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Reportage Afrique
Guinée: le débat sur l'orpaillage artisanal relancé après deux accidents meurtriers

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 2:23


En Haute-Guinée, région frontalière du Mali, l'exploitation artisanale de l'or est la principale activité économique, et emploie une grande part de la population. Mais cette activité n'est pas sans risques. De notre correspondant à Conakry, Dimanche 26 octobre, deux éboulements se sont produits sur deux sites miniers de la sous-préfecture de Kintinian, dans la préfecture de Siguiri, faisant huit morts. M'Bemba Baye est le président de la Croix-Rouge dans la préfecture de Siguiri. Il s'est rendu sur place dès qu'il a appris la nouvelle. « Il y a eu l'effondrement d'une partie, qui a glissé sur les travailleurs, sur le premier site. Sous les décombres, six personnes sur place ont perdu la vie. Les six personnes ont été évacuées à l'hôpital préfectoral de Siguiri. Le lendemain, un a succombé à ses blessures. Le total fait sept morts, le même jour. Sur le deuxième site, il y a eu un autre d'éboulement, un glissement, il y a eu un cas de mort aussi. Ce corps a été extrait des décombres par les volontaires de la Croix-Rouge de la place », raconte-t-il. Ce ne sont pas des galeries qui se sont écroulées, mais, sur le premier site, une excavation, ce gros trou creusé par les orpailleurs avec l'aide de pelles mécaniques. Sur le deuxième site, c'est un terril qui s'est écroulé : une petite montagne de déchets miniers d'une entreprise industrielle dans lequel des orpailleurs cherchent de la poussière d'or. Depuis une dizaine d'années, les mineurs artisanaux utilisent de plus en plus de machines, mais leur usage mal maîtrisé les met en danger, comme l'explique Anna Dessertine de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) : « Les pratiques sont très diverses puisque certains creusent à la pioche, d'autres utilisent des engins comme des concasseurs ou des pelles hydrauliques. Un des éboulements de dimanche, ce serait produit sur un site déjà fragilisé par les pelles hydrauliques, avant que des orpailleurs ne viennent à la pioche. La mécanisation pose question. Elle investit les sols différemment, elle crée des instabilités qui n'existaient pas forcément quand l'exploitation était seulement artisanale, bien que l'exploitation artisanale de toute façon comporte aussi des risques. Peu de gardes fous sont mis en place pour assurer la sécurité des orpailleurs qui travaillent de façon très rudimentaire. » Pour Oumar Totiya Barry, directeur de l'Observatoire guinéen des mines et des métaux (OGMM), il faut mieux réglementer l'orpaillage artisanal. Le chercheur plaide pour que l'État s'implique davantage : « L'État doit faire un travail d'identification de toutes les zones qui portent des risques d'éboulement. Donc délimiter les sites et mettre les orpailleurs sur des zones qui portent moins de risques. Et les zones à risques, les surveiller et les protéger contre toute intrusion de personnes non autorisées. » En attendant, les orpailleurs continuent de creuser partout dans la préfecture de Siguiri, parfois au péril de leur vie, donc, pour nourrir leurs familles. Une grande partie de la population de la Haute-Guinée vit directement ou indirectement des revenus de l'orpaillage artisanal. À lire aussiGuinée: 60 personnes inculpées après une émeute meurtrière sur un site minier

investir.ch
Licenciements culturels et nuit d'euphorie – 31 octobre 2025

investir.ch

Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 11:23


Mon job c'est de vous raconter ce qui s'est passé hier et ce qui se raconte dans les médias depuis hier soir. L'idée de base, c'était de vous prémâcher le travail et de vous éviter de passer trois heures à chercher des infos qui tiennent la route. Donc je me lève très tôt le matin … Continued

Estelle Midi
Le témoignage du jour – David : "Le prix de la journée, c'est 75 euros, l'amende est un peu plus chère, donc on n'a pas payé... On en a pour 4 000 euros d'amendes" - 31/10

Estelle Midi

Play Episode Listen Later Oct 31, 2025 2:12


Avec : Jérôme Lavrilleux, propriétaire de gîtes. Carine Galli, chroniqueuse. Et Jacques Legros, ancien présentateur emblématique du 13H de TF1. - Accompagnée de Charles Magnien et sa bande, Estelle Denis s'invite à la table des français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Société, conso, actualité, débats, coup de gueule, coups de cœurs… En simultané sur RMC Story.

Invité Afrique
Dr De-Joseph Kakisingi: «Il y a très peu de visibilité sur la crise congolaise»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 5:44


Passer de 500 millions de dollars à 2,5 milliards de dollars d'aide humanitaire pour cette année 2025, c'est le premier objectif de la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité des Grands Lacs, qui se tient aujourd'hui à Paris, en présence notamment du Congolais Félix Tshisekedi et du Français Emmanuel Macron. Quelles sont les plus grandes urgences de l'heure dans l'est de la RDC ? Le médecin gynécologue De-Joseph Kakisingi exerce à Bukavu et préside le Conseil National des Forums d'ONG Humanitaires et de Développement (CONAFOHD). Il est présent à Paris et répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Quel est le problème le plus urgent à régler pour les millions de Congolais déplacés par la guerre ? De-Joseph Kakisingi : Le problème le plus urgent à régler aujourd'hui, c'est d'abord l'accès à l'alimentation, à la nourriture. Parce que ces milliers de déplacés aujourd'hui sont bloqués dans une zone sans accès physique, et donc ils sont coupés de leur source d'alimentation. Et donc ça devient très urgent qu'ils aient accès à la nourriture, qu'ils aient accès aux soins médicaux. Donc, il faut l'approvisionnement en soins médicaux et, en fait, qu'ils aient aussi accès à des espaces sûrs. Est-ce que la prise des villes de Goma et de Bukavu au début de l'année par les rebelles et leurs soutiens rwandais, est-ce que cette prise a aggravé la crise humanitaire ? Effectivement, cette crise est venue aggraver davantage une crise humanitaire qui était déjà assez alarmante, et notamment par les blocus que cela fait autour de ces villes-là et autour des zones périphériques. Ça entraîne notamment la fermeture de l'espace aérien et des aéroports, comme l'aéroport de Goma et celui de Bukavu. Les routes aujourd'hui sont dégradées pendant la saison des pluies et les banques sont fermées et l'accès par les frontières est très difficile. Et donc cela vient exacerber une situation humanitaire qui était déjà assez grave. Ces millions de Congolais déplacés, ils vivent dans quelles conditions concrètement ? Alors, ils vivent dans des conditions très difficiles. Vous savez, avant la chute de Goma et de Bukavu, il y avait des camps de déplacés autour de Goma, autour de Bukavu, et donc l'assistance était assez facile à partir des ONG nationales et internationales et des Nations unies qui pouvaient subvenir aux besoins urgents de ces populations. Mais aujourd'hui, les camps de déplacés ont été fermés et ça fait que ces populations sont en train d'errer sans abri, sans assistance, sans possibilité qu'elles puissent être mieux regroupées pour être mieux aidées. Et ça fait qu'elles vivent dans des conditions très, très difficiles. Ce qui veut dire que vous-même qui êtes médecin gynécologue, vous ne pouvez pas soigner tous les malades, c'est ça ? Oui, c'est ça, effectivement, le problème est là où l'accès est difficile pour s'approvisionner en médicaments, beaucoup d'hôpitaux, beaucoup de zones de santé voient leurs stocks de médicaments en rupture, et ça fait que les hôpitaux ne peuvent plus offrir des soins de qualité parce qu'il n'y a pas de médicaments. Et nous, comme médecins, nous nous trouvons face à une grave difficulté. Parfois, on est obligé d'assister à des décès de personnes qu'on aurait pu sauver si on avait des médicaments à portée de main. Moi, je viens de Bukavu, au cœur de la crise, et il nous arrive de voir des femmes mourir ou des enfants par manque de médicaments. Il nous arrive de voir des femmes mourir d'hémorragie post-partum parce qu'on n'a pas l'ocytocine pour pouvoir prévenir les hémorragies et parce que la chaîne du froid devient difficile dans ces conditions où l'espace aérien est fermé. Il nous arrive aussi de voir des enfants mourir parce qu'on manque des médicaments essentiels et parce que les voies d'accès sont difficiles. Est-il vrai qu'il y a encore des stocks de médicaments sur plusieurs sites du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, mais qu'on ne peut pas les acheminer jusqu'aux centres de santé, jusqu'aux populations à cause des tracasseries administratives, à cause des checkpoints ? Oui, il arrive effectivement que certaines organisations internationales disposent des stocks dans les grandes villes, mais il y a effectivement des tracasseries administratives, comme par exemple, je viens de voir une note qui est sortie il y a quelques jours au niveau de Kinshasa, où on annonce que toute tentative de contractualisation d'aide humanitaire avec les zones périphériques doit d'abord se référer au ministère national. Et quand on voit l'étendue du pays, quand on voit tout ce qu'il y a comme zones de santé et les difficultés, ça fait des tracasseries administratives en plus. Y a-t-il aussi des tracasseries du côté des rebelles du M23 ? Effectivement, c'est des deux côtés, de plus en plus. Il y a des doubles taxations, il y a des contraintes pratiquement pour les ONG nationales, il y a des menaces, des intimidations et ça rétrécit l'espace humanitaire et ça fait que l'aide humanitaire n'arrive pas. Est-ce qu'il y a au moins des corridors humanitaires ? Jusqu'à ce jour, non. On a essayé d'établir un corridor humanitaire entre Bukavu et Uvira par exemple, et cela n'a pas marché à la dernière minute. Toutes les parties au conflit se sont opposées ou ne l'ont pas permis. Cette conférence de Paris, où vous êtes ce jeudi, qu'est-ce que vous en attendez ? La première chose, c'est en fait donner un peu plus de la lumière sur la crise congolaise. Si vous voyez, il y a beaucoup de visibilité sur la crise de Gaza, beaucoup de visibilité sur la crise de l'Ukraine, mais très peu de visibilité sur la crise congolaise. La deuxième chose qu'on attend de cette conférence, c'est en fait une sensibilisation pour le financement de l'action humanitaire. Le plan de réponse humanitaire de cette année était évalué à 2,5 milliards de dollars pour pouvoir répondre aux besoins des 6,8 millions sur les 21 millions de personnes qui sont en besoin d'aide humanitaire au Congo. Mais jusqu'à ce jour, ce plan n'a été financé qu'à 500 millions de dollars. Et on attend de cette conférence, qu'il y ait un peu plus de solidarité pour qu'on arrive peut-être à lever le double de ce qui a déjà été donné et ainsi pouvoir apporter de l'aide à toutes ces communautés qui sont dans les besoins humanitaires urgents. À lire aussiRDC: à Paris, une conférence de soutien à la paix dans la région des Grands Lacs

C'est pas du vent
Un cours de biodiversité avec Franck Courchamp

C'est pas du vent

Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 48:30


Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la biodiversité sans jamais oser le demander, c'est ce que nous vous proposons avec l'écologue Franck Courchamp qui vient de réaliser sa leçon inaugurale au Collège de France. (Rediffusion du 03/04/25) Mais pourquoi s'intéresser à la biodiversité ? Ce ne sont que des plantes et des animaux ? Et bien pas uniquement, il y a des organismes vivants extraordinaires que nous ne voyons pas mais surtout la biodiversité est essentielle aux processus qui soutiennent toute la vie sur Terre, y compris celle des humains. Nous faisons partie de cette grande toile du vivant. Par exemple, nous abritons dans et sur notre corps des champignons, des bactéries et des virus qui sont directement reliés à ceux qui nous entourent. Donc si les organismes qui vivent autour de nous sont malades, il y a des risques que nous le soyons aussi... Avec l'écologue Franck Courchamp, directeur de recherche 1re classe au CNRS, à l'Institut national d'écologie et environnement. Il dirige à l'Université Paris-Saclay, une équipe de recherche sur la dynamique de la biodiversité et les impacts des activités humaines sur les écosystèmes et les espèces. Il est professeur au Collège de France sur la Chaire Biodiversité et écosystèmes. Musiques diffusées Hélène Piris - Moi j'aime bien la biodiversité Ben L'Oncle Soul - IM GØØD.

En long, en large & en travers.
N°129 • Courir 2000 km pour l'épreuve ultime : voici mon histoire

En long, en large & en travers.

Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 79:43


J'ai couru 2 000 kilomètres en 10 mois. Dont 3/4 pour ma course Backyard Ultra qui se déroule le 31.10. L'épreuve ultime où la ligne d'arrivée n'existe pas. Mais où ce n'est que le dernier qui tombe marquant la fin. Serais-je le premier looser à abandonner ? Ou alors celui qui portera le trophée ? Tout ce que je sais, c'est que j'ai morflé durant les 6 mois d'entraînements. Ceux que je te décris en détail dans cet épisode.Donc, pour quelle raison la douleur serait-elle différente le jour J ? ▶ Je te mets un petit Time Code (pour te retrouver plus facilement) ⏱️ : 0:00 à 4:05 : Voici de quoi on va parler ! 4:05 à 19:30 : Deux marathons en 24h. 19:30 à 25:15 : Semi-marathon de Mâcon. 25:15 à 56:52 : Mon 100 km 2.0 ! 56:52 à 01:06:45 : 10 sorties longues > 30 km. 01:06:45 à 01:14:40 : Ma compétition Backyard Ultra. 01:14:40 à 01:18:25 : Mes opérations & examens. 01:18:25 à 01:19:32 : Bisous (j'ai zappé les statistiques ❯ 1 400 km pour cette préparation) !Sans plus de BLA-BLA : allume ta radio, ton enceinte, prends ta meilleure paire d'écouteurs breeeef assieds-toi confortablement, appuie sur "PLAY" & laisse-toi embarquer avec moi pendant plus de 60 minutes.Bonne écoute !

C'est pas du vent
Un cours de biodiversité avec Franck Courchamp

C'est pas du vent

Play Episode Listen Later Oct 30, 2025 48:30


Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la biodiversité sans jamais oser le demander, c'est ce que nous vous proposons avec l'écologue Franck Courchamp qui vient de réaliser sa leçon inaugurale au Collège de France. (Rediffusion du 03/04/25) Mais pourquoi s'intéresser à la biodiversité ? Ce ne sont que des plantes et des animaux ? Et bien pas uniquement, il y a des organismes vivants extraordinaires que nous ne voyons pas mais surtout la biodiversité est essentielle aux processus qui soutiennent toute la vie sur Terre, y compris celle des humains. Nous faisons partie de cette grande toile du vivant. Par exemple, nous abritons dans et sur notre corps des champignons, des bactéries et des virus qui sont directement reliés à ceux qui nous entourent. Donc si les organismes qui vivent autour de nous sont malades, il y a des risques que nous le soyons aussi... Avec l'écologue Franck Courchamp, directeur de recherche 1re classe au CNRS, à l'Institut national d'écologie et environnement. Il dirige à l'Université Paris-Saclay, une équipe de recherche sur la dynamique de la biodiversité et les impacts des activités humaines sur les écosystèmes et les espèces. Il est professeur au Collège de France sur la Chaire Biodiversité et écosystèmes. Musiques diffusées Hélène Piris - Moi j'aime bien la biodiversité Ben L'Oncle Soul - IM GØØD.

Invité Afrique
Bénin: «Une présidentielle sans le candidat du principal parti d'opposition, ce n'est plus la démocratie»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 7:45


Lundi soir, la Cour constitutionnelle de Cotonou a définitivement écarté la candidature de Renaud Agbodjo, l'avocat désigné par le parti d'opposition Les Démocrates pour se présenter à la présidentielle du 12 avril 2026. Que pense ce parti de cette décision de justice ? Y voit-il une manœuvre du pouvoir béninois ? Guy Dossou Mitokpè est le porte-parole du parti Les Démocrates. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Comment réagissez-vous à l'exclusion de votre candidat Me Renaud Agbodjo ? Guy Dossou Mitokpè : Bon, comme la plupart de mes compatriotes, je reçois cette information avec beaucoup de tristesse parce que, pour nous, le principal parti d'opposition aujourd'hui, c'est le parti Les Démocrates. Et donc pour la plupart des Béninois, on allait assister à une très belle fête électorale. Et donc pour nous, ce n'était pas croyable que la Cour constitutionnelle ne puisse pas nous donner raison en disant le droit. À l'origine du rejet de votre candidat, il y a le fait qu'il devait présenter 28 parrainages d'élus et que l'un de ces 28 a fait défection. Pourquoi n'avez-vous pas présenté un plus grand nombre de parrainages, 35 ou 40 par exemple, pour être certain de faire face à toutes défections et d'avoir au final vos 28 parrainages ? En fait, la loi électorale impose que les parrains soient parmi les députés en activité ou les maires en activité. Et donc, lorsque nous, on rentrait dans le Parlement, on avait 28 députés, on n'a pas été présents à l'élection des maires, donc on avait 28 députés. Mais lorsqu'on rentrait au Parlement, la loi électorale imposait d'avoir seulement 16 parrains. Et c'est au cours de notre présence au sein du Parlement, que le régime actuel a changé la loi électorale en positionnant le nombre de parrains exactement sur le nombre de parrains que nous avons, c'est-à-dire 28. Et donc c'était à dessein, parce qu'ils savaient que, à l'approche des élections, ils feraient tout pour nous déstabiliser en faisant probablement tout pour qu'un député fasse défection. Alors, justement, le député qui a fait défection, il s'appelle Michel Sodjinou. Il prétend qu'il s'est rétracté parce qu'il n'était pas d'accord avec le choix de Me Renaud Agbodjo au sein de votre parti. Qu'est-ce que vous en pensez ? Non, c'est un alibi parce que Monsieur Sodjinou a fait preuve d'ambition démesurée. Ce qu'il a avancé, ce sont des arguments qui ne tiennent pas. Et donc, s'il a fait défection, nous, nous continuons de croire qu'il est probablement en lien avec nos adversaires. Donc, vous pensez qu'il a été instrumentalisé par le pouvoir ? Je n'ai pas de preuve, mais tout laisse à croire qu'il a été instrumentalisé par nos adversaires. Parce que, en respectant les normes démocratiques en interne, cela ne peut pas expliquer le fait que quelqu'un puisse trahir tout un peuple. Oui, pour vous, le député Michel Sodjinou a trahi ? Il a trahi et c'est clair, il n'y a pas d'hésitation à ce niveau. Au total, le rejet de votre candidat, c'est la faute à pas de chance ou c'est une manœuvre du pouvoir ? C'est d'abord de la responsabilité d'un homme qui a été trop ambitieux. Monsieur Sodjinou Michel, je ne peux pas dire sans preuve que c'est la responsabilité du pouvoir. Je peux simplement dire que, voilà, nos adversaires ont tout intérêt à ce que Monsieur Michel Sodjinou puisse se comporter comme il l'a fait. « Ce qui se passe, ce n'est pas la démocratie », dit l'un des conseillers juridiques de votre parti, Me Victorien Fadé… Oui, naturellement que ce n'est pas la démocratie. C'est triste parce que vous savez, la démocratie, c'est qu'on puisse donner la chance aux électeurs de choisir celui ou celle qui leur convient. Mais ici, le choix du peuple, malheureusement, est très restreint, parce que le parti qui est aujourd'hui le parti le plus populaire dans notre pays, malheureusement, ne pourra pas présenter de candidat à la prochaine élection présidentielle. Et c'est très dommage. Vendredi dernier, il y a eu un long entretien au palais présidentiel à Cotonou entre le chef de l'État, Patrice Talon, et le président de votre parti, l'ancien chef de l'État Boni Yayi. Est-ce que vous espérez encore une solution politique ? Pour ce qui concerne l'élection présidentielle, il est dit dans notre loi fondamentale que les décisions de la Cour constitutionnelle sont sans recours. Donc, me rabattant sur cette décision, je peux dire que les chances pour que le parti Les Démocrates puisse présenter un duo de candidats à l'élection présidentielle sont quasiment nulles. Mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons deux autres élections. Nous avons les élections communales et les élections législatives. Et à ce niveau, au niveau du parti Les Démocrates, nous avons pris toutes les dispositions afin que le peuple puisse consacrer son énergie à donner la majorité des maires et la majorité des députés au principal parti d'opposition. En 2021, beaucoup de candidats de l'opposition n'ont pas pu se présenter. Votre candidate de l'époque, Reckya Madougou, est même allée en prison. Elle y est toujours. Est-ce que vous craignez une nouvelle élection sans opposition ? Oui. L'ancienne ministre Reckya Madougou est en prison avec le professeur Joël Aïvo et bien d'autres compatriotes sont en prison ou en exil. Et je continuerai de dire que c'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes davantage tristes, parce que si la démocratie revenait à sa juste valeur, comprenez que nos prisonniers seraient libérés, les exilés feraient le retour. C'est la raison fondamentale de notre combat aujourd'hui. Une élection présidentielle sans les candidats du principal parti d'opposition, ce n'est plus la démocratie. À lire aussiBénin: la Cour constitutionnelle écarte la candidature des Démocrates à la présidentielle de 2026

