L'histoire contemporaine de l'Afrique à travers ses grands hommes. Illustrée d'archives sonores et de témoignages des acteurs encore vivants. Nul n'a le droit d'effacer une page de l'histoire d'un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme. Une émission présentée par Alain Foka. *** À…
excellent, shady deals.
Listeners of Archives d'Afrique that love the show mention: please change, narrated,24 octobre 1964. La Rhodésie du Nord accède à l'indépendance et se dote d'un nouveau nom : la Zambie. C'est le 36ème État du continent à obtenir ainsi sa liberté. La lutte a été longue et sanglante contre le colonisateur britannique et Kenneth Kaunda, qui proclame l'accession du jeune État à la souveraineté internationale, est l'un des plus grands artisans de cette liberté conquise. Mais pour le nouveau président, ceci n'est qu'une étape dans la lutte pour l'émancipation totale du continent.
En cette première moitié de la décennie 1960 dans la fédération de Rhodésie et du Nyassaland, les positions du gouvernement colonial britannique et des populations noires semblent bien éloignées. Tellement éloignées que l'affrontement est inéluctable. Qui va tirer profit de cette tension ? Kenneth Kaunda, qui prône la non-violence et qui n'est pas très écouté sur ce point par les militants nationalistes, ou Londres qui reste sourde aux aspirations de liberté exprimées par la majorité ?
C'était le combat de sa vie : libérer son peuple de la colonisation, le sortir de cette fédération artificielle où il était traité avec mépris et condescendance. La Rhodésie dont le nom en lui-même était une insulte pour les populations locales. Avec lui, la Zambie est née. Archives d'Afrique vous propose de partir à la découverte de Kenneth Kaunda, surnommé aussi le « lion du Zambèze ».
1958. Sourou Migan Apithy, militant en faveur du oui au référendum pour la communauté proposé par le Général de Gaulle, est à la fois le maire de la capitale politique Porto Novo mais également le chef du gouvernement autonome. Il sera très vite écarté et remplacé par celui que l'histoire retiendra comme le père de l'indépendance du Dahomey, Hubert Maga.
Après la victoire des alliés sur le Troisième Reich à laquelle les soldats de l'Empire colonial français ont activement participé, Paris sait qu'elle va devoir lâcher du lest dans les colonies. Gaston Monnerville, désigné pour présider la commission en charge de préparer le statut politique des colonies et de leur représentation au Parlement français, fait appel à quelques Indochinois et Africains, dont un certain Sourou Migan Apithy. Le jeune Dahoméen entre de plain-pied sur la scène politique.
Amilcar Cabral est parvenu à reconquérir plus de deux tiers du territoire. Malgré les moyens militaires de plus en plus importants que déploie le Portugal, malgré les bombes au napalm qu'il lâche sur les populations, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) continue de gagner du terrain, et Amilcar Cabral parvient à mettre la communauté internationale du côté des opprimés. Assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry, il ne connaîtra donc jamais l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, cause à laquelle il a consacré vingt ans de sa vie.
Dès la première année de la lutte armée adoptée par Amilcar Cabral, les résultats sont spectaculaires. Même les colonisateurs portugais reconnaissent en 1964 qu'au moins 15% du territoire est désormais aux mains du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap Vert qui vole de victoire en victoire. Cette ascension fulgurante oblige le Portugal à organiser une contre-offensive et déployer d'importants moyens militaires. Il va notamment africaniser la guerre en incorporant massivement des locaux au sein de ses troupes et accorder des promotions aux élites traditionnelles qui désormais collaborent avec eux. La lutte change de visage.
Après avoir épuisé toutes les voies du dialogue, devant les violences intempestives du pouvoir colonial, Amilcar Cabral, le leader du Parti africain de l'indépendance des peuples de Guinée et du Cap-Vert, le PAIGC, a choisi d'adopter une autre stratégie pour libérer son peuple : la lutte armée. Installé depuis 1960 à Conakry où Sékou Touré a fourni à son mouvement et aux autres organisations indépendantistes de la région une base de combat, Amilcar Cabral va dans un premier temps s'employer à fédérer les différents partis clandestins qui militent pour l'indépendance dans les pays de colonisation portugaise.
