pour la liberté de la presse. À lire aussiSénégal: la presse mobilisée après l'interpellation de plusieurs journalistes

Reportage Afrique
Guinée: le débat sur l'orpaillage artisanal relancé après deux accidents meurtriers

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 2:23


En Haute-Guinée, région frontalière du Mali, l'exploitation artisanale de l'or est la principale activité économique, et emploie une grande part de la population. Mais cette activité n'est pas sans risques. De notre correspondant à Conakry, Dimanche 26 octobre, deux éboulements se sont produits sur deux sites miniers de la sous-préfecture de Kintinian, dans la préfecture de Siguiri, faisant huit morts. M'Bemba Baye est le président de la Croix-Rouge dans la préfecture de Siguiri. Il s'est rendu sur place dès qu'il a appris la nouvelle. « Il y a eu l'effondrement d'une partie, qui a glissé sur les travailleurs, sur le premier site. Sous les décombres, six personnes sur place ont perdu la vie. Les six personnes ont été évacuées à l'hôpital préfectoral de Siguiri. Le lendemain, un a succombé à ses blessures. Le total fait sept morts, le même jour. Sur le deuxième site, il y a eu un autre d'éboulement, un glissement, il y a eu un cas de mort aussi. Ce corps a été extrait des décombres par les volontaires de la Croix-Rouge de la place », raconte-t-il. Ce ne sont pas des galeries qui se sont écroulées, mais, sur le premier site, une excavation, ce gros trou creusé par les orpailleurs avec l'aide de pelles mécaniques. Sur le deuxième site, c'est un terril qui s'est écroulé : une petite montagne de déchets miniers d'une entreprise industrielle dans lequel des orpailleurs cherchent de la poussière d'or. Depuis une dizaine d'années, les mineurs artisanaux utilisent de plus en plus de machines, mais leur usage mal maîtrisé les met en danger, comme l'explique Anna Dessertine de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) : « Les pratiques sont très diverses puisque certains creusent à la pioche, d'autres utilisent des engins comme des concasseurs ou des pelles hydrauliques. Un des éboulements de dimanche, ce serait produit sur un site déjà fragilisé par les pelles hydrauliques, avant que des orpailleurs ne viennent à la pioche. La mécanisation pose question. Elle investit les sols différemment, elle crée des instabilités qui n'existaient pas forcément quand l'exploitation était seulement artisanale, bien que l'exploitation artisanale de toute façon comporte aussi des risques. Peu de gardes fous sont mis en place pour assurer la sécurité des orpailleurs qui travaillent de façon très rudimentaire. » Pour Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire guinéen des mines et des métaux (OGMM), il faut mieux réglementer l'orpaillage artisanal. Le chercheur plaide pour que l'État s'implique davantage : « L'État doit faire un travail d'identification de toutes les zones qui portent des risques d'éboulement. Donc délimiter les sites et mettre les orpailleurs sur des zones qui portent moins de risques. Et les zones à risques, les surveiller et les protéger contre toute intrusion de personnes non autorisées. » En attendant, les orpailleurs continuent de creuser partout dans la préfecture de Siguiri, parfois au péril de leur vie, donc, pour nourrir leurs familles. Une grande partie de la population de la Haute-Guinée vit directement ou indirectement des revenus de l'orpaillage artisanal. À lire aussiGuinée: 60 personnes inculpées après une émeute meurtrière sur un site minier

Invité Afrique
Dr De-Joseph Kakisingi: «Il y a très peu de visibilité sur la crise congolaise»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 5:44


