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En Afrique du sud, un accident dans une mine d'or dans la région de Johannesburg contraint 260 mineurs à passer la nuit sous terre. Plus de peur que de mal heureusement ils ont fini par être ramenés à la surface.
L'Invité Afrique est la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala. Ancienne vice-présidente de la Banque africaine de développement en charge des finances, elle fait partie des cinq candidats à la présidence de la BAD qui seront départagés le 29 mai, pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina. Elle répond aux questions de Claire Fages. RFI : Vous avez passé une grande partie de votre carrière dans le secteur privé. Est-ce un avantage par rapport aux autres candidats à la présidence de la Banque africaine de développement?Bajabulile Swazi Tshabalala : J'ai passé une bonne partie de ma carrière dans le secteur privé – même si j'ai également travaillé dans des entreprises publiques en Afrique du Sud, dans une société de logistique et que j'ai passé six ans à la Banque africaine de développement. Et je pense qu'aujourd'hui c'est un avantage parce que nous devons repenser le financement du développement en Afrique et nous assurer que nous pouvons faire appel au secteur privé. Je pense que cela me donne un avantage.En tant qu'ancienne vice-présidente chargée des finances de la BAD, votre action sera-t-elle en phase avec les deux mandats d'Akinwumi Adesina ?J'ai participé à la rédaction de la dernière stratégie de la banque. Et ma vision s'appuie vraiment sur cette stratégie décennale. J'ai donc toujours affirmé que l'Afrique n'avait pas besoin de nouveaux plans mais de concrétiser ces plans. Et c'est vraiment sur cela que se concentre ma vision, que j'appelle Lift Africa.À la fin de son premier mandat, M. Adesina a été critiqué pour sa gouvernance. La banque doit-elle encore progresser sur ce point ?Toutes les organisations doivent examiner leur gouvernance pour voir où elles peuvent l'améliorer. C'est particulièrement important pour attirer le secteur privé et s'assurer qu'il soit un partenaire à long terme de la BAD pour financer le développement de l'Afrique.Dans votre programme, vous insistez sur le manque d'infrastructures du continent. Est-ce actuellement la plus grande faiblesse des économies africaines ?Les emplois ne sont pas créés par les banques de développement mais par le secteur privé. Ce dernier a besoin d'une électricité fiable. Pour accéder aux marchés, il a besoin de routes, de voies ferrées, de ports et de connexions numériques. Ce sont les défis de l'Afrique et c'est pourquoi les infrastructures sont le fondement d'une accélération de son développement.Avez-vous des projets prioritaires à l'esprit ?Oui. Je pense évidemment que l'accès à l'électricité est extrêmement important. Je ferai en sorte d'accélérer les choses. Il y a aussi de grands projets sur la table dont il faut finaliser le financement. Par exemple, le corridor minéralier de Lobito, reliant la Zambie, la RDC et l'Angola ; le corridor de Nacala en Afrique australe. Il y a aussi la route Lagos-Abidjan, qui est un projet important.L'un des défis de la BAD est sa capacité à prêter plus d'argent. Vous avez contribué à augmenter son capital en émettant de la dette assimilée à du capital. Cette opération peut-elle être répétée ou existe-t-il d'autres solutions ?Là encore, c'est un exemple de la contribution du secteur privé aux banques de développement. J'ai introduit cet instrument à la BAD pour nous permettre de lever des capitaux à long terme, ce qui est indispensable au développement. Il s'agissait de lever des capitaux à long terme auprès d'investisseurs institutionnels du monde entier, plutôt que de solliciter comme d'habitude nos actionnaires. Donc oui, je pense que nous pouvons émettre plus de capital hybride. Il existe également d'autres instruments que nous pouvons déployer, y compris utiliser le capital de la banque pour dé-risquer les investissements du secteur privé.La décision des États-Unis de ne pas contribuer au Fonds africain de développement dédié aux États les plus fragiles est-elle une source d'inquiétude pour la BAD ?Oui bien sûr, parce que ce type de subventions reste crucial. La Banque africaine de développement continuera donc à plaider en faveur de ces financements, tout en travaillant par exemple avec les fondations philanthropiques : Bill Gates a annoncé qu'il déploierait 200 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années pour aider les Etats fragiles du continent. Nous devons aussi examiner les autres régions en mesure de contribuer davantage pour pallier ce manque, et aider en particulier les pays fragiles.
En cette année 2025, le péril jihadiste est en expansion dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest, constate l'Institut de recherche stratégique (IRS), qui est basé en Côte d'Ivoire. Les groupes jihadistes redoublent d'inventivité pour exploiter les failles des États et tenter de s'infiltrer dans le nord de pays comme le Bénin et la Côte d'Ivoire, précise l'IRS, qui publie cette semaine trois rapports détaillés sur ce phénomène. Son directeur, Lassina Diarra, est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Plus de 100 personnes tuées en avril par les jihadistes dans le nord-est du Nigeria. 54 soldats tués le 17 avril par les jihadistes dans le nord du Bénin. Est-ce que le péril jihadiste est en expansion dans les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest ?Lassina Diarra : Oui, nous avons noté que, depuis l'arrivée des régimes militaires, la situation sécuritaire se dégrade considérablement. Aujourd'hui, on est dans une situation extrêmement difficile et la situation est inquiétante. Nous voyons effectivement qu'il y a un risque d'effondrement d'un État sahélien, ce qui pourrait avoir des conséquences terribles sur les infrastructures sécuritaires, les politiques de sécurité des États du golfe de Guinée, dont certains commencent à être sous la pression des groupes terroristes.Est-ce à dire qu'il n'y a plus de coopération sécuritaire entre ces trois pays du Sahel et les pays côtiers ?Oui, la coopération est pour l'instant difficile, puisque la Cédéao n'arrive pas à incarner un leadership et l'initiative d'Accra, qui était aussi une réponse africaine face à la menace jihadiste, est totalement en panne actuellement. Il existe aussi des difficultés de coopération entre l'Alliance des États du Sahel, avec le Bénin, et aussi la Côte d'Ivoire. On est par conséquent dans un contexte où la coopération sécuritaire entre les États se trouve dans des situations particulièrement difficiles.Est-ce qu'il y a, au nord du Bénin, le risque que des jihadistes réussissent à établir un sanctuaire, comme il en existe au Burkina Faso ?Selon les statistiques, nous avons vu, de mai 2019 à mai 2025, qu'il y avait eu 808 incidents terroristes au Bénin. Ce qui est problématique actuellement, c'est qu'il y a un processus d'endogénéisation qui est très avancé au Bénin. Vous avez des communautés où vous avez des citoyens béninois qui participent effectivement à des attaques. Et le processus d'endogénéisation s'accommode à une dynamique de sanctuarisation.Le processus d'endogénéisation, cela signifie qu'il y a maintenant des citoyens béninois qui sont devenus jihadistes, c'est ça ?Oui, c'est ce que ça veut dire. Cela veut dire également clairement que la menace cesse d'être exogène, elle devient vraiment endogène.Et quelle est la réponse à ce phénomène ?Il y a la stratégie par le bas qui va consister à travailler significativement avec les communautés, avec les couches sociales et aussi avec une présence effective de l'État en termes d'infrastructures, en termes de sécurité et aussi en termes de justice sociale. Il faut aussi faire monter l'armée en puissance. Je crois bien qu'ils sont dans ces processus-là. Puis, il faut discuter avec le Burkina Faso et le Niger.Y a-t-il le même risque d'endogénéisation, c'est-à-dire d'enracinement, du terrorisme dans le nord de la Côte d'Ivoire ?Nous n'avons pas encore observé cela parce que les attaques que la Côte d'Ivoire a connues, quand on les analyse effectivement, c'était un objectif d'endogénéisation. Mais la capacité réactionnelle des forces ivoiriennes, et aussi du gouvernement ivoirien, alliant la sécurité opérationnelle aussi à la question sociale, a permis effectivement de mettre la Côte d'Ivoire à l'abri de ces phénomènes.Dans le rapport que vous avez publié cette semaine, vous écrivez que les groupes terroristes font preuve d'inventivité aux frontières.Ce que nous avons remarqué, c'est que les groupes terroristes s'adaptent et exploitent toutes les vulnérabilités. Des éléments des Forces de défense et de sécurité rackettent parfois des populations parce que celles-ci ne sont pas dans des situations totalement régulières. On peut prendre l'exemple des motos. Certaines populations ne disposent pas de papiers pour une moto. C'est ce qu'on appelle le contrat d'arrangement en quelque sorte. C'est ce que nous avons vu.Et en quoi ce racket de la part de certains agents facilite la propagande des jihadistes ?C'est à plusieurs niveaux. Premier niveau, cela coupe le service de renseignement, qui pourrait récolter des informations auprès de la population. celle-ci se trouve un peu dans des situations hésitantes à collaborer avec les Forces de défense et de sécurité. Pourtant, dans ce type de guerre, la collaboration est vraiment recommandée.Deuxième niveau, il y a des populations qui peuvent se sentir stigmatisées. Il y a donc un repli que les groupes terroristes peuvent éventuellement instrumentaliser.Il faut par conséquent une vraie stratégie contre l'infiltration du nord de la Côte d'Ivoire par ces groupes jihadistes ?Oui, je crois bien que la stratégie ivoirienne existe déjà. Ce qui serait intéressant, c'est de la réactualiser, de la réinterroger chaque fois que l'on constate l'évolution de la menace et la capacité des groupes à s'adapter.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, les PME face au manque de données sur les marchés. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Raymond, fondateur et dirigeant de Jokosun Energies, entreprise de services d'accès à l'électrification de pirogues ou de bateaux à Dakar, Sénégal. Partie 2 : les PME face au manque de données sur les marchés- Serigne Barro, directeur général de P_i group qui regroupe trois entreprises spécialisées dans la digitalisation : People input (fournisseur d'innovation), Voice Africa (agence de communication) et dentsu (agence média). - Hadiatou Barry, présidente du groupe Akiba Finance, une banque digitale, Conakry, Guinée- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Domebi - Santrofi► Après Minuit - Wizkid & Tiakola.
durée : 00:02:32 - Le vrai ou faux - Pendant toute une journée, l'IA de X a véhiculé la théorie complotiste d'un prétendu "génocide des blancs" en Afrique du Sud. Le réseau social déplore une "modification non-autorisée".
