Country in the Middle East
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durée : 00:28:50 - Avoir raison avec... - par : Xavier Mauduit - De l'Alaska à la Syrie, les voyages sont omniprésents dans la vie de Louise Weiss. Journaliste et voyageuse jusqu'à ses 89 ans, Louise Weiss voit son militantisme, ainsi que sa conception de l'Europe, évoluer grâce à ses nombreux voyages. - réalisation : Thomas Beau - invités : Évelyne Winkler Autrice
En Syrie, les incursions israéliennes continuent dans les régions frontalières de Deraa et Quneitra. Suite à la chute du régime de Bachar el-Assad et le déploiement des forces israéliennes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, ces attaques ont fait des dizaines de morts, détruits de nombreuses maisons et ressources en eau. Dans la zone, les habitants craignent une intensification des violations dans un contexte de tensions entre autorités syriennes et israéliennes. Reportage à la frontière avec le plateau du Golan, de notre correspondante en Syrie, Manon Chapelain. De notre envoyée spéciale dans la province de Deraa, Comme chaque matin, Radi et Abu Saleh se rejoignent pour appeler leurs amis d'Al Rafeed, quelques kilomètres plus au nord, dans la province de Quneitra. Là-bas, depuis quelques mois, et pire ces dernières semaines, se multiplient les incursions israéliennes. Radi au téléphone : « Ça y est, ils sont entrés à Al-Rafeed ? Là, tout de suite ? La personne répond à l'autre bout du fil : « Oui, ils sont en train d'entrer. Il y a quelques problèmes… » Des destructions de maisons, des enlèvements et interrogatoires arbitraires, des barrages, nouveaux, un peu plus chaque jour. Abu Saleh : « Ça a commencé après la chute du régime. Il sont entrés dans le Golan syrien, et ont occupé les zones censées être démilitarisées. Puis, petit à petit, ils sont venus ici, dans nos régions, dans les montagnes, les collines, ils ont pris des villages, détruit des maisons. Ils sont arrivés avec leurs bulldozers et ont tout détruit ». Dernier épisode en date, fin juin, à Hamidiyeh. Une quinzaine de maisons ont été réduites en gravats pour ériger un poste militaire. Ils prennent tout, poursuit Abu Saleh, dernièrement la colline où vivent mes voisins. Abu Saleh : « Désormais, lorsque je veux y aller, ils ne me laissent pas entrer. Ils installent des postes de contrôle et n'autorisent personne à passer. Je ne peux communiquer avec eux qu'à distance ». À lire aussiSyrie: après une journée de frappes israéliennes, l'armée syrienne entame son retrait de Soueïda Israël justifie ces incursions par la recherche de membres du Hezbollah et du Hamas, par la protection de la minorité druze présente sur son territoire et dans les régions frontalières syriennes Abu Saleh : « Ils invitent les Druzes à entrer en Israël, ils leur fournissent des armes et de la nourriture par parachutes. Ils les achètent avec du blé concassé, de la confiture, de la farine, du sucre, du riz, toutes sortes de nourriture distribuées en paniers alimentaires ». Depuis les récents affrontements intercommunautaires dans la ville de Soueïda, depuis l'appel de la communauté druze à la protection d'Israël, les activités militaires ont ici augmenté. Selon le réseau syrien des droits humains, 22 incursions rien qu'entre le mois de juin et juillet. Abdulrahman El Mufleh, notable de la région, montre son plafond fissuré. Les vestiges des bombardements israéliens de mars dernier. Abdulrahman El Mufleh : « Israël est un État démon, un État féroce, et nous ne voulons ici ni férocité ni agression ». Le pied d'Aza a été amputé. La plaie est encore entourée d'un bandage. C'était déjà, il y a six mois, dit-elle. C'était lorsque les israéliens ont bombardé mon village. « J'ai peur, une peur anormale. Je suis toujours sous traitement. J'ai encore été opérée il y a une semaine. Nous ne leur avons pas fait de mal, nous n'avons pas d'arme pour les attaquer. Pourquoi nous font-ils du mal ainsi, même à nous, les femmes ? Nous voulons que le gouvernement syrien intervienne, poursuit-elle. J'ai déjà perdu mon pied. Je ne souhaite pas, un jour, perdre ma maison ». À lire aussiSyrie: dans la ville frontalière d'Al-Hamidiyeh, des maisons détruites par les bulldozers israéliens
durée : 00:51:34 - Le Masque et la Plume - par : Laurent Goumarre - Un tueur en série utilisant des requins, une tueuse de la cellule alpha en Syrie, des femmes flics qui se font appeler 'Monsieur' au Népal, un shérif asthmatique au Nouveau-Mexique et une doctorante victime d'agression sexuelle en Nouvelle Angleterre… - invités : Ariane Allard, Charlotte GARSON, Nicolas SCHALLER, Xavier Leherpeur - Ariane Allard : Critique de cinéma pour le magazine Positif, Charlotte Garson : Rédactrice en chef adjointe des Cahiers du cinéma, Nicolas Schaller : Journaliste pour L'Obs, Xavier Leherpeur : Chroniqueur et critique de cinéma (7e Obsession) - réalisé par : Guillaume Girault Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
Il y a huit mois, le 8 décembre 2024, une coalition de rebelles syriens prenait le pouvoir à Damas, mettant fin à un demi-siècle de règne de la famille Assad. Ravagée par onze ans de guerre, la Syrie d'aujourd'hui affronte d'immenses défis. Une grande partie de sa population vit en exil, notamment en Turquie, qui a accueilli jusqu'à quatre millions de réfugiés. Depuis l'instauration d'un nouveau régime à Damas, une petite partie d'entre eux a fait le choix de rentrer en Syrie. Mais la très grande majorité continue à vivre en Turquie, tiraillée entre le désir de retrouver leur pays et les doutes sur son avenir. De notre correspondante à Ankara, Cette voix rieuse au bout du fil, c'est celle de Hibe, Syrienne réfugiée en Turquie, le 8 décembre 2024, matin de la chute de Bachar el-Assad. « S'il y a quelque chose au-delà du bonheur, c'est ça que je ressens. J'ignore comment et par qui notre pays va être dirigé maintenant. Mais peu importe, puisque le tyran est parti. Nous, inch'Allah, nous allons rentrer très bientôt », espérait-elle alors. Près de huit mois plus tard, Hibe est toujours là, assise dans la cafétéria d'une clinique d'Ankara où elle vient juste d'être embauchée comme traductrice. Elle explique qu'elle est tiraillée entre son cœur qui lui dit de partir et sa tête qui lui dit de rester. « Jamais, je n'aurais imaginé qu'il serait si difficile de prendre la décision de rentrer en Syrie. Mais les nouvelles ne sont pas bonnes. La Syrie n'est pas un lieu sûr. Israël a bombardé Damas, il y a eu les violences à Soueïda. Quand on voit ça, comment rentrer ? Comment rentrer avec des enfants ? La plupart des Syriens en exil pensent comme moi. Avec un groupe d'amis, on s'était dit qu'on rentrerait cet été, pendant les vacances scolaires. Finalement, personne n'est parti, à part un seul de mes amis. Il m'a appelé d'Alep l'autre jour. Il m'a dit : "Hibe, ne viens pas, surtout pas" », confie-t-elle. À Alep, où elle est née, qu'elle a quitté il y a 13 ans, Hibe n'a plus rien. Sa maison est détruite, toute sa famille a fui. En Turquie, elle a un logement, un travail et surtout deux enfants, nés et scolarisés ici. Et puis son mari, Syrien, vit en Autriche depuis trois ans. Il y a l'espoir, même très mince, qu'il parvienne à les faire venir. À 31 ans, Hibe voudrait enfin regarder devant elle. « Je suis fatiguée, j'ai l'impression que notre avenir n'a jamais été aussi incertain. Combien de fois dans une vie peut-on repartir de zéro ? », s'interroge-t-elle. Selon les autorités turques, environ 300 000 Syriens sont rentrés de leur plein gré depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, contre 2,7 millions qui vivent toujours dans le pays. Trois cent mille, c'est relativement peu, mais cela ne surprend pas Burçak Sel, cofondatrice de Dünya Evimiz, une association d'aide aux réfugiés à Ankara. « Même si la Syrie a un dirigeant et un pouvoir qui la représentent, il y a aussi un grand vide d'autorité. Le pays n'est pas sous contrôle. Les besoins élémentaires en eau, électricité, logement ne sont pas garantis. Il faudra des années pour réparer et retrouver la stabilité. Les Syriens le savent, c'est pour ça qu'ils restent en Turquie alors même que leurs conditions de vie, à cause de l'inflation et du racisme, y sont de plus en plus difficiles. » Burçak Sel estime qu'Ankara devra trouver un nouveau statut pour les Syriens qui restent, la loi actuelle ne leur accordant qu'une « protection temporaire ». C'est notamment le cas de 1,3 million d'enfants, dont l'immense majorité est née en Turquie et n'a jamais vu la Syrie. À lire aussiSyrie: plus de deux millions de déplacés rentrés chez eux depuis la chute de Bachar el-Assad, selon l'ONU
Du tonkori à la flûte traversière, un voyage intime entre l'archipel d'Hokkaidô et la France. Et la Syrie. Nous avons profité de la venue à Paris de l'artiste japonais OKI à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) pour l'inviter dans la #SessionLive. Le Japon n'est pas, comme on le croit souvent, une société composée d'un seul groupe ethnique. Dans le nord de l'archipel, en particulier à Hokkaidô, le peuple aïnou a su préserver sa langue, ses coutumes et sa culture, malgré les politiques d'assimilation et les discriminations. Aujourd'hui, la population aïnoue est estimée à quelques dizaines de milliers de personnes. La loi japonaise de 2019 reconnaissant les Aïnous en tant que peuple autochtone montre que leur situation évolue (MCJP). Oki & Rekpo biographie Depuis plus de 30 ans, OKI joue un rôle essentiel dans la renaissance de la musique aïnoue. Dans ses créations, il perpétue son héritage musical tout en y intégrant des éléments d'autres genres tels que le reggae, le blues ou encore le dub. C'est aussi en électrifiant le tonkori, un instrument à cordes traditionnel, qu'il a donné une dimension résolument contemporaine à cette musique ancestrale. Sa carrière internationale l'a mené en Europe, aux États-Unis et en Asie, dans des festivals aussi renommés que le Womad au Royaume-Uni. OKI a aussi produit des artistes aïnous comme la grande chanteuse Umeko Ando et le groupe vocal féminin Marewrew sur son label Chikar Studio. Sur scène et dans la #SessionLive, Oki se produit avec son épouse, la chanteuse Rekpo, son fils le batteur Manaw et le