ASI, présentée par Daniel Schneidermann, prolonge le travail de l'émission de France 5 : un retour critique sur des sujets traités dans les médias nouveaux et traditionnels. Retrouvez ici nos 15 dernières émissions en accès libre. Pour découvrir l'intégralité de nos publications (émissions, articles…
En parallèle de l'extrême droite institutionnelle incarnée par le Rassemblement national, de nouvelles figures se revendiquant du fascisme émergent sur YouTube : Papacito, Code-Reinho... Ton à la "contre-Canal+", soif d'éducation populaire et vocabulaire plein de sous-entendus pour contourner la vigilance de plateformes comme YouTube envers les propos racistes : Daniel Schneidermann décortique ce nouvel écosystème de l'extrême droite en ligne, avec les journalistes Lucie Delaporte (Mediapart) et Paul Conge (Marianne).
Une centaine de photos d'archives de la "rafle du billet vert" viennent d'être publiées par le Mémorial de la Shoah. Le 14 mai 1941 a eu lieu, en effet, la première arrestation massive de Juifs en France. Ces clichés inédits offrent une représentation renouvelée de cette période. Analyse avec nos invités, le journaliste Dominique Vidal, l'historien Laurent Joly, et Jenny Plocki, militante féministe et rescapée de la rafle du Vél' d'Hiv..
Bienvenue dans le monde merveilleux (ou pas) de Twitch, une plateforme créée en 2011 et qui ne cesse de décoller depuis. Si Twitch a d'abord été conçu comme un service pour les joueurs de jeux vidéo en ligne, la plateforme a aujourd'hui un public et du contenu diversifiés : revues de presse comme celles de l'animateur de France Télévisions Samuel Etienne, débats, plateaux qui reprennent les codes de la télévision. Mais Twitch garde une tendance de fond : son public est masculin à 80 % ! Quelles conséquences pour les femmes de la plateforme ? Quel impact dans leur pratique de Twitch au quotidien ? Arrive-t-on à faire sa place quand on est une femme sur Twitch? Si oui, à quel prix ? Et que fait la plateforme pour les protéger ? Trois "gameuses" de Twitch ont accepté de venir en parler : Invincible_Jane, Ultia et Nat_Ali.
Dans l'émission de la semaine, les économistes Thomas Piketty, Amory Gethin et Clara Martinez-Toledano, co-directeurs de l'étude internationale "Clivages politiques et inégalités sociales" (Seuil, Gallimard, Ehess), reviennent avec Emmanuelle Walter sur le désamour entre les classes populaires et la gauche, et comment y remédier.
Face à l'injustice sociale, à l'urgence climatique, à la désespérance des restrictions sanitaires, que peut l'humour ? Nous recevons l'humoriste de France Inter Guillaume Meurice, auteur du récent livre "Le roi n'avait pas ri" (Jean-Claude Lattès), pour évoquer les rapports entre le comique et le pouvoir.
Dans l'émission présentée par Daniel Schneidermann, l'autrice, réalisatrice et essayiste Rokhaya Diallo revient sur plusieurs séquences médiatiques, récentes et moins récentes, autour de l'image des personnes noires à la télévision, du concept de "racisation", de l'affaire Pépita et du principe militant des réunions en non-mixité.
Les politiques s'invitent sur Twitch, Instagram et YouTube, de François Hollande et bientôt Jean Castex, qui répondent en direct aux question du "stream" à succès de Samuel Etienne, à Emmanuel Macron qui met au défi les youtubeurs McFly et Carlito, en passant par l'émission #SansFiltre de Gabriel Attal sur Twitch. Invités de notre émission, les chroniqueurs-youtubeurs-twitcheurs Usul, Jean Massiet et Monté (Linguisticae) reviennent ensemble sur ces nouvelles formes de communication politique.
Déjà huit ans que la France mène dans le Sahel une guerre contre les jihadistes de l'État islamique au Sahara. Dans les médias, l'opération Barkhane est tour à tour victime et pourvoyeuse de fake news. Comment les médias travaillent-ils sur cette zone difficile d'accès, dans le "brouillard de la guerre" ? ASI a échangé avec des journalistes qui couvrent "Barkhane" : Jean-Dominique Merchet (L'Opinion), Rémi Carayol (journaliste indépendant, Mediapart, Monde diplomatique) et Mériadec Raffray (journaliste et officier de réserve).
