Et si cette année vous preniez un rendez-vous hebdomadaire avec votre #créativité? Minuit dans les étoiles c’est le podcast qui décortique les mécanismes de la production d'idée! Nous avons tous en tête l’image de l’artiste à son bureau, tard dans la nuit, à qui vient l’éclair de génie. Ma…
Marylène Ricci & Hélène Marois
✨Un petit mot sous l'oreiller✨ Ça vous est souvent arrivé de chercher en vain une bonne idée de cadeau? Pour une personne qui nous est chère on aimerait une attention qui la touchera, un cadeau « qui a du sens », quelque chose fait de nos mains ou que nous aurions chiné / dégoté / personnalisé pour elle – un cadeau unique. Malheureusement l’idée ne vient pas forcément quand on la cherche, à quelques jours de la date fatidique. Et puis qu’on ait un bon cadeau ou pas, il y a aussi le désir d’écrire un mot qui touche, une belle carte, une dédicace bien tournée, pour manifester de l'amour, du soutien ou de la gratitude. Je vous propose dans cet atelier de créer un cadeau sentimental, un cadeau presque gratuit mais qui vaudra beaucoup – un cadeau à offrir sans raison – rien que pour le plaisir de faire plaisir. Ce cadeau créatif, cette attention très particulière, c’est un objet surprise qui va raconter une histoire et délivrer un message très personnel.
De la pâte à modeler à la pâte à choux, c'est l'histoire d'Hélène, une entrepreneuse qui se nourrit des gestes et des plaisirs de son enfance pour créer le métier de ses rêves. Vous êtes-vous déjà dit : "Ca sent tellement bon qu'on en mangerait" ? Une idée ingénue à laquelle Hélène Deguen a répondu de toute sa créativité en créant KUBO Pâtisserie. Dans cette conversation enregistrée en début d'année, ultime interview de cette saison 3 du podcast consacrée à l'enfance, Hélène Deguen nous raconte en toute simplicité comment elle a écouté son enfant intérieur pour retrouver le plaisir régressif de goûter les odeurs, jouer de ses mains et voir de ses yeux ses clients se régaler. Premiers pas vers sa passion. Entre Cabourg et Hiroshima, elle nous évoque quelques souvenirs olfactifs surprenants de son enfance avant de nous raconter son parcours de la chimie vers les cosmétiques & parfums, chez Kenzo puis dans des sociétés de création en parfumerie, où elle travaille sur le marketing d'ingrédients cosmétiques et s'initie au travail subtil des odeurs et textures pour les produits de soin. Un univers dans lequel la sensorialité est le maître mot. (NB : L'"ISIPCA", qu'elle cite dans l'entretien, est l'école spécialisée des métiers du parfum, de la cosmétique et des arômes, et SYMRISE une société de production d'arômes et de parfums) 08:38' La pâtisserie comme une évidence. D'un simple blog comme point de départ, imaginant des desserts à partir de parfums connus, elle se prend de passion pour la patisserie, son exigence et sa précision, le plaisir immédiat qu'elle apporte au public. Elle est surtout pour Hélène une utilisation concrète et créative de ses dix doigts. 12:09' La création de Kubo. À l'origine du projet, il y a un travail avec 2 parfumeurs, Pierre Kurzenne et Marine Ipert, autour de quelques matières premières iconiques de la parfumerie comme par exemple la bergamote pour réinterpréter une classique tarte au citron, ou la lavande pour un mariage avec du chocolat. Constatant comme nous le trop peu d'éducation de nos odorats à l'école elle soutient volontiers qu'il n'est jamais trop tard pour s'y mettre! "Quand on entre chez Kubo on sent avant de goûter" (17:44') 20:15' Transmettre aux autres : Hélène organise des ateliers enfants et parents-enfants qui abordent la pâtisserie comme un jeu. Des moments de partage pour “sentir, goûter et fabriquer”, pour découvrir (ou retrouver!) le plaisir simple de toucher la pate, de touiller & patouiller, et la volupté de s'en mettre partout. Et après le citron et la bergamote on espère qu'elle nous fera un jour découvrir ses odeurs chéries du Japon comme la mandarine (mikan) et la verte et croquante poire ronde nashi. (29:00') 31:00' Dans les étoiles d'Hélène, on continue de manipuler la pâte - une "pâte à tout" pour fabriquer des monstres, une pâte aux propriétés futuristes mais pas trop, une pâte... à 6 pattes (!) On a aussi parlé du toucher, des couleurs et de tous les sens qui participent à l'expérience du petit plaisir de s'offrir un gâteau individuel, de l'ouverture d'un emballage précieux (à la japonaise bien-sûr) au croquant sous la dent. Comme pour nombre d'entre nous, c'est souvent dans les situations de la vie courante et en discutant avec des proches qu'Hélène a les idées qui "popent". Le pas franchi de réunir ses deux passions et de se lancer, c'est ensuite le travail et l'expérimentation qui donnent corps à toutes ces petites idées qui la font avancer. En mélangeant savamment les justes doses de surprise et de sucre, avec beaucoup d'application et de soin, Hélène fait ainsi naître de petites merveilles de textures et de saveurs, à déguster sans modération! Écriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
L’écriture, Marie est tombé dedans lorsqu’elle était petite et en transmettre le goût à ses élèves collégiens de Seine-Saint-Denis est une mission qu'elle prend à coeur et pour laquelle elle déploie toute sa créativité. Mais comment faire quand on est une professeure débutante pour s'épanouir dans son métier et réussir à captiver et motiver ce jeune public aussi ingénu qu'exigeant? Pour Marie il faut à tout prix chasser l'ennui de sa salle de classe... Pour cela elle doit se renouveler sans cesse et créer ses propres outils en suivant son intuition, à l'image des ateliers de théâtre et d'écriture qu'elle organise pour ses élèves adolescents. Une base de passion, nappée d’inventivité et saupoudrée d’une bonne dose d’humour... c'est la recette personnelle que Marie met au service de son métier d'enseignante, un métier auquel elle accède par hasard de la vie après des études de lettres, mais qui semble à postériori plutôt logique ayant grandi dans une famille où l'écriture était omniprésente.
Pour cette 3ème saison “éveiller son enfant intérieur”, nous allons nous intéresser à l’enfance et à la place centrale qu’y occupe la créativité. L’occasion de nous replonger dans nos souvenirs ou d’adopter un regard nouveau sur notre quotidien. L’occasion peut-être aussi de nous reconnecter à cet instinct créatif que nous avions tous enfants et retrouver cette liberté de créer que certains ont un peu mise de côté. Dans cette série d’entretiens nous tenterons de trouver des clés pour éveiller notre créativité en explorant la créativité unique des enfants. Avec nos invités experts de l’enfance et de l’adolescence, créatifs ou entrepreneurs, nous nous intéresserons à leur capacité à écouter leurs émotions et leurs idées et à s’en émerveiller. Ces facultés immenses que nous avons tendance à restreindre à mesure que nous grandissons. Comme pour la première saison, au terme de ces entretiens nous vous inviterons à prendre part à un nouvel atelier sonore de créativité guidée dont vous serez l’acteur. Bonne écoute! ---------------------------------------- Pour nous soutenir : Laissez-nous des étoiles et un commentaire dans vos applications de podcast! Et pour continuer la discussion, RV sur instagram @minuitdanslesetoiles ! ----------------------------------------------------------------------------------------------- Écriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Musique : "Liberate", Immersive Music
Bienvenue à bord du vaisseau introuvable #bleuminuit Une feuille blanche, un stylo, 10 minutes au calme... Embarquez vers vos étoiles!
