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En quatre ans, le chiffre d'affaires des géants de la livraison explose. Il est passé de cent millions à six milliards de dollars. Et ce n'est qu'un début : il pourrait grimper jusqu'à quarante milliards d'ici à 2030. Mais derrière cette croissance fulgurante, des coulisses moins reluisantes du secteur : livreurs précaires, petits commerçants fragilisés. Ils filent à toute allure dans le chaos des routes encombrées de New Delhi. T-shirts rouges, oranges, assortis aux scooters. Dans leurs gros sacs : des fruits, un ordinateur, une robe… n'importe quoi peut être livré en moins de dix minutes. Naveen, lui, brave les 45 degrés sans s'arrêter. Il enchaîne les courses, infatigable. Une cinquantaine déjà, rien que cet après-midi. « C'est très difficile. Je n'ai pas vraiment de revenus. Les primes sont très faibles, par exemple 24 livraisons me rapportent seulement quatre ou dix euros. Ce n'est rien du tout. Si une meilleure opportunité se présente à l'avenir, je laisse tomber ce travail de livraison. Je veux trouver un emploi plus stable, moins fatigant. Parce qu'avec la chaleur, la pollution… c'est vraiment difficile ». Le succès des livraisons rapides a aussi ses revers. Les petits commerçants de rue, comme Navratan, qui tient un stand de fruits et légumes en bord de route, en ressentent les effets : « C'est vrai qu'on subit des pertes à cause des ventes en ligne. Et en ce moment, c'est surtout la chaleur qui nous pose problème : les produits s'abîment plus vite. La vente en ligne nous impacte déjà beaucoup, mais avec cette chaleur, les marchandises se détériorent encore plus. On perd beaucoup de ventes à cause de tout ça. Et qu'est-ce qu'on peut faire ? Ça nous affecte énormément. On n'arrive même plus à travailler correctement ». Pour Satish Meena, spécialiste des questions de consommation, le boom économique de ces plateformes de livraisons rapides s'explique principalement par l'implantation de « dark store », ces magasins fermés au public, utilisés exclusivement pour préparer des commandes en ligne : « Les clients sont désormais prêts à mettre le prix pour ce service. Les consommateurs sont passés des commerçants de quartier aux "dark stores". Ces "dark stores" permettent de mieux contrôler les stocks, de préparer les commandes plus rapidement, et d'avoir une visibilité en temps réel sur les produits disponibles. Le taux de satisfaction de la commande chez Zomato est aujourd'hui de 99,9 %. Les clients reçoivent presque toujours ce qu'ils commandent ». En Inde, la Confédération des commerçants, qui représente près de 90 millions de petites entreprises, appelle à un mouvement de protestation nationale contre la prolifération des « dark stores ». À lire aussiDark Kitchens: comment les influenceurs bousculent le monde de la restauration
En quatre ans, le chiffre d'affaires des géants de la livraison explose. Il est passé de cent millions à six milliards de dollars. Et ce n'est qu'un début : il pourrait grimper jusqu'à quarante milliards d'ici à 2030. Mais derrière cette croissance fulgurante, des coulisses moins reluisantes du secteur : livreurs précaires, petits commerçants fragilisés. Ils filent à toute allure dans le chaos des routes encombrées de New Delhi. T-shirts rouges, oranges, assortis aux scooters. Dans leurs gros sacs : des fruits, un ordinateur, une robe… n'importe quoi peut être livré en moins de dix minutes. Naveen, lui, brave les 45 degrés sans s'arrêter. Il enchaîne les courses, infatigable. Une cinquantaine déjà, rien que cet après-midi. « C'est très difficile. Je n'ai pas vraiment de revenus. Les primes sont très faibles, par exemple 24 livraisons me rapportent seulement quatre ou dix euros. Ce n'est rien du tout. Si une meilleure opportunité se présente à l'avenir, je laisse tomber ce travail de livraison. Je veux trouver un emploi plus stable, moins fatigant. Parce qu'avec la chaleur, la pollution… c'est vraiment difficile ». Le succès des livraisons rapides a aussi ses revers. Les petits commerçants de rue, comme Navratan, qui tient un stand de fruits et légumes en bord de route, en ressentent les effets : « C'est vrai qu'on subit des pertes à cause des ventes en ligne. Et en ce moment, c'est surtout la chaleur qui nous pose problème : les produits s'abîment plus vite. La vente en ligne nous impacte déjà beaucoup, mais avec cette chaleur, les marchandises se détériorent encore plus. On perd beaucoup de ventes à cause de tout ça. Et qu'est-ce qu'on peut faire ? Ça nous affecte énormément. On n'arrive même plus à travailler correctement ». Pour Satish Meena, spécialiste des questions de consommation, le boom économique de ces plateformes de livraisons rapides s'explique principalement par l'implantation de « dark store », ces magasins fermés au public, utilisés exclusivement pour préparer des commandes en ligne : « Les clients sont désormais prêts à mettre le prix pour ce service. Les consommateurs sont passés des commerçants de quartier aux "dark stores". Ces "dark stores" permettent de mieux contrôler les stocks, de préparer les commandes plus rapidement, et d'avoir une visibilité en temps réel sur les produits disponibles. Le taux de satisfaction de la commande chez Zomato est aujourd'hui de 99,9 %. Les clients reçoivent presque toujours ce qu'ils commandent ». En Inde, la Confédération des commerçants, qui représente près de 90 millions de petites entreprises, appelle à un mouvement de protestation nationale contre la prolifération des « dark stores ». À lire aussiDark Kitchens: comment les influenceurs bousculent le monde de la restauration
Quelques heures après les premières frappes indiennes contre le Pakistan, en réponse à l'attaque au Cachemire le 22 avril dernier, la machine commerciale s'est mise en marche en Inde. Des entrepreneurs ont rapidement lancé des t-shirts, casquettes et produits dérivés aux couleurs de l'opération militaire indienne baptisée Sindoor – du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux. Une vague de consommation nationaliste hindou qui gagne du terrain, portée par le souffle du conflit. De notre correspondante à New Delhi, Gourdes, enceintes et surtout vêtements aux messages bien tranchés. En Inde, le nationalisme s'affiche en grand. En tête des ventes en ce moment : un tee-shirt blanc barré d'un rouge éclatant, avec l'inscription « Opération Sindoor ». Pour le créateur de la marque, ce n'est pas qu'un effet de mode, c'est une façon assumée de revendiquer son patriotisme. « Ce design ne relève pas seulement de la mode. Il rend hommage au courage et au sacrifice de nos soldats, tout en sensibilisant aux réalités auxquelles ils sont confrontés. L'opération Sindoor symbolise le courage, le patriotisme et l'esprit de l'Inde », estime-t-il. Dans ce quartier riche du sud de New Delhi, même les écrans publicitaires diffusent des visuels glorifiant l'opération militaire indienne. Un élan patriotique que Kashish assume pleinement : « Un jour, c'est sûr, je voudrais porter ce t-shirt. L'opération Sindoor est l'une des plus grandes opérations que l'Inde ait menées jusqu'à présent. Ou même dans toute une vie, on peut le dire. » Sur Internet comme dans les rayons des librairies, le nationalisme indien est omniprésent. Ramesh, libraire, constate une hausse des ventes de livres sur les conflits passés. « Après Sindoor, les livres sur les guerres de 1965 et 1971 sont très demandés », confirme-t-il. C'est en fait le gouvernement indien qui est à l'origine de cette communication minutieuse pour susciter un fort sentiment nationaliste. « Je pense que c'est à ce moment-là que le gouvernement indien a très habilement pris la décision de rendre cette opération militaire "vendable", de la présenter de manière compréhensible et accessible pour le public national – en l'appelant, tout d'abord, l'opération Sindoor. Ce nom vise, encore une fois, à toucher une corde sensible émotionnelle chez le public indien, en disant que l'opération a été lancée pour venger la perte des maris de ces femmes qui se trouvaient au Cachemire au moment de l'attentat. Construire une narration autour de cette opération de contre-terrorisme a donc été crucial pour le gouvernement indien », explique Kunal Puro-hit, auteur et journaliste indien. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Narendra Modi s'est emparé des codes de la culture populaire pour imprimer sa vision. Clips musicaux, films patriotiques, slogans viraux : tout est bon pour ancrer sa vision dans l'imaginaire collectif indien. À lire aussiInde-Pakistan: les armes se taisent, pas la désinformation
Ce vendredi 13 juin, l'impact du drame indien sur le Salon du Bourget, la question de la coopération européenne dans le secteur de l'aviation, les prévisions de croissance en baisse pour 2025, et la priorité du budget américain mise en avant par Donald Trump, ont été abordés par Dorothée Rouzet, cheffe économiste de la direction générale du Trésor, Roland Gilet, professeur d'économie à Paris-Sorbonne et à l'Université Libre de Bruxelles, et Anne-Charlotte Fredenucci, présidente d'Ametra Groupe, dans l'émission Les Experts, présentée par Laure Closier sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
