Du lundi au vendredi, un journaliste du Service Culture reçoit un acteur de la vie culturelle, pour aborder son actualité et réagir aux initiatives artistiques en France et dans le monde.
Ils étaient quatre, comme les trois mousquetaires. Et eux aussi protégeaient la plus haute figure de l'État. On parle des gardes du corps du général de Gaulle. Le premier tome d'une série de bandes dessinées vient de paraître chez Casterman. Les Gorilles du Général, mis en dessin par Julien Telo, ambitionne de raconter dix années de présidence, la décennie des années 1960, par le prisme de ceux qui étaient chargés de protéger le président de la République française. Sophie Torlotin s'entretient avec le scénariste Xavier Dorison. À lire aussiLes Gorilles du Général, les cerbères et le pépère
Quand l'art permet de sublimer, de dépasser une grande souffrance : c'est le cas d'un film qui sort en salles ce mercredi 16 juillet en France, après avoir été distingué au festival de Locarno l'an dernier. Il s'agit de Kouté Vwa de Maxime Jean-Baptiste. Le cinéaste est retourné en Guyane, plus de dix ans après la mort de son cousin, Lucas Diomar, assassiné en 2012 à l'âge de 18 ans. Explorant les notions de vengeance et de pardon, il livre un film hybride entre fiction et documentaire.
Nour veut dire lumière. C'est le titre donné à la soirée poétique qui célèbrera la langue arabe ce mardi soir 15 juillet au Festival d'Avignon. L'arabe est la langue à l'honneur en cette édition et qu'on entendra dans ses dialectes ainsi que dans son style le plus littéraire. Sur scène, des poètes, mais aussi des musiciens et des danseurs porteront cette richesse dans la cour du lycée Saint-Joseph d'Avignon. Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture, a participé à cette soirée comme conseillère poétique. Festival d'Avignon 2025
Cette année marque le cinquantenaire de la disparition de la légendaire chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Véritable icône populaire, elle avait accompagné les évolutions d'un demi-siècle de musique. Elle qui avait modernisé la musique de son pays est commémorée dans un concert intitulé La Voix des femmes. Le producteur et musicien libanais Zeid Hamdan a réuni sept artistes aux parcours variés pour reprendre de grands titres de l'Astre d'Orient, réarrangés par ses soins. RFI et Monte Carlo Doualiya diffusent en direct le concert-événement La Voix des femmes, à l'occasion des 50 ans de la disparition d'Oum Kalthoum, l'Astre d'Orient, le lundi 14 juillet à 21 h 40 (heure de Paris). Le concert se tient dans la Cour d'honneur du palais des Papes dans le cadre du Festival d'Avignon, lors d'une soirée spéciale animée par Marjorie Bertin sur RFI (en français), et par Micha Khalil sur MCD (en arabe). À ne pas manquer sur l'antenne de RFI cet été : du 28 juillet au 4 août à 17 h 10, Marjorie Bertin propose l'émission « Étoiles d'Orient », une série consacrée à six grandes voix féminines de la chanson arabe : Oum Kalthoum, Fayrouz, Cheikha Remitti, Asmahan, Reinette l'Oranaise et Dalida.
Elle est devenue en quelques années une figure incontournable de la jeune scène française. La chanteuse Laura Cahen est actuellement en tournée pour présenter son troisième et dernier album intitulé De l'autre côté. Un disque qui nous fait voyager entre rêve et cauchemar. Laura Cahen va se produire le 5 juillet à Sherbrooke au Canada, le 7 juillet à Québec avant de revenir en France avec une date le 13 juillet à Saint-Riquier, dans le nord de la France. À lire aussi«De l'autre côté», l'invitation au voyage de Laura Cahen
C'est dans l'un des plus beaux espaces d'Avignon, une ancienne carrière en pleine nature, la carrière de Boulbon, que se donne le spectacle Brel. Anne Teresa de Keersmaeker, la grande chorégraphe contemporaine belge, danse en duo avec le jeune Solal Mariotte, venu du breakdance. Ils sont accompagnés des chansons iconiques de Jacques Brel. À lire aussi«Un monde connecté par les langues»: la langue arabe mise à l'honneur par le festival d'Avignon À lire aussiFestival d'Avignon: «When I Saw the Sea» du chorégraphe libanais Ali Chahrour
À Cannes cette année, son film a marqué les esprits par sa durée – trois heures et demie – mais surtout par la puissance de son propos : Le Rire et le Couteau, du Portugais Pedro Pinho, sort aujourd'hui en salles. Il retrace le parcours de Sergio, un ingénieur portugais envoyé en Guinée-Bissau. À travers lui, le cinéaste interroge la trace encore vive du colonialisme et la complexité des rapports Nord-Sud. À lire aussiPedro Pinho filme les rapports post-coloniaux dans «Le rire et le couteau»
Comment un marin, admiré pour sa beauté, sa bonté et sa profonde humanité, finit-il pendu au mât de son navire ? Cette histoire de Billy Budd, tirée d'un roman de l'auteur de Moby Dick, Herman Melville, et adaptée sous forme d'opéra par Benjamin Britten au XXᵉ siècle, aborde, en avance sur son temps, l'homosexualité et la question queer. Elle figure parmi les créations mondiales du 77ᵉ Festival d'Aix-en-Provence. Le metteur en scène et écrivain new-yorkais Ted Huffman a revisité The Story of Billy Budd, Sailor pour en faire une œuvre de théâtre musical intense et épurée.
