Sit back, listen, and relax.
The French Through Stories podcast is an exceptional resource for learning the French language. It not only teaches you the language but also introduces you to some amazing French literature, from classics like "The Little Prince" to Victor Hugo's poems. The writing in these stories is beautiful and enjoyable to memorize, making it feel more like enjoying French rather than just learning it. The podcast has a great format and content that is easy to listen to, with manageable durations for each episode. It provides a valuable learning experience and I look forward to more episodes being added regularly.
One of the best aspects of this podcast is its ability to make French learning enjoyable. The stories are engaging and charming, keeping the listener interested and eager to continue listening. Each episode is like a little gift, with short stories that are perfect for intermediate learners. The narrator's soothing voice adds to the overall pleasant experience of listening to this podcast, and his gentle humor makes it even more enjoyable. Additionally, the inclusion of French poetry adds a unique touch and enhances the appreciation for the language.
One potential downside of this podcast could be its suitability for absolute beginners. While the stories are simple and spoken slowly, they may still require some basic knowledge of French vocabulary and grammar. However, for post-beginner to pre-intermediate learners, this podcast is perfect as it provides an appropriate level of challenge without overwhelming the listener. Furthermore, having immediate translations from French to English allows beginners to grasp the meaning immediately and aids in their learning process.
In conclusion, The French Through Stories podcast is a fantastic resource for anyone looking to learn or improve their French skills. It offers engaging stories with a touch of humor that make learning enjoyable. The format and pacing of each episode are well-designed for language learning purposes, with clear pronunciations and interwoven translations that aid in comprehension. Overall, this podcast provides an effective and enjoyable way to learn French through stories and deserves high praise for its content and delivery.
C'est l'heure de dire l'heure ! Aujourd'hui, je vous raconte ma routine quotidienne. Une bonne façon de s'entraîner à dire l'heure, mais également un moyen subtil de vous expliquer pourquoi j'ai été absent si longtemps !Ma journée commence bien tôt, alors qu'il fait encore nuit, avec mon réveil qui sonne à 4h25. Puis à 4h28, et enfin à 4h et demie. En une dizaine de minutes, je suis levé, douché, habillé, tout cela le plus silencieusement possible. Le reste de la maisonnée dort à poings fermés. Vers 5h moins quart, je prends le temps de manger un fruit, ou bien une tartine de miel. Je vérifie que mon sac est prêt, que je n'ai pas oublié d'emporter mon déjeuner, et je quitte la maison à 5h au plus tard, pour prendre le bateau de 5h10. Le trajet dure moins de trois quarts d'heure, j'arrive donc à destination avant 6h. En quelques minutes, je suis au bureau, prêt à commencer ma journée de travail. Je fais une pause déjeuner entre midi et une heure. Nous avons deux manières de dire les heures de l'après-midi : suivant le système sur 12h ou suivant la convention sur 24h. Ainsi, je peux dire que l'après-midi, je travaille de 1 à 5h, ou bien de 13 à 17h. À la fin de la journée, cela fait toujours 10h de travail, donc il n'y a pas un système qui m'arrange plus que l'autre ! Le bateau quitte le quai à 17h30, et j'arrive chez moi peu après 18h. J'essaie de dîner vers 7h du soir (19h). Le temps de manger, de discuter autour de la table avec ma famille, puis de faire la vaisselle, il est déjà 8h et demie ! Je fais ma toilette et me mets au lit en vitesse, mon objectif est d'être sous les draps avant 9h. Je lis un peu pour me détendre, je m'endors et quelques heures plus tard, le cycle recommence... Un jour, je changerai de vie, et j'écrirai des épisodes au lieu d'aller au bureau. Ne le dites pas à mon patron, il va paniquer !
Ma petite sœur m'épate. Elle fait ce que j'ai souvent rêvé de faire sans en avoir le courage. Elle aquitté son travail pour se consacrer entièrement à sa petite entreprise d'enseignement du français. Vous la connaissez peut-être déjà ? En quelques mois elle s'est constitué une solide communauté sur Instagram, et elle a récemment lancé sa newsletter. Pour l'encourager, je m'y suis abonné. Il a fallu casquer (il faut bien qu'elle mange, la pauvre petite), mais je dois dire que je ne le regrette pas. Mes chers amis, pour la première fois dans l'histoire de French Through Stories, une page de publicité. Je me permets cette entorse parce que je le fais par amour ! La newsletter (ou infolettre, comme disent les puristes) d'Aurélie est remarquablement bien ficelée, autant par son contenu (j'ai dévoré les cinq premières et attends impatiemment les suivantes) que par sa forme. La petite se distingue de son grand frère par une traduction non pas "par petits morceaux", mais par paragraphe. Chaque paragraphe est lu de façon claire et articulée (la voix radiogénique doit être un trait de famille), à vitesse normale. Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse faire connaissance avec sœurette. Vous la trouverez sur internet sous le nom Your Best French. C'est prometteur hein ?
L'épisode d'aujourd'hui est dédié à Sara, qui m'a écrit pour me dire que « ce serait sympa d'avoir des histoires drôles » dans mon podcast. C'est vrai que l'humour se fait rare ces derniers temps ! J'ai dû me creuser un peu la tête pour trouver une histoire qui convienne à tous publics, car je sais que de jeunes oreilles innocentes m'écoutent. Finalement, je me suis rappelé la blague du mexicain qui va à l'église. Je vais d'abord la raconter en français sans interruption, puis je la dirai en anglais. C'est donc l'histoire d'un mexicain qui, par une journée écrasante de chaleur, va à l'église. Il monte les quelques marches du perron, pousse les lourdes portes et entre, sombrero sur la tête et guitare en bandoulière. À l'intérieur, une pieuse atmosphère règne. Quelques fidèles prient en silence sur les bancs. Alors que le mexicain avance d'un pas calme et sûr dans la nef, des têtes se lèvent sur son passage, et des murmures montent dans la salle : "señor, el sombrero!". Mais il continue de marcher vers l'autel, imperturbable. Autour de lui les murmures se font plus insistants : "el sombrero, señor!" Le mexicain est à présent arrivé au pied de l'autel. Il monte les deux marches qui le séparent du pupitre, se retourne face à l'assemblée. Avec un grand sourire, il saisit sa guitare, gratte quelques accords et lance de sa voie forte et décidée : « Señoras y señores, à la demande yénérale, El Sombrero ! »
Quand j'ai lu Cent ans de Solitude il y a quelques années, les noms de certains personnages m'avaient étonné. Pilar est une diseuse de bonne aventure, et son nom signifie pilier. J'ai dû faire quelques recherches pour comprendre que c'est un prénom donné en référence à Notre-Dame du Pilier, que je ne connaissais pas mais qui est célébrée dans le monde hispanophone. Un autre personnage central du livre est Remedios la belle, dont la beauté est quasi surnaturelle. Je trouvais ce prénom étrange, avant d'apprendre qu'il se rapporte en fait à Notre-Dame des Remèdes. C'est à cette époque que j'ai compris le sens de nombreux prénoms espagnols tes que Dolores, Concepción, Mercedes, Carmen… Je vous raconte cette histoire car c'est aujourd'hui l'anniversaire de Marifé. Comme beaucoup de Philippins et de Philippines, elle porte un nom espagnol, un mélange de Maria et "fé'…, Marie et foi. Lorsqu'elle m'a dit son prénom, l'univers fantastique de Cent Ans de Solitude m'est revenu à l'esprit. Joyeux anniversaire Marifé, et merci pour ce voyage dans mes lectures passées.
