Du lundi au vendredi, un journaliste du Service Culture reçoit un acteur de la vie culturelle, pour aborder son actualité et réagir aux initiatives artistiques en France et dans le monde.
L'invitée culture est une cinéaste rare, dont chaque nouveau film impose son univers envoûtant. Vingt ans après Innocence, Lucille Hadzihalilovitc revient avec La Tour de Glace, qui nous entraîne dans les années 1970, dans le sillage d'une star jouée par Marion Cotillard. Au festival de Berlin, La Tour de Glace a reçu l'Ours d'argent de la Meilleure contribution artistique. À lire aussiCinéma: «Dreams» de Dag Johan Haugerud remporte l'Ours d'or à la 75e Berlinale
Après avoir fait rire la France entière avec le duo « Éric et Ramzy », Ramzy Bedia revient au cinéma dans le nouveau film de Lucas Belvaux. Dans Les Tourmentés, où il est question d'un pacte faustien passé entre deux ex-légionnaires sur fond de chasse à l'homme, ce dernier joue un personnage sombre et torturé, loin de son registre habituel. À cette occasion, Ramzy Bedia répond aux questions d'Elisabeth Lequeret. À lire aussi«Coexister», une comédie sur les religions, de Fabrice Eboué
Son premier spectacle, Mère Indigne, avait fait mouche. À partir du 16 septembre, la stand-uppeuse Olivia Moore revient sur scène avec Oui, je sais, un one-woman-show dans lequel elle revendique le droit à l'imperfection, démonte les faux-semblants et décortique les injonctions contradictoires faites aux femmes. Une œuvre à voir au théâtre de La Contrescarpe, à Paris, les mardis et mercredis à 19 heures. À lire aussiOlivia Moore, humoriste: «Égoïste, c'est une qualité !»
En cette rentrée littéraire, l'écrivain franco-marocain Rachid Benzine publie le seul roman où il est question de Gaza. Il s'agit d'une fiction intitulée L'homme qui lisait des livres, publiée aux éditions Julliard. L'œuvre raconte l'histoire palestinienne à travers le portrait d'un libraire qui ne survit que grâce à la littérature. Né au Maroc, Rachid Benzine est enseignant et chercheur associé au Fonds Ricœur. Il est l'auteur de nombreux textes plébiscités par le public et la critique, dont Lettres à Nour, Ainsi parlait ma mère, Des mille et une façons d'être juif ou musulman, un dialogue avec la rabbine Delphine Horvilleur, Voyage au pays de l'enfance et Les Silences des pères, grand prix du roman Métis. Présentation de son nouveau roman, L'homme qui lisait des livres, publié aux éditions Julliard : Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu'un s'arrête enfin pour écouter. Car les livres qu'il tient entre ses mains ne sont pas que des objets - ils sont les fragments d'une vie, les éclats d'une mémoire, les cicatrices d'un peuple. Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu'il s'apprête à traverser le miroir. « N'y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d'une vie. Celle de tout un peuple, parfois », murmure le libraire. Commence alors l'odyssée palestinienne d'un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie. De l'exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu'on voit grandir et vivre aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l'Histoire et de l'intime. Dans un monde où les bombes tentent d'avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie - non pour fuir le réel, mais pour l'habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions.
C'est la dixième édition du festival ICE qui se tient du vendredi 12 septembre jusqu'au dimanche 14 septembre en Bretagne, dans le Finistère nord. Ce festival engagé pour toutes formes de minorités, qu'elles soient culturelles ou de genre, a tracé patiemment son chemin. Dix années marquées aussi, aujourd'hui, par la sortie d'un beau livre où l'on peut voir la richesse et la cohérence d'un parcours où solidarité et égalité sont les maîtres mots. Expositions, spectacles vivants, films, ce festival pluridisciplinaire est fondé par Patricia Allio.
