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Invité culture
Rodney Saint-Éloi, poète haïtien: «Sortir de la province pour aller vers le monde»

Invité culture

Play Episode Listen Later Apr 11, 2024 3:29


Le Festival du livre de Paris ouvre ses portes ce vendredi 12 avril, jusqu'à dimanche dans la capitale française. Considéré comme l'événement littéraire du printemps, le festival attend 100 000 visiteurs en trois jours. Cette année, le Québec est l'invité d'honneur du festival avec 42 auteurs et 77 maisons d'éditions présentes à Paris. Parmi ces maisons, celle fondée il y a deux décennies par le poète haïtien Rodney Saint-Éloi, Mémoire d'Encrier. Une maison qui a fait évoluer le regard des Québécois sur la littérature dites « des marges ». RFI : Rodney Saint-Éloi, vous êtes poète, écrivain, essayiste, fondateur de la maison d'édition Mémoire d'Encrier, c'était il y a 21 ans. Vous êtes né en Haïti et vous vivez au Québec. Il y a quelques années, vous disiez que l'édition québécoise manquait de diversité. Est-ce que ce constat est toujours valable ? Rodney Saint-Éloi : On a fait du chemin, et quand on parle de Québec aujourd'hui, il y a une partie très forte de la diversité, des gens racisés, et il y a de nouvelles voies qui s'inscrivent dans cet ensemble-là. Et je pense que c'est tant mieux, parce que ça s'est entre-temps beaucoup diversifié. Quand je vois ce qui se passe avec Naomie Fontaine, quand je vois qui se passe avec Rita Mestokosho, qui est ici présente au Festival, on voit que le Québec est plus grand que ce que l'on appelle le Québec. Et c'est ce que portent ces voix-là.Avant, la littérature québécoise était une littérature de souche, une littérature pure laine. Donc nous, on a mis un petit peu de mauvaise laine dedans. C'est moins pur. Et c'est ça qui est intéressant. Le combat, c'est qui raconte nos histoires. Est-ce que ce combat que vous menez, cette exhortation à aller chercher des écritures différentes, a fait école chez d'autres éditeurs ? Oui, je pense que c'est même un impératif. C'est-à-dire qu'il y a un comité de diversité dont je suis le président à Québec Éditions. Il y a une maison d'édition proprement autochtone qui s'appelle Éditions Hannenorak, qui publie des autochtones. Il y a en fait une demande très claire pour des maisons où, traditionnellement, il y a peut-être 15 ans, quand un Noir voulait publier un livre à Montréal, on lui disait d'aller chez Mémoire d'Encrier. Et ce n'était même pas du racisme.Les gens pensaient qu'ils n'étaient pas autorisés, que ce n'était pas leur affaire, la condition noire. Mais je leur dis : « Mais la condition noire, c'est une condition humaine. La condition arabe, c'est une condition humaine. Il faut regarder le monde. C'est ça, sortir de la province pour aller vers le monde. » C'est cette impulsion, je crois, que Mémoire d'Encrier a donné à la littérature québécoise. Quand vous voyez aujourd'hui la situation que traverse Haïti, comment se faire entendre quand on est romancier, poète, éditeur, pour que l'on puisse un jour mettre un terme à cette anarchie ? On est dans une impuissance. Ce qui se développe aujourd'hui, c'est un imaginaire de l'anéantissement. C'est-à-dire que l'Haïtien que je suis ne comprend pas Haïti. Mais pour revenir à la littérature, j'ai beaucoup parlé d'une société fondée sur le mépris dans Quand il fait triste, Bertha chante, un livre que j'ai publié récemment. Parce qu'une société qui est fondée sur le mépris n'est pas une société viable.Et Haïti a été longtemps une société coloniale et qui s'est toujours comportée comme une société coloniale entre Haïtiens. Une société profondément raciste entre Haïtiens. Donc ce legs, c'est un legs empoisonné. Et je pense qu'on a essayé de culbuter le malheur. Mais en Haïti, le malheur donne le malheur.

Invité Culture
Rodney Saint-Éloi, poète haïtien: «Sortir de la province pour aller vers le monde»

Invité Culture

Play Episode Listen Later Apr 11, 2024 3:29


Le Festival du livre de Paris ouvre ses portes ce vendredi 12 avril, jusqu'à dimanche dans la capitale française. Considéré comme l'événement littéraire du printemps, le festival attend 100 000 visiteurs en trois jours. Cette année, le Québec est l'invité d'honneur du festival avec 42 auteurs et 77 maisons d'éditions présentes à Paris. Parmi ces maisons, celle fondée il y a deux décennies par le poète haïtien Rodney Saint-Éloi, Mémoire d'Encrier. Une maison qui a fait évoluer le regard des Québécois sur la littérature dites « des marges ». RFI : Rodney Saint-Éloi, vous êtes poète, écrivain, essayiste, fondateur de la maison d'édition Mémoire d'Encrier, c'était il y a 21 ans. Vous êtes né en Haïti et vous vivez au Québec. Il y a quelques années, vous disiez que l'édition québécoise manquait de diversité. Est-ce que ce constat est toujours valable ? Rodney Saint-Éloi : On a fait du chemin, et quand on parle de Québec aujourd'hui, il y a une partie très forte de la diversité, des gens racisés, et il y a de nouvelles voies qui s'inscrivent dans cet ensemble-là. Et je pense que c'est tant mieux, parce que ça s'est entre-temps beaucoup diversifié. Quand je vois ce qui se passe avec Naomie Fontaine, quand je vois qui se passe avec Rita Mestokosho, qui est ici présente au Festival, on voit que le Québec est plus grand que ce que l'on appelle le Québec. Et c'est ce que portent ces voix-là.Avant, la littérature québécoise était une littérature de souche, une littérature pure laine. Donc nous, on a mis un petit peu de mauvaise laine dedans. C'est moins pur. Et c'est ça qui est intéressant. Le combat, c'est qui raconte nos histoires. Est-ce que ce combat que vous menez, cette exhortation à aller chercher des écritures différentes, a fait école chez d'autres éditeurs ? Oui, je pense que c'est même un impératif. C'est-à-dire qu'il y a un comité de diversité dont je suis le président à Québec Éditions. Il y a une maison d'édition proprement autochtone qui s'appelle Éditions Hannenorak, qui publie des autochtones. Il y a en fait une demande très claire pour des maisons où, traditionnellement, il y a peut-être 15 ans, quand un Noir voulait publier un livre à Montréal, on lui disait d'aller chez Mémoire d'Encrier. Et ce n'était même pas du racisme.Les gens pensaient qu'ils n'étaient pas autorisés, que ce n'était pas leur affaire, la condition noire. Mais je leur dis : « Mais la condition noire, c'est une condition humaine. La condition arabe, c'est une condition humaine. Il faut regarder le monde. C'est ça, sortir de la province pour aller vers le monde. » C'est cette impulsion, je crois, que Mémoire d'Encrier a donné à la littérature québécoise. Quand vous voyez aujourd'hui la situation que traverse Haïti, comment se faire entendre quand on est romancier, poète, éditeur, pour que l'on puisse un jour mettre un terme à cette anarchie ? On est dans une impuissance. Ce qui se développe aujourd'hui, c'est un imaginaire de l'anéantissement. C'est-à-dire que l'Haïtien que je suis ne comprend pas Haïti. Mais pour revenir à la littérature, j'ai beaucoup parlé d'une société fondée sur le mépris dans Quand il fait triste, Bertha chante, un livre que j'ai publié récemment. Parce qu'une société qui est fondée sur le mépris n'est pas une société viable.Et Haïti a été longtemps une société coloniale et qui s'est toujours comportée comme une société coloniale entre Haïtiens. Une société profondément raciste entre Haïtiens. Donc ce legs, c'est un legs empoisonné. Et je pense qu'on a essayé de culbuter le malheur. Mais en Haïti, le malheur donne le malheur.

