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Les matins
Ludivine Manier, la médiation animale dans un collège de la Somme

Les matins

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 4:58


durée : 00:04:58 - Comme personne - La directrice de Segpa du collège Jules Verne de Rivery, près d'Amiens, a eu l'idée de venir travailler avec Syrius, son berger suisse. Grâce à lui, les élèves sont plus calmes, et se confient à elle plus facilement quand ils ont des soucis.

Le Reportage de la rédaction
Ludivine Manier, la médiation animale dans un collège de la Somme

Le Reportage de la rédaction

Play Episode Listen Later Feb 28, 2025 4:58


durée : 00:04:58 - Comme personne - La directrice de Segpa du collège Jules Verne de Rivery, près d'Amiens, a eu l'idée de venir travailler avec Syrius, son berger suisse. Grâce à lui, les élèves sont plus calmes, et se confient à elle plus facilement quand ils ont des soucis.

AZIMUT
Trouble du spectre autistique : comment réussir l'orientation scolaire et professionnelle

AZIMUT

Play Episode Listen Later Jan 16, 2025 8:41


L'orientation scolaire des jeunes avec un trouble du spectre autistique (TSA) requiert un accompagnement personnalisé, tenant compte de leurs forces, de leurs besoins spécifiques et de leur diversité. Des dispositifs tels que les ULIS, SEGPA et PAP, ainsi qu'un travail en partenariat entre familles, professionnels de santé et enseignants, sont essentiels pour construire des parcours adaptés et inclusifs, de l'école jusqu'à l'enseignement supérieur.✅ DANS CET ÉPISODE NOUS ABORDONS :Les dispositifs d'inclusion scolaire pour élèves avec TSA : ULIS, SEGPA, PAP et PPS, pour répondre aux besoins spécifiques dès le collège et jusqu'au lycée.L'accompagnement à l'orientation : Rôle des équipes éducatives, des psychologues et de la MDPH pour construire des parcours scolaires et professionnels adaptés.L'inclusion dans l'enseignement supérieur et le monde du travail : Aménagements, reconnaissance en qualité de travailleur handicapé, et initiatives comme "Atypie Friendly" pour soutenir l'autonomie et l'épanouissement des jeunes autistes.

Les Petites Ondes
Les émissions du collège La Vaucouleurs - Partie 2 / Musée national de l'histoire de l'immigration

Les Petites Ondes

Play Episode Listen Later May 31, 2024


À partir de la visite de l'exposition permanente du Musée national de l'histoire de l'immigration, les élèves de 4ème de la classe média et de SEGPA du collège La Vaucouleurs de Mantes-la-Jolie ont réalisé quatre émissions en partant d'une des dates clés qui organisaient l'exposition.  Dans cette 2ème partie, découvrez 4 des 8 émissions de la classe : LES REVOLUTIONNAIRES (1789) Présentation : Tidiane Interview de Toussaint Louverture. Avec Léo Kampa dans le rôle de Toussaint Louverture, interviewé par Nicolas Œuvre du musée présentée : l'estampe "Moi Libre"  Réalisation : Maïline et Léo Buron Musique : 5ème Symphonie - Beethoven 1917 Présentation : Alioune Chronique sur la vie des poilus : Noa Interview du photographe Samuel Fosso. Avec Yani dans le rôle de Samuel Fosso, interviewé par Alioune Œuvres du musée présentées : - les premières cartes d'identité - le dytique Allonzenfans de Samuel Fosso Réalisation : Sarah Musique : La Grenade - Clara Luciani MOSAÏQUE (1983) Présentation : Lilou Interview de Mouloud Mimoun, présentateur de l'émission Mosaïque. Avec Kamelia dans le rôle de Mouloud Mimoun, interviewé par Adem. Œuvres du musée présentées :  - un extrait de l'émission Mosaïque - une affiche de Toufik Ouanes Chronique sur le film Banlieusard de Kery James : Jade Réalisation : Gonzalo Musique : Samurai - Shurik'n LANGAGUE DES GENERATIONS (2024) Présentation : Mohammed  Chronique sur l'immigration en 2024 : Laureen Interview de Lamya sur les langues parlées dans sa famille, interviewé par Aymeric Œuvres du musée présentées : - l'installation vidéo Mother Tongue de Zineb Sedira - l'installation Road of exil de Barthelemy Toguo Réalisation : Lilian Musique : Tonton du bled - Rym'k Un cycle d'ateliers réalisé les 24, 25 avril et 7 mai 2024, animé par Rosalie Berne et Julia Martin, dans le cadre des ateliers d'initiation aux pratiques radiophoniques organisés par Radio Campus Paris, en partenariat avec le Musée national de l'histoire de l'immigration. 

Les Petites Ondes
Les émissions du collège La Vaucouleurs - Partie 1 / Musée national de l'histoire de l'immigration

Les Petites Ondes

Play Episode Listen Later May 28, 2024


À partir de la visite de l'exposition permanente du Musée national de l'histoire de l'immigration, les élèves de 4ème de la classe média et de SEGPA du collège La Vaucouleurs de Mantes-la-Jolie ont réalisé quatre émissions en partant d'une des dates clés qui organisaient l'exposition.  Découvrez la 1ère partie des émissions de la classe : "Entrons dans l'histoire"  Adam (présentation) Mamadou (réalisation) Sidiki (journaliste)  Lana et Léane (invitées) Musique : Chemin d'or de Werenoir "Le monde de la musique"  Célia (présentation) Arthur (réalisation) Aminata, Mariam, Chahinez et Arthur (chroniques) Musique : Avava Inova de Idir / Kaalajo de Baal Maal / Toi qui t'en vas de Dahmar El Harrachi "Planète Sport"  Samuel (présentation) Matty et Nolan (réalisation) Ryan (journaliste) Ali (invité) Maxence (chronique) Musique : Get Lucky de Daft Punk "Mobilisation et immigration"  Sarah (présentation et journaliste) Léa (réalisation) Wassil et Andréa (invités) Musique : Didn't Cha Know de Erykah Badu Un cycle d'ateliers réalisé les 24, 25 avril et 7 mai 2024, animé par Camille Masson et Perrine Kempf, dans le cadre des ateliers d'initiation aux pratiques radiophoniques organisés par Radio Campus Paris et en partenariat avec le Musée national de l'histoire de l'immigration. 

Ballon Main Corps
D'éducateur en SEGPA à LIVERPOOL : le parcours fou de Rachid KHLIFI !

Ballon Main Corps

Play Episode Listen Later May 9, 2024 103:52


Le 5/7
Catherine D'Onofrio

Le 5/7

Play Episode Listen Later Feb 23, 2024 5:03


durée : 00:05:03 - Déjà debout - Catherine D'Onofrio directrice adjointe chargée de Segpa est l'invité déjà debout

Les interviews d'Inter
Catherine D'Onofrio

Les interviews d'Inter

Play Episode Listen Later Feb 23, 2024 5:03


durée : 00:05:03 - Déjà debout - Catherine D'Onofrio directrice adjointe chargée de Segpa est l'invité déjà debout

Les Grandes Gueules
"Les Segpa au ski" déprogrammé dans plusieurs salles de ciné - 03/01

Les Grandes Gueules

Play Episode Listen Later Jan 3, 2024 25:15


A 10h, ce mercredi 3 janvier 2024, les GG : Bruno Pomart, ancien membre du RAID, Didier Giraud, agriculteur, et Joëlle Dago-Serry, coach de vie, débattent de : "Les Segpa au ski" déprogrammé dans plusieurs salles de ciné.

Le surf de l'info
"Les Segpa au ski" : le film qui créé des émeutes dans les salles de cinéma

Le surf de l'info

Play Episode Listen Later Jan 3, 2024 3:01


Ecoutez Le surf de l'info du 03 janvier 2024 avec Cyprien Cini.

NRJ Ciné News
NRJ Ciné News - "Les SEGPA au ski": toujours aussi nuls à l'école, ils sont de retour au ski cette fois - Mercredi 27 Décembre

NRJ Ciné News

Play Episode Listen Later Dec 27, 2023 1:39


NRJ Ciné News - "Les SEGPA au ski": toujours aussi nuls à l'école, ils sont de retour au ski cette fois - Mercredi 27 Décembre

Le Journal du Rire
Les SEGPA au ski, le 27/12 au cinéma

Le Journal du Rire

Play Episode Listen Later Dec 22, 2023 2:59


Le Journal Du Rire, présenté par Guillaume Pot, c'est l'actualité de l'humour francophone tous les jours à 17h sur Rire & Chansons

7 milliards de voisins
Quelle place occupe le passé dans nos vies?

7 milliards de voisins

Play Episode Listen Later Oct 20, 2023 48:30


Nous avons tous une chose en commun, impalpable : notre passé. Même s'il nous est propre, nous devons composer avec pour vivre notre présent et construire notre futur. Nos goûts, nos peurs, nos qualités ou nos défauts... viennent de nos expériences passées, qu'elles soient joyeuses ou non. Au travail, dans la voiture, à la maison, le passé peut faire irruption dans notre présent pour le meilleur et pour le pire. Comment repenser notre rapport au passé ? Faut-il s'en détacher ?  Avec :• Charles Pépin, philosophe, auteur de Vivre avec son passé (Allary Éditions, 2023)• Claudine Krishnan, professeur agrégée de Lettres classiques, et coprésidente de l'Association pour l'autobiographie et le patrimoine (APA). Elle a coordonné Journaux d'adolescence, un recueil de journaux inédits écrits par des adolescents et adolescentes entre 1915 et 1981 (édition du Mauconduit, 2023).En fin d'émission, nous donnons la parole aux enfants ! C'est Le monde des enfants.Ils nous parlent à chaque fois d'un thème comme l'amour, l'écologie... et aujourd'hui, le chez soi. Charlie Dupiot a rencontré Mahieddine, Yoni, Mustapha, Miya, Katalina, Emy et Ilona. Ils ont entre 11 et 12 ans, et ils sont élèves en 6ème SEGPA au Collège Denfert-Rochereau à Auxerre dans l'Yonne.Programmation musicale :► The 1- Taylor Swift ► Pars – Jacques Higelin.

7 milliards de voisins
Quelle place occupe le passé dans nos vies?

7 milliards de voisins

Play Episode Listen Later Oct 20, 2023 48:30


Nous avons tous une chose en commun, impalpable : notre passé. Même s'il nous est propre, nous devons composer avec pour vivre notre présent et construire notre futur. Nos goûts, nos peurs, nos qualités ou nos défauts... viennent de nos expériences passées, qu'elles soient joyeuses ou non. Au travail, dans la voiture, à la maison, le passé peut faire irruption dans notre présent pour le meilleur et pour le pire. Comment repenser notre rapport au passé ? Faut-il s'en détacher ?  Avec :• Charles Pépin, philosophe, auteur de Vivre avec son passé (Allary Éditions, 2023)• Claudine Krishnan, professeur agrégée de Lettres classiques, et coprésidente de l'Association pour l'autobiographie et le patrimoine (APA). Elle a coordonné Journaux d'adolescence, un recueil de journaux inédits écrits par des adolescents et adolescentes entre 1915 et 1981 (édition du Mauconduit, 2023).En fin d'émission, nous donnons la parole aux enfants ! C'est Le monde des enfants.Ils nous parlent à chaque fois d'un thème comme l'amour, l'écologie... et aujourd'hui, le chez soi. Charlie Dupiot a rencontré Mahieddine, Yoni, Mustapha, Miya, Katalina, Emy et Ilona. Ils ont entre 11 et 12 ans, et ils sont élèves en 6ème SEGPA au Collège Denfert-Rochereau à Auxerre dans l'Yonne.Programmation musicale :► The 1- Taylor Swift ► Pars – Jacques Higelin.

Les pieds sur terre
En Segpa

Les pieds sur terre

Play Episode Listen Later Jun 12, 2023 29:36


durée : 00:29:36 - Les Pieds sur terre - par : Sonia Kronlund - Lorsque Louise est orientée en Segpa, sa mère refuse, mais finit par se laisser convaincre et Louise trouve alors un encadrement bienveillant. Ilyas entre en classe Segpa en 6e. Il a d'abord honte, puis il trouve sa place auprès de ses camarades. Un récit de Karine Le Loët.

Etre et savoir
La marche, ça marche !

Etre et savoir

Play Episode Listen Later May 29, 2023 58:43


durée : 00:58:43 - Être et savoir - par : Louise Tourret - Retour sur une pratique pédagogique très ancienne, en plein revalorisation. - invités : Rozenn Le Berre Journaliste et créatrice de projets culturels autour de l'écrit; Charlotte Michaux Professeure de français au collège à Ballan-Miré (académie d'Orléans-Tours); Benjamin Gentils Co-fondateur avec Charlotte Rizzo de l'association La Fabrique des Communs Pédagogiques; Marco Das Neves Professeur en SEGPA (sections d'enseignement général et professionnel adapté) au collège (académie de Paris)

RTV FM PODCAST
Collège François Raspail Carpentras : Création d’une mini entreprise par les élèves de 3eme SEGPA.

RTV FM PODCAST

Play Episode Listen Later Apr 4, 2023


La classe de 5ème, option journalisme, du collège François Raspail interviewe les 3eme SEGPA qui ont créé une mini-entreprise "H&H concept". Plus d'infos https://www.facebook.com/profile.php?id=100088534427570 et https://www.instagram.com/hhconcept84200/ 

Le rendez-vous du mercredi
119 - C'est quoi une EGPA ?

Le rendez-vous du mercredi

Play Episode Listen Later Dec 14, 2022 7:41


Dans cet épisode, je t'explique ce que tu dois faire pour l'orientation en SEGPA. Eduscol : https://eduscol.education.fr/1184/sections-d-enseignement-general-et-professionnel-adapte L'épisode dont j'ai parlé : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/cest-quoi-la-segpa-avec-rachid-linstit-maxiprof-et/id1546762449?i=1000565192938

Bouffons
(Rediff) - Goûtez, jeunesse !

Bouffons

Play Episode Listen Later Aug 31, 2022 24:16


En cette période estivale, et avant de vous retrouver à la rentrée, l'équipe de Bouffons vous propose de (ré)écouter cet épisode fort de cette dernière saison. Passez un bel été, et bonne écoute !Avant de savoir apprécier l'amertume d'un café allongé, la douce aigreur d'une vinaigrette ou la drôle de texture d'un bulot, les enfants qui sommeillent en nous ont d'abord été des bouches sucrées, tolérant l'acidité lorsque celle-ci se présente sous la forme de bonbons qui piquent, appréciant tantôt le gras salé des chips, tantôt le moelleux de brioches faciles à engloutir…C'est souvent en cours de récré, au goûter après l'école ou dans la rue avec les copains que sont nés nos premiers souvenirs de sociabilité alimentaire.Comment les jeunes prennent-ils aujourd'hui leur goûter ? Les bonbons qui piquent ont-ils toujours autant la côte ? Quelles sont leurs astuces de la débrouille pour se bricoler un bon truc à grignoter en rentrant des cours ?Pour en savoir plus, Émilie Laystary s'est rendue dans un collège de Marseille, à la rencontre des élèves de 3e de Rachid Zerrouki, professeur des écoles en SEGPA. Ensemble, ils ont entre autres parlé de Capri-Sun, de biscuits à tremper dans du lait et d'un goûter que le professeur a apporté à ses élèves récemment — qui lui a valu quelques railleries…Bouffons est un podcast de Nouvelles Écoutes que j'anime avec l'aide en coulisses de Cassandra de Carvalho, et de Mathilde Jonin.Montage et mixage par Laurie GalliganiGénérique réalisé par Aurore MahieuVous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.

Do you die in hell or stay alive?
Neo the 1 J'ai 26 ans, je viens de croiser un pote du collège, il m'a dit « on se souvient tous de toi parce que nous on était en segpa

Do you die in hell or stay alive?