La 37e édition du festival international de photojournalisme Visa pour l'image se tient jusqu'au 14 septembre, à Perpignan. 26 expositions à voir, dont celle du photographe français Pascal Maitre, qui s'est intéressé aux villes qui explosent comme Kinshasa, Dacca et El Alto. Marine de La Moissonnière l'a rencontré. À lire aussiPhotographie : Virginie Nguyen Hoang reçoit un Visa d'Or pour son webdocumentaire sur l'Ukraine
Chanteur algérien à la voix éraillée, Nedjim Bouizzoul, leader du groupe Labess, propose un gypsy-chaâbi au son influencé par tous les voyages de sa vie. Lui qui a parcouru le Maghreb, l'Europe de l'Est, le Canada et la Colombie s'est laissé toucher par les sonorités flamenco, rumba, mais aussi les musiques manouches. Ses mélodies de guitare, tantôt mélancoliques, tantôt euphoriques, ont résonné cet été au Festival Nuits d'Afrique de Montréal. RFI : Votre musique est profondément métissée. On y entend des rythmes de rumba, du flamenco, des musiques nord-africaines comme le chaâbi ou le gnaoua. On imagine que ce mélange d'influences s'est fait tout naturellement. Nedjim Bouizzoul : Cela s'est fait naturellement. Ce sont des musiques qui me plaisaient beaucoup. Ce que j'ai réalisé par la force des choses, c'est qu'il y avait deux racines qui revenaient souvent, la racine africaine et la racine des gens du voyage, des gitans, des tziganes. Cela m'a fasciné. Sans faire attention, instinctivement, j'ai fouiné un peu là-dedans. Je trouvais cela fascinant. Par exemple, la musique africaine, les Africains de l'Ouest et de l'Est, quand ils sont montés en Afrique du Nord, cela a donné plusieurs styles de musique, le diwane, le gnaoua. Après, les Africains qui sont partis, je ne sais pas moi, au Brésil, cela a donné la capoeira, cela a donné la samba, tout ça. Aux États-Unis, cela a donné le jazz, le bebop. Cela a donné le blues. En Colombie – car j'ai vécu en Colombie aussi –, j'ai retrouvé la racine africaine et berbère parce que cela a donné la cumbia et plein de styles, la champeta. J'avais une soif de voyager, de découvrir, de comprendre. Je me disais justement, ma communauté, je la connais. Je n'ai pas fait 10 000 km pour traîner dans les cafés du coin et de parler de l'Algérie. C'est ainsi que ma musique est devenue plus universelle. Vos textes oscillent entre un réalisme lucide et un grand espoir. Est-un équilibre qui vous paraît essentiel ? Je viens d'une culture dans laquelle il y a plusieurs styles de musique, mais le style que j'écoutais s'appelle le chaâbi. Le chaâbi, c'est populaire. Le chaâbi, ce sont des textes qui peuvent durer genre une demi-heure, 45 minutes. Des textes mélancoliques et tristes, mais, à la fin, on danse. Après, j'ai côtoyé les gitans, j'ai côtoyé les Colombiens. Leurs textes sont tristes, mais sur une musique festive. Je me suis inspiré de cela. C'est vrai que c'est un peu compliqué sur terre, mais des gens comme nous, il y en a plein. Il faut festoyer, il faut célébrer la vie et la lumière tant que l'on peut. Selon vous, quelle place a encore la musique traditionnelle auprès des jeunes générations ? Elle a une place importante, mais il faut la moderniser. Il faut l'actualiser, ce qui est normal. Un jeune d'aujourd'hui, s'il écoute de la musique bretonne, peut-être que cela ne va pas lui parler, car il est plus intéressé par le rap, par l'électro, par des sons modernes. Ce fut un sacré travail. Moi, j'adore le chaâbi. Ce sont des textes qui nous ont éduqués, comme du Brassens, par exemple. J'ai essayé de le moderniser un petit peu, à ma manière. J'ai ajouté des cuivres dans la musique traditionnelle chaâbi. Le résultat est intéressant, parce que dans nos spectacles, il y a de plus en plus de jeunes. Il n'y a pas que des gens de mon âge qui viennent écouter du Labess. Il y a des jeunes de 18 ans qui se faufilent pour venir. À lire aussiL'internationale de Labess
À Nice, dans le sud de la France, la Biennale des arts s'inscrit cette année sous le signe de l'océan. Cette édition déployée jusqu'en septembre propose un parcours d'œuvres d'art dans l'espace public. À cette occasion, l'artiste malgache Joël Andrianomearisoa expose une sculpture sur les anciennes murailles qui protégeaient la ville. On peut y lire : « Songer la vague sur un horizon, une promesse ». Une phrase comme suspendue dans le ciel, en écho à la topographie de Nice, entre mer et ciel. ► Son œuvre et les cinq suivantes du parcours d'œuvres d'art dans l'espace public sont à découvrir à Nice jusqu'au 28 septembre 2025. À lire aussiLe plasticien malgache Joël Andrianomearisoa exposé au Metropolitan Museum of Art de New York
Dans ce documentaire sorti en salle ce mercredi 3 septembre, François-Xavier Drouet raconte avec brio l'histoire de la théologie de la libération, ce vaste courant de pensée théologique qui a embrasé l'Amérique latine dans les années 1960. À lire aussiCinéma : la descente aux enfers d'une Iranienne dans « La femme qui en savait trop » de Nader Saeivar
Dans Fils de, premier long métrage de Carlos Abascal Peiro, François Cluzet campe un ancien homme politique que son fils tente de remettre en selle pour sauver Matignon. Il sort en salle ce mercredi 3 septembre. À lire aussiQuand la fiction rejoint la réalité : la course au 1er ministre vue par Carlos Abascal Peiro dans «Fils de»
Avec À la recherche du père, la photographe Camille Lévêque expose une partie de son travail de recherche autour de la figure paternelle. À voir aux Rencontres photographiques d'Arles jusqu'au 5 octobre 2025. À lire aussiLa photographe Agnès Geoffray et ses images de jeunes filles insoumises
À Venise, où se tient jusqu'à samedi 6 septembre la 82ème édition du célèbre festival de cinéma Mostra, 21 longs métrages sont en compétition pour le prestigieux Lion d'or qui sera décerné à sa fermeture. Parmi ces films, À pied d'œuvre de la Française Valérie Donzelli, une adaptation d'un récit autobiographique de Franck Courtès, qui raconte comment il a abandonné son métier de photographe à succès pour se consacrer à l'écriture, au risque de tomber dans la précarité. Valérie Donzelli parle à RFI. De notre envoyée spéciale à Venise, À lire aussiLes productions hollywoodiennes règnent sur la 82ème Mostra de Venise
L'invitée culture est l'écrivaine Fatou Diome qui publie en cette rentrée littéraire 2025 Aucune nuit ne sera noire, aux éditions Albin Michel. Un hommage vibrant et poignant à son grand-père maternel qui l'a recueillie alors qu'elle était considérée comme une enfant illégitime et qui a pris soin d'elle avec sa femme sur l'île de Niodior au Sénégal. Un récit personnel qui dit toute la gratitude de l'auteure, 25 ans après la disparition de celui qui lui a tout appris. Fatou Diome, née au Sénégal, est membre de l'Académie royale de Belgique. Elle s'est fait connaître avec Le Ventre de l'Atlantique (Anne Carrière, 2003), grand succès traduit en une vingtaine de langues, ce qui lui vaut une notoriété internationale. Ont suivi plusieurs romans publiés aux Éditions Flammarion, dont Kétala (2006) et Celles qui attendent (2010), puis aux éditions Albin Michel : Les Veilleurs de Sangomar (2019), De quoi aimer vivre, un recueil de nouvelles (2021), un essai politique, Marianne face aux faussaires (2022), et un essai littéraire, Le Verbe libre ou le Silence (2023).