Bien qu'il n'ait pas géré son pays, comme la plupart des militants des indépendances des années 60 baptisés affectueusement de pères de l'indépendance, Amilcar Cabral reste l'un des principaux combattants de la lutte pour l'accession à la souveraineté de son peuple. Mieux, son approche était déjà panafricaine puisque son combat n'était pas uniquement celui de la libération de la Guinée Bissau, ex Guinée portugaise. Retour sur le destin d'un véritable penseur des indépendances africaines.
Après la signature d'un accord de paix à Lusaka le 20 novembre 1994, l'espoir renaît en Angola. On se prend à rêver de la paix après 19 années de guerre civile qui ont profondément meurtri le pays. Jonas Savimbi est optimiste et envisage même très sérieusement de rencontrer son adversaire, son frère ennemi, le président Jose Eduardo Dos Santos du MPLA - le Mouvement populaire de libération de l'Angola - qu'il combat depuis l'accession de l'Angola à l'indépendance. Les pressions internationales semblent avoir eu raison de sa résistance. Pour combien de temps ?
Alors que toutes les nations africaines ou presque boycottent très officiellement le régime d'apartheid d'Afrique du Sud, Jonas Savimbi appuie lui sa stratégie de conquête du pouvoir en Angola sur le régime de Pieter Botha. Face à l'indignation de la communauté internationale, il brandit la realpolitik. Hors de question de se passer de cette aide précieuse qui lui permet de tenir tête au régime de Luanda.
Lorsque l'Angola accède à l'indépendance, le 11 novembre 1975, elle est déjà confrontée à un autre problème. Les principaux mouvements qui se sont battus pour l'obtention de la souveraineté internationale ne partagent pas les mêmes idées. Le MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) marxiste-léniniste et l'anti-communiste UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) vont se livrer une guerre sans merci, chacun soutenu par des puissances étrangères.
Surnommé Galo negro qui signifie le «coq noir», Jonas Savimbi est le principal fondateur en 1966 du mouvement politique et militaire UNITA, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola. Indépendance, révolution des œillets, élections, guerre civile... La vie de ce leader socialiste, pleine de rebondissements, s'arrête brutalement le 22 février 2002, lorsqu'il est tué par l'armée angolaise.
En cette fin d'année 1991, le chef de l'État nigérien Ali Saïbou est confronté à une importante crise politique qui l'oblige à s'expliquer devant son peuple, lors d'une houleuse conférence nationale. Il est directement mis en accusation par un officier de son armée, devant les caméras de télévision…
Arrivé au pouvoir en 1987 à la tête d'un Niger divisé par le règne de son mentor et prédécesseur Seyni Kountché, le général Ali Saïbou joue dans un premier temps la carte de l'apaisement. Initialement opposé au multipartisme, il est contraint de lâcher du lest face au vent de liberté soufflant depuis la chute du mur de Berlin. Le 29 juillet 1991, s'ouvre alors la Conférence nationale souveraine au sein de laquelle vont s'affronter société civile et pouvoir en place dans un climat tendu.
Ancien soldat de la Coloniale, Ali Saïbou est reversé dans l'armée nigérienne peu après l'indépendance du pays. En avril 1974, il participe au coup d'état mené par Seyni Kountché contre le Président en place Hamani Diori. Kountché arrivé au pouvoir, Saïbou est nommé ministre de l'Economie rurale et devient chef d'état-major général deux ans plus tard. Homme de confiance du régime ayant la sympathie des populations rurales, il est pressenti comme le successeur de Kountché.
Si Jacques Foccart, le « monsieur Afrique » du général de Gaulle, a tissé un formidable réseau à travers tout le continent, avec un peu partout la présence de barbouzes, des anciens des services de renseignements français, les coups de force des mercenaires ne sont pas toujours couronnés de succès.
