President of Gabon
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Turquie et Gabon au sommaire du Grand reportage du supplément du samedi. Dans la première partie, le Gabon aux urnes pour l'élection présidentielle le samedi 12 avril 2025. En deuxième partie, direction la Turquie, pour le reportage de Céline Pierre-Magnani, nous revenons sur la déclaration historique du chef charismatique du PKK, la guérilla kurde, Abdullah Öcalan a annoncé la fin de la lutte armée. Gabon : le Général Oligui Nguéma, entre rupture et continuité de l'ère BongoLes Gabonais sont appelés aux urnes le 12 avril 2025. Pour une élection présidentielle marquant la sortie de la transition, mise en place après le renversement du président Ali Bongo par les militaires le 30 août 2023. Son chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera candidat face à sept autres postulants pour poursuivre ce qu'il appelle la « restauration » du pays.Pour cela, il n'hésite pas à se placer dans les pas d'Omar Bongo dans sa pratique du pouvoir, en premier lieu dans la province dont les 2 hommes sont originaires : le Haut-Ogooué, dans l'est du pays. Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Jacques Allix. Turquie : la dissolution du PKK : la route est encore longue Nous revenons sur la déclaration historique du chef charismatique du PKK, la guérilla kurde, Abdullah Öcalan a annoncé la fin de la lutte armée.Un Grand reportage de Céline Pierre-Magnani qui s'entretient avec Jacques Allix.
Les Gabonais sont appelés aux urnes le 12 avril 2025. Pour une élection présidentielle marquant la sortie de la transition, mise en place après le renversement du président Ali Bongo par les militaires le 30 août 2023. Son chef, le général Brice Clotaire Oligui Nguema sera candidat face à sept autres postulants pour poursuivre ce qu'il appelle la « restauration » du pays. Pour cela, il n'hésite pas à se placer dans les pas d'Omar Bongo dans sa pratique du pouvoir, en premier lieu dans la province dont les 2 hommes sont originaires : le Haut-Ogooué, dans l'est du pays.«Gabon : le Général Oligui Nguéma, entre rupture et continuité de l'ère Bongo», un Grand reportage, à Franceville, de François Mazet.
« Je suis l'alternative unique qu'il reste aux Gabonais face aux militaires », affirme l'opposant gabonais Alain-Claude Bilie-By-Nze à deux semaines de la présidentielle du 12 avril. Mercredi, vous avez pu entendre le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui préside la transition et qui est, lui aussi, candidat. Ce matin, voici donc la réplique de son principal challenger. Que pense-t-il de la gestion du Gabon, depuis 19 mois, par les militaires du CTRI, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ? À Libreville, l'ex-Premier ministre Bilie-By-Nze répond aux questions de Christophe Boisbouvier, avec les moyens techniques de Jad El Khoury. RFI : Est-ce que ce n'est pas compliqué de faire campagne quand on a été le dernier Premier ministre d'un régime honni par une grande majorité de Gabonais ? Alain-Claude Bilie-By-Nze : Ça aurait pu être compliqué en effet. Mais aujourd'hui, les Gabonais constatent que tous ceux qui ont accompagné Omar Bongo, Ali Bongo dans le cas du régime PDG [Parti démocratique gabonais], sont aujourd'hui avec le dirigeant de la transition. Il s'agit donc d'une continuité de ce régime que les Gabonais détestent et qu'ils voient aujourd'hui ressurgir derrière les traits du CTRI [Comité pour la transition et la restauration des institutions]. Le CTRI est une esbrouffe, le CTRI a menti aux Gabonais et derrière le CTRI, il y a le PDG.Est-ce à dire que vous reniez votre propre passé et l'époque où vous avez été très longtemps dans les gouvernements d'Ali Bongo ?J'ai été huit ans dans le gouvernement d'Ali Bongo. Je ne renie rien de cela. J'ai reconnu qu'il y a eu des erreurs qui ont été commises. Ce que je refuse, c'est de continuer le même système. Or, aujourd'hui, ce qui est en place, c'est la continuité du même système à tous les étages : la présidence de la République, les institutions, le gouvernement, la gouvernance. C'est ce que j'appelle la République des copains, coquins et consanguins. Et je refuse cela.Depuis le lancement de votre campagne, vous réclamez un procès pour Sylvia et Noureddin Bongo qui sont en prison depuis le 30 août 2023. Et apparemment, vous avez été entendus puisqu'au micro de RFI et France 24, le président de la transition vient de déclarer que ces deux personnes auraient droit à un procès juste et équitable. Est-ce que vous êtes satisfait ? Ce que j'ai réclamé, c'est justement de faire en sorte que personne ne soit détenu illégalement sans aucun procès. Et je constate que le président de la transition connait le dossier puisqu'il en a parlé. Il a donc accès au dossier, ce qui naturellement est une hérésie dans un Etat de droit.Mais vous êtes satisfait quand même qu'il ait dit qu'il y aura un procès ? J'attends de voir.Alors, dans cette présidentielle du 12 avril prochain, il y a huit candidats, mais seulement deux poids lourds de la politique gabonaise. Le président de la transition et vous-même. Que pensez-vous de l'exclusion d'autres grandes figures comme le professeur Albert Ondo Ossa, Pierre Claver Maganga Moussavou ou le syndicaliste Jean-Rémy Yama ? J'estime que, pour un retour à l'ordre constitutionnel, il aurait fallu ouvrir le champ démocratique, permettre à tous les Gabonais qui le désiraient de proposer une offre politique réelle. Ce qui s'est produit en réalité, c'est que le général et ses amis ont voulu exclure un maximum de personnes. Ils auraient bien voulu m'exclure, moi. Malheureusement, tous les critères qu'ils avaient imaginés, j'ai coché toutes les cases pour ne pas succomber à cela. Je ne pense pas que nous réussissions à construire une démocratie par l'exclusion. Exclure les Gabonais sur la base de leur âge, sur la base de leur mariage, sur la base de leur état physique, ce n'est pas cela une démocratie et nous sommes aujourd'hui en péril dans notre pays et nous sommes là pour allumer cette nouvelle espérance, moi, Alain-Claude Bilie-By-Nze.Est-ce à dire que vous êtes en discussion avec certaines de ces personnalités exclues en vue d'une plateforme commune pour le 12 avril ? Il y a des discussions. Nous souhaitons qu'il y ait une plateforme commune le 12 avril. Ce que je sais par ailleurs, c'est que cette plateforme ne doit pas se mettre sur la question des personnes. Il faut la bâtir sur le projet de rupture avec l'ordre ancien, en rupture avec tout ce qui n'a pas fonctionné. Et on voit aujourd'hui, malheureusement, que c'est un système qui refuse de mourir et qui revient sous une autre forme.Vous êtes en discussion avec qui ? Je pense que les discussions n'ont pas encore abouti. Permettez que je ne révèle pas pour le moment.Alors, certains observateurs disent que le général Oligui a volontairement écarté tous les poids lourds de la politique gabonaise, sauf vous. Parce que, vu votre passé, vous ne risquez pas de le mettre en ballotage ?Il a écarté un certain nombre d'acteurs pour éviter le ballotage précisément. Je pense que d'avoir évité la candidature de Jean-Rémy Yama ou de Monsieur Ongoundou, ça a été une manière pour lui de s'assurer qu'il n'y aura pas un deuxième tour. Mais il se trompe. Ceux qui auraient voulu voter pour Jean-Rémy Yama ne voteraient pas pour lui. Ceux qui auraient voulu voter pour Monsieur Ongoundou ne voteraient pas pour lui. Aujourd'hui, je suis l'alternative unique qui reste aujourd'hui pour les Gabonais et les Gabonaises face aux militaires qui, depuis 19 mois, sont dans l'enfumage et le mensonge. Et que répondez-vous à ceux qui disent qu'en acceptant d'être candidat, vous acceptez de servir de caution démocratique pour cette élection ?Je suis candidat parce que j'ai un parcours politique. J'ai une expérience politique qui me permet aujourd'hui de proposer aux Gabonaises et aux Gabonais une offre différente. Je voudrais dire que le général Oligui est dans le système depuis Omar Bongo. Il n'est pas un homme neuf et tous ceux qui l'entourent aujourd'hui, ce sont des hommes anciens du système ancien. Ils essaient de montrer aux Gabonais un visage différent. Mais les Gabonais sauront faire la part des choses et, aujourd'hui, il est temps de mettre un terme à ce système.Donc, vous espérez un deuxième tour ?Donc j'espère gagner l'élection.
Dans le supplément de ce dimanche, et à l'occasion de la première journée mondiale des glaciers (21 mars), en première partie, nous partons pour le mont Kenya qui voit disparaître son glacier à cause du changement climatique. Ce phénomène est lourd de conséquences pour l'agriculture. En deuxième partie, direction le Gabon, où la ligne empruntée par le train transgabonais depuis 40 ans sera bientôt rénovée. Sur le mont Kenya, le glacier disparait, l'agriculture est menacéeNous célébrons demain, le 21 mars, la première journée mondiale des glaciers… une nouvelle date créée pour lancer un signal d'alarme : partout dans le monde, à cause du réchauffement climatique, les neiges fondent et les glaciers disparaissent. Ce qui met en péril l'alimentation des populations en eau douce. Et c'est particulièrement le cas en Afrique : le continent compte trois chaînes de montagnes glaciaires. Trois glaciers, qui pourraient disparaitre dans moins de 15 ans. Nous vous emmenons près de l'un d'entre eux : le mont Kenya a perdu 90% de sa glace en un siècle. Cela entraîne de vives tensions dans la vallée, auprès des agriculteurs et villageois qui dépendent de cette ressource en eau.Un Grand reportage d'Albane Thirouard qui s'entretient avec Sébastien Farcis.Le train transgabonais, la difficile modernisation d'une ligne de vie C'est l'une des colonnes vertébrales de l'économie gabonaise: le train transgabonais traverse le pays depuis plus de 40 ans, coupe à travers les fleuves et la savane, et d'Owendo à Franceville, offre une ligne de vie à des milliers de personnes. Il transporte, aussi, le bois et le précieux manganèse. Cette ligne, lancée par Omar Bongo, vieillit cependant. Un nouveau programme de rénovation du rail a été lancé, mais il faudra encore d'importants investissements pour qu'il aboutisse. C'est donc l'un des grands projets d'infrastructures que devra reprendre le futur président, élu le 12 avril 2025.Un Grand reportage de François Mazet qui s'entretient avec Sébastien Farcis.
C'est l'une des colonnes vertébrales de l'économie gabonaise: le train transgabonais traverse le pays depuis plus de 40 ans, coupe à travers les fleuves et la savane, et d'Owendo à Franceville, offre une ligne de vie à des milliers de personnes. Il transporte, aussi, le bois et le précieux manganèse. Cette ligne, lancée par Omar Bongo, vieillit cependant. Un nouveau programme de rénovation du rail a été lancé, mais il faudra encore d'importants investissements pour qu'il aboutisse. C'est donc l'un des grands projets d'infrastructures que devra reprendre le futur président, élu le 12 avril prochain. «Le train transgabonais, la difficile modernisation d'une ligne de vie», un Grand reportage de François Mazet.
C'est l'un des endroits les plus improbables de la planète pour produire du vin. La région du Haut-Ogooué, dans l'est du Gabon, compte pourtant un domaine viticole. Projet de prestige qui avait charmé Omar Bongo il y a vingt ans, au point d'en servir dans les ambassades à travers le monde, le vignoble d'Assiami, lancé sur les terres de l'ancien président gabonais et toujours détenu par la holding familiale, tente de se relancer et de se diversifier pour survivre. De notre envoyé spécial dans le Haut-Ogooué,Passé Ngouoni, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Franceville, une discrète pancarte indique la piste menant au vignoble du Haut-Ogooué. Lorsqu'il ouvre une bouteille de Malymas rouge pour la dégustation, Vincent Mamfoumbi pense aux efforts consentis pour produire du vin sur l'Équateur. « Les défis sont multiples, reconnaît l'ouvrier agricole. Le climat n'est pas toujours favorable. Mais le cépage s'est adapté. On peut maîtriser l'aspect traitement et protection. Au départ, il y avait beaucoup de criquets, beaucoup d'insectes qui s'attaquaient aux feuilles, aux boutures et aux bois. Ça occasionnait beaucoup de chutes, on a eu beaucoup de pertes, on a essayé d'apporter quelques traitements pour pouvoir maintenir, contenir les ravages ».À lire aussiLa vigne à la conquête de l'AfriqueUn millier de bouteillesPrésent depuis l'ouverture il y a vingt ans, l'ouvrier viticole a connu les rêves de grandeur vendus à Omar Bongo : les 40 hectares plantés, la centaine de saisonniers mobilisés… « À la base, on avait le blanc, le rosé et le rouge. En ce moment, nous essayons de produire du rosé et du rouge et on s'efforce de présenter quelque chose de bien. Tout est fait sur place, la récolte, la vinification, l'embouteillage, l'étiquetage, le bouchonnage. » La réalité a rattrapé le vignoble où subsistent moins de quatre hectares de cépage Carignan noir et sept employés, pour moins d'un millier de bouteilles par récolte.Régénérer en replantantAppelé à la rescousse en 2018 pour diriger l'exploitation, Cédric Pabou a vu ses projets de relance perturbés par la période COVID, mais il veut croire à la pérennité du domaine. « C'est le seul vignoble d'Afrique centrale. On arrive maintenant à faire exprimer la vigne. Il faut passer à l'étape supérieure, c'est le replanting, puisque la vigne, ici au Gabon, sous un climat tropical, n'excède pas 15 ou 20 ans grand maximum. Donc l'important, c'est de régénérer tout en replantant tous les deux ou trois ans. La relance passera aussi par la diversification, notamment avec la plantation d'arbres fruitiers, peut-être en termes de jus de fruits, en termes de qualité de vin, pourquoi pas en alcool ? Nous, nous voulons rester à la base sur du côté artisanal. »Attirer les jeunesLe directeur du vignoble a noté les discours favorables à la diversification agricole portés par les autorités de la transition. Il espère que cela permettra d'attirer de jeunes gabonais intéressés par le travail de la terre et par un projet de vie sur les plateaux Batéké.À lire aussi Afrique du Sud : comment l'industrie du vin s'adapte au changement climatique
Mardi 7 janvier, le fondateur du Front national, Jean-Marie-Le Pen, est mort à 96 ans. Celui qui aimait se faire appelait le Menhir aura mené une très longue carrière politique à l'extrême droite. Durant près de 70 ans, l'Afrique aura surtout été pour lui une obsession, celle d'une immigration qu'il honnissait. Retour sur les liens de Jean-Marie Le Pen avec le continent et ses dirigeants. L'histoire de Jean-Marie Le Pen avec le continent débute au mitant des années 1950. À peine élu député, il part à 27 ans combattre en Algérie contre l'indépendance du pays. Accusé de tortures, il niera plus tard ces accusations sans pour autant renier ce genre de pratiques : « Si des méthodes dures d'interrogatoire ont été employées, c'était une nécessité absolue, parce qu'il fallait trouver les bombes qui, je le rappelle, tuaient des gens et blessaient des gens et torturer des gens. »Son engagement en Algérie restera pour Jean-Marie Le Pen un marqueur. C'est d'ailleurs avec des partisans de l'Algérie française qu'il crée en 1972 le Front national. Le FN et Le Pen ont une obsession, l'immigration, notamment celle en provenance d'Afrique. Un sujet qu'ils parviennent à faire émerger dans le débat politique français. Pour ce faire, le tribun multiplie les provocations et les sorties racistes. Sorties qui lui valent de nombreuses condamnations. Comme en 1998 pour ses propos tenus deux ans plus tôt : « Je crois à l'inégalité des races. Oui, bien sûr, c'est évident. Toute l'histoire le démontre. Elles n'ont pas la même capacité ni le même niveau d'évolution historique », déclarait-il.Un fort rejet sur le continentDes déclarations et un positionnement qui suscitent un fort rejet de sa personne sur le continent. D'autant que Jean-Marie Le Pen n'a jamais caché son admiration pour la politique d'apartheid pratiqué en Afrique du Sud. Une parenthèse tout de même : en 1987, Jean-Marie Le Pen est reçu par le président gabonais Omar Bongo. Problème, il sera soupçonné d'avoir reçu, comme les autres dirigeants des grands partis politiques français, de l'argent de Libreville : « J'ai rendu visite d'ailleurs à Monsieur Bongo, mais j'ai rendu visite au roi du Maroc, à Monsieur Houphouët-Boigny, aux responsables du Congo-Kinshasa. J'ai rencontré le président Reagan. Aucun de ces personnages ne m'a jamais donné d'argent », affirmait Jean-Marie Le Pen.Au final, c'est seulement avec Jean-Bedel Bokassa que Jean-Marie Le Pen a entretenu un semblant de relation. L'empereur centrafricain déchu qu'il avait rencontré en France au début des années 1980. Les deux hommes avaient eu passé commun, la guerre d'Indochine au sein de l'armée française.À lire aussiJean-Marie Le Pen, figure historique de l'extrême droite française, est mort à l'âge de 96 ans
Aujourd'hui, Florence Rouas, Etienne Liebig et Bruno Pomart débattent de l'actualité autour d'Alain Marschall et Olivier Truchot.
