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Les journalistes et experts de RFI répondent également à vos questions sur la mauvaise saison des producteurs de coton au Mali, sur l'interdiction de l'importation des produits issus de la déforestation et sur la destruction en plein vol de la fusée de Space X. Soudan : le Tchad pourrait-il être déstabilisé ? Le Tchad, pays voisin du Soudan, a appelé à un cessez-le-feu entre les deux généraux. Quelles répercussions la crise soudanaise pourrait-elle avoir sur le pays ? Avec Carol Valade, correspondant de RFI au Tchad. Coton : le classement des pays africains bouleversé Le Mali a perdu sa première place de producteur de coton au profit du Bénin. Comment l'expliquer ? Connait-on la stratégie du Mali pour relancer sa production ? Avec, Marie-Pierre Olphand, journaliste pour la Chronique des matières premières sur RFI. Union européenne : une loi pour lutter contre la déforestation L'Union européenne vient d'adopter une loi interdisant toute importation sur le sol européen de produits issus de la déforestation. Quelles dispositions seront prises par l'Europe pour contrôler l'importation ? À quelles sanctions peut-on s'attendre si la loi n'est pas respectée par les pays importateurs ? Avec Alain Karsenty, économiste, chercheur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), auteur de Géopolitique des forêts du monde : quelles stratégies de lutte contre la déforestation ? (IFRI) Espace : explosion de la fusée Starship de Space X Jeudi 20 avril 2023, la fusée Starship, développée par SpaceX pour des voyages vers la Lune et Mars, a explosé quelques minutes après son lancement. Elon Musk, à la tête de l'entreprise s'est pourtant félicité de cet essai infructueux. Connait-on les raisons de cet incident ? Comment expliquer qu'Elon Musk ne considère pas ça comme un échec ? Space X est toujours en phase d'essais, or les astronautes doivent emprunter une variante du Starship pour se poser sur la Lune en 2025. Ce projet est-il réalisable ? Avec Simon Rozé, journaliste au service sciences de RFI.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Football : la crise au PSG. Par Antoine Grognet, journaliste au service des sports de RFI. Togo : des anomalies dans la gestion du fonds anti-covid. Par Peter Dogbé, journaliste au service des sports de RFI. Mali : trois groupes armés du nord fusionnent. Par Mohammed Amara, sociologue, auteur de Marchands d'angoisse. Le Mali tel qu'il est, tel qu'il pourrait être, aux éditions Grandvaux. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a proposé, jeudi 2 février, la création d'une "fédération" entre son pays et le Mali, tous deux confrontés à la violence jihadiste et dirigés par des militaires putschistes qui ont exigé le départ des soldats français de leurs sols. Il a rencontré son homologue malien Choguel Kokalla Maïga, qui a répété les principes dont Bamako a fait son mantra : défense de la souveraineté et liberté de choisir ses partenaires étrangers.
durée : 00:04:00 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Le gouvernement du Burkina Faso demande le départ des troupes françaises stationnées dans le pays. Après le Mali, c'est un nouveau revers pour Paris dans une région du monde, le Sahel, où la présence russe, à l'inverse, se renforce. Et la contagion pourrait se poursuivre.
durée : 00:04:00 - Le monde d'après - par : Jean Marc FOUR - Le gouvernement du Burkina Faso demande le départ des troupes françaises stationnées dans le pays. Après le Mali, c'est un nouveau revers pour Paris dans une région du monde, le Sahel, où la présence russe, à l'inverse, se renforce. Et la contagion pourrait se poursuivre.
En Afrique de l'Ouest, il se passe des choses qui ne vont pas dans le sens de la présence française. Après le Mali, le Burkina est en train de basculer dans un sens anti-français. Et ça suit exactement le même schéma. Les relations entre Paris et Ouagadougou se dégradent, laissant désormais craindre une rupture. L'ombre de la milice russe Wagner plane désormais sur le Burkina Faso. Pour Abnousse Shalmani, Wagner, à part des exactions sur la population, n'a rien fait pour le bien du pays. Elle précise qu'en échangeant la France contre cette milice russe, le Burkina se retrouve avec plus de djihadistes et de morts civiles. Le pain est un produit très emblématique pour les ménages français. Et face à la flambée des prix de l'énergie et des matières premières qui frappe de plein fouet les boulangers, l'Etat a mis en place différents dispositifs pour les soutenir. Mais Pascal Perri estime qu'on peut absorber l'augmentation des coûts électriques et sortir de cette crise s'il y a une répartition de l'effort entre les énergéticiens, les boulangers et les consommateurs. Pour notre éditorialiste, le vrai danger, c'est la République du guichet permanent. Lors de ses vœux aux Français au sujet de la crise climatique, Emmanuel Macron a laissé entendre une phrase qui n'est pas passée inaperçue. Alors, sur les questions climatiques, l'exécutif est accusé de déconnexion. Des associations dénoncent l'inaction climatique du gouvernement. Jean-Michel Aphatie estime qu'on peut regretter que les actions publiques en France et ailleurs ne soient pas à la hauteur de la dégradation rapide du climat, tout en soulignant aussi qu'il est très difficile de mener une action qui modifie en profondeur l'économie et nos modes de vie en faveur du climat. Mais pour notre éditorialiste, cette partie du discours du président de la République sur la crise climatique est une boulette. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.
Tous les jours, les journalistes et correspondants de RFI ainsi que des spécialistes répondent à vos questions sur l'actualité. Ce matin : Mali : la CMA dénonce le manque d'engagement de Bamako dans l'accord d'Alger. Par Mohamed Amara, sociologue, auteur de «Marchands d'angoisse. Le Mali tel qu'il est, tel qu'il pourrait être», Éditions Grandvaux, 2016 RDC : le M23 prêt à se retirer ? Par Jean-Jacques Wondo, spécialiste des questions de sécurité et de défense de la République démocratique du Congo. Allemagne : un projet d'attentat déjoué. Par Pascal Thibaut, correspondant de RFI en Allemagne. Iran : les exécutions intensifient la contestation. Par Firouzeh Nahavandi, professeure émérite à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de l'Iran. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.frUne émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l'Arrière-boutique le 25 novembre 2022.Avec cette semaine :Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef du mensuel Philosophie Magazine.Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l'Institut Français de Géopolitique.Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick. Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova.IRAN : LA RUE CONTRE LES MOLLAHSNées de l'arrestation par la police des mœurs, puis de la mort en cellule de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de vingt-deux ans, accusée de porter une coiffure inappropriée, les manifestations s'amplifient continument depuis le 16 septembre Le président Ebrahim Raissï, tient une ligne de confrontation avec une société iranienne de plus en plus en colère, tandis qu'un certain nombre de ressortissants occidentaux ont été arrêtés comme otages. La répression a fait au moins 326 morts, dont 43 enfants. D'après la justice iranienne, plus de 2.000 personnes ont été inculpées pour leur participation au mouvement. Les ONG étrangères estiment que jusqu'à 15.000 Iraniens ont été arrêtés. Les slogans des manifestants vont du rôle de la police des mœurs aux restrictions sociales en vigueur en passant par des revendications économiques et le manque de représentativité politique. On constate une forme de convergence des doléances des contestataires. Contrairement aux manifestations antérieures en Iran, celles-ci ne comportent aucun slogan religieux. Personne ne demande de réforme du système islamique. La devise des manifestants, « Femme, vie, liberté », dénonce la dictature en place dans le pays et demande un changement de régime. Dans un sondage de juin 2020 conduit par l'institut Gamaanet, cité en août 2020 par Iran International, une chaîne de télévision par satellite persanophone installée à Londres, 73 % des personnes interrogées se disaient opposées à l'obligation du port du hidjab, et 26 % seulement indiquaient croire en l'imam Mahdi, dont le retour à la fin des temps est pourtant un élément central du chiisme contemporain. Parmi les 61 % de sondés issus d'une famille religieuse, 60 % déclaraient ne pas faire la prière. Alors que l'Iran est l'un des pays les mieux dotés du monde en richesses naturelles, plus de la moitié de sa population vit sous le seuil de pauvreté.Après avoir longtemps mis en avant le principe « ni Est ni Ouest » pour affirmer son indépendance vis-à-vis tant de l'URSS que des Etats-Unis, l'Iran a clairement basculé du côté de la Russie. La coopération entre les deux pays s'est scellée en 2015, quand ils ont joint leurs efforts pour sauver de l'effondrement le régime de Bachar al-Assad en Syrie. La guerre d'Ukraine est en train de devenir un nouveau théâtre de collaboration entre les deux pays. En plus de fournir « des centaines », de drones à l'armée russe, selon le département de la défense américaine, Téhéran serait aussi prêt à livrer des missiles sol-sol après un accord conclu le 8 octobre avec Moscou, selon le Washington Post et l'agence Reuters. Pendant ce temps, l'Iran est en train d'atteindre le seuil nucléaire. Le 22 novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé, que l'Iran avait commencé à produire de l'uranium enrichi à 60 % dans son usine de Fordo. Cette nouvelle entorse à ses engagements, décidée après une résolution critique adoptée le jeudi 17 novembre à l'AIEA, intervient alors que les négociations initiées en avril 2021 à Vienne pour ranimer l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien sont au point mort.***FRANCOPHONIE : QU'EN RESTE-T-IL ?Le 18ème sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s'est tenu le week-end dernier à Djerba, en Tunisie. Chaque année, le 20 mars est célébré comme la Journée internationale de la Francophonie et le sommet de la Francophonie réunit ses membres tous les deux ans. Après deux reports, le premier en 2020 du fait de la pandémie de Covid-19, le second en 2021 en raison de la crise politique que le président tunisien Kaïs Saïed a provoquée en s'octroyant l'essentiel des pouvoirs exécutifs, la tenue à Djerba du sommet de la Francophonie est une victoire diplomatique pour le chef de l'Etat tunisien. Ce sommet a célébré - avec donc deux ans de retard - les 50 ans d'une organisation de 88 membres dont la Tunisie fut l'un des pays fondateurs sous son président Habib Bourguiba, aux côtés du Sénégalais Léopold Sedar Senghor, du Nigérien Hamani Diori et du Cambodgien Norodom Sihanouk.Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 321 millions de locuteurs, appelés à devenir 750 millions en 2050, grâce à la croissance démographique de l'Afrique. Quelque 36% de francophones vivent en Europe et plus de 54% en Afrique. Avec 21 membres à sa création en 1970, l'OIF compte aujourd'hui 54 pays membres de plein droit, sept membres associés et 27 observateurs. À l'origine, la Francophonie était tournée vers la culture et la diffusion de la langue française. Mais depuis quelques années, elle se voit aussi comme un espace économique. Depuis le dernier sommet en 2018 à Erevan, en Arménie, le monde francophone n'a pas été épargné : le Liban est en plein naufrage économique, Haïti a vu son président Jovenel Moïse assassiné à son domicile en 2021, le Tchad a lui aussi perdu son chef de l'Etat, Idriss Déby, tué au combat la même année avant que son fils lui succède. Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir après un coup d'Etat. Ils n'ont en conséquence pas été invités au sommet. Du fait du différend entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le président de la RDC, Felix Tshisekedi, a préféré rester dans son pays et son Premier ministre a refusé de poser sur la photo de famille à côté du président rwandais Paul Kagame. Autre sujet de préoccupation : l'Ukraine.La secrétaire générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie, de nationalité rwandaise Louise Mushikiwabo a été élue pour un deuxième mandat. Le prochain grand rendez-vous de la famille francophone en France aura lieu en 2024 dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, lieu symbolique où François Ier signa en 1539 la célèbre ordonnance qui imposait pour la première fois le français dans les actes officiels plutôt que le latin.Vous pouvez consulter notre politique de confidentialité sur https://art19.com/privacy ainsi que la notice de confidentialité de la Californie sur https://art19.com/privacy#do-not-sell-my-info.