Passer de 500 millions de dollars à 2,5 milliards de dollars d'aide humanitaire pour cette année 2025, c'est le premier objectif de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité des Grands Lacs, qui se tient aujourd'hui à Paris, en présence notamment du Congolais Félix Tshisekedi et du Français Emmanuel Macron. Quelles sont les plus grandes urgences de l'heure dans l'est de la RDC ? Le médecin gynécologue De-Joseph Kakisingi exerce à Bukavu et préside le Conseil National des Forums d'ONG Humanitaires et de Développement (CONAFOHD). Il est présent à Paris et répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quel est le problème le plus urgent à régler pour les millions de Congolais déplacés par la guerre ? De-Joseph Kakisingi : Le problème le plus urgent à régler aujourd'hui, c'est d'abord l'accès à l'alimentation, à la nourriture. Parce que ces milliers de déplacés aujourd'hui sont bloqués dans une zone sans accès physique, et donc ils sont coupés de leur source d'alimentation. Et donc ça devient très urgent qu'ils aient accès à la nourriture, qu'ils aient accès aux soins médicaux. Donc, il faut l'approvisionnement en soins médicaux et, en fait, qu'ils aient aussi accès à des espaces sûrs. Est-ce que la prise des villes de Goma et de Bukavu au début de l'année par les rebelles et leurs soutiens rwandais, est-ce que cette prise a aggravé la crise humanitaire ? Effectivement, cette crise est venue aggraver davantage une crise humanitaire qui était déjà assez alarmante, et notamment par les blocus que cela fait autour de ces villes-là et autour des zones périphériques. Ça entraîne notamment la fermeture de l'espace aérien et des aéroports, comme l'aéroport de Goma et celui de Bukavu. Les routes aujourd'hui sont dégradées pendant la saison des pluies et les banques sont fermées et l'accès par les frontières est très difficile. Et donc cela vient exacerber une situation humanitaire qui était déjà assez grave. Ces millions de Congolais déplacés, ils vivent dans quelles conditions concrètement ? Alors, ils vivent dans des conditions très difficiles. Vous savez, avant la chute de Goma et de Bukavu, il y avait des camps de déplacés autour de Goma, autour de Bukavu, et donc l'assistance était assez facile à partir des ONG nationales et internationales et des Nations unies qui pouvaient subvenir aux besoins urgents de ces populations. Mais aujourd'hui, les camps de déplacés ont été fermés et ça fait que ces populations sont en train d'errer sans abri, sans assistance, sans possibilité qu'elles puissent être mieux regroupées pour être mieux aidées. Et ça fait qu'elles vivent dans des conditions très, très difficiles. Ce qui veut dire que vous-même qui êtes médecin gynécologue, vous ne pouvez pas soigner tous les malades, c'est ça ? Oui, c'est ça, effectivement, le problème est là où l'accès est difficile pour s'approvisionner en médicaments, beaucoup d'hôpitaux, beaucoup de zones de santé voient leurs stocks de médicaments en rupture, et ça fait que les hôpitaux ne peuvent plus offrir des soins de qualité parce qu'il n'y a pas de médicaments. Et nous, comme médecins, nous nous trouvons face à une grave difficulté. Parfois, on est obligé d'assister à des décès de personnes qu'on aurait pu sauver si on avait des médicaments à portée de main. Moi, je viens de Bukavu, au cœur de la crise, et il nous arrive de voir des femmes mourir ou des enfants par manque de médicaments. Il nous arrive de voir des femmes mourir d'hémorragie post-partum parce qu'on n'a pas l'ocytocine pour pouvoir prévenir les hémorragies et parce que la chaîne du froid devient difficile dans ces conditions où l'espace aérien est fermé. Il nous arrive aussi de voir des enfants mourir parce qu'on manque des médicaments essentiels et parce que les voies d'accès sont difficiles. Est-il vrai qu'il y a encore des stocks de médicaments sur plusieurs sites du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, mais qu'on ne peut pas les acheminer jusqu'aux centres de santé, jusqu'aux populations à cause des tracasseries administratives, à cause des checkpoints ? Oui, il arrive effectivement que certaines organisations internationales disposent des stocks dans les grandes villes, mais il y a effectivement des tracasseries administratives, comme par exemple, je viens de voir une note qui est sortie il y a quelques jours au niveau de Kinshasa, où on annonce que toute tentative de contractualisation d'aide humanitaire avec les zones périphériques doit d'abord se référer au ministère national. Et quand on voit l'étendue du pays, quand on voit tout ce qu'il y a comme zones de santé et les difficultés, ça fait des tracasseries administratives en plus. Y a-t-il aussi des tracasseries du côté des rebelles du M23 ? Effectivement, c'est des deux côtés, de plus en plus. Il y a des doubles taxations, il y a des contraintes pratiquement pour les ONG nationales, il y a des menaces, des intimidations et ça rétrécit l'espace humanitaire et ça fait que l'aide humanitaire n'arrive pas. Est-ce qu'il y a au moins des corridors humanitaires ? Jusqu'à ce jour, non. On a essayé d'établir un corridor humanitaire entre Bukavu et Uvira par exemple, et cela n'a pas marché à la dernière minute. Toutes les parties au conflit se sont opposées ou ne l'ont pas permis. Cette conférence de Paris, où vous êtes ce jeudi, qu'est-ce que vous en attendez ? La première chose, c'est en fait donner un peu plus de la lumière sur la crise congolaise. Si vous voyez, il y a beaucoup de visibilité sur la crise de Gaza, beaucoup de visibilité sur la crise de l'Ukraine, mais très peu de visibilité sur la crise congolaise. La deuxième chose qu'on attend de cette conférence, c'est en fait une sensibilisation pour le financement de l'action humanitaire. Le plan de réponse humanitaire de cette année était évalué à 2,5 milliards de dollars pour pouvoir répondre aux besoins des 6,8 millions sur les 21 millions de personnes qui sont en besoin d'aide humanitaire au Congo. Mais jusqu'à ce jour, ce plan n'a été financé qu'à 500 millions de dollars. Et on attend de cette conférence, qu'il y ait un peu plus de solidarité pour qu'on arrive peut-être à lever le double de ce qui a déjà été donné et ainsi pouvoir apporter de l'aide à toutes ces communautés qui sont dans les besoins humanitaires urgents. À lire aussiRDC: à Paris, une conférence de soutien à la paix dans la région des Grands Lacs