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Mon frère est un sacré travailleur. En plus de son travail à plein temps, il a une passion pour le jardinage. Je ne parle pas de quelques marguerites plantées dans une jardinière, non. Quand il s'y met, il déplace d'énormes rochers, et creuse des trous larges et profonds pour y planter toutes sortes d'arbres : des bananiers, des manguiers, des ramboutans, des citronniers, des pamplemoussiers, … Souvent, le samedi ou le dimanche après le déjeuner, il disparait avec ses outils pendant plusieurs heures, pour aller aménager des terrasses dans la montagne, transporter des brouettes pleines de terre, édifier des murets en pierre… Il revient à la nuit tombante, sa pelle sur une épaule et sa pioche sur l'autre, couvert de terre et de sueur. Parfois, il m'emmène faire un tour sur son lopin de terre ; je regarde en silence tous les arbres plantés et lui lance : « dis-donc, regarde tous les arbres fruitiers qui ont surgi de terre depuis la dernière fois ; ça pousse comme de la mauvaise herbe ! » Il sourit. Entre frères, on aime se taquiner.
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)
Quand je me prépare pour un voyage, que ce soit pour quelques jours seulement ou pour plusieurs semaines, je fais toujours mes valises à la dernière minute. La veille du départ, mon sac est vide, car je suis toujours persuadé d'être suffisamment rapide et efficace pour empaqueter tout ce dont j'aurai besoin en quelques minutes avant de partir. La nuit, je dors peu car l'excitation du voyage me tient éveillé jusque tard, et me tire du sommeil bien tôt, aux aurores. Le matin venu, je ne mange pratiquement pas car j'aime voyager l'estomac léger. Enfin, il arrive un moment où je réalise que le temps presse, et qu'il faut que je me dépêche. Alors je deviens une espèce de feu follet, je me mets à courir un peu partout, à jeter des vêtements dans mon sac, à faire des listes que je perds dans mon agitation, à charger mon téléphone, à choisir un livre dans ma bibliothèque… Bien évidemment, j'ai systématiquement l'impression d'oublier quelque chose. Pourtant, aujourd'hui je pense m'être bien préparé : je suis sur une petite île dans l'océan Pacifique, loin de tout, mais j'ai bien pensé à emporter un cahier et un stylo pour écrire cet épisode.
Chère Nanna-Émilie, C'est aujourd'hui ton dix-huitième anniversaire, je voulais donc faire quelque chose d'extra-spécial pour toi, et te dire tout ce que j'aime dans notre amitié, mais en français ! J'aime chanter à tue-tête les chansons de Taylor Swift avec toi, et j'aime quand tu t'entraînes à mémoriser les paroles avec moi, pour que je ne me trompe pas pendant le concert. J'aime quand tu me recommandes des livres géniaux à lire, et la façon dont tu t'enflammes quand tu en parles, parce que tu connais tous les personnages par cœur. J'aime quand nous rentrons ensemble à la maison à vélo presque tous les jours, bien que ça te fasse faire un petit détour. J'aime quand tu apportes ton aide en maths, à moi ou à quiconque en a besoin. J'aime aussi ta tortue, quelle championne, même si elle ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal. J'aime que tu sois, pas seulement de temps en temps mais en permanence, un être humain bien étrange. Tu es affectueuse et fofolle, mais la plupart du temps tu es tout simplement chaotique. Les derniers exemples en date sont la fois où as mangé une grosse tomate avec les doigts au restaurant, et le fait que tu traînes toujours ta veste par terre. Mon amie chérie, c'est tout en toi que j'aime. - Sofie
Il y a quelque temps, j'ai reçu un très gentil message de Janette, qui vit dans le nord-ouest de l'Angleterre et qui me propose de semer des indices sur l'endroit où je vis… Eh bien laissez-moi vous raconter ce que j'ai vu l'autre jour, alors que je faisais des courses en ville, à vélo. La ville n'est pas spécialement jolie ni intéressante, et il y fait chaud : il y a peu de jardins et beaucoup de béton, peu d'arbres et beaucoup de panneaux de signalisation. Pédaler dans la ville sous une chaleur écrasante n'est pas une activité très réjouissante, et pourtant, alors que je tournai dans une petite ruelle, je levai la tête et je vis un panneau qui me fit sourire : Ces mots y étaient inscrits : « Attention chute de mangues ». Je me suis dit : « Quel avertissement étrange ; ils auraient tout aussi bien pu écrire Attention, de délicieux fruits tombent du ciel ».
Mon neveu, cet adorable petit garçon, est dans une phase très amusante. A deux ans et demi, il commence quasiment toutes ses phrases par « pourquoi ». Cela nous mène parfois à des discussions comiques. L'autre jour, alors que je mettais un pansement sur mon doigt, que j'avais égratigné en écaillant un poisson, il m'a demandé : « Tu t'es fait mal ? _ Oui, je me suis blessé _ Pourquoi tu t'es blessé ? _ Parce que je suis maladroit _ Pourquoi tu es maladroit ? _ Parce que je n'ai pas réfléchi. _ Pourquoi tu n'as pas réfléchi ? _ Parfois, je suis idiot _ Pourquoi tu es idiot ? » Là, je n'ai pas su quoi répondre, et je lui ai dit d'aller mettre un tricot pour ne pas qu'il attrape froid. Ce matin encore, il m'a fait beaucoup rire. J'étais assis sur la terrasse, je mangeais une tartine de fromage en le regardant jouer dans le sable. Il a couru vers moi et m'a demandé : Qu'est-ce que c'est ? - Du pain - Je veux du pain - Non - Pourquoi je veux pas de pain ? J'ai souri. Décidément, cet enfant a l'esprit bien vif.
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[To skip the reading and jump straight to the bit-by-bit translation, go to 6:40.] Je vous souhaite un joyeux Noël. Il y a plusieurs mois, en août, Daria m'avait demandé de lire Le Petit Prince. Alors j'ai lu et enregistré les deux premiers chapitres. Et puis je me suis arrêté. Vous l'avez remarqué, ça m'arrive parfois. Aujourd'hui pour Noël, je voudrais vous offrir ce présent : le premier chapitre du Petit Prince. J'espère que les autres suivront…
Hier, j'étais invité au mariage d'un couple d'amis. La fête avait lieu sur un beau terrain en bord de mer, suffisamment près du rivage pour qu'on entende les vagues s'y briser. La mariée avait préparé un spectacle de danse traditionnelle avec les femmes de sa famille ; un petit groupe de musiciens les accompagnaient en chantant et en jouant du ukulele. Après ce régal pour les yeux, notre appétit a été réveillé par de ravissants plateaux de fruits tropicaux, et par des pâtisseries faites maison. Soudain l'un des invités, qui était parti manger sa part de gâteau près de la mer, nous a fait de grands signes de la main : il voulait nous montrer quelque chose. Nous nous sommes rués sur la plage ; et là, me croirez-vous ? Une baleine et son baleineau nageaient non loin, à environ 200 mètres de la plage, juste derrière le récif. Avec leurs grandes nageoires qui battaient la surface des flots, ils semblaient donner leur bénédiction aux mariés. Nous sommes restés de longues minutes à guetter leurs apparitions furtives entre les vagues. Puis ils se sont éloignés, et il n'y eut plus rien que la mer.