L'invitée Culture est l'artiste-chercheuse et enseignante Lila Neutre. Aux Rencontres photographiques d'Arles, et jusqu'au 5 octobre 2025, elle présente une exposition intitulée Danser sur les cendres (Faire feu), consacrée à la danse. La danse comme terrain de lutte esthétique et politique pour les communautés minorisées. Gros plan sur le voguing et le twerk. À lire aussiAux Rencontres d'Arles, l'éloge de la photographie anonyme
Le Sang et la Boue de Jean-Gabriel Leynaud est un documentaire qui nous entraîne à Numbi, au Sud-Kivu, où hommes, femmes et enfants creusent à mains nues pour extraire le coltan, pris dans un engrenage violent et mondialisé. Le film montre les vies broyées par cette économie minière, entre survie, amitiés, drames et solidarités. Entretien avec son réalisateur. À lire aussiFestival de cinéma de Douarnenez: des partages d'expériences d'un territoire à l'autre
À l'occasion du festival Rock en Seine, nous avons rencontré Noor, l'un des 14 jeunes talents mis en lumière lors de cette édition. La chanteuse est venue présenter son premier EP au public, Les histoires tristes me collent au corps. Avant sa performance, Noor a pris le temps d'évoquer avec nous l'amour, ce sentiment qui nourrit chacun de ses projets empreints de mélancolie. Une parenthèse intime, oscillant entre hymnes passionnés et récits de désamours. RFI : À la sortie de votre premier EP, Les histoires tristes me collent au corps, beaucoup de médias vous ont décrite comme une chanteuse écorchée par l'amour et par la vie. Est-ce une image dans laquelle vous reconnaissez encore aujourd'hui ? Noor : Malheureusement, oui. Ou heureusement, d'ailleurs ? Peu importe. Très jeune, la musique s'est imposée comme une évidence pour vous. Vous avez même étudié au prestigieux Berklee College of Music. Quel souvenir gardez-vous de cette période chamboulante ? Arriver dans une école où l'on est 6 000, du jour au lendemain, alors que j'avais toujours fait ma musique toute seule dans ma chambre, ce fut une expérience un peu irréelle. Je ne suis pas restée très longtemps d'ailleurs. Comment vous êtes-vous retrouvée à étudier là-bas ? Je pars souvent par amour, où que j'aille. Diriez-vous que vous êtes une amoureuse de l'amour ? Oui, je suis une amoureuse de l'amour. J'aime. J'aime le grand, le grand amour, le puissant. Pas les petites histoires. C'est pour cela qu'en général, quand c'est petit ou que ou ce n'est pas intense et passionnel, cela me désole. Quelle est pour vous la définition de l'amour ? Je pense qu'aujourd'hui, avec les expériences que j'ai vécues, je n'ai plus la même vision qu'avant. Ma nouvelle vision du grand amour, c'est de vouloir le bien de l'autre et faire en sorte que l'autre atteigne ce bonheur et ces objectifs. C'est se poser la question : « Est-ce que l'autre va bien ? Est-ce qu'il est heureux ? Comment puis-je contribuer à son bonheur ? » Vous n'êtes que dans la vingtaine et pourtant on a l'impression à travers vos textes que vous avez déjà vécu 1 000 vies et que toutes sont accompagnées de leur lot de déceptions. J'ai une vie qui est peut-être différente. Je suis quand même assez recroquevillée sur moi, dans une certaine solitude. Ma musique, ce fut la chose qui m'a permis de vivre et d'exister dans la société. Parce que si je ne l'avais pas, j'ai un caractère assez ermite, à regarder beaucoup mes émotions et à les décortiquer. Je pense que j'ai eu besoin de les écrire. On a l'impression que j'ai vécu 1 million de choses, mais je pense que j'aime juste décortiquer qui je suis. Diriez-vous aussi de votre public qu'il est hypersensible ? Mon public est hypersensible comme moi, il est écorché. Il est la plus belle chose qui me soit arrivée. Finalement, cette peine que vous poétisez s'est-elle révélée être un porte-bonheur plutôt qu'un fardeau ? Puisqu'elle vous a permis de rencontrer l'amour de votre public. C'est mon porte-bonheur. Lors de mon concert à la Maroquinerie le mois dernier, j'ai prononcé une phrase de ma mère, qui m'a toujours dit : « Tu cherches l'amour au mauvais endroit, c'est ton public qui va te le donner. » Elle avait raison. Aujourd'hui, recevoir l'amour du public, c'est ce qui me fait tenir. Vous dites de vos concerts qu'ils sont comme une thérapie de groupe. Je n'arrive pas trop à enchaîner les musiques et uniquement chanter. J'aime bien comprendre ce qui ne va pas bien, pourquoi toutes ces personnes sont là, dans le même état que moi, ou si certains vont un peu mieux. Pas un par un parce que cela serait terrible. Mais en tout cas, à main levée, on se pose des