Le sommet de Luanda sur la situation dans l'est de la RDC sans le président rwandais Paul Kagame… et le sommet d'Accra sur la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest sans le chef de la junte malienne le colonel Assimi Goïta… Deux absences remarquées ce matin dans la presse du continent. « Agression rwandaise : Paul Kagame, le grand absent au sommet de Luanda », titre le site d'information congolais Cas Info. « Le président angolais, João Lourenço ; celui du Burundi, Évariste Ndayishimiye ; de la RDC, Félix Tshisekedi ; l'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta et le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, ont pris part au mini-sommet sur la crise sécuritaire à l'Est de la RDC hier à Luanda. Alors que sa présence avait été annoncée, Paul Kagame a décidé de briller par son absence, déplore Cas Info, et se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères. Pour plusieurs analystes, cette absence est 'une preuve de la mauvaise foi de Paul Kagame, qui ne veut pas que le calme revienne à l'Est de la RDC car il en tire des dividendes'. » En tout cas, à l'issue de ce sommet, un appel au cessez-le-feu a été lancé. Un appel à faire taire les armes dès demain vendredi « dans tous les territoires théâtres des combats entre les FARDC et les terroristes du M23 », s'exclame le site Politico CD. Reste à savoir si les combats vont vraiment cesser… Négocier ? A quel prix ? Quelle issue à ce conflit récurrent dans l'est du Congo ? « Félix Tshisekedi doit répondre à deux questions, pointe Jeune Afrique : faut-il dialoguer avec le M23 ? Et, si oui, à quelles conditions et, surtout, à quel prix ? Sur le terrain, le rapport des forces ne lui laisse que peu de marge de manœuvre, relève le site panafricain. Son armée rencontre de réelles difficultés, et le front s'est rapproché de Goma, même si la guerre de communication à laquelle se livrent les FARDC et le M23 ne facilite pas la tâche des analystes. L'engagement de contingents kényans, au sein de la force de la Communauté d'Afrique de l'Est et dans le secteur d'activité du M23, pourrait constituer une solution. Mais ceux-ci n'envisagent aucune intervention directe contre les rebelles, du moins pour le moment. » En tout cas, remarque Aujourd'hui au Burkina Faso, « difficile de faire la paix sans la présence des deux principaux protagonistes. Car Tshisekedi et Kagame ne se sont plus parlés depuis le mois de juillet. » Lutte anti-djihadiste : cavalier seul du Mali ? Autre absence remarquée donc, celle du colonel Assimi Goïta à Accra hier… Dirigeants ouest-africains et partenaires européens étaient réunis dans la capitale ghanéenne pour renforcer la coopération anti-jihadiste. Les présidents du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso étaient présents, mais le chef de la junte malienne a brillé par son absence. « Le Mali semble vouloir ou devoir faire cavalier seul, commente WakatSéra. Plus de G5 Sahel, plus de Force Barkhane, l'armée française renvoyée, (et pour ce qui concerne la MINUSMA, la Mission de l'ONU au Mali) les forces ivoiriennes qui décident de plier bagage, les forces allemandes qui promettent elles aussi de regagner leurs pénates. (…) Question, s'exclame WakatSéra : auteur de deux putschs militaires, le colonel Assimi Goïta est-il la solution ou le problème du Mali ? » En tout cas, relève le journal malien en ligne Malikilé, « au regard du fait que la MINUSMA se vide de ses pays contributeurs, jour après jour, beaucoup d'observateurs pensent que la représentation de l'ONU au Mali tend véritablement vers sa fin. Le temps nous le dira. » Enfin, pour en revenir à la réunion d'Accra, ce sommet « est d'autant plus à saluer, pointe Le Pays à Ouagadougou, qu'il apparait comme une initiative endogène qui traduit la prise de conscience des Etats africains quant à la nécessité d'assumer leur souveraineté dans un contexte où les discours souverainistes foisonnent sur le continent. Face à la désintégration du G5 Sahel accusé d'être tenu en sous-main par la France, l'initiative d'Accra parait comme une excellente alternative pour combler le vide laissé par cette organisation qui est très vite apparue comme un géant aux pieds d'argile. »
Le sommet de Luanda sur la situation dans l'est de la RDC sans le président rwandais Paul Kagame… et le sommet d'Accra sur la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'ouest sans le chef de la junte malienne le colonel Assimi Goïta… Deux absences remarquées ce matin dans la presse du continent. « Agression rwandaise : Paul Kagame, le grand absent au sommet de Luanda », titre le site d'information congolais Cas Info. « Le président angolais, João Lourenço ; celui du Burundi, Évariste Ndayishimiye ; de la RDC, Félix Tshisekedi ; l'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta et le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Vincent Biruta, ont pris part au mini-sommet sur la crise sécuritaire à l'Est de la RDC hier à Luanda. Alors que sa présence avait été annoncée, Paul Kagame a décidé de briller par son absence, déplore Cas Info, et se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères. Pour plusieurs analystes, cette absence est 'une preuve de la mauvaise foi de Paul Kagame, qui ne veut pas que le calme revienne à l'Est de la RDC car il en tire des dividendes'. » En tout cas, à l'issue de ce sommet, un appel au cessez-le-feu a été lancé. Un appel à faire taire les armes dès demain vendredi « dans tous les territoires théâtres des combats entre les FARDC et les terroristes du M23 », s'exclame le site Politico CD. Reste à savoir si les combats vont vraiment cesser… Négocier ? A quel prix ? Quelle issue à ce conflit récurrent dans l'est du Congo ? « Félix Tshisekedi doit répondre à deux questions, pointe Jeune Afrique : faut-il dialoguer avec le M23 ? Et, si oui, à quelles conditions et, surtout, à quel prix ? Sur le terrain, le rapport des forces ne lui laisse que peu de marge de manœuvre, relève le site panafricain. Son armée rencontre de réelles difficultés, et le front s'est rapproché de Goma, même si la guerre de communication à laquelle se livrent les FARDC et le M23 ne facilite pas la tâche des analystes. L'engagement de contingents kényans, au sein de la force de la Communauté d'Afrique de l'Est et dans le secteur d'activité du M23, pourrait constituer une solution. Mais ceux-ci n'envisagent aucune intervention directe contre les rebelles, du moins pour le moment. » En tout cas, remarque Aujourd'hui au Burkina Faso, « difficile de faire la paix sans la présence des deux principaux protagonistes. Car Tshisekedi et Kagame ne se sont plus parlés depuis le mois de juillet. » Lutte anti-djihadiste : cavalier seul du Mali ? Autre absence remarquée donc, celle du colonel Assimi Goïta à Accra hier… Dirigeants ouest-africains et partenaires européens étaient réunis dans la capitale ghanéenne pour renforcer la coopération anti-jihadiste. Les présidents du Bénin, du Togo, du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso étaient présents, mais le chef de la junte malienne a brillé par son absence. « Le Mali semble vouloir ou devoir faire cavalier seul, commente WakatSéra. Plus de G5 Sahel, plus de Force Barkhane, l'armée française renvoyée, (et pour ce qui concerne la MINUSMA, la Mission de l'ONU au Mali) les forces ivoiriennes qui décident de plier bagage, les forces allemandes qui promettent elles aussi de regagner leurs pénates. (…) Question, s'exclame WakatSéra : auteur de deux putschs militaires, le colonel Assimi Goïta est-il la solution ou le problème du Mali ? » En tout cas, relève le journal malien en ligne Malikilé, « au regard du fait que la MINUSMA se vide de ses pays contributeurs, jour après jour, beaucoup d'observateurs pensent que la représentation de l'ONU au Mali tend véritablement vers sa fin. Le temps nous le dira. » Enfin, pour en revenir à la réunion d'Accra, ce sommet « est d'autant plus à saluer, pointe Le Pays à Ouagadougou, qu'il apparait comme une initiative endogène qui traduit la prise de conscience des Etats africains quant à la nécessité d'assumer leur souveraineté dans un contexte où les discours souverainistes foisonnent sur le continent. Face à la désintégration du G5 Sahel accusé d'être tenu en sous-main par la France, l'initiative d'Accra parait comme une excellente alternative pour combler le vide laissé par cette organisation qui est très vite apparue comme un géant aux pieds d'argile. »
La junte malienne a annoncé, lundi soir, l'interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France, y compris celles qui opèrent dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, justifie cette mesure par l'annonce récente par la France de la suspension son aide publique au développement à destination du Mali. Le quai d'Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes. « Un divorce dans la douleur », s'exclame L'Informateur à Bamako. Un divorce « on ne peut plus symptomatique de la francophobie ambiante en Afrique, pointe le journal malien, qui prend prétexte de tout pour ruer dans les brancards d'une relation France-Afrique déséquilibrée avec, par endroits, des accents exécrables de néocolonialisme. Pourtant, en neuf ans de présence militaire française au Mali, Paris a payé cher sa dette de sang, relève L'Informateur, avec la perte de 53 soldats et une facture journalière d'un milliard de FCFA, sans oublier le matériel détruit. (…) En vérité, conclut le journal, Bamako a placé trop haut la barre de ses attentes vis-à-vis de la France dans cette guerre contre les terroristes. » Interdire les ONG financées par la France : une mesure « critiquable et impopulaire » « La tension refait surface entre le Mali et la France, soupire le journal en ligne Malikilé. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu'à vivre et à manger à leur faim. » En effet, précise Malikilé, « même si les Maliens, dans leur majorité, soutiennent les autorités dans leurs actions de réciprocité aux différentes attaques extérieures, l'interdiction des ONG françaises est plus qu'impopulaire. Il est critiquable, affirme le journal en ligne, que les autorités qui disent défendre les intérêts de la population, interdisent des ONG qui, pourtant, sont au chevet de ces mêmes populations dans plusieurs domaines. » Et Malikilé de s'interroger : « A-t-on pensé aux milliers de Maliens employés de ces ONG françaises, à leur famille ? A-t-on pensé à ces millions de personnes secourues par ces (mêmes) ONG ? Au centre et au nord du Mali, des ONG, y compris françaises, luttent efficacement contre le terrorisme en donnant de l'emploi aux jeunes. Leur départ prématuré risque de conduire le Mali vers des horizons inconnus. (…) Les autorités de la transition doivent (donc) revoir leur copie, s'exclame le journal. Et assouplir leur décision. (…) Le Mali n'a pas besoin d'un autre front qui ferait davantage souffrir les populations. » Une balle dans le pied ? Un argumentaire repris par L'Observateur Paalga au Burkina : « C'est comme si Assimi Goïta se tirait une balle dans le pied, s'exclame le quotidien ouagalais. En effet, ce n'est ni lui ni son Premier ministre qui vont trinquer dans cette affaire, mais les populations pour qui ces ONG, qui s'investissent dans l'alimentaire, la santé, l'éducation ou les ressources en eau, constituent la seule bouée de sauvetage devant un État inexistant. C'est à n'y rien comprendre, peste L'Observateur Paalga. C'est dire qu'Assimi Goïta n'est pas à un paradoxe près. À moins que… À moins que Bamako ne suspecte ces structures, pointe le journal, comme des chevaux de Troie de la France dans "le soutien actif aux groupes terroristes", à l'image de Radio France internationale, traitée de radio "Mille collines" et dont les activités ont été suspendues dans le pays. » « Aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie » En tous cas, souligne Le Pays, toujours au Burkina Faso, « aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie. Du reste, 60% du territoire malien échappe au contrôle de l'armée, malgré la présence des supplétifs russes de Wagner. De nombreuses personnes, victimes de la crise sécuritaire, sont obligées de fuir leur zone au profit d'autres zones plus sécurisées. Cette décision de retrait, si elle venait à être mise en vigueur, ferait sans doute du mal aux braves populations qui, non seulement courent le risque de tomber sous les balles assassines des terroristes, mais aussi de mourir de faim. Au nom des populations dont elle prétend défendre les intérêts, la junte malienne gagnerait (donc) à mettre balle à terre et à se tourner résolument vers la réconciliation et la reprise du dialogue avec ses partenaires. »