Comment réinventer l’expérience de visite des capitales culturelles? Dans un secteur touristique en plein mutation, ou les durées et typologies de séjour se diversifient beaucoup, nous avons parlé de nouvelles expériences de voyage avec Marius Nigond, cofondateur de Vidi Guides, une application mobile qui propose des balades sonores à destination des millenials. Marius étudie l’économie au Trinity College de Dublin puis intègre le master en management d’HEC et se spécialise en marketing. Il entre ensuite chez l’Oréal et y travaille plusieurs années en développement de produit. avant de sauter le pas et de se lancer dans sa propre aventure entrepreneuriale en créant Vidi Guides. Marius a grandi à Londres et commence par nous évoquer des souvenirs de créativité de son enfance au côté de sa mère irlandaise qui l'aide à apprendre en s'amusant. Etudiant à Dublin il s'exerce à la gestion d'un mini fond d'investissement de 150 étudiants. Cette expérience, qui lui apprend beaucoup, lui confirme cependant qu'il ne poursuivra pas vers la finance et il décide de s'orienter vers le marketing. A la suite d'un jeu de management organisé par L'Oréal il intègre l'entreprise en marketing développement. Un bonne école pour développer ses compétences en gestion de projet multi-interlocuteurs à l'international, qui stimule aussi son envie d'entreprendre. Le voyage occupant une place importante dans son parcours c'est un univers qui l'attire particulièrement. 12:15' Le déclencheur? Un voyage au Pérou où il réalise qu'une fois arrivé sur un site, sans s'être payé un guide de groupe ni avoir accès à internet sur place, les possibilités de le découvrir se limitent au contenu disponible sur son Lonely Planet. Il se demande alors comment revoir l'expérience de visite en restant indépendant. L'idée d'une application mûrit et il commence à la développer en parallèle de son travail chez L'Oréal. 14:30' Le lancement du projet. Convaincu qu'il ne doit pas être seul pour mener à bien son projet il se met en quête de l'associé idéal, soutenu par son ami Alex Jones qui finit par rejoindre l'aventure lui-même. Ensemble ils challengent la créativité de leurs créateurs de contenu pour imaginer les meilleures visites possibles 17:35' L'application propose des balades audio guidées en anglais de 30 à 45 minutes le modèle des podcasts, avec des histoires accessibles de 3 à 5 minutes. Celles-ci sont associées à des "spots" sur un parcours géolocalisé. L'objectif est de donner des informations et anecdotes qu'on ne trouve pas forcément dans les guides classiques ou sur wikipédia. Elle propose des tours à Paris, Londres et Cambridge... en attendant les prochaines villes! (Retrouvez VIDI GUIDES sur vidi guides sur AppStore ou sur Vidi Guides sur GooglePlay) 21:45' On évoque avec Marius les différences de comportement des visiteurs selon les villes. Là où Paris est visité un peu comme une ville-musée de monuments, Londres est selon lui plus une ville à vivre. Le challenge de Vidi Guides est de refléter cela dans son application et de bientôt proposer des parcours plus "niche" pour chaque ville. Il cite en exemple un projet de parcours streetart conçu avec Mehdi Ben Cheikh, fondateur de la galerie et des exposition Itinerrance, ou encore la "visite déguidée" du CENTQUATRE avec l'artiste Bertrand Bossard. 27:27' Pour nous envoler dans les étoiles de Marius, nous optons pour le SLOW TRAVEL et prenons place dans un dirigeable survolant villes et campagnes dans un majestueux éloge de la lenteur, tel une baleine des cieux. Il doit s'imaginer capitaine touristique de ce vaisseau rempli de curieux qui ont décidé de prendre leur temps. Il évoque son rêve de prendre un jour le transsibérien ou s'imagine volontiers marcher avec les sandales ailées d'Achille. Il nous partage aussi son admiration pour les explorateurs des pôles au 19ème. Et on se questionne aussi ensemble sur la façon de projeter un lieu du passé ou site naturel dans l'imaginaire du public. 34:55' Changer de regard, découvrir autrement. "Pour moi le SLOW TRAVEL ne peut passer que par une déconnection. "Avant on était des humains augmentés maintenant j'ai l'impression qu'on est des iPhones augmentés". Alors comment de pas vivre tout son voyage à travers son appareil photo? Profiter de certains lieux et moments sans l'obsession de les capturer... Pour beaucoup de jeunes touristes un séjour se construit autour d'une suite de hotspots instagram. Et pourtant c’est parfois le détour qui est le plus intéressant. Ou juste le simple fait de se retourner... Combiner l'insolite et l'incontournable semble donc être une piste intéressante pour de prochains tours guidés, avec les histoires croustillantes! 40:50' Nous terminons notre échange avec - pour illustrer l'autre regard - une vue aérienne, celle de la sainte Chapelle et sa forme de couronne, le monument préféré de Marius à Paris. Et son message, dès que possible, d'opter pour la marche pour prendre le temps d'apprécier! "J'ai toujours été fasciné par les cartes du monde. Quand on ouvre un livre et qu'il y a un carte sur la première page on sait que ça va être un livre plein d'aventures" Pour Marius, convaincre les investisseurs sur un projet dans la culture et la création est plus facile en mettant en avant l'expérience nouvelle qu'il peut offrir. Et ses ambitions pour son application Vidi Guides sont grandes! En plein essor, comme le podcast, le format audio a, on l'espère, de beaux jours devant lui! ---------------------------------------- Pour nous soutenir : Laissez-nous des étoiles et un commentaire dans vos applications de podcast! ---------------------------------------- Écriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : « Liberate », Immersive Music