Le 79ᵉ Festival d'Avignon a été lancé ce week-end. La plus grande manifestation de spectacle vivant reprend ses droits dans l'ancienne cité des Papes, avec la langue arabe à l'honneur. Un événement toujours aussi engagé puisqu'une centaine d'artistes du festival viennent de signer une tribune publiée dans l'hebdomadaire Télérama pour dénoncer les massacres orchestrés par l'État israélien à Gaza et dans les Territoires occupés. Tiago Rodrigues avait déjà donné le «La» en publiant en amont de la programmation du festival son soutien au peuple palestinien. Il retrace la philosophie et les grandes lignes de cette édition. Pour aller plus loin Festival d'Avignon 2025
Né en 1973, Arnaud Cathrine publie en 1998 son premier roman, Les Yeux secs, aux éditions Verticales. Depuis, il a fait paraître une trentaine de livres dont Pas exactement l'amour (2015, Prix de la nouvelle de l'Académie française). Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma, à la télévision et au théâtre et il a coécrit l'adaptation de l'un d'eux avec Eric Caravaca (Le passager/La Route de Midland, 2006). Roman de plages, sa nouvelle publication est un hommage aux rivages et stations balnéaires. « Une séparation, ce n'est rien. Et c'est toute une vie. » Ces mots, Raphaël les a accueillis comme une consolation. Sans doute aussi comme l'impulsion qu'il lui fallait pour arrêter de croire qu'il était irrémédiablement brisé. Certes, il n'a pas vécu une tragédie, mais quand même : Anna l'a quitté après vingt ans passés ensemble. Une épreuve à fragmentations qui l'a laissé longtemps à terre. Mais après ? Raphaël prend la mesure de tout ce qu'il va falloir réinventer, sans elle. D'abord, où habiter, à présent qu'Anna conserve l'appartement familial et que leur fille part étudier à Toulouse ? Tout est possible. Et comme rien ne s'impose ni ne presse, il décide de s'exiler en faisant le tour des littoraux français, avec l'intuition que la fréquentation quotidienne des rivages, leur beauté puissante pourraient réveiller la vie en lui. Ce sera La Grande-Motte, Arcachon, Benerville-sur-Mer et Préfailles. Avec, comme imprévues au voyage, des rencontres qu'il n'aurait jamais faites du temps d'Anna. Roman de plages est le récit d'une traversée intime et existentielle, celle d'un homme qui saisit ce moment où, après l'effondrement, s'esquisse enfin un retour au monde, le beau monde du vivant et des vivants. (Présentation des éditions Flammarion)
C'est un chanteur qui aime les petits moments qui rythment l'existence. Avec La Fresque, son huitième album, Vincent Delerm signe la bande originale de sa vie et s'aventure encore et toujours sur le terrain de l'intime. Certainement plus grave qu'il ne l'était, il nous parle de Madonna et des spectacles qu'il aime penser. Pour lui, assurément, le bouleversement, ce sont les autres ! Vincent Delerm est l'invité culture de RFI. À lire aussiVincent Delerm, peintre de nos vies avec « La Fresque »
L'invitée Culture est la photographe Oriane Zerah qui vit et travaille en Afghanistan, elle nous fait découvrir dans un pays ravagé par la guerre, la violence et l'oppression des femmes, la passion des hommes pour les fleurs. Oriane Zerah est au micro d'Isabelle Chenu. À Grasse, dans le sud de la France, le musée Fragonard, présente jusqu'au 12 octobre 2025 le travail de deux femmes photographes sur l'Afghanistan. Fatimah Hossaini, Afghane de naissance et Iranienne de nationalité, a photographié des femmes visages découverts, en tenue traditionnelles, débarrassées de leur burqa, tandis que la française Oriane Zerah nous fait découvrir dans un pays ravagé par la guerre, la violence et l'oppression des femmes, la passion des hommes pour les fleurs.