bassiste Takashi Nakajô (MCJP) Titres interprétés au grand studio - Topatttumi Live RFI - Iuta Upopo (Pestle Song) avec la voix de Umeko Ando - Hekuri Sarari Live RFI. Line Up : OKI (chant, tonkori, mukkuri), Rekpo (chant, tonkori, mukkuri), Manaw Kanô (batterie) et Takashi Nakajô (basse) + Aya SOEJIMA (conseillère artistique MCJP et traductrice). Son : Benoît Letirant, Jérémie Besset. ► Album Tonkori in the Moonlight (Mais Um 2022). YouTube - Facebook Bandcamp artistes aïnous 2022 (Five Ainu Artists Revitalizing Indigenous Japanese Music | Bandcamp Daily) Puis nous recevons Naïssam Jalal pour la sortie de son album Souffles. Naïssam Jalal surprend avec Souffles, son nouvel album écrit comme un dialogue intime et inspiré entre soufflants. Ce dixième album marque une nouvelle étape dans le parcours de la flûtiste, confirmant son talent de compositrice, narratrice et improvisatrice. Elle unit son souffle à celui de huit instrumentistes à vent d'exception et révèle huit duos vibrants. Chaque pièce qu'elle écrit met en valeur la sensibilité et la technique de chaque invité, tout en proposant des combinaisons instrumentales inédites. « Il y a plusieurs années, déclare Naïssam, je me suis rendue compte que je ne jouerais probablement jamais avec ces camarades soufflants qui me touchent dans leur expression musicale et que je côtoie pourtant dans les festivals de jazz depuis des années. J'ai réalisé qu'il n'existerait probablement jamais d'occasion de mêler nos sons et nos souffles à moins de l'imaginer et de la provoquer. » Décrit comme un lieu de rencontre qui interroge le rapport des musiciens à leur instrument et au jeu en commun, Souffles invite aussi à écouter autrement, à percevoir la musique dans ce qu'elle a de plus intime. « Cet album est né du désir de créer un son commun avec mes pairs, puisqu'en tant que soufflants, nous partageons des problématiques auxquelles nous répondons chacun avec notre sensibilité et notre singularité, de manière plus ou moins consciente. Comment créer un discours musical en ne jouant qu'une seule note à la fois, continue-t-elle, même si certains d'entre nous essayons d'échapper à cette contrainte en créant des doubles sons avec nos instruments ou en ayant recours à la voix ? Comment aborder la linéarité mélodique dans l'horizontalité ou en essayant de reconstituer une certaine verticalité ? Comment incarner le rôle de celui qui porte « fatalement » le discours mélodique ? Comment gérer le fait de se servir d'un élément aussi intime que nos souffles, l'air de nos entrailles pour créer du beau ? Cette mise à nu, qu'implique-t-elle dans notre rapport à l'intimité, au spirituel et à l'autre, celui ou celle qui nous écoute et qui entend le fruit de nos souffles ? » Le duo formé avec Thomas de Pourquery inaugure l'album dans une puissante ascension. Elle est suivie par le tandem constitué avec le clarinettiste Yom qui se révèle d'une délicatesse presque mystique. Le troisième souffle aux côtés de Sylvain Rifflet reprend de la vitesse et dessine une escapade rythmée, un jeu de questions-réponses rondement mené. Pour le clarinettiste Louis Sclavis, Naïssam Jalal compose une pièce taillée dans la pierre. Les pleins et les silences s'équilibrent à merveille et tout naturellement, la formation excelle dans l'interprétation. Heureux rebond que celui d'entendre les rythmiques chaloupées du saxophoniste Irving Acao. Le vent souffle en direction du tromboniste Robinson Khoury et l'alliance se joue à cœur battant. La pièce jouée avec Emile Parisien se distingue par sa précision remarquable et une cadence harmonieuse et maîtrisée. Leur union fait mouche et s'harmonise dans leur technicité. «Souffle #1» en duo avec le légendaire Archie Shepp, signe ce qui sera le premier single de l'album. Pour la #SessionLive Naïssam Jalal est accompagnée par Sylvain Rifflet. Titres interprétés au grand studio - Souffle #7 flûte et clarinette basse Live RFI - Souffle #3 avec Yom, extrait de l'album Souffles - Souffle #4 flûte et sax ténor Live RFI. Line up : Naïssam Jalal (flûte traversière) et Sylvain Rifflet (clarinette basse, sax ténor.) Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor. ► Album Souffles (Les Couleurs du Son 2025). Site - Bandcamp - YouTube. Intégralité du concert de sortie d'album au Studio de l'Ermitage, juin 2025, Paris.
Du tonkori à la flûte traversière, un voyage intime entre l'archipel d'Hokkaidô et la France. Et la Syrie. Nous avons profité de la venue à Paris de l'artiste japonais OKI à la Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP) pour l'inviter dans la #SessionLive. Le Japon n'est pas, comme on le croit souvent, une société composée d'un seul groupe ethnique. Dans le nord de l'archipel, en particulier à Hokkaidô, le peuple aïnou a su préserver sa langue, ses coutumes et sa culture, malgré les politiques d'assimilation et les discriminations. Aujourd'hui, la population aïnoue est estimée à quelques dizaines de milliers de personnes. La loi japonaise de 2019 reconnaissant les Aïnous en tant que peuple autochtone montre que leur situation évolue (MCJP). Oki & Rekpo biographie Depuis plus de 30 ans, OKI joue un rôle essentiel dans la renaissance de la musique aïnoue. Dans ses créations, il perpétue son héritage musical tout en y intégrant des éléments d'autres genres tels que le reggae, le blues ou encore le dub. C'est aussi en électrifiant le tonkori, un instrument à cordes traditionnel, qu'il a donné une dimension résolument contemporaine à cette musique ancestrale. Sa carrière internationale l'a mené en Europe, aux États-Unis et en Asie, dans des festivals aussi renommés que le Womad au Royaume-Uni. OKI a aussi produit des artistes aïnous comme la grande chanteuse Umeko Ando et le groupe vocal féminin Marewrew sur son label Chikar Studio. Sur scène et dans la #SessionLive, Oki se produit avec son épouse, la chanteuse Rekpo, son fils le batteur Manaw et le bassiste Takashi Nakajô (MCJP) Titres interprétés au grand studio - Topatttumi Live RFI - Iuta Upopo (Pestle Song) avec la voix de Umeko Ando - Hekuri Sarari Live RFI. Line Up : OKI (chant, tonkori, mukkuri), Rekpo (chant, tonkori, mukkuri), Manaw Kanô (batterie) et Takashi Nakajô (basse) + Aya SOEJIMA (conseillère artistique MCJP et traductrice). Son : Benoît Letirant, Jérémie Besset. ► Album Tonkori in the Moonlight (Mais Um 2022). YouTube - Facebook Bandcamp artistes aïnous 2022 (Five Ainu Artists Revitalizing Indigenous Japanese Music | Bandcamp Daily) Puis nous recevons Naïssam Jalal pour la sortie de son album Souffles. Naïssam Jalal surprend avec Souffles, son nouvel album écrit comme un dialogue intime et inspiré entre soufflants. Ce dixième album marque une nouvelle étape dans le parcours de la flûtiste, confirmant son talent de compositrice, narratrice et improvisatrice. Elle unit son souffle à celui de huit instrumentistes à vent d'exception et révèle huit duos vibrants. Chaque pièce qu'elle écrit met en valeur la sensibilité et la technique de chaque invité, tout en proposant des combinaisons instrumentales inédites. « Il y a plusieurs années, déclare Naïssam, je me suis rendue compte que je ne jouerais probablement jamais avec ces camarades soufflants qui me touchent dans leur expression musicale et que je côtoie pourtant dans les festivals de jazz depuis des années. J'ai réalisé qu'il n'existerait probablement jamais d'occasion de mêler nos sons et nos souffles à moins de l'imaginer et de la provoquer. » Décrit comme un lieu de rencontre qui interroge le rapport des musiciens à leur instrument et au jeu en commun, Souffles invite aussi à écouter autrement, à percevoir la musique dans ce qu'elle a de plus intime. « Cet album est né du désir de créer un son commun avec mes pairs, puisqu'en tant que soufflants, nous partageons des problématiques auxquelles nous répondons chacun avec notre sensibilité et notre singularité, de manière plus ou moins consciente. Comment créer un discours musical en ne jouant qu'une seule note à la fois, continue-t-elle, même si certains d'entre nous essayons d'échapper à cette contrainte en créant des doubles sons avec nos instruments ou en ayant recours à la voix ? Comment aborder la linéarité mélodique dans l'horizontalité ou en essayant de reconstituer une certaine verticalité ? Comment incarner le rôle de celui qui porte « fatalement » le discours mélodique ? Comment gérer le fait de se servir d'un élément aussi intime que nos souffles, l'air de nos entrailles pour créer du beau ? Cette mise à nu, qu'implique-t-elle dans notre rapport à l'intimité, au spirituel et à l'autre, celui ou celle qui nous écoute et qui entend le fruit de nos souffles ? » Le duo formé avec Thomas de Pourquery inaugure l'album dans une puissante ascension. Elle est suivie par le tandem constitué avec le clarinettiste Yom qui se révèle d'une délicatesse presque mystique. Le troisième souffle aux côtés de Sylvain Rifflet reprend de la vitesse et dessine une escapade rythmée, un jeu de questions-réponses rondement mené. Pour le clarinettiste Louis Sclavis, Naïssam Jalal compose une pièce taillée dans la pierre. Les pleins et les silences s'équilibrent à merveille et tout naturellement, la formation excelle dans l'interprétation. Heureux rebond que celui d'entendre les rythmiques chaloupées du saxophoniste Irving Acao. Le vent souffle en direction du tromboniste Robinson Khoury et l'alliance se joue à cœur battant. La pièce jouée avec Emile Parisien se distingue par sa précision remarquable et une cadence harmonieuse et maîtrisée. Leur union fait mouche et s'harmonise dans leur technicité. «Souffle #1» en duo avec le légendaire Archie Shepp, signe ce qui sera le premier single de l'album. Pour la #SessionLive Naïssam Jalal est accompagnée par Sylvain Rifflet. Titres interprétés au grand studio - Souffle #7 flûte et clarinette basse Live RFI - Souffle #3 avec Yom, extrait de l'album Souffles - Souffle #4 flûte et sax ténor Live RFI. Line up : Naïssam Jalal (flûte traversière) et Sylvain Rifflet (clarinette basse, sax ténor.) Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor. ► Album Souffles (Les Couleurs du Son 2025). Site - Bandcamp - YouTube. Intégralité du concert de sortie d'album au Studio de l'Ermitage, juin 2025, Paris.