Play Episode Listen Later Aug 1, 2022 1:52


Extra classe
Les Énergies scolaires #52 - Quand la Segpa cultive son potager

Extra classe

Play Episode Listen Later Jun 22, 2022 8:49


Comment réussir à apprendre à des élèves en grande difficulté ? Catherine Goût-Kravtchenko est, depuis 2009, directrice de Segpa dans le 94. Séduite par l'organisation de cette filière spécifique, qui permet de mettre en place des projets au long cours et d'apprendre autrement, elle a déjà réalisé avec ses élèves un documentaire, monté un spectacle sur les planches de l'Opéra de Paris, organisé des cours de cuisine avec un ancien lauréat de Top Chef… Cette année, elle emmène la classe de 5e dans une ferme de maraîchage bio tous les mois. Accompagnés de Cécile, la maraîchère, et de Thomas, leur enseignant spécialisé, les élèves découvrent un environnement très éloigné de leur quotidien urbanisé où ils développent de nouvelles compétences. Dans cet épisode, Catherine évoque son métier de directrice et brosse un portrait vivant des classes de Segpa pour lesquelles les préjugés sont encore tenaces. Sections d'enseignement général et professionnel adapté, éduscol, 2021. La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission préparée et réalisée par : Floriane Le Maître Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Mixage : Myriam Naciri Secrétariat de rédaction : Aurélien Brault Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2022 Transcription : Je m'appelle Catherine Goût, je suis directrice de Segpa [Section d'enseignement général et professionnel adapté] depuis 2009. Je travaille au collège Pierre-Brossolette de Villeneuve-Saint-Georges (94), au sein d'une cité (le Bois-Matar). C'est un collège REP. [Extrait de consignes de l'équipe pédagogique aux élèves] « THOMAS REY [enseignant spécialisé] : Vous prenez les sacs et on va vers la serre là-bas. Allez-y. CATHERINE GOÛT : Un, deux, trois. » [Fin de l'extrait] En fait, je suis restée enseignante quelques années seulement. Ce qui m'intéressait, c'était les enfants qui apprenaient vraiment difficilement. En 2004, j'ai passé le Capsais [Certificat d'aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d'adaptation et d'intégration scolaires] et j'ai travaillé en Ulis [Unité localisée pour l'inclusion scolaire], au collège. Ça a été une très belle expérience. Et ensuite on m'a demandé de prendre une direction de Segpa. Je me suis aperçue que la direction de Segpa, c'est toute l'organisation, mais on a la chance quand même d'être très en contact avec les élèves. [Extrait d'une conversation entre des élèves et Cécile Némorin, maraîchère] « CÉCILE NÉMORIN : On fait le tour du jardin, c'est parti. On va où en premier ? UN ÉLÈVE : Là-bas. CÉCILE NÉMORIN : C'est où là-bas ? L'ÉLÈVE : Vers les plantes qui sentent trop bon. CÉCILE NÉMORIN : Vers les plantes qui sentent trop bon, ça marche. Allons-y. » [Fin de l'extrait] C'est une classe de cinquième. Ils sont seize. C'est la deuxième année au collège donc ils nous connaissent bien. Le professeur est un professeur spécialisé depuis déjà un certain nombre d'années. Il a été vraiment enthousiasmé par ce projet parce qu'il est convaincu, comme moi d'ailleurs, qu'apprendre autrement est très bénéfique pour eux. Parce que ce sont des élèves qui ont fait toutes leurs classes primaires avec des difficultés, qui n'ont plus confiance en eux, qui n'ont pas réussi avec les méthodes classiques. Et donc on est convaincus qu'il faut vraiment apprendre autrement. Donc les projets, c'est l'idéal. [Extrait d'une conversation entre des élèves et Cécile Némorin] « UNE ÉLÈVE : Ça a poussé ! CÉCILE NÉMORIN : Ça a poussé, hein ? Alors qu'est ce qui a poussé ? UN ÉLÈVE : Les graines. UNE AUTRE ÉLÈVE : C'est parce qu'on a enlevé les mauvaises herbes et… CÉCILE NÉMORIN : Tout à fait. Il y en a qui ont beaucoup apprécié que vous ayez enlevé les mauvaises herbes la dernière fois. Du coup, ça a bien poussé. » [Fin de l'extrait] Le projet nous permet d'aborder les compétences de façon différente. Donc, depuis très longtemps, le projet en Segpa est vraiment le pilier. Et, là, le projet de l'atelier Bombylius est sur deux ans. C'est-à-dire que cette année, ça a été la découverte du maraîchage, la découverte des plantes, de ce milieu, du travail. Et, l'année prochaine, on aimerait créer une mini-entreprise avec Entreprendre pour Apprendre. On voudrait faire des sauces tomate, des jus de fruits, des sirops qui seraient faits par les élèves et vendus ici. Donc ça, c'est l'avantage en Segpa, on peut se permettre de faire des plus gros projets que quand on est au collège avec une classe qu'on n'a pas tout le temps. Chez nous, l'effectif est en général le même et les élèves sont les mêmes. Donc on peut se permettre de faire des projets sur deux ans. Et comme les élèves sont quand même en grande difficulté, il ne faut pas l'oublier, sur deux ans ça permet vraiment d'aller à son rythme. [Extrait d'une conversation entre des élèves et Cécile Némorin] « UNE ÉLÈVE : Madame. CÉCILE NÉMORIN : Oui ? L'ÉLÈVE : C'est des pommiers ? CÉCILE NÉMORIN : Eh bien oui. T'as vu, elles ont poussé les pommes aussi. La dernière fois, on avait la fin des fleurs et là on a les fruits. En septembre, quand vous reviendrez, vous pourrez manger des pommes. » [Fin de l'extrait] Le travail avec ce maraîchage est très intéressant au niveau de la transdisciplinarité puisqu'on peut travailler le français, les mathématiques. On a travaillé sur les températures, on a pris la température dans la terre, à l'extérieur de la terre, dans le fumier, sous la serre et après on a fait des graphiques. Donc on travaille les mathématiques. Nous sommes un éco-collège, on travaille aussi tout ce qui est développement durable. Bien évidemment, au niveau des programmes de sciences, c'est idéal parce qu'on peut tout travailler. Il y a énormément de choses à découvrir et qui se rattachent toujours aux programmes. On découvre les métiers aussi, ce qui est très important en Segpa. Dans Segpa, il y a un « p » pour « professionnel » et nous, on travaille dès la sixième. À partir de l'année prochaine, je compte mettre des élèves en stage avec Cécile qui nous accueille. Je compte bien en mettre en stage pour ceux qui seraient intéressés et qui seraient motivés. Pourquoi pas, oui. Ensuite, il y a le fait que, quand on travaille en Segpa… Alors, la Segpa a une très mauvaise image parce qu'on se souvient aussi des anciennes Segpa, avant 95, qui étaient les SES (sections enfants sauvages). Et la Segpa oconvainu les SES étaient très en retrait, ils n'avaient pas les mêmes récréations, ils n'avaient pas d'enseignants du collège. Tout ça, c'est fini, c'est terminé. Et moi j'inviterais les jeunes enseignants à venir passer une journée avec nous. Ça permettrait de voir comment sont les élèves, ce qu'ils font, goûter à cette liberté aussi. Ça peut se mettre en place sans difficulté. C'est ce que je propose d'ailleurs aux parents – qui ont beaucoup de mal à accepter que leurs enfants soient orientés en Segpa. Pour deux choses. Déjà, le fait de reconnaître que son enfant a des difficultés, ce qui très difficile pour un parent. Mais c'est aussi l'image que nous avons et quand je les fais venir avec nous, ils changent totalement d'idée sur notre structure. [Extrait d'une conversation entre élèves] « ÉLÈVE 1 : On est en train de construire une maison, dans Koh-Lanta. ÉLÈVE 2 : Ouais, comme dans Koh-Lanta. ÉLÈVE 1 : En fait, on a mis des bois, après on est parti prendre des feuilles qui sont là-bas, après on les a placés bien, après on a commencé à… ÉLÈVE 2 : Et pour couper bien comme ça, pour que ça soit à égalité, avec le feutre on a mis un trait et on coupe. Va chercher une brique. ÉLÈVE 1 : Attends Calvin, va prendre là-bas s'te plaît. » [Fin de l'extrait] Les qualités ? Avoir envie. Je ne sais pas si c'est une qualité d'avoir envie… Oui, il faut avoir envie, il faut avoir la motivation, il faut être extrêmement bienveillant parce que, très souvent, ils n'ont pas les mots pour exprimer tout ce qu'ils ressentent au niveau de leurs émotions, de leurs sentiments. Et, de ce fait-là, il faut avoir une certaine qualité d'écoute et essayer de les comprendre. Et il faut vraiment pratiquer l'écoute active parce que, sinon, on peut des fois passer à côté de quelque chose. Donc ça, je pense que c'est très important. Accepter l'échec aussi. J'ai vu des professeurs qui, par exemple, disaient : « Je lui ai expliqué mais il ne fait pas, il n'a pas compris. » Ben oui, c'est sa spécificité. Ou alors qui mettent dans les bulletins : « En grande difficulté. » Oui, ça on le sait, ils sont tous en grande difficulté ici. Maintenant, il faut avancer, il faut voir ce qu'ils ont appris pendant ce trimestre. Donc je pense qu'il faut avoir un peu de recul sur l'enseignement parce que beaucoup d'enseignants veulent vraiment transmettre des connaissances et que les élèves les captent et puissent grandir en compétences. Pour nous, il faut être plus petit, il faut admettre qu'une compétence ne va pas être acquise en sixième. Peut-être que cette compétence, qui normalement est acquise en sixième, va être acquise en troisième. Peu importe, à partir du moment où il l'a acquise. Donc il ne faut pas se focaliser sur ce genre de choses et ne pas être trop perfectionniste. Parce que, si vous cherchez la perfection, en Segpa vous ne l'avez jamais. Vous avez des jeunes qui avancent à leur rythme, différemment. [Extrait d'une conversation entre des élèves et Catherine Goût] « CATHERINE GOÛT : Vous avez goûté la betterave ? Vous avez goûté ? DES ÉLÈVES : Oui. CATHERINE GOÛT : Et alors ? UNE ÉLÈVE : C'est très bon. UNE AUTRE ÉLÈVE : Non, j'ai pas goûté. CATHERINE GOÛT : Alors va goûter. [À Cécile Némorin] Amel, elle n'a pas goûté. » [Fin de l'extrait] Je m'arrêterai par la limite d'âge [rire] parce que je compte bien prendre ma retraite un jour. Mais je ne compte ni changer d'établissement ni changer de fonction.

Extra classe
Les Énergies scolaires #51 - Un internat un peu particulier

Extra classe

Play Episode Listen Later Jun 15, 2022 9:15


L'ERPD (école régionale du premier degré) Louis-Pergaud à Barentin (76) n'est pas une école comme les autres : il n'y a pas uniquement des élèves du premier degré et c'est un internat d'excellence qui accueille des enfants issus de familles de forains et de bateliers. C'est dans ce lieu particulier que Claire Mahlstedt, enseignante spécialisée, a décidé de travailler depuis 2019. Si l'internat souffrait d'une mauvaise réputation à son arrivée, elle a su contribuer à changer cette image auprès des partenaires et des élèves eux-mêmes. Récit d'un pari réussi qui fait la part belle à la communication et à la co-intervention. Site de l'ERPD Louis-Pergaud. L'internat d'excellence, éduscol, 2022. La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission préparée par : Fanny Milhe Poutingon et Aurélie Dulin Réalisée par : Fanny Milhe Poutingon Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Mixage : Myriam Naciri Secrétariat de rédaction : Nathalie Bidart Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2022 Transcription : Je m'appelle Claire Mahlstedt, je suis professeure des écoles spécialisée et je travaille depuis 2019 à l'ERPD Louis-Pergaud [à Barentin, en Seine-Maritime]. ERPD, ça veut dire « école régionale du premier degré ». C'est un internat pour accueillir des enfants non sédentaires, donc des forains et des bateliers. Et on accueille aussi, aujourd'hui, des enfants qui sont recrutés sur commission dans le cadre de l'internat de la réussite. Ici, on accueille plus de forains que de bateliers, parce qu'on n'est pas très bien placés sur la Seine. En fait – c'est ce que [les bateliers] nous expliquent –, ils naviguent entre Le Havre et Paris. Et puis après, ils remontent vers les Pays-Bas. Et comme on est trop proches du Havre, ça leur fait beaucoup de route depuis l'endroit où la péniche est stationnée ou amarrée. Après, pour les forains, [nous en avons] différents types : on en a qui ont vraiment des gros manèges et qui tournent sur des grosses foires en région parisienne, et [d'autres] qui ont des plus petits manèges et qui tournent sur des foires de village. Et, en général, on a des fratries – beaucoup. Quand il y en a un qui arrive à l'internat, tous viennent. Et pour certains d'entre eux, les parents étaient déjà là. Donc, il y a un côté un peu familial et il y a une attache de la part des parents et puis des enfants. Et on sait que, certainement, les enfants de certains de nos élèves actuels viendront à Pergaud dans quelques années. [Enregistrement en extérieur] Donc là, on est dans le parc de l'internat. Alors on voit trois bâtiments majeurs, qui appartiennent toujours à l'ERPD. On a un bâtiment administratif avec le bureau du directeur, de la gestionnaire, etc. On a le bâtiment restauration, qui est face à nous. Et puis on a le bâtiment d'internat à proprement parler, avec les études et le foyer au rez-de-chaussée, puis les dortoirs des filles et des garçons. C'est une école qui est quand même très grande, pour une cinquantaine d'élèves, il y a beaucoup d'espace. À la création de l'internat, il y avait 400 élèves ; il y avait aussi les deux bâtiments qu'on voit là, qui sont aujourd'hui l'école de musique et le Greta. Ils n'appartiennent plus à l'ERPD mais ils appartiennent au même ensemble architectural. On voit que ce sont des bâtiments qui sont construits de la même manière. [Fin de l'enregistrement] Moi, je suis professeure des écoles depuis 2010. Alors, ça s'entend peut-être [Claire Mahlstedt a un fort accent méridional], je ne suis pas normande, je viens du Sud-Ouest. J'ai donc commencé ma carrière dans [l'enseignement] spécialisé dans un IME, sur la côte landaise. IME, c'est « institut médico-éducatif ». Ensuite, je suis partie travailler en ITEP, donc « institut thérapeutique, éducatif et pédagogique » et puis, suite à un rapprochement de conjoint, je suis arrivée en Normandie en 2019 et sur la liste des postes à profil, j'ai vu ce poste-là qui m'a intriguée. J'ai donc appelé le directeur de l'époque pour avoir quelques renseignements. J'ai candidaté, j'ai passé l'entretien et puis j'ai eu la chance d'être recrutée. Alors, mes missions, il y en a trois, essentiellement. Donc la première, c'est vraiment l'organisation des études, l'aide aux devoirs, le fait de créer le cadre le plus propice aux apprentissages. La deuxième, c'est tout le partenariat avec les familles, faire le lien entre les familles et l'école. En fait, l'idée, c'est d'être un rouage et de faciliter le lien entre les deux. Et puis après, il y a tout un aspect autour des activités du mercredi, pour aider à ouvrir culturellement, à proposer une ouverture culturelle, oui, et puis des activités diverses et variées. [Enregistrement en extérieur] Alors là, nous sommes au niveau des carrés potagers. C'est un projet qui est mené avec les élèves le mercredi après-midi. Et donc, il y a différentes choses qui ont été plantées. Là, on voit de la rhubarbe, là, il y a des fraisiers, framboisiers. Là-bas, il y a des aromatiques, des salades, des radis. Et donc l'objectif, c'est que les élèves qui ont participé au projet repartent dans les familles avec un petit panier. Voilà. Et puis, il y a une deuxième utilisation. C'est que dans la cuisine pédagogique, on leur propose des ateliers de création, et notamment un concours « Top Chef » où il y a un thème imposé par équipes de deux – ils doivent réaliser un plat. Et là, l'idée, c'est de leur donner des thèmes comme « la menthe », « la rhubarbe », pour cuisiner des choses qu'ils ont eux-mêmes fait pousser. [Fin de l'enregistrement] Alors, Pergaud souffre d'une mauvaise réputation qui n'est pas justifiée. En fait, il faut remonter un petit peu dans l'histoire pour comprendre pourquoi on a cette réputation-là. C'était un très gros internat quand il a été créé, il y a eu jusqu'à 400 élèves. La scolarité était encore en internat et il y avait beaucoup de forains et de bateliers. Et puis, au fil des années, le nombre d'élèves a baissé, jusqu'à tomber à 30 élèves en 2016. Là, la scolarité se faisait déjà en externe, il n'y avait plus de classes [en internat] dans l'établissement. Et en fait, beaucoup d'enfants ont été recrutés pour faire revivre l'internat, mais avec des difficultés sociales et des problèmes scolaires importants. Et donc, voilà, qui dit difficultés sociales [dit] problèmes de gestion de l'humeur, et tout ça, ça crée des tensions dans les classes. Et donc, on a quand même été catalogué avec une mauvaise réputation. Et ça a été difficile de découvrir ça en arrivant parce que vous, vous ne connaissez personne, vous n'y êtes pour rien. Et quand vous rencontrez des établissements partenaires, on vous renvoie une image un peu négative de l'établissement. Mais moi, mon rôle, et celui de la directrice précédente, c'était vraiment d'essayer de travailler sur la représentation que les établissements partenaires avaient de Pergaud. Et donc, il y avait deux volets. Il y avait d'une part la communication institutionnelle. Là, c'est la directrice qui travaillait là-dessus, avec la création d'un site internet, un compte Twitter… Et moi, j'ai fait un gros travail auprès des établissements partenaires, et des professeurs notamment. Alors, avec le premier degré, ça s'est fait naturellement, parce qu'on a une fibre commune. Moi, je viens du premier degré, c'était donc facile. Pour les collèges, c'est un peu plus compliqué. Il a fallu prendre le temps de connaître des gens, beaucoup de communication. Je leur écris en début d'année, je me présente et après, je n'hésite pas à écrire très régulièrement et à faire part de mes difficultés, parce qu'il y en a – un ado à mettre au travail après les cours, ce n'est pas toujours facile – et du coup, ça apaise vraiment les relations. Quand ils voient qu'on fait ce qu'on peut mais qu'on n'a pas de… moi, je n'ai pas de baguette magique, malheureusement ! Et puis j'ai créé des relations plus personnelles avec certains professeurs, que je connais pas mal maintenant, et la co-intervention qui commençait dans le primaire va pouvoir commencer aussi dans le second degré. Je pense notamment à une collègue de français qui a accepté qu'on mette en place quelque chose, qui se fait beaucoup dans le primaire, ce sont des ceintures de conjugaison : l'élève avance, il a son programme individualisé et il avance petit à petit. C'est quelque chose qui ne se faisait pas du tout en sixième. Et puis avec le confinement, en fait, il y a eu de telles difficultés qui sont apparues chez les sixièmes… Ils ont un niveau plus faible que les sixièmes d'il y a deux ans, parce qu'il y a quand même eu deux années très creuses. Et voilà, la professeure a accepté. Donc, on travaille en lien, on a fait un programme, elle fait telle chose en classe, elle fait telle chose avec moi. Donc ça, c'est vraiment une belle réussite et je suis contente de ça. [Extrait d'un dialogue avec une élève] « MAËLLY : Madame. CLAIRE MAHLSTEDT : Oui. MAËLLY : J'ai eu les résultats de mon brevet de maths. CLAIRE MAHLSTEDT : Alors ? MAËLLY : 53 sur 100, Madame. CLAIRE MAHLSTEDT : 53 sur 100 ? Mais c'est super et tu m'avais dit que tu n'avais rien fait ? Tu as eu la moyenne ! MAËLLY : Ben, je n'ai presque rien fait… CLAIRE MAHLSTEDT : Bon. Et ça veut dire que le reste, tu vas avoir encore des meilleures notes parce que tu avais fait plein de trucs ? C'est bien, Maëlly. Je te fais le programme de révisions pour le brevet à partir de ce que m'a envoyé la collègue de Segpa [section d'enseignement général et professionnel adapté], ok ? Parce que là, l'objectif, si tu as eu 50 en n'ayant pas trop réussi, tu vas pouvoir choper un 70 ou 80 ? MAËLLY : Je pensais que j'avais tout fait mal. CLAIRE MAHLSTEDT : Comme quoi ! En révisant, ça va être encore mieux. [Fin de l'extrait] Ça va être ma quatrième rentrée, en 2022, et ça aussi, c'est confortable parce que voilà, il y a des choses qui sont installées. L'autorité est en place. Avant que j'arrive, il y avait eu des changements de profs chaque année. Donc, c'est vrai que personne n'avait posé ses valises et du coup, c'est différent. Là, il y a vraiment une continuité. Ils connaissent le mode de fonctionnement, c'est ritualisé. Et même vis-à-vis des collègues partenaires, c'est important d'avoir un interlocuteur qui reste. Je ne ferai pas ma carrière ici mais en tout cas, j'ai à cœur que, quand je partirai, de laisser un internat qui tourne, des études qui fonctionnent. Et puis une image qui n'est plus celle qu'elle était. Et puis, si j'obtiens ça, je me dis que mon passage n'aura pas été inutile à l'internat.

Tous les cinémas du monde
Don Juan 2022

Tous les cinémas du monde

Play Episode Listen Later May 14, 2022 48:30


Notre invité, cette semaine, est Serge Bozon pour son film « Don Juan ». En 2022, Don Juan n'est plus l'homme qui séduit toutes les femmes, mais un homme obsédé par une seule femme : celle qui l'a abandonné… ⇒ Bande annonce de «Don Juan».   Journal du Cinéma Entretien avec Yasmine Djemai, directrice de la programmation de la nouvelle plateforme Yema, consacrée aux cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient Reportage à Marseille sur le festival « Toute la lumière sur les SEGPA », signé Yoram Melloul.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Harcèlement

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 12:05


Retrouvez Abdullah, Grégory et Tony pour un microtrottoir sur le harcèlement.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Amour

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 2:40


Retrouvez Douga, Louise et Sonny pour une chronique sur l'amour. Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Collège

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 6:51


Retrouvez Douga, Louise et Sonny pour un microtrottoir sur le Collège.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

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Maux-clés des ados #Et les parents

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 12:40


Retrouvez Sheryl, Antonia et Innocent Rollins pour un micro trottoir sur les parents.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

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Maux-clés des ados #Féminisme

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 3:11


Retrouvez Walquis, Zakaria et Adama pour une interview de leurs camarades sur le féminisme.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Identité

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 6:07


Retrouvez Douga, Louise et Sonny pour une interview de leurs camarades sur l'identitéCe projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Loisirs

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 6:46


Retrouvez Walquis, Zakaria et Adama pour un microtrottoir sur les loisirs.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Réseaux Sociaux

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 5:13


Retrouvez Walquis, Zakaria et Adama pour une chronique sur les réseaux sociaux.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Sexualité

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 2:56


Retrouvez Sheryl, Antonia et Innocent Rollins pour une chronique sur la sexualité.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

M'as-tu vu ?
Maux-clés des ados #Dépendance

M'as-tu vu ?