Qui a commandité l'assassinat de Thomas Sankara en 1987 ? Qui a donné l'ordre de bombarder le camp militaire français de Bouaké en 2004 ? Quel rôle éventuel a joué Pascaline Bongo dans le putsch qui a renversé son frère il y a un an au Gabon ? Avec l'aide du journaliste Frédéric Lejeal, Robert Bourgi publie ses mémoires sous le titre Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique, aux éditos Max Milo. Au micro de RFI, Robert Bourgi témoigne d'abord sur l'attitude qu'a eu Jacques Foccart, le conseiller Afrique des dirigeants français, dans les mois qui ont précédé l'attentat contre le capitaine Sankara, mais également sur les transferts de fonds gabonais envers Jacques Chirac dont Robert Bourgi était responsable. RFI : Robert Bourgi, dans votre livre, vous racontez votre longue amitié avec Laurent Gbagbo, ancien président de Côte d'Ivoire. En novembre 2004, deux avions ivoiriens bombardent une caserne française à Bouaké, 9 soldats français sont tués, puis les 2 pilotes biélorusses essaient d'évacuer par le Togo, où ils sont interceptés. Pourquoi le président français Jacques Chirac a-t-il refusé que le chef de l'État togolais Gnassingbé Eyadema lui livre ces 2 pilotes pour la justice française ?Robert Bourgi : Vraiment, j'ignore tout de cet épisode. Mais, je me suis retrouvé avec Laurent un soir au moment de ce tragique événement. Et Dominique de Villepin [qui a été successivement ministre des Affaires étrangères, ministre de l'Intérieur et Premier ministre, sous Jacques Chirac, NDLR] m'avait dit : « Essayez de savoir s'il y a du Laurent Gbagbo dans cette affaire. » Et je lui dis : « Laurent, vraiment, es-tu mêlé de près ou de loin ? ». Il dit : « Je t'assure Robert, dis à Dominique, de ma part, que je ne suis en rien mêlé à cette affaire. » Laissant entendre à un moment donné de la conversation : « Mais, il n'est pas impossible que l'entourage de Simone [qui était alors l'épouse de Laurent Gbagbo et Première dame du pays, NDLR] soit mêlé ». Cette phrase, il me l'a prononcée.Sous-entendu les extrémistes de son camp ?Il a dit ça. Je ne sais pas à qui il faisait allusion. Est-ce que c'est l'officier Séka Séka, comme on l'appelait ? Je ne sais pas.Alors pour vous, à cette époque, entre la France et la Côte d'Ivoire, c'est très compliqué, parce que vous êtes amis à la fois avec Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré, le président burkinabè qui soutient la rébellion pro-Alassane Ouattara, devenu président de Côte d'Ivoire depuis. Blaise Compaoré, vous l'avez rencontré dès 1986, du vivant de Thomas Sankara (président de 1983 à 1987). Pourquoi, à votre avis, a-t- il décidé d'éliminer son compagnon d'armes en 1987 ?Je ne sais pas quels sont les sentiments qui ont animé Blaise, je les ignore. Mais ce que je puis vous dire, c'est Monsieur Foccart, tout puissant conseiller Afrique de Monsieur Chirac, m'avait dit, car il me savait proche de Thomas : « Faites savoir à Thomas d'être très prudent. » Je dis : « Qu'est-ce que ça veut dire, doyen ? Il me dit : « Il est en danger et ça peut venir du plus près. » À ce moment-là, il y a eu un deuil dans ma famille. Et Thomas, l'ayant appris, m'appelle et il me présente ses condoléances. Je lui dis : « Thomas, ça tombe bien, le vieux m'a dit qu'il fallait que tu sois très prudent. Le coup peut venir du plus proche de toi. ». Il me dit : « Remercie le vieux de ma part. » C'était un nom de code pour Foccart. « Je vais être prudent. » Il est arrivé ce que vous savez [assassinat le 15 octobre 1987 à Ouagadougou, NDLR].Quel rôle a joué Félix Houphouët-Boigny, premier président de l'histoire de la Côte d'Ivoire, dans cette affaire ?Je pense qu'il a été très actif par la grâce, si je puis dire, de Chantal.L'épouse de Blaise Compaoré, qui était ivoirienne ?Exactement : elle était la fille d'un administrateur des colonies qui était très proche du président Félix Houphouët-Boigny. Et ce que n'a pas supporté Houphouët-Boigny, c'est que lorsque Thomas allait le voir, il avait toujours le pétard [un pistolet, NDLR] et il avait refusé de venir en tenue civile. Le courant ne passait pas entre eux.Donc, vous pensez que la Côte d'Ivoire est dans le complot ?J'en suis même certain.Autre pays que vous connaissez bien, c'est le Gabon. Dans votre livre, vous dites que le vrai dauphin qui était en capacité en 2009 de succéder à Omar Bongo, chef de l'État de 1967 à sa mort, ce n'était pas son fils Ali mais sa fille Pascaline. Est-ce que vous pensez que celle-ci a approuvé l'année dernière l'élimination politique de son frère Ali Bongo ?Je n'ai plus de contacts avec Pascaline depuis des années. Donc, je ne peux pas donner une réponse à cela. Mais je puis vous dire, connaissant Brice Clotaire Oligui Nguema, l'actuel président du Gabon –je connais Brice depuis 25 ans – que c'est un homme d'autorité, un homme de caractère. Je ne pense pas que quelqu'un ait pu lui susurrer à l'oreille qu'il fallait faire un coup d'État.Depuis son arrivée au pouvoir, vous avez revu Brice Clotaire Oligui Nguema. Est-ce que vous lui avez prodigué des conseils ?Nous avons passé, lui et moi, un peu plus de deux heures ensemble à Dakar. Il m'a dit : « Comment vois-tu les choses, grand frère ? » Je lui ai dit : « Écoute, fais souffler un air de démocratie dans ton pays comme tu le fais, et essaie de te dégager du reproche qu'on pourrait te faire, que c'est la famille Bongo qui continue. » Et je crois que c'est ce qu'il est en train de faire. Et il ne m'étonnerait pas qu'il soit candidat à la présidentielle si y en a une.L'année prochaine ?L'année prochaine, ou peut-être même avant.Michel Barnier, le nouveau Premier ministre français, vous l'avez évidemment connu quand il était le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il y a 20 ans. Quel souvenir vous en avez gardé ?C'est un homme qui a de l'autorité, qui a un certain charisme et c'est un têtu.Dans le bon sens du terme ?Absolument, et j'espère qu'il aura son mot à dire, pour ce qui concerne la politique africaine de la France. Parce que la France a besoin d'un homme qui porte haut sa voix, dans les relations avec l'Afrique. Et surtout ne pas faire preuve d'arrogance.C'est une critique en creux du président français ?Non, pas du tout. Je fais remonter les reproches que font les Africains à notre pays.À lire aussiJacques Foccart, l'homme de l'ombre, à la lumière de ses archives
ELF. Derrière ce fleuron pétrolier français, qui a pendant longtemps été la plus importante entreprise française à la fin du XXe siècle, une histoire beaucoup plus sombre se cache. Alors que la compagnie a passé d'innombrables contrats avec dirigeants du monde entier pour profiter des ressources naturelles de leur pays, Elf dissimulait en vérité un système truffé de malversations financières afin d'enrichir cadres de l'entreprise et responsables politiques en tout genre. Révélée à travers de multiples affaires regroupées sous le terme d'Affaire ELF, la recette du profit a fini par rattraper l'entreprise. Entre pots-de-vin, commissions, rétro-commissions, caisses noires, il ne faut pas être allergique à ces termes si vous voulez comprendre le fonctionnement de cet ancien géant pétrolier français. Je vous raconte toutes ces combines dans ce podcast rythmé par des interviews archives. Reportage Capital diffusé en 2001 - Les milliards d'Elf : https://www.youtube.com/watch?v=O8p92lUnXKc&t=1782s Interview de Thierry Jeanpierre, ancien juge d"instruction et invité sur le plateau de Thierry Ardisson en 2003 (Tout le monde en parle) : â https://www.dailymotion.com/video/xf9761â Implantation d'Elf en Afrique : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cab94100568/congo-elfelf-congo L'incroyable deal d'Omar Bongo avec Elf, Hors Série Complément d'Enquête : https://www.dailymotion.com/video/x5ss8qi Plus d'infos : Affaire des frégates de Taïwan : ZAMPONI Francis, « L'affaire Elf et les frégates de Taïwan : les machines à sous », dans : Roger Faligot éd., Histoire secrète de la Ve République. Paris, La Découverte, « Poche / Essais », 2007, p. 540-549. DOI : 10.3917/dec.falig.2007.01.0540. URL : https://www.cairn.info/histoire-secrete-de-la-ve-republique--9782707153500-page-540.htm Affaire des Biens Mal acquis et système à trois étages en Afrique : Harel Xavier et Hofnung Thomas, Le scandale des Biens mal acquis, La Découverte, 2011
Vous l'avez entendu hier mardi matin, Alain-Claude Bilie-By-Nze est sorti de son silence. L'ancien Premier ministre gabonais s'est exprimé pour la première fois depuis le coup d'État du 30 août. L'ex-chef du gouvernement a parlé d'une crise profonde au sein de l'ancien parti présidentiel PDG et a demandé une réunion d'urgence. Alain-Claude Bilie-By-Nze est notre invité ce matin. Il revient sur le putsch, ses causes, en reconnaissant d'ailleurs des erreurs. Il égratigne au passage la transition. RFI : Vous ne vous étiez pas exprimé dans les médias depuis le putsch. Qu'est-ce qui vous fait prendre la parole aujourd'hui ?Alain-Claude Bilie-By-Nze : J'avais souhaité prendre un peu de recul, observer le déroulement des événements. Il y a eu un coup d'Etat, nous étions le parti au pouvoir, nous avons perdu le pouvoir, il me paraissait utile d'observer, d'analyser, et de pouvoir prendre du recul. Aujourd'hui je pense que nous avons pris suffisamment de recul. Le moment me semblait opportun pour m'exprimer sur la vie du parti, sur son avenir, et sur la nécessité de le réformer.Justement vous diffusez une déclaration « pour une solution de sagesse et de rassemblement au PDG », écrivez-vous. Le parti va mal aujourd'hui ?C'est un truisme que de le dire. Le parti va très mal. Pour la première fois de son histoire, le parti se retrouve sans être au pouvoir. Ce parti, depuis le mois d'août, ne s'est pas véritablement réuni, parce qu'on a du mal avec les différentes absences – l'absence du président du parti, l'absence du secrétaire général. On a un intérimaire qui fait ce qu'il peut, mais nous pensons qu'il faut aller beaucoup plus loin que l'intérim, parce que cela fait six mois maintenant, un intérim ne va pas durer ad vitam æternam. Les militants sont déboussolés et nous pensons que c'est la première force politique du pays, c'est le parti qui est implanté partout sur le territoire. Il est indispensable qu'il soit réorganisé, réformé de fond en comble pour apporter sa contribution à la situation actuelle que traverse notre pays.Vous demandez que la parole des militants se libère, vous demandez une consultation « inclusive, participative et sans tabou ». Mais n'est-ce pas ce qui vient d'être organisé fin février avec les Assises ?C'est ce qui était prévu avec les Assises. Il faut bien faire le constat que les Assises n'ont pas atteint les objectifs qui étaient assignés. Les militants ne se sont pas manifestés. J'ai moi-même été sur le terrain. Les militants n'ont pas participé massivement aux Assises. Et donc on ne peut pas se contenter de ce format qui du reste a manqué de concertation préalable. Il faut aujourd'hui se regarder en face, il faut cesser de faire semblant, il faut cesser de faire la politique de l'autruche. Le parti va mal, redonnons la parole aux militants, analysons à froid les raisons pour lesquels nous en sommes arrivés là, et redémarrons l'activité du parti sur de nouvelles bases.Vous demandez d'organiser en urgence une réunion du bureau politique et du Conseil Consultatif des Sages. Pourquoi ne pas attendre le rapport des Assises qui est prévu le 12 mars, puis le Congrès prévu après en théorie ?D'abord parce que les Assises sont un élément qui a été voulu pour donner la parole et que la parole n'a pas été donnée aux militants, ou alors les militants ne se sont pas sentis concernés par ce qui a été fait. Ensuite nous avons des instances délibérantes qui existent, c'est le bureau politique, et on a une instance consultative qui est le Conseil Consultatif des Sages, qui doivent être convoqués lorsque le parti connaît une situation de crise. Nous allons naturellement continuer à travailler avec le Secrétariat général pour que la question soit entendue. Nous ne sommes pas dans une situation d'affrontement. Nous voulons qu'il y ait une large concertation. Le parti a aujourd'hui les personnalités en son sein qui sont des hommes et des femmes d'expérience et qui aujourd'hui sont capables de donner un certain nombre de pistes de solutions. La première c'est de faire le constat que depuis le 30 août, le président du parti est en situation d'empêchement d'œuvrer et de travailler de manière politique pour le parti. Il en est de même pour le Secrétaire Général. Déjà cette vacance doit être constatée. Et ensuite mettre en place une direction transitoire ad-hoc pour conduire les activités du parti. C'est ce que nous proposons. Et il me semble qu'aujourd'hui l'ensemble des militants du PDG sera plutôt favorable à cette option-là.Vous dites « nous ». Et effectivement cette déclaration, vous la signez, mais vous vous exprimez à titre collectif. Est-ce que ça veut qu'on aurait peut-être différents courants, voire des divisions au sein du PDG ?Il n'y a pas de courants au sein du PDG. Il n'y a pas de division. Il peut y avoir des approches différentes aujourd'hui sur l'analyse de la situation. Je dis « nous » parce que je parcours le pays, je suis à l'écoute des militantes et des militants, mais aussi des cadres du parti qui sont inquiets et nous avons élaboré cette déclaration. Lorsque je dis « nous » c'est parce que je n'en fais pas une question de personne. Ce n'est pas moi. Mais c'est un certain nombre d'idées partagées par des militants du parti.Est-ce qu'il y a un mal plus profond au PDG ? Un mal qui aurait peut-être pu conduire au coup d'Etat ?En 2007, le président Omar Bongo avait fait le point après 40 ans de pouvoir. Il avait analysé la situation du pays et donc du parti. Il avait tiré un certain nombre de conclusions. Et il me semble que nous devrions partir de ce discours-là. Le mal il est profond parce qu'il y a des questions de gouvernance, il y a des questions de démocratie interne, il y a des questions de pouvoir assumer ce que nous sommes. C'est un héritage. Et dans chaque héritage il y a de ce qui est de l'actif, donc ce qui est positif, et il y a le passif. Il faut affronter ce passif-là. Je pense qu'aujourd'hui nous devons regarder le PDG, exactement comme on regarde le Gabon, c'est une situation de transition et chaque état-major de parti politique devrait analyser en son propre sein ce qui n'a pas fonctionné. Lorsqu'il y a un coup d'Etat dans un pays, c'est qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur des institutions et de la classe politique de manière globale.Est-ce que parmi les remèdes que vous préconiseriez, il y aurait peut-être un renouvellement des équipes dirigeantes actuelles, notamment peut-être le départ de Luc Oyoubi, Secrétaire général par intérim ?Nous ne posons pas le problème en termes de personnes. Ce sont les militants qui doivent pouvoir se prononcer. Déjà nous pensons qu'il faut regarder à nouveau en interne le mode de dévolution des fonctions au sein du parti. Est-ce qu'on continue avec des nominations ? Est-ce qu'on va sur la question de l'élection ? Les militants devront se prononcer pour dessiner ensemble les nouvelles structures du parti, le nouveau mode de gouvernance du parti. Et pour nous ce n'est pas une question de personne. Le Secrétaire général adjoint actuel, si les militants estiment qu'il peut continuer, il continuera. Notre problème n'est pas à ce niveau-là.Est-ce que vous-mêmes à termes, vous vous verriez diriger le PDG ?Non mais la question n'est pas celle-là. Ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui, c'est d'abord nous poser les bonnes questions, faire une introspection réelle. Lorsqu'on a dirigé un pays pendant 56 ans, et qu'on perd le pouvoir, c'est que quelque chose a dysfonctionné. Et il nous faut le regarder en profondeur si nous voulons demain jouer à nouveau un rôle dans notre pays. C'est d'abord cela qui nous préoccupe. La question des personnes, encore une fois, est subsidiaire.Vous étiez Premier ministre à l'époque, lors du coup d'État, comment l'avez vous vécu ce putsch, personnellement ?Nous avons connu d'abord une campagne présidentielle qui a été assez particulière. Puisque vous me posez une question personnelle : je suis opposé à tout ce qui est coup d'État, tout ce qui est prise de pouvoir par la force. Mais j'ai pu constater simplement que les Gabonaises et les Gabonais, dans leur majorité, ont salué ce coup d'État pour des raisons qui leur sont propres, mais aussi parce qu'il y avait peut-être des dysfonctionnements importants, l'usure du pouvoir également. Et donc, ce qui importe aujourd'hui, c'est regarder quels vont être les éléments importants pour sortir le pays de l'ornière et pour rebâtir.Vous pensez que des erreurs ont été commises qui auraient pu amener à cette situation ?Vous savez il y a un adage gabonais qui dit qu'il « faut éviter de regarder où on tombe, il faut regarder où on a trébuché ». Il me semble important d'avoir un regard rétrospectif. Effectivement, il y a eu des erreurs, il faut le reconnaître aujourd'hui, et ces erreurs-là ont amené à la perte du pouvoir et si nous n'avons pas le courage d'analyser cela, nous ne pourrons pas redémarrer les activités politiques de manière sereine et convenable. Nous pensons qu'il faut doter le pays et le PDG d'un corpus politique solide pour être demain au rendez-vous. Et ceux qui ont continué aujourd'hui et qui ont rallié le Général Brice Oligui, seraient bien inspirés de regarder également le fonctionnement de leur parti. Parce que ces partis politiques-là ont fonctionné un peu de la même manière, parce que la plupart sont issus des cadres qui avaient quitté le PDG. Il est question d'analyser aujourd'hui, trente ans après la conférence nationale : est-ce que les modèles politiques qui existent sont les bons ? C'est important de se poser la question.Vous-même, ce coup d'État vous a surpris, vous ne l'aviez pas vu venir ?Je ne sais pas si les militaires eux-mêmes qui ont pris le pouvoir ont vu venir le coup d'État.Juste après le vote, on s'en souvient, le pouvoir s'est brutalement tendu. Un couvre-feu, coupure d'internet, de plusieurs médias, des annonces faites par le gouvernement… Est-ce que déjà, ça, c'était vraiment justifié à l'époque ? Est-ce que ça n'a pas été une de ces erreurs auxquelles vous faites allusion ?Cela fait partie des éléments qu'il faut analyser. Il y a eu un certain nombre de décisions qui ont été prises sans concertation, dans la précipitation, c'étaient des erreurs. Il ne fallait pas le faire, cela a été fait, on a eu les conséquences. Il faut donc pouvoir l'analyser pour la suite. Moi, je crois fondamentalement que la vocation d'un parti politique est de se battre pour accéder au pouvoir. Lorsqu'il est au pouvoir, il faut le conserver, mais pas par tous les moyens. Il faut le conserver dans les règles de droit, en faisant d'abord en sorte que la population qui nous a élus soit satisfaite. Il me semble que c'est un des aspects qui nous a manqué.Brice Clotaire Oligui Nguema avait justifié le coup d'État en parlant d'organisation chaotique des élections générales. Il a parlé d'annonces de résultats tronqués. Franchement, est-ce qu'une triche était organisée à ce moment-là pour faire gagner Ali Bongo ?Vous savez, je vais vous répondre tout aussi franchement : le gouvernement n'a pas organisé les élections, les élections ont été organisées par un organe indépendant appelé CGE, composé à parité de la majorité et de l'opposition. Et si ces résultats ont été tronqués, il y a quelque chose qui a manqué, quels ont donc été les bons résultats ? Et c'est pour cela que je vous dis qu'il faut regarder cette question avec recul et se dire : il y a eu un coup d'État, OK, mais quels ont été les bons résultats ? En cet instant, c'est au général Brice Oligui à qui vous devriez poser la question.Comment percevez-vous aujourd'hui cette transition ? Ça fait plus de six mois qu'elle dure, dirigée par les militaires en collaboration avec les civils.Les Gabonais ont beaucoup espéré dans cette transition et nous tous, nous pensons que la transition est une occasion de refonder nos institutions, de refonder la gouvernance du pays, de refonder nos relations, nos rapports dans notre pays et de regarder comment nous parvenons à développer notre pays en impliquant le maximum de nos concitoyens. Le problème qui se pose aujourd'hui, c'est que malheureusement, il y a une tentation forte à reproduire, les erreurs du passé, la gouvernance du passé, qui est d'ailleurs décriée par les uns et les autres sur les réseaux sociaux. Je vous prends deux exemples : on a beaucoup décrié, le général Oligui Nguema lui-même, la question des nominations copain-coquin. On observe aujourd'hui ces nominations-là. On a décrié la question du népotisme, on observe cela. Donc il y a intérêt à faire attention. Si la révolution mange ses enfants, la transition a tendance également à trahir ses promesses. Il faut être très très très prudent.Certains craignent un accaparement du pouvoir par les militaires et par Brice Clotaire Oligui Nguema, c'est une crainte que vous partagez aujourd'hui ?Il y a les éléments de la transition annoncés dès le départ et il y a la gouvernance actuelle et on commence à observer comme un écart entre ce qui avait été annoncé et la gouvernance qui est mise en place. Encore une fois, c'est pour ça que le PDG doit se réunir pour regarder, faire son introspection. Ce qui nous a été reproché par nos compatriotes, nous constatons que cela commence à être reproché aussi à la transition et il ne serait pas bon qu'à l'occasion de la transition, on ait le sentiment que rien n'a changé.À titre personnel vous êtes prêt à jouer un rôle dans cette transition ?À titre personnel je joue un rôle dans le cadre du PDG, pour réformer le PDG en interne. C'est ce qui nous préoccupe premièrement.Officiellement Ali Bongo a été mis à la retraite, il est libre de ses mouvements et de voyager, en théorie. Pourtant il semble assigné à résidence. Que pensez-vous de sa situation ?L'assignation à résidence est un acte juridique décidé par un juge. Je ne sais pas si Ali Bongo a été notifié d'une assignation. Nous constatons que autant officiellement il a été déclaré libre de ses mouvements, autant il n'a pas pu mener d'activité. Est-ce qu'il n'a pas voulu ? Est-ce qu'il n'a pas été en capacité ? Nous n'en savons rien. Mais toujours est-il qu'effectivement il ne mène pas d'activité publique.Des enquêtes ont commencé, ont été ouvertes, de nombreux cadres sont en détention. Est-ce qu'à titre personnel, vous craignez d'être inquiété par la justice ?Je n'ai rien à me reprocher à titre personnel par la justice, mais si la justice veut m'entendre, je serai disponible pour répondre aux questions qu'ils auront à me poser.Un dialogue national est prévu en avril, vous en serez ?Nous sommes aujourd'hui préoccupé par la question du PDG. En ce qui concerne le dialogue national, nous ignorons, j'ignore aujourd'hui comment il est organisé, quelles vont être les modalités de participation. Les critères pour y être, j'ignore totalement. Donc je ne peux pas répondre à la question.Chaque Gabonais a pu envoyer sa contribution au dialogue, son diagnostic de l'état du pays, ses pistes de solutions. Quelles sont vos diagnostic et pistes de solution ?Nous avons perdu le pouvoir. C'est que certainement des choses nous étaient reprochées. Il faut analyser de fond en comble la situation réelle du pays. Les pistes de solution sont nombreuses. Le PDG a déposé ses contributions. Pour l'heure je me sens solidaire de ce qui a été fait. Et nous verrons à l'analyse, ce qui sortira du dialogue.À lire aussiDialogue national au Gabon: «Nous allons nous rassembler pour penser à l'avenir du pays»
Neste recapitulativo da Semana em África, demos destaque ao Gabão que foi palco na quarta-feira de um golpe de Estado contra o Presidente Ali Bongo. Pouco depois de ter sido anunciada a sua vitória com mais de 64% dos votos nas presidenciais do passado fim-de-semana, Ali Bongo, foi derrubado por um grupo de militares. No poder durante 14 anos, depois do próprio pai -Omar Bongo- ter estado igualmente na chefia do Estado durante mais de 40 anos, o Presidente gabonês foi detido e os órgãos de soberania dissolvidos.Na sequência do golpe, os militares que tomaram o poder prolongaram até nova ordem o recolher obrigatório já prevalecente e designaram como presidente de transição o general Brice Oligui Nguema que deve ser investido na segunda-feira. A partir da sua residência onde foi colocado sob vigilância, o Presidente deposto pediu ajuda à comunidade internacional.Este que foi o 8° golpe de Estado em África desde 2020 foi condenado por vários países e instituições, nomeadamente a União africana, a Comunidade Económica dos Estados da África Central, a União Europeia, a França ou ainda os Estados Unidos.No Níger, também palco de um golpe de Estado no mês passado, a junta militar no poder anunciou na quinta-feira a suspensão de todas as actividades das ONGs e instituições da ONU em terrenos de operações militares, uma decisão de não deixou de suscitar preocupação das Nações Unidas que deram conta da sua intenção de conversar com as autoridades. O actual poder nigerino também ordenou a expulsão efectiva do embaixador francês baseado em Niamey, depois de o Presidente francês ter recusado acatar uma primeira ordem da junta neste sentido.Entretanto, em São Tomé e Príncipe, os oito arguidos em prisão preventiva depois do prazo legal desde a semana passada no quadro do processo de ataque ao quartel militar de 25 de Novembro do ano passado foram soltos esta sexta-feira, com a sua defesa a admitir que vai processar o Estado são-tomense.Noutro aspecto, no passado fim-de-semana, decorreu a 14a cimeira de chefes de estado e de governo da Comunidade dos Países de Língua Portuguesa CPLP, em São Tomé e Príncipe, país que assume a presidência dos próximos dois anos. Durante esta cimeira, ficou igualmente estipulado que a seguir a São Tomé e Príncipe, a presidência rotativa da CPLP seria atribuída à Guiné-Bissau.Relativamente à actualidade da Guiné-Bissau, esta semana, a antiga Ministra guineense dos Negócios Estrangeiros, Suzi Barbosa, oficializou a sua candidatura ao cargo de Presidente da Comissão da União Africana, posto actualmente ocupado pelo chadiano Moussa Faki Mahamat até 2025.Noutras latitudes, na África do Sul, a semana foi marcada pela tragédia, com um incêndio que provocou a morte de pelo menos 74 pessoas e destruiu totalmente um prédio em Joanesburgo, capital económica do país.No vizinho Moçambique, depois de semanas de bloqueio para reivindicar melhores salários e condições de trabalho, os profissionais de saúde retomaram o trabalho mas avisaram que poderão retomar a greve em Novembro, se não obtiverem respostas favoráveis por parte das suas tutelas.Também em Moçambique, continuaram os preparativos para as autárquicas de 11 de Outubro, com denúncias de uma possível preparação de fraudes eleitorais proferidas nomeadamente pelo MDM. A Renamo, também na oposição, que acusa igualmente o partido no poder de pretender adulterar os resultados eleitorais, ameaçou quanto a si retomar as armas, no caso deste cenário se confirmar.Em Angola, o executivo anunciou que a TV Zimbo, Rádio Mais, Jornal O país e os semanários Mercado e Vanguarda, empresas de comunicação social que passaram para a esfera pública, vão ser privatizadas no quadro do processo de recuperação de activos.Por fim, em Cabo Verde, o Sindicato da Polícia Nacional, SINAPOL, denunciou a situação laboral de precariedade na classe e pediu ao governo para atender às suas reivindicações de melhores salários e um alívio da carga horária de trabalho. Em resposta, o governo admitiu que o número de efectivos é ainda insuficiente, mas indicou que prevê mais 324 novos ingressos até ao próximo ano para preencher as lacunas existentes.
Au lendemain du coup d'État, la page Omar Bongo semble bel et bien tournée au Gabon. Un général a pris le pouvoir et a été désigné "président de transition". Les frontières restent fermées mais le calme est revenu d'après ce Français expatrié a Libreville. À Paris, on ne s'inquiète pas d'un éventuel sentiment anti français.
Le général Brice Oligui Nguema a été désigné nouvel homme fort du Gabon, le 30 août, au terme d'une journée marquée par un coup d'État qui a mis à l'écart le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009. Le "Journal de l'Afrique" propose une édition spéciale à laquelle participent Florence Bernault, enseignante à Sciences Po spécialiste de l'Afrique centrale, Thomas Borrel, porte-parole de l'association Survie et Stéphane Ballong, rédacteur en chef Afrique de France 24.
O Gabão foi palco esta quarta-feira, 30 de Agosto, de uma tentativa de golpe por parte das forças militares. "O continente africano volta a ser palco de mudanças de poder inconstitucionais. Estes golpes de Estado são o resultado de uma degradação profunda dos regimes instalados", descreve o professor na Universidade Eduardo Mondlane em Moçambique e investigador associado na Sciences-Po em Bordéus, Régio Conrado. O Gabão foi palco esta quarta-feira, 30 de Agosto, de uma tentativa de um golpe por parte das forças militares. Os militares referem ter anulado as eleições que deram a vitória ao presidente Ali Bongo Ondimba. Num discurso aos embaixadores franceses pelo mundo a primeira-ministra francesa Élisabeth Borne não escondeu a preocupação com o que se passa no Gabão."O que está a acontecer é profundamente grave no sentido que o continente africano volta a ser palco de mudanças de poder inconstitucionais, mas é preciso de dizer que estes golpes de Estado são o resultado de uma degradação profunda dos regimes instalados", descreve Régio Conrado, professor na Universidade Eduardo Mondlane em Moçambique e investigador associado na Sciences-Po em Bordéus.Há 14 anos no poder, depois de suceder o seu pai, Omar Bongo, o actual Presidente Ali Bongo foi proclamado vencedor das eleições presidenciais de 26 de Agosto. "O actual regime de Ali Bongo é um regime que está no poder há quase 60 anos o que agrava, cada vez mais, a situação. As instituições não se conseguiram consolidar no processo de democratização do continente africano, o desenvolvimento ficou aquém das expectativas dos diferentes grupos sociais, a miséria instalou-se de forma estruturante. O Gabão tem quase 2 milhões de habitantes; É um dos países mais importantes na produção de petróleo e não faz sentido que as pessoas vivam nas condições em que vive", aponta o investigador."França perde influências no continente africano"O continente africano foi testemunha de sete golpes de Estado desde Agosto de 2020. O mais recente no Gabão esta terça-feira. "A consagração deste golpe no continente africano, sobretudo na África francófona, deve ser compreendido como a consagração daquilo que são as independências dos países africanos, na concepção dos golpistas. Toda a estrutura discursiva dos militares é que é necessário restaurar a boa governança, restaurar a independência e autonomia desses países. Para a França a situação é gravíssima porque a França vai perdendo uma parte das suas influências no continente africano. O Presidente Macron reconheceu no deu discurso aos embaixadores que é preciso não ser paternalista para com continente africano, mas é preciso defender os interesses da França. A França e o Presidente francês chegam à conclusão que o paternalismo, o neocolonialismo e tentativas de controlo e de substituição dos exércitos nacionais pela presença militar francesa degradou a imagem da França", descreve Régio Conrado.O investigador acrescenta, ainda, que se "a França não mudar a sua relação com os países africanos haverá, cada vez mais, contestações, revoltas e violência contra aquilo que são os interesses franceses no continente africanos. Neste momento, as relações da França com a Costa do Marfim e o Senegal - onde a França tem bases militares - pode degradar a imagem da França porque vai aprofundar o sentimento anti-francês. O continente africano não é um continente que precisa de forças estrangeiras a ocupar o território, como é o caso da França", aponta."Dentro do exército e das forças de segurança do Gabão existe um sentimento muito patriótico, muito nacionalista, anti-colonial e anti-francês que pode definir o tipo de relação entre os dois países. Jean Luc Mélenchon escreveu, recentemente, que mais uma vez o Presidente francês cometeu o erro estratégico de proteger o que não é possível proteger, neste caso a família Bongo. A França fica preocupada com a situação do Níger por causa do urânio e pode perde parte da sua importância estratégica no mundo quando se fala de produção de urânio", concluiu.