vraies questions et on essaye de sortir du concert en ayant ri et pleuré. Diriez-vous qu'aujourd'hui, vous n'êtes pas encore guérie ? Non, mais j'essaye d'apprendre à apaiser mes émotions par moi-même, ce qui n'était pas le cas avant. Vous aimeriez être aimée sainement. Mais êtes-vous capable d'aimer sainement ? C'est une très belle question. À l'époque, je ne l'étais pas. Aujourd'hui, je suis prête. Il y a quelque chose que j'ai vraiment besoin de raconter. Je le prépare en « sous-marin ». C'est en train de guérir des plaies. J'espère que cela guérira le public, le futur public que je n'ai pas encore rencontré. Il y a quelque chose de beau et de grand qui se prépare. Les histoires tristes me collent au corps Noor (Fourteen) 2024 Instagram / YouTube
Cette année, parmi leur dizaine d'expositions, les rencontres photographiques d'Arles ont choisi de mettre la photographie anonyme à l'honneur. Rencontre avec Marion et Philippe Jacquier, anciens directeurs d'une galerie de photos spécialisés dans la photographie amateur et anonyme. Leur fond photographique de 10 000 tirages a été racheté par la fondation Antoine de Galbert, qui en a fait don au musée de Grenoble. Cette année, 300 photos anonymes de leur collection sont exposées à Arles. ► Une exposition à voir jusqu'au 5 octobre à Arles. À lire aussiLa photographe Agnès Geoffray et ses images de jeunes filles insoumises
Jeanne Cherhal est sur la route des festivals cet été : après les Nuits de Fourvière à Lyon et les Francofolies de la Rochelle, la chanteuse, autrice, compositrice sera en concert ce vendredi 22 août au festival « Un piano sous les arbres » à Lunel, dans le sud-est de la France. Elle y défendra son dernier album, Jeanne, produit en toute indépendance. Une liberté qu'elle savoure. RFI : C'est presque une nouvelle Jeanne Cherhal que le public découvre sur scène. Vous aviez l'habitude d'un corps à corps avec votre piano. Là, vous allez encore plus loin. À quoi ressemble ce drôle de piano siamois que la scénographe Laura Léonard a conçu pour vous ? Jeanne Cherhal : Laura Léonard a imaginé un piano d'un seul tenant, avec deux claviers à ses extrémités. C'est comme si c'était un piano en miroir. Elle y a ajouté un petit escalier en me disant : « Tu pourras monter sur l'escalier de temps en temps, si tu le sens. » Je monte carrément sur le piano. Cela me donne une telle liberté. Le piano est vraiment devenu ma piste de danse. Dans les festivals, il y a beaucoup d'artistes, le public ne vient pas forcément pour vous. C'est un challenge supplémentaire ? Je crois que c'est ce que je préfère. J'aime toutes les configurations, mais c'est vrai qu'attraper des gens qui ne me connaissent pas, c'est un challenge que j'adore. Cinq ans séparent votre nouvel album du précédent, L'An 40. Le covid vous avait privé de tournée. Une période que vous avez mal vécue. Qu'est-ce qui vous a redonné l'envie de composer et d'écrire des chansons ? C'est Benjamin Biolay qui m'a secouée en me disant que c'était le moment pour moi de refaire un disque et qu'il en avait tellement envie qu'il allait l'arranger et le réaliser. Quand il m'a proposé cela, je n'avais rien écrit, je n'avais pas une seule chanson. Sa confiance m'a donné des ailes. Cela m'a redonné le goût d'écrire. Je lui dois cet album. Dans cet album, il y a une chanson, « Sous les toits », qui évoque les violences conjugales. Vous l'avez écrite en pensant au drame de Vilnius, à Marie Trintignant battue à mort par Bertrand Cantat. C'est en pensant à Marie Trintignant que j'ai écrit cette chanson le 1er août 2023, le jour anniversaire des 20 ans de sa mort. C'est une histoire qui m'a hantée. Je me suis rendu compte à quel point j'étais encore marquée et en colère. Cela ne passe pas. C'est une horreur qui est devenue un symbole, mais qui reste inacceptable, 20 ans après. Jeanne Cherhal sera en concert ce vendredi 22 août au festival « Un piano sous les arbres » à Lunel, dans le sud-est de la France. Jeanne Jeanne Cherhal (Decibels production) 2025 Facebook / Instagram / YouTube À lire aussi«Jeanne»: le nouvel album flamboyant de Jeanne Cherhal
Une écrivaine, qui vient de devenir mère, n'arrive pas à créer du lien avec son nourrisson. Et elle se retrouve hantée par un fait divers qui défraye la chronique : un infanticide. Le film espagnol Salve Maria, qui sort ce mercredi 20 août sur les écrans français, explore un sujet peu traité au cinéma : la face noire de la maternité. Et il le fait en brouillant les pistes, et les genres, entre chronique, intimisme et thriller, voire fantastique.