https://www.youtube.com/watch?v=zuISJycFBo8 La place Rouge était vide Devant moi marchait Nathalie Il avait un joli nom, mon guide Nathalie La place Rouge était blanche La neige faisait un tapis Et je suivais par ce froid dimanche Nathalie Elle parlait en phrases sobres De la révolution d'Octobre Je pensais déjà Qu'après le tombeau de Lénine On irait au café Pouchkine Boire un chocolat La place Rouge était vide J'ai pris son bras, elle a souri Il avait des cheveux blonds, mon guide Nathalie, Nathalie... Dans sa chambre à l'université Une bande d'étudiants L'attendait impatiemment On a ri, on a beaucoup parlé Ils voulaient tout savoir Nathalie traduisait Moscou, les plaines d'Ukraine Et les Champs-Élysées On a tout mélangé Et l'on a chanté Et puis ils ont débouché En riant à l'avance Du champagne de France Et l'on a dansé Et quand la chambre fut vide Tous les amis étaient partis Je suis resté seul avec mon guide Nathalie Plus question de phrases sobres Ni de révolution d'octobre On n'en était plus là Fini le tombeau de Lénine Le chocolat de chez Pouchkine C'est, c'était loin déjà Que ma vie me semble vide Mais je sais qu'un jour à Paris C'est moi qui lui servirai de guide Nathalie, Nathalie Nathalie, Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë, 1964
Fredrik et son vélo sont deux amis inséparables. Avec près de six mille kilomètres au compteur, ils ont déjà fait une longue route ensemble, dans la région de Stockholm et sur les routes de Suède. Dès l'aube, vers six heures, il se réveille, jette un bref coup d'œil par la fenêtre, puis s'habille. Qu'il vente ou qu'il pleuve, c'est en pédalant qu'il ira travailler. Rares sont ceux qui font de même ! Les courageux cyclistes, dans le blizzard, se comptent sur les doigts de la main. La neige, le vent glacial, le verglas ne sont pas des obstacles anodins ! Quand il y pense, il se dit qu'il est un peu téméraire d'aller affronter des conditions météorologiques pareilles. Il pourrait prendre le bus, c'est vrai. Mais le trajet prendrait beaucoup plus de temps, et puis… Fredrik a le sens de l'aventure. S'il fait deux fois plus froid, qu'à cela ne tienne ! Il mettra deux manteaux, enfilera deux paires de gants et deux paires de chaussettes ! En ce moment, c'est l'été, le temps est clément. Fredrik en profite, car il sait que l'hiver qui s'approche sera rude…
J'ai de la chance d'avoir un cocotier dans mon jardin, car la noix de coco est un fruit formidable, un fruit incroyablement généreux. Quand la noix de coco est verte, elle est remplie d'une eau délicieuse, très légèrement pétillante, et merveilleusement rafraîchissante. À l'intérieur de la noix, la chair est fine, translucide et sa consistance est un peu gélatineuse. Puis la noix de coco sèche, elle devient brune et tombe du cocotier. Elle contient toujours de l'eau, dont le goût a subtilement changé : elle est plus douce, et elle a perdu le pétillant de sa jeunesse, pour ainsi dire. La chair en revanche, est beaucoup plus épaisse et plus ferme ; presque dure. C'est cette chair que l'on râpe puis que l'on presse pour faire du lait de coco, qui ajoute une saveur exotique à n'importe quel plat. J'aime en mettre un peu dans mon café, parfois, par gourmandise. Mais ne me parlez pas de lait de coco en boite de conserve, j'ai horreur de ça ! Enfin, il y a encore une chose… Si on laisse la noix de coco par terre, des racines vont pousser, et de minuscules palmes vont commencer à sortir. Alors, c'est le signe qu'il y a un germe, un embryon de cocotier à l'intérieur. Une petite boule qui ressemble à une éponge cotonneuse. Son goût est sublime ; c'est ce que je préfère dans la noix de coco. Malheureusement, on ne peut pas avoir à la fois le germe du cocotier, et le cocotier !
Mes dauphins nagent depuis plus de deux heures autour de Joshua. Les dauphins que j'ai rencontrés ont rarement joué plus d'une quinzaine de minutes avant de continuer leur chemin. Ceux-là resteront plus de deux heures, au complet. Quand ils sont partis, tous ensemble, deux d'entre eux sont restés près de moi jusqu'au crépuscule, cinq heures pleines au total. Ils nagent avec l'air de s'ennuyer un peu, l'un à droite, l'autre à gauche. Pendant trois heures ils nagent, comme ça, chacun sur son bord, sans jouer, en réglant leur vitesse sur celle de Joshua, à deux ou trois mètres du bateau. Jamais je n'avais vu ça. Jamais je n'ai été accompagné si longtemps par des dauphins. Je suis sûr qu'ils avaient reçu l'ordre de rester près de moi jusqu'à ce que Joshua soit absolument hors de danger. Je ne les regarde pas tout le temps, parce que je suis un peu épuisé par cette journée, cette tension énorme qu'on ne sent pas sur le moment, quand on doit mettre toutes ses tripes pour passer dans un nouvel océan. Je descends m'étendre un peu, je remonte, je relève l'indication du loch. Mes deux dauphins sont toujours là, à la même place. Je descends porter la dernière distance parcourue sur la carte, je me recouche un moment. Quand je reviens sur le pont et grimpe au mât pour la dixième fois afin de voir plus loin, mes deux dauphins sont encore là, semblables à deux fées dans la lumière qui baisse. Alors je redescends m'allonger un moment. C'est la première fois qu'il y a une telle paix en moi, car cette paix est devenue une certitude, une chose qu'on ne peut pas expliquer, comme la foi. Je sais que je réussirai, et je trouve ça absolument naturel, cette certitude absolue où il n'y a ni crainte, ni orgueil, ni étonnement. Toute la mer chante, simplement, sur une octave que je ne connaissais pas encore, et cela me remplit de ce qui est à la fois la question et la réponse. La longue route, Bernard Moitessier, 1968
« Bonjour Franzi, je souhaite te proposer mes services en tant que tuteur de français. J'ai appris que tu veux apprendre cette belle langue, et je suis convaincu d'avoir la compétence nécessaire pour ce travail. - Merci Émile ; c'est vrai, j'ai pour ambition d'apprendre à parler français couramment, car j'ai de la famille en France. J'ai l'intention de leur rendre visite, et il me semble important d'être capable de m'exprimer correctement dans la langue de mon pays d'accueil. - Tu as tout à fait raison. C'est essentiel de faire l'effort de parler la langue du pays que tu visites. D'autre part, tu seras en mesure de profiter davantage de ton séjour, tu comprendras ce que les gens te disent, tu pourras discuter avec les marchandes de légumes, tu pourras lire les enseignes des magasins… tu vivras une expérience d'immersion agréable. - Ça me parait fantastique ! Et toi, tu peux m'enseigner le français ? - Bien sûr, je serais ravi de travailler avec toi. On peut étudier des textes littéraires, des articles de journaux, faire des exercices de grammaire, apprendre du vocabulaire, discuter des sujets qui t'intéressent… - Super ! J'ai hâte de commencer mes cours de français avec toi ! - Je t'en prie, je reste à ta disposition ! Si tu as des questions, des commentaires ou des suggestions, envoie-moi un email sur frenchthroughstories@gmail.com. »
Les villages français ont un charme particulier, avec leurs maisons en pierre jaune, leurs toits en tuiles rouges et leurs volets en bois. Souvent, une petite fontaine en pierre orne la place principale ; un clair filet d'eau y coule, et les tourterelles y trempent leur bec. Devant la mairie, un monument aux morts est érigé en hommage aux combattants de la Première Guerre mondiale : c'est la statue en bronze d'un soldat qui porte son fusil en bandoulière. Quelques bouquets de fleurs sont disposés au pied de la statue. À l'ombre des platanes, des villageois sont assis sur des bancs vieillissants. Les enfants courent entre les arbres, sous l'œil vigilant des vieux, qui discutent. Ils parlent de chasse et de pêche, car quand ils parlent de politique, ils ne sont pas d'accord et se séparent fâchés. Heureusement, ça ne dure jamais longtemps. Le lendemain d'une dispute, les désaccords sont oubliés ; nos braves amis se retrouvent autour d'une bouteille de vin, et ils parlent du prochain championnat de pétanque.