Le politologue gabonais Jean-Delors Biyogue revient sur les problèmes qui risquent de se poser de nouveau à la présidentielle de 2023 au Gabon.
D'où vient l'argent avec lequel l'opposant gabonais Guy Nzouba-Ndama a traversé la frontière entre le Congo et le Gabon ? L'affaire déchaîne les passions à Libreville, mais aussi à Brazzaville. Des voix s'élèvent au sein de la société civile congolaise pour demander des explications aux autorités. Parmi ces voix, celle de Joe Washington Ebina qui estime que « c'est un scandale, une indifférence à la misère des Congolais ». Il est ce matin notre invité, au téléphone avec Laurent Correau. RFI : Qu'avez-vous ressenti en voyant l'opposant gabonais Guy Nzouba-Ndama quitter le territoire congolais avec l'équivalent de 2 millions d'euros en petites coupures ? Joe Washington Ebina : J'ai pensé à une population qui souffrait. J'ai pensé à une réalité congolaise qui est désastreuse. C'est incroyable de concevoir que les autorités congolaises nous parlent au quotidien d'une crise financière. Ils nous disent entreprendre des accords avec la Banque mondiale et autres pour chercher des fonds. Il n'y a même pas d'ambulances dans les villages. Il n'y a même pas de centre de dialyse qui coûte à peine 150 à 200 millions. Et l'on voit un individu qui sort, comme ça, sans explications. Pour nous, c'est un scandale. Finalement, c'est une indifférence à la misère des Congolais. Qu'est-ce qui vous fait penser que Guy Nzouba Ndama a pu toucher cet argent des autorités congolaises ? Cet argent est une somme très importante. Aujourd'hui, être capable de sortir autant d'argent et sans être inquiété, parce qu'il faut aussi avoir aussi une certaine assurance de sortir avec autant d'argent, avec des valises d'argent. Donc c'est justement le transfert d'argent qui pose problème. Dans le fond, nous sommes sûrs que les banques congolaises font ce genre de transaction surement régulièrement, presque au moins tous les jours. Mais cette manière de sortir de l'argent, avec des valises d'argent, sur des routes, comme ça. Avec quelle sécurité ? Avec quelle assurance ? Cela pose problème. D'où vient cet argent ? Si ça sort du Trésor Public congolais, nous devons le savoir Guy Nzouba Ndama a été entendu par le procureur de Franceville au Gabon. Il est notamment accusé d'intelligence avec une puissance étrangère. Y a-t-il des choses qui doivent être clarifiées côté congolais ? Obligatoirement, cet argent vient du Congo. Cela fait déjà quatre jours, mais le gouvernement congolais n'a pas donné d'explication. Nous demandons qu'il y ait une explication du gouvernement. Parce qu'il faut expliquer à ces pauvres Congolais, à ces retraités qui ne touchent pas leur pension pourquoi il y a autant d'argent qui circule pendant qu'eux n'arrivent pas à vivre correctement. C'est un scandale pour nous. Et nous demandons qu'il y ait une explication judiciaire à ce sujet. Je crois que les Congolais, qui sont d'abord les premiers concernés, doivent savoir d'où vient cet argent. Au niveau du Gabon, ils ont leur travail à faire, mais cela nous importe très peu parce que, la vérité doit venir de l'origine de l'argent. D'où vient cet argent ? Si ça sort du Trésor Public congolais, nous devons le savoir. Guy Nzouba Ndama, lui, dit qu'il s'agit d'argent qu'il aurait gagné pendant l'époque où il était aux affaires au Gabon. La manière de transférer cet argent est une manière qui n'est pas crédible, qui est floue. Pour nous, si cette justification doit être légale, elle doit donc passer par des institutions financières reconnues. À ce moment-là, il n'y a aucun problème. Mais conduire de l'argent de la sorte, transporter de l'argent sur les routes des deux pays de la sorte, pour nous, cela montre justement qu'il y a un problème. Nous voulons que les autorités de Brazzaville nous expliquent pourquoi et comment. Il faut donner des explications à notre peuple qui souffre au quotidien. Vous savez, au Congo-Brazzaville, il y a beaucoup de gens qui n'arrivent pas à obtenir des passeports, simplement des cartons de passeports. Parce que l'on dit qu'il n'y a pas d'argent. Parce que l'on dit qu'il n'y a pas les machines. Mais cet argent aurait pu servir à énormément de situations, ici, au Congo. Mais qu'est-ce qui aurait pu pousser le président Sassou-Nguesso à financer un opposant gabonais ? Quelles sont les relations entre les deux chefs d'État ? Le climat a-t-il changé depuis les liens familiaux qui étaient forts entre le président Sassou-Nguesso et Omar Bongo ? Nous n'avons évidement pas les informations, je crois qu'il faudrait lui demander. Les relations internes entre les deux présidents ou entre la famille présidentielle et tout le reste, ce sont des relations, malheureusement, qui ne nous concernent pas à l'heure actuelle. Dans cette affaire, la surprise de certains n'est-elle pas hypocrite ? La circulation des valises pour financer les oppositions des pays voisins n'est-elle pas une vieille histoire dans la région ? Oui, les populations ne sont pas dupes. Tout le monde sait que c'est une vieille histoire, mais il y a une fin à toute chose. Nous sommes heureux de constater que, pour la première fois, il y a une visibilité sur un scandale. Les populations arrivent aujourd'hui à constater qu'il y a un jeu qui se fait, qu'il y a une réalité que nous ne voyons pas. Je crois que c'est aujourd'hui, une réalité qui est visible. Le président de la République est en fonction depuis plus de 40 ans donc, imaginez ce genre de trafic qui existe depuis de longues années. C'est inadmissible, incompréhensible. Donc, des explications doivent être fournies pour au moins apaiser et faire comprendre à tous ces étudiants congolais qui sont à Cuba, qui n'arrivent même pas à toucher plus qu'un peu d'argent pour survivre. Le Monde a beaucoup changé, les règles de transparence ne sont plus les mêmes.
Hoy actualizamos la situación sobre el terreno en Ucrania, en un momento en el que se está perdiendo el interés informativo por la guerra. Analizamos la situación humanitaria en todo el territorio con Saviano Abreu, portavoz de la Oficina de Coordinación de Asuntos Humanitarios, la OCHA, en el país. Analizamos la nueva crisis política en Argentina, que ha hecho que en un mes el país ha tenido tres ministros de Economía distintos. El último, Sergio Massa, presentará su programa económico la próxima semana. Hablaremos de ello con la politóloga y profesora de la Universidad de Río Negro María Esperanza Casullo. Y conocemos el caso de los hijos del expresidente de Gabón Omar Bongo, que han sido acusados por la justicia francesa de malversación de fondos. Escuchar audio
In 2002 Omar Bongo, the president of Gabon, set up a network of national parks to protect the country's forests from logging and help save its population of forest elephants. He was responding to pressure from campaigners worried by a surge in logging over the previous decade. Among them was a British biologist called Lee White, who went on to become Gabon's Minister of Forests and the Environment. Lee White talks to Laura Jones. Photo: A forest elephant in Gabon (Getty Images)
C'est l'histoire d'un nationaliste tunisien qui a renoncé à une carrière gouvernementale pour devenir patron de presse. Béchir Ben Yahmed, le fondateur de Jeune Afrique, est décédé le 3 mai dernier et ses Mémoires posthumes paraissent aujourd'hui, aux éditions du Rocher, sous le titre J'assume. Dans ce livre d'une grande franchise, il parle notamment de ses relations avec l'argent des dictateurs. Zyad Limam, le directeur du mensuel Afrique Magazine, est l'un de ceux qui ont recueilli ses confidences afin que ce livre voie le jour. RFI : Il y a donc la rupture avec Bourguiba en 1960, puis la création de Jeune Afrique en 1961, et votre père, puisque vous êtes son beau-fils, Zyad Limam, votre père avait cette formule : « Un patron de presse, c'est un homme politique qui n'a pas de sang sur les mains. » Zyad Limam : Ça, c'est du Béchir Ben Yahmed. (rires) Ce qui a fait la force de Jeune Afrique et ce qui a fait la force de Béchir, je pense, c'est qu'il était à la fois politique et il était à la fois journaliste. Béchir s'est engagé aux côtés d'hommes politiques. Il était totalement proche de Bourguiba, il était son chauffeur, son confident, son conseiller. Il a aussi été très proche, on le sait, c'est de notoriété publique, d'Alassane Ouattara dont il a soutenu la carrière. Eux-mêmes disent qu'ils sont amis depuis 30 ou 40 ans. Il a choisi le Maroc dans le conflit du Sahara occidental. Il a pris une décision éminemment politique de travailler avec Jacques Foccart. Voilà que cette relation à la fois personnelle et politique aboutit aux mémoires de Foccart. Alors forcément, ce n'était pas toujours objectif, mais cette subjectivité-là, c'était aussi son talent. Alors il y a des confidences dans ce livre. On apprend, par exemple, que Jacques Foccart a dit sous le sceau du secret à Béchir Ben Yahmed que c'est le Premier ministre français Michel Debré, lui-même, qui en 1960 avait donné l'ordre personnellement d'assassiner le nationaliste camerounais Félix Moumié. Et ce qui frappe aussi dans la lecture de ces mémoires, c'est le côté realpolitik de Béchir Ben Yahmed. Il a cette phrase : « On peut raisonnablement penser que Blaise Compaoré n'est pas pour rien dans l'assassinat de Thomas Sankara et qu'il a assis son pouvoir sur un crime, comme Staline avec Trotski, mais les idéalistes ont souvent une fin tragique, car ils ne sont pas faits pour être chef d'État. » Tout à fait et il continue d'ailleurs dans ce chapitre en disant que le « compaorisme » n'aura pas été un échec pour le Burkina. C'est-à-dire que sur des grands sujets, il y avait un axe, il y avait un angle. Moi, ça m'avait frappé quand j'étais jeune journaliste, cette recherche de la lecture des événements, et cette recherche aussi de dire notre lecture, nous en tant que gens du Sud, elle est universelle aussi. C'est ce qu'Emmanuel Macron a appelé « la lucidité clinique » de Béchir Ben Yahmed, le jour où il lui a rendu hommage après sa mort au mois de mai dernier. Tout à fait. Alors il y a le rapport de Jeune Afrique avec l'argent. Il y a cette phrase de Béchir Ben Yahmed : « Je suis conscient qu'on était à la limite sur le plan déontologique car on était obligé de traiter avec des gouvernements plus ou moins démocratiques. » Tout à fait. Je pense que c'est quelque chose qui était parfaitement assumé chez Béchir parce que, pour lui, l'objectif c'était de protéger, sauvegarder, développer son journal. Et que ça, moi j'ai vécu cette période-là, on n'avait pas le recours aux grands annonceurs internationaux qui déversaient des tonnes d'argent sur Jeune Afrique. Donc, on devait faire avec notre marché, qui était celui de l'Afrique, et donc il y avait des dossiers, des « publis », et cetera, mais la réalité de ça, c'est que, parallèlement à ça, il y avait Jeune Afrique « le journal », il y avait Jeune Afrique l'angle et l'axe, et je pense que si les « publis » dont on a beaucoup parlé... Les publireportages, c'est-à-dire ces articles complaisants, il faut le dire Zyad Limam, au regard de certains régimes. Je ne pense pas que c'est complaisant. Je pense qu'il y avait d'abord un marquage, ce qui est très important. C'était des « publis » ou des focus ou des dossiers pays. Et donc les gens ne sont pas totalement naïfs, les gens savent qu'ils sont dans un moment du journal qui n'est pas le même qu'ailleurs. Ce qui a fait la force de Jeune Afrique, c'est d'avoir l'équilibre et d'avoir tout le temps, malgré tout, la capacité de juger. Et Jeune Afrique a perdu des contrats, et a perdu des « publis », et a perdu des clients d'État, parce qu'ils ont pris des positions, à des moments, qui étaient contradictoires. Par exemple, vous avez parlé de l'Algérie. L'Algérie, à une époque, c'était des contrats de pub, c'était la Sonatrach. Et après le choix du côté marocain sur le Sahara occidental, l'Algérie interdit la vente de Jeune Afrique et cela va durer plus de 20 ans, c'est ça ? Et la publicité qui va avec. Et à l'époque, l'Algérie, c'est 25 000 - 30 000 lecteurs. Ce n'est quand même pas négligeable. Oui, mais tout de même, Zyad Limam, votre beau-père raconte très bien comment un jour, on est dans les années 90, Édouard Balladur vient de dévaluer le franc CFA de 50%, Jeune Afrique perd donc la moitié de ses recettes à la vente de chaque numéro en Afrique, le journal est sur le point de mettre la clé sous la porte, et c'est là qu'arrive Omar Bongo, qui vous donne de l'argent. Vous êtes présent à ce rendez-vous, Zyad Limam, avec votre beau-père. Oui, tout à fait. Comment pouvez-vous être indépendant sur la politique gabonaise après ces mallettes d'Omar Bongo pour votre journal ? D'abord, ce n'est pas tout à fait des mallettes, il y a eu des formats d'actionnariat, et cetera. Je peux vous dire que l'attitude de Béchir Ben Yahmed vis-à-vis du Gabon n'était pas beaucoup plus positive ni négative quel que soit X. Évidemment Omar Bongo ou d'autres n'étaient pas naïfs, ils se disaient bien qu'ils achetaient une forme d'assurance, peut-être. Mais la réalité, c'est que quand il a rompu avec Bongo, sur la fameuse histoire du diner qui devait avoir lieu à Paris, il a rompu avec Bongo, quels que soient les intérêts qu'il y avaient avec Libreville. La capacité entrepreneuriale de Béchir, c'est que, quand il sent que son indépendance et l'indépendance de son journal est réellement en danger, il sort de ses deals, il prend le risque d'en sortir. Et encore une fois, s'il n'avait pas eu cette approche-là, Jeune Afrique serait mort et enterré 50 fois parce que les lecteurs ne sont pas dupes.