Le tourisme et la gentrification permettent souvent de revitaliser des quartiers, mais ils sont aussi parfois une menace pour leur identité, et pour le confort de leurs habitants. En Afrique du Sud, dans la ville du Cap, le quartier de Bo-kaap en fait les frais. Ses petites maisons colorées à flanc de colline ravissent les usagers d'Instagram et autres visiteurs. Une situation de plus en plus difficile à tenir pour les habitants. Après plusieurs années de lutte, ils viennent d'obtenir que les bus touristiques ne soient plus autorisés à entrer dans le quartier. De notre envoyée spéciale au Cap,Ruelles pavées à flanc de colline, le quartier de Bo-Kaap, « au-dessus du Cap » en afrikaans, a des allures de village, en plein cœur de la métropole d'Afrique du Sud. Un village aux mille couleurs, avec ses petites maisons roses, vertes, bleues qui font la joie des touristes comme Nadira. « Qui ne voudrait pas venir ici ? C'est vraiment joli pour faire des photos. C'est une attraction touristique, donc il fallait vraiment qu'on passe par ici », s'enthousiasme-t-elle.Chaque jour, une foule de visiteurs envahit les ruelles étroites du petit quartier. Un succès difficile à gérer pour les habitants. « C'est très beau ici et on comprend tout à fait que les gens veulent venir et prendre des photos. Le problème, c'est le manque de respect qui vient avec. Certains touristes pensent qu'en venant ici, ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent. Qu'il s'agisse d'ouvrir le portail de quelqu'un et de monter le perron pour prendre une photo. Ou de demander à un habitant : "est-ce que vous pouvez rentrer dedans parce que je veux une photo de votre maison ?" », s'indigne Jacky Poking, résidente et activiste.Les résidents viennent d'obtenir l'interdiction pour les bus touristiques de circuler dans les ruelles, après des années à le réclamer. Descendante des esclaves malais, cette communauté à majorité musulmane est installée ici depuis des générations et y a fondé la première mosquée du pays. Elle a développé de nombreuses traditions, menacées aujourd'hui par la gentrification. « Nos tarifs, comme l'eau et l'électricité, augmentent d'année en année. Il devient donc très difficile pour les habitants de rester dans le quartier, même s'ils le souhaitent. Surtout les personnes âgées. Souvent, ceux qui ont vendu ces dernières années l'ont fait parce qu'ils n'arrivaient plus à payer », se désole Jacky Poking.De plus en plus de maisons sont rachetées par des investisseurs, constate Zaki Harris, habitant et guide touristique. « Dans ces rues principales, une maison sur deux est habitée par un Sud-Africain. Entre les deux, on trouve des Airbnb et d'autres locations à court terme. Des maisons qui restent vides la moitié de l'année », regrette-t-il. Zaki milite pour un tourisme plus soucieux des traditions, et qui profite davantage à la communauté, qui pour l'instant en perçoit peu les retombées. « Si nous ne promouvons pas un meilleur tourisme, il sera beaucoup plus difficile pour nos enfants de pouvoir garder le lien avec leur patrimoine culturel », estime-t-il. Difficile pour la petite communauté de résister aux assauts de la ville. Elle n'a pas réussi à empêcher la construction d'un immeuble de six étages en bordure du quartier.À lire aussiAfrique du Sud: le télévangéliste Timothy Omotoso à nouveau arrêté dans une affaire d'immigration
durée : 00:15:04 - Journal de 12h30 - Journée mondiale contre l'homophobie ce samedi, un délit en France, mais en Afrique, une majorité de pays continue de criminaliser les homosexuels. De nouvelles lois anti-LGBT voient même le jour sur le continent, influencées par des associations américaines.
durée : 00:15:04 - Journal de 12h30 - Journée mondiale contre l'homophobie ce samedi, un délit en France, mais en Afrique, une majorité de pays continue de criminaliser les homosexuels. De nouvelles lois anti-LGBT voient même le jour sur le continent, influencées par des associations américaines.
En Afrique, l'assistance financière des pays riches diminue depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, c'est ce que reconnaît la Banque mondiale. Mais il y a quand même des pays qui vont afficher, cette année, un bon taux de croissance. Par ailleurs, la rupture entre les trois membres de l'Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) et la Cédéao n'est pas totale, constate la Banque mondiale, qui espère que l'interconnexion des réseaux électriques entre le Sahel et les pays côtiers va pouvoir se poursuivre. Ousmane Diagana est le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Il est l'invité de Christophe Boisbouvier. RFI : Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la Banque mondiale affirme que l'incertitude obscurcit l'horizon. Qu'est-ce qui vous inquiète le plus pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale ? Est-ce que c'est la hausse des droits de douane ? Est-ce que c'est la suspension de l'aide au développement ? Ousmane Diagana : Il est vrai que les dynamiques politiques qu'on observe à travers le monde et les tensions sur le plan géopolitique impactent sur la mobilisation de l'assistance financière pour les pays qui en ont le plus besoin. Et bien entendu, beaucoup de ces pays sont en Afrique de l'Ouest. Il est clair que, par conséquent, si l'assistance financière diminue la capacité de faire en sorte que les populations puissent avoir accès à de meilleurs services et que les pays se développent, cela devient problématique.Alors vous dites que l'assistance financière va diminuer… Pour cette année et l'an prochain, la Banque mondiale révise à la baisse de 0,5 point le taux de croissance des pays d'Afrique subsaharienne. Est-ce que c'est justement à cause de cette « tempête Donald Trump » ? Vous savez, les chocs exogènes divers qui se sont accumulés sur ces dernières années, leurs effets n'ont pas totalement disparu. Il est clair également aussi que, lorsqu'on parle d'une diminution de la croissance, ça varie d'un pays à l'autre. Il y a des pays, grâce aux réformes importantes qui ont été conduites récemment, qui ont vu leur taux de croissance augmenter. On peut donner le cas du Nigeria. On peut donner le cas de pays comme la Côte d'Ivoire, qui, sur ces six, sept dernières années, ont mis en place des réformes robustes qui voient également leur niveau de croissance augmenter. Par contre, il y a d'autres pays effectivement où ça stagne.Alors, vous soulignez les bonnes performances économiques au Nigeria et en Côte d'Ivoire. Mais d'après votre dernier rapport, je crois qu'il y a d'autres pays qui tirent leur épingle du jeu dans votre zone : le Sénégal, la Guinée-Conakry, le Bénin, le Niger, avec des taux de croissance supérieurs à 6 % cette année, c'est ça ? Exactement. Je n'ai cité que deux pays, mais en Afrique de l'Ouest, beaucoup de pays sont engagés résolument dans des réformes appropriées, qui produisent des résultats. On voit le développement des infrastructures, une classe moyenne qui se développe grâce aussi au dynamisme du secteur privé. Et notre approche aujourd'hui au niveau de la Banque mondiale, c'est de faire en sorte qu'on continue à renforcer les fondations, c'est-à-dire investir dans les infrastructures, investir dans l'agriculture et la transformation des produits agricoles, investir sur le capital humain. Et je pense que les pays que vous avez cités, parmi d'autres encore, sont ceux qui sont en train justement d'être sur cette voie.En Afrique subsaharienne, on sait que la Banque mondiale est l'une des principales sources de financement. En 2020, la Banque mondiale a mobilisé 38 milliards de dollars pour les 22 pays de votre zone. En 2023, grâce à votre action, elle est passée à 53 milliards de dollars. Aujourd'hui, on en est où ? Oui, on est presque à 58 milliards de dollars pour les 22 pays de l'Afrique occidentale et l'Afrique centrale. Et finalement, c'est vraiment la promotion de l'intégration régionale qui est une solution de développement extrêmement importante pour les pays de l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Centre.Et du coup, la sortie des trois pays de l'AES [Alliance des États du Sahel] de la Cédéao, cela doit vous inquiéter, non ? Alors on avait toujours des projets régionaux, surtout pour ce qui concerne le développement des corridors d'infrastructures, mais également des programmes d'énergie qui sont des projets sous-régionaux. Et nous espérons que ces types de programmes vont continuer. Et je crois que tout le monde comprend que l'interdépendance entre des pays d'une même zone doit faire en sorte que les solutions de développement soient pragmatiques et que le dialogue et la coopération entre les différents pays soient poursuivis et renforcés.Donc, vous espérez que l'interconnexion des réseaux électriques va se poursuivre entre les douze pays actuels de la Cédéao et les trois pays nouveaux de l'AES ?Nous avons des projets en cours qui ont soutenu cela depuis très longtemps et nous avons l'intention de maintenir ce type de programme-là et de le renforcer. Donc oui, les financements régionaux, ce sont des solutions extrêmement efficaces et nous espérons que les pays vont, dans un esprit de partenariat et de solidarité, faire en sorte que ces types de programmes soient maintenus et renforcés.
Quelles sont les conditions qui favorisent la survenue des maladies cardiovasculaires en Afrique? Pr Khaled Boye, chef du service de Chirurgie cardiovasculaire au Centre National de Cardiologie, Nouakchott, Past président de la Société Mauritanienne de cardiologie Retrouvez l'émission dans son intégralité iciCardiologie : spécificités en Afrique subsaharienne
C'est l'un des groupes armés les plus meurtriers et les plus mystérieux de l'est de la RDC. Leur nom : les ADF, acronyme anglais désignant les Forces démocratiques alliées. Fondé il y a 30 ans par des Ougandais, le groupe se présente aujourd'hui comme la branche de l'État islamique en Afrique centrale, depuis que son chef a prêté allégeance au groupe terroriste en 2017. Nous nous sommes rendus à Kampala dans un centre de déradicalisation pour anciens combattants. Un centre qui a ouvert sa porte à un.e journaliste pour la première fois. « Qui se cache derrière le groupe État islamique en Afrique centrale », un Grand reportage de Florence Morice.