Invité Afrique
Bénin: «Une présidentielle sans le candidat du principal parti d'opposition, ce n'est plus la démocratie»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 7:45


Lundi soir, la Cour constitutionnelle de Cotonou a définitivement écarté la candidature de Renaud Agbodjo, l'avocat désigné par le parti d'opposition Les Démocrates pour se présenter à la présidentielle du 12 avril 2026. Que pense ce parti de cette décision de justice ? Y voit-il une manœuvre du pouvoir béninois ? Guy Dossou Mitokpè est le porte-parole du parti Les Démocrates. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Comment réagissez-vous à l'exclusion de votre candidat Me Renaud Agbodjo ? Guy Dossou Mitokpè : Bon, comme la plupart de mes compatriotes, je reçois cette information avec beaucoup de tristesse parce que, pour nous, le principal parti d'opposition aujourd'hui, c'est le parti Les Démocrates. Et donc pour la plupart des Béninois, on allait assister à une très belle fête électorale. Et donc pour nous, ce n'était pas croyable que la Cour constitutionnelle ne puisse pas nous donner raison en disant le droit. À l'origine du rejet de votre candidat, il y a le fait qu'il devait présenter 28 parrainages d'élus et que l'un de ces 28 a fait défection. Pourquoi n'avez-vous pas présenté un plus grand nombre de parrainages, 35 ou 40 par exemple, pour être certain de faire face à toutes défections et d'avoir au final vos 28 parrainages ? En fait, la loi électorale impose que les parrains soient parmi les députés en activité ou les maires en activité. Et donc, lorsque nous, on rentrait dans le Parlement, on avait 28 députés, on n'a pas été présents à l'élection des maires, donc on avait 28 députés. Mais lorsqu'on rentrait au Parlement, la loi électorale imposait d'avoir seulement 16 parrains. Et c'est au cours de notre présence au sein du Parlement, que le régime actuel a changé la loi électorale en positionnant le nombre de parrains exactement sur le nombre de parrains que nous avons, c'est-à-dire 28. Et donc c'était à dessein, parce qu'ils savaient que, à l'approche des élections, ils feraient tout pour nous déstabiliser en faisant probablement tout pour qu'un député fasse défection. Alors, justement, le député qui a fait défection, il s'appelle Michel Sodjinou. Il prétend qu'il s'est rétracté parce qu'il n'était pas d'accord avec le choix de Me Renaud Agbodjo au sein de votre parti. Qu'est-ce que vous en pensez ? Non, c'est un alibi parce que Monsieur Sodjinou a fait preuve d'ambition démesurée. Ce qu'il a avancé, ce sont des arguments qui ne tiennent pas. Et donc, s'il a fait défection, nous, nous continuons de croire qu'il est probablement en lien avec nos adversaires. Donc, vous pensez qu'il a été instrumentalisé par le pouvoir ? Je n'ai pas de preuve, mais tout laisse à croire qu'il a été instrumentalisé par nos adversaires. Parce que, en respectant les normes démocratiques en interne, cela ne peut pas expliquer le fait que quelqu'un puisse trahir tout un peuple. Oui, pour vous, le député Michel Sodjinou a trahi ? Il a trahi et c'est clair, il n'y a pas d'hésitation à ce niveau. Au total, le rejet de votre candidat, c'est la faute à pas de chance ou c'est une manœuvre du pouvoir ? C'est d'abord de