…, Émile. Oui, je m'appelle Émile, comme mon arrière-grand-père. Je porte ce prénom depuis bien longtemps ; je n'avais que quelques jours quand mes parents se sont penchés sur mon berceau et que je leur ai dit : « Chers parents, bonjour. Je m'appelle Émile. » En vérité, mes souvenirs sont flous, je n'ai peut-être pas prononcé ces mots. En général, la grammaire des bébés n'est pas parfaite. En parlant de grammaire, ouvrons une parenthèse. C'est amusant, de dire « je m'appelle » en français. On devrait dire : « les gens m'appellent untel, parce que c'est mon nom ». Mais ainsi est la langue, pleine de curiosités et de coutumes qui se perpétuent. Revenons à nos moutons. Je m'appelle Émile, et comme c'est un nom qui me va très bien, toute ma famille et mes amis m'appellent Émile. Enfin, si vous voulez me souhaiter bonne fête, le 22 mai est la Saint Émile !
Là où je vis en ce moment, il y a un grand jardin, des arbres fruitiers, un potager avec des salades et des herbes aromatiques, et un poulailler. C'est un endroit merveilleux : les arbres portent des fruits, le potager donne de belles salades, le thym et le romarin parfument nos plats. Seule ombre au tableau, les neuf poules du poulailler ne donnent pas d'œufs. C'est bien dommage, j'aimerais beaucoup manger une omelette fraiche tous les matins… Mon amie Malvanir pense que ses poules sont devenues trop vieilles pour pondre. Moi, je trouve qu'elles ont l'air jeunes, ces poules ; elles sont toujours pleine d'énergie, à gratter la terre toute la journée pour trouver des asticots. Peut-être qu'elles se cachent simplement pour pondre leurs œufs ! Mais il y a quelques jours, je crois avoir compris le fin mot de l'histoire. Alors que nous étions près du feu, le soir, un bruit de pas dans les branches sèches a brisé le silence. Ça venait de derrière le poulailler. Nous avons à peine eu le temps de nous lever de nos chaises pour apercevoir une queue rousse et touffue disparaitre dans les buissons. Pas de doute, notre voisin renard est plus doué que nous pour la chasse aux œufs !
Il y a quelques temps, Natsumi m'a envoyé un très gentil message, à la fin duquel elle me propose d'écrire un épisode avec les phrases que j'utiliserais avec un bébé ou un enfant. En effet, elle a un petit bébé et c'est une excellente idée de lui parler en français dès son plus jeune âge. Il est temps que je lui réponde enfin, avant que son enfant atteigne la majorité et quitte le foyer familial. Les bébés observent et imitent les adultes. Ils reproduisent leurs mouvements et répètent leurs paroles. Donc je leur parle toujours avec beaucoup de respect et d'affection. Par exemple, quand vient l'heure de dormir le soir, je lui dis : « Petit enfant, cher ami ; j'ai passé une très bonne journée avec toi, j'ai beaucoup aimé courir dans le jardin et cueillir des fleurs, faire des avions en papier et jouer aux billes en ta compagnie. Maintenant, il faut dormir, pour passer une autre belle journée demain. » Ensuite, je lui chante une comptine jusqu'à ce que ses yeux se ferment.
Pour faire le portrait d'un oiseau Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l'arbre sans rien dire sans bouger… Parfois l'oiseau arrive vite mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s'il le faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n'ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l'oiseau arrive S'il arrive observer le plus profond silence attendre que l'oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau Faire ensuite le portrait de l'arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l'oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter Si l'oiseau ne chante pas c'est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s'il chante c'est bon signe signe que vous pouvez signer alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. Jacques Prévert, Paroles, 1945
Jill m'a envoyé un email dans lequel elle me raconte qu'elle élève du bétail, plus précisément de la race Black Angus. Elle m'a proposé de vous parler de vaches. Les vaches, j'aime bien les regarder paitre, j'aime bien les manger, mais a part ça, je n'y connais pas grand-chose. Et puis à force de réfléchir, j'ai trouvé qu'il y avait quelques expressions françaises intéressantes à propos de vaches. Voyons voir comment les utiliser, et ce qu'elles signifient. Si vous êtes impressionné, vous pouvez vous exclamer : oh la vache ! Si vous ne l'êtes pas, au contraire, dites : c'est vache… Pour renforcer un qualificatif, utilisez l'adverbe vachement. Si la nourriture est trop chère, et que vous n'avez pas planté de pommes de terre : c'est une période de vaches maigres. Si votre professeur ne vous a pas bien enseigné le français : vous parlez français comme une vache espagnole. Si vous rapportez beaucoup d'argent à votre employeur : vous êtes une vache à lait. Quand votre enfant chipe un œuf de Pâques au magasin, dites-lui : « Qui vole un œuf vole un bœuf. » Enfin, quand je me décide à surmonter ma paresse et que je publie un épisode, je prends le taureau par les cornes.
J'ai fait une rechute. Presque huit semaines de silence… En anglais, il y a un phénomène qui s'appelle le « blocage de l'écrivain », mais je ne suis ni écrivain ni anglais, donc il est tout à fait impossible que ce diagnostic puisse s'appliquer à moi. En français, ça se traduit par « syndrome de la page blanche ». Pour ne pas prendre de risques, j'écris maintenant sur du papier de couleur. On n'est jamais trop prudent ! Mon problème, c'est que je pense beaucoup, mais j'agis peu. Pourtant, mon père m'a souvent répété que « l'action libère ». C'est un homme plein de sagesse, mon père, il m'a appris énormément de choses, quand j'étais petit et que nous vivions ensemble. Un jour, pensant avoir atteint l'âge adulte, j'ai quitté le foyer familial et le pays de mon enfance. Mais ces derniers temps, ma petite amie me dit que je me comporte comme un enfant. Il est peut-être temps que je retourne auprès de mes parents !