"VR with a soul" - C'est la baseline de Gengiskhan Production, le studio fondé par Line Brucéna, notre 3ème invitée de cette saison en partenariat avec 104factory. Nous allons découvrir comment son instinct la guide dans son parcours d'entrepreneuse et dans la création de contenus & films en réalité virtuelle capables de faire voyager les gens vers leur monde intérieur. Line fait des études de commerce à l’ESSEC puis s'oriente vers le planning stratégique chez BETC EURO RSCG puis Curious. Commence ensuite une nouvelle aventure dans l’univers de cinéma lorsque elle cofonde Gengiskhan Production et se lance dans la production de films. En 2014, elle découvre la réalité virtuelle déjà en vogue dans l’univers du gaming et s'attache à rassembler des équipes complémentaires pour inventer de nouvelles formes de narration adaptées à ce médium. 5:00' De la publicité au cinéma. Elle commence son parcours en planning stratégique, une façon pense-t'elle, de garder un pied dans l'artistique et un pied dans le business. "Repérer de signaux faibles" dans la société pour adopter une vision prospective et proposer son analyse la passionne mais la dimension artistique lui manque. Elle rencontre alors son futur mari Jean-Baptiste Brucena, un passionné de cinéma, et ensemble ils se projettent dans la production cinématographique. En commençant par produire des courts-métrages, sur lesquels Line travaille tout en continuant le planning stratégique en freelance, dans une enrichissante gymnastique. 7:56 Du cinéma à l'immersion. Souhaitant rester ouverts - traitant dès 2012 aussi bien fiction, ciné ou web, que documentaire, clip ou émission TV - Line et Jean-Baptiste s'affirment comme de vrais "touche-à-tout" et lorsque la réalité virtuelle se développe ils s'intéressent aussi naturellement à ce nouveau canal qu'ils voient comme un nouveau terrain de jeu. "On a eu le sentiment que ça s'adressait pas exactement au même endroit du cerveau qu'un film traditionnel", le fait qu'il n'y ait plus de distance à l'image et le fait que tout le corps ait un sentiment de présence extrêmement fort fait qu'un film vu en réalité virtuelle se grave dans la mémoire comme un souvenir vécu. Cette imprégnation de la mémoire explique comment la réalité virtuelle peut être un outil de désensibilisation de phobies. Pour Line c'est de la matière à vivre et pas seulement à regarder, et qui implique donc une responsabilité accrue quand aux propositions qui sont faites, et nécessite une approche sensible et une réflexion philosophique préalable. Le ressenti du public est à ce titre examiné avec beaucoup d'attention. 12:20' Comment structurer ses idées, constituer une équipe, construire une narration sur ce médium nouveau? Pour Line, en l'absence de références comme il y en a dans le cinéma classique, c'est un peu comme une page blanche, mais elle voit plutôt le côté excitant de l'inconnu. Sans cadre ni montage, l'écriture est plus sensorielle, plus organique, "de plateau". L'immersion se créée par de longs plans-séquence et on s'attache plutôt à "conduire le regard du spectateur" comme dans le spectacle vivant. Leurs premiers partenaires privilégiés sont Laurent Bazin, ami et metteur en scène de théâtre, et Diego Losa spécialiste du mixage en son spatialisé. Une équipe hybride dès le premier projet. Ensuite ce sont beaucoup de discussions, partages d'expériences et mémoires personnelles pour imaginer les premiers scénarios - elle site une expérience d'un d'entre eux - le souvenir d'une opération des yeux - qui est le point de départ d'une de leurs créations : Les Falaises de V. On en arrive à la conclusion que la VR peut provoquer 2 sensations : Émerveillement pour cet outil qui peut nous transporter n'importe où, et aussi un sentiment d'être seul face à soi-même, en pleine conscience de son intimité. Un rêve éveillé qui ouvre des portes, presque une sorte d'hypnose... (Elle site le cas d'une spectatrice qui en visionnant Les falaises de V s'est remémoré une opération qu'elle avait eu à 4 ans et dont elle avait complètement enfoui le souvenir. (Le film "Les Falaises de V" est présenté dans une salle avec un scénographie et des acteurset la performance est en tournée depuis 4 ans tout autour du monde. Prochaines dates en suspend) 24:00' On s'envole vers les étoiles de Line, en imaginant la première mission jamais entreprise à destination de l’univers virtuel qui se cache derrière le miroir des nuages. Et on parle d'instinct, de son premier saut, celui de se lancer en freelance, puis des sauts de nuage en nuage, au fil des projets et rencontres. Line se sait très anticipatrice mais doit gérer entre la très longue-vue de ses projets et les petite jumelles de la gestion pratique. Si on lui demande ses références, elle nous confie aimer à la fois ce qui bouge et ce qui demeure. On imagine aussi un voyage dans l'intériorité et Line cite cette parole de Victor Hugo : "Il y a un spectacle plus grand que la mer c'est le ciel, et il y a un voyage plus grand que le ciel c'est l'intérieur de l'âme" qui guide beaucoup leurs créations immersives. Capter des moments de vérité. Réveiller des sensations et de souvenirs... Jusqu'à la sortie de corps via des expériences ésotériques et chamaniques? Des expériences peut-être accessibles à nos cerveaux via la méditation tandis que la réalité virtuelle en attendant, peut être "la sortie de corps pour les nuls" et aider les gens à se reconnecter à une partie d'eux même. Line voit loin et nous a confié qu'elle laisse souvent ses idées flotter et mûrir 6 mois avec de les traiter sérieusement. Pour qu'un projet naisse c'est ensuite un travail réfléchi et collectif d'expérimentation et d’hybridation des formes pour que la magie de la réalité virtuelle opère, exerçant son puissant pouvoir d'accès à l'intime, pour ouvrir à son public de nouveaux horizons.