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Au Venezuela, les dominos sont davantage qu'un jeu qui se partage entre amis ou en famille. C'est un vrai sport national, avec son équipe, sa fédération, ses championnats. Si le jeu se conjugue sous plusieurs formes, seul ou en équipe notamment, la version favorite des Vénézuéliens, c'est à deux qu'elle se joue. Dans les villages, sur les places, lors des réunions de famille ou dans des hôtels huppés pour des tournois, les dominos s'adaptent à tous les styles et sont une véritable institution dans le pays. De notre correspondante à Caracas, Environ 70% des Vénézuéliens joueraient aux dominos. Dans chaque famille, il y a un jeu, et sur les places publiques, on trouve toujours quelques pratiquants invétérés, comme ici dans le quartier de Petare. Dans cette zone très populaire, tous les après-midis, ils sont quelques-uns à se retrouver pour s'affronter, par équipe de deux. Le but : que les deux joueurs aient posé tous leurs dominos avant leurs adversaires. Ici, on ne joue pas d'argent, on vient pour se détendre. L'ambiance est haute en couleur. Autour de la table, on s'exclame, on claque les pièces, on glisse quelques commentaires. « Les quatre joueurs doivent être conscients de tout ce qu'il se passe autour de la table. On appelle cela un système. C'est de la transmission d'information, pour ton partenaire et pour les joueurs de l'autre équipe, car en fonction de ce que tu fais, ils vont comprendre ton jeu. Il y a des gens qui disent que ce sont des indices, mais ce ne sont pas des indices, c'est de l'information », explique, enthousiaste, Angelo, qui fait partie de la Fédération vénézuélienne de dominos. Mais ces informations peuvent être considérées comme de la triche. À quelques kilomètres à peine, un tournoi exclusif a lieu dans un quartier huppé de la capitale. Et ici, autour de la table de jeu, le silence est de rigueur. Ignacio Salvatierra est l'organisateur : « Le temps mis à réfléchir, c'est la seule méthode autorisée pour informer aux dominos. En gros, si tu hésites longtemps ou pas avant ton coup. Les dominos corrects devraient se jouer de façon que toutes les pièces soient posées de la même manière. On ne devrait pas les claquer ni les faire glisser. » Les joueurs ont payé leur participation au tournoi, et les trois premiers remporteront plusieurs centaines de dollars. Le niveau socio-économique est bien plus élevé, mais la passion reste la même. Avant de commencer la compétition, deux joueuses nous donnent leurs trois règles d'or : « Lever, répéter et se rappeler. Alors, répéter, cela veut dire que si tu as un bon jeu, par exemple avec des 5, il faut que tu les joues, que tu les répètes, pour que la personne qui te suit soit obligée de passer. Lever, ça veut dire avoir un bon jeu, avoir de la chance. Enfin, tu dois te rappeler qui a joué quoi pour aider ton partenaire ou bien éviter une pièce. » Et ce sport semble avoir de beaux jours devant lui au Venezuela. La sélection nationale vient de rentrer du championnat américain avec une médaille d'or, une d'argent et une de bronze. À lire aussiDis-moi à quoi tu joues?: en Syrie, le backgammon, plus qu'un jeu, un rituel quotidien
Avant la guerre, le textile syrien était reconnu à travers le monde pour sa qualité, en particulier pour son coton. Le secteur, pilier de l'économie, pesait 12% du PIB. À Alep, la capitale économique, le textile représente 75% de la production et emploie 300 000 personnes. Mais les entreprises ont été, elles aussi, touchées par la guerre et le racket organisé par le régime Assad. Aujourd'hui, la levée annoncée des sanctions internationales redonne espoir aux acteurs de la filière qui rêvent de redevenir la locomotive du développement de la Syrie. De notre envoyée spéciale à Alep, À Cheikh Najjar, la zone industrielle d'Alep, des entrepôts calcinés côtoient des manufactures reconstruites. Pendant la guerre, la région a été au cœur des combats entre les rebelles et le régime Assad soutenu par son allié russe. À la tête de l'entreprise de textile Al Faisal, Bassam Dawalibi a dû rebâtir son usine en 2017. Celle-ci emploie aujourd'hui 150 personnes et produit 10 tonnes de fil par jour à partir de matières synthétiques importées de Chine, qui ont remplacé le coton syrien. « La matière première que nous utilisons, c'est du polyester qui est fabriqué à partir de pétrole. Malheureusement, la production locale de coton s'est effondrée avec la guerre et on ne pouvait pas s'en procurer facilement. Nous espérons qu'à l'avenir, nous pourrons revenir au coton », explique Bassam Dawalibi, directeur financier de l'entreprise Al Faisal. Avant la guerre, la Syrie était pourtant le troisième producteur de coton au monde. Depuis la chute du régime, les nouvelles autorités libéralisent l'économie à tout va. Les droits de douane ont été réduits et les textiles turcs et chinois inondent le marché, au grand dam de Bassam Dawalibi. Sans de telles mesures, le directeur s'inquiète de devoir plier bagage : « La production nationale fait face à une concurrence injuste et désavantageuse des importations et cela n'a pas été réfléchi. Je souhaite que le gouvernement augmente les droits de douane sur les produits étrangers pour protéger l'industrie locale. » À Alep, les souks pluri-centenaires ont été endommagés ou détruits à 60% d'après l'Unesco. Dans les rues épargnées, la vie reprend, mais les affaires tournent au ralenti. « Actuellement, la situation est en dessous de la moyenne financièrement. Sauf pendant les fêtes ou les saisons où les proches vivant à l'étranger envoient de l'aide. Sinon, il n'y a rien », se désole Ahmad Sawwas, vendeur de vêtements au souk d'Alep. Sur les étals, quelques produits chinois, mais principalement des vêtements assemblés en Syrie à partir de fibres ou de tissus importés. Ici, beaucoup espèrent que la levée des sanctions permettra de relancer la culture du coton syrien et de faire revenir les entrepreneurs en exil. À lire aussiSyrie: «Ils ont déplacé tous les Bédouins» de Soueïda, même ceux qui n'étaient pas impliqués dans les combats
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es », une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde. Ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. Le loto ou loto bingo, c'est LE jeu français par excellence. Un jeu simple, où il suffit de compléter les numéros de son carton pour gagner des lots. Un jeu de hasard et de chance, mais surtout un temps convivial et de rencontres. RFI a rencontré les 200 participants du loto du Lions Club International dans la salle de la mairie du Ve arrondissement de Paris. À lire aussiDis-moi à quoi tu joues?: en Syrie, le backgammon, plus qu'un jeu, un rituel quotidien
« Dis-moi à quel jeu tu joues, je te dirai qui tu es ». C'est une série spéciale de RFI à la découverte des jeux populaires à travers le monde, ces jeux qui, à travers les joueurs, parlent de la culture et de l'identité de chaque pays. En Syrie, dans les vieux cafés de Damas, entre une bouffée de narguilé et un verre de thé, les dés claquent sur les plateaux de bois incrustés de nacre. Ce son sec et familier résonne depuis des siècles dans les ruelles de la vieille ville. Car le backgammon ou ṭāwlat az-zahr n'est pas arrivé là par hasard : on en retrouve des traces dès l'époque de l'Empire Perse, et il s'est enraciné dans le quotidien levantin depuis plus de 1 000 ans. En Syrie, on y joue depuis l'époque omeyyade, peut-être même avant. Plus qu'un simple passe-temps, ce jeu raconte toute une histoire : celle de l'artisanat damascène, de la transmission familiale et de la rivalité amicale. De notre correspondant à Damas, « Allez, explosion du score ! », Ahmed est un joueur de backgammon. Au Café Camel, dans le quartier d'Al-Merjah, l'odeur du café noir flotte entre les tables en bois usé. Autour d'un plateau de ṭāwlat az-zahr, le nom syrien du backgammon, les pions claquent, les dés roulent, et les regards se croisent dans un mélange de défi et de camaraderie. Deux hommes jouent, d'autres observent, tous viennent ici retrouver un peu de répit dans la routine : « Je viens ici pour respirer un peu, échapper à la maison, à ma femme aussi. Allez, il faut bien rigoler ! Si je pouvais, je viendrais tous les jours. Mais bon, on travaille et avec la vie chère maintenant, même le café devient un luxe. Une ou deux fois par semaine, pas plus. » Dans ce vaste café de plus de 600 m² entre salle et terrasse, le ṭāwlat az-zahr est bien plus qu'un passe-temps : c'est un rituel quotidien. Dès l'après-midi et jusqu'à tard dans la nuit, les habitués s'installent autour d'un thé ou d'un narguilé. On joue pour le plaisir, pour l'équilibre, mais aussi parfois pour laver un affront de la veille : « La plupart de ceux qui jouent ici ont plus de 50 ans, précise Ahmed, gérant du Café Camel. Ce sont des gens qui viennent pour se détendre, se changer les idées. Ils arrivent en fin d'après-midi, et certains restent jusqu'à deux ou trois heures du matin. Les jeunes ? Ils sont rares, peut-être 5%. Eux, ils préfèrent les jeux vidéo, avec leur ordinateur posé sur la table. C'est une autre ambiance. » Mais le ṭāwlat az-zahr ne se vit pas qu'autour des tables de café. À quelques pas de là, dans une ruelle du souk Al-Hamidiyeh, l'odeur du bois ciré se mêle à la poussière fine d'un petit atelier. Ici, Ahmed et son frère Eidīn fabriquent les plateaux de backgammon à la main, pièce par pièce, dans le respect d'un savoir-faire transmis depuis des générations. « (...) ce n'est pas qu'un jeu, c'est une œuvre » Au fond de l'atelier, une lame circulaire tourne lentement. Des éclats minuscules de coquillage et de bois précieux viennent s'y frotter dans un crissement délicat. Ahmed, concentré, incruste un à un de minuscules fragments dans le bois. Il lui faut près de dix jours pour terminer un plateau, selon la complexité de la commande : « Ce que je fais, ce n'est pas juste un jeu, c'est une œuvre. Et quand je sais que ce plateau va finir dans le salon de quelqu'un, qu'il va être touché, utilisé, admiré, c'est ça qui me rend heureux, ajoute l'artisan. Plus que l'argent, c'est la trace que ça laisse chez les gens. » Dans certains foyers damascènes, le ṭāwlat az-zahr ne se joue pas seulement sur une table : il se transmet comme une histoire, un souvenir vivant. Chez Fatima, ce jeu a bercé l'enfance. Son père jouait devant elle, et bientôt, elle et ses frères ont suivi, naturellement. Aujourd'hui encore, les parties continuent, parfois même à la lueur d'une bougie : « Je connais ce jeu depuis que je suis toute petite. Mon père jouait devant nous, et nous, les enfants, on s'y est mis aussi avec mes frères et sœurs plus tard. C'est en l'observant qu'on a appris les règles. Je me souviens, on partait en famille quelques fois en week-end à Bloudan ou à Zabadani et on faisait des paris. Celui qui perdait la partie devait préparer le repas pour tout le reste de la famille. C'était plus qu'un jeu, c'était vraiment notre lien. » Dans une ville marquée par l'histoire et les défis, le ṭāwlat az-zahr ou backgammon reste un fil invisible entre les générations. Ici, à Damas, le jeu continue.