La dernière émission de Karine Le Marchand, Opération Renaissance (M6), atteint des sommets de violence symbolique à l’égard du corps des femmes. Plus généralement, sous couvert de lutte contre l’obésité, de santé, de bien-être, avec un vernis médical comme preuve de bonne foi, chaînes de télé et productions mettent littéralement à nu les femmes pour atteindre les objectifs de la téléréalité qui, depuis vingt ans, sexualise, chosifie et infantilise leurs corps. Les programmes plus sérieux y contribuent à leur manière. Qu’est-ce que la téléréalité a permis comme violence à l’égard des femmes ? Jusqu’à quel point ses codes ont-ils imprégné les autres récits médiatiques ? C’est à ces questions que nous tentons de répondre grâce à nos trois invités : la journaliste Mémona Hintermann, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 2013 à 2019, Gabrielle Deydier, documentariste et autrice de "On ne naît pas grosse" (La Goutte d'Or) et Paul Sanfourche, journaliste et auteur de “Sexisme Story, Loana Petrucciani” (Le Seuil).
Peut-on retourner les armes sensationnalistes des chaînes d'infos contre elles pour porter un discours nuancé ? C'est à cette question que l'émission de cette semaine va tenter de répondre. Ali Rabeh maire de Trappes, s'est lancé la semaine dernière dans un duel à distance avec Didier Lemaire, prof de philosophie dans un lycée de la ville. L'enseignant décrit une commune aux mains des islamistes. L'élu, lui, tient à démonter le récit médiatique. Tout en abordant les difficultés que rencontre sa municipalité face au communautarisme.
L'affaire GameStop est-elle le symbole d'une nouvelle ère où de petits porteurs peuvent utiliser Internet pour faire tomber des géants de Wall Street, ou est-ce un épiphénomène ? Nous recevons l'anthropologue et sociologue Paul Jorion, l'un des observateurs attentifs de la crise financière de 2008, ainsi que l'économiste et blogueur Alexandre Delaigue, professeur à l'Université Lille 1, et notre chroniqueur cinéma Rafik Djoumi.
Comment les médias couvrent-ils le sujet de l'inceste ? La psychiatre Muriel Salmona, la sociologue Alice Debauche et la fondatrice de l'association MoiAussiAmnesie Mié Kohiyama reviennent sur les séquences médiatiques qui ont marqué et fait évoluer la couverture du sujet.
Le gouvernement est-il fautif d'avoir prévu de débuter les vaccinations de masse à partir du 18 janvier ? Les médias en ont-ils trop fait sur l'extrême lenteur française par rapport aux autres pays ? Et comment un ex-étudiant juste diplômé en vient-il à parler des données de vaccination avec le ministre de la Santé ? Nous avons invité le fondateur de CovidTracker et maintenant de VaccinTracker, Guillaume Rozier, l'épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill, ainsi que le professeur de logistique à la Neoma Business School Aurélien Rouquet.
Alors que le gouvernement français vient de rendre publique sa future stratégie de vaccination, qui devrait débuter courant janvier chez les plus exposés, de nombreuses zones d'ombre subsistent autour du développement des vaccins candidats à la commercialisation. De quoi alimenter les doutes dans une France championne des antivax? Élements de réponse avec nos invitées.
Lois liberticides pour l'information, journalistes arrêtés et empêchés de travailler , centralisation des médias, président hermétique aux questions de la presse... Adulé par une partie des médias français et internationaux à son arrivée au pouvoir, le Macron libéral a progressivement viré autoritaire. Au point qu'on est en droit de s'interroger : le macronisme est-il compatible avec le journalisme? Pour y répondre, nous recevons l'économiste Julia Cagé, présidente de la société des lecteurs du Monde, la journaliste américaine Mira Kamdar, et la photojournaliste de Taranis News Hannah Nelson, interpellée le 17 novembre.
Échec des masques, échec des tests, application Covid délaissée : la critique de la gestion de la crise par les commentateurs français a largement été faite. Mais qu’en pensent les journalistes étrangers ? Surtout ceux d’un pays proche sans cesse comparé à la France, l'Allemagne ? Pour y répondre, deux journalistes allemands, correspondants à Paris, ont accepté de porter le regard sur la gestion politique de l'épidémie en France : Britta Sandberg, correspondante de l’hebdomadaire Der Spiegel tiré à un million d’exemplaire chaque semaine, et Léo Klimm, correspondant du Süddeutsche Zeitung, quotidien le plus vendu en Allemagne après le tabloïd Bild.