Offrir une expérience d'achat personnalisée via la création d'un objet unique, c'est l'ambition d'Arnault Daubresque et de son équipe avec Nemmès, start-up incubée à 104factory. Dans cet épisode, il va nous raconter la construction de l'outil de créativité qu'il propose à ses clients pour la conception et la production de leurs bijoux. Et nous allons aussi parler ensemble de vision et de direction dans l'entrepreneuriat. Arnault Daubresque étudie l’entrepreneuriat à HEC et débute sa carrière dans la finance puis le développement de produits avant de se lancer dans le projet Nemmès. Mais le goût d'entreprendre l'habitait peut-être dès sa jeunesse et il évoque comme grand bac-à-sable de sa créativité les jeux vidéo de stratégie et de gestion et cite son favori, RollerCoaster Tycoon, dans lequel le joueur gère un grand parc d'attractions et imagine ses propres manèges... qui se révèlent sacrément dangereux dans les parties d'Arnault. 3:15' Il nous parle plus en détail de son parcours et de son intérêt pour la finance, la stratégie et les processus de prise de décision, au contact notamment d'un passionnant professeur de stratégie anthropologue. Il s'oriente ensuite vers le développement produit et travaille dans une entreprise au Mexique comme assistant chef de projet sur un produit digital, une mission très enrichissante où il fait participer de nombreux métiers et dans laquelle il révèle avec succès ses talents de "couteau suisse". Il termine ensuite son cursus par une majeure entrepreneur à HEC, où il rencontre ses deux premiers associés, ingénieur et designer. 7:34' Le concept du projet Nemmès? C'est selon Arnault Daubresque une expérience interactive essentiellement visuelle. C'est créer un bac à sable dans lequel les gens peuvent, en jouant, designer un bijou unique de manière très facile, en 2 à 10 minutes dans une liberté restreinte, ce qui leur permet de ne pas avoir le problème de la page blanche et de se laisser aller et de créer des objets qui seront toujours beaux. Le nombre de possibilités est très très élevé (il a fait les calculs!), les bijoux sont donc uniques. 8:39' L'idée du projet? C'était de travailler sur de nouvelles techniques de production, "creative & destructive", en commençant par l'impression 3D. Le bijou constituait un bon produit de par sa petite taille et sa forte valeur ajoutée pour parer à la contrainte temporelle de l'impression 3D. Et sur un marché où la personnalisation est beaucoup mise en avant, les possibilités offertes par les marques étaient finalement très réduites. Ainsi Nemmès propose 2 expériences : la conception d'un bracelet via l'ajout de barres verticales et horizontales d'épaisseurs variées, et la conception de boucles d'oreilles via le dessin de vides et de pleins sur un demi-cercle. 11:32 La contrainte comme accompagnement à la création. C'est un paramètre stimulant et rassurant indéniable démontré par les études sur la créativité. Et aussi une réponse aux "je ne suis pas créatif" que beaucoup de personnes affirment. L'ambition de Nemmès est d'offrir via ces bijoux une sorte de tatouage amovible, l'expression d'une certaine partie de l'identité de quelqu'un et de sa capacité à créer des choses. Une façon de montrer que tout le monde peut être créatif... ce que nous ne pouvons qu'approuver! 13:50' La quête de sens dans notre consommation. Arnault nous raconte comment les bijoux Nemmès peuvent aussi être porteurs d'émouvants messages - à soi même ou à d'autres. Dates, émojis, messages "motivationnels" - le bijou prend alors tout son sens comme marqueur d'identité. La responsabilité environnementale est aussi une valeur importante de Nemmès et la production de bijoux uniques à valeur symbolique, sans pertes, sans stock, va dans le sens de consommer moins et mieux. Quant au temps passé sur les étapes successives de l'interface du site, il montre la curiosité du public, et surtout le plaisir à créer avec l'outil, ce qui est encourageant. 18:08' La créativité au coeur de la start-up? C'est écouter des intuitions et ne pas tout baser sur la confrontation avec les utilisateurs. Adopter une vision produit plutôt qu'une vision marché... Et deviner ce que les gens veulent pour créer un produit dont ils vont avoir besoin, avec Apple en modèle. Pas évident de faire se projeter des testeurs dans une expérience émotionnelle et subjective. D'où l'importance d'avoir une vision forte pour son projet. Tester des solutions, observer, modifier l'outil... Et en tant que jeune startup qui propose de "rendre les gens créatifs" l'équipe Nemmès, dans sa façon de travailler en équipe, a fait de la créativité son mot d'ordre. 29:24' Les rituels de créativité d'Arnault. Arnault est créatif la nuit mais veille à ne pas s'épuiser dans son travail, et ne pas remettre en question sa vision malgré certains jugements négatifs (comme ceux d'entrepreneurs cyniques jugeant risqué de laisser trop de liberté aux gens...). Sa vision et ses valeurs restent son phare dans la nuit! Dans les étoiles d'Arnault... A l'idée d'être le commandant de bord d'un aéronef malmené par des vents contraires, il tient le cap optimiste. Dans sa longue-vue il se projette dans le futur de Nemmès en imaginant des bijoux créés avec la pensée et de nouvelles interactions avec la matière et aussi la littérature, en évoquant la Bibliothèque de Babylone, de Borges, et les Fleurs du Mal de Baudelaire, son livre de chevet. Plus qu'une marque, Arnault voit Nemmès comme une vision, un concept, le symbole que les gens sont créatifs, convaincu que cela pourra faire évoluer les mentalités et notre façon de consommer. Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Qu'est-ce qu'une expérience immersive? Samuel Lepoil la définit comme un moment que l'on vit vraiment, avec une "suspension d'incrédulité". Et dans ce premier épisode de cette saison en partenariat avec 104factory, l’incubateur des startups culturelles et créatives du CENTQUATRE-PARIS, nous allons avec Samuel tenter d'apprivoiser le langage de l'immersion. Samuel fait ses études à La Sorbonne où il explore cinéma audiovisuel et nouvelles écritures puis intègre l'école des Gobelins pour suivre le cursus de "game design" et jeux vidéos (expériences digitales et interactives). Il se passionne pour le théâtre et décide de fonder avec Rémi Large le Tamanoir Immersive Studio qui s'installe à 104 factory en septembre 2019. Pour eux, l'immersion se conçoit comme une nouvelle forme d’expression aux facettes multiples et ils sont convaincus qu’inventer des expériences immersives n’est pas qu’une affaire de technologie. 2:50' Il nous parle de la créativité de son enfance, de la BD au théâtre puis à l'écriture de petite histoires pour ses camarades de classe. Il évoque la création d'un imaginaire commun à l'adolescence. Il nous raconte sa découverte du game design et décrit en particulier d'un jeu video narratif, "Portal", dans lequel un personnage sans visage visible interagit avec un robot entre bienveillance et perversité... qui est pour lui une vrai élément déclencheur qui lui donne envie de mêler interactivité et théâtre, en dehors du jeu vidéo. 8:12' Samuel nous parle des projets de Studio Tamanoir centrés sur l'interactivité, à savoir la collaboration, là où le jeu essaie de provoquer du "fun". Mais l'interactivité nécessite une certaine concentration, et une confiance du participant qui n'est pas aisée à installer. 11:04' Il nous décrit La malle d'illusionniste - Une expérience personnalisée en réalité augmentée dans laquelle des musiques se déclenchent selon les gestes que le participant exécute dans la scénographie. Pour que l'immersion fonctionne la spacialisation du son est cruciale. 