Cette semaine, nous vous proposons une nouvelle saison de notre série spéciale Vivre en ville. 8 milliards de voisins vous emmène dans ses valises à la découverte d'Antanarivo, Damas, en passant par Pékin. Urbanisme, société, transports, loisirs : les correspondants de RFI et nos invités présentent la vie quotidienne de nos voisins. Dans ce premier épisode de notre série vivre en ville, direction Damas, la capitale de la Syrie. Depuis la prise de pouvoir des rebelles islamistes, la capitale syrienne semble se réveiller après 54 années sous le joug de Bachar al-Assad. La chute de celui qui avait été surnommé «le boucher de Damas», a été accueillie par des manifestations de joie dans tout l'espace public, comme pour conjurer la peur. Les places autrefois silencieuses redeviennent habitées par les voix du peuple. Mais si la ville, comme le pays, est libérée de la tyrannie du clan al-Assad, elle reste toujours en proie à la crise économique, marquée par les tensions communautaires dans le pays et les menaces de bombardements israéliens. Entre pénuries et sécurité, le nouveau pouvoir en place a de nombreux défis à relever, notamment sur la justice transitionnelle. Entre soulagement, retrouvailles, précarité, comment les habitants vivent-ils au jour le jour et comment imaginent-ils la reconstruction de leur ville ? Avec : • Dana Alboz, correspondante de France 24 à Damas en Syrie. En fin d'émission, la chronique Ville contre Ville de Juliette Brault. Elles sont en concurrence, se jalousent, se moquent l'une de l'autre... Cette semaine, Juliette Brault explore les rivalités urbaines à travers 5 duels pour comprendre l'origine de ces confrontations, la façon dont elles structurent leurs relations et façonnent le quotidien des habitants. Aujourd'hui, Liverpool vs Manchester : Le foot comme arbitre. Programmation musicale : ► Janna ya watana - Abdul Baset al-Sarout's ► Nassam Alayna El Hawa – Fayrouz ► Cha'am - Lena Chamamyan.
Cette semaine, nous vous proposons une nouvelle saison de notre série spéciale Vivre en ville. 8 milliards de voisins vous emmène dans ses valises à la découverte d'Antananarivo, Damas, en passant par Pékin. Urbanisme, société, transports, loisirs : les correspondants de RFI et nos invités présentent la vie quotidienne de nos voisins. Dans ce premier épisode de notre série Vivre en ville, direction Damas, la capitale de la Syrie. Depuis la prise de pouvoir des rebelles islamistes, la capitale syrienne semble se réveiller après 54 années sous le joug de Bachar al-Assad. La chute de celui qui avait été surnommé «le boucher de Damas», a été accueillie par des manifestations de joie dans tout l'espace public, comme pour conjurer la peur. Les places autrefois silencieuses redeviennent habitées par les voix du peuple. Mais si la ville, comme le pays, est libérée de la tyrannie du clan al-Assad, elle reste toujours en proie à la crise économique, marquée par les tensions communautaires dans le pays et les menaces de bombardements israéliens. Entre pénuries et sécurité, le nouveau pouvoir en place a de nombreux défis à relever, notamment sur la justice transitionnelle. Entre soulagement, retrouvailles, précarité, comment les habitants vivent-ils au jour le jour et comment imaginent-ils la reconstruction de leur ville ? Avec : • Dana Alboz, correspondante de France 24 à Damas en Syrie. En fin d'émission, la chronique Ville contre Ville de Juliette Brault. Elles sont en concurrence, se jalousent, se moquent l'une de l'autre... Cette semaine, Juliette Brault explore les rivalités urbaines à travers 5 duels pour comprendre l'origine de ces confrontations, la façon dont elles structurent leurs relations et façonnent le quotidien des habitants. Aujourd'hui, Liverpool vs Manchester : Le foot comme arbitre. Programmation musicale : ► Janna ya watana - Abdul Baset al-Sarout's ► Nassam Alayna El Hawa – Fayrouz ► Cha'am - Lena Chamamyan.
En Syrie, la situation humanitaire s'est dégradée dans le sud du pays suite aux violents affrontements qui ont opposé les factions armées druzes, les clans bédouins et la sécurité générale du gouvernement. Les combats ont repris, dans la nuit du dimanche 3 août 2025, tuant deux personnes, et ce, malgré le cessez-le-feu du 20 juillet. Deux semaines après sa signature, la ville de Soueïda, fief de la communauté druze, vit comme assiégée et connaît de lourdes pénuries. Près de 173 000 personnes, en majorité bédouine, ont fui la ville pour trouver refuge dans la province voisine, à Deraa. Notre correspondante en Syrie, Manon Chapelain, les a rencontrées dans la ville d'Izra. De notre envoyée spéciale à Deraa, L'école d'Izra a été transformée en refuge. À terre, des dizaines de matelas ont été disposés entre des sacs de vêtements. Çà et là, quelques jouets d'enfants. Quatre-vingts familles du village de Sharbaa, tous des Bédouins, ont été déplacés là. De sa famille, Khitam, 18 ans, elle, n'a plus que son père. Les autres membres de la famille ont été tués par des milices druzes lors des derniers affrontements sectaires : « Ils nous ont tous tirés dessus. J'ai mis mes mains sur mon visage, pour me cacher. L'un d'eux a dit " Cette fille n'est pas morte ". Ils allaient me tirer dessus pour m'achever, mais un autre a répondu " laissez-la, laissez-la saigner, elle va mourir toute seule". » « Regardez, j'ai été blessée ici par balle, j'ai une fracture. J'ai aussi des éclats d'obus, dans la main et dans la jambe. » Coincé dans un fauteuil roulant, Khitam montre ses blessures recouvertes de pansements. Son père tente de la rassurer, mais au fond, dit-il, c'est peut-être moi le plus inquiet.« Ils ont déplacé tous les Bédouins, ceux qui étaient impliqués dans les combats comme ceux qui ne l'étaient pas. Notre seul tort aujourd'hui, c'est d'être sunnite. Désormais, ils ne veulent que des Druzes à Soueïda. La coexistence, je crois, est impossible avec la présence des factions d'Al-Hijri. » À lire aussiSyrie-Liban: les Druzes face à un tournant historique Dans la salle d'à côté, un homme allongé à terre, la jambe immobilisée, fait défiler des vidéos des exactions des semaines passées : « Regardez la tête de l'enfant. Regardez jusqu'où elle a volé. » Ici, un petit garçon, la tête arrachée par une déflagration. Là, une jeune fille, les yeux cernés, victime d'un traumatisme crânien après avoir été violemment frappée. Elle a été transférée à l'hôpital de Damas. L'un des hommes veut de ses nouvelles, passe un appel : « Nous avons appris qu'elle était décédée. Est-ce exact ? Dieu merci, comment va-t-elle ? » Une femme lui a répondu qu'elle était en vie. Un groupe de volontaires entre dans la petite école, prend les noms, distribue un à un de maigres dons. De la nourriture, de l'argent, quelques savons. C'est bien, mais pas suffisant, soupire Mouna, 60 ans : « Sans vouloir vous offenser. On se sent humilié ici. À Soueïda, notre ville natale, nous avions une vie digne. Nous étions honorés et respectés. » À son tour, la vieille dame raconte. À Soueïda, j'avais des champs, dit-elle, des tracteurs, une grande maison. Ici, nous sommes réduits à attendre l'arrivée des dons : « Ils nous ont donné des matelas et nous apportent de la nourriture. Mais malheureusement, cela ne répond pas à tous nos besoins. Nous sommes des humains, pas du bétail. » Nous ne sommes pas du bétail, répète-t-elle. Mais peut-être vaut-il mieux cela que de vivre dans l'insécurité ou pire, être tué. À lire aussiSyrie: «J'essaye de puiser la force de réagir», assure l'épouse d'un Franco-Syrien tué à Soueïda
L'auteur compositeur interprète franco-syrien publie un récit de son parcours de vie, dédié à la poésie et à la musique. Abed Azrié nous raconte son parcours passionnant depuis la Syrie natale. Élevé par une mère qui « voyait la couleur et le printemps en tout, elle a planté en nous le verbe « aimer », Abed est très tôt fasciné par les instruments de musique. À huit ans, enfant de chœur, il voulait jouer de l'orgue à l'église, et chaque dimanche, courait les messes des différents rites, byzantine, catholique, orthodoxe, chaldéenne, syriaque, arménienne, latine et protestante. Son arrivée à Paris, en 1965 à l'âge de dix-neuf ans, marque le début de sa formation musicale. Il intègre l'école Martenot puis l'école normale de musique, apprend la langue en traduisant de la poésie française vers l'arabe, et devient un chanteur et compositeur incontournable, qui renouvelle la musique orientale. Son parcours est semé de rencontres incroyables qui ont illuminé son chemin, sa mère, ses sœurs, le père Balian, Maurice Martenot, Jean Picart le Doux, sa découverte des auteurs soufis et la mythologie mésopotamienne, sa rencontre avec Pierre Petit, Adonis, Nadia Boulanger, Ziryâb, Omar Khayyâm, Goethe, Gilgamesh, Sargon, Jeanine et Jacques Guipon... Abed Azrié nous ouvre les pages de son histoire, ses grands-parents et leur fuite à Alep en 1915 lors du génocide des Arméniens, mêlée à ce qui l'inspire : les musiques, les mythes et légendes mésopotamiennes, les religions monothéistes, leurs récits et leurs archétypes. « Une vie entière pour apprendre cette phrase de Gilgamesh : Se renouveler en permanence ». « Pour la musique, le chant, fidélité d'en deçà et de toujours, merci Abed Azrié. » - René Char « Abed Azrié est un merveilleux chanteur et auteur. » - Léonard Cohen Abed Azrié (né en 1946) est un compositeur et chanteur franco-syrien, traducteur et écrivain de langues française et arabe. Auteur d'une vingtaine d'albums, de plusieurs musiques de films et de différents livres, il a notamment traduit «L'Épopée de Gilgamesh» qu'il a mise en musique et chantée, ainsi que «L'Évangile selon Saint-Jean». Titres diffusés : La Parole, extrait de l'Évangile selon Saint-Jean (2009). L'œuvre est composée de 44 courtes scènes chantées. « Telles des miniatures, des fragments d'un rêve lointain et des épisodes successifs de vie transcrits en musique », écrit Abed Azrié dans le livret accompagnant ce coffret de deux CD. Le Souffle de la Brise, extrait de Mystic (2007). L'Amour Soufi est avant tout un chemin de connaissance ; il n'est pas simplement sentiment ou émotions, mais il est la chaleur d'un feu divin dont la lumière est la « Gnose » ; un feu dont l'étincelle brille au plus profond de l'âme humaine. La pensée des Soufis qui trouve Dieu dans toute chose, nous conduit à l'amour entre le divin et l'humain, mais également entre l'humain et l'humain. Elle nous conduit à l'unité des religions en une seule dite « religion de l'amour », selon l'expression d'Ibn Arabi, car chaque croyant adore son Dieu qui n'est en fin de compte que l'une des manifestations du Dieu Unique ; celui qui est proclamé dans toutes les prières depuis le commencement de la vie jusqu'à la fin des temps. Le mysticisme exprime la dimension spirituelle de la religion. - La Femme, extrait de «L'Épopée de Gilgamesh», version live. - Croyance, extrait de «Chants d'amour et d'ivresse» (1999) - Entre Esperanza y Deseo, extrait de «Suerte» (1994) - Unvermeidlich (inévitable), extrait de «Hâfez et Goethe» (2013). YouTube.