Six mois après un premier confinement, les Français sont de nouveau sommés de rester chez eux pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Pourtant, des élus, des chroniqueurs de télévision, des médecins s'y opposent : ce nouveau confinement est bien moins accepté que le premier. Le confinement est-il un outil efficace pour combattre l'épidémie au stade actuel en France ? C'est le débat de cette émission avec Christian Lehmann, médecin généraliste dans les Yvelines, chroniqueur dans Libération et chaud partisan des mesures de distanciation sociale. Face à lui, Laurent Mucchielli, sociologue et chercheur au CNRS, auteur d’une tribune parue sur le site de la revue Regards et intitulée : "Le confinement, un remède pire que le mal ?"
Après l'assassinat de Samuel Paty, ils ont fourni une cible à tous les tenants d'une liberté d'expression encadrée. Eux, ce sont Facebook, Twitter, YouTube et les autres, accusés d'être trop laxistes vis-à-vis des contenus illicites ou polémiques, du terrorisme à l'épidémie de Covid-19. Comment casser les chaînes de contamination de la viralité? Nous recevons Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l'information et de la communication, et Pacôme Thiellement, essayiste et vidéaste, pour tenter de comprendre comment les réseaux sociaux encouragent la diffusion de la parole haineuse ou complotiste à des fins commerciales. **Précision : nous avons éprouvé des difficultés de son pendant l'enregistrement (nos invités sont en visioconférence). Nous avons sous-titré les prises de parole d'Olivier Ertzscheid.**
Cinq ans après les attentats de 2015, l'assassinat barbare de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, est un nouveau choc qui ne laisse indemne aucun d'entre nous, et nous ramène face à nos convictions et nos croyances, individuellement et collectivement. Tous, mais peut-être, avant, tous les professeurs. C'est la raison pour laquelle nous avons réuni sur ce plateau trois professeurs. Wahida El-Mansour est une ancienne enseignante de lettres et d'histoire dans un lycée de banlieue parisienne, co-autrice des "Territoires vivants de la République" ; Alexis Potschke, professeur de français dans un collège de la banlieue nord de Paris, a publié en 2019 son témoignage de prof, "Rappeler les enfants" (Seuil). Christophe Naudin, professeur d'histoire-géographie dans un collège du Val-de-Marne, rescapé des attentats de novembre 2015, publie chez Libertalia "Journal d'un rescapé du Bataclan".
Un nouvel épouvantail médiatique est apparu cette semaine sur les chaînes d'info. Elle se nomme Alice Coffin, c'est une élue Europe écologie-Les Verts au Conseil de Paris. Elle est militante LGBT de longue date, ancienne journaliste spécialiste des médias au journal 20 minutes, et elle vient de publier Le génie lesbien (Grasset). A en croire les plateaux télé, elle s'y propose "d'éliminer les hommes". Que dit la violence de cette réaction médiatique ? C'est l'une des questions que l'on pose à Alice Coffin, notre invitée unique.
Alors que les plateaux des chaînes d'info poursuivent leur droitisation express, CNews en tête, certains invités aux positions dissonantes résistent inlassablement à l'hégémonie néoconservatrice. Comment porter et défendre cette parole hétérodoxe sur des plateaux dont le dispositif même vise à la disqualifier? Faut-il encore y aller, au risque de sombrer dans la cacophonie et la caricature? Pour y répondre, nous avons invité la politologue Virginie Martin, l'eurodéputée et économiste Aurore Lalucq et l'oratrice nationale de la France insoumise Julie Garnier.
Deuxième vague ou pas deuxième vague ? Alors que le nombre de contamination par le coronavirus n’a cessé d’augmenter cet été, le port du masque se généralise - y compris sur notre plateau ! Obligatoire en intérieur, jusque dans les open spaces à partir du 1er septembre, il est désormais requis dans toutes les rues de Toulouse, Marseille, Paris depuis ce matin… Ces mesures sont-elles nécessaires et comment sont-elles acceptées ? Tentative d’éclairage avec Yves Gaudin, virologue et directeur de recherche CNRS, Laurent Toubiana, docteur en physique et épidémiologue à l’Institut de recherche pour la valorisation des données de santé, et Jocelyn Raude, chercheur en psychologie sociale à l’École des hautes études en santé publique.
L'enseignement à distance est-il le paradis de l'invention de nouvelles méthodes, de nouveaux outils pédagogiques plus adaptés ? Ou bien est-ce l'enfer d'un enseignement numérique noyauté par les intérêts du privé, avec l'objectif secret du ministère de l'Éducation de réduire drastiquement le nombre d'enseignants devant les élèves ? La présence est-elle indispensable à un bon enseignement ? Pour débattre de ces questions, trois invités : Marie-Christine Levet, fondatrice du fonds d’investissement EduCapital, elle finance des start-up qui développent des technologies dans le domaine de l’éducation ; Rachid Zerrouki, professeur des écoles à Marseille en sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), il est connu sous le nom de Rachid L'Instit sur Twitter et écrit des chroniques dans plusieurs médias comme Slate ou Libération ; Laélia Véron, chroniqueuse pour Arrêt sur Images mais également maîtresse de conférence en stylistique et langue française, et enseignante en prison.