Afrique Économie
Sénégal: une nouvelle taxe sur le mobile money qui ne passe pas

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 29, 2025 2:24


Au Sénégal, une nouvelle taxe qui ne passe pas. Elle concerne les paiements par téléphone, le mobile money très utilisé dans le pays. Plombé par une dette souveraine record, l'État sénégalais cherche plus de recettes. Selon le gouvernement, cette nouvelle taxe doit permettre de faire entrer 350 millions d'euros par an dans les caisses. Mais les opérateurs économiques font bloc pour rediscuter la mesure.  Adoptée en septembre dernier, la loi instaurant un prélèvement de 0,5% sur les transactions de mobile money, plafonné à 2 000 F CFA (environ 3 euros), n'est pas encore entrée en vigueur. Mais déjà, elle suscite de vives inquiétudes chez les acteurs du numérique et du commerce au Sénégal. Dans un pays où plus de 80% des adultes possèdent un compte de mobile money, cette mesure pourrait bouleverser les habitudes financières des Sénégalais, estime Joelle Sow, secrétaire générale de la coopérative Digital Senegal, qui regroupe les entreprises sénégalaises du numérique. « La croissance du mobile money profite beaucoup à l'économie. Donc une décroissance de cette industrie aura des répercussions collatérales un peu partout. Les commerçants reviendront au cash, le particulier lambda reviendra au cash. Tout le tissu économique informel va se poser la question : est-ce que je continue ou je ne continue pas ? », analyse Joelle Sow.  Une manne fiscale pour l'État, mais un risque pour l'économie informelle Pour le gouvernement et les défenseurs de la loi, cette taxe doit permettre au secteur du mobile money de contribuer à l'effort national de mobilisation des ressources. Mais du côté des petits commerçants, l'inquiétude est palpable. Ces derniers ont adopté les transferts d'argent par téléphone parce qu'ils étaient simples, rapides et peu coûteux. Avec la nouvelle taxe, ils redoutent un manque à gagner significatif. Sidy Niang, cofondateur de la startup Maad, l'un des plus importants grossistes alimentaires de Dakar, alerte sur les conséquences concrètes pour son secteur : « Dans l'agroalimentaire, 0,5%, ce n'est pas du tout négligeable. Si je donne un exemple aujourd'hui, le sac de sucre qu'on va vendre à un boutiquier à 26 900 francs, après la taxe, il va se retrouver à 27 160. Ça va être surtout la population en boutique, une population avec un pouvoir d'achat limité. » « Il y a assez de taxes au Sénégal » Au-delà du surcoût pour les commerçants et consommateurs, les professionnels du numérique dénoncent une approche jugée injuste. Le secteur du mobile money, en forte croissance depuis la pandémie, s'est imposé comme un pilier du commerce sénégalais. Il facilite les paiements dans un pays où le secteur informel représente près de 46% de la richesse créée chaque année. Pour Sidy Niang, cette taxe risque d'alourdir encore la charge fiscale sur les acteurs déjà en règle : « Il y a assez de taxes au Sénégal. On le sait tous, mais sauf qu'en fait, il y a beaucoup d'acteurs qui sont informels, qui n'ont pas payé la taxe. Donc la solution, c'est justement d'élargir l'assiette fiscale, donc aller voir sur les taxes existantes comment faire pour qu'un plus grand nombre paie. Là, ce n'est pas élargir l'assiette fiscale, c'est taxer plus les acteurs qui paient déjà leur taxe. » Les professionnels du secteur réclament par conséquent une concertation nationale pour revoir la mesure, voire en différer l'application. Les détracteurs de cette taxe s'appuient sur un exemple régional : celui de la Tanzanie. En 2021, l'introduction d'une taxe de 1% sur les transactions mobile money avait provoqué une chute de 38% des transferts de personne à personne. Face à la grogne, le gouvernement tanzanien avait dû réduire puis réviser la mesure, reconnaissant ses effets contre-productifs sur l'économie. À lire aussiLe paiement mobile en Afrique de l'Ouest: validé et adopté

Les Grandes Gueules
La crainte du jour - Fatima Aït Bounoua : "Depuis 2018, l'électricité a augmenté de 40%, pas les salaires. Donc on se dit je vais travailler plus. Mais je suis méfiante, à chaque fois au milieu du chemin on change tout" - 28/10

Les Grandes Gueules

Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 2:33


Aujourd'hui, Antoine Diers, consultant, Fatima Aït Bounoua, professeure de français, et Jérôme Marty, médecin généraliste, débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.

Invité Afrique
Présidentielle en Côte d'Ivoire: «Les pratiques politiques n'ont fondamentalement pas changé»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 28, 2025 9:43


Paul Biya réélu pour un huitième mandat au Cameroun avec 53% des voix, Alassane Ouattara réélu pour un quatrième mandat en Côte d'Ivoire avec 89% des voix selon des résultats provisoires. Depuis l'annonce de ces résultats électoraux ce lundi, les commentaires vont bon train. Que disent ces deux élections de l'état de la démocratie en Afrique ? Gilles Yabi est le fondateur et le directeur exécutif du think tank citoyen Wathi. Il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Au Cameroun, Paul Biya est proclamé vainqueur, mais Issa Tchiroma dit que c'est une mascarade. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Gilles Yabi : Alors, je crois que les conditions de cette élection ne la rendaient pas vraiment crédible. En fait, lorsqu'on a un délai aussi important entre le jour du vote et la proclamation des résultats, on se pose toujours la question finalement de ce qui se passe pendant cette période. Et finalement, pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas avoir des résultats provisoires annoncés très rapidement, bureau de vote par bureau de vote, région par région. Et on sait très bien que c'est cela qui permet de limiter les possibilités de manipulation d'une élection. Alors, il s'est passé en effet plus de deux semaines entre le jour du vote et le jour des résultats. Il y a quatre mois, quand Issa Tchiroma a démissionné du gouvernement pour se porter candidat, le parti au pouvoir RDPC a pensé que les Camerounais favorables à l'opposition ne pardonneraient pas à Tchiroma ses longues années au pouvoir. Pourquoi cette erreur de stratégie de la part du RDPC ? Je crois que le pouvoir en place a sous-estimé peut-être la volonté de changement des Camerounais et le sentiment d'un véritable ras-le-bol. Ce n'est pas la première fois qu'en réalité, on a des processus électoraux qui sont peu crédibles, et on sait même que feu John Fru Ndi était censé avoir gagné une élection face à Paul Biya il y a déjà quelques décennies, en 1992. Et donc cette fois-ci, c'était vraiment la candidature de trop, compte tenu de la longévité au pouvoir, mais aussi compte tenu de l'âge du président Biya. Alors pour faire plier Issa Tchiroma, le pouvoir, selon notre confrère Jeune Afrique, lui a proposé le poste de Premier ministre. Ça n'a pas marché. Le pouvoir a ensuite fait arrêter plusieurs de ses proches. Mais pour l'instant, l'homme fort de Garoua ne semble pas vouloir céder. Quelle peut être sa stratégie à présent ? Alors, je ne sais pas. Évidemment, on voit qu'il y a quand même beaucoup de colère. Elle s'est exprimée dans les grandes villes du Cameroun. Et évidemment, dans le nord du pays, on peut penser que les tensions seront encore plus fortes qu'ailleurs. Et on voit bien aussi que, du côté du pouvoir, on a déjà évidemment l'outil de la répression. Donc, je crois qu'on rentre dans une épreuve de force. Je ne suis pas sûr pour l'instant qu'Issa Tchiroma soit prêt à accepter l'état de fait d'une victoire à nouveau du président Biya. Evidemment, on ne peut pas exclure que cette épreuve de force aille très loin. Autre réélection ce mois-ci, celle d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire. Elle a été moins mouvementée qu'au Cameroun. Mais là aussi, on déplore des violences meurtrières entre manifestants et forces de l'ordre. Il y a eu des morts. Pourquoi ces tensions qui perdurent au pays d'Houphouët-Boigny ? Parce qu'au pays d'Houphouët-Boigny, les pratiques politiques n'ont fondamentalement pas changé. En réalité, en Côte d'Ivoire, la bataille pour le pouvoir, depuis le décès d'Houphouët-Boigny, elle se passe entre un certain nombre d'acteurs qui ont des fiefs régionaux. Et je crois que ces violences, à chaque élection, montrent qu'on a d'un côté une Côte d'Ivoire qui a réussi à se rebâtir économiquement après la longue crise qu'elle a connue. Mais en même temps, une Côte d'Ivoire qui, sur le plan politique, n'arrive pas à nouveau à se stabiliser, à sortir de la personnalisation du pouvoir. J'ajouterais quand même que l'exclusion de l'ancien président Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, cela ne pouvait que réduire l'intérêt d'une partie de la population ivoirienne pour cette élection et on le voit à travers le taux de participation.

Reportage International
Syrie: le camp de jihadistes de Harem, un «mini-califat avec son propre émir, Omar Omsen»

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 4:59


Idleb, dans le nord du pays, théâtre la semaine dernière de violents affrontements entre l'armée syrienne et des combattants jihadistes étrangers, français notamment, retranchés à l'intérieur d'un camp, celui de Harem. Tensions qui illustrent le défi sécuritaire auquel sont confrontées les nouvelles autorités de Damas. Celui qui le dirige, une figure bien connue du jihadisme, Omar Omsen. Notre correspondante dans la région s'est rendue dans ce camp et l'a rencontré. On a commencé par prendre contact par Telegram avec Omar Omsen, le jour de l'assaut des forces gouvernementales syriennes, il nous a donné son feu vert. Donc, on a pris la route, direction Harem, au nord-ouest de la Syrie, où se trouve donc ce camp de jihadistes français. Et donc, vous tombez au bout d'une petite route sur les hauteurs d'une colline, sur ce camp adossé au mur qui sépare la Syrie de la Turquie. C'est un camp complètement enclavé où vivent depuis 2017 environ 70 Français – hommes, femmes et enfants –, le tout en quasi-autarcie, selon leurs propres lois, les lois de la charia, qu'ils appliquent de la manière la plus fondamentale. C'est une sorte de mini-califat, avec son propre émir, Omar Omsen donc, qui exerce une influence assez importante sur ses membres. Personne n'est autorisé à sortir. Les occupants peuvent aller faire quelques courses, mais ça se limite à ça. À l'intérieur, quand on rentre, c'est assez surprenant, ça ressemble plus à un petit village, voire un centre de vacances avec une mosquée, une école, de grands arbres et un terrain de football pour les enfants.  C'est donc ici autour de ce camp que des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre jihadistes et forces gouvernementales. Que leur reprochent-elles ?  Les affrontements ont été assez violents avec l'intervention même de combattants ouzbeks qui sont venus prêter main forte aux jihadistes français. Les destructions sur place sont significatives. Dès qu'on arrive, on voit les lance-roquettes qui ont perforé le mur d'enceinte. Il y a partout des impacts de balles, au sol, des mines antichars disposées à l'entrée. On a rencontré cette Française qui nous a dit avoir très peur : « Vers 22h00, on était chez nous, on a commencé à entendre des tirs. Et les tirs sont devenus de plus en plus forts. On savait que c'étaient des armes lourdes et après, moi, j'ai trois filles, on s'est mises au sol tout simplement pour se protéger. » Donc, lors de cet assaut, c'est bien Omar Omsen lui-même qui était visé. Une source au sein du ministère de l'Intérieur nous a affirmé qu'ils étaient venus pour l'arrêter, lui, suite notamment à de nombreux crimes. Plus récemment, une mère a déposé plainte pour maltraitance et violence envers sa fille de 11 ans, évoquant également un mariage forcé. À lire aussiSyrie : le gouvernement conclut un accord avec les derniers jihadistes français retranchés dans un camp Que faut-il retenir de ce personnage, Omar Omsen, une figure du jihadisme considéré comme l'un des, si ce n'est « le » principal recruteur de combattants français en Syrie ? On parle d'environ 100 à 200 départs depuis 2012. Une enquête de nos confrères de Libération a d'ailleurs montré récemment que six Français ont été arrêtés par le Parquet national antiterroriste depuis décembre 2024 et la chute du régime de Bachar el-Assad. Pour retracer rapidement le parcours d'Omar Omsen, c'est un Franco-Sénégalais né à Nice. Il est parti en Syrie en 2013 pour combattre le régime de Bachar el-Assad. Il a fait rapidement allégeance au Front al-Nosra, donc la branche syrienne d'al-Qaïda, ce qui lui a valu d'être mis sous le coup d'un mandat d'arrêt de la justice française. Les États-Unis l'ont également qualifié de terroriste international en 2016.  Vous l'avez donc rencontré, il vous a parlé, longuement, et manifestement assez librement. Nous avons fait le choix, ici, à RFI, de ne pas diffuser les propos d'un homme recherché pour terrorisme et qui n'hésite pas à utiliser les médias comme un levier de communication. Ce n'est pas la première fois à vrai dire qu'Omar Omsen donne des interviews. Il a l'habitude de recevoir des journalistes, mais c'est vrai que d'ordinaire, il refuse d'être enregistré. Cette fois-ci, nous avons pu garder notre micro ouvert tout le long de l'interview. Alors, on peut penser qu'il avait envie de se servir de cette interview pour rectifier un moment de tension avec les autorités. Il a assuré plusieurs fois pendant notre entretien qu'il répondait désormais aux ordres du gouvernement syrien, alors que jusqu'ici, il tenait plutôt un discours contestataire. On peut aussi imaginer d'une manière assez égotique qu'il aime se donner de l'importance et qu'il avait envie de faire passer un message à la France.  La France, c'est toujours « la » cible privilégiée d'Omar Omsen.  Il affirme cette fois-ci que ce sont les autorités françaises qui ont fait pression sur le gouvernement syrien pour l'arrêter. Ce qui est évidemment une simple accusation, rien ne permet pour le moment de le confirmer. Il affirme que son groupe dérange, car il prétend faire venir des Français encore aujourd'hui en Syrie. Cela, il nous l'explique, il dit que des Français le contactent sur Telegram, il leur explique, il leur donne des indications pour les faire venir jusqu'à son camp. Et malgré l'accord de cessez-le-feu qui a été signé, il refuse toujours d'en sortir. Cela fait plus de trois ans. Il craint d'être extradé vers la France, de prendre 22 ans de prison ferme. C'est pour cela qu'il assure qu'il ne se rendra jamais.  À lire aussiSyrie : plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution

Reportage international
Syrie: le camp de jihadistes de Harem, un «mini-califat avec son propre émir, Omar Omsen»

Reportage international

Play Episode Listen Later Oct 27, 2025 4:59


Idleb, dans le nord du pays, théâtre la semaine dernière de violents affrontements entre l'armée syrienne et des combattants jihadistes étrangers, français notamment, retranchés à l'intérieur d'un camp, celui de Harem. Tensions qui illustrent le défi sécuritaire auquel sont confrontées les nouvelles autorités de Damas. Celui qui le dirige, une figure bien connue du jihadisme, Omar Omsen. Notre correspondante dans la région s'est rendue dans ce camp et l'a rencontré. On a commencé par prendre contact par Telegram avec Omar Omsen, le jour de l'assaut des forces gouvernementales syriennes, il nous a donné son feu vert. Donc, on a pris la route, direction Harem, au nord-ouest de la Syrie, où se trouve donc ce camp de jihadistes français. Et donc, vous tombez au bout d'une petite route sur les hauteurs d'une colline, sur ce camp adossé au mur qui sépare la Syrie de la Turquie. C'est un camp complètement enclavé où vivent depuis 2017 environ 70 Français – hommes, femmes et enfants –, le tout en quasi-autarcie, selon leurs propres lois, les lois de la charia, qu'ils appliquent de la manière la plus fondamentale. C'est une sorte de mini-califat, avec son propre émir, Omar Omsen donc, qui exerce une influence assez importante sur ses membres. Personne n'est autorisé à sortir. Les occupants peuvent aller faire quelques courses, mais ça se limite à ça. À l'intérieur, quand on rentre, c'est assez surprenant, ça ressemble plus à un petit village, voire un centre de vacances avec une mosquée, une école, de grands arbres et un terrain de football pour les enfants.  C'est donc ici autour de ce camp que des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre jihadistes et forces gouvernementales. Que leur reprochent-elles ?  Les affrontements ont été assez violents avec l'intervention même de combattants ouzbeks qui sont venus prêter main forte aux jihadistes français. Les destructions sur place sont significatives. Dès qu'on arrive, on voit les lance-roquettes qui ont perforé le mur d'enceinte. Il y a partout des impacts de balles, au sol, des mines antichars disposées à l'entrée. On a rencontré cette Française qui nous a dit avoir très peur : « Vers 22h00, on était chez nous, on a commencé à entendre des tirs. Et les tirs sont devenus de plus en plus forts. On savait que c'étaient des armes lourdes et après, moi, j'ai trois filles, on s'est mises au sol tout simplement pour se protéger. » Donc, lors de cet assaut, c'est bien Omar Omsen lui-même qui était visé. Une source au sein du ministère de l'Intérieur nous a affirmé qu'ils étaient venus pour l'arrêter, lui, suite notamment à de nombreux crimes. Plus récemment, une mère a déposé plainte pour maltraitance et violence envers sa fille de 11 ans, évoquant également un mariage forcé. À lire aussiSyrie : le gouvernement conclut un accord avec les derniers jihadistes français retranchés dans un camp Que faut-il retenir de ce personnage, Omar Omsen, une figure du jihadisme considéré comme l'un des, si ce n'est « le » principal recruteur de combattants français en Syrie ? On parle d'environ 100 à 200 départs depuis 2012. Une enquête de nos confrères de Libération a d'ailleurs montré récemment que six Français ont été arrêtés par le Parquet national antiterroriste depuis décembre 2024 et la chute du régime de Bachar el-Assad. Pour retracer rapidement le parcours d'Omar Omsen, c'est un Franco-Sénégalais né à Nice. Il est parti en Syrie en 2013 pour combattre le régime de Bachar el-Assad. Il a fait rapidement allégeance au Front al-Nosra, donc la branche syrienne d'al-Qaïda, ce qui lui a valu d'être mis sous le coup d'un mandat d'arrêt de la justice française. Les États-Unis l'ont également qualifié de terroriste international en 2016.  Vous l'avez donc rencontré, il vous a parlé, longuement, et manifestement assez librement. Nous avons fait le choix, ici, à RFI, de ne pas diffuser les propos d'un homme recherché pour terrorisme et qui n'hésite pas à utiliser les médias comme un levier de communication. Ce n'est pas la première fois à vrai dire qu'Omar Omsen donne des interviews. Il a l'habitude de recevoir des journalistes, mais c'est vrai que d'ordinaire, il refuse d'être enregistré. Cette fois-ci, nous avons pu garder notre micro ouvert tout le long de l'interview. Alors, on peut penser qu'il avait envie de se servir de cette interview pour rectifier un moment de tension avec les autorités. Il a assuré plusieurs fois pendant notre entretien qu'il répondait désormais aux ordres du gouvernement syrien, alors que jusqu'ici, il tenait plutôt un discours contestataire. On peut aussi imaginer d'une manière assez égotique qu'il aime se donner de l'importance et qu'il avait envie de faire passer un message à la France.  La France, c'est toujours « la » cible privilégiée d'Omar Omsen.  Il affirme cette fois-ci que ce sont les autorités françaises qui ont fait pression sur le gouvernement syrien pour l'arrêter. Ce qui est évidemment une simple accusation, rien ne permet pour le moment de le confirmer. Il affirme que son groupe dérange, car il prétend faire venir des Français encore aujourd'hui en Syrie. Cela, il nous l'explique, il dit que des Français le contactent sur Telegram, il leur explique, il leur donne des indications pour les faire venir jusqu'à son camp. Et malgré l'accord de cessez-le-feu qui a été signé, il refuse toujours d'en sortir. Cela fait plus de trois ans. Il craint d'être extradé vers la France, de prendre 22 ans de prison ferme. C'est pour cela qu'il assure qu'il ne se rendra jamais.  À lire aussiSyrie : plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution

Maintenant, vous savez
Pourquoi oublie-t-on ce qu'on voulait faire au moment d'entrer dans une pièce ?

