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Aujourd'hui, Laura Warton Martinez, sophrologue, Abel Boyi, éducateur et président de l'association "Tous Uniques Tous Unis", et Yves Camdeborde, restaurateur, débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
À Belem au Brésil, c'est la dernière ligne droite pour la COP30 sur le changement climatique. Va-t-on vers une feuille de route pour la sortie des énergies fossiles ? Peut-on aller au-delà de 300 milliards de dollars par an pour l'adaptation des pays du Sud ? Seyni Nafo est le porte-parole du groupe des négociateurs africains. Il préside aussi le Fonds vert pour le climat et coordonne l'initiative de l'Union africaine pour l'adaptation au changement climatique. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Le président Lula a l'air très confiant. Cette COP 30 va être un succès, dit-il. Est-ce que vous partagez son optimisme ? Seyni Nafo : Je crois que, dans les conditions actuelles, c'est difficile. Mais je pense que le Brésil et la communauté internationale ont énormément investi pour qu'on fasse un maximum sur un certain nombre de sujets : le financement, l'adaptation au changement climatique et naturellement les forêts. Donc, je pense que, dans les circonstances actuelles, géopolitiques, c'est déjà un grand pas. Il reste encore quelques heures et comme vous le savez, une COP se décide toujours cinq ou 6h après la fin. Parmi les points de blocage, il y a la sortie ou non des énergies fossiles, le pétrole, le gaz, le charbon. À la COP 28 à Dubaï, il y a deux ans, un compromis a été trouvé pour une transition juste, ordonnée et durable. Est-ce que depuis on a avancé ou on a reculé ? C'est paradoxal. Sur les énergies renouvelables, on continue à accélérer. Par exemple, actuellement, quand on regarde les nouvelles capacités d'énergies qui sont installées, on a dépassé la moitié, 50, 60 % sur les énergies renouvelables. Donc, ça, c'est un fait. Mais sur la question des énergies fossiles, nous n'avons pas évidemment avancé aussi vite qu'on le voulait. Bien sûr, le retour de l'administration Trump y joue un certain rôle. Et donc, à cette COP, le plus important, c'est d'avoir une feuille de route sur cette transition pour évidemment qu'elle soit équitable et juste. On ne peut pas demander, par exemple, à des pays africains de prendre le lead sur ce sujet. Il faudrait que, pour l'équité et la justice climatique, les pays développés qui ont plus de ressources technologiques, plus de finances, soient les premiers dans cette transition et ensuite que les pays en développement soient soutenus. L'autre gros point de blocage, c'est le montant de l'aide financière des pays riches aux pays pauvres pour leur adaptation climatique. À la COP 29 à Bakou, il y a un an, les pays riches ont accepté de passer de 100 milliards à 300 milliards de dollars par an. Et visiblement, ils n'ont pas envie d'aller plus loin ? Ce que nous demandons pour ces cibles, il faut maintenant des feuilles de route détaillées avec des cibles intermédiaires, avec une description très précise des montants. C'est ce que nous sommes en train de négocier actuellement. Mais je pense que, après plus de quinze ans de cible, vous vous rappelez, en 2009, c'était la cible des 100 milliards, ensuite 300 milliards, je pense qu'aujourd'hui la question la plus importante, c'est l'accès. C'est bien d'annoncer des montants significatifs, mais si les pays africains, si les pays en développement, n'ont pas accès aux ressources existantes, c'est la question qui aujourd'hui est la plus problématique pour ces pays. Dans cette fameuse enveloppe de 300 milliards de dollars par an, il y a les quelque 3 milliards de dollars du Fonds vert pour le climat. Vous êtes président du conseil d'administration de ce Fonds vert. Pourquoi est-il stratégique à vos yeux ? La raison pour laquelle ce Fonds est stratégique, c'est qu'on peut prêter jusqu'à 45 ans, à moins d'1%. Donc, il y a ce premier élément-là. Le deuxième élément, c'est qu'on peut également travailler avec le pays directement. Je vais prendre un exemple. L'Éthiopie a son ministère des Finances qui est accrédité, donc qui peut recevoir directement des financements du Fonds vert et ne pas passer par des institutions internationales. Et c'est notre grande préoccupation. Quand on regarde, par exemple notre portefeuille avec l'Afrique, l'Afrique représente 40 % des financements du Fonds vert, mais malheureusement, plus de 85 % de ces financements passent par des institutions internationales. En Afrique centrale, nous avons encore beaucoup de travail parce que nous n'avons pas encore d'entité accréditée en Afrique centrale. Donc, au conseil d'administration du mois de mars, nous aurons notre première entité dans cette région. Nous allons avoir une entité régionale qui travaille justement dans quatre pays en Afrique centrale. Et ça, c'est une question qui est extrêmement importante pour nous, parce que le Fonds vert travaille à la transformation économique et justement à intégrer le climat dans la planification du développement. Et quels sont les quatre pays d'Afrique centrale en question ? Nous aurons le Cameroun, la RDC, le Tchad et probablement le Rwanda. On sait déjà que la COP 32 en 2027 aura sans doute lieu en Éthiopie. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Le fait que ce soit l'Éthiopie qui a été sélectionnée cette année démontre le leadership de ce pays sur cette question. Mais au-delà de l'Éthiopie, il y a une prise en charge de la question climatique par les chefs d'États africains. Que ce soit avec le président (kényan) William Ruto qui est le président du Comité des chefs d'État ou avec le président (congolais) Denis Sassou-Nguesso sur la question du bassin du Congo. Donc, toutes les solutions africaines vont être mises sur la table et on va commencer les préparatifs juste à la fin de Belem. À lire aussiÀ la COP30, d'ultimes heures de négociation aux enjeux multiples
À la 30è conférence des Nations unies sur le changement climatique, organisée en ce moment à Belém au Brésil, ce vendredi 21 novembre 2025 est officiellement le dernier jour de négociations. Mais en raison de désaccords et d'un incendie, qui s'est déclaré jeudi (20 novembre 2025) dans l'enceinte de la COP, les négociations pourraient se poursuivre jusqu'à samedi (22 novembre). Une légère odeur de brûlé flotte encore dans les couloirs des immenses tentes temporaires de la COP30, explique notre envoyée spéciale à Belém, Lucile Gimberg. Hier après-midi, (20 novembre) malgré les six heures de fermeture, certains pays et blocs de pays puissants ont continué à discuter, de manière extra-officielle, toute la nuit. Il est probable que la COP s'étende jusqu'à demain samedi (22 novembre). «La COP se terminera au moment opportun pour les négociations. L'objectif n'est pas seulement de respecter le calendrier, mais d'atteindre les résultats escomptés en matière de changement climatique», a assuré Marina Silva, la ministre brésilienne de l'Environnement. La présidence de la COP a publié, à l'aube, une série de nouveaux textes dont le principal, le dénommé «mutirao» (un terme autochtone au Brésil pour dire qu'une communauté se rassemble pour réaliser une tâche commune). Dans ce texte, la présidence appelle les pays développés à redoubler d'efforts pour fournir 120 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à résister aux catastrophes climatiques. Mais rien d'obligatoire, alors que c'est une demande forte des pays africains notamment. De plus, elle exhorte les pays qui n'ont pas publié de nouveaux plans climat à le faire rapidement. Une formulation trop timide, estiment certains, alors que le manque d'ambition dans les politiques pour freiner le réchauffement mondial se fait sentir un peu partout sur la planète, explique Lucile Gimberg. L'Union européenne, dont la France, est donc mécontente. D'autant que le document ne mentionne plus une éventuelle «feuille de route» qui expliquerait comment les pays peuvent mettre en œuvre l'objectif, adopté à Dubaï, il y a deux ans, de sortie des énergies fossiles. Des pays - notamment pétroliers - s'y opposent. En Amazonie brésilienne, de l'açaí sans pesticides Non loin de Belém, où se tiennent les négociations de la COP30, on cultive dans l'État du Pará un fruit appelé l'açaí. Ce «superfruit antioxydant», en vogue en Europe ou encore aux États-Unis, est récolté au sommet de palmiers en Amazonie. Il est cueilli par des familles de peuples traditionnels qui habitent au bord des fleuves, dans des zones marécageuses. Une agriculture sans pesticides, qui permet de protéger la forêt tout en générant des revenus pour ces familles. Certaines travaillent ainsi en agroforesterie, comme dans la communauté de Mupi, à une demi-journée de voyage de Belém. «À l'époque, ces terres n'étaient pas entretenues. C'était du simple açaí natif. Et quand on a vu qu'il pouvait y avoir un marché de l'açaí, on a changé d'attitude et on en récolte les fruits aujourd'hui. On peut dire que l'açaí, c'est la spécialité de la maison. Ça représente la plus grande partie de nos revenus», explique Leonilson de Reis Castro, président de l'association des producteurs d'açaí de Mupi, au micro de notre correspondante Sarah Cozzolino. Au sein de la coopérative, les producteurs d'açaí ont reçu plusieurs formations pour encourager la biodiversité et la fertilité des sols, à contre-courant de la monoculture d'açaí observée dans certaines communautés. «Les entreprises jouent un rôle important. Car notre marché exige de l'açai bio, [d'autant plus que] les regards du monde entier sont tournés vers l'Amazonie, témoigne Solène Guillot, agronome chez Nossa, une entreprise française qui exporte l'açaí des producteurs de Mupi. Donc si on veut pouvoir vendre un produit qui vient d'Amazonie en Europe, il faut montrer patte blanche. [Montrer que c'est] vertueux pour le territoire, pour l'environnement, et pour les populations. » Le ministère de la Justice «enterré» en Bolivie Le nouveau président bolivien de centre-droit Rodrigo Paz a annoncé ce jeudi 20 novembre la suppression du ministère de la Justice. «Nous allons l'enterrer pour de bon. C'en est fini du ministère de la persécution, c'en est fini du ministère de l'injustice, [...] c'en est fini du ministère qui était un moyen pour les politiques de faire du chantage. Aucun homme politique n'interférera plus jamais dans le système judiciaire», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Parmi les proches de Rodrigo Paz, au centre-droit mais aussi à droite, la suppression du ministère de la Justice est saluée, souligne le site d'information Vision 360. Le gouverneur de la province de Santa Cruz, par exemple, estime que l'ancien président Evo Morales et son parti (le MAS, le Mouvement vers le socialisme) s'en servaient pour mener une persécution politique contre l'opposition de l'époque. Mais chez les élus qui font aujourd'hui partie de l'opposition, c'est perçu comme un «mauvais signal», un signe «d'instabilité» envoyé aux Boliviens, estime un candidat déçu à la vice-présidence. Pour sa part, La Razon rapporte les craintes que cela suscite pour la protection des droits humains dans le pays. Cet épisode reflète déjà des tensions et des divisions au plus haut niveau de l'État : les désaccords entre Rodrigo Paz et son vice-président sont apparus au grand jour, explique le journal El Alteño. Le vice-président avait d'abord obtenu que soit nommé un de ses proches au ministère de la Justice. Avant que soit révélé, il y a quelques jours, que ce dernier avait un casier judiciaire, une condamnation au pénal pour des faits de corruption, lit-on dans El Deber. Ce qui a finalement poussé Rodrigo Paz à tenir sa promesse de campagne et (face à la polémique) à supprimer le ministère de la Justice... Malgré les protestations, sur les réseaux, de son propre vice-président, explique encore le journal. Dans le journal de «La 1ère» Caraïbes... Deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité ont été requis à Paris contre le président de la Collectivité de Martinique Serge Letchimy, rapporte Benoît Ferrand.
GESTIONNAIRES EN ACTION. Les investisseurs feraient bien de sortir leur liste de tâches à effectuer pour obtenir le maximum des véhicules d’épargne qui donnent droit à des crédits d’impôts ou à des subventions avant le 31 décembre. Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret, y va de sa liste de cinq éléments à surveiller d’ici la fin de l’année. Pour ceux qui n’ont pas été propriétaires au cours des cinq dernières années et qui désirent acheter une résidence d’ici 15 ans, Vincent Fournier suggère d’ouvrir un CELIAPP avant le 31 décembre pour ainsi obtenir des droits de cotisation de 8000$. Le CELIAPP «Le CELIAPP, ça devient un incontournable. Comme le REER, il vous donne droit de déduire les cotisations de votre revenu. Si vous voulez en profiter, pensez à ouvrir un compte d'ici la fin de l'année, même si vous ne cotisez pas tout de suite, pour pouvoir accumuler des droits», dit-il. Selon lui, s'il y a des grands-parents ou des parents qui veulent aider les plus jeunes générations, le CELIAPP constitue une excellente manière de léguer un peu de leur fortune à leurs enfants ou petits-enfants. Le REÉÉ Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) donne droit à des subventions. Quand on fait des dépôts dans un REEE, le gouvernement nous donne une subvention et la date limite pour y contribuer est le 31 décembre de chaque année. «On peut quand même racheter des années passées, mais on peut seulement racheter une année à la fois. Donc, si on veut racheter plusieurs années, ça prend plusieurs années pour réussir à profiter des subventions qui sont très intéressantes», explique-t-il. Vincent Fournier souligne que les REEE familiaux sont ceux qui offrent le plus de flexibilité, puisque les montants peuvent être transférés d’un enfant d’une même famille à un autre si l’un d’eux décide de ne pas faire d’études post-secondaires. Il prévient aussi que les REEE collectifs ont des règles à suivre pour les retraits qui, bien souvent, ne permettent pas aux bénéficiaires d’utiliser tous les avantages du régime. Le REEI Le gestionnaire de portefeuille parle aussi du régime enregistré d'épargne invalidité (REEI) qui donnent droit à des subventions allant de 100% à 300% du montant qui y est investi, jusqu’à une limite de 70 000$ par bénéficiaire. Les pertes en capital Le quatrième élément cible les pertes en capital, que Vincent Fournier divise en deux catégories : les «bonnes» et les «mauvaises». «Les pertes en capital peuvent être avantageuses, mais ça peut aussi être un couteau à deux tranchants. Pour qu'une perte en capital soit bonne, il faut que ce soit un investissement qui a subi une très forte baisse et qui a très peu de chance de rebondir à court terme», explique-t-il. Il précise qu’une mauvaise perte en capital serait de vendre une action dont le prix vient de reculer de 5% à 7% dans l’espoir de le racheter plus tard. «Le risque est de devoir racheter le titre à un prix plus élevé que celui auquel on l’a vendu», laisse-t-il tomber. Les retraits des REER Le cinquième élément cible les personnes qui ont obtenu peu ou pas de revenus durant l’année. Vincent Fournier soutient que dans de telles circonstances, il peut être avantageux de retirer des montants d’un REER à un taux d’imposition très faible ou nul et de transférer le montant dans un CELI, où il pourra continuer de prospérer à l’abri de l’impôt. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Aujourd'hui je reçois Alice. Elle est la fondatrice de la Newsletter Puissante que vous pouvez retrouver sur Substack ou encore sur son compte Instagram Alice Weill (W.E.I.2L) Avec elle j'ai voulu décortiquer ses Newsletter et parler de la libéralisation des femmes, de leur place dans la société, du rapport à l'âge et de nos différences avec les générations à venir. On parle également d'amour, de sororité & de santé mentale. Pour tout vous dire, cette interview a durer 2h tant elle était passionnant. Alors par habitude, j'ai coupé pas mal de chose, mais franchement c'était vraiment à contre coeur. Donc n'hésitez pas à commenter et partager cet épisode absolument génial et puissant. Je me taies et je vous souhaite une merveilleuse écoute. Références : Alice Weill : https://www.instagram.com/alice.weill/Newsletter : https://alicemerweill.substack.com/Documentaire Soeur : https://www.france.tv/slash/soeurs-journal-d-une-reconstruction/7602989-soeurs-journal-d-une-reconstruction-le-documentaire.htmlLivre Anaïs Vanel - Tout quitter : https://www.fnac.com/a15644391/Anais-Vanel-Tout-quitterClaire Marin - Rupture : https://www.fnac.com/a14842635/Claire-Marin-Rupture-sOvidie - La chair est triste hélas : https://www.fnac.com/a17649401/Ovidie-La-chair-est-triste-helasLauren Bastide - Enfin Seule : https://www.fnac.com/a21560673/Lauren-Bastide-Enfin-seuleHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Aujourd'hui, évoquons une question tout à fait vertigineuse.A quoi va ressembler la quête de sens, de but, ou encore d'identité humaine, dans un monde saturé d'intelligence artificielle ?La quête de sens ne disparaît pas avec l'automatisationEt le premier point, c'est que la quête de sens ne disparaît pas avec l'automatisation. Mais elle se déplace.D'abord, un peu de définition et de concept. Nous trouvons du sens dans ce dans quoi nous investissons notre énergie.Même si l'IA peut automatiser une partie monumentale des tâches cognitives et créatives, cela ne retire donc rien à la valeur du geste humain.Et voici un exemple. Nous continuons à tricoter, à peindre ou à cuisiner avec nos deux mains malgré l'existence de machines capables de faire mieux ou plus vite.Pourquoi cela ? Et bien parce que la satisfaction ne vient pas du résultat… mais de notre participation à une action.Faire avec ses mains revient en force à l'ère de l'IAMieux, et c'est le second point, l'analogique, c'est à dire la capacité de faire avec ses mains ou ses doigts, revient en force à l'ère de l'IA.Dans un monde où des modèles comme ChatGPT, Sora ou Gemini peuvent produire textes, vidéos ou analyses en quelques secondes, l'humain redécouvre la valeur de l'imperfection tangible.Prenez par exemple une séance de soufflage de verre. Un artisan qui souffle du verre est aux prises avec la chaleur, la matière et une part de hasard qui va dicter une partie de la forme du produit fini.Et dans ce cas précis, une IA sera capable d'imiter très certainement un objet, mais pas cette négociation physique, émotionnelle, très humaine avec la matière, la chaleur, et le hasard.C'est cette rareté, cette spécificité, qui devient précieuse.Finalement, l'avenir du sens pourrait être… le corps.Vers un véritable renouveau des activités incarnéesAlors que les IA prennent en charge une part croissante de la pensée et de la production intellectuelle, nous allons peut être vers un véritable renouveau des activités incarnées, c'est à dire pratiquées avec notre corps. Et je parle là d'arts martiaux, de danse, d'escalade, de poterie, ou encore de randonnée.Bref, tout ce qui implique la présence, le temps, l'effort, et la prise de risque.Et cela non pas parce que l'IA ne peut pas le faire. Mais parce que nous pouvons véritablement le vivre.Et même avec l'activité intellectuelle comme l'écriture, une activité pourtant facilement automatisée, il reste du plaisir dans la lutte pour trouver la bonne phrase, la recherche d'un rythme dans un texte, ou d'une intention.Pourquoi ? Parce que ces processus changent celui qui le traverse.Donc pour conclure, à l'ère de l'IA, le véritable sens pourrait ressembler à tout ce que la technologie cherche à optimiser ou éliminer. A savoir la lenteur, l'imperfection, le risque, le geste humain. Et c'est peut-être là que nous retrouverons ce qui nous touche vraiment.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.