Le guitariste et chanteur Lionel Liminana est le co-fondateur, avec son épouse Marie, de l'un des plus célèbres groupes de rock français, The Limiñanas. Le duo a travaillé avec les plus grands artistes internationaux comme Iggy Pop, Peter Hook de New Order, ou Bobby Gillespie de Primal Scream. RFI : Le titre de votre disque, Faded, fait référence au concept de star déchue, d'acteurs et d'actrices oubliés. Pourquoi avez-vous retenu ce thème ? Lionel Liminana : On est parti d'une chanson du Velvet Underground qui s'appelle New Age. C'est un morceau qui m'a toujours vachement ému. Cette idée-là, c'était une base de travail. On a commencé par enregistrer la musique et ensuite, on a envoyé cette idée et la musique à des gens qu'on admirait. C'est comme ça qu'on a contacté John Spencer, Bertrand Belin, Anna Jean, Rover, tous les gens qui sont intervenus sur le disque. La surprise, c'est que sur cet album, vous reprenez un titre de Françoise Hardy qui s'appelle « Où va la chance ? », pourquoi cette reprise ? C'est ma chanson préférée de son répertoire depuis toujours. C'est la chanson qui m'a toujours la plus émue. Quand on l'a enregistrée, Françoise Hardy était encore là. À la base, c'était une reprise qu'on avait faite pour un film, ce qui n'a pas fini au cinéma et qu'on trouvait complètement collée à l'histoire que racontait Faded. Mais c'est ma chanson préférée de Françoise Hardy depuis très longtemps. Le groupe The Liminanas, c'est vous, bien sûr. Mais il y a aussi votre épouse Marie à vos côtés, depuis le début. Vous vous connaissiez depuis longtemps. Avec Marie, on est ensemble depuis la nuit des temps, depuis nos 16 ans à peu près. Au lycée, j'ai commencé à monter des groupes et on a commencé à composer des chansons comme cela à l'époque. À un moment donné, on a décidé d'enregistrer pour nous, c'est-à-dire Marie et moi à la maison, pratiquer ce qu'on pourrait appeler de la home music. Bricoler de la musique, sans avoir la moindre ambition de la faire écouter à d'autres gens en dehors de nos familles, nos potes. On a commencé à bricoler des maquettes. Des maquettes que vous aviez postées sur internet, déjà, sur l'équivalent des TikTok ou Instagram. À l'époque, ça s'appelait MySpace. On a mis deux morceaux sur MySpace et on a appelé le groupe The Liminanas parce que ça nous faisait marrer, c'était mon nom de famille. On a signé sur deux labels américains et cela ne s'est jamais arrêté depuis. On a commencé à sortir des disques aux États-Unis, ce qui était un vieux rêve, mais à la base, la seule ambition qu'on avait, c'était de faire des maquettes pour nous. Très vite, vous travaillez avec les plus grandes stars, Iggy Pop, Franz Ferdinand, Etienne Daho notamment. Ce qui est étonnant, c'est qu'on les ait croisés. Iggy Pop, par exemple, je suis fan depuis que j'ai neuf ou dix ans. J'ai grandi avec des posters d'Iggy dans ma chambre. On a eu l'occasion de le rencontrer il y a il y a deux ou trois ans, pour de bon, de passer un peu de temps avec lui. On n'y croyait pas. On était en lévitation qui puisse s'intéresser à ce qu'on fait. Pour nous, c'est vraiment incroyable, très sincèrement. L'objectif, ce n'était pas de coller des noms célèbres à notre travail. Par contre, c'était hyper émouvant de croiser la route de ces gens-là. The Limiñanas achèvent en ce moment une tournée des festivals d'été avec une étape à Rock-en-Seine, à Paris, le dimanche 24 août. Faded The Limiñanas (Berreto Music) 2025 Facebook / Instagram / YouTube
L'invitée culture de ce 18 août est une artiste sénégalaise à la fois musicienne virtuose et chanteuse aux textes engagés, Senny Camara. Son instrument de prédilection : la kora, instrument traditionnel africain. Elle est d'ailleurs l'une des rares femmes à en jouer, car il est généralement réservé aux hommes si l'on se réfère à la tradition. RFI : Vous êtes l'une des rares femmes à jouer de la kora. Mais vous êtes venue tardivement à cet instrument. Avez-vous été freinée dans votre élan à une époque ? Senny Camara : « Freinée », c'est vraiment le mot. On m'a dit que c'est interdit, que c'était sacré, que la femme ne devait pas en jouer. On ne m'a jamais vraiment expliqué pourquoi c'était interdit. Comme je n'ai pas eu ma réponse, je suis allée prendre la kora et assumer. Je suis allée en jouer, tout simplement. Je ne suis pas allée chez un maître parce que j'avais peur d'aller chez un maître, mais au conservatoire, car là-bas, il n'y avait pas d'interdit. Tout le monde pouvait jouer de n'importe quel instrument. On a l'impression que de plus en plus de femmes commencent à se mettre à la kora. Est-ce votre impression aussi ? Il y en a de plus en plus. Il y a beaucoup de femmes qui en jouent désormais. C'est un instrument qui est très accessible à tout le monde parce que c'est un instrument. On touche une corde, cela nous touche. Je ne veux pas dire que c'est un instrument de femme, mais uniquement parler de la beauté de cet instrument. Entendre cette beauté, pour moi, c'est la place de l'instrument. Et sa place est aussi chez la femme. Sur ce disque, l'une des chansons parle du sort des tirailleurs sénégalais, ces hommes qui ont combattu