Play Episode Listen Later May 11, 2022 8:41


Retrouvez Sheryl, Antonia et Innocent Rollins pour une interview de leurs camarades sur la Dépendance.Ce projet a été réalisé par la classe de 3ème SEGPA du collège Clos Saint Vincent de Noisy-le-Grand, accompagnée par la journaliste Alice Evain, en partenariat avec l'association Citoyenneté Jeunesse et dans le cadre d'un projet AGORA initié par le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.Merci à Alexandre Teneze pour la musique créée par ses soins. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

Extra classe
Parlons pratiques ! #14 Comment accueillir les émotions des élèves face aux sujets d'actualité ?

Extra classe

Play Episode Listen Later Apr 27, 2022 40:13


Comment aborder les sujets délicats ou les événements dramatiques liés à l'actualité dont les enfants reçoivent les échos ? Comment accueillir leurs émotions face à ces événements ? Et pourquoi est-ce important que l'école puisse le faire ? En même temps, comment ne pas générer plus d'anxiété encore, notamment chez les plus jeunes, et faire quelque chose de ces émotions ? Nadège Letessier, régulatrice scolaire, Marie-Noëlle Clément, pédopsychiatre, et Delphine Saulière, journaliste et rédactrice en chef chez Bayard Jeunesse, nous aident à répondre à ces interrogations. Ressources en lien avec l'épisode : Aborder la guerre en Ukraine avec vos élèves, espace dédié de Réseau Canopé, 2022. Évoquer la crise ukrainienne avec les élèves, éduscol, 2022. « Apprendre à exprimer et reconnaître le vocabulaire des émotions » [PDF, 521 Ko, 7 p.] et « Prévenir le débordement émotionnel, réguler le stress » [PDF, 366 Ko, 5 p.], fiches pédagogiques, Cap école inclusive, Réseau Canopé. Apprentissages : quand les émotions s'en mêlent, parcours Magistère, Réseau Canopé, 2021. Les émotions de P'tit cube, série Les Fondamentaux, par Gedeon Programmes, France Télévisions et Réseau Canopé, 2022. Références citées dans l'épisode : Jeu des trois figures, activité en ligne créée par Serge Tisseron, Association DEPJ3F, 2007. Comment parler de la guerre en Ukraine aux enfants et aux ados ?, Bayard Jeunesse, 2022. Accueil des élèves arrivant d'Ukraine dans l'académie, académie de Versailles, 2022. Artistes de street art : Banksy, Shamsia Hassani. Inspirations des invitées : Jeammet Philippe, Grandir en temps de crise, Bayard, coll. « Éducation », 2014. Romanyshyn Romana, Lesiv Andriy, La guerre qui a changé Rondo, Rue du monde, 2015. Mention-Schaar Marie-Castille, Les héritiers, 105 min., 2014. La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Chaque dernier mercredi du mois, découvrez un nouvel épisode de « Parlons pratiques ! » sur votre plateforme de podcasts préférée. Suivez-nous, écoutez et partagez… Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission préparée et animée par : Hélène Audard et Régis Forgione Réalisée grâce à l'appui technique du CLÉMI Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Enregistrement : Laurent Gaillard Mixage : Simon Gattegno Secrétariat de rédaction : Blaise Royer Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2022 Transcription : RÉGIS FORGIONE : Comment aborder à l'école les sujets délicats ou les événements dramatiques dont l'actualité est parfois saturée ? La crise ukrainienne en ce moment - évidemment -, la crise sanitaire - dont on n'est pas encore totalement sorti - et bien d'autres qui peuvent surgir régulièrement… Les enfants en reçoivent plus ou moins les échos. On va se demander comment accueillir leurs émotions face à ces événements et pourquoi c'est important que l'école puisse le faire. En même temps, comment ne pas générer plus d'anxiété encore, notamment chez les plus jeunes, pour faire véritablement quelque chose de ces émotions ? HÉLÈNE AUDARD : Ces questions ont resurgi avec le conflit entre l'Ukraine et la Russie, qui a été très largement médiatisé. Mais ça nous rappelle aussi qu'écouter les élèves, leur donner un espace d'expression de leurs émotions, instaurer un climat de confiance, c'est un travail de fond qui se construit au quotidien dans les classes. RF : Et pour répondre à ces interrogations, et surtout à toutes celles de nos auditrices et de nos auditeurs, nous accueillons aujourd'hui Nadège Letessier, Marie-Noëlle Clément et Delphine Saulière. HA : Nadège Letessier, bonjour. NADÈGE LETESSIER : Bonjour. HA : Vous êtes régulatrice scolaire, ancienne enseignante en Segpa et notamment autrice d'un parcours Magistère sur les émotions. NL : C'est bien ça. RF : Marie-Noëlle Clément, bonjour. MARIE-NOËLLE CLÉMENT : Bonjour. RF : Vous êtes pédopsychiatre, cofondatrice de l'association 3-6-9-12 avec Serge Tisseron et notamment autrice d'un livre intitulé Comment te dire ? Savoir parler aux tout-petits [Éditions Philippe Duval, 2018]. MNC : C'est ça. HA : Delphine Saulière, bonjour. DELPHINE SAULIÈRE : Bonjour. HA : Vous êtes rédactrice en chef et directrice des magazines pour les moins de douze ans chez Bayard. DS : Exactement. RF : Pour entrer dans l'émission, je vous propose qu'on commence par donner la parole aux enfants. Ou plutôt la lettre aux enfants, avec les mots d'une jeune lectrice que vous avez eu la gentillesse de nous apporter, Delphine Saulière. Je lis (c'est Stella qui écrit à Astrapi et qui dit) : « Salut Astrapi, je m'appelle Stella. En ce moment, tout le monde parle de la guerre entre la Russie et l'Ukraine : mes parents, à la télé, au collège. Ça me fait peur. Je ne veux pas mourir et les gens disent qu'il va y avoir la Troisième Guerre mondiale. Je n'aime pas la guerre, j'ai peur, j'y pense tout le temps. S'il te plaît, aide-moi. » Alors Stella ne donne pas son âge dans sa lettre, mais on imagine assez bien une enfant de cycle 2. Et tout est dans ses mots : la place des médias, le rôle de l'école, de la famille, les angoisses et la peur. Pour commencer à comprendre en quoi l'accueil des émotions est primordial, pourriez-vous, Marie-Noëlle Clément, en tant que pédopsychiatre, nous expliciter en quelques mots quels sont les effets de ces images et de l'actualité sur les plus jeunes de 3 à 12 ans ? MNC : Écoutez, c'est vrai que devant des événements aussi importants que ceux qui sont en train de se dérouler en ce moment, il y a un afflux d'informations. Dans les familles, tout le monde s'inquiète, tout le monde a envie de s'informer. On allume la télévision, on ouvre les journaux, etc. Donc les plus jeunes sont évidemment pris dans ce flot, dans ce flux. Et puis il y a aussi les cours de récréation, où on s'échange beaucoup de choses, et des informations qui sont parfois un peu dérégulées. C'est-à-dire : les enfants rapportent ce qu'ils ont entendu chez eux, ce qu'ils ont plus ou moins bien compris. Ils essayent d'être le plus spectaculaire possible, pour certains. Donc tout ça génère beaucoup d'inquiétudes, et il faut, bien sûr, des paroles d'adultes pour venir un peu structurer, apaiser, rassurer. C'est là où la famille, les parents, mais aussi l'école et les enseignants ont leur rôle à jouer, bien sûr. HA : Delphine Saulière, c'est vous qui nous avez apporté ces mots d'enfants qui ont été envoyés à Astrapi – qui est comme un petit personnage un peu rassurant auquel on peut s'adresser. Vous avez aussi un rôle, finalement, en tant qu'éditeur jeunesse ? DS : Oui, on a tendance entre nous à nous rappeler qu'on a une mission. On est aussi un tiers-lieu éducatif. Il y a l'école, il y a la famille. Et puis il y a aussi un magazine avec lequel on a une relation de confiance. On est un peu le grand frère ou la grande sœur, ou le grand copain à qui on peut se confier. Donc on a une grande responsabilité et on reçoit énormément de courriers. Et la preuve : ces quelques mots que je vous ai apportés. RF : Justement pour rester sur cet élément avec vous Delphine : il me semble que pour vos publications autour de la guerre en Ukraine, vous avez recueilli, dans la cour, les mots d'enfants. C'est bien ça ? Est-ce que vous pourriez en dire plus sur ce processus particulièrement intéressant ? DS : C'est vrai que pour nous, l'école est un lieu de rencontre avec les enfants, qui est important. Déjà, quand on va dans une classe ou une école, on rencontre beaucoup d'enfants. On a un lieu d'observation très intéressant sur les relations entre eux, sur les jeux de cour de récré, sur les mots qu'ils utilisent. Ça nous donne vraiment un curseur. Et très vite, on a eu cette nécessité d'aller écouter ce qui allait se dire, ou ne pas se dire d'ailleurs, dans les cours de récré d'écoles maternelle et primaire. Et mes collègues d'Okapi sont aussi allés en collège rencontrer des jeunes et les écouter, échanger avec eux sur ces questions-là. Et on a vu très vite que les mots arrivaient. En fait, on a vu très vite la question de l'Ukraine, la question de la guerre. Exactement ce que vous disiez, Marie-Noëlle : des choses qui nous ont paru tout de suite assez étonnantes. Des angoisses qui surgissaient, des jeux aussi ! En maternelle, surtout : on a vu des enfants jouer au grand méchant Poutine. Ça nous a surpris. Mais je pense qu'il y a une forme de grand méchant loup qui, tout de suite, était l'ennemi à abattre. Ils ne savaient pas qu'il avait un prénom, qui c'était… C'était : « Poutine, Poutine. » C'était assez amusant. HA : Alors il se passe plein de choses dans la cour d'école, apparemment. Et dans les classes, comment ça se passe Nadège ? Peut-être, dites-nous juste [ce qu'est une] régulatrice scolaire ? Tout le monde n'est peut-être pas au courant de ce que c'est. NL : Alors j'interviens auprès d'équipes pour les accompagner dans la gestion de leur classe quand il y a des enfants qui ont des problèmes de comportement, quand il y a des conflits. Ça peut être enfants-enseignants, mais aussi direction-enseignants. J'interviens pour finalement réguler, amener l'harmonie un peu plus dans les classes, et permettre à chacun de travailler au mieux. HA : Qu'est-ce que vous avez pu un peu entendre, constater ? Qu'est-ce que les collègues vous ont dit ? NL : Au départ, effectivement, il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites, extrapolées, c'était vraiment grandiloquent, etc. Et puis aujourd'hui, je constate qu'il y a vraiment un retour à la normale – les enfants [en] ont besoin. Aujourd'hui, le cadre [de la] classe les rassure, c'est-à-dire qu'ils sont au travail. Et dans le même temps – je pense que ça va être le sujet, on en parlera tout à l'heure –, il y a toujours l'importance, finalement, d'accueillir les émotions des enfants, qui en ont besoin pour leur permettre de se mettre au travail. Parce qu'on sait très bien à quel point les émotions sont liées à la cognition et interfèrent sans cesse. Et on peut avoir des enfants qui sont en empêchement de penser, ou certains encore - surtout les enfants qui ont une grande sensibilité -, qui peuvent avoir des comportements particuliers, en tout cas étonnants, mais qui sont dus, je pense, à des angoisses ou à des peurs, mais pas forcément identifiées tout de suite comme cela. HA : Marie-Noëlle Clément, on parle effectivement de la crise ukrainienne qui est le moment actuel, mais ça peut concerner bien d'autres moments, d'autres événements aussi, qui peuvent toucher les enfants à différents niveaux. MNC : Oui, oui, bien sûr. Et depuis quelques années, c'est vrai qu'il y a eu quand même une succession d'événements difficiles : la période des attentats, la pandémie, évidemment. Et puis tout ça sur fond d'urgence climatique. Donc c'est vrai que les enfants d'aujourd'hui sont quand même soumis à un climat tout à fait particulier au niveau de l'actualité. C'est beaucoup d'inquiétude. Et en même temps, cette inquiétude, on peut aussi en faire quelque chose… RF : Ce qu'on pourrait se demander aussi, en tout cas de la part des enseignants, c'est quelle part faire entre l'apport d'informations pour éclairer une crise - telle que celle qu'on est en train de vivre en ce moment autour de l'Ukraine - et l'accueil des émotions. Selon les enseignants, on peut se dire qu'on apporte des informations factuelles et ça va déjà rassurer les élèves, parce qu'ils ont quelque chose à quoi s'accrocher. Mais où mettre le curseur entre apport d'informations et recueil, gestion des émotions ? Peut-être Marie-Noëlle encore ? MNC : Je crois que le premier temps, c'est vraiment l'accueil des émotions. On ne peut pas commencer à penser si on ne s'est pas un petit peu débarrassé, en quelque sorte, de ce qu'on a sur le cœur, des émotions qui nous habitent. L'accueil des émotions, ça suppose aussi que les adultes soient en mesure de nommer les leurs. C'est-à-dire que si on ne nomme pas les émotions qui nous habitent nous [avant d']inviter les enfants à le faire, il y a des chances qu'on fasse chou blanc parce qu'on ne montre pas le chemin. Donc voilà, tout d'abord [il faut] que l'adulte puisse exprimer ses propres émotions, dire : « Moi, devant ce qui se passe en ce moment, voilà ce que je ressens. Et vous ? Est-ce qu'il y a des choses que vous avez envie de dire ? Est ce qu'il y a des choses dont vous avez envie de parler ? » Donc tout d'abord, faire place à l'expression des émotions. Le fait de les nommer, ça structure un petit peu les choses. Et ensuite, effectivement, on peut en venir à des choses plus explicatives, informatives, qui vont venir border l'émotion et la mettre un peu à distance. HA : Et Nadège, il y a des outils un peu concrets que vous pourriez partager pour ce temps de recueil des émotions ? Parce que tout le monde ne sait pas forcément bien le faire, n'a pas l'habitude de le faire. NL : Alors, la première des choses, effectivement, comme le disait Marie-Noëlle, c'est : en tant qu'adulte, on est vraiment un modèle. Donc, si on veut accueillir les émotions des enfants, c'est vraiment important de poser les siennes. Et on peut avoir des temps en fait. Et puis, tous les enfants ne vont pas avoir les mêmes besoins. Donc ça aussi, je pense que même dans le recueil au niveau de l'information, on peut aussi essayer d'imaginer travailler en équipe ; pour avoir peut-être un enseignant qui va être plus sur [le fait de] rassurer les enfants en leur donnant des choses factuelles ; d'autres qui vont peut-être plus [être] sur l'accueil des émotions pour des enfants plus fragiles. Et là, on peut faire des groupes de parole avec un bâton de parole. On peut amener aussi à faire des petits jeux de théâtre parce que les émotions peuvent s'exprimer aussi par le théâtre, passer par le corps, parce que tous les enfants ne savent pas nommer leurs émotions. Donc c'est déjà : « où ça se situe dans mon corps ? » Et puis l'adulte va aider à nommer. Et puis, de la même façon que [savoir] accueillir, savoir en tant qu'enseignant qu'une émotion, finalement, elle cache un besoin. Mais ça peut être aussi écrire des chansons, du rap : accueillir une émotion peut se faire de différentes façons. RF : J'allais proposer qu'on aille justement sur ce terrain du faire quelque chose avec ses émotions. Hélène, je crois qu'on a un autre mot d'enfant à partager. HA : Oui, alors, c'est un enfant qui a pris un peu le taureau par les cornes, j'ai envie de dire ; qui, donc, a écrit à Astrapi lui aussi, mais pas qu'à Astrapi. Lui, ce qu'il veut, c'est écrire au président et il nous dit (c'est Joseph ; il a sept ans et demi) : « Avec ma copine Salomé, qui lit aussi Astrapi, on a fait un sondage. Tout le monde dans notre classe de CE1 veut la paix. (Et nota bene :) Est-ce que vous pourrez mettre ce mot et ma photo dans le prochain numéro ? Merci beaucoup. » Ce que je trouve très mignon (il ne perd pas le Nord quand même, Joseph). Mais ce qui est sympa, c'est que ça veut dire que, dans sa classe – je ne sais pas si c'est son initiative, on a l'impression que oui –, il s'est dit : « Bon, on va en parler collectivement. On va faire un sondage. Et puis on va essayer de transformer nos idées en une action. » Alors, c'est chouette ça, Nadège ? NL : Oui, je trouve. Finalement, les émotions, elles amènent une action. Sentir qu'on peut agir sur quelque chose, ça rassure. Et quelque part, oui, on peut organiser plein de choses et c'est extraordinaire que ce soit un petit garçon qui soit à l'initiative. Et je pense qu'en tant qu'enseignant, là, ça me donne des idées ; à se dire : « Mais oui, si peut-être on interrogeait pour les grandes classes : aller vers un engagement, s'engager pour quelque chose, aller voir des artistes engagés. » Et puis pour des plus petits, peut-être, se dire : « Comment on pourrait faire dans la classe, par exemple, pour les enfants qui ont peur ou qui sont tristes, qu'est-ce qu'on peut organiser ? » Je sais que j'ai vu des exemples où il y a des bancs qui sont mis dans des écoles, colorés, [pour] quand on veut parler, [pour] quand on se sent seul. Et oui, agir, c'est vraiment important pour les enfants. HA : Je vais juste faire un petit contrepoint qui vient d'une question qui nous est posée [par] une personne qui, vraisemblablement, est un petit peu agacée par l'entrée par les émotions, qui trouve que c'est un peu trop. Elle dit : « Ne pourrait-on pas plutôt écouter leurs réflexions, répondre à leurs interrogations, recueillir leurs craintes plutôt que d'utiliser ce jargon de « accueillir les émotions » ? Mettre ces questions sur le terrain exclusif de la gestion des émotions me paraît très réducteur. » C'est quelqu'un qui vit aux États-Unis, apparemment, et qui voit un petit peu les écueils d'une approche… qu'elle ressent de cette façon. Elle dit : « Pas sûr que l'on progresse beaucoup en s'y intéressant, surtout sur un tel sujet. » Alors c'est bien, ça nous met un petit peu de poil à gratter dans cette conversation. Marie-Noëlle Clément ? MNC : Alors c'est ce que je disais précédemment, c'est-à-dire que donner de l'information, donner des explications, si on n'a pas d'abord un petit peu dégagé le terrain de l'émotion, ça ne prend pas. C'est-à-dire que l'enfant n'est pas prêt à recevoir ça. Il arrive à l'école. Il a appris qu'il y a une guerre en Ukraine ou il a appris qu'il y a eu des attentats la veille. Il est bouleversé, comme nous le sommes tous. Et ça, il faut que ça trouve à s'exprimer quelque part. Il y a plein d'endroits. L'école n'est évidemment pas le seul endroit, mais ça en fait partie quand même. Il ne s'agit pas non plus de transformer l'école en thérapie de groupe, etc. Ce n'est pas de ça dont il s'agit. Mais en tout cas [il est nécessaire] qu'il y ait cette place qui soit faite [aux émotions] avant qu'on aborde le champ de la réflexion. C'est valable aussi… Vous citiez tout à l'heure le fait que je suis membre fondateur de l'association « 3-6-9-12. Apprivoiser les écrans et grandir ». C'est une association où on s'occupe des effets des images sur les enfants, des effets des écrans. Devant les spectacles d'images qui sont un peu malmenants que peuvent voir les enfants à l'occasion – et même de façon assez courante –, la première chose n'est pas : « Qu'est-ce que tu as compris ? » C'est : « Qu'est-ce que ça te fait ? » Et ensuite, on peut parler de : « Quel est le contenu ? Qu'est-ce qu'on a compris ? Comment on peut mettre en sens, etc. ? » Mais ça ne s'apprend pas si on est trop bouleversé, si on est sur le qui-vive. Voilà. HA : Nadège, vous souhaitiez réagir ? NL : Oui, je souhaiterais réagir pour apporter un complément et dire à ce collègue ou cette personne que l'un n'empêche pas l'autre, en fait. Et ça ne veut pas dire que… Enfin, accueillir les émotions, ça ne va pas durer toute une matinée, ça ne va pas durer toute une journée. C'est – quelque part – : on rentre en classe, ça dure quelques secondes, mais bien sûr qu'on va aller dans l'explication, bien sûr qu'on va nuancer les propos qu'on entend, qu'on va aller voir plus loin. Donc je pense qu'on ne doit pas être dans cette dualité, opposer l'un et l'autre, et je pense que c'est amené, donc c'est pertinent. En tout cas, cette remarque amène cette réflexion-là. Et de se dire : « Attention, on parle des émotions, mais bien sûr qu'il y a tout le reste. » Voilà, donc je souhaitais juste réagir. RF : Alors on a quelqu'un en live qui nous pose la question sous la bannière Festival Actu, qui vous dit bonjour, qui nous remercie pour ce live et qui dit surtout : « En Moselle-Est, un événement existe qui donne la parole aux jeunes, qui nous livrent souvent leurs émotions sur l'actualité à travers un film. » Une remarque qui nous permet de voir comment on peut faire quelque chose avec les élèves de leurs émotions, comment ils peuvent en faire quelque chose. Et ce qui me permet de rebondir sur toutes vos publications, Delphine Saulière : comment elles sont travaillées, comment elles sont mises en place avec les enseignants, comment elles sont utilisées dans les écoles ? Vous avez des éléments à ce sujet ? DS : Finalement, on est comme tout un chacun. On est d'abord effectivement submergé par ce qui se passe. En plus, nous, en tant que journaliste, on a un regard particulier sur ce qui se passe dans le monde et sur l'information. Donc on a eu besoin assez vite de dire : « Il faut que nous aidions les enfants, les enseignants, les parents, les familles, à mettre un peu de raison. » Une fois le choc passé, comprendre ce qui se passe. D'abord parce que comprendre ça permet de prendre de la distance, ça permet donc certainement de faire baisser une part du niveau d'anxiété. Ça permet aussi de donner un petit sentiment de maîtrise aussi sur la vie. Et puis, ça permet de comprendre pourquoi ça se passe à ce moment-là. Donc effectivement, on a choisi, nous, de réagir assez vite - parce qu'on ne peut pas le faire dans nos publications -, en proposant sur Internet, à destination de tout le monde, différents outils de compréhension. Et je peux vous dire ce n'était pas évident, parce qu'on n'est pas des spécialistes de géopolitique ; mais néanmoins il fallait qu'on soit absolument impeccables. Surtout quand on fait une carte pour des enfants, quand