CANADALAND
(Détours) Yara El-Ghadban : le deuil, mais aussi les rêves

CANADALAND

Play Episode Listen Later Feb 17, 2024 50:33


Selon Yara El-Ghadban, romancière et éditrice montréalaise d'origine palestinienne, le rêve est un acte révolutionnaire. Dans cet épisode, Emilie invite Yara à partager des extraits de son ouvrage Les racistes n'ont jamais vu la mer, coécrit avec Rodney Saint-Éloi. Au cours de cette discussion franche, l'expression artistique, le deuil, et l'espoir s'entremêlent. According to Yara El-Ghadban, a Montreal novelist and editor of Palestinian origin, dreaming is a revolutionary act. In this episode, Emilie invites Yara to share excerpts from her book Les racistes n'ont jamais vu la mer, co-written with Rodney Saint-Éloi. Over the course of this candid discussion, artistic expression, grief, and hope coalesce.Animation : Emilie NicolasGénérique : Nancy Pettinicchio (Production), Tristan Capacchione (Production technique), Karyn Pugliese (Rédactrice en chef)Coanimation : Yara El-GhadbanPour en savoir plus :Les racistes n'ont jamais vu la mer — Les éditions Mémoire d'encrier Je suis Ariel Sharon — Les éditions Mémoire d'encrier Si vous appréciez ce podcast, soutenez-nous ! Vous obtiendrez un accès en prime à toutes nos émissions gratuitement, y compris les premières diffusions et le contenu bonus. Vous recevrez également notre lettre d'information exclusive, des rabais sur les produits dans notre boutique, des billets pour nos événements en direct et virtuels, et surtout, vous ferez partie de la solution à la crise du journalisme au Canada. Vous ferez en sorte que notre travail reste gratuit et accessible à tout le monde. Vous pouvez écouter sans publicité sur Amazon Music, inclus avec Prime.If you enjoy this podcast, please support us! You'll get bonus access to all of our shows for free, including early releases and bonus content. You'll also receive our exclusive newsletter, discounts on merch in our store, tickets to our live and virtual events, and most importantly, you'll be part of the solution to the journalism crisis in Canada. You'll help keep our work free and accessible to everyone. You can listen ad-free on Amazon Music, included with Prime. Hosted on Acast. See acast.com/privacy for more information.

La Librairie francophone
Adeline Dieudonné, Jean Van Hamme, Rodney Saint-Eloi, Anthony Passeron

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Apr 1, 2023 54:02


durée : 00:54:02 - La librairie francophone - par : Emmanuel Kherad - Ce samedi nous serons à la Foire du livre de Bruxelles avec l'auteur de BD culte Jean Van Hamme et l'auteure à succès Adeline Dieudonné pour un nouveau roman belge qui va vous faire frissonner.

La Librairie francophone
Blaise Hofmann, Scholastique Mukasonga, Rodney Saint-Eloi, David Foenkinos

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Mar 25, 2023 54:03


durée : 00:54:03 - La librairie francophone - par : Emmanuel Kherad - Ce samedi nous serons au Salon du livre de Genève avec Blaise Hofmann et Scholastique Mukasonga et à Montréal pour fêter les 20 ans des Editions Mémoire d'Encrier

Pénélope
Les chirurgies d'affirmation de genre, Adib Alkhalidey et Rodney Saint-Éloi

Pénélope

Play Episode Listen Later May 12, 2022 129:41


Un chirurgien plastique, un psychothérapeute et une personne trans qui participent à la série documentaire Un nouveau jour parlent des chirurgies d'affirmation de genre; la chronique travail traite du modèle hybride de travail, entre le bureau et la maison; l'humoriste Adib Alkhalidey parle de son nouveau spectacle, Québécois tabarnak; notre historienne en résidence Catherine Tourangeau se penche sur l'histoire de l'Irlande; et le poète et éditeur Rodney Saint-Éloi participe au segment « Ma vie en cinq mots ».

adib alkhalidey rodney saint
La Librairie francophone
La Librairie francophone - Rodney Saint Eloi, Geneviève Brisac, Thomas Gunzig et Mc Solaar

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Jan 30, 2022 46:45


Rodney Saint Eloi, Geneviève Brisac, Thomas Gunzig et Mc Solaar - Rodney Saint Eloi pour « Quand il fait triste Bertha chante » aux éditions Héloïse d'Ormesson - Geneviève Brisac pour « Les enchanteurs » aux éditions de l'Olivier - Thomas Gunzig pour « Le sang des bêtes » aux editions Le Diable Vauvert - Mc Solaar pour la réédition de ses premiers albums et la place du rap dans la culture Francophone Présentation : Emmanuel KHERAD

La Librairie francophone
Rodney Saint-Eloi, Thomas Gunzig, Geneviève Brizac et Mc Solaar

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Jan 29, 2022 54:03


durée : 00:54:03 - La librairie francophone - par : Emmanuel Kherad - Au programme, l'écrivain belge Thomas Gunzig qui raconte la crise de la cinquantaine avec un personnage adepte de la musculation, Le poète haïtien Rodney Saint-Eloi qui nous parle de sa mère et de son pays et Geneviève Brisac qui relate le monde de l'entreprise et du pouvoir

genevi eloi mc solaar brisac solaar thomas gunzig rodney saint
La Librairie francophone
La Librairie francophone - Patricia Loison, Blaise Hofmann, Jean Teulé, Jean Bernier et Rodney Saint-Eloi - 05/12/2021

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Dec 5, 2021 44:57


La journaliste française Patricia Loison raconte dans un livre ses 3 ans d'expatriation au Japon. Un témoignage et une analyse en immersion sur le chemin de la sagesse : "Ceinture de soie", publié aux Editions Fayard Le suisse Blaise Hofmann décrit quant à lui 7 mois de voyage avec sa famille. Un récit qui pointe la mondialisation qui modifie le voyage avec une foule de petites histoires dépaysantes : "Deux petites maitresses zen" » publié aux éditions Zoé ! Nous rendons hommage à Marie-Claire Blais disparue cette semaine à l'âge de 82 ans. Une grande personnalité québécoise qui a marqué la littérature francophone. Nous serons avec son éditeur Jean Bernier depuis Montréal et avec le poète et écrivain Canado-haïtien Rodney Saint-Eloi. Le dernier livre de Marie-Claire Blais « Petites Cendres ou La capture » est publié aux Editions du Seuil Et puis une séquence livre de poche avec Jean Teulé qui raconte Baudelaire comme personne. Caustique, réaliste et percutant ! « Crénom Baudelaire! » publié aux Editions J'ai Lu Présentation : Emmanuel KHERAD

La Librairie francophone
Patricia Loison, Blaise Hofmann, Jean Teulé, Jean Bernier et Rodney Saint-Eloi

La Librairie francophone

Play Episode Listen Later Dec 4, 2021 53:26


durée : 00:53:26 - La librairie francophone - par : Emmanuel Kherad - Aujourd'hui un grand voyage à travers l'Asie avec l'expatriation d'une grande journaliste française au Japon, les carnets de voyages d'un Suisse du côté de Thaïlande et de la Birmanie, l'hommage à une grande écrivaine québécoise disparu cette semaine et une séquence livre de poche.

Désautels le dimanche
Le droit à l'avortement au Mississippi, et le nouveau livre de Charles Sagalane : Journal d'un bibliothécaire de survie

Désautels le dimanche

Play Episode Listen Later Nov 28, 2021 106:28


Frank Desoer analyse la situation du Parti libéral du Québec (PLQ); François Crépeau, ancien rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l'homme des migrants, fait le point sur la migration en Europe; Anyck Béraud se penche sur le droit à l'avortement au Mississippi; Raphaël Bouvier-Auclair dresse le portrait de Joséphine Baker à l'occasion de la cérémonie hommage au Panthéon, à Paris; Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban présentent leur ouvrage Les racistes n'ont jamais vu la mer; Michel Désautels reçoit l'écrivain Charles Sagalane au sujet de la sortie de son septième livre, Journal d'un bibliothécaire de survie; et Manon Globensky et Janic Tremblay nous font part de leurs suggestions de lectures.