Une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse doit relier d'ici 2029 les villes de Kénitra et Marrakech. Il s'agit d'étendre la liaison entre Tanger et Casablanca inaugurée en 2018. Avec 430 kilomètres de voies, une myriade d'ouvrages d'art et plusieurs gares à construire, le projet est évalué à près de 6 milliards d'euros. Le Maroc, seul pays d'Afrique à exploiter une ligne ferroviaire à grande vitesse à ce jour, compte aussi développer son réseau sur le continent. Développer la grande vitesse ferroviaire dans un pays du Sud, comme le Maroc, c'était un pari fou, une expérience unique dans le monde. « La grande vitesse était au départ un produit pour les pays développés, les pays à revenus très élevés, rappelle lors d'une intervention à la télévision marocaine Mohamed Smouni, le directeur général adjoint de l'ONCF, l'Office national des chemins de fer. Le Maroc a démontré qu'un pays à économie émergente peut prétendre avoir cette technologie de la grande vitesse. Les gens au départ imaginaient que seuls les riches pourraient y avoir accès. Avec la tarification qu'on a faite, on l'a démocratisée pour toutes les populations. Chacun trouve son prix. »Résider à Tanger, travailler à RabatLa LGV Tanger-Casablanca est un succès populaire. À moins de 30 euros le billet, le nombre de voyageurs est passé de 3 millions en 2019 à 5,5 millions l'année dernière. « Le Maroc capitalise sur l'expérience d'Al Boraq [le TGV Casablanca-Tanger, NDLR] qui a bouleversé radicalement la mobilité, observe Mohammed Jadri, économiste et directeur de l'Observatoire de l'action gouvernementale. On n'avait jamais pensé qu'à un moment donné, un jeune Marocain pourrait résider à Tanger et travailler à Rabat, Kénitra ou Casablanca et revenir le soir même à son domicile. Aujourd'hui, c'est le cas. »Répondre à la demande ferroviaire en Afrique de l'OuestL'extension de la LGV promet un trajet Tanger-Marrakech, 500 kilomètres, en 2 h 40 seulement. L'objectif est aussi de créer un écosystème ferroviaire industriel au Maroc. « L'avenir est en Afrique, prédit Mohammed Jadri. Le Maroc se prépare dès aujourd'hui à répondre à la demande de voies ferrées de pas mal de pays africains, surtout les pays de l'Afrique de l'Ouest. »L'ONCF et Alstom ont signé un contrat de 780 millions d'euros pour l'achat de 18 trains à grande vitesse de toute dernière génération. La multinationale française avait déjà fourni les rames de la LGV Tanger-Casablanca. « C'est un partenariat concret, commentait Laurent Saint-Martin, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur français, en visite au Maroc le mois dernier. C'est une expertise française qui vient rencontrer une volonté de développement forte dans un pays qui, effectivement, a souhaité ensemble écrire une nouvelle page dans la relation bilatérale. »Les travaux de la LGV devraient être terminés d'ici à quatre ans pour une mise en service fin 2029, six mois avant la Coupe du Monde co-organisée par l'Espagne, le Portugal et le Maroc.À lire aussiAfrique : quel serait l'impact pour l'économie africaine d'un réseau ferroviaire à grande vitesse ?
Plusieurs centaines de milliers de renards sont tués légalement chaque année en France, alors que le mammifère roux à la queue flamboyante est utile à l'équilibre de la biodiversité. (Rediffusion du 16 juillet 2023). Rusé, pourquoi pas fourbe, voleur de poules... Le renard a mauvaise réputation, et en France, le renard roux (Vulpes vulpes) est considéré comme un nuisible, inscrit sur la liste des « espèces susceptibles d'occasionner des dégâts » que l'État français, comme chaque année, doit publier ces prochains jours. Y figurent d'autres mammifères (fouine, ragondin...) ou des oiseaux (pie, geai des chênes...).Sur la quasi-totalité du territoire français, l'animal aux oreilles pointues et la queue flamboyante est ainsi considéré comme « nuisible », ce qui donne aux chasseurs un permis de tuer sans limites. « Entre 600 000 et 1 million de renards sont tués toute l'année, dans des conditions innommables, puisqu'on peut les tuer par tous moyens, s'indigne Muriel Arnal, la présidente de One Voice, une association qui milite pour le respect des animaux. En France, dans nos campagnes, des animaux qui appartiennent à la biodiversité et dont on a vraiment besoin sont persécutés ».Dévoreur de rongeursLoin d'être un nuisible, le renard est utile à l'équilibre de la biodiversité, notamment pour limiter la prolifération des rongeurs. « J'avais débattu avec un président de fédération de chasse qui était agriculteur, raconte Muriel Arnal. Après le débat, je lui ai dit : “Vous êtes agriculteur – et les renards ?” Il me dit : “Moi, je les laisse sur mon terrain, évidemment ! Ça me permet d'éviter l'utilisation de pesticides parce qu'ils vont manger beaucoup de rongeurs ».Un renard tue chaque année plusieurs milliers de rongeurs, en particulier des campagnols, l'ennemi des agriculteurs. Loin d'occasionner des dégâts, un renard permettrait au contraire aux cultivateurs d'économiser en moyenne 3 000 euros par an. Et là, où il y a des renards, la maladie de Lyme, transmise par les tiques portées par les rongeurs, est en recul.À écouter dans Priorité SantéLa maladie de LymeAutorégulationMais voilà, les chasseurs français considèrent le renard comme un concurrent parce qu'il se nourrit aussi des faisans d'élevage lâchés dans la nature avant l'ouverture de la chasse – des proies faciles. C'est la raison de sa présence sur la liste des espèces nuisibles, sans fondement scientifique. « On peut tuer des animaux sans aucune preuve, en fait ! La nature est très bien faite à partir du moment où les humains n'interviennent pas. Si on laisse la nature se gérer, il n'y a jamais de surpopulation de renard. Le renard s'autorégule ; quand il y a moins de nourriture, il y a moins de naissances. Là où il n'y a pas assez de rongeurs, les renards ne peuvent pas pulluler », explique la présidente de One Voice.Le renard est un canidé, comme les loups et les chiens. En Afrique du Nord, le fennec (Vulpes zerda), surnommé le renard des sables (le renard du Petit prince, de Saint-Exupéry), est son plus petit représentant. Petit, avec de grandes oreilles.À lire aussiRenards, lapins, fouines, moutons, perroquets... les animaux insolites de Paris
De la fumée blanche s'est échappée de la cheminée de la Chapelle Sixtine jeudi soir. Le nouveau pape est le cardinal américain Robert Francis Prevost et a choisi le nom de Léon XIV. Quelles sont les réactions sur le continent ? Trois cardinaux africains étaient "papabili", mais aucun d'eux n'a finalement été choisi.
Robert Francis Prevost, l'archevêque américain a été élu nouveau pape par les 133 cardinaux électeurs (venus de 70 pays). Il a choisi de s'appeler Léon XIV. Âgé de 69 ans, il devient le 267e souverain pontife de l'histoire, succédant à François, mort le 21 avril. À l'occasion de son élection, Eric Topona et ses invités reviennent sur l'influence de l'Église catholique en Afrique.
Environ 200 000 Africains issus des colonies subsahariennes ont combattu pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale et ont contribué à la libération de l'Europe. Comment est enseignée la mobilisation coloniale de grès ou de force dès 1939? De Brazzaville, capitale de la France libre, au débarquement sur les plages de Provence pour libérer le pays, sans oublier le massacre de Thiarroye, quelle transmission de cette mémoire dans les programmes scolaires d'histoire et par les enseignants du continent ? Émission à l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec : Martin Mourre, historien, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (Imaf) et auteur de Thiaroye 1944 : histoire et mémoire d'un massacre colonial (éditions PUR, 2017) Mamadou Yero Balde, historien, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation (Fastef) de l'Université Cheikh Anta Diop, membre de la Commission nationale d'histoire et de la citoyenneté du Sénégal et président de la Commission didactique et pédagogique de l'association des historiens du Sénégal Maxime Baudoin Semboung, enseignant d'histoire au lycée d'Akoéman, au sud de Yaoundé, CamerounEn ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation en Espagne avec Elise Gazengel, correspondante de RFI en Espagne où la période franquiste est peu enseignée dans les collèges bien qu'inscrite aux programmes de de 6ème. En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de JoëlProgrammation musicale :► Nou Tout Ensemb – Sika Rlion & Oeson ► Nouveau karaté – Youssoupha
Environ 200 000 Africains issus des colonies subsahariennes ont combattu pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale et ont contribué à la libération de l'Europe. Comment est enseignée la mobilisation coloniale de grès ou de force dès 1939? De Brazzaville, capitale de la France libre, au débarquement sur les plages de Provence pour libérer le pays, sans oublier le massacre de Thiarroye, quelle transmission de cette mémoire dans les programmes scolaires d'histoire et par les enseignants du continent ? Émission à l'occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec : Martin Mourre, historien, chercheur affilié à l'Institut des mondes africains (Imaf) et auteur de Thiaroye 1944 : histoire et mémoire d'un massacre colonial (éditions PUR, 2017) Mamadou Yero Balde, historien, maître de conférences en histoire moderne et contemporaine à la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation (Fastef) de l'Université Cheikh Anta Diop, membre de la Commission nationale d'histoire et de la citoyenneté du Sénégal et président de la Commission didactique et pédagogique de l'association des historiens du Sénégal Maxime Baudoin Semboung, enseignant d'histoire au lycée d'Akoéman, au sud de Yaoundé, CamerounEn ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation en Espagne avec Elise Gazengel, correspondante de RFI en Espagne où la période franquiste est peu enseignée dans les collèges bien qu'inscrite aux programmes de de 6ème. En fin d'émission, la chronique Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de JoëlProgrammation musicale :► Nou Tout Ensemb – Sika Rlion & Oeson ► Nouveau karaté – Youssoupha
durée : 00:04:47 - Les Cartes en mouvement - par : Delphine Papin - Cette semaine, dans les Cartes en mouvement, Delphine Papin s'intéresse à l'Angola, la nouvelle porte d'entrée des Occidentaux en Afrique.
Reporters Sans Frontières a publié ce vendredi son classement annuel sur la liberté de la presse dans le monde et en Afrique. La dégradation des conditions des journalistes dans les pays en guerre a été pointée comme au Soudan, en RDC, au Mali ou encore au Burkina Faso. RSF note également une dépendance économique de plus en plus accrue des médias aux gouvernements et aux annonceurs affaiblissant ainsi leur neutralité. C'est le cas selon l'ONG au Cameroun, au Togo ou encore au Sénégal.