15:37' Comment se développe un projet? Il commence souvent par une idée délirante de Samuel, qui devient avec Rémi un pitch qui va ensuite être testé auprès des amis, et devenir un début d'histoire. Le public est inclu dès le début... A l'opposé de ce qui est préconisé dans un de nos ouvrages de référence, "An audience of one" : être sa première audience et se préserver de la confrontation au public à la genèse d'une oeuvre... Vaste question que Samuel et Rémi se posent tout de même en tâchant d'écouter leurs envies et faire des réactions du public une vraie matière, en observant leurs réactions spontanées plutôt qu'en écoutant leurs commentaires qui ne concordent pas forcément... 21:32' Comment constituer une équipe pour créer une expérience immersive? Une dizaine de personnes sont en général requises pour développer un projet - développement des visuels, modélisation, creative coding... des compétences pointues et des profils variés qui doivent collaborer artistiquement avec des contraintes et des langages différents... Une complexité qui nécessite des qualités d'écoute et d'humilité et une vision transversale. Et une fois l'équipe constituée, il faut encore convaincre financeurs, institutions, mécènes et diffuseurs avec, là encore, leurs langages propres. 29:40' Les méthodes de travail de Samuel? Elles sont différentes pour chaque projet. Mais un processus comparable cependant se dessine de l'un à l'autre, chaos de questions, idées de scènes affinées une à une au contact de Rémi et de proches, et "une sensation de colonne vertébrale qui se range". 32:27' On aborde le langage de l'immersion, Samuel prend comme référence première le musée, lieu que l'on peut qualifier de très peu immersif. Dans une des créations de Tamanoir, le visiteur (via un casque de réalité virtuelle) est amené à entrer dans un tableau de Magritte, dans lequel il peut se déplacer et actionner des "portes" - liées à certains des symboles - qui ouvrent vers un autre tableau... 36:40' En seconde partie d'entretien on a imaginé pour Samuel un spectacle céleste et on s'est interrogé sur le lâcher-prise, si essentiel pour vivre pleinement une expérience immersive. On a demandé à Samuel ses petites astuces pour faire entrer quelqu'un dans ses histoires avant même de lui installer le casque de réalité virtuelle, et l'accompagner à "chuter dans le terrier d'Alice à Pays des Merveilles". Dans ses étoiles? La maîtrise de l'illusionnisme, avec pourquoi pas, en jouant avec la perception, le rêve de pouvoir plus tard voir avec d'autres yeux. A la manière de la pluie dessinant de façon sonore les contours d'un paysage, comme dans les récits de John Hull ou Oliver Sacks. Samuel évoque aussi la poésie que peuvent créer des game designers comme Sabrina Calvo via la métaphore et nous parle des peintures de Toulouse-Lautrec et de balades entre de grands arbres bien alignés... Avec Samuel on a vu que la conception d'un spectacle immersif nécessite d'être créatif dans toutes les dimensions de ce spectacle - la gestion du corps, le son, l'espace, l'invocation de la mémoire, la narration... Pour cela il s'attèle à exprimer ses idées dans plusieurs langages pour leur donner vie avec son équipe et les tester. Il se laisse le temps de cheminer d'inspirations en inspirations pour composer ses histoires, et sait se faire confiance pour garder les bonnes. "Avant je prenais beaucoup de notes et quand je relisais mon carnet je me rendais compte que j'avais écrit 10 fois la même idée sans m'en apercevoir". C'est cela la puissance des idées qui sonnent comme des évidences. ---------------------------------------- Pour nous soutenir : Laissez-nous des étoiles et un commentaire dans vos applications de podcast! ---------------------------------------- Retrouvez les références citées dans l'épisode sur le site Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : « Liberate », Immersive Music
Pour cette 2de saison nous allons découvrir les ambitions et les visions de jeunes entrepreneurs qui aspirent à faire vivre au public de nouvelles expériences, dans le divertissement, la conception de produit et le tourisme. A cette occasion, nous vous proposons une plongée au coeur de 104factory, l’incubateur des startups culturelles et créatives du CENTQUATRE-PARIS. Il accompagne des entrepreneurs et entrepreneuses qui créent de nouvelles expériences, inventent des process, produits et services innovants dans le champ des industries culturelles et créatives. Situé au coeur du CENTQUATRE-PARIS qui accueille des créateurs, porteurs de projet et artistes du monde entier, il offre aux startupers l’opportunité unique de travailler en immersion dans un lieu mêlant art, culture et innovation. L’incubation permet à chaque entrepreneur d’être accompagné dans le développement business de sa startup et de mener des expérimentations in-situ, en interaction avec les publics et l’écosystème du CENTQUATRE. Comme pour la première saison, au terme de ces entretiens – au nombre de 4 – nous vous inviterons à prendre part à un nouvel atelier sonore de créativité guidée dont vous serez l’acteur. Bonne écoute! ---------------------------------------- Pour nous soutenir : Laissez-nous des étoiles et un commentaire dans vos applications de podcast! ---------------------------------------- Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : « Liberate », Immersive Music
Bienvenue à bord du vaisseau surréaliste #bleuminuit Une feuille blanche, un stylo, 10 minutes au calme... Embarquez vers vos étoiles!
Dans cette 1ère saison intitulée "Prendre rendez-vous avec soi" nous avons interrogé des créateurs aussi bien interprètes que compositeurs, des créateurs de produits et émotions (un bijou > un style, un jus > une odeur > un voyage ...) qui créent aussi bien pour eux que pour une commande d'un client ou un public. On aurait pu encore inviter aussi les peintres, des écrivains, des artisans, des codeurs, des humoristes... Mais avec quelques invités seulement on voit déjà se dessiner les grands traits de ce qui fait le sel de la création : le plaisir de créer d'abord pour soi, pour sentir ce "flow", pour s'épanouir. Extraits : Avec David Bendetowicz, neurologue nous avons découvert la définition des neurosciences de la créativité. Il nous a expliqué qu’on ne part jamais de rien pour créer et nous a dévoilé les 4 phases du processus créatif. Susan Manoff, pianiste, nous a parlé du silence pour un musicien. Elle a aussi souligné l’importance du travail mental et de l’association aux gestes et à la voix pour la mémorisation, l’appropriation d’un morceau ou d’un nouvel apprentissage. Elle a partagé avec nous des émotions et des moments de communion intense. Yacine Challal, entrepreneur dans le bijou, a souligné l'importance de la confiance en soi, indispensable pour se lancer, et la nécessité de supprimer ses peurs pour oser créer. Il nous a aussi fait part d'un souvenir d’enfance qui a été fondateur dans son parcours futur et s'est confié sur ce style si personnel qu’il cultive. Alexandra Carlin, parfumeur, nous transporte de sensations olfactives en descriptions visuelles. Une synthèse des sens très inspirante pour éveiller les siens. Elle nous a fait voyager en Inde, immense source d’inspiration olfactive et littéraire pour elle. Elle nous a décrit l'absence d'odeur et nous avons exploré avec elles des odeurs inavouables. Enfin avec Benoît Sitzia, compositeur, nous avons vu que la diversité est primordiale pour se renouveler. Nous avons parlé de psycho-synesthésie et de l’association de la musique à des