René Lacaille, ambassadeur de la musique réunionnaise, célèbre ses 70 ans de carrière avec un album solo d'accordéon dédié au séga lontan, un style traditionnel qu'il a appris en famille. Il rend hommage à ses racines et au patrimoine musical de La Réunion, qu'il porte toujours en lui malgré plus de 40 ans passés loin de son île. Avec cet opus intitulé Ti Galé, il partage les mélodies authentiques et oubliées du séga de son enfance.
Il a secoué le cinéma français avec Tout simplement noir. Il revient aujourd'hui avec une comédie de science-fiction aussi audacieuse que politique. Le Grand Déplacement, le nouveau film de Jean-Pascal Zadi, est tourné dans un vaisseau spatial africain où cohabitent cultures, tensions et espoirs communs. L'acteur et réalisateur signe une œuvre entre satire et anticipation. À lire aussiJean-Pascal Zadi: «La situation est tellement chaotique, que notre comédie devient politique»
Le festival Montpellier Danse se tient actuellement dans le sud de la France. C'est la 45e édition de ce grand rendez-vous de la danse contemporaine française et internationale. Duo à la scène comme à la ville, Camille Boitel et sa femme, Sève Bernard, ont présenté tout ce week-end du 21-22 juin leur dernier spectacle – qui n'a pas de nom – en plein air, à l'Agora de la danse de Montpellier. Au programme : 1h20 de chutes, de fracas et de contorsions, plus proches du nouveau cirque que de la danse contemporaine. Le festival Montpellier Danse continue jusqu'au 5 juillet 2025. À lire aussiLa création 360 du chorégraphe Mehdi Kerkouche: quand la danse devient expérience collective
La chanteuse franco-togolaise Laura Prince sera mardi 24 juin à l'affiche de la mythique salle du New Morning à Paris. Elle chantera les titres de son deuxième album Adjoko paru récemment. Un disque qui navigue entre jazz et musiques traditionnelles. Laura Prince en concert au New Morning de Paris, le mardi 24 juin 2025. À écouter aussiL'épopée des musiques noires: Laura Prince se révèle au Togo À lire aussi«Adjoko», le voyage musical de Laura Prince au cœur du Togo
Tonino Benacquista, écrivain, nouvelliste, scénariste, dramaturge, dont l'univers glisse du roman noir au roman blanc, de l'écrit à l'image, est l'auteur d'une œuvre importante, populaire et exigeante. À l'image de son nouveau roman Tiré de faits irréels qui, à travers la satire du milieu littéraire français, fait le portrait d'un éditeur et lecteur passionné en bout de course. Mais qui n'a pas dit son dernier mot. À lire aussiTonino Benacquista, au nom du père et de la fiction
Le Musée Mohammed VI d'Art Moderne et Contemporain de Rabat au Maroc accueille jusqu'au 30 juin 2025, une exposition consacrée à l'écrivain et peintre franco-marocain de 77 ans, Tahar Ben Jelloun. Lauréat du prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée, Tahar Ben Jelloun est connu pour son engagement humaniste et sa réflexion constante sur les identités, les migrations, les fractures sociales et culturelles. Son travail plastique, plus discret, prolonge ces préoccupations à travers un langage visuel nourri de symboles, de couleurs, de lumière, de rythme et de mémoire. L'événement s'inscrit dans un contexte diplomatique marqué par un rapprochement entre la France et le Maroc. Il offre une lecture singulière de l'œuvre picturale de l'auteur, longtemps restée dans l'ombre de son œuvre littéraire. Placée sous le commissariat d'Abdelaziz Elidrissi, directeur du musée, l'exposition présente une quarantaine de toiles récentes. Elle est enrichie de manuscrits originaux de plusieurs de ses romans majeurs, établissant un dialogue inédit et explicite entre les deux pratiques de l'artiste. L'accrochage souligne cette porosité entre écriture et peinture, entre introspection personnelle et regard porté sur le monde. Au-delà de l'exposition elle-même, cette démarche prend une dimension symbolique, mettant en lumière la vitalité de la scène artistique marocaine et la place que peuvent y occuper des artistes aux parcours transnationaux. Elle rappelle également que l'art, sous toutes ses formes, demeure un terrain fécond pour les passerelles culturelles.