L'auteur compositeur interprète franco-syrien publie un récit de son parcours de vie, dédié à la poésie et à la musique. Abed Azrié nous raconte son parcours passionnant depuis la Syrie natale. Élevé par une mère qui « voyait la couleur et le printemps en tout, elle a planté en nous le verbe « aimer », Abed est très tôt fasciné par les instruments de musique. À huit ans, enfant de chœur, il voulait jouer de l'orgue à l'église, et chaque dimanche, courait les messes des différents rites, byzantine, catholique, orthodoxe, chaldéenne, syriaque, arménienne, latine et protestante. Son arrivée à Paris, en 1965 à l'âge de dix-neuf ans, marque le début de sa formation musicale. Il intègre l'école Martenot puis l'école normale de musique, apprend la langue en traduisant de la poésie française vers l'arabe, et devient un chanteur et compositeur incontournable, qui renouvelle la musique orientale. Son parcours est semé de rencontres incroyables qui ont illuminé son chemin, sa mère, ses sœurs, le père Balian, Maurice Martenot, Jean Picart le Doux, sa découverte des auteurs soufis et la mythologie mésopotamienne, sa rencontre avec Pierre Petit, Adonis, Nadia Boulanger, Ziryâb, Omar Khayyâm, Goethe, Gilgamesh, Sargon, Jeanine et Jacques Guipon... Abed Azrié nous ouvre les pages de son histoire, ses grands-parents et leur fuite à Alep en 1915 lors du génocide des Arméniens, mêlée à ce qui l'inspire : les musiques, les mythes et légendes mésopotamiennes, les religions monothéistes, leurs récits et leurs archétypes. « Une vie entière pour apprendre cette phrase de Gilgamesh : Se renouveler en permanence ». « Pour la musique, le chant, fidélité d'en deçà et de toujours, merci Abed Azrié. » - René Char « Abed Azrié est un merveilleux chanteur et auteur. » - Léonard Cohen Abed Azrié (né en 1946) est un compositeur et chanteur franco-syrien, traducteur et écrivain de langues française et arabe. Auteur d'une vingtaine d'albums, de plusieurs musiques de films et de différents livres, il a notamment traduit «L'Épopée de Gilgamesh» qu'il a mise en musique et chantée, ainsi que «L'Évangile selon Saint-Jean». Titres diffusés : La Parole, extrait de l'Évangile selon Saint-Jean (2009). L'œuvre est composée de 44 courtes scènes chantées. « Telles des miniatures, des fragments d'un rêve lointain et des épisodes successifs de vie transcrits en musique », écrit Abed Azrié dans le livret accompagnant ce coffret de deux CD. Le Souffle de la Brise, extrait de Mystic (2007). L'Amour Soufi est avant tout un chemin de connaissance ; il n'est pas simplement sentiment ou émotions, mais il est la chaleur d'un feu divin dont la lumière est la « Gnose » ; un feu dont l'étincelle brille au plus profond de l'âme humaine. La pensée des Soufis qui trouve Dieu dans toute chose, nous conduit à l'amour entre le divin et l'humain, mais également entre l'humain et l'humain. Elle nous conduit à l'unité des religions en une seule dite « religion de l'amour », selon l'expression d'Ibn Arabi, car chaque croyant adore son Dieu qui n'est en fin de compte que l'une des manifestations du Dieu Unique ; celui qui est proclamé dans toutes les prières depuis le commencement de la vie jusqu'à la fin des temps. Le mysticisme exprime la dimension spirituelle de la religion. - La Femme, extrait de «L'Épopée de Gilgamesh», version live. - Croyance, extrait de «Chants d'amour et d'ivresse» (1999) - Entre Esperanza y Deseo, extrait de «Suerte» (1994) - Unvermeidlich (inévitable), extrait de «Hâfez et Goethe» (2013). YouTube.
Le Journal en français facile du jeudi 31 juillet 2025, 18 h 00 à Paris.Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/Bt9x.A
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur le cessez-le-feu conclut entre la Thaïlande et le Cambodge, l'accord commercial signé entre l'Union européenne et les États-Unis et l'annulation du mandat d'arrêt français contre l'ancien président syrien. Cameroun : Maurice Kamto évincé de la campagne présidentielle Au Cameroun, la candidature de Maurice Kamto a été rejetée. Comment l'opposant peut-il contester son exclusion de la présidentielle ? Pourquoi seulement 13 candidatures ont été retenues ? Avec Stéphane Akoa, politologue camerounais et chercheur à la Fondation Paul Ango Ela. Thaïlande/Cambodge : vers un cessez-le-feu durable ? Un cessez-le-feu a été conclu entre la Thaïlande et le Cambodge après cinq jours de combat ayant fait 42 morts et 330 000 déplacés. Que prévoit cet accord de cessez-le-feu ? Pourquoi ce conflit frontalier s'est-il intensifié d'un coup alors qu'il était jusqu'à maintenant relativement calme ? Avec Jeanne Bartoli, journaliste au service international de RFI. Droits de douane : un accord commercial conclut entre les États-Unis et l'Union européenne Les États-Unis et l'Union européenne ont conclu un accord de 15% de taxes douanières. Qui sort vraiment gagnant de cet accord ? Cet accord peut-il réellement permettre d'éviter une guerre commerciale ? Avec Julien Marcilly, chef économiste au cabinet de conseil Global Sovereign Advisory, destiné aux États et aux entreprises publiques. Syrie : annulation du mandat d'arrêt français contre Bachar al-Assad En France, le mandat d'arrêt contre l'ancien président syrien Bachar al-Assad a été annulé. Comment expliquer cette décision ? Pourquoi faisait-il l'objet d'un mandat d'arrêt français ? Avec Aghiad Ghanem, directeur scientifique du Programme MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord) à Sciences Po.
Un attentat contre l'église grecque orthodoxe à Damas a fait 25 morts et plus de 60 blessés au mois de juin dernier, relançant l'inquiétude au sein de la minorité chrétienne. Celle-ci est passée d'un million de personnes avant la guerre en 2011, à moins de 300 000 aujourd'hui, en raison de l'exil et des déplacements forcés. Avec 200 à 300 millions de fidèles, l'Église orthodoxe est la troisième confession chrétienne, après le catholicisme et le protestantisme. Son histoire, marquée par de longues épreuves, notamment durant la conquête mongole et la longue domination de l'Empire ottoman, reste assez largement méconnue. Au carrefour des empires disparus, byzantin, ottoman et russe, l'orthodoxie a été déchirée par la guerre froide, avant de se retrouver au cœur des conflits contemporains : génocides, guerres des Balkans et d'Ukraine, d'Irak ou encore de Syrie. Les mondes orthodoxes sont complexes. Leurs influences et leur proximité réelle avec les pouvoirs politiques sont une grille de lecture des soubresauts du présent. Les prêches enflammés du patriarche Kirill de Moscou, que l'on a vu par ailleurs bénir les chars russes allant détruire les villes ukrainiennes, ont ravivé l'image d'une orthodoxie belliciste, ultraconservatrice et homophobe. Une orthodoxie radicalement hostile à l'Otan, à l'Union européenne et aux valeurs démocratiques. Regard sur le rôle de l'église orthodoxe dans les relations internationales. Invité : Jean-Arnaud Dérens, historien et journaliste, fondateur du Courrier des Balkans, dont il est le co-rédacteur en Chef. Géopolitique de l'orthodoxie. De Byzance à la guerre en Ukraine, aux éditions Tallandier.