C'est une fermeture qui aurait dû durer quelques mois et qui a duré cinq ans. En Afrique du Sud, la principale bibliothèque municipale de Johannesburg avait fermé ses portes en 2020 en raison des restrictions Covid. Elle est désormais – et ce depuis quelques semaines seulement – à nouveau réouverte au public. Une réouverture rendue possible par la mobilisation d'associations, attachées à ce lieu de savoir essentiel pour les Sud-Africains, qui ont fait pression sur la ville. Un groupe d'étudiants patientent devant la bibliothèque de Johannesburg, en Afrique du Sud. Les grandes portes en bois vont bientôt ouvrir. « Le fait d'être devant la bibliothèque me fait vraiment chaud au cœur, car là d'où je viens, il n'y a pas de bibliothèque du tout. La plus proche est littéralement celle-ci. Tout ce temps, quand elle était fermée, ce fut dévastateur. Parce que Johannesburg est un centre social, tous les étudiants peuvent venir ici, et c'est un endroit qui nourrira les rêves de beaucoup de jeunes » explique Mpilo, aux premières loges, qui porte l'uniforme de son lycée.Cinq ans de fermeture, c'est trop long, selon les associations, qui ont fait pression sur la ville pour accélérer la réouverture. « Nous avons donc organisé cette grande manifestation l'année dernière et tout d'un coup, nous avons été invités aux réunions avec les parties prenantes. Nous avions accès aux informations. Et à chaque réunion, on demandait : "Alors, c'est pour quand ?" », raconte Flo Bird, la fondatrice de Johannesburg Héritage. Sur son t-shirt bleu, il est écrit : « Les bibliothèques offrent des services essentiels. »Un peu à l'écart du groupe, nous rencontrons Yunus Chamda, membre d'un collectif qui s'est aussi battu pour la réouverture. Il prend le temps de contempler le lieu. « Si vous regardez les grandes fenêtres ici, avec la lumière qui entre, vous ressentez cette tranquillité, cette sérénité. Il y a maintenant tellement d'opportunités, notamment pour les jeunes. Parce que vous avez votre maison ; votre lieu de travail ; et ensuite, il y a un troisième endroit, où l'on est en sécurité, où l'on est en paix. Et c'est la bibliothèque. Une bibliothèque que moi-même, d'ailleurs, je fréquentais quand j'étais jeune », se souvient-il. Alors que beaucoup d'immeubles voisins du centre-ville sont abandonnés ou contrôlés par les gangs, cette réouverture signe le retour du savoir et de l'éducation au cœur de Johannesburg.À lire aussiL'Afrique du Sud dans le viseur de l'administration Trump
Le roi du Maroc a donné le coup d'envoi, en fin de semaine dernière, aux travaux d'extension de la ligne de TGV marocaine. Une étape majeure pour le pays, qui inspire aussi d'autres nations africaines séduites par le projet de grande vitesse ferroviaire. Décryptage. Depuis 2018, le TGV Al Boraq relie Tanger à Casablanca en atteignant jusqu'à 320 km/h. Cette première ligne de train à grande vitesse du continent a été construite en partenariat avec des acteurs français tels qu'Alstom et la SNCF. L'an dernier, selon l'Office national des chemins de fer marocains (ONCF), 5,5 millions de voyageurs ont emprunté cette ligne, générant un chiffre d'affaires de 780 millions de dirhams, soit un peu plus de 16% des recettes totales de la compagnie nationale. Aujourd'hui, avec l'extension en direction de Marrakech, le Maroc confirme son rôle de pionnier du TGV en Afrique. Un continent qui prépare ses projets À ce jour, aucun autre pays africain ne dispose d'un train roulant à 320 km/h. Mais plusieurs projets de réseaux ferroviaires à grande vitesse sont en cours de développement, dans le cadre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, qui prévoit à terme un maillage continental. L'Égypte est l'un des pays les plus avancés dans cette ambition : trois nouvelles lignes sont en construction en partenariat avec l'Allemand Siemens, avec des trains pouvant atteindre 250 km/h. En Afrique subsaharienne, le Nigeria exploite depuis 2016 la ligne Kaduna-Abuja, où l'on circule à 150 km/h. Cette ligne, en grande partie financée par la Chine, sera prochainement prolongée jusqu'à Kano grâce à un nouveau prêt chinois de 225 millions de dollars. En Afrique du Sud également, des réflexions sont en cours pour restructurer le système ferroviaire et intégrer le train à grande vitesse dans une réforme plus large, encore difficile à mettre en œuvre. Le train, moteur de transformation économique Pendant longtemps, le train en Afrique a été essentiellement utilisé pour le transport des matières premières. Aujourd'hui, le regard change : il s'agit de favoriser l'intégration économique des régions, d'encourager la mobilité des populations, et de désenclaver les territoires. Se déplacer vite, bien et en sécurité devient un enjeu stratégique pour créer de nouveaux pôles économiques. Le développement de la grande vitesse ferroviaire est perçu comme un levier majeur pour accélérer la transition écologique, soutenir la croissance et renforcer l'intégration territoriale du continent africain. À lire aussiLe rail européen à l'heure de la concurrence
Les Sud-Africains célèbrent leur "Journée de la liberté" chaque 27 avril, lorsqu'ils se souviennent de la première élection démocratique cruciale de leur pays en 1994, qui a annoncé la fin officielle de la ségrégation et de l'oppression raciales de l'apartheid. L'Afrique du Sud d'aujourd'hui est cependant toujours confrontée à de graves problèmes socio-économiques. Un récit de Francois Vantomme
Faire courir son dossier auprès d'un fonctionnaire, mouiller la barbe d'un instituteur, payer le prix de l'eau ou du café aux policiers… Le phénomène s'immisce dans tous les pans de nos sociétés et on le rencontre chaque jour ou presque. Aux ronds-points, à la mairie, à l'hôpital… Un fléau qui possède plusieurs visages mais un seul nom, la corruption. Sur quelle logique sociale repose cette corruption du quotidien ? Sommes-nous tous responsables ? Avec la participation de : - Richard Houessou, chef de projet principal d'Afrobarometer pour l'Afrique francophone- Mamadou Ismaila Konaté, avocat, ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux de la République du Mali- Jacques Bemadjibaye Ngarassal Saham, coordinateur national de l'organisation tchadienne anti-corruption- Oumar Doh Diamouténé, secrétaire général de la Haute autorité pour la bonne gouvernance de Côte d'Ivoire.
À l'occasion du sommet ChangeNOW, l'exposition universelle des solutions pour la planète qui se tient actuellement jusqu'à samedi au Grand Palais, à Paris. Nous donnons la parole aux femmes entrepreneures engagées dans le changement écologique par et pour les femmes sur le continent africain. Car l'économie sera verte si elle est enfin inclusive. Alors que les femmes et les filles sont les premières victimes de la sécheresse ou de la pollution, elles sont pourtant les actrices clés de la transition climatique dans leur communauté sur le terrain. Comment développer le leadership féminin dans les emplois verts ? Quels sont les progrès à faire dans l'accès équitable aux ressources, à l'éducation et à la formation ? Une émission à l'occasion du sommet ChangeNOW, l'exposition des solutions pour la planète, qui se tient du 24 au 26 avril au Grand Palais à Paris. Avec :• Cathy Latiwa, juriste, conseillère en programmes, experte en inclusion et en genre, fondatrice de l'ONG Latiwa development Foundation et co-fondatrice du projet BuildHerAfutureAfrica. Ambassadrice globale du réseau d'affaires Makutano • Sarah Kayiranga, directrice et fondatrice de JumCare, une société de conseils aux entreprises du secteur industriel• Carole Tankeu, co-fondatrice et directrice générale du Bureau d'études et de conseil Sustainable Solutions-S2 Services basé à Douala au Cameroun et spécialisé en gouvernance environnementale et sociale, genre, énergie et développement durable. Fondatrice et présidente du réseau Women for Sustainable Energy and Climate Action dont l'objectif principal est d'accompagner les femmes d'Afrique Centrale dans les industries de l'énergie et de l'environnement en participant aux activités de développement de carrière.• Clémence Betesuku, fondatrice de The uplift agency, société de conseils qui aide les TPE et PME dans l'adoption de pratiques plus durables et plus éco-responsables. Et co-fondatrice de l'association Break the mold, qui accompagne les entrepreneurs africains à impact dans leur préparation à la levée de fonds, à travers un programme de trois mois. En fin d'émission, la chronique Écouter le monde de Monica Fantini. Premier épisode d'une nouvelle série consacrée au son de la voix humaine. Programmation musicale :► Sankara - Samira Brahmia ► Omorfo Mou – Stella.
C'est demain, à Rome, qu'auront lieu les funérailles du pape François. Et parmi les hommages au souverain pontife, il y a celui d'une personnalité musulmane qui l'a rencontré il y a dix ans en Centrafrique. À l'époque, le Sénégalais Abdoulaye Bathily était le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Afrique centrale. Aujourd'hui, il est l'envoyé spécial du président du Sénégal auprès du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Quel souvenir garde-t-il du pape François ? Le professeur Bathily témoigne au micro de Christophe Boisbouvier. RFI : Pourquoi voulez-vous rendre hommage au pape François ? Abdoulaye Bathily : Eh bien, le pape François n'a pas été que le chef de l'Eglise catholique. En Afrique, il a joué un rôle très important dans certains conflits. J'ai été témoin de l'un en particulier : en novembre 2015, comme vous le savez, il a visité la République centrafricaine et le pape ne s'est pas simplement occupé de sa mission pastorale… Il a tenu à aller même jusqu'à la mosquée de Bangui, dans le quartier PK5, qui regroupait beaucoup de musulmans. Et il est resté avec nous à la mosquée. Il s'est entretenu avec les chefs religieux musulmans, avec tous les acteurs de Centrafrique. Ce geste m'a particulièrement marqué. Et il faut dire que c'est ce passage du pape qui nous a permis, vraiment, de donner une accélération au processus politique en Centrafrique, qui a abouti ? pour la première fois dans l'histoire de la Centrafrique, à l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes [en décembre 2015]. Et bien entendu, je suis navré que cette œuvre du souverain pontife n'ait pas été suivie, quand je vois ce qui se passe aujourd'hui, les tentatives de troisième mandat, source encore d'instabilité pour ce pays.Donc, ce que vous avez vu à Bangui, ce n'est pas seulement un pape, c'est aussi un homme avec ses qualités ?Un homme avec ses qualités. Il a une vision œcuménique de l'humanité. Le pape François est un humaniste. Et malheureusement, quand on voit les tourments du monde actuel au moment où il quitte cette terre, il y a de quoi vraiment le regretter profondément.Regrettez-vous qu'il s'en aille au moment où arrive Donald Trump ? En tout cas, aujourd'hui, la scène internationale manque d'une voix forte, une voix morale. Le souverain pontife François a donné cet exemple et nous souhaitons que cette crise de leadership puisse être surmontée le plus rapidement possible parce que le monde est en manque de leadership. Aujourd'hui, il y a une véritable crise de leadership de qualité.Alors, dans leur document commun de 2019 pour la fraternité, le pape et le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire écrivent « Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine par laquelle Dieu a créé les êtres humains », sous-entendu, Dieu s'exprime à travers plusieurs religions. Vous qui êtes musulman, comment vous avez réagi à ce document ? Il n'y a pas plus sage que ces termes-là. C'est magnifique, ce qui est dit là. Et l'avenir du monde est dans ces propos. Sinon, c'est l'aventure, c'est le chaos. C'est pourquoi nous avons plus que jamais besoin d'un leadership responsable.Vous rendez donc hommage à François, le pape du dialogue… Mais vous aussi, à votre niveau, vous êtes un homme de dialogue puisque Bassirou Diomaye Faye vous a nommé l'an dernier envoyé spécial de la présidence sénégalaise auprès du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Mais cette semaine, à Accra, au Ghana, pour les 50 ans de la Cédéao, aucun ministre de ces trois pays n'est venu. La cassure entre l'Alliance des Etats du Sahel et la Cédéao est donc manifeste. Est-ce que vous n'êtes pas découragé ? Le découragement n'est pas une option pour moi. Je suis venu justement à Accra, ici, pour remettre un message de solidarité et d'espoir. Un message qui témoigne de la volonté des deux chefs d'Etat, Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et John Dramani Mahama du Ghana, de continuer, aux côtés de leurs autres collègues de notre région ouest-africaine, le dialogue, la négociation, la discussion pour que l'Afrique de l'Ouest soit restaurée dans sa stabilité, dans ses perspectives de développement. Voilà pourquoi je suis là aujourd'hui. Oui, mais la rupture est consommée, non ? Je ne suis pas du même avis que vous. Les peuples veulent rester ensemble. L'histoire et la géographie nous le commandent et nous y arriverons.Est-ce qu'avec les contacts que vous avez établis et qui sont solides avec Bamako, Niamey, Ouagadougou, vous avez l'espoir que d'ici le 29 juillet, la date limite, il soit possible de trouver un accord entre l'AES et la Cédéao ? L'histoire est une course de fond, ce n'est pas une course de vitesse. Je suis optimiste et les peuples de l'Afrique de l'Ouest veulent rester ensemble pour construire des espaces de paix et de solidarité.