Quelques heures après les premières frappes indiennes contre le Pakistan, en réponse à l'attaque au Cachemire le 22 avril dernier, la machine commerciale s'est mise en marche en Inde. Des entrepreneurs ont rapidement lancé des t-shirts, casquettes et produits dérivés aux couleurs de l'opération militaire indienne baptisée Sindoor – du nom de la poudre rouge dont les épouses hindoues parent la racine de leurs cheveux. Une vague de consommation nationaliste hindou qui gagne du terrain, portée par le souffle du conflit. De notre correspondante à New Delhi, Gourdes, enceintes et surtout vêtements aux messages bien tranchés. En Inde, le nationalisme s'affiche en grand. En tête des ventes en ce moment : un tee-shirt blanc barré d'un rouge éclatant, avec l'inscription « Opération Sindoor ». Pour le créateur de la marque, ce n'est pas qu'un effet de mode, c'est une façon assumée de revendiquer son patriotisme. « Ce design ne relève pas seulement de la mode. Il rend hommage au courage et au sacrifice de nos soldats, tout en sensibilisant aux réalités auxquelles ils sont confrontés. L'opération Sindoor symbolise le courage, le patriotisme et l'esprit de l'Inde », estime-t-il. Dans ce quartier riche du sud de New Delhi, même les écrans publicitaires diffusent des visuels glorifiant l'opération militaire indienne. Un élan patriotique que Kashish assume pleinement : « Un jour, c'est sûr, je voudrais porter ce t-shirt. L'opération Sindoor est l'une des plus grandes opérations que l'Inde ait menées jusqu'à présent. Ou même dans toute une vie, on peut le dire. » Sur Internet comme dans les rayons des librairies, le nationalisme indien est omniprésent. Ramesh, libraire, constate une hausse des ventes de livres sur les conflits passés. « Après Sindoor, les livres sur les guerres de 1965 et 1971 sont très demandés », confirme-t-il. C'est en fait le gouvernement indien qui est à l'origine de cette communication minutieuse pour susciter un fort sentiment nationaliste. « Je pense que c'est à ce moment-là que le gouvernement indien a très habilement pris la décision de rendre cette opération militaire "vendable", de la présenter de manière compréhensible et accessible pour le public national – en l'appelant, tout d'abord, l'opération Sindoor. Ce nom vise, encore une fois, à toucher une corde sensible émotionnelle chez le public indien, en disant que l'opération a été lancée pour venger la perte des maris de ces femmes qui se trouvaient au Cachemire au moment de l'attentat. Construire une narration autour de cette opération de contre-terrorisme a donc été crucial pour le gouvernement indien », explique Kunal Puro-hit, auteur et journaliste indien. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Narendra Modi s'est emparé des codes de la culture populaire pour imprimer sa vision. Clips musicaux, films patriotiques, slogans viraux : tout est bon pour ancrer sa vision dans l'imaginaire collectif indien. À lire aussiInde-Pakistan: les armes se taisent, pas la désinformation
Israël a mené hier une première série de frappes préventives contre des cibles militaires et nucléaires de l'Iran. Téhéran a rapidement riposté à l'attaque israélienne en lançant des drones. Suivi de l’écrasement en Inde: bilan des morts: un seul survivant et une Canadienne à bord. Un juge a déterminé que le déploiement de la Garde nationale qu'il a ordonné à Los Angeles était illégal. Le sommet du G7 en Alberta commence ce dimanche et va prendre fin mardi. Frappe importante contre le clan Rizzuto de la mafia montréalaise. Pas de funérailles nationales pour Victor-Lévy Beaulieu. La conjointe du défunt Johnny Gaudrau publie un texte touchant sur le décès de son amoureux. Tout savoir en quelques minutes avec Audrey Gagnon, Isabelle Perron et Mario Dumont. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radioPour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Nouvelle attaque israélienne ce matin sur un site d’enrichissement d’uranium en Iran: l’Iran réplique. Suivi de l’écrasement en Inde : un seul survivant et une Canadienne à bord. Tour de table entre Audrey Gagnon et Mario Dumont. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radioPour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
Ce jeudi matin, un avion de la compagnie Air India s'est écrasé, avec 242 passagers à bord. Si le nombre de morts reste incertain, qu'a-t-il bien pu se passer ? Michel Polacco, journaliste spécialiste de l'aviation, est l'invité événement de RTL Soir. Ecoutez L'invité de Yves Calvi du 12 juin 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ce jeudi matin, un avion de la compagnie Air India s'est écrasé, avec 242 passagers à bord. Si le nombre de morts reste incertain, qu'a-t-il bien pu se passer ? Michel Polacco, journaliste spécialiste de l'aviation, est l'invité événement de RTL Soir. Ecoutez L'invité de Yves Calvi du 12 juin 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À 22h, Perrine Storme fait le tour des images marquantes et des déclarations fortes de la journée. Du lundi au jeudi, Perrine jusqu'à minuit fait vivre l'info du soir avec chroniqueurs, invités et éditorialistes.
BFM STORY du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marshall. Deux heures pour faire un tour complet de l'actualité en présence d'invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
Accident d'un Boeing 787 en Inde. Des manifestations contre les politiques migratoires de Trump à travers les ÉU, mais pas tant que ça. L'Agence mondiale de l'énergie atomique annonce qu'elle considère que l'Iran a manqué à ses obligations. Les États-Unis pourraient laisser tomber leur contrat de fourniture de sous-marins nucléaire à l'Australie. Discussion internationale avec Loïc Tassé, spécialiste en politique internationale. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radio Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
À la veille de la Conférence des Nations unies sur l'Océan qui s'ouvre à Nice, les projecteurs sont braqués sur l'économie bleue. Cette « blue economy », en pleine croissance, promet un avenir prospère pour les littoraux, tout en soulevant des questions cruciales sur sa durabilité. L'économie bleue regroupe l'ensemble des activités liées à la mer et aux océans, qu'elles soient traditionnelles – comme la pêche, le transport maritime ou le tourisme côtier – ou innovantes, comme les énergies marines renouvelables, les biotechnologies ou encore les câbles sous-marins. D'après la Banque mondiale, il s'agit de l'utilisation durable des ressources océaniques pour stimuler la croissance économique, améliorer les conditions de vie et préserver les écosystèmes marins.Rien qu'en Europe, cette économie représentait près de 236 milliards d'euros de valeur ajoutée brute en 2023, générant 5 millions d'emplois directs. Des secteurs comme l'éolien offshore explosent avec une croissance de +42 % en un an.Attrait des investisseurs mondiauxAvec un potentiel colossal, les fonds se mobilisent. Entre 2018 et 2023, 13 milliards d'euros ont été investis dans l'économie bleue en Europe. De nouveaux réseaux d'accompagnement, des fonds spécialisés et des institutions comme en France la Banque publique d'investissement ou la Caisse des Dépôts soutiennent activement le développement de cette filière stratégique.Des projets concrets émergent, à l'image des voiliers cargos, qui allient innovation technologique et faible impact environnemental. Mais pour atteindre les objectifs de l'ONU liés aux océans d'ici à 2030, il faudrait mobiliser 750 milliards d'euros supplémentaires.Entre promesses et dérives : les limites d'un modèle à construireSi l'économie bleue se veut durable, certaines pratiques soulèvent des critiques. Des ONG dénoncent un phénomène de « blue washing », où des projets peu vertueux se parent d'un vernis écologique. Exemple marquant : au Sénégal, 90 % de la pêche locale a été décimée suite à l'attribution de licences à des flottes étrangères. En Inde, le projet Sagarmala, visant à construire un port tous les 20 kilomètres, menace gravement les communautés de pêcheurs et les écosystèmes côtiers.La privatisation des littoraux ou l'exclusion des populations locales interrogent sur la gouvernance de cette nouvelle ruée vers la mer. Car « la mer nourrit ceux qui la respectent. »
L'info du matin - Grégory Ascher et Justine Salmon ont expliqué pourquoi il est plus judicieux de partir en vacances un mardi ou un mercredi, selon plusieurs études. Le winner du jour - Faizan Zaki, 13 ans, originaire du Texas, a remporté la finale du Spelling Bee 2025, le célèbre concours d'orthographe américain destiné aux enfants de 9 à 14 ans. - En Inde, un homme a été arrêté à l'aéroport de Bombay en provenance de Thaïlande : ses valises contenaient des dizaines de serpents venimeux. Le flashback de septembre 1981 - Jean-Jacques Goldman sortait son tout premier album, avec le tube "Il suffira d'un signe". - Sortie au cinéma du premier film de la saga Indiana Jones : "Les Aventuriers de l'arche perdue". Les savoirs inutiles - À Campagna, près de Naples, se déroule chaque été une gigantesque bataille d'eau... rendue possible par les crues de la rivière Tenza. Les habitants s'y amusent sans gaspiller d'eau. 3 choses à savoir sur Big Ben Qu'est-ce qu'on teste ? - Dove propose un gel douche intelligent qui signale quand l'eau dépasse les 40°C grâce à une étiquette thermochromique. - Des étudiants chinois ont imaginé l'EcoWeave Ball, un ballon conçu à partir de pneus recyclés, inspiré du Cuju, ancêtre du football. Le jeu surprise Sandrine de Meyrié près de Bourgoin-Jallieu gagne un séjour à l'hôtel 4 étoiles Thalasso Spa Les Flamants Roses à Canet-en-Roussillon. La banque RTL2 Stéphanie de Richemont près de Metz gagne 400 euros. Catherine de La Celle-Saint-Cloud près de Paris repart avec une lampe LED LEXON MINA M.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En Inde, les pluies de mousson ont commencé avec quinze jours d'avance. Ces pluies, parfois dévastatrices, sont pourtant très attendues par la population et l'environnement. Ecoutez La pluie et le beau temps avec Marina Giraudeau du 28 mai 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
En Inde, les pluies de mousson ont commencé avec quinze jours d'avance. Ces pluies, parfois dévastatrices, sont pourtant très attendues par la population et l'environnement. Ecoutez La pluie et le beau temps avec Marina Giraudeau du 28 mai 2025.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 00:03:15 - Le Regard culturel - par : Lucile Commeaux - Sort aujourd'hui au cinéma un film signé Konstantin Bojanov, qui raconte la fuite de deux femmes dans l'Inde du Nord, une romance noire et tragique, dont un des personnages surtout marque profondément les esprits.