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Le 21e
Michel Lacombe s'entretient avec Rodney Saint-Éloi

Le 21e

Play Episode Listen Later Nov 15, 2021 54:01


L'éditeur, poète et essayiste Rodney Saint-Éloi a fondé la maison d'édition Mémoire d'encrier en 2003 pour créer des passerelles entre les imaginaires du Québec et d'Haïti. Il se raconte au micro de Michel Lacombe.

rodney saint michel lacombe
Mission encre noire
Émission du 9 novembre 2021

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 10, 2021


Mission encre noire Tome 32 Chapitre 370. Les racistes n'ont jamais vu la mer par Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, paru en 2021 aux éditions Mémoire d'encrier. Yara El Ghadban et Rodney Saint-Éloi nous invitent ici à dialoguer. Les deux écrivain.e.s se livrent à vous, sous la forme d'un échange épistolaire, riche et bienveillant. À partir de leur propres expériences et de leurs souvenirs, chacun.e tente de répondre à la question du racisme. Librement l'une et l'autre nous régalent de mots, d'idées, de poésie et d'anecdotes, qui malgré le sujet vous feront voyager. L'urgence est de se raconter pour que les villes s'enrichissent d'une mémoire collective inclusive et rassembleuse.Comme il est écrit ici: peut-être qu'il est temps pour les blancs d'écouter, et que le moyen le plus sûr est de partager ces récits qu'on ne raconte pas. Poussons-nous sous l'arbre à palabres, ce soir, aux côtés de mes invités, Yara El-Ghadban et Rodney Saint-Éloi sont à Mission encre noire. Extrait:« Les femmes ont tant subi la violence de la langue qu'elles ont développé leur propre vocabulaire. Elles nous ont donné le mot mansplaining pour dire la tendance des hommes à vouloir expliquer les choses aux femmes, comme on le fait aux enfants. Il y a aussi le whitesplaining, ces conversations entre blancs et non blancs, où chacun doit respecter son rôle. Par la couleur de notre peau, par nos accents et nos histoires, nous sommes les pauvres, les malavisés, les confus. Nous sommes le fardeau des blancs et leur responsabilité de maîtres du monde. C'est aux blancs de nous guider vers la lumière, de nous apprendre les règles de la grammaire, nous montrer ce que c'est une vraie maison d'édition et ce que c'est un vrai éditeur. Il n'est pas Noir, et il ne parle pas créole. S'il fallait ajouter à cela une éditrice arabe qui écrit dans sa troisième langue, eh bien, c'est la recette pour un désastre ! J'aime cette confusion Rodney. J'aime les sourires condescendants quand tu insères le mot révolution dans tes phrases. Le subtil, «il n'est pas sérieux» ou«laissons-les à leur délusions, ces Noirs et ces Arabes».» Nous sommes un continent, correspondance Mestiza par Nicholas Dawson et Karine Rosso paru en 2021 aux éditions Triptyque dans la collection Difforme. Osons danser sur this bridge call home. Sachons prêter l'oreille à cette conversation passionnante qui vous demandera sans doute de ralentir un peu, pour mieux ressentir l'écho d'une voix unique, celle de Gloria Anzualda. À partir de ses réflexions, Karine Rosso et Nicholas Dawson reprennent un échange épistolaire amorcé avec l'ouvrage Se faire éclatée, expériences marginales et écriture de soi qui s'achevait précisément sur une citation de la langue enflammée de Gloria Anzaldua. Cette nouvelle rencontre est une invite à reprendre leur dialogue autour de l'œuvre de l'autrice d'origine texane décédée le 15 mai 2004 à Santa Cruz. Ce livre, c'est aussi l'histoire d'une amitié, l'une et l'autre nous offrent une traversée intime des continents pour «décentrer la parole blanche, unilingue et consensuelle qui domine les médias et la culture» comme le souligne Pierre-Luc Landry en préface. Nous sommes un continent appelle à un changement du monde et à ses façons de penser. Ce livre tisse des liens et il existe précisément pour vous permettre de ne pas rester sur le seuil des mutations économiques et sociales à venir. Je vous invite à découvrir cet espaces de tous les possibles, là où se cotoît toutes les marginalités: la frontière, en compagnie de Nicholas Dawson et Karine Rosso, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« Buenos Aires (Argentine), 18 janvier 2019. Cher Nicolas, C'est la première fois que je t'écris à la main. Je suis toujours à Buenos Aires, dans un café situé en face d'une gare de banlieue. Je fume sur la terrasse en regardant les couples, les ami.e.s et les familles nombreuses aux tables voisines. La musique qui me parvient de l'intérieur du café (Amy Winehouse, Dirty Dancing) me rappelle ce que tu m'as écrit dans anti-gringo qu'on pourrait le croire. Contrairement à toi, je n'ai toutefois pas été en contact avec les milieux universitaires. Ici, mes ami.e.s et ma belle famille se déplacent en circulos militantes ou dans des espaces culturels alternatifs. Il est vrai que celleux qui ont été à l'université citent parfois Bourdieu, Lacan ou Chomsky, mais depuis que je suis ici, j'entends davantage parler del FIT (Frente de izquierda de los trabajadores) et du mouvement pour la légalisation de l'avortement. Cette année, des centaines de milliers d'Argentines sont descendues dans la rue pour défendre le droit d'avorter sans avoir à risquer leur vie. Munies d'un foulard vert, elles ont défilé jour et nuit devant le congrès. (Je m'interromps pour évoquer la femme et ses trois enfants qui passent en ce moment aux tables pour demander de la monnaie. Il y a dix minutes, j'ai acheté trois paires de bas pour 100 pesos à un jeune homme qui me disait «por favor señorita, ayudame»).»  