Créée en 2004, l'agence fédérale américaine MCC (Millennium Challenge Corporation) va fermer ses portes. Une décision prise par le Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk, qui signe un nouveau recul de l'engagement des États-Unis en matière d'aide au développement. Décryptage. Après l'USAID, c'est au tour du MCC de disparaître. Cette agence américaine, fondée en 2004 sous l'administration Bush, avait pour mission d'aider au financement de projets d'infrastructure dans les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie. Avec plus de 17 milliards de dollars investis en vingt ans, elle incarnait un instrument majeur de la diplomatie économique américaine. Pourtant, sur le site officiel du MCC, un message s'affiche en grand : « Le MCC contribue à la sécurité, la force et la prospérité du peuple américain grâce à des investissements qui favorisent la croissance et la stabilité dans le monde entier ». Un slogan qui résonne désormais comme une promesse inachevée. La décision, impulsée par le DOGE (Département de l'efficacité gouvernementale) dans le cadre d'une politique de rationalisation des dépenses fédérales, met un terme aux activités du MCC. Une vingtaine de projets en cours ou en planification sont immédiatement mis sur pause. L'Afrique, première victime de l'arrêt des financements L'Afrique était l'une des principales régions bénéficiaires du MCC. Au Sénégal, entre 2010 et 2015, 540 millions de dollars ont été investis dans des infrastructures rurales et l'électrification de zones isolées. Un second programme de 600 millions de dollars, prévu sur la période 2018-2025, vise à réformer le secteur énergétique et améliorer l'accès à l'électricité. Avec la fin du MCC, de nombreux chantiers cruciaux sont suspendus au Sénégal, mais aussi au Népal, en Mauritanie, et en Côte d'Ivoire. Des pelleteuses remisées, des sites bouclés : c'est tout un écosystème de développement qui se retrouve à l'arrêt. Pour les pays concernés, c'est un coup dur, car ces fonds servaient souvent à boucler des projets stratégiques dans des secteurs clés comme l'eau, l'agriculture, ou encore l'éducation. Une perte d'influence face à la Chine Au-delà de l'impact local, la fermeture du MCC fragilise la position stratégique des États-Unis dans des régions où d'autres puissances, comme la Chine, renforcent leur présence. Pékin est aujourd'hui le premier partenaire commercial du continent africain, et sa capacité à financer de grands projets d'infrastructure lui offre une influence croissante. Ironie de l'histoire, le MCC avait été conçu justement pour contrebalancer cette montée en puissance. En mettant fin à cette agence, l'administration Trump affaiblit un levier d'action diplomatique essentiel, tout en laissant un terrain libre à la concurrence internationale. Côté américain, plus de 300 agents fédéraux perdront leur emploi, principalement à Washington. Mais c'est à l'échelle globale que la perte pourrait être la plus lourde : celle d'un outil d'influence, de partenariat, et de présence sur des territoires stratégiques. À lire aussiJeunes, inexpérimentés et fans de Musk: les «DOGE Kids» à l'assaut du budget américain
À l'occasion du sommet ChangeNOW, l'exposition universelle des solutions pour la planète qui se tient actuellement jusqu'à samedi au Grand Palais, à Paris. Nous donnons la parole aux femmes entrepreneures engagées dans le changement écologique par et pour les femmes sur le continent africain. Car l'économie sera verte si elle est enfin inclusive. Alors que les femmes et les filles sont les premières victimes de la sécheresse ou de la pollution, elles sont pourtant les actrices clés de la transition climatique dans leur communauté sur le terrain. Comment développer le leadership féminin dans les emplois verts ? Quels sont les progrès à faire dans l'accès équitable aux ressources, à l'éducation et à la formation ? Une émission à l'occasion du sommet ChangeNOW, l'exposition des solutions pour la planète, qui se tient du 24 au 26 avril au Grand Palais à Paris. Avec :• Cathy Latiwa, juriste, conseillère en programmes, experte en inclusion et en genre, fondatrice de l'ONG Latiwa development Foundation et co-fondatrice du projet BuildHerAfutureAfrica. Ambassadrice globale du réseau d'affaires Makutano • Sarah Kayiranga, directrice et fondatrice de JumCare, une société de conseils aux entreprises du secteur industriel• Carole Tankeu, co-fondatrice et directrice générale du Bureau d'études et de conseil Sustainable Solutions-S2 Services basé à Douala au Cameroun et spécialisé en gouvernance environnementale et sociale, genre, énergie et développement durable. Fondatrice et présidente du réseau Women for Sustainable Energy and Climate Action dont l'objectif principal est d'accompagner les femmes d'Afrique Centrale dans les industries de l'énergie et de l'environnement en participant aux activités de développement de carrière.• Clémence Betesuku, fondatrice de The uplift agency, société de conseils qui aide les TPE et PME dans l'adoption de pratiques plus durables et plus éco-responsables. Et co-fondatrice de l'association Break the mold, qui accompagne les entrepreneurs africains à impact dans leur préparation à la levée de fonds, à travers un programme de trois mois. En fin d'émission, la chronique Écouter le monde de Monica Fantini. Premier épisode d'une nouvelle série consacrée au son de la voix humaine. Programmation musicale :► Sankara - Samira Brahmia ► Omorfo Mou – Stella.
Le paiement mobile se généralise et est désormais adopté par une large partie de la population en Afrique de l'Ouest. Selon le dernier rapport de la GSMA, l'organisation mondiale qui rassemble tout l'écosystème de la téléphonie mobile, en quatre ans, le nombre de comptes « Mobile money » a doublé en Afrique de l'Ouest. Les opérateurs ont investi dans le paiement mobile, convaincus que les appels vocaux ne suffisent plus pour faire gonfler leurs chiffres d'affaires. Le paiement mobile et ses QR codes se sont répandus comme une traînée de poudre dans les commerces, les taxis. Des services financiers accessibles à tout le monde. Pour les particuliers comme les entreprises qui n'ont pas de compte en banque, le paiement mobile change la donne.Une adoption massive tirée par les opérateurs et les fintechsAvec 485 millions de compte pour 357 milliards de dollars échangés l'année dernière, « l'Afrique de l'Ouest a rattrapé son retard », observe Arnold Gnama, en charge du développement business en Afrique francophone chez Thunes, une fintech singapourienne. « Des pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Burkina, le Niger, etc. Le taux de bancarisation, quand on remonte en arrière, quinze ans en arrière, il était en dessous de 15%. Et grâce aujourd'hui à l'adoption du mobile money, on se retrouve à 71% dans l'UEMOA. Des personnes, des individus et même des entreprises aujourd'hui arrivent en fait à non seulement développer le taux d'inclusion financière, mais à développer des usages. »L'autre immense accélérateur, c'est l'arrivée d'acteurs comme l'américain Wave, spécialiste du paiement mobile. Avec ses 1% de commissions et son application intuitive, il a su conquérir les marchés : 21 millions de comptes actifs en Côte d'Ivoire, par exemple. « Wave a cassé les prix et s'est engagé dans une guerre tarifaire qui aujourd'hui porte ses fruits. Ça a boosté le paiement marchand non seulement par les coûts qui ont été réduits, mais également par la simplicité d'usage. Et aujourd'hui, tous les acteurs sont en train d'aller vers ce modèle. En fait, la simplification. Et de s'aligner également sur les prix. »Vers une interopérabilité régionale ?L'enjeu désormais se joue du côté de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest. Un projet visant à interconnecter tous les portefeuilles de monnaie électronique, quel que soit l'opérateur, est en cours.« Aujourd'hui, les comptes sont un peu en vase clos, observe Mathias Leopoldie est le cofondateur de Julaya, startup spécialisée dans la finance et présente en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Bénin et au Togo. Donc quand vous avez un compte Orange Money, vous ne pouvez pas envoyer sur un compte Wave. Donc aujourd'hui, ça freine l'usage. Beaucoup de gens ont des multi-comptes même. Et vous voyez, les gens font : "Ah, tu veux de l'argent sur Orange ? Attends, j'en ai que sur Wave, alors il faut que j'aille retirer, puis je te le mets sur..." etc. Donc ça ralentit énormément les transactions. Et donc ce que fait la Banque centrale, c'est qu'elle propose un système technique central où tous les acteurs viennent se connecter. Ça unifie le cadre parce qu'aujourd'hui chacun fait un peu ses règles. »Une interopérabilité du paiement mobile dont la phase de test a débuté en août dernier, et à laquelle participent 90 institutions financières de la sous-région.
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Les PME dans l'agroalimentaire en Afrique : trop petites pour survivre ? Cette émission est une rediffusion du 11 septembre 2024. Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Ousmanou Sheou, fondateur de l'Établissement Ousmashe, entreprise de transformation et commercialisation de céréales et tubercules en farines, Garoua, Cameroun. Partie 2 : Les PME agroalimentaires en Afrique : trop petites pour survivre ? Face à des marchés et des besoins immenses, comment augmenter les volumes, créer des alliances et fabriquer des géants ?- Ayité Ajavon, directeur de Ahoenou, start-up agroalimentaire togolaise qui produit et commercialise des bouillons culinaires 100% naturels sous la marque Africube, Libreville, Gabon- Riantsoa Mialiranindra, 30 ans, ingénieur chimiste et co-fondatrice et présidente de Sakafo entreprise de transformation de fruits et légumes à Antananarivo, Madagascar- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► Ghanaian Stallion – Finish Line (ft. Patrice)► Abou Tall – Bats toi (playlist).