Encore SAAQclic! Northvolt : c’est terminé. Affaires et société avec Philippe Richard Bertrand, expert en commercialisation et en technologies et co animateur du balado Prends pas ça pour du cash à QUB. Regardez aussi cette discussion en vidéo via https://www.qub.ca/videos ou en vous abonnant à QUB télé : https://www.tvaplus.ca/qub ou sur la chaîne YouTube QUB https://www.youtube.com/@qub_radio Pour de l'information concernant l'utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
C'est une photo, publiée par le journal le Monde, celle d'une femme en pleurs qui porte un petit garçon dans ses bras. « Elle a été évacuée », nous dit le quotidien français, « à la suite d'une montée des tensions frontalières, dans le village de Havelian, au Pakistan, près d'un poste-frontière indo-pakistanais ».Pour le Monde, c'est un fait : « l'escalade s'intensifie entre l'Inde et le Pakistan, et laisse penser que les deux ennemis sont entrés dans leur quatrième guerre. » En Inde, ajoute le journal, « la population commence à paniquer, notamment en raison de rumeurs et de fausses nouvelles propagées sur les réseaux sociaux, laissant croire à des pénuries de produits indispensables. Le ministre de l'alimentation et de la consommation a dû intervenir pour assurer que le pays dispose de stocks suffisants (…) »« Les deux belligérants », s'inquiète par ailleurs le quotidien français, « sont sourds aux appels de la communauté internationale. Ils sont, depuis le 7 mai, engagés dans une escalade militaire de plus en plus périlleuse. » Inquiétude partagée par le New York Times, notamment, qui s'alarme de cette « forte escalade entre les deux voisins dotés de l'arme nucléaire ».Sens du sacrificeAutre conflit : la guerre en Ukraine. Alors que le Britannique Keir Starmer, le Français Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, sont arrivés ce matin à Kiev pour rencontrer et soutenir le président Volodymyr Zelensky, le journal le Temps publie un long reportage sur ce qu'il appelle « la fantastique résilience du réseau électrique ukrainien ». L'Ukraine, nous dit le quotidien suisse, « a passé l'hiver en maintenant l'approvisionnement du courant, malgré les nombreuses attaques russes sur ses infrastructures civiles ».Comment expliquer cette prouesse ? Elle est due à « une combinaison de facteurs » explique le Temps, qui en fait la liste : « le courage des ouvriers, les systèmes de défense anti-aériens, la multiplication des transformateurs et leur décentralisation, ainsi que l'interconnexion de l'Ukraine avec le réseau européen ». « La campagne du Kremlin, visant à briser la volonté de combat des Ukrainiens en transformant l'hiver en arme de guerre, a échoué » poursuit le Temps, qui met en avant « les sacrifices des ouvriers qui travaillent parfois au péril de leur vie, pour réparer le réseau ».« Nous avons acquis une solide expérience », se réjouit Volodymyr Zelensky. Au point que l'Ukraine a proposé son aide à l'Espagne, le 28 avril dernier, « alors que la péninsule Ibérique », rappelle le Temps, « était frappée par un black-out sans précédent ». Les pouvoirs du papeUn peu plus de 24 heures après l'élection du nouveau pape, de nombreux journaux s'attardent encore sur la personnalité de Léon XIV, mais aussi sur ses pouvoirs. « Quels sont les vrais pouvoirs du pape ? » interroge la Croix, au-dessus d'une photo montrant Léon XIV, sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, souriant, les yeux levés vers le ciel. « Est-il un monarque absolu ? », interroge encore le quotidien français. Pas vraiment. « Pour l'Église catholique, la primauté du pape doit s'articuler avec la collégialité épiscopale, les évêques, successeurs des Apôtres, et le pape, leur chef ».« Le pape peut-il changer le dogme ? » interroge aussi la Croix, selon laquelle « le pape ne peut pas tout faire. Et notamment changer le dogme ». Car, nous explique le journal catholique, « le concile Vatican I précise que le Saint-Esprit n'a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu'ils fassent connaître (…) une nouvelle doctrine, mais pour qu'avec son assistance, ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres ».Image et paroleEnfin, à la question de savoir « si les catholiques peuvent contester la parole du pape », cela dépend de quoi l'on parle. Ainsi, précise la Croix, « il faut examiner le statut de la parole : entre l'encyclique et la conférence de presse dans l'avion, la parole pontificale n'a pas la même force ». Elle est toutefois de la plus haute importance, puisque « "l'arme principale du pape est la parole", entend-on souvent dans les couloirs du Vatican », raconte la Croix.L'image a aussi son importance. Le journal nous rappelle ainsi celle de « François, quelques mois après son élection, jetant une couronne mortuaire au large de l'île de Lampedusa », en mémoire des nombreux migrants ayant péri en traversant la Méditerranée.
Tous les matins à 7H10 et 9h45, on vous donne des bonnes nouvelles.
Tous les matins à 7H10 et 9h45, on vous donne des bonnes nouvelles.
Dans cette édition :Le conclave pour l'élection du nouveau pape a débuté au Vatican avec l'entrée en procession des 133 cardinaux électeurs, qui pourraient désigner une personne n'étant pas encore cardinal.En Inde, des frappes aériennes ont été menées contre des infrastructures terroristes au Pakistan, entraînant des représailles avec des tirs d'artillerie au Cachemire et faisant 11 morts.Le président syrien par intérim Ahmed Al-Charaa, au passé djihadiste, a été reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron, suscitant la polémique.Malgré l'annonce d'une grève à la SNCF pour le pont du 8 mai, la direction prévoit un trafic quasi normal grâce à la mobilisation de réservistes et de volontaires.Le PSG affronte Arsenal ce soir en demi-finale retour de la Ligue des Champions, l'Inter Milan s'étant qualifié pour la finale.Une exposition photo consacrée à l'artiste David Bowie est à découvrir à Paris et Saint-Rémy-de-Provence.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cette édition :Le conclave pour l'élection du nouveau pape a débuté au Vatican avec l'entrée en procession des 133 cardinaux électeurs, qui pourraient désigner une personne n'étant pas encore cardinal.En Inde, des frappes aériennes ont été menées contre des infrastructures terroristes au Pakistan, entraînant des représailles avec des tirs d'artillerie au Cachemire et faisant 11 morts.Le président syrien par intérim Ahmed Al-Charaa, au passé djihadiste, a été reçu à l'Élysée par Emmanuel Macron, suscitant la polémique.Malgré l'annonce d'une grève à la SNCF pour le pont du 8 mai, la direction prévoit un trafic quasi normal grâce à la mobilisation de réservistes et de volontaires.Le PSG affronte Arsenal ce soir en demi-finale retour de la Ligue des Champions, l'Inter Milan s'étant qualifié pour la finale.Une exposition photo consacrée à l'artiste David Bowie est à découvrir à Paris et Saint-Rémy-de-Provence.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Éléonore avait envie d'aventure, de voyage, de découverte. Sur un coup de tête elle s'est inscrite à un volontariat international solidaire, dans une association qui lutte contre les discriminations et pour l'insertion professionnelle des jeunes discriminés. La destination ? Surprise ! Éléonore ne peut pas la choisir.C'est en Inde qu'elle part finalement quelques mois après son entretien d'embauche. Elle nous raconte son intégration dans l'univers associatif, dans la culture indienne, ses soirées, ses amitiés, ses coups de coeurs... Bon épisode ! Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le passage en revue joyeux et fielleux des sorties indiennes de janvier à avril 2025. Avec Anouck et Clem. 4'28 : Rekhachithram de Jofin T. Chacko 9'22 : Fateh de Sonu Sood 15'29 : Daaku Maharaaj de Bobby Kolli 17'39 : Deva de Rosshan Andrews 24'24 : Vidaamuyarchi de Magizh Thirumeni 30'06 : Dragon de Ashwath Marimuthu 32'40 : Nilavuku Enmel Ennadi Kobam de Dhanush 35'11 : Nadaaniyan de Shauna Gautam 42'18 : Kingston de Kamal Prakash 47'20 : L2 : Empuraan de Prithviraj Sukumaran 1'03'08 : Sikandar de A.R. Murugadoss 1'13'23 : Bazooka de Deeno Dennis 1'15'03 : Good Bad Ugly de Adhik Ravichandran
Karina vous dévoile les décisions de justice les plus improbables. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Je suis reçu au milieu des Alpes par Raphaël Rey, PDG d'Ugitech, filiale française de Swiss Steel et suis accompagné de Bruno Jacquemin, Délégué Général de l'Association des Minerais, Minéraux et Métaux. Ugitech est née il y a plus de 100 ans dans une vallée à deux pas de nos stations de skis. Nous sommes des millions à être passés devant leurs installations armés de nos rêves de glisse. Ugitech a été pionnière dans l'acier vert fabriqué à partir de ferraille fondue dans des fours électriques alimentés en électricité par nos barrages alpins. Raconter l'histoire d'Ugitech, c'est raconter l'histoire d'hommes et de femmes à qui nous devons aujourd'hui des pièces inoxydables invisibles pourtant partout dans les objets qui nous entourent : les avions, les voitures, les sous-marins, les centrales nucléaires, les panneaux solaires. Même nos prothèses de hanches. Ugitech est le maillon invisible de multiples chaînes de valeur qui se croisent chez elle. Se soucier de l'avenir d'Ugitech, c'est se soucier de toute notre industrie. Je savais en allant à la rencontre de Raphaël que notre discussion allait dépasser les frontières de la Savoie. Nous avons vite fait un saut de puce en Haute-Savoie. Puis en France, en Italie et en Suisse. Dans toute l'UE bien sûr. En Inde, en Chine et aux Etats—Unis aussi. Nous avons discuté des nouvelles règles du commerce en train de s'écrire. Ecoutez Raphaël nous raconter comment l'avenir d'Ugitech s'écrit à Bruxelles dans les mesures de sauvegarde que l'UE met trop de temps à mettre à jour. Projeter Ugitech dans l'avenir, c'est beaucoup de choses. C'est produire et innover cet acier inoxydable que le monde entier nous envie depuis Ugine et ailleurs. C'est aussi changer l'UE. Peut-être même revoir les règles du commerce mondial, rien de moins. Voilà un épisode 360 comme je les aime. Si cette nouvelle interview vous a plu, parlez-en autour de vous, notez 5 ⭐ le podcast (Spotify, Deezer, ApplePodcast...) et rédigez un avis.N'hésitez pas à m'écrire sur LinkedIn ➡️ LinkedIn/MartinVidelaine et à vous abonner à notre Newsletter hebdomadaire Toutes les Histoires d'Entreprises sont également disponibles sur histoiresentreprises.com et sur le site de bluebirds.partners, site de la communauté d'indépendants que j'anime et qui conseille ou remplace des dirigeants. Un podcast co-réalisé avec Agnès GuillardHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