Quand Stéphane retrouve par hasard Fanny pendant le festival d'Avignon, il lui fait croire qu'il joue dans Le Cid de Corneille. Car le comédien, secrètement amoureux de la jeune actrice à l'affiche d'une pièce classique, n'assume pas sa participation à une troupe qui joue une pièce de boulevard dans le Off. Le réalisateur Johann Dionnet tire de ce quiproquo l'intrigue de son film Avignon, déclaration d'amour au spectacle vivant.
Elle est l'une des nouvelles voix du stand-up. Diagnostiquée autiste à trente ans, cette Belge de quarante ans jongle entre stand-up acerbe et militantisme féministe. Après avoir publié son premier roman, elle présente actuellement son spectacle Délicate au théâtre Le Métropole, à Paris. Délicate, de Florence Mendez, tous les mardis à 19h30 au théâtre Le Métropole, à Paris. À lire aussiClea Petrolesi fait rayonner l'invisible
Alors qu'Israël est actuellement en conflit ouvert avec l'Iran, tout en continuant de mener la guerre à Gaza, les voix opposées à la politique menée se font rares. Parmi les quelques artistes à pouvoir faire entendre une note discordante, on compte le réalisateur Nadav Lapid. Il a présenté au festival de Cannes en mai dernier son nouveau long métrage. Intitulé Oui, tout simplement, ce film montre un musicien de jazz résigné, soumis, évoluant dans une société ivre de vengeance. À lire aussiCannes 2025: faut-il choisir entre actualité brûlante et leçons du passé?
Révélé sur la scène des Transmusicales de Rennes en France, en 2023, le musicien et chanteur hélvéto-marocain Sami Galbi est devenu un véritable phénomène avec sa musique hybride mêlant disco, pop, raï, chaabi et électro. Il a sorti début mai son premier album, Yallah Bye Bye. Il se produit ce jeudi dans le sud-ouest de la France, à Toulouse sur la scène du festival Rio Loco. Sami Galbi propose une musique en perpétuel balancement entre ses racines africaines et sa culture d'adoption européenne. À lire aussiL'équation Sami Galbi: l'électro sur de bons raï avec «Ylh Bye Bye»
Tout comme son père Louis, son frère M, Mathieu Chedid, et sa sœur Anna, dite Nach, Joseph Chedid a choisi comme moyen d'expression la chanson. Il est en tournée et sera en concert samedi 14 juin dans le nord de la France dans le cadre du festival Label Guit'Art à Esquelbecq, près de Lille. Il interprètera les titres de son dernier album en date Hey Friend !, un disque dans lequel il se raconte de façon intime. À lire aussiJoseph Chedid et la musique, symphonie optimiste entre amis
L'artiste Racca Vammerisse, céramiste formé au Pavillon Bosio de Monaco, crée des sculptures inspirées des mystères des fonds marins, mêlant perles, coquillages et formes organiques. Ses œuvres ont investi les espaces du musée des Beaux-Arts de Nice, à l'occasion de la Biennale des Arts et de l'Océan. Ce sont des œuvres d'une grande sensualité, évoquant des histoires à la fois merveilleuses et inquiétantes. Pour aller plus loin : Biennale des Arts et de l'Océan
Dans le cadre de la Biennale des Arts et de l'Océan 2025, l'artiste Ugo Schiavi présente son œuvre intitulée La Zone de Minuit. Cette installation immersive nous plonge dans les abysses, à 4 000 mètres de profondeur, là où la lumière ne pénètre plus. Son univers hybride est composé de mystérieuses sculptures, de vidéos en images de synthèses et de paysages sonores. Entre imaginaire, écologie et science-fiction, Ugo Schiavi interroge notre rapport à un monde inconnu et pourtant déjà menacé.