la responsabilité d'un homme qui a été trop ambitieux. Monsieur Sodjinou Michel, je ne peux pas dire sans preuve que c'est la responsabilité du pouvoir. Je peux simplement dire que, voilà, nos adversaires ont tout intérêt à ce que Monsieur Michel Sodjinou puisse se comporter comme il l'a fait. « Ce qui se passe, ce n'est pas la démocratie », dit l'un des conseillers juridiques de votre parti, Me Victorien Fadé… Oui, naturellement que ce n'est pas la démocratie. C'est triste parce que vous savez, la démocratie, c'est qu'on puisse donner la chance aux électeurs de choisir celui ou celle qui leur convient. Mais ici, le choix du peuple, malheureusement, est très restreint, parce que le parti qui est aujourd'hui le parti le plus populaire dans notre pays, malheureusement, ne pourra pas présenter de candidat à la prochaine élection présidentielle. Et c'est très dommage. Vendredi dernier, il y a eu un long entretien au palais présidentiel à Cotonou entre le chef de l'État, Patrice Talon, et le président de votre parti, l'ancien chef de l'État Boni Yayi. Est-ce que vous espérez encore une solution politique ? Pour ce qui concerne l'élection présidentielle, il est dit dans notre loi fondamentale que les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans recours. Donc, me rabattant sur cette décision, je peux dire que les chances pour que le parti Les Démocrates puisse présenter un duo de candidats à l'élection présidentielle sont quasiment nulles. Mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons deux autres élections. Nous avons les élections communales et les élections législatives. Et à ce niveau, au niveau du parti Les Démocrates, nous avons pris toutes les dispositions afin que le peuple puisse consacrer son énergie à donner la majorité des maires et la majorité des députés au principal parti d'opposition. En 2021, beaucoup de candidats de l'opposition n'ont pas pu se présenter. Votre candidate de l'époque, Reckya Madougou, est même allée en prison. Elle y est toujours. Est-ce que vous craignez une nouvelle élection sans opposition ? Oui. L'ancienne ministre Reckya Madougou est en prison avec le professeur Joël Aïvo et bien d'autres compatriotes sont en prison ou en exil. Et je continuerai de dire que c'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes davantage tristes, parce que si la démocratie revenait à sa juste valeur, comprenez que nos prisonniers seraient libérés, les exilés feraient le retour. C'est la raison fondamentale de notre combat aujourd'hui. Une élection présidentielle sans les candidats du principal parti d'opposition, ce n'est plus la démocratie. À lire aussiBénin: la Cour constitutionnelle écarte la candidature des Démocrates à la présidentielle de 2026

Les Grandes Gueules
La crainte du jour - Fatima Aït Bounoua : "Depuis 2018, l'électricité a augmenté de 40%, pas les salaires. Donc on se dit je vais travailler plus. Mais je suis méfiante, à chaque fois au milieu du chemin on change tout" - 28/10

Les Grandes Gueules

Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 2:33


Aujourd'hui, Antoine Diers, consultant, Fatima Aït Bounoua, professeure de français, et Jérôme Marty, médecin généraliste, débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.