Mission encre noire
Émission du 9 novembre 2021

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 10, 2021


Mission encre noire Tome 32 Chapitre 370. Les racistes n'ont jamais vu la mer par Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban, paru en 2021 aux éditions Mémoire d'encrier. Yara El Ghadban et Rodney Saint-Éloi nous invitent ici à dialoguer. Les deux écrivain.e.s se livrent à vous, sous la forme d'un échange épistolaire, riche et bienveillant. À partir de leur propres expériences et de leurs souvenirs, chacun.e tente de répondre à la question du racisme. Librement l'une et l'autre nous régalent de mots, d'idées, de poésie et d'anecdotes, qui malgré le sujet vous feront voyager. L'urgence est de se raconter pour que les villes s'enrichissent d'une mémoire collective inclusive et rassembleuse.Comme il est écrit ici: peut-être qu'il est temps pour les blancs d'écouter, et que le moyen le plus sûr est de partager ces récits qu'on ne raconte pas. Poussons-nous sous l'arbre à palabres, ce soir, aux côtés de mes invités, Yara El-Ghadban et Rodney Saint-Éloi sont à Mission encre noire. Extrait:« Les femmes ont tant subi la violence de la langue qu'elles ont développé leur propre vocabulaire. Elles nous ont donné le mot mansplaining pour dire la tendance des hommes à vouloir expliquer les choses aux femmes, comme on le fait aux enfants. Il y a aussi le whitesplaining, ces conversations entre blancs et non blancs, où chacun doit respecter son rôle. Par la couleur de notre peau, par nos accents et nos histoires, nous sommes les pauvres, les malavisés, les confus. Nous sommes le fardeau des blancs et leur responsabilité de maîtres du monde. C'est aux blancs de nous guider vers la lumière, de nous apprendre les règles de la grammaire, nous montrer ce que c'est une vraie maison d'édition et ce que c'est un vrai éditeur. Il n'est pas Noir, et il ne parle pas créole. S'il fallait ajouter à cela une éditrice arabe qui écrit dans sa troisième langue, eh bien, c'est la recette pour un désastre ! J'aime cette confusion Rodney. J'aime les sourires condescendants quand tu insères le mot révolution dans tes phrases. Le subtil, «il n'est pas sérieux» ou«laissons-les à leur délusions, ces Noirs et ces Arabes».» Nous sommes un continent, correspondance Mestiza par Nicholas Dawson et Karine Rosso paru en 2021 aux éditions Triptyque dans la collection Difforme. Osons danser sur this bridge call home. Sachons prêter l'oreille à cette conversation passionnante qui vous demandera sans doute de ralentir un peu, pour mieux ressentir l'écho d'une voix unique, celle de Gloria Anzualda. À partir de ses réflexions, Karine Rosso et Nicholas Dawson reprennent un échange épistolaire amorcé avec l'ouvrage Se faire éclatée, expériences marginales et écriture de soi qui s'achevait précisément sur une citation de la langue enflammée de Gloria Anzaldua. Cette nouvelle rencontre est une invite à reprendre leur dialogue autour de l'œuvre de l'autrice d'origine texane décédée le 15 mai 2004 à Santa Cruz. Ce livre, c'est aussi l'histoire d'une amitié, l'une et l'autre nous offrent une traversée intime des continents pour «décentrer la parole blanche, unilingue et consensuelle qui domine les médias et la culture» comme le souligne Pierre-Luc Landry en préface. Nous sommes un continent appelle à un changement du monde et à ses façons de penser. Ce livre tisse des liens et il existe précisément pour vous permettre de ne pas rester sur le seuil des mutations économiques et sociales à venir. Je vous invite à découvrir cet espaces de tous les possibles, là où se cotoît toutes les marginalités: la frontière, en compagnie de Nicholas Dawson et Karine Rosso, ce soir, à Mission encre noire. Extrait:« Buenos Aires (Argentine), 18 janvier 2019. Cher Nicolas, C'est la première fois que je t'écris à la main. Je suis toujours à Buenos Aires, dans un café situé en face d'une gare de banlieue. Je fume sur la terrasse en regardant les couples, les ami.e.s et les familles nombreuses aux tables voisines. La musique qui me parvient de l'intérieur du café (Amy Winehouse, Dirty Dancing) me rappelle ce que tu m'as écrit dans anti-gringo qu'on pourrait le croire. Contrairement à toi, je n'ai toutefois pas été en contact avec les milieux universitaires. Ici, mes ami.e.s et ma belle famille se déplacent en circulos militantes ou dans des espaces culturels alternatifs. Il est vrai que celleux qui ont été à l'université citent parfois Bourdieu, Lacan ou Chomsky, mais depuis que je suis ici, j'entends davantage parler del FIT (Frente de izquierda de los trabajadores) et du mouvement pour la légalisation de l'avortement. Cette année, des centaines de milliers d'Argentines sont descendues dans la rue pour défendre le droit d'avorter sans avoir à risquer leur vie. Munies d'un foulard vert, elles ont défilé jour et nuit devant le congrès. (Je m'interromps pour évoquer la femme et ses trois enfants qui passent en ce moment aux tables pour demander de la monnaie. Il y a dix minutes, j'ai acheté trois paires de bas pour 100 pesos à un jeune homme qui me disait «por favor señorita, ayudame»).»  

Pénélope
La bande des 4, et un médecin clown

Pénélope

Play Episode Listen Later Oct 22, 2021 129:41


La bande des 4 discute de la troisième saison de la série Succession, du nouvel album Astérix et le griffon, du film La vie extraordinaire de Louis Wain et du livre Les racistes n'ont jamais vu la mer, de Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban; le médecin français et artiste de cirque Philippe Goudard parle de sa conférence spectacle Du côté de la vie; Patricia Bitu Tshikudi, à Winnipeg, Éric Robitaille, à Sudbury, et Mireille Langlois, à Vancouver, font le tour des actualités au pays; et Fred Bastien, Sonya Bacon et Julie Buchinger présentent la revue des tendances.

Plus on est de fous, plus on lit!
Analyse d'Ovila et dialogue sur le racisme

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Oct 5, 2021 105:29


Étienne Beaulieu tente une analyse d'Ovila Pronovost, le célèbre personnage des Filles de Caleb, d'Arlette Cousture; D'emblée, Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban rassurent leurs futurs lecteurs et lectrices; Les racistes n'ont jamais vu la mer est un essai qui ne pointe personne du doigt et qui ne fait aucun appel au sentiment de culpabilité, bien au contraire.

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Mort à la poésie
Mort à la poésie - Épisode 76 : Ocean Vuong

Mort à la poésie

Play Episode Listen Later Jun 21, 2021 7:32


Salut à vous, La semaine dernière je vous présentais le poète Rodney Saint-Éloi, il est temps désormais de s'intéresser aux publications de la maison d'édition qu'il a créée en 2003 à Montréal. Aujourd'hui, le jeune poète et romancier américain Ocean Vuong, né en 1988 au Vietnam, dont la mère est une enfant de la guerre. Vous avez sans doute entendu parler d'Ocean Vuong en début d'année lorsque les éditions Gallimard ont fait paraître la traduction de son premier roman très remarqué Un bref instant de splendeur. Quelques années auparavant, Mémoire d'encrier publiait son premier recueil de poèmes, couronné du prestigieux prix T.S. Eliot, traduit en français par Marc Charron sous le titre Ciel de nuit blessé par balles. C'est beau, c'est brut, ce recueil est l'un des plus beaux que j'ai pu lire ces derniers mois. Bonne écoute ! Retrouvez tous les épisodes de Mort à La Poésie sur : https://addict-culture.com/mort-a-la-poesie/

Le Cochaux Show
Le Cochaux Show du 19 juin 2021

Le Cochaux Show

Play Episode Listen Later Jun 19, 2021 114:31


Émission spéciale sur la littérature autochtone: Entrevues avec Michel Jean, Isabelle Picard, Isabelle Larouche, Daniel Sioui et Rodney Saint-Éloi. Les chroniques de Caroline Tellier et David Lessard-Gagnon.

juin entrevues rodney saint isabelle picard
Mort à la poésie
Mort à la poésie - Épisode 75 : Rodney Saint-Éloi

Mort à la poésie

Play Episode Listen Later Jun 14, 2021 8:16


Aujourd'hui Barz nous propose de découvrir ou redécouvrir un poète majeur, Rodney Saint-Éloi, fondateur de la maison d'édition Mémoire d'encrier qui a sorti il y a quelques jours un recueil de poésie chez Points/Poésie : “Nous ne trahirons pas le poème” Retrouvez tous les épisodes de Mort à La Poésie sur : https://addict-culture.com/mort-a-la-poesie/

Le Cabaret des variétés littéraires
Rodney Saint-Éloi - Quand il fait triste Bertha chante

Le Cabaret des variétés littéraires

Play Episode Listen Later Mar 11, 2021 26:48


Rodney Saint-Éloi, poète, romancier et directeur de la maison d'édition Mémoire d'encrier, lit un extrait de Quand il fait triste Bertha chante (Québec Amérique). La performance et l'entretien ont été enregistrés à l'occasion de la 42e édition du Salon du livre de l'Outaouais, le 28 février 2021. Animateur : Julien Morissette / Musique : Tenaga / Montage : François Larivière / Une co-production du Salon du livre de l'Outaouais et de Transistor Média.★ Support this podcast ★

Mission encre noire
Émission du 3 novembre 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 4, 2020