sensations physiques, et aussi de son espace de travail! Merci à nos invités, à travers ces conversations chaleureuses, de nous avoir fait découvrir leur(s) passion(s)! ⭐✨⭐✨⭐✨⭐✨⭐✨⭐ Derrière le miroir on retrouve toujours le travail, le travail qui ne compte pas ses heures. Et aussi le juste équilibre à trouver entre confronter son oeuvre au public pour jugement ou au contraire s'en affranchir et n'écouter que son instinct. Pour créer il faut d'abord se connaître, se comprendre, se donner la chance. S'affranchir de l'autocensure pour plonger dans la page blanche... Et maintenant c'est à vous! -------------------------------------- Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Pour terminer cette première saison d'entretiens nous avons rencontré le neurologue David Bendetowicz. De la rêverie à l'"eureka" il nous éclaire sur ce qui fait de la créativité un processus tout aussi passionnant que complexe et qui ne fait que commencer à révéler ses rouages. David exerce à La Pitié-Salpêtrière ou il consacre son activité clinique au traitement de patients atteints de maladies neuro-dégénératives et désordres cognitifs et comportementaux. Il est coauteur d’études en neurosciences sur la créativité. Il a collaboré aux projets de recherche d'Emmanuelle Volle, neurologue et chercheuse dans le domaine de la créativité, au sein de l’équipe FRONTLAB de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, dirigée par Richard Levy et Bruno Dubois. Cette équipe s’est donné pour but de mieux comprendre le rôle et l’organisation du cortex préfrontal dans le contrôle, l’activation et l’inhibition des comportements volontaires dirigés et son effet modulateur sur la pensée créative. Il poursuit désormais sa formation dans la recherche en tant que doctorant au sein de l'équipe Neurochirurgie expérimentale de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, dirigée par Carine Karachi et Brian Lau. 4:30 Si les neurosciences, depuis les années 60, définissent simplement quelque chose de créatif comme étant utile + approprié (adapté au contexte), il est admis qu'il n'y a pas de création ex-nihilo mais plutôt une habileté plus ou moins forte de chacun à pouvoir faire des liens entre concepts notions, émotions prééxistants. Cette habilité à faire des liens se fait selon des processus contrôlés (de proche en proche - cf test des fluences verbales) ou des processus associatifs plus spontanés (idées originales, satisfaisantes, avec "effet de récompense"). 10:13 on parcourt avec David les différentes phases du processus créatif (qui ne s'enchaînent pas forcément toujours dans le même ordre) >> L'optimisation de la recherche qui est un état des lieux des données à disposition >> L'incubation dans la quelle il semble ne rien se passer mais pendant laquelle le processus se poursuit inconsciemment dans le cerveau >> La résolution - le moment où émerge une solution satisfaisante >> La vérification de la solution 12:39 On évoque plus en profondeur cette mystérieuse phase d'incubation. David nous explique qu'il existe un système qui est tout le temps actif dans le cerveau (et visible à l'IRM) et qu'on appelle le réseau par défaut. Et ce réseau est en lien avec les processus de rêverie (ou vagabondage mental / "mind wandering") et les processus associatifs inconscients. Et ce que David souligne c'est que nous ne sommes pas tous égaux vis-à-vis de la rêverie et que les parts de l'inné et de l'acquis dans cette aptitude sont difficiles à définir. 16:50 On se penche sur l'évolution de la créativité de l'enfance à l'âge adulte. A la fin de la vingtaine, notre cerveau fait une sorte de ménage dans ses connexions pour cristalliser nos notre façon de penser et d'associer les idées. Cet élagage a lieu dans le lobe frontal qui est le siège de nos fonctions exécutives. C'est le lobe frontal qui a la lourde responsabilité de nous faire faire les choix les plus appropriés dans notre vie de tous les jours, et d'inhiber les réponses préétablies pour nous permettre de nous adapter. Cet élagage indispensable à la structuration de la connaissance nous fait cependant perdre un peu de notre capacité à faire des associations lointaines. Et on le constate : Les plus experts d'un domaine ne sont pas forcément les plus créatifs dans ce domaine là car pour eux les choses sont simples, elles sont comme ça et leur capacité à faire des associations avec d'autres domaines est réduite. Au sein du lobe frontal il y a cependant un réseau de plusieurs régions (notamment une zone antérieure dans le lobe frontal) qui nous aide à rouvrir la porte à nos rêveries pour faire émerger des solutions innovantes. C'est Emmanuelle Volle qui avait entrepris, par méta-analyses, via l'étude de cas de lésions cérébrales, de cartographier les zones cérébrales impliquées ensemble en réseau dans les processus de créativité : "Un hub, comme une grand aéroport" 26:00 David nous décrit une autre étude réalisée sur les processus d'association d'idées, par évaluation de la "distance sémantique" entre des concepts. Les participants identifiés comme les plus créatifs par l'étude étaient ceux capable de trouver les liens entre les mots à première vue éloignés. Et dans cette étude, la zone du cerveau qui s'active est bien la même que celle identifiée par les méta-analyses. 29:36 Le "flow". Il y a une récompense cognitive via un bonus de dopamine à la recherche d'information. Et il est possible qu'il y ait aussi une récompense similaire dans le processus de création et d'innovation. 33:08 On a ensuite questionné David sur la créativité dans son travail de neurologue et de chercheur. Si les études de médecine en général n'invitent pas à la créativité mais plutôt à l'application de méthodes strictes il cite en revanche de nouvelles techniques d'apprentissage plus créatives. Il cite en exemple la sémiologie neurologique dont l'apprentissage peut être facilité par du mime (technique développée par Emmanuel et Constance Flamand-Roze). Dans l'exercice de son métier au quotidien la créativité est sollicitée cependant face à des diagnostics difficiles pour aller chercher une solution, et aussi lorsqu'il n'y a pas de médicament à proposer, pour trouver des moyens d'aider les patients. Il cite en exemple un atelier de "danse therapy" pour des patients parkinsoniens (qui subissent une baisse de dopamine justement) pour qui la stimulation de la créativité via la danse a eu un effet réellement épanouissant. 40:40 Pour cette seconde partie rituelle à la découverte des étoiles de notre invité, David joue avec nous le jeu du voyage dans l'infiniment grand et l'infiniment petit. Ensemble nous avons discuté de structures grandioses et de connexions entre les cerveaux, mais aussi d'échangeurs neuronaux, synapses tricolores et vaisseaux nanométriques comme ceux du dessin animé La Vie que David aime beaucoup. Si on lui parle d'une grève des neurones David répond "on est plus biologique, on redevient minéral". Et pour le feu d'artifice physiologique de l'"eureka", un bouquet final à l'unisson qui donnerait la solution, comme la dernière note d'une symphonie. 