Invité Afrique
Présidentielle en Côte d'Ivoire: «Les pratiques politiques n'ont fondamentalement pas changé»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 9:43


Paul Biya réélu pour un huitième mandat au Cameroun avec 53% des voix, Alassane Ouattara réélu pour un quatrième mandat en Côte d'Ivoire avec 89% des voix selon des résultats provisoires. Depuis l'annonce de ces résultats électoraux ce lundi, les commentaires vont bon train. Que disent ces deux élections de l'état de la démocratie en Afrique ? Gilles Yabi est le fondateur et le directeur exécutif du think tank citoyen Wathi. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Au Cameroun, Paul Biya est proclamé vainqueur, mais Issa Tchiroma dit que c'est une mascarade. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Gilles Yabi : Alors, je crois que les conditions de cette élection ne la rendaient pas vraiment crédible. En fait, lorsqu'on a un délai aussi important entre le jour du vote et la proclamation des résultats, on se pose toujours la question finalement de ce qui se passe pendant cette période. Et finalement, pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas avoir des résultats provisoires annoncés très rapidement, bureau de vote par bureau de vote, région par région. Et on sait très bien que c'est cela qui permet de limiter les possibilités de manipulation d'une élection. Alors, il s'est passé en effet plus de deux semaines entre le jour du vote et le jour des résultats. Il y a quatre mois, quand Issa Tchiroma a démissionné du gouvernement pour se porter candidat, le parti au pouvoir RDPC a pensé que les Camerounais favorables à l'opposition ne pardonneraient pas à Tchiroma ses longues années au pouvoir. Pourquoi cette erreur de stratégie de la part du RDPC ? Je crois que le pouvoir en place a sous-estimé peut-être la volonté de changement des Camerounais et le sentiment d'un véritable ras-le-bol. Ce n'est pas la première fois qu'en réalité, on a des processus électoraux qui sont peu crédibles, et on sait même que feu John Fru Ndi était censé avoir gagné une élection face à Paul Biya il y a déjà quelques décennies, en 1992. Et donc cette fois-ci, c'était vraiment la candidature de trop, compte tenu de la longévité au pouvoir, mais aussi compte tenu de l'âge du président Biya. Alors pour faire plier Issa Tchiroma, le pouvoir, selon notre confrère Jeune Afrique, lui a proposé le poste de Premier ministre. Ça n'a pas marché. Le pouvoir a ensuite fait arrêter plusieurs de ses proches. Mais pour l'instant, l'homme fort de Garoua ne semble pas vouloir céder. Quelle peut être sa stratégie à présent ? Alors, je ne sais pas. Évidemment, on voit qu'il y a quand même beaucoup de colère. Elle s'est exprimée dans les grandes villes du Cameroun. Et évidemment, dans le nord du pays, on peut penser que les tensions seront encore plus fortes qu'ailleurs. Et on voit bien aussi que, du côté du pouvoir, on a déjà évidemment l'outil de la répression. Donc, je crois qu'on rentre dans une épreuve de force. Je ne suis pas sûr pour l'instant qu'Issa Tchiroma soit prêt à accepter l'état de fait d'une victoire à nouveau du président Biya. Evidemment, on ne peut pas exclure que cette épreuve de force aille très loin. Autre réélection ce mois-ci, celle d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire. Elle a été moins mouvementée qu'au Cameroun. Mais là aussi, on déplore des violences meurtrières entre manifestants et forces de l'ordre. Il y a eu des morts. Pourquoi ces tensions qui perdurent au pays d'Houphouët-Boigny ? Parce qu'au pays d'Houphouët-Boigny, les pratiques politiques n'ont fondamentalement pas changé. En réalité, en Côte d'Ivoire, la bataille pour le pouvoir, depuis le décès d'Houphouët-Boigny, elle se passe entre un certain nombre d'acteurs qui ont des fiefs régionaux. Et je crois que ces violences, à chaque élection, montrent qu'on a d'un côté une Côte d'Ivoire qui a réussi à se rebâtir économiquement après la longue crise qu'elle a connue. Mais en même temps, une Côte d'Ivoire qui, sur le plan politique, n'arrive pas à nouveau à se stabiliser, à sortir de la personnalisation du pouvoir. J'ajouterais quand même que l'exclusion de l'ancien président Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, cela ne pouvait que réduire l'intérêt d'une partie de la population ivoirienne pour cette élection et on le voit à travers le taux de participation.