Maintenant, vous savez

Play Episode Listen Later Oct 26, 2025 4:40


Arriver dans une pièce et oublier ce que tu étais venue y faire. Tout un chacun a déjà forcément expérimenté ce phénomène déroutant. Parfois, cela peut même inquiéter. On pense à tort que ce sont des troubles de la mémoire. Le syndrome de la porte, également appelé doorway effect ou encore boundary effect, effet frontière, est en réalité aussi banal que bénin. Ce mécanisme courant et universel est sans conséquence. Et surtout : son rouage s'explique de manière très simple. Des scientifiques américains de l'université Notre-Dame, dans l'Etat de l'Indiana, ont par exemple mené une étude en 2011. Ce syndrome a-t-il été étudié par la science ? Que se passe-t-il précisément dans le cerveau ? Donc ce genre de petits oublis n'a rien d'alarmant ? Écoutez la suite de cet épisode de "Maintenant Vous Savez". Un podcast Bababam Originals, écrit et réalisé par Emilie Drugeon. Première diffusion : mars 2024 À écouter aussi : ⁠Comment limiter l'impact du sucre sur notre santé ?⁠ ⁠Comment savoir si la couleur de notre urine est normale ?⁠ ⁠Comment bien choisir son matelas ?⁠ Retrouvez tous les épisodes de⁠ "Maintenant vous savez"⁠. Suivez Bababam sur ⁠Instagram⁠. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

Reportage Afrique
Afrique du Sud: à Soweto, la ruée vers l'or continue de toucher les populations pauvres plus de 100 ans plus tard

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 26, 2025 2:33


La ville de Johannesburg est aussi appelée « la ville de l'or », parce qu'elle a été fondée à la fin du XIXe siècle quand de l'or y est découvert. Rapidement, la ville se développe autour de cette précieuse ressource. Plus de cent ans plus tard, la plupart des mines ont fermé, mais il reste des milliers de puits encore ouverts, et surtout des matières toxiques qui continuent de toucher les communautés voisines, et aujourd'hui, les habitants sont de plus en plus malades.  De notre correspondant à Johannesburg, L'image est frappante : dans une impasse de Soweto, une immense dune de sable dépasse derrière le toit de modestes maisons en pierre. Quand il y a du vent, la poussière se soulève. Et toutes ces substances toxiques arrivent chez nous. Nous sommes dans le quartier de Snake Park, dans une maison familiale à deux étages où plusieurs générations vivent ensemble. Novulawu Sitshaluza, bob sur la tête pour se protéger du soleil, a grandi ici : « Au départ, on pensait que cette montagne était naturelle, mais nous avons découvert plus tard que c'était en fait une création humaine, issue de la ruée vers l'or. » Des générations marquées par la maladie À la fin du XIXe siècle, la ville de Johannesburg se construit sur l'or. Et pendant l'apartheid, le pouvoir blanc déporte les populations noires dans d'immenses townships, souvent à proximité de mines, et donc de déchets toxiques. « Vous savez, nos ancêtres sont partis travailler dans les mines. Ils ne sont jamais revenus avec de l'or ou de l'argent. Ils sont revenus avec des maladies. Et encore aujourd'hui, nous, leurs arrière-petits-enfants, on tombe malade à notre tour. C'est l'éternelle souffrance des Noirs en Afrique du Sud. ». Thokozile Mntambo est activiste, figure de la lutte des communautés locales face aux géants du secteur minier : « Comme vous pouvez le voir, il n'y a aucune clôture pour sécuriser les lieux… Vous pouvez vous garer ici, on va s'approcher un peu ». Donc là, on va monter sur une petite butte, pour vraiment avoir une vue sur toute la mine. On monte sur du sable très clair, presque blanc. Ce sont tous les résidus ; à l'époque où on cherchait encore de l'or. « Ils continuent de trouver de nouvelles technologies pour extraire les restes d'or. Alors, nous, on meurt encore à cause de cet or ! », ajoute Thokozile Mntambo. Recenser les victimes  Et Thokozile Mntambo ne veut plus voir sa communauté mourir. En 2023, avec la Bench-Marks Foundation, elle démarre un porte-à-porte pour recenser tous les cas de maladies. Résultat : la moitié des répondants déclarent avoir des problèmes respiratoires : « On est venu me voir pour me dire que je devais arrêter de parler aux médias, car cela perturbe les investissements. Mais j'ai commencé ce combat, je ne vais pas m'arrêter là ! » Parce que de nombreuses vies sont en jeu. À cause de ces longues années d'expositions à l'uranium ou à l'arsenic, de plus en plus d'enfants naissent malades. Nous retournons chez Novulawu, qui vit juste en face de la mine : « Ma fille était handicapée, elle est malheureusement décédée en 2022, à 12 ans… Je ne peux pas être certaine que ce soit à cause de ces résidus toxiques, mais cette dune a peut-être joué un rôle, oui. » Selon les activistes de Snake Park, ce combat, c'est un combat entre le profit des grandes entreprises et la santé des communautés locales appauvries ; plus de cent ans après la ruée vers l'or.

Afrique Économie
Tchad: la province du Lac toujours privée d'Internet, une économie locale à la peine

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 26, 2025 2:19


Au Tchad, cela fait un an que la province du Lac est privée de connexion internet. Décidée le 28 octobre 2024 au moment de l'opération militaire « Haskanite » déclenchée en réponse à une attaque meurtrière de Boko Haram sur une position de l'armée, la coupure visait à entraver les communications du groupe terroriste. Aujourd'hui, elle continue de grever l'économie de la zone, entravant l'activité des commerçants et accentuant chez les habitants le sentiment d'être « coupés du monde ». De notre envoyé spécial de retour de Baga Sola, Au marché de Baga Sola, Mahamat Abakar Aguidi, 27 ans, importe du matériel informatique en provenance du Nigeria. Mais depuis la coupure internet, impossible de contacter directement ses fournisseurs sur WhatsApp par exemple. « Actuellement, quand tu veux envoyer, il faut envoyer à N'Djamena. Les gens vont prendre les taxes, explique-t-il. Ça coûte plus cher. Quand tu appelles au Nigeria, ça peut prendre 5 000 à 10 000 FCFA. Nous avons besoin urgemment de la connexion parce que toutes nos affaires sont déjà ralenties. On est même en train de perdre tous nos chiffres d'affaires. » La déconnexion de la province affecte aussi les services et le travail des humanitaires, principaux pourvoyeurs d'emplois. Certains disposent d'une connexion par satellite que Lol Tahir, un jeune chômeur, tente parfois d'utiliser pour chercher du travail. « On va plaider au niveau des organisations internationales ici. Parfois, on trouve [la connexion]. Mais, si on se connecte même plus de dix minutes, ils changent le mot de passe et, directement, ils coupent [la connexion] », témoigne ce jeune. Selon lui, la coupure de la connexion Internet contribue au chômage des jeunes à Baga Sola. À écouter aussiSur les rives du lac Tchad, une guerre sans fin contre Boko Haram et la montée des eaux « Le sentiment, c'est d'être coupé du monde » Et lorsque Lol Tahir parvient enfin à envoyer sa candidature, l'offre d'emploi est souvent déjà expirée. La frustration s'accumule donc, au sein d'une jeunesse privée de réseaux sociaux et d'accès à l'information, nous dit Ahmat Ali Mouta, 28 ans. « Le sentiment, c'est d'être coupé du monde, justement, et c'est d'être aussi empêché de saisir certaines opportunités. Il y a des gens, ils suivent leur cours en ligne et du coup, il n'y a pas la connexion. Qu'est-ce qu'il faut faire ? », interroge-t-il. Difficile également de faire valoir son mécontentement. « On ne peut pas protester puisqu'il y a certaines choses que les gens craignent. Mais ça n'empêche. Moi, j'ai cette opportunité de me prononcer auprès de votre micro. Donc, je dis haut et fort [qu'il faut que] le gouvernement essaie de lever ces mesures pour nous permettre vraiment de saisir certaines opportunités qui se présentent en ligne, en fait », plaide le jeune homme. Interrogé fin juin sur la question, le ministre des Télécoms, Michel Boukar affirmait qu'une solution serait trouvée très bientôt. À lire aussiLes raisons qui ont poussé Mahamat Idriss Déby à prendre la direction de l'opération militaire «Haskanite»

Lignes de défense
La dissuasion nucléaire russe à l'épreuve de la guerre en Ukraine

Lignes de défense

Play Episode Listen Later Oct 26, 2025 16:07


Dès le lancement de son « opération militaire spéciale » (SVO) contre l'Ukraine, le 24 février 2022, le Kremlin, qui dispose de l'un des plus vastes arsenaux nucléaires au monde, a adopté des mesures de dissuasion agressives et une rhétorique résolument menaçante. Décryptage d'un possible emploi de l'arme nucléaire par Moscou, avec Dimitri Minic, chercheur à l'Institut français des Relations internationales, l'Ifri.  RFI : Dès les premiers jours de la guerre, Moscou adopte une rhétorique nucléaire agressive. Quelle est sa stratégie ? Dimitri Minic : Le 24 février 2022, sa stratégie, c'est de prendre Kiev en quelques heures et au pire quelques jours, et de soumettre politiquement l'Ukraine. Quand Vladimir Poutine fait son discours sur l'opération militaire spéciale le 24 février, qui annonce son déclenchement, il fait une allusion à un emploi possible de l'arme nucléaire, face à ceux qui voudraient s'impliquer directement dans ce conflit pour aider l'Ukraine. Ce qui, au fond, a permis à la Russie d'éviter effectivement une escalade de la guerre locale en guerre régionale, impliquant d'autres pays, d'autres puissances, mais qui n'a pas suffi non seulement à dissuader effectivement l'Ukraine de résister, mais surtout qui n'a pas permis d'éviter le début d'un flux d'aide militaire à l'Ukraine. Et par ailleurs, ces menaces nucléaires russes n'ont pas permis d'empêcher l'instauration de sanctions économiques très importantes de l'Occident contre la Russie. Donc, c'est un succès relatif de la stratégie nucléaire russe, mais qui, en réalité, ne permet pas à la Russie d'isoler l'Ukraine de l'Occident, ce qui était son principal objectif. Mais il y a quand même une véritable inquiétude qui plane en Occident, puisque le nucléaire tactique fait partie de l'arsenal russe. Le nucléaire a été étendu à la guerre conventionnelle, en quelque sorte ? Oui, absolument. En fait, à la chute de l'Union soviétique, les élites militaires russes héritent d'une doctrine de non-emploi en premier. Et progressivement, elles se rendent compte que la théorie de la dissuasion et ses mécanismes étaient peu développés par rapport à ce qui existait en Occident. Dans les années 90, vous avez une grande période d'élaboration conceptuelle, de théorisation qui conduit l'armée russe, au plan théorique et doctrinal, à effectivement étendre la dissuasion nucléaire aux guerres conventionnelles de toute ampleur, locales, régionales et à grande échelle. Il y a un emploi possible de l'arme nucléaire, un emploi démonstratif, limité, censé mettre fin aux combats dans des conditions favorables à la Russie. On aurait pu se dire, puisque l'opération militaire spéciale est un échec pour la Russie, il est possible que ces concepts soient appliqués. Mais en réalité, cette doctrine exigerait des conditions qui ne sont pas du tout réunies dans la guerre en Ukraine. Pour que Moscou prenne des mesures de dissuasion nucléaire très claires, il faudrait par exemple un transfert des têtes nucléaires depuis les entrepôts centraux vers les unités, vers les bases. Un transfert démonstratif médiatisé qui montrerait que la Russie commence à penser sérieusement à employer l'arme nucléaire ou un essai nucléaire réel, ou d'autres types de mesures qui montreraient qu'elle a vraiment la volonté de le faire. Mais il faudrait qu'elle se trouve dans des conditions extrêmement graves. Il faudrait qu'elle soit en passe de perdre de manière irrémédiable face à un ennemi conventionnel, aidé par des États d'ailleurs dotés de l'arme nucléaire, qui non seulement aient envie de conquérir des territoires russes ou bien aient envie de changer le régime russe. À lire aussiRussie: Vladimir Poutine annonce une révision de la doctrine nucléaire et menace les Occidentaux On le voit au début de la guerre, les Américains vont sonder les Russes afin de savoir dans quelles conditions ils pourraient utiliser l'arme nucléaire. Absolument. Et à l'époque, Valeri Guerassimov répond qu'il y a trois conditions : l'utilisation d'armes de destruction massive contre la Russie, une volonté, une tentative de changer le régime, une déstabilisation profonde du régime provoqué par un État étranger. Et la troisième condition serait des pertes catastrophiques sur le champ de bataille. Et c'est intéressant parce que, à l'époque, à l'automne 2022, la Russie subit des pertes et surtout des revers militaires importants en Ukraine, dans le Donbass. Valeri Guerassimov, à ce moment-là, en évoquant ces trois conditions, abuse de son interlocuteur parce qu'il est évident que la Russie aurait pu compenser ses pertes assez rapidement et qu'elle a de telles réserves matérielles et humaines qu'il est très peu probable qu'elle recourt au nucléaire dans ce type de conditions loin d'être inacceptable ou en tout cas catastrophique pour elle. Vous identifiez trois failles théoriques et pratiques révélées par cette guerre en Ukraine de la doctrine nucléaire russe. Et l'une d'elles, c'est la limite de la dissuasion stratégique conventionnelle, avec les fameux missiles Kalibr,  Kinjal, dont l'usage n'a pas produit l'effet escompté… Non, non, ça n'a pas fonctionné. Effectivement, la Russie débute la guerre en Ukraine avec une conception de la dissuasion qui est une conception très agressive, offensive, mais surtout inter-domaines. C'est à dire que la Russie ne conçoit pas la dissuasion comme quelque chose d'exclusivement nucléaire. La dissuasion russe concerne à la fois les domaines non militaires et subversifs, le domaine conventionnel, donc les forces conventionnelles et les armes conventionnelles et les forces nucléaires. Donc, la Russie n'a pas une vision exclusivement défensive de la dissuasion. Car, pour le dire rapidement, la Russie ne conçoit sa sécurité qu'à travers l'insécurité de ses voisins. Donc, cette situation stratégique échoue effectivement à trois niveaux. C'est d'abord l'échec du concept de contournement, pour permettre à l'État russe de gagner une guerre avant la guerre. En fait, il n'était pas question de déclencher une guerre à grande échelle, de longue durée et très meurtrière, mais plutôt de soumettre l'ennemi sans combat, ou en tout cas sans combat de grande ampleur. C'est aussi un échec des moyens et des méthodes psychologiques ou informationnelles, comme disent les Russes, puisqu'ils pensaient les Ukrainiens et les élites ukrainiennes complètement soumises, rendues apathiques par la Russie et ses manœuvres. Ça n'a pas été le cas. Ils pensaient que les Occidentaux avaient été anesthésiés par cette pratique psychologique ou informationnelle, qui vise non seulement à modifier la psyché des individus et des sociétés, mais en fait à transformer les individus et la société. Et donc surtout, ce que j'observe dans cette étude, c'est que la phase conventionnelle, a subi un échec important. Pourquoi : parce que les élites militaires russes et les élites politiques russes ont surestimé pendant 35 ans l'efficacité de ces moyens conventionnels. Parmi ces moyens conventionnels, effectivement, on a d'abord les forces générales, les exercices, les déploiements de forces aux frontières. Bon, ça n'a pas produit l'effet désiré. Ça n'a pas forcé l'Ukraine à capituler. Mais surtout, les armes modernes duales, donc, qui peuvent être à la fois équipées soit d'une tête nucléaire, soit d'une tête conventionnelle. Ces armes, le Kinjal, le Kalibr, l'Iskander, ont été utilisées sur le champ de bataille. On se rappelle le Kinjal, une arme hypersonique utilisée à un moment qui était censé être décisif pour la Russie, puisque c'était le moment des premières négociations entre l'Ukraine et la Russie en mars 2022, au moment où les Ukrainiens sont très réticents à accepter un accord très favorable à la Russie. Et la Russie emploie dans l'intervalle, au moment de ces discussions ultimes, le Kinjal sur le champ de bataille. C'était sa première utilisation opérationnelle, puis un deuxième deux jours plus tard, avant de se retirer du nord et de l'est de l'Ukraine. L'utilisation de ces missiles conventionnels confirmait en fait des vulnérabilités qui étaient identifiées par les militaires russes depuis les années 90 ! Il faut bien comprendre que la défense antimissile présente en Ukraine, d'origine occidentale notamment, a été efficace et a plutôt montré la surestimation que les élites militaires, russes et politiques russes avaient de l'efficacité de l'emploi de ces missiles contre des cibles stratégiques comme des bases aériennes, etc. Non seulement en termes d'ampleur, de nombre indispensable pour détruire une cible stratégique, mais en plus la vulnérabilité des vecteurs. On voit bien que la Russie a fait face à un ISR, c'est à dire un renseignement occidental qui a été puissant et efficace. Cette double vulnérabilité, à la fois la difficulté à détruire des cibles stratégiques avec ces missiles modernes et en même temps la difficulté à protéger leur plateforme de lancement, ça tend à remettre en question, même partiellement, cette stratégie de frappes nucléaires limitées dont je parlais tout à l'heure, avec un missile unique. Donc, on voit bien que d'un point de vue technique, c'est un affaiblissement. Et les excès rhétoriques de Dmitri Medvedev (vice-président du Conseil de Sécurité de Russie au discours violemment anti-occidental, ndlr), de Ramzan Kadyrov (président de la République de Tchétchénie, un proche de Vladimir Poutine, ndlr) également, ont abîmé la dissuasion nucléaire russe ? À force de crier au loup et à menacer d'hiver nucléaire, l'Occident, ça ne prend plus ? Absolument. Parce que la Russie, dès qu'elle entre dans le conflit, produit une rhétorique nucléaire extrêmement agressive, mais dans les faits, les mesures qu'elle prend concrètement pour accompagner cette rhétorique nucléaire sont très modérées. Donc, vous avez un décalage très fort entre ce que la Russie dit, et ce que la Russie fait vraiment. Ça n'est pas une nouveauté en Russie. Sur quoi s'appuie cette pratique, ce décalage ? Il est dû à une culture stratégique, c'est à dire que la Russie considère que l'Occident est faible, lâche et déliquescent et qu'il est sensible aux menaces, qu'il a peur du nucléaire et qu'il cédera en réalité. Ils estiment qu'une frappe nucléaire unique, démonstrative, limitée sur le théâtre, obligera, forcera finalement les Occidentaux à rentrer chez eux et à demander pardon. Ils ne sont pas vraiment revenus de ça. Effectivement, ce décalage au bout d'un moment pose un problème. Vous ne pouvez pas hurler dans tous les médias que vous avez au moins dix lignes rouges et ne rien faire. Des officiers supérieurs généraux de l'armée russe ont expliqué en 2023/2024, ils ont eu un mot que je trouve très drôle, « Les lignes rouges russes ont rougi de honte », ajoutant « Les Occidentaux nous ont devancés de 8 à 10 pas dans l'escalade et nous, on les regarde ». Dans l'armée russe, il y a une forme d'incompréhension de l'attitude de la Russie. C'est à dire qu'ils sont tous d'accord pour maintenir cette rhétorique agressive, mais ils veulent qu'elle soit accompagnée de mesures pratiques, concrètes. Donc ce décalage a affaibli la crédibilité de la dissuasion nucléaire russe et ça a conduit les Occidentaux à poursuivre leur aide à l'Ukraine et même à l'intensifier. Aujourd'hui, la dissuasion nucléaire russe commence à s'adapter en entreprenant des actions beaucoup plus concrètes. On a évidemment la décision de transférer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. On a beaucoup d'autres actions de ce type. Il y a aussi la publication de la nouvelle doctrine nucléaire russe en novembre 2024, qui est une mesure de dissuasion en réalité. Il faut bien le comprendre, ça aussi. RFI : Et quel est le nouveau message adressé à l'Ouest, à l'Europe et à l'OTAN ? C'est de faire des démonstrations de force sérieuses. Un général russe important propose de rejouer le scénario cubain (crise des missiles de Cuba 1962, ndlr). Donc il y a une volonté de faire une démonstration claire de la force militaire nucléaire. Et à chaque fois qu'une ligne rouge est franchie, d'avoir une réponse nucléaire ou conventionnelle. Les militaires russes pensent aussi que les réponses conventionnelles doivent être beaucoup plus violentes, beaucoup plus fortes. Et cette dissuasion conventionnelle, en fait, ils en ont fait la démonstration avec le tir de missiles balistiques à portée intermédiaire. Ce tir d'Orechnik (Le 9M729-Orechnik, littéralement « noisetier », est un missile balistique russe à portée intermédiaire, ndlr) fait suite à la publication de la nouvelle doctrine nucléaire, qui elle-même s'inscrit dans ce que la Russie perçoit en 2024 comme une logique d'escalade continue. C'est aussi une réponse au discours d'Emmanuel Macron sur de possibles troupes au sol en Ukraine. Et n'oubliez pas, le plus important, en 2024 commence la levée de toutes les interdictions de l'administration Biden sur l'utilisation par l'Ukraine d'armes de fabrication américaine, non seulement à la frontière russe, mais en fait progressivement sur tout le territoire russe. Puis une autre séquence s'ouvre puisque Donald Trump arrive au pouvoir. À lire aussiRoyaume-Uni: les bonnes intentions envers l'Ukraine lors de la «coalition des volontaires» RFI : Qu'est-ce que change l'arrivée de Donald Trump pour la dissuasion nucléaire russe ? On a l'impression d'avoir changé de monde parce qu'avec l'ancienne administration, vous aviez une escalade très maîtrisée à laquelle la Russie a eu beaucoup de mal à répondre parce que tout est venu de façon séquencée. Envisager l'utilisation de l'arme nucléaire en cas de menace à l'existence même de l'État russe, ça devenait complètement obsolète pour ses officiers supérieurs et généraux. Parce que cette doctrine nous montre aussi que la Russie a peur que ses tentatives d'agression contre ses voisins suscitent l'aide de pays dotés d'armes nucléaires. En fait, elle a peur que le scénario ukrainien se reproduise. Et donc cette nouvelle doctrine est censée couvrir ces scénarios aussi. Elle élargit les conditions d'emploi et elle abaisse le seuil déclaré d'emploi de l'arme nucléaire. RFI : L'élection de Donald Trump a-t-elle permis de faire baisser la tension ? Plus tôt. Ça très clairement, c'est à dire que Trump et son indifférence relative à l'Ukraine et à l'Europe y participe, la collusion idéologique qui existe entre la Russie et les États-Unis aujourd'hui, le peu d'intérêt qu'il a pour l'OTAN et l'Europe orientale le permette. Ce qui ne veut pas dire que la rhétorique agressive de la Russie s'arrête. Au contraire, on voit bien que la rhétorique nucléaire agressive de la Russie se déclenche dès que le président américain envisage sérieusement, en tout cas rhétoriquement, de fournir des armes offensives et à longue portée à l'Ukraine. Ce qui s'éloigne, c'est la perspective d'un emploi. Il était déjà très faible depuis le début de la guerre en Ukraine. Avec l'élection de Donald Trump, il est encore plus faible. Donc autant dire, très peu probable. En revanche, les ambiguïtés de Washington, les hésitations de l'Europe à l'égard de la défense du continent, à l'égard de la défense de l'Ukraine, alimentent l'agressivité de la Russie. Et donc ça augmente la probabilité d'actions déstabilisatrices conventionnelles russes. À lire aussiLa pérennisation de l'aide à l'Ukraine au menu d'un nouveau sommet européen à Bruxelles