S'il est souvent accueilli sur le continent africain comme un chef d'État, c'est que Jacques Foccart y est un « faiseur de rois ». Celui qui murmure à l'oreille du président de Gaulle les grandes orientations de la politique africaine de la France. Une politique qu'il a conduite avec un certain succès puisque les indépendances proclamées, en cette année 1960, se sont déroulées sans heurt. Les hommes au pouvoir sont tous des proches, et la plupart des opposants sont en exil ou ont été éliminés.
En 1958, un vent de liberté souffle un peu partout en Afrique. Les nationalistes manifestent, parfois violemment, leur désir d'autonomie. Le général De Gaulle ne peut plus rester sourd à ces aspirations légitimes et comprend qu'il lui faut désormais tenir ses promesses faites à Brazzaville en 1944. Il charge alors Jacques Foccart de choisir les leaders nationaux de demain, les collaborateurs les plus malléables, les plus ambitieux et acquis à la cause de Paris.
Il est l'initiateur de la Françafrique, le père fondateur de cette immense toile qui devait, après les indépendances, maintenir sous son giron l'Empire dont avait besoin la France pour restaurer sa puissance. Jacques Foccart, petit homme à la fois craint et discret, n'a pas d'équivalent sous la Vème République. Ce résistant, gaulliste de la première heure, s'est posé comme l'intermédiaire indispensable entre Paris et ses anciennes colonies africaines.
En 2007, Mouammar Kadhafi est reçu à Paris par le président Nicolas Sarkozy avec tous les égards. Le paria d'hier, isolé pendant sept ans et banni de toutes le tribunes internationales, parade désormais dans les grandes capitales occidentales. Quel revirement de situation ! Le Guide libyen reçoit aussi les grands de ce monde sur ses terres, à Tripoli. Il est dorénavant un chef courtisé, et même un allié dans la lutte contre l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda.
Septembre 1999. Évènement historique, la Libye accueille un sommet extraordinaire de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA). C'est l'occasion pour Mouammar Kadhafi de déployer son idée d'Union africaine. Il lui faut des alliés sur lesquels il a un poids, une influence. Il doit s'appuyer sur les Africains, et en particulier ceux du sud du Sahara.
Après sept années d'embargo, Mouammar Kadhafi a cédé aux exigences des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et des Nations unies qui exigeaient qu'il livre à la justice les suspects de l'attentat de Lockerbie. Les sanctions contre son pays sont levées et le Guide libyen s'apprête désormais à retrouver le concert des Nations dont il était exclu. Mouammar Kadhafi peut à nouveau voyager, investir, retrouver ses avoirs, mais aussi rêver d'un dessein international.
1992. La Libye est isolée et son économie durement frappée. Les denrées importées commencent à manquer et les prix flambent. Dans le pays, le mécontentement grandit. Les difficultés suscitées par l'embargo ne sont plus contenues. Les guerres de tribus réapparaissent et les islamistes profitent de cette situation pour faire leur retour sur la scène politique.
La double crise du pétrole en 1973 et 1979 amène le monde à revoir sa consommation. Aux Etats-Unis, le président Jimmy Carter met sous embargo leur importation de pétrole libyen, et l'exploitation de nouveaux gisements non contrôlés par l'OPEP - Organisation des pays exportateurs de pétrole - bouleverse le marché. Mouammar Kadhafi rencontre ses premières difficultés économiques, une situation qui va naturellement l'amener à revoir son soutien aux mouvements révolutionnaires.
Après dix années passées à la tête de la Libye, Mouammar Kadhafi a réussi à se faire un nom et à se tailler une place sur l'échiquier politique international. Il s'est également imposé à l'intérieur même du vaste territoire qu'il gouverne, craint par des adversaires n'ayant souvent pas d'autre choix que celui de l'exil.