J'aime me lever tôt. Au petit matin, le monde est différent. La lumière est douce. Dans les rues, les voitures sont silencieuses ; dans les arbres, les oiseaux sont bruyants. Je prends une bonne douche froide pour me réveiller, et pour bien commencer la journée. Je ne suis pas le seul à me lever tôt. Au marché aux fruits, il y a déjà beaucoup de monde. Pour obtenir les fruits les plus beaux et les plus frais, il faut donc être à l'heure, au lever du soleil. Parfois, ma petite amie Miri m'accompagne, car elle sait choisir les meilleurs fruits, particulièrement les papayes et les fruits de la passion, qui sont ses préférés. Il y a un proverbe français qui dit : « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ». L'équivalent en anglais est : « l'oiseau qui arrive tôt attrape le vers ». Mais j'espère ne pas trouver de vers dans ma papaye !
Ananya vit à Nashik, une jolie petite ville d'Inde, dans l'état du Maharastra. En fait, sa ville n'est pas si petite : elle compte environ deux millions d'habitants. En Inde, cet immense pays, un million ou deux, ce n'est pas grand chose, c'est une ville moyenne. En France, la seule ville de plus d'un million d'habitants, c'est la capitale, Paris. Ananya aime sa ville, elle aime s'y promener le long du fleuve Godavari, où bien dans les forêts verdoyantes près des cascades, juste à l'extérieur de la ville. Les paysages sont beaux, le climat est agréable. Il y a des grottes magnifiques, et de nombreux temples où les pèlerins viennent se recueillir. C'est une région à l'histoire riche, et qui a une signification importante dans la culture hindoue. Enfin, je ne sais pas si Ananya aime le vin, mais sa ville est réputée pour ses vignobles !
Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements ; un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter ; un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler ; un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. Ecclésiaste 3:1-8
Vous ne le savez peut-être pas, mais j'ai tendance à être oisif. Parfois, je suis assis dans ma chambre ou dans le salon, et je ne sais pas quoi faire. Je mange un peu, un morceau de pain et de fromage, et puis j'arrête parce qu'il faut que j'aie de l'appétit pour le diner, plus tard. Alors, je ne fais rien. Je reste assis, ou allongé par terre, en regardant par la fenêtre. Je me dis que c'est vraiment dommage de rester à ne rien faire, et je pense aux cent choses dont je devrais m'occuper au lieu de rêvasser. Je ferais mieux d'appeler mes parents, d'écrire une lettre à ma tante, d'apprendre le portugais, de lire un livre sur la charpenterie, d'écrire un épisode pour mon podcast ou de répondre à vos emails… Il y a un proverbe français qui dit « l'oisiveté est mère de tous les vices ». C'est très préoccupant, je suis sur la mauvaise pente… Ceci dit, Robert Louis Stevenson a écrit un essai intitulé « Une apologie des oisifs ». Ça me rassure, il doit y avoir de bons côtés à être paresseux. Mais je ne sais pas lesquels, je n'ai pas encore fait l'effort de le lire…
L'homme et la mer Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ; Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! Charles Baudelaire Les voiles Quand j'étais jeune et fier et que j'ouvrais mes ailes, Les ailes de mon âme à tous les vents des mers, Les voiles emportaient ma pensée avec elles, Et mes rêves flottaient sur tous les flots amers. Je voyais dans ce vague où l'horizon se noie Surgir tout verdoyants de pampre et de jasmin Des continents de vie et des îles de joie Où la gloire et l'amour m'appelaient de la main. J'enviais chaque nef qui blanchissait l'écume, Heureuse d'aspirer au rivage inconnu, Et maintenant, assis au bord du cap qui fume, J'ai traversé ces flots et j'en suis revenu. Et j'aime encor ces mers autrefois tant aimées, Non plus comme le champ de mes rêves chéris, Mais comme un champ de mort où mes ailes semées De moi-même partout me montrent les débris. Cet écueil me brisa, ce bord surgit funeste, Ma fortune sombra dans ce calme trompeur ; La foudre ici sur moi tomba de l'arc céleste Et chacun de ces flots roule un peu de mon cœur. Alphonse de Lamartine
Lorsqu'ils jouent près d'un ruisseau, d'une rivière, ou d'un torrent, les enfants y jettent souvent un morceau de bois dans lequel est planté une feuille, pour voir jusqu'où leur embarcation voguera. Certains adultes sont tout aussi curieux et veulent explorer les mers et les océans. Marah est l'une de ces personnes. Avec quelques amis, elle a construit un voilier. C'est un navire traditionnel en bois, donc ça n'a pas été facile ; il leur a fallu beaucoup de travail et de patience pour en terminer la construction. A présent, ils peuvent profiter de ce beau bateau, et de l'inégalable sentiment de liberté qui vous habite quand vous êtes en mer, et que vous regardez la lointaine courbe de l'horizon. Loin des voitures, loin des avions, loin des villes bruyantes et lumineuses, Marah et ses compagnons respirent un air pur et s'endorment au bruit de l'eau qui clapote contre la coque.
Note: I used to listen to this story when I was a kid. You can find it on Spotify on the link below. The extract I'm reading is from 6min 36s. https://open.spotify.com/track/45Y3F1BnUYv4hEKAM7OmE6?si=a33e6a662a264799 – Tu confonds tout... tu mélanges tout ! Il était vraiment très irrité. Il secouait au vent des cheveux tout dorés : – Je connais une planète où il y a un Monsieur cramoisi. Il n'a jamais respiré une fleur. Il n'a jamais regardé une étoile. Il n'a jamais aimé personne. Il n'a jamais rien fait d'autre que des additions. Et toute la journée il répète comme toi : « Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux ! » et ça le fait gonfler d'orgueil. Mais ce n'est pas un homme, c'est un champignon ! – Un quoi ? – Un champignon ! Le petit prince était maintenant tout pâle de colère. – Il y a des millions d'années que les fleurs fabriquent des épines. Il y a des millions d'années que les moutons mangent quand même les fleurs. Et ce n'est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ? Ce n'est pas important la guerre des moutons et des fleurs ? Ce n'est pas plus sérieux et plus important que les additions d'un gros Monsieur rouge ? Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n'existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu'un petit mouton peut anéantir d'un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu'il fait, ce n'est pas important ça ! Il rougit, puis reprit : – Si quelqu'un aime une fleur qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions et les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde. Il se dit : « Ma fleur est là quelque part... » Mais si le mouton mange la fleur, c'est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s'éteignaient ! Et ce n'est pas important ça ! Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. La nuit était tombée.