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Les PME dans l'agroalimentaire en Afrique : trop petites pour survivre ? Cette émission est une rediffusion du 11 septembre 2024 Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Ousmanou Sheou, fondateur de l'Établissement Ousmashe, entreprise de transformation et commercialisation de céréales et tubercules en farines, Garoua, Cameroun Partie 2 : Les PME agroalimentaires en Afrique : trop petites pour survivre ? Face à des marchés et des besoins immenses, comment augmenter les volumes, créer des alliances et fabriquer des géants ?- Ayité Ajavon, directeur de Ahoenou, start-up agroalimentaire togolaise qui produit et commercialise des bouillons culinaires 100% naturels sous la marque Africube, Libreville, Gabon- Riantsoa Mialiranindra, 30 ans, ingénieur chimiste et co-fondatrice et présidente de Sakafo entreprise de transformation de fruits et légumes à Antananarivo, Madagascar- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch Programmation musicale : ► Ghanaian Stallion – Finish Line (ft. Patrice)► Abou Tall – Bats toi (playlist)
La diaspora pèse plus de 90 milliards d'euros sur le continent africain. Un chiffre en constante augmentation. Achats de terrains, location d'appartements, infrastructures, l'immobilier draine une part croissante de ces fonds. Mais ce type d'investissements ne va pas de soi. Les craintes des futurs investisseurs sont encore nombreuses. Elaje Sequifanon souhaite acheter un terrain dans son pays d'origine, la Guinée. Le trentenaire est responsable commercial dans une société de transport maritime au Havre. Il est venu s'informer au Salon pour l'investissement dans l'immobilier et les énergies renouvelables en Afrique qui se tenait à Paris du 11 au 13 avril. Il a besoin d'être rassuré par les acteurs de la filière, car il a des doutes. « Est-ce que les promoteurs immobiliers ont des outils ou une plateforme qui mettraient en lumière et en transparence pour avoir une vision claire sur l'investissement et le projet qu'on réalise sur place ? », fait-il remarquer. D'autres zones d'ombre persistent, notamment sur le financement : « Comment ça se passe sur le plan notarial ? Est-ce qu'il y a des investissements qui seront levés de leur côté ou est-ce que l'investissement se fait directement sur fonds propres ? »L'éloignement et le difficile accès au crédit freinent les investissements de la diaspora dans l'immobilier. Les acquisitions immobilières représentaient moins de 5 % des transferts d'argent de la diaspora guinéenne il y a quelques années, selon la Banque centrale de la République de Guinée.« Il y a un vieil adage qui dit : quand on achète un terrain, on achète parfois un procès » témoigne Allou Boigny Nobel. Ce magistrat en Côte d'Ivoire est spécialiste du droit foncier et immobilier. Il est venu au salon présenter son livre Acheter un terrain en toute sécurité en Côte d'Ivoire. « On a çà et là des affaires dans lesquelles des personnes estiment avoir perdu beaucoup d'argent. Beaucoup d'investisseurs ou d'acheteurs achètent des terrains dans des lotissements qui ne sont pas approuvés. Il appartient aux acteurs de comprendre les règles, de s'y mettre », estime-t-il.En Afrique de l'Ouest, le secteur immobilier grandit, mais moins vite que la demande. En Côte d'Ivoire, il manquerait plus de 800 000 logements. En Guinée, c'est plus de 500 000. Pour combler ce manque, les États changent les règles. « On a un cadre légal aujourd'hui – qui a été mis en place à travers la nouvelle Constitution à l'époque et qui n'était pas exploitée –, qui a mis en place tous les principes de copropriété et qui a permis de construire [des bâtiments] de manière verticale et donc de pouvoir ensuite morceler des immeubles sous forme d'appartements, détaille Samuel Lequertier, promoteur immobilier en Guinée. C'est pour cela que des promoteurs immobiliers comme nous aujourd'hui pouvons nous appuyer sur ce cadre légal pour développer nos programmes fonciers et donc nos programmes immobiliers. »Promoteurs, banquiers, constructeurs, tous les exposants se veulent enthousiastes et rassurants. Mais l'optimisme ambiant n'efface pas un doute persistant chez de nombreux visiteurs, l'instabilité politique de la région qui empêche les investisseurs de se projeter.À lire aussiEn Afrique de l'Ouest, un déficit de logements difficile à combler
Edition spéciale du Journal de l'Afrique consacrée au décès du Pape François à 88 ans. Quel est son héritage en Afrique ? Le prochain Pape peut-il être africain ? Nous en parlons avec nos invités, Abbé Noël Mpati, aumônier de la communauté congolaise à Paris, et François Mabille, directeur de l'Observatoire du religieux à l'IRIS, ainsi que nos correspondants sur le continent.
En Afrique du Sud, un concert événement se tient ce vendredi 18 avril au soir au Cap. Le compositeur et producteur sud-africain Lebo M, fête 40 ans de carrière et organise à l'occasion son propre concert pour la toute première fois. Invité spécial, Hans Zimmer. Ensemble ils ont composé de nombreuses bandes originales de films, notamment La Puissance de l'ange, et surtout Le Roi Lion, qui leur a valu un Grammy Award. Un concert qui permet aussi à Lebo M de promouvoir son continent et ses artistes. Cette voix qui a bercé l'enfance de plusieurs générations, celle de Lebohang Morake, alias Lebo M. Père avec Hans Zimmer des musiques du Roi Lion, qui ont propulsé sa carrière en 1994. Mais il aura fallu attendre 30 ans pour que le sud-africain organise son propre concert. « Je me suis magnifiquement caché derrière le fait d'être un producteur et un compositeur, mais en réalité j'aspirais à cela depuis si longtemps », dit Lebo M.Un concert pour célébrer l'Afrique et ses talentsUne première qui se devait d'être dans sa terre natale, d'autant que Lebo M est un fervent promoteur des talents du continent. Aux répétitions, et à l'affiche, de multiples artistes locaux. Une évidence pour le producteur. « J'ai toujours su que ça ne pouvait pas être juste un concert. Tout au long de mon parcours, j'ai eu la chance de recevoir l'aide de tant de personnes, j'ai moi aussi le privilège de pouvoir aider les autres. Je veux également contribuer à briser le mythe qui prétend que quelque chose qui vient d'Afrique est moins bien », explique-t-il.Un concert pour la nouvelle génération d'artistes africainsUn éventail de talents, chorales, artistes méconnus et d'autres déjà célèbres… « Lebo M est une grande fierté de l'Afrique musicalement ». Le congolais Trésor, star internationale qu'aucun mélange de genre musical n'effraie, a bénéficié des conseils de Lebo M, et aide à son tour la nouvelle génération. « Il a joué un rôle essentiel dans l'exportation des sons africains dans le monde entier. Pour moi, il a posé des fondations. Nous avons maintenant ici des artistes qui voyagent à travers le monde et qui ont des genres musicaux variés, que ce soit de la house, de l'amapiano… Et je pense que c'est grâce à ces fondations qui ont été posées il y a des années par des icônes comme Lebo M », explique Trésor.Et c'est aux fondations de son succès que Lebo M rend aussi hommage. Avec en invité d'honneur Hans Zimmer, son comparse de toujours, avec qui il a tant composé. « Imaginez, un allemand et un habitant de Soweto ! ». Le concert, que Lebo M qualifie davantage d'expérience, est amené à se répéter chaque année, une plateforme pour les artistes africains.
Ce qui fait la Une de l'actualité, c'est la guerre commerciale déclarée par Donald Trump au monde entier, avant qu'il ne se ravise sur l'ampleur des hausses des droits de douane. Le Royaume-Uni ne fait plus partie de l'Union européenne depuis 2020, comment le pays réagit à ce revirement du président américain ? Les pays touchés se trouvent principalement en Europe et en Asie, l'Afrique n'est pas totalement épargnée. Quels sont les pays qui pourraient précisément être affectés par cette décision de Donald Trump ? Et tout cela était largement commenté par la presse et les responsables politiques en Roumanie. Quel est l'impact potentiel de ces droits de douane plus élevés sur l'économie roumaine ? Avec : Alison Hird, de la rédaction en anglais : de nouveaux marchés pour le vin français, et c'est en Afrique. Vasile Damian, pour la rédaction en roumain : le début de la campagne électorale en Roumanie pour la présidentielle des 4 et 18 mai. Ibrahima Timbi Bah de la rédaction en fulfude : il sera question d'images violentes relayées largement sur les réseaux sociaux en Guinée.
Près de 25 millions de deux roues motorisés circulent en Afrique dont 30 000 motos électriques. Un marché à 90 % entre les mains d'un acteur : Spiro. L'entreprise s'est développée à partir du Togo et du Bénin et elle vend désormais au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et au Nigeria. Les deux dernières années ont été consacrées à améliorer les modèles de motos électriques et leur prix, explique Kaushik Burman, le PDG de Spiro. « Si vous voulez réussir dans ce domaine, vous devez vraiment proposer des produits abordables et des produits robustes, parce qu'en Afrique, les terrains sont très difficiles. Le Rwanda a des pentes raides, de 18 degrés. L'Ouganda a des routes cahoteuses. Il faut donc des motos de très grande qualité, mais à un prix abordable, moins cher qu'une moto à essence. Aujourd'hui, nous y sommes parvenus », assure-t-il.600 stations d'échange de batteriesDans ce modèle économique, le client n'achète que la moto. La batterie, Spiro l'échange dès qu'elle est à plat et l'entreprise est donc devenue un fournisseur d'énergie. « Nous avons dépassé les 17,5 millions d'échanges de batteries aujourd'hui. Cela montre à quel point nous avons progressé au cours des 20 derniers mois, se félicite Kaushik Burman. Nous avons environ 600 stations d'échange de batteries actives. »Ce maillage met fin à l'anxiété sur l'autonomie de la moto électrique, pour un coût inférieur au carburant d'une moto thermique, reconnaît Yao Amedokpo. Mais selon ce spécialiste des mobilités urbaines et électriques à l'École des ponts et chaussées (ENPC), la maintenance est encore un problème. « Quand vous prenez l'exemple de Lomé, il n'y a qu'un seul centre de maintenance de motos qui se situe en périphérie de la ville et quand les conducteurs de motos ont des pannes en ville, parfois, il faut appeler ce centre-là pour chercher un moyen de transporter la moto et aller jusqu'au centre, et comme c'est le seul centre, il y a un temps d'immobilisation qui est assez long », explique-t-il.À lire aussiAu Togo, Spiro veut révolutionner la mobilité électriqueAméliorer la maintenanceAutre réserve du chercheur, le modèle industriel crée encore peu d'emplois en Afrique. « Pour l'instant, je n'y vois pas beaucoup de valeur ajoutée. Ce sont toujours des motos en caisse qui arrivent et qui sont assemblés par les concessionnaires à Lomé ou à Cotonou. On ne voit pas vraiment comment cela pourrait dynamiser le tissu industriel », affirme le spécialiste.Créer plus d'emploisSpiro attend des incitations publiques pour fabriquer davantage en Afrique. L'entreprise assemble déjà des pièces plus sophistiquées au Kenya, comme les moteurs et les contrôleurs des motos. Elle compte implanter dans les mois prochains des usines au Nigeria, au Rwanda et en Ouganda. Pour doper encore ses ventes, elle a choisi Davido comme ambassadeur et le partenariat avec l'artiste pourrait se renforcer.À lire aussiCôte d'Ivoire: à Bouaké, les motos électriques convainquent de plus en plus [2/3]
durée : 00:04:46 - Les Cartes en mouvement - par : Delphine Papin - Cette semaine, dans les Cartes en mouvement, la journaliste du Monde Delphine Papin revient sur les conséquences pour l'Afrique du gèle de l'aide américaine et sur l'affaiblissement des occidentaux sur le continent.