150 citoyen.nes tiré.es au sort ont donc accouché de 146 propositions visant à réduire le bilan carbone de la France. Les réactions politiques et médiatiques ont été conformes à ce qu'on pouvait en attendre, certains trouvant que les 150 n'étaient pas allés assez loin, les autres criant déjà à la "dictature verte". Retour sur ces réactions, et tentative de bilan de cet exercice de démocratie inédit, avec Cyril Dion, garant de la convention citoyenne pour le climat, Hugues-Olivier Brillouin, photographe, citoyen de la convention et Marine Rogovitz, étudiante, citoyenne de la convention.
Racisme policier, racisme institutionnel, racisme d’État : ces termes heurtent à chaque fois qu’il sont prononcés, et dernièrement encore dans le sillage de l'affaire George Floyd. Pourtant, trois affaires enfouies amènent à examiner l'hypothèse. Trois affaires oubliées qu'on raconte dans cette émission avec trois invitées : Dominique Manotti, autrice du roman policier "Marseille 73", sur les ratonnades de Marseille en 1973 ; Sarah Angèle, petite-fille d’Emmanuel Cravery Angèle, tué dans les émeutes en 1967 en Guadeloupe et Marie Bonnard, autrice du documentaire "Les ayant-droits" sur les mineurs marocains embauchés par la France dans les années 1960.
Énorme émotion politique et médiatique : et si l'élection présidentielle avait été confisquée par le parquet national financier, en charge de l'enquête sur les emplois fictifs de Penelope Fillon, parquet qui aurait été soumis à de fortes pressions pour mettre en examen le candidat de la droite ? Cette émotion est générée par des déclarations de l'ancienne cheffe du PNF Eliane Houlette devant une commission parlementaire. Pour en parler, le président de cette commission, député Insoumis du Nord, Ugo Bernalicis ; et Pierre Januel, journaliste couvrant la commission pour le site de l'éditeur Dalloz, ancien collaborateur parlementaire EELV et ancien porte-parole du ministère de la Justice sous Jean-Jacques Urvoas. Et notre chroniqueuse linguiste Laélia Véron.
Y a-t-il eu pendant et après le confinement quelques 40 000 enseignants décrocheurs en France ? Des "profs aux abonnés absents", des profs "tire-au-flanc", qui ont disparu de la circulation sans explication, pour cause de décrochage numérique ? Pour l'avoir affirmé, France 2 et Le Figaro ont été vigoureusement contestés sur les réseaux sociaux. On va donc partir à la recherche de ces profs "décrocheurs" avec quatre invitées : Marie-Estelle Pech, journaliste au Figaro en charge de la rubrique Education ; Sophie Vénéditay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU (syndicat majoritaire dans le secondaire) et professeure de SES ; Sophie Audoubert, professeur de lettres et autrice du livre "Don Quichotte en banlieue" (Philippe Rey, 2008) et Myriam Menez, présidente de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) dans le Val-de-Marne.
De quelle nature est le racisme dont sont affectés des policiers français ? Un racisme fonctionnel, systémique, un racisme "sans racistes" ? Ou alors s’agit-il, comme semblent le montrer plusieurs révélations médiatiques ces derniers jours, d’un racisme idéologique, entre des policiers qui parlent régulièrement entre eux de "bicots", de "bougnoules", de "youpins" ou de "nègres" ? Pour essayer de comprendre, quatre invités : Jean-Michel Schlosser, sociologue et ancien policier ; Christophe-Cécil Garnier, journaliste à StreetPress et auteur d’un des scoops paru la semaine dernière sur le racisme dans un groupe Facebook de policiers ; Camille Polloni, journaliste en charge des sujets minorités et discriminations à Mediapart et autrice d’un autre scoop sorti au même moment avec Arte Radio, sur un groupe WhatsApp de policiers ; et Sébastian Roché, politologue et spécialiste de la délinquance et de la sécurité.