La junte malienne a annoncé, lundi soir, l'interdiction des activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France, y compris celles qui opèrent dans le domaine humanitaire. Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, justifie cette mesure par l'annonce récente par la France de la suspension son aide publique au développement à destination du Mali. Le quai d'Orsay avait précisé que la France maintenait son « aide humanitaire » et quelques soutiens à des organisations de la société civile maliennes. « Un divorce dans la douleur », s'exclame L'Informateur à Bamako. Un divorce « on ne peut plus symptomatique de la francophobie ambiante en Afrique, pointe le journal malien, qui prend prétexte de tout pour ruer dans les brancards d'une relation France-Afrique déséquilibrée avec, par endroits, des accents exécrables de néocolonialisme. Pourtant, en neuf ans de présence militaire française au Mali, Paris a payé cher sa dette de sang, relève L'Informateur, avec la perte de 53 soldats et une facture journalière d'un milliard de FCFA, sans oublier le matériel détruit. (…) En vérité, conclut le journal, Bamako a placé trop haut la barre de ses attentes vis-à-vis de la France dans cette guerre contre les terroristes. » Interdire les ONG financées par la France : une mesure « critiquable et impopulaire » « La tension refait surface entre le Mali et la France, soupire le journal en ligne Malikilé. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu'à vivre et à manger à leur faim. » En effet, précise Malikilé, « même si les Maliens, dans leur majorité, soutiennent les autorités dans leurs actions de réciprocité aux différentes attaques extérieures, l'interdiction des ONG françaises est plus qu'impopulaire. Il est critiquable, affirme le journal en ligne, que les autorités qui disent défendre les intérêts de la population, interdisent des ONG qui, pourtant, sont au chevet de ces mêmes populations dans plusieurs domaines. » Et Malikilé de s'interroger : « A-t-on pensé aux milliers de Maliens employés de ces ONG françaises, à leur famille ? A-t-on pensé à ces millions de personnes secourues par ces (mêmes) ONG ? Au centre et au nord du Mali, des ONG, y compris françaises, luttent efficacement contre le terrorisme en donnant de l'emploi aux jeunes. Leur départ prématuré risque de conduire le Mali vers des horizons inconnus. (…) Les autorités de la transition doivent (donc) revoir leur copie, s'exclame le journal. Et assouplir leur décision. (…) Le Mali n'a pas besoin d'un autre front qui ferait davantage souffrir les populations. » Une balle dans le pied ? Un argumentaire repris par L'Observateur Paalga au Burkina : « C'est comme si Assimi Goïta se tirait une balle dans le pied, s'exclame le quotidien ouagalais. En effet, ce n'est ni lui ni son Premier ministre qui vont trinquer dans cette affaire, mais les populations pour qui ces ONG, qui s'investissent dans l'alimentaire, la santé, l'éducation ou les ressources en eau, constituent la seule bouée de sauvetage devant un État inexistant. C'est à n'y rien comprendre, peste L'Observateur Paalga. C'est dire qu'Assimi Goïta n'est pas à un paradoxe près. À moins que… À moins que Bamako ne suspecte ces structures, pointe le journal, comme des chevaux de Troie de la France dans "le soutien actif aux groupes terroristes", à l'image de Radio France internationale, traitée de radio "Mille collines" et dont les activités ont été suspendues dans le pays. » « Aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie » En tous cas, souligne Le Pays, toujours au Burkina Faso, « aucun pays au monde ne peut vivre en autarcie. Du reste, 60% du territoire malien échappe au contrôle de l'armée, malgré la présence des supplétifs russes de Wagner. De nombreuses personnes, victimes de la crise sécuritaire, sont obligées de fuir leur zone au profit d'autres zones plus sécurisées. Cette décision de retrait, si elle venait à être mise en vigueur, ferait sans doute du mal aux braves populations qui, non seulement courent le risque de tomber sous les balles assassines des terroristes, mais aussi de mourir de faim. Au nom des populations dont elle prétend défendre les intérêts, la junte malienne gagnerait (donc) à mettre balle à terre et à se tourner résolument vers la réconciliation et la reprise du dialogue avec ses partenaires. »
Invités : Wassim Nasr, journaliste à France 24, auteur de « L'Etat islamique, le fait accompli » (Plon, 2016) et Maxime Audinet, chercheur « lutte informationnelle et stratégies d'influence » à l'IRSEM, auteur de « Russia Today (RT), un média d'influence » (INA, 2022) 6:00 Le Mali et la lutte contre les groupes armés terroristes depuis 2020 15:00 L'intérêt croissant de la Russie et de Wagner pour le Mali 30:00 L'efficacité opérationnelle 38:00 La mise en place d'une offensive informationnelle russe et l'affaire de Gossi 1:01:00 Les convergences régionnales 1:08:00 L'influence du conflit ukrainien 1:15:00 Les perspectives de long terme Extrait audio : ЧВК Вагнер Групп - Лето и Арбалеты (2022) https://www.youtube.com/watch?v=oK3vo8DZLbY Le précédent épisode avec Maxime Audinet et Emmanuel Dreyfus https://soundcloud.com/le-collimateur/bons-baisers-de-bangui-presence-russe-et-luttes-dinfluence-en-afrique L'étude de l'IRSEM : https://www.irsem.fr/media/etude-irsem-97-audinet-dreyfus-def.pdf Générique par @yottamusic
Au menu de l'actualité :- En Haïti le nombre de cas suspects de choléra a doublé en quelques jours ;- Le Mali se prépare pour la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP27 ;- Gilbert Houngbo, premier Africain à prendre la tête de l'Organisation internationale du Travail.
Le continent africain est en construction. Le Mali en est un exemple. En dépit des troubles politico-sécuritaires, l'écosystème malien offre un large éventail de possibilités dans le numérique, l'énergie, les mines ou encore les services. Des opportunités d'investissements et d'innovations sur le plan local que saisissent de nombreux membres de la diaspora malienne établis en France. Une diaspora qui nourrit l'ambition de rentrer ou du moins revenir au Mali pour y investir et développer des projets professionnels. Comment stimuler l'investissement de la diaspora et en faire un outil d'émergence du Mali ? Quelles sont les préoccupations financières des porteurs de projets ? Voici parmi tant d'autres, des problématiques auxquelles tente de répondre Diaspo'ACt. L'association malienne entend favoriser la création d'un cadre propice à l'interaction entre acteurs économiques de la Diaspora. L'idée ? Réfléchir à la mise en place des mécanismes qui permettent d'orienter les transferts des fonds de la Diaspora vers de l'investissement productif. Son fondateur, Mahamadou Cissé, va nous expliquer comment. Invités : - Mahamadou Cissé, président de l'association Diaspor'Act, coordinateur national du Programme de mobilisation des Compétences de la Diaspora pour l'Emploi au Mali-PMCDE, président sortant du Conseil National de la Jeunesse Malienne de France-CJN-MF - Ahmed Bouzouaïd, responsable Task Force Entrepreneuriat & Territoires - BPI France - Frédéric Ponsot, expert senior sur l'investissement de la diaspora au FIDA - Moussa Bagayoko, co-fondateur Ciwara Capital.
Avec les sanctions de la Cédéao contre le Mali, Bamako a été privé de ses deux grands ports de sortie, Dakar et Abidjan. À la demande de la CMDT, la société publique qui gère la filière coton, des exportations ont été possibles via la Guinée, et aussi grâce à un nouveau corridor de transit en territoire mauritanien. Le projet était dans les cartons depuis des années. Il aura fallu l'instauration en janvier des sanctions de la Cédéao contre Bamako pour accélérer les démarches. Faute de pouvoir exporter le coton malien via Dakar, Sogeco une filiale de Bolloré, délocalise une partie de ses équipes à Nouakchott. Et en quelques semaines, une fois les procédures officielles de passages aux frontières et aux douanes réglées, les premières balles de coton sont évacuées. « On a fait un premier test dans cette période qui était un peu spécifique et cruciale pour nos amis maliens, explique Sid'Ahmed Abeidna, directeur général de Sogeco, filiale du groupe Bolloré. Donc on a essayé de pousser ce projet à terme. » Combien de coton ont été évacués et vont l'être d'ici à la fin de l'année ? « On a un projet de 30 000 tonnes. Si on arrive à faire entre 20 000 et 25 000 tonnes, ce sera déjà une très bonne chose », assure-t-il. Les volumes acheminés restent limités, mais ce corridor a permis aux exportateurs maliens de poursuivre, a minima, leur activité dans une période très compliquée, comme le dit Boubacar Salia Daou, PDG de Millenium Mali. « Au moment de la crise, la Mauritanie et la Guinée ont été une bouffée d'air. Parce que quand le coton n'est pas marqué, la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) n'est pas payée, nous, les négociants, ne sommes pas payés », précise le PDG. Le corridor de l'espoir Depuis juillet, les sanctions de la Cédéao ont été levées, les évacuations ont repris via les ports traditionnels, mais la route de l'espoir continue et devrait continuer l'année prochaine à recevoir du coton malien. Une alternative qui a cependant ses limites, explique le négociant. « Pour le moment, ils ne peuvent pas satisfaire à la demande de la CMDT parce que la CMDT a fait plus de 700 000 tonnes de coton graine et la Mauritanie ne peut pas faire face ainsi que la Guinée. Elles n'ont pas les infrastructures capables de faire la manutention de ces quantités-là. » ► À lire aussi : Le Mali retrouve sa place de leader de la production de coton en Afrique Alternative pérenne ou sortie de secours ponctuelle en cas de problème ? La Mauritanie a un rôle à jouer sur l'échiquier régional, explique Sid'Ahmed Abeidna, qui se veut rassurant sur les questions de capacités logistiques. « Il y a des développements sur les côtes de la Mauritanie. Il y a un nouveau port, le port de Ndiago situé un peu plus au sud qui peut aussi participer à désengorger pendant une période où le port de Nouakchott aura forcément besoin d'un développement », espère le directeur de Sogeco. Et si les flux de coton se tarissent, les minerais pourraient prendre le relais. Du manganèse malien circule désormais sur ce nouveau corridor mauritanien.
Dans les rues de Ouagadougou au Burkina Faso, des drapeaux russes ont été brandis lors de manifestations le 1er octobre 2022. Des slogans contre la présence française au Burkina Faso s'accumulent tandis que des comptes pro russes s'activent en nombre sur les réseaux sociaux. Un schéma qui se reproduit incessamment sur plusieurs anciennes colonies françaises, comme Le Mali ou encore le Centre-Afrique. La Russie de Vladimir Poutine cherche-t-elle à bouter la France hors d'Afrique ? Comment s'y prend-elle ? Du lundi au vendredi, Marion Calais revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL. Et chaque dimanche, dans "Focus Dimanche", Mohamed Bouhafsi prend le temps de faire un zoom sur les sujets d'actualité de la semaine et donnent la parole à ceux qui la font.
Dans les rues de Ouagadougou au Burkina Faso, des drapeaux russes ont été brandis lors de manifestations le 1er octobre 2022. Des slogans contre la présence française au Burkina Faso s'accumulent tandis que des comptes pro russes s'activent en nombre sur les réseaux sociaux. Un schéma qui se reproduit incessamment sur plusieurs anciennes colonies françaises, comme Le Mali ou encore le Centre-Afrique. La Russie de Vladimir Poutine cherche-t-elle à bouter la France hors d'Afrique ? Comment s'y prend-elle ? Du lundi au vendredi, Marion Calais revient sur un fait marquant de l'actualité avec les reporters, les correspondants et les experts de RTL. Et chaque dimanche, dans "Focus Dimanche", Mohamed Bouhafsi prend le temps de faire un zoom sur les sujets d'actualité de la semaine et donnent la parole à ceux qui la font.