Full shownotes at www.80dayspodcast.com/gabon | Support: www.patreon.com/80dayspodcast officially the Gabonese Republic, an equatorial country on the west coast of Africa. Originally inhabited by Bantu tribes, the area we now know as Gabon was first explored by Europeans in the 15th Century. Local inhabitants began to sell slaves to Europeans in the 18th and 19th centuries, which established the region as a hub for the slave trade. In 1910, Gabon became one of the four territories of French Equatorial Africa, and fifty years later became fully independent. Since then, the politics of the country has been dominated by Omar Bongo, Gabon's second president, and his son Ali Bongo, who succeeded him in 2009. Your hosts, as always, are Luke Kelly @thelukejkelly in Ireland, Mark Boyle @markboyle86 in the UK, and Joe Byrne @anbeirneach in Ireland . (Theme music by Thomas O'Boyle @thatthomasfella)
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Le 22 juin 2021, le Gabon est devenu le premier pays africain à être payé par des fonds internationaux pour l'aider à poursuivre ses efforts de protection des forêts sur son territoire. L'Initiative pour la forêt de l'Afrique centrale (CAFI), un organisme lancé en 2015 par les Nations unies, a attribué au Gabon 17 millions de dollars. « Aujourd'hui l'économie » dresse le portrait de Lee White. Ce quinquagénaire, d'origine britannique, est installé au Gabon depuis 32 ans et a fini par en prendre la nationalité. Il est donc ministre gabonais des Eaux et forêts, de la mer et de l'environnement depuis le 10 juin 2019. Depuis sa nomination comme ministre, Lee White a troqué ses tenues de ranger indispensables pour sillonner les forêts, au profit du costume. Mais il s'habille de façon contractée en privé. Sa nomination avait été une surprise dans son pays d'adoption. Au-delà d'être Blanc, en défenseur acharné de l'environnement, Lee White a toujours entretenu des rapports tendus avec les responsables du ministère qu'il dirige aujourd'hui. Lui dit qu'il doit sa nomination à son expertise. « Tout le monde sait que je ne suis pas un homme politique classique au Gabon. J'ai été nommé pour ma technicité, dans un ministère où on a eu des problèmes. Il y a eu 11 ministres en 10 ans ! J'ai déjà dépassé la durée moyenne de 11 mois, ça fait 2 ans maintenant » qu'il est à la tête d'un ministère difficile à gérer. Un père amoureux de la nature Né à Manchester, ce Britannique qui a grandi en Ouganda auprès d'un père amoureux de la nature. C'est donc très tôt qu'il contemple la faune et la flore des parcs nationaux en Afrique de l'Est. Il découvre le Gabon en 1989 où il arrive pour des recherches liées à ses études en Zoologie. Il a alors 23 ans. Il ne quittera pratiquement plus le pays. Il représente au Gabon dès 1992 la Wildlife Conservation Society. Cette ONG américaine va aider ce pays - qui a aujourd'hui 90% de couvert forestier - à mettre en place les parcs nationaux en 2002. Époque où Lee White conseille le président Omar Bongo sur les dossiers climatiques et l'écotourisme. Un scientifique qui murmure à l'oreille des présidents C'est d'ailleurs lui qui aurait en partie converti les présidents Bongo - père et fils - à la protection de l'environnement. En 2009, un an après avoir obtenu la nationalité gabonaise, il est nommé à la tête de l'Agence nationale des parcs nationaux, qui gère treize réserves. Dix ans plus tard, il est donc nommé ministre des Eaux et forêts, de la mer et de l'environnement. Avec ce titre, est-ce qu'il est beaucoup plus écouté sur les questions environnementales ? « J'étais quand même membre du comité national du PDG (le parti au pouvoir), mais je n'étais pas un élu. J'étais le patron des parcs nationaux. Je faisais un petit peu de politique à La Lopé, où j'ai vécu pendant 30 ans, plus pour développer La Lopé que pour faire la politique. Bien évidemment, 10 ans comme patron des parcs nationaux au Gabon, c'est un rôle assez politique déjà : on travaille beaucoup avec le gouvernement et avec les populations, donc l'avais une certaine expérience politique qui vient de cela. Mais je suis aussi écouté au niveau international, parce que j'ai plus qu'une centaine de publications scientifiques. Donc, peut-être oui, en tant que ministre la voix porte un petit peu plus haut. Mais ma voix est aussi beaucoup plus critiquée. » Ces critiques viennent notamment d'un autre défenseur de l'environnement : le patron de l'ONG Brainforest. Marc Ona estime par exemple que l'action de Lee White quand il était à la tête de l'Agence nationale des parcs nationaux n'a pas réussi à endiguer le fléau du braconnage. Des actions louables mais insuffisantes Tout en reconnaissant l'apport de Lee White dans la conservation des forêts au Gabon, Marc Ona considère que s'il a eu des résultats mitigés sur les parcs nationaux qui représentent près de 11% du territoire, il lui sera difficile de gérer la totalité des terres. D'autres critiques viennent des syndicats, à l'instar de Didier Bibang Atome. Le président du Syndicat national des personnels des eaux et forêts (Synapef), dénonçait en juin 2020 certaines nominations de Lee White. « Le Blanc du gouvernement nous a totalement déçu. Parce qu'on a nourri un espoir quand il est arrivé, mais on a constaté qu'il est devenu pire qu'un Gabonais. » C'est un autre son de cloche du côté des exploitants forestiers, qui attendent de Lee White le renforcement des mesures contre le trafic illégal du bois. Le directeur des exploitations du groupe français Rougier au Gabon, Jean-Benoît Sicard dit ne pas connaître personnellement Lee White, mais il salue sa disponibilité et sa maîtrise du secteur. « On travaille avec lui assez régulièrement. A titre professionnel, nous estimons que c'est un technicien de haut vol, qui connaît parfaitement les exigences de la certification forestière et e l'exploitation – qui ne sont pas tout à fait les mêmes. C'est quelqu'un de très disponible et qui surtout a une vision du développement de la filière bois, à la fois pour l'exploitation des forêts naturelles et pour l'exploitation des plantations, et qui permettra normalement de pouvoir se développer sereinement. » Lee White a participé à la création d'une quarantaine d'aires protégées, surtout au Gabon, mais aussi en Sierra Leone et au Nigeria. Sa curiosité de scientifique naturaliste reste intacte. Evoquant le Parc national de Loango dans le Sud-Ouest du Gabon, où des éléphants se promènent parfois sur la plage de l'Atlantique, près d'un endroit fréquenté aussi par les baleines, il souhaiterait savoir si les pachydermes et le plus grand animal marin se parlent !
L'équipe de « 300 millions de critiques » s'installe pour trois émissions à Giverny, au coeur de la Normandie, dans les jardins et la maison du peintre impressionniste Claude Monet. Au sommaire : Bob Marley et la fille du dictateur La journaliste Anne-Sophie Jahn signe « Bob Marley et la fille du dictateur » (éditions Grasset). Un livre qui raconte l'histoire d'amour que le chanteur de reggae a vécue avec Pascaline Bongo, la fille du dictateur gabonais Omar Bongo. Un portrait de femme et un moment de l'intimité de la star jamaïcaine, disparue il y a quarante ans, le 11 mai 1981. Manoukian, les pianos de Gainsbourg À l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Serge Gainsbourg, André Manoukian revisite l'oeuvre de l'artiste avec « Les Pianos de Gainsbourg ». Un album aux ambiances piano bar, feutré, élégant et sensuel, en compagnie de Melody Gardot, Isabelle Adjani, Camélia Jordana, Camille Lellouche, Élodie Frégé, Rosemary Stanley... Mode L'univers de la mode est en plein révolution depuis le début de la crise sanitaire. À Paris, Milan, New York ou Londres, les grands défilés ont été annulés ou ont eu lieu de façon virtuelle. Mais ce n'est pas le seul changement qui impacte le secteur : les préoccupations écologiques et de neutralité de genre y prédominent désormais. Focus sur la Fashion week de Londres, résolument « gender neutral », et tour d'horizon francophone. Invité : Philippe Piguet, critique d'art, commissaire d'exposition, arrière-petit-fils de Monet. Présentation : Yves Bigot (TV5MONDE), Laura Tenoudji (France Télévisions). Avec la participation de Michel Cerutti (RTS), Sylvestre Defontaine (RTBF), Sarah Doraghi. Depuis Giverny.
Nouvelle manifestation samedi à Ndjamena, ou plutôt tentative de manifestation… Malgré l’interdiction édictée par les autorités militaires, Wakit Tama, coalition de partis d’opposition et de représentants de la société civile, a maintenu son appel à manifester contre la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby. Les quelques opposants qui sont descendus dans les rues ont vite été dispersés par les forces de l’ordre. « À quand la fin de la chasse à l’homme ? », lance le site d’information Tachad. « Mêmes formes de répressions (que le 27 avril dernier), mêmes tirs à balles réelles sur la population, mêmes arrestations. Ce samedi dans la matinée, les marcheurs se sont réunis dans le vaste espace (Festafrica), là où devait débuter la marche de protestation contre la junte militaire et contre l’implication de la France dans le processus de transition. Il y a eu des tirs à balles réelles, donc, dénonce Tachad, et à bout portant, selon des participants. Les marcheurs ont été dispersés très rapidement dans plusieurs arrondissements. On a enregistré un bilan partiel d’une dizaine de blessés et plusieurs arrestations. » D’après un bilan établi par la police, cité par Tchad Infos, il y a eu 1 blessé, 21 personnes arrêtées et une habitation incendiée. Riposte collective ? Le site d’information Makaila hausse le ton : « Malgré la disparition d’Idriss Déby Itno, la dictature du MPS continue sous de nouvelles formes : son fils a pris sa place pour faire la même politique en s’appuyant notamment sur la même armée, qui a maintenu le pays sous sa férule trente ans durant. La répression qui s’est abattue tout dernièrement sur des manifestants en donne une hideuse et révoltante illustration. » Makaila qui appelle à une « riposte collective des travailleurs et de l’ensemble des opprimés, seul moyen pour faire reculer la dictature et tracer le chemin vers un avenir meilleur. » Le scénario bien connu du fils qui succède au père… Pour Ledjely en Guinée, les dés sont jetés : les militaires sont au pouvoir et comptent bien le rester… « Manifestement, il va falloir s’y résoudre. Ceux qui espéraient que la disparition d’Idriss Déby se traduirait par une bouffée démocratique, vont devoir déchanter. Car le pays n’en prend point le chemin. Au contraire, le scénario qui se dessine ressemble à bien des égards à ce qu’on a connu au Gabon, après la mort d’Omar Bongo, au Togo après celle de Gnassingbé Eyadema ainsi qu’en RDC, après la mort de Laurent Désiré Kabila. L’opposition politique et la société civile essaient et continueront d’essayer de résister. C’est tout à leur honneur. Mais elles ne seront pas de taille, estime Ledjely. En face, protégé par une armée trop jalouse des premiers rôles qu’elle a toujours joués et des privilèges qu’elle n’a cessé de s’octroyer depuis l’indépendance et porté à bout de bras par la communauté internationale, le jeune général Mahamat Idriss Deby est parti pour se succéder à son père. En cela, les signaux sont plus qu’évidents. » Des nonuplés : record mondial ! À la Une également, la naissance de nonuplés maliens au Maroc… Neuf bébés d’un coup ! Jeune Afrique revient avec force détails sur cette première mondiale. « Dans les rues de Bamako, on parle de "bébés nationaux", et certains s’imaginent déjà que ces nouveau-nés porteront les prénoms de l’ensemble des membres du gouvernement de transition. Il faut dire qu’au-delà du Mali, pointe le site panafricain, l’histoire exceptionnelle d’Halima Cissé, cette jeune malienne de 25 ans qui a donné naissance à cinq filles et quatre garçons le 4 mai, à Casablanca, au Maroc, a suscité l’intérêt du monde entier. (…) Au total, précise encore Jeune Afrique, l’accouchement a duré trente minutes, et l’extraction (par césarienne) des neuf bébés a eu lieu en 2 minutes et 20 secondes précisément, un temps record. Neuf bébés en excellente santé, qui pèsent tous entre 500 grammes et un kilo. Placés dans des couveuses, ils devront rester à la clinique encore deux mois et demi pour arriver au terme de leur développement, avant de s’envoler pour le Mali. » Et puis, « côté malien, où cette histoire a déclenché un grand élan de solidarité, l’État a ouvert un compte en banque pour Halima Cissé, où seront placés les dons divers et l’aide publique. Les neuf bébés bénéficieront sans aucun doute d’un accompagnement particulier pendant encore de longues années. »
Film mythique d'Orson Welles, Citizen Kane sortait en salles il y a 80 ans et reste l'un des meilleurs films de tous les temps. On en parle avec notre spécialiste cinéma, Dick Tomasovic. « Bagarre dans la Discothèque » à 11h30, avec Sébastien Ministru et Nicolas Herman. Et dès midi : "L'objet Pop" de Nicolas Herman : la vache qui rit. Les 80 ans de la sortie "Citizen Kane" d'Orson Welles, le 1er mai 1941. A la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un grand magnat de la presse, Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu'il prend avec ses proches lui font découvrir un personnage gigantesque, mégalomane, égoïste et solitaire... On en parle avec Dick Tomasovic, chargé de cours en histoire et esthétique du cinéma et des arts du spectacle à l'ULg. Le "Boing Boum Tchak" de Sébastien Ministru : « Bob Marley et la fille du dictateur » d'Anne-Sophie Jahn (Grasset). « Tu es vilaine. » C'est la première phrase que Bob Marley lance à Pascaline Bongo, la fille aînée du président gabonais Omar Bongo. Elle a 23 ans et elle vient de se glisser dans la loge du chanteur, après un de ses concerts aux États-Unis. Nous sommes en 1979, Bob a 34 ans et est à l'apogée de sa carrière. Autour de lui, un essaim de groupies tente désespérément d'attirer son attention, sous le regard attentif de sa femme et choriste, Rita Marley. Mais Pascaline, fille chérie de son père tout-puissant, n'a pas l'habitude de se faire rembarrer. Grande et sculpturale, elle regarde un instant la superstar droit dans les yeux, médusée, puis éclate d'un grand rire. C'est parce qu'elle a les cheveux défrisés, or pour les rastas, les cheveux, c'est sacré, ils ne doivent être ni coupés, ni coiffés... Pascaline propose alors à Bob de donner un concert au Gabon, pour l'anniversaire de son père. Le chanteur n'a jamais joué en Afrique. Il répond « oui » à son invitation. Ainsi commence la grande histoire d'amour, la dernière de sa vie, longtemps gardée secrète, entre Pascaline et lui. Une passion qui cristallise l'histoire de la décolonisation, de la religion rasta, du traumatisme de l'esclavage. Anne-Sophie Jahn a enquêté pendant de longs mois et recueilli le témoignage inédit de Pascaline Bongo. Son récit personnel mêle scènes et confidences, solos et foules en transe, sur un ton libre, brûlant, désirable. Ainsi revit l'icône rastafari, partie à 36 ans.
"L'objet Pop" de Nicolas Herman : la vache qui rit. Les 80 ans de la sortie "Citizen Kane" d'Orson Welles, le 1er mai 1941. À la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un grand magnat de la presse, Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu'il prend avec ses proches lui font découvrir un personnage gigantesque, mégalomane, égoïste et solitaire... On en parle avec Dick Tomasovic, chargé de cours en histoire et esthétique du cinéma et des arts du spectacle à l'ULg. Le "Boing Boum Tchak" de Sébastien Ministru : « Bob Marley et la fille du dictateur » d'Anne-Sophie Jahn (Grasset). « Tu es vilaine. » C'est la première phrase que Bob Marley lance à Pascaline Bongo, la fille aînée du président gabonais Omar Bongo. Elle a 23 ans et elle vient de se glisser dans la loge du chanteur, après un de ses concerts aux États-Unis. Nous sommes en 1979, Bob a 34 ans et est à l'apogée de sa carrière. Autour de lui, un essaim de groupies tente désespérément d'attirer son attention, sous le regard attentif de sa femme et choriste, Rita Marley. Mais Pascaline, fille chérie de son père tout-puissant, n'a pas l'habitude de se faire rembarrer. Grande et sculpturale, elle regarde un instant la superstar droit dans les yeux, médusée, puis éclate d'un grand rire. C'est parce qu'elle a les cheveux défrisés, or pour les rastas, les cheveux, c'est sacré, ils ne doivent être ni coupés, ni coiffés... Pascaline propose alors à Bob de donner un concert au Gabon, pour l'anniversaire de son père. Le chanteur n'a jamais joué en Afrique. Il répond « oui » à son invitation. Ainsi commence la grande histoire d'amour, la dernière de sa vie, longtemps gardée secrète, entre Pascaline et lui. Une passion qui cristallise l'histoire de la décolonisation, de la religion rasta, du traumatisme de l'esclavage. Anne-Sophie Jahn a enquêté pendant de longs mois et recueilli le témoignage inédit de Pascaline Bongo. Son récit personnel mêle scènes et confidences, solos et foules en transe, sur un ton libre, brûlant, désirable. Ainsi revit l'icône rastafari, partie à 36 ans.
Le "Boing Boum Tchak" de Sébastien Ministru : « Bob Marley et la fille du dictateur » d'Anne-Sophie Jahn (Grasset). « Tu es vilaine. » C'est la première phrase que Bob Marley lance à Pascaline Bongo, la fille aînée du président gabonais Omar Bongo. Elle a 23 ans et elle vient de se glisser dans la loge du chanteur, après un de ses concerts aux États-Unis. Nous sommes en 1979, Bob a 34 ans et est à l'apogée de sa carrière. Autour de lui, un essaim de groupies tente désespérément d'attirer son attention, sous le regard attentif de sa femme et choriste, Rita Marley. Mais Pascaline, fille chérie de son père tout-puissant, n'a pas l'habitude de se faire rembarrer. Grande et sculpturale, elle regarde un instant la superstar droit dans les yeux, médusée, puis éclate d'un grand rire. C'est parce qu'elle a les cheveux défrisés, or pour les rastas, les cheveux, c'est sacré, ils ne doivent être ni coupés, ni coiffés... Pascaline propose alors à Bob de donner un concert au Gabon, pour l'anniversaire de son père. Le chanteur n'a jamais joué en Afrique. Il répond « oui » à son invitation. Ainsi commence la grande histoire d'amour, la dernière de sa vie, longtemps gardée secrète, entre Pascaline et lui. Une passion qui cristallise l'histoire de la décolonisation, de la religion rasta, du traumatisme de l'esclavage. Anne-Sophie Jahn a enquêté pendant de longs mois et recueilli le témoignage inédit de Pascaline Bongo. Son récit personnel mêle scènes et confidences, solos et foules en transe, sur un ton libre, brûlant, désirable. Ainsi revit l'icône rastafari, partie à 36 ans.