Troisième confession chrétienne du monde, l'orthodoxie est aujourd'hui fracturée en raison du conflit en Ukraine. Une nouvelle église, indépendante du patriarcat de Moscou, s'est en effet déclarée dans ce pays en guerre et elle a été reconnue par le patriarcat de Constantinople. Dans son livre Géopolitique de l'Orthodoxie, de Byzance à la guerre en Ukraine, Jean-Arnault Dérens fait le portrait d'une Église qui, depuis la chute du communisme, s'est trop rapprochée du pouvoir politique. À ses risques et périls. Jean-Arnaud Dérens, Géopolitique de l'orthodoxie. De Byzance à la guerre en Ukraine, aux éditions Tallandier, 2025. À lire aussiL'Église orthodoxe dans les relations internationales
À Marseille, le centre de la Vieille Charité propose jusqu'au 28 septembre 2025 une exposition Tatouage. Histoires de la Méditerranée. La pratique a traversé les époques, les territoires et les sociétés. Le tatouage entre aujourd'hui dans l'histoire de l'art, symbole de transgression, de protection, de sacré, sa résurgence contemporaine est l'occasion de revenir sur une histoire passionnante vieille comme l'humanité. Savez-vous que la moitié de la population italienne est tatouée, qu'un tiers des Français l'est aussi, et beaucoup plus encore chez les jeunes, avec une recrudescence du phénomène depuis les années 2010. Mais au-delà des modes, que signifie encrer sa peau ? « C'est un signe de transgression, c'est un défi lancé aux normes et aux contraintes sociétales. Le tatouage et le féminisme ont une relation ancienne puisque pendant des siècles, en France et dans l'Europe occidentale, la femme tatouée était une femme de mauvaise vie. Or, aujourd'hui, le tatouage est perçu comme le moyen de l'appropriation, de la réappropriation de son corps. Le tatouage modifie ce qu'on pourrait imaginer être un état de nature. Avec le tatouage, on peut définir qui l'on est véritablement », explique Nicolas Misery directeur des musées de la ville de Marseille et commissaire de l'exposition. À lire aussiTous tatoués ? : l'ascension sociale du tatouage Si le tatouage est tendance, il a été par le passé l'apanage des criminels et des marginaux, raconte-t-il : « Nous sommes heureux de présenter dans l'exposition cet ensemble de photographie de relevés de tatouages venu du musée Cesare Lombroso à Turin, un ensemble de plusieurs milliers de photographies réalisées à la fin du 19e siècle et au début du 20e, où l'on mettait des prisonniers à nu pour photographier leurs tatouages comme la marque d'une criminalité de nature. On a utilisé le tatouage comme un signe de reconnaissance des personnes dangereuses et marginales ou malades. C'est parfois déchirant ce qu'on peut voir sur ces tatouages. On peut lire la solitude, le sentiment d'être le jouet du malheur, du destin, la bravade avec des phrases adressées à l'autorité pénitentiaire et plus généralement à la vie qui a amené beaucoup de personnes dans les marges. » Le centre de la Vieille Charité nous fait voyager dans le temps. L'étude momifiée d'Otzi, homme néolithique du 4e siècle, atteste d'un pratique thérapeutique pour soigner l'arthrose. L'archéologie des mondes antiques, de la Syrie à l'Espagne en passant par l'Égypte ou Chypre, témoigne d'un usage constant variant de l'ornemental à l'infamant. « Dans le monde grec et romain, les esclaves qui avaient tenté de fuir étaient marqués par des tatouages, des marques infamantes gravées sur le visage, le front. Ils étaient immédiatement identifiés comme des personnes mises au ban de la société », rappelle le commissaire de l'exposition. Le monde médiéval chrétien va réprouver le tatouage, mais tolérer les marques d'appartenance religieuse comme les croix ou les scènes de crucifixion. Chez les femmes amazighes, de la Libye à la Mauritanie, les motifs géométriques du tatouage marquent un statut marital ou un symbole de protection. Depuis la fin des années 1960 et les luttes anticoloniales des artistes du Maghreb ou du monde arabe ne cessent de se réapproprier ces motifs culturels dans leur production contemporaine. À lire aussiAix-en-Provence célèbre Paul Cézanne avec une exposition internationale
C dans l'air du 23 juillet 2025 - Famine et destruction à Gaza... Que cherche Israël ? - "Une famine de masse se propage dans la bande de Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent", alertent ce mercredi, dans un communiqué, plus d'une centaine d'ONG, dont Médecins sans frontières, Amnesty International ou encore Oxfam International. Elles appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage terrestres et à la libre circulation de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé et dévasté par plus de vingt et un mois de guerre menée par Israël après l'attaque sans précédent du Hamas sur son sol, le 7 octobre 2023.Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a également vivement condamné hier "l'horreur" dans la bande de Gaza, où les morts et les destructions ont atteint un niveau "sans équivalent dans l'histoire récente". "La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes", a-t-il déclaré lors d'une réunion du Conseil de sécurité. Le même jour, le directeur de l'hôpital Al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a rapporté la mort de 21 enfants de malnutrition en seulement 72 heures. "À chaque instant, de nouveaux cas arrivent", a-t-il averti. À l'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, des images de l'AFP montrent des parents en larmes devant le corps squelettique de leur fils de 14 ans, mort de faim. L'Agence France-Presse fait également part de son inquiétude pour ses dix journalistes toujours présents sur place. "Ils subissent la famine et peuvent mourir de faim d'un jour à l'autre", alerte la Société des journalistes de l'AFP. D'après Reporters sans frontières (RSF), plus de 200 journalistes ont été tués à Gaza par l'armée israélienne depuis le début du conflit. "Au rythme où les journalistes tombent, il n'y aura bientôt plus personne pour vous informer", prévient RSF.Dans ce contexte, la France hausse le ton. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, elle demande à Israël de laisser entrer les journalistes dans la bande de Gaza et condamne "avec la plus grande fermeté" l'extension des raids. Lundi, Paris, Londres et plus de vingt autres pays ont également appelé à la fin immédiate de la guerre à Gaza et dénoncé le modèle d'acheminement de l'aide humanitaire organisé par Israël.Du côté des États-Unis, l'émissaire spécial Steve Witkoff s'apprête à se rendre au Moyen-Orient. Son objectif : obtenir un nouveau cessez-le-feu et établir un corridor humanitaire sécurisé. Mais les dernières négociations indirectes entre Israël et le Hamas, en vue d'une trêve de 60 jours et de la libération des otages, n'ont pas enregistré de progrès. Malgré l'optimisme affiché par Donald Trump en début de mois, Benyamin Netanyahou semble jouer à fond la carte de l'escalade militaire. Après avoir bombardé des sites nucléaires iraniens en juin et mené dernièrement des frappes en Syrie, l'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza — une localité jusqu'ici épargnée, en raison de la présence supposée des 49 otages israéliens détenus par le Hamas.Pour ajouter à la confusion, des divergences de fond semblent apparaître sur l'avenir de la bande de Gaza entre Benyamin Netanyahu et le général Eyal Zamir, le chef d'état-major de Tsahal. Parallèlement, un deuxième parti ultra-orthodoxe vient de quitter le gouvernement israélien, fragilisant un peu plus une coalition gouvernementale de plus en plus divisée.Alors, quelle est la situation dans la bande de Gaza ? Quelle est la stratégie de Benyamin Netanyahu ? Un accord de trêve est-il proche ?LES EXPERTS : - ALEXANDRA SCHWARTZBROD - Directrice adjointe de la rédaction - Libération - ANTHONY BELLANGER - Éditorialiste international - Franceinfo TV- GUILLAUME LAGANE - Spécialiste des relations internationales, maître de conférences à Sciences Po- JEAN-DOMINIQUE MERCHET - Éditorialiste - L'Opinion, spécialiste des questions de défense et diplomatie
C dans l'air du 23 juillet 2025 - Famine et destruction à Gaza... Que cherche Israël ? - "Une famine de masse se propage dans la bande de Gaza, nos collègues et les personnes que nous aidons dépérissent", alertent ce mercredi, dans un communiqué, plus d'une centaine d'ONG, dont Médecins sans frontières, Amnesty International ou encore Oxfam International. Elles appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l'ouverture de tous les points de passage terrestres et à la libre circulation de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, assiégé et dévasté par plus de vingt et un mois de guerre menée par Israël après l'attaque sans précédent du Hamas sur son sol, le 7 octobre 2023.Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a également vivement condamné hier "l'horreur" dans la bande de Gaza, où les morts et les destructions ont atteint un niveau "sans équivalent dans l'histoire récente". "La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes", a-t-il déclaré lors d'une réunion du Conseil de sécurité. Le même jour, le directeur de l'hôpital Al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a rapporté la mort de 21 enfants de malnutrition en seulement 72 heures. "À chaque instant, de nouveaux cas arrivent", a-t-il averti. À l'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, des images de l'AFP montrent des parents en larmes devant le corps squelettique de leur fils de 14 ans, mort de faim. L'Agence France-Presse fait également part de son inquiétude pour ses dix journalistes toujours présents sur place. "Ils subissent la famine et peuvent mourir de faim d'un jour à l'autre", alerte la Société des journalistes de l'AFP. D'après Reporters sans frontières (RSF), plus de 200 journalistes ont été tués à Gaza par l'armée israélienne depuis le début du conflit. "Au rythme où les journalistes tombent, il n'y aura bientôt plus personne pour vous informer", prévient RSF.Dans ce contexte, la France hausse le ton. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, elle demande à Israël de laisser entrer les journalistes dans la bande de Gaza et condamne "avec la plus grande fermeté" l'extension des raids. Lundi, Paris, Londres et plus de vingt autres pays ont également appelé à la fin immédiate de la guerre à Gaza et dénoncé le modèle d'acheminement de l'aide humanitaire organisé par Israël.Du côté des États-Unis, l'émissaire spécial Steve Witkoff s'apprête à se rendre au Moyen-Orient. Son objectif : obtenir un nouveau cessez-le-feu et établir un corridor humanitaire sécurisé. Mais les dernières négociations indirectes entre Israël et le Hamas, en vue d'une trêve de 60 jours et de la libération des otages, n'ont pas enregistré de progrès. Malgré l'optimisme affiché par Donald Trump en début de mois, Benyamin Netanyahou semble jouer à fond la carte de l'escalade militaire. Après avoir bombardé des sites nucléaires iraniens en juin et mené dernièrement des frappes en Syrie, l'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza — une localité jusqu'ici épargnée, en raison de la présence supposée des 49 otages israéliens détenus par le Hamas.Pour ajouter à la confusion, des divergences de fond semblent apparaître sur l'avenir de la bande de Gaza entre Benyamin Netanyahu et le général Eyal Zamir, le chef d'état-major de Tsahal. Parallèlement, un deuxième parti ultra-orthodoxe vient de quitter le gouvernement israélien, fragilisant un peu plus une coalition gouvernementale de plus en plus divisée.Alors, quelle est la situation dans la bande de Gaza ? Quelle est la stratégie de Benyamin Netanyahu ? Un accord de trêve est-il proche ?LES EXPERTS : - ALEXANDRA SCHWARTZBROD - Directrice adjointe de la rédaction - Libération - ANTHONY BELLANGER - Éditorialiste international - Franceinfo TV- GUILLAUME LAGANE - Spécialiste des relations internationales, maître de conférences à Sciences Po- JEAN-DOMINIQUE MERCHET - Éditorialiste - L'Opinion, spécialiste des questions de défense et diplomatie