Emmanuel Macron s'est rendu ce jeudi au parc éolien de Saint-Nazaire, composé de 80 éoliennes capables de fournir 20% de l'électricité du département de la Loire-Atlantique. Une partie du parc est déjà opérationnelle, mais il aura fallu plus de dix ans. Jean-Michel Aphatie trouve normal que cela prenne autant de temps. "Tout est long, mais il y a un monsieur qui veut aller beaucoup plus vite, il s'appelle Emmanuel Macron... Bien sûr que c'est possible", souligne-t-il. Et d'ajouter, "aujourd'hui on s'affole, il faudrait construire tous les chantiers très vite. Je ne sais pas si c'est bien." Pour lui, "les travaux en France, c'est toujours long, il faut faire avec". Nicolas Bouzou, lui, s'est intéressé au débat sur la taxation des superprofits. À l'occasion de sa proposition de loi, le groupe LFI-Nupes a reçu le PDG de TotalEnergies. Pour l'économiste, on a assisté à une riposte du géant du pétrole. "Le dialogue était intéressant, il est légitime... J'ai trouvé les arguments de Patrick Pouyanné plus forts que ceux de Manuel Bompard", lance-t-il. Et de continuer, "c'est important de comprendre comment fonctionne une entreprise comme TotalEnergies et comment elle fonctionne en France". Et de conclure, "donc, fiscalité punitive, car on n'aime pas les superprofits, on est pleins de ressentiment, ou la prospérité et la réindustrialisation et la transition écologique... Il faut choisir". Et que se passe-t-il au Mali ? D'après Abnousse Shalmani, "c'est vraiment une catastrophe". "Aujourd'hui le Mali célèbre le 62ème anniversaire de son indépendance, alors, on n'a aucune image. Et en même temps, il y a un sommet extraordinaire de la CEDEAO qui se tient en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, pour parler essentiellement du Mali", poursuit-elle. Pour elle, ce pays est isolé, mais il lui reste deux amis, en l'occurrence les deux qui ont fait des coups d'État, ces dernières années : la Guinée du colonel Mamadi Doumbouya et le Burkina Faso du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Pour, la diplomatie, c'est à peu près catastrophique. Sur le plan sécuritaire, la zone des trois frontières que surveillait Barkhane, avec la crainte de devenir le lieu de vie de l'État islamique, est en train de le devenir. "Ce qui est en train de se passer, c'est que le Mali est en train de devenir le Burkina Faso", estime l'écrivaine. Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.
À la veille de l'Assemblée générale de l'ONU, son secrétaire général, Antonio Guterres, a accordé un entretien à RFI et France 24, dans lequel il dit espérer, notamment, que la Cour pénale internationale (CPI) puisse enquêter sur le massacre présumé de centaines de personnes à Izioum, en Ukraine. Il s'exprime également sur l'avancée des négociations dans le dossier iranien, la situation en Haïti, le sort des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali ou encore sur la guerre dans l'est de la RDC. Entretien à écouter ici dans son intégralité. Marc Perelman (France 24) : Nous sommes à la veille de l'Assemblée générale et évidemment, l'Ukraine en sera le sujet principal. Je vais immédiatement vous poser une question sur ce qui a été découvert dans la ville d'Izioum, une région qui a été reconquise par les forces ukrainiennes aux forces russes. Les autorités ukrainiennes affirment avoir des centaines de corps dont certains portent des traces d'exécution et de torture. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky dit que les Russes sont des tortionnaires. Les leaders de l'Union européenne affirment que les Russes, y compris leurs dirigeants, doivent rendre des comptes devant la justice. Votre réaction ? Antonio Guterres : Premièrement, nous avons assisté pendant la guerre en Ukraine à des violations constantes des droits de l'homme et de la loi internationale humanitaire. Nous avons appris cette nouvelle et le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés va se rendre sur place pour faire une analyse de l'information. Et j'espère que la Cour pénale internationale, qui est là et qui est à mon avis le plus important instrument pour rendre des comptes, puisse avoir la capacité de faire une investigation sérieuse. Et après, naturellement, créer les conditions pour que les responsables des atrocités soient punis. Christophe Boisbouvier (RFI) : Sur le front, les combats se poursuivent. Volodymyr Zelensky essaie de pousser son avantage militaire. Vladimir Poutine réplique d'un ton menaçant : « On va voir comment la contre-offensive des Ukrainiens va se terminer. Nous ne sommes pas pressés. » Est-ce que les chances d'un accord de paix ne sont pas plus éloignées que jamais ? Est-ce que vous ne craignez pas une escalade militaire qui aille jusqu'à l'utilisation éventuelle de l'arme nucléaire ? A.G. : Je crains une escalade militaire. Je crois que la possibilité de l'utilisation des bombes nucléaires est quelque chose de tellement inacceptable, tellement affreux, que j'espère que cette hypothèse ne soit jamais considérée. Mais, c'est évident que, comme vous l'avez dit, les perspectives d'une négociation pour la paix sont très lointaines. Et les Ukrainiens et les Russes pensent qu'ils peuvent gagner la guerre et je ne vois aucune possibilité d'établir à court terme une négociation sérieuse pour la paix. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, dans tous nos efforts de médiation, nous sommes en train surtout d'insister sur d'autres mécanismes pour au moins réduire l'impact de cette guerre et sur les Ukrainiens et sur la communauté internationale. C'est pour cela qu'on s'est engagé pour la libération des civils qui étaient à Azovstal, c'est pour cela qu'on s'est engagé pour l'accord qui a permis l'exportation par l'Ukraine des produits alimentaires. Il y a un dialogue très constructif avec l'Union européenne et les États-Unis sur les exportations russes d'engrais qui sont absolument vitales en ce moment. On a toujours parlé avec les deux côtés et là, nous n'avons pas une compétence directe sur l'importance de l'échange des prisonniers. On a une opération massive d'aide humanitaire à l'intérieur de l'Ukraine. Mais, la perspective de mettre sur place une médiation pour la paix, je crois que nous n'en sommes pas là. M.P. : Je vais en venir à la question du nucléaire. On en a parlé, mais là, de façon très concrète, il y a la centrale nucléaire de Zaporijjia. C'est la plus grande d'Europe. On sait que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a mené une mission sur place. On a appris samedi qu'elle était reconnectée au réseau électrique. Mais malgré tout, la menace reste. Vous avez réclamé une zone démilitarisée autour de la centrale. Mais pour le moment, on en est loin, n'est-ce pas ? A.G. : Non, on n'en est pas là. La proposition que nous avons faite au Conseil de sécurité, c'était, premièrement, qu'il faut un accord pour ne pas bombarder la centrale ou bombarder près de la centrale. C'est évident. Et deuxièmement, j'ai dit qu'il faut définir un périmètre d'où les troupes russes puissent se retirer avec le compromis que les Ukrainiens n'essaieraient pas de prendre militairement la centrale, c'est-à-dire rendre à la centrale un [usage] strictement civil. Et c'est ce dont nous avons besoin pour que la centrale puisse être réanimée. Comme vous le savez, les réacteurs sont tous fermés. Il y a naturellement des possibilités de générations locales d'électricité pour le refroidissement qui est essentiel, sinon on aurait un Tchernobyl. Mais, la ligne principale a été remise en fonction, ce qui permet au réseau ukrainien d'apporter de l'électricité à la centrale. Je crois que, pour le moment, il n'y a pas un risque immédiat, il n'y a pas de radiations exceptionnelles. Et nous appuyons fortement l'Agence [internationale] de l'énergie atomique pour que ses membres puissent rester sur place. Et cela est une garantie importante pour éviter le pire. C.B. : Le 22 juillet dernier à Istanbul, grâce à votre médiation et à celle du président turc, Recep Tayyip Erdogan, un accord a été trouvé entre les Russes et les Ukrainiens pour faire sortir et le blé ukrainien et le blé et les engrais russes. Mais mercredi dernier, Vladimir Poutine vous a dit au téléphone que cet accord ne marchait pas pour deux raisons. D'abord, parce que le blé ukrainien irait beaucoup plus en Europe qu'en Afrique et ensuite parce que les blés et engrais russes ne pourraient pas sortir de Russie comme promis à cause des blocages des Occidentaux. Est-ce que ce que dit Vladimir Poutine est vrai ? A.G. : Partiellement vrai. Mais nous sommes en train de résoudre ces problèmes. Premièrement, il n'y a pas un accord, il y a deux accords : un accord sur les exportations ukrainiennes qui est un accord entre Russes-Ukrainiens et les Nations unies et la Turquie ; et un accord entre les Nations unies et la Russie pour que les Nations unies fassent de leur mieux vis-à-vis des États-Unis, vis-à-vis de l'Union européenne et les autres pays qui ont établi des sanctions, pour que ce qu'on dit publiquement, toujours, que ces sanctions ne s'appliquent pas aux engrais et aux produits alimentaires, puisse se traduire en pratique. La vérité, c'est qu'il y a des difficultés pour des questions indirectes, des questions de paiement, des questions d'assurances, des questions d'accès à des ports, parce que beaucoup de ces exportations sont faites par le bais, par exemple, de l'Union européenne. Et nous avons eu une négociation très importante et très sérieuse avec l'Union européenne et les États-Unis, et je crois que nous sommes sur le chemin de trouver une solution pour les problèmes qui restent encore. Nous avons réellement besoin des engrais. Le marché des engrais est dans une situation terrible. En Afrique, on voit partout qu'on est en train de cultiver moins que l'année dernière. Alors il faut rétablir la normalité du marché des engrais. En même temps, il faut dire qu'il y a eu des exportations de produits alimentaires ukrainiens vers tout le monde, vers des pays européens, vers d'autres pays riches, mais aussi vers des pays de revenus moyens comme la Chine, l'Inde ou l'Égypte, et vers des pays plus pauvres. Et le Programme alimentaire mondial a déjà fait sortir trois bateaux vers la Corne de l'Afrique… C.B. : Vers Djibouti… A.G. : Vers le Yémen et maintenant un troisième vers Djibouti. Et il y a un quatrième qui se prépare pour l'Afghanistan. Alors je crois que, si c'est vrai que beaucoup d'exportations ont été pour les pays européens, tout cela vient des contrats commerciaux. La vérité, c'est que les Ukrainiens sont toujours en train d'exporter vers les pays à revenus très bas et revenus moyens. Et il y a un autre aspect qu'il faut reconnaître. Même quand on vend à un pays européen, cela a un impact sur le marché mondial qui aide à ce que les prix baissent. C'est-à-dire que l'injection d'une offre additionnelle, quel que soit le pays de destination, a un effet positif sur le marché global dont tout le monde bénéficie, y compris les pays les moins développés. M.P. : Je veux revenir rapidement sur l'accord nucléaire sur l'Iran. Il y a eu des négociations qui semblaient encourageantes, mais dorénavant l'espoir d'un accord s'envole. Ici, à New York, il y aura sans doute les acteurs principaux de cette négociation. Est-ce que vous êtes inquiets et est-ce que vous espérez que, ici, on pourra peut-être faire le progrès qui n'a pas pu être fait ? A.G. : Je suis en contact permanent et avec l'Iran et avec les pays qui négocient - les Nations unies n'ont pas une intervention directe. Et pour parler en toute franchise, il a deux semaines, j'étais convaincu qu'on allait arriver à un accord. Après, les choses se sont compliquées. J'ai encore de l'espoir… M.P. : Mais peu… A.G. : Mais je crois qu'il y a des difficultés