Km42 - Running - Trail - Lifestyle
Courir sur tapis : avantages et inconvénients — Les bases en course à pied #9

Km42 - Running - Trail - Lifestyle

Play Episode Listen Later Oct 25, 2025 18:13


S'entraîner sur tapis est une pratique très répandue et vous permet de rester au chaud et en sécurité. Le tapis de running a des bénéfices mais aussi des inconvénients. Donc je pense qu'il faut savoir en descendre pour aller courir dehors. Notamment pour préparer une course.Liens :Le Protocole Perte de Gras : https://go.soulier.xyz/protocolekm42Le Programme FlowFit (tarif de lancement spécial) : https://go.soulier.xyz/flowfitkm42Rejoindre le Hamsters Running Club : https://km42.soulier.xyz/hrcTous les liens et anciens épisodes : https://km42.soulier.xyz/383Cet épisode est sponsorisé par Nutripure :Vous bénéficiez de 10% de réduction sur votre première commande avec le code HAMSTERS. Ou en cliquant sur le lien suivant : https://go.soulier.xyz/NutripureKm42Dans ces épisodes les bases de l'entraînement, je vous propose de décrypter certains termes et stratégies qui peuvent vous paraitre étrange quand vous débutez ou que vous voulez progresser. Forcément en cette saison vous allez voir beaucoup plus de personnes courir sur tapis roulant. Soit en salle soit chez elles. Car c'est un outil qui se généralise. Mais pour autant faut-il faire toutes ses séances dessus ?Dans cet épisode :les avantages du tapis : sécurité, conditions climatiques, éclairage, organisationpourquoi c'est intéressant après un retour de blessurepourquoi certaines personnes aiment faire du fractionné sur tapisles inconvénients du tapispourquoi il faut savoir en descendre surtout pour préparer une courseune alternance intéressante entre tapis et course en extérieurpourquoi régler la pente de votre tapis sur 1%et pourquoi vos tendons d'Achille vous remercieront de ne pas dépasser les 3% d'inclinaisonNouveau : Le protocole Perte de Gras 2025 ❤️ Me suivre Tous les liens sont ici

Le Trait
LE TRAIT - Episode 58 - Dominique Sciamma, le trublion du Design

Le Trait

Play Episode Listen Later Oct 25, 2025 67:00


On peut être insolent, avoir eu une scolarité rebelle et devenir fondateur d'une école de design comme CY Ecole de design, aujourd'hui au top des classements en France après seulement 4 ans d'existence. Dominique Sciamma donne l'impression à la fois d'une grande assurance, d'une grande liberté et d'une fougue certaine...Une enfance en banlieue parisienne, un père professeur de mathématiques puis engagé dans la promotion du logement social expliquent sûrement ses deux moteurs depuis toujours : « la volonté de changer le monde » et une passion pour les maths et l'informatique, une grille de lecture du monde, une parmi d'autres, dit-il.« Je suis quelqu'un qui se fait virer de partout. Le déclic pour moi a été la découverte des mathématiques. J'aime dire non. J'ai découvert un langage. Je voulais être maître du monde. Les maths représentent un moyen de découvrir les structures du monde. Et l'informatique, c'est de la mathématique en action. Donc je dirais : les maths, c'est lire, l'informatique, c'est agir. L'important, c'est de savoir quel outil on se donne pour découvrir le monde ».Son parcours n'était pas tracé. Après des études en mathématiques, il devient professeur en lycée professionnel, se fait virer. Il reprend des études d'informatique puis entre chez Bull, où il reste pendant 12 ans cette fois. Il en garde la conviction que : « Les grandes entreprises ne sont pas toujours au courant qu'elles peuvent être des acteurs du changement. L'entreprise peut être un lieu de transformation ». Mais aussi que l'informatique, c'est de la politique, et que le numérique allait changer le monde.Il fait aussi un passage dans la presse comme directeur des éditions électroniques de La Tribune. Ces expériences le conduisent ensuite à l'école STRATE, où il devient responsable multimédia en 1998, au moment de l'explosion d'internet, avant d'être nommé directeur général en septembre 2013.On ne s'attardera pas sur la fin de son mandat à STRATE, mais il rebondit très vite et très fort en fondant CY École de Design au sein de l'université de Cergy-Pontoise. On comprend que Dominique Sciamma a créé l'école de ses rêves : une école pluridisciplinaire à l'image de ce qu'il conçoit comme le « profil complet » du designer. Il en parle avec passion et énumère :« CY a un contenu pédagogique qu'on ne trouve nulle part ailleurs : culture générale, histoire des idées politiques, culture du soin, culture du vivant, formation au dessin, volumes, perspectives, peinture, couleur, graphisme, cartographie, mais aussi philosophie, sciences humaines, design sensoriel, anthropologie... ».Dominique Sciamma a une définition très large du design qui, selon lui, n'appartient pas qu'aux designers : « ils en sont les porteurs éloquents, les garants, mais pas les propriétaires. Pour moi, le design, c'est contribuer à créer les conditions d'une expérience de vie réussie pour tous et chacun. C'est un travail d'équipe ».Il porte aussi la conviction que les écoles de design prendront la place qu'occupent aujourd'hui les écoles de management et d'ingénieurs, car la question « Pourquoi ? » remplacera les questions « Combien ? » et « Comment ? ».Bonne écoute.https://letraitpodcast.paris/

Invité Afrique
Madagascar: pour l'essayiste Serge Zafimahova, «les militaires ne risquent pas de confisquer le pouvoir»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 24, 2025 12:57


À Madagascar, il reste beaucoup de questions après la chute, il y a dix jours, du président Andry Rajoelina et l'arrivée au pouvoir des militaires. Combien de temps va durer la transition ? Les militaires vont-ils s'incruster à la tête de l'État et confisquer ainsi la victoire politique des jeunes manifestants de Génération Z ? L'essayiste politique Serge Zafimahova, qui préside également la Chambre de commerce Chine-Madagascar, répond aux questions de Christophe Boisbouvier. En ligne d'Antananarivo, il s'exprime aussi sur le nouveau Premier ministre, qui suscite beaucoup de débats dans le pays. RFI : Serge Zafimahova, beaucoup de jeunes de la Gen Z se demandent s'ils ne vont pas se faire confisquer leur victoire par les militaires. Est-ce que leurs craintes vous paraissent fondées ou pas ? Serge Zafimahova : le problème qui se passe actuellement, c'est l'absence d'expérience politique des militaires qui ont pris le pouvoir. Et en fait, ils ne connaissent pas du tout le personnel politique et les oligarques de l'ancien régime. Donc, ils se font un peu dépasser, déborder de ce côté-là. Or, on est face à une Assemblée nationale corrompue qu'on aurait dû abroger dès le départ. Alors, sur la durée de la transition et sur la date des prochaines élections, le nouvel homme fort du pays, le colonel Mickael Andrinirina, n'est pas très clair. Est-ce que vous avez des précisions ? En fait, le plus important pour la communauté internationale, si on prend par exemple la Sadec, que j'ai rencontrée longuement, c'est qu'il y ait un calendrier clair qui justifie que les élections présidentielles ne seront que dans 22 mois. Pourquoi 22 mois ? Cela s'explique pour des raisons simples. Il y a une refonte totale de la liste électorale. Ensuite, il faut savoir qu'un quart de la population malgache n'a pas d'état civil. Donc à 18 ans, ils n'ont pas de carte d'identité nationale. Il y a ensuite la sécurisation des élections au niveau de la Haute Cour constitutionnelle et au niveau de la Cour électorale nationale indépendante. De toute façon, l'Union européenne ne peut pas se contredire. Dans son rapport électoral en 2018, l'Union européenne a demandé à ce que la Haute Cour constitutionnelle soit dissoute. Que la Cour électorale nationale indépendante (Céni) soit dissoute, que des nouveaux textes régissent les élections. Donc tout ça nécessite une période sérieuse, je dirais, pour qu'on puisse remettre tout ça à l'ordre. Tout ce processus devrait être fait en 22 mois. C'est pour ça qu'on parle d'une transition de 24 mois. Sous le couvert du FFKM, le Conseil chrétien des églises à Madagascar. Donc, cette transition de deux ans ne vous paraît pas scandaleuse ? Non, la transition de deux ans n'est pas scandaleuse dans le sens où là, on est déjà dans une procédure, je dirais, accélérée, mais crédible tout de même. L'autre point aussi, en fin de compte, vous avez parlé au tout début de la peur des jeunes que leur révolution soit confisquée. Aujourd'hui, la personne qui a été proposée comme Premier ministre est un proche de l'ancien régime. Donc, c'est un proche d'un grand opérateur économique qui se trouve être le bailleur de l'ancien régime. Donc le fossoyeur de Madagascar. Et c'est tout ça, en fin de compte, qui pose problème aujourd'hui au niveau de la jeunesse. Il y a déjà eu au moins deux coups d'État militaires dans le passé à Madagascar en 1972 et en 2009. Est-ce qu'il n'y a pas le risque que, cette année 2025, les militaires s'installent au pouvoir pour de nombreuses années ? Je ne crois pas parce que, au vu de ce qui s'est passé, je pense que les militaires vont transmettre à un vrai Premier ministre les pleins pouvoirs pour pouvoir mener cette mission. Comme je l'ai dit, la balise, c'est le Conseil des églises chrétiennes à Madagascar, le FFKM. Donc, je ne pense pas que les militaires risquent de confisquer le pouvoir. Et de toute façon, ils ont aussi compris que la population malgache ne va pas se laisser faire. Et ils ont compris qu'il y a quand même un rapport de force qui a été instauré au niveau de la population. Il faut savoir que le problème malgache, c'est la confiscation par l'élite de toutes les sorties de crise. Donc cette fois-ci, on va vraiment partir de la base sociale pour écouter la population, pour qu'on puisse construire ensemble de manière inclusive une loi fondamentale qui tient compte de la réalité socio-économique de Madagascar. De toute façon, on va aller vers une décentralisation forte. Alors, vous l'avez dit, le nouveau Premier ministre est un ami du milliardaire Mame Ravatomanga, qui a fui à l'île Maurice dans la nuit du 11 au 12 octobre. Et aujourd'hui, les nouvelles autorités malgaches ont lancé contre cet homme d'affaires un mandat d'arrêt international avec une notice rouge d'Interpol. Est-ce que le Premier ministre ne risque pas de faire barrage à cette procédure ? Le Premier ministre n'a pas le poids de faire barrage sur cette procédure. De toute façon, au niveau même des militaires, il y a une contestation là-dessus. Je pense que le plus sage pour les dirigeants actuels militaires, c'est de revenir sur leur décision et de mettre en place un Premier ministre accepté par toutes les parties, surtout par ceux qui ont exigé le changement. Donc, je crois qu'on va s'acheminer vers un vrai Premier ministre, cette fois-ci, avec tous les moyens nécessaires pour mettre Madagascar sur les rails, je dirais de l'assainissement et la fin, je dirais, d'un régime oligarchique qui a été mis en place par l'ancien régime. Je crois que c'est en train de se faire. Et sinon, il va y avoir une reprise des manifestations. À lire aussiMadagascar: comment va se dérouler la période de transition

Les Sport’ischhh
Toé Pis Toé - Live #2 (Alex Aussant, Korine Côté, Maude Landry)

Les Sport’ischhh

Play Episode Listen Later Oct 24, 2025 50:59


WOW !! Quelle partie !! À la demande générale nous avons rejoué à notre jeu Toé Pis Toé devant public avec des invités de feu (Alexandre Aussant, Korine Côté, Maude Landry) et vous DEVEZ absolument écouter ça ! Pour vrai... ça n'a juste pas de bon sens comment c'est bon (et un peu grivois attention oreilles sensibles haha !) Tellement bon que nous avons décidé que si la demande était là (genre si vous l'écrivez dans les commentaires) on commencerait peut-être à faire des parties de Toé Pis Toé sur une base mensuel genre une fois par mois ! Donc si c'est quelque chose qui vous allume faites-le nous savoir ! ***** Toé Pis Toé est en vente partout ! Bénéficiez d'un rabais de 10% en le commandant en ligne avec le code promo VACHON10 au https://www.randolph.ca/produit/toe-pis-toe-fr/ Ou obtenez un rabais encore plus gros en vous le procurant lors des enregistrements des Sport'ischhh ou à une représentation du one man show de Martin Vachon "Ahh Caramel..." www.martinvachon.ca Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Reportage International
Afghanistan: une nouvelle campagne de vaccination pour éradiquer la polio

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 2:35


Le monde va-t-il se débarrasser de la poliomyélite ? L'Afghanistan et le Pakistan sont les deux seuls pays où le virus de la polio reste endémique. Malgré les campagnes de vaccination nationale et l'aide internationale chapeautée par l'OMS, ces deux États n'ont pas réussi à enrayer la transmission de la maladie. En Afghanistan, deux régions restent des foyers de propagation : l'est du pays, densément peuplé, et le sud, très conservateur, où les campagnes de vaccination ne reçoivent pas l'adhésion totale des autorités. Jusqu'en 2022-2023, l'Afghanistan a fait des progrès importants vers l'éradication complète de la polio, avant de connaître une recrudescence de cas. Les expulsions massives d'Afghans depuis le Pakistan font craindre une augmentation supplémentaire dans les prochains mois. Une campagne de vaccination a été organisée à Kunar, province récemment sinistrée par un séisme et proche de la frontière pakistanaise. De notre correspondante à Kunar, Margot Davier À Dar-i-noor, depuis quelques jours, les équipes s'activent à plein régime pour rassembler les enfants de moins de 5 ans éligibles au vaccin contre la polio. Les sites de vaccination, particulièrement rudimentaires, comme ici au milieu des vaches, sont déployés dans chaque localité. Un représentant de l'OMS, désireux de rester anonyme, témoigne : « Donc, nous avons trois personnes dans notre équipe. L'un d'entre eux est un mobilisateur. C'est une femme. Elle va de maison en maison, et grâce à l'aide de la communauté, elle essaie de conduire les enfants à ce site, depuis leurs maisons. Et ce site, si nous regardons le plan, correspond à trois maisons. Dix enfants sont associés à ces habitations. » Les femmes jouent un rôle crucial pour sensibiliser les familles, comme l'explique Najibullah, l'un des vaccinateurs : « Les femmes se rendent directement au sein des maisons et peuvent s'adresser aux mères de familles, elles les invitent à se rendre sur les centres de vaccination. Les femmes sont vraiment importantes. Avant que la campagne ne commence, cette mobilisatrice sociale se rend dans les maisons, met à jour les registres. Si des bébés sont nés, s'il y a de nouveaux arrivants, surtout en ce moment, les listes changent rapidement. Par exemple, avant, il y avait cinq enfants dans cette maison, maintenant, il y en a sept. » Vaccination orale et injectable pour une efficacité de la campagne Dans les provinces les plus conservatrices du pays, à Helmand et Kandahar, au sud, les femmes n'ont pas le droit de participer aux campagnes. En conséquence, les résultats sont beaucoup plus faibles qu'à l'Est. À Kunar, 97% des équipes accueillent au moins une femme. 98% des enfants devraient être vaccinés à la fin de la campagne. Une petite fille arrive justement avec son père, elle fait la grimace. « Normalement, on ne donne qu'un vaccin oral pour cette campagne. On fait le vaccin oral, mais aussi le vaccin injectable. » C'est la première fois que les deux vaccins sont utilisés en même temps pour renforcer l'efficacité de la campagne. La petite fille voit deux de ses ongles coloriés au feutre noir. Cette marque sert à distinguer les enfants vaccinés des autres. La densité de population, les faibles conditions d'hygiène et la malnutrition sont des facteurs de transmission, selon le responsable de l'OMS. « Malheureusement, la plupart de ces facteurs existent à l'est du pays. C'est pourquoi nous sommes plus exposés aux risques ou plus susceptibles de contracter ce virus. Donc, nous menons davantage de campagnes ici. À l'Est, nous avons noué des partenariats avec nos collègues de Wash pour améliorer les conditions sanitaires et d'hygiène dans les zones les plus problématiques. » Quatre cas de polio ont été recensés en Afghanistan depuis le début de l'année. À lire aussiAfghanistan: plus de 800 morts dans un séisme qui a secoué l'est du pays