durée : 02:29:33 - Les Matins - par : Jean Leymarie, Isabelle de Gaulmyn - . - réalisation : Félicie Faugère
Annie Montaut est linguiste de formation et spécialiste de la civilisation indienne. Son nouvel ouvrage Trois mille ans d'écologie indienne : Penser autrement la nature est un livre érudit et passionnant sur la pensée et les pratiques de l'écologie dans la civilisation indienne depuis ses lointaines origines. Entretien. Alors que l'Inde moderne est souvent montrée du doigt comme mauvais élève écologique à cause de ses records de pollution non-maîtrisée, les penseurs indiens n'ont cessé de réfléchir depuis des temps anciens sur les liens de l'homme avec son environnement. Faisant sienne l'affirmation de l'écologiste indienne Vandana Shiva selon laquelle l'Inde est dans ses « principes civilisationnels profonds » une civilisation fondamentalement écologique dans la mesure où elle ne sépare pas l'être humain des autres êtres vivants, l'essayiste Annie Montaut revient dans son nouvel opus sur les tenants et les aboutissants de la pensée écologique indienne. Le hiatus et le prolongement entre les fondements philosophiques et les pratiques écologiques contemporaines sont le sujet de ces pages.RFI : Comment est née l'idée de ce livre ?Annie Montaut : L'idée, elle est née, il y a très longtemps. Ce n'était pas l'idée d'un livre, c'était d'abord un intérêt, qui a été suscité, je dirais, dès mon arrivée en Inde où j'ai travaillé entre 1981 et 1987 en tant qu'enseignante dans une université à New Delhi. Il se trouve qu'à l'université j'étais collègue de Maya Jani qui était la secrétaire d'une association qui s'appelle « Navdanya ». C'est l'association de Vandana Shiva, connue pour son combat contre le brevetage des semences et pour avoir placé la femme et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. J'ai donc connu très rapidement Vandana Shiva, en fait dès mon arrivée en Inde en 1981. A la suite, j'ai rencontré l'écologiste gandhien Anupam Mishra, qui, lui aussi, a beaucoup contribué à mener à bien ma réflexion sur les stratégies de protection de l'environnement en Inde. Mishra est l'homme de l'eau, de collecte, de gestion et de préservation de l'eau en milieu aride, notamment au Rajasthan. Quant à l'écologie tout court, pour ça il a fallu que j'aille puiser dans mon archéologie personnelle, familiale en particulier. Je suis d'origine rurale, à seulement deux générations. J'ai eu aussi un père qui m'a beaucoup sensibilisé aux dégradations commises dans nos campagnes françaises dès les années 1950. Ce livre est un mix de tout ça. C'est vrai qu'il y a beaucoup de militantisme dans ces pages, mais il y a aussi l'envie de faire découvrir ce qui se passait en Inde dans ce domaine à un public non-spécialisé, c'est-à-dire à d'autres que des indologistes.Annie Montaut, vous convoquez la linguistique, la littérature, la philosophie, les arts de l'Inde antique pour montrer que la conscience écologique existait en Inde depuis les débuts de la civilisation indienne. Mais vous dîtes aussi qu'en Inde il n'y avait pas de mots pour désigner autrefois l'environnement ou l'écologie. C'est plutôt paradoxal, non ?Non, non, si vous y réfléchissez, le mot « écologie » est moderne, le mot « environnement » au sens qu'il a aujourd'hui, c'est aussi un néologisme. Donc, je pense que dans aucune culture traditionnelle, qu'elle soit orientale ou occidentale, il n'y avait pas de mot jusqu'à encore très récemment pour désigner ce qu'on appelle la discipline écologique ou environnementale. Oui, maintenant, il y a des mots pour le dire ces choses-là. En Inde aussi, où on emploie beaucoup la terminologie anglaise. Le mot « environment » est couramment utilisé, « ecology » un peu moins. Il existe aussi des mots en hindi, souvent des mots savants que personne dans la rue n'emploie, mais qui sont des calques de l'« environment » anglais. On dira, par exemple, paristhiti, qui signifie la nature qui est autour, dont on est par définition extérieur, à l'écart, alors que selon la vision qui est particulièrement prégnante en Inde, l'homme n'est pas à l'extérieur de quelque chose qu'on appelle « nature » et qui nous environnerait. L'homme n'en est pas le maître, mais il en fait partie.La question fondamentale qui se pose alors : comment les Indiens pensent la nature ? C'est un sujet auquel vous avez consacré tout un chapitre de votre livre. Pourriez-vous nous en parler ?En Occident comme en Inde, avant « environment », on avait « nature » et « culture ». Chez nous, en Occident, les deux concepts s'opposent. Même linguistiquement, si les deux mots ont les mêmes suffixes, leurs racines sont différentes. En Inde, ça ne se passe pas du tout comme ça. Lexicalement déjà, dans les langues indo-aryennes, le mot pour dire « nature », c'est prakriti et sanskriti pour « culture ». Les deux mots sont formés sur une base verbale commune : kri. Ils sont construits à partir des préfixes différents, mais qui ne sont pas opposés. Le préfixe du mot signifiant la nature en langues indiennes désigne un mouvement dynamique, un développement interne, et le préfixe pour culture désigne son ordonnancement. Quant à la racine, commune aux deux termes, c'est une forme nominale du verbe « agir », un agir qui veut dire perfectionnement dans le cas de la culture et qui conçoit la nature comme un réservoir d'énergies libres. Moi, j'ai trouvé extrêmement intéressant que « nature » et « culture » soient les deux versants du même « agir ». Dans la tradition classique indienne, la nature est pensée comme l'amont de la culture, dans un même mouvement de l'énergie de création.Autrement dit, comme vous l'expliquez, nature et culture sont interconnectées dans la pensée indienne...Dans la conception indienne, les deux phénomènes se posent en partenariats. Ils sont interconnectés au sein d'un cosmos dans lequel l'homme fait partie et où les vivants acquièrent leur complétude dans leur interdépendance. Cette vision de l'interconnexion a été élaborée depuis des millénaires dans la pensée philosophique, spéculative et mystique indienne. On peut parler d'autant plus de l'interconnexion que l'ensemble du monde matériel procède des mêmes éléments fondamentaux. Il y a la terre, l'air, l'eau, le feu, le ciel, et tout est issu de ces éléments de base. L'être humain, il est formé des mêmes cinq éléments. L'être végétal, pareil. L'être animal, pareil. Tout le monde est formé de ces cinq éléments et on ne peut donc pas dissocier l'être humain, du milieu végétal, aquatique et aérien dont il fait aussi partie.Enfin, diriez-vous que cette vision plurimillénaire d'une création interconnectée continue de nourrir la pensée écologique indienne d'aujourd'hui ?C'est une question super difficile parce qu'il y a plusieurs écologies en Inde. Il y en a une qui m'a intéressée, c'est celle qui a donné lieu aux grands mouvements populaires et c'est celle qui a beaucoup contribué à faire connaître l'écologie indienne, en particulier la pensée dans ce domaine de Vandana Shiva à qui j'emprunte cette notion que la pensée indienne est fondamentalement écologique par sa philosophie de l'interconnexion généralisée. Parallèlement, vous avez ce qu'on appelle une écologie urbaine, qui n'a pas du tout les mêmes bases. Elle encourage, par exemple, la sanctuarisation de l'espace naturel sous forme de parcs naturels dont l'entrée est souvent payante, donc réservée à une élite argentée. Contrairement aux populations rurales, les défenseurs de cette écologie urbaine ne vivent pas l'idée de l'interconnexion de tous les vivants dans leur chair, tout simplement parce que quand on vit en ville, on ne voit plus la terre ! Mais comme l'Inde est encore largement rurale, la pensée de la nature et sa sauvegarde restent encore empreintes des idées traditionnelles d'interconnexion et de partenariat entre l'homme et son environnement.Peut-on dire que la rupture épistémologique en Inde dans son approche de la nature date de la période de la colonisation occidentale ?La colonisation a certes modifié en profondeur la vision indienne du monde et elle a eu des conséquences sur les pratiques écologiques comme dans d'autres domaines. Cette rupture coloniale a été largement documentée par une école qui s'appelle l'école des subalternistes. Ces derniers ont magnifiquement mis en lumière la schizophrénie entre des modes de pensée traditionnelle et des modes de pensée occidentale. La colonisation a été une entreprise de prédation avec ses exactions sur l'environnement au nom de la modernité, mais rien de commun avec ce qui s'est passé en Inde dans ce domaine après l'indépendance. La « révolution verte » des années 1970 a été le pas décisif pour modifier le rapport à la nature, avec un recours massif à l'agrochimie. En découle l'endettement des paysans qui sont obligés désormais d'acheter quantité de pesticides, d'herbicides et d'engrais chimiques. Ce changement de paradigme dans l'agriculture a entraîné dans son sillage la catastrophe de l'usine pétrochimique de Bhopal qui a endeuillé l'Inde en 1984. On a là un pays qui n'a rien à voir avec son écologie