on veut montrer - comme on l'a fait avec Images Doc -, des cartes successives pour montrer ce qui s'est passé en Ukraine depuis le début des années 1990. Et là, on a travaillé pendant quasiment vingt-quatre heures, pour être sûrs de trouver les mots justes. Parce que le mot juste, c'est ce qui permet de perdre le moins de temps possible, et qui permet ensuite à ceux qui utilisent l'outil, et si ce sont des enseignants, d'avoir un dialogue autour de la réflexion sur ce qui se passe. HA : Nadège, les enseignants, ils ont besoin de supports ? Ils ont besoin d'outils ? Qu'est-ce qu'on peut leur proposer pour aller plus loin, une fois que les émotions sont posées ? Qu'est-ce qu'on fait avec ça ? NL : Moi, je pense qu'un enseignant est toujours en recherche d'outils. Il passe énormément de temps à chercher et même à ne pas réutiliser des choses qu'il fait d'une année sur l'autre. Parce que c'est un chercheur. Et un enfant, quand il a des difficultés à travailler, quand on voit qu'il n'est pas bien, on peut lui proposer de dessiner, de prendre des petits smileys qui existent, avec toutes ses émotions mises en mots, et d'aller les coller au fond de la classe, d'avoir un espace spécifique. Et ça lui permet de revenir. Il y a des petits outils comme ça. Et pour aborder la guerre aussi dans la réflexion, j'ai vu des outils qui sont très intéressants, pour aborder par l'art, parce que ça amène quelque chose – il y a Banksy et il y en a d'autres, il y a [Shamsia] Hassani, je crois, c'est une Afghane – et on peut aussi aborder les conflits autrement. Mais je sais que j'ai vu beaucoup de choses chez Bayard, mais pas que. Il y a aussi l'académie de Versailles qui propose énormément d'outils. Donc il faut taper [la requête] « Conflit en Ukraine » et vous allez [en] avoir autant sur les émotions que sur le « didactique » le plus spécifique. Donc aujourd'hui ça fleurit et je pense que c'est une vraie source. HA : On mettra ces références dans les liens de l'émission quand elle sera en ligne. Marie-Noëlle Clément, vous avez aussi un outil avec les petits labos d'empathie. MNC : Oui, alors l'association 3-6-9-12 fait partie des petits laboratoires d'empathie qui ont été fondés par Serge Tisseron. Et dans ces petits laboratoires d'empathie, nous faisons des formations pour les enseignants au jeu des trois figures. Le jeu des trois figures, c'est un dispositif qui est très intéressant pour le sujet qu'on traite aujourd'hui par exemple. C'est un dispositif auquel les enseignants se forment, puis ils le pratiquent chaque semaine avec leurs élèves pendant toute l'année scolaire. On part de ce que les élèves ont vu sur les écrans : « Cette semaine, moi, j'ai vu ça. » « Moi j'ai vu ça. » « Moi j'ai vu ça. » Déjà, c'est un premier point qui est intéressant, de recueillir un petit peu ce qu'ils ont retenu. Et à partir de là, on choisit une scène qu'ils ont vue sur les écrans, ils votent pour savoir laquelle ils choisissent. Puis on va décontextualiser cette scène et leur proposer de construire leur propre scénario à partir du squelette, du sujet, de la thématique. Et ensuite ils vont pouvoir jouer cette scène en la jouant successivement plusieurs fois et en jouant successivement tous les personnages. C'est l'idée d'apprendre à se mettre à la place de l'autre, et ça, c'est un dispositif qui est intéressant parce qu'il travaille sur les émotions. Et Nadège le disait tout à l'heure, c'est vrai que l'activité théâtrale, le fait de mettre en scène, c'est extrêmement important pour les enfants dans le champ des émotions. Parce que l'émotion, elle passe beaucoup par le corps chez les enfants. Donc pouvoir effectivement bouger, incarner, etc., c'est vraiment un support intéressant. La construction du petit scénario les amène aussi dans quelque chose qui leur permet de prendre de la distance par rapport aux images qu'ils ont vues, de se réapproprier les choses et d'amener le scénario [ailleurs] s'ils ont envie de faire quelque chose de complètement différent. Ils peuvent partir d'une scène qu'ils ont vue au journal télévisé sur la guerre en Ukraine, construire leur propre scénario et le faire évoluer d'une façon qui leur convient, ce qui permet aussi de redonner de l'espoir. HA : Question pratique : ça, ce sont des outils qui sont à disposition des enseignants ou c'est via la médiation d'intervenants qui viennent dans les classes ? MNC : Ce sont les enseignants qui le pratiquent. Mais il faut d'abord qu'ils se forment. Voilà, ça nécessite d'être formé. RF : On entre dans la troisième partie de l'émission et on va passer par les mots de Méline, qui a neuf ans et qui nous dit : « Ma famille va peut-être héberger une maman et ses enfants ukrainiens. J'aimerais bien, s'il te plait, que tu fasses un Astrapi pour avoir des conseils et pour apprendre un peu la langue. Merci beaucoup. » Et elle nous dit qu'elle est en CM1. Donc à travers les mots de Méline, c'est vrai qu'on va se demander un peu plus précisément comment tenir compte de l'environnement familial, d'une manière générale de la coéducation. Delphine Saulière : est-ce que ce sont des éléments qui peuvent faire l'objet de publications particulières chez Bayard ? DS : On est vraiment sur ces questions-là aujourd'hui. D'abord, comme je vous le disais tout à l'heure, se mettre dans l'action, ça sécurise et ça donne un but. Ça donne aussi effectivement de l'espoir. Ça nous donne un rôle positif. Donc c'est vrai que nous, on réfléchit… pour tout vous dire, on aimerait bien arriver à faire un Astrapi en ukrainien ; ça, ce serait vraiment notre objectif. Pour l'instant, je ne sais pas si on y arrivera de cette manière-là. On a parlé avec différentes associations humanitaires pour produire des contenus. On sait aussi qu'il y a des choses qu'on a faites, qui sont devenues des livres et qui ont été traduits en ukrainien. Donc ça aussi, on est en train d'essayer de trouver les droits et les autorisations [de reproduction], parce qu'on ne peut pas publier des choses qui ont été faites par quelqu'un d'autre et en particulier une maison d'édition qui est à Marioupol – donc évidemment, on n'a plus aucun contact avec eux. Néanmoins, on a aussi sollicité des gens qui seraient capables de traduire des contenus. En fait, c'est vraiment intéressant parce que dès qu'on dit ça aux enfants… et mes collègues d'Astrapi et d'Images Doc sont allés en début de semaine dans une des classes pour discuter de ça : « Ce serait quoi le langage pour accueillir quelqu'un ? Ce serait quoi le lexique de mots, au minimum, à avoir ? » Donc, il y a eu beaucoup de choses autour de l'accueil : « Bonjour, comment tu t'appelles ? » Mais beaucoup de choses aussi en disant « Les mathématiques, c'est difficile ». Les mathématiques, il faut arriver à traduire, savoir comment ils apprennent les mathématiques. Ça c'est Images Doc qui m'a dit : « On leur a dit oui, mais il y a aussi beaucoup de choses qui peuvent se faire au tableau. » On peut aussi mimer. Il y a aussi tout le langage corporel qui est important. Donc on réfléchit à ça. On essaiera de se mettre au service aussi des enseignants et on est à l'écoute des besoins. On est dans cette période de recueil des besoins et des possibilités qu'on peut avoir. HA : Nadège, il y a des classes qui s'apprêtent ou même qui ont déjà accueilli des enfants réfugiés ? NL : Alors oui, elles s'apprêtent à accueillir. Il y a des écoles, des mairies qui appellent les écoles… De la même façon, il y a un vrai travail d'accompagnement pour la classe pour travailler sur l'accueil de ces enfants qui vont arriver. Ça, c'est tout nouveau, donc c'est de l'adaptation. En ce moment, on est quand même dans des périodes d'hyperadaptabilité, on va dire, pour les enseignants aussi. Et à [y] réfléchir, il y a beaucoup de choses qui sont faites quand même pour les enfants non-francophones. Donc des images, des choses qui existent, avec des maîtres qui sont spécialisés pour accueillir ces enfants-là. HA : Et plus généralement : Marie-Noëlle, parfois les élèves n'ont pas forcément vécu les situations eux-mêmes, mais ils ont vécu des choses proches, ou leurs familles ont vécu des choses proches. C'est peut-être un peu délicat avec ces enfants-là. Ça peut raviver des choses. Comment est-ce que vous imaginez que les enseignants pourraient essayer de tenir compte de ces réalités-là ? MNC : Effectivement, l'actualité peut résonner pour certains enfants avec des problématiques personnelles, familiales. On ne sait jamais, en fait, sur quoi on tombe, si je puis dire. On a vu les choses de plus près, par exemple, au moment des attentats terroristes. Moi, j'habite et je consulte dans le 11ᵉ arrondissement de Paris. Là, les choses, effectivement, étaient très, très proches. Il y avait des familles qui avaient été touchées, avec des personnes blessées ou tuées dans les attentats. Les enfants étaient vraiment en première ligne de tout ça. Donc oui, bien sûr que l'actualité peut raviver des choses. C'est compliqué pour les enseignants de savoir ce qui se passe dans la vie des enfants, etc. Il faut être attentif, je pense. Si un enfant montre des signes de souffrance particuliers dans un moment donné – c'est-à-dire un enfant qui par exemple ne s'intéresse plus aux choses auxquelles il s'intéressait d'habitude, n'a plus envie de jouer avec les autres, a tendance à se replier ou, au contraire, montre une espèce d'émotivité débordante –, je pense que c'est vraiment important d'être attentif dans ces moments où l'actualité est tellement brûlante. Et puis de proposer peut-être à ce moment-là un échange individuel avec l'enfant, pour essayer en tout cas de comprendre un peu ce qui lui arrive ; et ensuite de voir ce qu'on fait avec ça. Évidemment, il ne s'agit pas pour l'enseignant de prendre en charge, mais en tout cas d'identifier un petit peu, pour être plus attentif et du coup s'adapter aussi à ça. RF : On a François qui nous pose un certain nombre de questions dont celle-ci : est-ce qu'un travail en équipe entre CPE, enseignants, psychologues est utile, voire nécessaire, pour mieux appréhender ce travail autour des émotions des élèves ? NL : Moi, je crois que la collaboration est vraiment nécessaire dans les équipes en général. Et je pense que tout ce qu'on vit actuellement est une occasion pour recréer une dynamique autour de l'équipe qui était parfois un peu perdue. On est un peu chacun parfois dans sa classe. Et là, l'idée, c'est vraiment de faire avec ce qu'on est, d'aller chercher les ressources et de se dire : « OK, on est en complémentarité. » Et aujourd'hui c'est de mon point de vue plus que nécessaire. HA : Il faut aussi penser que pour les enseignants, ça fait quand même plus de deux ans que les choses sont compliquées pour eux. Ils en ont peut-être assez aussi. Il peut peut-être y avoir aussi de leur part, à un moment donné : « Je peux plus là, j'assure plus. » NL : Oui c'est difficile. C'est difficile pour les enseignants, dans les classes. Je les côtoie beaucoup, il y a une vraie fatigue et en même temps, ils sont très présents, ils font de leur mieux. Mais là, vraiment, ça a été éprouvant sur les deux dernières années. HA : Delphine, vous nous avez dit, quand on a préparé cette émission, qu'il y a aussi des parents qui ne souhaitent pas qu'on parle de ces questions-là, qui trouvent que ça n'a pas sa place. Alors dans vos médias, dans vos magazines pour enfants – mais aussi dans l'école –, parfois, on estime qu'ils sont trop petits. DS : Ça, c'est une vraie question. Et je trouve à travers mes plusieurs décennies d'expérience professionnelle que ce sujet est monté. Plus nous sommes au centre du fracas du monde – et nous entendons de manière de plus en plus vive ce qui se passe –, plus certains parents souhaiteraient protéger, isoler leur enfant, et peut-être ne mesurent pas que si on ne met pas des mots sur des images, comme vous le faites Marie-Noëlle, ou des sons, des choses qui se disent dans la classe, les enfants restent avec des choses qui sont trop lourdes à porter pour eux. Donc on essaie, nous, quand on le peut, de défendre la nécessité de la confiance à avoir envers ces fameux éducateurs que nous sommes, qu'est l'école. Et nous sommes des professionnels, nous n'irons pas dire n'importe quoi à des enfants. HA : Et alors, je continue avec une question d'Aurélie, peut-être pour vous, Marie-Noëlle : est-ce qu'on gère les émotions de la même façon avec les grands et avec les petits ? C'est vrai que jusqu'ici, on n'a pas vraiment différencié entre des maternelles et des CM2. On peut imaginer que ce n'est pas la même chose. MNC : Non, évidemment, ce n'est pas la même chose. Et avec les ados non plus. Alors bon, avec les tout-petits… c'est important de passer beaucoup par des médiations avec les petits – mettre des mots, nommer les choses, etc., ça reste important, mais passer par des médiations, du dessin, du jeu, etc., ça, c'est vraiment plus adapté pour les plus jeunes. Quand effectivement les enfants grandissent, ils sont plus à même d'aller vers une réflexion. Donc, une fois qu'on a chacun exprimé ce qu'on ressentait face à la situation, on peut aller vers des explications, de l'information, des choses qui vont permettre de contextualiser et du coup de border l'angoisse. Parce que contextualiser, vous le disiez, Delphine – [avec] une carte de géographie : où est-ce que ça se passe ? Quels sont les enjeux ? Etc. –, c'est très important. Chez les ados, c'est encore autre chose. Les ados sont très « défendus » par rapport à leurs émotions. C'est difficile d'exprimer ses émotions devant les autres, devant les adultes. « Bah non, ça ne leur fait rien. » Bien sûr, « ça ne leur fait rien », alors qu'en réalité, ils sont extrêmement sensibles. Ce ne sont pas des adultes miniatures, ce sont des adultes en construction, donc avec toute la fragilité que ça suppose. Donc il faut vraiment beaucoup de doigté. On ne peut pas aller beaucoup sur le terrain de « proposer d'exprimer les émotions. » Ça, c'est compliqué pour eux. En revanche, aller vers des actions, des engagements – évidemment, là aussi, [avec] beaucoup d'explications, de mise en perspective – : ils sont beaucoup plus à même de comprendre la complexité du monde, d'aller vers les enjeux géopolitiques, etc. Et puis des formes d'engagement, d'action, je pense que ça c'est quelque chose qui peut bien leur correspondre. Et ça permet aussi de se souder en groupe autour d'un but commun. Et ça, dans les moments aussi perturbés que ceux que nous traversons, le collectif est vraiment très important. C'est-à-dire se souder, avec des personnes avec qui on partage les mêmes valeurs. Et puis militer, s'engager vers un but commun, c'est vraiment très important et très porteur. HA : Je voulais vous demander, Nadège, pour continuer sur cette question des familles, de la coéducation : comment on échange avec les familles, justement, sur ces sujets-là ? Est-ce que vous leur donnez aussi des petits éléments ? Est-ce que vous leur donnez un peu des idées de magazines, de choses qu'ils peuvent regarder avec leurs enfants, par exemple ? NL : Eh bien, ça dépend des équipes, en fait. Il y a des propositions qui ont été faites sur l'académie de Versailles – j'en reparle – qui guident les parents, que ce soit pour les petits ou les grands, sur la manière, sur les différentes étapes pour parler à un enfant. [Des outils] qui leur parlent aussi des écrans, qui leur parlent de comment accueillir justement toutes les émotions. Et pour les plus grands, d'apprendre à nuancer aussi beaucoup, parce qu'on est beaucoup dans quelque chose [du type] « le méchant Poutine ». Et pour les plus petits, aussi, j'ai vu des choses qui étaient faites et très bien faites, qui expliquent [au] parent [qu'il faut] parler à son enfant mais en le déculpabilisant : ce n'est pas sa faute s'il voit des adultes qui ne sont pas bien. Je pense que c'est important de communiquer. Et avec les familles, aujourd'hui, avec le protocole sanitaire qui est plus souple, c'est bien de pouvoir se parler à la sortie de l'école, parce qu'il y a des parents sont souvent plus angoissés que leurs enfants et qui viennent poser des questions. Et souvent ça se fait de manière informelle : les parents viennent et les enseignants répondent, prennent le temps de les accompagner. HA : Il y a des enfants, peut-être même – ça peut être surprenant – qui n'en ont pas du tout entendu parler finalement, dans les classes ? NL : Tout est possible. Aujourd'hui moins, mais en tout cas qui n'ont pas la même vision que les autres, parce qu'ils n'ont pas les mêmes images, donc c'est quelque chose d'assez lointain, comme une histoire qu'on leur raconte. Donc oui, il y a quelques enfants qui peuvent être encore dans cette dimension-là. HA : Alors je vous propose, puisqu'on arrive sur la fin de cette émission, un temps d'inspiration. Donc on vous a demandé à chacune une référence, qui peut être vraiment de tout ordre, que vous aimeriez partager avec nous. Je commence avec vous, Delphine. DS : Oui, je pense à un livre, il faut que je retrouve la référence, alors je vais passer la parole à quelqu'un. HA : À Marie-Noëlle, et je vous laisse le temps de la retrouver. MNC : Oui, moi, j'avais envie de partager un film qui n'est pas du tout nouveau, qui est sorti en 2014, qui s'appelle Les Héritiers. Un film d'une réalisatrice qui s'appelle Marie-Castille Mention-Schaar. Ça se passe dans un lycée à Créteil, le professeur d'histoire-géographie est incarné par Ariane Ascaride. C'est un film qui est tiré d'une histoire vraie, où ce professeur se retrouve face à une classe extrêmement bruyante, difficile, pas intéressée aux apprentissages, avec beaucoup de religions différentes à l'intérieur de la classe, des tensions… Voilà, tous les aspects du multiculturalisme compliqués. Et elle décide de leur proposer, à un moment donné, de participer au Concours [national] de la Résistance et de la Déportation. Et donc, au début, ça prend moyennement. Et puis, petit à petit, le groupe se fédère autour de ce projet. Je ne vais pas spoiler la fin. Mais en tout cas, ce qui est intéressant, c'est effectivement comment ce professeur parvient finalement, à partir de multiples individualités, à forger un projet de groupe. Et la place des émotions là-dedans. Alors, c'est un film – bien sûr, je ne sais pas comment ça s'est passé dans la réalité – ; mais, en tout cas, ce qui est montré, c'est qu'elle n'hésite jamais à dire ses émotions, à les nommer, à dire ce que ça lui fait – les réflexions d'un tel ou d'un tel, ou du groupe en général. Et du coup, les élèves se saisissent de ça au fur et à mesure, apprennent eux aussi à nommer les leurs. Et il y a vraiment quelque chose de très chouette qui se passe dans ce mouvement-là. HA : Merci. Nadège ? NL : Alors moi, j'avais pensé à un pédopsychiatre, qui est Philippe Jeammet, à une citation de lui. Et finalement, ce matin, j'étais dans ma salle de bain – [rire] je suis désolée, c'est une inspiration du jour un peu spontanée – et je vois un magnifique lever de soleil. Et je me dis : « Mais finalement, aujourd'hui, on focalise notre attention sur des choses qui sont difficiles, qui ne vont pas bien. » Et moi, mon inspiration, c'est finalement : « Inspirons-nous de ce qui nous entoure, de la beauté du monde, de cette nature qui nous environne, de ces senteurs qu'il y a aujourd'hui. » Quelque part, mon inspiration, elle est là aujourd'hui. Elle est d'amener les enfants à aller aussi vers ce qu'on ne voit plus pour changer notre regard. Donc j'ai changé complètement mon inspiration du jour. HA : Elle est très bien aussi, merci. DS : J'ai retrouvé mon inspiration – c'est que je ne voulais pas dire de bêtises. Il s'agit d'un livre qui parle de la guerre et donc j'ai choisi La guerre qui a changé Rondo [de Romana Romanyshyn et Andriy Lesiv], qui était sorti en 2015 chez Rue du Monde, qui est un livre ukrainien, et qui avait été écrit dans le contexte de la guerre du Donbass où il y avait déjà un conflit territorial entre l'Ukraine et la Russie. Et c'est un livre que je trouve très touchant, qui avait été publié dans beaucoup de langues, qui avait déjà eu une vie internationale et que l'éditeur Rue du Monde a ressorti en toute urgence. Et Rondo, c'est une ville de grands musiciens. Et il y a une grande serre musicale où trois amis vivent en pleine lumière au soleil. Et les tanks, les hélicoptères et les bombes arrivent. Et petit à petit, l'album s'assombrit, devient de plus en plus noir et on n'entend plus rien que le bruit des armes. Et petit à petit, les pages deviennent noires. Et finalement, ces trois amis, ensemble, cherchent une idée pour s'en sortir. Et ils choisissent d'éclairer la guerre pour pouvoir en sortir. Et petit à petit, la lumière surgit à la fin du livre. C'est un livre qui est plein d'espoir. Et j'étais la semaine dernière à la foire internationale du livre de Bologne, et les gens se photographiaient avec ce livre. C'était extrêmement touchant et c'est un bel album que je vous recommande. HA : Et une métaphore, finalement, de ce qui peut se passer dans les classes, d'aller de l'ombre vers la lumière. Régis ? RF : Je trouve qu'on finit sur deux belles images qui se rejoignent, avec les deux derniers coups de cœur sur la lumière, sur le carpe diem, quelque part, de voir de la lumière dans tout ça, qui conclut assez joliment cette émission puisque on a commencé par dire qu'il fallait prendre soin d'accueillir les émotions, ses propres émotions et, évidemment, celles des élèves pour en faire quelque chose. On a parlé d'art – notamment de transformer ses émotions en art –, et du travail – du travail en équipe, en coéducation avec les parents et avec ses collègues. Donc, quelle plus belle image que de finir sur cette note ensoleillée en ces temps un peu sombres. En tout cas, un très grand merci, Marie-Noëlle Clément, Nadège Letessier et Delphine Saulière, d'avoir participé à cet épisode « Parlons pratiques ! »