Des États-Unis nous parviennent ces jours-ci des images nouvelles et surprenantes : des émeutes raciales qui à l'examen se révèlent multiraciales, des policiers qui par dizaines mettent genou à terre devant les manifestants et, dernière en date, un mur de grillages autour de la Maison Blanche. Que se passe-t-il aux États-Unis, et de quelle manière ces images américaines viennent-elles percuter en France les représentations des violences policières, du racisme dans la police et plus généralement du privilège blanc ? Questions avec nos trois invités : Maboula Soumahoro, maîtresse de conférence à Tours, spécialiste de la diaspora noire et africaine aux États-Unis (autrice de "Le Triangle et l’Hexagone. Réflexions sur une identité noire" sorti en 2020 aux éditions La Découverte) ; Romain Huret, historien à l'EHESS, spécialiste des inégalités sociales et économiques aux États-Unis ; et Arwa Barkallah, ancienne correspondante pour la BBC à Dakar.
Rien ne va plus en Bretagne, en tous cas chez les journalistes bretons, qui dans une lettre ouverte sans précédent au président de la région Bretagne, dénoncent les intimidations, les auto-censures, les censures en provenance de la profession agricole en général et plus particulièrement sur le sujet de la pollution aux algues vertes. L'information bretonne doit-elle s'émanciper, va-t-elle s'émanciper ? Questions posées à nos deux invités : Philippe Gaillard, ancien rédacteur en chef de la rubrique agricole de Ouest-France ; et Morgan Large, journaliste à la radio locale bilingue RKB et conseillère municipale d'opposition à Glomel (Côtes d'Armor).
Mais qu'ont-ils donc dans la tête, ces voyageurs qui s'agglutinent dans les RER et les TER sans respecter les marquages au sol, se regroupent à Paris sur les bords du Canal Saint-Martin, parfois en consommant de l'alcool, ou qui se précipitent dès les premières heures du déconfinement dans les magasins de prêt-à-porter ? Les pauvres et leurs comportements sont-ils aberrants ? Intitulé provocateur de notre émission, avec deux invités : Denis Colombi, sociologue et auteur de "Où va l'argent des pauvres" (Payot) ; et Laura Varlet, cheminote à la SNCF, syndiquée Sud Rail et militante au NPA.
Retourner à l'école ? Evidemment ! Maternelle, primaire, collège, lycée ! Mais dans quelles conditions, à quels risque, et qui doit assumer ces risques ? Redoutable question qui se pose aux parents et aux enseignants, de l'obéissance ou non aux consignes, même si ces consignes sont floues ou contradictoires, selon qu'on écoute Emmanuel Macron, Edouard Philippe ou Jean-Michel Blanquer. Question posée à nos deux invités : Fanny Le Nevez, institutrice en maternelle à Fresnes (Val-de-Marne), autrice d'un article de blog sur Mediapart, "Sans moi le 11 mai" ; et Olivier Vincent, professeur en lycée professionnel à Marseille.
Il aura fallu rien de moins qu'une pandémie mondiale pour nous obliger à regarder en face ce que personne ou presque ne souhaitait trop regarder : les conditions de vie et de mort des résidents en Ehpad, ou des "vieux dans les maisons de retraite" quand on les appelait encore par un autre nom. Et aussi les conditions de travail de ceux qui les soignent au quotidien, ces "héros du quotidien" comme on les appelle aujourd'hui. Nous évoquons de cette invisibilité avec Anne-Sophie Pelletier, ancienne aide médico-psychologique dans un Ehpad, aujourd'hui eurodéputée France insoumise. Avec l'historien de la Grande guerre Stéphane Audoin-Rouzeau, nous nous interrogeons sur la rupture anthropologique que constitue l'acceptation apparemment générale de la renonciation aux rites funéraires de nos parents et de nos grands-parents, induite par la pandémie. Nous terminons l'émission avec une chronique de Laélia Véron.
Les images se bousculent : Emmanuel Macron était hier à Marseille dans le laboratoire de Didier Raoult. Chaque soir, sur toutes les chaînes à 20h, les soignants sont célébrés comme des héros. Retourner travailler ou rester confinés? Les injonctions contradictoires se bousculent aussi, vite, très vite, trop vite. C'est pourquoi nous prenons aujourd'hui le temps de réfléchir, avec notre invité : Christian Lehmann, médecin généraliste, écrivain et chroniqueur régulier pour "Libération".