Fort de son succès contre les mastodontes pétroliers qui faisaient la loi en Libye, Mouammar Kadhafi sort grandi de ses premières années à la tête du pays. Il passe pour un bon gestionnaire qui a su apporter un meilleur niveau de vie aux Libyens. Mais ses coups de folie, son activisme et ses positions anti-impérialistes inquiètent de plus en plus. Le durcissement de son régime, qui va jusqu'à chasser les opposants installés à l'étranger et soutenir les différents mouvements nationalistes, préoccupe les chancelleries occidentales.
Après être parvenu dès son accession au pouvoir à faire plier à lui tout seul les grandes firmes occidentales qui exploitaient le pétrole en Libye, Mouammar Kadhafi lance en cette année 1973 sa troisième théorie universelle, le socialisme arabe. Et la guerre du Kippour lancée par Anouar el-Sadate lui donne l'occasion exceptionnelle de relancer son grand projet d'unité arabe.
Après avoir renversé la monarchie qui dirigeait la Libye depuis 1951 et condamné le roi Idris 1er à l'exil, le tout nouveau colonel Kadhafi devient l'homme fort de ce vaste ensemble sahélien. Grand admirateur de Nasser et de son panarabisme, Mouammar Kadhafi lui emprunte pour mener à bien sa révolution son modèle de gouvernement en créant un Conseil de la révolution.
Fin 1965, Mouammar Kadhafi quitte pour la première fois la Libye. Direction l'Angleterre et son British Army Staff College où il effectue un stage comme officier de transmissions. Son objectif est clair dans son esprit, et il travaille désormais à placer aux postes stratégiques de l'armée ses amis qui partagent son projet d'unité arabe et de restauration de la grandeur de la Libye. Avec un accent particulier mis sur le comportement, le respect des valeurs et la pratique de l'islam.
Le rebelle Jonas Savimbi mort et la paix revenue en Angola après 27 années de guerre civile, José Eduardo dos Santos se présente comme l'homme qui a ramené le calme et promet de reconstruire le pays pour un faire une puissance continentale. Il bénéficie de la hausse des cours du pétrole et multiplie les partenariats.
31 mai 1991. A Estoril, station balnéaire portugaise, le président angolais JoséEduardo Dos Santos et le chef de l'Unita (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) Jonas Savimbi signent les accords de paix de Bicesse et mettent fin à seize années de guerre civile. Mais pour combien de temps ? Les belligérants respecteront-ils les termes de ces accords ? L'Angola pourra-t-elle profiter durablement de ce premier répit depuis son indépendance ?
Arrivé aux affaires au lendemain de la mort du président Agostinho Neto en cette fin d'année 1979, José Eduardo dos Santos est aussitôt confronté à la guerre qui secoue l'Angola. Six jours seulement après sa prise de pouvoir, le régime de Pretoria déclenche une attaque aérienne de grande envergure, avec pour principal objectif la destruction des infrastructures de la ville de Lubango. À la recherche de solutions diplomatiques, Dos Santos va aussi devoir faire face à Washington qui arme son adversaire, le chef rebelle Jonas Savimbi.
1975. Après plus de 400 ans de colonisation portugaise, l'heure de l'indépendance de l'Angola a sonné. Contrairement aux autres territoires où le colonisateur a placé un chef à la tête du jeune État au moment de l'accession à la souveraineté internationale, le Portugal a quitté le pays sur la pointe des pieds, laissant face à face les différents mouvements de libération qui le combattaient. La guerre d'indépendance a laissé place à une guerre civile, avec des mouvements armés par les grandes puissances. L'Angola est un vaste champ de bataille qu'Eduardo dos Santos, désormais ministre des Relations extérieures, est chargé de représenter et de défendre à l'international.
Tandis que la plupart des colonies françaises et anglaises accèdent en cascade à l'indépendance en cette année 1960, dans l'Afrique portugaise rien ne bouge. L'administration coloniale durcit même le ton en Angola et réprime systématiquement et impitoyablement les nationalistes. Les principaux leaders comme Agostinho Neto sont arrêtés et déportés. Le jeune José Eduardo dos Santos travaille lui aussi clandestinement, parmi les étudiants, au renversement de la domination coloniale portugaise.