énormes et qu'il faut vraiment un effort additionnel pour les surmonter. Moi, je pense que le JCPoA [l'Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, NDLR] a été une des grandes victoires diplomatiques de ces dernières années, que c'est vraiment dommage que les États-Unis l'aient abandonné avec la réaction iranienne de recommencer ses activités dans ce domaine, et que c'est vital de le rétablir. J'espère que cette semaine pourra nous aider à aller dans la bonne direction. C.B. : À la suite des inondations meurtrières au Pakistan, vous vous êtes rendu sur place. C'était il y a quelques jours. Vous avez dénoncé les effets désastreux des concentrations de gaz à effet de serre. À Glasgow, à la COP26, l'an dernier, les pays développés se sont engagés à verser tous les ans 40 milliards de dollars pour les pays les plus pauvres afin que ces derniers s'adaptent. Mais est-ce que les promesses sont tenues en vue de la COP27 à Charm el-Cheikh en novembre ? A.G. : Premièrement, il faut dire que le problème central de la lutte contre le changement climatique est à ce stade dans une situation que je considèrerais comme désastreuse. Nous avons besoin de commencer immédiatement à réduire les émissions [de gaz à effet de serre]. Nous voyons la dévastation gigantesque au Pakistan, mais nous voyons aussi la sécheresse en Afrique - quatre ans de sécheresse dans la Corne de l'Afrique et la cinquième année est en train de démontrer la même situation -, ainsi que les tempêtes, les incendies des forêts, etc. [Or] au moment où il faudrait commencer à réduire les émissions, elles continuent d'augmenter. Au moment où on devrait se dégager des combustibles fossiles, on voit leur renaissance. On va vers le désastre si on ne change pas de cap. Et nous n'avons pas beaucoup de temps, parce qu'il y a des effets irréversibles. Il y a ce qu'on appelle les « tipping points » sur les questions climatiques qui peuvent rendre impossible de maintenir [l'objectif] de 1,5 degré [au-dessus des niveaux pré-industriels, NDLR]. Quand on a besoin de 45% de réduction des émissions jusqu'à 2030, nous avons, avec les engagements actuels, une perspective de croissance de 14%. Et ça, c'est vraiment du suicide. Cela rend encore plus important l'appui au pays qui sont dans les points les plus impactés par le changement climatique pour les aider à bâtir une résilience, des infrastructures durables et renforcer la capacité des communautés pour survivre. C'est pour cela que nous avons toujours dit qu'il faudrait que la moitié des fonds climatiques soient pour l'adaptation. Malheureusement, on n'a pas encore réussi ça. Il y a la promesse des 40 milliards, [mais] n'est pas encore clair si cette promesse va être tenue ou non. Et c'est pour cela que nous demandons, et je vais le répéter dans deux jours, que les pays développés montrent comment dont ils vont respecter cet engagement. Mais aussi pour l'engagement des 100 milliards, ce qui a été accordé à [la COP21 de] Paris et qui devait commencer en 2020, mais qui n'a pas fonctionné en 2020, qui n'a pas fonctionné en 2021 et qui n'est pas en train de fonctionner en 2022. C'est une chose qui mine la confiance. Et on a besoin de confiance aujourd'hui, parce qu'on n'a pas seulement besoin de réduction des émissions dans les pays développés, [ce qui est] vital, c'est la réduction des émissions dans les économies émergentes : la Chine, la Russie, l'Indonésie, etc. Et il faut absolument établir des mécanismes de coopération entre les pays développés et ces pays-là pour qu'ils puissent commencer à réduire les émissions bien plus tôt que ce qui est promis. Ce dialogue est essentiel et pour que ce dialogue puisse fonctionner, il faut rétablir la confiance. Et la confiance aujourd'hui n'est pas là. La pré-COP ne s'est pas bien déroulée. Encore pire que le risque d'une division Nord-Sud, il y a celui d'une division Ouest-Sud. M.P. : Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a publié le rapport très attendu sur les crimes commis par la Chine dans sa région du Xinjiang. Le rapport parle de tensions de population en masse et parle de possibles crimes contre l'humanité. Vous avez exhorté la Chine à appliquer les recommandations de son rapport. Elle a évidemment refusé. Est-ce qu'on en reste là quand on parle de possibles crimes contre l'humanité ? Est-ce qu'il ne faut pas demander plus, dire plus ? A. G. : Nous maintenons notre position claire, c'est qu'il faut rétablir des conditions où la communauté ouïghoure puisse voir les droits de l'Homme respectés et, plus que ça, que cette communauté puisse sentir que son identité culturelle, religieuse, est respectée. Et en même temps, qu'elle ait les conditions de faire partie de la société dans son ensemble, et que sa voix soit accueillie dans la société dans son ensemble. J'espère que cette question, qui est essentielle, puisse être effectivement résolue. Et naturellement, il y a les organisations internationales qui ont des compétences dans cette matière. C.B. : En Haïti, la hausse du prix du carburant provoque depuis quelques jours des émeutes, des pillages. Vous venez d'appeler toutes les parties à désamorcer la crise. Est-ce qu'il faut re-subventionner le carburant pour les populations les plus démunies, et est-ce que le plan d'urgence de quelques millions de dollars dont vous venez d'obtenir le déblocage est à la hauteur des enjeux ? A.G. : Du point de vue, je dirais, des principes, je crois qu'on devrait subventionner les familles et pas les carburants. Ce n'est pas exactement la même chose, parce que cela permet aux familles d'obtenir les ressources dont elles ont besoin et cela ne se traduit pas dans un bénéfice pour les combustibles fossiles. Mais dans le cas de Haïti, on a eu plusieurs réunions du Conseil de sécurité et je suis convaincu qu'il faut absolument réintroduire une sécurité sérieusement. La proposition que j'ai mise sur la table, c'est qu'il faut vraiment un programme international d'appui à la formation et à l'équipement de la police, mais qu'il faudra avoir dans cette perspective une force robuste, capable de mettre fin à l'action des gangs. Je crois qu'il faut avoir en Haïti, dans cette transition de formation et d'équipement d'une police qui, pour le moment, est inefficace, une force qui puisse vraiment mettre de l'ordre dans une ville et un pays complétement contrôlés par des gangs. Ce ne sont pas des mouvements politiques, ce sont des gangs malheureusement infiltrés aussi par des gens liés au pouvoir économique et au pouvoir politique. M.P. : Je voudrais qu'on parle de l'Afrique, du Mali. Il y a une crise diplomatique en ce moment avec la Côte d'Ivoire. Le Mali détient 46 soldats ivoiriens qu'il appelle des « mercenaires ». La Côte d'Ivoire dit non, qu'ils travaillent au service de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma. D'abord, pour vous, ce sont des mercenaires ? A.G.: Non. Ce ne sont pas des mercenaires. C'est évident. Et je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre. M.P. : Vous les avez appelés ? Vous avez parlé au président ivoirien ? A.G. : On est en contact permanent avec eux… M.P. : Avec Monsieur [Assimi] Goïta ? A.G. : Je n'ai pas parlé directement à Monsieur Goïta, mais on est en contact permanent. Et je vais recevoir la délégation du Mali, c'est une chose qui est pour moi très importante. Il faut résoudre ce problème. Deuxièmement, je crois qu'il faut reconnaître que la situation dans le Sahel est aujourd'hui une situation très difficile. Nous avons des groupes terroristes qui sont partout. Nous avons des changements climatiques qui ont un impact dévastateur, nous avons des problèmes de gouvernance, comme vous le savez, et nous avons une situation économique terrible. C'est pour cela que nous avons constitué, sous l'égide de l'ancien président [Mahamadou] Issoufou, une équipe qui puisse proposer, à la communauté internationale, une nouvelle stratégie pour le Sahel, parce que ce qu'on fait maintenant ne suffit pas. C'est-à-dire qu'il faut reconnaître notre faillite collective et il faut trouver une autre approche parce que cette région va de mal en pis. C.B. : Dans l'est du Congo-Kinshasa, les populations manifestent contre les casques bleus de la Monusco parce qu'elles accusent les casques bleus de ne pas les protéger contre les rebelles. Il y a eu des manifestations meurtrières au mois de juillet. Est-ce que vous allez envisager un départ anticipé de ces casques bleus avant la date de 2024, et peut-être même avant la présidentielle de la fin 2023, comme vous le demandent plusieurs autorités ? A.G. : Il y a un programme de réduction progressive de la force qui est accordée avec le gouvernement. Mais parlons franchement : les populations ont le désir et la perspective que les forces onusiennes soient capables de battre les mouvements qui les attaquent et de leur garantir la protection. Mais on est dans une situation extrêmement difficile. Le M23 a été comme vous le savez la raison de ces dernières manifestations, le fait que les Nations unies ne sont pas capables de battre le M23. La vérité, c'est que le M23 aujourd'hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco. C.B. : Et viennent-ils du Rwanda ces équipements ? A.G. : Ils viennent de quelque part. M.P. : Vous semblez dire oui… A.G. : Ils viennent de quelque part. M.P. : De quelque part, d'à côté… A.G. : Ils ne sont pas nés dans la forêt. Ils viennent de quelque part. Ce qu'il faut, à mon avis, et c'est l'essentiel, c'est de trouver une discussion sérieuse entre le Congo, le Rwanda et l'Ouganda pour qu'on puisse avoir une perspective conjointe pour éviter cette permanente situation qui nous fait toujours, quand on a un progrès, revenir en arrière. Il faut que ces pays se comprennent mutuellement et il faut que ces pays coopèrent effectivement pour la sécurité de l'est du Congo, et aussi pour les garanties de sécurité, il ne faut pas l'oublier, du Rwanda et de l'Ouganda. Il ne faut pas oublier que les ADF [Forces démocratiques alliées] sont un mouvement originaire de l'Ouganda. Il ne faut pas oublier qu'il y a encore dans le Congo, les FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] qui est un mouvement sorti des génocidaires hutus. Il y a des préoccupations de tous les pays. Il faut qu'ils s'entendent parce que, penser qu'une force de maintien de la paix puisse résoudre des problèmes quand il y a maintenant des forces militaires extrêmement bien armées, c'est impossible. Et les populations naturellement ne le comprennent pas. Et pour nous, c'est une énorme préoccupation. D'ailleurs, c'est un problème général sur le futur des opérations de maintien de la paix. Les opérations de maintien de la paix étaient faites pour maintenir la paix. Mais maintenant, elles opèrent dans des situations où la paix n'existe pas. Et c'est une réflexion essentielle. Nous avons fait un certain nombre de réformes pour améliorer la capacité, pour améliorer leur sécurité. Mais la vérité, c'est qu'il nous faut une réflexion profonde sur le futur du maintien de la paix dans des situations comme celles-là. Et moi, je suis entièrement favorable à ce qu'il y ait des forces d'imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, des forces africaines d'imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l'égide de l'Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations unies, comme les forces de maintien de la paix. Sans des forces africaines robustes d'imposition de la paix, je crois qu'on ira nulle part.
10. September 2022 Moderation: Sylvain Amos Fenêtre sur l'Afrique informiert auf Französisch über Politik, Gesellschaft und aktuelles Geschehen in afrikanischen Ländern. The post Fenêtre sur l'Afrique (Französisch) – Vive tension entre le Mali et la France à l'ONU appeared first on Kanal K.