La ville de Saint-Pierre accueille la 22e édition du festival Sakifo à la Réunion, du 6 au 8 juin 2025. Avec une programmation éclectique réunissant une soixantaine d'artistes venus d'Afrique, d'Europe, d'Amérique et de l'océan Indien, l'événement s'affirme, cette année encore, comme un rendez-vous musical majeur de l'île et au-delà. Le festival du bout du monde ne cesse de croître tout en gardant une ligne artistique cohérente, ancrée dans son époque et ouverte sur le monde. Jérôme Galabert, fondateur et directeur du festival, rappelle que l'événement, « assume une dimension politique au sens noble du terme ». Il s'agit, selon lui, de défendre des valeurs de métissage culturel et de dialogue entre les identités.Ici, l'engagement ne se brandit pas en slogans et ne passe pas par des discours martelés sur scène, mais il s'incarne. En donnant la parole à des artistes venus de pays parfois marginalisés qui mettent en lumière les luttes sociales sans les instrumentaliser.La programmation 2025 reflète cette ambition. Parmi les têtes d'affiche à La Réunion cette année, on retrouve Fatoumata Diawara, chanteuse malienne à la renommée internationale, le groupe Liminanas ainsi que Zaho de Sagazan. Le line-up fait aussi la part belle à la scène locale et de Maurice.Sur les scènes réparties dans le parc du front de mer de Saint-Pierre, les musiques traditionnelles côtoient l'électro, le rock, la soul, le maloya ou encore le reggae. Une diversité qui reflète les choix d'une direction artistique attentive à la fois aux tendances globales et aux spécificités locales.À l'heure où de nombreux festivals peinent à justifier leur existence, le Sakifo continue de défendre une vision exigeante et engagée de la culture populaire. Une constance qui explique sans doute sa longévité, sa légitimité et surtout son succès sur le territoire réunionnais.À lire aussiLa marche du monde: le maloya, l'esprit créole de La Réunion
Après une prestation envoutante au festival Tremor en avril 2025 aux Açores au Portugal, Asmâa Hamzaoui et Bnat Timbouktou, pionnières de la scène gnaoua au féminin, s'apprêtent à remonter sur la scène marocaine avec leur deuxième album en date, L'Bnat. Le groupe marocain au succès mondial fusionne rythmes profonds et voix ensorcelantes, en insufflant une dimension féministe et riche de sens à cet art ancestral traditionnellement réservé aux hommes. Fondé il y a une dizaine d'années, Asmâa Hamzaoui & Bnat Timbouktou a ouvert la musique gnaoua à une nouvelle ère. Le groupe ne se contente pas d'interpréter un héritage musical marocain séculaire, il le reprend à bras-le-corps en créant un espace d'expression pour les femmes dans une tradition longtemps cadenassée par les hommes. À sa tête, Asmâa Hamzaoui, chanteuse et joueuse de guembri, un petit luth à trois cordes central à ce style. Elle bouscule les codes, en réinventant une musique séculaire avec une dimension féministe inédite. La formation allie célébration artistique et remise en cause des conventions de genre, ce qui leur vaut une reconnaissance internationale croissante.► Asmâa Hamzaoui et Bnat Timbouktou seront sur scène au festival Gnaoua, à Essaouira, au Maroc les 19 et 20 juin 2025 À lire aussiMusique: où sont les femmes ?
Quand un écrivain cherchant le calme paye un imitateur pour répondre à sa place aux appels téléphoniques, y compris de ses proches. Voilà l'argument de la comédie Le répondeur, dans laquelle Salif Cissé tient le premier rôle, celui de l'artiste de stand-up qui finira par improviser à la place d'un autre. C'est le premier grand rôle d'un jeune comédien que rien ne prédestinait à ce métier, lui qui est né dans un foyer d'origine africaine et grandi dans la cité des 4 000 à la Courneuve. À écouter aussiLégendes urbaines: Thomas Ngijol, un lion indomptable
Saïd Khatibi est né en 1984 en Algérie. Après des études à Alger et à la Sorbonne, il devient journaliste. La Fin du Sahara, roman des oubliés d'Algérie, qui dessine avec subtilité les contradictions d'une société à la veille d'une révolution en 1988, a remporté en 2023 le prix Sheikh Zayed, l'un des plus prestigieux du monde arabe. C'est aussi son premier roman traduit en français. La Fin du Sahara, traduit de l'arabe (Algérie) par Lotfi Nia, publié dans la série noire, chez Gallimard. Présentation des éditions Gallimard« Algérie, septembre 1988. Dans une petite ville aux portes du désert en proie à une prolifération de criquets et à une pénurie de vivres, au bord du soulèvement, on retrouve le corps de Zakia Zaghouani, la chanteuse de l'hôtel Le Sahara. Immédiatement, les soupçons se portent sur son amoureux, qui est jeté en prison. Un inspecteur de police enquête. L'avocate du principal suspect également. Famille, amis et proches témoignent et se retrouvent confrontés à leur passé. Secrets, trahisons, rancunes, mais aussi rêves et espoirs éclairent leurs liens avec la victime : chacun nourrit, pour une raison ou une autre, le désir de se venger d'elle. Alors, qui a réellement tué Zakia ? Et si, derrière le meurtre de cette femme, se cachait un secret si insoutenable qu'il pourrait déchirer toute une communauté ? »
Elle est la doyenne des maisons de couture parisiennes, mais reste souvent dans l'ombre des Chanel ou Dior. Dans son essai biographique Jeanne Lanvin, Jérôme Picon redonne vie à cette pionnière du luxe à la française, en retraçant une destinée discrète, mais visionnaire. Jeanne Lanvin de Jérôme Picon, est publié aux éditions Flammarion.