Mission encre noire Tome 29 Chapitre 340. L'absente de tous bouquets de Catherine Mavrikakis paru en 2020 aux éditions Héliotrope. « Parle à ta mère, il faut continuer à parler à ta mère.» Suivant les conseils de Rodney Saint-Éloi, Catherine Mavrikakis décide de prendre le deuil de sa mère à bras le corps. Elle, cette mère, Denise, qui n'apprécie les fleurs que taillées et dressées dans un vase. Elle, qui devient, malgré tout, l'objet précieux de ce livre un après sa mort. D'elle, l'autrice cherche encore la voix, la chaleur d'une main, les éclats de rire. Dans cette partie de sa vie, sa fille, puisqu'elle est morte, ose tout lui dire, même de l'appeler maman. Denise conservera longtemps la nostalgie, comme une plaie ouverte, d'une France qui n'existe déjà presque plus, son pays natal. Catherine Mavrikakis se laisse traverser par les éclats des souvenirs, dans ce livre. Elle nous raconte sa mère, en rose cruelle, en divin laurier des âmes exilées, dans la blancheur sanglotante du lys, des gerbes chères à Mallarmé. Intime comme jamais, prête à nous faire goûter de ces bouquets de fleurs d'hiver qui arrivent à pousser malgré tout, l'autrice gifle et épouse sa douleur comme on dompte l'absence soudaine d'un amour disparu. C'est magnifique et bouleversant. Catherine Mavrikakis est invitée, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Maman a vécu loin de la rumeur du présent. Elle refusait de se laisser porter par les malheurs de son temps. Elle n'acceptait pas que je lui parle de mon souci du monde. Il faut vivre sans penser à tout cela, autrement, tu me le disais, «on n'en finirait pas». C'est vrai qu'on n'en finit pas de veiller sur la douleur des autres, on peut passer sa vie dans cet état d'attention là. La littérature est anachronique. Elle n'a rien du journal, du quotidien livré en pâture à ceux qui s'en repaissent. Je ne sais pas si je dois aux conseils de Maman mon écart face au monde, qui m'a permis de me noyer dans la lecture. Enfants, nous ne fréquentions personne et nous vivions dans leurs passés, à elle et à Papa. Néanmoins, dans ce retrait où ton existence s'était installée, toi qui t'étais pris l'Histoire et la Grande guerre en pleine gueule de seize à vingt ans, tu m'as donné de quoi cultiver ma solitude. Je t'en sais infiniment gré.» Un peu en marge: Houellebecq poète par Olivier Parenteau paru en 2020 aux éditions Nota Bene collection Miniatures. Olivier Parenteau a buté par hasard sur un vers de Michel Houellebecq au détour des rayons d'une bouquinerie: « D'abord j'ai trébuché dans un congélateur». Séduit par la banalité et l'humour qui se dégage du texte, il décide de lire la suite. L'auteur propose, ici, dans un texte condensé, argumenté et illustré, d'aborder les poèmes plutôt méconnus de l'écrivain français, dont les romans font en général, systématiquement la une des médias. Si Michel Houellebecq met en valeur des lieux et des sentiments du français moyen, qui, autrement ne figurent pas ou peu en poésie, il y a un thème qui surnage par dessus tout: l'amour.  Un mot que l'auteur ne prend pas à la légère, comme nous allons le constater, puisque Olivier Parenteau est invité, à Mission encre noire. Extrait: « Après dix ans de fréquentation assidue, le charme des poèmes de Houellebecq opère toujours. Il y a des raisons intellectuelles à cela: les avoir souvent analysés dans le détail et les avoir fréquemment enseignés a achevé de me convaincre de leur densité sémantique et de l'originalité du regard qu'ils portent sur un monde patiemment dépecé, vers après vers, sans aucune trace de complaisance. Mais les poèmes de Houellebecq battent en brèche l'herméneute soucieux de produire des analyses académiquement recevables qu'il m'arrive d'être. Ils finissent toujours par me rappeler que si je les aime tant, c'est pour des raisons plus directement affectives. En fait, si ces poèmes me touchent, c'est parce qu'ils sont tout simplement renversants de sincérité.»  

Mission encre noire
Émission du 3 novembre 2020

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Nov 4, 2020


Mission encre noire Tome 29 Chapitre 340. L'absente de tous bouquets de Catherine Mavrikakis paru en 2020 aux éditions Héliotrope. « Parle à ta mère, il faut continuer à parler à ta mère.» Suivant les conseils de Rodney Saint-Éloi, Catherine Mavrikakis décide de prendre le deuil de sa mère à bras le corps. Elle, cette mère, Denise, qui n'apprécie les fleurs que taillées et dressées dans un vase. Elle, qui devient, malgré tout, l'objet précieux de ce livre un après sa mort. D'elle, l'autrice cherche encore la voix, la chaleur d'une main, les éclats de rire. Dans cette partie de sa vie, sa fille, puisqu'elle est morte, ose tout lui dire, même de l'appeler maman. Denise conservera longtemps la nostalgie, comme une plaie ouverte, d'une France qui n'existe déjà presque plus, son pays natal. Catherine Mavrikakis se laisse traverser par les éclats des souvenirs, dans ce livre. Elle nous raconte sa mère, en rose cruelle, en divin laurier des âmes exilées, dans la blancheur sanglotante du lys, des gerbes chères à Mallarmé. Intime comme jamais, prête à nous faire goûter de ces bouquets de fleurs d'hiver qui arrivent à pousser malgré tout, l'autrice gifle et épouse sa douleur comme on dompte l'absence soudaine d'un amour disparu. C'est magnifique et bouleversant. Catherine Mavrikakis est invitée, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Maman a vécu loin de la rumeur du présent. Elle refusait de se laisser porter par les malheurs de son temps. Elle n'acceptait pas que je lui parle de mon souci du monde. Il faut vivre sans penser à tout cela, autrement, tu me le disais, «on n'en finirait pas». C'est vrai qu'on n'en finit pas de veiller sur la douleur des autres, on peut passer sa vie dans cet état d'attention là. La littérature est anachronique. Elle n'a rien du journal, du quotidien livré en pâture à ceux qui s'en repaissent. Je ne sais pas si je dois aux conseils de Maman mon écart face au monde, qui m'a permis de me noyer dans la lecture. Enfants, nous ne fréquentions personne et nous vivions dans leurs passés, à elle et à Papa. Néanmoins, dans ce retrait où ton existence s'était installée, toi qui t'étais pris l'Histoire et la Grande guerre en pleine gueule de seize à vingt ans, tu m'as donné de quoi cultiver ma solitude. Je t'en sais infiniment gré.» Un peu en marge: Houellebecq poète par Olivier Parenteau paru en 2020 aux éditions Nota Bene collection Miniatures. Olivier Parenteau a buté par hasard sur un vers de Michel Houellebecq au détour des rayons d'une bouquinerie: « D'abord j'ai trébuché dans un congélateur». Séduit par la banalité et l'humour qui se dégage du texte, il décide de lire la suite. L'auteur propose, ici, dans un texte condensé, argumenté et illustré, d'aborder les poèmes plutôt méconnus de l'écrivain français, dont les romans font en général, systématiquement la une des médias. Si Michel Houellebecq met en valeur des lieux et des sentiments du français moyen, qui, autrement ne figurent pas ou peu en poésie, il y a un thème qui surnage par dessus tout: l'amour.  Un mot que l'auteur ne prend pas à la légère, comme nous allons le constater, puisque Olivier Parenteau est invité, à Mission encre noire. Extrait: « Après dix ans de fréquentation assidue, le charme des poèmes de Houellebecq opère toujours. Il y a des raisons intellectuelles à cela: les avoir souvent analysés dans le détail et les avoir fréquemment enseignés a achevé de me convaincre de leur densité sémantique et de l'originalité du regard qu'ils portent sur un monde patiemment dépecé, vers après vers, sans aucune trace de complaisance. Mais les poèmes de Houellebecq battent en brèche l'herméneute soucieux de produire des analyses académiquement recevables qu'il m'arrive d'être. Ils finissent toujours par me rappeler que si je les aime tant, c'est pour des raisons plus directement affectives. En fait, si ces poèmes me touchent, c'est parce qu'ils sont tout simplement renversants de sincérité.»  

Plus on est de fous, plus on lit!
Rodney Saint-Eloi et Deon Meyer

Plus on est de fous, plus on lit!