À Washington, le Congrès américain doit examiner ce jeudi la requête de Donald Trump, qui veut intégrer le Nigeria à la liste des pays « particulièrement préoccupants » en matière de liberté religieuse. Ce vote tombera 48 heures après l'attaque meurtrière d'une église de l'Ouest du pays pendant une messe retransmise en direct. Les chrétiens sont-ils vraiment persécutés au Nigeria ? Quelles seraient les conséquences d'un vote pro-Trump au Congrès ? Marc-Antoine Pérouse de Montclos est directeur de recherches à l'IRD, l'Institut de Recherche pour le Développement. Il répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Marc-Antoine Pérouse de Montclos, est-ce que les chrétiens sont persécutés au Nigeria ? Marc-Antoine Pérouse de Montclos : Il peut y avoir certaines zones où il y a des discriminations contre les minorités. Donc en l'occurrence confessionnelles, ça peut être des mouvements évangéliques ou même des catholiques, notamment dans le Nord à dominante musulmane. Mais il faut voir qu'à l'inverse, les musulmans peuvent aussi être victimes de ces discriminations dans des régions à dominante chrétienne, plutôt dans le sud-est par exemple. Alors il y avait une attaque qui avait frappé les esprits. C'était le jour de Noël de l'année 2012. C'était dans la région d'Abuja, à Matala Zuba précisément. Un commando armé avait attaqué une église en pleine messe de Noël. Le prêtre et cinq fidèles avaient été tués. Oui, il y a quelquefois des églises qui sont prises pour cible, notamment par des groupes jihadistes comme la mouvance Boko Haram dans le nord-est, qui là, en l'occurrence, avait frappé plus dans la région centrale autour de la capitale fédérale. Il faut savoir que dans les nombreuses violences qui agitent le Nigeria, il y a également des mosquées qui sont prises pour cible et qui vont être brûlées, qui vont être attaquées, pas forcément d'ailleurs par des chrétiens. Souvent, les groupes jihadistes s'en prennent d'abord aux musulmans, et l'essentiel des victimes, par exemple de Boko Haram, ce sont des musulmans, rappelons-le, parce que c'est mathématique. Ils agissent dans une région qui est surtout peuplée de musulmans. Leurs victimes sont essentiellement civiles et parmi leurs victimes, il y a aussi effectivement des chrétiens qui peuvent être ciblés comme chrétiens. Alors tout de même, c'était le 16 novembre dernier à Rome, le pape Léon XIV s'est adressé à la foule place Saint-Pierre, en dénonçant les persécutions des chrétiens à travers le monde, notamment « au Bangladesh, au Nigeria, au Mozambique et au Soudan ». Oui, alors il y a un index qui sort sur les persécutions des chrétiens dans le monde et qui donc fait état d'homicides en arguant que ces personnes sont tuées non pas pour être dépouillées, volées de leur voiture ou de leur portefeuille, mais bien à cause de leur dénomination chrétienne. En réalité, il y a des chrétiens qui sont ciblés au Nigeria dans le cadre de conflits fonciers, notamment dans la ceinture centrale du Nigeria, qui voient des éleveurs musulmans s'opposer à des cultivateurs chrétiens. Et là, effectivement, les églises peuvent être des marqueurs identitaires. Donc, on va brûler un village, on va aussi s'en prendre à une église. Ça peut être aussi des lieux de refuge. Et donc effectivement, là, on voit aussi des ciblages autour de lieux de culte qui visent explicitement les chrétiens. Mais derrière, les dessous de ces conflits ne sont pas fondamentalement d'ordre confessionnel. Ce n'est pas sur la manière de prier ou de croire. Ce sont d'abord des conflits fonciers, des conflits politiques, sur le partage du pouvoir, sur la compétition pour les ressources. Et puis, ne l'oublions pas, au Nigeria, plus de 200 millions d'habitants, il y a une pression démographique qui s'accroît. Et donc, dans certains cas, on voit que ces conflits fonciers opposent des chrétiens aux musulmans. Que pensez-vous de Donald Trump qui accuse le président Bola Tinubu de tolérer les meurtres de chrétiens par des terroristes islamistes ? Oui, alors le point important, c'est qu'il n'accuse pas le gouvernement de commettre le génocide lui-même mais de laisser faire. Donc effectivement, il y a un gros problème au niveau de l'appareil coercitif du Nigeria avec une police qui, disons, ne performe pas, qui n'est pas professionnelle, qui tue énormément aussi beaucoup de civils. La même chose pour l'armée. Il se trouve qu'en plus il y a une configuration en ce moment politique au Nigeria qui fait que le président est musulman et le vice-président est également musulman. Or, d'habitude, il y a une règle non-écrite, ce n'est pas une règle constitutionnelle, mais qui veut que si le président est musulman, son vice-président sera chrétien et inversement. Donc là, on a une configuration un peu particulière qui va donner du grain à moudre aussi sur tous ces lobbys évangéliques qui s'en prennent aux musulmans, à l'élite musulmane du nord qui est accusée de laisser faire les « terroristes peuls », puisque les éleveurs peuls sont tous rangés dans la catégorie des terroristes, ce qui tend à donner une dimension très ethnique à ces conflits, quoi qu'il en soit de leur aspect confessionnel. Aujourd'hui, cette croisade en faveur des chrétiens du Nigeria est renforcée par une superstar du rap américain, Nicki Minaj. Est-ce que cela ne pèse pas dans l'opinion publique américaine et dans le vote à venir du Congrès américain ce jeudi ? Alors, le fait qu'il y ait des stars du rap qui s'engagent effectivement dans cette campagne va évidemment jouer en faveur des lobbys évangéliques du Nigeria qui pressent le Congrès de mettre en place des sanctions économiques. Alors eux demandent des sanctions économiques, ils ne demandent pas une intervention militaire. Et de toute façon, même les leaders chrétiens du Nigeria se sont opposés à l'éventualité d'une intervention militaire américaine qui, dans tous les cas, est complètement improbable. C'est le pays le plus peuplé d'Afrique. On ne voit pas très bien comment l'armée américaine pourrait intervenir dans un terrain plus que compliqué, puisque là, vous allez poster des soldats américains autour de chaque église de l'Etat du Plateau, dans le centre du pays. Ça n'a absolument aucun sens. À lire aussiLes propos de Trump sur le Nigeria sont «irresponsables et criminels», dit le prix Nobel Wole Soyinka
En s'inspirant du « Sul hu » un mécanisme islamique de justice traditionnelle, le Nigeria développe des programmes de déradicalisation et de réintégration. L'armée nigériane et l'État de Borno portent depuis 10 ans cette tentative de réconciliation avec des ex-membres de Boko Haram et de l'ISWAP, non-auteurs de crimes de masse. Ces repentis suivent alors des sessions individualisées et collectives avec notamment des interventions d'experts en théologie musulmane pour déconstruire leurs discours radicaux. Et dans certains cas critiques, ils bénéficient d'une assistance médicale et psychologique. Si peu d'acteurs de ces programmes acceptent de témoigner à visage découvert : Mustapha Ali et Mohammed Abdullahi deux experts en déradicalisation, ont choisi de le faire. Ils dévoilent les coulisses de leurs interventions. De notre correspondant à Nigeria Plusieurs fois par semaine, Mustapha Ali se ressource sous les arbres du centre islamique Imam Malik. Une nécessité vitale pour ce quinquagénaire à la fine barbe. Depuis cinq ans, ce docteur en théologie musulmane intervient dans des programmes de déradicalisation. Et pour Mustapha Ali, c'est d'abord une bataille intime : « C'est d'abord se confronter à des individus, à une idéologie toxique. Ils pourraient même essayer de me tuer, peut-être. Donc encore jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours peur. Quand vous êtes assis avec eux, vous voyez qu'ils sont très durs. En entendant Les mots qu'ils utilisent lorsque vous discutez d'un sujet avec eux, vous devez les calmer en leur disant que vous êtes frères, en les conseillant. » Faire abstraction des crimes commis par ces repentis, établir une relation d'humain à humain. C'est un sacré défi pour Mustapha Ali. Sur au moins 15 séances, cet expert islamique livre une bataille idéologique devant des petits groupes d'endoctrinés. En se basant sur le Coran, il déconstruit régulièrement la question du Djihad, qui signifie abnégation, effort en arabe. « J'ai organisé une session avec vingt hommes qui revenaient de la brousse. Et ils croyaient que ce qu'ils faisaient était bien. Certains d'entre eux étaient juges ou prédicateurs lorsqu'ils étaient à Sambisa. Et au cours de cette délibération, je leur ai fait réaliser leur erreur. Et après la délibération, beaucoup d'entre eux ont même pleuré. Ils étaient traumatisés. Nous avons même dû demander à des médecins d'intervenir. » « Cela prend du temps » Comme Mustapha Ali, Mohammed Abdullahi sort de sa zone de confort universitaire pour mieux se confronter à l'extrémisme salafiste. Lui aussi anime des ateliers de déradicalisation. Mais Mohammed Abdullahi pratique également des médiations entre victimes et des repentis de Boko Haram, pour faciliter leur réintégration dans la société. « Vous restez toujours polis avec eux. Cela prend du temps, mais vous utilisez la logique, la religion, l'histoire. Vous faites des démonstrations par petits pas, en vous appuyant sur les pratiques du prophète Mahomet. Parfois, lorsqu'ils prennent conscience, alors ils commencent à rire. » Tendre la main aux repentis alors que Boko Haram et l'ISWAP continuent de frapper. Mohammed Abdullahi comprend que cette approche soit difficile à saisir pour beaucoup de personnes. Mais pour lui, c'est la voie la plus solide pour éradiquer à long terme l'idéologie islamiste radicale au nord-est du Nigeria. À lire aussiNigeria: comment j'ai basculé dans Boko Haram [1/5] À lire aussiNigeria: la réintégration d'ex-membres de l'Iswap dans la société, sans passer par la case prison [2/5] À lire aussiNigeria: face à la réintégration des repentis Boko Haram, l'impossible pardon pour les victimes [3/5]
Martin a acheté de l'eau gazeuse, qui a fait pschitt quand il l'a ouverte. Donc, pour lui, elle est défectueuse, car c'est de l'eau fermentée ! Il décide de se plaindre au vendeur
En Guinée, la nouvelle mine de fer de Simandou, dans le sud-est du pays, va-t-elle provoquer le même désastre écologique que les mines de bauxite, dans le nord-ouest ? C'est la grande inquiétude de nombreuses ONG et des riverains du chemin de fer de 650 kilomètres, qui doit relier le site de Simandou à la côte atlantique. Kabiné Komara a été le Premier ministre de la Guinée de 2008 à 2010. Aujourd'hui (aux éditions du Cherche Midi), il publie Notre biodiversité en danger – Guinée : Plaidoyer pour des actions salvatrices. Il vient aussi d'être élu lauréat 2026 du Trophée Miriam-Makeba pour son combat contre le réchauffement climatique. En ligne de Conakry, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi dites-vous que le patrimoine naturel de la Guinée est gravement menacé ? Kabiné Komara : Écoutez, j'ai vu au fil du temps combien de fois l'importante diversité guinéenne déclinait à une vitesse extrêmement inquiétante. Et c'est en cela que j'ai cru nécessaire, vraiment, de lancer ce cri d'alarme. Alors, vous rappelez comment les carrières de bauxite en Basse Guinée ont défiguré le paysage, et du coup, beaucoup de Guinéens sont très inquiets à l'idée que la même chose arrive avec l'exploitation du fer de la région de Simandou… Oui. Sachez que la Guinée détient pratiquement 40 % des réserves mondiales de bauxite, et notre exploitation de la bauxite se fait à ciel ouvert. À ciel ouvert, ça veut dire que vous devez décaper tout le sol, racler la couche arable, ensuite faire exploser les carrières pour que les minerais soient poudreux et que ça puisse être chargé sur des camions et envoyés au concassage. À lire aussiGuinée: les premiers chargements de minerai de fer de la mine de Simandou expédiés vers la Chine Alors ça veut dire qu'au fur et à mesure que l'exploitation augmente, vous déboisez, vous laissez la nature avec des trous béants qui sont susceptibles d'entraîner de la poussière, qui sont susceptibles d'entraîner des maladies, qui sont susceptibles de tarir les cours d'eau et empêcher la population d'avoir accès à des zones agricoles. Et c'est devenu un sérieux problème. Le gouvernement lui-même vient de prendre un décret pour annuler beaucoup de permis miniers, dont les pratiques n'étaient pas du tout vertueuses, et c'est déjà une bonne chose que la prise de conscience soit à ce niveau-là. Alors, vous posiez la question sur Simandou. Alors, justement, les mauvaises pratiques dans l'extraction de la bauxite ont attiré l'attention de toute la Guinée pour que le projet Simandou soit développé de manière vertueuse. Je ne crois pas que, dans l'histoire minière de la Guinée, il y ait un projet dont les aspects environnementaux ont été étudiés avec autant de minutie, autant de rigueur. Et sachez que le projet Simandou, c'est 650 kilomètres de chemin de fer qui traverse les quatre régions de la Guinée et qui comprend des mines en Guinée forestière et un port sur la côte. Donc, il y a un grand impact, il y a un grand risque d'attaque de la biodiversité. C'est en cela qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de sensibilisation là-dessus et une grande rigueur pour que tous ces documents soient adoptés. Le reste maintenant, c'est de l'application. Je suis heureux de dire qu'il y a un comité qui a été mis en place récemment pour suivre à la lettre l'application de ce qui a été pris comme engagement environnemental. À lire et à écouteraussiLe minerai de fer de Simandou rebat les cartes sur le marché mondial Alors, c'est vrai qu'il y a ces études d'impact environnemental et social qui ont été mises en place par les autorités guinéennes, par le géant minier anglo-saxon Rio Tinto et par le groupe chinois Winning Consortium Simandou. Mais l'ONG Action Mines Guinée déplore, sur le tracé de ces 650 kilomètres de chemin de fer, de nombreuses pertes de terres agricoles et de nombreux cas de pollution des cours d'eau… Il faut savoir que l'exploitation minière, c'est un arbitrage entre deux choses. Comment faire en sorte que les richesses du sous-sol soient exploitées pour devenir un facteur de développement ? Et en même temps, comment compenser les pertes que cette exploitation va nécessairement impliquer sur le tracé ? Alors, sur ce chemin de fer, je dois vous dire que toutes les communautés ont été consultées. Il y a eu partout des comités de vigilance sur le tracé du chemin de fer, sur son exploitation et son impact sur la faune et la flore. Et puis il y a le site lui-même de Simandou, au sud-est de votre pays, la Guinée. Nécessairement, il va y avoir, comme vous le dites dans votre livre, d'immenses espaces rougis par les débris de fer, non ? Oui. Tout investissement minier responsable comprend un certain nombre d'étapes. Mais surtout, surtout, à la fin de l'exploitation, le retour des sites à l'état naturel, à l'état initial. Déjà, ils ont commencé à mettre en place une banque de semences pour que toutes les espèces végétales sur la zone soient recensées, afin que, par la suite, elles puissent être démultipliées. Et le plus intéressant, c'est que Rio Tinto et les Chinois sont convenus qu'ils appliquent les mêmes normes environnementales. Ça, c'est un grand, grand acquis pour la Guinée parce que, jusque-là, les gens étaient inquiets que la partie chinoise soit beaucoup plus légère en termes d'application des exigences environnementales. Le fait que les deux compagnies soient tombées d'accord pour que ce soit Rio Tinto, qui est beaucoup plus exigeante en terme environnemental, qui supervise l'application de toutes les normes environnementales, c'est un grand succès pour la Guinée. Mais tout de même, ce qui étonne beaucoup d'observateurs, c'est que la convention minière qui a été signée entre le pouvoir guinéen d'un côté, Rio Tinto et les Chinois de WCS de l'autre, cette convention ne soit pas publique ? Bien ça va l'être, parce que ce que je sais, même si je ne suis pas parmi les décideurs, c'est qu'il y a un système en accordéon. Au fur et à mesure que les choses vont continuer, y compris les négociations pour la transformation du minerai de fer sur place, eh bien ça va comprendre de nouvelles dispositions qui vont obliger donc à mettre dans le domaine public ce qui a été déjà convenu. À lire aussiGuinée: les autorités inaugurent le méga-projet minier de Simandou
Single Jungle, c'est aussi une histoire de rencontres, de passions communes et parfois d'invité ·es en commun. Ainsi François Simon (ép.71) a été invité aussi dans "L'art de l'attention", podcast de Fanny Auger, que j'ai le plaisir de recevoir pour son nouveau projet : "Love Starter, Kit de conversations amoureuses : De vraies questions pour de vraies rencontres". Un jeu et un livre que j'ai commencé à utiliser à la fin de mes épisodes avec mes invités, mais aussi avec des ami·es, amants, collègues etc. Dans cet épisode, nous évoquons l'origine et le but de ce coffret (cadeau parfait), la dating fatigue, le phubbing (l'addiction au téléphone portable qui nuit aux conversations), l'importance des regards, de l'écoute, de l'attention et du soin aux autres, l'estime de soi. Un épisode plus feel good que jamais, avec de nombreux conseils et retours d'expériences. Merci à Fanny pour cet échange précieux. Bonne écoute ! Prochain épisode : le 3 décembre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre) "Love Starter, Kit de conversations amoureuses : De vraies questions pour de vraies rencontres" de Fanny Auger (éditions Eyrolles, en partenariat avec Meetic) https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782416022135-love-starter-kit-de-conversations-amoureuses-de-vraies-questions-pour-de-vraies-rencontres-fanny-auger/Résumé :"Le premier coffret de questions dédié à la rencontre amoureuse.Vous ne savez plus ce que vous attendez d'une relation ? Vous en avez assez des dates ratés ou de répéter toujours les mêmes schémas amoureux ? Aujourd'hui, dans un monde aux possibilités infinies, où aimer rime avec zapper, il semble plus compliqué que jamais de pouvoir vivre une histoire belle et durable.Écrit par Fanny Auger, l'experte de la conversation à la française et membre du Dating Lab de Meetic, ce coffret vous accompagnera pour vos prochaines rencontres.Choisissez parmi les 44 questions : 22 à se poser avant la rencontre, pour être au clair avec vos objectifs et vos attentes. Ces cartes peuvent être tirées seule ou avec des amies, pour ouvrir à de bonnes et longues conversations sur l'amour. 22 à poser pendant la rencontre, pour tisser du lien avec votre partenaire. Elles seront des accélérateurs vers l'essentiel au lieu de tourner autour des sempiternels « Salut, ça va ? » et « Tu fais quoi dans la vie ? ».Un livre de 128 pages vous guide pour explorer, comprendre et enrichir chaque question, avec des outils concrets pour aller plus loin. Alors, que ce soit en solo ou en duo, osez poser de meilleures questions pour créer de plus belles connexions et vivre de vraies rencontres !" AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en octobre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud
Quasiment cinq mois après sa signature avec l'AS Monaco et plus de deux ans après son dernier match officiel, en septembre 2023 avec la Juventus Turin, Paul Pogba va-t-il redevenir un joueur de foot professionnel, samedi 22 novembre (19h), sur la pelouse du Roazhon Park de Rennes ? Visiblement enfin débarrassé de tout pépin physique, le milieu de 32 ans semble en mesure de participer pour quelques minutes au moins à ce match de la 13e journée de Ligue 1. Le champion du monde 2018 (91 sélections, 11 buts) touche-t-il enfin au but ? "J'espère a répondu son entraîneur Sébastien Pocognoli en conférence de presse, lundi 17 novembre. Mais la dernière fois que je l'ai dit... (Pogba s'était blessé à une cheville le jeudi 30 octobre, ndlr). Donc j'essaie de ne plus trop m'avancer. Cela arrivera au moment où ça doit arriver", a ajouté le technicien belge. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Martin a acheté de l'eau gazeuse, qui a fait pschitt quand il l'a ouverte. Donc, pour lui, elle est défectueuse, car c'est de l'eau fermentée ! Il décide de se plaindre au vendeur
Julien: Tiens, ça te dirait une partie de poker ce soir, j'ai les potes qui viennent à la maison !Louise: Carrément ! Mais prépare-toi à perdre car la chance est de mon côté aujourd'hui.Julien: On verra bien… Le poker, c'est autant une question de bluff que de chance.Louise: Ouais, mais le problème c'est que t'es un chat noir, et un piètre menteur ! Donc ça risque de me profiter ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
En Guinée-Bissau, la présidentielle et les législatives, c'est dimanche 23 novembre. Et le président Umaro Sissoco Embaló se présente pour un second mandat, en se faisant surnommer « General do Povo », en français « Général du Peuple ». Il croit d'autant plus en ses chances que la justice a écarté du scrutin la candidature de son principal adversaire, Domingos Simões Pereira, le leader du parti historique PAIGC. Mais est-il sûr de gagner à 100% ? Vincent Foucher est chercheur au CNRS. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour la première fois depuis l'indépendance, le parti historique PAIGC ne pourra pas présenter de candidat. Est-ce à dire que le président sortant Umaru Sissoco Embalo a un boulevard devant lui ? Vincent Foucher : Alors un boulevard, non. Le PAIGC participe quand même à la compétition puisqu'il soutient un autre candidat, Fernando Dias, qui est du parti issu du PRS, qui est un autre parti qui a une assise assez forte. Et donc, entre la base du PRS et la base du PAIGC, il y aura un adversaire, en tout cas pour Sissoco. Mais c'est sûr que Sissoco a pris beaucoup de dispositions pour renforcer ses chances de se faire réélire. La victoire du PAIGC aux dernières législatives de 2023, est-ce le signe que ce parti est loin d'être fini et peut revenir sur le devant de la scène d'ici peut-être 2030 ? Oui, le PAIGC a un capital historique accumulé, une popularité fondamentale, une présence aussi à travers tout le pays, dans tous les bassins électoraux qui composent un pays très varié qu'est la Guinée-Bissau. Et donc c'est évidemment un adversaire important. La question, c'est évidemment : est-ce que le soutien apporté par le PAIGC à Dias, à un autre candidat que le sien, puisque le PAIGC a été interdit de présenter sa candidature, est-ce que vraiment on aura un transfert de voix efficace ? L'ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira appelle les partisans du PAIGC à voter ce dimanche à la présidentielle pour ce candidat indépendant, Fernando Dias. C'est donc une alliance de circonstance. Est-ce que ça peut marcher ? C'est difficile à dire. Fernando Dias est un jeune homme qui n'a pas une sorte de présence très profonde, dans l'espace public bissau-guinéen. Mais il est quand même l'héritier du PRS, qui est un parti qui est très enraciné, notamment dans l'électorat des Balantes, une communauté importante dans les zones rurales, notamment en alliance avec le PAIGC. Voilà, qu'est-ce que ça peut donner ? On ne sait pas au fond. C'est la première fois que Fernando Dias se présente. Par ailleurs, du côté de l'opposition, il y aura clairement des suspicions quant à la qualité du scrutin. Il y a eu beaucoup de controverses sur la façon dont Sissoco a recomposé la Cour suprême, le Supremo Tribunal de Justiça, et puis la Commission nationale des élections un peu à sa main. En tout cas, c'est la perception que l'opposition en a. Et donc ça, ça risque aussi d'entacher un peu la recevabilité du scrutin aux yeux de l'opposition. Alors, la Cour suprême et la Commission électorale, l'opposition accuse le président Sissoco Embalo de les avoir noyautées. Le président réplique que ce n'est pas vrai, puisque lors des législatives d'il y a deux ans, la victoire a été donnée au parti d'opposition PAIGC. Qui a raison dans cette controverse ? Justement, c'est depuis les élections d'il y a deux ans qu'il y a eu des changements à la Cour suprême et à la Commission nationale électorale. Donc, on va voir comment ça fonctionne. Mais ce qui est assez étonnant dans la vie politique en Guinée-Bissau, c'est au fond que les élections, jusqu'à présent, ont été plutôt bien acceptées. Il y a eu au final assez peu de controverses, alors même que la vie politique est assez tendue, assez compétitive, avec des alliances et des contre-alliances en permanence. Mais au fond, les élections en elles-mêmes ne suscitent pas beaucoup de controverse d'habitude. Est-ce que ça va changer cette fois-ci ? On va voir. « Je ne suis pas un dictateur, mais j'aime l'ordre », affirme le président Sissoco Embalo dans une interview à Jeune Afrique. Est-ce qu'il pourrait accepter d'être mis en ballotage dimanche prochain ? Bon, là, si effectivement les résultats donnent ça et que les institutions les soutiennent et les défendent, il sera bien obligé. Il faut pour cela que la Commission électorale et la Cour suprême restent indépendantes ? Effectivement. Et les principaux trafiquants de drogue du pays, pour qui vont-ils voter dimanche prochain, pour le président sortant ou pour l'opposition ? Question difficile. Il y a quelques indices un peu objectifs. On a vu comment certaines figures du narcotrafic qui ont été poursuivies, parfois, qui ont été condamnées, ont bénéficié d'un traitement très favorable, depuis la prise de pouvoir du président Embalo, de la part de la justice. Il se dit, il se murmure que la police judiciaire a beaucoup moins de marge de manœuvre qu'auparavant. Elle avait mené quelques grosses opérations précédemment dans la lutte contre le trafic de cocaïne. Et, semble-t-il, ces marges-là sont en train de se réduire. Voilà, vous en conclurez ce que vous voudrez. Et la saisie d'un jet privé bourré de cocaïne, c'était il y a un an sur l'aéroport de Bissau, c'est de la poudre aux yeux ? Alors bon, il y a une controverse. Est-ce que c'était vraiment de la poudre ou pas ? Mais il me semble qu'effectivement c'était bien le cas. Un jet n'arrive pas tout à fait par hasard sur l'aéroport d'une capitale. Ça ne se fait pas sans certaines protections. Mais était-ce un leurre pour que le trafic de cocaïne continue de plus belle ? Alors, sur beaucoup d'épisodes de la vie politique bissau-guinéenne, il y a des interprétations diverses. Même la mort de Nino Vieira en 2009, son assassinat, au fond, n'est toujours pas clarifié. Il y a toujours deux ou trois versions qui circulent. Et au fond, je crois que c'est un des traits de la vie politique en Guinée-Bissau, c'est qu'on a des versions très, très différentes. On n'a pas vraiment d'instances qui soient capables d'établir la vérité. Il y a beaucoup de faux-semblants ? Exactement.
Le Nigeria est de nouveau dans le viseur de l'administration Trump. Le président américain a récemment menacé le pays d'une intervention militaire pour protéger les chrétiens du Nigeria, qui seraient victimes, selon lui, de violences ciblées sous l'œil indifférent des autorités. Le Nigeria a été réintégré à la liste américaine des « pays particulièrement préoccupants en matière de liberté religieuse », dont il était sorti en 2021. Avant cela, Washington avait déjà annoncé un durcissement considérable des conditions d'obtention de visas « non immigrants » pour les citoyens nigérians désireux de se rendre aux États-Unis. Fin octobre, l'écrivain Wole Soyinka a également révélé que son visa américain avait été annulé. RFI a rencontré, à Paris, le premier prix Nobel africain de littérature, en 1986, qui a toujours été une voix critique de la politique de Donald Trump. RFI : Pensez-vous retourner un jour aux États-Unis ? Wole Soyinka : J'en doute vraiment. C'est peu probable Récemment, vous avez annoncé que votre visa américain avait été révoqué. Pour quelles raisons exactement ? C'est un problème ancien qui remonte déjà à la première élection de Donald Trump. J'enseignais aux États-Unis et j'ai vu l'émergence de cette rhétorique politique à la fois raciste, exclusioniste, mais aussi égocentrique. Et en général extrêmement méprisant vis-à-vis des immigrés et même des étrangers. Rappelez-vous, quand il est arrivé au pouvoir, il a désigné un certain nombre de pays comme « des pays de merde », pardonnez l'expression. Je l'ai compris dès la campagne et j'ai promis que si cet homme arrivait au pouvoir, je déchirerais ma carte verte. C'est exactement ce que j'ai fait. Pourtant, après cela, vous avez quand même obtenu un autre visa pour les États-Unis ? Oui, parce que, peu après avoir déchiré ma carte verte, j'ai reçu un courrier de l'administration fiscale américaine, pour m'annoncer que j'allais avoir un contrôle fiscal. Donc, je suis allé à l'ambassade au Nigeria, je leur ai expliqué que j'avais détruit mon permis de résidence aux États-Unis, mais que je ne voulais pas être considéré comme un fraudeur ou un fugitif. J'ai demandé un nouveau visa pour répondre à cette missive. C'est ce visa qui vient d'être annulé ? Oui, c'est correct. Cette fois, je n'ai même pas pris la parole. J'ai été directement ciblé, comme d'autres gens. J'ai reçu une lettre générique du consulat, une lettre qu'ils ont aussi adressée à d'autres Nigérians – et j'en suis sûr, aux citoyens d'autres pays – pour me demander de me présenter à un entretien. Parce que, je cite, « il y a eu des changements depuis l'émission de votre visa ». Ils me demandaient de me présenter au consulat, avec mon passeport. Je suis trop occupé pour cela et je savais très bien qu'ils avaient déjà pris leur décision, donc je n'y suis pas allé. Depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir aux États-Unis, les immigrés sont ramassés dans la rue, au restaurant, et même dans les écoles. Je n'ai pas vraiment envie d'être associé à ce que cette société est devenue sous Donald Trump. Plus récemment, Donald Trump a fait de nouvelles déclarations concernant le Nigeria. Selon lui, les Chrétiens seraient les victimes d'une violence ciblée dans le pays. Qu'en pensez-vous ? D'abord, c'est arrogant, mais c'est aussi profondément irresponsable. Je ne connais aucun pays à travers le monde qui ne connait pas de frictions. Bien sûr, il n'est pas question de nier l'existence d'extrémistes religieux au Nigeria et plus spécifiquement d'islamistes intégristes. Je le dis ouvertement. D'ailleurs, j'ai même écrit une pièce sur le meurtre d'une jeune étudiante, accusée de blasphème, qui a été lynchée et déshumanisée. On sait qu'il y a un problème. Mais c'est un acte extrêmement hostile lorsqu'une personne venue de l'extérieur exacerbe et exagère ce problème. Il y a des tensions, il y a des violences, notamment entre les fermiers et les éleveurs. Des centaines de personnes ont été tuées dans ce conflit. Parfois, la religion est en cause, mais souvent, c'est plutôt une question économique. Bien sûr, les enlèvements d'enfants contre rançon sont des actes criminels. Mais choisir un aspect du problème, et affirmer que c'est la religion qui est au centre de toutes ces violences, ce n'est pas seulement mauvais, c'est aussi criminel. Rappelez-vous les mots qu'il a utilisés pour menacer le Nigeria d'une intervention militaire. Il a dit que les américains attaqueraient « armes à la main » et que ce serait « rapide, vicieux et doux ». Est-ce vraiment le genre de déclarations que l'on attend d'un leader ? Un chef d'État n'a pas le droit d'être simpliste. Et surtout n'a absolument pas le droit de creuser encore les divisions qui existent déjà. Il n'y a pas de société sans tensions, même aux États-Unis. Pour finir, au mois d'octobre, le théâtre national de Lagos a rouvert ses portes sous le nom de Centre Wole Soyinka pour la culture et les arts créatifs. Appréciez-vous cette attention pour votre 90e anniversaire ? Oui, c'est évidemment un honneur. Mais celui-ci devait-il m'être attribué ? C'est une autre question. Notamment lorsque vous avez passé, comme moi, toute votre vie à traverser toutes sortes de dictatures, où les dirigeants donnent leur nom à tout et n'importe quoi, y compris à des toilettes publiques. Je suis indifférent à ce genre de chose. J'ai vécu ma vie, j'ai fait mon travail, je suis satisfait. À lire aussiDonald Trump en croisade pour protéger les chrétiens africains?
Moins de 3% des entreprises cotées dans le monde le sont en Afrique, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mais les places financières du continent progressent de façon spectaculaire depuis l'an dernier. Rien que sur les six premiers mois de l'année 2025, les actions de la bourse du Ghana ont bondi de 49%, la bourse du Nigeria a gagné 36%, celle du Maroc 35%, la Bourse régionale des valeurs mobilières en Côte d'Ivoire a progressé de 16%... Comment expliquer ces performances ? La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) en Côte d'Ivoire a gagné plus de 2 000 milliards de francs CFA de capitalisation – l'équivalent de 3 milliards d'euros – en moins d'un an. La bonne santé des marchés d'actions africains est d'abord, selon les experts, le reflet de la croissance économique du continent (4% prévus en 2025), qui se manifeste dans beaucoup de secteurs. « Les sociétés cotées sur les bourses africaines dans le domaine bancaire ont des performances relativement solides, souligne le directeur général de la BRVM, Edoh Kossi Aménounvé. Quand on regarde le secteur des télécommunications, c'est pareil. Quand on regarde la grande distribution, la consommation générale, c'est pareil. Par conséquent, les investisseurs, quand ils se mettent dans une position d'avoir à acheter des actions des sociétés cotées sur les bourses africaines, ont une demande qui est forte. Et par conséquent, on a une évolution positive des cours, et donc une performance des indices boursiers du continent. » Investisseurs canadiens La faiblesse du dollar avantage aussi les sociétés africaines exposées au billet vert. « Avec la baisse du dollar, cette exposition et les charges financières qui en découlent sont moindres, explique l'économiste. Il est clair que ça augmente le résultat de la société. » Avec un retour sur investissement parmi les plus élevés au monde, les bourses africaines attirent ainsi de nouveaux investisseurs, qui se détournent des marchés américains à cause de la guerre commerciale lancée par Donald Trump. « Même ceux qui ne regardaient pas l'Afrique, comme le Canada, commencent à regarder l'Afrique, observe Stanislas Zeze, PDG de l'agence de notation Bloomfield Investment Corporation. Donc ils font attention aux réformes, se rendent compte qu'il y a une évolution significative en termes de gestion des finances publiques, en termes de réorganisation des secteurs privés, en termes de capacité de production, etc. » Décolonisation des bourses africaines Cette diversification géographique des investisseurs est une tendance de fond. « En fonction des zones, des pays et des bourses, il y avait une relation avec les entreprises ou les nations colonisatrices, rappelle l'expert. Et progressivement, il y a une diversification extraordinaire qui se fait, parce que les liens historiques coloniaux sont en train de se défaire. Aujourd'hui, ce sont des liens business qui sont en train de se créer. » La moitié des investisseurs sur les bourses africaines sont des nationaux : 30% sont des investisseurs régionaux et 20% des investisseurs internationaux. Mais la part de ces derniers progresse à mesure qu'ils bénéficient de facilités à rapatrier chez eux les gains réalisés en Afrique. À lire aussiL'Éthiopie inaugure son premier marché d'actions en plus de cinquante ans
Avec : Élise Goldfarb, entrepreneuse. Yael Mellul, ancienne avocate. Et Jacques Legros, ancien présentateur emblématique du 13H de TF1. - Accompagnée de Charles Magnien et sa bande, Estelle Denis s'invite à la table des français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Société, conso, actualité, débats, coup de gueule, coups de cœurs… En simultané sur RMC Story.