Afrique Économie
Le Botswana veut prendre le contrôle majoritaire du De Beers

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 23, 2025 2:22


Entre pandémie de Covid, sanctions russes, droits de douanes américains, préférence pour les pierres synthétiques, les prix du diamant sont en chute libre. Le Botswana, parmi les plus grands producteurs, est touché de plein fouet. Dans ce contexte, le gouvernement souhaite obtenir le contrôle majoritaire de De Beers, le géant du diamant, en augmentant ses parts de 15% aujourd'hui, à 50%. L'objectif : avoir une plus grande marge de manœuvre, notamment sur la chaîne de production et la fixation des prix. De notre correspondant à Johannesburg, Au Botswana, quand le marché du diamant va mal, alors l'économie aussi. 30% de son PIB dépend de ces pierres précieuses. Raison pour laquelle l'État veut plus de contrôle sur ses ressources. « En exerçant un contrôle majoritaire sur cette société, le Botswana aura également une plus grande influence sur la manière dont les prix du diamant sont fixés », estime Kevin Tutani économiste et analyste politique. Comme le président du Botswana Duma Boko, il considère qu'obtenir un contrôle majoritaire de De Beers, c'est tout simplement une question de souveraineté économique pour le pays : « Il peut y avoir des manipulations des prix, le Botswana a donc besoin de transparence. On parle de souveraineté nationale parce que 80% des exportations du Botswana proviennent du diamant, et ce secteur représente 30% de son PIB. L'influence des diamants sur l'économie est donc si grande qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale. C'est un moment clé où le Botswana doit déterminer de son avenir. » Prendre la main sur la chaîne de valeurs Avec ce contrôle majoritaire, le Botswana y voit aussi une possibilité d'intégration verticale : en orientant par exemple plus de diamants vers des usines de polissage locales pour développer ses propres industries. « Ce que nous constatons, c'est que près de 95% des diamants sont taillés et polis en Inde, plus précisément dans la ville de Surat, où l'on estime qu'il y a une main d'œuvre d'un demi-million de personnes », réagit Hans Merket, spécialiste de l'exploitation des ressources naturelles dans les pays africains. « Ce n'est pas quelque chose que le Botswana peut remplacer en claquant des doigts », estime-t-il. « Le Botswana a un contrôle sur la vente, mais pas sur ce qu'il se passe ensuite, car la chaîne d'approvisionnement est très complexe. Mais le pays est conscient qu'une grande partie des revenus et de la valeur sont créés en aval, lorsque ces diamants sont transformés en bijoux. Donc, bien sûr, le Botswana souhaite jouer un rôle plus important à cet égard. De grands progrès ont déjà été faits, mais ce n'est pas quelque chose qui peut être réalisé rapidement. Cela nécessite des investissements à très long terme dans les infrastructures, la formation et l'emploi », analyse le chercheur. Si la plupart des observateurs considèrent que l'accord est déjà presque bouclé, parce que De Beers, en mauvaise position, cherche à vendre des parts, l'entreprise a jusqu'à fin octobre pour accepter ou non de signer. À lire aussiLe deuxième plus gros diamant au monde découvert au Botswana

Reportage International
Irlande: la réunification avec l'Irlande du Nord au cœur de l'élection présidentielle

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 2:34


Les Irlandais sont appelés aux urnes. Ils voteront, vendredi 24 octobre, pour leur prochain président. Une fonction symbolique dans le pays, mais que l'actuel président, Michael D. Higgins, a su transformer en véritable tribune pour aborder les grands enjeux mondiaux, à commencer par la situation à Gaza. La question palestinienne a d'ailleurs animé la campagne, tout comme la réunification avec l'Irlande du Nord. Un sujet brûlant, et pour cause : près de deux tiers des Irlandais, et 60% des Nord-Irlandais, jugent essentiel de se préparer à ce rapprochement historique.  Après Belfast, c'est la deuxième plus grande ville d'Irlande du Nord : Derry ou Londonderry. C'est ici qu'ont grandi Daryl et Adam, cigarettes roulées à la bouche et écarteurs aux oreilles. A 25 ans, ils forment à eux deux Crack Pipe, un groupe de hip-hop. Ils sont nés après l'accord de paix du Vendredi saint en 1998 et n'ont donc jamais connu les violences du conflit. Pour eux, la réunification de l'Irlande n'est qu'une question de temps.  « Il y a un certain fossé entre les plus âgés et les jeunes, parce que Derry a beaucoup changé. Je crois que les gens veulent avancer, tourner la page et aller de l'avant. La frontière à elle seule entretient la division. »  Le changement dont parle Daryl a été illustré en 2022 par la victoire du Sinn Fein aux élections en Irlande du Nord. Une victoire historique pour ce parti, ancien bras politique de l'IRA, l'armée républicaine irlandaise, et qui a relancé le débat sur réunification de l'île.   Aujourd'hui, 60% des Nord-Irlandais s'y disent favorables. De l'autre côté de la frontière, c'est un espoir de longue date. Selon un sondage, 64% des citoyens de la République étaient pour fin 2023. Et l'évolution des Nord-Irlandais est importante pour eux, car ces derniers peuvent voter demain à la présidentielle s'ils résident en République d'Irlande.   Les promesses de nouvelles perspectives C'est le cas de Karl Duncan, 23 ans, qui a posé ses valises à Dublin il y a à peine deux mois. « Quand on grandit et qu'on vit en Irlande du Nord, les opportunités économiques ne sont pas très nombreuses, surtout en dehors de Belfast. Donc, pour beaucoup de jeunes du Nord, la réunification serait synonyme de nouvelles perspectives en nous rapprochant de l'Union européenne. »  Ross Neel, 29 ans, lui est avocat. Originaire de Belfast, il vit à Dublin depuis quelques années. Et à ceux, dans le Sud, qui redoutent le coût de la réunification et soulignent que l'Irlande du Nord est la province la plus pauvre du Royaume, Ross rétorque : « Dublin subit énormément de pression car il n'y a pas assez de logements ni d'infrastructures. À Belfast, en revanche, il y a de l'espace disponible. Il y a des choses que l'Irlande du Nord peut apporter à la République et qu'on ne mesure peut-être pas suffisamment. Par exemple, l'industrie de défense en Irlande du Nord pourrait bénéficier à la République qui est très faible dans ce domaine. »  Demain, le rêve longtemps si lointain d'une Irlande réunifiée pourrait donc enfin devenir réalité, entre les mains de la future présidente Catherine Connolly ou Heather Humphreys.  À lire aussiComment l'Irlande du Nord et la République d'Irlande continuent-elles à coexister, cinq ans après le Brexit?

Invité Afrique
Présidentielle ivoirienne: «Nous n'avons pas de doute sur la mobilisation de nos électeurs»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 4:39


L'élection en Côte d'Ivoire se tient ce samedi 25 octobre. Cinq candidats sont en lice, dont le président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat. Son parti, le RHDP, espère l'emporter par un « coup KO ». Mais comme tous les autres partis, le RHDP se confronte à une donnée : la question de la mobilisation. Le ministre Amadou Coulibaly, par ailleurs Directeur régional adjoint de campagne du Poro, répond aux questions de Bineta Diagne. RFI : La campagne bat son plein, mais il y a aussi quelques mouvements de protestations sporadiques qu'on a pu voir dans le pays. Comment peut-on garantir que l'élection sera calme et apaisée ce samedi ? Amadou Coulibaly : J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le bilan de l'appel à manifester qui a été fait par un des auteurs de cet appel. Mais il y a à peine six localités qui ont été concernées sur les 111 départements et 201 communes que la Côte d'Ivoire compte. Donc, ça reste très marginal et l'ordre est rétabli de façon quasi systématique par les forces de l'ordre qui interviennent de façon conventionnelle. Plutôt que d'interdire, est-ce que ce n'était pas plus simple d'encadrer et de protéger les manifestants, comme le suggère l'ONG Amnesty International ? En toute chose, il faut que force reste à la loi. À partir du moment où c'est une décision qui a été arrêtée par le Conseil constitutionnel, le gouvernement a estimé que les manifestations visant à dénoncer cette décision n'étaient pas autorisées. Jusqu'à aujourd'hui, les principaux partis de l'opposition réclament encore le dialogue. Qu'est-ce qui bloque ? On se pose des questions. L'élection aura lieu le 25. Quel serait le but d'un dialogue au moment où le processus électoral est lancé ? Mais avez-vous pensé à la suite ? Après les élections, comment comptez-vous apaiser les esprits au sein de l'opposition ? Parce que ça crée des frustrations… Les frustrations, vous les connaissez, elles sont venues du fait que certains candidats de l'opposition qui n'étaient pas éligibles ont posé leur candidature. Le Conseil constitutionnel a fait son travail. Je reste persuadé que, pour les élections à venir, avec tous les cadres qui existent dans les différents partis qui ont envie de compétir, tous ceux qui, parmi eux sont éligibles, poseront leur candidature. Le débat ne se posera plus de la même façon. Sur le terrain, quasiment tous les cadres du RHDP insistent pour que les militants aillent voter ce samedi. Est-ce que vous avez un doute aujourd'hui sur la mobilisation des électeurs ? Nous n'avons pas de doute. La loi électorale permet de retirer sa carte d'électeur le jour même de l'élection. Ce que nous faisons au RHDP et c'est de demander aux électeurs de retirer leur carte dès à présent afin de savoir dans quel bureau de vote ils sont affectés, ça rend le vote plus efficace. Mais nous sommes persuadés que, pour ce qui nous concerne en tout cas, nous aurons une bonne mobilisation de nos électeurs. Vous n'avez pas une crainte que les électeurs, en tout cas vos électeurs, se disent que tout est plié d'avance, inutile de se déplacer samedi ? Non du tout, puisque nous avons un challenge. C'est nous qui avons demandé au président Ouattara d'être candidat et c'est à nous de démontrer au président Ouattara que nous voulions vraiment qu'il soit candidat. Et cela passe par le plébiscite que nous devons lui offrir. Un des arguments présentés par le président au moment de l'annonce de sa candidature, c'est de maintenir la stabilité dans le pays. Beaucoup de choses ont été faites sur le plan de la sécurité. Qu'est-ce que vous comptez faire de mieux ou de plus ? Nous allons continuer à intensifier les actions qui vont créer ce sentiment de sécurité, ou plutôt renforcer ce sentiment de sécurité qu'ont les Ivoiriens. La Côte d'Ivoire est entourée de pays qui sont eux-mêmes débordés par les questions de terrorisme. Il n'y a plus forcément de coopération aujourd'hui avec le voisin burkinabè. Comment comptez-vous faire pour rétablir le dialogue et donc aussi la coopération ? Le dialogue, quoi qu'on dise, n'a jamais été formellement rompu. Nos voisins ont toujours des représentations diplomatiques en Côte d'Ivoire. Ça permet de montrer que, au moins de façon diplomatique, le dialogue est maintenu. Maintenant, pour ce qui concerne notre pays, évidemment, nous renforçons la sécurité à nos frontières pour éviter que nous puissions avoir des infiltrations. Mais sans patrouilles mixtes, ça reste quand même un frein dans votre dispositif ? Nous avons eu à mener ensemble beaucoup d'opérations conjointes. C'est vrai que cela rendait plus efficace la sécurisation de nos frontières respectives. Mais aujourd'hui, en attendant que les choses se stabilisent et que nous reprenions donc cette coopération efficiente et efficace en termes de sécurité, nous avons le devoir de protéger le territoire ivoirien. Et c'est ce à quoi le chef de l'État s'attelle. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: quel bilan politique pour Alassane Ouattara?

Single Jungle
Ep.120 Hélène, célibataire, maman, être HPI, ça change quoi dans les relations ?

Single Jungle

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 44:03


Après Christo (ép.35) et Elyas (ép.116) et leur TDAH, Aude et son hypersensibilité (ép.78), voici Hélène, qui a été diagnostiquée récemment HPI (haut potentiel intellectuel), je continue ainsi mon exploration des neuroatypies et neurodivergences et leur impact dans le quotidien, l'estime de soi, les rencontres amicales, amoureuses etc. Le parcours d'Hélène peut parler à tout le monde : on fait quoi quand on découvre un "potentiel" inattendu, qui remet en question notre vie, nos projets ? Qu'est-ce qu'on en fait ? Est-ce une 2e chance que la vie nous offre ? Comment la saisir ? Bonne écoute ! Prochain épisode : le 5 novembre Si vous voulez soutenir Single Jungle, avec un don en une seule fois, j'ai ouvert un Tipeee : https://fr.tipeee.com/single-jungle. J'ai suivi le conseil d'auditrices et d'auditeurs qui ont proposé de participer à la hauteur de leurs moyens, ponctuellement, aux frais des épisodes (prise de son/montage). Merci aux premières personnes qui ont participé ! Références citées dans l'épisode ou en bonus (à suivre) AVERTISSEMENT IMPORTANT : Ne jamais s'inscrire sur une application ou site de rencontres payant sans 1) lire les avis sur Google (Play store) ou Apple (App store) 2) lire les conditions tarifaires de l'abonnement. Ainsi je vous déconseille fortement le site PARSHIP, qui pratique l'extorsion : on ne peut pas résilier avant 1 an obligatoire, même si on n'utilise plus le service, qui n'est pas satisfaisant, car très peu de personnes dans votre région. Le service clientq n'a que mépris pour les clients et le service communication ne veut rien entendre (un comble), aucun arrangement possible. Donc évitez une dépense inutile. Episode enregistré en février 2025, en région parisienne, chez Christelle (amie d'Hélène), merci à elle pour son hospitalité et son soutienPrise de son, montage et mixage : Isabelle FieldMusique : Nouveau générique ! Vous l'avez reconnu ? C'est le générique de la série mythique des années 90 "Code Quantum" avec Scott Bakula. J'adore cette série, féministe, inclusive. Dédicace à Richard Gaitet (Arte Radio), auteur, fan inconditionnel aussi de cette série.Virgules sonores : Edouard JoguetLogo conçu par Lynda Mac-ConnellHébergement : Podcloud

La Cohorte, le podcast qui rapproche les freelances
REDIFF - “Je progresse au fur et à mesure et j'essaie de ne pas trop me mettre la pression”

La Cohorte, le podcast qui rapproche les freelances

Play Episode Listen Later Oct 22, 2025 28:15


Mon invitée pour ce nouveau portrait de freelance, c'est Mathilde ! Et elle est… kiné! Une kiné qui publie tous les jours sur Linkedin et qui porte un combat: elle lutte contre les effets de la sédentarité. Autrement dit, elle veut qu'on se bouge plus les

Invité Afrique
Sahel: «Le Maroc s'est imposé comme étant le pays prêt à faire la médiation»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 11:12


Le 2 décembre prochain, le Maroc organisera une grande conférence anti-terroriste, avec notamment les trois pays de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. C'est ce qu'annonce le site Africa Intelligence et ce que confirme ce matin Abdelmalek Alaoui, qui préside l'Institut marocain d'intelligence stratégique, basé à Rabat. Il y a deux ans, le Maroc a lancé le projet de relier les pays sahéliens enclavés à la côte atlantique. Et depuis 2023, le Maroc fait médiation entre les trois pays de l'AES et plusieurs pays européens, dont la France. Pourquoi cette stratégie ? En ligne de Rabat, Abdelmalek Alaoui répond à Christophe Boisbouvier. RFI : Il y a deux ans, en novembre 2023, le Maroc a lancé le projet de relier les pays sahéliens enclavés à la côte atlantique. Deux ans après, est-ce que ce projet avance ? Abdelmalek Alaoui : Le projet avance et il est structuré autour du port qui va être dans la région. Et il procède du triptyque sécurité, développement et intégration régionale. Il y a évidemment quelques retards sur toutes les dimensions route, parce qu'il y a des dimensions sécuritaires qui sont extrêmement importantes, mais c'est un projet qui est concret et qui est en train d'avancer. Alors, vous parlez des problèmes sécuritaires, concrètement, pour aller de Bamako, par exemple, au port de Dakhla ou au port de Laâyoune, il faut passer par la Mauritanie. Est-ce que ce pays est d'accord pour laisser transiter des camions ? Alors, au cours des deux dernières années, il y a eu beaucoup de discussions avec la Mauritanie sur les points de passage, sur la sécurisation de ces points de passage. Il y a eu des goulots d'étranglement, mais la situation à date est beaucoup plus fluide. Et puis Nouakchott et Rabat, au vu des derniers développements géopolitiques dans la région, sont alignés pour faire avancer ce projet. Et puis pour aller de Bamako aux ports de l'océan Atlantique comme Dakhla et Laâyoune, il faut aussi passer par le territoire disputé du Sahara occidental. Est-ce que les camions qui vont circuler dans cette zone ne vont pas être exposés à d'éventuelles représailles de la part du Front Polisario ? Alors la question de la sécurisation des routes lorsque l'on passe par le « no man's land » qui est cette zone sous contrôle de l'ONU, c'est une question qui est au cœur de la nouvelle approche sécuritaire du Maroc. Et le Maroc, au cours des dernières années, a montré qu'il était en capacité de pouvoir sécuriser ces routes. Lorsqu'il y a eu la résurgence d'actions violentes de la part du Front Polisario, à chaque fois, elles ont subi la condamnation des instances multilatérales et notamment des Nations unies. Mais le Maroc est confiant sur sa capacité à pouvoir projeter à la fois sécurité et fluidité dans toutes les zones qui permettent l'accès au port de Dakhla. Et concrètement, d'ici combien de temps pensez-vous que cette route pourra s'ouvrir entre Dakhla et Bamako par exemple ? Les dernières estimations, les plus sérieuses chiffrées d'économistes qui datent de l'an dernier, font état d'un investissement qui n'est pas loin du milliard de dollars afin de pouvoir sécuriser ces routes. Et il y a évidemment des retards qui sont inhérents, comme je vous l'ai dit, à la situation sécuritaire. L'horizon qui paraît le plus vraisemblable serait autour de 2027-2028, pour avoir une ceinture qui fonctionne à peu près. Alors, en décembre dernier, quatre agents de la DGSE française qui étaient détenus au Burkina Faso ont été libérés grâce à une médiation marocaine. Depuis le 14 août dernier, un agent de l'ambassade de France à Bamako, Yann Vezilier, est en prison. Est-ce que le Maroc peut trouver une solution à ce problème au Mali ? Je ne peux ici que vous rappeler la doctrine marocaine qui est celle d'agir d'abord et de parler ensuite. Le Maroc s'est imposé comme étant le pays qui était prêt à faire la médiation avec les différents pays de l'AES, là où les contacts sont rompus avec la France, mais également avec d'autres pays européens. Ça a été le choix du Maroc de garder ce fil du dialogue toujours vivant. Donc, on ne peut que supposer que le Maroc jouera son rôle s'il est sollicité. Et vous dites en effet que le Maroc est un médiateur très discret. Est-ce qu'il fait médiation aussi entre le pouvoir militaire aujourd'hui à Bamako et les groupes armés du nord du Mali ? Alors, sur la question du renseignement, le Maroc est organisé en deux pôles, un pour le renseignement intérieur qui est la DGST et le BCIJ, qui est le FBI marocain, et un avec la Direction générale des études et documentation qui, elle, organise la projection extérieure du Maroc, un peu à l'image de la DGSE. Cette DGED a, au cours de ces dernières années, été extrêmement présente à chaque fois qu'il y avait des discussions qui pouvaient être enclenchées entre des groupes extrémistes et les autorités. Mais moi, je ne suis pas dans le secret de ces institutions. On suppose qu'elle travaille encore une fois dans la discrétion. Il y a aussi des prisonniers maliens et des prisonniers russes aux mains des rebelles touaregs du FLA, Le Front de libération de l'Azawad. Que fait le Maroc de ce point de vue ? Comme vous le savez, cette zone où il y a les rebelles touaregs est une zone où il y a beaucoup d'influences. Il y a aussi une influence algérienne. Quant au Maroc, je ne peux pas vous dire avec précision ce qu'il fait sur place. Mais est-ce que le Maroc peut faciliter la libération des deux prisonniers russes aux mains du Front de Libération de l'Azawad ? Alors ce que je peux constater, c'est que le Maroc veut travailler avec tous les membres permanents du Conseil de sécurité. C'est le cas avec la Russie, puisqu'il vient d'y avoir à Moscou une rencontre bilatérale entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue russe Sergueï Lavrov, qui portait sur la coopération globale entre le Maroc et la Russie, et elle avait évidemment comme point la future résolution sur le Sahara occidental qui est attendue à la fin du mois. Je ne saurais vous dire s'ils se sont entretenus de la situation dans le Sahel ou au Mali.