Madmoizelle
Le seul avis qui compte sur « Les SEGPA »

Madmoizelle

Play Episode Listen Later Apr 22, 2022 6:47


Chaque vendredi, retrouvez Le seul avis qui compte, le billet d'humeur (humble) de Kalindi où elle botte le cul d'un film ou de son public.Cette semaine, notre journaliste s'attaque à « Les SEGPA », une nouvelle comédie problématique à la française.Le seul avis qui compte est un podcast de Madmoizelle écrit et présenté par Kalindi Ramphul. Réalisation, musique et édition : Mathis Grosos. Rédaction en chef : Mymy Haegel. Direction générale : Marine Normand.Abonnez-vous à Le seul avis qui compteSur Apple Podcast • Sur Deezer • Sur Spotify Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

Game of Thrones par madmoiZelle
Le seul avis qui compte sur « Les SEGPA »

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Planète Rap - L'intégrale
Planète Rap - Les Segpa "La B.O" #5

Planète Rap - L'intégrale

Play Episode Listen Later Apr 22, 2022 55:49


Dès lundi et tous les soirs de la semaine, RDV de 20h à 21h avec Fred et les SEGPA dans l'émission RAP de référence ! Viens découvrir la BO du film  “Les SEGPA” disponible le 15 avril !

Planète Rap - L'intégrale
Planète Rap - Les Segpa "La B.O" #4

Planète Rap - L'intégrale

Play Episode Listen Later Apr 21, 2022 53:12


Dès lundi et tous les soirs de la semaine, RDV de 20h à 21h avec Fred et les SEGPA dans l'émission RAP de référence ! Viens découvrir la BO du film  “Les SEGPA” disponible le 15 avril !

Planète Rap - L'intégrale
Planète Rap - Les Segpa "La B.O" #3

Planète Rap - L'intégrale

Play Episode Listen Later Apr 20, 2022 55:31


Dès lundi et tous les soirs de la semaine, RDV de 20h à 21h avec Fred et les SEGPA dans l'émission RAP de référence ! Viens découvrir la BO du film  “Les SEGPA” disponible le 15 avril !

Planète Rap - L'intégrale
Planète Rap - Les Segpa "La B.O" #2

Planète Rap - L'intégrale

Play Episode Listen Later Apr 19, 2022 54:40


Dès lundi et tous les soirs de la semaine, RDV de 20h à 21h avec Fred et les SEGPA dans l'émission RAP de référence ! Viens découvrir la BO du film  “Les SEGPA” disponible le 15 avril !

Planète Rap - L'intégrale
Planète Rap - Les Segpa "La B.O" #1

Planète Rap - L'intégrale

Play Episode Listen Later Apr 18, 2022 52:47


Dès lundi et tous les soirs de la semaine, RDV de 20h à 21h avec Fred et les SEGPA dans l'émission RAP de référence ! Viens découvrir la BO du film  “Les SEGPA” disponible le 15 avril !

Bouffons
#171 - Goûtez, jeunesse !

Bouffons

Play Episode Listen Later Mar 23, 2022 24:16


Avant de savoir apprécier l'amertume d'un café allongé, la douce aigreur d'une vinaigrette ou la drôle de texture d'un bulot, les enfants qui sommeillent en nous ont d'abord été des bouches sucrées, tolérant l'acidité lorsque celle-ci se présente sous la forme de bonbons qui piquent, appréciant tantôt le gras salé des chips, tantôt le moelleux de brioches faciles à engloutir… C'est souvent en cours de récré, au goûter après l'école ou dans la rue avec les copains que sont nés nos premiers souvenirs de sociabilité alimentaire.Comment les jeunes prennent-ils aujourd'hui leur goûter ? Les bonbons qui piquent ont-ils toujours autant la côte ? Quelles sont leurs astuces de la débrouille pour se bricoler un bon truc à grignoter en rentrant des cours ? Pour en savoir plus, Émilie Laystary s'est rendue dans un collège de Marseille, à la rencontre des élèves de 3e de Rachid Zerrouki, professeur des écoles en SEGPA. Ensemble, ils ont entre autres parlé de Capri-Sun, de biscuits à tremper dans du lait et d'un goûter que le professeur a apporté à ses élèves récemment — qui lui a valu quelques railleries…Bouffons est un podcast de Nouvelles Écoutes que j'anime avec l'aide en coulisses de Cassandra de Carvalho, et de Mathilde Jonin.Montage et mixage par Laurie Galligani Générique réalisé par Aurore Meyer MahieuSee Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.

La Matrescence
Instit en SEGPA, au delà des clichés - Rachid Zerrouki instit & auteur

La Matrescence

Play Episode Listen Later Dec 3, 2021 60:41


Bienvenue dans la Matrescence vous écoutez l'épisode 101 de la saison 4S'occuper de jeunes enfants en maternelle et primaire c'est le cursus classique réservé aux instituteurs en France… Sauf pour un très faible pourcentage, qui choisit une autre voix, les instits en SEGPA.Rachid Zerrouki est professeur des écoles depuis 10 ans à Marseille et pourtant depuis 7 ans, il enseigne à des adolescents dans une classe appelée SEGPA.La SEGPA ou section enseignement général et professionnel adapté, représentait en 2018, 85000 élèves sur 12 millions d'enfants scolarisés de la maternelle au collège.Ces élèves que côtoient Rachid quotidiennement, sont rassemblés dans ce niveau pendant 3 ans pour reprendre les bases qu'il leur manque. Difficultés d'apprentissages, problèmes de comportements, soucis personnels qui empiètent sur leur scolarité, les raisons d'un placement en Segpa sont variées.Si l'intention de base est bonne, la réalité est toute autre. Rachid raconte dans un livre “Les incasables” comment depuis la Maternelle, le système scolaire français met dans des cases certains profils d'élèves pour les diriger dès 8-9 ans vers la Segpa… Une filière qui les empêchera de pouvoir choisir leur avenir avec toutes les cartes en mains.Dans cet épisode on plonge dans la dure réalité de l'échelle sociale qui ne fonctionne pas, Rachid raconte avec beaucoup de tendresse et d'admiration la vie de ses élèves… ces élèves à qui le champ des possibles va se refermer peu à peu.C'est un épisode fort, où Rachid l'instit, c'est son pseudo sur les réseaux sociaux, raconte son quotidien en tant que prof pour arriver à être en empathie sans jamais s'impliquer de façon démesurée, au risque de se brûler.Je vous souhaite une très bonne écouteC'était Rachid Zerrouki, instit et auteur… See Privacy Policy at https://art19.com/privacy and California Privacy Notice at https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.

RTV FM PODCAST
Quartiers Libres : Les 4ème SEGPA du collège François Raspail de Carpentras réalisent une BD sur le harcèlement scolaire

RTV FM PODCAST

Play Episode Listen Later Oct 25, 2021 14:44


Isabelle MEASSON du PAEJ Le Passage, Mankho - Dessinateur, Morgane COUSIN et Maïlys POULIN du Fonds de dotation Egal Accès et Monsieur MONCHADOR - Enseignant Spé nous expliquent comment la réalisation de cette bande dessinée avec les élèves de 4ème SEGPA du collège François Raspail a pu se faire. Des élèves de cette classe nous présente leur manière de procéder pour la création de la BD.

Galères d'humoristes
Épisode 199: Franjo

Galères d'humoristes

Play Episode Listen Later Aug 14, 2021 14:10


Ça parle de COTOREP, du Paname, de mauvais choix de la part des accompagnateurs, de moment marrant/malaise, d'abus de langage, d'un chauffeur de bus un peu rustre, de jouer avec les limites, de l'importance du choix des mots, de mon emploi vacances chez Michelin à Clermont-Ferrand, de vouvoiement, de travail d'Arabe, de la sueur du racisme, de SEGPA, de survie sur scène, de Chinois, du plateau Humour Thérapie à l'Abracadabar, de réflexe de défense, de première partie de Jamel, de Lyon, de Gare SNCF, de discours décalé, d'être pris pour un covoitureur, et d'un joli kidnapping raté... Retrouvez Franjo : ⚫Facebookhttps://www.facebook.com/FranjoOfficiel ⚫Instagramhttps://instagram.com/franjoreno ⚫Twitterhttps://twitter.com/franjoreno ⚫YouTubehttps://youtube.com/c/Franjoreno ⚫TikTokhttps://vm.tiktok.com/ZMRdYSCJt/ Et bien sûr vous pouvez également me retrouver sur les réseaux sociaux: ⚫Facebookhttps://www.facebook.com/SofianeHumoriste ⚫Instagramhttps://www.instagram.com/sofiane_ettai ⚫Twitterhttps://twitter.com/SofianeETTAI ⚫YouTubehttps://www.youtube.com/channel/UC6ZmnGo-1bsiK8t2CptHn1g ⚫TikTokhttps://vm.tiktok.com/ZMe12uJ1G/

Muslim Makers
#82 Rachid Zerrouki - Prof en Segpa - Les Incasables

Muslim Makers

Play Episode Listen Later Jul 11, 2021 57:56


Groupe Telegram : https://t.me/muslim_makers Page Instagram : https://www.instagram.com/muslim.makers/ Retrouver la liste des livres recommandés par les intervenants sur l'application Gleeph : https://lnk.gleeph.net/As51h5IgGfb ---------   J'ai le plaisir d'accueillir Rachid Zerrouki, alias Rachid l'instit sur Twitter, professeur en SEGPA à Marseille. Vous êtes peut-être déjà tombé sur des vidéos de la série Youtube Les Segpa, qui met en scène des élèves caricaturés comme étant stupides face à des professeurs autoritaires. C'est cette image particulièrement négative que Rachid essaye de déconstruire. De son quotidien d'enseignant auprès de ces élèves, ce qu'il retient c'est surtout leur fragilité commune après les nombreux échecs auxquels ils ont été confrontés dans leur vie. Dans cet épisode, Rachid nous livre son expérience et ce qui l'a poussé à publier son livre “Les Incasables” en 2020.  Bonne écoute ! :)   --------- Références : Les incasables, Rachid Zerrouki Ces enfants empêchés de penser, Serge Boimare Les Héritiers, Pierre Bourdieu Leurs enfant après eux, Nicolas Mathieu Pour joindre/suivre Rachid : Twitter  

Extra classe
Les Énergies scolaires #12 - La pratique de la philo au 1er degré

Extra classe

Play Episode Listen Later Jun 23, 2021 8:08


Auteur d'ouvrages spécialisés, collaborateur de revues jeunesse comme Pomme d'Api, conseiller pédagogique pour la production des dessins animés Mily Miss Questions, pour le théâtre et pour des applications (Bayam, LILI), Jean-Charles Pettier est un spécialiste des séances de débat argumenté en maternelle et à l'école primaire. Il s'attache depuis plus de 35 ans à promouvoir la pratique de la philosophie dans l'éducation, en particulier au profit des élèves les plus en difficulté. Écoutez-le nous raconter ce qui l'anime au quotidien et évoquer les nombreuses vertus de cette pratique avec les enfants. Pour une école de la liberté... Une nouvelle saison de la série « Les Petits Philosophes » vient d'être publiée sur Bayam (Bayard Jeunesse). Elle permet de travailler des compétences telles que respecter autrui, acquérir et partager les valeurs de la République et se construire une culture civique. Des exemples de séances et d'ateliers à télécharger et à mener en classe sur la fiche pédagogique Les Petits Philosophes rédigée par Jean-Charles Pettier, conseiller philosophique depuis 2006. La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Chaque mercredi, découvrez un nouvel épisode d'Extra classe sur votre plateforme de podcasts préférée. Suivez-nous, écoutez et partagez… Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission préparée et réalisée par : Jean-Paul Fillit Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Mixage : Laurent Gaillard Secrétariat de rédaction : Aurélien Brault Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2021 Transcription : Je m'appelle Jean-Charles Pettier. Je suis professeur de philosophie, actuellement en poste à l'Inspé de Créteil, en charge de la formation des enseignants, essentiellement du premier degré. C'est quoi avoir un ami ? Qu'est-ce que la mort ? Qu'est-ce qui est beau ? Qu'est-ce qui est normal ou pas normal ? Qu'est-ce que ça veut dire « grandir » ? Qu'est-ce qu'on fait à l'école ? Pourquoi il y a de l'école ? Pourquoi on est là ? Voilà quelques-unes des questions que se posent spontanément les enfants en milieu scolaire ou à la maison. Ce qui m'a conduit à me centrer sur les plus jeunes et non pas les lycéens, c'est que j'étais enseignant en Segpa au départ et que j'ai fait mes études de philosophie pendant ce temps-là. Les deux perspectives se sont croisées. Au bout d'un moment, je me suis dit : « Mais pourquoi les enfants ne font-ils pas de philosophie ? » J'ai commencé avec des adolescents puis des enfants de l'école élémentaire et j'en suis arrivé aux enfants de l'école maternelle. Je commence plutôt avec des grandes sections de maternelle mais certains essaient plus tôt encore. Personnellement, je pense qu'en dessous de la grande section de maternelle, j'ai des difficultés. Une fois où je discutais avec des élèves, la maîtresse m'a demandé d'échanger avec eux sur : « Faut-il apprendre ? » Le premier élève me dit : « Oui, il faut apprendre pour faire plaisir à la maîtresse. » Le deuxième : « Il faut apprendre pour avoir de bonnes notes à l'école. » Le troisième : « Il faut apprendre pour avoir un bon métier quand on sera plus grand. » Défile comme ça des tas de raisons de : « Il faut apprendre. » Et puis j'arrive à une petite fille qui me dit : « Je ne sais pas s'il faut apprendre. » En philo pour enfants, quand un enfant dit « Je ne sais pas », notre attention est attirée. Je lui dis : « Mais pourquoi tu ne sais pas ? » Elle me dit : « Je me pose une question quand même : “Faut-il apprendre le mal” ? » Je lui dis : « Mais toi, qu'est-ce que tu en penses ? » Elle me dit : « Je pense qu'il ne faut pas apprendre le mal sinon on va faire le mal et il ne faut pas. » Et puis j'arrive à un « loulou » qui me dit : « Moi je pense qu'il faut apprendre et qu'il faut apprendre le mal. » « Ah bon ? Est-ce que tu peux m'expliquer ? » « Lorsqu'on a appris le mal, c'est là où on peut choisir de faire le bien. » Un enfant de CE1, c'est très petit… Il est très intéressant de se demander dans ce type d'échange comment la pensée peut progresser d'un seul coup. Voilà un exemple qui m'a frappé. Tout le jeu de ce type d'activité est d'abord de les mettre en confiance, de montrer que ce qu'ils disent nous intéresse, c'est-à-dire de les constituer, comme on dit en philosophie pour enfants, comme des interlocuteurs valables, par rapport auxquels on fait attention aux propos, qu'on va relancer pour leur montrer qu'on est très attentionné, qu'on cherche à bien comprendre ce qu'ils veulent dire. C'est ce type d'écoute qui va faire que, progressivement, ils vont s'installer dans l'échange. Même si ce « progressivement » peut parfois mettre plusieurs séances, ce n'est pas de la magie non plus. À priori, beaucoup de collègues pensent qu'une des façons de faire serait de partir d'une question qu'a eue un enfant dans la classe ou d'une situation de classe et de réfléchir. Sauf que la difficulté, c'est que la situation de classe est très proche d'eux, peut-être trop proche d'eux, et ils peuvent avoir du mal à séparer les affects de la raison quand ils parlent. J'ai plutôt tendance à partir d'une image que l'on va d'abord décrire puis à partir de laquelle on va réfléchir. La littérature pour enfants présente des milliers de supports qui sont extrêmement intéressants et qui vont permettre aussi à l'enfant de parler à travers le héros donc de prendre de la distance par rapport à ce qu'il vit. Je suis parfois également parti d'un objet, d'une réflexion sur le temps, par exemple, que j'ai conduite à partir d'une pendule, et on a réfléchi à quoi ça pouvait bien servir vu que les petits de maternelle ne savent pas lire l'heure. Un élève si jeune qui pratique les activités à visée philosophique en tire un certain nombre de bénéfices. D'abord, il est placé dans une situation d'échange. Il va devoir employer des mots ou découvrir des mots qu'il ne connaît pas pour décrire certaines situations, ou pour se positionner et entendre que les autres peuvent penser différemment. Ce qui est très important dans l'école de la République, c'est de découvrir qu'on peut vivre ensemble, qu'on peut échanger avec d'autres qui ont des opinions différentes. Ce qui est intéressant aussi dans les autres, c'est précisément qu'ils ont des opinions différentes. C'est peut-être fondamental pour l'apprentissage de la démocratie car ce n'est pas le lieu où l'on se tire dessus à la kalachnikov quand quelqu'un ne pense pas comme nous. Va se dégager un bénéfice qui sera en termes d'estime de soi. L'enfant se rend compte qu'il est quelqu'un d'important, qu'il a des choses à dire, qu'il est écouté. Pour autant, tout ce qu'il dit n'est pas forcément merveilleux, c'est-à-dire qu'il va être interrogé et donc aussi progressivement développer sa capacité et son sens critiques ou son sens autocritique en grandissant. Il va changer aussi son rapport à l'école, c'est-à-dire qu'il va peut-être mieux comprendre les situations dans lesquelles il se trouve, ce que l'on fait à l'école. C'est extrêmement important parce que ça fait partie des choses qui différencient beaucoup les enfants selon leur milieu social d'origine. Ce que je disais précédemment sur l'emploi de la langue est aussi important dans cette différenciation sociale où, selon le milieu familial d'origine de l'enfant, la langue n'est pas employée de la même façon. Elle acquiert ce statut de « centrale » qu'elle a à l'école et qui est nécessaire pour la réussite scolaire. C'est un sujet d'émerveillement pour moi de voir que l'être humain jeune est intelligent, qu'il est capable d'examiner les choses pour peu qu'on ait des exigences avec lui. On ne le laisse pas dire n'importe quoi et on s'intéresse à ce qu'il dit en même temps. Les enfants m'apprennent beaucoup de choses parce qu'ils m'aident aussi à avoir un regard que parfois je n'avais pas. J'ai construit des représentations d'adulte sur un certain nombre de problèmes, pensant un certain nombre de choses acquises et des fois ils m'aident à les réinterroger. Ils m'apprennent parfois des choses et je leur dis : « Je n'avais jamais pensé à ça. » Et je suis ébahi. Ils adorent se rendre compte que je n'avais pas du tout pensé à ce qu'ils sont en train d'énoncer. Pour moi, c'est une source de richesse de me dire : « J'espère que ces enfants, en grandissant, vont garder cette vivacité intellectuelle qui est pour moi une source de plaisir intellectuel. »