pour la France. Vous vous sentez très concernée par leur histoire ? Cela me concerne directement parce que mon grand-père fait partie des tirailleurs, des plus jeunes tirailleurs sénégalais. Les tirailleurs sénégalais n'étaient pas que des Sénégalais, d'ailleurs. Ils sont venus combattre sans demander leur dû. Pas de reconnaissance, ni un pardon. Il faut que l'on en parle. Il ne faut pas qu'on les oublie. Que raconte justement cette chanson ? Cela raconte que nos guerriers sont partis mener une guerre qu'ils ne connaissaient pas. Ils ne savaient pas où ils allaient, ils ne connaissaient pas le terrain. Ils sont partis. Certains y sont restés, d'autres sont revenus. Je parle de l'histoire que mon grand-père m'a raconté, tout simplement. Votre voix et votre kora se marient de manière très naturelle avec le blues et le jazz. Ce sont des styles qui vous ont beaucoup influencé ? J'adore le blues, le folk, le jazz. J'ai beaucoup écouté les Ladies of Jazz des années 1930. Je mélange cela à ma musique. Le blues, c'est pleurer, se révolter, dire ce que personne ne veut entendre. Senny Camara est actuellement en tournée en Europe avec les titres de son premier album Yéné, paru il y a quelques mois. En concert le 16 août à Polva en Estonie, elle sera aussi le 18 à Vilnius en Lituanie, le 19 à Riga en Lettonie, puis de retour en France en septembre pour une série de nouvelles dates. À écouter aussiSenny Camara et sa kora, les cordes sensibles du Sénégal
Elle était journaliste et a tout quitté pour devenir chanteuse. Depuis 2014, Mandy Lerouge explore les musiques populaires d'Argentine, pays dont elle est tombée amoureuse. Alors qu'elle s'intéresse au poète, chanteur et guitariste Atahualpa Yupanqui, elle mène l'enquête sur le mystérieux compositeur qui l'accompagnait et dont elle dévoile l'identité sur son deuxième album intitulé Del Cerro : Antoinette Pepin. Mandy Lerouge est actuellement en tournée avec cet album. À lire aussiMandy Lerouge, une voix sur les traces du poète argentin Atahualpa Yupanqui
Aux Rencontres photographiques d'Arles 2025, Agnès Geoffray et Vanessa Desclaux explorent les parcours de jeunes filles qualifiées de « déviantes » ou « d'inéducables ». L'exposition Elles obliquent, elles obstinent, elles tempêtent est le fruit de deux ans de travail dans les archives départementales de la Gironde, de l'Oise ou de la Somme en France pour enquêter sur ces « écoles de préservation » qui ont enfermé des jeunes filles en France jusqu'au début des années 1950. À lire aussiAnn-Christine Woehrl magnifie les femmes accusées de sorcellerie au Ghana
L'invité culture aujourd'hui est Aurélien Peyre, dont le premier long métrage, L'Épreuve du feu, sort ce mercredi 13 août en salles. On y suit Hugo, 19 ans, en vacances sur l'île de Noirmoutier, avec sa petite amie, Queen, esthéticienne aux ongles strassés, qui va bien vite détonner parmi cette jeunesse dorée, volontiers moqueuse, voire cruelle. Aurélien Peyre filme ce choc des classes sociales avec une précision chirurgicale. Aurélien Peyre au micro d'Élisabeth Lequeret.
Après une reconversion et deux années passées en cuisine, la journaliste, ancien grand reporter au magazine l'Express, Géraldine Meignan reprend la plume pour raconter son parcours dans une BD savoureuse publiée chez Bayard Graphic. Chaud devant, tribulations d'une journaliste en cuisine, dessiné par Hubert Van Rie, nous fait découvrir les coulisses de la restauration.
Notre invitée culture est la chanteuse française. Cette artiste parisienne de 33 ans s'inspire du jazz, de la chanson française, mais aussi des atmosphères brésiliennes ou africaines. Gabi Hartmann est en tournée cet été au Canada et en France et ce soir, elle est au Festival au Grès du Jazz, dans les Vosges. À lire aussi«La femme aux yeux de sel» de Gabi Hartmann, voyage musical sur des flots africains et brésiliens
La chanteuse malienne Djely Tapa est l'une des nouvelles voix de la musique mandingue, descendante d'une lignée de griots. Son répertoire, à la croisée des cultures malienne et occidentale, mêle traditions mandingues, blues du désert et sonorités électroniques. Lauréate de plusieurs prix Juno, remis aux artistes canadiens œuvrant dans la musique, cette Montréalaise d'adoption sera en concert ce vendredi 8 août au Festival Musique du Bout du Monde, à Gaspé au Québec. À lire aussiDe la France au Mali, M et Fatoumata Diawara poursuivent leur voyage musical avec «Lamomali Totem»
Notre invité culture est Jean-Noël Scherrer, chanteur et leader de « Last Train », l'un des groupes porte-étendards du rock en France. Les quatre alsaciens sont à l'affiche cet été de la plupart des grands festivals. Ce jeudi 7 août au soir, ils seront au Sziget festival Budapest. C'est la 31e édition cette année de ce festival, qui est le plus grand d'Europe et l'un des plus grands festivals du monde ! Il accueille en une semaine entre 500 000 et 600 000 festivaliers. « Last Train » sera également à Paris le 24 août au festival Rock en Seine. Après une parenthèse orchestrale portée par leur chanteur, les quatre trentenaires défendent sur scène leur dernier album en date : baptisé sobrement « Trois ».