Un président qui se sépare de son Premier ministre, rien de plus banal. Mais quand le premier accuse implicitement le second de vouloir fomenter un coup d'État, ça l'est moins… Le Premier ministre burundais Alain Guillaume Bunyoni, « à maintes reprises désapprouvé à demi-mot ou dans des termes à peine voilés par le Chef de l'Exécutif », affirme le site d'information burundais Iwacu, a donc été remplacé par Gervais Ndira-kobuca, lieutenant-général de police et tout-puissant ministre de l'Intérieur. Les Burundais n'ont pas besoin de ça… En 60 ans d'indépendance, le Burundi a connu 11 coups d'État, rappelle le site Yaga Burundi. « Alain Guillaume Bunyoni que le président de la République accuse de se croire "intouchable", s'il nourrit réellement l'idée d'un coup d'État, rien ne devrait nous surprendre : le Burundi pendant soixante ans a regorgé de telles personnes. Mais, hélas, s'exclame Yaga Burundi, ces temps-ci, nous ne devrions pas nous perdre dans les complots politiques. Nous sommes au bord du gouffre économiquement parlant. (…) La population vit dans une misère extrême. (…) Si le Burundi venait à subir une crise politique majeure, à l'instar d'un coup d'État, il tomberait si bas que même le nouveau Raïs qui se serait installé par la force aurait du mal à gouverner. (…) Le Burundais est fatigué, insiste encore Yaga Burundi, il a d'autres soucis (se nourrir quotidiennement, cultiver son champ…). Les hommes politiques devraient se concentrer à améliorer les vies des millions de Burundais plutôt que de jouer à Game of Thrones. » Malaise ? En tout cas, s'interroge Le Pays au Burkina Faso, « que s'est-il passé pour que le président Evariste Ndayishimiye, et son Premier ministre, qui s'entendaient comme larrons en foire, en viennent à étaler leurs divergences sur la place publique au point d'en arriver à un divorce ? Difficile de répondre à cette question que se posent actuellement bien des Burundais. Pour le moins, affirme Le Pays, on sait qu'en matière de gestion du pouvoir, les alliés d'hier deviennent parfois encombrants, si bien que certains dirigeants n'hésitent pas à s'en séparer. Le plus souvent, quand on ne les accuse pas de corruption ou de détournement de deniers publics, ces dignitaires, devenus subitement des parias, sont accusés de menées subversives, comme c'est le cas. (…) Ce changement cache mal un malaise au sommet de l'État », relève encore le quotidien ouagalais. Mali : la soif d'or de Wagner À la Une également, cette enquête de Jeune Afrique : « comment Wagner compte faire main basse sur des mines d'or au Mali. » Jeune Afrique qui dévoile que le groupe paramilitaire russe demande « 10 millions de dollars par mois contre le déploiement d'environ 1.200 hommes sur le terrain. (…) Confronté aux difficultés de paiement de son client malien jusqu'à la levée des sanctions de la Cédéao en juillet, Wagner entend désormais trouver une solution pérenne et lucrative, affirme Jeune Afrique. Laquelle passe, notamment, par les mines d'or du pays. Toujours selon le site panafricain, Wagner a chargé deux géologues russes de faire fructifier ses activités minières sur les rives du fleuve Niger. Jeune Afrique donne même leurs noms : Viktor Popov et Sergueï Laktionov. Ils seraient en négociations avec les autorités maliennes pour l'octroi de trois mines d'or, actuellement exploitées par des groupes canadiens et australiens. Les deux premières mines d'or sont situées dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Sénégal, et la troisième dans le sud-est, près de la Côte d'Ivoire. » Encore des exactions ? Le Mali toujours, avec de nouvelles accusations d'exactions de la part de l'armée malienne et des supplétifs russes… des accusations d'agressions sexuelles et de pillage sur des populations civiles dans le village Nia Ouro, proche de la ville de Djenné, dans le centre du pays. Des témoignages recueillis récemment par RFI font état de viols. Le Monde Afrique fait état également de cas d'agression sexuelles. Les faits se sont produits dimanche dernier, rapporte le journal, quand « vers 6 heures du matin, le trio Forces armées maliennes, paramilitaires du groupe Wagner et chasseurs traditionnels dozos ont pénétré dans les lieux, les hommes s'étaient déjà enfuis en brousse. Ne restaient que les personnes âgées, les enfants et les femmes à interroger. » Pour sa part, rappelle Le Monde Afrique, « l'armée malienne continue d'affirmer qu'elle vole de victoire en victoire, et toujours avec des méthodes exemplaires. »
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage. Les détails avec notre correspondante à l'ONU, Fanny Chauvin.
L'EMPRISE DES TALIBANS, LA DÉTRESSE DES AFGHANES – 16/08/22 Invités AGNÈS LEVALLOIS Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique MARGAUX BENN Grand reporter Co-auteure du documentaire « Afghanistan : vivre en pays taliban » CÉLINE BARDET Juriste internationale YVES THRÉARD Éditorialiste, directeur adjoint de la rédaction – « Le Figaro » Il y a tout juste un an, le 15 août 2021, les talibans reprenaient le contrôle de Kaboul et rétablissaient l'émirat islamique d'Afghanistan, vingt ans après l'intervention militaire des Etats-Unis qui les avait écartés du pouvoir. Après le départ précipité des troupes américaines, ils prenaient possession du palais présidentiel et redevenaient maîtres du pays. Douze mois plus tard, il est au bord du gouffre, confronté notamment à une grave crise humanitaire. Selon l'Organisation des Nations Unies, près d'un Afghan sur deux, soit près de 20 millions de personnes, vit en situation d'insécurité alimentaire. Plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans souffre même de malnutrition aigüe. Face à cette situation catastrophique, les Nations unies ont appelé à lever plus de 8 milliards de dollars de fonds, un montant inégalé dans l'histoire de l'organisation. C'est que le pays est économiquement totalement asphyxié. Avant le retour des talibans au pouvoir, le budget de l'Afghanistan dépendait déjà à plus de 75 % de l'aide internationale. Depuis, cette dernière a grandement diminué. De plus, afin d'accentuer la pression sur le régime, de nombreuses sanctions ont été décidées. Le pays est donc en proie à de considérables difficultés économiques et sociales, contrairement aux annonces de jours meilleurs que faisait le régime l'an passé. Les promesses d'un régime moins strict et plus tolérant ont également fait long feu. Les libertés et droits des femmes sont réduits à portion congrue. Sur le plan international, depuis le retour au pouvoir des talibans, les relations diplomatiques ont été coupées avec le reste du monde. Aucun pays n'a encore officiellement reconnu le régime de l'émirat islamique. Le pays n'est toutefois pas totalement isolé. Si les Occidentaux ont tous quitté les lieux, Moscou a été l'une des rares capitales, avec Pékin, à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul après l'arrivée au pouvoir du mouvement fondamentaliste. La Russie et la Chine demeurent en effet deux des rares pays à vouloir, coûte que coûte, maintenir le dialogue avec le nouveau gouvernement. Une délégation talibane du ministère de l'Industrie et du commerce est d'ailleurs arrivée hier à Moscou. La Chine lorgne, elle, les ressources minières du pays, notamment les terres rares et le cuivre. Si le pays maintient des contacts avec l'extérieur, il le doit aussi à ses liens étroits avec le Qatar, intermédiaire incontournable y compris auprès des Occidentaux. Si un dialogue est bel et bien au point mort, c'est celui entre Paris et Bamako. Après neuf ans de présence militaire, la France a été poussée vers la sortie par la junte au pouvoir au Mali. Les derniers soldats français de l'opération « Barkhane » ont quitté le pays, a fait savoir hier l'état-major français. En neuf ans de présence au Sahel, l'armée française a perdu 59 militaires. En dehors du Mali, la présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici à la fin de l'année, passant à 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera également à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabée. L'objectif étant de limiter la déstabilisation de la région par les groupes terroristes islamistes. Au Mali, le gouvernement militaire ne contrôle plus grand chose. Le pays connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer. Un groupe djihadiste affirme même avoir tué quatre de ces miliciens. Quel est le bilan pour la population afghane d'un an de gouvernement taliban ? Le régime de Kaboul peut-il parvenir à sortir de l'isolement ? Le Mali risque-t-il comme l'Afghanistan de tomber aux mains de groupes islamistes ? DIFFUSION : du lundi au samedi à 17h45 FORMAT : 65 minutes PRÉSENTATION : Caroline Roux - Axel de Tarlé REDIFFUSION : du lundi au vendredi vers 23h40 RÉALISATION : Nicolas Ferraro, Bruno Piney, Franck Broqua, Alexandre Langeard, Corentin Son, Benoît Lemoine PRODUCTION : France Télévisions / Maximal Productions Retrouvez C DANS L'AIR sur internet & les réseaux : INTERNET : francetv.fr FACEBOOK : https://www.facebook.com/Cdanslairf5 TWITTER : https://twitter.com/cdanslair INSTAGRAM : https://www.instagram.com/cdanslair/
Après neuf ans, sept mois et quatre jours de présence, les derniers soldats de l'opération française Barkhane ont donc quitté le Mali hier. Pour l'Inter de Bamako, bon débarras… « Les Maliennes et les Maliens ont compris qu'après neuf ans de lutte sans résultat contre le terrorisme dans notre pays par la force Barkhane, armée d'occupation française, la libération de leur pays incombe d'abord à eux-mêmes, affirme le quotidien bamakois. Ils ont aussi compris que personne ne viendra faire notre pays à notre place. Sans ce sursaut national, notre pays sera à la merci des envahisseurs et leurs parrains impérialistes qui ne jurent que par le pillage de nos richesses et la destruction de nos valeurs par l'imposition de leur culture. » Le Mali: hub régional de la stratégie russe Alors désormais, « l'option russe paraît de plus en plus évidente », pointe L'Alternance, toujours à Bamako. L'Alternance qui constate que « le Mali est en passe de devenir le hub régional ouest-africain de la stratégie russe », stratégie qui repose sur « un double objectif, estime le journal : gagner des voix africaines aux Nations unies pour modifier le multilatéralisme existant et bénéficier à moindre coût des richesses et potentialités du continent africain ». Et attention, prévient L'Alternance, « le Mali s'isole à un rythme effréné. Outre Barkhane, Takuba, et les missions européennes, c'est désormais la Minusma qui serait en ligne de mire. La paranoïa s'installe au sein de la masse populaire. Tout le monde serait contre le Mali et voudrait empêcher la marche du pays vers une réelle indépendance ». Isolement préjudiciable ? Constat similaire pour Le Pays au Burkina Faso : « À force de trop tirer sur la corde et dans tous les sens, on peut craindre un isolement progressif du Mali, dans un contexte où le doute est pourtant permis sur la capacité du seul partenaire russe de Wagner à aider le pays à relever le défi sécuritaire sur l'ensemble de son vaste territoire. Autant dire que ces tensions persistantes entre Bamako et ses partenaires internationaux pourraient avoir des effets contreproductifs avec un impact négatif sur la lutte contre le terrorisme. (…) En tout cas, le Mali, en tant qu'État souverain, a maintenant l'occasion de s'assumer pleinement, relève encore Le Pays. Assimi Goïta et ses compagnons d'armes doivent tout faire pour que les Maliens ne regrettent pas les Français que l'on traite de tous les noms d'oiseaux. Ils se doivent de s'assumer, d'autant qu'en dehors de Moscou, les relations entre le Mali et d'autres partenaires internationaux intervenant dans la lutte contre le terrorisme enregistrent des couacs et des malentendus persistants ». Les jihadistes progressent… Mais en attendant, constate le quotidien français Libération, « la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Le partenariat opérationnel noué entre l'armée malienne et les mercenaires du groupe russe Wagner – que Bamako dément obstinément – n'a pas, à ce stade, permis à l'État malien de reprendre pied dans les zones contrôlées par les insurgés. Fin juillet, les combattants du GSIM ont mené une série d'attaques sans précédent dans le centre et le sud du Mali, allant jusqu'à frapper Kati, la ville-garnison qui constitue le cœur du pouvoir militaire malien, dans la banlieue de Bamako. Le 7 août, l'autre grande organisation djihadiste implantée au Sahel, l'État islamique au Grand Sahara, a lancé un assaut sur une base de l'armée à Tessit, dans l'est du pays, faisant 42 morts parmi les soldats maliens. Depuis son coup d'État, jamais la junte n'avait essuyé de telles pertes militaires. À vol d'oiseau, 50 kilomètres séparent Tessit du poste-frontière de Ouattagouna. Là où le dernier soldat français de Barkhane a traversé la frontière hier lundi ». Kenya: Ruto élu de justesse… À la Une également, un nouveau président pour le Kenya : « William Ruto, président élu », s'exclame The Nation à Nairobi. Mais avec seulement 233 000 voix d'avance sur Raila Odinga. Aujourd'hui au Burkina s'inquiète : « Dans un pays où les deux précédentes présidentielles ont marqué négativement les esprits, la sérénité ne peut pas régner après ces résultats. D'autant que le vainqueur a en face Odinga et son parrain, le président sortant Uhuru Kenyatta, et une partie des Kikuyus. D'ailleurs, plus qu'une victoire de Ruto, c'est un échec d'Uhuru Kenyatta qui a tenté contre vents et marées d'imposer un ancien et vieil opposant, qui a passé tout son temps à dire tout le mal qu'il pensait des Kikuyus, l'ethnie majoritaire qui fait toujours peser la balance vers le vainqueur. Et maintenant, s'interroge Aujourd'hui, que peut-il se passer ? »
Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d'orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s'impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.