traditionnelle et ses décideurs jouent à fond le modèle développementaliste, qui est très critiqué par des écologistes indiens comme Anupam Mishra ou Vandana Shiva.Votre thèse sur la « vertuosité » de l'écologie indienne s'appuie sur les pratiques de sauvegarde de l'environnement au niveau des « grassroots », soit des populations de base. Pourriez-vous en citer quelques exemples saillants ?Ces pratiques ont la particularité d'émerger spontanément des besoins vitaux des populations marginalisées. Je pense aux habitants premiers qu'on appelle les « adivasis » qui, tout comme d'autres populations vivant dans des milieux fragiles, soit subdésertiques ou montagnards, défendent les ressources limitées dont ils dépendent pour leur survie. Elle est déterminée par l'entretien de leurs ressources, notamment en eau, en agriculture ou pour la chasse, car les « adivasis » chassent beaucoup. Les pratiques agroécologiques propres à ces communautés se caractérisent par une interaction basée sur le partenariat - et non sur la prédation - entre les acteurs et le milieu spécifique dans lequel ces derniers oeuvrent. Dans mon livre, j'ai évoqué longuement l'agropastoralisme, le respect de la forêt ou la métallurgie traditionnelle pratiquées par les communautés d'« adivasis », aux modes de vie particulièrement respectueux du vivant.Vous avez parlé aussi longuement des combats écologiques menés par les femmes indiennes, qui semblent jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. L'exemple qui vient à l'esprit et qui est connu dans le monde entier, c'est le mouvement Chipko.En effet, les femmes furent au cœur de ce mouvement né dans les années 1970 pour la conservation des forêts en Inde. « Chipko » signifie littéralement « s'enlacer ». C'est ce que ces militantes ont fait en enlaçant les troncs des arbres de leur forêt pour empêcher les bûcherons missionnés par le gouvernement d'abattre les arbres. Elles ont effectivement réussi à stopper les tronçonneuses et le massacre programmé. Pourquoi ce sont les femmes qui étaient au premier plan ? En fait, dans la région des Himalayas, dans le nord de l'Inde où ce mouvement s'est déroulé, les hommes descendent en ville pendant la mousson pour trouver du travail qu'ils ne trouvent pas localement. C'était donc aux femmes restées sur place de prendre le flambeau. Elles l'ont fait avec courage et efficacité. Il faut dire que les femmes sont les premières concernées dans ces combats écologiques menaçant les ressources en eau ou en bois, indispensables pour la subsistance. Traditionnellement, en Inde, ce sont les femmes qui s'occupent du bétail. La forêt fournit du fourrage pour le bétail, du combustible pour cuisiner, elle est aussi le réservoir de plantes médicinales et de certaines plantes vivrières aussi. N'oublions pas les corvées d'eau ? Dans les villages indiens où l'eau courante n'arrive toujours pas, ce sont toujours des femmes qui sont obligées d'aller chercher de l'eau avec un pot sur la tête. L'économie vivrière étant très largement aux mains des femmes, ces dernières sont particulièrement sensibles aux menaces sur leurs ressources. Ce sont toujours les femmes qui ont mené la révolte contre les usines Coca-Cola parce qu'elles prenaient toute l'eau et l'empoisonnaient.Derrière votre célébration des pratiques écologiques indiennes, faites de combats et d'affirmation d'un modèle vertueux d'interaction entre l'homme et la nature basé sur partenariat et non prédation, difficile de ne pas lire une véhémente critique de la pensée écologique occidentale. L'écologie traditionnelle des pauvres pratiquée dans l'Inde des villages et des « adivasis » peut-elle être le modèle pour le monde ? Elle peut évidemment, mais elle doit, si on ne veut pas, comme on le dit grossièrement, aller dans le mur. Ce ne sont certainement pas les techno-solutions qui vont permettre de reconstituer les sols abîmés dans le monde. L'écologie sera sociale ou ne sera pas comme l'a écrit l'écologiste belge Daniel Tanuro. En effet, on a besoin que se généralisent dans le monde des pratiques écologiques visant à préserver et à promouvoir une gestion holistique de la question de la protection de l'environnement, se substituant à la gestion aux visées prédatrices qui ne font que dégrader nos milieux vitaux. Cela dit, je ne voulais pas que mon livre soit une simple critique de l'occident, même si je critique un certain modèle de développement qui a bien sûr germé en Occident, mais qui n'a pas été adopté à travers tout le monde occidental. Il a été critiqué dès les années 1950 dans mon pays limousin où un chansonnier occitan, qui se faisait parfois porte-parole de la paysannerie française pour affirmer qu'« épuiser la terre jusqu'à la rendre stérile » était comme « violenter une fille non-consentante ». Pour moi, ces propos ne sont pas sans rappeler les propos apocryphes du chef indien qui dans sa lettre apocryphe envoyée au président américain à la fin du XIXe siècle en apprenant qu'il allait devoir céder les terres de son peuple aux Etats-Unis, écrivait : « La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre ». Les résonances entre les propos du chanteur de mon pays limousin et ceux du chef indien sont la preuve que l'Occident est tout sauf monolithique.Propos recueillis par Tirthankar ChandaTrois mille ans d'écologie indienne : penser autrement la nature, de Annie Montaut, aux Éditions du Seuil, 235 pages, 23,50 euros.
Annie Montaut est linguiste de formation et spécialiste de la civilisation indienne. Son nouvel ouvrage Trois mille ans d'écologie indienne : Penser autrement la nature est un livre érudit et passionnant sur la pensée et les pratiques de l'écologie dans la civilisation indienne depuis ses lointaines origines. Entretien. Alors que l'Inde moderne est souvent montrée du doigt comme mauvais élève écologique à cause de ses records de pollution non-maîtrisée, les penseurs indiens n'ont cessé de réfléchir depuis des temps anciens sur les liens de l'homme avec son environnement. Faisant sienne l'affirmation de l'écologiste indienne Vandana Shiva selon laquelle l'Inde est dans ses « principes civilisationnels profonds » une civilisation fondamentalement écologique dans la mesure où elle ne sépare pas l'être humain des autres êtres vivants, l'essayiste Annie Montaut revient dans son nouvel opus sur les tenants et les aboutissants de la pensée écologique indienne. Le hiatus et le prolongement entre les fondements philosophiques et les pratiques écologiques contemporaines sont le sujet de ces pages.RFI : Comment est née l'idée de ce livre ?Annie Montaut : L'idée, elle est née, il y a très longtemps. Ce n'était pas l'idée d'un livre, c'était d'abord un intérêt, qui a été suscité, je dirais, dès mon arrivée en Inde où j'ai travaillé entre 1981 et 1987 en tant qu'enseignante dans une université à New Delhi. Il se trouve qu'à l'université j'étais collègue de Maya Jani qui était la secrétaire d'une association qui s'appelle « Navdanya ». C'est l'association de Vandana Shiva, connue pour son combat contre le brevetage des semences et pour avoir placé la femme et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. J'ai donc connu très rapidement Vandana Shiva, en fait dès mon arrivée en Inde en 1981. A la suite, j'ai rencontré l'écologiste gandhien Anupam Mishra, qui, lui aussi, a beaucoup contribué à mener à bien ma réflexion sur les stratégies de protection de l'environnement en Inde. Mishra est l'homme de l'eau, de collecte, de gestion et de préservation de l'eau en milieu aride, notamment au Rajasthan. Quant à l'écologie tout court, pour ça il a fallu que j'aille puiser dans mon archéologie personnelle, familiale en particulier. Je suis d'origine rurale, à seulement deux générations. J'ai eu aussi un père qui m'a beaucoup sensibilisé aux dégradations commises dans nos campagnes françaises dès les années 1950. Ce livre est un mix de tout ça. C'est vrai qu'il y a beaucoup de militantisme dans ces pages, mais il y a aussi l'envie de faire découvrir ce qui se passait en Inde dans ce domaine à un public non-spécialisé, c'est-à-dire à d'autres que des indologistes.Annie Montaut, vous convoquez la linguistique, la littérature, la philosophie, les arts de l'Inde antique pour montrer que la conscience écologique existait en Inde depuis les débuts de la civilisation indienne. Mais vous dîtes aussi qu'en Inde il n'y avait pas de mots pour désigner autrefois l'environnement ou l'écologie. C'est plutôt paradoxal, non ?Non, non, si vous y réfléchissez, le mot « écologie » est moderne, le mot « environnement » au sens qu'il a aujourd'hui, c'est aussi un néologisme. Donc, je pense que dans aucune culture traditionnelle, qu'elle soit orientale ou occidentale, il n'y avait pas de mot jusqu'à encore très récemment pour désigner ce qu'on appelle la discipline écologique ou environnementale. Oui, maintenant, il y a des mots pour le dire ces choses-là. En Inde aussi, où on emploie beaucoup la terminologie anglaise. Le mot « environment » est couramment utilisé, « ecology » un peu moins. Il existe aussi des mots en hindi, souvent des mots savants que personne dans la rue n'emploie, mais qui sont des calques de l'« environment » anglais. On dira, par exemple, paristhiti, qui signifie la nature qui est autour, dont on est par définition extérieur, à l'écart, alors que selon la vision qui est particulièrement prégnante en Inde, l'homme n'est pas à l'extérieur de quelque chose qu'on appelle « nature » et qui nous environnerait. L'homme n'en est pas le maître, mais il en fait partie.La question fondamentale qui se pose alors : comment les Indiens pensent la nature ? C'est un sujet auquel vous avez consacré tout un chapitre de votre livre. Pourriez-vous nous en parler ?En Occident comme en Inde, avant « environment », on avait « nature » et « culture ». Chez nous, en Occident, les deux concepts s'opposent. Même linguistiquement, si les deux mots