Disque après disque, la chanteuse Sarah Lenka trace une voie à part dans le paysage musical français. Elle vient de sortir un nouvel album intitulé Isha (ce qui signifie « Femmes » en hébreu). Les textes sont écrits en anglais et racontent son histoire familiale, marquée par l'exil et le déracinement. (Rediffusion du 11/11/2024) À écouter aussiSession Live Marion Rampal et Sarah Lenka Le 4 août au Bansko Jazz Festival Sofia en Bulgarie et le 23 août au Batôjazz Festival de Chanaz en Savoie
Dans le cadre des rencontres photographiques d'Arles, la photographe Ann-Christine Woehrl présente à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz un travail documentaire sur les femmes accusées de sorcellerie au Ghana, souvent dans le nord du pays. Un travail de témoignage autour des récits de ces femmes bannies de leur communauté pour des motifs futiles, réfugiées dans des camps. Malgré des mobilisations d'associations, il n'existe toujours aucune loi criminalisant les accusations de sorcellerie au Ghana. À lire aussiAvec «Echoes From a Near Future», Caroline Monnet présente les autochtones canadiennes en reines du futur
« I have a dream. » Le discours de Martin Luther King, le 28 août 1963, à Washington, est entré dans l'histoire. Mais se souvient-on que, la veille, est mort au Ghana une grande voix de la cause noire et qu'à New York, deux jeunes femmes étaient assassinées ? À partir de ces faits, le scénariste de bande dessinée Laurent-Frédéric Bollée signe un polar noir, porté par le graphisme en noir et blanc de Boris Beuzelin, Black Gospel, aux éditions Robinson. À écouter aussiBlack Gospel de L.F Bollée: un thriller palpitant entre New York et Accra
Fin 2024, le procès de l'affaire Mazan secoue la France. Dominique Pelicot est accusé d'avoir drogué sa femme Gisèle Pelicot pour la violer et la faire violer par au moins 51 hommes. Des milliers de photos et de vidéos des faits sont diffusées lors de ce procès fortement médiatisé. La chroniqueuse judiciaire Élise Costa fait partie des 165 journalistes sur place. Elle raconte ce procès historique, mais aussi tout ce qui a constitué l'écriture de ses articles, dans son livre Écrire Mazan. À lire aussiClaire Berest raconte le procès des viols de Mazan dans «La chair des autres»
Les Rencontres photographiques d'Arles, dans le sud de la France, électrisent chaque année pendant près de trois mois le monde de la photographie internationale. 160 000 visiteurs s'y sont rendus en 2024. Cette année, les images de résistance viennent du Brésil, d'Australie, d'Amérique du Nord, des Caraïbes ou de France. Cette 56e édition met en avant les « images indociles », comme celles de la Franco-Canadienne Caroline Monnet. Aux Rencontres photographiques d'Arles, l'artiste Franco-Canadienne Caroline Monnet propose d'immenses portraits de femmes autochtones des Premières Nations, pour rompre avec les stéréotypes. L'exposition s'intitule « Échos d'un Futur Proche ». Elle inscrit ces portraits dans une relecture du mouvement du futurisme qui, au début du XXe siècle, accueillait avec enthousiasme la modernité. À lire aussiLa photographe Oriane Zerah dévoile un autre visage de la société afghane
À Grasse, dans le sud de la France, le musée Fragonard présente le travail de deux femmes photographes sur l'Afghanistan. Fatima Hossaini, Afghane de naissance et Iranienne de nationalité, a photographié des femmes à visages découverts, en tenues traditionnelles et débarrassées de leur burqa, tandis que la Française Oriane Zerah nous fait découvrir la passion des hommes pour les fleurs dans un pays ravagé par la violence. À lire aussiOriane Zerah photographie la passion des fleurs des afghans en régime taliban
Multi-instrumentiste baroque – luth, harpe, théorbe – et cheffe d'orchestre, Christina Pluhar célèbre cette année ses 60 ans, et les 25 ans de son Ensemble L'Arpeggiata. Connue pour ses improvisations audacieuses qui traversent les époques et les continents, l'Autrichienne vient de sortir un nouvel album, Terra Mater. Rejointe par la mezzo-soprano suédoise, Malena Ernman, mère de l'activiste Greta Thunberg, elle propose un vibrant hommage à la nature qui fusionne en 20 titres sonorités baroques, jazz et chants populaires, de Monteverdi à « Nature Boy », chanson rendue célèbre par Nat King Cole. Portrait d'une artiste d'exception. (Rediffusion du 2 février 2025) À lire aussiLa musicienne autrichienne Christina Pluhar À lire aussi1. Christina Pluhar
L'auteur de bande dessinée Jul publie sa version illustrée de La Belle et la Bête. Ce conte aurait dû être distribué à tous les élèves français entrant en classe de sixième, pour l'opération « Un livre pour les vacances ». Mais le ministère de l'Éducation avait annulé la commande en mars dernier. Dénonçant une censure, l'auteur et l'éditeur Grand Palais-Rmn Édition ont maintenu la publication, même si le nombre d'exemplaires est bien moindre. À lire aussiJul, l'allégorique de la caverne