En France, le mois de novembre est le mois sans tabac. Une campagne nationale d'aide à l'arrêt de la cigarette est menée. Objectif : inciter les fumeurs à arrêter pendant 30 jours, en leur proposant un accompagnement. Notre reporter s'est penché pour nous sur les bienfaits de l'arrêt du tabac. Arrêter de fumer une bonne fois pour toutes, change radicalement la vie. Quelques heures à peine après avoir écrasé sa dernière cigarette, les bienfaits se font sentir. Alice Deschenaux, psychiatre est présidente de la société francophone de tabacologie. Elle détaille : « On peut sentir des choses au niveau du souffle, on peut sentir des choses au niveau du goût. On peut aussi se sentir plus en forme, et être également fier de la démarche qu'on est en train de mener. C'est important. Savoir qu'au fil des semaines, on va aussi être mieux au niveau par exemple de l'anxiété et de l'humeur. On montre que ça s'améliore. Il y a plus d'émotions et d'affects positifs quand on arrête de fumer dans les semaines qui suivent, après un arrêt. Donc pour la santé mentale, c'est tout bénéfique. Puis, petit à petit, c'est vraiment la santé au global qui est améliorée. On va se sentir plus en forme. Si on a des maladies, on aura moins de décompensations de sa maladie, plus d'efficacité des traitements et de la prise en charge. Et puis, petit à petit, on va diminuer les risques cardiovasculaires, les risques oncologiques, donc de cancer, que va amener le tabac », explique la psychiatre. Malgré tous les bienfaits pour la santé de l'arrêt du tabac, de nombreux fumeurs peinent à franchir le pas. Comme Martine, qui a fumé 35 ans avant d'arrêter. « Avant d'arrêter, j'imaginais que c'était comme l'ascension de l'Everest. Je ne pensais pas que je pouvais arrêter de fumer », précise-t-elle. À lire aussiMois sans tabac : comment arrêter de fumer ? Et pourtant, ce défi, Martine a décidé de le relever. Accompagnée par un spécialiste, aidée par les patchs et les gommettes de nicotine, elle y est parvenue plus facilement qu'elle ne l'imaginait, avec à la clé une surprise : « J'ai découvert le bonheur de ne pas connaître tous les horaires de tous les tabacs de Paris, s'amuse-t-elle. Au cas où j'aurais manqué d'une cigarette en pleine nuit ou un dimanche, ou je ne sais quoi. Je me suis rendue compte très vite – et ça, c'était très plaisant – que j'étais beaucoup moins stressée que quand je fumais. Et là, je me suis rendue compte qu'en fait, fumer, ça me stressait encore plus que je ne l'étais. Ça ne me décontractait pas du tout alors que j'étais persuadée du contraire. C'était incroyable à quel point j'étais beaucoup moins stressée qu'avant. » La consommation de tabac en France est en baisse. En dix ans, le nombre de fumeurs quotidiens âgés de 18 à 75 ans a diminué de 4 millions. La proportion de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans est passée de moins de 30% en 2014 à moins de 20% en 2024. À lire aussiLe mois sans tabac
Depuis la création de Cheminements, j'ai interviewé des dizaines et des dizaines patientes et patients. Ils ont été nombreux à me parler d'engagement. C'est comme ça que j'ai réalisé que certaines personnes font, si l'on peut dire, « de leur maladie » un levier d'action : elles créent une association, lancent un podcast, aident d'autres patients, écrivent un livre, forment des soignants, montent une startup, transforment le système de soin. Donc quand l'équipe d'Impact Tank, le parrain de cette série, que vous connaissez un peu si vous écoutez ce podcast depuis quelques temps, m'a annoncé qu'ils voulaient enregistrer des épisodes sur l'engagement patient, j'ai été immédiatement ravie de me plonger dans ce sujet.Dans le premier épisode de cette série dédiée au partenariat, à l'expertise et l'engagement des patients, je vous propose de découvrir comment cette épreuve peut devenir un levier d'action. Avec mes invités, Aurélien Troisoeufs, anthropologue de la santé, directeur du laboratoire "Santé mentale et sciences humaines et sociales" au GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, spécialiste de la pair-aidance et de la reconnaissance du savoir expérientiel des patients, et Céline Perrin, responsable des relations avec les associations de patients chez Pfizer, nous allons explorer les multiples formes que peut prendre l'engagement des patients. Ensemble, nous avons parlé de pair-aidance, de savoir expérientiel, d'empowerment, et de transformation du système de santé. Les sujets abordés avec mes invités :La pair-aidance comme forme ancienne d'entraide aujourd'hui reconnue dans le soin.La construction d'un savoir expérientiel à partir de la vie avec la maladie.L'évolution des relations entre soignants et patients vers des modèles plus partenariaux.Le rôle des patients experts et leur intégration dans les parcours de soins.Les enjeux de statut, rémunération et reconnaissance des patients acteurs.Les impacts concrets de l'accompagnement par les pairs sur le vécu des malades et de leurs proches.Cet épisode a été réalisé en partenariat avec Impact Tank, un think tank engagé dans la valorisation de l'impact social, qui soutient activement les réflexions sur l'engagement patient.Cheminements, c'est le podcast santé des femmes qui parlent de leur santé mentale, physique, et émotionnelle, sans honte, sans filtre et sans tabou. Chaque épisode, diffusé un lundi sur deux, vous plonge dans des récits authentiques et bouleversants.En ouvrant le dictionnaire, on apprend que "cheminement" désigne une progression graduelle, un mouvement, une avancée. Dans ce podcast, le cheminement est celui des femmes : leurs luttes, leurs victoires et leurs transformations face aux défis de la vie et de la santé.Dans Cheminements, le micro est tendu à des femmes du quotidien : vos voisines, collègues, soeurs ou amies. Elles témoignent de leur santé mentale, physique ou sociale, partagent leurs parcours uniques et osent enfin lever le voile sur des sujets trop souvent passés sous silence.Production : MedShake StudioHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Invité : GulixChroniqueurses : Macalys, Matthieu B, Lam SonMontage : Lam Son Il est difficile de définir le sport. Est-ce une simple activité physique pour se sentir mieux dans son corps, s'amuser, se distraire, ou est-ce qu'on a besoin de la notion de compétition pour séparer sport et activité physique ? Les ethnologues qui associent sport et compétition remarquent que dans les sports modernes on trouve une organisation sociale originale avec des fédérations qui définissent des règles qui se veulent universelles. Les compétitions qui suivent ces règles sont aussi souvent des spectacles avec un fort caractère narratif : records, rivalités, héros et héroïnes du stade, supporters, etc. Donc oui, le sport est là pour qu'on se raconte des histoires. Le cinéma l'a bien compris, de Rasta Rocket à Rocky, de Comme des garçons à Water boys. Mais la littérature, l'animation, la BD et même la chanson ne sont pas en reste. Et le jeu de rôle dans tout ça ? Gulix est un auteur et traducteur de jeu de rôle. On peut retrouver son travail sur son blog et sur itch.io. En particulier: Un dernier tour de piste pour jouer la dernière course de la saison autour d'une championne grande favorite.La coupe du Chaos, un cadre pour Fiasco pour jouer la dernière semaine avant la finale d'un tournois. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? On a parlé surtout de jeux de sport qui insistent sur le narratif du sport plutôt que la simulation d'une partie : Fight with spirit, un JdR sur le drama du sport, chroniqué par MacalysGlorieuses, un JdR d'entraide entre catcheuses dans les années 80 par Cendrones. Un super actual play est disponible chez Alceste.My Way un autre jeu pour jouer un catcheur en fin de carrière tout cabosséAutres jeux de catch : World Wide Wrestling RPG VF & VO, Kayfabe, Doing the job VF & VOXCrawlLuchadoresVolley Boyz!!Superstars: Racing Icons VFFakechessla page itch.io avec le tag sports : https://itch.io/physical-games/genre-sports Des ancêtres qui touchaient un peu le sport Space quest contient des sports futuristesJames Bond 007 RPG où les espions pouvaient exceller au sport avec une classe britanniqueShadow run sports violents et augmentés en arrière planTooniversal Tour Guide avec son chapitre Street and StadiumGURPS qui inclus aussi des compétences sportives On a aussi parlé de Blood Bowl un jeu de plateau simulant un sport par équipe dans l'univers de WarhammerA Single Moment qui parle du drama pendant un duel de samurai
Les résultats des courses de running affichent-ils deux temps différents : le temps réel et le temps officiel. Mais pourquoi ? J'ai répondu en live à cette question à l'arrivé de ma dernière course à une personne débutante en course à pied qui était perplexe devant la feuille de résultat. Donc j'ai décidé de vous donner l'explication aussi. Surtout qu'il y a des subtilités.Liens :Le Protocole Perte de Gras : https://go.soulier.xyz/protocolekm42Le Programme FlowFit (tarif de lancement spécial) : https://go.soulier.xyz/flowfitkm42Rejoindre le Hamsters Running Club : https://km42.soulier.xyz/hrcTous les liens et anciens épisodes : https://km42.soulier.xyz/389A l'arrivée de ma dernière course, des personnes regardent les résultats affichés sur les panneaux et observent deux colonnes de temps : une colonne « temps réel» et une colonne « temps officiel». Et leur question : mais pourquoi on a un temps différent ? Et d'ailleurs pourquoi deux temps . Cet épisode répond à ces questionsDans cet épisode Comment sont chronométrées les courses en running et trailLe principe des puces et des tapis de mesureA quoi correspond le temps réel ou « chip time »A quoi correspond le temps officiel ou « Gun Time »Quel est le temps à prendre en compteQuelle est la différence entre classement scratch et temps officielPourquoi le temps réel est plus juste que le temps officielQuel est le temps pris en compte dans les classementsPourquoi le temps réel est important pour les qualifications sur les championnats ou des grands marathonsPourquoi le temps officiel sur une course comme le marathon de Paris n'a aucun intérêt pour nousPourquoi le sas de départ choisi dans une course avec plusieurs sas n'a aucun impact sur notre temps réelNouveau : Le protocole Perte de Gras 2025 ❤️ Me suivre Tous les liens sont ici
Ceci n'est pas un épisode. Ceci est une annonce ! Comme vous le savez peut-être déjà on va commencer à faire des vidéos en lien avec la petite histoire. Donc n'hésitez pas à nous dire ce que vous aimeriez voir et entendre dans ces vidéos. Est-ce qu'il y a des formats vidéos que vous aimez ? On attend vos commentaires. Quoiqu'il en soit on a déjà diffusé en avant-première une vidéo de 22 min sur le Patreon de la petite histoire. Les abonnés patreon commencent d'ores et déjà à nous faire leurs premiers retoursdonc si vous aimez La Petite Histoire et si vous voulez nous aider à continuer à produire ces épisodes en audio et en vidéo chaque semaine, vous pouvez rejoindre le Patreon du podcast. C'est ce qui nous permet de financer les recherches, le matériel et tout le travail de montage derrière chaque histoire. En plus, vous y trouverez des contenus exclusifs ! Et surtout, vous ferez vraiment partie de l'aventure.
« L'Afrique est-elle le prochain califat ? », demandait il y a deux ans l'universitaire français Luis Martinez, dans un ouvrage au titre provocateur, paru aux éditions Tallandier. Aujourd'hui, la question se pose au Mali, où les jihadistes du Jnim essayent d'imposer le blocus de Bamako et où les États-Unis et la France conseillent à leurs ressortissants de quitter le pays au plus vite. Mais y a-t-il vraiment une menace sécuritaire de la part des jihadistes sur la ville de Bamako ? Luis Martinez, qui est directeur de recherches au Centre de recherches internationales (CERI), répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Deux ans après la sortie de votre livre, continuez-vous de penser que l'Afrique peut devenir le prochain califat ? Luis Martinez : Je pense qu'en Afrique, et en particulier dans le Sahel, il y a des conditions pour voir émerger des territoires qui seraient gouvernés par des jihadistes, qui chercheraient à mettre en œuvre ce qu'ils cherchent depuis quelques années, à savoir un califat. Quand vous dites que le jihadisme est en expansion, pensez-vous en priorité à l'Afrique de l'Ouest ou à l'Afrique de l'Est ? Disons que le vivier, le cœur ou l'épicentre, c'est clairement le Sahel. Tout simplement parce que les conditions de ces dix dernières années nous montrent qu'il y a eu une constellation qui a favorisé leur expansion. Je ne reviens pas sur les déterminants intérieurs et régionaux, mais les conditions ont été vraiment propices à leur développement. Et leur projet ne s'arrête pas là. Il est clair qu'on voit bien qu'il y a des tentatives vers l'Afrique de l'Ouest, sur le Bénin, le Togo, le Nigeria, bien évidemment, et depuis longtemps dans certaines régions. Mais le Sahel reste quand même l'épicentre en raison d'un certain nombre de conditions qui sont quand même très favorables. Certains observateurs disent qu'après ses échecs en Irak et en Syrie, le groupe État islamique essaie de faire de l'Afrique de l'Est une base de repli, notamment en Somalie ? En Somalie, c'est clair qu'il y a dans l'État semi-autonome du Puntland ou d'autres régions, là aussi, des conditions qui pourraient amener à une installation. Mais en même temps, on est en Somalie, c'est un environnement qui, peut-être, n'est pas celui du Sahel, avec un engagement des États-Unis qui, sans doute, limite ou limiterait, dans la durée, la possibilité de vraiment s'y installer. Pour revenir à l'Afrique de l'Ouest, quel est, à votre avis, le pays le plus exposé à l'instauration d'un éventuel califat jihadiste ? Clairement, c'est le Mali qui apparaît dans l'agenda jihadiste comme celui qui pourrait le plus facilement, dans les semaines, les mois, voire les années à venir, constituer un terrain nouveau d'instauration d'un califat. Alors pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a quand même un isolement de Bamako, à la fois vis-à-vis de la France et vis-à-vis du voisin algérien. Mais également, ses partenaires et alliés, que ce soit le Burkina ou le Niger, ont eux-mêmes de graves difficultés sur place pour pouvoir lui venir en aide. Quant à la Russie, je pense que les quelque 2 000 ou 3 000 mercenaires de l'Africa Corps ne peuvent strictement rien faire face à une insurrection jihadiste. On l'a vu avec la France avec ses 6 000 hommes, ce ne sont pas les 2 000 ou 3 000 hommes de la Russie qui vont modifier la donne. Je pense que l'approche militaire, de toute manière, est vouée à l'échec. Parce qu'il faudrait vraiment passer par les armes et faire des massacres dans toutes les régions du Mali pour restaurer l'ordre et la sécurité, ce que quasiment aucun État occidental n'assumerait de faire. Et évidemment, la Russie a d'autres soucis en Europe et en Ukraine pour pouvoir considérer que le Mali est stratégique dans sa politique. Aujourd'hui, l'armée malienne est quand même assez isolée pour pouvoir bénéficier d'une capacité, non seulement de résistance, mais de reconquête de son territoire. Cela me semble, comme beaucoup d'observateurs, voué à l'échec. Quand vous voyez que les États-Unis et les grands pays européens appellent leurs ressortissants à quitter Bamako, y voyez-vous le signe d'une prise possible de cette capitale africaine, notamment par le Jnim d'Iyad Ag Ghaly ? Je ne sais pas dans les détails. Aujourd'hui, Bamako peut tomber ou pas. Ce qui est sûr, c'est que depuis quelques années, le Jnim a construit une vraie stratégie pour, entre guillemets, isoler Bamako sur le plan territorial, isoler le pouvoir politique sur le plan sociétal, dont l'influence est limitée. Et maintenant, sans doute, chercher à l'isoler économiquement, financièrement. Toutes ces conditions vont-elles faire que les militaires à Bamako vont considérer qu'il n'y a plus d'échappatoire ? Ou bien vont-ils estimer qu'ils peuvent s'en accommoder ? Un peu comme à Kaboul où, pendant des années, on s'est accommodé de ne pas pouvoir sortir au-delà de 30 km de Kaboul, parce qu'il y avait les talibans à côté. Voilà, cela va dépendre. Le Jnim n'a aucune capacité, aujourd'hui, de conquête, au sens militaire du terme, d'entrer dans Bamako. Le Jnim a toujours recherché ce qu'on pourrait appeler des partenaires politiques, militaires et religieux pour lui ouvrir les portes de Bamako. C'est-à-dire faire en sorte que, de l'intérieur, on se débarrasse de la junte et on négocie des alliances avec le Jnim dans ce qu'on pourrait appeler une co-gouvernance de la capitale et de l'État malien. À une époque passée, pas très lointaine, il y avait l'imam Mahmoud Dicko qui aurait pu remplir ce rôle. Lui-même avait fondé le Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Dicko (CMAS), ce qui est donc une sorte de coordination de mouvements civils et religieux qui avait encouragé un dialogue jusqu'en 2019 et 2020. À partir de 2022, les militaires au pouvoir à Bamako l'ont quasiment pourchassé. Il est exilé en Algérie en ce moment. Mais c'est ce type de personnage que les groupes jihadistes recherchent. C'est-à-dire des figures religieuses, politiques, voire demain militaires, qui puissent être des passerelles pour ouvrir les portes de Bamako. Parce que les djihadistes du Sahel sont pour beaucoup des Arabes et des Touaregs qui seraient minoritaires dans la ville de Bamako ? Il y a à la fois cette dimension ethnique, communautaire qui jouerait, mais en même temps, il y a l'expérience passée, c'est-à-dire la conquête militaire d'une ville, voire sa prise complète du pouvoir. Le Jnim a bien regardé ce qui s'est passé avec le groupe État islamique du côté de Syrte, en Libye. Cela a généré immédiatement une coalition internationale pour déloger le groupe État islamique de la ville de Syrte en 2014 et 2015. Donc il y a cette idée que le Jnim ne veut pas apparaître comme un projet politique radical qui s'imposerait à la société, mais comme une alternative politique et religieuse que la société serait prête à accompagner. Cela fait quelques années que le Jnim, entre guillemets, gouverne un certain nombre de régions, et Bamako serait un peu la vitrine. Entrer par la force à Bamako pourrait susciter des réactions tout à fait contraires à son projet. Il y a dix ans, les attentats de Paris et de Saint-Denis ont été prémédités et préparés au Moyen-Orient, et donc pas en Afrique de l'Ouest. Est-ce à dire que les jihadistes qui opèrent en Afrique et au Sahel ne représentent pas une menace terroriste pour l'Europe ? Il me semble que le contexte du Moyen-Orient, qui était quand même un contexte d'ingérence de forces étrangères extrêmement importantes – la guerre d'Irak, la guerre contre Al-Qaïda, et toute une série de variables – avait construit une vraie haine de l'Occident et des pays alliés à l'Occident. Il me semble que l'on n'a pas cette configuration aujourd'hui dans le Sahel. À la rigueur, je dirais presque que c'est une chance pour la France aujourd'hui de ne pas être associée à cette avancée spectaculaire des jihadistes et de ne pas chercher à les combattre militairement sur place. Tout simplement parce qu'ainsi cela ne va pas générer un certain nombre de griefs, de colère contre la France. Il y a déjà le passé colonial. Il y a déjà le passé post-colonial de la Françafrique. Je pense qu'aujourd'hui, la France est, entre guillemets, mieux lotie en étant loin de ce type de transformation de la société du Sahel plutôt qu'en y étant présente. Cela ne veut pas dire demain que cette région ne pourrait pas, bien évidemment, devenir une base pour certains groupes qui, entre guillemets, échapperaient à la gouvernance du Jnim et chercheraient à exploiter les failles d'une gouvernance califale pour frapper l'Occident. Cela, en toute sincérité, je n'en sais rien aujourd'hui. À lire aussiMali: record d'enlèvements d'étrangers par les jihadistes
Thomas Chardin et les équipes de Parlons RH, en partenariat avec Cornerstone, viennent de mettre un point final à un faux débat : l'expérience collaborateur est un levier de performance économique. Point. Depuis huit ans, avec Parlons RH, Thomas mesure l'expérience collaborateur sous toutes les coutures.J'accorde un grand crédit à ce baromètre particulièrement bien construit, comme à tous les contenus produits par Parlons RH. C'est donc un honneur que m'a fait Thomas Chardin d'accepter de vous dévoiler sur L'Entreprise De Demain - Le podcast quelques résultats et son décryptage du baromètre 2025 en avant première.Cette année, le baromètre va plus loin : il prouve par les chiffres que travailler l'expérience collaborateur, c'est agir directement sur la santé économique de l'entreprise.Pour cette édition 2025, il le démontre clairement : il existe une corrélation quasi parfaite entre expérience collaborateur et performance économique.Les chiffres parlent d'eux-mêmes :70 % des entreprises qui la pratiquent ont connu une croissance sur les trois dernières années, contre 34 % des réfractaires.55 % ont augmenté leurs effectifs, contre 39 %.Seules 22 % ont vu leur turnover augmenter, contre 54 %.Et 70 % affichent de bonnes performances RSE, contre 56 % des autres.« En synthèse, l'expérience collaborateur est bonne pour la santé économique », résume Thomas.Et ce n'est pas tout : les baromètres précédents avaient déjà montré qu'elle renforce la résilience, facilite les transformations et augmente l'engagement (+ 12 points de collaborateurs engagés).Pourtant, le paradoxe persiste : les DRH reconnaissent son rôle sur l'engagement, mais peinent à en faire un levier de performance économique.Pourquoi ? Dans cet épisode, Thomas décrypte les données, partage les enseignements clés et s'adresse directement aux DRH :« Oui, l'expérience collaborateur est un investissement, mais c'est un investissement rentable. Il y a un ROI. Donc allons-y, agissons. »Un épisode concret, éclairant et inspirant, pour remettre l'humain au centre de la performance.
Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.
Un acteur du monde du foot est l'accusé du soir. Il est ensuite défendu avant le verdict du juge.