16 octobre 1969. Alphonse Massamba-Débat, qui s'est retiré dans son village depuis sa démission, est arrêté par le nouveau régime. Il est accusé de l'assassinat à Brazzaville des trois fonctionnaires quatre ans plus tôt, alors qu'il était aux affaires. Quelle sera l'issue du procès ? L'ancien président Massamba-Débat a-t-il fini de jouer sa partition dans l'histoire contemporaine du Congo ?
Alphonse Massamba-Débat qui a amorcé un important virage à gauche, le plaçant désormais dans cette période de guerre froide dans le bloc de l'Est doit, malgré sa forte conviction politique aux idéaux de ce camp, résister à la pression des syndicalistes qui l'ont installé aux affaires. Tandis que ces derniers souhaitent instaurer une République socialiste sur le modèle cubain ou chinois, le président congolais préfère un socialisme bantou tenant compte des traditions et des réalités africaines. Une opposition idéologique qui a créé un climat de tension réelle au sein des institutions étatiques. Alphonse Massamba-Débat est de plus en plus isolé.
Décembre 1963. Une nouvelle Constitution est votée par référendum au Congo. Le président Massamba-Débat amorce un rapprochement avec les nations du bloc de l'Est, et Cuba devient l'un de ses principaux alliés. L'année suivante, le MNR, le mouvement national de la révolution, est le parti unique dans le pays.
Personnalité incontournable du paysage congolais, Alphonse Massamba-Débat a marqué l'histoire de l'indépendance de son pays. Appelé aux plus hautes fonctions suite à la démission forcée de Fulbert Youlou en 1963, il sera lui-même contraint de quitter son poste, cinq ans plus tard à la faveur de Marien Ngouabi. Alphonse Massamba-Débat sera rendu responsable de l'assassinat de ce dernier, condamné et exécuté le 25 mars 1977.
1975. Après plus de 400 ans de colonisation portugaise, l'heure de l'indépendance de l'Angola a sonné. Contrairement aux autres territoires où le colonisateur a placé un chef à la tête du jeune État au moment de l'accession à la souveraineté internationale, le Portugal a quitté le pays sur la pointe des pieds, laissant face à face les différents mouvements de libération qui le combattaient. La guerre d'indépendance a laissé place à une guerre civile, avec des mouvements armés par les grandes puissances. L'Angola est un vaste champ de bataille qu'Eduardo dos Santos, désormais ministre des Relations extérieures, est chargé de représenter et de défendre à l'international.
Tandis que la plupart des colonies françaises et anglaises accèdent en cascade à l'indépendance en cette année 1960, dans l'Afrique portugaise rien ne bouge. L'administration coloniale durcit même le ton en Angola et réprime systématiquement et impitoyablement les nationalistes. Les principaux leaders comme Agostinho Neto sont arrêtés et déportés. Le jeune José Eduardo dos Santos travaille lui aussi clandestinement, parmi les étudiants, au renversement de la domination coloniale portugaise.
Après la Tunisie, l'Égypte ? La chute de Zine el-Abidine Ben Ali va donner des ailes aux Égyptiens qui n'imaginaient pas un tel scénario possible. Aussitôt l'opposition s'organise. Les manifestations prennent de l'ampleur au Caire, à Suez et à Alexandrie. Les moyens de communication, comme internet et les lignes téléphoniques, sont suspendus et un couvre-feu est instauré. La place Tahrir ne désemplit pas, de jour comme de nuit. Les amis traditionnels du président Moubarak commencent à le lâcher…
Si Hosni Moubarak s'emploie à rassurer sur son état de santé, toute l'Égypte ou presque ne croit plus en lui. À 81 ans et après 29 ans de règne sans partage, la majorité de ses compatriotes ne rêvent plus que d'alternance. Une alternance qui ne soit pas incarnée par son fils Gamal, que le raïs a stratégiquement placé au sein du parti.