Play Episode Listen Later Oct 13, 2020 105:13


Rodney Saint-Eloi ne tarit pas d'éloges à l'égard de sa mère, à qui il rend un vibrant hommage dans Quand il fait triste, Bertha chante. Le poète, écrivain et fondateur de la maison d'édition Québec Amérique vient nous lire un extrait de son roman, qui paraît aujourd'hui; Isabelle Richer et Norbert Spehner saluent à l'unisson le nouveau roman politicopolicier de Deon Meyer, La proie.

quand eloi deon meyer isabelle richer rodney saint
Patcast
ÉPISODE #12 JEAN KABUTA ET RODNEY SAINT ÉLOI

Patcast

Play Episode Listen Later Sep 21, 2020 91:00


Pour vous abonner, recevoir les épisodes dès leur sortie et encourager ma démarche d'aller à la rencontre de gens extraordinaires, c'est par ici: www.patreon.com/patcast Congolais d'origine et Belge d'adoption, Jean Kabuta a été un professeur passionné de néerlandais et d'anglais au secondaire. Il a ensuite enseigné la linguistique et la littérature africaines à l'Université de Gand en Belgique. Artiste et auteur, il publie, en 2015 le livre "Le Kasàlà: une école de l'émerveillement'. Jean pratique et transmet le Kasàlà, art oratoire africain, qui consiste à célébrer l'autre et à reconnaître en soi nos qualités. Poète, écrivain, essayiste, éditeur, né à Cavaillon (Haïti), Rodney Saint-Éloi est l'auteur d'une quinzaine de livres de poésie. Il a dirigé plusieurs anthologies, a réalisé plusieurs spectacles, reçu de nombreux prix et distinctions littéraires. Membre de l'Académie des Lettres du Québec depuis 2015, il devient également Compagnon de l'Ordre des Arts et des Lettres du Québec en mai 2019. Voyageur, conférencier, passeur de textes, de formes et de mémoires, il fonde à Montréal en 2003 les éditions Mémoire d'encrier, devenues très vite la référence en diversité et littérature-monde. JEAN KABUTA Livre : Le Kasàlà: une école de l'émerveillement https://amzn.to/3irtpjz Vidéo : La Fabrique Culturelle https://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/7177/recreation-le-moment-de-jean-kabuta RODNEY SAINT-ÉLOI http://memoiredencrier.com/rodney-saint-eloi/ Livre: Quand il fait triste Bertha chante https://www.quebec-amerique.com/livres/litterature/litterature-amerique/quand-il-fait-triste-bertha-chante-10333

CKRL 89,1
LITTÉRATURE | Racisme au Canada: Deux livres, deux genres

CKRL 89,1

Play Episode Listen Later Jun 13, 2020 10:09


Le racisme systémique revient à l’avant-scène de l’actualité en raison des manifestations monstres dénonçant en ce moment le sujet aux États-Unis. Dans sa chronique littéraire du 12 juin dans Les Matins Éphémères, Carolyne Ménard nous recommande deux livres qui traite du racisme systémique au Canada sous deux genres différents. Le premier, de Robyn Maynard, est un essai écrit afin de mieux faire comprendre l'existence du racisme systémique au Canada: « NoirEs sous surveillance: esclavage, répression et violence d'État au Canada » Le deuxième est un recueil de poèmes qui évoque la souffrance et les difficultés des immigrants, composés par le poète québécois d'origine haïtienne et fondateur de la maison d'édition Mémoire d'encrier, Rodney Saint-Éloi: « Nous ne trahirons pas le poème ». Plus d’infos: NoirEs sous surveillance: esclavage, répression et violence d'État au Canada, Mémoire d'encrier, 2018 Rodney Saint-Éloi, Nous ne trahirons pas le poème, Mémoire d'encrier, 2019 Extrait de l'émission Les Matins Éphémères du 12 juin 2020.

Mission encre noire
Émission du 8 octobre 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Oct 9, 2019


Mission encre noire Tome 27 Chapitre 318. Nous ne trahirons pas le poème de Rodney Saint-Éloi paru en 2019 aux éditions Mémoire d'encrier. Avec élégance et style, le poète ici martèle un appel à la résistance: Nous ne trahirons pas ! Ni la voix des ancêtres, ni celle de la terre-mère, grand-mère, ni celle du corps qui se fait parfois sauvage, tantôt sensuelle. La voix du poète exige à goûter au chant du monde, à sentir, coeur léger, l'amour qui grandit. Car, il faut se l'avouer nous avons failli. Les guerres, les séismes, les échouages sur les plages cimetières de la méditerranée nous le remémorent encore trop souvent. Tam-tam la nuit, Tam-tam le jour, le tambour lancinant guidera votre lecture. Et si au détour d'un poème l'ombre d'un illustre plane, si une seule voix oubliée nous manque, soyez-en sûr, le poète se fera volcan, écume, tempête pour clamer le feu de la vérité, pour mettre au jour ce que l'on refuse de nommer, pour nous permettre de revendiquer la venue d'une aube décoloniale. Ce soir, Rodney Saint-Éloi nous dicte la route, il est notre invité à Mission encre noire. Extrait: «histoire de mes chaînes/l'histoire n'est pas l'histoire/histoire de mes ensauvagements/de mes errances/je ne compte pas les phares/je me dédie aux phrases orphelines/gardiens des continents/mon nom est ma trahison/j'invoque l'arbre totem/la sorcière dit/vas-y/vas-y seul/au coeur des syllabes/à l'orée de la toundra/demande la route au maître caribou/garde neuve ta solitude/tiens dans tes mains/l'habitude de la joie/et les émeutes du soleil » Nos vies de plume de Karine Légeron paru en 2019 aux éditions Leméac. Alice se berce en regardant la mer, assise sous un pin. Elle veut enfin révéler toute la vérité sur son histoire, mais par où commencer ? Même si elle range son carnet dans la bibliothèque entre Anne hébert et Michel Houellebecq, pour plus tard, lorsque l'enfant qu'elle porte fêtera sa quinzième année ; elle doute encore. Tout à un début, ici, le souvenir apparaît, celui d'un carte postale d'Azaé, sa mère, celui d'une petite écriture à l'encre turquoise, accompagné d'un cachet de la poste argentin. Puis elle se figure, en voyant son chien qui court sur les falaises, les endroits qu'elle a habités, son enfance meurtrie, les non-dits, la folie noire sa mère. Azaé qui la supplie de venir l'aider, là, en argentine, de réussir à la sauver. Elle décide de tout quitter en 24 heures, son chum, son appartement parisien et son travail ennuyant.  Elle sait, pourtant, elle va souffrir. Des falaises bretonnes en passant par les montagnes des Andes, ce splendide premier roman très réussi, vous plantera une écharde dans l'esprit: doit-on tout dire, se doit-on de tout transmettre ? Nos vies de plume remonte le temps et se révèle être un fascinant puzzle. Karine Légeron a quitté il y a bien longtemps la ruta nacional 9 pour venir nous rendre visite, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Je crois que j'ai réalisé très tôt qu'elle était malade, que quelque chose n'allait pas. Et ça m'affolait, cette chose qui la rongeait et la faisait passer du rire aux larmes. Ça me gênait, ça me faisait honte. Alors je préférais me dire qu'elle était égoiste, irresponsable, menteuse, immature, lunatique, une mauvaise mère. malsaine et peut-être dangereuse. C'était plus facile que d'admettre qu'elle était folle. Oui: folle. j'ai souvent pensé que Paul était survenu comme une bouée de sauvetage, un moyen d'échapper à la démence d'Azaé. Que je m'étais mariée pour la fuir et me mettre à couvert.»  