49:40 On a redemandé des exemples de patients dont une lésion cérébrale avait modifié la créativité (autre que celle de la légende urbaine du réveil de coma en parlant une autre langue!) et il nous a donné celui de Maurice Ravel et sa composition du Boléro concomitante de son atteinte au lobe temporal, qui provoque justement une tendance à la répétition. D'autres patients avec des lésions au lobe frontal ont semblé devenir plus créatifs en peinture mais aussi avec des formes très répétitives. Des premières audacieuses trépanations du néolithique jusqu'aux méta-analyses de données sur patients lésés la découverte du cerveau a parcouru un long chemin. Les zones où siègent les processus de la créativité se précisent mais il reste encore beaucoup à explorer pour comprendre comment ils fonctionnent en réseau. On a réalisé avec David que la structuration de notre connaissance s'était fait au détriment d'une partie de la créativité de notre enfance. Heureusement la créativité peut être favorisée par le vagabondage mental propice à l'incubation des idées. Pour David c'est le calme de la nuit qui est propice, probablement car la fatigue provoque un relâchement de certains processus de contrôle et ainsi favoriser la rêverie. Mais chacun peut trouver son heure pour rejoindre ses étoiles! Publications de David Bendetowicz : https://www.researchgate.net/profile/David_Bendetowicz Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Pour Benoît Sitzia, compositeur et fondateur du Collège Contemporain, la musique est un matériau que l'on doit appréhender, fissurer, pour se l'approprier. A voile gonflée à travers l'histoire de la musique, du classique au contemporain, celui qui se qualifiait comme "mauvais élève" dans son apprentissage musical nous a parlé de transgression, d'obstination et de singularité, et aussi de poésie et d'innovation. Ecouter Benoît Sitzia sur Souncloud Nous avons rencontré Benoît en novembre 2019, à l'occasion du festival Innovasound dont il est à l'initiative, et qui a pour objet la rencontre entre l’humain et la technologie en utilisant le médium de la musique. Benoît a qualifié son apprentissage de la musique d'"aventure", tout de suite marquée par l'indiscipline - une volonté de faire les choses à sa façon. La musique a toujours fait partie de sa vie, dans des styles très variés. Mais comme il le dit "faire de la musique ce n'est pas forcément faire d'un instrument" et c'est l'univers complet de la musique qui le fascine, comme espace de découverte. Il débute par un peu de piano à 7ans, puis enchaîne avec la guitare classique, puis l'orgue. 08:00' La composition il n'y vient pas tout de suite dans son parcours car il la pense réservée aux génies, aux détenteurs de l'oreille absolue, jusqu'à comprendre que la travail pouvait y mener, que l'oreille se muscle, à l'image de J-S.Bach qui a appris la musique en recopiant celle de ses aînés. En citant Igor Stravinsky et Pierre Boulez il nous explique que la composition est pour lui d'abord un art de la transgression permanent et la musique un objet qu'on chérit et qu'on détruit à la fois. Plus que la recherche du beau c'est la transformation qui l'intéresse. Pour Benoît quand on créée il faut accepter la diversité pour ne pas s'enfermer... Ses premières envies de compositions lui viennent quand il commence à avoir envie de réinterpréter certaines oeuvres qu'il étudiait en cours "pour qu'elles sonnent mieux". "Moi je pensais (depuis toujours) qu'on faisait d'un instrument pour écrire de la musique. J'ai toléré très rapidement le solfège pour cela, j'en demandais même plus pour pouvoir écrire ce que j'imaginais musicalement pour mon instrument, mais sans me penser compositeur." Sa légitimité comme compositeur lui vient avec l'obstination dans le travail. 21:30 "Les musiques de création". Pour beaucoup de monde être compositeur de musique classique contemporaine semble abstrait tant cette musique semble pour beaucoup d'entre nous appartenir au passé. Pour Benoit pour la valoriser il faut proposer une expérience autour de cette musique - via notamment des dispositifs immersifs. Et pour lui, cette ouverture va faire entre la musique dans une nouvelle ère - celle des "musiques de création". Benoît s'intéresse tout particulièrement au développement de la réalité virtuelle, qui permet d'explorer la visualisation d'image via le son. 31:20' 2de partie - Dans les étoiles de Benoît on a parlé de rapport au temps, d'éphéméride. On s'est projetés dans la poésie musicale des premiers hommes, du lien entre la musique et le toucher - de son ressenti des cordes et aux touches, de communion entre interprètes. Entre ordre et désordre Benoît se créée facilement sa bulle pour composer et se sent facilement chez lui partout. Il compose aussi sur d'autres terrains comme la cuisine, et comme en musique et aussi en parfumerie, il souligne le risque de mettre l'ingrédient de trop, et la nécessité de sélectionner et faire le deuil de ce que l'on a mis de côté! Comme Alexandra Carlin le racontait avec le parfum dans l'épisode 2, il travaille aussi sur des accords personnels qu'il va distiller pour n'en garder qu'une essence... Pour Benoît la musique est une matière d'images et de sensations qui s'appréhende avec ses mots et ses émotions. Peut-être par ce qu'il a dès le début voulu "faire à sa façon", il s'exprime avec beaucoup de créativité et de liberté dans la musique classique, et voit en elle un terrain d'expérimentation et d'innovation qui n'a pas fini de nous surprendre. Extrait musical diffusé : "Agogique du Silence" avec l'ensemble Chromosphère (saxophone : Raphaël Jaffiol, Accordéon : Lisa Heute, prise de son : Hugo Scremin), avec l'aimable autorisation de Benoît Sitzia. Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Pour ce troisième épisode, c'est le créateur entrepreneur Yacine Challal qui s'est prêté au jeu de notre interview à 2 voix. La tête dans les étoiles mais les pieds bien sur Terre il nous a montré comment sa détermination avait été sa force tout au long de son parcours pour mettre de côté l'autocensure et mener à bien ses projets. On a parlé de sa passion pour les bijoux qui nait dans l'enfance avec la boîte à bijoux en coquillages de sa maman, reste en parenthèse quelques années et se ranime lorsqu'il devient à 20 ans vendeur au Printemps Hausmann pour une marque de bijouterie fantaisie allemande. "J'étais jeune et sans peur et j'ai cru que je pouvais aller loin avec ça". Et comme personne ne l'arrête, il fonce. On lui fait confiance avec bienveillance et cela lui donne une motivation immense. "J'ai dû me mettre à la page, tout apprendre, faire semblant de tout savoir", jusqu'à apprendre l'allemand pour n'avoir plus aucun frein et être à la hauteur de la chance qui lui avait été donnée. 9:40 Il nous raconte ensuite la genèse de son propre projet, CARRE Y. "Après cette success story qui n'était pas tout à fait la mienne, j'avais envie d'exister pour moi". Il est alors conforté par ses résultats, son réseau et sa connaissance du marché, et son "sens du bijou" - l'envie de voir ce que les autres font "Je suis hyper curieux de la créativité des autres, elle me fascine", "je suis un vrai scanner à bijoux"... 12:40 Pour Yacine l'envie de réussir est une attitude, et c'est à son enfance en Seine-Saint-Denis et à son histoire familiale qu'il attribue "ce sens de la démerde" qu'il a toujours eu : "on vaut plus que de là d'où on vient". Alors oui forcément il est toujours tourné vers l'avenir : "le passé m'emmerde absolument"! 13:30 CARRE Y, le projet de sa vie, propose initialement dans les grands magasins un espace regroupant les bijoux d'une sélection de créateurs mais nous dit-il "le business a raison des utopies" et finalement, après tout, il finit par centrer son offre sur ses propres collections. 