A peine deux semaines et déjà nous pensons à l'après-confinement. Car l'urgence nous semble être d'anticiper pour ne pas laisser l'événement décider à notre place. Qui dit déconfinement parle de ciblage, traçage, puçage, qui permettraient d'identifier contaminants et contaminés pour protéger les uns et les autres - au prix d'une intrusion sans précédent dans les vies privées. Quelles sont les mesures envisagées, envisageables, possibles, souhaitables ? Questions posées à nos deux invités : Olivier Tesquet, journaliste Télérama et auteur de "A la trace" (Premier parallèle, 2020) ; et Gilles Babinet, vice-président du Conseil national du numérique. Ce débat est suivi d'une interview de Anasse Kazib, ancien chroniqueur des "Grandes Gueules" bien décidé à ne pas se taire ; et d'une chronique de Laélia Véron sur la romantisation du confinement par les "journaux" publiés. Thibault Prévost et Loris Guémart nous présentent aussi leurs enquêtes de la semaine.
Si toutes les caméras de l'information en continu, tous les réseaux sociaux sont braqués sur la pandémie de coronavirus, il n'en a pas toujours été de même dans le passé. Sans remonter jusqu'à la fameuse grippe espagnole de 1918-1919, tombée dans les oubliettes de l'Histoire, qui se souvient de la meurtrière grippe de Hong-Kong qui tua des dizaines de milliers de personnes en France entre 1968 et 1970, et environ 1 million dans le monde? Pourquoi est-elle passée à ce point inaperçue? Nous tenterons de le comprendre avec notre invité Patrice Bourdelais, historien de la santé publique. Et avec Joël Chandelier, spécialiste de la médecine médiévale, nous tenterons de distinguer les mythes et les réalités de la grande peste noire du Moyen Âge. Entre les deux, Mathilde Larrère nous ramène en 1832, où la France a connu une meurtrière épidémie de choléra.
Le coronavirus, trop ou trop peu, trop tôt, trop tard ? Les politiques de lutte contre la pandémie sont-elles proportionnées à l'événement, notamment en France, et comment les médias en France éclairent-ils ou pas cette question ? Au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron, question posée à nos deux invités : François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et membre du collectif Inter-Hôpitaux ; et Philippe Devos, intensiviste au CHC de Liège, président de l'Association belge de syndicats de médecins (ASBYM).
Une nouvelle crise migratoire se profile-t-elle en Europe ? Le président turc Erdogan aurait, dit-on, ouvert les frontières de son pays avec la Grèce, menaçant l'Europe du déferlement de millions de migrants. En attendant, ce qui déferle vraiment, ce sont des vidéos confuses et contradictoires en provenance de ces frontières de l'Europe et des analyses tout aussi contradictoires sur la stratégie d'Erdogan. Sa Stratégie en Syrie, avec la Russie et sa stratégie par rapport à l'Europe et l'OTAN ? De cet Orient compliqué, nous allons tenter de dégager des idées simples avec les concours de nos trois invité.e.s : Didier Billion, directeur adjoint de l’ IRIS (institut de relations internationales et stratégiques), spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient ; Guillaume Perrier, journaliste indépendant, auteur de "Dans la tête d’Erdogan" (Actes SUD) ; Marie Jégo, journaliste, correspondante du Monde à Istanbul.
Plus d'un an après le début du mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement et les médias semblent découvrir qu'il existe un sérieux problème de violences policières en France. Pourquoi maintenant ? Comment expliquer cet éventuel retournement ? Et s'agit-il seulement d'une inflexion du discours ou faut-il en attendre de vrais changements dans la politique du maintien de l'ordre en France ? Questions à nos trois invités : Assa Traoré, soeur d'Adama Traoré, décédé en juillet 2016 après son interpellation et membre du "Comité vérité et justice pour Adama" ; Doria Chouviat, veuve de Cédric Chouviat, livreur décédé le 5 janvier à Paris à la suite d'un contrôle routier ; et Arié Alimi, membre de la Ligue des Droits de l'Homme et avocat de la famille Chouviat.
En sommes-nous arrivés au point où il faut sauver la nuit ? Oui, il faut la sauver. La sauver de toutes les pollutions lumineuses qui masquent les étoiles, gaspillent inutilement de l'énergie et menacent de nombreuses espèces animales. Mais qui en veut à la nuit ? Les allergiques aux noctambules, ou plus largement la logique libérale pour laquelle tout interstice temporel doit être rentable ? Sur le plateau, deux invités aux approches complémentaires et, par certains aspects, contradictoires : Samuel Challéat, géographe et coordinateur du collectif RENOIR (Ressources environnementales nocturnes et territoires), auteur de "Sauver la nuit' (Editions Premier Parallèle) ; et Michaël Foessel, professeur de philosophie à Polytechnique, auteur de "La nuit : vivre sans témoin" (Editions Autrement).