« Je prends acte de ce geste d'humanité du président Tebboune et l'en remercie », a déclaré hier Emmanuel Macron, après la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes. « Avec l'Algérie, le bras de fer ne fonctionne pas », a ajouté l'un des conseillers du Président français. Est-ce à dire que le départ du gouvernement français de Bruno Retailleau, qui prônait la fermeté avec Alger, a facilité les choses ? L'écrivain franco-algérien Kamel Bencheikh, qui est l'un des membres fondateurs du comité de soutien à Boualem Sansal, témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Quelle est votre réaction à la libération de Boualem Sansal ? Kamel Bencheikh : Vous vous doutez que je saute au plafond, que c'est une joie incommensurable. Lorsque je l'ai appris, d'abord, je ne m'y attendais pas du tout. Parce qu'on s'est attendu à sa libération pendant l'Aïd el-Kébir, puis pour le 5 juillet, fête de la libération de l'Algérie. On a été déçus et chat échaudé craint l'eau froide. Je ne m'y attendais pas et je n'espérais plus rien. Tout de même, il y a quelques jours, sur France Inter, le patron de la DGSE, les services français de renseignement extérieurs, Nicolas Lerner, déclarait : « Il y a des signaux venant d'Alger en faveur d'une reprise du dialogue. J'espère qu'il y aura libération de nos deux compatriotes, Boualem Sansal et Christophe Gleizes. » Je l'ai écouté et nous espérions tous. Mais connaissant le pouvoir d'Alger et le régime d'Alger, je me suis dit que, à moins qu'il soit grièvement malade, ils ne le lâcheront pas. Je pense que ce n'est pas un geste de clémence. C'est parce qu'il est malade qu'ils voulaient se débarrasser de lui. Apparemment, l'Allemagne et son président Frank-Walter Steinmeier ont joué un grand rôle, non ? Certainement. Parce que, entre l'Allemagne et l'Algérie, il y a des relations fortes dans le domaine économique. Il ne faut pas se le cacher, le président Abdelmadjid Tebboune a l'habitude d'aller se faire soigner en Allemagne. Il l'a fait l'année dernière et il y a deux ans. Cette médiation allemande, en aviez-vous déjà eu connaissance ces derniers mois ? Non, pas du tout. C'est une surprise pour moi. Sans être une surprise, parce que Boualem Sansal est très connu en Allemagne. Il a eu le Grand Prix des libraires allemands pour l'ensemble de son œuvre. Il avait l'habitude d'aller faire des conférences pour les ambassadeurs allemands à l'étranger. C'est là-bas qu'il a écrit son livre Gouverner au nom d'Allah. Il a été reçu deux ou trois fois par l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel. On peut donc imaginer qu'Emmanuel Macron a demandé à Frank-Walter Steinmeier de faire une démarche auprès d'Alger ? Je ne l'imagine pas et je n'imagine rien parce que maintenant que Boualem Sansal est arrivé à Berlin, tout le monde va dire : « C'est grâce à moi. » Moi, je ne le sais pas, je ne suis pas au courant. Tout ce que je sais, c'est qu'on a essayé de contacter la présidence française qui n'a jamais réagi. Que les deux filles de Boualem Sansal, Sabira et Naouel, ont écrit dans Le Figaro une lettre ouverte au président Macron à laquelle il n'a jamais répondu. Cela nous a déçu. Du côté des Français, on avait remarqué ces derniers mois qu'il y avait deux lignes sur la question algérienne : la ligne de fermeté, incarnée par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bruno Retailleau ; et la ligne modérée, incarnée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Avez-vous senti la même chose ? Bien évidemment. On dirait que ce sont des ministres des deux gouvernements différents. Jean-Noël Barrot en est même arrivé à taper sur le comité de soutien et en particulier sur Xavier Driencourt, l'ancien ambassadeur de France en Algérie, en le traitant de tous les noms et en le traitant de militant d'extrême droite. Alors que Bruno Retailleau tenait la ligne dure vis-à-vis de l'Algérie et je pense que l'Algérie l'a humilié. Ne serait-ce qu'en n'acceptant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF). N'est-ce pas le départ du gouvernement de Bruno Retailleau qui a facilité l'issue favorable à Boualem Sansal ? Je n'y crois pas. D'abord, c'est parce que le président allemand l'a demandé et l'Allemagne est un partenaire important pour l'Algérie. Deuxièmement, je suis sûr – on le saura dans les prochaines heures, sinon dans les prochains jours –, que les examens de santé que demandait Boualem Sansal devaient être faits en Occident. Je pense qu'ils ne pouvaient pas le laisser mourir chez eux parce que le monde entier aurait réagi. Donc, pour vous, le moment de la libération de Boualem Sansal, c'est d'abord un moment médical ? Médical, oui. Une année, cela suffit. En gardant Boualem Sansal pendant une année, le pouvoir algérien, le régime algérien, a montré non seulement au monde qu'il était « souverain », mais surtout aux opposants que nul n'est à l'abri d'une arrestation. Boualem Sansal n'était-il pas l'otage d'une crise politique entre Alger et Paris ? Sa libération n'est-elle pas le signe que cela va mieux entre les deux pays ? Ce n'est pas ma lecture. Ma lecture, c'est que Boualem Sansal a été arrêté parce que les islamistes se sont sentis forts en Algérie. Ils lui en voulaient terriblement. Le jour où il a dérapé, dans le média Frontières, en parlant des frontières algéro-marocaines, c'était l'occasion ou jamais pour obliger le président et le pouvoir algérien à l'arrêter. Tout de même, le président Abdelmadjid Tebboune n'envoie-t-il pas un message d'apaisement à Paris par l'intermédiaire de cette grâce à l'égard de Boualem Sansal ? Cela aurait été le cas s'il avait été libéré à la demande de Paris. Ce n'est pas le cas. Mais le résultat est le même. Le résultat est le même et nous sommes heureux. Boualem Sansal arrive en Allemagne et d'ici à quelques jours, il sera probablement parmi les siens, y compris en France ? Bien sûr, nous l'attendons de pied ferme. Mais je ne suis pas sûr que c'est pour faire plaisir au gouvernement français qu'il a été libéré. C'est même l'inverse. Ils ont résisté à toutes les demandes françaises pendant une année. Il y a Boualem Sansal et puis il y a un autre ressortissant français, le journaliste Christophe Gleizes, qui a été condamné au mois de juin dernier à sept ans de prison. Comment voyez-vous sa situation aujourd'hui ? Il faut absolument qu'il en sorte. Mais au-delà de Boualem Sansal et de Christophe Gleizes, il y a des centaines de prisonniers politiques qui sont dans les prisons algériennes. Maintenant que nous avons eu le bonheur d'avoir le retour de Boualem Sansal, il faudrait que nous ne lâchions pas concernant Christophe Gleizes. Il faut absolument que l'on commente, que l'on se batte pour qu'il nous revienne. Son procès en appel est prévu dans quelques semaines, début décembre, à Alger. Êtes-vous optimiste ? Je ne suis ni optimiste ni pessimiste parce que les réactions algériennes sont très improbables. C'est là où l'on verra justement si le pouvoir algérien veut faire plaisir à la France, puisque cela ne passera pas par l'Allemagne, cette fois-ci. Ce que vous dites, c'est qu'avec le sort à venir de Christophe Gleizes, on saura si, oui ou non, il y a un apaisement entre Alger et Paris ? C'est exactement ce que je veux dire. Mais en tout cas, ce que vous souhaitez, c'est la libération de Christophe Gleizes également. Oui, qu'il revienne vers sa famille, vers son pays, à son métier. À lire aussiLibération de Boualem Sansal par l'Algérie: la diplomatie française en question
« Le président Tshisekedi ne peut pas aller signer la paix à Washington sans qu'on puisse constater que les troupes rwandaises se sont retirées de notre territoire », déclare sur RFI, ce mercredi matin, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Est-ce à dire que la poignée de main, prévue d'ici à la fin du mois à Washington, entre le Congolais Félix Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagamé est sérieusement compromise ? De passage à Paris, Patrick Muyaya, qui est aussi porte-parole du gouvernement de la RDC, répond aux questions de Patient Ligodi et Christophe Boisbouvier. RFI : Jusqu'à la semaine dernière, vous faisiez du retrait des troupes rwandaises du Congo le préalable à toute signature d'accords. Mais vendredi dernier, à Washington, vous avez finalement signé un accord de coopération économique avec le Rwanda pour le développement futur de la sous région. Pourquoi avez-vous changé d'avis ? Patrick Muyaya : Nous avons paraphé parce qu'il y a eu un progrès. Il y a eu, dans ce qui avait été signé, une section qui a été rajoutée. Dans cette section, il est clairement dit que le cadre d'intégration économique régionale pourra effectivement être mis en œuvre après la satisfaction de l'exécution du Conops. Le Conops, c'est le volet militaire de l'accord du 27 juin qui stipule, d'une part, que nous allons traiter la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et que le Rwanda va à son tour retirer ce que l'on appelle ses « mesures de défense », en réalité, la présence de ses troupes et de son matériel militaire. Dans ce qui s'est discuté, il y a des engagements qui ont été réitérés de part et d'autre, notamment en ce qui concerne le volet militaire, pour que cela facilite la signature par les deux chefs d'État. Vous avez signé parce que le principe, notamment, d'un retrait des troupes rwandaises vous semble acquis ? Nous avons signé, dans le cadre de cette section, que l'on a rajouté, parce qu'il faut que l'on s'assure que, dans cette dimension, le Rwanda fasse sa part. Dans le Conops, le volet militaire, n'oubliez pas qu'il est prévu de traiter d'une part la question des FDLR, ce que nous traitons, avec la phase de la sensibilisation – nous en ferons le point pour décider s'il y a des opérations qui doivent se faire. Mais, d'autre part, le Rwanda s'était engagé à retirer ses mesures de défense. Nous faisons notre part et eux doivent faire la leur. Comme vous le dites, la mise en œuvre de cet accord de coopération économique est conditionnée aussi à la neutralisation des rebelles hutu rwandais FDLR sur votre territoire. Mais concrètement, monsieur le ministre, avez-vous cartographié le déploiement des FDLR ? Avez-vous commencé à les désarmer ? Je crois qu'il y a un travail d'état-major qui a été fait en termes de cartographie. Il y en a certains qui sont sur la partie du territoire que nous contrôlons, et l'autre partie sur le territoire qui est sous contrôle des forces d'occupation. Dans les parties que nous contrôlons, au moment où je vous parle, il y a des experts militaires qui sont sur place pour procéder à la phase de sensibilisation qui est, elle aussi, prévue dans le cadre du Conops, qui est annexé à l'accord du 27 juin. Dans cet ordre, nous faisons cette première partie. S'il y a des résistances, dans le cadre de ce qui est prévu, nous passerons à la phase suivante pour nous assurer que nous nous sommes acquittés de notre part dans le cadre de l'exécution du Conops. Du côté des négociations avec les rebelles de l'AFC/M23, vous avez signé avec eux, il y a un mois, un accord créant un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu. Où en est ce mécanisme ? Fonctionne-t-il ? Il doit fonctionner normalement en fonction des structures qui ont été mises en place. Je crois que la première réunion devrait être convoquée incessamment pour voir comment cela peut se mettre en place. Ce n'est pas simplement la question du mécanisme du cessez-le-feu, mais aussi cette question de prisonniers. Vous parlez d'échange de prisonniers. Vous négociez à ce sujet avec le M23 depuis plusieurs mois à Doha, mais cela n'avance pas. Beaucoup disent que c'est vous qui bloquez, car vous refuseriez la libération d'un certain nombre de prisonniers politiques. Je n'irai pas à dire que nous bloquons ou que nous n'avançons pas. Le fait, déjà, que nous ayons parlé préalablement des mécanismes qui ont été signés, notamment sur le cessez-le-feu ou la libération de prisonniers, c'est la preuve que nous avançons sur les mécanismes de prisonniers. Il y a une tâche qui a été confiée au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui est en train de travailler avec les deux parties. Le moment venu, il y aura des évolutions et les choses pourront être dites. La condamnation à mort, le mois dernier, de l'ancien président Joseph Kabila par un tribunal militaire de Kinshasa ne complique-t-elle pas ces négociations ? Je ne suis pas sûr que cela complique les négociations. Il faut dissocier le président Kabila. C'est un ancien président. Je pense qu'il existe une loi qui le concerne, lui, personnellement – parce qu'on n'a pas deux anciens présidents. Au regard de cette loi et au regard de ses agissements, notamment son séjour et ses contacts réguliers – je ne dirai pas davantage –, il faut considérer qu'il n'a pas joué le rôle qu'il devrait jouer dans ce cadre et que les conséquences au plan judiciaire ont été tirées. Cette semaine, toujours à Doha, au Qatar, on attend la signature d'un accord-cadre entre l'AFC/M23 et votre gouvernement. Où en est-on ? Je pense que les discussions ont plutôt bien évolué. Il y a un besoin humanitaire urgent et pressant. Je pense que nous trouvons un compromis qui sera complémentaire à celui trouvé à Washington et qui nous permet d'aller maintenant dans la mise en œuvre effective qui sera l'étape la plus déterminante qui permette le retour de la paix effective. La Conférence humanitaire de Paris, le 30 octobre dernier, a-t-elle donné les résultats que vous espériez, ou vous a-t-elle déçu ? On ne dira pas qu'on est déçu parce qu'il y a eu une grosse mobilisation sur un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, le sujet humanitaire. Il y a des besoins qui ont été chiffrés à peu près à 2,2 milliards et Paris s'est prononcé pour à peu près 1,6 milliard. Ce n'est pas tout ce dont nous avons besoin, mais c'est déjà quelque chose d'essentiel. Nous restons attentifs sur ce sujet aussi. La réouverture de l'aéroport de Goma pour des causes humanitaires, y croyez-vous ? Nous allons y arriver parce que nous avions convenu de cette urgence avec les humanitaires sur place. La question a fait l'objet des discussions à Paris. Ici, il faut rappeler d'abord que, si ceux qui occupent illicitement la ville de Goma et de Bukavu étaient en mesure d'ouvrir l'aéroport, ils l'auraient ouvert. C'est une question de souveraineté. Et nous, nous avons lancé un NOTAM (« Messages aux navigants », ndlr) – pour parler un langage de spécialiste –, pour dire que ces aéroports ne pouvaient pas servir. Pour des besoins strictement humanitaires, il y aura une dérogation qui pourra être faite pour des vols de type précis qui pourront être systématiquement contrôlés et être dans la mesure de fournir l'appui qu'il faut à nos populations sur place. D'ici combien de temps ? Je ne saurai pas vous donner des délais, au moment où nous parlons. Mais je sais qu'il y a des personnes qui y travaillent, que ce soit à Kinshasa ou à Paris, et qui doivent être en mesure rapidement de rendre concret ce projet. Vous êtes sur le point de signer un accord-cadre avec les rebelles AFC/M23, mais en même temps, ce mouvement est en train de recruter des dizaines, voire des centaines de magistrats pour son administration. Comment réagissez-vous ? Il est évident, le ministre de la Justice l'a déjà dit, que tout acte posé dans ces contextes sera déclaré nul et de nul effet. Vous convenez avec moi qu'ils ne sont pas en compétence de faire un quelconque recrutement parce qu'il existe un travail du Conseil supérieur de la magistrature et des critères bien établis. Nous n'accordons que peu d'attention à ce genre d'actions qui n'ont en réalité aucun avenir. Voilà plus de quatre mois que les ministres des Affaires étrangères de vos deux pays, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ont signé un premier accord de paix à Washington. C'était le 27 juin. Mais à quand un accord de paix définitif signé par vos deux présidents, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, en présence de Donald Trump à Washington ? Mais je crois que c'est prévu et les conditions doivent être réunies. Mais il y a pour nous un facteur principal, c'est le retrait de ce qu'on appelle, en langage diplomatique, les « mesures de défense du Rwanda », mais qui sont, en réalité, son armée et tous les matériels qui sont déployés sur notre territoire. Dès que les conditions seront réunies, et il me semble que nous sommes sur la voie, le président de la République pourra faire le déplacement de Washington pour poser la signature sur cet accord de paix. Donc, pas de déplacement de Félix Tshisekedi à Washington avant un début de retrait des forces rwandaises de votre territoire ? Je crois que nous l'avons fait savoir, notamment à la médiation américaine. Vous avez vu qu'il y a eu une évolution. Je vous ai dit tout à l'heure, lorsque nous parlions de la signature du cadre d'intégration économique régionale, que cette préoccupation a été bien notée. Nous avons réagi à travers un communiqué et nous considérons que c'est un pas important qui nous permettra de faire le mouvement de Washington. Nous considérons que nous sommes sur une dynamique positive qui nous permettra, dans les jours qui viennent, de parvenir à la signature de cet accord par les présidents de la République. Signature qui pourrait avoir lieu d'ici à la fin de ce mois de novembre ? Cela dépendra aussi des agendas, mais il y a des contacts étroits pour que les mots du président Trump puissent correspondre à la réalité sur le terrain. Votre gouvernement, disons l'armée congolaise, a lancé cette campagne pour demander aux FDLR de pouvoir déposer les armes en vue d'une éventuelle reddition. A combien évaluez-vous le nombre de ces combattants FDLR en RDC? Je ne saurais peut-être pas me hasarder sur des chiffres, qui relèvent plutôt des états-majors. Mais je ne pense pas qu'ils soient en nombre considérable et qu'ils puissent véritablement causer des problèmes de sécurité au Rwanda. Mais quand vous parlez d'un nombre qui ne serait pas considérable, vous l'évaluez à combien environ ? 500 personnes ? Certains experts nous parlent de 1 000, 1500, mais c'est du domaine du renseignement militaire. Il faut laisser le travail se faire et peut être que le moment venu, nous pourrons revenir avec des chiffres plus précis dès que nous les aurons. Sur RFI, les porte-paroles des FDLR disent qu'à ce jour, les FDLR ne peuvent pas désarmer. Ils ne peuvent donc suivre la campagne qui est menée par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), déposer les armes et donc faire cette reddition. Nous savons que nous avons des engagements. Nous savons qu'il y a des choses qui doivent être faites à notre niveau. Nous, on a commencé cette phase de sensibilisation. Évidemment, il y a des prochaines phases en fonction de l'évaluation qui sera faite. Il y a un travail qui doit être aussi fait au Rwanda parce que ce sont des Rwandais, et le Rwanda devrait être disposé à les recevoir. Pour le reste, il ne m'appartient pas de commenter les décisions de ce genre dès lors que nous avons un plan préalablement établi et sur lequel nous tenons, dans le cadre des différents accords que nous avons signés. En parlant de ce processus de Washington et de Doha, il a été convenu d'un mécanisme de suivi du cessez-le-feu. Mais sur le terrain, rien n'est fait. Encore hier, il y avait des combats sur le terrain. Il y a toujours une distance entre le moment où nous signons et le moment où les choses se mettent en place. Nous connaissons la détermination des occupants. Mais il ne faut pas oublier que nous avons une médiation qui suit ce qui se passe sur le terrain. Il ne faut pas oublier que les médiateurs disposent d'autres leviers qui peuvent servir de pression pour nous assurer que nous atteignons les objectifs que nous poursuivons. On peut dire que rien n'a été fait. Ne vendez-vous pas du vent à la population congolaise, avec tout ce qui se passe à Doha et à Washington ? Attention, nous ne vendons pas du vent parce qu'il y a des progrès. Il y a des combats sur le terrain. Mais j'y arrive. Nous sommes dans un processus diplomatique. Lorsque nous avons choisi la résolution 2773 et tout ce qu'il y a comme déploiements diplomatiques ici, il y a un travail qui doit se faire au préalable, c'est le travail diplomatique. Mais après, il y a un travail plus important, le travail de terrain. Cela veut dire qu'il y a les préalables. Lorsqu'on dit qu'on mettra en place un mécanisme de cessez-le-feu, il faut être sûr qu'on arrive à mobiliser toutes les parties prenantes, les mettre en place et qu'elles aient les moyens de déploiement. Cela ne se fait pas sur un claquement de doigt, et les médiateurs le savent. Donc on ne saura peut être pas vous dire dans l'immédiat : « On signe aujourd'hui, demain sur terrain, et ceci. » C'est pour cela qu'il y a un besoin de responsabilité pour le Rwanda, conformément à l'accord du 27 juin, de faire sa part et de s'assurer, de par le lien parental qui les lie au M23, de voir comment le M23 va aussi s'acquitter de sa part. Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons atteindre les objectifs fixés au plan diplomatique. Nous avons des médiateurs qataris, américains et de l'Union africaine qui suivent étroitement les processus. Dans ce cadre là, chaque fois qu'il y a des actes qui sont posés, qui ne devraient pas l'être et qui sont rapportés, ce sera le moment venu au médiateur de voir qui bloque quoi et tirer les conséquences qu'il faut. Cette rencontre à venir à Washington entre les deux chefs d'État pourrait-elle avoir lieu avant le début du retrait des troupes rwandaises du Congo ? Nous savons que le retrait des troupes rwandaises est la condition principale pour que nous puissions avancer. Parce que le président de la République ne peut pas se rendre à Washington sans que nous ne puissions être en mesure, avec les Américains avec lesquels nous travaillons, de constater qu'il y a eu retrait de ce qu'on a appelé, en langage diplomatique, des « mesures des défense », mais en réalité des troupes rwandaises et de tout ce qui les accompagne. Donc il n'y aura pas cette poignée de main avant un geste militaire de votre voisin rwandais ? En tout cas, il y a un accord qui a été signé, qui prévoit des choses. Nous, nous faisons notre part. Le Rwanda doit faire la sienne pour nous permettre d'avancer. Pour obtenir ce retrait des troupes rwandaises, on voit bien que vous comptez beaucoup sur la pression des Américains. Mais maintenant que le Rwanda accepte d'accueillir des migrants en provenance des États-Unis, ne craignez-vous pas que Washington n'ait plus aucun moyen de pression sur Kigali ? Je crois que le président Donald Trump, de manière constante, se présente comme celui qui aide à atteindre les objectifs de paix. Il l'a fait dans plusieurs pays. Pour ce qui concerne la République démocratique du Congo, il est bien au courant. Vous suivez notamment les déploiements de son envoyé spécial, Massad Boulos. Aujourd'hui, il faut considérer que nous avons fait des pas. N'oubliez pas que le président de la République, en 2019, dès son arrivée, avait fait le choix courageux de la paix, avec les voisins, notamment le Rwanda. N'oubliez pas qu'il y a une volonté américaine et qatari d'investir massivement dans la région pour en débloquer tout le potentiel. J'ai assisté à Washington en octobre dernier à une réunion, à l'initiative du Département du Trésor américain, avec tous les bailleurs qui sont intéressés par l'investissement dans cette partie de la région. Je crois qu'il y a davantage de pression sur le Rwanda pour aller vers la conclusion de l'accord, pour permettre à tous ces bailleurs de commencer à aller vers l'essentiel. L'essentiel ici, c'est nos populations. Je rappelle que le président de la République a toujours dit et répété que nous n'avions pas de problème avec le peuple rwandais. Vous voyez qu'il y a des objectifs nobles qui nous attendent. Des objectifs qui permettront à la fois aux Américains d'être sûrs de pouvoir bénéficier de ressources critiques. Nous avons tous besoin de parvenir à cet objectif de paix. Et nous avons tous besoin, dans ce cadre, que le Rwanda fasse sa part autant que nous faisons la nôtre. À lire aussiRDC: «Nous résisterons jusqu'à ce que Kigali accepte un dialogue», affirment les FDLR
Olivier Dauvers vous raconte l'histoire de ce qui est une méga opération promotionnelle en Chine et qui arrive lentement mais sûrement en France. Cette opération c'est le "singles day", en Français la journée des célibataires. Parce qu'on est le 11 novembre. Donc le 11.11. Il y a donc quatre 1 dans la date. Et le 1 est le symbole des célibataires depuis les années 1990, au point que le 11 novembre est devenue une journée de fête pour les célibataires en Chine, par opposition à la Saint-Valentin, le 14 février... Ecoutez Olivier Dauvers : les secrets de la conso du 11 novembre 2025.Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Cette année, les cours de l'or ont atteint des sommets historiques. L'once a même dépassé les 4 000 dollars. L'or est une valeur refuge pour les investisseurs, et ces records de prix ont des effets importants sur les zones d'orpaillage, sur le continent africain. Les plus précaires se tournent vers cette activité, mais ils ne sont pas les seuls, puisque les acteurs criminels aussi s'y intéressent. Dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal, de nouveaux sites d'orpaillage se creusent. « Il y a une ruée de l'or au niveau de la région, de Kédougou », raconte Oudy Diallo. Il est président de l'ONG Alerte Kédougou Environnement, et pour lui, le constat est sans appel. Le responsable tire la sonnette d'alarme face à une exploitation anarchique de plus en plus importante. « C'est clair qu'il y a une ruée extraordinaire, tout simplement de l'orpaillage. La population est en train d'augmenter considérablement pour venir chercher de l'or dans la région de Kédougou. Les gens envahissent partout. Malheureusement, on n'arrive pas à les recenser. Ils passent d'un point d'orpaillage à un autre. C'est une catastrophe écologique. Ce sont des grands trous dont le soubassement est fait par des troncs d'arbres. Dans chaque trou, on peut avoir entre 80 et 100 troncs d'arbres. Vous imaginez le degré du carnage », s'inquiète-t-il. La ruée contamine toute la région des Grands Lacs Le phénomène dépasse largement les frontières du Sénégal. En Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo, l'exploitation artisanale d'or attire toujours plus de monde, malgré l'interdiction d'exploitation dans certaines zones en raison du conflit en cours. À Bunia, Maître Schadrac, spécialiste du secteur minier artisanal, observe la même tendance : « Nous avons constaté que sur place, en Ituri, en République Démocratique du Congo, les prix de l'or ont vraiment galopé. Et cela attire aussi beaucoup de gens à aller travailler dans les mines, dans des zones où l'activité minière est encore opérationnelle, dans les territoires de Mambasa, d'Irumu et une partie de Djougou. Il y a cette question du manque de travail, du chômage. Il y a même des intellectuels, des gens qui ont atteint des niveaux très importants d'études qui sont dans l'orpaillage, tout simplement parce qu'il n'y a pas de travail. » Cette poussée de l'orpaillage artisanal se reflète aussi dans les chiffres : au Ghana, 66 tonnes d'or artisanal ont été exportées durant les huit premiers mois de l'année, plus du double de l'an dernier. En Éthiopie, la Banque centrale a acheté plus de 26 tonnes, soit six fois plus que l'année précédente. Une économie dorée… mais sous tension Pour Marc Ummel, expert au sein de l'ONG Swissaid, cette ruée vers l'or est le symptôme d'une dynamique à double tranchant : « Il y a de nombreuses personnes qui quittent leur activité, notamment dans le domaine de l'agriculture, pour se lancer dans l'extraction d'or. Évidemment, comme les revenus liés à ce secteur deviennent plus importants – puisque le prix de l'or est plus élevé –, il y a ce phénomène d'attractivité économique. Et d'un autre côté, il y a ce grand risque que ce secteur soit de plus en plus contrôlé par des groupes armés, des bandes criminelles, des narcotrafiquants. Et c'est quelque chose qu'on observe aussi en Afrique de l'Ouest, dans les pays du Sahel. On voit vraiment que de plus en plus de groupes criminels et de groupes armés contrôlent une partie importante de ce commerce de l'or, et en particulier dans les pays fragiles où certains groupes contrôlent des parties importantes du territoire. Donc, c'est un phénomène très préoccupant. » Premier importateur d'or africain, les Émirats arabes unis ont reçu 748 tonnes en 2024, soit une augmentation de 14% par rapport à 2023. Fait marquant : la hausse des approvisionnements en provenance de zones en conflit, comme le Soudan, illustre à quel point la ruée vers l'or demeure un enjeu économique, environnemental et sécuritaire majeur pour le continent. À lire aussiLa demande pour l'or atteint un record grâce aux investisseurs
Avec : Jean-Philippe Doux, journaliste et libraire. Élise Goldfarb, entrepreneure. Et Benjamin Amar, professeur d'histoire-géographie. - Accompagnée de Charles Magnien et sa bande, Estelle Denis s'invite à la table des français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Société, conso, actualité, débats, coup de gueule, coups de cœurs… En simultané sur RMC Story.
Le nouveau maire de New-York, le démocrate anti-Trump Zohran Mamdani, n'est pas seulement de nationalité américaine. Il est aussi de nationalité ougandaise, car c'est à Kampala qu'il est né, il y a 34 ans. Et sa solidarité avec le peuple palestinien tient beaucoup à l'engagement de ses parents à la fois contre l'apartheid et pour la Palestine. Quel rôle ont joué son père et sa mère, Mahmood Mamdani et Mira Naïr, dans ses choix politiques d'aujourd'hui ? Abdoulaye Bathily est l'envoyé spécial du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye pour les affaires internationales. Il est ami avec la famille Mamdani depuis quarante ans. En ligne de Dakar, il témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous êtes un vieil ami de Mahmood Mamdani, le père de Zohran Mamdani, qui vient d'être élu à New York. Vous l'avez rencontré où, Mahmood Mamdani ? Abdoulaye Bathily : J'ai rencontré Mahmood Mamdani à Dar es Salam en 1979. Il était professeur au département de sciences politiques de l'Université de Dar es Salam, et il était à l'époque, comme beaucoup d'intellectuels ougandais, réfugié à Dar es Salam pour fuir la dictature de Idi Amin Dada qui, avec son slogan xénophobe, avait chassé tous les Asiatiques de l'Ouganda. Mais il avait aussi chassé tous les intellectuels, tous les opposants, militaires comme civils. Donc toute l'élite ougandaise s'est retrouvée à Dar es Salam. Il y avait également Yoweri Museveni, qui était étudiant là-bas, qui va par la suite former le Mouvement national de résistance contre la dictature de Idi Amin et qui va recruter des jeunes réfugiés rwandais comme Paul Kagame. Alors nous nous retrouvions souvent dans des espaces publics après les cours, après les conférences, pour discuter de l'avenir du continent, de la lutte contre l'apartheid, de la lutte contre le colonialisme. Et vous étiez tous des freedom fighters, contre l'apartheid ? Contre l'apartheid qui était soutenu à l'époque, il faut le rappeler, par Israël. Et on verra comment, en fait, le jeune Zohran, par la suite, suivra les traces de son père dans cette lutte pour le soutien à Gaza, le soutien à la Palestine. Alors, après la chute de Idi Amin Dada en 1979, Mahmood Mamdani peut rentrer en Ouganda. Et quand Mahmood Mamdani et Mira Naïr se marient et quand nait leur enfant, Zohran en 1991, la petite famille est toujours en Ouganda. Et le deuxième prénom que choisissent les parents pour leur enfant, c'est le prénom Kwame. Est-ce que c'est tout un symbole ? Mahmood Mamdani est un militant de la lutte pour l'indépendance de l'Afrique, ce qu'on appelle aujourd'hui un panafricaniste. Et pendant qu'il enseignait en Ouganda, il était régulièrement au Sénégal parce qu'il était membre actif du Conseil pour le développement de la recherche économique et sociale en Afrique, le Codesria. Il venait souvent à Dakar et d'ailleurs, en 2007, il est venu ici avec sa famille, avec le petit Zohran. Je me rappelle, ils sont venus ici à la maison. Et Zohran lui-même, il a vécu dans cette ambiance militante. Comme son prénom l'indique, puisque Kwame, c'est Kwame Nkrumah. Mais aussi Zohran a fait sa thèse sur Frantz Fanon et sur Jean-Jacques Rousseau. Donc vraiment, c'est le fils de son père. Quand Zohran nait à Kampala en 1991, sa maman, Mira Naïr, est déjà une personnalité très connue puisqu'elle a sorti « Salaam Bombay ! », un film à succès qui sera primé partout. Est-ce que Mira Naïr est aussi une femme aux convictions politiques ? Oui, elle a des convictions politiques affirmées. Je l'ai rencontrée plusieurs fois à Kampala, mais également à New York et ils sont venus ici à Dakar. Ils ont visité l'île de Gorée avec leur fils Zohran, et ils sont vraiment engagés à la fois pour les causes de l'Afrique, pour les causes de l'Asie, pour les causes de la Palestine et du monde progressiste en général. En 2018, Zohran Mamdani a été naturalisé citoyen américain et pour autant, il n'a pas abandonné sa nationalité ougandaise. Comment interprétez-vous cela ? Mahmood Mamdani, son père, est profondément attaché à l'Ouganda et à l'Afrique. Donc, cet attachement à l'Afrique, ce n'est pas quelque chose d'artificiel chez eux. Et puis leur foi musulmane également, c'est une donnée importante. C'est un couple de militants qui a donné naissance à un militant engagé pour les causes justes. Et aujourd'hui, est-ce que Mahmood Mamdani continue d'entretenir des relations avec des hommes politiques africains en dehors de vous-même ? Oui, Mahmood continue de parcourir le continent. Il est en contact avec tous nos amis d'il y a 50 ans. Donc c'est un internationaliste, Mahmood Mamdani. Et Zohran est né dans cette ambiance-là. Et est-ce que Mahmood Mamdani est toujours en contact avec Yoweri Museveni ? Oui je pense qu'ils sont en contact, mais peut-être leur chemin, en tout cas du point de vue des idées, ont divergé. Parce que malheureusement, nous avons vu que notre ancien camarade et ami Museveni aujourd'hui est au pouvoir depuis 1986, et ce n'est pas de notre goût.
Bloquer, détourner et parfois détruire les camions de carburants qui approvisionnent le Mali par la route : « c'est un blocus d'une redoutable efficacité qu'impose, depuis deux mois, le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, constate Jeune Afrique. Les axes majeurs reliant Bamako au reste du pays sont désormais très largement paralysés. Et la situation ne cesse de se dégrader, tant la stratégie amorcée par le groupe jihadiste depuis début septembre frappe, par un effet domino imparable, la quasi-totalité des secteurs. Si le transport et la logistique sont évidemment les premiers touchés, les conséquences se font désormais sentir sur l'énergie, l'agriculture, les mines et même l'éducation. "S'il n'y a pas de carburant, au Mali, cela signifie que tout s'arrête, puisqu'il n'y a pas d'alternative au transport routier", résume un responsable d'une société de logistique interrogé par le site panafricain. "Le vivrier, les personnes, les biens, le gaz… Absolument tout est transporté par voie routière. Donc à partir du moment où vous n'avez plus ni voie sécurisée, ni carburant, l'économie est à l'arrêt" ». Bamako pas sur le point de tomber… C'est dans ce contexte que la France, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Italie, a conseillé vendredi à ses ressortissants présents au Mali de quitter le pays. Pour autant, relève Afrik.com, « les jihadistes du JNIM ne semblent pas préparer une attaque militaire directe contre Bamako. Leur stratégie consisterait plutôt à asphyxier lentement la capitale par des blocus successifs. Les rançons versées en échange de la libération d'otages, entre 50 et 70 millions d'euros récemment, selon plusieurs sources, renforcent considérablement les moyens du groupe jihadiste. Cet afflux d'argent liquide permettrait au JNIM d'acquérir des armes lourdes, des véhicules, du carburant et des drones, mais aussi de financer sa propagande et de recruter plus efficacement ». En effet, renchérit le chercheur Boubacar Haidara sur le site The Conversation : « à ce stade, les jihadistes sont loin d'avoir les moyens de prendre la capitale. (…) On pourrait même penser que le JNIM lui-même a été surpris par l'ampleur inattendue des conséquences de ses actions autour de Bamako, lesquelles, en réalité, ne requièrent pas de moyens militaires particulièrement importants. (…) L'annonce alarmiste d'une éventuelle prise de contrôle du Mali par ce groupe, dans la perspective de gouverner le pays, estime encore Boubacar Haidara, revient à accorder une importance excessive aux conséquences, certes spectaculaires, d'une crise ponctuelle, plutôt qu'à une évaluation globale des actions du JNIM, et des capacités réelles que révèle sa force militaire observable ». Vers une extension de la crise ? En tout cas, attention, toute « l'Afrique de l'Ouest risque la paralysie économique », prévient un observateur cité par Le Point Afrique : « les pays voisins ne s'impliquent pas suffisamment, notamment pour sécuriser les axes routiers stratégiques – Abidjan-Bamako, Conakry-Bamako, Dakar-Bamako ou encore ceux venant de Mauritanie. Il faudrait mobiliser des forces armées pour protéger ces convois, car si rien n'est fait sur le volet purement économique, cette crise deviendra ouest-africaine. À force de laisser pourrir le Mali, prévient-il, c'est tout l'Ouest africain qui pourrait s'enfoncer dans le gouffre ». Résilience… La presse malienne pour sa part fait bloc… Sahel Tribune exalte le courage des chauffeurs routiers dont les représentants ont été récemment reçus par le Premier ministre Abdoulaye Maïga : « face aux défis sécuritaires et logistiques, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre leur mission, malgré les risques et ont réaffirmé leur engagement total envers la nation. (…) Les chauffeurs et conducteurs routiers du Mali se dressent comme des acteurs clés de la résilience nationale ». Pour sa part, L'Essor affirme que « la distribution du carburant reprend progressivement dans les stations-service de Bamako. Les files d'attente se raccourcissent et les usagers retrouvent peu à peu leur sérénité ». Enfin, Aujourd'hui-Mali s'en prend aux puissances occidentales qui ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays : « La récente multiplication de ces messages diplomatiques alarmistes ne saurait être interprétée comme un simple geste de précaution humanitaire. Elle s'inscrit plutôt dans une logique de pression indirecte, affirme Aujourd'hui Mali, visant à affaiblir la crédibilité du gouvernement malien en amplifiant artificiellement le sentiment d'insécurité. Les ressortissants étrangers, pour la plupart, sont déjà recensés et informés par des circuits officiels précis ; ces alertes publiques et médiatisées n'ajoutent donc rien à la sécurité réelle, mais contribuent à nourrir une peur collective savamment entretenue ».
Comment sensibiliser à l'agriculture durable ? En Côte d'Ivoire, où le secteur agricole occupe plus de la moitié de la population active, Stéphane Kobena est un pionnier du domaine. Avec sa société, le Potager du Futur, il forme les enfants et les plus grands aux bonnes pratiques. Et ça commence dès le plus jeune âge. Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin La Pépinière porte bien son nom. Aux fenêtres de ses salles de classes, sont alignés des pots en plastique remplis de jeunes pousses d'épinards, de roquette ou de laitue. Dans cette école primaire de Cocody, les tout petits apprennent à cultiver leur propre potager. « Donc on avait des graines au départ, explique une maîtresse devant les enfants enthousiastes. Avec de l'eau. On a mis des graines en terre, et après, qu'est-ce qui s'est passé ? Elles ont poussé ! Mais elles n'ont plus d'espace, donc on va les repiquer. Et elles vont grandir, comme vous ! » Les ateliers, animés par Stéphane Kobena, visent à sensibiliser à l'agriculture durable et à l'économie circulaire. En complément, explique-t-il, un compost a même été installé à côté de la cantine : « L'objectif est de transformer en compost tous les déchets organiques de la cuisine de la cantine, les feuilles sèches tondues par le jardinier et la sciure de bois du menuisier, pour pouvoir ensuite le réutiliser dans les potagers de l'école. Donc l'objectif est d'apprendre aux enfants à avoir les mains dans la terre, à faire du compostage, à aimer la plante, et aussi leur montrer que c'est possible de s'occuper des plantes sans utiliser de pesticides. » Et ça marche, se félicite la directrice pédagogique de l'école, Hélène Denis. « Ils sont très demandeurs ! Ils nous demandent même de créer de petits composts-poubelles dans la cour de récréation, pour jeter les restes de leurs goûters. Pour ne pas mettre ça à la poubelle, parce qu'ils disent : ''Mais c'est pas la même poubelle !'' Et ils ont raison. » Stéphane Kobena poursuit sa journée dans la banlieue est d'Abidjan, à Bingerville, où il anime cette fois un atelier pour les futurs agriculteurs qui souhaitent se former aux pratiques durables. Une nécessité, explique l'un d'eux, Marc-Olivier Kouamé, face à l'appauvrissement des sols induit par les pesticides. « [À l'origine], on était plus dans l'agriculture [intensive] où on utilisait beaucoup de pesticides et autres produits… On a épuisé toutes les ressources des sols. Donc on était obligé de quitter ces sols pour aller chercher d'autres parcelles. Alors qu'avec l'agriculture durable, tu peux continuer d'utiliser la même parcelle. On a fait le constat que maintenant, nos terres sont devenues arides. Donc on est obligés de chercher d'autres méthodes. » L'agriculture durable est encore embryonnaire en Côte d'Ivoire, en particulier dans le secteur vivrier. Mais les professionnels espèrent mettre en place un label, SPG, à horizon 2028.