Cathy vit en Australie, et sa passion, c'est la peinture. Dès qu'elle a un moment de libre, elle prépare son matériel et se met au travail. Elle s'installe confortablement sur un tabouret, dispose sa toile sur son chevalet, puis prépare ses pinceaux et sa palette de peinture. Elle aime les arbres, les fleurs et les oiseaux, donc elle regarde son jardin par la fenêtre, pour trouver l'inspiration. De temps en temps, lorsque le temps est agréable, elle peint dehors : le chant des oiseaux et l'odeur des fleurs créent une ambiance de travail très agréable. Sur sa palette, les couleurs sont vives. Elle les mélange pour obtenir de nouvelles couleurs, des teintes différentes, des tons plus subtils. Petit à petit, les traits de couleur prennent vie sur la toile, le vert des feuilles frémit, le bleu du ciel s'éclaircit, le jaune des plumes d'oiseaux prend des reflets dorés. En vérité, je ne connais pas Cathy. J'ai vu ses peintures, mais je ne connais pas sa technique. Cette histoire est le pur fruit de mon imagination ! Tout ce que je sais, c'est que quand elle peint, elle écoute parfois mes histoires en français. Quel honneur pour moi !
Cathy vit en Australie, et sa passion, c'est la peinture. Dès qu'elle a un moment de libre, elle prépare son matériel et se met au travail. Elle s'installe confortablement sur un tabouret, dispose sa toile sur son chevalet, puis prépare ses pinceaux et sa palette de peinture. Elle aime les arbres, les fleurs et les oiseaux, donc elle regarde son jardin par la fenêtre, pour trouver l'inspiration. De temps en temps, lorsque le temps est agréable, elle peint dehors : le chant des oiseaux et l'odeur des fleurs créent une ambiance de travail très agréable. Sur sa palette, les couleurs sont vives. Elle les mélange pour obtenir de nouvelles couleurs, des teintes différentes, des tons plus subtils. Petit à petit, les traits de couleur prennent vie sur la toile, le vert des feuilles frémit, le bleu du ciel s'éclaircit, le jaune des plumes d'oiseaux prend des reflets dorés. En vérité, je ne connais pas Cathy. J'ai vu ses peintures, mais je ne connais pas sa technique. Cette histoire est le pur fruit de mon imagination ! Tout ce que je sais, c'est que quand elle peint, elle écoute parfois mes histoires en français. Quel honneur pour moi !
J'ai eu la chance incroyable, quand j'étais petit, d'habiter entre la mer et la montagne. La montagne était formidable, parce que depuis son sommet, la vue était splendide. Mais j'aimais aussi beaucoup la mer, parce que le monde subaquatique est un univers fantastique que j'ai passé beaucoup de temps à explorer. J'avais un masque et un tuba que j'emportais toujours avec moi quand j'allais à la mer. Pouvoir nager tout en admirant les fonds sous-marins était un de mes plus grands plaisirs. Je suivais les poissons bariolés qui se cachaient entre les branches de corail, j'examinais les coquillages qui se déplaçaient lentement sur le sable, et j'observais avec beaucoup d'intérêt les innombrables petites créatures de mille formes différentes qui vivent dans le récif. Des années plus tard j'ai commencé à apprendre l'anglais au collège. Un jour, mon professeur d'anglais, une très gentille dame, m'a demandé : « do you like snorkeling ?» Je n'avais jamais entendu ce mot, alors j'ai simplement répondu « not at all, madam ». Quand elle m'a expliqué que le snorkeling, c'est nager avec un masque et un tuba, je me suis frappé le front et je lui ai dit tout mon amour du snorkeling !
L'année dernière, je vous avais raconté que chaque épisode de ce podcast était comme une bouteille à la mer. Je ne savais pas à qui je parlais, je ne savais pas qui m'écoutait. J'étais seul, comme un naufragé sur une ile déserte. Durant ces derniers mois, des bouteilles se sont échouées sur ma plage. Vous m'avez écrit, vous m'avez posé des questions, vous m'avez encouragé, vous m'avez remercié… et je vous en suis reconnaissant. Quand je me lève le matin, et que je lis un de ces messages, je souris et je suis de bonne humeur pour le reste de la journée. Ou au moins pour quelques minutes. J'ai maintenant une belle collection de bouteilles, qui sont arrivées des quatre coins du monde. Il est grand temps que j'arrête d'être paresseux et que je me remette au travail. Du fond du cœur, je vous dis merci, et je vous promets de vous répondre. Gardez un œil sur votre boite aux lettres !
Les lumières s'éteignent. Les rangées de fauteuils rouges disparaissent dans la pénombre. À quelques mètres de moi, un cercle de lumière illumine soudain la scène. Un jeune homme s'avance, il marche en équilibre sur un gros ballon qu'il fait rouler sous ses pieds. A quelques pas de lui, quelqu'un fait semblant de réparer un avion. L'avion, évidemment, n'est pas un véritable avion. C'est une grande maquette. Cette maquette, elle fait partie du décor du spectacle. Ce spectacle, c'est une adaptation du Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry. C'est une histoire que j'ai lue plusieurs fois quand j'étais petit, et que j'aime beaucoup. C'est une histoire qui parle de voyages, de découvertes, de l'innocence de l'enfance et du fossé qui la sépare parfois du monde sérieux des adultes. C'est aussi une histoire qui parle d'amitié et d'amour de manière très poétique. Alors quand j'ai entendu parler de ce spectacle, j'ai vite réservé un billet. Les comédiens de la troupe sont très talentueux. Les acrobates racontent les aventures du petit prince en dansant, au milieu d'un ballet de lumières multicolores. Je trouve que c'est une excellente idée, de mélanger les arts du cirque à une belle histoire, pour construire un spectacle de qualité !
Les bébés sont très mignons. Tous les bébés. Je crois que c'est un fait universel. Un bébé moche, ça n'existe pas. Les bébés ont un visage rond, de grands yeux, un petit nez, des oreilles charmantes, des joues rebondies. J'ai lu quelque part que si les bébés sont si adorables, c'est pour qu'on s'occupe bien d'eux. J'ai un neveu qui est tout petit, il apprend à marcher et il ne parle pas encore. Pourtant, il communique très bien ! Un jour, il était assis dans l'herbe avec un autre bébé de son âge. Il a regardé son nouvel ami, il s'est approché de lui en rampant, et il a passé ses bras autour de lui pour lui faire un gros câlin. Le nourrisson a été très surpris, il ne devait pas être habitué à recevoir des câlins d'autres bébés. Et moi, j'étais très fier de mon neveu qui n'avait pas peur de montrer son affection ! J'espère que mes bébés seront aussi mignons !