Et si on se replongeait dans de vieilles émissions d'ASI à la télé, distillées sur le site en calendrier de l'Avent depuis le début décembre ? Pour la fin d'année, Emmanuelle Walter prend la chaise de Daniel Schneidermann et en fait son invité, le temps d'une émission. Avec lui en plateau, André Gunthert, chroniqueur Arrêt sur images.
Directeur de l'information de France 2, Olivier Mazerolle s'était juré, pour des raisons qui lui appartiennent, de ne jamais venir sur le plateau d'Arrêt sur images. Promis juré. Et pourtant ce 21 septembre 2003 il est là, rageur, penaud, repentant, après une lourde erreur de sa chaîne.Résumons. A Toulouse, une rumeur urbaine persistante a affirmé que l'ancien maire Dominique Baudis (devenu entretemps président du CSA) avait participé à des orgies, au cours desquelles des prostitués auraient été assassinées. Dans l'emballement et la concurrence entre chaînes, France 2 a diffusé un témoignage délirant, sans aucun fondement. Ce n'est sans doute pas la première fois qu'un media diffuse une information délirante, mais il se trouve que là, la victime de la rumeur est président du CSA, et ça change tout.A Arrêt sur images, nous décidons de consacrer à cette affaire une enquête tout en images, tournée à Toulouse. Moyens exceptionnels, pour une affaire hors normes. Mais alors que notre émission est prête à être diffusée, le directeur de France 5, Jean-Pierre Cottet, s'émeut. Cette affaire est "sale", me dit-il, affligé, ajoutant que la diffusion n'est pas justifiée par une actualité immédiate. Ce dernier argument est recevable. J'accepte de surseoir à la diffusion de l'enquête jusqu'au jour, certainement proche, où un rebondissement la justifiera. Là-dessus, je reçois un appel de Baudis, auprès de qui la direction de France 5, manifestement peu au fait des détails de l'affaire, s'est vantée de ce report. Baudis s'alarme. Il tient à me signaler que pour sa part, il est parfaitement favorable à la diffusion de notre enquête. Je le rassure. Il n'a jamais été question de "trapper" cette enquête, et le report ne saurait être long.Comme par miracle, la direction de France 5 est soudain très pressée de diffuser notre enquête. Mais en l'assortissant d'une réponse du directeur Mazerolle. Problème : notre enquête est déjà longue. Qu'à cela ne tienne, pour la première fois dans l'histoire de l'émission, France 5 casse sa grille, et va nous offrir dix minutes supplémentaires. Ainsi, à l'issue de ce quiproquo, leçon de choses en direct sur les rapports de force dans la télévision publique en France, nous avons diffusé cette semaine-là l'émission la plus longue de toute notre histoire. Et fait l'expérience, pour la première et la dernière fois, d'une tentative de censure, tellement stupide qu'elle s'est auto-détruite. DS.Vous trouvez que chacun devrait avoir accès à ce contenu ? Nous aussi ! C'est pourquoi en décembre, nous ouvrons les fenêtres : ce contenu, comme beaucoup d'autres, est gratuit ! Pour nous aider à mettre un maximum de contenus en accès libre, c'est le moment de nous soutenir par un don, défiscalisable à 66%. Et comme chaque année, ça se passe par ici.