Enfin de retour de vacances, Aissata & Laurence remettent leurs casquettes d'intellos du quartier pour partager leurs réflexions sur des acteurs clés dans l'industrie de la fintech et du e-commerce africain, Paystack et Flutterwave (5:45). Vos pilotes discutent également des biens mal-acquis par Sonia Rolland de l'ex-president gabonais, Omar Bongo (19:24). Le vol se poursuit avec plusieurs divers dont la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala et de Makhtar Diop à l'OMC et la SFI respectivement (29:05), la victoire de Burna Boy et Wizkid aux Grammy Awards (31:25) et de la présence grandissante de Netflix et Spotify en Afrique francophone (39:05). Comme d'habitude, l'avion atterrit en douceur avec des coups de coeur musicaux: Mon roi par Youssoupha et Sal vle par Kelly Krow (45:01).
Le système de redistribution de la richesse est aujourd'hui en panne dans ce petit pays d'Afrique centrale dont la stabilité est menacé Pourtant même si, en 56 ans d'existence, la jeune nation n'a connu que deux présidents élus avant Ali (Léon Mba : 1960-1967, Omar Bongo : 1968-2009), les démocraties occidentales ont continué, bon an, mal an, de fréquenter le régime. Malgré le népotisme et le contrôle des prébendes par l'État, le Gabon reste une dictature soft. Deux raisons principales à cela : la politique gabonaise repose d'abord sur un système d'équilibre régional qui lui a évité les sanglants conflits ethniques de ses voisins. Deuxièmement, la classe politique a longtemps réussi à étouffer l'opposition dans l'œuf en redistribuant régulièrement les miettes du gâteau national. --- This episode is sponsored by · Anchor: The easiest way to make a podcast. https://anchor.fm/app --- Send in a voice message: https://anchor.fm/flicit-vincent/message
Il y a 25 ans, avec six autres magistrats européens, il a lancé « l'appel de Genève », qui est une déclaration de guerre contre les paradis fiscaux. Aujourd'hui, le juge français Renaud Van Ruymbeke, qui vient de prendre sa retraite, publie, aux éditions Tallandier : « Mémoires d'un juge trop indépendant ». Dans ce livre, il fait des propositions pour traquer l'argent sale et surtout les pays, comme Dubaï, qui abritent ces biens mal acquis. À l'heure où tout le monde cherche de l'argent frais pour surmonter la crise du Covid-19, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier. RFI : Vous écrivez que, d’après plusieurs spécialistes, les avoirs d’origine frauduleuse dans le monde représentent quelque 9 000 milliards de dollars. C’est presque la somme que les pays riches veulent injecter en ce moment dans leurs économies pour surmonter la crise du Covid. Est-ce que, dans certains cas, vous parvenez à faire rendre l’argent ? Renaud van Ruymbeke : Oui. Dans certains cas, on y est arrivé, mais de façon extrêmement ponctuelle avec des années d’enquêtes, d’investigations, etc., et la coopération de certains pays qui sont souvent montrés du doigt, comme la Suisse, mais cela reste une goutte d’eau dans la mer. Vous parlez de la Tunisie post-Ben Ali, mais a-t-elle pu récupérer justement l’argent de la famille Ben Ali, caché non seulement en Suisse, mais dans les pays du Golfe ? Des miettes ! Alors la Suisse a gelé des avoirs importants, mais se heurte aux problèmes de l’opacité des circuits, parce que, dans un État de droit, il faut prouver l’origine frauduleuse des fonds. Le problème, c’est que souvent cet argent, ce n’est pas celui du dictateur lui-même, c’est celui de ses proches, de sa famille… La famille Trabelsi… Par exemple. [Ses proches] qui ont investi dans des affaires et qui vont vous dire : j’ai fait des affaires, mais cela n’a rien à voir avec la corruption. Donc, c’est compliqué. J’ai travaillé pendant vingt ans à démonter ces circuits, je peux vous dire que c’est le parcours du combattant, parce que tout est opaque. Vous avez notamment instruit l’affaire ELF pendant de longues années. Vous n’étiez pas le seul bien sûr. Vous racontez comment messieurs Loïk Le Floch-Prigent, André Tarallo et Alfred Sirven ont ouvert des comptes secrets au bénéfice du président gabonais Omar Bongo et du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Vous racontez comment le ministre français du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy, a paru affolé quand il a appris le montant des sommes en question. Alors, il y a eu le procès comme chacun sait, mais pourtant vous écrivez : « Cette affaire me laisse un goût d’inachevé ». Oui. Parce que, dans cette affaire, une fois l’argent parti dans des circuits offshores, il ressortait en espèces avec des livraisons de francs -à l’époque, on parlait de francs-, à Paris pour des montants extrêmement importants. Et vous parlez de 250 millions de francs français dont Alfred Sirven n’a jamais voulu vous révéler le nom des bénéficiaires… Non. Il a fait valoir qu’il n’était pas une balance, qu’il n’avait pas à le dire. Devant le tribunal, il a fini par dire qu’il y avait de l’arrosage de partis politiques. L’omerta l’a toujours emporté, on n’a jamais su quels étaient les partis politiques ou quels étaient les hommes politiques qui avaient pu bénéficier de ces retraits d’argent. Aujourd’hui, dites-vous, les places offshores les plus protectrices pour les fraudeurs, ce ne sont plus la Suisse ou Chypre, mais ce sont Dubaï, Singapour, Hong Kong. Et vous dites que la pire, c’est peut-être Dubaï. Pourquoi ? Parce que Dubaï vit tranquillement, personne ne lui demande de comptes. Si vous prenez la Suisse, le Liechtenstein, le Luxembourg, ils ont des lois anti-blanchiment. Evidemment que tout n’est pas parfait, mais ils ont en quelque sorte délocalisé. On l’a vu en 2010 dans plusieurs affaires, on a vu qu’ils conservent le contact des clients, des fraudeurs, mais les comptes ne sont plus ouverts en Suisse, parce que la place n’est plus jugée sûre, donc ils ont ouvert des comptes, qui ne sont pas au nom des personnes, mais au nom de sociétés panaméennes, des Bahamas ou des British Virgin Islands, parce qu’il n’y a que des masques. Ils ont ouvert ces comptes à Singapour, on l’a vu aussi Hong Kong, parce que là, on sait que la coopération est moins aisée que dans ces pays-là. Depuis quelque temps, Hong Kong et aussi par exemple le Liban –regardez la situation du Liban aujourd’hui-, ces places quelquefois s’écroulent ou, en tout cas, elles sont jugées moins sûres par ceux qui placent l’argent. Alors qu’est-ce qui reste ? Il y a une place, on l’a vue de façon récurrente aujourd’hui, c’est Dubaï. Dubaï ne coopère pas. Vous faites des demandes de comptes dans des dossiers de fraude, de trafic, de tout ce que vous voudrez, de corruption à Dubaï, vous n’avez pas de réponse. À la fin de votre livre, vous suggérez des solutions. Vous proposez notamment qu’on exige des pays refuges pour fraudeurs, que ces pays fournissent systématiquement et spontanément la liste des détenteurs étrangers de comptes, toutes banques confondues. C’est très bien, mais on a envie de vous dire : est-ce que ce n’est pas naïf de demander de la transparence à un pays dont la prospérité repose justement sur l’opacité ? C’est peut-être naïf. Mais je pense que, si on veut réparer cette injustice qui est de plus en plus criante et qui va l’être de plus en plus, il faut l’exiger en imposant à tous les États la transparence, c’est ça qui est important, la transparence financière. On a parlé de l’Afrique. C’est souvent dans les pays les plus pauvres qu’on voit les plus grandes fortunes cachées. Ce qu’il faut, c’est passer à la vitesse supérieure, c’est-à-dire qu’il y a une prise de conscience, il y a des listes qui sont établies alors qu’elles me font souvent sourire quand je vois certains pays passer du noir au gris et au blanc et quand je vois la réalité de l’autre côté. Bon, c’est un premier pas, mais il faut aller au-delà. Maintenant, il faut se dire que cet argent fraudé, on va entreprendre des actions pour le confisquer, pour le récupérer, pour le restituer aux États qui sont volés, qui sont fraudés. Et il y aura des représailles contre les États qui protègent les fraudeurs ? Bien sûr. Tout cela doit se faire sous menace de sanctions. On est capable au niveau du G20 de mettre des sanctions sur des pays qui n’ont pas des comportements loyaux.
Dans son beau livre « À La Table des présidents », Guillaume Gomez, chef cuisinier de l’Élysée, raconte l’envers du décor culinaire élyséen à travers les grands repas du Palais Présidentiel. C’est un livre qui donne envie de devenir chef d’Etat, rien que pour le plaisir du palais. Imaginez un dîner d’Etat : pour commencer, un « Velouté Sultane » comme celui servi au couple Kennedy à Versailles en 1961, suivi par exemple d’une « Selle d’agneau Choisy » dégustée par Omar Bongo en 1970 , ou un « Turban de soles Urbain Dubois » destiné à Vaclav Havel vingt ans plus tard. Et en dessert : une « bavaroise à la fraise des bois » comme celle offerte à Hosni Moubarak en 1985 ? Ou une « terrine d’agrumes acidulés » proposée à Barak Obama en 2017 ? Vous aurez l’embarras du choix en feuilletant le nouvel ouvrage publié par le chef de l’Elysée Guillaume Gomez : de président en président, de René Coty à Emmanuel Macron, il nous convie « A la table des présidents ». Le livre est publié aux éditions du Cherche-Midi. Reportage : « Ceci n’est pas un café » est le nom d'un restaurant cubain qui fait référence au célèbre tableau surréaliste de Magritte. Visite et dégustation de ces plats inspirés de célèbres peintures. Reportage à La Havane de Domitille Piron.
En tant que conseillère, puis ministre d'Omar Bongo, Laure Olga Gondjout a vu venir au Gabon les principales figures de la Françafrique, de Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy en passant par Jean-Marie Le Pen... Aujourd'hui, dans un livre-témoignage, « Instants de vie », paru aux éditions Tabala, elle dévoile quelques petits secrets et s'exprime aussi sur Ali Bongo, l'actuel président du Gabon. À Abidjan, où elle réside actuellement, elle répond aux questions de RFI. RFI : Dans votre ouvrage « Instants de vie, Omar Bongo, les miens et le monde » paru aux Éditions Tabala, vous dites que le président Bongo était généreux, et de fait, plusieurs hommes politiques français, à commencer par l’ancien président Giscard d’Estaing, ont confirmé qu’il aidait volontiers, financièrement, les candidats aux élections présidentielles françaises. Pourquoi le faisait-il ? Laure Olga Gondjout : La question, il faut la poser au président Valérie Giscard d’Estaing. Je n’ai pas parlé de soutien financier du président Omar Bongo à la classe politique française, mais je sais que le président Bongo a été généreux et a aidé financièrement de nombreux Africains, de nombreux partis africains, au nom de la paix et aussi pour renforcer certaines capacités d’un leadership africain dont nous avons tant besoin. Ce qui est frappant avec les hommes politiques français qu’il soutenait, c’est le fait qu’il n’était pas partisan. C’est à dire qu’il a beaucoup aidé Jacques Chirac pendant plus de vingt ans, par l’intermédiaire, notamment, de Dominique de Villepin. Mais Robert Bourgi affirme que le président Bongo a aussi aidé financièrement Jean-Marie Le Pen avant la présidentielle de 1988. Pourquoi cette aide ? Je sais que Jean-Marie Le Pen est venu au Gabon, mais le président était un homme de dialogue et s’il pouvait, par son relationnel, aider aussi la classe politique française, pourquoi se priver de cet atout ? Pourquoi ? Maintenant, Jean-Marie Le Pen peut être considéré comme un extrémiste en France, ce n’est peut-être pas la vision que nous avons en Afrique. Parce qu’en fait, il est extrémiste, c’est une façon d’accéder au pouvoir. Vous pensez que, si jamais Jean-Marie Le Pen accédait au pouvoir, il aurait la même rigidité politique ? J’en doute. Enfin, pas lui. Sa fille, aujourd’hui. Pour la présidentielle française de 2007, Mike Jocktane, l’ancien conseiller personnel du président Bongo, affirme à nos confrères Thomas Hofnung et Xavier Harel que le président gabonais a apporté une contribution financière au candidat Nicolas Sarkozy. De quelle nature était-ce ? Alors là, je ne sais pas. Ça, c’est mon compatriote qui le dit, peut-être qu’il faudrait lui poser la question, mais je ne sais pas. Il paraît que, quand un collaborateur du président Bongo remettait une mallette à un de ses visiteurs, la scène était filmée discrètement par le président Bongo. (Rires) Ah bon ? Non je ne suis pas informée de cela. Vous vous imaginez un peu, avec la générosité du président, tout ce qu’il aurait fallu comme archives filmées ? Non ! Vous aviez de l’affection pour l’opposant gabonais André Mba Obame. Et vous le dites, vous ne le cachez pas dans votre livre. Après 2009, quand il est tombé malade, vous écrivez que c’est vous qui avez convaincu le président Ali Bongo de laisser sortir André Mba Obame du Gabon pour aller se faire soigner en Afrique du Sud. Est-ce que, dans les deux dernières années de sa vie, André Mba Obame aurait pu être mieux traité ? Il est difficile de répondre à une telle question, mais je considère qu’André était un des nôtres. Il avait des velléités présidentielles, c’était légitime. Mais je pense que, dans nos États, nous devrions être plus respectueux de la dignité humaine et cela nous éviterait peut-être bien des problèmes. André ne pouvait pas quitter le territoire. Je le savais malade et j’ai eu peur que, si on ne le laissait pas sortir du territoire pour aller se soigner, il puisse y avoir un drame et le président Ali Bongo aurait pu le payer cher. D’ailleurs, vous avez vu lors de ses obsèques, ce que cela a soulevé comme mouvements populaires dans le Gabon. Vous rappelez, en effet, l’affluence le jour des obsèques d’André Mba Obame à Libreville, ce qui prouve combien André Mba Obame était populaire. Qui a vraiment gagné à la présidentielle d’août 2009 ? Ali Bongo. André Mba Obame a revendiqué sa victoire, mais que je sache, c’est Ali Bongo. Je n’ai pas d’éléments qui me permettent de dire le contraire. En août 2016, Ali Bongo est officiellement réélu, face à un nouvel adversaire. Cette fois-ci, c’est Jean Ping, avec un taux de participation incroyable dans la province du Haut-Ogooué : 99,93% des citoyens inscrits sur les listes électorales sont censés avoir fait le déplacement pour déposer un bulletin dans l’urne. Franchement, est-ce que c’est crédible ? Là, je ne peux pas vous répondre… (rires). Je ne sais pas. Je n’ai pas calculé ce taux, je n’étais pas présente dans la province du Haut-Ogooué, mais je dois avouer que c’est un score inhabituel. C’est inhabituel, c’est vrai. Mais vous comprenez peut-être aussi le très fort mécontentement de votre ancien ami Jean Ping… Je pense qu’il est temps qu’une passerelle soit établie entre ces deux camps, pour permettre un dialogue, puis s’engager véritablement vers le développement. D’ailleurs, je peux vous dire que je suis sur le point de lancer mon Académie pour la paix en Afrique et cela fera peut-être bien partie des chantiers sur lesquels je vais m’engager. Et aujourd’hui, vous vous sentez plus proche d’Ali Bongo ou plus proche de Jean Ping ? Je me sens plus proche du Gabon. Je n’ai de contact, ni avec l’un, ni avec l’autre, mais toute personne qui pourrait me contacter, ou que je contacterai, je pourrai échanger avec cette personne. Donc je pourrai discuter avec tout le monde. Je ne suis fermée à personne.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Fabrice Arfi: Corruption: le testament judiciaire d’un ancien patron d’Elf publié sur Mediapart le 30 septembre 2020.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Fabrice Arfi: Corruption: le testament judiciaire d’un ancien patron d’Elf publié sur Mediapart le 30 septembre 2020.