Afrique Économie
En Côte d'Ivoire, la jeunesse face au défi de l'emploi

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 21, 2025 2:22


À la veille de la présidentielle du 25 octobre, les candidats multiplient les promesses. Un thème revient sans cesse dans les meetings : l'emploi des jeunes. Officiellement, le chômage est inférieur à 3%, mais pour beaucoup, décrocher un travail stable reste un parcours du combattant, malgré une croissance moyenne de 6,4% sur la dernière décennie. De notre correspondant à Abidjan, C'est à Yopougon, près d'une gare routière, que nous retrouvons Serge. Diplômé en criminologie, il cherche depuis deux ans un emploi. En attendant, il vend du garba – un plat à base d'attiéké et de thon frit – pour subvenir à ses besoins : « J'ai fait la coordination locale de sécurité. Je suis plus dans le volet militaire. Donc, je passe les concours militaires, mais on n'a pas de suite. » Pas formés au besoin du marché Face à ces échecs répétés, Serge tente sa chance dans le privé. Mais là encore, les portes se ferment : « Les entreprises nous demandent des CV bien garnis, avec deux, trois ou même cinq ans d'expérience… alors qu'on vient à peine de finir l'université. » Pour Ibrahim Koné, expert en ressources humaines, le problème est structurel : « On forme généralement des jeunes sur des modules qui ne sont pas en phase avec la réalité des entreprises. Or, celles-ci ont des besoins précis. Si les jeunes ne sont pas formés sur ces compétences-là, naturellement, ils ne seront pas embauchés. » À écouter aussiCôte d'Ivoire: un lycée professionnel pour former les jeunes à l'agriculture L'Agence Emploi Jeunes en première ligne Depuis 2015, l'État tente d'apporter des solutions à travers l'Agence Emploi Jeunes. Stages, emplois aidés, financements de projets… des prêts allant de 100 000 à 25 millions de francs CFA sont proposés. Parmi les bénéficiaires, Mardelle Caumouhet, entrepreneure dans le secteur du bâtiment : « Les fonds nous ont permis de développer nos activités, d'organiser mes équipes et de renflouer mon stock. Les résultats sont déjà très satisfaisants. » Des dispositifs que l'administration veut renforcer, assure Herman Nikoué, administrateur adjoint de l'Agence Emploi Jeunes : « Il s'agit de faciliter et de renforcer l'accès à des emplois décents et productifs, d'amplifier les programmes liés à l'entrepreneuriat des jeunes. Il est même prévu la création d'un fonds de garantie dédié aux jeunes entrepreneurs. » Selon les autorités, plus de 500 000 jeunes auraient déjà bénéficié du programme Jeunesse (PJ Gouv) 2023-2025.

Les Grandes Gueules
L'explication du jour - Laurent Valdiguié, journaliste d'investigation à Marianne : "Tout est conçu pour ne pas pouvoir sortir du Louvre. Donc les agents ne sont pas armés" - 20/10

Les Grandes Gueules

Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 1:51


Aujourd'hui, Didier Giraud, Charles Consigny et Flora Ghebali débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.

Invité Afrique
Présidentielle en Côte d'Ivoire: pour Jean-Louis Billon, «les Ivoiriens veulent le changement»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 4:27


En Côte d'Ivoire, 8,7 millions d'électeurs seront appelés à voter le 25 octobre pour le premier tour de l'élection présidentielle. Il y a cinq candidats en lice, dont le président sortant Alassane Ouattara. RFI donne la parole à chaque candidat. Ce matin, Jean-Louis Billon, cadre du PDCI, en froid avec son parti, se présente avec une autre casquette. Sa candidature est portée par le Code, une coalition de partis politiques. Mais sur le terrain, réussira-t-il à convaincre ses camarades du PDCI, à voter pour lui ? Et va-t-il toucher plus de monde, au-delà du PDCI ? RFI : Comment peut-on gagner une élection présidentielle sans le soutien d'un grand parti politique comme le PDCI ? Jean-Louis Billon : Les partis politiques, aussi grands soient-ils, perdent aussi des élections présidentielles. Aujourd'hui, j'ai une coalition importante de plus d'une vingtaine de partis politiques à laquelle est venu s'adjoindre plusieurs militants du PDCI-RDA. Donc, c'est avec tout ce monde que nous avons organisé la campagne et que nous mobilisons sur l'ensemble du territoire national. Et aujourd'hui, on arrive à tenir des meetings avec une mobilisation bien plus importante que le parti au pouvoir. Est-ce que vous avez maintenu les discussions avec la direction du PDCI ? Je suis un militant du PDCI. Donc, nous nous parlons régulièrement. Il n'y a peut-être pas de mot d'ordre officiel, mais sur le terrain, les militants du PDCI m'accompagnent. Pour moi, je suis en train de mener une campagne raisonnable et nous restons confiants quant à l'issue de cette élection. Vous n'avez pas un soutien officiel du PDCI. Est-ce que vous espérez encore un mot d'ordre avant la fin de la campagne ? Le PDCI, ce n'est pas la majorité en Côte d'Ivoire. La très grande majorité des Ivoiriens est complètement apolitique. Nous avons plus de 6 millions d'électeurs qui ne sont pas affiliés à des partis politiques. C'est à moi de convaincre les Ivoiriens de me donner cinq ans pour diriger la Côte d'Ivoire. Et il sera plus difficile pour le président Alassane Ouattara de convaincre les Ivoiriens de lui accorder cinq années de plus. C'est pour ça que je suis confiant, parce que les Ivoiriens veulent le changement. Et les Ivoiriens veulent une nouvelle génération d'acteurs politiques. Et je représente cette nouvelle génération. Au vu des derniers taux de participation, on a plutôt lieu de se demander, si les électeurs iront voter ce samedi ? Alors c'est très simple. S'ils ne sortent pas voter, là oui, l'électorat captif du RHDP se mobilisant, ne pas voter en réalité, c'est choisir Alassane Ouattara. Par contre, s'il y a une forte mobilisation demain, elle sera plus à mon avantage parce que l'électorat du RHDP ne grandit plus. Avez-vous les ressources humaines suffisantes pour déployer des représentants dans tous les bureaux de vote le 25 octobre ? Nous nous sommes organisés pour être présents dans tous les bureaux de vote. Pourquoi est-ce que c'est un enjeu pour vous ? Parce que c'est une ambition de longue date et je veux participer au renouveau de la Côte d'Ivoire. Jean-Louis Billon, votre programme est principalement axé sur l'économie. Que comptez-vous faire de différent par rapport à l'administration sortante qui, elle, brandit sur le terrain un bilan positif ? La croissance économique ivoirienne est essentiellement le résultat de l'investissement public. Ça, c'est la gestion RHDP. C'est le programme du président Ouattara. Le programme que je présente axe la croissance sur le secteur privé, la création d'emplois, l'investissement privé avec plus de réduction de pauvreté. L'investissement public a joué son rôle, mais il a atteint ses limites. À Dabou, vous avez mis l'accent sur les questions de paix et de sécurité. Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer la sécurité dans le pays ? La stabilité du pays sera maintenue. Mais pour aller au-delà, il faut que nous engagions un véritable processus de réconciliation nationale. Parce que malheureusement, la crise ivoirienne passée a laissé des séquelles. Il y a encore des Ivoiriens qui se sentent, vrai ou faux, menacés et qui restent en dehors de la Côte d'Ivoire. Tout le monde doit rentrer. Vous pensez à Guillaume Soro ? Je pense à Guillaume Soro et d'autres, bien sûr. Personne ne doit se sentir exclu du processus de développement que je veux mettre en place. Donc, je m'arrangerai dans mes premières décisions pour que tout le monde rentre et que nous engagions un vrai processus de réconciliation, que nous partions sur une nouvelle base. Comment vous ferez par rapport aux menaces extérieures ? Je pense notamment à la lutte contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme est aujourd'hui une situation qui concerne l'ensemble des pays de la sous-région. Bien sûr, nous avons, nous même, notre système sécuritaire, mais il nous faut beaucoup plus de coopération avec les autres, pour éradiquer ce phénomène. À lire aussiPrésidentielle en Côte d'Ivoire: les candidats s'activent dans la dernière ligne droite

Afrique Économie
En Côte d'Ivoire, l'irrigation, passage obligé vers l'autosuffisance en riz

Afrique Économie

Play Episode Listen Later Oct 20, 2025 2:27


La Côte d'Ivoire espère atteindre l'autosuffisance en riz. L'objectif politique, répété depuis plusieurs années, s'est traduit par une hausse de la production depuis cinq ans. En 2025, la production locale devrait atteindre 1,8 million de tonnes de riz blanchi selon les prévisions de l'Agence ivoirienne de développement de la filière rizicole (Aderiz), de quoi couvrir 85% de la demande locale. Mais le chemin de l'autosuffisance dépend encore de l'irrigation. De notre envoyé spécial à M'Bahiakro, C'est une plaine qui s'étend à perte de vue. Sous le vent, des plants verts et de rares épis de couleur dorée ondulent. Les grains attendent d'être récoltés. « En ce moment, les grains sont ensachés, le riz est dans l'enveloppe. C'est le riz paddy ! », nous décrit Georges Kouamé Yao. Il fait partie de la coopérative Ayué N'zi. Il veut développer la riziculture à M'Bahiakro : « Nos parents travaillaient le riz, mais de façon rudimentaire et pas en grande quantité. Aujourd'hui, nous voulons faire ça sur de grandes quantités. » Quatre cent cinquante hectares sont aménagés dans la zone, la production est destinée à des usines de transformation, mais dans les faits, à peine la moitié des rizières sont cultivées. Les champs sont secs, la faute au changement climatique pour Georges Kouamé. « Aujourd'hui, nous vivons sous le riz pluvial, on a tous les problèmes d'intempéries, la pluie ne respecte plus les saisons. On vit les difficultés de ce changement-là », détaille le cultivateur. Les rendements s'en ressentent. En 2024, la coopérative n'a produit que 80 tonnes de riz paddy, trente fois moins que le potentiel de la zone si elle était irriguée. Et pourtant, des canaux en béton entourent les rizières ; une poche gonflable sur la rivière N'zi fait office de retenue d'eau. Des installations peu utilisées, envahies d'herbes folles. Les coûts de pompage sont jugés trop élevés. « Le coût minimum à l'hectare, c'est 40 000 francs CFA [60 euros, NDLR], pointe François Kouadio, patron de la coopérative Ayué N'zi. Vous devez faire face au coût de la préparation des sols, aux intrants, vous devez payer ! Donc, quand vous sortez tout ça, le paysan est déficitaire. Il ne rentre pas à la maison avec cinq francs. Il vaut mieux rester en pluvial pour le moment. » À écouter aussiRiziculture en Côte d'Ivoire : « Nous pourrons atteindre ces objectifs d'autosuffisance fin 2026 » « Notre objectif, c'est d'accompagner notre pays à pouvoir atteindre l'autosuffisance » En 2024, à peine 3% des rizières ivoiriennes étaient irriguées. Le reste dépend de la pluie. « Nous sommes en insécurité, vous ne pouvez pas aller à l'autosuffisance avec la riziculture pluviale, ce n'est pas possible », juge Yacouba Dembélé, directeur général de l'agence ivoirienne de la riziculture. Le patron de l'Aderiz préconise des installations d'irrigations plus légères le long des rivières, plutôt que des barrages agricoles. « On fait ce qu'on appelle des prises au fil de l'eau qui vont retenir et répartir l'eau » dans les rizières, « l'essentiel est que l'eau ne tarisse pas, et ça on a un potentiel extraordinaire ! L'aménagement d'un hectare, à ce niveau, c'est entre 800 000 et 2 millions de francs CFA [entre 1 200 et 3 000 euros, NDLR] avec un barrage, un hectare, c'est 35 millions de francs CFA [plus de 50 000 euros, NDLR] », détaille Yacouba Dembélé. Des aménagements espérés par les riziculteurs de M'Bahiakro, soutenus par leur mairie. Pour François Kouadio, c'est une question de fierté nationale : « Notre objectif, c'est d'accompagner notre pays à pouvoir atteindre l'autosuffisance. Quand nous voyons que le riz est importé et qu'il est vendu dans les boutiques à M'Bahiakro, notre cœur saigne. » Sur le marché, le riz de M'Bahiakro est vendu en vrac. La Côte d'Ivoire continue d'importer du riz, principalement en provenance d'Asie, au moins 1,6 million de tonnes en 2024, selon le Centre du commerce international. À écouter aussiLes prix du riz continuent à chuter sous l'impulsion des volumes indiens

Sweet Papi Podcast
Solitude choisie ou subie : comment savoir quand rester… ou s'éloigner ?

Sweet Papi Podcast

Play Episode Listen Later Oct 19, 2025 5:42


Bienvenue dans la saison 5 "La voix en héritage"! Rejoins moi sur Sweet Elles : https://go.sweetpapipodcast.com/sweetelles Comment distinguer la solitude choisie qui apaise, de la solitude subie qui détruit, surtout en fin de vie. Offrir le choix, poser la question, c'est redonner dignité et autonomie à nos proches. La différence ? Être seul par volonté, c'est préserver son intimité et sa sérénité ; être seul par oubli, c'est s'isoler et souffrir. Retenons qu'en tant qu'aidant, notre rôle est d'écouter, d'observer et de trouver ce juste équilibre. Pour plus de conseils inspirants, abonne-toi et partage cet épisode autour de toi. Timeline de l'épisode 00:01:3100:01:40 Solitude choisie versus solitude subie : Savoir reconnaître la différence entre la solitude choisie et la solitude subie permet d'accompagner avec plus de justesse sans envahir ni abandonner. 00:02:2800:02:40 Sujet viral : La différence entre solitude choisie et solitude subie "La solitude choisie peut être une ressource, un espace d'apaisement, presque une dignité retrouvée. La solitude subie, elle, c'est une blessure invisible, elle fait perdre l'envie et surtout elle accentue la fragilité." 00:03:4200:03:55 Viral Topic - Trouver l'équilibre entre solitude choisie et isolement subi : "Respecter les moments de retrait sans les confondre avec un isolement subi, cela demande d'être attentif aux signaux dits faibles, un silence qui apaise n'a pas la même qualité qu'un silence qui enferme." 00:04:2400:04:36 Différence entre solitude choisie et subie en fin de vie : Donc en fin de vie, si je résume la différence entre ces 2 solitudes, c'est la différence entre être seul par choix et se sentir abandonné. Et c'est là que toi aidant ou soignant, tu joues un rôle essentiel. Partage cet épisode autour de toi : c'est une façon simple de reconnaître le chemin d'un aidant.  Et si tu veux échanger avec moi sur ton propre parcours, réserve ton appel découverte grâce au lien dans la description.

Le Podcast Des Établissements Médico-sociaux
# 153 - Marion COLCY - Rendre la démarche qualité visuelle et "sexy" donc accessible !

Le Podcast Des Établissements Médico-sociaux

Play Episode Listen Later Oct 19, 2025 44:42


Dans cet épisode, Marion COLCY nous partage une autre voie : celle d'une qualité vivante, claire et partagée, qui reconnecte les professionnels au sens de leur action quotidienne.La démarche qualité est souvent perçue comme une “usine à gaz” (épisode #103) : des procédures complexes, un vocabulaire trop technique et des documents si lourds qu'ils ne sont jamais consultés. Marion propose de repenser la qualité à travers des outils visuels, ludiques et inclusifs : fiches de poste illustrées, passeports RBPP simplifiés, tableaux de bord colorés, jeux ou encore bingo des droits et libertés...Ces supports permettent d'impliquer les équipes et les résidents dans une dynamique positive, où chacun comprend, agit et contribue.Au-delà des outils, Marion insiste sur l'importance de l'inclusion et de la représentativité : des visuels diversifiés, des photos réelles des équipes et des résidents, et une communication qui reflète la richesse humaine du médico-social.L'épisode aborde aussi la question du partage et de la mutualisation : plutôt que de travailler chacun dans son coin, pourquoi ne pas co-construire et diffuser librement des trames et outils communs entre établissements ? Marion défend une vision collective et collaborative de la qualité, appuyée sur des outils accessibles à tous comme Canva ou ChatGPT.Marion partage presque tous son travail sur LinkedIn,