16:24 Il nous parle plus concrètement de créativité. Et comme fondement à sa propre créativité de cette clé de l'entrepreneuriat : "Il y a un truc que j'ai éliminé depuis très très longtemps, c'est la peur". "J'ai quelque chose à dire je veux réaliser quelque chose, j'y vais". Chez CARRE Y il supervise de développement des bijoux de leur dessin à leur mise sur le marché dans un rythme de travail très intense. Et c'est cet acte créatif de mise au monde du bijou qui lui plait. Un bijou une fois qu'il existe, il m'ennuie. J'en veux plus j'en veux plein. Pas de fidélité avec les bijoux! Ils sont à peine là que j'en veux d'autres. Chez Yacine pas de rituel, la création trouve un peu de place à la fin de ses journées d'entrepreneur, mais s'épanouit mieux dans la déconnexion.. 27:37 Dans les étoiles de Yacine on a parlé de superflu, de nudité, de chimère... On a évoqué l'univers des bijoux pour homme dans lequel il croit beaucoup, de sa collection de bijoux victoriens. On s'est demandé comment faire son marketing personnel quand on ne rentre pas dans les cases. Pour Yacine l'important c'est d'y mettre du coeur. "Je vends MES bijoux avec autant d'amour et de puissance que j'ai eu à les créer"... ----------------------------------------------------------------------------------------------- Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Pour ce second entretien, c'est la parfumeur Alexandra Carlin qui révèle des aspects de son métier qui ne manqueront pas de susciter votre curiosité. De l'idée au flacon, c'est une grande concentration de sa personnalité qui infuse ses parfums. Avec ses évocations imagées des matières premières les plus étonnantes elle nous a donné envie de surprendre plus souvent notre nez. Avec Alexandra on a essayé de définir la formule idéale d'un bon parfum - ce parfum qu'on aime jusqu'à l'addiction. Pour elle il faut trouver le difficile équilibre entre lisibilité et signature forte. Partir d'une histoire très imagée pour composer. Ensuite il est facile et tentant d'ajouter toujours plus de matières premières mais il faut aussi savoir en enlever. Changer de famille olfactive pourquoi pas tant que l'on garde le prétexte initial. Car elle en est sûre, ce qui plaît immédiatement paraît toujours simple. Avec elle on a parlé du d'écriture et de hors-sujet, de voyages en Inde et des odeurs surprenantes de sa palette. Pour nous elle a donné des odeurs à des couleurs et des ambiances et nous a ouvert un peu les portes de ce métier tout aussi mystérieux qu'il est fascinant. Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : "Liberate", Immersive Music
Pour cette toute première conversation, c’est la pianiste franco-américaine Susan Manoff qui nous a chaleureusement reçues chez elle. Entre quelques arpèges sur le clavier, elles nous a parlé des premières notes de son enfance, d’écriture, d’incarnation et aussi du silence. Elle commence par nous raconter son éveil au piano, au toucher, transmis par sa mère puis ses professeurs via la curiosité et le jeu, et leurs attentions bienveillantes qui la placent au centre de son monde et la guident dans sa créativité via l’écoute de ses émotions. A 08:45′ elle parle du silence comme émotion fondatrice, et de l’ouverture de la messe en Si de Bach. « Le silence est-ce que c’est rien ou est-ce que c’est tout? » Puis à partir de 12:40′ on a parlé de sophrologie et de l’importance du travail mental et de l’association aux gestes pour la mémorisation, l’appropriation d’un morceau. Pour elle la vocalité, le souffle et le mouvement sont indissociables de sa pratique au piano. Elle évoque la poétesse Mary Oliver qui a dit « j’ai été sauvée par la beauté du monde », et le compte amérindien « Good wolf bad wolf » – La créativité passe aussi par des sentiments durs, « parfois on se replie, on rampe, on crache dans l’ombre de nous même » – Bon loup ou mauvais loup, celui qui gagne c’est celui qu’on nourrit! A 22:00′ on a ensuite parlé plus de son lien au autres, de la rencontre, l’adéquation, l’équilibre à trouver entre le musicien et le chanteur, de la continuité du travail et de la scène. Elle évoque cette part d’égo qu’il faut assumer. A 28:00′ Elle nous parle de son rituel d’écriture quotidien – 3 pages à la main au réveil – qu’elle a initié après avoir lu le livre de Julia Cameron, « The artist’s way ». « L’imagination est juste là, est-ce qu’on a le courage de l’appliquer à nous-même? » Observer qui elle est, ses croyances, dépasser ses frustrations et le regard des autres, coucher ses sensations sur le papier… Prendre rendez-vous avec soi-même tous les matins. A 32:00′ On a parlé de poésie et d’incarnation d’un morceau. Quelle main on met dans la matière? Susan mime et danse ses pièces, dessine dans ses partitions… utilise les symboles et le mouvement pour intégrer la musique, l’ancrer dans sa mémoire. A 34:30' Elle nous a raconté 2 moments de magie sur scène. Le premier, celui d’un concert ou elle a senti ce qu’on pourrait appeler un « flow » : Ces morceaux de Bach qu’elle a étudiés et joués : « je les ai sués, je les ai vécus je les ai aimés, je me suis roulé dans leur boue, je les ai mis en plein soleil, je les ai pris dans la nuit » jusqu’à sentir ce moment extraordinaire « d’avant la peur », « au dessus de moi », une osmose organique pas ressentie depuis l’enfance… Le second c’est un concert donné au lendemain des attentats du Bataclan au Théâtre des Champs Elysées, « une rencontre avec qui je suis », l’émotion du silence et d’une bougie posée avant l’infinie joie d’une sonate de Mozart pour violon et piano. A 41:20, Susan imagine spontanément pour nous un paysage qu’elle va fouler de ses pieds A 46:40 on a parlé de son rôle au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, de sa façon d’inviter les étudiants préparer un rôle à travailler un répertoire comme une matière, d'« écouter avec les yeux » et « voir avec les oreilles », de chanter les sons de la musique, ou encore « tomber amoureux d’une langue qui n’est pas la nôtre ». Susan nous a dit « La créativité, la curiosité et l’amour des autres sont au centre de ma vie », et c’est une évidence pour ceux qui la connaissent. L’humour, pour elle, est primordial, et la joie qu’elle a de jouer, son sourire quand elle est au piano la rendent particulièrement attachante! Morceaux diffusés : JS Bach, Messe in h-moll, BWV 232, Kirie Eleison, Peter Schreier "The Desire For Hermitage" et "Songs My Mother Taught Me", issus de « Long Time Ago » le dernier album de Susan Manoff en duo avec la mezzo soprano Adèle Charvet Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Générique : « Liberate », Immersive Music
Nous sommes Marylene Ricci et Hélène Marois, et nous allons avec nos invités décortiquer ensemble les mécanismes de la production d’idées. Nous avons tous en tête l’image de l’artiste à son bureau tard dans la nuit, à qui vient l’éclair de génie. Mais le hasard ne touche que les esprits préparés. Comment nous installer alors nous aussi dans un environnement propice à faire surgir l’étincelle? La créativité, c’est LA compétence professionnelle qui a le vent en poupe. Mais alors qu’elle est invoquée partout, beaucoup d’entre nous avons l’impression frustrante de ne pas l’exploiter suffisamment. Et pourtant nous sommes tous créatifs, chacun à notre façon. Mais comment s’exprime notre créativité, comment fonctionne-t’elle? Comment la stimuler pour développer nos talents au quotidien? C’est ce que nous allons explorer au fil des saisons de ce podcast, qui se termineront par un atelier sonore de créativité guidée. Et pour cette première saison intitulée “Prendre rendez-vous avec soi”, nous partirons à la découverte des connections créatives entre la mémoire, les émotions et les sens. Et si vous preniez un RV hebdomadaire avec le créatif qui sommeille en vous? Bon voyage! Ecriture, production & réalisation : Marylène Ricci et Hélène Marois Montage : Titouan Dumesnil Musique : "Liberate", Immersive Music