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
On a appris hier, lundi 24 août, le décès de Pascal Lissouba, qui, en 1992, a été élu démocratiquement à la présidence du Congo-Brazzaville. Cinq ans plus tard, au terme d'une sanglante bataille dans Brazzaville, il a été chassé du pouvoir par le général Sassou-Nguesso. Pascal Lissouba est-il tombé parce qu'il avait défié une grande compagnie pétrolière française ? Claudine Munari a été la directrice de cabinet du président Lissouba. Aujourd'hui, elle préside la Fédération de l'opposition congolaise. RFI : Claudine Munari, votre réaction au décès du Président Lissouba ? Claudine Munari: Écoutez, je suis sous le choc parce que c’est un grand homme qui nous quitte. C’est mon mentor qui part, qui nous quitte et c’est difficile. C’est sûr qu’il était très malade ces derniers temps, on s’y attendait plus ou moins mais enfin, malgré tout c’est un choc. Quel est pour vous le grand souvenir que vous garderez de Pascal Lissouba ? Son grand amour pour notre pays. Sa grande foi dans les Congolais pour faire de ce pays, comme il le disait lui-même, « une petite Suisse ». Une petite Suisse... Il disait que nous avions et les moyens et les qualités pour faire de notre pays une petite Suisse. Il suffisait d’y mettre de la volonté et de l’amour et nous y parviendrons. Avec la science et la technologie, il nous disait, et il avait raison, que nous pouvions développer notre pays très rapidement, en copiant, comme il disait, l’intelligence des autres. Parce qu’avant d’entrer en politique, il avait fait des études scientifiques. Il était ingénieur agronome. Oui c’est un généticien d’abord, ingénieur agronome, il a longtemps travaillé à l’Unesco aussi. Il a vraiment fait la promotion de la science et de la technologie dans notre pays. Je me souviens qu’au début, quand il en parlait, ça faisait rigoler un peu tout le monde qui lui disait « oui bon ça va… ». Mais quand on voit ce qu’il se passe aujourd’hui, on est obligés de reconnaitre qu’il avait raison sur les sciences et la technologie. Il disait par exemple que « bientôt vous verrez que les mamans auront le téléphone dans les plantations » et les gens rigolaient. Mais aujourd’hui, c’est ce que nous vivons au quotidien, donc il avait une vision. Il avait une vision pour le pays. Il avait une vision pour l’Afrique. Et c’était un bon guide. Dans les années 1960, il avait été Premier ministre puis en 1992, à l’issue de la Conférence nationale, il a été démocratiquement élu président de la République. Pourquoi est-ce lui que les Congolais ont choisi en 1992 ? Parce que d’abord c’est un démocrate. Il inspirait confiance, le président Pascal Lissouba. Parce que c’est quelqu’un d’accessible, malgré son intelligence, malgré toutes ses connaissances, c’était quelqu’un de prêt à partager ses connaissances avec les autres. Et puis bon à la conférence nationale, on en avait un peu marre du pouvoir au bout du fusil. On voulait un pouvoir civil pour le coup et il avait un projet de société qui était séduisant. Et il savait parler avec des mots simples malgré sa science, malgré sa grande culture ? Il savait partager et il savait se mettre à votre niveau pour que vous compreniez de quoi il parle. Il avait les mots qui touchent. Par exemple, je me rappelle d’une phrase qu’il disait souvent : « La femme devient l’amour à qui va l’amour ». Quand il disait par exemple « Je comprends les femmes. C’est parce qu’elles donnent la vie qu’elles sont les plus promptes à la défendre ». Vous savez, quand on parle comme ça devant les mamans, ça les touche. Quand on donne à la femme la place qui est la sienne en tant que pilier de la société, ce sont des choses qui ont beaucoup marqué et je crois que son succès en 1992 dépend de tout cela. Il a fédéré les gens autour de son projet, les femmes se sont levées. Alors son mandat a bien commencé mais très mal terminé. Comment expliquez-vous la guerre civile de 1997 ? Vous savez, les guerres chez nous, elles sont souvent préparées d’ailleurs. C’est des complots politiques, parce que ceux qui voulaient à tout prix en découdre ont mis le feu au pays et puis voilà. A l’époque on lui reprochait peut-être de trop avantager les gens du Nibolek, du Sud-ouest du Congo comme lui. Écoutez, moi j’aimerais qu’on prenne les statistiques de cette époque-là et que l’on prenne les statistiques d’aujourd’hui. Ce moment-là me fait bien rire. Aujourd'hui, 99% des directeurs généraux de notre pays sont originaires du Nord. Plus des trois quarts des généraux de l’armée sont du Nord. Alors on accuse souvent Lissouba d’avoir mis les Nibolek, moi je voudrais que l’on me donne les statistiques. Franchement là, non, non ! À la fin de la guerre civile, son adversaire, le général Sassou-Nguesso a été soutenu par l’Angola d’Eduardo Dos Santos et aussi politiquement par le Gabonais Omar Bongo. Comment expliquez-vous l’isolement alors du président Lissouba ? C’était sous l’instruction de qui, à votre avis, que l’Angola et le Gabon ont soutenu Sassou-Nguesso ? C’est sous l’instruction de la France et de Elf. À l’époque, c’était encore Elf. La société pétrolière française Elf. Voilà, c’est des faiseurs de rois. C’est-à-dire qu’il a demandé que l’on revisitât la part du Congo dans le pétrole. Mais il n’y a pas un truc qu’il a fait tout seul dans son coin. Il l’a fait avec un pétrolier de la maison Elf. On a fait un procès à Pascal Lissouba en disant qu’il menaçait les intérêts de la France. Mais vous pouvez me croire, le partage de production sur le pétrole a été dicté par Monsieur Tarallo. Et j’étais assise à Paris rue de villersexel, où l’on avait mis un local à la disposition du président Pascal Lissouba pour préparer sa campagne et cela a été fait avec Tarallo. Donc quand le président Lissouba parle du partage de production, il ne prend pas les pétroliers en traitre. Mais on lui en a voulu comme ce n’est pas permis. Ensuite ? Ensuite ils [les gens de Elf] nous ont bloqué. On n’avait rien. D’abord on avait trouvé les caisses vides. On était au mois de septembre, il y avait déjà quatre mois sans salaires. De quelle année ? De 1992, l’année de son élection. Il arrive, les caisses sont vides, il ne peut pas payer les salaires. Elf ne veut rien entendre pour aider. Elf qui a l’habitude de gager le pétrole sur des années et des années comme ils le font aujourd’hui. Ils refusent et on est aux abois. D’où la signature de ce contrat avec Oxy, qui nous a valu tous les malheurs du monde. Et on s’est rendus compte par la suite que l’on condamnait le régime de Pascal Lissouba parce qu’il avait signé avec les Américains. Vous pensez que c’est donc la décision de Pascal Lissouba de signer avec l’Américain Oxy qui lui a été fatale sur le plan politique en 1997 ? Oh oui, c’était les prémices, c’était ça. C’est l’affaire Oxy qui a plombé le régime de Pascal Lissouba. Donc pour vous, Jacques Chirac n’est pas à étranger à la défaite militaire de Pascal Lissouba ? Oh non, pas du tout. Jacques Chirac est bien responsable. C’est un secret de polichinelle, puisque quand l’Angolais et le Gabonais rentrent dans la danse, c’est parce que le parapluie de Paris est ouvert. L’ordre leur a été donné. Est-ce qu’à l’époque, Pascal Lissouba n’a pas manqué de sens politique pour conserver l’amitié d’un Omar Bongo qui avait quand même été très proche de lui les années précédentes ? Je souris en vous écoutant puisqu’Omar Bongo, jusqu’à la fin, est resté son ami. Ils sont même parents. Mais le président Bongo avait quand même, dans sa maison, dans son palais, la fille de Sassou. Quand le président Lissouba lui a dit « Mais qu’est-ce que tu me fais là ? », il disait « Ah mais toi tu es mon parent ». Il touchait son alliance, comme pour la sortir de son doigt, en disant : « Le mariage, c’est l’alliance, je peux l’enlever. Mais toi, tu es mon parent et je ne peux rien changer à cela ». Mais le Canard enchaîné l’avait annoncé à l’époque [en août 1997], les armes transitaient par le Gabon pour alimenter Sassou, donc Bongo avait choisi son camp. Omar Bongo jouait double jeu ? Oui, tout à fait. A Lissouba, il faisait des grands sourires et derrière, il facilitait le transport des armes pour armer Sassou-Nguesso. Et aujourd’hui avec le recul, qu’est-ce que Pascal Lissouba aura apporté à votre pays ? Que la démocratie est possible. Que quand le peuple se lève, les chose peuvent changer. Le président Lissouba a été élu dans une élection démocratique qu’il a gagnée proprement. Je ne sais pas si dans notre pays il y a eu beaucoup d’élections aussi propres. ► À lire aussi : Congo-Brazzaville: l'ancien président Pascal Lissouba est décédé
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
Le Gabon fête les 60 ans de son indépendance ce 17 août 2020. Soixante ans marqués par la personnalité d'un homme, Omar Bongo, et par les luttes pour sa succession depuis 2009. De 2006 à 2009, Albert Ondo Ossa a été le ministre gabonais de l'Enseignement supérieur. En 2009, il a été candidat à la présidentielle. Aujourd'hui, il est professeur d'économie à l'Université Omar Bongo de Libreville. Pour lui, Ali Bongo et Jean Ping, c'est un peu la même chose.
Émission spéciale, ce lundi 17 août 2020, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance du Gabon. Le pays est connu pour sa relation de proximité avec l’ancienne puissance coloniale française de même que pour la stabilité exceptionnelle du pouvoir avec la famille Bongo. Que retenez-vous de ces six décennies ? Votre parole nous intéresse. Rejoignez-nous pour dresser un bilan avec nos invités : - Joseph Tonda, professeur de Sociologie et d’Anthropologie à l’Université Omar Bongo de Libreville, écrivain, auteur notamment de « l’Impérialisme postcolonial : critique de la société des éblouissements », Kartala, 2015 - Albert Ondo Ossa, professeur d’Économie à l’Université Omar Bongo de Libreville, ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous Omar Bongo, ancien candidat à la présidentielle de 2009. Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
Émission spéciale, ce lundi 17 août 2020, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance du Gabon. Le pays est connu pour sa relation de proximité avec l’ancienne puissance coloniale française de même que pour la stabilité exceptionnelle du pouvoir avec la famille Bongo. Que retenez-vous de ces six décennies ? Votre parole nous intéresse. Rejoignez-nous pour dresser un bilan avec nos invités : - Joseph Tonda, professeur de Sociologie et d’Anthropologie à l’Université Omar Bongo de Libreville, écrivain, auteur notamment de « l’Impérialisme postcolonial : critique de la société des éblouissements », Kartala, 2015 - Albert Ondo Ossa, professeur d’Économie à l’Université Omar Bongo de Libreville, ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous Omar Bongo, ancien candidat à la présidentielle de 2009. Pour participer à l'émission, contactez-nous :* Par téléphone :de France : 09 693 693 70de l'étranger : 33 9 693 693 70 Par WhatsApp : +33 6 89 28 53 64 N'OUBLIEZ PAS DE NOUS COMMUNIQUER VOTRE NUMÉRO DE TÉLÉPHONE (avec l'indicatif pays)Pour nous suivre :* Facebook : Rfi appels sur l’actualité* Twitter : @appelsactu
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde en gras un petit territoire de 267 000 km² situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
C’est l’histoire d’un chef bantou qui, du haut de son mètre 51, menaçait tout simplement de faire sauter la Ve République française. C’est l’histoire d’un homme de réseau qui est parvenu à installer sur la carte du monde, en gras, un petit territoire de 267 000 km², situé en plein cœur de la forêt équatoriale qui compte à peine plus d’un million d’habitants. C’est l’histoire d’Omar Bongo Ondimba du Gabon.
Gabon President Ali Bongo appoints the country's first female prime minister. Was it due to internal pressure or just a tactical manoeuvre+++Gambia welcomes Germany investigation of Jammeh's 'hitmen.'+++Kenya turns into virtual tourism to save the industry that has been hugely affected by COVID 19
El Arroyo Que Murmura – Guillermo Portabales (Cuba)Un monument de la musique. Connu non seulement à Cuba, mais dans toute l’Amérique Latine.Il est le compositeur du célèbre morceau « El Carretero » repris par Buena Vista Social Club sur leur album phare avec Chan-ChanUn pilier de la musique cubaine moderne qui a redonné toutes ses lettres de noblesses à ce style qu’est la Guajira plutôt ressemblant à u n style qui a été importé d’Andalousie et des Canaries au XVIIème par les conquistadores.La musique caribéenne c’est donc un mélange des musiques autochtone, africaine, et européenne. Djie Ding Sranangman – Sonora Paramarera (Suriname)Merengue surinamais.La capitale du Suriname ? Tu la connais ? Hum !?Mais oui, bien sûr, Paramaribo.Et Sonora Paramarera veut par conséquent dire l’orchestre, la fanfare, les musiciens de Paramaribo ! Rumulus Tunga – George Mukabi (Kenya)Une toute petite carrière pour cet artiste décédé trop jeune suite à une dispute avec la famille de sa femme.Il laisse derrière lui une trentaine de morceau, et un fils, lui aussi guitariste âgé aujourd’hui d’une 60aine d’année.Ce morceau est enregistré par le fils d’ailleurs, puisque Johnstone Ouko Mukabi à sortie en 1985 un vinyl avec sur la face A les chansons enregistrées par son père et la face B, des reprises qu’il a fait de musique écrites par son père.L’album s’appelle « Mtoto Si Nguo ». Beza Bakili Ma Nyon – Ondigui & Bota Tabansi International (Zaïre)Ça date de 1973, et c’est la rencontre entre le soukous congolais et le highlife ghanéen, une dérivation très intéressante : le highlife-soukous.On garde le rythme soukous qu’on ralentit un peu, on fait rentrer des cuivres, on amplifie la ligne de basse, derrière...Début des 70’s c’est aussi le début de l’Afrobeat, et bien que le highlife-soukous était le son des soirées nigérianes pendant les 70/80’s, au niveau international il a été supplanté par l’éclosion de l’Afrobeat.Sauf à un endroit : La côte caribéenne de la Colombie, ou l’on pouvait encore écouter du highlife-soukous. On aime beaucoup la musique Afro dans ce coin particulier du monde. C’est l’endroit où les anciens esclaves s’étaient installés. Depuis les années 60, un courant musical afro-colombien est en train de voir le jour. Viva Nigeria – Fela Kuti (Nigéria)Parce que son nom en entier c’est plutôt Fela Hildegart Ransome Anikulapo Kuti, mais il le recto de l’album n’aurait pas suffi à tout écrire alors on a simplifié à Fela Kuti.Fela Kuti c’est le père de l’Afrobeat, et ses deux fils Seun et Femi sont les dignes représentants de leur père.Fondateur de l'organisation République de Kalakuta au Nigeria, qui est le nom que le musicien Fela Kuti donnait à la maison accueillant sa famille, les membres de son groupe et son studio d'enregistrement. Située à Mushin, dans la banlieue de Lagos, elle abrite aussi une clinique gratuite. Fela déclare son indépendance vis-à-vis du gouvernement nigérian après son retour des États-Unis en 1970.Et ce titre date justement de 1970 ! Massani Cissé – Orchestre Laye Thiam (Sénégal)Laye Thiam, de son vrai nom Abdoulaye Thiam est un monstre de la musique sénégalaise, et j’espère que vous l’aurez compris parce que ce morceau est quand même énorme !Abdoulaye et son orchestre ont collaboré avec les plus grands artistes sénégalais : Star Band, Youssou n’Dour, Orchestre Baobab...C’est une ré-édition du label Analog Africa, toujours aussi bon quand il s’agit d’aller digger des pépites inconnues au fin fond de l’Afrique. Hommage à Omar Bongo – Gnonnas Pédro (Bénin)Effectivement, on ne peut que rendre hommage au dévouement d’Omar Bongo vis à vis de la France.Il a toujours été un homme d’État très proche des intérêts des gouvernements français.Quel qu’ils soient d’ailleurs.Il faut dire qu’il a été au pouvoir de 1967 à 2009, il en a croisé des présidents français.En tout cas on le remerciera pour son allégeance, pour l’uranium qu’il nous a fourni, le pétrole aussi, et les différentes mallettes qu’il a pu faire déposer dans les divers cabinets ministériels des différents pays.Et on saura bien lui rendre puisque son principal opposant, Germain Mba, est assassiné en 1970 à Libreville, par deux mercenaires français. Rien, cependant, ne permet d'incriminer le président gabonais Joromi – Sir Victor Uwaifo (Nigéria)Joromi est un mot qui vient du Nigeria, cela peut signifier : soit un style de robe ou gilet brodé, soit un style de musique high-life popularisé par Sir Victor Uwaifo.Dans le folklore ancien, Joromi était un guerrier qui combattait et battait tous les rivaux possibles sur terre.Sans rivaux sur terre pour s'engager dans la bataille, il a décidé de se battre avec des êtres de l'au-delà.Défiant les avertissements des anciens du pays, il s'est engagé dans une bataille avec un guerrier de l'au-delà, mais il n'est jamais revenu pour dire s'il était victorieux.C’est l'histoire de Joromi que Sir Victor nous raconte dans ce morceau. Sensenko – Tele Jazz (Guinée)Très exactement Tele Jazz de Télimélé.Télimélé qui est une belle bourgade au centre de la Guinée, croisement de la N21, de la N22 et de la célébrissime N24, la nationale qui vient de nulle part et va nulle part.Le télé Jazz était l’orchestre fédérale de la région de Télimélé La Grosse Poupée – Jacques Bracmort (Guadeloupe)Petite biguine rigolote !1969, c’est la date d’enregistrement de cet album, qui sera le dernier de Jacques Bracmort. Puisqu’il décèdera dans un accident de moto cette même année.Il est accompagné du groupe les Maxel’s, un groupe formé d’amis qui se connaissent depuis le lycée. Sous la houlette de Monsieur Labor dit Jean Goubè qui était saxophoniste lui-même et qui a supervisé l’encadrement de ces jeunes. Et d’ailleurs Malxel’s ça vient de la contraction de Max et Edouard Labor, ses fils. El Aguardientosky – Los Graduados (Colombie)Petite Cumbia colombienne rigolote !« Sírvame un aguardientoskycon limonsoskycantineroskyY tranquilos hermanoskyque yo tengoskycon que pagosky ».« Sers-moi une aguardienteAvec du citronTenancierEt t’inquiètes pas mon frèreQue j’ai ce qu’il fautPour te payer »L’aguardiente, en Colombie, c’est une liqueur anisée contenant un alcool de canne de sucre. Une sorte d’eau-de-vie quoi.Dans ce morceau, le type (Gustavo Quintero) est complètement saoul et raconte, en ajoutant des terminaisons de ruskof à tous les mots, combien il est content d’être amoureux.Le titre date de 1973 Macondo – Banda Y Coros de Repelón (Colombie)À mi-chemin entre Carthagène des Indes et Barranquilla, sur la côte Caraïbe de la Colombie.Repelón, ce qui veut dire en espagnol « ce que l’on arrache », « ce que l’on enlève ».On raconte que le nom de cette ville, Repelón, vient du fait que les premiers habitant qui se sont installés dans ce lieu, sont venus là pour cultiver les terres.Repelón n’est pas très haut, 10/15m au-dessus du niveau de la mer, mais les terres en contre-bas, étaient, depuis la construction du canal de Dique non-loin transformées en marécages.Et donc Repelón, c’était l’action de cueillir.Le Titre est de 1969.