Qu'est-ce qui nous unit encore en tant que collectif dans un monde de plus en plus polarisé ? C'est l'une des questions que se pose le chorégraphe Mehdi Kerkouche avec sa dernière création, « 360 ». Sur scène, huit danseurs tâtonnent puis parviennent à trouver un langage commun à travers la danse. Particularité de cette expérience : les spectateurs s'y sentent aussi vivants que les artistes. À lire aussiMehdi Kerkouche fait entrer le public dans la danse avec «360»
Depuis deux ans, Le Nouveau Printemps à Toulouse fait le choix audacieux de confier les rênes de son édition à des personnalités extérieures au milieu de l'art contemporain. En 2025, c'est l'artiste queer Kiddy Smile qui prend les commandes de ce rendez-vous artistique majeur, installé depuis plus de 30 ans dans le sud-ouest de la France. Âgé de 42 ans, musicien, DJ, figure incontournable de la scène électronique et défenseur des droits LGBTQ+ d'origine camerounaise, Kiddy Smile apporte une dimension engagée et politique au Nouveau Printemps.Sous sa direction, le festival de création se réinvente, offrant un espace de liberté à 40 artistes majoritairement africains ou issus des diasporas, souvent écartés des grandes manifestations d'art. Expositions, installations, performances et projections de films investissent tant les lieux culturels institutionnels que l'espace public.Avec son regard décalé et singulier, Kiddy Smile propose un programme dense traversé par des questions de représentation, d'identité, d'histoire et invite à redessiner les frontières de l'art contemporain. ► Le Nouveau Printemps à découvrir à Toulouse jusqu'au 22 juin 2025. À écouter aussi«One Trick Pony», premier album de Kiddy Smile
Ils monteront les marches du palais des festivals de Cannes en compétition pour la dixième fois. Les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, déjà lauréats de deux palmes d'or, présentent ce vendredi en salles leur nouveau long métrage. Intitulé Jeunes mères, il montre la prise en charge d'adolescentes ou très jeunes femmes s'apprêtant à accueillir un enfant ou, dans certains cas, à le faire adopter
Au Festival de Cannes, mardi 20 mai, était projeté en clôture de la Semaine de la critique un long métrage d'animation étonnant. Planètes, c'est son titre, suit l'odyssée de quatre graines de pissenlit, échappées de la Terre et en recherche d'un terrain habitable sur lequel s'implanter. Ce film, qui mêle hyperréalisme et images créées par ordinateur, a demandé dix ans de travail.
On part à Cannes à la rencontre du réalisateur d'un des films projetés sur la Croisette. Aujourd'hui, le comédien Thomas Ngijol qui signe Indomptables projeté à la Quinzaine des cinéastes. Le Français réussit un film qu'il présente comme 100% africain, tourné à Yaoundé.
Depuis une semaine, il vit dans le secret. Dieudo Hamadi est en effet l'un des neuf membres du jury de la compétition du Festival de Cannes, 22 films sont en lice pour la Palme d'or. Il a donc interdiction d'évoquer ces longs métrages, mais il a accepté de raconter les coulisses de cet évènement à notre envoyé spécial.