Au sommaire de cette revue de presse : Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'en prend au macronisme dans une interview.Les combats entre Druzes et Bédouins font 1265 morts en 10 jours à Soueïda en Syrie, dans un contexte de guérilla entre communautés où l'État hébreu s'est érigé en protecteur des Druzes.Des familles de victimes de meurtres irrésolus espèrent enfin connaître l'identité de l'assassin de leurs proches grâce à l'utilisation de la généalogie génétique dans les enquêtes.Une lycéenne brillante, accusée à tort d'avoir triché au bac de philosophie avec l'aide de l'intelligence artificielle, a finalement été innocentée et voit son baccalauréat validé avec mention.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans l'Antiquité, au cœur du croissant fertile, la Syrie a été le berceau de la civilisation et de l'agriculture grâce à l'Euphrate. Mais aujourd'hui, le niveau de sécheresse est alarmant, les pluies ayant été rares cet hiver. De nombreux Syriens vivent ou survivent en comptant chaque goutte d'eau. Huit mois après la chute du régime, l'avenir de la Syrie reste intimement lié à celui de l'eau. De notre envoyée spéciale de retour de Aatchané et Barada, En Syrie, à 50 km au sud d'Alep, dans le village d'Aatchané dont le nom signifie littéralement « l'assoiffée » en arabe, Assaad Faiz al Moustapha a l'habitude de cultiver des fèves, du blé et de l'avoine. Mais cette année, les champs sont désespérément arides. « À cause de la sécheresse et du manque d'eau, les terres sont rouges. Regardez cette plante. D'autres ne sont même pas sorties. Elles arrivent à cette taille et elles meurent. Ici, j'ai planté une tonne de blé, avec de l'engrais. On a beaucoup investi, on a tout labouré. Tout cela pour rien », déplore l'agriculteur, tenant en main des brindilles desséchées. Quand l'eau des nappes phréatiques manque, Assaad et ses voisins irriguent avec l'eau des égouts, mais même celle-ci s'est évaporée. Pour survivre, les 150 familles du village doivent acheter leur eau à 25 km à une entreprise privée. Chaque citerne coûte l'équivalent de 50 euros et ne dure que 10 jours. « L'eau est chère, très chère. C'est une souffrance. Oui, pour ce qui est de l'eau, une souffrance pour tout le monde », se désole Assaad Faiz al Moustapha. Aatchané devait bénéficier d'un projet national d'irrigation, mais la guerre a tout arrêté. « Avant, on recevait de l'eau de la rivière Qouweiq et même de l'Euphrate, mais ce n'est plus le cas cette année. Ils nous ont promis de rénover les systèmes de pompage. Pourvu que ce soit fait le plus vite possible. La vie sans agriculture, sans eau, est vraiment difficile », raconte Hussein el-Moustapha, le voisin et oncle d'Assaad, qui espère que les nouvelles autorités reprendront le dossier. Privés de revenus, de nombreux agriculteurs émigrent vers les villes. Mais à Damas, l'eau est aussi comptée. À la station de Barada qui approvisionne la capitale syrienne, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) craint de graves pénuries. « D'habitude, l'eau se trouve à 13 mètres de profondeur dans les puits, mais depuis un an, à cause du manque de pluie, le niveau est tombé à 30 mètres. L'ensemble du système est dans une situation critique. Il va falloir beaucoup d'efforts et d'interventions pour l'empêcher de s'effondrer », détaille Sleiman Chakkour, responsable eau et habitat au CICR. L'organisme compte réhabiliter ces infrastructures délaissées pendant 15 ans de guerre. La Syrie traverse déjà l'un des étés les plus secs de son histoire. Un défi de plus pour la population et le nouveau pouvoir, la sécheresse étant l'un des facteurs qui avait entraîné les manifestations de 2011. À lire aussiLa Syrie fait face à une sécheresse extrême engendrée par le changement climatique
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Samedi, un cessez-le-feu est entré en vigueur à Souweïda, au sud de la Syrie. Les combats qui s'y déroulaient depuis une semaine ont fait 1 100 morts. La paix est-elle possible ? Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
L'émission "RTL autour du monde" se concentre sur la situation en Syrie, où des affrontements violents entre la minorité druze et les bédouins ont causé plus d'un millier de morts. Un cessez-le-feu fragile est en place, permettant aux habitants de découvrir les horreurs des combats.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:39:22 - France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins d'été) - par : Astrid de Villaines, Stéphanie Villeneuve, Sarah Masson - La province de Sweida, dans le sud de la Syrie, est en proie depuis le 13 juillet aux affrontements entre la communauté druze et des factions de bédouins extrémistes. Israël s'érige en protecteur de la minorité druze, en intensifiant la pression sur Damas et sa présence dans le plateau du Golan. - réalisation : Félicie Faugère - invités : Dorothée Schmid Responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'IFRI; Wassim Nasr Journaliste à France 24, spécialiste des mouvements djihadistes
durée : 00:03:21 - Géopolitique - par : Pierre Haski - Samedi, un cessez-le-feu est entré en vigueur à Souweïda, au sud de la Syrie. Les combats qui s'y déroulaient depuis une semaine ont fait 1 100 morts. La paix est-elle possible ? Vous aimez ce podcast ? Pour écouter tous les autres épisodes sans limite, rendez-vous sur Radio France.
durée : 00:09:53 - Journal de 7 h - Reportage en Syrie, dans cette édition, à la rencontre des premiers civils qui ont pu fuir la ville meurtrie.
Au programme de ce journal : le transfert de détenus vers une prison de haute sécurité, les violences intercommunautaires en Syrie et les dernières nouvelles du Tour de France.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cette édition :Le maire socialiste de Saint-Ouen a instauré un couvre-feu pour les mineurs de 16 ans dans sa ville.La ville de Béziers a été le théâtre d'un guet-apens tendu par une cinquantaine d'individus aux forces de l'ordre, avec des tirs de mortiers et des cocktails Molotov.La ville de Limoges a également connu des violences urbaines cette semaine, avec l'utilisation de feux d'artifice et de cocktails Molotov par des bandes organisées.En Syrie, un cessez-le-feu semble pour le moment respecté par le pouvoir syrien après une semaine de massacre de la communauté druze dans le sud du pays.La joueuse française Loïs Boisson a remporté son premier titre sur le circuit WTA à Hambourg, intégrant ainsi le top 50 mondial.Huit départements du sud-est de la France sont placés en vigilance orange pour orages, pluie et risques d'inondations à partir de 21h ce soir.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Chaque jour, retrouvez le journal de 19h de la rédaction d'Europe 1 pour faire le tour de l'actu. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cette édition :Retour au calme dans le quartier de Val-de-l'Aurence à Limoges après le déploiement de la brigade CRS 82 pour faire face aux violences des nuits précédentes.Guet-apens organisé par une cinquantaine de personnes contre des policiers à Béziers, en réaction à des interpellations et saisies de drogue dans le quartier de la Devèze.Début des opérations de transfert des narcotrafiquants les plus dangereux vers la prison de haute sécurité de Vendin le Vieil, sécurisée pour empêcher toute communication avec l'extérieur.Violences communautaires dans la province de Soueïda en Syrie, faisant 1000 morts et 130 000 déplacés en une semaine.Naufrage d'un bateau de tourisme dans la Baie d'Halong au Vietnam, faisant au moins 38 morts.Difficultés financières du groupe Gifi, enseigne de déco et cadeaux, qui prévoit de supprimer 300 postes, dont plus de la moitié à Villeneuve-sur-Lotte.Victoires de Tim Wellens sur le Tour de France et de Loïs Boisson au tournoi d'Hambourg.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:15:04 - Journal de 12h30 - Ahmed al-Charaa annonce un cessez-le-feu immédiat avec Israël et s'engage à protéger les minorités, alors que les affrontements intercommunautaires entre les combattants tribaux proches du pouvoir syrien et les groupes druzes soutenus par Israël ont fait plus de 700 morts en une semaine.
Le Journal en français facile du vendredi 18 juillet 2025, 18 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/Br1s.A
C dans l'air du 18 juillet 2025 - Syrie, Gaza : Trump peut-il encore arrêter Netanyahu ?"Un cessez-le-feu obtenu par la force". Au lendemain de la fragile trêve signée entre Israël et les forces gouvernementales syriennes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié jeudi les attaques sur le régime syrien par l'entrée de l'armée gouvernementale dans la région de Souweïda, où vit la minorité chiite druze. Ces derniers jours, des combats entre factions druzes, combattants tribaux bédouins et forces gouvernementales avaient fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, près de 600 morts. En réponse, l'armée israélienne a notamment bombardé le ministère de la défense syrien et le siège de l'état-major, à Damas, provoquant le retrait de l'armée d'Ahmed Al-Charaa du sud du pays. "Nous avons établi une politique claire : démilitarisation de l'espace au sud de Damas, [et] protéger les frères de nos frères, les Druzes", a déclaré le Premier ministre Israélien. Deux principes qui ont selon lui été "violés par le régime de Damas". Ces affrontements interviennent alors que les deux régimes avaient renoué le dialogue ces derniers mois, laissant espérer une normalisation de leurs relations. Les États-Unis, qui poussaient en ce sens et avaient annoncé en juin la levée des sanctions économiques contre la Syrie, ont condamné les violences en Syrie qui ont repris vendredi, en dépit du cessez-le-feu. Après Gaza, le Liban, et l'Iran, c'est une nouvelle épine dans le pied qui s'ajoute pour Donald Trump.Aux États-Unis, la politique étrangère de Donald Trump divise jusque dans son propre camp. Ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain (2018-2019), John Bolton regrette que les frappes sur les principaux sites nucléaires iraniens ne soient pas allées plus loin. "Je pense que Trump a commis une erreur en imposant un cessez-le-feu après l'attaque des B-2. Je pense que c'était très prématuré", estime le diplomate. Il fait partie de ces Américains qui estiment que l'Iran restera une menace tant que le régime des mollahs n'aura pas disparu : "Si nous voulons vivre dans un monde libre de toute terreur et de toute menace de prolifération nucléaire (…) la solution, c'est de mettre en place un régime différent en Iran". John Bolton, qui n'envisage pas une intervention militaire au sol, appelle plutôt à soutenir l'opposition iranienne pour mieux déstabiliser le pouvoir iranien.Longtemps considérés comme un électorat acquis aux candidats républicains, les vétérans américains sont de plus en plus nombreux à se retourner contre Donald Trump. Licenciements massifs dans le ministère des anciens combattants, réduction des prestations sociales, privatisation… ils lui reprochent d'abandonner les quelque 16 millions de vétérans malgré ses discours patriotiques. Si certains vétérans s'inscrivent dans la trajectoire isolationniste des Etats-Unis, d'autres regrettent l'absence de soutien à l'Ukraine et redoutent les élans expansionnistes de Donald Trump, comme au Groenland. Événement rare, des vétérans ont même manifesté contre le président le 6 juin dernier, jour de commémoration du Débarquement en Normandie.Comment les États-Unis ont fait pression sur Israël pour arrêter ses frappes en Syrie ? Que pense John Bolton, l'ancien conseiller à la sécurité intérieure de Donald Trump, de sa politique au Moyen-Orient ? Et pourquoi les vétérans américains sont-ils en colère contre leur président ?LES EXPERTS : - AGNÈS LEVALLOIS - Spécialiste du Moyen-Orient et présidente de l'IREMMO Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient- PATRICIA ALLÉMONIÈRE - Grand reporter, spécialiste des questions internationales- ISABELLE LASSERRE - Correspondante diplomatique, spécialiste des questions de stratégie et de géopolitique - Le Figaro- WASSIM NASR - Journaliste spécialiste des mouvements djihadistes - France 24 Auteur de "L'État islamique, le fait accompli"PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé - REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40.PRODUCTION DES PODCASTS: Jean-Christophe ThiéfineRÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît LemoinePRODUCTION : France Télévisions / Maximal ProductionsRetrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux :INTERNET : francetv.frFACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5TWITTER : https://twitter.com/cdanslairINSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
C dans l'air du 18 juillet 2025 - Syrie, Gaza : Trump peut-il encore arrêter Netanyahu ?LES EXPERTS : - AGNÈS LEVALLOIS - Spécialiste du Moyen-Orient et présidente de l'IREMMO Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient- PATRICIA ALLÉMONIÈRE - Grand reporter, spécialiste des questions internationales- ISABELLE LASSERRE - Correspondante diplomatique, spécialiste des questions de stratégie et de géopolitique - Le Figaro- WASSIM NASR - Journaliste spécialiste des mouvements djihadistes - France 24 Auteur de "L'État islamique, le fait accompli"
Le calme reste précaire à Soueïda en Syrie, après plusieurs journées de violences entre bédouins et druzes qui ont fait près de 600 morts selon l'OSDH. En France, François Bayrou propose un plan pour redresser les finances publiques. Parmi les pistes envisagées, la suppression de jours fériés, une année blanche et un gel des dépenses de l'Etat. Et puis, à la demande du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, les bases françaises présentes au Sénégal se retirent.