Reportage International
Syrie: le camp de jihadistes de Harem, un «mini-califat avec son propre émir, Omar Omsen»

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 4:59


Idleb, dans le nord du pays, théâtre la semaine dernière de violents affrontements entre l'armée syrienne et des combattants jihadistes étrangers, français notamment, retranchés à l'intérieur d'un camp, celui de Harem. Tensions qui illustrent le défi sécuritaire auquel sont confrontées les nouvelles autorités de Damas. Celui qui le dirige, une figure bien connue du jihadisme, Omar Omsen. Notre correspondante dans la région s'est rendue dans ce camp et l'a rencontré. On a commencé par prendre contact par Telegram avec Omar Omsen, le jour de l'assaut des forces gouvernementales syriennes, il nous a donné son feu vert. Donc, on a pris la route, direction Harem, au nord-ouest de la Syrie, où se trouve donc ce camp de jihadistes français. Et donc, vous tombez au bout d'une petite route sur les hauteurs d'une colline, sur ce camp adossé au mur qui sépare la Syrie de la Turquie. C'est un camp complètement enclavé où vivent depuis 2017 environ 70 Français – hommes, femmes et enfants –, le tout en quasi-autarcie, selon leurs propres lois, les lois de la charia, qu'ils appliquent de la manière la plus fondamentale. C'est une sorte de mini-califat, avec son propre émir, Omar Omsen donc, qui exerce une influence assez importante sur ses membres. Personne n'est autorisé à sortir. Les occupants peuvent aller faire quelques courses, mais ça se limite à ça. À l'intérieur, quand on rentre, c'est assez surprenant, ça ressemble plus à un petit village, voire un centre de vacances avec une mosquée, une école, de grands arbres et un terrain de football pour les enfants.  C'est donc ici autour de ce camp que des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre jihadistes et forces gouvernementales. Que leur reprochent-elles ?  Les affrontements ont été assez violents avec l'intervention même de combattants ouzbeks qui sont venus prêter main forte aux jihadistes français. Les destructions sur place sont significatives. Dès qu'on arrive, on voit les lance-roquettes qui ont perforé le mur d'enceinte. Il y a partout des impacts de balles, au sol, des mines antichars disposées à l'entrée. On a rencontré cette Française qui nous a dit avoir très peur : « Vers 22h00, on était chez nous, on a commencé à entendre des tirs. Et les tirs sont devenus de plus en plus forts. On savait que c'étaient des armes lourdes et après, moi, j'ai trois filles, on s'est mises au sol tout simplement pour se protéger. » Donc, lors de cet assaut, c'est bien Omar Omsen lui-même qui était visé. Une source au sein du ministère de l'Intérieur nous a affirmé qu'ils étaient venus pour l'arrêter, lui, suite notamment à de nombreux crimes. Plus récemment, une mère a déposé plainte pour maltraitance et violence envers sa fille de 11 ans, évoquant également un mariage forcé. À lire aussiSyrie : le gouvernement conclut un accord avec les derniers jihadistes français retranchés dans un camp Que faut-il retenir de ce personnage, Omar Omsen, une figure du jihadisme considéré comme l'un des, si ce n'est « le » principal recruteur de combattants français en Syrie ? On parle d'environ 100 à 200 départs depuis 2012. Une enquête de nos confrères de Libération a d'ailleurs montré récemment que six Français ont été arrêtés par le Parquet national antiterroriste depuis décembre 2024 et la chute du régime de Bachar el-Assad. Pour retracer rapidement le parcours d'Omar Omsen, c'est un Franco-Sénégalais né à Nice. Il est parti en Syrie en 2013 pour combattre le régime de Bachar el-Assad. Il a fait rapidement allégeance au Front al-Nosra, donc la branche syrienne d'al-Qaïda, ce qui lui a valu d'être mis sous le coup d'un mandat d'arrêt de la justice française. Les États-Unis l'ont également qualifié de terroriste international en 2016.  