En Afrique du Sud, six jeunes sur dix sont sans emploi. Face à ce fléau, dans un pays pourtant moteur économique du continent, une tendance prend de plus en plus d'ampleur : ouvrir sa propre entreprise. Les jeunes créent alors les emplois qu'ils ne trouvent pas et recrutent des gens de leur âge. Dans une petite usine au cœur de Soweto, en Afrique du Sud, on découvre des bougies colorées, mais aussi l'histoire fascinante de son fondateur : « Je suis diplômé en psychologie, mais quand j'ai obtenu mon diplôme, je n'ai pas pu trouver d'emploi dans mon domaine d'études. Nous vivons dans un pays où le taux de chômage des jeunes dépasse les 60%, donc il est possible d'étudier la psychologie, mais il n'est pas possible de devenir psychologue », déplore le jeune homme. À 27 ans, Makatu Tshivhula a su troquer la blouse blanche de psychologue contre un t-shirt de sa marque de bougies, une entreprise qui emploie déjà trois autres jeunes. Il nous explique le procédé de fabrication : « La matière première est sous forme solide. On la plonge là-dedans pour qu'elle fonde. Une fois fondue, elle se transforme en liquide, comme ceci, puis nous la mettons dans la machine. Et après 20 minutes, voilà le résultat. » Lorsqu'on lui demande s'il souhaite un jour revenir à la psychologie, la réponse est sans détour : « Non, non. Ce qui m'importe maintenant, c'est mon bonheur. Chaque jour, des clients viennent ici pour me parler de leurs problèmes et me demander quelles bougies ils peuvent utiliser. Donc j'aide quand même les gens sans avoir à être dans un cabinet. » L'entrepreneuriat, une voie de salut pour la jeunesse D'après les statistiques récentes, comme Makatu, de plus en plus de Sud-Africains décident d'ouvrir leur propre entreprise. L'entrepreneuriat représente désormais plus de 10% de l'emploi chez les jeunes : bijoux, cosmétiques ou encore production audiovisuelle, comme pour Thabang Hlaka. « Nous faisons de la photographie, de la vidéo, du drone, du graphisme, des sites web... », raconte-t-il. Si aujourd'hui, son entreprise se porte bien, il a dû s'armer de patience, victime du manque d'opportunités dans sa ville d'origine, puis d'une perte d'emploi douloureuse pendant la pandémie de Covid-19. « À cette époque, j'ai perdu tout mon matériel, et j'ai commencé à déprimer, j'ai pensé à mourir. C'était tellement dur… Puis mon père m'a dit : ''Ne t'inquiète pas, j'ai quelque chose pour toi, un travail dans les mines". J'y suis allé, j'étais terrifié ! Deux jours plus tard, mon père est décédé, et j'ai eu un déclic. Je me suis dit ''Mec, ne retourne pas là-bas !'' J'ai pris mes dernières économies, j'ai acheté des paquets de cigarettes que j'ai commencé à vendre dans la rue. En deux semaines, j'ai pu me racheter du matériel et j'ai recommencé à faire ce que j'aimais », raconte l'entrepreneur. À 35 ans, Thabang collabore maintenant avec une dizaine de personnes et crée ainsi de l'emploi pour les jeunes de son quartier. Néo, 21 ans, vient de rejoindre l'équipe. « Je ne savais pas qu'il avait traversé toutes ces épreuves. Ça me touche beaucoup, et ça m'inspire aussi. Parce que c'est lui qui m'a donné l'occasion de travailler dans ce domaine. Pour moi, c'est un rêve qui est devenu réalité », confie-t-il. Des parcours qui forcent le respect, symboles d'une jeunesse lassée d'attendre que les choses changent, et bien décidée à régler le problème elle-même en créant ses propres opportunités.
Aujourd'hui, Flora Ghebali, entrepreneure dans la transition écologique, Mourad Boudjellal, éditeur de BD, et Patrick Sébastien, chanteur, imitateur et animateur à la personnalité singulière, débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
Dans son discours de jeudi, lors de sa prestation de serment pour un huitième mandat, le président camerounais Paul Biya a appelé ses adversaires politiques à « l'union sacrée », mais a accusé certains politiciens d'être « irresponsables » et a assuré que « l'ordre règnera ». Comment pourrait se matérialiser cette « union sacrée » ? Quelle peut être, à présent, la stratégie de son principal adversaire, Issa Tchiroma ? Armand Leka Essomba enseigne la sociologie à Yaoundé 1 et dirige le Laboratoire camerounais d'études et de recherches sur les sociétés contemporaines. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Dans le résultat officiel de la présidentielle, Paul Biya perd quatorze points par rapport à 2018. Est-ce à dire que son parti RDPC traverse un passage à vide ? Armand Leka Essomba : Je pense que cela est évident dans la mesure où on doit pouvoir reconnaître que le parti au pouvoir traverse effectivement une phase de grande perturbation et que probablement soit ce parti, ou alors celui qui l'incarne a perdu probablement une grande part de son attractivité et de son charisme d'antan. Quand l'archevêque de Douala, Mgr Kleda, dit que le résultat officiel de cette présidentielle n'est pas crédible, est-ce qu'il reflète l'opinion de beaucoup de Camerounais ? Disons que ces suspicions, naturellement, sont d'autant plus alimentées que nous sommes à l'ère des réseaux sociaux. Nous avons eu un temps long [entre le jour du vote et le jour des résultats]. La durée des deux semaines, c'est surtout l'injonction qui est faite à tout le monde de ne point communiquer, ni les tendances, etc. Et donc ça jette parfois de la suspicion. La percée d'Issa Tchiroma, même dans les résultats officiels, dans la région du nord et dans les deux régions de l'ouest et du littoral, c'est-à-dire à Douala, quels enseignements vous en tirez ? L'habileté tactique du candidat Issa Tchiroma aura été effectivement d'incarner, à défaut ou par défaut, disons, la synthèse de toutes ces frustrations. Ce d'autant plus qu'un discours social à connotation, j'allais presque dire métaphysique, circulait pour dire qu'il s'agit de transformer cette élection en un référendum pour ou contre Paul Biya. Et finalement, ce qui se révèle, c'est le niveau d'exaspération. Des gens sont prêts tout à fait à dealer avec n'importe qui, à condition qu'ils mettent à la retraite le président dans son exceptionnelle longévité politique. Issa Tchiroma affirme aujourd'hui qu'il y a désormais deux présidents : le président élu, qu'il est lui-même, et le président nommé par le Conseil constitutionnel, c'est-à-dire Paul Biya. Est-ce qu'on va vers un Cameroun coupé en deux ? Ce que je peux dire, c'est d'exprimer quelque peu mon scepticisme. Il est évident que pendant les jours qui viennent, les moments de tension persisteront, notamment dans certaines des régions qui sont des fiefs du candidat Issa Tchiroma. Tout dépendra aussi des mesures importantes qui vont être prises. Donc les mesures d'apaisement, puisque le président de la République, Paul Biya, a demandé à ce qu'une union sacrée se fasse. Il a explicitement fait mention d'une union sacrée. J'ignore si on ira vers des expériences institutionnelles de large ouverture ou d'union nationale, en termes de structuration, par exemple, d'un nouveau gouvernement, mais les jours qui viennent, il faudra être absolument attentif à la manière dont on pourra traduire les propos assez apaisants du chef de l'Etat dans la pratique et dans les orientations politiques. Tout dépendra de ce qui se fera, notamment en termes de gestes d'apaisement, si l'on se réfère au discour d'hier. Et donc l'atmosphère dépendra beaucoup de la traduction politique de cet apaisement. Dans les années 90, Paul Biya avait déjà affronté un adversaire coriace qui proclamait sa victoire et qui organisait des journées ville morte, c'était John Fru Ndi. Et à la fin, c'est Paul Biya qui avait pris le dessus. Est-ce que vous pensez que le même scénario va se reproduire ? Alors personne n'est en mesure de dire ce qui va se passer demain ou après-demain. Mais il est évident que les contextes ont changé. En 1992, Paul Biya était en effet au pouvoir depuis dix ans, il y avait une certaine vitalité humaine et physique. Il faut en tenir compte. La longévité exceptionnelle au pouvoir crée des dynamiques d'inertie systémique et la fragilité physique et humaine, qui est quelque chose de tout à fait naturel, s'associent parfois pour interférer sur, disons la réactivité institutionnelle. S'installent dès lors des formes de paresse, de lenteur, qui peuvent conduire à des expériences d'immobilisme qui sont tout à fait dommageables. Et peut-être dans sa stratégie, Issa Tchiroma compte-t-il sur un essoufflement du parti au pouvoir et de son président ? Alors je crois qu'il y a derrière effectivement un certain imaginaire dans la stratégie d'un certain nombre des challengers de Paul Biya. L'idée que finalement quelque chose pourrait se passer, qu'un accident pourrait survenir et créer les conditions effectivement d'une transition.
Il y a deux ans, après le premier épisode de Podcast tourné avec Charles Le Menestrel, repreneur de la marque Ollech and Wajs, sa passion et la sincérité de ses propos m'avaient tellement touché qu'à l'issue de cette rencontre, je lui avais commandé une montre... Après hésitations, mon choix s'était porté sur la fameuse OW Ocean Graph, une plongeuse à part, digne héritière d'une montre légendaire, l'iconique Caribbean 1000 Ocean Graph. Or, maintenant, c'est l'heure du bilan ! Bilan de deux années pendant lesquelles j'ai beaucoup porté cette montre. Qu'est-ce qui à l'époque m'avait poussé à prendre ce modèle en particulier ? Et surtout, qu'est-ce que j'en pense deux ans après, une fois que la lune de miel est passée....quelles sont ses qualités mais aussi ses points à améliorer ? En bref, est-ce que la rachèterais encore aujourd'hui... D'autant qu'OW vient de sortir l'Ocean Graph Mark 2, une version modifiée et bonifiée de cette montre déjà plutôt bien née. Donc, une occasion rêvée de les comparer et de dire en toute connaissance de causes si la nouvelle fait mieux que l'ancienne. Qu'est-ce qui a réellement changé ? Qu'apporte-elle de plus ? Et surtout, est-ce une simple évolution ou une refonte complète ? Je sais que vous êtes nombreux à vous pencher sur les OW, donc ça devrait vous intéresser... Mais dans cet épisode, en plus de tester cette nouvelle Ocean Graph, je vous propose de revenir sur les origines de ce modèle et de vérifier si l'adn est bien respecté. Bonjour à tous et bienvenue sur DM&V, j'espère que vous allez pour le mieux. sachez tout d'abord que cet épisode est, comme d'habitude, disponible en version audio sur toutes les plateformes de podcast mais également en vidéo sur ma chaine Youtube Des Montres & Vous. Si vous aimez la chaine et son contenu, N'hésitez pas à liker, à vous abonner et à activer les notifications pour ne rien louper et pour aider DM&V à progresser. Bonne écoute ! Liens utiles : Pour rejoindre Le Cercle, mon canal WhatsApp : https://whatsapp.com/channel/F96PntzE... Episode #39 Le fascinant retour d'Ollech & Wajs raconté par son repreneur https://smartlink.ausha.co/des-montres-et-vous/39-le-fascinant-retour-d-ollech-wajs-raconte-par-son-repreneur Episode #123 Du vrai Swiss Made à -2000€ : Mythe ou réalité ? https://youtu.be/kg63A3CSGoI?si=Go_KurcBv-X_v6RV Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En Tunisie, de jeunes autrices se réapproprient la littérature jeunesse avec des héros africains et/ou musulmans. Une manière d'enseigner aux enfants des récits auxquels ils peuvent s'identifier, avec des personnages issus de leur culture et parfois méconnus du grand public. Ces femmes, également mères, se sont souvent retrouvées confrontées à un vide lorsqu'elles tentaient de trouver des livres pour enfants qui racontent leur culture. De notre correspondante à Tunis À la librairie Arthepage, en banlieue de Tunis, Emna Ennaifer présente le nouveau-né de sa collection Manarat, un livre jeunesse consacré au célèbre journaliste palestinien Wael al-Dahdouh, qui a perdu sa femme et ses enfants dans les bombardements sur Gaza. « Le livre ne parle pas de la guerre en tant que telle. L'événement, ce n'est pas la guerre, c'est Wael al-Dahdouh, c'est son parcours, c'est sa persévérance, sa patience face à l'épreuve, et c'est vraiment une lettre d'espoir. Dans le langage utilisé, les images, on a essayé de ne pas heurter la sensibilité de l'enfant tout en essayant de trouver un équilibre pour que l'enfant soit sensibilisé à ce qu'il se passe à Gaza », décrit-elle. Emna a aussi écrit un ouvrage sur Hawa Abdi première gynécologue somalienne, et Fatima Al Fihriya, une femme tunisienne qui a fondé la plus ancienne université au monde, il y a plus de 1 000 ans. Son but : valoriser des héros du monde africain et musulman, peu représentés dans les histoires pour enfants. « Que ce soient aussi des héros auxquels nos enfants pourraient s'identifier au niveau de la culture, de la religion, de l'histoire. Que tout cet héritage-là soit mis en valeur », explique-t-elle. Une démarche similaire chez Bochra Fourti, créatrice du podcast Heya, consacré aux récits de femmes arabes et amazighes. Son premier livre jeunesse s'intéresse à la première femme médecin arabe, la Tunisienne Tawhida Ben Cheikh. Un livre traduit en français et dialecte tunisien. « L'idée, avec cette collection, est de mettre en avant des héroïnes, des femmes qui ont marqué l'histoire du monde arabe et amazigh, et de faire voyager ces enfants entre ces pays. Donc la première, c'est une femme tunisienne, la deuxième sera algérienne, la troisième marocaine, ensuite une femme palestinienne, une femme égyptienne », raconte-t-elle. Bochra Fourti a créé des versions audio des livres qui vont être traduits dans plusieurs dialectes africains. « Il y a le souvenir de ma grand-mère qui nous racontait ces histoires, en tunisien, en dialecte, et c'était important pour moi de mettre cette touche de transmission et d'oralité qui est très importante dans notre culture. Nos récits, nos histoires se transmettent beaucoup par l'oralité », poursuit-elle. Trouvant de la réticence dans les maisons d'édition française sur la question de la langue arabe, et même le mot arabe dans ses titres, Bochra Fourti a entièrement autofinancé l'édition ses livres via des précommandes.
Et si ton inquiétude n'était pas une preuve de lucidité… mais une stratégie de contrôle ?Dans cet épisode, je t'emmène au cœur d'un mécanisme aussi subtil que puissant : cette tendance à nourrir nos peurs pour avoir l'impression de maîtriser l'avenir, les autres — ou même nos émotions.Tu verras pourquoi s'inquiéter, c'est une façon de se rassurer faussement, et comment choisir à la place le courage de la confiance.Car derrière chaque peur se cache une envie profonde : . être choisi.e, . être à la hauteur, réussir, . être aimé.e. En reconnaissant ces envies, on se reconnecte à sa vulnérabilité, à son pouvoir intérieur et à son rayonnement authentique.Au programme :Pourquoi ton cerveau adore inventer des scénarios catastrophes (et comment l'en empêcher)Les avantages cachés de l'inquiétude et ce qu'ils révèlent de ton besoin de sécuritéComment transformer la peur en confiance et reprendre le pouvoir sur tes choixUne réflexion honnête et inspirante sur la vulnérabilité, le courage et le contrôleSi tu es ambitieux.se, entrepreneur.e, sensible, et que tu veux avancer avec confiance et rayonner sans te brider, cet épisode va profondément te parler.Mentionnés dans l'épisode :Le programme Boum, Saison 2 – tu peux candidater ici : https://tally.so/r/nWxD1vLe livre "Avoir le courage de ne pas être aimé" de Koga Fumitake.Bonne écoute
Alors que s'ouvre, lundi 10 novembre, la COP30 à Belém au Brésil, de nombreuses délégations ont encore des difficultés à trouver des logements pour participer à la conférence. Très courants dans les pays d'Amérique latine, les « love motels », généralement réservés à l'heure, se reconvertissent en auberge longue durée. De notre envoyée spéciale à Belém « La lumière verte indique que la chambre est disponible. Comme ça clignote ici, c'est occupé », indique Yorann Costa, gérant du Motel Secreto. Il nous fait visiter son établissement, spécialisé dans les rencontres amoureuses. Il dispose de 33 chambres, de la plus simple à la suite royale, avec jacuzzi et sauna. Situé à quelques kilomètres seulement du siège de de la COP30, il espère louer tout son établissement à une délégation étrangère. « Pour moi, c'est plus simple de faire un paquet intégral du motel, plutôt que de louer individuellement les chambres et devoir gérer 33 demandes différentes », explique-t-il. Pour s'adapter à la demande, Yorann a enlevé tout ce qui était explicite dans les chambres : les chaises érotiques, les tableaux de nus, les miroirs au plafond, dans la limite du possible. Il nous dit sa raison : « Par exemple, les barres de pole dance font partie de la structure. Ça n'a pas de sens de tout casser, parce qu'après la COP, nous redeviendrons un motel. Nous n'avons pas l'intention de nous transformer en hôtel. » Pourtant, il n'a toujours pas trouvé de clients intéressés, alors qu'il a réussi à louer son autre bien à une délégation d'Europe du Nord. Mais cette résidence n'est pas un motel, et il pense que son secteur souffre de discriminations. Alberto Braga, propriétaire d'un motel dans le centre historique, a repeint la façade et changé le nom de son établissement, mais il est inquiet : « Nous, chefs d'entreprises de ce secteur, avons investi des sommes importantes pour répondre à des exigences que nous avons reçues. Mais maintenant, c'est l'incertitude. On marche sur des œufs et on est inquiets, car on a dépensé beaucoup d'argent. » Face à la course aux logements sur des plateformes, comme Booking ou Airbnb, les agents immobiliers permettent d'offrir plus de sécurité à travers des contrats de location. Lucas Bombonato gère l'une des plateformes d'hébergement pour la COP30. Sur son site, où se trouvent certains motels, les offres commencent avec des chambres à 200 dollars la nuit. C'est le prix subventionné par l'ONU pour certaines délégations. « L'organisation de la COP a pu réserver pour l'ONU entre 10 et 15 chambres par ambassade. Donc quand je vois que des ambassades se plaignent des prix, je ne comprends pas pourquoi. Parce que la demande a été satisfaite », s'étonne-t-il. Après des mois de polémiques sur la pénurie de logements ou certains prix abusifs, les organisateurs espèrent enfin recentrer l'attention sur l'essentiel : les négociations climatiques.
« Plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de personnes arrêtées ». C'est le premier bilan de la crise post-électorale au Cameroun, que révèle ce matin, sur RFI, le ministre camerounais de la Communication, René-Emmanuel Sadi. Depuis l'annonce officielle de la réélection de Paul Biya, l'opposant Issa Tchiroma dénonce « une mascarade » et appelle la population à résister. Y a-t-il un mandat d'arrêt contre Issa Tchiroma ? L'heure est-elle à la fermeté ou à l'apaisement ? En ligne de Yaoundé, le ministre René-Emmanuel Sadi, qui est aussi porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Pour beaucoup d'observateurs, et notamment pour l'archevêque de Douala, Monseigneur Kleda, les résultats officiels ne sont pas crédibles parce qu'il s'est passé quinze longues journées entre le jour du vote et le jour de la proclamation des résultats, et parce qu'en quinze jours, toutes les manipulations sont possibles… René-Emmanuel Sadi : Évidemment, l'opinion de Monseigneur Kleda lui est propre, mais je pense qu'il n'ignore pas que nous avons un code électoral qui a une procédure tout à fait connue, et l'élection présidentielle a connu toutes les étapes au niveau de son dépouillement. Et s'agissant du délai de quinze jours, il est non seulement conforme à la loi électorale, mais il tient compte aussi de nos réalités du moment. Il faut encore plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour disposer de tous les procès-verbaux. Ceux-ci devant être acheminés à partir des localités parfois très éloignées des centres urbains. Oui, mais pendant les quinze jours, on ne sait rien au niveau des instances officielles, on n'a aucun chiffre, aucun rapport d'étape, rien du tout. Vous savez que justement, le problème, c'est que ce sont ces tendances, que l'on proclame parfois à travers les réseaux sociaux, qui créent des polémiques inutiles. Et ceci est de nature à porter atteinte à l'ordre public. Mais si les instances officielles et si Elecam publiaient des rapports d'étape, faisaient le point bureau de vote par bureau de vote, département par département, région par région, est-ce qu'il n'y aurait pas plus de transparence et moins de suspicion ? C'est une hypothèse que vous avancez. Pour l'instant, l'instance chargée de ces élections, qui est Elecam en premier, je crois, essaie de faire du mieux possible. Maintenant, si cette hypothèse que vous avancez est favorablement appréciée avec le temps, il est possible que, au cours des échéances prochaines, on procède de cette manière pour, comme vous le dites, plus de transparence de cette façon. La semaine dernière, votre collègue le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a fustigé « l'irresponsabilité d'Issa Tchiroma » et a déclaré que celui-ci devrait répondre devant les juridictions compétentes. Est-ce qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre le candidat de l'opposition ? Je crois qu'à ma connaissance, Monsieur Tchiroma n'aurait pas encore fait de façon officielle l'objet d'un mandat d'arrêt. Ce sont un certain nombre de choses qui relèvent de nos juridictions. Il est vrai que les appels à l'insurrection, les appels aux atteintes à l'ordre public, les incitations à la révolte, face à une situation comme celle-ci, sont passibles de sanctions par la loi. Et il n'est pas à exclure que Monsieur Tchiroma fasse l'objet d'une interpellation. Il n'est pas à l'exclure. Et pour vous, l'heure est plutôt à la fermeté ou à l'apaisement avec Issa Tchiroma ? Ecoutez, tout est possible. Nous pensons que nous avons tous intérêt à faire en sorte que notre pays connaisse la paix et la stabilité. Et donc le porte-parole que je suis ne prêche que l'apaisement. La semaine dernière, la proclamation des résultats officiels a été suivie de manifestations et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Et aujourd'hui, deux sources de l'ONU citées par l'agence Reuters donnent le chiffre de 48 morts. Est-ce que vous confirmez ? Il y a eu certes des pertes en vies humaines et cela ne peut que nous attrister. Les forces chargées du maintien de l'ordre ne pouvaient rester inactives face au déchaînement des manifestants, en dépit de l'extrême retenue dont ces forces ont su faire preuve. Et les chiffres qui sont avancés par ces instances, comme l'ONU, ne sont pas vérifiés, ne sont pas recoupés. Toujours selon ces deux sources de l'ONU citées par Reuters, près de la moitié de ces 48 morts seraient survenues à Douala, et parmi ces morts, il y aurait trois gendarmes. Oui. Parmi les personnes qui ont perdu leur vie, comme vous le savez, il y a eu des jeunes Camerounais. Mais il y a également des membres des forces de défense et de sécurité. Combien de victimes d'après vos informations ? Combien de morts ? On a parlé de plusieurs dizaines. Comme les enquêtes sont en cours, nous saurons dans les prochains jours le bilan de tous ces morts. Donc, vous nous dites plusieurs dizaines de morts ? Plusieurs dizaines de morts, selon les indications qui ont été données par le gouverneur de la région du Littoral, il y a quelque temps. Il y a les morts et puis il y a les prisonniers. D'après le collectif des avocats camerounais qui s'en occupe, il y aurait actuellement 2 000 personnes qui auraient été mises en prison à la suite de la proclamation des résultats officiels. Est-ce que vous confirmez ce chiffre ? Nous sommes effectivement à plusieurs centaines de personnes arrêtées. Vous ne dites pas 2 000, mais plusieurs centaines, c'est ça ? En tout cas, plusieurs centaines. Plusieurs centaines.
En 1977, Brigitte Bardot s'était rendue sur la banquise au Canada et avait tourné dans une vidéo pour défendre les bébés phoques contre la chasse pour leur fourrure. Elle les câline devant la caméra et demande comment on peut tuer des êtres aussi mignons qui se laissent prendre dans les bras. Plusieurs études scientifiques montrent qu'on a tendance à vouloir protéger les animaux qu'on trouve mignons. Mais cela peut aussi avoir un effet pervers : c'est l'effet Bambi ou le syndrome de Bambi. Qu'est-ce que c'est exactement ? Donc c'est plutôt positif l'effet Bambi ? Ça veut dire quoi anthropomorphique ? Écoutez la suite de cet épisode de "Maintenant vous savez". Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Antonella Francini. Première diffusion : septembre 2023 À écouter aussi : Agressivité mignonne : pourquoi a-t-on envie de mordre tout ce qui est mignon ? Pourquoi dit-on que les animaux de compagnie ont un effet “anti-stress” ? Faut-il intégrer la souffrance animale dans le prix de la viande ? Retrouvez tous les épisodes de "Maintenant vous savez". Suivez Bababam sur Instagram. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
On l'a appris mardi soir, le Maroc décrète que le 31 octobre sera une nouvelle fête nationale. En effet, vendredi 31 octobre dernier, à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution qui prend position pour le plan d'autonomie du Sahara occidental présenté par le Maroc. Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas pris part au vote ? Quelles sont les options politiques et militaires qui restent pour le Front Polisario ? La politologue Khadija Mohsen-Finan, spécialiste du Maghreb et membre du comité de rédaction de la revue Orient XXI, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Khadija Mohsen-Finan, qu'est-ce qui change avec le vote de vendredi dernier au Conseil de sécurité ? En réalité, ça change beaucoup de choses, parce que c'est ce qu'attendaient les Marocains, c'est-à-dire la reconnaissance par la communauté internationale de ce que Hassan II appelait leur titre de propriété sur le Sahara. Et au moment où plusieurs États, comme les États-Unis, comme la France, comme la Grande-Bretagne, s'apprêtent à investir dans ce territoire, il fallait absolument dépasser, si vous voulez, le fait qu'on était dans un schéma colonial, puisque ce territoire était à décoloniser. Donc, il fallait sortir de ce schéma de colonisateurs et colonisés. Et c'est ce qui a été fait par le vote de vendredi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies. Alors, on savait à l'avance que les Américains, les Anglais et les Français allaient voter pour ce plan d'autonomie proposé par le Maroc, mais on ne savait pas ce qu'allaient faire les Russes et les Chinois. Et c'est peut-être ça la nouveauté, non ? Alors les Russes et les Chinois, disons que le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita s'est rendu à Moscou et les Marocains ont eu l'assurance que les Russes pouvaient tout à fait ne pas leur tenir rigueur de la situation. Et très probablement, la dernière mouture du texte de la résolution a été faite pour que les Russes et les Chinois puissent justement s'abstenir et ne pas voter contre, en y ajoutant le terme de « autodétermination ». Ça, c'est très précieux pour les Russes, c'est très précieux pour les Chinois. Mais j'ajouterai que, depuis quelques années, les Russes entretiennent de très bonnes relations avec le Maroc. On n'est plus du tout dans le schéma de la guerre froide. Et c'est donc la première fois que Moscou et Pékin ne disent pas non à un texte qui « estime qu'une véritable autonomie sous souveraineté marocaine pourrait représenter la solution la plus réalisable » au Sahara occidental ? Absolument. Alors maintenant, on peut s'attendre justement à ce que Russes et Chinois soient attentifs au type d'autonomie qui va être mise en place par le Maroc dans cette région. À lire aussiSahara occidental: le Conseil de sécurité de l'ONU apporte son soutien au plan marocain Pourquoi l'Algérie, qui est membre cette année du Conseil de sécurité, a refusé de prendre part au vote de vendredi ? Alors ça reste quand même très surprenant. Très probablement parce que l'Algérie veut revenir sur la scène régionale et internationale, qu'elle compte beaucoup sur un partenariat économique et stratégique avec Washington, avec les États-Unis et que finalement, elle a peut-être accepté d'être dans ce que certains pourraient appeler la realpolitik. Mais c'est malgré tout une manière de tourner le dos au Front Polisario, à l'autodétermination qu'elle a portée quand même depuis 50 ans. Peut-on parler d'un début de lâchage du Polisario par l'Algérie ? Très probablement parce que, si vous voulez, s'il y a une sortie honorable par ce texte de résolution, personne ne sait ce que vont devenir aujourd'hui les Sahraouis de Tindouf, ce que va devenir la cause sahraouie. Personne n'en parle et je ne pense pas du tout qu'ils vont continuer à être parrainés à être protégés par Alger. Et c'est bien leur inquiétude d'ailleurs. Et dans les dernières déclarations du Front Polisario, on peut entrevoir malgré tout un désespoir. Le ministre des Affaires étrangères du Front Polisario affirme que son mouvement n'acceptera le plan marocain que si la population sahraouie le valide par référendum. Oui, c'est ce qu'il avait dit. Mais si vous voulez, on ne peut pas donner de traduction réelle à ses propos, puisque le Front Polisario seul ne peut pas affronter le Maroc. Et de toutes les manières, il devait attendre l'autorisation d'Alger pour agir sur le plan militaire. Aujourd'hui, vous dites que la balle est dans le camp du Maroc qui doit préciser, qui doit détailler son plan d'autonomie, c'est ça qu'il doit faire ? Peut-être des concessions politiques aussi ? C'est ce que lui impose l'application d'une autonomie réelle. Aujourd'hui, l'autonomie réelle, si on voulait l'appliquer au Maroc, le schéma politique marocain ne le permettrait pas. Il faut qu'il y ait un schéma de décentralisation et de démocratisation de ce pays pour que l'autonomie puisse s'instaurer. Mais ce sont beaucoup de questions. On ne sait pas ce qui va se passer au niveau national marocain et au niveau régional, pour qu'il y ait véritablement une autonomie et que les Sahraouis puissent trouver leur place. À lire aussiLes Marocains fêtent dans les rues la résolution de l'ONU sur le Sahara occidental
Sur Grindr « On a perdu la capacité à se rencontrer humainement » David Friboulet (psy). « On n'a rien gardé on n'a rien perdu. On reste ce qu'on a toujours été : des hommes violents. » Nicolas Aragona (@supersero sur Instagram et Tik Tok, compte militant contre la serophophobie, VIHphobie). Dans le livre de Thibault Lambert, les intervenants, et lui-même disent les termes ! A la fois enquête et témoignage d'un parcours, cet ouvrage permet de comprendre à quel point Grindr a été un bouleversement, une révolution, pour les hommes homosexuels, queers, et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces termes, mais ont bien des relations sexuelles avec des hommes (ou personnes non-binaires). Il y est question de la joie de ne plus être seul, surtout quand on vient d'un milieu non-citadin, où il n'y a pas de lieu dédié où faire des rencontres en toute sécurité, les actes de violences homophobes étant encore trop nombreux. L'estime de soi est mise à mal par tous ces rejets et le côté "catalogue" de l'appli. Comment mieux l'appréhender ? Un épisode encore très riche. Merci à Thibault pour sa sincérité et ses nombreux enseignements. Bonne écoute ! Prochain épisode : le 19 novembre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre)VidéosJesse : https://www.instagram.com/reel/DQCd5X0jKMA/?igsh=MXRqYmVmOGxrc240dw==Sam (homme trans non binaire) https://www.instagram.com/reel/DQCfwJ-DASz/?igsh=MXdxOGtmaGkzbG1xNQ== Thématiques, mots clés, chiffresFrères de désir, homosociabilite, amitié, amour véritable, des amis, des frères, qui fendent l'armureRencontre inversée. Le sexe est le préalable. Et ça peut donner une alitéTinder : ça semblait plus faux, date traditionnel. J'y arrivais pas.Manque d'alternatives à GrindrSur Grindr, peu de civilité : On rejette plus qu'on sélectionne. "Répondre poliment : merci mais pas pour moi." Arthur DreyfusConcurrence exacerbéeCelibosphereRencontres dans les saunasRapport aux hommes uniquement par séduction, comparaisonConsentement : est-ce qu'on a toujours consenti à tout dans nos rencontres Grindr ? On n'ose pas dire qu'on a changé d avis14 millions d'utilisateurs actifs chaque moisCrée en 2009, 3 ans avant TinderEffet réconfortant dans la construction « je ne suis enfin plus seul »Une partie de la communauté gay ressent un malaise par rapport à sa sexualitéGrindr devient une béquille, sécurité émotionnelle. Mais peur du rejet très forte77% d'ulisateurs de Grindr malheureux en l'utilisant. Temps moyen passé sur grindr : 1h Podcasts Guillaume Bonnet, et son podcast d'utilité publique, d'abord nommé "Comment devenir sexuellement épanoui ?" et aujourd'hui "Actif ou passif" (justement pour déconstruire cette injonction) AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en septembre 2025, à Paris, chez Isabelle, merci à elle et son chat pour leur hospitalitéPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud
Au Nigeria, c'est la stupeur après les propos explosifs de Donald Trump, qui a menacé d'y mener une action militaire si le pays n'arrêtait pas ce qu'il appelle « les meurtres de chrétiens par des terroristes islamistes ». Pourquoi cet intérêt soudain du Président américain pour les chrétiens du Nigeria ? Le lobbying à Washington des associations évangéliques y est-il pour quelque chose ? Niagalé Bagayoko vient de publier une enquête sur les relations États-Unis/Afrique pour l'African Security Sector Network et pour la Fondation méditerranéenne d'études stratégiques. Elle répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Niagalé Bagayoko, est-ce que vous êtes surprise par les propos menaçants de Donald Trump contre le gouvernement du Nigeria ? Niagalé Bagayoko : Les propos de Donald Trump, tout comme les prises de position des parlementaires américains, s'inscrivent dans ce retour majeur de la religion aux États-Unis, qui est matérialisé par l'instauration d'un bureau de la foi et des tenants d'un christianisme extrêmement radical, ultra-conservateur, notamment sur le plan sociétal. Et l'un des courants les plus influents est celui du pentecôtisme, qui a été notamment diffusé par les méthodistes noirs américains à travers ce qu'on appelle les Assemblées de Dieu, qui sont très présentes, notamment en Afrique de l'Ouest. Ce que répond le président nigérian Bola Tinubu, qui espère une rencontre dans les prochains jours avec Donald Trump, c'est qu'il remercie le président américain d'avoir autorisé la vente d'armes à son pays et qu'il veut tirer parti de cette opportunité dans la lutte contre le terrorisme, et qu'il espère obtenir des résultats considérables. D'abord, il est, à mon avis, très important de rappeler à quel groupe on a affaire au Nigeria en matière terroriste. Ils sont actifs, notamment au nord-est du Nigeria. C'est contre eux que le gouvernement du Nigeria a mobilisé des moyens opérationnels importants. Ces actions ont eu un certain effet, mais absolument pas dans les zones rurales où ces groupes sont extrêmement implantés. Donc, je ne pense pas qu'il soit réaliste d'envisager un électorat américain qui accepterait de perdre un seul soldat sur le sol africain. Donc, un éventuel soutien aérien pourrait éventuellement avoir un effet d'affaiblissement momentané, mais ne changerait absolument pas cette dynamique d'enracinement de ce type de groupes, dans le contexte du Nigeria ou ailleurs d'ailleurs, non plus. Ce que vous dites dans une étude parue au printemps dernier, c'est que cette nouvelle alliance entre chrétiens ultra-conservateurs des États-Unis d'un côté, chrétiens du Nigeria, du Ghana, de l'Ouganda de l'autre côté, elle ne vise pas seulement à combattre les islamistes, elle vise aussi ce qu'ils appellent « l'homosexualité occidentale ». Oui, bien sûr, il y a vraiment une vision extrêmement morale qui a tendance à cibler des courants woke. Par exemple, il y a Monseigneur Robert Sarah, de Conakry, qui est très proche du cardinal Burke, très influent au sein de l'Église catholique américaine et proche de JD Vance, qui a fait de la lutte contre le wokisme et les courants LGBT l'une de ses thématiques favorites. Et vous allez plus loin : vous dites dans votre article que ces chrétiens d'Afrique entrent en résonance avec les souverainistes du Sahel, notamment du Niger, du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal. Alors justement, uniquement sur ces questions d'ordre sociétal, puisqu'on voit que, sur le continent africain, ce sont des visions très conservatrices de la société qui tendent à s'imposer, et cela aussi bien dans les pays à majorité chrétienne que dans les pays à majorité musulmane. C'est pour ça que l'opposition entre les deux religions n'est pas nécessairement pertinente. Mais ces souverainistes africains qui font alliance avec les trumpistes américains, est-ce qu'ils ne sont pas quand même plus sensibles au message d'un Vladimir Poutine que d'un Donald Trump ? Je ne parle pas véritablement d'alliance entre les pays du Sahel et les États-Unis. Je parle d'une convergence sur un certain nombre de remises en cause du modèle démocratique libéral, aussi bien d'un point de vue politique que d'un point de vue sociétal. Pour ce qui est de la Russie, je pense qu'on est finalement dans le même type de scénario : c'est-à-dire que je pense que cette convergence de valeurs, notamment religieuses, est extrêmement importante, et j'en veux pour preuve le retour de l'Église orthodoxe dans les pays comme le Kenya ou l'Ouganda. Ça, ça fait également partie du soft power de la Russie, qui est à la fois politique mais aussi, à mon avis, moral. À lire aussiDonald Trump-Nigeria: la diplomatie comme outil de politique intérieure À lire aussiLe Nigeria propose une rencontre à Donald Trump après des menaces proférées par le président américain
Un jeune de moins de 35 ans sur dix a déjà consommé du protoxyde d'azote, selon une étude de l'Ipsos pour la sécurité sous-routière. Elle pointe une montée en puissance de cette drogue, appelé "gaz hilarant" et se trouvent sous la forme de petites bonbonnes qui s'aspirent et qui provoquent une sorte d'euphorie et de perte de contrôle. C'est peut-être ce qui a provoqué la mort de Matisse, 19 ans, à Lille dans la nuit du samedi 1 novembre, renversée par un chauffard. Des petites bonbonnes de ce gaz ont été retrouvées à l'intérieur du véhicule. Laetitia, la maman de Matisse, a témoigné au micro de RTL. "Plus entendre sa voix, plus voir ses pitreries. Donc c'est ça qui va être dur. Je voyais l'accident sans l'avoir vécu. Je me suis imaginée ce que lui a pu ressentir, le choc de la voiture", a-t-elle raconté. Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.