À Cannes, parmi les films projetés en sélection, hors compétition, figure le nouveau documentaire de Raoul Peck. Après s'être intéressé à l'écrivain noir américain James Baldwin et au photographe sud-africain Ernest Cole, le cinéaste originaire d'Haïti montre toute la lucidité et l'actualité de George Orwell, auteur du chef-d'œuvre 1984. À lire aussiCannes 2025 : le journal du festival à mi parcours
Le réalisateur franco-espagnol Oliver Laxe présente en compétition au festival de Cannes le film Sirat. Une aventure tragique et solidaire au cœur du désert entre des marginaux adeptes de rave-party et un père accompagné de son jeune fils. Oliver Laxe a réalisé un road-movie à l'ambiance apocalyptique. À lire aussiCannes 2025: de Juliette Binoche à Robert de Niro, l'engagement au coeur du festivalÀ lire aussiFestival de Cannes 2025: «Rietland», un polar rural troublant du réalisateur néerlandais Sven Bresser
Marie, Naney et Jollie vivent en Tunisie dans la peur d'être stigmatisées ou expulsées. La situation s'est en effet tendue depuis quelques années pour les migrants subsahariens. Dans le film Promis le ciel, d'Erige Sehiri, Aïssa Maïga incarne Marie, une pasteure évangélique.
Le 78ᵉ festival de Cannes ouvre ces portes ce mardi 13 mai. L'invité Culture est le cinéaste Frédéric Sojcher qui publie Anatomie du cinéma, ce qu'il faut savoir avant de se lancer, aux éditions du Nouveau Monde. À écouter aussi«Fac off», un roman qui rit de «l'envers du décor de l'université» française À écouter aussi1. «Hitler à Hollywood», un film de Frédéric Sojcher
C'est un théâtre qui scrute les rouages de la justice. Dans Léviathan, la metteuse en scène Lorraine de Sagazan s'attaque à la comparution immédiate, ce moment-clé où l'on juge vite, souvent à la chaîne. Sur scène, un tribunal reconstitué, où les mots claquent comme des sentences. Les comédiens rejouent des audiences inspirées de véritables affaires. Le spectacle Léviathan, de Lorraine de Sagazan, au Théâtre de l'Odéon jusqu'au 23 mai.À lire aussiThéâtre : Marie-Christine Barrault redonne corps et voix à Gisèle Halimi
Notre rencontre culturelle avec celui qui est devenu, cette semaine, le premier compositeur de musique électronique à entrer au musée Grévin à Paris, où il a désormais son double de cire, signe de son immense popularité : DJ Snake. Star internationale, cumulant 40 milliards d'écoutes sur les plateformes, il sera en concert ce samedi 10 mai au Stade de France, devant 80 000 personnes. L'artiste franco-algérien a intitulé cet événement « The Final Show », affirmant qu'il s'agira de son dernier concert solo à Paris. Il terminera la nuit avec un second show à l'Accor Arena, toujours à Paris, cette fois devant 20 000 spectateurs. Tout comme pour le Stade de France, les billets (100 000 au total) se sont écoulés en moins de cinq minutes.
Reverdir le désert : c'est l'ambition d'un projet lancé en 2007 au Sahel. La « grande muraille verte » prévoit de planter des végétaux en masse le long d'un tracé partant du Sénégal et aboutissant à Djibouti. Élodie Arrault a entrepris une épopée le long de ce tracé, pour rencontrer les acteurs de ce projet. Elle en a retiré un récit mis en image par Joël Alessandra dans une bande dessinée, intitulée Dadji et qui vient de paraître chez Futuropolis. À lire aussiDes déserts pleins de vie s'exposent au Muséum d'Histoire naturelle à Paris
L'histoire récente de l'Algérie racontée à partir d'un immeuble. C'est le pari de la bande dessinée Rwama dont le deuxième tome vient de paraître chez Dargaud. Le dessinateur de presse Salim Zerrouki raconte, à hauteur d'enfant et d'adolescent, les décennies 1980 et 1990 de son pays. Notamment les années de guerre civile, improprement désignées sous le terme de « décennie noire ». Rwama - Tome 1, mon enfance en Algérie (1975-1992), de Salim Zerrouki, parue aux éditions Dargaud le 15 mars 2025, 176 pages.À écouter aussiL'art de raconter le monde: en Grèce dans les années 30, de la censure dans l'air