Mission encre noire
Émission du 8 octobre 2019

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Oct 8, 2019


Mission encre noire Tome 27 Chapitre 318. Nous ne trahirons pas le poème de Rodney Saint-Éloi paru en 2019 aux éditions Mémoire d'encrier. Avec élégance et style, le poète ici martèle un appel à la résistance: Nous ne trahirons pas ! Ni la voix des ancêtres, ni celle de la terre-mère, grand-mère, ni celle du corps qui se fait parfois sauvage, tantôt sensuelle. La voix du poète exige à goûter au chant du monde, à sentir, coeur léger, l'amour qui grandit. Car, il faut se l'avouer nous avons failli. Les guerres, les séismes, les échouages sur les plages cimetières de la méditerranée nous le remémorent encore trop souvent. Tam-tam la nuit, Tam-tam le jour, le tambour lancinant guidera votre lecture. Et si au détour d'un poème l'ombre d'un illustre plane, si une seule voix oubliée nous manque, soyez-en sûr, le poète se fera volcan, écume, tempête pour clamer le feu de la vérité, pour mettre au jour ce que l'on refuse de nommer, pour nous permettre de revendiquer la venue d'une aube décoloniale. Ce soir, Rodney Saint-Éloi nous dicte la route, il est notre invité à Mission encre noire. Extrait: «histoire de mes chaînes/l'histoire n'est pas l'histoire/histoire de mes ensauvagements/de mes errances/je ne compte pas les phares/je me dédie aux phrases orphelines/gardiens des continents/mon nom est ma trahison/j'invoque l'arbre totem/la sorcière dit/vas-y/vas-y seul/au coeur des syllabes/à l'orée de la toundra/demande la route au maître caribou/garde neuve ta solitude/tiens dans tes mains/l'habitude de la joie/et les émeutes du soleil » Nos vies de plume de Karine Légeron paru en 2019 aux éditions Leméac. Alice se berce en regardant la mer, assise sous un pin. Elle veut enfin révéler toute la vérité sur son histoire, mais par où commencer ? Même si elle range son carnet dans la bibliothèque entre Anne hébert et Michel Houellebecq, pour plus tard, lorsque l'enfant qu'elle porte fêtera sa quinzième année ; elle doute encore. Tout à un début, ici, le souvenir apparaît, celui d'un carte postale d'Azaé, sa mère, celui d'une petite écriture à l'encre turquoise, accompagné d'un cachet de la poste argentin. Puis elle se figure, en voyant son chien qui court sur les falaises, les endroits qu'elle a habités, son enfance meurtrie, les non-dits, la folie noire sa mère. Azaé qui la supplie de venir l'aider, là, en argentine, de réussir à la sauver. Elle décide de tout quitter en 24 heures, son chum, son appartement parisien et son travail ennuyant.  Elle sait, pourtant, elle va souffrir. Des falaises bretonnes en passant par les montagnes des Andes, ce splendide premier roman très réussi, vous plantera une écharde dans l'esprit: doit-on tout dire, se doit-on de tout transmettre ? Nos vies de plume remonte le temps et se révèle être un fascinant puzzle. Karine Légeron a quitté il y a bien longtemps la ruta nacional 9 pour venir nous rendre visite, ce soir, à Mission encre noire. Extrait: « Je crois que j'ai réalisé très tôt qu'elle était malade, que quelque chose n'allait pas. Et ça m'affolait, cette chose qui la rongeait et la faisait passer du rire aux larmes. Ça me gênait, ça me faisait honte. Alors je préférais me dire qu'elle était égoiste, irresponsable, menteuse, immature, lunatique, une mauvaise mère. malsaine et peut-être dangereuse. C'était plus facile que d'admettre qu'elle était folle. Oui: folle. j'ai souvent pensé que Paul était survenu comme une bouée de sauvetage, un moyen d'échapper à la démence d'Azaé. Que je m'étais mariée pour la fuir et me mettre à couvert.»  

Les nuits contraires
Poésie Go: Je suis la fille du baobab brûlé | Rodney Saint-Éloi (10/12)

Les nuits contraires

Play Episode Listen Later Oct 1, 2018 4:46


Un poème inédit de Rodney Saint-Éloi porté à la création sonore, pour rendre la poésie à l'oralité.Poésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnéto. Les poèmes ont été diffusés en 2017 dans les stations de métro de la ville de Montréal.

Les nuits contraires
Poésie Go: Je suis la fille du baobab brûlé | Rodney Saint-Éloi (10/12)

Les nuits contraires

Play Episode Listen Later Oct 1, 2018 4:46


Un poème inédit de Rodney Saint-Éloi porté à la création sonore, pour rendre la poésie à l'oralité.Poésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnéto. Les poèmes ont été diffusés en 2017 dans les stations de métro de la ville de Montréal.

PoésieGo!
Poésie Go (10/12) : Je suis la fille du baobab brûlé | Rodney Saint-Éloi

PoésieGo!

Play Episode Listen Later May 14, 2018 4:46


Un poème inédit de Rodney Saint-Éloi porté à la création sonore, pour rendre la poésie à l'oralité.Poésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnéto. Les poèmes ont été diffusés en 2017 dans les stations de métro de la ville de Montréal.Réalisation et création sonore : MagnétoPoésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnétowww.magnetobalado.com

PoésieGo!
Poésie Go (10/12) : Je suis la fille du baobab brûlé | Rodney Saint-Éloi

PoésieGo!

Play Episode Listen Later May 14, 2018 4:46


Un poème inédit de Rodney Saint-Éloi porté à la création sonore, pour rendre la poésie à l'oralité.Poésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnéto. Les poèmes ont été diffusés en 2017 dans les stations de métro de la ville de Montréal.Réalisation et création sonore : MagnétoPoésie go! est une production du Festival de la poésie de Montréal conçue en partenariat avec Magnétowww.magnetobalado.com

RCI Tam-tam Canada
FR_Entrevue__1

RCI Tam-tam Canada

Play Episode Listen Later Oct 18, 2016 9:54


Rodney Saint-Éloi confie à Maryse Jobin que son livre Passion Haïti est un dictionnaire amoureux d’Haïti.

entrevue rodney saint
Mission encre noire
Émission du 12 janvier 2016

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Jan 13, 2016


Mission encre noire Tome 16 Chapitre 207 Pour débuter cette année 2016, Éric vous invite au voyage. Au programme Israel, le Grand nord et un voyage extraordinaire. Un cheval entre dans un bar de David Grossman paru en 2015 aux éditions du Seuil, nous présente le comique Dovalé G. sur la scène d'un club miteux dans la petite ville côtière de Netanya en Israel. Il interpelle le public et en particulier un ami d'enfance invité pour l'occasion. Au risque de déplaire, le comique dévoile ses secrets les plus intimes devant une audience médusée. David Grossman signe ici un roman d'une lucidité troublante, la tension est palpable à chaque page. Et vous ? Allez-vous applaudir ou fuir la salle ? Extrait: 'A nouveau règne le silence le plus complet et l'atmosphère devient suffocante. L'idée que jamais il ne va se relever de son fauteuil passe par la tête de tous les spectateurs, semble-t-il. Comme si chacun d'entre nous pressentait que quelque part, dans on ne sait quel tribunal lointain et arbitraire, le sort de Dovalé se jouait à pile ou face.' Dans son deuxième roman Nord infini paru en 2015 aux éditions du Boréal, Kathleen Winter embarque sur un navire russe pour une traversée du passage du nord-ouest. Partie sur les traces de Knud Rasmussen et Sir John Franklin, l'auteure va livrer de l'intérieur son ressenti. Ce voyage est l'occasion d'une prise de conscience toute personnelle: qu'est-ce qui me rattache à cette terre ? Et vous ? Extrait: 'Peter a versé du sang dans le plastique et s'est redressé sur les pierres rougies, le tenant dans ses mains. Les pierres étaient si glissantes qu'en cherchant à m'approcher pour mieux voir, j'ai dérapé et je suis tombée. - De la cervelle ? a repris Aaju. Du coeur ? Je pourrai prendre un morceau de foie, s'il vous plaît ?' Dernière étape pour ce soir, une lecture passionnante. Sur les traces de Champlain, un voyage extraordinaire en 24 tableaux paru en 2015 aux éditions Prise de parole c'est un collectif d'auteurs d'Acadie, de France, d'Ontario, des Premières Nations et du Québec, montés à bord du train l'Océan le 23 octobre dernier, au départ d'halifax et à destination de Toronto avec pour objectif d'écrire en 24 heures, un roman inspiré par Samuel Champlain. Extrait:' J'ai promis le peuplement de ces terres sauvages. J'étais sans nuance.' Nos fils allaient venir ici pour baiser vos filles à pleines dents et pupler ces espaces inhabités. Nous serons des cousins...' Je suis le grand fourreur de la Nouvelle-France. Je suis le grand fornicateur de ces espaces que j'ai cartographié comme un grand sexe. Kebec, c'est dans les entrelacs de ces rivières cordées que je pisse ma joie et c'est là aussi que je trouverai ma mort'. Rodney Saint-Éloi