La Danse des Bambous – Max Cilla (Martinique)La « toutoun bambou », c’est la flûte traditionnelle de la campagne et de la montagne martiniquaise. Flûte traversière à 6 trous, on l’appelle aussi la flûte des Mornes. Les Mornes ça désigne un relief en bord de mer et c’était aussi le refuge des nègres-marrons, ceux qui se révoltant pour s’évader de l’asservissement esclavagiste, étaient poursuivis par les colons.À la fin du 19ème on décide de se servir des cannes de bambou pour autre chose que comme ustensile agricole. Les anciens commencent alors à les couper, ils pratiquent des trous avec des fers chauds, et commence, de façon tout à fait intuitive, à les accorder et à en jouer.Celui que l’on entend là, est considéré comme le pape de la toutoun bambou. Pescadores a la Mar – Alfonso Puerta y Su Conjunto (Colombia)Et voilà ! Encore un petit bijou que nous a concocté le label Soundway.Le morceau est tiré d’une compilation de vielles cumbias colombiennes rééditées en 2011. L’album s’intitule « The original sound of Cumbia – The history of colombian cumbia & porro as told by the phonograph 1948-79 ». Message pour Brother James – Eboa Lotin (Cameroun)Il est connu pour être le précurseur du Makossa, le rythme typique au Cameroun.La multiplication des lieux de détentes, dans les années 60, où on consommait de l'alcool local a offert aux musiciens locaux un cadre d'expression. Ce qui a fait le succès du Makossa à ses débuts, c'est sa capacité à absorber et à intégrer différents genres musicaux comme la rumba congolaise par exemple, très en vogue à l’époque au Cameroun. C’est Radio Léopoldville qui arrose le pays des rythmes congolais. Les guitaristes qui ont " voyagé " reviennent de Guinée Equatoriale et des deux Congo avec des notions de Rumba. Ils sont LA modernité camerounaise qui répond aux Kabasele de L'African Jazz et Franco du OK Jazz du Congo. Rookoombey – Black Czar (Panama)Encore un nom d’artiste bien vénère qu’on pourrait plutôt croire chanteur de black metal... Et qui en fait non, fait du calypso.Black Czar vient du Panama, et ROOKOOMBEY c’est un titre des années 1950, qui a beaucoup été repris dans toutes les Caraïbes. Le Chant de Malory – Docteur Nico, Tabu Ley Rochereau & l’African Fiesta (Congo)Je l’aime vraiment beaucoup ce morceau, j’espère que vous aussi.Suite à des querelles d’égo, le groupe Grand Kalle et l'African Jazz split, les artistes Tabu Ley Rochereau et Docteur Nico Kasanda créent l’African Fiesta. Puis La tension entre Tabu Ley et Dr. Nico conduit à une scission en 1965. Tabu Ley renommant le groupe African Fiesta National et Dr. Nico formant l’African Fiesta Sukisa .Le Dr. Nico c’est un virtuose de la guitare et aussi un guitariste très influent, on raconte d’ailleurs que Jimi Hendrix lui rendit visite lors d’une tournée à Paris. Rijst Met Kouseband – Max Woiski Jr. (Suriname)De son vrai nom Max Rene Valentino Mackintosh. Ce n’est pas la première fois que l’on entend de la musique qui vient du Suriname sur Taxi Brousse, en revanche c’est la première fois qu’on l’entend chantée en néerlandais, et pour cause, puisque le Suriname est une ancienne colonie des Pays-Bas. Max était guitariste, et c’est d’ailleurs en dépannant son père, lui aussi musicien et chanteur, qu’il a commencé sa carrière professionnelle à Amsterdam.Rijst met kouseband. « Rijst », le riz. « Met », avec. « Kouseband », la jarretière.Le riz avec la jarretière, très beau morceau de calypso surinamais. El Xuc Mix – Bossa (Salvador)C’est de la musique folklo salvadorienne, et je dois dire qu’il y a quelques similitudes avec une autre musique jouée pas très loin de là, dans la Mer des Caraïbes, en Haïti : le meringue ! Les Jaloux Saboteurs – Hamed Gazonga & l’International Challal (Tchad)Encore un nouveau pays que l’on accueille : Le Tchad !La version originale de ce titre, c’est celle-ci ! Hamed Gazonga et l’International Challal, qu’il fonde lui-même, sont sans doute le groupe le plus connu du Tchad.Et pour cause, lors des nombreuses tournées qu’il organisait à travers le pays, les différents spectateurs, souvent très pauvres, pouvaient payer avec ce qu’ils avaient : du sorgho, du riz, du poisson séché, des poulets, des haricots…Et pendant que le groupe allait de village en village, deux camions faisaient des aller-retours avec la capitale N'Djaména, pour vendre au marché une partie des produits récupérés, l’autre était directement donnée aux familles des musiciens. L’argent ainsi récupéré permettait de payer les salaires et avec les profits réalisés, ils pouvaient répéter le reste de l’année et enregistrer de nouveaux titres.Et c’est comme ça, que les tournées eurent beaucoup de succès. Libreville – Hilarion Nguema & Orchestre Afro-Succes (Gabon)Cha-Cha gabonais enregistré en 1965, 5 ans après l’indépendance du Gabon, l 17 août 1960.Comme la grande majorité des colonies françaises d'Afrique subsaharienne, le Gabon accède donc à l'indépendance.Indépendance contraire au souhait de son Premier ministre de l’époque, Léon Mba qui, quelques années auparavant en 58, demanda la transformation du Gabon en département d’outremer français. Demande rejetée par De Gaulle.À l’indépendance Léon Mba devient le premier président du Gabon. Il sera soutenu par la France qui assurera, même militairement, son maintien au pouvoir et cela jusqu'à son décès en 1967 où il sera remplacé par son directeur de cabinet, le célèbre Albert-Bernard Bongo, appelé par la suite « Omar Bongo ». Guajida – Jesus Acosta & The Professionals (Belize)Rumba bélizienne des 70’s.Guajida Guantanamera. Guajida, paysanne. Guantanamera, de guantanamo. Cette fois c’est beaucoup plus compréhensible. La Negra Celina – Los Golden Boys & Miguel Velasaquez (Colombie)Un groupe qui a eu une histoire extraordinaire, qui a connu des reconnaissances au 4 coins du monde grâce à... non je déconne !Ça se passe à Medellin, c’est une bande de copains et de frères, et ils décident de créer un groupe.Ceci dit, quelques-unes de leurs musiques rencontres pas mal de succès et deviennent des bandes originales de téléfilm ou de séries, notamment de Narcos avec le morceau « El Elevao ». Kapingbdi – Kapingbdi (Libéria)Encore un nouveau pays que l’on accueille cette semaine dans Taxi Brousse : le Libéria.Un savant mélange de jazz, funk et de rythmes africains, c’est le seul groupe libérien des années 80 qui a connu un succès tel qu’il enchaîna les tournées en Europe et aux USA Panier su la Tête, ni Chanté – Alain Péters (Île de la Réunion)Tout doux ce Maloya.Alain Péters n’a laissé qu’une vingtaine de chansons, mais elles ont changé à jamais la musique de l’île de La Réunion.Chanteur et poète maudit mort à 43 ans. Génie torturé, alcoolique et autodestructeur, Alain Péters a magnifiquement transformé le maloya en poésie dans les années 70.Danyel Waro, chantre du Maloya, lui rendra à de nombreuses reprises hommages lors de ses concerts.A ce titre je vous conseille un très très bon podcast sur Arte Radio qui s’appelle « Alain Péters, le clochard céleste » de David Commeillas.
Côte d’Ivoire, Mali, Congo, Afrique du Sud, Ghana, Burkina, Réunion, Angola, Niger...Là, c’est une émission 100% africaine !Prenez vos bagages, montez en voiture, Taxi Brousse vous embarque dans une traversée transafricaine d’une heure !Que du bonheur ! Lamento Cubano – Amara Touré et l’Ensemble Black & White (Guinée)Guinéen qui déménage avec ses parents en banlieue de Dakar qui a fait une carrière de musicien au Sénégal, au Cameroun et au Gabon.Amara Touré fait lui aussi partie du Star Band de Dakar comme Youssou n’dour d’ailleurs !Dans ses débuts à Dakar il a, lui aussi, fréquenté le Miami Club de Ibrahim Kassé, qui se faisait appeler Ibra Kassé, c’est pas des conneries. Ibra Kassé ! Il avait le sens de la punch line. Son coussin et associé en affaire se faisait appeler Kassé plus.Bref, c’est pas l’histoire.Celle que je vais vous raconter c’est un scénario digne d’affaires sensibles.Amara Touré arrête sa carrière en 1996 lorsqu’il est au Gabon, et disparaît complètement des radars. Il est absolument introuvable. Aucun des gens qui ont croisé jusque-là n’a de nouvelle de lui.On prétend qu’il ait basculé dans les forces armées gabonaises ou dans les forces navales et terrestres gabonaises.Il laisse derrière lui trois 45 tours et un 33 tours.Dont ce titre Lamento Cubano extrait de l’un d’eux et chanté en langue sousous, une langue parlé en Sierra Leone et en Guinée. Lumumba – Maravillas De Mali (Cuba/Mali)Héro National congolais. Homme fort de l’indépendance du Congo belge ! Patrice Lumumba !Décédé en 1961.Maravillas de Mali lui rend hommage.Une formation cubano-malienne dont on a déjà entendu le titre « Chez Fatimata ». Maisha ni Matamu – Samba Mapangala & Orchestre Virunga (RDC)Samba Mapangela c’est le nom du chanteur hein... Va pas t’imaginer que c’est de la musique brésilienne !Samba commence sa carrière à Kinshasa (RDC) puis s’exporte en Ouganda, et continue sa carrière au Kenya (comme nombreux groupes congolais d’ailleurs).Virunga c’est le nom d’une chaine de volcan en RDC. Meadowlands Mielieland – Nancy Jacobs and Her Sisters (Afrique du Sud)Chanté en Bantou et plus particulièrement en Zulu, dans les townships.Les townships c’était les quartiers réservés aux noirs dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid.Le Marabi (genre de cette musique) était considéré par les classes aisées comme un style de musique de rebel puisqu’il était associé à l’illégalité qui pouvait sévir dans ces bidonvilles, les raids de police, le sexe, les classes les plus pauvres...Et comme les noirs étaient persécutés, le marabi aussi était interdit. En 36 à l’exhibition de l’empire anglais qui avait lieu à Johannesburg le Marabi était écarté des musiques que l’on présenta.Chanson anti-apartheid chanter en 1956, elle a été écrite suite à la relocalisation forcée des noirs du quartier de sophiatown, un quartier de johannesburg, au township de Meadowland. Tu Bois Beaucoup – Le Ry-Co Jazz (Congo Brazzaville)Le Boogaloo : un genre de musique qui vient du mélange entre soul, rythme & blues et de rythme afro-cubain comme le mambo et la rumba.Le style est né dans les faubourgs new-yorkais de spanish harlem.Ce qu’on va entendre c’est une version version créole du boogaloo, assez rigolote ! Odofo Nyi Akyiri Biara – Ebo Taylor and The Sweet Beans (Ghana)Répétez après moi : Tout ce qui vient de maître Ebo Taylor, c’est de l’or ! Zadie Bobo – Ernesto Djédjé (Côte d’Ivoire)Le King du Ziglibithy… Non pas du ziblibliblibli ! du Ziglibithy ! Je sais, c’est pas facile à dire hein ?! Style de musique type ivoirien ! Antalo – Kantala (Burkina Faso)L’artiste KANTALA et ses musiciens sortent leur nouvel album dont le titre que l’on vient d’entendre, Antalo, est tiré.Il était en concert à la Bellevilloise jeudi 15 aout à 20h.L’entrée était gratuite. Nous quand c’est gratos on y va quoiqu’il arrive !Et tu sais quoi ? Eh ben c’était génial !On a bien plané et dansé sur le son de la kora.Un concert à la fois blues, rock, et reggae mais qui garde ses racines bien encrées au Burkina, pays de naissance de Kantala. Marmay Lontan – Baster (Réunion)Un peu de Séga de la Réunion à suivre avec BASTER.Basse-Terre comme le quartier de Saint-Pierre où est né le groupe en 83 sous l’impulsion d’un instituteur et de quelques élèves.Qui commence par écrire des morceaux de maloya, mais la période est peu propice au groupe ; en témoigne la censure de quelques-uns de leurs morceaux.Le groupe intègre alors le regroupement de groupes militants réunionnais dont Danyel Waro faisait aussi parti et des concerts militants s’organisent un peu partout sur l’île ce qui aura comme effet de faire connaître le groupe. Chéri Ton Disque Est Rayé – Patience Dabany (Gabon)Madame Patience Dabany. La Mama comme on l’appelle là bas... oui mais là bas c’est où ? Là bas c’est au Gabon !L’ex-femme de Omar Bongo.Elle chante Chéri ton disque est rayé.Elle a commencé sa carrière lorsqu’elle était première dame du Gabon, mais c’est une fois séparée qu’elle commence vraiment sa carrière.Depuis elle a plus de 30ans de carrière derrière elle et elle continueC’est de 1995 que date l’album chérie ton disque est rayé. C’est La Vie – Mohamed Karzo (Niger)Magnifique ! On dirait du Jeff Buckley.Ça vient du Niger.Le son somptueux de la guitare du sahel.C’est de la musique touaregMomade Karzo le neveu de Abdallah Ag Oumbadougou, considéré comme le père du blues Touareg au Niger.
Invité : Steeve Robert Renombo, maître de conférence à l'université Omar-Bongo de Libreville (Gabon). Steeve Robert Renombo est l'auteur de « Remember Charles », un livre dédié au capitaine Charles N'Tchoréré, héros du 7 juin 1940. Présentation : Denise Époté Réalisation : Philippe Sommet
Na primeira coluna de 2019, o assunto é o Gabão. Não é exagero dizer que esse pequeno país africano nunca foi sequer mencionado no Petit Journal, e a estreia se dá pela tentativa de golpe, supostamente sufocada, na capital Libreville. O episódio aproveita pra contextualizar o pano de fundo da tentativa de golpe, falando sobre os governos de Omar Bongo e Ali Bongo. Pra ser nosso apoiador, acesse apoia.se/petit