À Louxor, ce 17 novembre 1997, c'est la stupeur. Six assaillants déguisés en agents de sécurité massacrent 58 touristes et 4 Égyptiens. Le président Hosni Moubarak qui, jusque-là, donnait l'impression de maîtriser les islamistes, doit vite réagir. Il doit rassurer à la fois ses compatriotes, mais également la Communauté internationale et les millions de touristes qui, chaque année, viennent visiter son pays.
6 octobre 1973. Le président Anouar el-Sadate lance son armée à travers le canal de Suez. L'armée égyptienne s'impose dans un premier temps sur les Israéliens dans le Sinaï. Au poste de commandant en chef de l'aviation égyptienne, un certain Hosni Moubarak dirige les opérations aériennes offensives qui permettent à l'infanterie égyptienne de traverser le canal de Suez. Rassemblant tout ce qui vole, il lance une attaque surprise contre les positions israéliennes, un acte qualifié d'« épique, héroïque et glorieux » par Anouar el-Sadate. Mais rapidement, les forces israéliennes se réorganisent et passent à la contre-offensive.
Au Cameroun, une terrible répression s'abat sur les nationalistes. Tandis que la majorité d'entre eux a finalement choisi l'exil depuis l'interdiction de l'Union des populations du Cameroun (UPC), le leader Ruben Um Nyobe a choisi de continuer son combat sur place. Même s'il est dépassé par son aile gauche avec la création d'une branche armée qui frappe les traîtres et collabos dans la région Bassa, il refuse de renier son parti. Et n'accepte pas l'offre de ralliement proposée par Pierre Messmer, le haut-commissaire de la République française au Cameroun. Un refus synonyme de condamnation à mort.
Nous sommes en 1956. Quatre ans après avoir émis le vœu de réunification et d'indépendance pour son pays le Cameroun, Ruben Um Nyobe attend toujours. Plus grave, l'UPC, parti dont il est le secrétaire général et devenu en quelques années le principal mouvement politique sur l'ensemble du territoire, a été interdit par l'administration coloniale. Um Nyobe, menacé d'arrestation, vit désormais dans le maquis, dans sa région forestière de Boumnyebel. Mais le leader n'a pas pour autant capitulé.
En 1954, le mouvement nationaliste UPC, Union des populations du Cameroun, voit régulièrement ses réunions interrompues ou ses rassemblements interdits, ses leaders arrêtés et leurs domiciles perquisitionnés. Des persécutions qui ne l'empêchent pas de s'étendre désormais sur l'ensemble du territoire.
Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, débute une nouvelle ère également pour l'Afrique. Si à Paris, on se réjouit de la liberté retrouvée, cette victoire symbolise sur le continent noir un nouveau départ avec le colonisateur. Et les Camerounais vont très vite faire irruption dans le jeu politique en s'impliquant dans la gestion de la cité. Les syndicats émergent et s'organisent autour de figures émergentes comme le greffier bassa Ruben Um Nyobe et l'infirmier bulu Charles Assalé.
1952. Alors que les peuples colonisés réclament encore timidement l'amélioration de leurs conditions, en tout cas la majorité d'entre eux, vont consacrer leur vie entière à lutter pour la liberté, l'autonomie et l'unité du Cameroun. Moins populaire que le Ghanéen Kwame Nkrumah ou le Guinéen Sékou Touré, Ruben Um Nyobe reste néanmoins l'un des plus importants nationalistes subsahariens.
Le 14 novembre 1975, le président mauritanien Moktar Ould Daddah signe les Accords de Madrid sur le partage du Sahara occidental. Le pacte lui octroie le sud du territoire tandis que le Maroc annexe la partie Nord. Mais l'Algérie, écartée de ce partage, ne l'entend pas ainsi et déclare la guerre à la Mauritanie. Elle y mène des opérations commandos et arme le front Polisario, les rebelles du Sahara occidental. Le pouvoir de Moktar Ould Daddah commence à montrer quelques signes de faiblesse face au coût vertigineux de la guerre.