Fondé en 2006 au Mali par Damon Albarn, pop star britannique des groupes Blur et Gorillaz, le collectif Africa Express revient avec un nouvel album ambitieux, intitulé Bahidorá. Bahidorá comporte 21 morceaux et autant artistes exceptionnels venus des quatre coins du globe. Abou Diarra, Alansito Vega, Baba Sissoko, Bonobo, Bootie Brown, Django Django, Eme MalaFe, Moonchild Sanelly, Nick Zinner, Onipa, Ophélia Hié, Otim Alpha, Poté, entre autres, s'y rencontrent dans un voyage sonore époustouflant, mélangeant avec une énergie créative universelle reggaeton, rap, kuduro, cumbia, salsa, folk, pop et musiques africaines. C'est à l'occasion d'un concert épique de cinq heures donné à Mexico que ces musiciens, chanteurs et DJs venus du monde entier se sont réunis pour enregistrer le sixième album du projet, Africa Express Presents... Bahidorá. Et parmi les voix célestes qui illuminent ce disque, celle de la star malienne Fatoumata Diawara. Africa Express Presents... Banidorá, du collectif Africa Express (World Circuit), sortie le 11 juillet 2025. À lire aussiAfrica Express, vu de l'intérieur par Baba Sissoko, à l'occasion de l'album «Bahidorá»
« On n'est plus sur les réseaux sociaux, on est au même endroit, au même moment. » C'est en ces termes qu'Aurélie Charon introduit son spectacle Vivantes, premier chapitre de Radio Live. Un projet qui invite sur scène des jeunes d'Ukraine, de Syrie et de Bosnie-Herzégovine, dans un dispositif mêlant interview, récit documentaire et enquête journalistique. À lire aussiFestival d'Avignon : le droit de la famille au centre des «Affaires familiales» d'Emilie Rousset
Ils étaient quatre, comme les trois mousquetaires. Et eux aussi protégeaient la plus haute figure de l'État. On parle des gardes du corps du général de Gaulle. Le premier tome d'une série de bandes dessinées vient de paraître chez Casterman. Les Gorilles du Général, mis en dessin par Julien Telo, ambitionne de raconter dix années de présidence, la décennie des années 1960, par le prisme de ceux qui étaient chargés de protéger le président de la République française. Sophie Torlotin s'entretient avec le scénariste Xavier Dorison. À lire aussiLes Gorilles du Général, les cerbères et le pépère
Quand l'art permet de sublimer, de dépasser une grande souffrance : c'est le cas d'un film qui sort en salles ce mercredi 16 juillet en France, après avoir été distingué au festival de Locarno l'an dernier. Il s'agit de Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste. Le cinéaste est retourné en Guyane, plus de dix ans après la mort de son cousin, Lucas Diomar, assassiné en 2012 à l'âge de 18 ans. Explorant les notions de vengeance et de pardon, il livre un film hybride entre fiction et documentaire.
Nour veut dire lumière. C'est le titre donné à la soirée poétique qui célèbrera la langue arabe ce mardi soir 15 juillet au Festival d'Avignon. L'arabe est la langue à l'honneur en cette édition et qu'on entendra dans ses dialectes ainsi que dans son style le plus littéraire. Sur scène, des poètes, mais aussi des musiciens et des danseurs porteront cette richesse dans la cour du lycée Saint-Joseph d'Avignon. Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture, a participé à cette soirée comme conseillère poétique. Festival d'Avignon 2025
Cette année marque le cinquantenaire de la disparition de la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Véritable icône populaire, elle avait accompagné les évolutions d'un demi-siècle de musique. Elle qui avait modernisé la musique de son pays est commémorée dans un concert intitulé La Voix des femmes. Le producteur et musicien libanais Zeid Hamdan a réuni sept artistes aux parcours variés pour reprendre de grands titres de l'Astre d'Orient, réarrangés par ses soins. RFI et Monte Carlo Doualiya diffusent en direct le concert-événement La Voix des femmes, à l'occasion des 50 ans de la disparition d'Oum Kalthoum, l'Astre d'Orient, le lundi 14 juillet à 21 h 40 (heure de Paris). Le concert se tient dans la Cour d'honneur du palais des Papes dans le cadre du Festival d'Avignon, lors d'une soirée spéciale animée par Marjorie Bertin sur RFI (en français), et par Micha Khalil sur MCD (en arabe). À ne pas manquer sur l'antenne de RFI cet été : du 28 juillet au 4 août à 17 h 10, Marjorie Bertin propose l'émission « Étoiles d'Orient », une série consacrée à six grandes voix féminines de la chanson arabe : Oum Kalthoum, Fayrouz, Cheikha Remitti, Asmahan, Reinette l'Oranaise et Dalida.