La marche du monde
Les Pénélopes, une épopée féministe sur internet

La marche du monde

Play Episode Listen Later Oct 18, 2025 48:29


La Marche du monde vous invite cette semaine à découvrir Les Pénélopes, une épopée féministe sur internet, un nouvel épisode documentaire consacré aux Pénélopes, un média féministe créé par des Françaises dans le sillage de la 4è conférence mondiale sur les femmes à Pékin qui se tenait en septembre 1995, organisée sous l'égide de l'organisation des Nations unies (ONU).   Pékin, septembre 1995, pendant 10 jours, des dizaines de milliers de femmes venues du monde entier, des déléguées gouvernementales, des représentantes d'ONG, des militantes féministes, étaient rassemblées pour travailler à la rédaction d'une plateforme d'action en douze points pour l'égalité femmes-hommes. En attendant la conférence suivante annoncée en 2000 à New York, des femmes ont décidé d'agir et de profiter de l'émergence d'internet pour travailler en réseau et relayer en ligne des informations produites par et pour des femmes. C'est le cas des Pénélopes, un groupe de Françaises qui créent sur le web des médias féministes à destination du monde entier. On s'est dit : les médias en France ne font pas leur travail. Il faut se mettre au travail, c'est à nous de le faire parce qu'il n'y aura personne d'autre pour le faire à notre place. […] On voulait du transversal, de l'horizontal, de l'international surtout. Donc on va faire notre magazine féministe international sur le web. Joëlle Palmieri, co-fondatrice des Pénélopes Alors qu'internet arrive à peine dans les foyers, et que les premiers sites d'informations voient le jour, les Pénélopes décident de leur emboîter le pas et de tisser leur toile féministe. Le site www.penelopes.org sera lancé en janvier 1997. Au programme : des articles en français, en anglais et en espagnol, sur la vie des femmes et sur les luttes des femmes à l'international, mais aussi la création d'une Web TV et d'une web Radio avec les moyens du bord, de la formation toute azimut auprès de nombreux collectifs de femmes, et enfin une présence à de nombreuses conférences et rendez-vous internationaux, de Séoul, à Dakar, en passant par Porto Alegre pour les premiers forums sociaux. Avec Pénélope, on faisait des choses qu'on n'avait jamais faites avant et rien n'était impossible. […] C'était rare de rencontrer des militantes féministes du monde entier ; il fallait récolter les témoignages et apprendre les unes des autres. Malin Bjork, membre des Pénélopes 80 ans après la création de l'ONU, le 24 octobre 1945 à San Francisco, qui avait accordé une place importante aux droits des femmes, avec l'affirmation du principe d'égalité femmes-hommes dans le préambule de la Charte, et 30 ans après la conférence des femmes à Pékin en 1995, La marche du monde vous emmène à la rencontre des Pénélopes, ces pionnières du web féministe. Aux sons de leurs archives numérisées récemment par Bibliothèque nationale de France (BNF), Les Pénélopes, une épopée féministe sur internet, c'est un nouvel épisode de la Marche du monde signé Joëlle Palmieri et Maxime Grember, réalisé par Sophie Janin et produit par Valérie Nivelon.   Avec les témoignages de : - Malin Bjork, membre des Pénélopes- Elsa Boulet, fondatrice des Pénélopes- Marie-Hélène Mottin-Sylla, partenaire des Pénélopes- Joëlle Palmieri, fondatrice des Pénélopes.Remerciements à : - Dominique Foufelle, fondatrice des Pénélopes- Lin McDewitt Pugh, partenaire des Pénélopes- Julie Guillaumot, cheffe du service vidéo à la BNF- Nicole Fernandez Ferrer, déléguée générale du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir- Laurence Sarniguet et Eugénie Ducret de la Sonothèque de RFI.Musiques : - Computer Love, de Kraftwerk- Woman, de Neneh Cherry- People has the power, de Patti Smith.Ouvrages : - Les Pénélopes : un féminisme politique 1996-2004, de Dominique Foudelle et Joelle Palmieri, 2014Archives : - Journal France inter, 5 septembre 1995 (archives INA),- Émission Cyberfemmes du 28 avril 1999, «Spéciale Pénélopes»,- Émission Cyberfemmes du 4 juin 2000 à New York, «Pékin+5 : des femmes prennent les médias en main»,- Émission Cyberfemmes du 9 juin 2000 à New York, «La Francophonie en péril ?»,- Reportage du 16 décembre 2000 à Dakar pendant le sommet de la dette, - Reportage du 26 janvier 2002 à Porto Alegre lors du 2e Forum social mondial, «Manifestation contre le sexisme et l'impérialisme»,- Reportage du 26 janvier 2001 à Porto Alegre lors du 1er Forum social mondial, «Manifestation pour l'avortement»,- Reportage du 13 avril 2002 à Paris sur le cinquième anniversaire du magazine en ligne des Pénélopes; concert du groupe Les Zarmazones.,Ressources : - Site internet des Pénélopes- Web radio, “Voix de femmes”- Émissions Cyberfemmes, Catalogue Bnf,- Exposition «Europes en partage» du 13 septembre 2025 au 6 septembre 2026 au musée de la Bnf, présentation d'extraits de l'émission Cyberfemmes du 6 octobre 1999, intitulée «L'Europe et les femmes».Carrousel photos

Reportage Afrique
À Rennes, des migrants sans-papiers cultivent la solidarité

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 18, 2025 2:24


Ils sont une dizaine de demandeurs d'asile regroupés au sein du collectif des Agriculteurs migrants de Rennes. Ils se sont rencontrés dans les centres de distributions alimentaires et dans des hébergements de fortune avant de se retrouver autour d'un projet agricole commun à Melesse à une quinzaine de kilomètres de Rennes dans le nord-ouest de la France. Une habitante leur a prêté un hectare de parcelle pour leur projet. Ces migrants originaires d'Afrique subsaharienne, notamment de la Côte d'Ivoire et du Cameroun, cultivent des fruits et des légumes qu'ils donnent à des associations comme les Restos du Cœur et le Secours populaire. De notre envoyée spéciale de retour de Rennes, Eddy-Valère Djonang Ngandjeu, originaire du Cameroun, est sans-papiers et n'a pas le droit de travailler. Pour s'occuper et ayant des connaissances dans l'agriculture, il a créé le collectif des Agriculteurs migrants de Rennes et lancé un projet avec d'autres personnes dans la même situation que lui. Ce matin, ils récoltent des poireaux, des poivrons et des potirons. Des légumes qui seront distribués aux bénéficiaires d'associations aidant les personnes en situation de précarité. « Lorsqu'on partait chercher à manger aux Restos du Cœur, on voyait que les Restos du Cœur et le Secours populaire partaient prendre les invendus dans les marchés pour nous les donner, se souvient Eddy-Valère Djonang Ngandjeu. On s'est demandés si on ne pouvait pas également travailler pour accompagner ces établissements alimentaires. Donc, voilà comment on s'est lancé. » Le collectif des Agriculteurs migrants de Rennes a donné gratuitement près d'une tonne de légumes au Secours populaire. Malgré le succès de cet essai, Eddy a parfois du mal à convaincre d'autres demandeurs d'asile de se joindre à eux : « Il y en a certains qui, en venant ici, pensaient que la France était un eldorado où tout se donne, où tout se ramasse. Ils ne cessent de nous dire qu'on ne peut pas laisser la terre pour venir la travailler ici. Mais si tout le monde faisaient comme eux, qui travaillerait la terre pour que les autres mangent ? » « Je veux continuer, c'est mon projet » Kassiri Gbeuli Ellogne travaille avec Eddy. Il souhaite continuer dans l'agriculture : « En Côte d'Ivoire, j'étais planteur, éleveur. Je n'ai pas changé, je veux continuer parce que je sais ce que la terre produit. Donc, j'ai eu de la chance d'avoir de la terre ici. Je veux continuer, c'est mon projet. » Pour que ce projet puisse être une réalité, le collectif Campagnes ouvertes et solidaires avait lancé un appel à la solidarité qui a fait effet selon Maxime, membre de ce mouvement citoyen : « Dans notre collectif, beaucoup sont à la Confédération paysanne, syndicat agricole. On a donc relayé le message. C'est comme ça qu'un paysan a répondu qu'il était prêt à prêter des terres à leur collectif. On a récolté du matériel dans une ferme pas très loin et on leur a amené. Et puis après, le bouche-à-oreille a fait qu'ils ont reçu des trucs au fur et à mesure. » Eddy Valère et ses camarades ont ouvert une cagnotte pour leur permettre de poursuivre ce projet agricole. À écouter aussiÀ la rencontre des agriculteurs migrants de Rennes

Knuckleheads with Quentin Richardson & Darius Miles
Easy Otabor: Air Jordan 17 Exclusive

Knuckleheads with Quentin Richardson & Darius Miles

Play Episode Listen Later Oct 17, 2025 63:13


Yeah! Yeah! Yeah! You already know what time it is — the Knuckleheads Podcast is back with an exclusive episode you sneakerheads won't want to miss. Q & D welcome Easy Otabor to the pod ahead of the highly anticipated Jordan 17 drop. The Chicago native talks about breaking into art and fashion under the tutelage of Virgil Abloh and Don C, and the creative process behind designing the shoe — all while taking us back to 2002, when your favorite duo originally launched the 17s in a commercial directed by Spike Lee.It's hoops, hustle, and your favorite Jordan PEs. Tap in!Watch and listen to new episodes of Knuckleheads every week during the NBA season and follow us on Social Media for all the best moments from the show:Subscribe on YoutubeFollow on InstagramFollow on Facebook Hosted by Simplecast, an AdsWizz company. See pcm.adswizz.com for information about our collection and use of personal data for advertising.

Reportage Afrique
10e édition de Dream City: la Médina de Tunis au rythme de l'art engagé

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 17, 2025 2:28


Rendez-vous incontournable de l'art contemporain en Tunisie, la biennale Dream City tient sa 10ᵉ édition à Tunis jusqu'au 19 octobre. Sa particularité ? Les artistes investissent des lieux de la Médina, une trentaine sont mis à leur disposition, une aubaine pour les habitants, mais aussi les visiteurs qui redécouvrent leur patrimoine. Cette édition consacre une grande place à l'art engagé dans l'actualité au Moyen-Orient et à l'artisanat tunisien. À Dar Mallouli, une bâtisse vieille de plusieurs siècles, le bourdonnement d'un bruit de drone envahit les lieux. In search of justice among the rubble, présenté par un collectif d'artistes libanais, retranscrit le quotidien du Liban bombardé par Israël entre octobre 2023 et novembre 2024. Un travail d'archivage et de cartographie qui a ému Aymen, jeune bénévole du festival Dream City. Cet étudiant en audiovisuel explique l'œuvre aux visiteurs : « La maison est en cours de rénovation pour illustrer les effets de la guerre. Le bruit du drone témoigne des attaques psychologiques qu'a menées Israël contre le Liban pendant un an, avec ce bourdonnement permanent des drones. Donc, on est complètement immergé dans le quotidien de la guerre à travers l'œuvre et le lieu. » Un lieu privé, objet de patrimoine et ouvert spécialement pour le Festival Dream City, une découverte pour Aymen : « C'est vraiment l'occasion pour moi de découvrir pleins d'endroits dans la Médina, cette maison n'était pas du tout accessible avant. D'ailleurs, je vois beaucoup d'étudiants en architecture qui viennent au festival juste pour visiter des lieux inédits de la Médina. » L'artisanat mis à l'honneur Alors qu'une averse frappe la Médina en plein milieu de la journée, la plupart des visiteurs se réfugient à la caserne El Attarine, autre lieu emblématique du festival où sont exposés plusieurs travaux d'artistes palestiniens et tunisiens. Fathi, 21 ans, un habitant de la Médina, arpente les lieux : « Pour moi, c'est un festival important pour la Médina, mais aussi parce qu'il présente des œuvres engagées. En tant que jeune, on suit tous les jours ce qu'il se passe à Gaza sur les réseaux sociaux, donc voir un regard à travers l'art, développer un regard critique, cela permet aussi d'avoir un autre point de vue. »  Dans les salles du rez-de-chaussée, l'artisanat des potières de Sejnane a été mis à l'honneur. La gestuelle de ce savoir-faire ancestral inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco a été érigé au rang d'œuvre d'art par deux artistes tunisiens, une reconnaissance pour Lamia Saïdani, une potière de 34 ans qui a hérité cet art de sa grand-mère : « On a trouvé notre place dans ce festival, car ce n'est pas comme quand on va vendre les poteries à une foire. Ici, on vend à un prix fixe et les gens nous voient travailler vu qu'on anime un atelier et ils voient aussi l'œuvre artistique, donc on se sent valorisés. » Le festival qui expose des artistes africains et aborde aussi les luttes décoloniales ou encore le rapport à l'identité et mise sur un public jeune et de plus en plus diversifié à chaque édition. À lire aussiTunisie: la culture sur sable, une pratique ancienne qui tente de résister

Invité Afrique
Présidentielle en Côte d'Ivoire: Ahoua Don Mello croit «arriver à une stratégie commune avec Simone Ehivet»

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 15, 2025 4:33


Le premier tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire se tient le samedi 25 octobre, avec cinq candidats en lice. RFI donne la parole à chaque candidat. Mercredi 15 octobre au matin, Ahoua Don Mello. Ce candidat indépendant et ancien cadre du parti de Laurent Gbagbo propose un programme axé sur la souveraineté économique. Ses relations avec son ancien parti, le PPA-CI, sa stratégie électorale, Ahoua Don Mello répond aux questions de Bineta Diagne. RFI : Ahoua Don Mello, vous vous présentez comme une « candidature de précaution » pour permettre à votre parti d'origine, le PPA-CI d'être présent à cette élection. Concrètement, que comptez-vous faire après l'élection si vous gagnez ?   Ahoua Don Mello : Nous avons beaucoup de prisonniers politiques et beaucoup de personnalités politiques qui sont exclus du jeu politique. Et donc la première décision, c'est de prendre une loi d'amnistie qui puisse permettre de donner la liberté à chacun d'aller et venir et aussi de restaurer plusieurs personnalités politiques, leurs droits politiques et civils.   Vous faites la loi d'amnistie et comment ça se passe avec les militants de votre parti, à commencer par le président du parti qui est lui-même aspirait à la magistrature suprême. Quelle place lui accorderiez-vous ?   On ne peut pas lui imposer une place. C'est par le dialogue qu'on peut partager des responsabilités. Et donc il a toute sa place dans un processus démocratique.   « Partager les responsabilités », ça veut dire quoi concrètement ?   La démocratisation d'un État, c'est aussi de passer d'un régime présidentialiste fort à un pouvoir partagé entre plusieurs institutions de la République. C'est ça qui permet de créer des pouvoirs et des contre-pouvoirs et donc d'éviter les abus de pouvoir.   Votre candidature a suscité un froid au sein de votre parti. Est-ce que vous êtes toujours en discussion avec le PPA-CI ? Si oui, sur quoi ? Est-ce que le parti va vous soutenir pour la campagne ?   Moi, j'ai exprimé ma différence. Maintenant, il faut engager la discussion avec les camarades sur des bases raisonnables parce que, aujourd'hui, leur position consiste à dire : « il faut les combattre ». Mais quand vous nous combattez, automatiquement vous nous affaiblissez. Si vous nous affaiblissez, c'est le quatrième mandat qui se met en route.   Pour vous, le fait qu'il n'y ait pas de consigne de vote aujourd'hui, vous partez avec un handicap sur le terrain ?   Il est bien évident que l'idéal aurait été que j'ai le soutien de tous les partis forts comme le PPA-CI, comme le PDCI, qui n'ont pas de candidats. Et donc, si tous ces partis-là disent aujourd'hui, « nous soutenons Monsieur Don Mello », eh ben j'économise tous les frais de campagne. Nous, nous donnons une issue démocratique à la colère des citoyens.   Vous allez sur le terrain auprès des électeurs à Bouaké et Yamoussoukro. Pourquoi est-ce que vous évitez les zones dites favorables à Laurent Gbagbo ?   Détrompez-vous, ceux qui me soutiennent, ils sont beaucoup plus dans ces zones-là. Et comme ils font déjà un travail de fond, ma présence ne sera que symbolique au dernier moment.   Vous comptez par exemple partir à Gagnoa ?   Bien évidemment, puisque c'est là-bas que j'ai eu les premiers soutiens de parrainage.   Sur le plan économique, vous prônez la valorisation des produits locaux, l'industrialisation, aussi de l'économie. C'est sensiblement le même programme que madame Simone Ehivet. Pourquoi n'avez-vous pas misé sur une seule candidature au sein de la gauche ivoirienne ?   Vous êtes pressé madame ! L'annonce des candidatures a eu lieu, il n'y a même pas un mois et donc nous sommes en négociation. Ne soyez pas pressée. Donc c'est possible de vous voir désister ces jours-ci en la faveur de madame Simone Ehivet ?   Évidemment que tout est possible puisque nous sommes face à une situation. Le tout c'est de savoir quelle stratégie adopter.   Est-ce qu'aujourd'hui, alors que la campagne a déjà démarré, ce n'est pas un peu trop tard pour enclencher ce type de dynamique ?  À trois jours des élections, on peut changer l'histoire de cette Côte d'Ivoire. Et donc il n'est jamais trop tard pour, je vais dire, se donner les moyens de changer le cours de l'histoire. Donc, nous continuons la discussion et nous pensons que nous arriverons à une stratégie commune.   Vous êtes vice-président au sein de l'Alliance des BRICS et vous mettez beaucoup en avant les relations avec le patronat russe. Qu'est-ce qui va changer si vous êtes élu président de la République ? Est-ce que vous allez changer totalement les partenariats de la Côte d'Ivoire ? Est-ce que ce seront des partenariats qui sont davantage tournés vers Moscou ? Comment ça va se passer ?   C'est normal dans un monde multipolaire d'avoir aussi des relations en Russie. J'ai été directeur général du Bureau national d'études techniques et de développement (BNEDT) pendant dix ans. J'ai créé aussi beaucoup de relations. J'ai aussi coopéré avec la Chine, j'ai créé beaucoup de relations. J'ai coopéré avec l'Inde, j'ai créé beaucoup de relations. C'est ça la richesse d'un homme politique.  

Rothen s'enflamme
Jérôme Rothen : "Nos joueurs jouent dans les meilleurs clubs européens, donc il y a un vivier français !" – 14/10

Rothen s'enflamme

Play Episode Listen Later Oct 14, 2025 6:21


Jérôme Rothen se chauffe contre un autre consultant, un éditorialiste ou un acteur du foot.

Reportage Afrique
Congo-Brazzaville: de moins en moins de mariages coutumiers célébrés à domicile

Reportage Afrique

Play Episode Listen Later Oct 12, 2025 2:13


Au Congo-Brazzaville, le mariage coutumier n'est plus tout à fait ce qu'il était. Jadis célébré au domicile du père de la mariée, il se déroule désormais à Brazzaville, dans des salles louées spécialement ou dans les cours de certaines mairies. Une transformation qui n'est pas bien vue par tout le monde. Les parents de la mariée sont assis sur la droite et ceux du mari à gauche. La famille a loué cet espace situé derrière le CEG de la Liberté, dans le sixième arrondissement de Brazzaville, spécialement pour le mariage. L'ambiance a atteint son plus haut niveau quand la future épouse a fait son entrée en compagnie de jeunes danseuses, habillées en pagnes. William est loin d'apprécier cette tendance à la location de salles pour les mariages traditionnels au Congo-Brazzaville : « Les raisons sont très négatives, parce que là, nous perdons nos repères habituels, selon nos traditions, nos coutumes. Il y a beaucoup d'influence au niveau de la religion. Du coup, les coutumes commencent à perdre leur valeur. Nous déplorons ce comportement. Nous sommes des Bantous. » L'exiguïté des parcelles parentales et les difficultés liées aux voies d'accès sont d'autres raisons avancées. Mais elles sont loin de convaincre Julia, jeune femme de 29 ans. Pour elle, aucun lieu ne bénit plus le mariage que la maison des parents. « Personnellement, je ne soutiens pas trop cet avis d'aller se faire doter dans une salle louée, parce qu'aller se marier chez son père est une grande bénédiction. Donc, aller dans une salle de fête, peut-être pour le m'as-tu-vu, ça ne fait pas beau, selon moi », argumente-t-elle. La location d'une salle, un « surcoût important pour les mariés » Animateur de cérémonies coutumières, Sylver Bourangon, estime, lui, que la location de ces lieux se fait à des prix excessifs et représente un surcoût trop important pour les mariés : « Ces espaces ne sont pas nos villages, nos maisons, nos adresses personnelles. Ce sont des endroits en location. Étant des endroits en location, cela donne un coût de surplus sur la gibecière ou la bourse qu'a préparée le futur marié. L'espace que vous louez peut atteindre 300 000 francs CFA, soit 450 euros. Il peut y en avoir à 250 000 francs CFA, soit 381 euros par jour. On vous limite parfois des heures, parce qu'après vous, il y aurait d'autres activités qui vont s'y dérouler. » Selon le code la famille congolaise, le coût de la dot est fixé à 50 000 francs CFA, soit l'équivalent de 76 euros. Mais, d'après plusieurs témoignages concordants, les beaux-parents demandent largement plus que ce montant. À lire aussiCongo-Brazzaville: l'explosion du prix de la dot

Learn French with daily podcasts
Listening Practice - Nouvelle vie en France

Learn French with daily podcasts

Play Episode Listen Later Oct 11, 2025 2:28


Alors, un petit point sur George Clooney et sa nouvelle vie en France.So, a little update on George Clooney and his new life in France.Dans une interview récente pour Esquire, l'acteur, hein, 64 ans maintenant, eh bien il explique pourquoi avec sa femme Amal et leurs jumeaux, ils ont quitté LA pour une ferme en France.In a recent interview for Esquire, the actor, who's 64 now, well, he explains why he, his wife Amal, and their twins left LA for a farm in France.Alors pourquoi ce choix ?So why this choice?Premièrement, c'est vraiment un rejet de la culture hollywoodienne.Firstly, it's really a rejection of Hollywood culture.Clooney, il avait peur, vous savez, de l'impact de toute cette pression médiatique sur ses enfants à Los Angeles.Clooney was afraid, you know, of the impact of all that media pressure on his children in Los Angeles.Les comparaisons constantes, tout ça.The constant comparisons, all that.Et il trouve qu'en France, bah, les gens s'intéressent moins à la célébrité, c'est moins pesant.And he finds that in France, well, people are less interested in celebrity, it's less burdensome.Deuxièmement, l'idée c'est d'adopter une vie plus simple, plus terre-à-terre.Secondly, the idea is to adopt a simpler, more down-to-earth life.Alors on l'imagine là, conduire son tracteur, bricoler des trucs, repeindre les clôtures avec les petits.So we can imagine him there, driving his tractor, tinkering with things, repainting the fences with the little ones.Et il insiste sur les routines, genre dîner ensemble tous les soirs.And he insists on routines, like having dinner together every night.Et puis troisièmement, il y a tout l'aspect valeur et transmission.And then thirdly, there's the whole aspect of values and transmission.Vous voyez, il veut leur apprendre des choses concrètes, le sens des réalités.You see, he wants to teach them concrete things, the sense of reality.Son but, c'est qu'ils se souviennent de lui comme ça, à travers ses gestes simples, et qu'ils se disent : « Tiens, ça, ça aurait rendu papa fier ».His goal is for them to remember him this way, through his simple actions, and for them to say, "Hey, that, that would have made Dad proud."Donc voilà, en gros, George Clooney a choisi le calme de la France pour offrir à sa famille une vie plus simple, plus normale, centrée sur des valeurs, loin de la folie médiatique d'Hollywood.So there you have it, basically, George Clooney chose the calm of France to offer his family a simpler, more normal life, focused on values, far from the media frenzy of Hollywood. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

L'appel trop con
Punaises de papeterie

L'appel trop con

Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 3:58


Les punaises sont partout. Même dans les papeteries. Donc, Martin décide de combattre les punaises de papeterie.