Au sommaire : La France a mis fin ce jeudi à sa présence militaire permanente au Sénégal. Un retrait qui ne serait pas le signe d'une « rupture » pour le président sénégalais Diomaye Faye, mais plutôt le souhait d'un « partenariat rénové ». Comlan Hugues Sossoukpè, journaliste critique du pouvoir béninois, en exil au Togo où il bénéficie du statut de réfugié, a été arrêté cette semaine en Côte d'Ivoire, puis extradé à Cotonou. Le directeur de publication du journal en ligne Olofofo peut-il espérer une libération ? Aux États-Unis, le président Donald Trump s'embourbe dans l'affaire Epstein, du nom d'un homme d'affaires américain accusé de pédocriminalité. Une partie de ses fidèles partisans reproche au président américain son manque de transparence sur le dossier, protégeant ainsi des personnalités de premier plan. Enfin, pour quelles raisons Israël a-t-il attaqué la Syrie ? Chaque semaine, des journalistes et éditorialistes africains décryptent l'actualité africaine et internationale. Avec la participation de : - Hanène Zbiss, journaliste tunisienne, présidente de la section tunisienne de l'UPF (Union de la presse francophone) - François Hiondi Nkam, grand reporter et chef du service Economie au quotidien camerounais Le jour - Eric Topona, journaliste tchadien au sein de la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle
durée : 00:15:04 - Journal de 18h - Ces violences semblent hors de contrôle dans un pays où les armes abondent et où les rivalités communautaires ont été ravivées.
durée : 00:05:27 - La Revue de presse internationale - par : Catherine Duthu - Alors que le président syrien a annoncé cette nuit le transfert "à des factions locales et des cheiks" druzes la responsabilité du maintien de la sécurité à Soueida, les différentes interventions d'Israël sont discutées dans les médias.
C dans l'air l'invitée du 16 juillet 2025 : Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne à Libération.Elle décryptera les affrontements meurtriers entre le nouveau régime d'Ahmed Al-Charaa et la minorité druze dans le sud de la Syrie : plus de 200 morts, des frappes israéliennes jusqu'à Damas… La Syrie est-elle à l'aube d'une guerre civile ?Sept mois après la chute de Bachar al-Assad, le pays reste profondément instable. Massacres, attentat contre l'église Mar Elias à Damas, levée des sanctions américaines : Hala Kodmani analysera le rôle d'Israël, les ambitions d'Al-Charaa et le quotidien des Syriens, notamment des femmes et des minorités. Elle évoquera aussi la mémoire de sa sœur, Bassma Kodmani, figure de l'opposition disparue en 2023.
L'ONU et les États-Unis ont réagi aux frappes israéliennes menées contre la Syrie. Les autorités syriennes ont annoncé un nouveau cessez-le-feu dans la ville à majorité druze de Soueïda, pour mettre fin à des affrontements impliquant la communauté druze.
Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur les violences communautaires dans le sud de la Syrie et des corps de bébés morts bientôt exhumés en Irlande. Côte d'Ivoire : l'extradition du Béninois Comlan Sossoukpè était-elle légale ? Le journaliste béninois Comlan Sossoukpè a été interpellé en Côte d'Ivoire alors qu'il bénéficie du statut de réfugié depuis 2019. Les autorités ivoiriennes étaient-elles en droit de procéder à son extradition, malgré les protections accordées par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés ? Avec Benoît Almeras, correspondant de RFI à Abidjan. Syrie : violences communautaires dans le sud du pays Des importants combats font rage dans le sud de la Syrie, dans la ville de Soueïda, entre les Bédouins et les Druzes. Quelles sont les raisons et les origines de ce conflit ? Comment se positionnent les autorités syriennes face à ces combats ? Syrie : des bombardements israéliens pour « défendre » la communauté druze En réponse à l'entrée de l'armée syrienne à Soueïda, Israël a lancé des bombardements dans la ville afin de « défendre » les combattants druzes. Pourquoi l'État hébreu s'intéresse-t-il particulièrement à la communauté druze en Syrie ? Avec ces frappes israéliennes, y a-t-il un risque de généralisation du conflit au reste du Proche-Orient ? Avec Thomas Pierret, chargé de recherches à l'Institut de Recherches et d'Études sur les Mondes Arabes et Musulmans (IREMAM). Irlande : les corps de centaines de bébés enterrés bientôt exhumés En Irlande, des centaines de nouveaux nés décédés et enterrés par des religieuses dans les années 1970 vont être exhumés. Comment en est-on arrivé à une telle décision ? Cette mesure a-t-elle été appliquée sur l'ensemble du territoire irlandais ? Les familles des victimes peuvent-elles espérer que justice soit rendue, plus d'un siècle après les faits pour certains cas ? Avec Clémence Pénard, correspondante de RFI à Dublin.
Ce jeudi 17 juillet, le cessez-le-feu annoncé en Syrie après les frappes menées par Israël depuis lundi, a été abordé par Caroline Loyer dans sa chronique, dans l'émission Good Morning Business, présentée par Sandra Gandoin, sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Le Journal en français facile du mercredi 16 juillet 2025, 18 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BqeU.A
Le Journal en français facile du mardi 15 juillet 2025, 18 h 00 à Paris. Retrouvez votre épisode avec la transcription synchronisée et des exercices pédagogiques pour progresser en français : http://rfi.my/BqSg.A
En Syrie, 42 premières familles ont été évacuées du camp de Al-Hol, prison à ciel ouvert où s'entassent près de 30 000 familles suspectées d'être liées à l'État islamique. À l'heure où le groupe terroriste reprend du terrain en Syrie, le rapatriement de ces familles radicalisées est un enjeu de taille pour les nouvelles autorités de Damas. Un accord a été signé fin mai avec les autorités kurdes du Nord-Est, jusqu'ici en charge de ces familles. De notre envoyée spéciale au camp d'Al-Hol, Le pas lourd, Amina traîne ses trois fils sous un préfabriqué en taule. À l'intérieur, quatre tables, une liste de noms, et une association, chargée de faire sortir les 42 premières familles du camp d'Al-Hol. Un homme de l'association : « Quel est votre nom de famille ? Quelle est votre maladie ? Je dois vérifier votre identité ». Amina, trente ans, a été emmenée ici en 2019. Arrêtés dans le réduit de Baghouz, le dernier bastion de l'État islamique, son mari était accusé d'avoir rejoint l'organisation terroriste. Six années plus tard, Amina et ses enfants sont autorisés à sortir... quitter Al-Hol, ses innombrables tentes et ses immenses grillages surmontés de barbelés. « Je suis triste, car je laisse derrière moi mes amis, ma famille. Et à la fois très heureuse parce que je pars là où je peux élever mes enfants en toute liberté », avoue-t-elle. Amina prend ses trois fils par le bras, fait un premier pas à l'extérieur, puis jette un dernier regard à ses amies. Elles sont toutes là, les mains fermement accrochées au grillage, les yeux remplis de larmes. Une femme du camp : « Personne ne veut rester dans ce camp. Regardez, même cette enfant veut partir, tout le monde veut partir. C'est de la détention, c'est pire qu'une prison ». Une autre femme du camp : « La situation est tellement grave ici. Il n'y a pas assez d'eau, de nourriture. Nous avons peur, nous sommes terrifiés, il n'y a aucune sécurité ». À lire aussiSyrie: plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution Arrivés dans le bus, les fils d'Amina s'entassent sur un seul siège. Le plus vieux avait un an lorsqu'ils sont arrivés dans le camp. « Ils vont enfin voir le monde extérieur, ils n'ont vu que les tentes ici… Depuis tout à l'heure, ils me demandent : "est-ce qu'il y a de l'eau à l'extérieur" ? "Les arbres, est-ce que nous devons les planter ou est-ce qu'ils poussent naturellement ?" », confie Amina. Près du bus défilent désormais les malades. Des vieillards estropiés, des corps décharnés, souvent trop maigres. Par endroits, trop gros. Déformés par une tumeur ou une blessure mal soignée. Seuls ces cas humanitaires graves ont été autorisés à sortir du camp. Leurs dossiers ont été soigneusement étudiés pour s'assurer qu'ils n'étaient plus radicalisés. Pour les autres, aucune procédure n'a encore été mise en place, explique Jihan Henan, directrice du camp. Jihan Henan : « Il est urgent de trouver une solution. Depuis toujours, le risque, c'est que ces personnes obtiennent des armes, tuent des gens. Avec les opérations de sécurité dans le camp, la situation a commencé à s'améliorer. Mais une fois, ils ont tout de même réussi à hisser un drapeau de l'État islamique sur le toit. En attendant, il existe des réseaux de passeurs qui font sortir ces familles, et cela a augmenté au cours des trois derniers mois. Certains ont pu sortir clandestinement à travers les clôtures, d'autres secrètement par des camions-citernes, d'autres encore grâce à de faux papiers ». Après 10 heures de bus, le retour dans la ville natale d'Amina se fera sans joie. Amina : « Nous sommes tristes, car il n'y a personne pour nous accueillir… » Il y avait déjà la violence psychologique, les corps défaits. Désormais, la solitude. Car revenir des camps de l'enfer, c'est aussi cela. Être affilié à jamais au califat. À lire aussiDans le Sud syrien, la crainte d'une résurgence du groupe État islamique