Un régal d'avoir eu Arzel Mevellec au micro pendant près de 2h. On revient sur ses 14 années à la tête du Challenger de Quimper et sur la récente création de son circuit de challengers en Afrique. Passionnant !
Les recherches en génomique humaine effectuées en Afrique ont été le sujet principal du sommet de la Human Genome Organisation (HUGO) qui s'est tenu pour la première fois sur le continent en mars, dans la ville sud-africaine de Durban. Comme dans le cas de l'intelligence artificielle, le domaine de la génétique est aussi victime d'un biais dans la construction de son modèle de référence, avec très peu de données venues d'Afrique. Et cela peut avoir des conséquences pour le traitement des populations locales et pour la recherche mondiale. De notre envoyée spéciale à Durban,Faute d'infrastructures, de ressources ou de personnel, beaucoup de maladies génétiques restent non détectées sur le continent. En République démocratique du Congo (RDC), Aimé Lumaka, en est régulièrement témoin avec son équipe.« Nous avons, au début de notre carrière, rencontré une famille qui a perdu environ 14 garçons. Leur peau devenait très noire et ils mourraient. Nous avons pensé à une maladie génétique, et nous avons pu la confirmer, explique le chercheur de l'université de Kinshasa. Ce qui était choquant, c'est que c'était une maladie qu'on pouvait traiter facilement avec une supplémentation en cortisol. C'est dans ce genre de situation qu'on voit la force de la génomique : cela peut permettre d'éviter des décès inutiles, des décès évitables. »À lire aussiCes scientifiques qui tentent de faire progresser la recherche génomique en Afrique« La médecine de précision est très importante »Le manque de recherches sur les variations des génomes en Afrique complique aussi les diagnostics, car les bases de données proposent comme référence des séquençages liés à des populations d'origine européenne ou américaine.Segun Fatumo travaille sur la question de la diversité génétique pour l'université Queen Mary de Londres, et le Conseil pour la recherche médicale (MRC) d'Ouganda : « La médecine de précision est très importante. Un traitement qui fonctionne bien sur des personnes qui ont une ascendance spécifique, peut ne pas aussi bien marcher pour d'autres. C'est pour cela que l'on doit étudier les génomes de tout le monde. »Un médicament anti-cholestérol conçu grâce à des études génétiquesL'absence de données freine, de plus, le développement de traitements pour les maladies génétiques qui touchent particulièrement le continent, comme la drépanocytose. Sans compter que la recherche en Afrique et l'identification de mutations peuvent avoir un intérêt pour le reste du monde. La professeure de l'université du Witwatersrand Michèle Ramsay prend l'exemple un médicament anti-cholestérol conçu grâce à des études génétiques.« Cette découverte a été réalisée grâce à l'observation de mutations génétiques qui sont davantage répandues chez des populations d'origine africaine, et on savait que ces populations avaient un taux de cholestérol plus bas que la normale. Il y a encore beaucoup de choses que l'on ignore, sur le plan de la biologie, et la génétique peut nous apporter des indices. S'il y a des variants, en Afrique, qui ne sont pas sortis du continent, et qui ont pu être sélectionnés à cause de facteurs environnementaux, ces variants vont être associés à certaines spécificités. Et si on arrive à comprendre ce lien, cela peut créer des opportunités en termes d'intervention, pour n'importe qui dans le monde. »Mais si des découvertes sont faites à partir de données africaines, les chercheurs sont unanimes : il faut mettre des protocoles en place afin que les populations du continent puissent aussi bénéficier des résultats et des traitements.À lire aussiEn Afrique, développer les connaissances sur les variations du génome [1/3]
Il avait fallu dix ans de travail et plus de 2 milliards de dollars pour parvenir, en 2001, à séquencer pour la première fois le génome humain. Désormais, il suffit d'une poignée de jours et moins de 1 000 dollars afin de déchiffrer les lettres qui composent l'ADN d'un individu.Des scientifiques tentent de s'emparer de ces nouvelles technologies pour faire progresser la recherche sur le continent africain. De notre envoyée spéciale de retour de Durban,Maria Chimpolo mène des recherches en génomique dans la région de Cunene, au sud de l'Angola. Après l'accord des participants, elle collecte des échantillons de sang, les envoie ensuite dans des laboratoires pour extraire l'ADN et déchiffrer le génome de populations jusqu'à présent peu étudiées. Mais il lui est souvent difficile de trouver des fonds : « Le financement pose toujours problème. Lorsqu'on annonce que l'on souhaite étudier la diversité génétique, on n'obtient jamais de fonds nationaux, déplore la chercheuse. Donc, il faut aller chercher de l'argent à l'extérieur. »Une initiative nommée « Hérédité et santé humaine en Afrique » (H3Africa), financée à hauteur de 176 millions de dollars par des fonds américains et britanniques, a permis de soutenir pendant 10 ans une cinquantaine de projets sur le continent.Maintenant que le programme a pris fin, des pays tentent de lancer leurs propres travaux de séquençage, comme l'Afrique du Sud, sous la houlette de la chercheuse Rizwana Mia : « On va d'abord commencer à séquencer environ 10 000 génomes d'un groupe de patients que l'on suit déjà sur le long terme, en guise de phase pilote, pour étudier la faisabilité, détaille-t-elle. Puis, nous souhaiterions séquencer les génomes de 100 000 Sud-Africains, dans le cadre d'un plus grand programme. Nous vivons dans un pays très diversifié. Tout cela nous offrira donc un solide ensemble de données pour que nous puissions découvrir de nouveaux variants qui jouent un rôle significatif dans les maladies qui touchent nos populations. »Le Nigeria a des ambitions similaires et a commencé à collecter des échantillons, dans l'attente de financements pour lancer les séquençages.À lire aussiCes scientifiques qui tentent de faire progresser la recherche génomique en AfriqueCréer un réseau de centres d'excellence en génomiqueMais un groupe de chercheurs africains rêve d'aller encore plus loin et de créer, au niveau continental, un réseau de centres d'excellence en génomique. « Nous essayons pour l'instant de rassembler des fonds, afin de pouvoir créer ces centres d'excellence, explique la professeure Nicola Mulder, de l'université du Cap, l'une des porteuses du projet. Nous aimerions arriver à dix centres principaux, qui seraient entièrement capables de former du personnel en génomique, d'étudier les données de surveillance des pathogènes qui émanent des instituts nationaux de santé publique et de développer la médecine génomique pour les maladies transmissibles et non transmissibles. Nous avons quelqu'un de l'Africa CDC dans un de nos comités. Le but, c'est de travailler main dans la main avec eux, pour faire le lien entre la recherche académique et les politiques de santé publique. »Cependant, la suppression des financements américains sous la présidence de Donald Trump rendra sans doute plus compliquée l'obtention de fonds internationaux pour de nouveaux projets scientifiques.Retrouvez les autres épisodes de notre série : En Afrique, développer les connaissances sur les variations du génome [1/3] Une étude de données génomiques en Afrique pourrait «éviter des décès inutiles» [2/3]
Le sommet de la Human Genome Organisation (HUGO), qui s'est tenu du 11 au 14 mars pour la première fois sur le continent, dans la ville sud-africaine de Durban, a mis en lumière le manque de données existantes autour de la diversité du patrimoine génétique des populations africaines. En effet, la plupart des recherches et des séquençages se concentrent surtout en Europe et aux États-Unis. De notre correspondante de retour de Durban,Nous tous, humains, formons une même espèce et partageons à plus de 99,9% le même génome. Mais les quelques variations restantes, qui ont eu lieu au cours des millénaires, peuvent avoir une grande influence sur notre santé.Et comme les indices des découvertes scientifiques indiquent que les premiers hommes sont originaires d'Afrique et que seule une partie d'entre eux a ensuite peuplé le reste du monde, les gènes des différentes populations restées sur le continent renferment encore beaucoup de secrets pour l'ensemble de l'humanité. Selon la pédiatre et présidente de la Human Genome Organisation, Ada Hamosh, on ignore encore presque tout de leur variété : « La diversité génomique à l'intérieur de l'Afrique n'est pas du même ordre de grandeur que pour le reste du monde. En termes de groupes ethniques, de clans, etc, il y a beaucoup plus de diversité sur ce continent que partout ailleurs, précise-t-elle. On aurait énormément à apprendre si on séquençait davantage les gènes des populations africaines. » Et pourtant, ces variations ne sont quasiment pas analysées, avec moins de 2% des génomes séquencés mondialement appartenant à des populations africaines.« Ces études ont été historiquement réalisées sur des populations d'origine européenne et ce n'est pas surprenant, car cela demande beaucoup de temps, d'argent et de ressources, que l'on n'a pas forcément à disposition en Afrique, analyse Christopher Kintu qui, après des études en Ouganda, travaille sur ces questions à l'université Queen Mary de Londres. Donc, cela signifie qu'il faut qu'on en fasse plus, en tant que scientifiques. »À écouter dans Autour de la questionPourquoi et comment faire notre histoire génétique ?Des disparités sur le continent africainMême sur le continent, les recherches sont inégales, avec beaucoup de travaux effectués en Afrique du Sud. Dans des pays comme la RDC, les études sont balbutiantes. « En RDC, c'est un pays où on a un grand potentiel génétique, mais où on a très peu de main d'œuvre, regrette Aimé Lumaka, professeur de génétique à l'université de Kinshasa. Pour le moment, on a qu'un seul centre de génétique, qui est basé à l'université de Kinshasa, et le personnel qu'il y a dans le centre de génétique n'est pas encore suffisant pour ne fût-ce que répondre aux besoins dans la ville de Kinshasa, malheureusement. »Les séquençages effectués par exemple aux États-Unis ou au Royaume-Uni contiennent bien des données issues des diasporas africaines, mais elles ne sont pas représentatives de l'ensemble du continent et des effets de l'environnement.À lire aussiEn Afrique du Sud, des chercheurs reconstituent le plus ancien génome humain du pays
Chaque mois, le coach Didier Acouetey, président d'AfricSearch, conseille un jeune entrepreneur sur ses difficultés. En deuxième partie, débat avec des patrons de PME du continent. Cette semaine, quand les diplômés africains ne rentrent pas au pays, un gâchis pour les PME ? Partie 1 : conseils à un jeune entrepreneur- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch- Tinos, 25 ans, créateur de NerdX Digital, société qui conseille les entreprises et les aide à créer des solutions numériques bas carbone Cotonou, Bénin. Partie 2 : Le partage de la valeur : - Cyrille Nkontchou, partner chez Enko Capital, groupe panafricain de capital-investissement- Abdoulaye Mbaye, fondateur et dirigeant de Neurotech, un opérateur panafricain de services informatiques présent dans 6 pays- Didier Acouetey, président du cabinet AfricSearch. Programmation musicale : ► +225 - Le Juiice & Ivorian Doll► Bad Habit - Aguero Banks, Zazikafa.