Reportage International
Les voitures chinoises, grandes gagnantes des sanctions contre Moscou

Reportage International

Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 2:50


En Russie, c'est l'une des conséquences des sanctions prises au lendemain de l'invasion de l'Ukraine : les ventes de véhicules chinois ont explosé. Elles ont été multipliées par sept depuis 2022 ! Et malgré un marché de l'automobile morose, une nouvelle domination est en train de s'installer. Depuis le début de l'année, plus d'une voiture neuve sur deux vendues en Russie est de marque chinoise. Sur un parking d'un centre commercial, Mikhail recharge à une borne électrique sa berline, une Hongqi achetée il y a trois ans. « C'est sûr que conduire une voiture allemande, c'est bien plus agréable, mais ça va, en termes de confort, de stabilité et de tenue de route, cette voiture fait bien l'affaire. Après, c'est vrai qu'en hiver la batterie se décharge très vite. Ça, c'est un problème. Mais en été ou à ce moment de l'année, tout est parfait », dit-il.  Pour se rendre compte du phénomène, il suffit de se connecter sur l'application de VTC, Yandex. Aux côtés des marques coréennes ou japonaises, de plus en plus de courses sont proposées à bord de véhicules chinois. Taalay est originaire du Kirghizistan et s'il a opté pour une voiture de la marque Geely, c'est avant tout pour son prix. Pour un véhicule chinois moyenne gamme, il faut compter en Russie 2 millions de roubles en moyenne, soit à peu près 20 000 euros. « Aujourd'hui, sur le marché, les voitures chinoises sont bien plus accessibles… Donc moi, c'est le rapport qualité/prix qui m'a décidé. Et puis avec les sanctions, ça ne sert plus à rien d'avoir une voiture européenne, parce que c'est très dur de trouver des pièces détachées. Au moins, avec les voitures chinoises, vous n'avez aucun problème ! », explique-t-il. Un marché conquis après le départ des marques européennes Malgré un contexte économique difficile pour l'automobile en Russie, les constructeurs chinois continuent à gagner des parts de marché. Depuis le début de l'année, 500 000 véhicules chinois ont été vendus en Russie, ce qui représente plus de la moitié des ventes de voitures neuves. Nicolaï Nazaikinskii est journaliste, expert en automobile. « L'une des principales raisons, c'est l'introduction des sanctions occidentales. Quand les Européens ont quitté la Russie, ils ont aussi abandonné leurs concessions. Et les Chinois n'ont eu qu'à les remplacer... Ils ont juste repris leurs concessions et mis leurs logos à la place », indique-t-il. Pour écouler leurs voitures en Russie, les marques chinoises peuvent compter sur des taxes moins élevées qu'en Europe et aux États-Unis, des délais de livraisons plus courts. Mais ils assemblent aussi désormais plus de voitures sur le sol russe. « Nous avons plusieurs usines de voitures chinoises en Russie. La marque Haval avait ici deux usines avant les sanctions, mais vous avez désormais Chery qui assemble ses voitures, et d'autres marques prévoient de faire pareil. En fait, tout est devenu beaucoup plus simple pour ces marques, parce que les infrastructures sont déjà là. Il leur suffit de venir assembler leurs voitures là où les Européens le faisaient auparavant. » Mais cet afflux de voitures chinoises n'est pas sans inquiéter le Kremlin. En janvier, Moscou a décidé de relever les « frais de recyclage », c'est-à-dire des droits de douane pour limiter l'entrée des véhicules étrangers et ainsi protéger les constructeurs russes.

Invité Afrique
Est de la RDC: «Nous proposons d'acheminer les médicaments», dit François Moreillon, de la Croix-Rouge

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 9, 2025 11:26


Urgence médicaments dans l'est de la République démocratique du Congo. Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, plus de 80% des centres de santé connaissent de graves ruptures de stocks de médicaments. Et ceux-ci sont souvent essentiels à la survie des patients. C'est le cri d'alarme que lance le CICR, le Comité International de la Croix-Rouge, dans un rapport publié hier. Explications de François Moreillon, qui est le chef de délégation du CICR en RDC et qui s'exprime aussi sur les discussions en cours entre les belligérants pour un échange de prisonniers. RFI : Vous dites que, dans près de 40 % des centres de santé, le personnel soignant a pris la fuite. Pourquoi cette débandade ? François Moreillon : Eh bien, écoutez d'abord, ces structures ont souvent été affectées, visitées, pillées, parfois ont reçu des éclats d'obus sur les structures même. Évidemment, le personnel de santé, qui se sent menacé par cette situation, la quitte. Par la suite, ce sont les manques de moyens qui affectent ces structures et qui expliquent aussi que certains du staff n'ont plus la motivation nécessaire pour rentrer, puisqu'ils n'ont plus les moyens d'agir. Donc je pense que la raison principale est le manque de respect pour le droit international humanitaire par les parties. Est-ce qu'il y a certains centres de santé où le personnel soignant est revenu ces dernières semaines ? Oui. Par exemple, le CICR soutient quatre de ces structures qui avaient vu une perte de leur personnel et, suite à notre intervention, nous avons vu un retour de certains de ces éléments. Donc, la partie n'est pas perdue. Il y a des mesures à prendre pour changer cette situation, mais à l'heure actuelle, la tendance est très négative. Alors, le sujet le plus grave dans votre rapport, c'est la rupture de stock de médicaments. Est-ce que c'est parce qu'ils ne sont plus disponibles ou parce qu'ils ne peuvent plus être acheminés jusqu'aux centres de santé ? D'abord, il y a des problèmes pour assurer le transfert fluide de ces médicaments. Ceux-ci étaient souvent transportés par avion. Les aéroports sont fermés. De plus, les lignes de front bloquent l'accès à des structures et à des stocks encore existants. Donc, c'est un concentré de plusieurs dimensions qui amène à cette situation. Et nous avons d'ailleurs offert nos services afin de faciliter le transfert de ces médicaments vers les structures de santé qui en ont le plus besoin, et ce, des deux côtés de la ligne de front. Et j'insiste sur ce point. Est-ce que vous, avec votre drapeau Croix-Rouge, vous pouvez aider les stocks de médicaments à franchir les barrages ? Oui, effectivement, nous le pouvons. Nous l'avons fait encore une fois par le passé, dans le Rutshuru, le Masisi notamment, et nous nous offrons pour acheminer ces médicaments. Quels efforts particuliers faites-vous, au niveau du CICR, pour limiter la gravité des faits depuis la bataille de Goma de janvier dernier ? Alors, nous soutenons de multiples structures de santé, des hôpitaux, avec nos équipes, notamment nos équipes de chirurgie de guerre. Nous avons mené de nombreuses interventions au bénéfice de déplacés récents, que ce soit en nourriture, en cash ou en biens essentiels de ménage, mais également au bénéfice des populations retournées, dont la nature des besoins peut être différente, en les appuyant également en semences et outils aratoires. Depuis sa création en 1864, il y a bientôt 200 ans, la Croix-Rouge s'occupe aussi des prisonniers de guerre et des détenus liés au conflit. Est-ce que, depuis la bataille de Goma de janvier dernier, vous avez pu rendre visite à certains de ces détenus ? Alors le CICR visite effectivement certains lieux de détention. Cependant, il y a beaucoup d'individus auxquels nous n'avons pas encore accès. Nous négocions ces accès. Nous espérons pouvoir visiter davantage de personnes arrêtées en lien avec le conflit, mais la situation reste encore très en deçà de nos attentes. Il y a actuellement des pourparlers à Doha, au Qatar, entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Je crois d'ailleurs que vous même avez pu assister, il y a quelques jours, à l'une des séances de ces pourparlers sur place… Effectivement. Comme le disait ce mercredi sur RFI le vice-Premier ministre congolais Jacquemain Shabani, le CICR peut faciliter un éventuel échange de prisonniers. Pensez-vous qu'un tel échange peut avoir lieu bientôt ? Alors, le CICR a effectivement été mandaté dans le cadre de l'accord de principe de Doha afin de faciliter, en tant qu'intermédiaire neutre, l'échange de détenus entre les deux parties que sont l'AFC M23 et le gouvernement. Donc, dans ce cadre, nous avons effectivement participé aux discussions à Doha. Un accord sur le mécanisme a été obtenu, ce qui est une avancée importante. Le CICR, maintenant, travaille avec les parties pour mettre en œuvre ce mécanisme. C'est un processus complexe qui prend du temps, mais le CICR, encore une fois, n'a qu'un rôle de facilitateur. Ce n'est pas nous le maître des horloges, et nous sommes là pour faciliter ce à quoi les parties s'entendent. Oui, parce que dans le mécanisme, il y a des questions juridiques à régler, c'est ça ? C'est effectivement ce qui a été expliqué de ce que je comprends par le vice-Premier ministre sur votre antenne. Et donc ça prend du temps, c'est un marathon et non un sprint.

Invité Afrique
RDC: «Nous travaillons pour atteindre un objectif, la paix durable» affirme Jacquemain Shabani

Invité Afrique

Play Episode Listen Later Oct 8, 2025 21:22


En RDC, des combats ont repris depuis quelques jours dans l'Est du pays, mais le gouvernement refuse de dramatiser. « Les indicateurs sur le retrait des troupes rwandaises de notre territoire ne sont pas encore visibles, mais nous sommes confiants qu'on va atteindre l'objectif de la paix », affirme le vice-Premier ministre congolais Jacquemain Shabani. De passage à Paris, Jacquemain Shabani, qui est aussi ministre de l'Intérieur, de la sécurité et de la décentralisation, s'exprime aussi sur ce qu'il appelle « le génocide perpétré dans l'Est du Congo depuis 30 ans ». Il répond aux questions de Patient Ligodi et Christophe Boisbouvier. RFI : Monsieur le vice-Premier ministre Jacquemin Shabani, le 27 juin dernier, le Congo et le Rwanda ont signé à Washington un accord de paix. Mais depuis une semaine, les combats reprennent au Nord et au Sud Kivu. Est-ce à dire que la guerre a recommencé ?   Jacquemin Shabani : Je ne pourrais pas dire que la guerre a recommencé, parce qu'effectivement, il y a eu cet accord de paix signé à Washington. Il y a eu aussi une déclaration de principe signée à Doha et des mesures de confiance qui vont être mises en exécution dans le prochain accord qui va être signé aussi là-bas. Je crois qu'il faut arriver à considérer que nous sommes dans un processus qui a pour objectif de mettre en place une paix dans un contexte de conflit assez difficile. Le plus important pour nous tous, c'est de retenir le fait qu'il y a un processus de paix enclenché avec des initiatives effectivement à Washington, comme vous l'avez souligné, mais aussi à Doha, qui sont en cours et qui vont nécessairement se finaliser par une paix durable. Parce que c'est ça, l'objectif.   Et la prise, il y a quelques jours, par les rebelles du M23 de la localité de Nzibira, au Sud Kivu. Quelle est votre réaction ?   Ça entre dans le cadre de ce que vous venez de souligner. Et il y a un mécanisme mis en place à Washington, et même à Doha, de surveillance de tous ces incidents. Et dans ce contexte-là, toutes ces questions vont trouver des règlements.  À lire aussiEst de la RDC: l'AFC/M23 en quête de gains territoriaux autour de Shabunda   Recrutement de policiers, recrutement de magistrats. Le M23 s'enracine dans les deux territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il commence même à délivrer des documents administratifs, ce qui, pour le ministre de l'Intérieur et de la sécurité que vous êtes, doit être difficile à supporter. Est-ce que ce n'est pas le signe que le M23 veut s'installer dans la durée ?   Le M23 est dans effectivement des initiatives que je pourrais qualifier de distraction. Mais je reviens encore à ce que je vous ai dit au début, nous sommes avec le M23 à Doha en discussion. Le M23, effectivement, s'invite à la mise en place d'une administration parallèle dans le cadre de sa rébellion. Mais tout ça est pris en charge aussi dans l'initiative de Doha. Et si vous lisez la déclaration de principe que le gouvernement a signée avec le M23, nous identifions des procédures de règlement de toutes ces situations malencontreuses mises en œuvre par le M23. Tout ça est pris en charge dans la déclaration de principe, avec une projection sur un accord de paix qui va nous permettre de rétablir l'État dans sa juste position. Et on identifie ça dans la restauration de l'autorité de l'État après la cessation du conflit.   Selon un communiqué conjoint que vous avez signé le 24 septembre avec le Rwanda, vos deux pays doivent mettre en œuvre, à partir de ce 1ᵉʳ octobre, des mesures de sécurité. Mais il y a quelques jours, aux Nations-Unies, le président Tshisekedi a accusé son homologue rwandais, Paul Kagamé, de manœuvres pour retarder la paix.   Oui, parce que les indicateurs sur le processus de retrait, malheureusement, ne sont pas encore visibles. Et pourtant, nous avons signé à Washington. Donc, je crois que le discours du chef de l'État, Félix Tshisekedi, est une pression de plus qui permette à ce que ces forces négatives se retirent du territoire congolais.   Donc en fait, ça n'avance pas ?  Si c'est votre conclusion, elle est la vôtre. Nous, nous sommes dans un processus et nous sommes engagés à le faire avancer. Et nous sommes confiants que la paix est un objectif que nous allons atteindre, et nous travaillons pour cela.   À la tribune de l'ONU, le 23 septembre, le président Tshisekedi a lancé un appel solennel pour la reconnaissance du génocide des Congolais dans l'Est de votre pays. Réponse du ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe : « Un génocide contre qui ? Contre des ethnies non Tutsies ? Contre toutes toutes celles qu'on chercherait à détruire en tant que telles ? Cette proposition est stupide ».  De quoi je me mêle ? Est-il ministre de la République démocratique du Congo ? Non. Qu'est-ce qui l'embête à nous voir, nous Congolais, parler de notre pays, réclamer justice sur les souffrances et les meurtres qu'ont subies les populations congolaises ? Se sent-il coupable ? Moi, je crois que ce sont les grandes préoccupations qu'il faut se poser. Lorsqu'un ministre d'un gouvernement étranger se préoccupe autant des droits que réclame un président élu légitimement par ses concitoyens, se sent-il coupable de ce génocide ? C'est la question majeure qu'il faut se poser. Et lorsqu'on trouvera ensemble tous la réponse, je crois qu'effectivement, tel que nous sommes en train de le réclamer, ce génocide sera reconnu universellement et on aura identifié le coupable réel du génocide congolais.   À lire aussiRDC: la question du retour des réfugiés au coeur des discussions de paix avec l'AFC/M23 et le Rwanda

Le Billet de Charline
Quand la Belgique sert de modèle, c'est que la France est devenue une blague

Le Billet de Charline

Play Episode Listen Later Oct 7, 2025 3:27


durée : 00:03:27 - Charline explose les faits - par : Charline Vanhoenacker - Hier matin le gouvernement Lecornu venait de tomber. Réaction immédiate de Marine Le Pen : “Fin de la blague”. Ce qui signifie “dissolution”, et le RN au pouvoir… Donc, NON, non, non, pas “fin de la blague” ! Moi je suis pour que la blague continue. Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.

Real Life French
Les haters

Real Life French

Play Episode Listen Later Oct 7, 2025 5:44


Julien : J'en ai marre des gens qui commentent sur les réseaux uniquement pour dire des trucs méchants !Louise : Ouais, ce sont des haters ! Mais il ne faut pas faire attention à ce qu'ils disent !Julien : Plus facile à dire qu'à faire ! On préfère toujours qu'on nous dise des trucs gentils que méchants...Louise : Si ils te disent ce genre de choses, c'est sûrement que ce sont des gens qui ne comptent pas dans ta vie ! Donc, passe à autre chose ! Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Learn French with daily podcasts
Listening Practice - Blessé par un requin

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Play Episode Listen Later Oct 3, 2025 2:34


Un biologiste marin connu, Mauricio Hoyos, s'est fait blesser par un requin.A well-known marine biologist, Mauricio Hoyos, was injured by a shark.Ça s'est passé pendant une mission scientifique super importante près de l'Île Cocos, un spot incroyable pour la vie marine.It happened during a super important scientific mission near Cocos Island, an incredible spot for marine life.Alors, premièrement, les faits.So, firstly, the facts.Mauricio Hoyos c'est un biologiste mexicain de 48 ans.Mauricio Hoyos is a 48-year-old Mexican biologist.Il a été sérieusement touché samedi dernier.He was seriously injured last Saturday.En gros, il essayait de marquer un requin, un beau spécimen d'environ 4 mètres pour pouvoir le suivre.Basically, he was trying to tag a shark, a beautiful specimen about 4 meters long, so they could track it.Et là, au large de l'Île Cocos, le requin l'a mordu à la tête, visage et bras.And there, off the coast of Cocos Island, the shark bit him on the head, face, and arm.Heureusement, on a pu le stabiliser avant de l'envoyer à l'hôpital à San José.Fortunately, they were able to stabilize him before sending him to the hospital in San José.C'était pas juste un touriste qui plongeait, hein, Hoyos, il était là pour une expédition de la One Ocean Worldwide Coalition.He wasn't just a tourist diving, you know, Hoyos, he was there for an expedition with the One Ocean Worldwide Coalition.Son truc à lui, c'est vraiment la protection des requins.His thing is really the protection of sharks.Et les responsables insistent, ce genre d'accident en recherche, c'est vraiment exceptionnel.And officials insist, this kind of accident in research is truly exceptional.Et finalement, parlons du lieu et de la rareté.And finally, let's talk about the location and the rarity.L'Île Cocos, c'est un Parc National, un vrai paradis pour les requins.Cocos Island is a National Park, a real paradise for sharks.Une quinzaine d'espèces différentes.About fifteen different species.Plein de plongeurs y vont, mais malgré tous ces requins, les attaques c'est rarissime là-bas.Lots of divers go there, but despite all these sharks, attacks are extremely rare there.La dernière fois qu'il y a eu un mort, c'était en 2017.The last time there was a death was in 2017.Donc ce qui vient de se passer, c'est vraiment une exception.So what just happened is truly an exception.Ça nous rappelle juste que bosser au plus près des animaux sauvages, même quand on est un pro, bah ça comporte toujours des risques imprévisibles.It just reminds us that working closely with wild animals, even when you're a pro, well, it always involves unpredictable risks. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.