Mission encre noire
Émission du 12 janvier 2016

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Jan 13, 2016


Mission encre noire Tome 16 Chapitre 207 Pour débuter cette année 2016, Éric vous invite au voyage. Au programme Israel, le Grand nord et un voyage extraordinaire. Un cheval entre dans un bar de David Grossman paru en 2015 aux éditions du Seuil, nous présente le comique Dovalé G. sur la scène d'un club miteux dans la petite ville côtière de Netanya en Israel. Il interpelle le public et en particulier un ami d'enfance invité pour l'occasion. Au risque de déplaire, le comique dévoile ses secrets les plus intimes devant une audience médusée. David Grossman signe ici un roman d'une lucidité troublante, la tension est palpable à chaque page. Et vous ? Allez-vous applaudir ou fuir la salle ? Extrait: 'A nouveau règne le silence le plus complet et l'atmosphère devient suffocante. L'idée que jamais il ne va se relever de son fauteuil passe par la tête de tous les spectateurs, semble-t-il. Comme si chacun d'entre nous pressentait que quelque part, dans on ne sait quel tribunal lointain et arbitraire, le sort de Dovalé se jouait à pile ou face.' Dans son deuxième roman Nord infini paru en 2015 aux éditions du Boréal, Kathleen Winter embarque sur un navire russe pour une traversée du passage du nord-ouest. Partie sur les traces de Knud Rasmussen et Sir John Franklin, l'auteure va livrer de l'intérieur son ressenti. Ce voyage est l'occasion d'une prise de conscience toute personnelle: qu'est-ce qui me rattache à cette terre ? Et vous ? Extrait: 'Peter a versé du sang dans le plastique et s'est redressé sur les pierres rougies, le tenant dans ses mains. Les pierres étaient si glissantes qu'en cherchant à m'approcher pour mieux voir, j'ai dérapé et je suis tombée. - De la cervelle ? a repris Aaju. Du coeur ? Je pourrai prendre un morceau de foie, s'il vous plaît ?' Dernière étape pour ce soir, une lecture passionnante. Sur les traces de Champlain, un voyage extraordinaire en 24 tableaux paru en 2015 aux éditions Prise de parole c'est un collectif d'auteurs d'Acadie, de France, d'Ontario, des Premières Nations et du Québec, montés à bord du train l'Océan le 23 octobre dernier, au départ d'halifax et à destination de Toronto avec pour objectif d'écrire en 24 heures, un roman inspiré par Samuel Champlain. Extrait:' J'ai promis le peuplement de ces terres sauvages. J'étais sans nuance.' Nos fils allaient venir ici pour baiser vos filles à pleines dents et pupler ces espaces inhabités. Nous serons des cousins...' Je suis le grand fourreur de la Nouvelle-France. Je suis le grand fornicateur de ces espaces que j'ai cartographié comme un grand sexe. Kebec, c'est dans les entrelacs de ces rivières cordées que je pisse ma joie et c'est là aussi que je trouverai ma mort'. Rodney Saint-Éloi

Mission encre noire
Émission du 1 décembre 2015

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Dec 2, 2015


Mission encre noire, Tome 15 chapitre 205. Aujourd'hui à La Majuscule, on vous parle de poésie! En première partie, Chloé et Éric survolent leurs coups de cœur de l'automne. Au menu : Frayer de Marie-Andrée Gill chez La peuplade, un recueil sur l'adolescence vécue entre nature et besoin d'émancipation; Vallée des cicatrices de Patrice Desbiens à l'Oie de Cravan, qui, avec ses courtes anecdotes, met en lumière ce qu'on a appris à ne plus voir; Je suis la fille du baobab brûlé de Rodney Saint-Éloi chez Mémoire d'encrier, une ode lucide et multiple à l'insoumission; Cœur de bête hôpital de Christine Germain chez Rodrigol, série d'instantanés qui révèlent toute la vie contenue dans ce microcosme qu'est le milieu hospitalier; et La rivière jusqu'aux genoux de Geneviève Blais chez Poète de brousse, recueil d'une grande maîtrise qui offre le récit d'une lutte où rien n'est donné d'avance. En deuxième partie, nous recevons la poète Catherine Poulin qui publie cet automne chez l'Hexagone Nos attentats domiciles. Le recueil, foisonnant et anxiogène, s'inspire des manuels de rénovation pour exposer les aléas de la relation que nous entretenons avec nos demeures et les objets qui les peuplent. Nous discutons avec elle de son processus créatif, de son intérêt pour le concept de « maison » ainsi que de la place que celle-ci occupe dans notre imaginaire personnel et collectif.

Mission encre noire
Émission du 1 décembre 2015

Mission encre noire

Play Episode Listen Later Dec 2, 2015


Mission encre noire, Tome 15 chapitre 205. Aujourd'hui à La Majuscule, on vous parle de poésie! En première partie, Chloé et Éric survolent leurs coups de cœur de l'automne. Au menu : Frayer de Marie-Andrée Gill chez La peuplade, un recueil sur l'adolescence vécue entre nature et besoin d'émancipation; Vallée des cicatrices de Patrice Desbiens à l'Oie de Cravan, qui, avec ses courtes anecdotes, met en lumière ce qu'on a appris à ne plus voir; Je suis la fille du baobab brûlé de Rodney Saint-Éloi chez Mémoire d'encrier, une ode lucide et multiple à l'insoumission; Cœur de bête hôpital de Christine Germain chez Rodrigol, série d'instantanés qui révèlent toute la vie contenue dans ce microcosme qu'est le milieu hospitalier; et La rivière jusqu'aux genoux de Geneviève Blais chez Poète de brousse, recueil d'une grande maîtrise qui offre le récit d'une lutte où rien n'est donné d'avance. En deuxième partie, nous recevons la poète Catherine Poulin qui publie cet automne chez l'Hexagone Nos attentats domiciles. Le recueil, foisonnant et anxiogène, s'inspire des manuels de rénovation pour exposer les aléas de la relation que nous entretenons avec nos demeures et les objets qui les peuplent. Nous discutons avec elle de son processus créatif, de son intérêt pour le concept de « maison » ainsi que de la place que celle-ci occupe dans notre imaginaire personnel et collectif.

RCI Tam-tam Canada
FR_Entrevue__3

RCI Tam-tam Canada

Play Episode Listen Later May 4, 2015 8:32


Rodney Saint-Éloi est l’initiateur des nuits amérindiennes en Haïti. Il est aussi le directeur général et le fondateur des éditions Mémoire d’encrier, qui publie des auteurs de la diversité dans des genres très différents.

entrevue rodney saint
RCI Tam-tam Canada
FR_Entrevue__1

RCI Tam-tam Canada

Play Episode Listen Later Apr 8, 2015 9:08


Maryse Jobin a demandé à Rodney Saint-Éloi ce que représente « L’Espace de la diversité » et ce qu’on y retrouvera jusqu’à dimanche au Salon international du livre de Québec 2015.

salon entrevue rodney saint