Vous l'avez donc rencontré, il vous a parlé, longuement, et manifestement assez librement. Nous avons fait le choix, ici, à RFI, de ne pas diffuser les propos d'un homme recherché pour terrorisme et qui n'hésite pas à utiliser les médias comme un levier de communication. Ce n'est pas la première fois à vrai dire qu'Omar Omsen donne des interviews. Il a l'habitude de recevoir des journalistes, mais c'est vrai que d'ordinaire, il refuse d'être enregistré. Cette fois-ci, nous avons pu garder notre micro ouvert tout le long de l'interview. Alors, on peut penser qu'il avait envie de se servir de cette interview pour rectifier un moment de tension avec les autorités. Il a assuré plusieurs fois pendant notre entretien qu'il répondait désormais aux ordres du gouvernement syrien, alors que jusqu'ici, il tenait plutôt un discours contestataire. On peut aussi imaginer d'une manière assez égotique qu'il aime se donner de l'importance et qu'il avait envie de faire passer un message à la France.  La France, c'est toujours « la » cible privilégiée d'Omar Omsen.  Il affirme cette fois-ci que ce sont les autorités françaises qui ont fait pression sur le gouvernement syrien pour l'arrêter. Ce qui est évidemment une simple accusation, rien ne permet pour le moment de le confirmer. Il affirme que son groupe dérange, car il prétend faire venir des Français encore aujourd'hui en Syrie. Cela, il nous l'explique, il dit que des Français le contactent sur Telegram, il leur explique, il leur donne des indications pour les faire venir jusqu'à son camp. Et malgré l'accord de cessez-le-feu qui a été signé, il refuse toujours d'en sortir. Cela fait plus de trois ans. Il craint d'être extradé vers la France, de prendre 22 ans de prison ferme. C'est pour cela qu'il assure qu'il ne se rendra jamais.  À lire aussiSyrie : plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution

Knuckleheads with Quentin Richardson & Darius Miles
Easy Otabor: Air Jordan 17 Exclusive

Knuckleheads with Quentin Richardson & Darius Miles

Play Episode Listen Later Oct 17, 2025 63:13


Yeah! Yeah! Yeah! You already know what time it is — the Knuckleheads Podcast is back with an exclusive episode you sneakerheads won't want to miss. Q & D welcome Easy Otabor to the pod ahead of the highly anticipated Jordan 17 drop. The Chicago native talks about breaking into art and fashion under the tutelage of Virgil Abloh and Don C, and the creative process behind designing the shoe — all while taking us back to 2002, when your favorite duo originally launched the 17s in a commercial directed by Spike Lee.It's hoops, hustle, and your favorite Jordan PEs. Tap in!Watch and listen to new episodes of Knuckleheads every week during the NBA season and follow us on Social Media for all the best moments from the show:Subscribe on YoutubeFollow on InstagramFollow on Facebook Hosted by Simplecast, an AdsWizz company. See pcm.adswizz.com for information about our collection and use of personal data for advertising.