ont les mêmes suffixes, leurs racines sont différentes. En Inde, ça ne se passe pas du tout comme ça. Lexicalement déjà, dans les langues indo-aryennes, le mot pour dire « nature », c'est prakriti et sanskriti pour « culture ». Les deux mots sont formés sur une base verbale commune : kri. Ils sont construits à partir des préfixes différents, mais qui ne sont pas opposés. Le préfixe du mot signifiant la nature en langues indiennes désigne un mouvement dynamique, un développement interne, et le préfixe pour culture désigne son ordonnancement. Quant à la racine, commune aux deux termes, c'est une forme nominale du verbe « agir », un agir qui veut dire perfectionnement dans le cas de la culture et qui conçoit la nature comme un réservoir d'énergies libres. Moi, j'ai trouvé extrêmement intéressant que « nature » et « culture » soient les deux versants du même « agir ». Dans la tradition classique indienne, la nature est pensée comme l'amont de la culture, dans un même mouvement de l'énergie de création.Autrement dit, comme vous l'expliquez, nature et culture sont interconnectées dans la pensée indienne...Dans la conception indienne, les deux phénomènes se posent en partenariats. Ils sont interconnectés au sein d'un cosmos dans lequel l'homme fait partie et où les vivants acquièrent leur complétude dans leur interdépendance. Cette vision de l'interconnexion a été élaborée depuis des millénaires dans la pensée philosophique, spéculative et mystique indienne. On peut parler d'autant plus de l'interconnexion que l'ensemble du monde matériel procède des mêmes éléments fondamentaux. Il y a la terre, l'air, l'eau, le feu, le ciel, et tout est issu de ces éléments de base. L'être humain, il est formé des mêmes cinq éléments. L'être végétal, pareil. L'être animal, pareil. Tout le monde est formé de ces cinq éléments et on ne peut donc pas dissocier l'être humain, du milieu végétal, aquatique et aérien dont il fait aussi partie.Enfin, diriez-vous que cette vision plurimillénaire d'une création interconnectée continue de nourrir la pensée écologique indienne d'aujourd'hui ?C'est une question super difficile parce qu'il y a plusieurs écologies en Inde. Il y en a une qui m'a intéressée, c'est celle qui a donné lieu aux grands mouvements populaires et c'est celle qui a beaucoup contribué à faire connaître l'écologie indienne, en particulier la pensée dans ce domaine de Vandana Shiva à qui j'emprunte cette notion que la pensée indienne est fondamentalement écologique par sa philosophie de l'interconnexion généralisée. Parallèlement, vous avez ce qu'on appelle une écologie urbaine, qui n'a pas du tout les mêmes bases. Elle encourage, par exemple, la sanctuarisation de l'espace naturel sous forme de parcs naturels dont l'entrée est souvent payante, donc réservée à une élite argentée. Contrairement aux populations rurales, les défenseurs de cette écologie urbaine ne vivent pas l'idée de l'interconnexion de tous les vivants dans leur chair, tout simplement parce que quand on vit en ville, on ne voit plus la terre ! Mais comme l'Inde est encore largement rurale, la pensée de la nature et sa sauvegarde restent encore empreintes des idées traditionnelles d'interconnexion et de partenariat entre l'homme et son environnement.Peut-on dire que la rupture épistémologique en Inde dans son approche de la nature date de la période de la colonisation occidentale ?La colonisation a certes modifié en profondeur la vision indienne du monde et elle a eu des conséquences sur les pratiques écologiques comme dans d'autres domaines. Cette rupture coloniale a été largement documentée par une école qui s'appelle l'école des subalternistes. Ces derniers ont magnifiquement mis en lumière la schizophrénie entre des modes de pensée traditionnelle et des modes de pensée occidentale. La colonisation a été une entreprise de prédation avec ses exactions sur l'environnement au nom de la modernité, mais rien de commun avec ce qui s'est passé en Inde dans ce domaine après l'indépendance. La « révolution verte » des années 1970 a été le pas décisif pour modifier le rapport à la nature, avec un recours massif à l'agrochimie. En découle l'endettement des paysans qui sont obligés désormais d'acheter quantité de pesticides, d'herbicides et d'engrais chimiques. Ce changement de paradigme dans l'agriculture a entraîné dans son sillage la catastrophe de l'usine pétrochimique de Bhopal qui a endeuillé l'Inde en 1984. On a là un pays qui n'a rien à voir avec son écologie traditionnelle et ses décideurs jouent à fond le modèle développementaliste, qui est très critiqué par des écologistes indiens comme Anupam Mishra ou Vandana Shiva.Votre thèse sur la « vertuosité » de l'écologie indienne s'appuie sur les pratiques de sauvegarde de l'environnement au niveau des « grassroots », soit des populations de base. Pourriez-vous en citer quelques exemples saillants ?Ces pratiques ont la particularité d'émerger spontanément des besoins vitaux des populations marginalisées. Je pense aux habitants premiers qu'on appelle les « adivasis » qui, tout comme d'autres populations vivant dans des milieux fragiles, soit subdésertiques ou montagnards, défendent les ressources limitées dont ils dépendent pour leur survie. Elle est déterminée par l'entretien de leurs ressources, notamment en eau, en agriculture ou pour la chasse, car les « adivasis » chassent beaucoup. Les pratiques agroécologiques propres à ces communautés se caractérisent par une interaction basée sur le partenariat - et non sur la prédation - entre les acteurs et le milieu spécifique dans lequel ces derniers oeuvrent. Dans mon livre, j'ai évoqué longuement l'agropastoralisme, le respect de la forêt ou la métallurgie traditionnelle pratiquées par les communautés d'« adivasis », aux modes de vie particulièrement respectueux du vivant.Vous avez parlé aussi longuement des combats écologiques menés par les femmes indiennes, qui semblent jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. L'exemple qui vient à l'esprit et qui est connu dans le monde entier, c'est le mouvement Chipko.En effet, les femmes furent au cœur de ce mouvement né dans les années 1970 pour la conservation des forêts en Inde. « Chipko » signifie littéralement « s'enlacer ». C'est ce que ces militantes ont fait en enlaçant les troncs des arbres de leur forêt pour empêcher les bûcherons missionnés par le gouvernement d'abattre les arbres. Elles ont effectivement réussi à stopper les tronçonneuses et le massacre programmé. Pourquoi ce sont les femmes qui étaient au premier plan ? En fait, dans la région des Himalayas, dans le nord de l'Inde où ce mouvement s'est déroulé, les hommes descendent en ville pendant la mousson pour trouver du travail qu'ils ne trouvent pas localement. C'était donc aux femmes restées sur place de prendre le flambeau. Elles l'ont fait avec courage et efficacité. Il faut dire que les femmes sont les premières concernées dans ces combats écologiques menaçant les ressources en eau ou en bois, indispensables pour la subsistance. Traditionnellement, en Inde, ce sont les femmes qui s'occupent du bétail. La forêt fournit du fourrage pour le bétail, du combustible pour cuisiner, elle est aussi le réservoir de plantes médicinales et de certaines plantes vivrières aussi. N'oublions pas les corvées d'eau ? Dans les villages indiens où l'eau courante n'arrive toujours pas, ce sont toujours des femmes qui sont obligées d'aller chercher de l'eau avec un pot sur la tête. L'économie vivrière étant très largement aux mains des femmes, ces dernières sont particulièrement sensibles aux menaces sur leurs ressources. Ce sont toujours les femmes qui ont mené la révolte contre les usines Coca-Cola parce qu'elles prenaient toute l'eau et l'empoisonnaient.Derrière votre célébration des pratiques écologiques indiennes, faites de combats et d'affirmation d'un modèle vertueux d'interaction entre l'homme et la nature basé sur partenariat et non prédation, difficile de ne pas lire une véhémente critique de la pensée écologique occidentale. L'écologie traditionnelle des pauvres pratiquée dans l'Inde des villages et des « adivasis » peut-elle être le modèle pour le monde ? Elle peut évidemment, mais elle doit, si on ne veut pas, comme on le dit grossièrement, aller dans le mur. Ce ne sont certainement pas les techno-solutions qui vont permettre de reconstituer les sols abîmés dans le monde. L'écologie sera sociale ou ne sera pas comme l'a écrit l'écologiste belge Daniel Tanuro. En effet, on a besoin que se généralisent dans le monde des pratiques écologiques visant à préserver et à promouvoir une gestion holistique de la question de la protection de l'environnement, se substituant à la gestion aux visées prédatrices qui ne font que dégrader nos milieux vitaux. Cela dit, je ne voulais pas que mon livre soit une simple critique de l'occident, même si je critique un certain modèle de développement qui a bien sûr germé en Occident, mais qui n'a pas été adopté à travers tout le monde occidental. Il a été critiqué dès les années 1950 dans mon pays limousin où un chansonnier occitan, qui se faisait parfois porte-parole de la paysannerie française pour affirmer qu'« épuiser la terre jusqu'à la rendre stérile » était comme « violenter une fille non-consentante ». Pour moi, ces propos ne sont pas sans rappeler les propos apocryphes du chef indien qui dans sa lettre apocryphe envoyée au président américain à la fin du XIXe siècle en apprenant qu'il allait devoir céder les terres de son peuple aux Etats-Unis, écrivait : « La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre ». Les résonances entre les propos du chanteur de mon pays limousin et ceux du chef indien sont la preuve que l'Occident est tout sauf monolithique.Propos recueillis par Tirthankar ChandaTrois mille ans d'écologie indienne : penser autrement la nature, de Annie Montaut, aux Éditions du Seuil, 235 pages, 23,50 euros.