Parmi les œuvres très attendues au festival international du film documentaire de Saint-Louis, le film d'ouverture, Afrikki de Gaëlle Le Roy, suit la naissance et le développement du mouvement citoyen « Y en a marre » au Sénégal au début des années 2010. C'est aussi un documentaire qui interroge la façon dont les artistes, citoyens et activistes conçoivent leur engagement de Dakar à Kinshasa. La 16e édition du festival international du film documentaire se tient à Saint-Louis du 29 avril au 3 mai 2025.À lire aussiLe film malien «Fatow», primé au Fespaco 2025, est un plaidoyer pour la culture
Kinshasa crache des étoiles et Fulu Miziki en est l'éruption la plus folle. Collectif mutin, né en 2014 des rues et des poubelles de la capitale congolaise, casques cosmiques bricolés, basses sculptées dans le PVC, masques tribaux cyberpunk, il transforme les rebuts en art, les plastiques en percussions, les déchets industriels en sons futuristes. Plus qu'un groupe : un manifeste sonore, visuel et politique. Dans un monde saturé par le bruit et la dégradation environnementale, Fulu Miziki se fait le porte-voix d'une planète en crise tout en secouant le dance floor avec son afro-futurisme brut qui déborde les scènes et les cadres : une claque dans les codes.À la croisée du punk, du coupé-décalé et de l'avant-garde radicale, les Kinois entament une tournée européenne, après leur concert remarquable le 12 avril 2025 au festival Tremor aux Açores au Portugal. À l'heure où la planète vacille, Fulu Miziki s'apprête à contaminer le Vieux Continent avec son énergie salvatrice qui réinvente la rébellion écologique.Fulu Muziki en concert au festival The Echo à Marseille, le 22 mai, et une tournée de 34 dates en Europe jusqu'en octobre 2025.
Il est l'héritier des peintres kinois des années 1970. JP Mika possède la même force évocatrice, le même engagement social que ses maîtres à penser, Chéri Samba et Chéri Chérin, mais il apporte aussi une multitude de détails et un bouquet de couleurs qui font de ses œuvres des toiles-monde. Il expose jusqu'au 24 mai à la Galerie Magnin A, à Paris. Rencontre avec le peintre devant une toile intitulée Spatu ya Ngando, les chaussures crocodiles. Galerie Magnin A
L'artiste franco-italienne Tatiana Trouvé fait sien le Palazzo Grassi à Venise, le palais appartenant au milliardaire et collectionneur François Pinault. Pour l'artiste, l'espace et l'œuvre sont étroitement liés. Elle s'approprie donc le palais, ses marbres et ses dorures pour cette plus grande rétrospective qui lui a jamais été consacrée.
Que révèlent les habitats vernaculaires de nos sociétés ? À l'occasion de la 15e édition du festival de la jeune photographie Circulation(s), qui se tient au Centquatre à Paris jusqu'au 1er juin, la photographe Wendie Zahibo présente Masonn. Son travail explore des architectures ancrées dans l'histoire de la traite transatlantique, entre réalisme mystique et mémoire collective. Car à travers l'histoire, les populations afro-descendantes ont façonné des habitats qui témoignent de leur savoir-faire, mais aussi de leur héritage. Wendie Zahibo est au micro de Nour Marzougui
Paul McCartney comme vous ne l'avez jamais vu. L'auteur Hervé Bourhis raconte avec humour, dans la bande dessinée Paul qui vient de paraître chez Casterman, quatre années décisives dans la vie du membre fondateur des Beatles. Celles qui ont suivi la séparation du groupe mythique, et la façon dont le guitariste a pu se rebâtir une carrière, grâce, notamment, à l'aide de sa femme Linda. Paul - La résurrection de James Paul McCartney (1969-1973), d'Hervé Bourhis, aux éditions Casterman, 2025.À écouter aussiLe choix musical de RFI: avec «Look Up», l'ancien Beatles Ringo Starr revient en mode country
Il y a 60 000 ans, Paris était sous les eaux et surnageait l'actuelle Butte Montmartre ou colline Chaillot. De ce fait historique avéré, le scénariste Serge Lehman et le dessinateur Stéphane de Caneva ont tiré un roman graphique : Les Navigateurs, aux éditions Delcourt, mêlant réalisme et fantastique. Cette bande dessinée est un jeu de piste qui va transporter les personnages principaux dans un monde parallèle administré par une société secrète. Les Navigateurs de Serge Lehmanaux et Stéphane de Caneva, aux éditions Delcourt, 2025. Prix René Goscinny 2025 du meilleur Scénariste.À écouter aussiLes bédéistes Serge Lehman et Stéphane Créty, et l'auteur Olivier Delacroix À écouter aussiLe roman graphique «L'homme gribouillé»