Estragon : Qu'est-ce que tu as ? Vladimir : Je n'ai rien. Estragon : Moi je m'en vais. Vladimir : Moi aussi. Silence. Estragon : Il y avait longtemps que je dormais ? Vladimir : Je ne sais pas. Silence. Estragon : Où irons-nous ? Vladimir : Pas loin. Estragon : Si si, allons-nous-en loin d'ici ! Vladimir : On ne peut pas. Estragon : Pourquoi ? Vladimir : Il faut revenir demain. Estragon : Pour quoi faire ? Vladimir : Attendre Godot. Estragon : C'est vrai. (Un temps.) Il n'est pas venu ? Vladimir : Non. Estragon : Et maintenant il est trop tard. Vladimir : Oui, c'est la nuit. Estragon : Et si on le laissait tomber ? (Un temps.) Si on le laissait tomber ? Vladimir : Il nous punirait. (Silence. Il regarde l'arbre.) Seul l'arbre vit. Estragon : (regardant l'arbre): Qu'est-ce que c'est ? Vladimir : C'est l'arbre. Estragon : Non, mais quel genre? Vladimir : Je ne sais pas. Un saule. Estragon : Viens voir. (Il entraîne Vladimir vers l'arbre. Ils s'immobilisent devant. Silence.) Et si on se pendait ? Vladimir : Avec quoi ? Estragon : Tu n'as pas un bout de corde ? Vladimir : Non. Estragon : Alors on ne peut pas. Vladimir : Allons-nous-en. Estragon : Attends, il y a ma ceinture. Vladimir : C'est trop court. Estragon : Tu tireras sur mes jambes. Vladimir : Et qui tirera sur les miennes ? Estragon : C'est vrai. Vladimir : Fais voir quand même. (Estragon dénoue la corde qui maintient son pantalon. Celui-ci, beaucoup trop large, lui tombe autour des chevilles. Ils regardent la corde.) À la rigueur ça pourrait aller. Mais est-elle solide ? Estragon : On va voir. Tiens. Ils prennent chacun un bout de la corde et tirent. La corde se casse. Ils manquent de tomber. Vladimir : Elle ne vaut rien. Silence. Estragon : Tu dis qu'il faut revenir demain ? Vladimir : Qui. Estragon : Alors on apportera une bonne corde. Vladimir : C'est ça. Silence. Estragon : Midi. Vladimir : Oui. Estragon : Je ne peux plus continuer comme ça. Vladimir : On dit ça. Estragon : Si on se quittait ? Ça irait peut-être mieux. Vladimir : On se pendra demain. (Un temps) À moins que Godot ne vienne. Estragon : Et s'il vient. Vladimir : Nous serons sauvés. Vladimir enlève son chapeau - celui de Lucky - regarde dedans, y passe la main, le secoue, le remet. Estragon : Alors on y va ? Vladimir :Relève ton pantalon. Estragon :Comment ? Vladimir :- Relève ton pantalon. Estragon : Que j'enlève mon pantalon Vladimir : Relève ton pantalon. Estragon : C'est vrai. Il relève son pantalon. Silence. Vladimir : Alors on y va ? Estragon : Allons-y. Ils ne bougent pas. En attendant Godot, by Samuel Beckett
Quand j'étais au collège, je n'avais pas de téléphone portable. Un jour, ma sœur m'a prêté le sien pour que je puisse l'appeler après les cours. Je ne m'en étais jamais servi. Nous étions en plein cours de philosophie quand soudain, une sonnerie ridicule sortit de ma poche. Je suis devenu tout rouge, je ne savais pas comment baisser le volume, ou comment simplement arrêter la sonnerie. Si mon cerveau avait fonctionné normalement, j'aurais simplement raccroché, ou éteint le téléphone. Mais j'étais tellement gêné que je n'ai même pas pensé à ça. J'ai essayé d'étouffer la sonnerie en cachant le téléphone tout au fond de mon sac. Puis le bruit s'est arrêté. Mais une minute plus tard, ça a recommencé. Alors, il n'y avait plus qu'une chose à faire. Se débarrasser de ce maudit téléphone. Je suis sorti de la classe en courant, et j'ai enterré le téléphone sous un tas de feuilles dans un pot de fleurs. Je suis retourné en classe soulagé, sous le regard sévère de ma professeure, et au milieu des rires moqueurs de mes camarades. Ce n'est que trois ans plus tard que j'ai surmonté ce traumatisme, et que je me suis décidé à acheter un téléphone portable.
Les travestis vont se raser Les strip-teaseuses sont rhabillées Les traversins sont écrasés Les amoureux sont fatigués […] Le café est dans les tasses Les cafés nettoient leurs glaces Et sur le boulevard Montparnasse La gare n'est plus qu'une carcasse […] La Tour Eiffel a froid aux pieds L'Arc de Triomphe est ranimé Et l'Obélisque est bien dressé Entre la nuit et la journée […] Les journaux sont imprimés Les ouvriers sont déprimés Les gens se lèvent, ils sont brimés C'est l'heure où je vais me coucher Il est cinq heures Paris s'éveille Il est cinq heures Je n'ai pas sommeil Il est cinq heures, Jacques Dutronc, 1968
Imaginez un instant que vous ne puissiez plus bouger aucune partie de votre corps, à l'exception de votre paupière… Cligner de l'œil est à peine perceptible, mais c'est aussi un geste qui peut avoir une signification profonde et merveilleuse, si c'est le seul mouvement dont notre corps est capable. Aujourd'hui, je vous parle de l'histoire fascinante de Jean-Dominique Bauby, l'histoire vraie d'un homme qui est complètement paralysé à la suite d'une attaque. Son cerveau est intact, et il ne peut bouger que sa paupière gauche, qui devient son seul moyen de communiquer. Jean-Do, comme ses amis l'appellent, menait une vie active et normale, jusqu'au jour où, par une surprise du destin, une attaque change sa vie à jamais. Après de nombreuses tentatives infructueuses, son orthophoniste Henriette parvient à communiquer avec lui : elle lui dit l'alphabet, et en réponse, il bouge le seul muscle qui fonctionne encore dans son corps. Dès qu'elle dit la lettre qu'il veut utiliser pour former un mot, il cligne de l'œil. Passé un temps de frustration, il s'habitue à cette technique et décide d'écrire un livre intitulé Le scaphandre et le papillon, un livre captivant et émouvant qui a été littéralement écrit en clignant de l'œil. Jean Dominique Bauby est un homme admirable, et un exemple pour nous tous, qui nous montre que nous sommes capables de grandes choses quelles que soient les circonstances.