Tours géantes autonomes, éco-quartiers, bidonvilles solidaires… Comment dans le contexte du changement climatique et de la raréfaction des ressources pouvons-nous habiter la planète de manière durable ? Nos invités urbanistes et architectes montrent la voie... En quelques décennies, le monde s'est urbanisé. Plus de la moitié d'entre nous habite en ville et la plupart de ceux qui n'y sont pas rêvent d'y vivre un jour. Résultat en Asie : Tokyo, Delhi et Shanghaï dépassent chacune les 30 millions d'habitants. En Afrique, Le Caire, Kinshasa et Lagos comptent déjà plus de 10 millions d'habitants. Pourtant cette manière d'habiter la Terre n'est pas compatible avec les limites planétaires. Il faut énormément de ressources pour construire des logements décents, des infrastructures de transports, garantir un accès à l'énergie, à l'alimentation, à l'eau… le tout dans le contexte du changement climatique qui augmente les températures et les phénomènes météorologiques extrêmes… Alors comment mieux habiter ou plutôt co-habiter avec les autres humains, mais aussi avec l'ensemble des vivants ?Avec- Michel Lussault, professeur à l'ENS à Lyon pour son ouvrage Cohabitons ! paru au Seuil- Cyrille Hanappe, de retour de Mayotte, docteur en architecture, spécialiste de la résilience architecturale en lien avec les questions sociales et environnementales. Directeur scientifique du diplôme de spécialisation et d'approfondissement (DSA) «Architecture et risques majeurs» à l'école d'architecture Paris-Belleville.- Vincent Callebaut, architecte, défenseur de l'écologie urbaine et du climat pour son livre Villes 2050 : 10 actions d'architectures climatiques pour un futur désirable (éditions Eyrolles).Musiques diffusées dans l'émissionGuru - Respect The Architect Mário Lúcio - Independance.
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En Afrique du Sud, le sommet du G20 aura lieu en novembre prochain à Johannesburg. Récemment, le président Cyril Ramaphosa s'est rendu dans le centre de la ville, une zone où les services publics peinent à assurer les services de base, comme la collecte des déchets, où de nombreux immeubles sont contrôlés par les gangs et où la criminalité explose. De notre correspondant à Johannesburg,Lors de sa visite, le président s'est inquiété de l'état de la ville, notamment avec le G20 qui approche. Mais sur le terrain, de nombreuses organisations n'ont pas attendu cet événement pour tenter de nettoyer le CBD — le centre des affaires. Une centaine de personnes de différentes organisations de la ville, publiques ou privées, arpentent les rues, pour nettoyer.« Ici, c'est de plus en plus dur de faire du commerce, déplore un vendeur de rue. Il faut que les choses changent. Donc, quand on voit cette campagne de nettoyage, on les soutient. »Les personnes qui nettoient portent un gilet jaune et chaque groupe est escorté par des agents de la brigade anti-crimes pour sécuriser l'action. « La rue est sale, il y a plein de déchets, beaucoup de trous dans la route, des fuites d'eau… Là, je prends mes gants, décrit Zitha, qui participe au nettoyage. On a aussi des balais et des sacs-poubelle. On prend les déchets et on les jette pour rendre la ville plus propre. »« Moi, je dis qu'on mérite des postes permanents !, revendique Zanele, qui fait partie de l'organisation d'intérêt public Clean City et a obtenu un contrat de trois mois avec la ville. Le président doit nous recruter s'il veut que la ville soit propre. Oui, il y a des solutions, c'est que le gouvernement nous propose de vrais emplois. On attend de nous qu'on nettoie la ville, mais on a l'impression qu'il y a très peu de considération pour notre travail ! »« Pourquoi le président n'est-il pas venu avant ? »Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s'est rendu dans les rues du centre la semaine dernière. Il s'est dit choqué par l'état d'une ville qui « tombe en ruine », selon ses mots. « C'est quand même pas une découverte !, s'indigne Minah Malakoane, membre d'un Conseil de quartier. Quand il est devenu président, c'était déjà comme ça, il aurait dû venir il y a des années. Pourquoi maintenant ? Parce qu'il y a le G20 ? Non, ce n'est pas sérieux… »L'habitante et membre d'un Conseil de quartier ne décolère pas : « Le G20 arrive, alors il s'y intéresse enfin. Mais ça fait longtemps que les crimes sont quotidiens, qu'on n'a plus de feux de circulation, que c'est difficile d'emmener nos enfants à l'école le matin. Et maintenant, avec le G20, le président se décide à venir dans le centre, mais pourquoi n'est-il pas venu avant ? »Le président sud-africain a aussi exposé son projet de reprendre les bâtiments occupés par les gangs, nombreux dans le centre de Johannesburg.À lire aussiMmutla Mojapelo sculpte du plastique pour réfléchir à sa place dans le monde
Mathématiciennes, astronautes, pilotes ou guerrières, les héroïnes réelles ou fictives influencent les aspirations et les comportements des filles. Par quels mécanismes façonnent-elles une autre image de soi-même, et contribuent à développer de nouvelles ambitions ? Ces héroïnes peuvent-elles, par ailleurs, effacer les stéréotypes de genre et proposer une vision plus égalitaire et diversifiée du monde ? Avec :• Céline Steyer, autrice du livre Nouvelles Héroïnes (Éditions Larousse) et autrice du podcast éponyme • Manon Reguer-Petit, sociologue et directrice scientifique, Agence Phare, agence de sciences sociales. En ouverture d'émission L'école autour du monde, l'actualité de l'éducation avec Charlie Dupiot : Ghana : les enfants placés à l'extérieur de leur foyer ont moins de chance d'être scolarisés. Pearl Kyei (se prononce «Ki») est maître de conférences à l'Université du Ghana, au sein de l'Institut régional des études de population. Cette démographe ghanéenne travaille sur l'éducation et les inégalités sociales en Afrique subsaharienne. Elle a récemment publié une étude sur le média en ligne The conversation, autour de l'accès à l'école des enfants placés, confiés à l'entourage familial. En Afrique de l'Ouest, entre 20 et 40% des parents ont déjà envoyé au moins un enfant dans un autre ménage pour une période prolongée. Notre reporter Charlie Dupiot a joint la chercheuse par téléphone.En fin d'émission, Un parent, une question et les conseils du psychologue Ibrahima Giroux, professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il répond à la question de Melissa. Programmation musicale :► Feet Don't Fail Me Now - Joy Crookes► Me Pasa (Piscis) - Bomba Estereo.
La demande explose et les cours s'envolent, sans réellement profiter aux producteurs qui voient leurs rendements baisser à cause de maladies endémiques, du réchauffement climatique et du vieillissement des plantations. Dans « La Story », le podcast d'actualité des « Echos », Pierrick Fay et ses invités analysent les défis du trésor agricole de l'Afrique de l'ouest, le cacao.Retrouvez l'essentiel de l'actualité économique grâce à notre offre d'abonnement Access : abonnement.lesechos.fr/lastoryLa Story est un podcast des « Echos » présenté par Pierrick Fay. Cet épisode a été enregistré en mars 2025. Rédaction en chef : Clémence Lemaistre. Invités : Assata Doumbia (présidente d'ECAM, coopérative de producteurs de cacao en Côte d'Ivoire) et Matthieu Brun (directeur scientifique de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde – FARM). Réalisation : Willy Ganne. Chargée de production et d'édition : Michèle Warnet. Musique : Théo Boulenger. Identité graphique : Upian. Photo : ALLILI MOURAD/SIPA/. Sons : France 24, Africa 24, RTI Info. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Faire courir son dossier auprès d'un fonctionnaire, mouiller la barbe d'un instituteur, payer le prix de l'eau ou du café aux policiers… Le phénomène s'immisce dans tous les pans de nos sociétés et on le rencontre chaque jour ou presque. Aux ronds-points, à la mairie, à l'hôpital… Un fléau qui possède plusieurs visages mais un seul nom, la corruption. Sur quelle logique sociale repose cette corruption du quotidien ? Sommes-nous tous responsables ? Avec la participation de : - Richard Houessou, chef de projet principal d'Afrobarometer pour l'Afrique francophone- Mamadou Ismaila Konaté, avocat, ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux de la République du Mali- Jacques Bemadjibaye Ngarassal Saham, coordinateur national de l'organisation tchadienne anti-corruption- Oumar Doh Diamouténé, secrétaire général de la Haute autorité pour la bonne gouvernance de Côte d'Ivoire.
Le 28 février 2025, le Bénin célèbrera le 35è anniversaire de sa Conférence nationale souveraine. Un rendez-vous historique qui a permis de jeter les bases de la démocratie et qui fut copié dans de nombreux tats d'Afrique francophone. Où que vous soyez sur le continent, racontez-nous comment s'est déroulée la conférence nationale dans votre pays ? Trois décennies après, les acquis sont-ils préservés ? Émission enregistrée à Cotonou.Invités :- Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin et ancien ministre des Affaires étrangères. Il a participé aux travaux de la Conférence nationale- Gilles Yabi, analyste politique, fondateur de WATHI, un laboratoire d'idées citoyen de l'Afrique de l'Ouest, basé à Dakar au Sénégal- Père Nathanaël Soédé, aumonier national des cadres et personnalités politiques du Bénin.
Le 28 février 2025, le Bénin célèbrera le 35è anniversaire de sa Conférence nationale souveraine. Un rendez-vous historique qui a permis de jeter les bases de la démocratie et qui fut copié dans de nombreux États d'Afrique francophone. Où que vous soyez sur le continent, racontez-nous comment s'est déroulée la conférence nationale dans votre pays ? Trois décennies après, les acquis sont-ils préservés ? Émission enregistrée à Cotonou.Invités :- Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin et ancien ministre des Affaires étrangères. Il a participé aux travaux de la Conférence nationale- Gilles Yabi, analyste politique, fondateur de WATHI, un laboratoire d'idées citoyen de l'Afrique de l'Ouest, basé à Dakar au Sénégal- Père Nathanaël Soédé, aumonier national des cadres et personnalités politiques du Bénin.