Il y a quelque chose de magique dans un bon livre ou un bon film, c'est sa capacité à nous transporter dans une réalité qui n'est pas la nôtre, à nous faire ressentir les émotions, les sentiments de personnes qui n'ont rien à voir avec nous. Et pour moi c'est […] The post Un polar puissant sur les inégalités en Inde : Santosh first appeared on Radio Vostok.
Il y a quelque chose de magique dans un bon livre ou un bon film, c'est sa capacité à nous transporter dans une réalité qui n'est pas la nôtre, à nous faire ressentir les émotions, les sentiments de personnes qui n'ont rien à voir avec nous. Et pour moi c'est […] The post Un polar puissant sur les inégalités en Inde : Santosh first appeared on Radio Vostok.
La souplesse au service du vivant ou comment passer des klaxons au temples ! Je te partage mon dernier voyage avec des points pratiques mais surtout les enseignements reçus.
durée : 00:04:47 - La lutte enchantée - par : Camille Crosnier - Le magazine indien Frontline alerte sur la perte de biodiversité dans l'immense pays, qui abrite 8% des espèces dans le monde. Oiseaux, amphibiens, plantes, beaucoup sont proches de l'extinction, mais le gouvernement s'en moque, pire : il encourage des projets catastrophiques pour les écosystèmes.
La revue de presse internationale - Les correspondants d'Europe 1
Dans cette revue de presse internationale, les réactions de l'Irlande, de l'Espagne et de l'Inde face aux nouvelles taxes douanières imposées par le président américain Donald Trump sur les importations européennes :En Irlande, le Premier ministre Miral Martin déplore une décision "injustifiée" qui représente un défi majeur pour les exportateurs irlandais, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire et de la pharmacie.En Espagne, le gouvernement de Pedro Sanchez annonce un plan de relance de 14,1 milliards d'euros pour soutenir les secteurs les plus touchés par cette guerre commerciale.En Inde, le gouvernement propose de réduire les tarifs sur plus de 23 milliards de dollars d'importation américaine afin de minimiser l'impact des taxes historiques imposées par Trump.Certains secteurs locaux en Inde, comme l'industrie pharmaceutique, semblent toutefois échapper aux conséquences de ces nouvelles taxes douanières.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans cette revue de presse internationale, les réactions de l'Irlande, de l'Espagne et de l'Inde face aux nouvelles taxes douanières imposées par le président américain Donald Trump sur les importations européennes :En Irlande, le Premier ministre Miral Martin déplore une décision "injustifiée" qui représente un défi majeur pour les exportateurs irlandais, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire et de la pharmacie.En Espagne, le gouvernement de Pedro Sanchez annonce un plan de relance de 14,1 milliards d'euros pour soutenir les secteurs les plus touchés par cette guerre commerciale.En Inde, le gouvernement propose de réduire les tarifs sur plus de 23 milliards de dollars d'importation américaine afin de minimiser l'impact des taxes historiques imposées par Trump.Certains secteurs locaux en Inde, comme l'industrie pharmaceutique, semblent toutefois échapper aux conséquences de ces nouvelles taxes douanières.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pour l'Inde, la réélection de Donald Trump comme président des États-Unis a eu une conséquence immédiate et brutale : le renvoi de centaines de migrants illégaux. Ces dernières semaines, ils arrivent donc en Inde par avions militaires, enchaînés, comme des esclaves. L'humiliation est grande, surtout pour le Premier ministre nationaliste indien, Narendra Modi, proche de Donald Trump. Mais, plus gravement, cela révèle le désespoir de millions d'Indiens, qui ne trouvent pas de travail chez eux, et sont prêts à risquer leur vie pour entrer aux États-Unis. «Les migrants indiens expulsés par Donald Trump, symbole de la crise économique en Inde», un Grand reportage de Côme Bastin.
Bienvenue dans la traque. Cette semaine, (re)découvrez cette saison. Une histoire, prête à vous entraîner dans l'exploration d'un parcours criminel, saisissant. Retraçons ensemble l'une des traques les plus sensationnelles de l'histoire, celle de Phoolan Devi. Évoluant dans le système des castes indiennes, Phoolan n'est pas une fille comme les autres. Elle ne veut pas être soumise aux hommes. Pour elle, ce n'est pas une option, et elle devient très vite la cible d'esprits mal intentionnés, déchaînant sur elle une violence inhumaine. Arriver à l'âge adulte, c'est là que Phoolan décide de mettre en place sa vengeance et de soutenir les classes populaires indiennes. L'enfant terrible Un proverbe dit : « L'Inde est un pays qui compte quelques maîtres et des millions d'esclaves. » Phoolan Devi ne naît pas du côté des maîtres. Elle voit le jour le 10 août 1963, dans le petit village de Gorha Ka Purwa, au cœur de l'Uttar Pradesh. Un hameau minuscule composé d'habitations en chaume et en terre, découpé en ruelles étroites, et peuplé majoritairement de paysans issus des castes inférieures. En Inde, bien qu'officiellement interdit depuis 1950, le système des castes continue à diviser la société en groupes distincts. Mais pour Phoolan, cette soumission n'est pas l'avenir qu'elle souhaite… Pour découvrir une autre traque, cliquez ci-dessous : [INEDIT] Michel Vaujour, le roi de l'évasion : petits vols de voitures (1/4) [INEDIT] Michel Vaujour, le roi de l'évasion : une série d'évasions (2/4) [INEDIT] Michel Vaujour, le roi de l'évasion : l'ennemi public n°1 (3/4) [INEDIT] Michel Vaujour, le roi de l'évasion : la liberté pour de bon (4/4) Crédits : Production : Bababam Textes : Mehdi Bayad Voix : Anne Cosmao, Aurélien Gouas Montage : Mathew Roques En partenariat avec Upday Première diffusion le 30 juillet 2024. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices
Le sommet mondial sur l'intelligence artificielle (IA) s'ouvre à Paris, lundi 10 février, avec l'Inde en tant que coprésidente de cet événement. Après avoir embrassé la révolution d'internet et le boom des start-ups, le pays souhaite désormais prendre part pleinement à la révolution mondiale de l'IA. Les start-ups se multiplient, créant de nombreux emplois, mais l'Inde demeure encore dépendante dans le domaine de la recherche fondamentale en IA. De notre envoyé spécial à Bangalore, Pavithra Ramanna travaille en terrasse d'un café végan dans un quartier huppé. L'entreprise Zuru AI, pour laquelle elle exerce, a fait le choix de ne pas posséder de bureaux physiques pour ses 3 000 employés : « Notre client nous demande de capturer des informations sur des documents, comme un permis de conduire. Noms, date de naissance : un algorithme se charge de les extraire. »Avec les avancées de l'IA, fini le temps des saisies manuelles et répétitives. « Le travail humain est passé au niveau supérieur. Il y a cinq ans, on notait tout à la main. Aujourd'hui, on repère juste les erreurs de l'algorithme pour maximiser sa fiabilité. Même dans l'intelligence générative, qui fait le buzz, cette supervision humaine est indispensable à la qualité », explique Pavithra Ramanna.À 32 ans, cette employée est optimiste sur le potentiel de l'IA pour l'Inde, la première population mondiale : « Ici, on est à Bangalore, le hub des nouvelles technologies en Inde. Mais nous créons des emplois dans des régions plus pauvres, où les opportunités sont moins nombreuses. »À lire aussiSommet de l'IA: Emmanuel Macron annonce 109 milliards d'euros d'investissements en FranceL'IA, une priorité nationaleLe Premier ministre, Narendra Modi, évoque l'IA dans presque chacun de ses discours. Convaincu que l'Inde peut en tirer profit, il sait également que la population indienne est particulièrement attirée par la tech. D'un côté, l'intelligence artificielle, de l'autre, l'Inde, qui aspire à innover, a résumé le leader indien avant l'ouverture du sommet de l'IA à Paris, que son pays copréside.« Lancer son entreprise dans l'IA en Inde apporte autant d'embûches que de savoir-faire. Il y a tellement de langues, d'émotions et de cultures différentes à comprendre », confie Ravi Saraogi, fondateur d'Uniphore, une start-up indienne de deep tech, fondée en 2007, aujourd'hui forte de 900 employés à travers le monde.Uniphore est née au sein de l'Indian Institute of Technology (IIT) de Madras, l'un des centres d'excellence technologique les plus réputés d'Inde. « Lorsque l'Inde développe une technologie, elle la développe pour un pays si divers qu'à l'arrivée, vous avez un produit qui couvre différents besoins dans le monde entier. Couplé à son vivier de talents, cela en fait un écosystème unique », insiste Ravi Saraogi.Les ambitions du gouvernement indien pour l'IAPour placer l'Inde parmi les leaders mondiaux de l'IA, le gouvernement a lancé une initiative dotée d'un milliard d'euros et acquis des puces de l'entreprise Nvidia. Ce volontarisme, cependant, reste modeste comparé aux 500 milliards de dollars investis par l'administration Trump. Si les opportunités sont bien réelles pour l'Inde, les financements demeurent insuffisants pour lui permettre de se libérer des modèles d'intelligence artificielle développés ailleurs dans le monde.À lire aussiAu Sommet de l'IA à New Delhi, 29 pays s'accordent pour démocratiser et réguler son développement
durée : 00:07:30 - Ces chansons qui font l'actu - par : Bertrand DICALE - Le pays le plus peuplé du monde n'est toujours pas une destination touristique majeure. Notre culture populaire le confirme...