Il y a des histoires que l'on a vécues, et dont on ne se souvient pas. L'histoire d'aujourd'hui, ce sont mes parents qui me l'ont racontée, parce que j'étais petit à l'époque, et je ne m'en souviens pas. J'avais quatre ans, et mes parents avaient décidé de faire une randonnée. Nous sommes partis très tôt le matin, au lever du jour. Mon père me portait sur ses épaules, j'étais léger. Après quelques heures, nous sommes arrivés au sommet. La vue à 360 degrés était magnifique : d'un côté de la crête, la mer d'un bleu profond, la baie sinueuse et la marina ; de l'autre, la jungle, les plantations et les arbres fruitiers. Après un petit repos et une courte balade le long de la crête, nous nous sommes mis en route pour redescendre vers la maison. Malheureusement, il nous fut impossible de retrouver le chemin. Pendant des heures, nous avons marché à travers une brousse épaisse, sans savoir exactement où nous allions arriver. Finalement, alors que le soleil disparaissait sous l'horizon, nous avons retrouvé la route. Lorsque mes parents m'ont raconté cette aventure, j'ai demandé à mon père : « Papa, tu n'étais pas épuisé après m'avoir porté toute la journée ? » Il m'a répondu : « Pas du tout, tu as trotté pendant toute la descente de la montagne ! »
La scène se déroule il y a très longtemps, à l'aube de l'humanité, dans les temps préhistoriques. À l'approche de l'hiver, une tribu nomade traverse forêts et montagnes pour retrouver le climat tempéré de la côte. Les hommes ont couru pour chasser le gibier. Les femmes ont grimpé aux arbres pour cueillir des fruits. Les vieux ont appris aux enfants à reconnaitre les baies et les feuilles comestibles. Le soir, toute la tribu est fatiguée, et se réunit autour d'un feu qui illumine la plaine. Un jeune homme est un peu à l'écart du groupe, il se repose en regardant les étoiles qui apparaissent l'une après l'autre dans le ciel. Ses compagnons font un festin avec le cerf qu'ils ont tué. Lui, il n'a pas faim : il a mangé des fleurs qui sentaient bon. Il est allongé, il médite. Il oublie tous les bruits qui l'entourent. Il n'entend plus les grognements et les rires du groupe qui mange avec enthousiasme. Il n'entend plus le chant des cigales, il n'entend plus le souffle du vent dans l'herbe haute. Il n'entend plus rien au dehors. Il sent et il entend son cœur battre dans sa poitrine. Ce rythme lent et doux le calme. Alors, du bout de ses doigts, il saisit un galet, et le tape contre le sol, au même rythme que son cœur. Puis il fait claquer sa langue. Non loin, certains remarquent ces sons qui brisent le silence avec harmonie. Cela les amuse, et ils se mettent à faire des petits bruits à leur tour. Certains tapotent leur ventre avec leurs mains, d'autres secouent des colliers de coquillages, il y en a même qui soufflent dans des os creux. Bientôt, tous ces petits bruits, insignifiants individuellement, forment ensemble une mélodie qui remplit les cœurs d'émotions intenses. C'est ainsi que le premier morceau de musique a été composé. Enfin, je dis ça mais je n'étais pas là, donc je ne peux pas en être certain.
Voilà presque cinq semaines que je suis silencieux. Pardonnez-moi, j'avais la tête ailleurs. C'est une drôle d'expression, avoir la tête ailleurs. C'est ce qu'on dit en français quand on est distrait, quand on pense à autre chose et quand on a du mal à se concentrer. Pourtant notre tête ne nous quitte jamais, elle est toujours avec nous, sur nos épaules. Mais quand on dit d'une personne qu'elle a la tête sur les épaules, en français, ça veut dire qu'elle est raisonnable, qu'elle a les pensées claires. On peut aussi dire, en anglais comme en français, avoir les pieds sur terre. C'est ce qui m'est arrivé ces dernières semaines. Je n'avais plus les pieds sur terre, j'avais la tête ailleurs, dans les nuages. La tête dans les nuages, vous comprenez, c'est pareil en anglais. Il ne faut pas confondre avec l'expression « Être sur un petit nuage », qui signifie « être tellement heureux qu'on en oublie la réalité » Franchement, je ne sais pas si je suis dans les nuages ou au-
Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs ou bleus, Tes yeux ? Je n'en sais rien, mais j'aime leur clarté profonde, Mais j'adore le désordre de tes cheveux. Es-tu douce ou dure ? Est-il sensible ou moqueur, Ton cœur ? Je n'en sais rien, mais je rends grâce à la nature D'avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur. Fidèle, infidèle ? Qu'est-ce que ça fait. Au fait ? Puisque, toujours disposé à couronner mon zèle Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait. Paul Verlaine, Chansons pour elle, 1891
Quand je dis à des personnes non-francophones que je suis français, elles me demandent immédiatement : « So you eat snails ? » J'aimerais leur dire que c'est mon plat préféré, que j'élève des escargots dans mon jardin et que j'organise régulièrement des dégustations ; malheureusement ce n'est pas la vérité. Pour être honnête, je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai mangé des escargots. C'était peut-être quand j'étais petit, dans un restaurant. Je pense que ma mère n'en a jamais cuisinés. Attendez, je luis demande. « Dis, maman, est ce que tu as déjà cuisiné des escargots ? Non mon fils, je n'ai jamais préparé d'escargots » Voilà, nous avons la réponse. Maman est une excellente cuisinière, elle peut préparer des centaines de plats, mais les escargots ne font pas partie de son répertoire. Malgré notre réputation de mangeurs d'escargots, ce plat n'est pas très répandu en France. Je pense que les restaurants français, dans d'autres pays, aiment préparer ce plat pour piquer la curiosité des clients ! Une prochaine fois peut-être, nous parlerons des cuisses de grenouilles !
- Salut Chinta, ça va ? - Bof… je n'ai pas beaucoup dormi. - Pourquoi ? - J'ai passé la nuit à chercher un appartement. En ce moment, j'habite trop loin de la fac, donc je vais déménager et essayer de trouver quelque chose de plus proche. - Oui, je comprends, tu as bien raison. Et alors ? Tu as trouvé ? - Pas encore. Je suis assez difficile tu sais. Je cherche un appartement qui soit proche du centre-ville, mais dans un quartier calme. J'ai horreur d'entendre le bruit des voitures quand j'essaye de dormir. - C'est vrai que c'est très désagréable. - Et puis j'aimerais qu'il soit bien équipé, avec des appareils modernes : une machine à laver, un frigidaire, un congélateur, et un grand four. J'adore faire des gâteaux ! - Oui, donc tu cherches un appartement meublé. - Voilà, bien meublé, bien situé, et pas cher. - Ah, tu ne peux pas tout avoir ! - C'est vrai… Si le loyer est trop cher, tu emménageras avec moi et on partagera les charges ! - Hahaha on verra ! Je voudrais visiter d'abord… - Pas de problème, dès que je trouve l'appartement idéal, je t'appelle et on le visite ensemble ! - Tope-là !
J'ai passé deux semaines dans la montagne, loin des villes et loin des gens. J'étais seul. Pendant deux semaines, le feu a été mon meilleur ami. Le matin, je faisais bouillir de l'eau sur le feu, pour me faire un bon café. Le soir, quand l'air devenait frais et que la nuit tombait, le feu me tenait chaud. Avant de me coucher, je passais de longs moments à regarder le feu, sans penser à rien. Puis je m'endormais, et je faisais de beaux rêves. Un jour, le ciel a grondé, et de gros nuages gris se sont formés à l'horizon. J'ai compris que la tempête était imminente, et qu'il allait pleuvoir. Vite, je suis allé ramasser du bois, beaucoup de bois. Des petites brindilles et des grosses bûches. J'ai recouvert le tas de bois avec des fougères pour le protéger de la pluie. En sentant les premières gouttelettes, j'ai commencé à construire le feu, avec du petit bois d'abord et des grosses bûches à la fin, au-dessus. Les flammes devenaient de plus en plus grandes malgré la pluie. Je me suis assis à l'abri, et j'ai regardé ce combat formidable entre le feu et la pluie. Le lendemain matin, le feu était éteint. Mais sous une fine couche de cendre, il restait des braises. J'ai rajouté quelques brindilles sèches, et j'ai pu faire chauffer l'eau pour le café. Le feu avait gagné la bataille.