En sol majeur
En sol majeur - Naïl Ver-Ndoye, l'art de peindre le noir

En sol majeur

Play Episode Listen Later Jun 13, 2021 48:30


Dans sa ville de cœur y a la mer, le muezzin et les moutons qui bêlent. Cette ville (au nord-ouest de Dakar) s'appelle Yoff, prisée pour son sable fin et ses poissons. Même que ce professeur des Écoles en SEGPA à l'Académie de Versailles près de Paris, titulaire d'une Maîtrise d'histoire contemporaine et d'une Maîtrise de droit public, qui publie un bel ouvrage intitulé Noir, entre peinture et histoire même que lui, Naïl, est dans les cartons. En train de faire ses bagages pour s'installer dans ce Sénégal, pays de cœur, pays du  père. Lui va dans le sens du XXIème siècle. L'Histoire (du génocide Tutsi aux tirailleurs), la représentation des Noirs en France, la question migratoire, tout ça intéresse Naïl Ver- Ndoye, venu En Sol Majeur avec sa petite quarantaine, son sourire métis et un bout de sa discothèque Motown. Les choix musicaux de Naïl Ver-Ndoye Jackson 5 Who's lovin you? Lunatic & Mala Homme de L'ombre Xtassy Scandal Gouyad

Extra classe
Les Énergies scolaires #4 - Posture de vie, la Communication NonViolente

Extra classe

Play Episode Listen Later Apr 14, 2021 7:28


Avant d'exercer la profession de régulatrice scolaire au sein de l'Éducation nationale, Nadège Letessier a longtemps enseigné en Segpa. À ses débuts, ce public dit « difficile » ou « différent » lui a donné du fil à retordre. C'est ce qui l'a amenée à se remettre profondément en question. Elle a pourtant gardé une certitude : celle que tous ces enfants sont intelligents et que leurs blocages sont beaucoup plus souvent d'ordre émotionnel que cognitif. C'est dans ce contexte qu'elle découvre la communication non violente, un outil qu'elle a mis au service de sa pédagogie. Découvrons ensemble le récit sans détour de Nadège, pour qui les échecs sont aussi constructifs que les réussites. La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Chaque mercredi, découvrez un nouvel épisode d'Extra classe sur votre plateforme de podcasts préférée. Suivez-nous, écoutez et partagez… Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission préparée et réalisée par : Aurélie Dulin Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Mixage : Simon Gattegno Secrétariat de rédaction : Valérie Sourdieux Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2021 Transcription : Je m'appelle Nadège Letessier. Je suis régulatrice scolaire sur le département du 94 [Val-de-Marne]. L'idée, c'est vraiment d'avoir un personnel-ressource pour accompagner des équipes, pour accompagner des enfants qui ont des besoins éducatifs particuliers et notamment par rapport à des comportements dits « difficiles ». J'ai été professeure de Segpa [section d'enseignement général et professionnel adapté] pendant 8 ans, avant d'être régulatrice scolaire. Ma première année, ça a été « rock'n'roll ». Les gommes volaient dans la classe, c'étaient des insultes permanentes entre eux, ils n'arrivaient pas du tout à travailler et moi je suis arrivée dans ce contexte. Et je me suis dit : « Houlala ! Ça ne va pas marcher, d'être autoritaire ça ne marche pas. » Comme je le dis parfois, je suis devenue, en ces débuts en Segpa, une enseignante séductrice, puisque c'était le moyen pour moi de garder le calme dans la classe. Mais finalement je n'étais pas très exigeante au niveau des apprentissages. Donc je me suis dit : « Non ! Ça, ce n'est pas OK. » Il a fallu que j'apprenne à cette époque-là à ne pas prendre les choses personnellement. Et dans ma vie, on va dire « à côté », j'ai découvert la CNV [communication non violente], dans des contextes autres. J'ai beaucoup appris sur moi-même par rapport aux postures, aux intentions, toutes ces petites choses. Et je me suis dit : « OK. Là, il va falloir tout revoir. » J'avais peur. J'avais peur que le groupe m'échappe. J'avais peur de ne pas être à la hauteur. Avec le recul, je pense que j'étais vraiment animée par cette peur. Et par moments, même si j'ai toujours eu de la bienveillance je pense, je me laissais déborder et je pouvais être autoritaire. Je pouvais aussi ne pas être à l'écoute des enfants et de leurs émotions, parce que je ne savais pas comment faire. Donc là, on est en 6e et j'ai un groupe on va dire très « tonique », avec des enfants qui gèrent difficilement leurs émotions, où il y a deux élèves, notamment Ryan et Paulina qui sont, comment dire, en implosions-explosions régulières entre eux et seuls. Ces deux enfants, un jour, m'ont scotchée. Parce que j'étais en train de travailler avec d'autres enfants, en plan de travail, tranquillement. Et puis d'un seul coup, je vois Ryan et Paulina se lever avec deux autres enfants. Et là, je vois une médiation qui se met en place avec nos affichettes sur la communication non violente. Et je les vois, qui commencent à dire à leurs camarades : « Bon ! Alors maintenant, vous êtes d'accord pour qu'on commence une médiation ? Vous voulez que ça s'arrange ? Oui ? Non ? » Et là, je vois Ryan tout calme, pas du tout en train de vouloir prendre le pouvoir, entre guillemets, sur Paulina. Non, il était là, il disait OK et il respectait les différentes étapes. Il a pu, en temps 1, écouter la petite qui lui reprochait de l'embêter régulièrement et en temps 2, s'exprimer. Et c'était magique, parce qu'ils ont fini en se disant : « Bon ben, c'est OK, je vais faire un effort même si pour l'instant je n'ai pas trop envie de te parler quand même », parce que bon c'était un peu difficile. Mais ils se sont emparés de l'outil, ça a été fluide. Le conflit s'est réglé en cinq minutes et ils sont revenus sur leur plan de travail. C'était magique ! Enfin pour moi, c'était un magnifique cadeau ! Les élèves de Segpa avec lesquels j'ai travaillé sont le miroir de ma propre histoire. Puisque j'étais une enfant très timide qui ne comprenait pas ce qu'on attendait de moi et qui avait des croyances sur moi, sur le fait que je n'étais pas très intelligente, que je ne savais pas faire. Et mes blocages m'ont amenée à avoir dans les problèmes des 0 sur 10. Et quand j'ai compris ça plus tard, que finalement, les émotions pouvaient nous empêcher de penser, en tout cas, avoir des blocages qui nous empêchent de penser, je me suis dit : « Ah ! OK. » C'est vrai que je les comprenais vraiment. J'étais de tout cœur avec eux. Je crois que ce qui m'anime, c'est de permettre aux enfants d'exprimer profondément qui ils sont. Qui ils sont et le trésor qu'ils ont en eux. Je crois que mes plus beaux cadeaux, enfin les plus belles réussites c'est de voir les yeux des enfants briller quand ils comprennent quelque chose et de se dire : « Ah mais je sais » ou « je ne suis pas ça ! » L'idée, c'est vraiment de porter un regard différent sur nos élèves, de porter un regard différent sur soi. On est finalement dans un monde où on juge beaucoup, tout, tout le temps, de manière positive, de manière négative. Et l'idée, c'est que derrière une émotion, il y a un besoin, que ce soit chez l'enfant ou chez nous, adultes. Et plus on va apprendre à regarder autrement ce qui se joue, plus on va être mieux avec nous-mêmes et mieux on va enseigner. Et c'est un message extrêmement fort, pour moi-même et pour les gens que j'accompagne aujourd'hui, de poser ce regard sur quel est mon besoin premier ? Et quel est le besoin qu'a l'autre en face de moi ? Et quand je m'exprime, quand je vais communiquer, c'est d'être claire avec mon intention : « Est-ce que je fais une remarque ? Est-ce que je pose une question ? » Parce que ça évite des malentendus. Pour moi, la CNV amène à une liberté intérieure. Puisqu'on ne va plus prendre les choses personnellement, on va avoir le besoin en l'autre. On va petit à petit s'exprimer de mieux en mieux, être mieux entendu. Donc oui, c'est vraiment une philosophie.

Penser les luttes
Rachid Zerrouki - "Ne pas oublier les gamins au fond de la classe" [rediffusion]

Penser les luttes

Play Episode Listen Later Apr 6, 2021 37:27


 Entre  retour du confinement, protocole sanitaire et attentats, la rentrée qui  vient de se dérouler est particulièrement difficile. Plus largement,  l'impact de l'épidémie sur l'école pose la question de sa capacité de  à  accompagner les élèves les moins favorisé·es. Rachid Zerrouki, alias Rachid l'Instit sur twitter, Il a enseigné au collège, en classe SEGPA. Il publie Les Incasables, un livre qui retrace son expérience [Première diffusion : novembre 2020] Soutenez notre journalisme, faites un don à Radio Parleur !

Point Chaud
Difficultés scolaires, handicaps : "Faire disparaître l'enseignement adapté pour faire des économies, mais à quel prix ?"

Point Chaud

Play Episode Listen Later Feb 2, 2021 28:16


Celles et ceux mobilisés réclament l'arrêt immédiat des suspensions de plusieurs postes prévus par les autorités du secteur éducatif, et l'augmentation des heures qui serait une chose impossible à gérer par les enseignants. Pour se faire entendre, quelques enseignants de l'EREA de Pessac et le représentant des élèves, ont accepté de parler à la clé des ondes. Podcast complet à retrouver ci-dessus La Clé Des Ondes : pourquoi cette manifestation devant la cour de l'EREA (Etablissement régional d'enseignement adapté) de Pessac? Thomas Albarran, professeur spécialisé à l'EREA de Pessac : On s'est réuni sur une double revendication qui est contextuelle à notre établissement. Une grosse baisse des moyens pour reprendre un peu le jargon de l'éducation nationale, on nous a annoncé une baisse de la DGH, donc la baisse de la dotation globale horaire, qui signifie une baisse de moyens, de dotations horaires des professeurs, accompagné de l'augmentation d'heures supplémentaires qui sont imposées maintenant au collègues. Donc, on se battait sur ces revendications locales qui viennent également s'ajouter à un gros lot de revendications nationales sur l'éducation en ce moment, pour ne citer que ça. Mais il y a beaucoup d'attaques sur le service public en ce moment, comme la précarisation des statuts des AED (Assistants d'éducation, NDLR) et des AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap, NDLR), les inégalités dans les primes qui ont été annoncées autour du COVID notamment, vis à vis des collègues professeurs documentalistes CPE (Conseiller principal d'éducation, NDLR), le statut d'infirmier scolaire qui est fragilisé, beaucoup d'attaques du service public qui vient s'ajouter à notre situation contextuelle qui a déclenché ce mouvement à l'EREA (Etablissement régional d'enseignement adapté, NDLR) de Pessac. Est-ce que vos revendications ont été entendus par le gouvernement ? Marlène Mercier, professeur documentaliste à l'EREA de Pessac : Par le gouvernement, je ne pense pas encore. Par contre, par le rectorat, peut-être qu'ils vont commencer à l'entendre, donc on espère, on maintient la tension ! nom de la photo Comment les élèves vivent cette période ? Christelle Pichou, infirmière à l'EREA de Pessac : Ils sont assez fragilisés ! On a beaucoup d'élèves qui sont en situation de handicap ! Beaucoup d'élèves à prendre dans leur globalité ! Donc, c'est aussi pourquoi je soutiens mes collègues, Je suis inquiète aussi pour mon statut, parce que les infirmiers vont être sûrement sortis de l'éducation nationale et nous seront décentralisés dans le territorial, donc nous sommes assez inquiets. Nous avons peur que les infirmiers ne soient plus dans les établissements ! Et à l'EREA, s'il n'y a plus d'infirmiers, je pense que ça sera très problématique car il y a quand même une grosse grosse fragilité de la part de nos élèves. Zana Koné, tu es le représentant des élèves, qu'est ce que vous réclamez aux côtés du personnel ? Nous réclamons de l'aide, parce que lorsque je suis arrivé ça n'allait pas du tout ! Je ne maîtrisais pas très bien le français mais grâce à l'encouragement des professeurs, je me suis accroché, mais s'ils disent qu'ils vont diminuer les profs, je trouve que ça serait très compliqué parce que les professeurs n'auront plus beaucoup de temps pour nous apprendre des choses utiles. Nous demandons vraiment de l'aide ! Si les revendications ne sont pas entendues, quel est le risque pour tous ces élèves et apprenants qui sont dans les EREA ? Thomas Albarran : Le risque plus largement qu'on dénonce depuis pas mal d'années, c'est la mort programmée de l'enseignement spécialisé en France. Au début, quand on tenait ce genre de propos, beaucoup de gens pouvaient penser qu'on exagérait mais ça fait plusieurs années qu'on observe notamment, au niveau collège, avec les SEGPA (Section d'enseignement général et professionnel adapté, NDLR) qui sont un peu plus connus du grand public. La disparition des SEGPA a commencé à être programmée avec la disparition des sixièmes SEGPA et de fermetures de beaucoup de divisions. Egalement on voit aussi la baisse des moyens sur les établissements qui accueillent exclusivement des élèves en situation de handicap comme nos collègues des IME (Institut médico-éducatif) et des ITEP (Les Instituts Thérapeutiques, Educatifs et Pédagogiques), on voit que la réduction des moyens entraîne une réaction en chaîne. Nous, sur cet établissement, il y a 5 à 6 ans de ça, on avait une minorité d'élèves en situation de handicap. A force de fermer des places dans les structures avec encore plus de moyens que nous sur des handicaps plus graves, ça fait un petit peu les vases communicants. Moins il y a de places dans les IME et les ITEP, par exemple, plus on va avoir des élèves en situation de handicap, et aujourd'hui on se retrouve avec deux tiers d'élèves en situation de handicap sur l'EREA de Pessac, alors qu'on est seulement censé gérer la grande difficulté scolaire qui n'est pas le même type d'enseignement, et d'encadrement, or on voit bien l'enjeu derrière sur le service public. Une structure spécialisée comme un IME par exemple, c'est des enseignants, des éducateurs, des psychomotriciens, des psychiatres, donc le prix d'une journée dans un établissement spécialisé pour un élève coûte très cher à l'Etat, et c'est aussi ce qu'on dénonce, c'est le fait de faire disparaître ces places pour faire des économies, mais des économies à quel prix ? nom de la photo C'est à dire que ces enfants là, s'ils n'ont pas cette prise en charge là, que vont ils devenir ? C'est bien là qu'on pose cette lutte comme une lutte collective et au nom aussi des élèves et non pas seulement une lutte corporatiste pour nous. Si ces établissements ont des moyens qui diminuent ou disparaissent, c'est bien la prise en charge de ces élèves qui va devenir inexistante, qui va poser un gros problème parce qu'on pourrait pour la partie des titulaires dire égoïstement : "nous on est fonctionnaires... que demain il y ait des moyens ou pas de moyens on aura toujours notre travail..." Mais c'est bien pour ça aussi qu'on lutte, c'est que, pour nous, il faudra que ces élèves soient pris en charge. Que ce soit la grande difficulté sociale ou les situations de handicap, il faut bien aussi se dire qu'il y a pleins de gens qui pensent qu'ils sont éloignés de ça mais ça peut toucher tout le monde. N'importe qui de n'importe quelle classe sociale peut avoir un enfant demain et se retrouver par la malchance de la vie avec un enfant en situation de handicap, et c'est des sujets qui concernent vraiment tout le monde. C'est ce pourquoi on se bat, c'est que pour n'importe quel enfant quelque soit sa difficulté en situation de handicap puisse avoir une scolarité dans le service public en France. Comment qualifiez-vous ce manque de réactivité des décideurs ? Marlène MERCIER : Manque de réactivité ? Je crois que les décideurs, ils le programment ! C'est pas un manque de réactivité ! Mais ils sont des comptables à très court terme. Ça serait bien de rallonger le terme parce que comptable à court terme, on y perd sur toute la ligne. nom de la photo On va créer des situations de tensions, des situations de faiblesses, des situations de dangers, des situations qui sont invivables pour ces jeunes. Sans structures, y' a qu'à regarder certains pays ou y'a pas de structures qui accueillent ces jeunes qui se retrouvent à la rue sans rien. C'est pas possible, c'est pas vivable ! En France, 5ème ou 6ème pays le plus riche au monde au 21ème siècle, en 2021, non ! Moi je dis non ! C'est pas possible, je ne peux pas laisser faire ça ! Thomas Albarran : Et puis de toute façon, cette question des coûts, c'est une fausse question dans le sens ou, des personnes en grande difficulté d' un moment à un autre, il y a de multiples études qui l'ont déjà montré, elles vont coûter à la société d'une manière différente. Est ce qu'on met des moyens dans la santé, dans le médico-social et l'éducation et l'insertion professionnelle pour que ces jeunes aient un avenir ? Ou l'argent qu'on ne mettra pas là, on le mettra ailleurs, autrement dit dans la police, dans le carcéral, dans l'hôpital psychiatrique si nous. Si on ne réussit pas notre travail, qu'on a pas les moyens de les réussir, on va créer d'autres problèmes ailleurs, et on va créer d'autres dépenses ailleurs. Or personnellement, en tant que contribuable, je préfère largement financer une éducation de qualité, que de financer toutes les parties qui vont devoir rattraper les choses que l'éducation n'a pas pu mener à bien avant. Ça ne peut pas être qu'une question d'économie, c'est une question de choix de société aussi qu'il faut se poser ! Entretien réalisé et retranscrit par Mamadou Saidou Barry

Penser les luttes
Rachid Zerrouki - "Ne pas oublier les gamins au fond de la classe" [rediffusion]

Penser les luttes

Play Episode Listen Later Jan 26, 2021 37:27


Entre retour du confinement, protocole sanitaire et attentats, la rentrée qui vient de se dérouler est particulièrement difficile. Plus largement, l'impact de l'épidémie sur l'école pose la question de sa capacité de  à accompagner les élèves les moins favorisé·es. Rachid Zerrouki, alias Rachid l'Instit sur twitter, Il a enseigné au collège, en classe SEGPA. Il publie Les Incasables, un livre qui retrace son expérience Soutenez notre journalisme, faites un don à Radio Parleur !