La revue de presse internationale - Les correspondants d'Europe 1
En Espagne, le procès de l'ancien président de la Fédération de football pour son baiser non consenti sur une joueuse fait la une. En Inde, un nouvel état met en place un code civil uniforme obligeant les couples non mariés à rendre des comptes.Notre équipe a utilisé un outil d'Intelligence artificielle via les technologies d'Audiomeans© pour accompagner la création de ce contenu écrit.
Ecoutez RTL Matin avec Amandine Bégot et Thomas Sotto du 14 janvier 2025.
C'est le plus grand pèlerinage de la planète qui vient tout juste de débuter en Inde : 400 millions de pèlerins attendus pendant un mois et demi de célébrations. J'ai bien dit 400 millions. Et comme c'est bien trop vertigineux, je vais vous aider à comparer...
Jodhpur et Bikaner, qui étaient chacune la capitale dʹun royaume différent, sont deux villes touristiques en lisière du désert. Découverte de ces cités de lʹEtat du Rajasthan avec Annie Sorrel, auteure du livre "Rajasthan, des du désert à la douceur du Mewar", éditions Olizane. Sujets traités : Jodhpur, Bikaner, royaume, capitale, Inde, Rajasthan, citadelles, désert, Mewar Merci pour votre écoute Un Jour dans l'Histoire, c'est également en direct tous les jours de la semaine de 13h15 à 14h30 sur www.rtbf.be/lapremiere Retrouvez tous les épisodes d'Un Jour dans l'Histoire sur notre plateforme Auvio.be :https://auvio.rtbf.be/emission/5936 Intéressés par l'histoire ? Vous pourriez également aimer nos autres podcasts : L'Histoire Continue: https://audmns.com/kSbpELwL'heure H : https://audmns.com/YagLLiKEt sa version à écouter en famille : La Mini Heure H https://audmns.com/YagLLiKAinsi que nos séries historiques :Chili, le Pays de mes Histoires : https://audmns.com/XHbnevhD-Day : https://audmns.com/JWRdPYIJoséphine Baker : https://audmns.com/wCfhoEwLa folle histoire de l'aviation : https://audmns.com/xAWjyWCLes Jeux Olympiques, l'étonnant miroir de notre Histoire : https://audmns.com/ZEIihzZMarguerite, la Voix d'une Résistante : https://audmns.com/zFDehnENapoléon, le crépuscule de l'Aigle : https://audmns.com/DcdnIUnUn Jour dans le Sport : https://audmns.com/xXlkHMHSous le sable des Pyramides : https://audmns.com/rXfVppvN'oubliez pas de vous y abonner pour ne rien manquer.Et si vous avez apprécié ce podcast, n'hésitez pas à nous donner des étoiles ou des commentaires, cela nous aide à le faire connaître plus largement.
Dans cet extrait, Alice nous donne ses conseils pour un voyage au Kerala et au Tamil Nadu.------------Idée, écriture et hôte : Stéphanie CordierMontage : Les Belles FréquencesMusique : Luk & Jo
En Inde, c'est une ville au nom évocateur, fondée en 1968 par une poignée d'Indiens et de hippies du monde entier. Auroville, près de Pondichéry, est un havre de paix dédié au yoga, à l'écologie et à la spiritualité. Mais le gouvernement a décidé de la faire grandir à coups de bulldozers et de décrets autoritaires. Résultat, cette utopie portée par 4 000 habitants n'est plus que l'ombre d'elle-même. De notre envoyé spécial à Auroville, Pas loin du Matrimandir, ce bâtiment symbolique d'Auroville, en Inde, dédié à la méditation en forme de sphère dorée, Lata, une géographe indienne installée à Auroville depuis 2003, nous guide à travers la forêt devant une grande route en construction. « Ici, vous pouvez voir ce qu'ils ont fait, on dirait une carrière ou une mine. Il y avait un lac et une forêt à cet endroit, se désole-t-elle. Et désormais, on dirait que l'on va y construire une ligne de chemin de fer qui ne mène à rien et qui ne sert à rien. Même sur les routes qui ont déjà été construites, on ne voit pas de véhicules ! »Depuis l'arrivée d'une nouvelle secrétaire à la tête d'Auroville, les chantiers se multiplient dans la nature. Au grand désespoir des habitants, qui prennent cependant le risque de se faire expulser d'Auroville s'ils contestent, voire d'Inde, certains étrangers ayant vu leur visa refusé. « Ils disent qu'ils n'ont aucune obligation de partager leurs plans avec le public et que ceux qui s'y opposent sont des criminels, dénonce Lata. Et c'est comme ça partout lorsqu'on essaie de poser des questions ou de manifester. On est très loin du projet d'Auroville, celui d'une société basée sur la fraternité, la collaboration et l'unité. »À lire aussiInde: expulsion de l'un des architectes français de la cité utopique d'Auroville« Faire emprisonner les Aurovilliens, ratiboiser les forêts, construire des routes qui ne vont nulle part... »François Gautier est un habitant de la première heure, arrivé en 1969, un an après l'inauguration d'Auroville par une mystique française, proche du philosophe indien Aurobindo. Il conteste ce développement brutal qui ne correspond pas aux aspirations écologiques de la ville. « Faire emprisonner les Aurovilliens, ratiboiser les forêts, construire des routes qui ne vont nulle part, mentir à tout le monde… Aujourd'hui, on veut mettre 50 000 personnes sur 3 km2, souligne-t-il. Auroville a présenté ce plan au gouvernement indien, qui a mis son tampon. Mais en réalité, Auroville s'est développée organiquement. »Depuis sa maison aux allures seventies, typique d'Auroville, François Gautier appelle à revenir aux idéaux et à l'énergie fondatrice de cette cité utopique sans égal dans le monde. « À l'époque, c'était un peu comme au Far West ! On trouvait un endroit, on s'installait et une communauté se formait, se rappelle-t-il. Cette forêt que l'on voit aujourd'hui a été plantée par ces pionniers. Beaucoup sont morts ou sont partis. Et donc cet enthousiasme, cette foi, se sont un peu estompés. Mais ça reste quelque chose d'extraordinaire, le résultat de ces terrains arides qui ne valaient rien ! » Aujourd'hui, beaucoup d'étrangers qui ont dédié leur vie à Auroville partent ou songent à partir face aux menaces et à la dégradation de l'environnement, dans tous les sens du terme. Mais le gouvernement campe sur son plan de croissance et les promoteurs affluent, attirés par des terrains qui ont pris beaucoup de valeur.À écouter dans Grand reportageAuroville, cette cité utopique aux projets réalistes
durée : 00:58:14 - Cultures Monde - par : Mélanie Chalandon, Julie Gacon - Le sordide viol collectif d'une étudiante dans un bus de New Delhi, en 2012, avait provoqué une onde de choc en Inde et amorcé des changements législatifs et sociétaux longtemps espérés des féministes indiennes. Douze ans plus tard, leurs effets sur la sécurité des femmes restent limités. - réalisation : Margot Page - invités : Vaiju Naravane Écrivaine et journaliste, correspondante, notamment pour The Hindustan Times; Virginie Dutoya Politiste, chercheuse au CESAH, Centre d'études sud-asiatiques et himalayennes ; Laurent Gayer Chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI/Sciences Po, Paris)
En Inde, le Kerala est appelé le «pays de Dieu lui-même» pour ses sublimes paysages aquatiques tropicaux. Il est aussi en première ligne face au changement climatique. Symbole de cette menace : Munroe Island, un archipel intérieur inexorablement englouti par les eaux. Premiers réfugiés climatiques du Kerala, plusieurs milliers d'habitants ont déjà quitté l'île qui se noie, comme on la surnomme ici. Ceux qui restent, cernés par les eaux, vivent dans des conditions de plus en plus éprouvantes. Le destin de ce bout de paradis est un avertissement. Cochin, la plus grande ville du Kerala, est, elle aussi, menacée par l'océan. Pour s'adapter à cette nouvelle donne climatique, beaucoup reste à faire.« Kerala : le "pays des dieux" englouti par les eaux », un Grand reportage de Côme Bastin. (Rediffusion)
durée : 00:04:33 - La lutte enchantée - par : Camille Crosnier - Ingénieur spécialiste des énergies renouvelables, Sonam Wangchuk est devenu un activiste climatique prêt à soulever des montagnes pour défendre les siennes, le Ladakh, dans l'Himalaya. Il multiplie les actions pour alerter, en relayant tout cela sur ses réseaux sociaux à des millions de personnes.