« L'affaire continue de tourner en boucle », selon l'Infodrome : 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés à l'aéroport de Bamako dimanche 10 juillet par les forces de sécurité maliennes. Dans un communiqué lu en direct lundi sur la chaîne nationale malienne et retransmis par de nombreux médias, notamment le site d'information ivoirien, les autorités de Bamako assurent que les militaires ivoiriens sont « entrés illégalement sur le territoire malien » et qu'ils seront jugés conformément à la « convention de l'OUA sur l'élimination du mercenariat ». L'Infodrome poursuit : « Pourtant, selon des sources sécuritaires ivoiriennes, les 49 soldats sont arrivés au Mali pour sécuriser des sites de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali, pour le compte d'une société de sous-traitance ». Dans le communiqué publié par Malijet, on peut lire que les 49 militaires ivoiriens se trouvaient illégalement sur le territoire du Mali. Que ces militaires étaient en possession d'armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation. Que la profession réelle des soldats était même dissimulée. Sur leurs passeports, on pouvait lire « étudiant, chauffeur ou encore maçon » selon le communiqué. Mais Wakat Séra rappelle que malgré le discours officiel du colonel Assimi Goïta, certaines « sources donnent une autre version à l'opinion quant à elle habituée aux farces de celui qui est passé maître en fiction au Mali ». Les 49 soldats feraient en réalité partie d'éléments nationaux de soutien logistique de la Minusma. Ils auraient foulé le tarmac de l'aéroport de Bamako pour assurer la relève d'une autre équipe repartie à Abidjan, à bord des mêmes deux appareils incriminés, l'un transportant les hommes et l'autre le matériel. Et comme l'atteste notamment une note du ministère ivoirien de la Défense, cette rotation de routine aurait respecté toutes les règles en vigueur. Le rôle de la société Sahelian Aviation Services Une partie de ces soldats ivoiriens serait en effet venue pour travailler pour la société Sahelian Aviation Services. Certains militaires sont arrivés au Mali sur la base d'une convention pour travailler sur la base logistique de cette société pour le compte de la Minusma. Bamako affirme de son côté, selon Le Monde, « que quatre versions différentes ont été avancées par les militaires interpellés pour justifier leur présence sur le territoire malien : "La mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la Minusma, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services et la protection du contingent allemand." Le gouvernement malien a ainsi décidé "de mettre fin, avec effet immédiat, à l'activité de protection de la compagnie SAS par des forces étrangères" ». Relations délicates entre le Mali et la Côte d'Ivoire Depuis quelque temps, écrit Le Pays, Abidjan et Bamako « se regardent en chiens de faïence, le président Alassane Ouattara n'avait jamais fait mystère de son hostilité vis-à-vis des putschistes même si sa position, avec le temps, a dû évoluer. La Côte d'Ivoire, faut-il le rappeler, a offert le gîte et le couvert à Karim Kéïta, le fils de Ibrahim Boubacar Kéïta, renversé par le colonel Assimi Goïta et ses frères d'armes en août 2020 ». Pour le journal Le Pays, « on comprend pourquoi les autorités maliennes cherchent à voir clair dans la lettre de mission des militaires ivoiriens qui débarquent sur leur sol. En bon soldat, Assimi Goïta ne veut pas prendre de risques. Il préfère prévenir que guérir, surtout que si l'on en croit les versions officielles, plusieurs "tentatives de déstabilisation avec le soutien de pays étrangers" ont été déjouées au Mali ».
Le Mali est en deuil après le massacre d'au moins 132 civils dans la commune de Diallassagou attribué à des jihadistes. Alors que les autorités de Transition réaffirment que la sécurité reste «leur priorité absolue», les populations du Centre du pays s'interrogent sur la stratégie militaire de la junte. Nous lançons le débat. * Par téléphone : de France : 09 693 693 70 de l'étranger : 33 9 693 693 70 * Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays). Pour nous suivre : * Facebook : Rfi appels sur l'actualité * Twitter : @AppelsActu
À six mois de la Coupe du monde, qui fait vraiment peur parmi les potentiels favoris ? Entre fin de saison et Coupe du monde, cette Ligue des Nations est-elle compétitive ? Dans le reste du programme : Le point sur les éliminatoires de la CAN : tops et flops des premières journées ! Le Mali confirme, la RDC chute… Et focus sur les Reds : le joueur le plus cher de l'histoire de Liverpool est désormais uruguayen, c'est Darwin Nuñez, qui arrive du Benfica pour 75 millions d'euros plus 25 M€ de bonus… Retour sur ce transfert hors normes ! Aujourd'hui, Olivier Pron sera entouré de Marc Libbra, Freddhy Koula et Hervé Penot. Réalisation : Laurent Salerno. Préparation : Sarah-Lou Bakouche.
À six mois de la Coupe du monde, qui fait vraiment peur parmi les potentiels favoris ? Entre fin de saison et Coupe du monde, cette Ligue des Nations est-elle compétitive ? Dans le reste du programme : Le point sur les éliminatoires de la CAN : tops et flops des premières journées ! Le Mali confirme, la RDC chute… Et focus sur les Reds : le joueur le plus cher de l'histoire de Liverpool est désormais uruguayen, c'est Darwin Nuñez, qui arrive du Benfica pour 75 millions d'euros plus 25 M€ de bonus… Retour sur ce transfert hors normes ! Aujourd'hui, Olivier Pron sera entouré de Marc Libbra, Freddhy Koula et Hervé Penot. Réalisation : Laurent Salerno. Préparation : Sarah-Lou Bakouche.
Constatation de L'Observateur Paalga au Burkina Faso : « réunis de nouveau samedi (à Accra) pour se pencher sur les situations malienne, guinéenne et burkinabè, les chefs d'État de la Cédéao ont finalement décidé… de ne rien décider. Statu quo donc pour les juntes qui dirigent ces trois pays et dont l'agenda pour un retour à une vie constitutionnelle normale ne satisfait toujours pas l'organisation sous-régionale. » « Pour les schémas de sortie de crise des pays sous la coupe des militaires, il n'y a rien à voir, repassez le 3 juillet !, constate également WakatSéra. Et là encore, rien ne garantit un recul des militaires au pouvoir, qui en sont même arrivés à oublier qu'ils sont des putschistes, donc arrivés aux affaires par effraction ! (…) La fumée blanche que tous attendaient ne s'est donc pas dégagée du ciel ghanéen relativement à l'assouplissement de sanctions qui commencent à devenir insupportables, non seulement pour le Mali, mais également pour ses voisins qui commercent avec lui. Coincés entre la cherté de la vie accentuée par la crise ukrainienne et les conséquences des attaques terroristes meurtrières, les pays sahéliens ne savent plus où donner de la tête, entre crise sécuritaire et humanitaire. Comme l'a si bien dit l'imam Mahmoud Dicko, pointe encore WakatSéra, les militaires sont dans leur "arrogance" et la communauté internationale dans son "orgueil". Et au bout du rouleau, les pauvres populations doivent se serrer la ceinture au point de s'étrangler. » Des transitions trop longues… Le quotidien Aujourd'hui fait le point sur la situation dans les trois pays. Le Mali tout d'abord : « si la tendance était qu'il fallait assouplir les sanctions decrescendo, les Maliens doivent aussi mettre de l'eau dans leur "Gnamankoudji" (leur boisson épicée, ndlr), en particulier sur les 24 mois de Transition, alors que la Cédéao cale sur 16 mois. Pourquoi ne pas trouver un juste milieu de 18 ou 20 mois ?, s'interroge Aujourd'hui. D'où le maintien des sanctions, en attendant que les putschistes de Kati revoient le timing de la Transition. Et derechef, Goodluck devra reprendre son bâton de médiation coaché par Faure du Togo. Le Burkina Faso, lui, poursuit le quotidien ouagalais, se voit gratifier d'une amélioration de la situation sécuritaire même si la face humanitaire se détériore. Les 36 mois de la transition militaire burkinabè ne passent pas, également, au niveau de la Cédéao, et Damiba a encore un mois pour convaincre, étant donné que, selon la Transition du pays des Hommes intègres, des élections sécurisées sont impossibles avant 3 ans ! » Enfin, pour ce qui est de la Guinée, elle « agace les chefs d'État, affirme Aujourd'hui, et à lire entre les lignes du communiqué final, non seulement les 36 mois ne sont pas acceptables, mais la fracture entre le CNRD et les partis politiques dans ce pays n'augure pas d'une transition apaisée. » Mali : au bord de la banqueroute Mourya La Voix du Niger revient pour sa part sur la situation au Mali : « des trois cas, celui du Mali est sans doute le plus préoccupant. (…) Malgré les coups de menton et les assurances peu rassurantes des nouveaux maîtres de Bamako, le pays de Modibo Keïta est au bord de la banqueroute. (…) Le propre de tout accord étant de ne pouvoir satisfaire totalement chacun, il faut pourtant, pour abréger les souffrances du peuple, que chaque camp fasse un pas vers l'autre. Passer de de 24 mois de transition à 18, comme le réclame la Cédéao, ce n'est quand même pas la mer à boire. Il faut un compromis salvateur qui permette à tous de sortir la tête de l'eau sans pour autant perdre la face. Et surtout permettre de desserrer l'étau qui étouffe chaque jour un peu plus de pauvres hères pris entre le marteau de la junte et l'enclume de la Cédéao. » Burkina : des salaires de… ministres ! Enfin, on revient sur le cas burkinabè, avec « une transition qualifiée de "sobre" par ses acteurs mais qui a fait, en fait, explosé les salaires de ses ministres. » C'est ce que constate Jeune Afrique. En effet, précise le site panafricain, en avril dernier, « la rémunération des ministres burkinabè a été augmentée de 145 % et celle du premier d'entre eux de 155 %. Un membre "subalterne" du gouvernement touche désormais 2 millions 386 mille 256 francs CFA (soit 3.638 euros), sans les avantages liés à sa fonction prestigieuse. » En clair, résume Jeune Afrique, « les ministres burkinabè gagnent chacun 70 fois le salaire minimum. » Et, commente le site, « l'épée de Damoclès d'une crise alimentaire sahélienne jure avec la multiplication salariale de millionnaires de la Fonction publique. Début mars, le président Damiba appelait d'ailleurs à la "sobriété" et à la "solidarité". » Et Jeune Afrique de s'interroger : « l'augmentation, qui porte à 64 millions de francs CFA la somme des émoluments de 27 personnalités gouvernementales, cette augmentation n'aurait-elle pas pu être affectée au front qui peine à neutraliser les jihadistes ? » ► À lire aussi : Mali: sanctions maintenues, polarité renforcée
La mission des Nations unies au Mali, la Minusma, s'est alarmée de la « hausse exponentielle » du nombre de morts civils au premier trimestre 2022. Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes à France 24 a eu accès en exclusivité au rapport de la Minusma
« Que retenir d'un an de gestion ? », s'interroge L'Alternance à Bamako. « Le Mali a célébré, mardi dernier, le premier anniversaire de la mise à l'écart de la première équipe de la transition dirigée par le président Bah N'Daw et le Premier ministre Moctar Ouane. » Eh bien un an après, tout va bien, estime le journal malien : « le colonel Assimi Goïta a marqué des points, malgré des conditions difficiles antérieures à son accession à Koulouba. (…) Il a consacré la libération du Mali vis-à-vis de la domination impérialiste. Il a fait de l'équipement de l'Armée une priorité. Il a œuvré pour la cohésion sociale et la paix en organisant les Assises Nationales de la Refondation. (…) En un an seulement, le bilan des colonels est satisfaisant, affirme encore L'Alternance, et il sera plus glorieux quand ils auront plus de temps. » L'armée malienne au top ? L'Aube, toujours à Bamako, insiste sur « la montée en puissance de l'armée malienne » : « Dans le domaine de la défense et de la sécurité, les nouvelles autorités se sont fixées pour objectifs fondamentaux la reconquête du territoire national avec l'intensification des opérations miliaires, notamment au centre du pays. L'équipement de l'armée, par la diversification du partenariat entre le Mali et d'autres pays, particulièrement la Russie, le recrutement massif au sein des différents corps, l'amélioration des conditions des hommes… ce sont là les priorités des nouvelles autorités. Objectif : reconquérir le territoire national et sécuriser les populations. » Quelques ratés ? Le Témoin , autre publication malienne, se permet quelques nuances… Si on note « une amélioration évidente au plan sécuritaire, due au changement drastique d'orientation en matière de coopération militaire, reste que bon nombre d'incertitudes demeurent, relève le journal malien. La lutte implacable contre la corruption et le népotisme du début du règne d'Assimi Goïta s'est décrédibilisée par la colonelisation à grande échelle de l'administration, les scandales liés à l'attribution des logements sociaux et de certains recrutements, etc. A ces déconvenues, poursuit Le Témoin, s'ajoutent celles en rapport avec la violation de la charte de la transition ainsi des procédures judiciaires controversées, notamment le cas très parlant de l'ex-feu Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Toutes choses qui prouvent que les questions de justice et d'équité sociale, de conformité à la légalité, de lutte contre la corruption, entre autres, ne viendront pas d'un coup de baguette magique ou par des discours démagogues et populistes mais plutôt par une sincère conjonction d'efforts entre gouvernants et gouvernés pour l'intérêt suprême de la patrie. » Propagande ? Voilà pour la presse malienne. Un discours de propagande ? Oui, largement, répond Le Pays au Burkina Faso. « Toutes les voix discordantes ont été étouffées aujourd'hui à Bamako », affirme le quotidien burkinabé. Toutes, sauf une, peut-être, celle de l'imam Dicko : récemment, rapporte Le Pays, « le leader religieux n'a pas eu besoin de porter des gants pour qualifier publiquement d' 'arrogantes' les autorités de la transition. Embouchant la même trompette, l'un de ses proches a martelé ceci : 'Nous avons constaté, ces derniers temps, l'installation d'une atmosphère défavorable à la liberté d'expression'. Il n'en fallait pas plus pour que les activistes aux ordres de la junte leur tombent dessus à bras raccourcis. Sur la toile en effet, le guide religieux a été traité de tous les noms d'oiseaux. » Par ailleurs, les succès militaires annoncés par Bamako sont à relativiser… Plus de 800 cas de violations et atteintes aux droits de l'homme et au droit international humanitaire ont été recensées lors des trois premiers mois de cette année, selon un dernier rapport de la mission des Nations unies au Mali. C'est ce que détaille WakatSéra. Et le site burkinabé constate que l'armée malienne est particulièrement pointée du doigt. Objectif : se maintenir au pouvoir ? Enfin, ce point de vue de l'écrivain guinéen Tierno Monénembo publié dans Le Point Afrique : il met dans le même sac les dirigeants en treillis du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso… « Tout comme leurs prédécesseurs, ces putschistes ne visent qu'un seul but, écrit-il : régner le plus longtemps possible et dans les conditions les plus opaques. Je crains que nous ne soyons devant des dictatures militaires en gestation, s'exclame encore Tierno Monénembo, et qui, devenues bientôt pures et dures, feront encore pire que Bokassa et Mobutu réunis. D'évidence, ces gens ne sont pas pressés d'organiser des élections et aucun des arguments qu'ils soulèvent ne réussira à convaincre. »
Dans ce nouvel épisode de Bouchées doubles, Armelle reçoit Diadié Diombana, un chef dont la cuisine colorée et épicée est influencée entre autres par sa culture franco-malienne. Diadié Diombana est né et à grandi dans Paris, dans une famille malienne où la cuisine occupe une place essentielle : elle se transmet dès le plus jeune âge, se pratique et se partage en famille.