France Culture physique
Que fait l’école pour ceux qui n’y trouvent pas leur place ?

France Culture physique

Play Episode Listen Later Dec 24, 2020 33:37


durée : 00:33:37 - La Grande table idées - par : Olivia Gesbert - Rencontre avec Rachid Zerrouki, enseignant, auteur de l'ouvrage "Les incasables" (Robert Laffont, août 2020). - réalisation : Thomas Beau, François Caunac - invités : Rachid Zerrouki enseignant en classe SEGPA

Absurde & Acerbe
S02E07 - Violences policières et Léna Consommation

Absurde & Acerbe

Play Episode Listen Later Dec 6, 2020 47:09


1er décembre. Dans ce dernier épisode avant Noël, Gasp nous saoule avec son Uber Eats, on revient sur les violences policières et vous nous livrez votre avis à travers le répondeur de l'émission, Titeuf arrive sur TikTok (Gasp déteste), un anonyme dézingue Léna pour sa surconsommation, Greg nous parle d'un chouette livre sur les SEGPA et on termine l'épisode par le retour du jeu (note de Greg: préféré des auditeurs) « A juste titre », où Gasp nous livre quelques anecdotes personnelles. Trump est toujours président et vous écoutez encore Absurde & Acerbe.

Penser les luttes
Rachid Zerrouki : pour "ne pas oublier les gamins au fond de la classe"

Penser les luttes

Play Episode Listen Later Nov 3, 2020 37:27


 Entre retour du confinement, protocole sanitaire et attentats, la rentrée qui vient de se dérouler est particulièrement difficile. Plus largement, l'impact de l'épidémie sur l'école pose la question de sa capacité de  à accompagner les élèves les moins favorisé·es. Rachid Zerrouki, alias Rachid l'Instit sur twitter, Il a enseigné au collège, en classe SEGPA. Il publie Les Incasables, un livre qui retrace son expérience Soutenez notre journalisme, faites un don à Radio Parleur !

Etre et savoir
Mourir d'enseigner la tolérance

Etre et savoir

Play Episode Listen Later Oct 19, 2020 58:41


durée : 00:58:41 - Être et savoir - par : Louise Tourret - Après l'assassinat terroriste de Samuel Paty le vendredi 16 octobre dernier, Être et savoir donne la parole aux enseignants. - réalisation : Philippe Baudouin - invités : Iannis Roder professeur d'histoire-géographie dans un collège à Saint-Denis, responsable des formations au mémorial de la Shoah et directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès; Rachid Zerrouki Professeur des écoles en SEGPA à Marseille; Christine Guimonnet secrétaire générale de l'association des professeurs d'Histoire et de géographie (APHG), professeure d'histoire-géographie; Laura Mougel professeure d’histoire-géographie; Elsa Bouteville Professeure des écoles; Karen Prevost-Sorbe Coordinatrice CLEMI (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) de l’académie d’Orleans-Tours; Kamel Chabane Professeur d'Histoire-Géographie

Le 5/7
La rentrée des classes vue par un enseignant en SEGPA , avec Rachid Zerrouki

Le 5/7

Play Episode Listen Later Aug 27, 2020 120:00


durée : 02:00:00 - Le 5/7 - Rachid Zerrouki enseignant en SEGPA à Marseille et auteur du livre "Les Incasables" est l'invité du 5/7. Il nous parle de cette rentrée scolaire si particulière en période de Covid-19.

Les interviews d'Inter
Rachid Zerrouki : "Les élèves savent jouer à Fortnite mais ne savent pas faire un usage éducatif du numérique"

Les interviews d'Inter

Play Episode Listen Later Aug 27, 2020 8:00


durée : 00:08:00 - L'invité de 6h20 - Rachid Zerrouki est enseignant en SEGPA à Marseille et sort ce jeudi 27 août son premier roman "Les incasables".

Arrêt sur images - audio
Enseigner confinés : "Tout était sous-dimensionné"

Arrêt sur images - audio

Play Episode Listen Later Aug 7, 2020 74:29


L'enseignement à distance est-il le paradis de l'invention de nouvelles méthodes, de nouveaux outils pédagogiques plus adaptés ? Ou bien est-ce l'enfer d'un enseignement numérique noyauté par les intérêts du privé, avec l'objectif secret du ministère de l'Éducation de réduire drastiquement le nombre d'enseignants devant les élèves ? La présence est-elle indispensable à un bon enseignement ? Pour débattre de ces questions, trois invités : Marie-Christine Levet, fondatrice du fonds d’investissement EduCapital, elle finance des start-up qui développent des technologies dans le domaine de l’éducation ; Rachid Zerrouki, professeur des écoles à Marseille en sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), il est connu sous le nom de Rachid L'Instit sur Twitter et écrit des chroniques dans plusieurs médias comme Slate ou Libération ; Laélia Véron, chroniqueuse pour Arrêt sur Images mais également maîtresse de conférence en stylistique et langue française, et enseignante en prison.

Arrêt sur images - vidéo
Enseigner confinés : "Tout était sous-dimensionné"

Arrêt sur images - vidéo

Play Episode Listen Later Aug 7, 2020 74:29


L'enseignement à distance est-il le paradis de l'invention de nouvelles méthodes, de nouveaux outils pédagogiques plus adaptés ? Ou bien est-ce l'enfer d'un enseignement numérique noyauté par les intérêts du privé, avec l'objectif secret du ministère de l'Éducation de réduire drastiquement le nombre d'enseignants devant les élèves ? La présence est-elle indispensable à un bon enseignement ? Pour débattre de ces questions, trois invités : Marie-Christine Levet, fondatrice du fonds d’investissement EduCapital, elle finance des start-up qui développent des technologies dans le domaine de l’éducation ; Rachid Zerrouki, professeur des écoles à Marseille en sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), il est connu sous le nom de Rachid L'Instit sur Twitter et écrit des chroniques dans plusieurs médias comme Slate ou Libération ; Laélia Véron, chroniqueuse pour Arrêt sur Images mais également maîtresse de conférence en stylistique et langue française, et enseignante en prison.

SPORTRAITS - Le Sport comme École de la Vie
SPORTRAITS - Anne-Sophie Da Costa

SPORTRAITS - Le Sport comme École de la Vie

Play Episode Listen Later Jul 29, 2020 10:04


Le Sport Comme École de la Vie Anne-Sophie Da Costa est une boxeuse professionnelle six fois **championne du monde. ** Elle a grandi à Reims avec un grand-père judoka. Elle n’a pratiqué aucun sport jusqu’à ses 21 ans et la fin de sa croissance à cause de son Spondyolisthésis, autrement dit un petit coussinet coincé entre les vertèbres. Un soir, elle a assisté à un combat de boxe américaine dans son village. Elle fut impressionnée par le niveau de fierté et d’orgueil des boxeurs. Elle s’inscrit par la suite dans un club de boxe anglaise. A son arrivée, sa féminité est mal vue par les entraineurs et les autres boxeurs, ne la jugeant pas apte à prendre et donner des coups. Après des débuts difficiles, Anne-Sophie parvient à prouver à son entraineur, grâce à son abnégation, qu’elle peut boxer aussi bien qu’un homme. Avant la boxe, Anne-Sophie était très hyperactive. Ce *sport a pu la *canaliser* et l’apaiser. Elle n’a pas de préférence parmi ses six championnats du monde mais a un souvenir marquant de la difficulté à encaisser les coups pendant les combats. Pour elle les valeurs les plus importantes du sport sont la rigueur, la détermination, la victoire de l’esprit sur le corps, la difficulté et le respect. Quand elle a commencé à exercer en tant que maitresse, elle a tout de suite vu que les échanges avec les adolescents lui plaisaient. Elle a demandé à travailler avec des élèves dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), pour les aider à vaincre leurs difficultés. Elle essaye de leur inculquer les valeurs de respect, de tolérance et de pouvoir dépasser leurs limites. Il y a deux ans, grâce à sa soif constante d’apprentissage et de nouvelles expériences, Anne-Sophie se lance dans la formation d’enseignants. See acast.com/privacy for privacy and opt-out information.