Ce 10 décembre 2000, nous recevons un maître du monde. Plus précisément, Jean-Marie Messier, alias "J6M" (Messier-moi-même-maître-du-monde"), comme l'appellent les Guignols, "ses" Guignols, puisque J6M est patron de Vivendi, maison mère de Canal+. Cette émission ne mériterait d'ailleurs pas d'être aujourd'hui un de nos chocolats de l'Avent, si elle n'avait donné le prétexte à une violente attaque contre ASI. Dans un film, Enfin pris, le réalisateur Pierre Carles, proche de Pierre Bourdieu (reçu quelques années plus tôt, avec les suites polémiques que l'on sait), s'est procuré un petit morceau de conversation d'avant émission. On m'y entend assurer au PDG de Vivendi Universal qu'il ne sera, Dieu merci, pas questionné sur les chiffres. Anodine conversation phatique d'échauffement, mais dont Carles tire une interprétation qui connaitra un certain succès : ASI ménage le puissant patron de multinationale ? C'est donc que ASI est vendue à Messier. Forcément vendue. Lire aussi 1996 : Bourdieu à Arrêt sur images Quand nous recevons Messier, c'est le patron-star que nous souhaitons interroger, celui qui trône sur toutes les couvertures de magazines. Avec le tout-puissant et omni-médiatisé patron de Vivendi, nous tentons, comme d'habitude, de passer derrière l'image. Nous sommes en 2000. Messier est au sommet. Ses acquisitions américaines ruineuses n'ont pas encore plombé les comptes de Vivendi, ou bien personne ne le sait en dehors de Vivendi (et en tout cas, pas nous). Il n'a pas encore été sèchement remercié par le conseil d'administration, encore moins condamné pour ses multiples irrégularités de gestion (il subira plusieurs condamnations, de 2004 à 2014). Pouvions-nous anticiper ? Comme si nous étions experts comptables, ou magistrats financiers !Alors, de quoi parlons-nous dans cette émission ? De questions que l'on peut juger futiles, mais qui sont les nôtres. Par exemple, on ébrèche son story telling sur l'épargne salariale, en rappelant que les 50 plus hauts salaires de Vivendi recevront chacun 12 500 fois plus de stock options, que les salariés de base. Les yeux dans les yeux, je lui demande si un salarié de base est 12 500 fois moins important qu'un dirigeant du groupe. Je ne sais pas si d'autres journalistes lui avaient déjà posé ce genre de questions. Hélène Risser révèle, extraits à l'appui, qu'il ne raconte pas la même histoire au public français et américain à propos de ses séjours à New York. On essaie d'éclairer ses rapports avec le patron de Canal+ de l'époque, Pierre Lescure. Bref, une émission que l'on peut juger dispensable (pour Messier comme pour nous), mais certainement pas "vendue", comme l'a suggéré un habile montage, contre lequel nous fûmes impuissants. Inutile de dire que je n'ai jamais revu ensuite J6M, ni eu affaire à lui de quelque façon. Tout ça pour ça... DS.Vous trouvez que chacun devrait avoir accès à ce contenu ? Nous aussi ! C'est pourquoi en décembre, nous ouvrons les fenêtres : ce contenu, comme beaucoup d'autres, est gratuit ! Pour nous aider à mettre un maximum de contenus en accès libre, c'est le moment de nous soutenir par un don, défiscalisable à 66%. Et comme chaque année, ça se passe par ici.
Et brusquement, au printemps 2001, tout le monde devient fou. Alain Rémond a envie de vomir. "Ca fait 20 ans que je suis chroniqueur, c'est ce que j'ai vu de pire. C'est pas une sitcom, c'est leur vie qui est en jeu. C'est d'un sadisme..." Et je renchéris : "Téléphoner pour éliminer, c'est d'une brutalité incroyable. C'est le but que vous souhaitiez atteindre ?"Sur le plateau, ce 13 Mai 2001, le directeur des programmes de M6, Thomas Valentin, feint de se défendre, mais il doit jubiler intérieurement. Le but est atteint : Loft Story fait le buzz. Mieux : Loft Story déchire la France. CQFD : toute polémique sur Loft Story devient une annexe de Loft Story. Le concept diabolique aimante et ingurgite tout propos qui lui est consacré. A cette première émission de télé-réalité en France, nous allons consacrer six émissions de suite. Rien de moins. Bien entendu, nos audiences sont au rendez-vous, les meilleures de toutes l'histoire d'ASI mais, juré craché, celà n'entre pas en ligne de compte dans mon esprit. Je suis tout simplement scotché par la nouveauté et l'ambiguïté diabolique du programme. Ainsi que par les réactions contradictoires d'attraction-répulsion qu'il suscite en moi, comme chez tous ses spectateurs. Je cherche un fuir un piège, mais chaque mouvement m'y enserre davantage. Celà peut s'appeler une enquête de terrain. DS.Vous trouvez que chacun devrait avoir accès à ce contenu ? Nous aussi ! C'est pourquoi en décembre, nous ouvrons les fenêtres : ce contenu, comme beaucoup d'autres, est gratuit ! Pour nous aider à mettre un maximum de contenus en accès libre, c'est le moment de nous soutenir par un don, défiscalisable à 66%. Et comme chaque année, ça se passe par ici.
C'est une petite musique que l'on commence à entendre à propos de la réforme des retraites. Il n'y a pas de problème de déficit du système, ou plutôt tous les problèmes seront résolus à partir de 2024 grâce à une cagnotte miracle, celle de la Cades. Est-ce vrai, et si c'est le cas, pourquoi si peu d'enquêtes sur la Cades ? Thème de notre émission avec nos trois invités : Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au budget sous François Hollande; Philippe Leduc, directeur du think tank Economie Santé ; et Henri Sterdyniak, économiste membre des Économistes Atterrés.