durée : 00:12:45 - Les Enjeux internationaux - par : Julie Gacon - L'armée malienne a quitté la force conjointe du G5 Sahel, quelques mois après l'interruption de l'opération Barkhane, et alors que l'avenir de la mission onusienne Minusma est compromis. La coopération avec la Russie suffira t-elle à aider le Mali à endiguer la menace terroriste ? - invités : Andrew Lebovich Policy fellow au Conseil européen des RI, basé à Washington
Les militaires au pouvoir au Mali affirment avoir mis en échec, dans la nuit du 11 au 12 mai, une tentative de coup d'État menée par des officiers maliens et soutenue par "un État occidental". Des mesures de sécurité renforcées, avec des points de contrôle routiers aux frontières et aux portes de la capitale, ont été mises en place.
L'armée malienne a annoncé dimanche dans un communiqué le retrait du pays du G5 Sahel, alliance militaire luttant contre les groupes jihadistes. Pour justifier sa décision, la junte dénonce notamment l'échec dans l'organisation d'une réunion du G5 au Mali et les "manœuvres d'un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali". Seidik Abba, journaliste spécialiste du Sahel, analyse dans ce journal la portée de cette décision.
À l'initiative de la junte malienne qui en a fait l'annonce lundi soir, réaction hier de Paris : la France « considère cette décision injustifiée et conteste formellement toute violation du cadre juridique bilatéral qui serait imputable à la force Barkhane ». Le quotidien burkinabè Wakatsera parle de « dégradation inexorable des relations entre les deux pays en conflit » et tente d'analyser cette dernière décision de Bamako : « Cela ne fait plus l'ombre d'un doute que pour dresser la tente de Wagner, le colonel Assimi Goïta et ses ouailles sont prêts à tout. Pourtant, leurs nouveaux hôtes qu'ils ont longtemps habillés de la vareuse d'instructeurs de l'armée russe, partout où ils ont trainé leur bosse, ont été accusés des pires violences sur les populations civiles, ce qui, du reste, semble constituer leur marque de fabrique. Est-ce donc pour que ces crimes (…) se déroulent à huis-clos, sans le moindre témoin extérieur, que les autorités de la transition malienne sont engagées dans un nettoyage systématique au profit de Wagner ? » Guinée News s'interroge aussi sur les « incidences pratiques » de cette nouvelle rupture, notamment en raison des liens de Bamako avec Moscou. Pour le site guinéen, « le Mali est en train de perdre un allié de poids dans la lutte contre le terrorisme, un allié qui l'avait en 2013 sauvé d'une partition de son territoire. (…) En ce qui concerne la France, elle perd à travers sa rupture avec la junte au profit d'une puissance rivale, la Russie, un pays, le Mali, qui était jusque-là dans son pré carré, sa zone d'influence géopolitique en Afrique francophone. La France perd également la collaboration d'un pays important dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. » Cette décision de Bamako « faciliterait l'offensive des groupes jihadistes » C'est ce qu'avance Mondafrique dans son enquête dans le cercle de Niono, au cœur de la région de Ségou. « Depuis un an, on se trouve dans une situation de guerre totale entre dozos et jihadistes, qui se traduit, parfois, par de véritables batailles rangées (…) Dans ce contexte très tendu, l'État semble impuissant. » est-il expliqué dans l'article. Mais pour Maliweb, « la sécurisation du pays avance », c'est plutôt « le volet des réformes politiques et institutionnelles qui fait du sur place ». Car si Paris entretient des relations compliquées avec la junte malienne, les choses pourraient s'améliorer avec un retour du pouvoir aux civils. Or « les autorités de la transition malienne ont, jusqu'à aujourd'hui, catégoriquement refusé que leur priorité soit concentrée à la préparation et à l'organisation des élections libres et transparentes pour achever cette période transitoire. Elles ont urbi et orbi assuré devoir "refonder l'État" ou au moins poser les bases de cette refondation avant d'organiser les élections devant mettre fin à cette transition. » Aujourd'hui cette restructuration n'est pas possible car « les caisses de l'Etat sont au rouge ». La question des relations entre Paris et Bamako a été évoquée hier devant le Conseil de sécurité de l'ONU, à la demande de la Russie. À la une aussi, la cherté de la vie Et ses conséquences en cette période de fin de ramadan célébré par les musulmans de plusieurs pays. Le média digital marocain Le 360 s'intéresse à la situation en Guinée. En banlieue de Conakry les commerçants sont inquiets : « Les gens veulent acheter mais ils n'ont pas d'argent. Ils viennent ici marchander longuement, mais au finish, ils ne peuvent rien prendre. » Car cette année la fin ramadan se fait « sur fond de galère pour les ménages » résume le site sans mâcher ses mots. Illustration aussi en Afrique du Sud avec un reportage au Cap à lire sur le site IOL . On y suit une distribution de repas par des bénévoles, car l'Aïd est une période où la générosité doit s'exprimer ; c'est aussi « une tradition qui a pris racine en Afrique du Sud il y a près de 40 ans, au plus fort de l'apartheid, en offrant une assiette de nourriture aux familles les moins fortunées pour célébrer la fin du mois de jeûne ». Et la situation est de plus en plus compliquée car comme il est rappelé, « le coût du panier alimentaire moyen des ménages a augmenté de 8,2 % » en un an. Conséquence : des repas moins variés, « ce qui a un impact sur la santé des ménages et retarde le développement des enfants »
Une cour de justice ouest-africaine a ordonné, jeudi, la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali en raison de la transgression par les militaires de leur engagement à un retour prochain des civils au pouvoir. La décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), rare succès de la junte face aux organisations régionales, ajoute une inconnue à la confrontation diplomatique en cours. Décryptage d'Anne-Fleur Lespiaut, correspondante au Mali.
Ils se sont réunis à huis clos. Les chefs d'état de la Cédéao étaient à Accra, vendredi, et le programme des discussions était assez dense : crise en Guinée, au Burkina Faso mais aussi et surtout au Mali. Les médiations avec la junte étaient jusque-là restées dans l'impasse.
Sanctions de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et de l'Union européenne, renvoi de l'ambassadeur de France, retrait des forces françaises Barkhane...Jamais le Mali n'aura autant fait parler de lui dans la presse internationale. Et si on écoutait les concernés ? Comment les Maliens vivent-ils cette situation exceptionnelle ? Où en est le soutien populaire dont jouissaient les autorités militaires maliennes ? Avec nos invités : Choguel Maïga, Premier ministre de la transition Moussa Mara, ancien Premier ministre Dr Modibo Soumare, président de l'Alliance des forces démocratiques (AFD), président du cadre d'échange des partis et regroupements des partis politiques pour une transition réussie
Entourées de Pierre de Vilno, les Grandes voix décryptent et analysent sans complaisance la vie politique.
Direction le Mali, à plus de 3.000 km de Paris. Le Mali où la France est en proie à un véritable dilemme : rester ou partir ? Rester parce que cela fait 9 ans que l'armée française lutte là-bas contre le terrorisme. au prix de 53 soldats tués. Partir parce que manifestement la junte militaire désormais au pouvoir ne veut plus de la France et le montre. En novembre dernier, Émilie Baujard, grand reporter à RTL, s'était rendue sur place alors que les troupes françaises de l'opération Barkhane amorçaient un redéploiement, en abandonnant les 3 bases du Nord. Dans la saison 2 d'"Immersions", Nicolas Fauroux, rédacteur en chef à RTL, propose une sélection des meilleurs reportages diffusés sur RTL. Ceux qui font la richesse de notre antenne, qu'ils soient tournés au bout du monde ou au coin de la rue.
Le Mali et le Burkina Faso sanctionnés par la Cedeao, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. L'Ambassadeur de France au Mali expulsé. Le rapatriement des soldats danois, faute d'accord avec les autorités de Bamako en pleine brouille avec les Européens. L'envoi du contingent norvégien au sein de la force Takuba annulé. Comment s'organise la lutte contre le terrorisme dans ce nouveau climat de tension entre les alliés ? Doit-on craindre une montée en puissance des jihadistes ? Les soldats maliens et burkinabè sont-ils capables de faire face tout seuls à la menace terroriste ? Comment Paris, qui affirme vouloir continuer de lutter contre le terrorisme dans le Sahel, compte-t-elle s'organiser ? Avec la participation de : - Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l'État, chargé des relations avec les institutions - Pr Serge Théophile Balima, universitaire burkinabè, ancien ambassadeur du Burkina Faso en France et ancien ministre de l'Information et de la Communication - Georges Dougueli, journaliste à l'hebdomadaire Jeune Afrique.