Extra classe
L'école à distance : L'inclusion scolaire

Extra classe

Play Episode Listen Later Apr 1, 2020 20:50


Cette table ronde réunit trois acteurs de l'inclusion scolaire. Comment réussir la continuité pédagogique inclusive ? Comment faire pour maintenir ce lien pédagogique précieux entre l'élève, la famille et l'enseignant ? La continuité pédagogique inclusive demande aux professeurs et aux parents de s'adapter une nouvelle fois pour garder le lien à distance et préserver le bien-être des élèves à besoins éducatifs particuliers. Hélène Beaurepaire, inspectrice de l'Éducation nationale-ASH, Aurélie De Haese, enseignante spécialisée en SEGPA et coordinatrice en ULIS lycée, et Aïda Logan, conseillère pédagogique et référente académique "déficience sensorielle" dispensent leurs conseils et apportent des éclairages sur la mise en place de la continuité pédagogique inclusive. Pour aller plus loin : Pour les familles : www.ac-versailles.fr/cid150492/covid-19-informations-a-destination-des-familles.html Ressources départementales : blog.ac-versailles.fr/ecoleinclusive92/index.php/ www.pedagogie92.ac-versailles.fr solidaires-handicaps.fr/informations/rubrique_9 La transcription de cet épisode est disponible après les crédits. Retrouvez-nous sur : Extraclasse.reseau-canope.fr Apple Podcasts Spotify Deezer Google Podcasts Podcast Addict Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé. Émission animée en mars 2020 par : Claude Pereira Leconte Directrice de publication : Marie-Caroline Missir Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance Mixage : Laurent Gaillard Secrétariat de rédaction : Valérie Sourdieux Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr © Réseau Canopé, 2020 Transcription : CLAUDE PEREIRA LECONTE | Près de 15 ans après la promulgation de la loi pour l'égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005, la scolarisation des enfants et des jeunes en situation de handicap rencontre un nouvel épisode avec la fermeture des établissements scolaires le 16 mars. Selon les chiffres publiés dans l'enquête annuelle du ministère de l'Éducation nationale, « Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et de la recherche », ce serait près de 400 000 élèves en situation de handicap que les enseignants ont accompagné pour assurer la continuité pédagogique. Une continuité pédagogique inclusive qui demande aux professeurs et aux parents de s'adapter une nouvelle fois pour garder le lien à distance et préserver le bien-être des élèves. Mais comment réussir la continuité pédagogique inclusive ? Comment réussir à maintenir ce lien pédagogique précieux entre l'élève, la famille et l'enseignant ? « La continuité pédagogique inclusive », une émission de la série de podcasts Extra classe, pour garder le lien pédagogique quand on ne peut pas être ensemble. Bonjour à toutes les trois et merci d'être avec nous. HÉLÈNE BEAUREPAIRE | Bonjour ! AURÉLIE DE HAESE | Bonjour Claude ! AÏDA LOGAN | Bonjour à tous ! CPL | Depuis quelques jours les enseignants assurent la continuité pédagogique. Lors de mes échanges avec des collègues spécialisés, la notion de continuité pédagogique inclusive est revenue plusieurs fois dans la conversation. Cette distinction est-elle utile et si oui, pourquoi, Hélène ? HB | Lorsqu'on parle de continuité pédagogique, cela implique que l'élève et le professeur puissent recréer à distance le lien qui les unit habituellement dans le contexte de la classe. Mais si on pense à des élèves qui sont soit un peu plus éloignés de l'école du fait de leurs besoins particuliers, soit qui n'ont pas accès directement à l'écrit ou à certains modes de communication, on voit tout de suite que cette relation à distance va représenter un défi particulier et c'est cela qu'il faut s'efforcer de rétablir. CPL | Dans ces défis par exemple, il y a l'adaptation des supports. Est-ce important par rapport à la continuité pédagogique ordinaire, Aurélie ? ADEH | Oui, je pense que c'est essentiel et je crois que ce confinement est peut-être l'occasion idéale pour que les collègues, les professeurs se penchent sur l'accessibilité des contenus écrits qu'ils mettent en ligne à la disposition des élèves. Soigner la présentation des documents pour tous les élèves d'une classe, c'est du temps gagné sur l'étayage dont auront besoin les élèves à besoins particuliers. CPL | En effet cette situation exceptionnelle nous offre finalement l'opportunité de nous questionner sur nos pratiques habituelles. Il y a aussi tout ce que l'on va transmettre aux parents. Si, par exemple, j'ai un enfant qui a un trouble dans ma classe, je lui envoie des supports, j'essaye de garder le lien, mais demeure aussi la question de l'accessibilité, que ce soit du côté de l'élève, mais aussi des parents. Aïda, pouvez-vous nous en parler ? Je sais que vous rencontrez des parents qui justement ont des difficultés pour conserver cette accessibilité. AL | Oui, effectivement, quand il s'agit d'assurer la continuité pédagogique à distance, nous sommes forcés de considérer un nouveau contexte d'apprentissage et de prendre en considération, en tant qu'enseignant et personne-ressource, tous les éléments qui constituent ce contexte, et l'environnement humain en fait partie, les parents ou les représentants légaux. Nous sommes confrontés aujourd'hui à des situations dans lesquelles on peut avoir non pas forcément des élèves qui présentent un trouble ou une déficience ou qui ont des besoins particuliers, mais des parents qui en ont. Vous le citiez, je travaille actuellement avec une institutrice qui a un élève dans sa classe, qui lui n'a pas de difficulté particulière ou de besoins particuliers, mais dont la maman est sourde, et cet élève est en grande section de maternelle. Il y a donc toute une part d'activité qui procède de l'oral, les contes, les histoires, les chansons à lui raconter puisque la première découverte se fait cette fois à la maison et non plus en classe avec l'institutrice et les collègues, et cette maman ne vocalise pas. Donc dans ce cas-là l'institutrice doit chercher, elle, des adaptations à tous les documents qui vont nécessiter une vocalisation de la part de cette maman. Pour les chansons, c'est relativement simple, en passant par certains sites, et concernant les histoires ou les contes, qui sont relativement brefs, l'institutrice pourra, elle, s'enregistrer, envoyer des fichiers audios. Mais tout cela nécessite d'être pris en considération alors que dans le cadre de la classe, on n'avait pas forcément ces éléments-là à penser. CPL | On voit bien qu'il y a des défis, pourriez-vous peut-être nous les préciser davantage parce que cela reste flou, Hélène ? HB | Bien souvent quand un enseignant a un élève avec des besoins éducatifs particuliers dans sa classe, une bonne part de l'étayage qu'il va pouvoir proposer repose sur l'observation qu'il fait de son élève. Il va tout de suite identifier l'élève qui n'a pas compris la consigne, qui perd sa concentration, qui ne prend pas le bon chemin pour réaliser l'activité demandée. Et dans cette situation un peu particulière que nous vivons, ce retour d'informations manque aux enseignants, et je pense qu'un des défis à relever est qu'ils puissent justement anticiper les besoins de leurs élèves et proposer des étayages ou des détours. Ou bien des possibilités de réaliser les activités avec davantage de liberté et de choix par rapport à ce qui était habituellement prévu en classe. CPL | Deux défis majeurs s'imposent : le fait de garder le lien et le fait d'anticiper des difficultés qui pourraient apparaître, qui étaient habituellement réglées en classe par un étayage. Mais aujourd'hui, finalement, quel étayage proposer, Aurélie ? ADEH | L'étayage peut être multiple. Je crois vraiment aux bienfaits de la conception universelle de l'apprentissage, la CUA, puisqu'on est vraiment dans cette optique, d'offrir à tous les élèves des documents accessibles, qu'ils soient écrits, oraux, et offerts à tous les élèves. Ainsi on permet à un maximum de notre public d'avoir accès aux documents et je crois aussi que c'est l'occasion pour les professeurs dont je fais partie de proposer des rendus beaucoup plus souples, c'est-à-dire qu'on peut avoir le choix pour l'élève de rendre quelque chose à l'écrit, à l'oral, de s'enregistrer, de faire une capsule vidéo, de prendre en photo son travail s'il n'y a pas d'imprimante. En fait, on est face à des familles qui ont, toutes, des moyens différents. Je communique avec mes 40 ULIS lycéens que je suis de façon diverse et variée et je crois que cette multiplicité des supports, peut être aussi une opportunité de voir la multiplicité des talents qui se déploient. CPL | Ce que vous dites est intéressant car cette situation exceptionnelle nous met face à une multiplicité de situations inédites. Comment vos collègues travaillent-ils depuis le début du confinement, Hélène ? HB | Les enseignants, depuis le début de cette période, un peu particulière, ont eu à prendre en compte un certain nombre d'éléments dans l'ordre. Tout d'abord, il a fallu, comme vous le disiez, établir le lien et cela a occupé quand-même beaucoup de temps pour eux, pour contacter les familles, s'assurer que chaque élève, avec l'environnement qui était le sien, puisse disposer de ce dont il avait besoin pour travailler et avait bien accès à ce qui était envoyé. Maintenant on entre dans une période qui s'inscrit dans la durée, et je crois que ce qui est essentiel aujourd'hui, c'est justement la gestion de ce temps qui va finalement être long et où il va falloir gérer les baisses de motivation, les saturations, les refus de faire que peuvent manifester certains élèves, le décrochage que certains peuvent ressentir par rapport aux activités. Donc toute cette nouvelle configuration s'installe et les enseignants entrent dans ce moment où il va falloir gérer cela. CPL | Vous nous parlez effectivement, Hélène, du fait qu'il va falloir tenir sur la durée, mais aussi que les élèves tiennent sur la durée et qu'on puisse faire attention à ce qu'ils ne soient pas trop fatigués, ce qu'un enseignant arrive à faire quand l'élève est devant lui. Mais aujourd'hui dans cette situation, comment peut-il le faire ? Comment est-ce que ça va se passer ? Est-ce vraiment une donnée à prendre en compte, Aïda ? AL | Effectivement, un enseignant sait que même si des adaptations sont mises en place, les élèves qui ont des besoins particuliers sont plus fatigables que les autres. Et en effet, les enseignants vont devoir anticiper cette question-là et en tout cas garder à l'esprit que le fait d'être à la maison dans un contexte un peu plus familier, que l'on imagine peut-être à tort un peu plus reposant, un peu plus confortable ne va pas empêcher les élèves d'être plus fatigués face aux apprentissages. Pour y parvenir, il va falloir, comme le disaient Aurélie et Hélène, continuer à adapter les supports, cibler peut-être aussi les compétences, repenser ses attendus quand il y a des baisses de régime. En fait, s'adapter constamment à ce qu'ils vont voir de leurs élèves, à leurs retours, aux retours que les parents vont en faire. CPL | C'est vraiment ce dont vous parlez depuis tout à l'heure. C'est aussi une question de rythme, d'organiser le rythme de travail des élèves. Comment réfléchir à distance à cette question du rythme des apprentissages, Aurélie ? ADEH | Je vois des professeurs principaux qui font un travail incroyable, qui participent à des groupes de dialogue, qui rappellent tous les matins aux élèves de la classe ce qu'ils ont à faire dans la journée. J'ai mis à disposition des parents et des élèves, je m'occupe des lycéens donc souvent je suis directement en lien avec eux sans forcément passer par leurs parents, des plans de travail. Je crois qu'il faut aussi ajouter de la souplesse. C'est ce que disaient Hélène et Aïda. On va faire comme on peut, le mieux qu'on peut, sans rajouter du stress à cette situation qui est déjà potentiellement anxiogène et je crois que c'est comme ça, en se lançant des petits objectifs au quotidien, qu'on va réussir à tenir sur la longueur. CPL | Vous parlez justement de ce respect, de cette attention à conserver. Ne faut-il pas aussi prévenir les risques psychosociaux, les tensions qui peuvent exister dans les familles face à cette situation, Aïda ? AL | Oui, on peut pour cela, et je pense que certaines académies l'ont mis en place sur le site du ministère également, adresser aux parents à la fois des guides pour expliquer comment le climat anxiogène peut agir sur les enfants ; et on a également de plus en plus des numéros à contacter pour avoir des conseils. Ces numéros sont destinés aux parents, je pense qu'il faut les investir et les enseignants peuvent aussi, lorsqu'ils constatent des difficultés ou lorsqu'ils savent que les élèves ont des besoins particuliers spécifiques, alerter les parents et les informer de cette possibilité. CPL | Avez-vous envie de réagir sur cette question de vigilance à maintenir pour le bien-être élèves, Hélène ? HB | Oui, parce que dans l'académie effectivement, un guide a été élaboré en direction des parents et il y a la même attention apportée à ce que vivent les enseignants puisqu'eux-aussi sont confrontés à une situation finalement de relatif isolement professionnel. Tout ce qui relève habituellement de l'implicite : le fait de voir ses collègues, si l'un d'entre eux ne va pas bien, on va s'en rendre compte parce qu'on le verra, on verra son expression, ces communications qui sont de l'ordre de l'informelles quotidiennes et qui font partie de notre environnement. Tout cela disparaît un peu avec le confinement et donc nous organisons au maximum avec les équipes d'appui des départements et de l'académie, les formateurs, les conseillers pédagogiques, les professeurs-ressources, les inspecteurs, toutes nos équipes sont en lien avec les enseignants pour être à leur écoute, avec un objectif qui est de leur permettre de retisser ce lien afin qu'ils soient disponibles pour leurs élèves. Mais pour qu'ils puissent le faire dans les meilleures conditions possibles. CPL | Quels conseils pratiques peut-on donner pour garder ce lien, cette disponibilité dans la durée dont vous parlez sans s'essouffler ? Avez-vous des élèves en charge, que faites-vous pour eux, Aurélie ? ADEH | Je fais du fun-aide individualisée. Nous sommes là dans du sur-mesure. Il y a déjà la consigne globale, les documents que l'on fait parvenir au groupe classe et ensuite il y a l'adaptation à chaque handicap. Dans le dispositif ULIS lycée dont je m'occupe, chaque élève a ses propres difficultés, ses propres points d'appui. Et donc je vais par exemple verbaliser, vocaliser certaines consignes pour certains, adapter les documents pour d'autres. C'est vraiment du sur-mesure, du cousu main. Bien sûr cela prend beaucoup de temps mais permet de maintenir ce lien, de rassurer ces jeunes qui sont quand-même tout à coup livrés un peu à eux-mêmes face à cette multitude de choses à faire et il vaut mieux qu'ils prennent le temps de bien faire les choses à leur rythme plutôt qu'ils les fassent le plus vite possible, mais dans la panique. CPL | On parle ici de proposer des solutions pour préserver le lien, mais aussi pour donner des consignes. Au niveau des supports, que peut-on faire, Hélène ? HB | Il y a différentes solutions, certains enseignants investissent des supports inhabituels, comme la vidéo, envoient des podcasts à leurs élèves avec leur voix, des petits message personnalisés qui permettent de garder le lien, et pour l'élève, c'est un moyen de s'assurer que l'enseignant continue à bien l'identifier, pense à lui, envoie un travail qui est fait pour lui. Cela fait partie des choses extrêmement efficaces et pour lesquelles on a un retour important. Il est possible aussi, et on le voit de plus en plus, d'envoyer du travail comme le proposait Aurélie tout à l'heure, sous forme de plan de travail, en proposant aux élèves suivant leur âge, suivant leur autonomie, de choisir les activités qu'ils ont envie de réaliser sur 2 jours, sur une semaine et de les réaliser au moment où ils le souhaitent de façon à pouvoir gérer, justement, soit avec les parents qui connaissent bien leur enfant, qui savent quelles sont ses capacités de concentration, de mobilisation dans la journée, de choisir à quel moment telle ou telle activité va être réalisée. AL | En effet, au niveau des supports je n'ai pas grand-chose à ajouter. Il y a effectivement une grande variété de possibles à ce niveau-là qui émergent et qui commencent à être vraiment exploités. C'est très intéressant au niveau de l'accessibilité pédagogique. J'aimerais seulement évoquer les enseignants qui ne sont pas spécialisés et qui ont aussi dans leur classe des élèves à besoins particuliers, qui doivent gérer cet enseignement à distance sans avoir les outils. Il y a, entre autres, le guide pour les enseignants dont Hélène a parlé tout à l'heure. Il y a les ressources sur la plateforme Cap école inclusive. Et je pense qu'il faut aussi investir tous les professionnels, qu'une nouvelle fois Hélène a cité, dont pour certains les coordonnées figurent aussi sur la plateforme, qui sont spécialisés et qui vont pouvoir aider rapidement à la mise en accessibilité des supports ou à repenser un peu les séances pour qu'elles soient adaptées plus facilement. CPL | Pouvez-vous nous indiquer où nos auditeurs peuvent trouver ces guides, Hélène ? HB | On les trouve généralement sur les sites académiques ou départementaux. Le site de l'académie de Versailles par exemple, dans laquelle j'exerce, permet à toute personne de les consulter en accès libre et de télécharger l'ensemble des guides, ceux qui sont destinés aux parents, un certain nombre de ressources pour les enseignants, ils sont tout à fait accessibles ! Et on en trouve, je pense, sur l'essentiel des sites académiques et départementaux en France, aujourd'hui. CPL | Avez-vous aussi une référence à proposer aux enseignants qui nous écoutent, Aïda ? AL | Je pensais surtout aux deux guides dont on a parlé avec Hélène. Nous sommes toutes les deux de Versailles et j'aurais souhaité ajouter que le guide pour les parents contient des informations qui peuvent être très utiles aussi aux enseignants, notamment sur les incidences psychologiques de ce que nous sommes en train de vivre pour les élèves et également la plateforme Cap école inclusive. Il y a aussi en parallèle à tout ce qui est un peu plus institutionnel, des initiatives individuelles qui émergent de plus en plus. J'ai par exemple, si je peux donner cet exemple, une enseignante qui enseigne à des élèves qui ont fait le choix d'un mode de communication bilingue, français-langue des signes française, qui ce matin, très tôt, m'a envoyé le site internet qu'elle vient de créer pour mettre à disposition de ses collègues spécialisés cette fois qui interviennent auprès du même public, toutes les ressources, les supports qui sont adaptés aux élèves ayant un mode de communication bilingue. Donc il faut chercher. Il y a beaucoup de choses qui sont en train de se créer. CPL | J'ai l'impression, comme vous dites, qu'il y a beaucoup de choses qui se créent, il y a une émulation, et je me demande si cette situation exceptionnelle n'allait pas encore davantage servir l'école inclusive, Aurélie ? ADEH | Oui, c'est tout à fait possible. Je crois que lorsqu'on est dans des situations de contraintes extrêmes, c'est toujours de là qu'émergent les meilleures idées. Je l'ai déjà dit auparavant, c'est l'occasion en tant qu'enseignant de se pencher sur l'accessibilité des documents qu'on propose, sur la variabilité des rendus que l'on attend et c'est toujours aussi intéressant de se dire que c'est peut-être dans ces conditions extrêmes que vont émerger les talents cachés de nos élèves. J'ai un élève atteint de troubles du spectre autistique qui est en train de mettre en place sa propre chaîne YouTube, à destination de ses camarades pour les aider à retenir les notions d'horticulture de la spécialité dans laquelle il est scolarisé. Voilà typiquement le genre de belles surprises que cela peut aussi générer. CPL | Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour conclure cette émission, Hélène ? HB | Oui, ce que cette période m'inspire, c'est qu'en effet il y a une richesse, une diversité, un foisonnement d'initiatives de la part des enseignants, de la part d'associations de parents qui accompagnent des jeunes avec des besoins éducatifs particuliers. Et toute cette diversité de ce qui est proposé, de ce qui est disponible, est assez incroyable. On s'en doutait bien évidemment, personne ne pouvait se dire qu'on allait laisser les élèves sans se préoccuper de savoir ce qu'ils allaient devenir pendant cette période. Mais je suis persuadée que nous sortirons de cette période en ayant beaucoup appris collectivement. AL | Je vais poursuivre un peu les propos d'Hélène. Je pense que la situation que nous vivons nous incite à aller plus en avant dans des logiques collaboratives, à la fois entre les enseignants et les parents, et aussi entre professionnels de l'éducation, de l'accessibilité et je pense que cela pourra peut-être, à terme aussi, initier de nouvelles modalités de travail où le partage, la prise d'informations, l'échange d'informations, l'échange de pratiques auront une place peut-être un peu plus conséquente. CPL | Merci à vous toutes et à ceux qui nous écoutent. C'était « La continuité pédagogique inclusive », un épisode d'Extra classe.

Etre et savoir
Coronavirus : comment faire l'école sans école ?

Etre et savoir

Play Episode Listen Later Mar 15, 2020 43:51


durée : 00:43:51 - Être et savoir - par : Louise Tourret - Trois jours après l'annonce du président Macron concernant la fermeture des établissement scolaires pour une durée indéterminée pour cause d'épidémie de coronavirus, Etre et savoir s'interroge sur les possibilités d'assurer la continuité de l'enseignement pour les élèves français. - réalisation : Philippe Baudouin - invités : Édouard Geffray Directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO); Claude Lelièvre Historien de l'éducation, professeur émérite; Célia Rosentraub Présidente de l’association Les Editeurs d'éducation; Nathalie Pépin Professeure des écoles; Rachid Zerrouki Professeur des écoles en SEGPA à Marseille; François Taddei Directeur du Centre de Recherches Interdisciplinaires; Tiphaine de Raguenel Directrice des programmes de France 4

Parler comme jamais
Les autres, ces mauvaises langues

Parler comme jamais

Play Episode Listen Later Sep 25, 2019 36:15


Le français est en péril, à ce qu’il paraît. Menacé par une apparente profusion de l’anglais, soi-disant envahi par des expressions arabes, le français serait un bastion à défendre. Contre qui ? Contre quoi ?Cette impression de voir sa langue se dégrader voire disparaître n’est ni propre à la France, ni propre à notre temps. Elle est partagée par de nombreux pays, depuis de nombreux siècles. Cette peur irrationnelle en cache souvent d’autres : celle des autres, de ce qui est étranger, de ce qui paraît menaçant pour soi, sa culture, son pays.D’où vient cette impression que nos langues se meurent ? En quoi cette peur ne date-t-elle pas d’hier ? Qu’est ce qu’elle dit de nous, en tant qu’individu, en tant que société ?Pour répondre à ces questions, Laélia Véron a reçu Florent Moncomble, anglophone, maître de conférences en linguistique anglaise à l’université d’Artois, et Rachid Zerrouki, arabophone, ancien enseignant en Segpa et enseignant en détention à Marseille.RECOMMANDATIONS ET COUPS DE CŒURL’EXPRESSION DE FLORENT : « Verbing weirds language » (trad., verber, ça bizarre la langue) tirée de la bande-dessinée « Calvin et Hobbes »LA CHANSON DE RACHID : « Fine Radi Biya Khouya » chanté par le groupe Nass El GhiwaneRÉFÉRENCES CITÉES DANS L’ÉMISSION Daniel Defoe, « La langue arabe est l’une des plus belles de France » écrit par Rachid Zerrouki publié sur slate.fr le 27 février 2018, « Le gouvernement veut-il vraiment faire apprendre l’arabe à l’école ? » publié sur liberation.fr le 12 septembre 2018, Zsuzsanna Fagyal,Abdou Elimam, Accents de banlieue : Aspects prosodiques du français populaire en contact avec les langues de l’immigration (Zsuzsanna Fagyal, éd. L’Harmattan, 2010), « Speak English or Go Home : The Anti-Immigrant Discourse of the American ‘English Only’ Movement » (Critical Approaches to Discourse Analysis across Disciplines Journal. Vol 7, No. 1, 2013) ARCHIVESBande-annonce de Snatch : Tu braques ou tu raques (Guy Ritchie, 2000), Emilia Clarke Can Talk Like a Valley Girl (Jimmy Kimmel Live, YouTube, 30 juin 2015), Matthew Engel : An Invasion of Americanisms (Four Thought, BBC, 2011), LA LANGUE ARABE (Yamamoya !, YouTube, 23 nov. 2018), Le voyage des mots d’Orient vers la langue française (TV5Monde, YouTube, 12 juin 2014), Nabyla Maan-Laghzal Fatma نبيلة معن ـ الغزال فاطمة (Nabyla MAAN, YouTube, 6 sept. 2014)CRÉDITS Parler comme jamais est un podcast de Binge Audio animé par Laélia Véron, avec le soutien de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France. Cet épisode a été enregistré en juillet et septembre 2019 au studio V. Despentes de Binge Audio (Paris, 19e). Réalisation : Quentin Bresson, Solène Moulin et Vincent Hiver. Générique : Thomas Oger. Chargées de production et d’édition : Diane Jean et Camille Regache. Identité graphique : Sébastien Brothier (Upian). Direction des programmes : Joël Ronez. Direction de la rédaction : David Carzon. Direction générale : Gabrielle Boeri-Charles. See acast.com/privacy for privacy and opt-out information.

Oufipo
Bellevue sur mer

Oufipo

Play Episode Listen Later Jun 27, 2019 52:07


52 min 07 - Atelier Radio 2019 Pendant deux mois, Oufipo a accompagné les élèves de SEGPA et FLS (Français Langue Secondaire) du Collège de Kerhallet dans la création d'une émission sur la mer. Made in Belleview ! L’article Bellevue sur mer est apparu en premier sur Oufipo.

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Des sixièmes en difficulté se cultivent à la ferme

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Play Episode Listen Later Jun 13, 2019 13:33


Entre 2012 et 2017, le baromètre de l’image des agriculteurs publié tous les ans par l’IFOP s’était nettement dégradé. Tous les ans, l’IFOP publie un baromètre de l’image des agriculteurs. Entre 2012 et 2017 la confiance qu’avaient les Français en eux s’était nettement dégradée, notamment à cause des lasagnes de bœuf au cheval. Mais depuis 2018 elle est remontée jusqu’à atteindre 74% en février dernier, soit 8 points de plus qu’il y a deux ans. Pour entretenir ce lien, une enseignante de collégiens en classe SEGPA a fait correspondre ses élèves avec un agriculteur. Pendant neuf mois, ils ont planté du blé chacun de leur côté, lui sur une parcelle, eux dans la cour. Puis il sont allés découvrir l’univers de l’agriculteur directement chez lui. D’un milieu urbain à une ruralité qui les attire et les effraie un peu, ces enfants ont confié à Clawdia Prolongeau leur vision du monde agricole. Direction de la rédaction : Pierre Chausse - Rédacteur en chef : Jules Lavie - Reporter : Clawdia Prolongeau - Production : Jeanne Boezec - Réalisation et mixage : Alexandre Ferreira et Julien Montcouquiol - Musiques : François Clos pour Binge Audio - Identité graphique : Upian - Archives : publicité Chocapic. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

Graines d'orienté
#4 - Dina Scherrer, construire des histoires qui rendent les personnes plus fortes

Graines d'orienté

Play Episode Listen Later Jan 24, 2019 16:57


Dina Scherrer est coach et praticienne narrative. Dans ce quatrième épisode de Graines d'orienté, elle revient sur son propre parcours d'orientation, d'une classe SEGPA à l'agence de publicité Havas. Elle nous parle également avec enthousiasme de son métier de coach et des pratiques narratives. Enfin, elle partage son point de vue sur l'orientation scolaire, au travers d'un sujet qu'elle connaît intimement : l'échec scolaire, contre lequel elle lutte aujourd'hui auprès d'élèves en difficulté. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out.

Salle des Profs
La pédagogie Toukouleur - Salle des Profs

Salle des Profs

Play Episode Listen Later Sep 19, 2018 9:42


Patrick Saoula est professeur en SEGPA (section d'enseignement général et professionnel adapté) dans un collège public des Alpes maritimes. Il présente la pédagogie Toukouleur, et la "salle ouverte" qui lui permet de la mettre en oeuvre.

Culture scientifique et technique
Le Bigbang fait sa pub

Culture scientifique et technique

Play Episode Listen Later Jun 12, 2013 7:11


À Argentan, les deux classes de 4ème SEGPA du Collège Jean Rostand se sont lancées un défi de taille : représenter le Big Bang ! Leur référente scientifique, la doctorante Elodie Legouée du Laboratoire de Physique Corpusculaire (LPC) les a emmenés vers le côté lumineux des forces et de cet instant qui marque la naissance de l’Univers. Les élèves ont découvert les particules élémentaires, quarks, photons ou atomes et compagnie ainsi que les forces fondamentales qui interagissent pour mieux se dévoiler en Big Bang. De ces remue-méninges sont nées des affiches publicitaires parodiques, avec des slogans truffés de termes ne laissant aucun doute sur leurs connaissances scientifiques .